Notice Toulon

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NOTICE EXPLICATIVES

INTRODUCTION

La feuille Toulon couvre "'ne région qui empiète, au Nord et au NW, sur la « Pro-
vence calcaire », au Sud et à l'Est, sur la « Provence cristalline ». Entre ces deux en-
sembles, dont les reliefs sont caractéristiques des roches qui les constituent (calcaires
dominants dans le premier ; abondance de schistes cristallins de la série des phyllades
dans le second), se développe une dépression creusée dans les formations détritiques du
Permien. Un témoin important de la couverture mésozoïque (Mont Paradis—Mont des
Oiseaux) se trouve dans le domaine permien, près d'Hyères.
Dans la feuille Toulon, on est ainsi amené à distinguer trois secteurs principaux :
/ - Secteur septentrional et nord-occidental, dépendant de la « Provence calcaire ».
La topographie est assez tourmentée. Les reliefs qui le constituent forment, au Nord
de la dépression Permienne, une sorte de barrière que l'on peut franchir grâce aux
profondes échancrures creusées par les cours d'eau (cluses du Grand Vallat et de la
Reppe, traversant le chaînon du Gros Cerveau-Croupatier ; vallée du Las, dépression
de la Folie et de la Valette, enveloppant le massif du Faron, à l'Ouest, au Nord et à
l'Est ; vallée du Gapeau limitant, à l'Est, l'ensemble des collines nord-toulonnaises).
Entre la dépression Permienne et la ligne de reliefs formée par le chaînon du Gros
Cerveau, le Croupatier, le massif du Faron, s'intercale, à l'Ouest, le système de collines
peu élevées d'Ollioules, Sanary, Bandol.
En arrière, la topographie, fortement déprimée au Beausset, s'élève vers l'Est pour
donner l'imposante masse du Mont Caumes dont la topographie en cuestas domine le
site du Revest et du plateau des Olivières-les Selves. Ce dernier, encadré par les reliefs
du Mont Combe et du Coudon au Sud, de Tourris, la Mort de Gauthier et du Matheron
au Nord, se termine brusquement à l'Est par des abrupts surplombant la vallée du
Gapeau.
Les deux lignes de reliefs (Mont Caumes, Mont Combe, le Coudon, au Nord ;
Croupatier, Faron, au Sud) sont séparées, au Nord de Toulon, par la dépression de la
Valette, Dardennes. Elles se rejoignent à l'Ouest du Broussan, dans les collines
d'Evenos et leur jonction est complète dans le chaînon du Gros Cerveau.
2 - Secteur méridional, dépendant de la « Provence cristalline ». Dans ce secteur
s'individualisent des unités faisant partie de deux ensembles topographiques et
structuraux bien distincts.

(1) Rédigée par Claude Gouvernet, avec participations indiquées en notes infrapaginales.
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Ce sont :
— dans les environs de Toulon, le massif du Cap Sicié—Six Fours qui se prolonge, à
l'Est, dans ceux de la Seyne, de Lamalgue et du Pradet ;
- dans les environs d'Hyères, le massif du Fenouillet, promontoire avancé vers
l'Ouest du massif des Maures.
3 - Dépression Permienne. La dépression Permienne qui se développe depuis la baie
de Sanary, à l'Ouest, jusqu'au Gapeau, le Real Ivjartin et la rade d'Hyères, à l'Est,
limite nettement, au Sud, tant sur le plan topographique que structural, le secteur
septentrional (Provence calcaire).
La limite avec les massifs cristallins est assez confuse dans la région de Toulon en
raison des phénomènes de recouvrement (Permien du Pas du Loup, à l'Ouest de
Saint-Mandrier, chevauché par les phyllades de Six Fours) et d'écailiages (massif du
Pradet) qui affectent les contacts.
Au SE, les schistes cristallins n'affleurent que dans le Massif du Fenouillet et dans le
petit dôme de la Glavis. Le contact Permien—Phyllades est caché par les éboulis. Dans
cette zone d'ennoyage du massif des Maures, le Permien, très développé, présente une
topographie variée avec de grandes surfaces déprimées (plaines de la Garde, du Gapeau,
pourtour du témoin mésozoïque du Mont Paradis et du Mont des Oiseaux) et des
reliefs assez élevés (collines du Touar et de Pierrascas, au Nord de la plaine de la
Garde ; relief de la Colle Noire, entre Carqueiranne et le Pradet ; relief des Pousselons,
entre les vallées du Gapeau et du Real Martin).
Au Sud du Touar, s'élève le piton volcanique de la Garde.

