Cours CNED Espace Et Géométrie

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 100

CHAPITRE 4 - Unité 1

CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE


UNITÉ 1 : GÉOMÉTRIE : CONSEILS GÉNÉRAUX

1. À propos du langage géométrique


• Étant donné deux points A et B distincts, [AB], AB, (AB), [AB) désignent des objets différents en géométrie,
respectivement le segment d’extrémités A et B, la longueur de [AB] (ou parfois la distance de A à B), la
droite passant par A et B, la demi-droite d’origine A passant par B.
• À propos des notations conventionnelles, nous vous invitons à les utiliser avec discernement, c’est-à-
dire avec leur sens précis et en évitant certains abus sténographiques. Prenons trois exemples.
— Si l’on ne veut pas écrire en toutes lettres « la droite (AB) est parallèle à la droite (CD) », on peut écrire
« (AB) // (CD) », expression dans laquelle « // » joue son rôle de verbe, mais « (AB) est // (CD) » ou

pour un adjectif, ce qu’il n’est pas ; la même remarque vaut pour le symbole ⊥.
« (AB) et (CD) sont // » ne sont pas des phrases correctes du point de vue syntaxique, « // » y est pris

— Si l’on ne veut pas écrire en toutes lettres « les points A, B, C sont deux à deux distincts », on peut
écrire « A ≠ B, A ≠ C, B ≠ C » mais pas « A ≠ B ≠ C » car cette écriture raccourcie ne permet pas de
dire si A et C sont distincts.
— Pour dire que deux segments [AB] et [CD] sont de même longueur, n’écrivez pas « [AB] = [CD] », ce
qui ne serait correct que si les deux segments sont confondus, mais AB = CD.
• Bien sûr, ces remarques sont applicables quand vous rédigez « au propre ». Quand vous travaillez au
brouillon, écrit personnel, privé, vous pouvez vous créer votre propre syntaxe si vous pensez à appliquer
les règles communes lorsque vous rédigez sur votre copie.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1  171


2. À propos des constructions géométriques

A. Construire une figure


Il est souvent demandé de « construire une figure », c’est-à-dire réaliser une figure conformément à des
instructions fournies dans un énoncé. Voici des exemples de telles consignes.

—Exemple n° 1
• Construire un trapèze isocèle ABCD tel que AB = CD = 3 cm, BC = 4 cm et AD = 6 cm.

Indication pour la construction : tracer un segment [AD] de 6 cm de longueur ; placer B’ sur [AD] à 1 cm
de A ; placer C’ sur [AD] à 1 cm de D ; tracer les perpendiculaires à (AD) passant par B’ et C’ ; placer B
et C à l’aide du compas.

—Exemple n° 2
• Construire un trapèze isocèle ABCD en respectant les indications données sur le dessin à main levée
ci-dessous. (Même solution que l’exemple précédent.)

—Exemple n° 3
• Construire un trapèze isocèle ABCD en respectant les indications données sur la figure ci-dessous.
(Même solution que l’exemple précédent.)

172  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1 Réf. 5MA68TEPA0022


—Exemple n° 4
• Construire à la règle non graduée et au compas un trapèze isocèle ABCD tel que AB = BC = CD = a cm
et AD = 2a cm. On prendra pour 2a la mesure du segment ci-dessous.

2a cm

— En voici une solution :

— Plusieurs questions se posent.


– Une construction obtenue par tâtonnement sera-t-elle acceptée ?
– Quels sont les instruments autorisés ? Faut-il rédiger le programme de la construction effectuée ?
– Faut-il justifier la construction, c’est-à-dire démontrer que le procédé utilisé conduit bien à la
construction demandée ?

B. À quoi s’en tenir ?


• Sauf autorisation explicite, les méthodes fondées sur le tâtonnement ne sont pas considérées comme
valables.
• Sans autre précision dans la consigne, on peut utiliser tous les instruments de dessin géométrique
usuels (règle graduée, compas, équerre et rapporteur). C’est le cas dans les trois premiers exemples.
Il faut se méfier dans l’exemple n° 3. La figure de l’énoncé semble faite aux instruments mais elle
n’est pas forcément exacte. En conséquence, un candidat qui pour une raison liée à sa méthode, aurait
besoin de la mesure de la hauteur du trapèze, serait très mal inspiré d’aller la mesurer sur la figure,
elle serait fausse.
• Si on demande une construction à la règle non graduée, on s’impose de ne pas utiliser la graduation de
la règle si elle en possède une.
• Lorsqu’on demande une construction à la règle non graduée et au compas, comme dans l’exemple n° 4,
en plus de ce qui précède et du compas, on attend que les traits de construction intermédiaires soient
visibles pour permettre à tout lecteur, au correcteur, de suivre le cheminement de la construction. Il ne
faut donc pas les effacer. Dans le cas particulier où l’on construit un point grâce à l’intersection de deux
cercles, surtout quand on sait où se trouve approximativement le point cherché, au lieu de tracer des
cercles en entier, on se contente de ne tracer que des petits arcs autour de la position estimée.
• Un programme de construction écrit ou une justification ne sont exigibles que s’ils ont été explicitement
demandés.
 ttention  ! La demande de justification est parfois formulée de manière générale au tout début du
A
sujet ; elle s’applique alors à tous les exercices de ce sujet, donc aussi aux éventuelles constructions.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1  173


3. À propos des reproductions
1. I l est parfois demandé de « reproduire une figure », c’est-à-dire de réaliser une
figure qui soit la copie la plus exacte possible d’une figure donnée en modèle.
Une telle activité est très fréquente à l’école élémentaire.
Exemple 1 (d’après le CRPE de Lyon) :
– On considère le parallélogramme ABCD ci-dessous :

– Reproduire à l’échelle 1 ce parallélogramme avec une règle non graduée et un compas.


Exemple 2 (d’après le CRPE de Rouen en 1998) :
– On considère la figure ci-dessous :

– Reproduire cette figure à la règle non graduée et au compas.

2. Comment effectuer la tâche demandée ?


• On est obligé, en ne se servant que des instruments autorisés, d’aller prélever des informations sur la
figure donnée en modèle.
Dans l’exemple n° 1, des renseignements sont fournis dans le texte accompagnant la figure, mais dans
l’exemple n° 2, il faut travailler à partir de la seule figure.
• Il ne faut pas se précipiter. Avant de se lancer dans la reproduction, une phase d’analyse est parfois
indispensable : certaines propriétés de la figure peuvent faciliter la reproduction. Il faut donc commencer
par chercher à en mettre en évidence. S’il y en a, choisir celles qui rendront la construction plus aisée.
— Dans l’exemple n° 1, l’analyse est brève.
– Elle conduit à reproduire par exemple le triangle ABD (à partir des longueurs de [AB], [AD], [DB]
prises sur la figure) puis à compléter le triangle BDC (à partir des longueurs de [DC], [BC] prises
aussi sur la figure).
– On applique deux fois de suite le procédé général rappelé dans le chapitre « Triangle ».
— Dans l’exemple n° 2, l’analyse est plus longue.
– Il est intéressant de prolonger les segments [AD] et [BC]. Les droites obtenues se coupent en F.
Qu’observe-t-on ?
– Le triangle ABF semble équilatéral.
– (AC) et (DB) semblent être deux hauteurs de ce triangle.
– L’arc de cercle semble centré en E.
On prend alors ces observations comme hypothèses pour la reproduction puisque l’énoncé ne donne
pas d’autres indications.

174  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1 Réf. 5MA68TEPA0022


• Une solution est représentée par la figure ci-dessous.

• Une autre solution (cf. la figure ci-dessous) consisterait à reproduire les deux triangles ADB et ACB
sans se soucier de leur nature, à nommer E le point d’intersection de (DB) et (AC) et à tracer l’arc de
cercle de centre E d’extrémités C et D extérieur aux deux triangles.

Les deux solutions, pour cet exemple, sont aussi valables l’une que l’autre.

3. Faut-il rédiger un programme de reproduction ? Justifier le procédé choisi ?


Il n’y a lieu de rédiger le programme de la reproduction que s’il est demandé. Quant à la question de la
justification, elle n’a pas vraiment de sens dans ces tâches-là. On a bien vu dans les exemples analysés
que la démarche consiste à considérer comme vrai ce que les instruments permettent d’observer sur
la figure.

4. À propos des démonstrations géométriques

A. À quoi s’en tenir ?


En règle générale, en mathématiques, on ne peut affirmer un résultat que si on peut le démontrer. Au
concours, il en va un peu autrement, car certaines démonstrations sont trop techniques pour être exigées
de tous les candidats. Il vous faudra donc faire très attention aux consignes. Considérons le début d’énoncé
suivant :
• Soit un carré JOLI. On construit le point E, sur la droite (IL) tel que I soit le milieu de [LE].
On voudrait ensuite demander aux candidats leur avis sur la nature (la forme) du quadrilatère JOIE.
Voici plusieurs manières de poser la question.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1  175


— Cas n° 1 : Quelle est la nature du quadrilatère JOIE ?
— Cas n° 2 : Quelle est la nature du quadrilatère JOIE ? Vérifiez votre réponse.
— Cas n° 3 : Quelle est la nature du quadrilatère JOIE ? Démontrez votre réponse.
— Cas n° 4 : Quelle est la nature du quadrilatère JOIE ? Justifiez votre réponse.
— Cas n° 5 : Montrez que le quadrilatère JOIE est un parallélogramme.
• Dans le cas n° 1, le candidat peut se contenter de répondre que le quadrilatère est un parallélogramme.
Dans le cas n° 2, il peut se contenter de dire qu’il a contrôlé, avec ses instruments, le parallélisme des
côtés opposés ou leur égalité de longueur.
Dans les trois derniers cas, le candidat doit rédiger une démonstration.
• Revenons au cas n° 1. Il faut tout de même faire attention. Il se peut que la demande de justification se
trouve en tête de l’énoncé ou tout au début du sujet. Dans ces conditions, il faut se comporter comme
pour les trois derniers cas.

B. Ce que démontrer(1) veut dire


Il s’agit de présenter un enchaînement logique d’arguments n’utilisant que les données du problème et les
résultats du cours.
• Ainsi, pour le problème cité plus haut, une démonstration pourrait être rédigée comme suit (rédaction
n° 1) :

D’après l’énoncé, I est le milieu de [LE] ; on en déduit que EI = IL.


D’après l’énoncé encore, JOLI est un carré ; ses côtés opposés sont deux
à deux de même longueur, donc JO = IL.
On peut donc affirmer que JO = EI.
Par ailleurs, JOLI étant un carré, ses côtés opposés sont parallèles deux
à deux, donc (JO) // (IL).
Mais, les points L, I et E étant alignés, cela revient à dire que (JO)//(EI).
Par construction, le quadrilatère JOIE est convexe. On vient de démontrer
que ses côtés opposés [JO] et [IE] sont parallèles et de même longueur.
JOIE est un parallélogramme.

• Ce n’est pas la seule rédaction possible, mais il faut comprendre au moins deux choses.
— Quand on n’a pas l’habitude, ou quand le problème semble difficile, il faut d’abord travailler au
brouillon, sans avoir le souci d’une présentation immédiatement correcte. Il faut accepter d’essayer
plusieurs pistes, de les comparer, d’abandonner celles qui sont très éloignées de l’énoncé. Par
exemple ici, il n’est pas urgent d’explorer une piste mettant en jeu les diagonales de JOIE puisqu’il
n’est pas question de ces diagonales dans l’énoncé.
— Il faut prendre soin de bien expliciter sa pensée, dire ce qui permet d’affirmer ce qu’on écrit, citer
les théorèmes, utiliser les connecteurs logiques (donc, or, car, parce que, comme, mais, si… alors,
etc.) à bon escient.

1  Au lieu du mot « démontrer », on rencontre aussi les mots « montrer » et « prouver ».

176  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1 Réf. 5MA68TEPA0022


• Ainsi le texte suivant (rédaction n° 2), pour le même problème,
I est le milieu de [LE] donc EI = IL = JO. JOLI est un carré donc (JO) // (EI).
Donc JOIE est un parallélogramme.

risquerait, à cause de son extrême concision, d’être peu apprécié par certains correcteurs, même s’il
reprend l’essentiel de la rédaction n° 1.

C. Quelques maladresses à éviter


Ne donnez pas l’impression de lister des propriétés observées sur la figure.
• Ainsi le texte suivant (rédaction n° 3), pour le même problème,

(JO) // ( EI).
EI = IL.
JO = OL = IL = IJ.
Donc JOIE est un parallélogramme.

ne constitue pas une démonstration, il ressemble plutôt à une juxtaposition, une accumulation des
propriétés connues d’un carré et d’un parallélogramme.
• N’utilisez pas les symboles logiques , , dont les règles d’emploi, strictes, sont en général mal
connues des candidats. Exprimez-vous en français à l’aide des connecteurs évoqués plus haut.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 1  177


CHAPITRE 4 - Unité 2
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 2 : ÉLÉMENTS DE BASE EN GÉOMÉTRIE PLANE
Dans cette séance, les mots ou expressions du vocabulaire de base - point, ligne droite, demi-droite, segment,
ligne brisée, sommet, demi-plan, triangle (quelconque, équilatéral, isocèle, rectangle), droites parallèles,
sécantes ou concourantes, droites perpendiculaires, angle (droit, plat, nul, aigu, obtus), cercle, rayon, diamètre,
corde, arc de cercle - vous sont assez familiers pour qu’ils ne soient pas redéfinis.

1. Quelques théorèmes sur les droites


Étant donné une droite d et un point E extérieur à d, il existe une droite parallèle à d et une seule qui passe
par E (axiome d’Euclide).

• Si une droite d est parallèle à une droite d’ et si d’ est parallèle à une droite d” alors la droite d est
parallèle à la droite d” (pour évoquer cette propriété, on parle de la transitivité du parallélisme).

En d’autres termes, si d ⊥ d” et si d’ ⊥ d” alors d // d’.


• Si deux droites sont perpendiculaires à une même troisième, elles sont parallèles entre elles.

• Réciproquement, si deux droites sont parallèles, toute droite perpendiculaire à l’une est perpendiculaire
à l’autre.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 2  179


• Étant donné une droite d et un point A, il passe par A une seule droite d’ qui soit perpendiculaire à d.

d
I
d'
• La distance du point A à la droite d est la distance de A à I, point d’intersection de d avec d’ qui est la
perpendiculaire à d passant par A.

2. Secteur, angle

A. Secteur plan
Un secteur du plan est une région du plan délimitée par des demi-droites [Ox) et [Oy) de même origine.
Ces demi-droites sont les côtés du secteur. Le sommet du secteur est l’origine commune aux demi-droites.

• En fait, comme la figure ci-dessus permet de le comprendre, les demi-droites [Ox) et [Oy) délimitent

— Le secteur hachuré est dit saillant, noté [� � ]. C’est celui qui contient le segment [AB].
deux secteurs dont la réunion recouvre le plan tout entier.
xOy ] ou [AOB
xOy ] ou [�
— L’autre secteur est dit rentrant, il est noté [� AOB]. C’est celui qui ne contient pas le segment [AB].

B. Cas particuliers
Quand les demi-droites [Ox) et [Oy) sont confondues, on a un secteur saillant réduit à la demi-droite qu’on
appelle secteur nul et un secteur rentrant recouvrant tout le plan qu’on appelle secteur plein.

C. Angle
• À chaque secteur on associe une grandeur, son angle qui dans ce cours sera, sauf indication contraire,

xOy ] ou [�
— Au secteur saillant [� xOy ou �
AOB ] on associe un angle (dit saillant aussi), noté �
toujours mesuré en degrés.
AOB dont la
mesure est comprise entre 0° et 180°.

180  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 2 Réf. 5MA68TEPA0022


xOy ] ou [�
— Au secteur rentrant [� xOy ou �
AOB] on associe un angle (dit rentrant aussi), noté � AOB dont
la mesure est comprise entre 180° et 360°.
• On remarquera que des secteurs peuvent être différents et pourtant associés à des angles égaux :

— [� � ] mais �
ABC] ≠ [DEF ABC = �
DEF .
ABC] ≠ [�
— [� ABC ≠ �
GHI ] et � GHI .
• Des expressions comme «  le sommet de l’angle � AOB », «  un côté de l’angle �
� �
AOB   », «  l’intérieur de

� ] », « un côté du secteur


l’angle AOB  », a priori incorrectes puisque AOB est une grandeur et non une figure, seront néanmoins

� �
employées car elles désignent sans ambiguïté « le sommet du secteur [AOB
[AOB ] », « l’intérieur du secteur [AOB ] ».

• Pour exprimer la mesure d’un angle, on écrira par exemple �


ABC = 30°.

• On dit que des secteurs [� � ] sont opposés par le sommet s’ils ont même sommet et si les
angles �x'Ox et �
xOy ] et [x'Oy'
y'Oy sont plats. Les angles de deux secteurs opposés par le sommet sont égaux.

Ici, les secteurs [�


xOy ] et [�
• Des secteurs sont adjacents s’ils ont même sommet et s’ils ont un côté commun.
yOz ] sont adjacents.

