Cours de Pont M1 2022
Cours de Pont M1 2022
Cours de Pont M1 2022
07/05/2022
ESTPO
KOTE Hamadou
Ingénieur du Génie – Civil
Master MEGA INSSA/ENTPE LYON
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béton armé, en béton précontraint, en bois, mixtes (acier – béton), métalliques, en caissons, à
nervures, etc. (Voir Figure 1a)
La partie comprise entre deux appuis consécutifs est appelée travée. Un pont peut comporter un
ou plusieurs travées qui peuvent être indépendantes ou continues. Lorsqu’elles sont indépendantes,
on parle de travées isostatiques.
L’intrados désigne la face inférieure du tablier et l’extrados la face supérieure (Voir Figure 1b).
La dalle ou hourdis est la structure pleine ou évidée qui supporte la chaussée. On rencontre plusieurs
types de dalles (dalles pleines, dalles évidées, dalles nervurées et dalles à encorbellement).
Les poutres, quant à elles, sont les éléments préfabriqués ou non qui supportent la dalle. On
rencontre les poutres en béton précontraint, en béton armé, etc.
Le balancement d’un pont est le rapport entre deux travées (la plus petite et la plus grande) de
l’ouvrage. En générale, c’est le rapport entre la travée de rive et la travée adjacente.
L’élancement d’un pont est le rapport entre l’épaisseur du tablier et la portée dominante. Au cas où
l’épaisseur du tablier est variable, on définit un élancement sur appuis et un élancement à la clé
(milieu de la travée).
La portée de la travée est la distance entre deux points d’appui consécutifs des éléments porteurs
principaux. (Voir Figure 1b)
L’ouverture de la travée est la distance mesurée entre nus intérieurs de deux appuis consécutifs.
(Voir Figure 1b)
Le gabarit de circulation ou gabarit indique les dimensions du passage que l’on doit laisser sous
l’ouvrage pour le mouvement des véhicules ou de bateaux.
L’angle de biais géométrique est l’angle, exprimé en grades, compris entre l’axe longitudinal de
l’ouvrage et les lignes d’appuis transversales.
Le biais de franchissement est l’angle mesuré entre les axes des deux voies qui se croisent.
d. Equipements
Les équipements désignent l’ensemble des éléments qui participent à la sécurité des usagers et à la
durabilité du pont. On peut citer :
- Gardes corps, aussi appelés dispositifs de retenu pour piéton qui sont les éléments
généralement métalliques disposés tout le long des trottoirs pour protéger les usagers
(piétons).
- Appareils d’appui sont les éléments généralement en caoutchouc (élastomère fretté), en
béton, métallique que l’on met entre le tablier et les appuis pour permettre les mouvements
du tablier.
- Les murs de tête : On distingue les murs en aile et les murs en retour suivant l'angle qu'ils
font avec l'axe de la voie portée. Leur fonction est d'assurer le soutènement des remblais
situés derrière les piédroits.
- Bêches : ce sont des murets exécutés en profondeur dans le sol de part et d’autre de
l’ouvrage et qui servent à l’ancrer dans le sol.
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- Guide – roues (longrines) sont des murets encastrés sur les bords du tablier qui reçoivent les
gardes corps ou limitent simplement le tablier.
- Joints de chaussée sont des éléments transversaux placés entre la culée et le tablier, ou
entre deux tronçons du tablier, pour permettre les déplacements relatifs, dus principalement
aux variations de température, en assurant la continuité de la surface de la chaussée.
- Gargouilles qui sont des tubes PVC ou métalliques de diamètre 100 mm en général par
lesquels les eaux de ruissellement sont évacuées hors du tablier. Elles sont placées
verticalement ou horizontalement dans le tablier.
- Corniches sont des éléments en béton qui permettent la fixation des gardes corps et de
cacher les irrégularités du tablier.
- Trottoir : C’est la partie de la surface du tablier réservée au passage des piétons.
- Couche d’étanchéité : Ce sont des membranes étanches qui servent à drainer les eaux sur les
grands ouvrages.
Figure 1a
Figure 1b
Figure 1: Composantes d'un pont
II. CLASSIFICATION DES PONTS
Les ponts peuvent être classés en différents groupes suivants plusieurs critères. Ainsi on
distingue entre autres les classifications suivantes :
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Si l'on exclut les ponts anciens en bois, en fonte ou en maçonnerie qui sont moins utilisés de nos
jours, on distingue :
les ponts en béton armé ;
les ponts en béton précontraint ;
les ponts métalliques.
5) selon la longueur, on a :
les petits ouvrages dont la longueur est inférieure à 8m ;
les ouvrages moyens lorsque la longueur est comprise entre 8 et 25 m ;
les grands ouvrages pour lesquels la longueur est comprise entre 25 et 40 m ;
et les ouvrages exceptionnels qui ont leur longueur supérieure à 40 m.
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Pont route ;
Pont rail ;
Passerelle ;
Pont canal ;
Passage à faune ;
Etc.
NB : On rencontre aussi les ponts mobiles dont les tabliers ou une partie des tabliers effectuent des
mouvements pour établir ou interrompre la circulation dans une direction donnée. Il s’agit :
du pont levant qui est un pont dont le tablier peut se relever par translation verticale et
libérer le passage d'un bateau par exemple.
du pont tournant qui est un pont dont le tablier peut tourner dans le plan horizontal et
libérer ainsi le passage d'un bateau.
du pont – levis ou basculant qui est un pont mobile qu'on abaisse et relève dans le plan
vertical pour ouvrir ou fermer le passage au-dessus d'un fossé encerclant un ouvrage fortifié.
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Les piédroits sont encastrés sur le radier et la traverse par des goussets. Les dimensions des goussets
varient avec l'ouverture de l'ouvrage.
Les goussets sont destinés à améliorer l'encastrement des traverses sur les piédroits, à résorber les
concentrations de contraintes et à atténuer les effets des pics de moments. Ils améliorent de plus
l'esthétique des ouvrages en rendant plus perceptible leur fonctionnement, surtout pour les portées
importantes. On peut formuler les mêmes remarques pour les goussets inférieurs des ponts-cadres.
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D'un point de vue mécanique, les dimensions minimales données par le tableau suivant sont
fortement conseillées sachant, qu'en pratique, il est généralement préférable que la longueur soit
supérieure à la hauteur.
Tableau 1: Dimensions des goussets
Lorsque l'ouverture biaise dépasse environ douze mètres, le pont-cadre n'est pas envisageable, en
raison du coût relativement élevé du radier. Si le sol de fondation est de bonne qualité, c'est-à-dire
admet, sans tassement notable, des pressions supérieures à 300 kPa, et peu sensible à l'eau, le
portique s'impose lorsque l'ouverture biaise avoisine huit mètres. Un sol de fondation de qualité
moyenne demande un radier jusqu'à une douzaine de mètres d'ouverture et un portique sur pieux
pour des ouvertures supérieures.
Le radier général qui réparti les charges sur le sol de fondation permet au pont-cadre de
s'accommoder des sols de fondation les plus médiocres. Pour les sols trop médiocres, donnant lieu à
des tassements absolus ou différentiels excessifs, la solution la plus satisfaisante consiste à les
purger.