TERRAINS MÉTAMORPHIQUES

SÉRIE DU CAP SI Cl Ê

xi. Schistes verts des Lèques. Schistes chloriteux renfermant quelques rares
intercalât ions de phyllades, de quartzophyllades et de quartzites clairs en petits bancs.
On y observe des si Ils de dolérite et des dykes basaltiques présentant des épontes
silicifiées et minéralisées (pyrite). L'invasion par le quartz filonien s'observe sur des
lignes de dislocation. Cette formation occupe une grande partie de la presqu'île de
Sicié (lambeau de Janas, pli des Lèques) ; elle n'affleure nulle part dans les massifs
hercyniens à l'Est et à l'Ouest de Toulon.
X2. Poudingues intraformationnels. Il s'agit d'une formation de 50 m de puissance
qui s'intercale dans les schistes verts des Lèques, à la base de la série. L'unique
affleurement se trouve dans le noyau anticlinal des Lèques.
C'est un complexe détritique renfermant des galets de quartzites blancs et rubanés,
de schistes et roches feldspathiques kaolinisées. Les schistes verts en constituent la
matrice. Les galets, fusiformes et plissés, sont souvent déformés par étirement.
X3. Phtanites. Les phtanites du Cap Sicié ont la texture d'un microquartzite à
fantômes de Radiolaires.
La formation, finement litée, donne des bancs de puissance variée (0,12 m à 2 m)
qui s'intercalent dans la partie supérieure des schistes verts des Lèques. Les dernières
intercalât ions sont recouvertes par des schistes sériciteux gris et noirs à patine verdâtre.
Très déformables (distribution en lits peu épais), les phtanites se plissotent et peuvent
se présenter sous la forme de noyaux éjectés dans des plis très aigus (Clinchamp).
Les phtanites constituent un excellent repère stratigraphique valable pour
l'ensemble des massifs hercyniens de la région de Toulon (Cap Sicié, Six Fours, la
Seyne, Lamalgue, le Pradet). Découverts par E. Haug à Jaumen (NE de Six Fours),
nous en avons signalé de nombreux affleurements dans le Cap Sicié, l'anticlinal de la
Seyne et le massif de Lamalgue.
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X4. Phyllades inférieures de Six Fours. Puissante série comprenant :