• Des angles �
xOy et �
x'Oy' sont complémentaires si la somme de leurs mesures est égale à 90°.

• Des angles �
xOy et �
x'O'y' sont supplémentaires si la somme de leurs mesures est égale à 180°.

Des expressions comme « les angles � xOy et �


Remarque 

� �
x'Oy' sont opposés par le sommet » ou « les angles
xOy et x'Oy' sont adjacents », a priori incorrectes puisque les angles sont des grandeurs, seront
néanmoins employées avec le sens qu’auraient des phrases analogues écrites avec le mot
« secteur ».

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 2  181


CHAPITRE 4 - Unité 3
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 3 : CERCLE

1. Positions relatives d’une droite et d’un cercle


Soit 𝒞 le cercle de centre O et de rayon R, d une droite et I le pied de la perpendiculaire abaissée de O sur d.
Le nombre de points d’intersection du cercle 𝒞 avec la droite d dépend de la distance du centre O à la
droite d, la distance OI.

—Trois cas sont possibles


• Si OI > R, il n’y a pas de point d’intersection(2), la droite d et le cercle 𝒞 ne sont pas sécants.
On dit aussi que la droite d est extérieure au cercle 𝒞.

𝒞
d d

O
R 𝒞
O R
I I

on dit que la droite d est tangente au cercle 𝒞 en I.


• Si OI = R, il y a un point d’intersection et un seul. La droite est tangente au cercle ; de façon plus précise,

— La tangente à un cercle en l’un de ses points est la perpendiculaire en ce point au rayon issu de ce
point.
— Cette propriété donne une méthode de construction de la tangente à un cercle en l’un de ses points.

2  Il n’y pas de point d’intersection, mais l’intersection du cercle et de la droite est un ensemble vide.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 3  183


• Si OI < R, il y a deux points d’intersection (distincts), la droite d et le cercle 𝒞 sont sécants.
— Si on nomme ces points M et N, [MN] est une corde du cercle 𝒞.
— I est alors le milieu du segment [MN].
d

𝒞
M
O
I
N
Remarque 
Si OI = 0, I est le centre du cercle 𝒞 et [MN] en est un diamètre.

2. Positions relatives de deux cercles


Étant donné des cercles 𝒞 et 𝒞’, de centres respectifs O et O’, de rayons respectifs R et R’ (les deux cercles
jouant le même rôle, on fera l’hypothèse que R est supérieur ou égal à R’, tous deux strictement positifs),
le nombre de leurs points d’intersection est fonction de la distance OO’ des deux centres.

—Six cas peuvent se présenter


• OO’ > R + R’, il n’y a pas de point d’intersection.
Les cercles sont dits extérieurs l’un à l’autre.

𝒞'
𝒞
O'
O

• OO’ = R + R’, il y a un point d’intersection I et un seul.


On dit que les cercles sont tangents extérieurement (l’un à l’autre). Les points O, I et O’ sont alignés.

𝒞'
R' 𝒞
R
O' O

• R − R’ < OO’ < R + R’, il y a deux points d’intersection.


Les cercles sont dits sécants.
M
𝒞' 𝒞
O' O
N

184  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 3 Réf. 5MA68TEPA0022


On dit ici que le cercle 𝒞’ est tangent intérieurement au cercle 𝒞. Les points O, I et O’ sont alignés.
• 0 < OO’ = R − R’, il y a de nouveau un point d’intersection I et un seul.

𝒞' 𝒞 𝒞' 𝒞
I I
O' O O' O

On dit que le cercle 𝒞’ est intérieur au cercle 𝒞.


• 0 < OO’ < R − R’, il n’y a pas de point d’intersection(3).

𝒞' 𝒞 𝒞' 𝒞
J
I O' O O' O

Explication à partir d’une figure (les points O, O’, I et J sont alignés dans cet ordre) :
on a OO’+ O’I + IJ = OJ soit OO’+ R’+ IJ = R.
On en déduit que OO’ = R − R’− IJ puis de là que OO’ < R − R’ puisque IJ > 0.
• OO’ = 0 et R’ < R, il n’y a pas de point d’intersection.
Les cercles sont dits concentriques (pour dire qu’ils ont même centre).

𝒞' 𝒞
O'
O

• OO’ = 0 et R’ = R, il y a une infinité de points communs.


Les cercles sont confondus (dans ce cas aussi ils sont concentriques).

𝒞
O'

𝒞'
O

En conclusion, deux cercles distincts peuvent avoir 0, 1 ou 2 points communs.

3  Voir note 2.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 3  185


3. Compléments : cercles et angles
DÉFINITION

Secteur inscrit :
On appelle secteur inscrit dans un cercle tout secteur dont le sommet est un point du cercle et dont
les côtés coupent le cercle.
• Si on appelle A le sommet du secteur, B et C les points d’intersection avec le cercle, [AB] et [AC] sont

� ] est un « secteur inscrit ».


des cordes du cercles.

On dit qu’il « intercepte » l’arc �


• [BAC
BC ,la partie du cercle limitée par B et C et qui ne comprend pas le
point A.

� ] est le secteur au centre associé au secteur inscrit [BAC


� ].
Secteur au centre :

Il intercepte le même arc �


Soit O le centre du cercle : [BOC
BC .

—Propriété (admise) :

Autrement dit, dans notre figure : �


BAC = 1 �
• L’angle de secteur inscrit a pour mesure la moitié de celle du secteur au centre associé.
BOC .
2
• Cette propriété est aussi appelée propriété (ou théorème) de l’angle inscrit.
A

B
O

—Autre propriété qui est la conséquence directe de la précédente 


• Tous les secteurs inscrits dans un cercle et qui interceptent le même arc ont des angles de même
mesure.
D A

B E
O

• Sur la figure ci-dessus, on a : �


BAC = �
BDC = �
C


BEC puisque tous ces angles ont une mesure qui est égale
1
à BOC .
2

—Cas particulier 
• Si le secteur au centre a un angle plat (180°), tous les secteurs inscrits associés ont un angle droit.
Cette propriété peut se formuler ainsi :
« Si [BC] est un diamètre d’un cercle et A un point de ce cercle, alors ABC est un A
triangle rectangle en A. » B O 90°
• Cette propriété très utile permet aussi de construire des angles droits, des C
180°
droites perpendiculaires, des triangles rectangles et des rectangles avec un
compas.

186  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 3 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 4
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 4 : CONSTRUCTIONS DE BASE À LA RÈGLE
NON GRADUÉE ET AU COMPAS

1. Médiatrice d’un segment


DÉFINITION

A et B sont deux points distincts donnés.


La médiatrice du segment [AB] est l’ensemble des points M du plan équidistants de A et de B, c’est-
à-dire tels que MA = MB.

—Propriétés (admises)
• La médiatrice du segment [AB] est une droite, c’est la perpendiculaire au segment [AB] qui passe par
son milieu.
A

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4  187


• Comme toute droite, la médiatrice d du segment [AB] partage le plan en deux demi-plans 𝒫1 et 𝒫2.
Pour tout point P de l’un d’eux, on a PA < PB, c’est-à-dire que P est plus proche de A que de B, et pour
tout point Q de l’autre, on a QA > QB, c’est-à-dire que Q est plus proche de B que de A.
A 𝒫1

𝒫2
Q

d
B

—Comment prouver qu’une droite d est la médiatrice d’un segment ?


— On peut prouver que d est perpendiculaire à [AB] et passe par le milieu de [AB].
— On peut aussi prouver que d contient deux points distincts M et N équidistants de A et de B :
A

N
M

– Soit M et N deux points distincts.


– Si NA = NB et si MA = MB alors (MN) est la médiatrice de [AB].

A. Construction à la règle non graduée et au compas


• Tracer un cercle de centre A et de rayon R quelconque supérieur à la moitié de AB.
Si R ≤ AB, les 2 cercles ne sont pas sécants.
2
• Le cercle de centre B et de même rayon R quelconque coupe le premier cercle en deux points I et J qui
sont des points de la médiatrice car par construction IA = IB et JA = JB.

A
J
N

B
I

La médiatrice du segment [AB] est la droite (IJ). Par cette construction, on obtient aussi le milieu N de
[AB].

188  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4 Réf. 5MA68TEPA0022


B. Construction à la règle non graduée et au compas de la
perpendiculaire à une droite d donnée passant par un point A donné
—Si A est extérieur à d
• On cherche à placer deux points I et J sur d de telle manière que la perpendiculaire cherchée soit la
médiatrice de [IJ].
• Pour cela :
– tracer un cercle de centre A qui coupe d en deux points I et J ;
– tracer un cercle de centre I et de rayon R et le cercle de centre J et de même rayon R, R étant choisi
de façon à ce que ces cercles se coupent en deux points K et L.
• Conclusion : la droite (KL) est bien la perpendiculaire à d passant par A.

J d
I

Remarque 
Il y a de nombreux cas où l’on peut conserver la même ouverture du compas d’un bout à l’autre de
la construction. Dans ce cas, l’un des points K ou L est confondu avec A.

—Si d passe par A


• Pour cela :
– tracer un cercle de centre A qui coupe d en deux points I et J ;
– tracer deux cercles de centres respectifs I et J et de même rayon qui se coupent en deux points K
et L.
• La perpendiculaire à d passant par A est la droite (KL).

d A
I J

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4  189


C. Construction à la règle non graduée et au compas de la parallèle à
une droite d donnée passant par un point A donné extérieur à d
• Étapes de la construction :

– tracer le cercle 𝒞1 de centre J et de rayon AI ;


– placer deux points distincts I et J sur d ;

– tracer le cercle 𝒞2 de centre A et de rayon IJ. Les deux cercles ont deux points d’intersection,
appeler K celui qui est du même côté que A par rapport à d.

𝒞2

A K

𝒞1
d I J

• La droite (AK) est la droite cherchée.

2. Compléments : bissectrice d’un angle


DÉFINITION

• Étant donné deux demi-droites [Ox) et [Oy) de même origine délimitant un secteur saillant [�
existe une seule demi-droite [Oz), intérieure au secteur saillant [� �
xOy ], il


xOy ] telle que les angles xOz et
zOy soient égaux.

• De même, il existe une seule demi-droite [Oz’), intérieure au secteur rentrant [�


� �
xOy ] telle que les
angles xOz' et z'Oy soient égaux. Les demi-droites [Oz) et [Oz’) sont opposées.

xOy ou �
• La droite (zz’) est appelée bissectrice de l’angle � xOy (1).

� ] ou [xOy
1 Puisque l’angle est une grandeur et non une figure, il vaudrait mieux parler de la bissectrice du secteur [xOy �].
L’usage de l’expression « bissectrice d’un angle » est très courant, nous le ferons nôtre.

190  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4 Réf. 5MA68TEPA0022


—Propriétés (admises)
• Pour un secteur saillant non nul [�xOy ], la demi-droite [Oz), intérieure à ce secteur et qui le partage en
deux secteurs ayant même angle, peut aussi être définie comme étant l’ensemble des points intérieurs
au secteur et équidistants des demi-droites [Ox) et [Oy) : pour tout point M de cette demi-droite, on a
MU = MT en appelant U et T les pieds des perpendiculaires abaissées de M sur [Ox) et [Oy) respectivement.

• Tout point P du secteur [�


xOy ] situé à l’intérieur du secteur limité par [Ox) et [Oz) est plus près de [Ox)
que de [Oy).

• Tout point Q du secteur [�


xOy ] situé à l’intérieur du secteur limité par [Oy) et [Oz) est plus près de [Oy)
que de [Ox).

xAy étant donné, comment prouver qu’une droite (zz’) passant par A est bissectrice de �
—Un angle �
— Il faut déjà que l’une des deux demi-droites [Az) ou [Az’) soit intérieure au secteur [�
xAy  ?
xAy ].
Supposons que ce soit [Az).

– on peut chercher à prouver que �xAz = �


— Ensuite :
zAy ;
– on peut aussi chercher à prouver que [Az) contient un point M distinct de A équidistant de [Ax) et de
[Ay).

— Si MH = MK alors (zz’) est bissectrice de �


xAy .

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4  191


—Construction à la règle non graduée et au compas
• Étapes de la construction :
– tracer un cercle de centre O et de rayon quelconque. Il coupe les demi-droites [Ox) et [Oy) en I et J
respectivement ;
– tracer des cercles de centres respectifs I et J ayant le même rayon, choisi en sorte que les cercles


se coupent. Soient K et L leurs points d’intersection. Au moins l’un d’eux est intérieur à l’angle

– tracer la droite (OK), c’est la bissectrice de l’angle �


xOy , par exemple K ;
xOy .

x
I
K
z

L
B O J y

Remarque 
Dans de nombreux cas, il est possible de conserver le même rayon pour tous les cercles.
Dans ce cas, l’un des points K ou L est confondu avec le point O.

192  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 4 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 5
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 5 : TRIANGLE

1. Construction à la règle non graduée et au compas d’un


triangle dont on connaît les longueurs des trois côtés
On suppose que trois longueurs a, b et c ont été données, la question est de savoir à quelle(s) condition(s)
il est possible de construire un triangle ABC tel que BC = a, CA = b et AB = c.
Si chacune des longueurs est inférieure à la somme des deux autres, il est possible de construire le
triangle ; si l’une des longueurs est supérieure ou égale à la somme des deux autres, c’est impossible. La
construction est classique (cf. ci-dessous).

𝒞
A
b d
c

𝒞'
C
a
B

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 5  193


2. Compléments : médianes et centre de gravité
DÉFINITION

• La médiane issue de A dans le triangle ABC est la droite qui joint le sommet A au milieu A’ du côté
opposé [BC].
• Ce nom désigne à la fois la droite (AA’), le segment [AA’] et parfois aussi la longueur AA’.

—Propriétés (admises)
— Les trois médianes d’un triangle quelconque ABC sont concourantes.
Leur point d’intersection G est le centre de gravité du triangle ABC.

— Le centre de gravité G du triangle ABC est situé aux 2 de chaque médiane à partir du sommet, c’est-
3
à-dire que AG = 2 AA', BG = 2 BB', CG = 2 CC'.
3 3 3

3. Hauteurs et orthocentre
Les trois hauteurs d’un triangle quelconque ABC sont concourantes.
Leur point d’intersection H est l’orthocentre du triangle ABC.
Les deux figures correspondent au cas où le triangle n’a que des angles aigus et à celui où le triangle a un
angle obtus, cas dans lequel l’orthocentre est extérieur au triangle.

4. Médiatrices et centre du cercle circonscrit


Les trois médiatrices d’un triangle quelconque ABC sont concourantes.
Leur point d’intersection O est le centre du cercle circonscrit au triangle ABC, c’est-à-dire de l’unique
cercle passant par les trois points A, B et C.
Les deux figures correspondent au cas où le triangle n’a que des angles aigus et à celui où le triangle
possède un angle obtus, cas où le centre du cercle circonscrit au triangle est extérieur à ce triangle.

194  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 5 Réf. 5MA68TEPA0022


5. Compléments : bissectrices et centre du cercle inscrit
Les trois bissectrices d’un triangle quelconque ABC sont concourantes.
Leur point d’intersection est le centre du cercle inscrit dans le triangle ABC, c’est-à-dire intérieur au
triangle ABC et tangent aux trois côtés.
Le point est à l’intérieur du triangle ABC.

6. Somme des angles d’un triangle


—Propriétés (admises)
• La somme des angles d'un triangle est égale à 180°.
• Vous trouverez ci-dessous un exemple de manipulation permettant de le constater :

Un triangle on le partage qu’on découpe puis qu’on réorganise en mettant


quelconque, en trois parties et qu’on colorie au même point, les trois sommets
du triangle : on obtient un angle plat.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 5  195


7. Triangles particuliers

A. Triangle isocèle
DÉFINITION

• Un triangle est isocèle s’il a deux côtés de même longueur.


• Le triangle ABC est isocèle de sommet principal A si AB = AC.

—Propriétés (admises)
� sont égaux.
� et C
• Le triangle ABC est isocèle de sommet principal A si et seulement si les angles B

� et médiatrice de la base [BC] sont confondues.


• Si le triangle ABC est isocèle de sommet principal A alors les quatre droites  : hauteur issue de A,
médiane issue de A, bissectrice de l’angle A
• Inversement, si dans un triangle ABC, deux des quatre droites citées ci-dessus sont confondues, alors
il est isocèle de sommet principal A.

—Comment démontrer qu’un triangle ABC est isocèle de sommet principal A ?
— On peut démontrer :

� = BCA
� ou
– que AB = AC ou
– que ABC
– que deux des quatre droites citées ci-dessus sont confondues(4).

B. Triangle équilatéral
DÉFINITION

Un triangle est équilatéral si ses trois côtés ont même longueur.

—Propriétés (admises)
• Un triangle est équilatéral si et seulement si ses angles mesurent tous 60°.
• Un triangle est équilatéral si et seulement s’il est isocèle et a un angle de 60°.