A l’impossible, on pourra recourir à un portique sur pieux, à condition d'étudier soigneusement, tant
sur l'ouvrage que sur les pieux, l'effet du tassement et du fluage latéral du sol situé sous les remblais
adjacents. Ces conditions peuvent être résumées par le tableau suivant :
Tableau 2 : Domaines de portées des dalots cadre et des portiques
Portée 2 8 12 20
Mauvais sol Pont cadre Portique sur pieux
Bon sol Pont cadre Portique sur semelles
b. Conception
Pour la conception des PICF et pour des raisons esthétiques, il convient de choisir les dimensions de
sorte à avoir une proportion hauteur/largeur se rapprochant du nombre d’or 0,618 soit 0.5 ≤ ≤
0.7. Mais pour des raisons d’ordre pratique sur le terrain, on peut dans certains cas avoir un rapport
hauteur/largeur =1 ou légèrement supérieur à 1.
Pour faciliter les opérations de bétonnage, les épaisseurs des différentes parties d'ouvrage (radier,
piédroits et traverse) ne descendent pas en-dessous de 30 cm et atteignent au maximum 50 cm
environ pour les plus grandes ouvertures. La classe de béton généralement utilisée est la classe B25.
Les aciers de béton armé représentent environ 80 à 100 kg/m3 de béton.
Pour le dimensionnement d’un PICF, lorsque l’ouverture du cadre varie de 3 à 10 m :
- L’épaisseur de la traverse supérieure, supérieure à 0,3 m est calculable par la formule
= + 0,125. Cette formule n’est valable que lorsque les conditions suivantes sont
respectées :
charges d’exploitation sans caractère particulier (A(l) ; Bc ; Bt), relevant du fascicule 61
titre II du CCTG;
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Figure 4: Abaques de dimensionnement des piédroits et de la traverse inférieure (radier) d'un PICF
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Figure 6: Ferraillages longitudinaux et transversaux sont respectivement parallèles aux bords libres et aux piédroits.
Cette option convient à tous les ouvrages peu biais (ф>70 gr). Elle est moins efficace du point de vue
mécanique mais plus facile à mettre en œuvre que les options 2 ou 3 pour les ouvrages de biais plus
prononcé.
Option 2 :
Figure 7: Ferraillages longitudinaux et transversaux sont respectivement parallèles et perpendiculaires aux bords libres
Cette option convient parfaitement aux ouvrages biais et peu larges : (ф < 70 gr et η < 2). Elle est plus
efficace mais moins facile à mettre en œuvre que l'option 1 pour les ouvrages peu larges de biais
moins prononcé (70 gr < ф < 80 gr).
Option 3 :
Figure 8: Les ferraillages longitudinaux et transversaux sont respectivement perpendiculaires et parallèles aux piédroits
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Cette option convient parfaitement aux ouvrages biais et larges : (ф < 65 gr et η > 2). Elle est plus
efficace mais moins facile à mettre en œuvre que l'option 1 pour les ouvrages larges de biais moins
prononcé (70 gr < ф < 80 gr). La note de calcul donne:
- le ferraillage longitudinal nécessaire au chaînage des bords libres (face inférieure de la
traverse supérieure),
- les renforcements de ferraillage nécessaires dans les angles obtus (face supérieure de la
traverse supérieure).
Les armatures de renfort aux bords libres doivent être en face inférieures de façon à constituer un
chaînage le long de chaque bord libre, sur une largeur au moins égale à trois fois l'épaisseur de la
dalle. Ces renforts sont en général négligeables dans le cas de l'option 1, mais peuvent devenir
importants dans le cas des options 2 et 3, où le biais est plus accusé. Leur mise en place est simple
dans le cas de l'option 2. Pour l'option 3, en revanche, ces renforts, disposés parallèlement aux bords
libres, constituent une troisième direction de ferraillage.
Les renforts aux angles obtus de la dalle sont faibles dans le cas de l'option 1 mais, comme pour les
renforts de bords libres, ils peuvent devenir importants dans le cas des options 2 et 3, où le biais est
plus accusé. Lorsqu'ils sont nécessaires, les dispositions constructives à adopter sont relativement
simples :
- dans le cas de l'option 2, il suffit d'ajouter un quadrillage d'armatures suivant les directions
des aciers constituant la trame courante ;
- dans le cas de l'option 3, la disposition la plus courante consiste à ajouter des armatures
parallèles aux bords libres disposées en troisième nappe.
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2. PORTIQUES
Un Passage Inférieur en Portique Ouvert(PIPO) est un ouvrage en béton armé, à fondations
intégrées en U renversé, constitué d'une traverse encastrée sur deux piédroits fondés sur semelles
superficielles ou sur fondations profondes suivant la profondeur du substratum. Son domaine
d'emploi va de 6 m à 22 m environ.
Le Portique Ouvert Double (POD) quant à lui, est une extrapolation du portique ouvert simple, de
grande ouverture, auquel on ajoute une pile intermédiaire. Il peut être utilisé pour le franchissement
de brèche allant jusqu'à 2 x 20 mètres environ.
On utilise généralement un béton de classe B30 et les aciers de béton armé représentent environ 100
à 110 kg/m3 de béton.
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Figure 13: Coupe transversale d'un portique Figure 14: Appui d'un portique
La partie située à gauche peut comporter des valeurs devant faire l'objet d'une
détermination plus fine ;
Lorsque la largeur lue de la semelle est inférieure à 1,5 m, il est nécessaire de porter son
attention sur la stabilité des piédroits en phase de construction. Dans ce cas, une solution
simple consiste à diminuer la pression admissible q’max pour obtenir une semelle d'environ
1,5 m de largeur.
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NB : Pour les ouvrages sous remblai ces épaisseurs seront majorées selon la formule suivante :
×
= × 1+
2000 ×
avec H : hauteur du remblais en m et e0i les épaisseurs sans remblai.
3. Murs de tête
En rappelle, les murs de tête regroupent les murs en aile et les murs en retour. Leur fonction est
d'assurer le soutènement des remblais situés derrière les piédroits.
Le choix du type de mur dépend de critères économiques et esthétiques ainsi que de certaines
contraintes spécifiques pour chaque projet. Dans la majorité des cas la différence de coût entre les
murs en aile et les murs en retour conduit au choix du premier.
Ils sont dimensionnés comme des murs de soutènements. La hauteur h est supposée connue.
L'épaisseur au sommet ne devra pas être inférieure à 0,25 m pour des raisons de commodité de
bétonnage.
En général, l'épaisseur de la semelle sera prise égale à l'épaisseur du mur à sa base. Le fruit
intérieur (côté remblai) étant fi et le fruit extérieur étant fe, on obtient l'épaisseur du mur à la base de
( )×
sa partie verticale par =
Le fruit intérieur est de l'ordre de 1 à 2 %. Le fruit extérieur est déterminé par l'épaisseur que doit
avoir le mur à sa base pour reprendre le moment fléchissant qui lui est appliqué.
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Le balancement des travées (rapport entre la portée de rive et la portée centrale), doit être compris
entre 0,60 et 0,80. L'épaisseur des extrémités d'encorbellements est au moins égale à 0,20 m.
Pour une dalle en béton armé, la consommation d'acier est de l'ordre de 100 à 120 kg/m3. Elle passe
pour les armatures de béton armé, de 70 kg/m3 à 80 kg/m3 de béton pour les ouvrages en béton
précontraint pour lesquels la consommation d'armatures de précontrainte est habituellement
comprise entre 30 kg/m3 et 40 kg/m3 de béton.
Figure 21a : Différents types d’encorbellements Figure 21b : Piles pour travée dépendante et indépendante
Pour des ouvrages de largeur réduite, inférieure à 10 m environ, et de trois travées et plus, on ne
disposera que d'une seule nervure :
- de hauteur constante lorsque le gain de poids, l'esthétique de l'ouvrage ou le respect du
gabarit ne justifie pas de passer en hauteur variable. Dans ces cas le domaine de portées
varie entre 25 m et 35 m.
