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COURS DE TECHNOLOGIE DES OUVRAGES CHAPITRE 2 : PONTS

2. PONTS

2.1. Définition et Terminologie

2.1.1. Définition
Un pont est un ouvrage en élévation construit in situ, permettant à une voie de circulation (dite
voie portée) de franchir un obstacle naturel ou artificiel : rivière, vallée, route, voie ferrée, canal,
etc. La voie portée peut être une voie routière (pont-route), piétonne (passerelle), ferroviaire
(pont-rail) ou, plus rarement, une voie d’eau (pont-canal).

2.1.2. Différentes parties d’un pont

Figure 2-1 : Les différentes parties d’un pont

2.1.3. Terminologie :
• Tablier : C’est la plate-forme horizontale qui porte la chaussée ou la voie ferrée, et
l’ensemble des équipements du pont. Il en existe plusieurs types.
• Appuis : Ce sont les éléments verticaux portant le tablier. Leur rôle est de transmettre
au sol par l’intermédiaire des fondations les différentes charges venant du tablier. Les
appuis intermédiaires sont appelés piles et les appuis extrêmes sont les culées, qui
assurent la liaison avec le sol et les remblais d’accès.

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COURS DE TECHNOLOGIE DES OUVRAGES CHAPITRE 2 : PONTS

• Fondations : Elles assurent la liaison entre les appuis et le sol. Elles peuvent être
superficielles (semelles isolées ou filantes), semi-profondes (puits massifs en béton) ou
profondes (pieux, micropieux).
• Voie portée : Partie de la voie de circulation située au-dessus de l’obstacle qui est
portée sur le pont.

Figure 2-2 : Eléments constitutifs d’un pont


• Dalle de transition : Assure la continuité de la voie de communication.
• Elancement (E) : Rapport de l’épaisseur du tablier sur la largeur du tablier.
• Ouverture : Distance horizontale entre nus de pied droit ou pile.
• Tirant d’air : Distance entre surface de l’eau et sous face du tablier.
• Gabarit : Espace réservé pour le passage (ouverture x tirant d’air).
• Travée : Partie comprise entre deux appuis.
• Équipements des ponts : Dispositifs destinés à assurer la sécurité et le confort des
usagers ou la pérennité de l’ouvrage :
-Les appareils d’appuis.
- Les joints de chaussées.
- Les revêtements des tabliers : Les chapes d’étanchéité, la couche de roulement.
- Les dispositifs de sécurité : Les trottoirs, les dispositifs de retenue (garde-corps, glissières,
barrières, séparateurs).

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- Les dispositifs d’évacuations des eaux.


- Les corniches.

2.1.4. Notion de travée


La travée d'un pont est la partie comprise entre deux piles ou entre une pile et une culée. Cette
notion ne concerne que les ponts à poutres, suspendus ou haubanés. Pour les ponts en arc ou
ponts voûtés en maçonnerie, on parlera plutôt d’arches.

2.1.4.1 Typologie suivant la position


On distingue la typologie suivante.

• Travée centrale, pour la partie de pont centrale quand il y a un nombre pair de piles ;
• Travée de rive, pour la partie de pont comprise entre une pile et une culée ;
• Travée intermédiaire, pour une travée située entre les travées de rives.
• Travée principale, pour la travée de plus grande longueur (ou portée), qui n’est pas
obligatoirement la travée centrale.

2.1.4.2. Typologie suivant les matériaux


Les travées sont franchies ou constituées par :

• des tabliers en bois ou métalliques ou en béton armé ou en béton précontraint, formés


d'une dalle ou d'une poutraison (ensemble de poutres droites),
• des voûtes en maçonnerie (massives, en pierre, ou en béton armé ou non, ou mixte pierre
et béton),
• des arcs (séparés métalliques ou en béton armé au-dessous du tablier portant la voie),
• des poutres à béquilles en béton armé.

2.1.4.2Typologie suivant le fonctionnement mécanique


Concernant les ponts à poutres, la notion de travée conduit à différencier deux types de tabliers
:

• les ponts à travées indépendantes, dont chaque travée porte sur les piles par
l’intermédiaire d’appuis indépendants et qui présentent donc un joint de dilatation à
l’interface de deux travées ;
• les ponts à poutres continues, où il n’y a pas de séparation entre les travées.
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Le schéma de la figure 2-1 représente un pont à poutre(s) continue(s). Il convient de noter que
la ou les poutres sont à mouvement libre horizontal, par opposition aux ouvrages butés. La
jonction avec la chaussée est faite à l'aide d'un joint de dilatation.

2.2. Classification des ponts


Il n’existe pas de typologie idéale. On pourrait la dresser en fonction des matériaux utilisés pour
le tablier ou selon l’usage prévu pour le pont (viaduc routier, pont ferroviaire, aqueduc...). Mais
la plus sûre, la plus technique aussi, tient compte des réactions produites par l’ouvrage sur ses
appuis.