4  En fait, les quatre droites seront confondues, mais il suffit de démontrer que deux le sont.

196  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 5 Réf. 5MA68TEPA0022


—Comment démontrer qu’un triangle ABC est équilatéral ?
— On peut démontrer :

� =B� =C� (la mesure commune à ces trois angles est nécessairement de 60° puisque leur
– que AB = AC = BC ou
– que A
somme doit valoir 180°) ou
– que deux angles mesurent 60° (le troisième mesurera alors aussi 60° pour la même raison) ou
– que ABC est isocèle et a un angle de 60°.

C. Triangle rectangle
DÉFINITION

� =90°, son hypoténuse est le côté opposé à A c’est-à-dire [BC].


• Un triangle est rectangle s’il a deux côtés perpendiculaires.
• Le triangle ABC est rectangle en A si A

—Propriété (admise)
• Un triangle ABC est rectangle en A si et seulement si le cercle de diamètre [BC] passe par A ou, ce qui
revient au même, si et seulement si le centre de son cercle circonscrit est le milieu de [BC].

• Cette propriété permet de construire un triangle rectangle dont on connaît l’hypoténuse.


Elle peut aussi permettre de démontrer qu’un angle est droit ou qu’un point appartient à un cercle.

D. Triangle rectangle isocèle


DÉFINITION

Les angles à la base valent chacun 45°.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 5  197


CHAPITRE 4 - Unité 6
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 6 : AUTRES POLYGONES

1. Polygone
• n désignant un entier naturel supérieur ou égal à 3, un polygone à n côtés est une ligne brisée fermée
constituée de n segments et n’ayant pas trois sommets consécutifs alignés.
• Les segments formant la ligne brisée sont les côtés du polygone.
Exemples :
Ces trois figures représentent trois polygones que l’on notera ABCD, EFGHI, JKLM.

• Un polygone est dit croisé si deux côtés non consécutifs sont sécants (exemple : JKLM ci-dessus).
• Une diagonale d’un polygone est un segment joignant deux sommets non consécutifs.
• Un polygone est convexe(5) si quels que soient les points P et Q intérieurs au polygone, le segment [PQ]
est entièrement à l’intérieur du polygone.

5  Remarque : cette définition est générale pour toute forme géométrique fermée.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6  199


• Dans le cas contraire, le polygone n’est pas convexe : on peut trouver deux points P et Q intérieurs au
polygone ABCD tels que le segment [PQ] ne soit pas entièrement intérieur au polygone.

• Un polygone est régulier lorsque tous ses côtés ont même longueur et lorsque ses angles saillants
formés par deux côtés consécutifs sont tous égaux.

— Ici, ABCDE et FHJGI sont réguliers, mais pas KLMNOPQRST.


— Lorsque le nombre de côtés est strictement supérieur à 4, le polygone régulier peut être convexe ou
croisé ; dans ce dernier cas, on parle de polygone régulier étoilé. Sur les figures précédentes, ABCDE
est un polygone (en fait un pentagone) régulier convexe et FHJGI est un polygone (un pentagone)
régulier croisé.
• Si un polygone est régulier, il existe un cercle qui passe par tous ses sommets, on l’appelle cercle
circonscrit au polygone et on dit que le polygone est inscrit dans le cercle(6).
Le centre de ce cercle est aussi appelé centre du polygone régulier.

— Ci-dessus, trois heptagones réguliers avec leur cercle circonscrit et leur centre  ; le premier est
convexe, les deux autres sont étoilés.

2. Quadrilatères particuliers

A. Parallélogramme
DÉFINITION

Un quadrilatère est un parallélogramme s’il a deux paires de côtés opposés parallèles.

6 De façon plus générale pour un polygone quelconque, s’il existe un cercle qui contient tous ses sommets, on dit que le polygone est
inscriptible.

200  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6 Réf. 5MA68TEPA0022


—Propriétés (admises)
•  Un quadrilatère est un parallélogramme si et seulement si ses diagonales se coupent en leur milieu.
Ce point est appelé centre du parallélogramme.

• Un quadrilatère convexe est un parallélogramme si et seulement si ses côtés opposés ont deux à deux
même longueur.

• Un quadrilatère convexe est un parallélogramme si et seulement s’il a deux côtés opposés parallèles
et de même longueur.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un parallélogramme ?


— On peut par exemple :
– prouver que ce quadrilatère a ses côtés opposés deux à deux parallèles,
– ou que dans ce quadrilatère les diagonales se coupent en leur milieu,
– ou que ce quadrilatère est convexe, et que ses côtés opposés ont deux à deux même longueur,
– ou que ce quadrilatère est convexe et que deux de ses côtés ont la même longueur et sont portés
par des droites parallèles.

—Application à la construction à la règle et au compas de la parallèle à une droite d passant par un point
A extérieur à d :
— Placer deux points B et C distincts sur la droite d.
— Construire le milieu N du segment [AC] en construisant la médiatrice de ce segment.
— Tracer la droite (BN). Le cercle de centre N passant par B recoupe (BN) en D.
— Par construction, N est donc le milieu du segment [AC] ainsi que celui du segment [BD], ce qui fait
du quadrilatère ABCD un parallélogramme.
— Donc la parallèle à d passant par A est la droite (AD).

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6  201


B. Losange

DÉFINITION

Un losange est un quadrilatère dont les quatre côtés ont la même longueur.

—Propriétés (admises)
• Un quadrilatère est un losange si et seulement si ses diagonales sont médiatrices(7) l’une de l’autre.
Autrement dit, les deux diagonales se coupent en leur milieu et sont perpendiculaires.
• Tout losange est un parallélogramme.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un losange ?


— On peut par exemple :
– prouver que ses quatre côtés ont la même longueur ;
– ou que ce quadrilatère est un parallélogramme avec deux côtés consécutifs de même longueur ;
– ou que ce quadrilatère est un parallélogramme dont les deux diagonales sont perpendiculaires.
– ou que ce quadrilatère a ses deux diagonales perpendiculaires et qui se coupent en leur milieu.

C. Rectangle

DÉFINITION

Un quadrilatère est un rectangle si chaque sommet est le sommet d’un angle droit.

—Propriétés (admises)
• Tout rectangle est un parallélogramme.
• Les diagonales d’un rectangle ont même longueur.
• Tout rectangle est inscriptible dans un cercle centré au point d’intersection de ses diagonales.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un rectangle ?


— On peut par exemple prouver :
– que ce quadrilatère possède trois angles droits(8) ;
– ou que ce quadrilatère est un parallélogramme qui possède un angle droit ;
– ou que ce quadrilatère est un parallélogramme dont les deux diagonales ont la même longueur ;
– ou que ce quadrilatère a ses diagonales de même longueur et qui se coupent en leur milieu.

7 Noter que lorsqu’on s’exprime ainsi, ce que l’on fait bien que ce ne soit pas tout à fait correct, on considère l’une des diagonales
comme un segment et l’autre comme une droite.
8  Il en a alors quatre.

202  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6 Réf. 5MA68TEPA0022


D. Carré

DÉFINITION

Un carré est un rectangle qui a deux côtés consécutifs de même longueur.

—Propriétés (admises)
• Tout carré est un losange.
• Tout carré a ses diagonales perpendiculaires et de même longueur.
• Tout carré est inscriptible dans un cercle centré au point de rencontre de ses diagonales.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un carré ?


— On peut par exemple prouver :
– que ce quadrilatère est un rectangle dont deux côtés consécutifs ont même longueur ;
– que ce quadrilatère est un losange qui possède un angle droit ;
– que ce quadrilatère est un losange dont les deux diagonales ont la même longueur.

E. Trapèze
DÉFINITION

Un quadrilatère convexe est un trapèze s’il a deux côtés opposés parallèles. Le plus grand de ces deux
côtés est appelé grande base et le plus petit petite base.

Remarque 
Les parallélogrammes, les rectangles, les losanges, les carrés sont des trapèzes particuliers.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un trapèze ?


— Il suffit d’affirmer qu’il est convexe et de démontrer qu’il a deux côtés parallèles.

trapèze isocèle

DÉFINITION

� = BCD
Un trapèze de bases [AB] et [CD] est un trapèze isocèle si ADC � ou bien si DAB
� = ABC
�.

C B
B
D A

C
A D

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6  203


Remarque 
Les rectangles et les carrés sont des trapèzes isocèles particuliers.

• Si ABCD est un trapèze isocèle de bases [AB] et [CD] alors (AB) // (CD) et �
ADC = �
BCD , �
DAB = �
—Propriétés (admises)
ABC et
AD = BC .
(9)

• Un trapèze isocèle a un axe de symétrie qui passe par les mileux des côtés parallèles.
Ses diagonales sont de même longueur et se coupent sur l’axe de symétrie.

trapèze rectangle

DÉFINITION

Un trapèze est dit trapèze rectangle s’il a un angle droit.

—Propriété (admise)
• Si un quadrilatère est un trapèze rectangle, il a au moins deux angles droits.

—Comment démontrer qu’un quadrilatère est un trapèze rectangle ?


— On peut par exemple :
– utiliser la définition ;
– ou prouver qu’il n’est pas croisé et que deux sommets consécutifs sont sommets d’angles droits.

9  D’où le qualificatif (isocèle) de ces trapèzes.

204  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 6 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 7
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 7 : THÉORÈME DE PYTHAGORE

1. Théorème
—Énoncé du théorème de Pythagore 
Soit un triangle ABC.
Ce triangle est rectangle en A si et seulement si BC2 = AB2 + AC2.
A

B
C
Remarque 
a. Nous ne donnerons pas ici de démonstration du théorème.
b. L’égalité BC2 = AB2 + AC2 peut être lue de la façon suivante : le carré de l’hypoténuse est égal à la
somme des carrés des deux côtés de l’angle droit.
c. L’énoncé contient une équivalence (si et seulement si) ce qui signifie qu’il peut être utilisé dans les
deux « sens »
– si le triangle ABC est rectangle en A, alors BC2 = AB2 + AC2 ;
– si pour un triangle ABC on a BC2 = AB2 + AC2, alors ce triangle est rectangle et son angle droit est
en A (ou ce triangle est rectangle et son hypoténuse est [BC]).
d. Le théorème de Pythagore permet en particulier de calculer la longueur d’un côté d’un triangle
rectangle lorsqu’on connaît les longueurs des deux autres côtés  : si on connaît AB et AC, la
longueur de [BC] est donnée par BC2 = AB2 + AC2; si on connaît AB et BC alors AC est donnée par
AC2 = BC2 − AB2.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 7  205


2. Applications
a. La mesure de la longueur de la diagonale d’un carré de côté a (a ∈ ℝ+*) est a√2.
ABCD est un carré de côté a. A B
Le triangle ABD est rectangle en A donc d’après le théorème de Pythagore,
BD2 = AB2 + AD2. a
Comme AB = AD = a, on trouve BD2 = 2a2.
BD étant une distance, BD > 0 et a est un nombre positif d’où BD = a√2. D C

b. La longueur des diagonales d’un rectangle de côtés 3 cm et 4 cm est 5 cm.


ABCD est un rectangle dont la longueur et la largeur mesurent A B
respectivement 4 cm et 3 cm donc AB = 4 et AD = 3.
Le triangle ABD est rectangle en A donc d’après le théorème de
Pythagore, BD2 = AB2 + AD2.
Donc BD2 = 16 + 9 = 25.
Des nombres tels que les précédents, rangés dans l’ordre (3, 4, 5) sont
D C
appelés triplets pythagoriciens. Ils peuvent représenter les dimensions
des côtés d’un rectangle suivies de la mesure de sa diagonale.
Autre exemple : (5, 12, 13) puisque 52 + 122 = 132. Il y en a une infinité.

c. La mesure h de la hauteur d’un triangle équilatéral de côté a (a ∈ ℝ+*) est égale à a√3 .
2
Les trois hauteurs d’un triangle équilatéral ont même longueur, on peut donc calculer la longueur
de n’importe quelle hauteur.

C
H
A

Soit ABC un triangle équilatéral de côté a et H le pied de la hauteur issue de B.


Comme le triangle est équilatéral, sa hauteur (HB) est aussi la médiatrice de [AC].
On a donc AH = a .
2
Le triangle AHB est rectangle en H par hypothèse donc d’après le théorème de Pythagore :

AB2 = AH2 + HB2 soit a2 = � a � + HB2 et HB2 = a2 – � a � = a2 – a = 3a


2 2 2 2

2 2 4 4

� 4
On en déduit que HB = 3a2 = a√3 car HB et a sont positifs.
2

206  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 7 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 8
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 8 : THÉORÈME DE THALÈS

1. Théorème
—Énoncé du théorème (admis)
d et d’ sont des droites sécantes en A ; B et C sont des points de d distincts de A ; B’ et C’ sont des points
de d’.
Si (BB’) // (CC’), alors AB = AB' = BB'.
AC AC' CC'
• Trois figures illustrent cet énoncé :

C d d
B
B C
A A

B' C'
C' d' B' d'

B' C
d
A

B
C' d'

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 8  207


—Exemple d’utilisation du théorème pour des calculs de longueurs
Exemple :
ABC est un triangle ; D, E et F sont des points des segments respectifs [AB], [AC] et [BC].
On suppose que (DE) // (BC), (EF) // (AB), AD = 1,5 cm, DE = 2,5 cm, AE = 2 cm et DB = 3,5 cm.
– Calculer FC.
A

E
D

B F

– Posons FC = x.
– (DE) // (BC) donc d’après le théorème de Thalès, AB = BC.
AD DE
– Comme (DE) // (BC) et (EF) // (AB), le quadrilatère EFBD est un parallélogramme et BF = DE = 2,5 cm.
– Par ailleurs, AB = AD + DB et BC = BF + x = DE + x.

– On a donc AD + DB = DE + x soit 1,5 + 3,5 = 2,5 + x ou 5 = 2,5 + x


AD DE 1,5 2,5 1,5 2,5
et 5 × 2,5 = 1,5 × 2,5 + 1,5 × x dont on tire 12,5 = 3,75 + 1,5x
et enfin x = 8,75 = 35
1,5 6
donc FC = 35 cm.
6

2. Réciproque
—Énoncé (admis)
d et d’ sont des droites sécantes en A.
A, B et C sont des points de d (C et B distincts de A), B’ et C’ sont des points de d’ (C’ et B’ distincts de A).

Si les points A, B et C d’une part, A, B’ et C’ d’autre part sont placés dans le même ordre sur d et sur d’
respectivement et si AB = AB' alors (BB’) // (CC’).
AC AC'
Remarques
La condition relative à l’ordre des points A, B et C sur d et celui de A’, B’ et C’ sur d’ est extrêmement
importante. Sans cette condition, on peut en effet avoir égalité des rapports sans avoir le parallé-
lisme attendu.
– Soit deux droites d et d’ sécantes en A.
Soit B et C deux points de d placés du même côté par rapport à A tels que AB = BC = 2 cm et enfin
B’ et C’, deux points de d’, placés de part et d’autre de A et tels que AB’= 2 cm et AC’= 4 cm.

Montrons que AB = AB'.


AC AC'
On a AB = 2 et AB' = 2 donc AB = AB' et pourtant les droites (BB’) et (CC’) ne sont pas parallèles.
AC 4 AC' 4 AC AC'

208  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 8 Réf. 5MA68TEPA0022


– Pour pouvoir appliquer la réciproque du théorème de Thalès et avoir le parallélisme, il aurait de
plus fallu que les points A, B et C sur d d’une part et A, B’ et C’ sur d’ d’autre part soient placés dans
le même ordre, ce qui n’est pas le cas ici.

C' C
d'
B

A
B'
d

—Conditions d’application de la réciproque du théorème de Thalès et cas de figure


— Il y a trois cas de figure selon que B est placé entre A et C, que C est placé entre A et B ou que A est
placé entre B et C :
C B
B d C d

A B' A
C' d' C' B' d'
C
B' d
A
C' d'
B

— Pour pouvoir appliquer la réciproque, il n’est pas nécessaire de savoir que les trois rapports AB ; AB'
AC AC'
et BB' sont égaux.
CC'
L’égalité des deux premiers et les conditions sur l’ordre des points suffisent. Avec ces conditions, la
réciproque permet d’affirmer que les droites (BB’) et (CC’) sont parallèles ; on peut ensuite déduire
de ce parallélisme, en appliquant le théorème de Thalès, que le troisième rapport est bien égal aux
deux autres.

3. Compléments : applications

A. Théorème des milieux dans un triangle


—Énoncé
ABC est un triangle.
Si A’ et B’ sont les milieux respectifs de [BC] et [AC], (A’B’) est parallèle à (AB).
A
B'

C
B A'

On l’énonce aussi de la façon suivante : toute droite passant par les milieux de deux côtés d’un triangle
est parallèle au troisième côté.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 8  209


—Démonstration
— Les points C, A’ et B d’une part et C, B’ et A d’autre part sont placés dans le même ordre sur les
droites (BC) et (CA) respectivement puisque A’ est le milieu de [BC] et B’ celui de [CA].