- de hauteur variable au-delà de ces portées jusqu'à 50 m environ.
Pour des largeurs d'ouvrages supérieures à 10 m, on disposera de deux ou trois nervures (larges ou
étroites), suivant que cette largeur est supérieure ou inférieure à 16 m environ.
4. Ponts à béquilles – PSBQ
Les PSBQ ou Passages Supérieurs à BéQuilles sont des ouvrages de forme élégante avec un coût
légèrement plus élevé que celui d'autres ponts types et un fonctionnement peu différent en raison
des réactions horizontales en pieds de béquilles qui nécessitent pour leurs reprises, des sols de
fondations d’excellentes caractéristiques mécaniques. Ces ouvrages sont relativement plus
complexes à étudier qu'un pont dalle classique, compte tenu de son fonctionnement se rapprochant
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davantage de celui d'un pont en arc. Ils constituent une solution intéressante pour le franchissement
en passage supérieur d'une voie autoroutière par un ouvrage à trois travées.
Ces ouvrages sont constitués d'un tablier précontraint de hauteur constante ou variable en dalle
nervurée à nervures larges. Les appuis intermédiaires sont des béquilles inclinées à 50 grades
environ, qui sont encastrées dans le tablier en tête et qui sont le plus souvent articulées en pied sur
un massif de fondation. Les appuis d'extrémité sont des culées classiques fournissant un appui simple
ou des contre béquilles encastrées dans le tablier en tête et le plus souvent également encastrées en
pied dans le massif de fondation commun aux béquilles et contre-béquilles.
Ces ouvrages permettent des portées entre têtes de béquilles de l'ordre de 20 m à 35 m, voire 50 m
en adoptant un profil transversal à larges encorbellements. Le biais doit par contre être limité à 80
grades. Les ponts à béquilles sont adaptés aux franchissements droits, en déblais.
Pour éviter le recours à des contre-béquilles, il convient d’adopter un balancement de travées
supérieur à 0,55. Pour des ouvrages peu larges, il s'agira le plus souvent d'un tablier à une nervure
large, de hauteur variable. Pour des portées entre têtes des béquilles comprises entre 20 m et 40 m,
les élancements conseillés varient du 1/23ème à 1/28ème sur béquilles pour atteindre 1/33ème à 1/38ème
à la clé et sur culées. En général, la largeur de la béquille s'amincit vers la base et son épaisseur en
tête varie entre 0,60 et 0,80 fois l'épaisseur du tablier.
Les béquilles consomment environ 120 kg à 150 kg d'acier par mètre cube de béton.
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0.2L2 ≤ L1 ≤ 0.5L2
3 appareils d’appui ou plus :
0.4L2 ≤ L1 ≤ 0.6L2
Si le tablier repose sur deux voiles ou plus recevant chacun deux appareils d’appui, il serait
intéressant du point de vue économique et aussi esthétique, de rapprocher les appareils d’appui d’un
même voile pour réduire la longueur de ce dernier sans aller au-delà des limites fixées par les trois
schémas ci-dessous :
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A0 A1 A0
0,5L2 L2 L2 L2 0,5L2
d
A1/A0 = 1
A0 A1 A0
A0 A1 A0
A1/A0 = 2
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Notons que le choix du nombre et la répartition des voiles se fait en fonction du nombre d’appareils
d’appui. Le tableau ci-dessous donne les différentes solutions envisageables en fonction du nombre
de points d’appui.
Tableau 8: Différentes solutions envisageables en fonction du nombre de points d’appui
Nombre
d’appareils Répartition des voiles
d’appui
L’appareil d’appuis doit être posé en respectant une distance minimale entre l’extrémité du voile et
celle de l’appareil d’appuis. Cette distance a est généralement de 10 cm exceptionnellement 5 cm.
La longueur des voiles vaut = 2 + ∑ + a’ où Li est la distance entre deux appuis consécutifs
d’un voile donné et a’ la longueur de l’appareil d’appui dans la direction perpendiculaire à la
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circulation. Leur hauteur est fonction de la configuration du site. Les principales formes rencontrées
sont rectangulaire, polygonale et courbe.
Tableau 9: Formes de voiles fréquemment rencontrés
Plan de coupe Les différentes formes
Rectangulaires Polygonales Courbes
Plan horizontal
Plan vertical
parallèle à la
ligne d’appui
NB : Pour des piles colonnes, le diamètre d est supérieur ou égal à 60 cm. Pour des piles poteaux les
dimensions du rectangle vu de dessus sont telles que a = 50 cm et b supérieur ou égale à 50 cm.
Le diamètre d est aussi fonction de la hauteur des piles : d ≥hp / 10 avec hp = hauteur des piles ou fût.
b. Dimensionnement de la semelle
Cas d’une semelle filante :
Tableau 10: Prédimensionnement des semelles filantes
Sans nervures Avec nervures
Ls = L + 2d avec d ≤ hs
Voile unique d : débord de la semelle par rapport au voile
L : longueur du voile
Longueur Ls
Ls = (n - 0,2) x e
Plusieurs voiles n : nombre de voiles
e : distance entre axes des voiles
= +3 avec ≥ 1,50 =( × )×
= + × × × +
Q = Résultante maximale des charges verticales;
γ1 = 2,2 t/m3 (poids volumique moyen de la partie enterrée) ;
Largeur B F : Effort de freinage (voir tableau suivant) ;
Ht : Hauteur totale voile + fondation ;
P2 : Poids propre de la pile (partie vue) ;
R : Réaction d’appui maximale
q : Pression admissible du sol sous la semelle ;
D : Profondeur d’ancrage de la semelle.
− −
Hauteur hs
≥ = ≥ =
, ≤ ≤ ,
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La hauteur hn se déduit de la hauteur totale h en lui retranchant l’épaisseur de la semelle hs, soit :
ℎ =ℎ−ℎ
Le calcul de h se fait comme suit :
Pour des poids de terres au dessus de la semelle intervenant de façon prépondérante
ℎ = 0,3 ×
Pour des sols de fondation à portance irrégulière :
o Les piles :
√ −1
ℎ= × ×
10
Avec : CIR : coefficient d’irrégularité du terrain ;
Lu : largeur utile du tablier ;
L : la plus grande portée biaise de la ligne adjacente.
o Piles-culées :
√CIR − 1
h= × L ×B H
10
Avec Ls : longueur de la semelle ;
Bs : largeur de la semelle ;
Ht : hauteur des terres au-dessus de la semelle.
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6. FONDATIONS
a. Définitions
En rappel, elles désignent les parties visibles ou non, en contact avec le sol et sur lesquelles se
fondent les appuis du pont. Les fondations reprennent et transmettent au sol support toutes les
charges permanentes, d’exploitations et accidentelles. Il existe plusieurs types de fondation dont le
choix et la technique de réalisation dépendent d’un certain nombre de facteurs dont le plus
important est la capacité portante du sol support. On tient aussi compte de :
la morphologie du site (contraintes de circulation, contraintes géotechniques, contraintes
hydrauliques et hydrogéologiques) ;
la géométrie de l’appui et de la semelle ;
la nécessité de mise en place d’un batardeau associé ou non aux fondations en phase
définitive ;
le type principal et l’importance des charges à reprendre ;
la sensibilité de la structure aux tassements ;
les agressions diverses auxquelles devront résister les fondations : affouillements, transports
solides, érosion, etc. ;
la sensibilité du site aux nuisances engendrées par l’exécution des fondations : proximité de
lieux habités : bruit, pollution, salissures, etc. ;
les chocs de bateaux (appuis en rivière ou en site maritime) ;
les efforts horizontaux qui peuvent être dimensionnant devant les descentes de charges.
etc.