- à la base, des quartzites (ou grès-quartzites) roux et des quartzophyllades ;
- dans la partie moyenne, des schistes sériciteux clairs lardés de quartz ;
— au sommet, des quartzophyllades en petits bancs traversés par des filonnets de
quartz et de magnétite.
Dans l'anticlinal de la Seyne, une formation schisteuse verdâtre à albite et actinote
(Ta), assimilable à un tuf basaltique métamorphique, s'intercale entre les schistes à
phtanites et les quartzites de la série inférieure de Six Fours.
X5. Quartzites de Six Fours. Formation compacte blanche, en petits bancs à la
base, plus massifs au sommet, où la roche est fortement injectée de quartz. Le passage
des quartzophyllades aux quartzites est généralement insensible. La puissance de la
tranche quartziteuse est d'environ 40 mètres.
Les quartzites de Six Fours constituent un excellent repère stratigraphique dans
l'ensemble des massifs paléozoïques de la région de Toulon (affleurements aux
Embiez, au fort de Six Fours, dans l'anticlinal de la Seyne, au fort du Cap Brun, dans
le massif du Pradet).
X6. Phyllades supérieures de Six Fours. Ce sont des schistes sériciteux lardés de
quartz passant, au sommet, à des quartzophyllades gris satiné, en très petits bancs
associés à des séricitoschistes gris et noirs. Ils affleurent largement dans le massif des
Playes et dans les collines de Millonne, au NE de Six Fours. Entre la pointe de
Garde-Vieille et la pointe de l'Eperon, cette formation affleure au bord même de la
mer.
X7. Arkoses. Formation originellement détritique recouvrant en discordance les
quartzophyllades des Playes et de la Pointe de Sicié. La roche est de couleur rose ou
brune. Sur un fond siliceux recristallisé, se détachent des cristaux de quartz et de
feldspaths clastiques ainsi que des fragments macroscopiques de terrains plus anciens.
Tant aux Playes qu'à Sicié, on trouve associée aux arkoses, une formation à quartz
corrodés et feldspaths altérés identifiée comme une rhyolite métamorphisée.
La série métamorphique s'arrête à cette formation dans le massif des Playes, alors
que, dans la presqu'île de Sicié, elle se poursuit par les termes décrits ci-après.
X8. Phyllades noires. Série schisteuse comprenant, de la base au sommet, des
schistes gréseux gris, des phyllades noires à veine d'ampélites, des phyllades noires sans
ampélites.
Les schistes noirs, graphiteux à certains niveaux, se chargent de pyrite.
Ces terrains ont été groupés dans la « série de la Vieille Garde ». Ils n'affleurent que
dans la falaise, entre la Pointe de l'Eperon et le Cap Sicié.
X9. Phyllades et quartzophyllades de la « série de Fabrégas ». Cette série renferme
les termes les plus élevés des terrains antéhouillers de la région de Toulon. De la base
au sommet, on distingue :
— les quartzophyllades de la Grande Calanque : formations massives, indurées par
des injections de quartz ; débit en dalles ;
- les phyllades gris violacé de la Grande Calanque : roches massives et compactes
présentant un débit en dalles ou en éclis ; les injections de quartz sont moins
abondantes que dans la formation précédente ; on note la présence de quelques
intercalations de quartzites clairs en petits bancs ;
— les phyllades de Peyras : formation moins compacte et moins homogène que la
précédente, renfermant des bancs fortement injectés de quartz ; nombreuses intrusions
doléritiques.
Les arkoses de la Vieille Garde et celles des Playes étant identiques par leurs
caractères pétrographiques, leur degré de métamorphisme et la nature des matériaux
qu'elles remanient, sont de même âge ; ce fait a pour conséquence de placer la série de
la Vieille Garde en continuité stratigraphique avec celle de Six Fours. Les arkoses
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reposant sur des formations identiques, nous pouvons admettre que les terrains de la
Vieille Garde, à la base desquels nous trouvons ces arkoses, sont d'âge plus récent que
ceux des Lèques, de Six Fours et de la Seyne, couronnés aux Playes par la même
formation. C'est ce qui ressort dans le tableau suivant :

5. Amphibolites. Affleurements très circonscrits se rencontrant au voisinage des


accidents qui morcellent le massif du Fenouillet.
Groupe du Loti
X/j/. Schistes, quartzites gréseux. Alternances de quartzites gréseux et micacés, gris
ou roux, friables, se débitant en petits bancs et de schistes ou de micaschistes, riches en
muscovite, légèrement chloriteux, avec oxydes de fer abondants. Lentilles de
quartzites bleus formant saillie. Cette formation affleure dans le vallon de la Bayorre,
au centre d'une charnière anticlinale complexe.
Groupe desMaurettes
XJJ. Schistes à limonite ou chloritoïde. Les schistes à chloritoïde, généralement de
teinte gris de fer, homogènes sur de grandes étendues, se délitent facilement en dalles
centimétriques. Le chloritoïde se présente quelquefois en cristaux vert sombre de 1 à
2 cm, mais il est plus généralement submicroscopique. Un faciès secondaire est
constitué par des « schistes troués à limonite », gris foncé, présentant des surfaces de
clivage constellées de petites cupules ovoïdes (2 à 5 mm).

(1) Rédigé d'après les travaux de S. G u e i r a r d .