— Comme A’ est le milieu du segment [BC], on peut écrire CA' = 1 et de même, B’ étant le milieu de [CA],
CB' = 1 . CB 2
CA 2
— On a donc CA' = CB' et on peut appliquer la réciproque du théorème de Thalès : (A’B’) // (AB).
CB CA

B. Réciproque du théorème des milieux dans un triangle


—Énoncé
ABC est un triangle. La parallèle à (AB) passant par le milieu A’ de [BC] coupe [AC] en son milieu.

A
B'

C
A'
B

On l’énonce aussi sous la forme : la parallèle à un côté d’un triangle qui passe par le milieu d’un autre
côté coupe le troisième côté en son milieu.

—Démonstration
— Appelons B’ le point d’intersection de la parallèle à (AB) passant par A’ et de (AC). On admet que le
point B’ est un point du segment [AC].
— Comme A’ est le milieu du segment [BC], on peut écrire CA' = 1 .
CB 2
— Par hypothèse, les droites (AB) et (A’B’) sont parallèles, on peut donc appliquer le théorème de
Thalès CB' = CA' .
CA CB
— Donc d’après ce qui précède, CB' = 1 ce qui montre que CB' = 1 CA c’est-à-dire que B’ est le milieu
CA 2 2
du segment [AC] puisque c’est un point de ce segment.

—Complément
— Avec les mêmes hypothèses, on a aussi A'B' = 1 AB.
2
— Ceci provient de l’application du théorème de Thalès : CB' = A'B'.
CA AB
— Le premier rapport vaut en effet 1 puisque B’ est le milieu de [BC].
2
On en déduit que A'B' = et par suite que A'B' = 1 AB.
1
AB 2 2

210  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 8 Réf. 5MA68TEPA0022


C. Partage d’un segment dans un rapport donné
—A et B sont des points distincts.
Exemple :
Construction à la règle non graduée et au compas du point M du segment [AB] tel que AM = 3 AB.
7
E d

D
C
A
M
B

– Tracer une demi-droite d d’origine A non portée par la droite (AB).


– Placer sur d un point C quelconque distinct de A.
– Construire les points D et E de d tels que AD = 3AC et AE = 7AC.
– Tracer la parallèle à (BE) passant par D. Elle coupe [AB] en M, le point cherché.

—Justification
— Par construction, AD = 3 AC et AE = 7 AC, c’est dire que AD = 3AC = 3 .
AE 7AC 7
— Comme (BE) // (MD), on peut appliquer le théorème de Thalès : AM = AD .
AB AE
— On a donc bien AM = 3 soit AM = 3 AB.
AB 7 7
—Extensions
— Cette construction à la règle non graduée et au compas du point M du segment [AB] tel que
AM = kAB peut être faite pour tout nombre rationnel k compris entre 0 et 1. En pratique, on a intérêt
à commencer par simplifier k ; toutefois, la construction est limitée par la taille des nombres expri-
mant le numérateur et le dénominateur de k.
— Pour k = 0, elle donne M = A et pour k = 1, elle fournit M = B sans aucune construction intermédiaire.
— Cette construction est valable aussi pour un rapport supérieur à 1 (il ne s’agit plus à proprement
parler de partage du segment [AB] puisqu’alors le point M n’en est pas un élément).
Exemple :
Construction à la règle non graduée et au compas du point M de la demi-droite d’origine A et
contenant B tel que AM = 11 AB.
7
On procède comme précédemment :
– tracer une demi-droite d d’origine A non portée par la droite (AB) ;
– placer sur d un point C quelconque distinct de A ; D d
– construire les points D et E de d tels que AD = 11 E
AC et AE = 7 AC ;
– tracer la parallèle à (BE) passant par D ; C
– elle coupe [AB) en M, le point cherché. A
La justification est la même, il suffit de remplacer
3 par 11. B
M

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 8  211


CHAPITRE 4 - Unité 9
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 9 : TRIGONOMÉTRIE
La trigonométrie fait partie des notions abordées au collège, et elle a une place modeste dans les sujets de
concours des années précédentes. Néanmoins elle est présente, et nous vous donnons ci-dessous les quelques
notions à connaître.
Elle permet de résoudre certains exercices de géométrie de manière simple et rapide. Vous pouvez certes
l’utiliser, mais en restant vigilant(e), car elle fournit souvent des valeurs approchées à éviter au maximum en
mathématiques. Il y a, la plupart du temps, un autre moyen de résoudre le problème (somme des angles dans
un triangle, propriétés des angles correspondants, opposés, alternes/internes, angle inscrit/angle au centre,
théorème de Pythagore…).

1. Définitions
DÉFINITIONS

� de la manière suivante :
• Dans un triangle ABC, rectangle en A, on définit les expressions de cosinus, sinus et tangente de

� = AB , sin B
� = AC , tan B
� = AC
l’angle B C

cos B côté opposé hypoténuse


BC BC AB
à l'angle B̂
• On remarque que de telles définitions n’existent
que pour des angles aigus. A B
côté adjacent à l'angle B̂
• On peut retenir des formules sous cette forme :
côté adjacent côté opposé côté opposé
— Cosinus = ; sinus = ; tangente =
hypothénuse hypothénuse côté adjacent
— ou grâce à ce moyen mnémotechnique : « sohcahtoa » : S = O  ; C = A  ; T = O ;
H H A
S, C, T désignant sinus, cosinus et tangente, O le côté opposé, A le côté adjacent, H l’hypoténuse.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 9  213


2. Propriétés
Les sinus, cosinus et tangentes, qui sont des rapports de deux grandeurs de même espèce (longueurs)
n’ont pas d’unité.
Les longueurs sont des nombres positifs, donc le sinus, le cosinus et la tangente d’un angle aigu sont des
nombres positifs. De plus, la longueur de l’hypoténuse est toujours supérieure à la longueur des côtés de
l’angle droit, donc le sinus et le cosinus sont inférieurs à 1.

3. Utilisation de la trigonométrie
Les relations trigonométriques peuvent être utilisées pour calculer des longueurs de côtés de triangles
rectangles dont on connaît les angles ; ou alors pour calculer les angles de triangles rectangles dont on
connait des longueurs des côtés.
• Pour cela, on utilise les égalités suivantes, en reprenant l’exemple ci-dessus :

— Si cos B �
� = AB alors cos-1 � AB � = B
BC BC
� = AC alors sin-1 � AC � = B
sin B �
BC BC
� = AC alors tan-1 � AC � = B
tan B �
AB AB
Remarque 
Les fonctions cos-1, sin-1 et tan-1 étaient avant désignées par : Arccos, Arcsin et Arctan, noms qui
peuvent apparaître sur les touches de certaines calculatrices.
 ttention ! Les calculatrices possèdent deux unités pour les angles, le degré et le radian (voir le
A
chapitre « Grandeurs et Mesures »). Le radian n’étant pas utilisé au collège, au concours c’est le
degré qui est utilisé.
Assurez- vous que votre calculatrice est configurée pour donner des résultats en degrés. Si vous
tapez sin-1(1), elle doit vous afficher « 90 ». Si ce n’est pas le cas, consultez le mode d’emploi pour
changer la configuration de votre machine.

—Exemple, d’après un exercice du concours (2014) 


Sur le dernier tronçon de route montant à la station en ligne droite, Albert a vu un panneau signalant
une pente constante de 25 %. La pente est le rapport entre le dénivelé et le déplacement horizontal
(théorique).

route
dénivelé

déplacement horizontal

Ainsi, une pente de 25 % indique un dénivelé de 25 m pour un déplacement horizontal de 100 m.
On note α l’angle que la route forme avec l’horizontale. Cet angle est appelé l’inclinaison de la route.
a. Calculer, au degré près, l’inclinaison du dernier tronçon de la route empruntée par Albert.
b. Ce tronçon de route permet de s’élever de 145 m. Calculer sa longueur, au mètre près.

214  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 9 Réf. 5MA68TEPA0022


– Si on représente la situation à l’aide d’un triangle ABC, rectangle en A,

on a AB = 100 m, AC = 25 m et tan α = AC = 25 = 0,25,


AB 100
donc α = tan-1 (0,25) α ≈ 14°.

– Dans le triangle ABC, on a sin α = AC et donc BC = AC .


BC sin α
– Si AC = 145 m et α = 14°, on a BC ≈ 599 m.

α
B A

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 9  215


CHAPITRE 4 - Unité 10
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 10 : QUELQUES TRANSFORMATIONS PLANES

1. Exemples de transformations du plan


On appelle transformation plane ou transformation du plan dans lui-même tout procédé qui à partir de
n’importe quel point M du plan permet de construire un point M’ du plan.
• On dit que M’ est l’image de M par cette transformation. On dit que M est un antécédent du point M’ par
cette transformation.
• On dit qu’un point M est invariant par une transformation ou qu’il est fixe si son image M’ est confondue
avec lui.

—Cas particulier : les isométries du plan


• On dit qu’une transformation est une isométrie si elle satisfait aux trois propriétés suivantes :
— tout point du plan a une image unique ;
— tout point du plan a un antécédent unique ;
— étant donné deux points quelconques M et N du plan, leurs images respectives M’ et N’ vérifient
M’N’ = MN.
On traduit cette dernière propriété en disant qu’une isométrie conserve les distances.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  217


2. Translations

A. Définition
DÉFINITION

• Étant donné des points (fixes) A et A’, la translation t transformant A en A’ associe à tout point M le
point M’ tel que les segments [AM’] et [A’M] aient même milieu.
M'

I
A'
A

On peut écrire t(M) = M’. On dit que M’ est l’image de M par la translation t.
• Lorsque M ∉ (AA’), M’ est l’image de M par la translation t si et seulement si AA’M’M est un
parallélogramme.
Par définition les segments [AM’] et [A’M] ont en effet même milieu.
M'

I
A'
A
• Lorsque M ∈ (AA’), M’ est l’image de M par la translation t transformant A en A’ si et seulement si
M ∈ (AA’), AA’ = M’M et AM = A’M’ (admis).

B. Image d’une droite, d’un cercle


• L’image d’une droite par une translation est une droite qui lui est
parallèle (admis). I'
Les images de deux droites sécantes en un point I par une transla- I
tion t sont deux droites sécantes en I’ = t(I).
A'
A

• L’image du cercle de centre O et de rayon R par la translation t est O'


le cercle de centre O’ = t(O) et de même rayon R (admis). O
A'
A

218  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


C. Propriétés des translations
• Si A et A’ sont distincts, aucun point n’est invariant par la translation transformant A en A’.
• Les translations sont des isométries.
• Les translations conservent l’alignement ; ceci résulte du fait que l’image d’une droite par une transla-
tion est une droite.
• On déduit des deux alinéas précédents que l’image du milieu d’un segment par une translation est le
milieu du segment image.
• Les translations conservent les angles. Ceci signifie que l’image d’un secteur par toute translation est
un secteur de même angle. En particulier, toute translation transforme tout angle droit en un angle
droit ou pour l’exprimer autrement, toute translation transforme deux droites perpendiculaires en deux
droites perpendiculaires.
• Les translations conservent les aires : par toute translation, une figure est transformée en une figure
de même aire (admis).

D. Exemples de conséquence pour des figures usuelles


Exemple 1 :
L’image d’un rectangle par une translation est un rectangle puisque deux segments perpendicu-
laires sont transformés en deux segments perpendiculaires.
De plus, les deux rectangles ont même longueur et même largeur.

Exemple 2 :
L’image d’un carré par une translation est un carré parce que c’est un rectangle d’après l’exemple 1
et qu’il a deux côtés consécutifs de même longueur, les translations conservant les distances.
De plus, les côtés des deux carrés ont la même longueur.

3. Symétries centrales
A. Définition
DÉFINITION

• Étant donné un point (fixe) O, la symétrie sO de centre O associe à tout point M le point M’ tel que O
soit le milieu du segment [MM’].
M
M' O

• On peut écrire sO (M) = M’. On dit que M’ est l’image de M par la symétrie sO de centre O ou que M’
est le symétrique de M par rapport à O.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  219


B. Image d’une droite ou d’un cercle par une symétrie centrale
• L’image d’une droite par une symétrie centrale est une droite qui lui est parallèle (admis).
— Les images de deux droites sécantes en un point I par la symétrie sO de centre O sont deux droites
sécantes en I’ = sO (I) (admis).

I I'
O

— L’image du cercle de centre I et de rayon R par une symétrie sO est le cercle de centre I’ = sO (I) et de
même rayon R (admis).
𝒞

I
I' O

𝒞'

C. Propriétés des symétries centrales


• O est son propre symétrique par rapport à O. C’est d’ailleurs le seul point invariant par la symétrie de
centre O.
• Les symétries centrales sont des isométries.
• Les symétries centrales conservent l’alignement ; ceci est une conséquence du fait que l’image d’une
droite par une symétrie centrale est une droite.
• L’image du milieu d’un segment par une symétrie centrale est le milieu du segment image.
• Les symétries centrales conservent les angles : l’image d’un secteur par toute symétrie centrale est un
secteur de même angle. En particulier, toute symétrie centrale transforme tout angle droit en un angle
droit ou pour l’exprimer autrement, toute symétrie centrale transforme deux droites perpendiculaires en
deux droites perpendiculaires.
• Les symétries centrales conservent les aires, c’est dire que par toute symétrie centrale, une figure est
transformée en une figure de même aire (admis).

D. Conséquences de ces propriétés pour des figures usuelles


Exemple 1 :
L’image d’un losange par une symétrie centrale est un losange puisque les symétries centrales
conservent les distances.

Exemple 2 :
L’image d’un carré par une symétrie centrale est un carré parce que c’est un losange d’après
l’exemple 1 et qu’il a deux côtés consécutifs perpendiculaires, les symétries centrales conservant
les angles (droits).

220  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


• Certaines figures possèdent un centre de symétrie. Elles sont globalement invariantes par la symétrie
par rapport à ce centre.
— Le milieu d’un segment est centre de symétrie pour ce segment.
— Le centre d’un cercle est centre de symétrie pour ce cercle.
— Le centre d’un parallélogramme est centre de symétrie pour ce parallélogramme. Ceci vaut en parti-
culier pour le centre d’un rectangle ou celui d’un carré.
— Le centre d’un polygone régulier ayant un nombre pair de côtés est centre de symétrie pour ce
polygone.

4. Symétries axiales ou symétries orthogonales par rapport à


un axe

A. Définition
DÉFINITION

• Étant donné une droite d, la symétrie sd d’axe d associe à tout point M :
— le point M’ tel que d soit la médiatrice du segment [MM’] si M n’appartient pas à d et
— le point M lui-même si M est sur d.
M d

M'

• sd est appelée symétrie d’axe d ou symétrie orthogonale par rapport à d.


• On peut écrire sd (M) = M’.
• On dit que M’ est l’image de M par la symétrie sd d’axe d ou que M’ est le symétrique de M par rapport à d.

B. Image d’une droite ou d’un cercle par une symétrie axiale


• L’image d’une droite d1 par une symétrie axiale est une droite d’1 (admis).
— Si d1 coupe l’axe en B, alors d’1 coupe l’axe en B aussi.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  221


— Si d1 est perpendiculaire à l’axe, alors d’1 est confondue avec d1.
d1
d’1

A
d
B
B'

A'

— Si d1 est parallèle à l’axe, alors d’1 est parallèle à l’axe aussi.


d’1

d1

• Les images de deux droites parallèles par une symétrie axiale sont deux droites parallèles (admis).
• Les images de deux droites sécantes en I par une symétrie axiale sd sont deux droites sécantes en
I’ = sd (I) (admis).
• L’image du cercle de centre O et de rayon R par la symétrie axiale sd est le cercle de centre O’ = sd (O) et
de même rayon R (admis).

C. Propriétés des symétries axiales


• Les points de l’axe d sont les seuls points invariants par la symétrie axiale sd d’axe d.
• Les symétries axiales sont des isométries (admis). En particulier, les symétries axiales conservent les
distances : par toute symétrie axiale, un segment est transformé en un segment de même longueur.
• Les symétries axiales conservent l’alignement. C’est une conséquence du fait que l’image d’une droite
par une symétrie axiale est une droite.
• L’image du milieu d’un segment par une symétrie axiale est donc le milieu du segment image, ceci
résulte des propriétés précédentes.
• Les symétries axiales conservent les angles  : l’image d’un secteur par toute symétrie axiale est un
secteur de même angle (admis). En particulier, toute symétrie axiale transforme tout angle droit en
un angle droit donc toute symétrie axiale transforme deux droites perpendiculaires en deux droites
perpendiculaires.
• Les symétries axiales conservent les aires : par toute symétrie axiale, une figure est transformée en
une figure de même aire (admis).

222  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


D. Conséquences de ces propriétés pour des figures usuelles
Exemple 1 :
L’image d’un trapèze par une symétrie axiale est un trapèze puisque deux droites parallèles sont
transformées en deux droites parallèles.

Exemple 2 :
L’image d’un parallélogramme par une symétrie axiale est pour la même raison un parallélo-
gramme. De plus, les deux parallélogrammes ont leurs côtés respectifs de même longueur puisque
les symétries axiales conservent les distances.