On distingue ainsi :

• les ponts à poutres


• les ponts en arc
• les ponts suspendus
• les ponts à haubans

2.2.1. Ponts à poutres


Il en existe de nombreux modèles. Les matériaux utilisés sont le bois, l’acier ou le béton armé,
car ils résistent bien à la flexion, contrairement à la pierre. Le plus simple de ces ponts se
compose d’une seule travée, appelée poutre.

Lorsque la distance du franchissement augmente, il y a lieu de recourir à des appuis


intermédiaires : le tablier peut alors être constitué de travées juxtaposées.
Sur les ponts à poutres ne sont pratiquement exercées que des forces verticales (↓) : poids de la
superstructure, charges liées au trafic et actions des appuis. Les forces horizontales, créées par
le freinage des véhicules ou par les effets du vent sont nettement moins importantes.

Figure 2-3 : Principe mécanique des appuis des ponts à poutres

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2.2.2. Ponts en arc


Lorsque la brèche à franchir est large et profonde, la technique de la poutre est insuffisante, c’est
pourquoi il faut recourir à la voûte ou arc. En pierre, comme les vieux ponts romains, en acier ou
en béton armé, comme nos ponts modernes, ils ne sont en tout cas jamais en bois, matériau trop
fragile.
Un arc fonctionne mécaniquement, comme le montre la figure ci-contre, en reportant les charges
par "poussée" aux fondations.

Figure 2-4 : Principe mécanique des appuis des ponts en arc

On distingue les ponts en arc encastré et ceux en arc articulé. Les premiers ont cette particularité
d’exercer sur leurs culées des réactions qui tendent à les écarter (→)(voir ci-dessus). Les
seconds présentent soit deux articulations (forme générale des grands ponts métalliques ou en
béton armé), soit trois articulations.
Dans le cas des ponts en arc, il y a également lieu de différencier ceux qui ont un tablier
supérieur, l’arc supportant la voie proprement dite, de ceux qui ont, un tablier inférieur en
descendant le tablier jusqu’au niveau des culées ; la route ou la voie ferrée passe alors
complètement sous l’arc auquel elle est suspendue au moyen de câbles d’acier ou de tirants
métalliques. D’autres encore ont un tablier intermédiaire, situé dans la hauteur de l’arc.

2.2.3. Ponts suspendus


Si l’obstacle à franchir excède les 500 mètres, on peut avoir recours à une suspension du tablier
par des câbles en acier à haute résistance, tendus d’une rive à l’autre en prenant appui sur deux
pylônes, comme les cordes d’un violon passant sur un chevalet.

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Figure 2-5 : Principe mécanique des appuis des ponts suspendus


Ces câbles sont accrochés à de puissants et profonds massifs d’ancrage fixés dans le sol, de part
et d’autre des culées. Ces massifs doivent contrebalancer les efforts de traction des câbles.

Figure 2-6 : Principe mécanique des efforts internes des ponts suspendus
Le tablier est relié aux deux grands câbles porteurs, dits «paraboliques», par des câbles
rectilignes ou barres métalliques appelés suspentes.

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2.2.4. Ponts à haubans


Quand le tablier est supporté en plusieurs points de la travée (c’est à dire sur chaque voussoir)
par des câbles d’acier dont l’autre extrémité est raccrochée à un pylône, il s’agit d’un pont à
haubans.

Figure 2-7 : Principe mécanique des appuis des ponts à haubans


Lorsque les haubans sont parallèles entre eux, la configuration est dite en harpe (ci- contre).
Les forces exercées sur chaque hauban sont de même intensité.

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Lorsqu’on veut allonger la portée de tels ponts, il est préférable d’utiliser une configuration de
haubans rayonnant en éventail ou en semi-éventail. Les forces de compression dans le tablier
sont alors inférieures parce que les haubans sont moins inclinés.

2.3. Ponts courants


Les PONTS COURANTS désignent la majorité des ouvrages d’art de type pont aussi bien en
surface totale de tablier, qu’en nombre. Ils représentent de l'ordre de 75 % en nombre du
patrimoine d’ouvrages et plus de 50 % en surface.
Leur définition se déduit généralement par complémentarité de celle des ouvrages d’art non
courants.
En France, le SETRA Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements
(anciennement Service d'études techniques, des routes et autoroutes) est un service technique à
compétence nationale qui intervient dans les domaines de la route, des ouvrages d'art et plus
largement des transports.
Selon ce service, sont considérés comme ponts non courants, d'une part, les ponts répondant
aux caractéristiques suivantes :
• les ponts possédant au moins une travée de 40 m de portée,
• les ponts de longueur totale supérieure à 100 m,
• les ponts dont la surface totale du tablier dépasse 1 200 m²,
• Les ponts mobiles,
• les ponts canaux,
• et les ouvrages se caractérisant par des difficultés particulières de dimensionnement, de
conception ou de réalisation, relevant de techniques de construction ou de procédés
innovants, présentant des géométries complexes (biais important, courbure
prononcée…), nécessitant des travaux de fondations spéciaux, des études particulières
(effets dynamiques), des phasages d’exécution complexes (contrainte d’exploitation,
maintien de la circulation…), ayant un fonctionnement structurel complexe ou
répondant à des contraintes architecturales spécifiques