Fondations profondes composées des pieux forés, des pieux battus en béton ou en acier,
etc.
On les réalise lorsque le bon terrain n’est accessible qu’en profondeur au-delà de quatre mètre. Les
pieux (béton voire métal) travaillent en portance et ou en frottement. Une fondation profonde est
caractérisée par la manière dont le sol est sollicité pour résister aux charges appliquées :
Résistance en pointe ;
Résistance par frottement latéral ;
Résistance de pointe et frottement latéral (cas le plus courant).
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Fondations massives qui sont les puits marocains et les caissons havés
On a recours à ces genres de fondation lorsque les conditions d’accès au site sont difficiles ou lorsque
les efforts à reprendre sont très importants.
b. Exécution des fondations
L’exécution des fondations démarre par le piquetage général qui consiste à reporter sur le terrain la
position des ouvrages définie par le plan d’implantation, au moyen de piquets dont les têtes sont
raccordées en plan et en altitude à des repères fixes.
L’exécution des fondations doit faire l’objet d’une surveillance attentive car la qualité des fondations
est essentielle pour la tenue et la pérennité de l’ouvrage. Cette phase comporte des aléas car les
caractéristiques réelles du sol ne sont jamais certaines, puisque susceptibles d’évoluer quelque soit la
qualité des études géotechniques menées.
a. Fondations superficielles
En site terrestre
En absence de nappe, la semelle en béton armé est exécutée au fond d’une fouille sur
une couche de béton de propreté
En présence de nappe, s’il n’est pas possible de placer la fondation au dessus de la
nappe, ce qui est l’idéal, on exécute à sec la semelle sur un massif de béton non armé
pour lequel on exécute un blindage de fouille sommaire en cas de faible profondeur. Si la
fondation est relativement profonde et lorsque l’emprise est limitée, la semelle est
exécutée à l’abri d’un blindage, parfois en bois sur des petits chantiers, mais le plus
souvent en palplanches métalliques ou en parois moulées dans le cas de fouilles de
grandes dimensions.
En site aquatique
Les fondations superficielles en site aquatique posent essentiellement des problèmes d’exécution :
les fondations, devant être exécutées à sec, sont réalisées à l’intérieur d’une enceinte étanche
appelée batardeau. Les batardeaux sont exécutés soit en parois moulées, soit en palplanches
métalliques lorsque la hauteur d’eau est modérée. On rencontre les batardeaux en palplanches
métalliques tels que :
les batardeaux en rideaux plans avec étais ;
les batardeaux circulaires ;
les batardeaux exceptionnels.
Pour des hauteurs très importantes on passe soit à des fondations sur pieux soit à des caissons
havés. La technique des caissons havés consiste à foncer par havage à l’air libre ou à l’air comprimé
une enceinte creuse (caisson) que l’on fait descendre jusqu’à un substratum résistant.
b. Fondations profondes sur pieux
Selon la méthode de mise en place, on distingue deux types de pieux :
Les pieux mis en place par refoulement des sols : pieux préfabriqués en BA ou BP, pieux
métalliques mis en place par battage (pieux battus) ou par fonçage (pieux foncés) ;
Les pieux mis en place par excavation du sol : pieux forés sans tubage, pieux forés avec
tubage, barrettes moulées dans le sol en général en deux files.
En site aquatique, les fondations sur pieux sont exécutées avec ou sans batardeau.
7. Différents types de culées
Le type de culée à adopter dépend de la nature du sol. Il est influencé par le mode de fondation et
par la qualité des terrains sur lesquels les remblais d’accès à l’ouvrage sont placés. Les types de
culées les plus utilisés sont :
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Culées enterrées
Elles sont les plus fréquemment projetées à l’heure actuelle et c’est vers ce type qu’il convient de
s’orienter au début du processus d’élaboration d’un projet de pont. Elles sont celles dont la structure
porteuse est noyée dans le remblai d’accès à l’ouvrage. Elles assurent essentiellement une fonction
porteuse car elles sont relativement peu sollicitées par des efforts horizontaux de poussée des terres,
hormis ceux s’exerçant sur le mur garde grève.
Culées remblayées
Elles sont constituées par un ensemble de murs ou voiles en béton armé. Elle assure à la fois une
fonction porteuse et une fonction de soutènement du remblai.
Culées creuses
Elles comportent un mur de front, des murs en retour et un platelage supérieur, formant une
« boite » renversée, dans laquelle le remblai est taluté de façon à ne pas pousser sur le mur de front.
8. Appareils d’appuis
En effet les appareils d’appuis les plus employés de nos jours sont en élastomère fretté (ou en
caoutchouc fretté). Leur durée de vie est assez limitée et ils nécessitent souvent un changement.
Le dimensionnement des appareils d’appuis est essentiellement basé sur la limitation des contraintes
de cisaillement qui se développent dans l’élastomère au niveau des plans de frettage et qui sont dues
aux efforts appliqués ou aux déformations de l’appareil. Les appareils d’appui sont soumis à la
compression, à la distorsion et à la rotation.
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Figure 28: Vue longitudinale d’un pont à poutres isostatique à une travée
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e. Entretoises
Nombre d’entretoises
Les entretoises assurent l’encastrement à la torsion des poutres sur les appuis. Actuellement les
ouvrages sont réalisés avec seulement les entretoises d’about pour jouer le rôle d’encastrement à la
torsion mais aussi son rôle indispensable pour le vérinage. Le vérinage est souvent effectuée pour un
changement des appareils d’appui.
Section des entretoises
Les entretoises ont sensiblement la même hauteur que les poutres mais il faudra laisser des
réservations pour le vérinage lors du changement des appareils d’appuis. Aussi pour des raisons
d’esthétique, il est préférable de diminuer la hauteur des entretoises les rendant ainsi invisible entre
les poutres.
f. Mur garde grève
Le mur garde-grève est un voile en béton armé construit après achèvement du tablier par reprise de
bétonnage sur le sommier. Il a pour fonctions de :
Résister aux efforts de poussée des terres, aux efforts de freinage dus aux charges
d’exploitations et aux efforts transmis par la dalle de transition ;
Permettre d’établir des joints de chaussée quel que soit le type de joint utilisé.
Selon le dossier pilote PP73 du SETRA, l’épaisseur du mur e = 0.10+0.10hg (m) pour une hauteur hg
comprise entre 1 et 2 m. Concernant sa hauteur, elle est imposée par la hauteur du tablier, des
appareils d’appuis et des bossages. Le meilleur mur garde grève est doté d’un corbeau avant
permettant d’atténuer le choc du tablier sur le mur garde grève et d’un corbeau arrière sur lequel
prend appui la dalle de transition comme l’indique la figure suivante.
35
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Leur longueur dépend des dimensions des colonnes, de la largeur du tablier et des espacements
entre le bord des appareils d’appui et le bord du chevêtre. Quant à leur hauteur, elle doit être
supérieure ou égale à 0,80 m. Pour un calcul, on utilise les formules
form suivantes :
hc=1,25ht où ht est la hauteur du tablier pour les ponts dalle ;
hc ≈ L/10 avec L la longueur du chevêtre.
chev
h. Dalle de transition
Il est difficile d’assurer un bon compactage du remblai adjacent aux culées. Il en résulte des tassements
dans ces remblais qui créent des “escaliers” entre le niveau du remblai et le tablier. Ainsi lla dalle de
transition est destinée à atténuer les effets des dénivellations se produisant entre la chaussée et
l’ouvrage. Elle est réalisée en béton armé et s’appuie d’un
d’un côté sur la culée et de l’autre sur la terre
naturelle (remblai d’accès) comme l’indique la figure suivante. Elle est mise en place avec une pente
de 10%. L’épaisseur des dalles de transition est de l’ordre de 30 cm et se calcule comme une travée
indépendante.
endante. Sa longueur, comprise entre 3 et 6 m peut être donnée par la formule suivante : D =
min(6m ; max(3m ; 0.60xhg) avec hg la hauteur du mur garde – grève. Les différentes dimensions sont
d’après les prescriptions du SETRA comprises entre :
2< D < 6 m pour les autoroutes ;
1.5 < D < 3 m pour les autres routes ;
d = Lr + 2 x (0.5 à 1 m). d est la largeur.