• Certaines figures usuelles possèdent un axe de symétrie. Elles sont globalement invariantes par la
symétrie orthogonale par rapport à cet axe.
— La médiatrice d’un segment d’extrémités distinctes est axe de symétrie pour ce segment. Toute
droite portant le segment est axe de symétrie pour ce segment.
— Tout diamètre d’un cercle est axe de symétrie pour ce cercle.
— Dans un triangle isocèle de sommet principal A, la hauteur issue de A est axe de symétrie pour ce
triangle.
— Les médiatrices des côtés d’un rectangle sont axes de symétrie pour ce rectangle. Ceci est donc en
particulier vrai pour les carrés.
— Les diagonales d’un losange sont axes de symétrie pour le losange. Il en est donc de même pour
tout carré.
En conséquence de quoi les carrés ont quatre axes de symétrie : les deux diagonales et les média-
trices de deux côtés consécutifs.
– La médiatrice (commune) des bases d’un trapèze isocèle est axe de symétrie pour ce trapèze.
– Les médiatrices des côtés d’un polygone régulier sont des axes de symétrie pour ce polygone.

5. Homothétie

A. Définition
DÉFINITION

• Étant donné un point O et un réel strictement positif k, l’homothétie h de centre O et de rapport k


associe à tout point M le point M’ tel que OM’ = k OM et tel que si M ≠ O, M’ appartienne à la demi-
droite [OM).
• On dit que M’est l’image de M par l’homothétie h de centre O et de rapport k ou que M’ est l’homo-
thétique de M par h.
— Pour la figure, on a pris k = 4.

O M M'

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  223


B. Image d’une droite ou d’un cercle par une homothétie
• L’image d’une droite par une homothétie est une droite qui lui est parallèle (admis).
• Les images de deux droites sécantes en I par une homothétie h sont deux droites sécantes en I’ = h(I).
O

I'

• L’image du cercle de centre I et de rayon R par l’homothétie h est le cercle de centre I’ = h(I) et de rayon
k R (admis).
— Exemple de figure avec k = 2 ; on a R’ = 2 R et OI’ = 2 OI.

O I
I'

𝒞'

C. Propriétés des homothéties


• Étant donné un point O et un nombre réel strictement positif k différent de 1, O est le seul point invariant
par l’homothétie de centre O et de rapport k.
• Les homothéties de rapport k > 0 multiplient les distances par k.
— Si k > 1, l’effet d’une homothétie de rapport k sur une distance est celui d’un agrandissement et si 0

— Les homothéties de rapport k ≠ 1 ne sont donc pas des isométries.


< k < 1, l’effet d’une homothétie sur une distance est celui d’une réduction.

• Les homothéties conservent les égalités de longueurs : soient des points A, B, C et D tels que AB = CD,
A’, B’, C’ et D’ leurs images respectives par une homothétie de rapport k.
— On a A’B’ = k AB, C’D’ = k CD d’où A’B’ = C’D’.
• Les homothéties conservent l’alignement. Cela provient du fait que l’image d’une droite par une
homothétie est une droite.
• L’image du milieu d’un segment par une homothétie est le milieu du segment image.
O B
B'
I
A

I'

A'

224  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


• Les homothéties conservent les angles. Cela veut dire que l’image d’un secteur par toute homothétie
est un secteur de même angle. En particulier, toute homothétie transforme tout angle droit en un
angle droit par conséquent toute homothétie transforme deux droites perpendiculaires en deux droites
perpendiculaires.
• Les homothéties de rapport k multiplient les aires par k2.

D. Exemples de conséquence pour des figures usuelles


Exemple 1 :
L’image d’un rectangle par une homothétie est un rectangle puisque deux segments perpendicu-
laires sont transformés en deux segments perpendiculaires.

Exemple 2 :
L’image d’un losange par une homothétie est un losange parce que c’est un quadrilatère dont les
quatre côtés ont même longueur, toutes les distances étant multipliées par le même nombre.

6. Rotations

A. Orientation du plan
• Soit O un point et 𝒞 un cercle de centre O.
• On considère un point M variable se déplaçant sur 𝒞 sans changer de sens.
• On dit que M effectue une rotation autour de O sur 𝒞. Il y a deux manières de déplacer M illustrées par
les deux figures ci-dessous.

𝒞 M

𝒞
O
M

— M se déplace dans le sens contraire des — M se déplace dans le sens des aiguilles d’une
aiguilles d’une montre (on imagine que [OM] montre.
est une de ses aiguilles).
— Ce sens est appelé sens rétrograde.
— Ce sens est appelé sens direct.

• On définit ainsi deux sens de rotation.

• Dans ce cours, ils seront respectivement représentés à l’aide des flèches et .

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  225


B. Définition des rotations
DÉFINITION

• Étant donné un sens de rotation, un point O et un angle a, la rotation r de centre O et d’angle a dans
le sens choisi associe à tout point M le point M’ tel que OM’ = OM et, si M ≠ O, le sens de rotation de

— �
M à M’ autour de O étant le sens choisi,

— �
MOM' = a si 0° ≤ a ≤ 180°
MOM' = a si 180° < a ≤ 360°.

C. Image d’une droite ou d’un cercle


• L’image d’une droite par une rotation est une droite (admis).
— Construction :
D’une façon générale, il suffit de choisir deux points d'
(distincts) A et B sur la droite d et de les transformer par la O
a a B'
rotation r.
A
Si A’ = r(A) et B’ = r(B), l’image de d par r est d’ = (A’B’).
(Figure faite avec un angle égal à 40° dans le sens ). d
A' B

— Cas particulier d’une droite qui passe par le centre de la rotation :


Le procédé est le même, mais au lieu de prendre deux points
d
quelconques, on choisit O, invariant par r, et un autre point A A.
(Pour la figure, l’angle mesure 115° et le sens est ).

a
O
d'
A'

• Les images par une rotation de deux droites parallèles sont deux droites parallèles  ; on dit que les
rotations conservent le parallélisme (admis).
• Les images par une rotation r de deux droites sécantes en un point I sont deux droites sécantes en
I’ = r(I).

𝒞'
• L’image du cercle de centre I et de rayon R par la rotation r est
le cercle de centre I’ = r(I) et de même rayon R (admis). I'
(Sur la figure, l’angle mesure 65° et le sens est )
• Si le cercle est centré en O, il est invariant par toute rotation
du centre O. a
I
O
𝒞

226  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


D. Propriétés des rotations
• Le centre O d’une rotation r d’angle a non nul est le seul point invariant par cette rotation.
• Les rotations sont des isométries (admis).
• Les rotations conservent l’alignement. Ici encore, ceci est une conséquence du fait que l’image d’une
droite par une rotation est une droite.
• L’image du milieu d’un segment par une rotation est le milieu du segment image.
• Les rotations conservent les angles : l’image d’un secteur par toute rotation est un secteur de même
angle (admis). En particulier, toute rotation transforme tout angle droit en un angle droit. C’est dire que
toute rotation transforme deux droites perpendiculaires en deux droites perpendiculaires.
• Les rotations conservent les aires  : par toute rotation, une figure est transformée en une figure de
même aire (admis).

E. Conséquences de ces propriétés pour des figures usuelles


Toutes les figures usuelles (triangle, triangle isocèle, triangle rectangle, triangle équilatéral, quadrila-
tère quelconque, quadrilatère particulier…) sont transformées en des figures de même nature et mêmes
dimensions (longueurs de côtés, angles…).
Exemple 1 :
L’image d’un trapèze par une rotation est un trapèze de mêmes dimensions puisque deux segments
à supports parallèles sont transformés en deux segments à supports parallèles et que les rotations
conservent les dimensions.

Exemple 2 :
– L’image d’un triangle isocèle par une rotation est un triangle isocèle parce qu’il a deux angles à la
base de même mesure, les rotations conservant les angles.
– Une autre construction de l’image par une rotation d’une droite ne passant pas par son centre (sur
la figure, l’angle mesure 35° et le sens est ).
– Construction :
Soit H le projeté orthogonal du centre O de la rotation sur H
la droite d et H’ son image par la rotation r. L’image de la I
droite (OH) par r est la droite (OH’). d est la perpendicu- H' d
laire à (OH) en H, donc l’image d’ de d par r est la perpen-
diculaire à (OH’) en H’. a
O
Remarques
– Soit I le point d’intersection de d et de d’. Le quadrilatère d'
HIH’O a deux angles droits en H et en H’.

360°, il vient �
– Comme la somme des angles d’un quadrilatère vaut
HIH' = 180° − a.
– Au point I, les droites d et d’ déterminent quatre angles deux à deux opposés,
deux mesurent 180° − a, les deux autres a.
– Cette remarque vaut aussi lorsque d passe par O, mais elle est alors assez banale. Il peut être
intéressant de la connaître lorsque d ne passe pas par O.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  227


—Propriétés de rotation des figures usuelles (admises)
• Tout carré est invariant par toute rotation ayant pour centre le centre du carré et pour angle 90° ou 180°
(admis).
• Tout polygone régulier à n sommets (n entier naturel supérieur ou égal à 3) est invariant par toute
rotation ayant pour centre le centre du polygone et pour angle un multiple entier de 360° (admis).
n

7. Frises, pavages, rosaces

A. Frises
DÉFINITION

• Une frise est une bande de plan dans laquelle un motif se répète régulièrement par une même
translation, schématisée par un vecteur.
• Un motif associé à une translation la plus courte possible est un motif de base  ; celui-ci peut
lui-même être obtenu à partir d’un motif élémentaire, reproduit par d’autres transformations
(symétries, rotations).

—Exemple de motif élémentaire

—Exemple de motif de base

228  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


—Un exemple de frise
u est le vecteur représentant la translation la plus courte.

B. Paysage (10)

DÉFINITION

• Un pavage est une portion de plan dans laquelle un motif se répète régulièrement par deux transla-
tions, schématisées par des vecteurs non colinéaires (ou non parallèles).
• Comme pour les frises, un motif associé à deux translations les plus courtes possibles est un motif
de base ; celui-ci peut lui-même être obtenu à partir d’un motif élémentaire, reproduit par d’autres
transformations (symétries, rotations).

Un motif élémentaire associé, Un motif de base


reproduit par deux rotations.

 ’exemple proposé dans ce paragraphe est extrait de la fiche Éduscol « Utiliser les notions de géométrie plane pour démontrer » :
10  L
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Geometrie_plane/31/2/RA16_C4_MATH_geo_plane_doc_maitre_574312.pdf

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  229


C. Rosaces
DÉFINITION

Une rosace est formée d’un motif de base, qui se répète régulièrement par une rotation de centre O
donné et dont l’angle a pour mesure en degré un diviseur entier de 360.

—Propriété (admise)
Une telle rosace est contenue dans un cercle de centre O.

—Exemple de rosace
Le motif a été répété 5 fois par une rotation de centre A et d’angle 60°.

8. Cas d’isométrie des triangles


Il s’agit des théorèmes (admis) permettant de dire que deux triangles vérifiant des conditions sont images
l’un de l’autre par une isométrie, c’est-à-dire que les deux triangles sont superposables, éventuellement
après le retourne-ment de l’un d’eux.
Ces théorèmes sont énoncés dans un certain ordre qui n’a rien d’universel, on ne pourra par conséquent
pas dire de triangles qu’ils sont isométriques parce qu’on se trouve dans le premier (respectivement
deuxième, troisième…) cas.

—Premier cas
Si deux triangles ont leurs côtés deux à deux de même longueur, ils sont isométriques.

c a

a
b

230  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


—Deuxième cas
Si deux triangles ont deux côtés deux à deux de même longueur et les secteurs délimités par ces côtés
de même angle, ils sont isométriques.

b a �
C
b


C
a

—Troisième cas
Si deux triangles ont deux secteurs deux à deux de même angle et des côtés placés entre ces deux
secteurs de même longueur, ils sont isométriques.


B

a
� B

C
a C

9. Triangles semblables
• Deux triangles sont semblables lorsque l’un est l’agrandissement (ou la réduction) de l’autre, avec ou
sans retournement. Les triangles ci-dessous sont semblables.
B'
B B"
A A'
A"
C
C'
C"

• Deux triangles semblables remplissent ainsi les deux conditions suivantes :


– ils ont les mêmes angles, ils sont « équiangles »
– les longueurs des côtés de l’un sont proportionnelles aux longueurs des côtés de l’autre.

• Les trois triangles ci-dessus ABC, A’B’C’ et A”B”C” sont semblables deux à deux.

�=A �' = A
�" ; B
�=B �' = B
� " et C
�=C
�' + C
� " d’une part,
On a donc :
– A
– AB = BC = CA ; A'B' = BC = CA ; A'B' = B'C' = C'A' d’autre part.
A"B" B"C" C"A" A"B" B"C" C"A" A"B" B"C" C"A"

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10  231


10. L
 ien entre théorème de Thalès, triangles semblables,
agrandissements/réductions
B

C'
A

C
B'

• Dans la figure ci-dessus, on a trois points B, A, B’ alignés dans cet ordre et trois points C, A, C’ alignés
dans cet ordre ; les droites (BC) et (B’C’) sont parallèles. On peut avoir plusieurs points de vue sur cette
figure.
— On se retrouve dans une configuration où le théorème de Thalès peut s’appliquer, on a donc :
AB = AC = BC

— Les triangles ABC et AB’C’ sont semblables. Il ont les mêmes angles (les secteurs �
B'AC' et �
AB' AC' B'C'

� � � �
BAC sont
opposés par le sommet, les secteurs CBA et C'B'A ainsi que ACB et AC'B' sont alternes-internes par
rapport aux droites parallèles (BC) et (B’C’)).

— Le triangle AB’C’ est une réduction du triangle ABC, de coefficient AB' .


AB
Ou le triangle ABC est un agrandissement du triangle AB’C’, de coefficient AB .
AB'

232  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 10 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 11
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 11 : ANGLES ALTERNES-INTERNES
ET ANGLES CORRESPONDANTS

1. Angles alternes-internes
DÉFINITION

• Deux secteurs formés par deux droites et une sécante commune sont alternes-internes (on convient,
par abus de langage, de les nommer angles alternes-internes) si :
— ils sont situés entre les deux droites,
— ils sont situés de part et d’autre de la sécante,
— ils ne sont pas adjacents (un côté et sommet communs).

Exemples :
E
Sur la figure ci-contre, la droite (EF) est sécante aux
A

Les secteurs [�AGF ] et [�


droites (AB) et (CD).
G
DHE ] : B
– sont situés entre les droites (AB) et (CD),
– de part et d’autre de la sécante commune (EF),

� ] sont alternes-internes.
� ] et [DHE
– et ne sont pas adjacents,
– [AGF D
C H

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 11  233


—Propriété 1
Deux droites non confondues et une sécante définissent deux couples de secteurs alternes-internes.
Exemple :
Sur la figure ci-dessous, les secteurs codés 1 d’une part,
ceux codés 2 d’autre part, sont alternes-internes.

—Propriété 2
Si deux droites sont parallèles, alors les angles alternes-internes formés avec une sécante à ces droites
sont de même mesure.
Remarque 
La propriété 2 est déduite des propriétés de la symétrie centrale :
– Soient (d1) et (d2) deux droites parallèles et (d) une sécante en G à (d1) et en H à (d2).
– Nommons I le milieu de [GH] : H est donc l’image de G par la symétrie centrale de centre I.
– On sait que l’image d’une droite par une symétrie centrale est une droite parallèle. (d1), dont G est
un point, a donc pour image une droite qui lui est parallèle et contenant l’image du point G, c’est-
à-dire H : (d2) est bien l’image de (d1) par la symétrie de centre I.

(d2), les angles alternes-internes �AGI et �


– La symétrie centrale conservant les angles, si l’on place un point A sur (d1) et son symétrique A’ sur
A'HI sont symétriques, et donc de même mesure.

(d)

A
(d1)
G

(d2)

H A'

234  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 11 Réf. 5MA68TEPA0022


� et DHE
� sont de même
Exemple :

� �
Les droites (AB) et (CD) sont parallèles, les angles alternes-internes AGF
mesure, tout comme les angles alternes-internes BGF et CHE .

A
G
α = 73.25° B
y = 106.75°

C δ = 106.75°
β = 73.25°
H
D
F

AGF et �
Ici, � BGF sont supplémentaires (leur somme est égale à un angle plat), tout comme �
Remarque 

�.
DHE et
CHE

—Propriété 3 (réciproque de la précédente)


Si deux droites forment avec une sécante commune des angles alternes-internes de même mesure,
alors elles sont parallèles.
Exemple :

� et RNM� sont de même mesure, les droites (ZT) et (KR) sont


– Les droites (ZT) et (KR) sont coupées, respectivement en M et en N, par une sécante.
– Les angles alternes-internes ZMN
donc parallèles.