2.3.1. Dossiers pilotes principaux


Dans un souci d’uniformisation des ouvrages, de simplification de leur exécution et de
recherche d’économie, le SETRA a défini un catalogue très complet de ponts types dont les
études ont pu être standardisées grâce au développement des moyens informatiques.

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Le SETRA a mis au point des DOSSIERS PILOTES d'éléments types standardisés qui
permettent de dimensionner la totalité des ouvrages dans les moindres détails (fondations,
appuis, tabliers, équipements…).

Le tableau ci-dessous présente les différents dossiers pilotes relatifs aux ponts.

Tableau 2-1 : Définitions des dossiers pilotes du SETRA

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2.4. CHOIX D’UN TYPE DE PONT


2.4.1. Généralités
Afin de faire le choix du type de pont le plus approprié, il faut connaître l'ensemble des
contraintes à respecter et des types de ponts à envisager.

La solution retenue résulte de l'étude de ces deux ensembles. C'est une opération de synthèse
dans laquelle interviennent de nombreux paramètres et qui fait appel au jugement et à
l'expérience.

La page suivante énumère les différentes contraintes à respecter lors du choix d'un type
d'ouvrage. Le tableau 2-2 présente le domaine d'emploi des principaux types de ponts suivant
la portée principale. Le tableau 2-3 reprend certaines des contraintes en fonction des types de
ponts; cette grille de décision permet de cerner avec plus de précision le type de pont à choisir
face aux possibilités déjà connues.

Lorsque la grille permet le choix de deux ou plusieurs types de pont en fonction de certaines
contraintes, l'ingénieur doit effectuer une étude économique et se servir de son expérience pour
finaliser son choix.

Les indications fournies dans ces tableaux constituent des limites habituelles pour des ouvrages
courants, elles sont tirées de l'expérience et peuvent être modifiées dans certains cas.

Ces tableaux ne couvrent pas le choix d'ouvrages d'art non courants ou de ponts de grande
envergure; ces cas nécessitent une étude comparative approfondie de quelques types d'ouvrages
en fonction de contraintes dont l'importance diffère également.

2.4.2. Contraintes à respecter


Hydraulique
 Ouverture
 Dégagement vertical
 Affouillement
 Érosion, glaces
Géotechnique
 Capacité portante du sol
 Tassement
 Glissement

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Géométrie
 Portée
 Largeur de la route
 Hauteur libre
 Épaisseur du tablier
 Biais
 Possibilité de remblai
 surface de roulement
Construction
 Batardeaux
 Étaiement
 Disponibilité des matériaux
 Préfabrication
 Transport et montage des poutres
 Période et durée de construction
 Maintien de la circulation
 Coût
Entretien
 Fréquence des réparations
 Coût prévu
 Durée de vie
Environnement
 Aire de travail
 Impact sur le cours d'eau
 Période de construction

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2.4.3. Types de pont selon la portée


Tableau 2-2 : Domaine d'emploi des principaux types de ponts

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2.4.4. Types de pont en fonction des contraintes


Tableau 2-3 : Contraintes en fonction des types de ponts

2.5. PROCEDES DE CONSTRUCTION DES PONTS


2.5.1. Construction des culées
Les culées sont généralement totalement (fig. 2-8) ou partiellement enterrée.

Phases de réalisation :

1) semelles + porteurs verticaux

2) premier remblai

3) chevêtre + murets garde grève

4) murs en retour

5) second remblaiement

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Figure 2-8: Phasage de construction des culées

2.5.2. Construction des piles


Les piles témoignent couramment d'un recherche architecturale (fig. 2-9) le coffrage est
dans ces cas très spécifique.
Une autre particularité des piles est leur hauteur qui peut être très importante (fig. 2-10).

Figure 2-9 : Aspect architectural des piles Figure 2-10 : Pile à hauteur importante

Pour leur réalisation on utilise couramment :


• des coffrages glissants,
• ou des coffrages grimpants.

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2.5.3. Construction du tablier

2.5.3.1. Construction sur cintre


Si la brèche à franchir n'est pas trop importante :

• le tablier du pont est coulé dans un coffrage posé sur étaiement ;


• le coffrage est appelé cintre car à l'époque où tous les ponts était en arc le coffrage était
cintré... ;
• le phasage de la construction est lié au réemploi du matériel ;
• la portée économique est de l’ordre de 10 à 25 m ;

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