36
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
câbles
Les câbles
Figure 36 : Disposition des câbles de fléau de façon longitudinale
37
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Câbles
éclisse
Pile
Figure 37 : Principe des câbles éclisse
Figure 39a : Mise en place des câbles de précontraintes Figure 39b : Post-tension par câbles extérieurs au béton
Figure 39 : Câbles de précontrainte
38
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
2. Domaine d'emploi
Cette technique de construction est adaptée aux ouvrages de grande hauteur pour lesquels, les
techniques de construction habituelles (échafaudages, cintres) seraient prohibitives, mais aussi aux
ouvrages franchissant des brèches difficiles d’accès. Cette méthode permet la réalisation de tabliers
de ponts de type caisson mono-cellulaire ou multicellulaires ou de dalles nervurées. On distingue
deux grandes familles de tabliers construits par encorbellements : les ouvrages de hauteur constante
et ceux de hauteur variable. Le domaine d'emploi optimal de ces types de structures va de 50 m à
150 m environ.
Le domaine élargi peut atteindre 80 m environ pour les caissons de hauteur constante et jusqu'à 220
m pour les caissons de hauteur variable, même si le record est supérieur à ces portées.
3. Dimensionnement
Le balancement des travées correspond à celui des ouvrages courants déjà présentés.
Pour les caissons de hauteur constante, l'élancement varie de 1/20ème à 1/22ème environ,
exceptionnellement 1/25ème.
Pour des caissons de hauteur variable les élancements optimaux varient de :
- 1/35ème à 1/42ème en travée avec une hauteur minimum égale à 2,20 m pour permettre la
circulation aisée dans le caisson lors des éventuelles interventions de maintenance ou de
réparation ;
- 1/16ème à 1/18ème sur appuis (1/20ème exceptionnellement).
La variation de hauteur de l'intrados peut être soit parabolique, soit linéaire.
En fonction de la largeur totale de l'ouvrage, on distingue :
- Le caisson monocellulaire, pour des largeurs de tabliers inférieures ou égales à 14 m,
- Pour des largeurs d'ouvrages, supérieures à 14 m, on peut utiliser, soit :
Un caisson monocellulaire large. Le hourdis supérieur est renforcé transversalement par
des nervures en béton armé ou en béton précontraint,
Un caisson bi-cellulaire:
Indépendants, supportant chacun une chaussée unidirectionnelle,
Jumelés, clavés en partie centrale par le hourdis supérieur.
La largeur des encorbellements est prise égale au quart de la largeur totale du hourdis supérieur. La
largeur des âmes est déterminée par diverses considérations :
- la reprise des efforts tranchants ;
- les conditions de bétonnage ;
- le logement des ancrages de précontrainte (câbles de fléau).
39
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
La largeur minimum conseillée des âmes est de 0,40 m. L'épaisseur du hourdis supérieur varie
d'environ 20 cm entre âmes à 24 cm à l'encastrement. On peut également adopter un élancement au
1/30ème en restant cependant supérieur à 22 cm dans le cas d'absence de goussets à la jonction avec
les âmes. L'épaisseur aux extrémités d'encorbellements est de 20 cm minimum. L'épaisseur de
l'encorbellement à l'encastrement avec l'âme est comprise entre le 1/5ème et 1/7ème de la longueur de
l'encorbellement.
4. Stabilité des fléaux en cours de construction
En phase d’exécution, les deux principaux problèmes que pose la construction des tabliers par
encorbellements successifs sont, d’une part, la maîtrise de la stabilité du tablier, d’autre part, la
maîtrise des déformations. Pour cela on peut faire recours à l’utilisation de palées provisoires, à un
dédoublement des appuis définitifs ou à l’encastrement du tablier sur la pile. Cette dernière solution
est la plus couramment adoptée pour les ouvrages de grande hauteur.
5. Principe de câblage
Le principe de câblage est intimement lié au phasage de construction de l'ouvrage et à l'option de
précontrainte choisie (intérieure ou extérieure au béton mais intérieure au caisson). On distingue :
Les câbles de fléaux qui sont généralement intérieurs au béton. La précontrainte de fléaux
est destinée, d'une part à stabiliser les fléaux en cours de construction, d'autre part à assurer
la précontrainte définitive de poids propre seule ou totale sur appuis.
Les câbles de continuité qui peuvent être soit:
intérieurs au béton et logés dans le hourdis inférieur du caisson,
extérieurs au béton et intérieur au caisson. Leur tracé suit alors une polygonale dont les
sommets se situent sur appuis (piles et culées) et/ou sur des déviateurs disposés en
travée.
6. Exécution du tablier
a. Voussoirs coulés en place
Cette variante de construction consiste, après avoir réalisé les appuis et une partie du tablier sur pile
"bloc sur pile ou VSP", à installer des équipages mobiles constitués généralement de deux poutres
longitudinales posées sur le VSP. Ces équipages, mis en œuvre par paire, dos à dos, sur le VSP, et
avancés ensuite sur les voussoirs successifs, portent à l'avant, le coffrage des voussoirs à construire
et la passerelle de travail par des tiges à pas rapide. Leur stabilité est assurée soit par ancrage, à
l'arrière, sur le tablier, soit par un contre poids.
Une fois la paire de voussoirs symétriques bétonnée et mise en précontrainte, le coffrage est libéré
et les équipages avancés sur ces derniers voussoirs.
b. Voussoirs préfabriqués
Les voussoirs préfabriqués sur une aire sont acheminés à leur emplacement définitif avant d'être
assemblés par précontrainte, après préparation de la surface de contact entre voussoirs (matage).
Les surfaces en contact des voussoirs, qui comportent des systèmes de tenon et mortaise (clés), sur
les âmes mais aussi sur les hourdis, sont enduites de colle aux résines époxydes pour boucher les
vides éventuels et assurer l'étanchéité.
7. Fonctionnement - Pathologie
Ces ouvrages ont été affectés par des imperfections de calculs et des imperfections de construction.
Les désordres consécutifs aux imperfections de calculs, ont essentiellement pour cause, la prise en
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
compte de manière imparfaite des effets de redistribution des efforts par fluage du béton, du
gradient de température ainsi que de la diffusion des efforts concentrés de précontrainte.
Les principales imperfections de construction quant à elles sont à mettre au compte de la
déformabilité des équipages mobiles et du phasage de bétonnage des voussoirs.
Cette technique impose que le tracé théorique dans l’espace, soit superposable par déplacement
(conjugaison du tracé en plan et du profil en long). Il est aussi nécessaire de dégager une longueur
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
d'environ deux fois la portée courante de l'ouvrage à l’arrière des culées, pour l'installation de l'aire
de préfabrication du tablier. Sauf aménagement particulier, cette technique ne convient pas aux
tracés en plan en clothoïde, aux tabliers de hauteur variable et aux tracés trop perturbés.