Z
M
T
α = 120°

K
β = 120°
N R

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 11  235


2. Angles correspondants
DÉFINITION

Deux secteurs formés par deux droites et une sécante commune sont correspondants (on convient,
par abus de langage, de les nommer angles correspondants) si l’un des deux et le secteur opposé
par le sommet (symétrique par rapport au sommet) à l’autre sont alternes-internes.

Exemple :
Sur la figure ci-contre, la droite (EF) est
E
� ] est opposé par le sommet
sécante aux droites (AB) et (CD) :

� ].
– Le secteur [EGB

� ] et [DHE
� ] sont alternes-
au secteur [AGH A
– Les secteurs [AGH G

� ] et [DHE
� ] sont correspondants.
internes. B
– [EGB

C H

F
—Propriété 4
Deux droites non confondues et une sécante définissent quatre couples de secteurs correspondants.
Exemple :
Les couples de secteurs codés de même
nombre sur la figure ci-contre indiquent des
secteurs correspondants.

—Propriété 5

236  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 11 Réf. 5MA68TEPA0022


Si deux droites sont parallèles, alors les angles correspondants formés avec une sécante à ces droites
sont de même mesure.
Remarque 

� et �
La propriété 5 est déduite de la propriété 2 :
– si les droites (ST) et (UL) sont parallèles, alors les angles alternes-internes LVR SRV sont de

� et �
même mesure.

– Par transitivité, �
LRV et �
– SRV KRT sont aussi de même mesure, puisqu’opposés par le sommet.
KRT sont de même mesure.

S R y = 64° T

ζ = 116°

U β = 64°
L

δ = 116°
V

—Propriété 6 (réciproque de la précédente)


Si deux droites forment avec une sécante commune des angles correspondants de même mesure, alors
elles sont parallèles.
Exemple :

� et �
– Les droites (KP) et (CR) sont coupées, respectivement en B et en E, par une sécante passant par J.
– Les angles correspondants REB PBJ sont de même mesure, les droites (KP) et (CR) sont donc
parallèles.

K
y = 120°
P
B

β = 120°
C

E R

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 11  237


CHAPITRE 4 - Unité 12
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 12 : P REMIERS ÉLÉMENTS DE GÉOMÉTRIE DANS
L'ESPACE
Les objets élémentaires de la géométrie plane sont le point et la droite. En géométrie dans l’espace, on y ajoute
un autre objet élémentaire : le plan.
Un plan est une surface plane, illimitée, telle que toute droite passant par deux de ses points y est contenue toute
entière. C’est un objet abstrait que l’on représente généralement par un parallélogramme, mais qu’il ne faut pas
hésiter à prolonger mentalement.
En géométrie plane, on étudie des figures, en géométrie dans l’espace, on étudie des solides, tels qu’un cube,
un prisme, une pyramide.
Il s’agit dans cette séance, de mettre en place un lexique minimal pour pouvoir travailler dans l’espace et
commencer à construire ou décrire ces solides.
Dans les premiers paragraphes plutôt généraux, deux exemples de solides servent à illustrer les propos. Ce sont
un prisme dont la base est un quadrilatère et un cube. Leurs patrons se trouvent ci-après.
En cas de difficulté avec la vision dans l’espace, une aide peut consister à construire ces solides, à les placer
correctement par rapport à soi (comme sur les figures) pour mieux interpréter les notions rencontrées dans le
cours.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  239


—Prisme 
E D C
F

H
G
A B

H G

E F

D C

—Cube 

E H

D C
E H

F A B G

F G

E H

240  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


1. Détermination d’un plan
Trois points distincts de l’espace suffisent à déterminer un plan (de même qu’en géométrie plane deux points
distincts suffisent à déterminer une droite). C’est pour cela qu’on peut désigner un plan par trois points qui
appartiennent à ce plan. Ces trois points sont dits coplanaires.

—Exemple dans le cube (voir page précédente) 


(ABC) est le plan qui contient la face ABCD.

2. Positions relatives de deux droites dans l’espace


—Les différentes positions
• Des droites d et d’ peuvent être :
— sécantes (elles sont alors coplanaires ou définissent un plan) (cf. figure de gauche) ;
— parallèles (elles sont alors coplanaires et, si elles sont distinctes, elles définissent un plan) (cf. figure
du centre) ;
— ni parallèles ni sécantes (elles ne sont alors pas coplanaires) (cf. figure de droite).

d d’

d’
d
A d
d’

—Exemples dans le cube 


— Les droites (FH) et (HB) sont sécantes (en H), elles déterminent un plan, le plan (BFH).
— Les droites (EH) et (AB) sont parallèles, étant toutes deux parallèles à la droite (FG).
— Les droites (EG) et (FD) ne sont ni parallèles, ni sécantes.
E H E H E H

F G F G F G

D C D C D C

A B A B A B

Remarques
Étant donné quatre points dans l’espace, il n’est pas certain qu’ils soient coplanaires, alors que trois
points le sont toujours.
Quatre points sont coplanaires si :
– ou bien trois d’entre eux sont alignés ;
– ou bien deux sont sur une droite d et deux autres sur une droite d’ parallèle à d ;
– ou bien deux sont sur une droite d et deux autres sur une droite d’ sécante avec d.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  241


3. Positions relatives de deux plans dans l’espace

A. Définitions
DÉFINITIONS

• Des plans P et P’ sont parallèles si P = P’ ou si P ∩ P’ = ∅ (P et P’ n’ont alors pas de point commun(1)).


• On peut écrire P // P’.

P'

Le symbole ∅ désigne l’ensemble vide.


Écrire P ∩ P’= ∅ signifie donc que l’intersection P ∩ P’ est vide, c’est-à-dire que le plan P et P’ n’ont aucun point commun.
1 

Le symbole ∩ se lit « inter ».

—Exemple dans le cube


— Les plans (ADE) et (HGB) sont parallèles.
— Par contre, les plans (ABC) et (FHB) ne sont pas parallèles.
— Des plans P et P’ sont sécants s’ils sont distincts (P ≠ P’) et ont au moins un point commun (P ∩ P’ ≠ ∅).
Exemple :
Les plans (ADE) et (BCE) contiennent tous les deux le point E, donc ils sont sécants.

B. Propriété
• Si deux plans P et P’ sont sécants, leur intersection est une droite.
• Si l’on a trouvé deux points distincts A et B appartenant tous les deux à P et à P’, alors la droite (AB) est
la droite d’intersection des deux plans.

—Exemples dans le prisme 


Les plans (ABC) et (GBC) sont sécants, leur droite d’intersection est (BC) ; il en est de même des plans
(ABC) et (FGH), la droite d’intersection est (IJ).

E
H
I
A
D

F
G

J B
C

242  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


4. Positions relatives d’une droite et d’un plan dans l’espace

A. Définitions
DÉFINITIONS

• Une droite d est parallèle à un plan P si d est incluse dans ce plan ou si elle n’a aucun point commun
avec P.
• Une droite d est sécante avec un plan si elle a exactement un point commun avec ce plan.

B. Conséquences

d et à P, alors d = (AB) et d ⊂ P.
• Étant donné une droite d et un plan P, si on a trouvé deux points distincts A et B appartenant à la fois à

• Étant donné une droite d sécante avec un plan P, pour trouver le point d’intersection de d avec P, il suffit
de trouver le point d’intersection de d avec une droite d’ incluse dans P.

—Exemples à partir d’un cube


— La droite (EG) est parallèle au plan (ABC) car incluse dans un plan, (EFG), strictement parallèle au
plan (ABC).
— La droite (AH) est parallèle au plan (ACH), elle y est même incluse.
— La droite (AH) est sécante avec le plan (EFB). Leur point d’intersection est le point de rencontre des
deux droites (AH) et (EB). Ce point est au milieu de [AH] ; [EB] et [AH] sont en effet les diagonales du
rectangle EHBA.
E H

F G

D C

A B

5. Orthogonalité dans l’espace

A. Droites perpendiculaires
DÉFINITION

Deux droites sont perpendiculaires si elles sont sécantes et si elles forment un angle droit.

—Exemples sur le cube


Les droites (AB) et (BC) ou (AG) et (FB) sont perpendiculaires, car ABCD et ABGF sont des carrés.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  243


B. Droites orthogonales
DÉFINITION

Des droites d et d’ sont orthogonales si elles sont parallèles à des droites sécantes perpendiculaires.

—Exemple dans le cube


— Les droites (AB) et (GH) sont orthogonales puisque (GH) est parallèle à (BC) et que (BC) et (AB) sont
coplanaires et perpendiculaires, il s’agit en effet pour ces deux dernières de deux côtés consécutifs
du carré ABCD.
E H

F G

D C

A B
Remarques
Des droites orthogonales ne sont donc pas nécessairement sécantes. Si elles le sont, on dit alors
qu’elles sont perpendiculaires.

C. Droite perpendiculaire à un plan


DÉFINITIONS

• Une droite d est perpendiculaire (ou orthogonale) à un plan P si elle est perpendiculaire à deux

• On peut écrire d ⊥ P.
droites sécantes incluses dans le plan P.

Dans ce cas, on admettra que la droite d est perpendiculaire à toutes les droites incluses dans P et qui
passent par H, point d’intersection de d avec le plan P.
d

d1 H
d2

Il en résulte que d est orthogonale à toutes les droites incluses dans le plan P.

244  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


—Exemple dans le cube
— La droite (AB) est perpendiculaire au plan (BCH).
— En effet, comme ABCD et ABGF sont des carrés, (AB) est perpendiculaire à (BG) et à (BC) toutes deux
incluses dans le plan (BCH).
— D’après les conséquences admises ci-dessus, on peut affirmer que la droite (AB) est perpendiculaire
à la droite (BH) et orthogonale à la droite (GC) toutes deux incluses dans le plan (BCH).

E H

F G

D C

A B

D. Plan perpendiculaire à un autre plan


DÉFINITION

• Des plans P et P’ sont perpendiculaires (ou orthogonaux) si l’un des plans contient une droite
perpendiculaire à l’autre plan.
• On peut écrire P ⊥ P’.
P

P'

—Exemple dans le cube


— Les plans (ABC) et (BCH) sont perpendiculaires.
— On vient en effet de voir que la droite (AB), du plan (ABC), était perpendiculaire au plan (BCH).

E H

F G

D C

A B

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  245


6. Polyèdres
DÉFINITIONS

• Un polyèdre est un solide délimité par des surfaces planes.


• Ces surfaces planes sont des polygones et sont appelées faces du polyèdre.
• L’intersection de deux faces adjacentes est une arête du polyèdre et les extrémités des arêtes sont
les sommets du polyèdre.
• Certains polyèdres particuliers ont un nom particulier, (voir les paragraphes 7 à 9).

—Il n’y a que cinq polyèdres qualifiés de réguliers (les solides de Platon) 
Le tétraèdre régulier dont les quatre faces sont L’octaèdre régulier dont les huit faces sont des
des triangles équilatéraux, triangles équilatéraux,

L’icosaèdre régulier dont les vingt faces sont des Le cube dont les six faces sont des carrés,
triangles équilatéraux,

Et le dodécaèdre régulier dont les douze faces


sont des pentagones réguliers.

246  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


7. Cylindres à base circulaire

A. Propriété
Étant donné deux cercles 𝒞 et 𝒞� de centres respectifs O et O’, de même rayon, situés dans les plans
parallèles distincts, toute droite passant par un point M de 𝒞, parallèle à (OO’) coupe 𝒞� en un point M’ ;
OMM’O’ est un parallélogramme.

𝒞'
O'
M'

𝒞
O
M

B. Définitions

DÉFINITIONS

• Avec les notations précédentes, le solide, délimité par les deux disques et la surface formée par les
droites parallèles à (OO’) s’appuyant sur les cercles, s’appelle un cylindre d’axe (OO’).
Les deux disques en sont les bases.
Les droites telles que (MM’) s’appellent des génératrices. Ce nom désigne aussi le segment [MM’]
lui-même.

• Un cylindre est un cylindre de révolution si son axe est perpendiculaire aux plans des bases. Ses
génératrices le sont aussi.

• Un cylindre de révolution peut être considéré comme le solide engendré par la révolution d’un
rectangle autour d’un de ses côtés.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  247


8. Prismes

A. Définitions et propriétés générales

DÉFINITIONS

• Un prisme est un polyèdre délimité par deux faces polygonales isométriques situées dans des plans
parallèles, ce sont ses bases, et par des parallélogrammes.

• Un prisme est droit si les faces autres que ses bases sont des rectangles.
B'

B A' C'
A
C E'
D'

E
D

—Propriété des prismes droits


• Chaque arête non incluse dans une base est perpendiculaire aux plans des bases.
Exemple :
Sur la figure précédente par exemple, la droite (DD’) est en effet perpendiculaire aux droites (CD) et
(DE) puisque CC’D’D et DD’E’E sont des rectangles.
Donc, la droite (DD’) est perpendiculaire au plan (AED).

B. Cas particuliers
—Représentation en perspective d’un parallélépipède
• Si les faces d’un prisme sont toutes des parallélogrammes, le prisme est un parallélépipède.
– Un parallélépipède a 6 faces et 8 sommets.
– Deux faces opposées sont isométriques.

248  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


—Représentation en perspective d’un parallélépipède rectangle ou pavé droit
• Si les faces d’un prisme droit sont toutes des rectangles, le prisme est appelé parallélépipède rectangle
ou pavé droit.
G

F
E

C
D

A
B
—Représentation en perspective d’un cube
• Si les faces d’un parallélépipède rectangle sont toutes carrées, c’est un cube.
E
F

H
G
A

B
D

9. Cônes
A. Définitions générales
DÉFINITIONS

• Un cône à base circulaire est un solide limité par un disque, sa base, et la surface formée par les
segments joignant les points du cercle de base à un point fixe, le sommet du cône.
• Les droites portant ces segments ainsi que les segments eux-mêmes sont appelés génératrices du
cône. S

• Si S est le sommet du cône et H le pied de la perpendiculaire issue de S sur le plan de la base, on


appelle hauteur du cône indifféremment le segment [SH] ou sa longueur.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  249


B. Cas particulier
• Un cône est un cône de révolution si la droite joignant le sommet au centre
du disque de base est perpendiculaire au plan de la base. Dans ce cas, cette
droite est l’axe du cône et les génératrices considérées comme segments
sont aussi appelées apothèmes du cône, et ont toutes la même longueur.
Un cône de révolution peut être considéré comme un solide engendré par
la révolution d’un triangle rectangle autour d’un des côtés de l’angle droit.

10. Pyramides
A. Définitions générales
DÉFINITIONS

• Une pyramide est un polyèdre dont une face, la base, est un polygone et dont les autres faces sont
formées par les segments joignant les points des côtés de la base à un point fixe, le sommet de la
pyramide. Ses autres faces sont donc des triangles.
S

• Si S est le sommet de la pyramide et H le pied de la perpendiculaire issue de S sur le plan de la base,


on appelle hauteur de la pyramide indifféremment le segment [SH] ou sa longueur.

B. Cas particuliers
• Un tétraèdre est une pyramide à base triangulaire. Ses quatre faces sont donc des triangles.
• Une pyramide est régulière si sa base est un polygone régulier et si la droite joignant le centre de sa
base à son sommet est perpendiculaire à sa base.
Dans ce cas, les autres faces sont des triangles isocèles isométriques et l’apothème de la pyramide est
le segment joignant le sommet au milieu d’un des côtés de la base.
La hauteur de la pyramide est la distance séparant le sommet du centre de la base.
hauteur

apothème

250  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


• La base d’une pyramide régulière à base triangulaire est un triangle équilatéral et la droite joignant son
centre au sommet est perpendiculaire à la base.
Parmi les pyramides régulières à base triangulaire, le tétraèdre régulier est celle dont les autres faces
sont aussi des triangles équilatéraux.

11. Sphère
• La sphère de centre O et de rayon R est l’ensemble des points M tels que OM = R.
• On peut concevoir une sphère comme le solide engendré par la révolution d’un demi-cercle autour de
son diamètre ; ce diamètre est alors appelé axe de la sphère et ses extrémités pôles de la sphère(11).
• La section d’une sphère par un plan est un cercle dont le centre est le point d’intersection de la perpen-
diculaire au plan passant par le centre et de ce plan.
• Lorsque le plan de section passe par le centre de la sphère, on obtient un grand cercle.

12. Patrons ou développements


• Un patron de solide est une figure plane d’un seul tenant qui permet de reconstituer le solide par pliage
• (sans superposition).
• Pour les patrons suivants, les traits pleins sont les traits de découpe et les pointillés ceux du pliage.

A. Cône de révolution

Le périmètre du cercle est égal à la longueur de l’arc du secteur circulaire.

Une sphère est « creuse » au sens commun du terme. Le solide « plein » au sens commun du terme ayant encore la même forme
11 
est appelé boule. On a une image de la sphère avec un ballon de football et une image d’une boule avec une boule de crème glacée.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12  251


B. Cylindre de révolution

• Sur cette figure, le périmètre du cercle est égal à la largeur du rectangle.