2. Procédés de construction des tabliers métalliques
a. De l’usine au chantier
Pour mieux comprendre cette discipline, il faut avoir présent à l’esprit que la construction d’un pont
métallique associe deux activités aux contraintes différentes : une activité industrielle en usine et
une activité de travaux publics sur le chantier ; chacune couvrant la mise en œuvre de pièces
volumineuses et lourdes. Il s’agira de concilier les exigences de l’une et de l’autre.
Le procédé de construction au chantier est dicté par les données naturelles de la brèche à franchir.
Joint aux données fonctionnelles du projet, il oriente la conception de l'ouvrage; et pour les
franchissements exceptionnels, il en devient la composante principale. En amont, la fabrication en
usine vise à mettre à la disposition du chantier des éléments de tablier les plus grands et les plus
achevés possibles. Les dimensions et le poids maximal des éléments préfabriqués dépendent de
l’itinéraire et de la voie empruntée (route, rail, eau) entre l'usine et le chantier pour l'acheminement
des pièces.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Lançage
Construit totalement ou partiellement sur la berge, l'ouvrage est tiré ou poussé dans son alignement
puis, au terme de ce parcours, il est pris en charge sur des vérins pour être descendu sur ses appuis.
L'usage de cette méthode suppose que soient remplies certaines conditions :
Les sollicitations de moments négatifs encaissées par la structure en cours de poussage impose de
respecter des élancements d’environ :
- 1/11ème à 1/14ème environ avec avant bec court,
- 1/14ème à 1/16ème environ avec avant bec long,
- 1/16ème à 1/18ème environ avec mât de haubanage.
Les dimensions recommandées de l’avant bec en fonction de la portée de lancement sont présentées
dans le tableau ci-dessous.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
- sur le plan théorique : par un calcul pas à pas des réactions d'appui prenant en compte la
déformée réelle de la poutre intégrant le profil en long, la contreflèche de fabrication, les
variations de masse et d'inertie et par la vérification de la tenue de l'âme dans chaque phase
;
- sur le plan pratique sur le chantier : par une surveillance rigoureuse du nivellement des
appuis, de l'état de contreflèche résiduelle des poutres, voire par une pesée des réactions
d'appui. Par sa grande souplesse torsionnelle et sa relative souplesse flexionnelle, le bipoutre
est assez tolérant devant ces phénomènes. Ce n'est pas le cas d'un tablier en caisson fermé.
Transversalement, un système de guidage doit obliger le tablier à rester en ligne de façon
que les plans de roulement des galets soient toujours maintenus dans le plan vertical des
âmes des poutres. Faute de quoi une sortie des galets du plan des âmes entraînerait une
rotation de la semelle suivie d’une instabilité par déversement de la poutre
Enfin, pour certains tabliers sensibles au gradient thermique horizontal et se déformant dans le plan
horizontal, il faut impérativement prendre des dispositions afin de ne pas s'opposer aux
déplacements transversaux en plaçant certains appuis sur un plan glissant.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
45
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
charges militaires ;
transports exceptionnels.
Effets du vent
en situation d’exécution ;
en situation d’exploitation (en service).
Charges sur les remblais.
c. Actions accidentelles
Les actions accidentelles (A) sont des actions, habituellement de courte durée d’application par
rapport à la durée de vie de l’ouvrage mais de grandeur significative, qui ont peu de chances
d’intervenir sur une structure donnée au cours de sa durée de vie de projet. Leur probabilité
d’occurrence est très faible. Les actions accidentelles sont entre autres incendies, séismes,
explosions, chocs de véhicules, etc.
Les actions sismiques et charges de neige peuvent être considérées comme accidentelles et ou
variables selon les cas.
II. Matériaux
a) Béton
Le béton est un matériau composite constitué de deux catégories de constituants. On distingue les
constituants dits « classiques » tels que le ciment, les granulats et l'eau d'une part et les adjuvants
puis les constituants appelés « additions minérales » qui regroupent les laitiers de haut fourneau, les
cendres volantes et la fumée de silice d'autre part. C’est un matériau très utilisé dans la construction
qui a connu beaucoup d’évolutions. De nos jours il existe plusieurs types de béton suivant leur
performance et selon leur emploi. Pour obtenir un béton de qualité il faut très peu d’eau, le
minimum requis pour la prise hydraulique et très peu de vide. Il convient donc d’utiliser des
dimensions de grains variables pour que les petits se mettent entre les gros pour augmenter sa
compacité. Pour sa mise en œuvre, il doit être résistant et maniable.
Pour un ouvrage normalement dimensionné, il est possible de prévoir un béton de classe B25
(résistance caractéristique fc28 supérieure ou égale à 25 MPa).
Lorsque l'ouvrage est plus élancé, il est nécessaire de recourir à un béton de classe supérieure sans
toutefois dépasser, en ce qui concerne les caractéristiques de calcul, celles qui correspondent à un
béton de classe B30.
Il est possible, pour augmenter la durabilité des ouvrages dans le cas d'environnements agressifs,
d'utiliser des bétons à hautes performances et très compacts.
De manière générale pour les ouvrages d'art, la confection, la mise en œuvre et le contrôle des
bétons sont réglementés par le fascicule 65 du Cahier des Clauses Techniques Générales applicables
aux marchés publics de travaux.
b) Aciers
Les aciers sont utilisés dans les constructions du génie-civil soit en association avec du béton (béton
armé ou précontraint) soit comme des éléments de base (structures métalliques). L’acier est
composé de fer, de carbone et souvent d’impuretés comme le soufre, le phosphore, le silicium, le
nickel, le cuivre, le chrome, le manganèse, etc. Le fer est l’élément prédominant et le carbone
présent à hauteur de 2% maximum est l’élément caractéristique.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Les aciers utilisés en béton armé sont des aciers à haute adhérence, désignés par le symbole HA, de
la classe Fe E 400 ou Fe E 500 et de limites d'élasticité respectives de 400 et 500 MPa.
Il est possible d'utiliser de l'acier doux, de nuance Fe E 240 par exemple, mais cet usage doit être
limité aux rares aciers pour lesquels des pliages et dépliages sont inévitables, Il présente une
résistance nettement plus faible.
III. Règlements de calcul
Les constructions de grande importance s’inspirent des textes et règlements en vigueur. Ces
règlements sont détaillés dans plusieurs types de documents dont les arrêtés ministériels, les
circulaires, les guides, les fascicules, les normes, etc. qui sont édités sur la base des expériences, des
pratiques courantes et des études. Par exemple les conditions de calcul des ouvrages et, en
particulier les surcharges à appliquer sur les tabliers, sont régies par le fascicule 61 qui est en train de
faire place aux euros codes. Ainsi on distingue :
- les surcharges uniformément réparties, dont l’intensité est proportionnelle à la longueur de
la zone surchargée.
- les surcharges roulantes, schématisées par un certain nombre de camions que l’on suppose
circuler sur l’ouvrage. Certaines de ces surcharges sont frappées d’un coefficient de
majoration dynamique, fonction de la structure de l’ouvrage.
Le Béton Armé aux Etats Limites (BAEL) qui a connu plusieurs évolutions dicte les conditions de calcul
du Béton armé alors que le Béton Précontraint aux Etats Limites (BPEL) concerne le béton
précontraint. Aussi il existe des règlements pour les autres matériaux de construction comme le bois,
les matériaux terre, etc. Ces règlements imposent un certain nombre de vérifications sous les efforts
correspondant à l’action des surcharges, combinées avec l’action des charges permanentes.