C. Pyramide régulière à base hexagonale

D. Parallélépipède rectangle

252  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 12 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 13
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 13 : C OMMUNIQUER, REPRÉSENTER, RAISONNER EN
GÉOMÉTRIE DANS L’ESPACE
Nous avons rassemblé ici un certain nombre d’outils utiles pour traiter les questions du concours au vu des
sujets des sessions précédentes.
La place de la démonstration dans les problèmes portant sur la géométrie dans l’espace a été considérablement
réduite ; persistent cependant quelques démonstrations élémentaires que nous traitons en vous indiquant les
analogies parfois trompeuses entre la géométrie plane et la géométrie dans l’espace. Ces outils reprennent et
complètent les premiers éléments donnés dans la séance précédente.
Nous évoquons ensuite ce qu’est la « section » d’un solide par un plan, puis nous vous donnons des éléments
de perspective cavalière pour pouvoir construire des représentations de solides, et enfin nous vous donnons
quelques exemples d’exercices représentatifs de questions de concours.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13  253


1. Démonstrations portant sur l’orthogonalité ou
la perpendicularité(12) dans l’espace
A. Démontrer qu’une droite est perpendiculaire à un plan
Pour montrer qu’une droite d contenue dans un plan P est perpendiculaire ou orthogonale à un plan P’, on
peut montrer que la droite d est perpendiculaire ou orthogonale à deux droites sécantes de P’.
Exemple :
Dans le cube ABCDEFGH si I est J sont les milieux respectifs de [GH] et [BC], montrer que (IJ) est
perpendiculaire au plan (ABC).
– (IJ) est une médiane du carré BCHG donc (IJ) est parallèle à (GB). E H
– Or (GB) est perpendiculaire à (BC), car BCHG est un carré. I
– Donc (IJ) est perpendiculaire à (BC). F G
– D’autre part, ABGF est un carré donc (BG) est perpendiculaire à (AB).
Comme (IJ) est parallèle à (GB), (IJ) est orthogonale à (AB). D C
– (AB) et (BC) étant des droites sécantes appartenant au plan (ABC), on
J
peut affirmer que (IJ) est perpendiculaire au plan (ABC).
A B
Attention ! Il ne suffit pas de dire que (IJ) appartient au plan (GBC) perpendiculaire au plan (ABC). La
droite (GJ) par exemple, appartient au plan (GBC), mais elle n’est pas perpendiculaire au plan (ABC).

B. Montrer que deux droites sont perpendiculaires


Pour montrer qu’une droite d contenue dans un plan P est perpendiculaire ou orthogonale à une droite d’
contenue dans un plan P’, on peut montrer que d est perpendiculaire au plan P’ ; en effet, si une droite est
perpendiculaire à un plan, elle est soit perpendiculaire soit orthogonale à toutes les droites de ce plan.
Exemple :
E H
Montrer que (AG) est perpendiculaire à (GH).
– (GH) est perpendiculaire à (GB) et (GF) car HGBC et ABGF sont des carrés. G
F
– Donc (GH) est perpendiculaire au plan (ABG), et comme (AG) appartient
au plan (ABG), (GH) est perpendiculaire à (AG).
C
 ttention ! Il ne suffit pas de dire que (HG) et (AG) appartiennent
A D
respectivement aux plans (GBC) et (ABG) qui sont deux plans
A B
perpendiculaires. En effet, les droites (AG) et (GC) appartiennent
respectivement aux plans (GBC) et (ABG), mais elles ne sont pas
perpendiculaires.

C. Montrer que deux plans sont perpendiculaires


Pour montrer que deux plans sont perpendiculaires, on peut montrer que l’un des deux contient une droite
perpendiculaire à l’autre.
Exemple : E H
Montrer que le plan (EFB) est perpendiculaire au plan (ABG). G
F
– (EF) est perpendiculaire aux droites (FG) et (FA) car EFGH et EFAD sont
des carrés, donc (EF) est perpendiculaire au plan (ABG).
– Or (EF) est contenue dans le plan (EFB), par conséquent le plan (EFB) est D C
perpendiculaire au plan (ABG).

12  Revoir la différence entre perpendicularité et orthogonalité dans l'unité précédente. A B

254  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13 Réf. 5MA68TEPA0022


2. Démonstrations portant sur le parallélisme dans l’espace

A. Montrer que deux droites sont parallèles


Le parallélisme n’a de sens qu’en géométrie plane, comme il a été dit dans la séance précédente, et si deux
droites sont parallèles, même si elles n’appartiennent pas « visuellement » au même plan, il est toujours
possible de trouver un plan qui les contienne tous les deux.
E H
Exemple :
I
Démontrer que la droite (IJ) est parallèle à la droite (ED).
F G
– Nous avons démontré dans les exemples précédents que la droite (IJ)
est parallèle à (GB) or (GB) est parallèle à (FA), car FABG est un carré
et (FA) est parallèle à (ED), car AFED est un carré. D C
– Donc, (IJ) est parallèle à (ED). J
A B
Remarque
On peut trouver un et un seul plan qui contient ces deux droites, ici, ce serait le plan qui contient le
quadrilatère EDJI, dont on pourrait montrer que c’est un rectangle.
Attention ! Il ne suffirait pas de dire que (IJ) est sur la face GBCH, et comme ABCDEFGH est un cube,
cette face est parallèle à la face AFED par définition du cube. En effet, la droite (GJ), non tracée sur
la figure, appartient aussi à la face GBCH, et pourtant (GJ) n’est pas parallèle à (ED).

B. Montrer qu’une droite est parallèle à un plan


• Pour montrer qu’une droite d est parallèle à un plan P’, on peut démontrer que cette droite est contenue
dans un plan P parallèle au plan P’.
E H
Exemple :
Démontrer que la droite (GA) est parallèle au plan (DCH). G
F
– (GA) appartient à la face AFGB (donc au plan (AGB)), qui, par définition
du cube, est parallèle à la face DEHC et donc au plan (DCH).
C
– Donc (GA) est parallèle au plan (DCH). D

A B

• On peut aussi montrer que cette droite d est parallèle à une droite d’ du plan P’.
Exemple :
En reprenant notre exemple, si on considère la droite (HD) contenue dans le plan (DCH).
Le quadrilatère AGHD est un quadrilatère convexe qui a des côtés opposés
E H
de même longueur 2 à 2.
– En effet, [AG] et [DH] sont des diagonales de deux carrés isométriques, F G
[AD] et [GH] sont deux arêtes du cube, donc AG = DH et AD = GH.
– Donc AGHD est un parallélogramme, par conséquent (AG) est parallèle
à (HD). C
D
– Donc (AG) est parallèle au plan (DCH) qui contient (HD).
A B

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13  255


C. Montrer que deux plans sont parallèles
Pour démontrer que deux plans P et P’ sont parallèles, on peut montrer que deux droites sécantes de P
sont parallèles à P’ (ou inversement).
Exemple :
Dans un cube ABCDEFGH, I, J, K, L sont les milieux respectifs de [GH], E H
[BC], [FE] et [AD]. Montrer que les plans (IKL) et (ABG) sont parallèles. K
I
– Nous avons déjà montré que (IJ) est parallèle à (GB) ; or (GB) appartient F G
au plan (AGB), donc (IJ) est parallèle au plan (AGB).
– On montrerait de même que (IK) est parallèle à (GF) contenue dans le D C
plan (AGB), donc (IK) est parallèle au plan (AGB). L
J
– (IJ) et (IK) sont des droites sécantes qui sont toutes deux parallèles au
A B
plan (AGB).
– Comme (IJ) et (IK) appartiennent au plan (IKL), les plans (IKL) et (ABG) sont parallèles.

3. Section d’un solide par un plan


On appelle section d’un solide par un plan, la surface constituée de l’ensemble des points d’intersection du
plan et du solide.
Exemple :
En reprenant les exemples précédents, la section du cube par le plan (IKL) est le quadrilatère KIJL ;
celle du cube par le plan (AGH) est le quadrilatère AGHD.
E H E H
K
I F G
F G

D C C
L D
J
A B A B

4. Éléments de perspective cavalière


—Exemple : un cube de 3 cm d’arête
• On place une face (la plus avantageuse possible si on a le choix) face à soi et on la représente en vraie
grandeur (ABGF est un carré de 3 cm de côté).
— Tout ce qui se trouve dans un plan parallèle à ce plan est aussi représenté en vraie grandeur (ex.
DCHE est aussi un carré de 3 cm de côté).
E H

F
G

D
C
a
A B I

256  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13 Réf. 5MA68TEPA0022


— La perspective cavalière respecte le parallélisme (ex. (EH) // (AB), (HC) // (BG) ).
— Les droites perpendiculaires à la face avant sont les fuyantes.

— Elles sont représentées par des droites faisant un angle fixé a avec l’« horizontale » (ex. IBC  35°) et
on applique aux longueurs sur ces fuyantes un coefficient de réduction (ex. ici on a choisi 0,7 ; l’arête
[BC], sur le cube, mesure 3 cm, mais sur la figure, elle est représentée par un segment de longueur
0,7 × 3 cm, soit 2,1 cm).
Remarque
On peut choisir un autre angle et pour les fuyantes, on peut choisir un autre coefficient de réduction,
inférieur à 1.

—Exemple : une pyramide avec un angle de fuite égal à 45° et un coefficient de réduction de 0,8
• On considère la pyramide de base rectangulaire ABCD (AB = 6 cm, BC = 4 cm), de sommet S, de hauteur
3 cm.
— On appelle H, le pied de la hauteur. On suppose que H est à 1 cm de (AD) et 3 cm de (AB).
— On dessine la base ; sur la figure AB = 6 cm et AD = 0,8 × 4 = 3,2 cm.
— On positionne H en se servant des droites (JJ’) // (AD) et (KK’) // (AB) avec AJ = J’D = 1 cm et
AK = BK’ = 0,8 × 3 = 2,4 cm.
— On place le point S sur la verticale passant par H, avec HS = 3 cm, c’est-à-dire en vraie grandeur.
— On trace les arêtes issues de S.
S

3 cm

C J'
D
K'
H K
3
×
8
0,

45°
B J A
1 cm

—Exemple : un tronc de pyramide avec un angle de fuite de 45° et un coefficient de réduction de 0,8
• On considère que la pyramide précédente est tronquée par un plan passant par des points situés au
tiers des arêtes en partant du sommet S.
— Il suffit pour cela de placer les points A’, B’, C’ et D’ au tiers des segments [SA], [SB], [SC] et [SD] en
partant de S. La perspective conserve les rapports de longueurs entre deux segments portés par une
même droite.
— D’où la figure : S

C' D'

B' A'
C D

45°
B A

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13  257


Remarque
En vertu du théorème de Thalès, on doit avoir (AB) // (A’B’), (AD) // (A’D’)… à la fois sur le solide et sur
sa représentation. On retrouve le fait que la perspective conserve le parallélisme.

—Synthèse
• Pour dessiner un solide en perspective cavalière, il est conseillé de :
— prendre un plan vertical de référence commode, tout ce qui y est inclus sera représenté en vraie
grandeur, ainsi que tout ce qui est inclus dans des plans verticaux parallèles à ce plan de référence ;
— choisir un angle a pour les fuyantes et un coefficient de réduction k : sur la figure, toutes les droites
perpendiculaires au plan de référence (les fuyantes) feront un angle a avec l’horizontale ; les dimen-
sions sur les fuyantes seront toutes multipliées par k ;
— repérer les points du solide par rapport à des plans horizontaux, à des plans parallèles au plan de
référence, ou à des plans verticaux perpendiculaires au plan de référence ;
— utiliser les propriétés de « conservation » que possède la perspective cavalière :
– l’alignement : des points alignés sur le solide sont représentés alignés ;
– le parallélisme : des droites parallèles (respectivement sécantes) sur le solide sont représentées
par des parallèles (respectivement des sécantes) ;
– le rapport des longueurs de deux segments portés par la même droite est le même sur le solide
et sur la figure ; en particulier si un point est au milieu d’un segment sur un solide, l’image de ce
point est au milieu du segment image.

5. Exemples de questions et de problèmes en géométrie dans


l’espace
—La longueur de la diagonale d’un cube d’arête 5 cm est 5√3 cm
• ABCDEFGH est un cube de 5 cm d’arête. On se propose de calculer la longueur de sa diagonale [FC].
(Figure réalisée à l’échelle 0,6).
E H

F
G

D
C

A B

— Comme ABCDEFGH est un cube de 5 cm d’arête, ABCD est un carré et son côté est de 5 cm. On sait
que la longueur de sa diagonale [AC] est de 5√2 cm.
— Comme ADEF est un carré, ses côtés [AF] et [AD] sont perpendiculaires et on peut écrire (AF) ⊥ (AD).
— Comme ABGF est un carré, ses côtés [AF] et [AB] sont perpendiculaires et on peut écrire (AF) ⊥ (AB).
— La droite (AF) est donc perpendiculaire aux droites (AB) et (AD), droites qui sont sécantes.
— On en déduit que (AF) est perpendiculaire au plan qu’elles forment, le plan (ABCD) et de ce fait, (AF)
est orthogonale à toute droite de ce plan, en particulier à (AC) ce qui prouve que le triangle AFC est
rectangle en A.

258  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13 Réf. 5MA68TEPA0022


— On peut donc lui appliquer le théorème de Pythagore : FC2 = FA2 + AC2.

FC étant une distance, FC > 0 d’où FC = √75 = √25 × 3 = 5√3.


— Comme FA = 5 et AC = 5√2, on a FC2 = 25 + 50 = 75.

La mesure de la diagonale d’un cube de 5 cm d’arête est 5√3 cm.

—La hauteur d’une pyramide régulière à base carrée de 4 cm de côté et d’arête de 4 cm mesure 2√2
(Figure réalisée à l’échelle 0,75).
• Soit S le sommet de la pyramide et ABCD sa base. Par hypothèse, ABCD est un carré de 4 cm de côté
donc sa diagonale a pour longueur 4√2.
S

D C

H
A B

— Appelons O le pied de la hauteur de la pyramide. Comme elle est régulière, O est le centre de la base
donc le milieu de la diagonale [AC] et OA = 1 × 4√2 = 2√2.
2
— Par ailleurs, comme [SO] est la hauteur de la pyramide, (SO) est perpendiculaire au plan de base. On
en déduit que (SO) est orthogonale à toute droite de ce plan, en particulier à (AO) ce qui prouve que le
triangle SAO est rectangle en O.
— D’après le théorème de Pythagore, on a SA2 = SO2 + OA2.
— On sait que OA = 2√2 et que SA = 4 d’où 16 = SO2 + 8 et SO2 = 8.
— SO étant une distance, SO > 0 d’où SO = √8 = √4 × 2 = 2√2.
La hauteur de cette pyramide mesure 2√2 cm.

exercice

ABCDS est une pyramide telle que ABCD soit un parallélogramme S


de centre O. I, J sont les milieux respectifs des segments [AS] et [BS].
1) Préciser, en justifiant, les intersections :
a. du plan (SAB) et du plan (SCB) ; I J
b. du plan (SAC) et du plan (SBD) ;
c. de la droite (SO) et du plan (DAC). D
O C
2) Démontrer que la droite (IJ) et la droite (CD) sont parallèles.
3) Démontrer que la droite (IJ) et le plan (ABC) sont parallèles. A B

corrigé

1) a. (SAB) et (SCB) sont sécants selon la droite (SB), en effet (SB) est commune à ces deux plans.
b. (SAC) et (SBD) sont sécants selon la droite (SO), en effet le point S appartient aux deux plans, le
point O appartient à la droite (AC) qui est incluse dans le plan (SAC) et le point O appartient à la
droite (DB) qui est incluse dans le plan (SBD).
c. La droite (SO) est sécante au plan (DAC) en O, en effet le point O appartient à la droite (SO) ; il
appartient également à (AC), qui est incluse dans le plan (DAC).

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13  259


2) Dans le triangle SAB, avec I milieu de [SA] et J milieu de [SB], d’après le théorème de la droite des
milieux, (IJ) est parallèle à (AB), or (AB) est parallèle à (DC), donc (IJ) est parallèle à (DC).
3) D’après 2), la droite (IJ) est parallèle à la droite (AB).
La droite (AB) étant incluse dans le plan (ABC), la droite (IJ) est donc parallèle au plan (ABC).

260  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 13 Réf. 5MA68TEPA0022


CHAPITRE 4 - Unité 14
CHAPITRE 4 : ESPACE ET GÉOMÉTRIE
UNITÉ 14 : LOGICIELS DE GÉOMÉTRIE DYNAMIQUE

1. Présentation
Les précédents programmes de l’école primaire de 2002, puis de 2008, évoquaient déjà les logiciels de
géométrie dynamique, mais les programmes de 2018 (et avant eux ceux de 2015) leur donnent une place
importante à partir du cycle 3 et les introduisent même dans les connaissances et compétences attendues
en fin de cycle 3.
• Ils sont présents dans le préambule  du programme de mathématiques de cycle 3 « De même, des
activités géométriques peuvent être l’occasion d’amener les élèves à utiliser différents supports de travail :
papier et crayon, mais aussi logiciels de géométrie dynamique, d'initiation à la programmation ou logiciels
de visualisation de cartes, de plans, etc. », puis dans l’introduction de la partie Espace et Géométrie :
« Les professeurs veillent à utiliser un langage précis et adapté pour décrire les actions et les gestes réalisés
par les élèves (pliages, tracés à main levée ou avec utilisation de gabarits et d’instruments usuels ou lors
de l’utilisation de logiciels) », puis plus loin… « Par ailleurs, elles (les activités spatiales et géométriques)
constituent des moments privilégiés pour une première initiation à la programmation notamment à travers
la programmation de déplacements ou de construction de figures. »
• Ils sont de nouveau cités dans les compétences attendues en fin de cycle 3 : « Réaliser une figure plane
simple ou une figure composée de figures simples à l’aide d’un logiciel de géométrie dynamique » et enfin
dans les repères annuels de progression. Par exemple, en CM2, l'élève « réalise une figure simple ou une
figure composée de figures simples à l'aide d'un logiciel. »
• Les logiciels de géométrie dynamique sont des logiciels de dessin de figures géométriques planes ou
en trois dimensions, qui satisfont à deux contraintes :
— Les outils proposés permettent de réaliser sur l’écran des tracés élémentaires que l’on pourrait
effectuer sur une feuille de papier avec des crayons de couleur, une règle graduée, une équerre, un
compas et un rapporteur ; ils sont décrits à l’aide d’un vocabulaire géométrique précis, par exemple
l’outil «  droite parallèle... à cette droite... passant par ce point  ». Réaliser un dessin sur l’écran,
suppose que l’on puisse décrire les étapes de sa construction dans un langage géométrique bien

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14  261


défini. Cela revient à produire, pas à pas, un véritable programme de construction au sens mathé-
matique du terme que le logiciel exécute au fur et à mesure qu’on utilise les outils de tracé. La suite
des actions réalisées est stockée dans la mémoire de l’ordinateur et peut être rendue visible dans
certains logiciels.
— Les figures réalisées sont déplaçables et modifiables tout en conservant les propriétés qui ont servi
à leur construction, d’où l’adjectif «  dynamique  » pour qualifier de tels logiciels. Si on trace par
exemple un segment, puis la médiatrice de ce segment, on peut déplacer avec la souris chaque
extrémité du segment, ou le segment tout entier. La médiatrice du nouveau segment sera retracée.
En revanche on ne peut pas déplacer la médiatrice, car elle dépend du segment à partir duquel elle
a été construite. Pour comprendre les modifications que subit une figure lorsqu’on déplace un des
éléments qui la compose (sommets, côtés...), il faut avoir en mémoire l’historique de sa construction.
• Il existe plusieurs logiciels de géométrie dynamique, nous ne vous citons que les logiciels en libre
téléchargement : Déclic, Apprenti-géomètre, CaRMetal,... et Géogebra. C’est ce logiciel que nous avons
choisi pour illustrer notre cours. Il possède aussi une version adaptée à l’école primaire, GeoGebraPrim.

2. Un exemple détaillé : construire un carré ABCD

A. Analyse préalable
Pour tracer un carré, nous allons utiliser une construction simple, fondée sur la propriété suivante : un
carré est un quadrilatère qui possède 4 angles droits et 4 côtés de même longueur.
Il suffit de :
a. tracer un segment [AB] ;
b. tracer la perpendiculaire à (AB) passant par B ;
c. placer un point C sur cette perpendiculaire, tel que BC = AB ;
d. tracer la perpendiculaire à (AB) passant par A et la perpendiculaire à (BC) passant par C (ou la
parallèle à [AB] passant par C), puis placer le point D à l’intersection de ces droites. Il reste ensuite
à relier les points A, B, C et D par des segments de façon à former un carré ABCD, et à cacher les
droites et le cercle ayant servi à la construction.

262  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14 Réf. 5MA68TEPA0022


B. Construction pas à pas
Nous vous conseillons de vous «  lancer  » dans l’aventure afin de mieux comprendre la démarche de
construction.
• À l’ouverture de Geogebra, vous verrez apparaître cette fenêtre :

• Si ce n’était pas le cas, allez dans le menu « Affichage » (en haut, à gauche, après les menus Fichier et
Editer), et ne sélectionnez que « Graphique »). Cliquez ensuite sur ce bouton pour faire
disparaître les axes qui ne serviront pas.


• La barre d’Outils se présente ainsi :

(a) (b) (c) (d) (e) (f) (g) (h) (i) (j) (k) (l)
Nous avons affecté une lettre à chaque bouton, pour faciliter la description.
— Les différentes étapes  : Cliquez sur le bouton (c), et placer le curseur à l’endroit où vous voulez
placer le point A, puis cliquez pour le faire apparaître, ensuite faites de même pour faire apparaître
le point B et le segment [AB](13).
— Si les noms des points n’apparaissent pas, il suffit de sélectionner
les points (en vous positionnant d’abord sur le bouton (a)), de faire
un clic droit sur les points et de sélectionner « afficher l’étiquette ».
— Cliquez sur le bouton (d), puis cliquez sur le point B et ensuite sur
le segment [AB] (les objets sélectionnés apparaissent en gras sur
la figure) pour faire apparaître la perpendiculaire à [AB] passant
par B.

En cas d’erreur de manipulation, pas de panique. Soit vous allez dans le menu Éditer, et vous cliquez sur «  Annuler  », ce qui
13 
annulera la dernière action effectuée, puis l’avant dernière, etc., soit vous cliquez d’abord sur le bouton (a), vous faites un clic-droit
sur l’objet que vous voulez faire disparaître, et vous choisissez « Effacer ».

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14  263


— Cliquez sur le bouton (f) et choisissez « Cercle (centre, point) »,
cliquez sur B puis sur A pour faire apparaître le cercle de centre
B et passant par A.
— Cliquez ensuite sur le bouton (b), choisissez «  intersection  »,
puis cliquez sur un point du cercle et sur un point de la perpen-
diculaire. Suivant la taille de votre fenêtre, deux points vont
apparaître, choisissez-en un, faire un clic droit dessus et au
besoin renommez-le C.

— De la même façon que précédemment, tracez la perpendiculaire


à [AB] passant par A, puis la perpendiculaire à (CB) passant par
C (ou la parallèle à [AB] passant par C, grâce au bouton (c) et en
choisissant «  Parallèle  »), puis créez l’intersection de ces deux
droites et la renommez-la D au besoin.

— Il suffit ensuite de rendre invisibles les perpendiculaires et les


cercles  : pour cela, placez-vous d’abord sur le bouton (a), puis
sélectionnez par un clic droit chacun des objets et cliquez sur
« Afficher l’objet ».
— Il ne reste plus que le segment [AB] et les points C et D.
— Cliquez sur le bouton (c) pour créer les segments [AD], [DC] et
[AB]. Le carré ABCD est terminé.

—Déplacement et modifications :
En cliquant d’abord sur le bouton (a), et en sélectionnant le point A (une main doit s’afficher à côté du
point) et en déplaçant la souris, vous pouvez déplacer à volonté le point, et vous pouvez voir le carré se
déplacer, s’agrandir ou diminuer sans se déformer.
Remarque
Il existe d’autres façons de construire un carré non déformable, celle que nous vous avons montrée
n’est qu’un exemple.

264  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14 Réf. 5MA68TEPA0022


3. Autre exemple détaillé : construire un triangle équilatéral
dont les côtés mesurent 3 cm
• Geogebra permet de tracer un segment de longueur donnée.
— Il faut cliquer sur le bouton (c) et choisir «  segment de longueur donnée  », puis placer un point,
indiquer 3 puis de cliquer sur « OK ».
— Le logiciel place automatiquement le point à 3 cm de A.
— Il nomme automatiquement les points A,B, C…dans l’ordre de leur construction. Il faut ensuite tracer
le cercle de centre A passant par B, puis le cercle de centre B passant par A, il suffit de créer les
intersections de ces deux cercles, d’en choisir une, de la renommer C au besoin, d’effacer les cercles
puis de créer les segments [AC] et [BC].

—Déplacement
En déplaçant le point A, on peut déplacer le triangle dans la fenêtre, en déplaçant le point B on peut
également faire pivoter le triangle, mais on ne peut ni l’agrandir ni le diminuer puisque la longueur de
ses côtés est fixée à 3 cm.
On aurait pu aussi utiliser le bouton (e), choisir «  Polygone régulier  » après avoir défini le segment
[AB], il suffit de pointer sur A puis sur B et d’indiquer 3 comme nombre de points et OK. Le triangle
équilatéral est automatiquement tracé.

4. Les principaux outils 


Le nombre de boutons visibles dans une fenêtre étant limité, ils sont regroupés par familles. En cliquant
sur le petit triangle positionné en bas et à droite de chaque bouton, on fait apparaître les différents outils
regroupés dans cette famille.
Par exemple le bouton (b) permet de placer le milieu d’un segment, le bouton (d) regroupe les outils de
tracé de perpendiculaires, parallèles, médiatrices, bissectrices, tangentes, pour ne citer que ceux du niveau
collège. Et le bouton (i) permet de réaliser des transformations de figure, symétrie axiale ou centrale,
translation et rotation.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14  265


Par ailleurs, en sélectionnant un outil et en déplaçant le pointeur sur la fenêtre de tracé on voit apparaître
une aide, qui indique comment utiliser cet outil. Par exemple pour le tracé d’une droite.

Il est aussi possible de modifier l’aspect de tous les objets créés, en sélectionnant cet objet (en cliquant
sur le bouton (a)) et par un clic droit, on peut le rendre visible ou non par « afficher objet », faire apparaître
ou non son nom par « afficher étiquette », le supprimer par « effacer », le renommer, et en choisissant
« propriétés », on peut choisir sa couleur, son aspect, son épaisseur, etc…
On peut enfin insérer un texte dans la fenêtre de tracé, ce qui permet d’insérer une légende, ou la consigne
d’un exercice par exemple.
N.B. : Tous les logiciels n’étant pas identiques, on peut supposer que s’il y avait au concours une question portant
sur la géométrie dynamique, elle serait accompagnée d’une liste d’outils et de leurs descriptions.

5. Exemples d’utilisation d’un logiciel de géométrie dynamique


dans l’enseignement

A. Préparer un exercice pour des élèves


Les activités peuvent être préparées à l’avance sur des écrans, enregistrés dans des fichiers. Dans l’exemple
qui suit, en ouvrant le fichier, les élèves trouvent la consigne ainsi qu’un certain nombre de points dont le
point A. Il est à noter qu’il est possible de supprimer certains outils pour ne laisser que ceux dont les élèves
vont avoir à se servir.

266  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14 Réf. 5MA68TEPA0022


B. Faire explorer une configuration de points
Dans l’exemple précédent, les élèves vont être amenés à utiliser l’outil « Distance ou Longueur » pour faire
afficher la distance entre A et un autre point.
L’apparence des objets sélectionnés (couleur, épaisseur de trait...) peut être modifiée avec les outils en haut
et à gauche de la fenêtre de tracé. Le but est de montrer à des élèves de CM2 que le cercle de centre A et
de rayon 2 cm est l’ensemble des points situés à 2 cm de A.

C. Faire tracer une figure en se servant de ses propriétés


On peut demander aux élèves de construire, reproduire ou compléter une figure.
En voici un exemple :
La difficulté réside dans l’analyse de la figure et la mise au point d’une chronologie, les sommets
des quadrilatères emboîtés étant les milieux des segments déjà tracés. Le modèle sur papier n’a
pas les mêmes dimensions que la figure à l’écran, ce qui constitue une difficulté supplémentaire,
mais oblige à repérer les relations entre les objets (milieu d’un segment).

Figure donnée aux élèves sur papier

D. Faire conjecturer une nouvelle propriété


• Soit par exemple la propriété caractéristique des rectangles :
« Les sommets d’un rectangle sont situés sur un cercle qui a pour centre le point d’intersection de ses
diagonales » ou sous une autre forme « les diagonales d’un rectangle se coupent en leur milieu et sont
de même longueur ».
• Une erreur à ne pas commettre serait de vouloir illustrer cette propriété de la façon suivante :
— Fournir aux élèves un rectangle ABCD déjà construit, leur
demander de tracer ses diagonales et de placer leur point
d’intersection O, puis de leur faire constater, en déplaçant les
sommets, que tous les rectangles obtenus ont la propriété
étudiée. Ils devraient pour cela utiliser l’outil «  Distance ou
longueur » que nous avons déjà évoqué.
— En procédant ainsi les élèves ne verraient pas que cette propriété
ne va pas de soi.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14  267


• Pour mettre en évidence la propriété étudiée, il est préfé-
rable de demander aux élèves de tracer un quadrilatère
quelconque ABCD, ses deux diagonales et leurs milieux I et
J.
— On peut alors proposer aux élèves de déplacer les
sommets du quadrilatère de telle sorte que le quadrila-
tère soit un rectangle.
— Après avoir ainsi obtenu plusieurs rectangles, que
peuvent-ils dire des diagonales des rectangles, et de
leurs milieux ?
• Afin de conforter et de réinvestir les conjectures faites au
cours de cette activité, on peut demander aux élèves de résoudre, sur une feuille de papier, un problème
mettant en jeu les propriétés des diagonales du rectangle, par exemple :
« Trace un rectangle. A est un sommet de ce rectangle. Les diagonales de ce rectangle se rencontrent
en O »

6. Quelques réflexions sur l’utilisation des logiciels de


géométrie dynamique

A. L’apprentissage de la rigueur
La nécessité d'effectuer une analyse a priori de la figure à tracer, d’établir une chronologie pour la construc-
tion et d’utiliser un vocabulaire géométrique précis sont des aspects intéressants de ces logiciels. Les
exemples que nous avons donnés dans tout ce qui précède sont significatifs à cet égard.

B. Un apprentissage spécifique
Les outils disponibles et donc le vocabulaire qui leur est associé, ne correspondent pas toujours aux actions
qui sont familières aux élèves de cycle 3. On a vu dans l’exemple du carré qu’il n’y a pas d’outil pour tracer
un segment perpendiculaire à un autre, qu’il est nécessaire de tracer au préalable une droite, puis de créer
le segment, alors que sur papier le segment seul est présent. De même, il faut créer un point d’intersection
de deux droites, alors qu’il est présent sur le papier, et un point n’appartient vraiment à un cercle ou une
droite que s’il a été défini comme tel. Tous ces détails nécessitent donc un apprentissage du logiciel.

C. Un outil performant, mais qui ne remplace pas le papier/crayon


L’élève n’effectue par lui-même aucun tracé, ni aucune mesure, c’est le logiciel qui s’en charge. L’habileté
manuelle et le temps mis pour réaliser un tracé avec des instruments ne sont plus des obstacles. D’ail-
leurs, c’est en cela un outil intéressant pour les élèves dyspraxiques.
L’élève peut se consacrer entièrement à travailler sur les propriétés géométriques des figures. Mais le
travail dans un espace virtuel ne remplace pas le travail graphique qui doit être mené. Il ne faut pas hésiter
à faire des allers-retours entre la feuille de papier et l’écran. Le travail sur les logiciels de géométrie
dynamique complète la géométrie avec le crayon et le papier.

268  CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14 Réf. 5MA68TEPA0022


D. Un enrichissement des représentations
La possibilité de déplacer les figures, de les agrandir, de les faire pivoter permet d’enrichir les représen-
tations et d’éviter les effets « figure prototypique » qui empêche parfois les élèves de reconnaître un carré
lorsqu’il ne se présente pas avec des côtés parallèles aux bords de la feuille, par exemple.
L’habitude de voir une figure sous un aspect peu habituel privilégie la perception des propriétés géomé-
triques plutôt que la perception visuelle.

E. Un support de problèmes intéressants


La possibilité de faire rapidement et sans risque de nombreux essais permet aux élèves de s’engager
dans une démarche d’investigation motivante. De plus, la plupart du temps, les élèves peuvent facilement
s’auto-valider en se servant du déplacement de la figure pour voir si elle est « résistante » (si elle ne se
déforme pas en faisant bouger les points ayant servi à la construction).

7. Conclusion
Les logiciels de géométrie dynamique offrent de nombreuses possibilités. Mais ils nécessitent une mise en
œuvre élaborée.
On peut les utiliser avec profit si l’on respecte les points suivants :
— consacrer du temps à l’apprentissage du logiciel, ce qui nécessite un travail avec toute la classe en
salle informatique ;
— limiter le nombre d’outils mis à la disposition des élèves ;
— utiliser en parallèle le papier, le crayon et les instruments usuels de géométrie ;
— savoir se limiter dans les compétences visées notamment dans l’utilisation des déplacements ou
dans l’écriture de programmes de construction ;
— bien connaître le fonctionnement du logiciel pour prévoir les difficultés que les élèves pourront
rencontrer.

Réf. 5MA68TEPA0022 CNED  CRPE MATHÉMATIQUES – Chapitre 4 - Unité 14  269

Vous aimerez peut-être aussi