Par ailleurs pour la construction des ouvrages les règlements appliqués sont entre autres le Cahier
des Clauses Techniques Générales (CCTG), le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP), etc.
le fascicule 4 du CCTG (Titres I à IV) est relatif à la fourniture d’aciers ;
la circulaire 79 – 23 du 9 mars 1979 est relative au contrôle de qualité des bétons ;
le fascicule 65 du CCTG est relatif à l’exécution des ouvrages et constructions en béton armé
et en béton précontraint.
Enfin, comme tout ouvrage de génie civil, les calculs de justification de la stabilité structurelle des
ponts sont menés conformément aux trois (03) phases successives ci-après :
l’inventaire des actions (charges applicables) ;
le calcul des sollicitations des éléments de structure : moments fléchissant, efforts
tranchants, efforts normaux, moments de torsion ;
le dimensionnement des sections par les règles de calcul du béton armé (BAEL) et du béton
précontraint (BPEL).
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Les ponts supportant des chaussées de largeur roulable supérieure ou égale à 7 m sont rangés en
première classe.
Sont rangés en deuxième classe les ponts supportant des chaussées à deux voies de largeur roulable
comprise entre 5.50 m et 7 m, valeurs limites exclues.
Enfin sont rangés en troisième classe les ponts supportant des chaussées à une ou deux voies de
largeur roulable inférieure ou égale à 5.50 m.
Par convention, le nombre de voies de circulation des chaussées est tel que : n = E (Lch/3) avec :
E : la partie entière ;
Lch : la largeur chargeable.
Par ailleurs, il faut noter que les chaussées comprises entre 5,00 et 6,00 m sont considérées comme
ayant deux voies de circulation : valeurs limites incluses.
D’autre part, la largeur d’une voie est telle que V = Lch/n.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
2. Système B
a. Sous système Bc
Le convoi Bc se compose d’un ou au maximum de deux camions types par fil. Dans le sens transversal
le nombre de files est inférieur ou égal au nombre de voies. Un camion type du système Bc comporte
trois essieux, tous trois à roues simples munies de pneumatiques, et répond aux caractéristiques
suivantes :
masse totale : 30 t ;
masse portée par chacun des essieux arrière 12 t ;
masse portée par l´essieu avant 6 t ;
longueur d´encombrement 10,50 m ;
largeur d´encombrement 2,50 m ;
distance des essieux arrière 1,50 m ;
distance de l´essieu avant au premier essieu arrière 4,50 m ;
distance d´axe en axe des deux roues d´un essieu 2 m ;
surface d´impact d´une roue arrière : carré de 0,25 m de côté ;
surface d´impact d´une roue avant : carré de 0,20 m de côté.
En fonction de la classe du pont et du nombre de files considéré, les valeurs des charges du système
Bc pris en compte sont multipliées par les coefficients bc du tableau suivant :
Tableau 15: Coefficients bc
Nombre de voies chargées 1 2 3 4 >= 5
Première 1.20 1.10 0.95 0.8 0.7
Classe de pont Deuxième 1.00 1.00 - - -
Troisième 1.0 0.8 - - -
Le convoi BcNiger qui prend mieux en compte les charges développées par les camions roulant en
surcharge. Ces caractéristiques sont les suivantes:
50
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Longitudinalement : (masse relative à une file de camions et charge donnée par un essieu)
Transversalement.
≥ 0,25 m
2m ≥ 0,5 m 2m
En plan.
1,5 m 4,0 m 3,0 m
2,0 m
0,30
0,30
0,25
0,20
Sens de déplacement
Figure 46: Système Bc niger
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
b. Sous système Bt
Un tandem du système Bt comporte deux essieux tous deux à roues simples munies de
pneumatiques et répondant aux caractéristiques suivants :
masse portée par chaque essieu 16 t ;
distance des deux essieux 1,35 m.
Distance d´axe en axe des deux roues d´un essieu 2 m. Le système Bt ne s’applique pas aux ponts de
3ème classe. Pour les ponts de la 1ère et de la 2ème classe, il convient de respecter les règlements
suivants :
- Dans le sens longitudinal, un seul tandem est disposé par file.
- Les valeurs des charges du système Bt prises en compte sont affectées d’un coefficient de
pondération bt égal à 1 pour les ponts de première classe et 0,9 pour les ponts de deuxième
classe.
- Dans le sens transversal, un seul tandem est supposé circuler sur les ponts à une voie. Alors
que pour les ponts supportant deux voies ou plus, on ne peut placer que deux tandems au
plus sur la chaussée, côte à côte ou non, de manière à obtenir l’effet le plus défavorable. Les
caractéristiques du système Bt sont présentées dans la figure ci- après.
Les charges du système B et les charges militaires sont frappées de majorations dynamiques et le
coefficient de majoration applicable aux trois systèmes Bc, BcNiger, Br et Bt est le même pour chaque
élément d´ouvrage. Le coefficient de majoration dynamique relatif à un tel élément est déterminé
par la formule :
0.4 0.6
=1+ + =1+ +
1 + 0.2 1+4
Avec,
L : la longueur de la travée étudiée exprimée en mètres,
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Système MC 80
Un véhicule type du système Mc 80 comporte deux chenilles et le rectangle d´impact de chaque
chenille est supposé uniformément chargé. Il répond aux caractéristiques suivantes :
o masse totale 72 t ;
o longueur d´une chenille 4,90 m ;
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
b. Systèmes Me 120 et Me 80
Système Me 120
Il est constitué d’un groupe de deux essieux distants de 1,80 m d’axe en axe et sont assimilés chacun
à un rouleau. Chaque essieu porte une masse de 33 tonnes, sa surface d’impact est un rectangle
uniformément chargé dont le côté transversal mesure 4,00 m et le côté longitudinal 0,15 m.
Système Me 80
Les deux essieux qui constituent le système Me80 sont distants de 1,50 m d´axe en axe et sont
assimilés chacun à un rouleau. Chaque essieu porte une masse de 22 tonnes, sa largeur est de 3,50
m. La surface d´impact sur la chaussée est un rectangle uniformément chargé dont le côté
transversal mesure 3,50 m et le côté longitudinal 0,12 m.
c. Convoi de type D
Ce convoi comporte deux remorques de 140 tonnes chacune. La surface d'impact d'une remorque
est un rectangle uniformément chargé de 3,30 m de large et de 11 m de long. La distance entre axes
des deux rectangles est de 19 m.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
d. Convoi type E
Le convoi de type E comporte deux remorques de 200 tonnes chacune. La surface d'impact d'une
remorque est un rectangle uniformément chargé de 3,30 m de large et de 15 m de long. La distance
entre axes des deux rectangles est de 33 m.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
dans le sens transversal, toute la largeur des trottoirs est chargée, mais on peut considérer
soit qu’un seul trottoir est chargé soit que les deux le sont, de manière à obtenir l’effet le
plus défavorable.
cette charge est cumulable avec la charge A(l) et Bc si elle peut donner un effet plus
défavorable.
De plus, le système général comprend une charge de densité uniforme mais qui ne concerne que les
ouvrages ne supportant qu’une circulation de piétons ou de cyclistes (passerelles).
5. Autres charges
- Surcharge routière sur remblais
Une surcharge verticale de 10KN /m2 appliquée sur la largeur de la plate-forme est considérée.
- Charge de vent
Une pression normale de 2 KN/m2 est considérée (normale à l’axe longitudinal de l’ouvrage).
- Pression hydrodynamique
La pression hydrodynamique sur les piles est évaluée en considérant une vitesse moyenne
d’écoulement de 3 m/s. = 2
Avec K le coefficient qui dépend de la forme de la pile (K=0,35 pour pile circulaire).
- Température
Pour le béton traditionnel et l’acier, le coefficient de dilatation thermique vaut = 12 ∗ 10 . Par
ailleurs la différence de température considérée est principalement fonction de la nature du
matériau.
- Charges de freinage
Les charges de chaussée des systèmes A et Bc sont susceptibles de développer des réactions de
freinage à la surface de la chaussée dans l’un ou l’autre sens de la circulation.
Les efforts de freinage n’intéressent pas en général la stabilité des tabliers mais sont considérés pour
la stabilité des appuis (piles et culées) et pour la résistance des appareils d’appui.
Couramment, la résultante de ces efforts est supposée centrée sur l’axe longitudinal de la chaussée.
L’effort de freinage correspondant au système A est égale à la fraction ,
où S désigne la
2
surface chargée exprimée en m .
Chaque essieu des camions du système Bc peut développer un effort de freinage égal à son poids. Ces
efforts ne sont pas susceptibles de majoration pour effet dynamique. Ils ne sont pas non plus
multipliés par le coefficient bc.
- Forces centrifuges
Elles sont calculées uniquement pour le système Bc. Sur les ponts où la chaussée est courbe, tous les
camions disposés sur la chaussée développent des efforts centrifuges, horizontaux et normaux à
l’axe de la chaussée et appliquées à sa surface. La force centrifuge développée par un essieu est une
fraction de son poids qui vaut pour R≤ 400 et pour > 400 . R étant le rayon mesuré
en m du tracé de l’axe de la chaussée sur le pont.
Pour la justification des éléments du tablier, la roue d’un même essieu du côté extérieur de la courbe
subit une majoration relative de poids égale aux mêmes fractions que ci- dessus f (R) pendant que la
roue intérieur une minoration.
Les efforts horizontaux et verticaux développés par les forces centrifuges sont majorés pour effet
dynamique, les coefficients étant ceux déterminés avec les charges Bc sans oublier de tenir compte
des coefficients bc.
56
Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Les effets des forces centrifuges sont à cumuler avec les effets résultant du poids soit de la surcharge
Bc, soit de la surcharge A, selon certaines conditions (se référer au fascicule 61 titre II).
Les effets des forces centrifuges ne sont pas cumulés avec ceux des efforts de freinage.
6. Actions accidentelles
Ces actions concernent les effets des séismes, les chocs de véhicules et de bateaux sur les piles de
pont.
Les chocs de bateau sur les piles de pont sont assimilés à l’action de force horizontale appliquée au
niveau des Plus Hautes Eaux (PHE), soit parallèle au sens du courant (choc frontal), soit
perpendiculaire (choc latéral).
Voies de grand gabarit (catégorie A)
chocs frontaux : 10 MN ;
chocs latéraux : 2 MN.
Voies de petit gabarit
chocs frontaux : 1,2 MN ;
chocs latéraux : 0,24 MN.
Les chocs des véhicules contre les piles de ponts aussi sont assimilés à une force horizontale
appliquée à 1,5 m au-dessus du niveau de la chaussée, elle est soit frontale, soit latérale. Le tableau
ci-après donne les valeurs à considérer en fonction de la vitesse susceptible d’être pratiquée par les
poids lourds (PL).
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Avec :
Gmax : l´ensemble des actions permanentes défavorables ;
Gmin : l´ensemble des actions permanentes favorables ;
: la valeur caractéristique de l´action de base ;
y : la valeur de combinaison d´une action d´accompagnement ;
FA, la valeur nominale de l´action accidentelle ;
y , la valeur fréquente d´une action variable ;
y , la valeur quasi permanente d´une autre action variable.
vaut 1,5 dans le cas général et 1,35 avec la température et les charges d´exploitation étroitement
bornées ou de caractère particulier.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
différentiels des fondations, se mettre en butée contre le piédroit correspondant et provoquer des
épaufrures soit dans celui-ci, soit dans le mur lui-même.
Les fissurations anormales les plus fréquentes sont dues, comme pour tous les ouvrages en béton
armé, à des quantités insuffisantes ou à une disposition inadéquate des aciers passifs et, en
particulier, des aciers dits "secondaires", qui résultent des règles de bonne conception et non d'un
calcul proprement dit.
Les fissures sont généralement provoquées par le retrait différentiel de bétons d'âges différents : le
béton coulé dans la phase précédente, déjà durci, gêne le retrait du béton le plus jeune et provoque
l'apparition de fissures dans ce dernier.
Quelques précautions permettant de se prémunir contre ces fissures sont :
Prévoir des joints de retrait pour les pièces longues;
Disposer d’une conception adéquate du ferraillage passif;
Prévoir des précautions d'exécution de nature à limiter les gradients thermiques provoqués
par la chaleur d'hydratation du ciment : dosage en ciment, emploi d'adjuvants, bétonnage.
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Cours de Pont M1 ESTPO 2022
Après que les désordres et défauts ont été détectés, on passe aux propositions des travaux curatifs.
Ces propositions de travaux passent par une étude qui se décompose se décompose en 3 phases :
La première est la définition des réparations. C’est l’analyse des dégradations qui tient compte de la
sécurité des usagers, de l’importance des désordres, de leurs évolutions possibles, des relations
entre les dégradations, de leurs conséquences à court, moyen et long terme. On analyse également
l’utilité de la réparation de chaque dégradation, on recherche les causes éventuelles des
dégradations, la meilleure technique de réparation et si nécessaire mener des investigations
complémentaires et fournir enfin une estimation sommaire.
Les deux autres phases sont respectivement la mise au point des propositions et l’élaboration des
dossiers de consultation des entreprises.
2. Quelques travaux curatifs
a. Nettoyage
Il permet d’éviter l’envahissement des ouvrages par la végétation. Celle-ci en effet maintient de
l’humidité et arrête les corps flottants, ce qui facilite les obstructions. Si les racines ne risquent pas
de créer des dégâts en soulevant les parties d’ouvrages, on a avantage à effectuer ce nettoyage en
taillant les plantes plutôt qu’en les arrachant pour éviter l’érosion.
b. Ragrément des bétons éclatés
Le ragrément concerne en général les sous-faces de poutres ou de dalles et pour cette raison est
d’une exécution délicate. L’emploi de projections de mortier peut être envisagé si l’on dispose de
l’équipement nécessaire.
c. Peinture des parties métalliques
Les risques d’oxydation des parties métalliques d’un ouvrage varient beaucoup suivant la région (plus
ou moins grande exposition aux vents marins notamment), le climat et l’aération.
Il y a avantage à intervenir dès l’apparition des premières traces de rouille, quitte à se limiter à des
reprises partielles si le reste de la surface est encore bien protégé.
d. Entretien des parties en bois
Comme pour les parties métalliques, les parties en bois se conservent mieux si l’air circule facilement
autour. L’entretien consiste donc à éviter la présence de boue ou de végétation au contact du bois.
e. Protection contre l’érosion et les affouillements
L’érosion et les affouillements sont parmi les plus grands dangers auxquels sont exposés les
ouvrages. Les services d’entretien doivent donc intervenir toutes les fois qu’ils constatent l’amorce
de ces phénomènes.
Pour lutter contre l’érosion superficielle, on peut soit détourner les eaux là où elles feront moins de
dégâts, soit mettre en place des perrés ou des descentes d’eau, en prenant toujours bien soin de leur
assurer une solide butée de pied par gabion ou éventuellement maçonnerie.
Pour lutter contre les affouillements, on peut utiliser soit des enrochements à condition de les choisir
assez lourds (30 kg), soit des gabions-semelles ou des gabions à poches.
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