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X//c. Calcschistes, calcaires recristallisés. Les calcaires recristallisés, gris sombre, très
cristallins, à grain f i n et veinés de calcite, forment des lentilles dans les schistes. Ils
peuvent se charger localement en micas (muscovite, chlorite) et Ton passe progres-
sivement à des calcschistes. Dans ces derniers, la calcite constitue, soit des yeux
subcirculaires de 3 à 5 mm qui écartent les lits micacés, soit des veines ou des poches
dans des schistes sériciteux plus clairs que les schistes à chloritoïde auxquels ils sont
associés.
Groupe du Fenouillet
Xj. Ûuartzophyllades cendrées. Ce sont des schistes sériciteux, très quartzeux, de
couleur gris cendré, quelquefois roussâtres, souvent associés à des quartzites en
feuillets minces séparés par des lits sériciteux.
Des schistes ardoisiers, pinces dans cette formation, près de la Chapelle de Notre
Dame du Fenouillet, ont fourni une faune graptolitique typiquement méditerranéenne
(Retiolites perlatus, cf. Monograptus lobiferus, Glyptograptus serra tus, Orthograptus
sp.) qui a permis de préciser l'âge de cette série, la moins métamorphique des Maures :
limite Llandovérien supérieur—Tarannonien inférieur.
x/q. Quartzites. Bancs massifs, blancs ou gris, formés de plages de quartz
isométriques plus ou moins saupoudrés de poussières ferrugineuses et séparés par de
menues paillettes de séricite. Ils passent insensiblement à des quartzites lités puis aux
quartzites en feuillets.
x/P. Phtanites. De teinte gris-noir, à litage bien marqué et à délit parallélépipé-
dique. On n'en connaît qu'un affleurement, à l'Ouest de la Madrague dans la partie
occidentale de la presqu'île de Giens.

TERRAINS SÉDIMENTAIRES

PRIMAIRE

h. Carbonifère. Une série complète de Carbonifère n'est visible que dans le massif
des Playes, au lieu-dit « Tante Victoire ».
La formation débute par des poudingues à gros galets de quartz et d'éléments divers
empruntés aux phyllades. Sur ce conglomérat reposent des schistes quartzeux gris
foncé passant à des schistes noirs dans lesquels s'intercalent des bancs peu épais (10 à
20 cm), mais nombreux, de formation limoniteuse riche en fer (34 % de Fe). La série
se termine par des schistes noirs à minces passées charbonneuses.
La flore à Pecopteris, Calamités est stéphanienne. Le genre Walchia situe ce Houiller
dans le Stéphanien supérieur. Dans la flore locale figure Sigillaria brardi, forme
menardi.
Outre le gisement des Playes, il y a lieu de signaler la présence de Houiller dans les
environs d'Hyères (versant nord de la Colle Noire, par exemple) et sur la bordure NW
du massif du Mourillon, au SE de Toulon.
Sur le versant NW du massif des Playes, le Houiller est profondément affecté par la
tectonique. Etiré dans un dispositif en écailles, il n'affleure que sous son faciès de
schiste argileux noir.
Dans les secteurs où le contact Phyllades—Houiller n'est pas détruit parsun accident
tectonique, ce dernier est discordant sur les terrains sous-jacents. Aux Playes, les
conglomérats reposent sur les arkoses X7 et les schistes X6, tronqués par l'érosion.
r. Permiend). Il apparaît entre les massifs métamorphiques du Cap Sicié, au Sud, et
les chaînons plissés nord-toulonnais. Dans la région de Sanary et de la Seyne, il est

(1) Rédigé par J.P. Caron.


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fréquemment recouvert par les alluvions quaternaires. On y distingue approximati-


vement les subdivisions lithologiques suivantes :
A la base, un poudingue à gros éléments de Houiller et phyllades, bien développé
dans le massif des Playes (près de Six Fours) où il est discordant sur le Carbonifère.
Dans la partie moyenne apparaissent des grès grossiers et des arkoses de teinte claire
alternant avec des niveaux plus fins. Au Cap Garonne, on observe des grès en boules
associés à des niveaux à Septaria. Vers le sommet, s'intercalent des tufo-grès et des
tufs sédimentaires s'imbriquant étroitement (tranchée de la voie ferrée de Brégaillon,
près de la gare de la Seyne). On observe également, associés indifféremment aux faciès
détritiques et pyroclastiques, des cordons ou lentilles de galets de laves ignimbritiques,
dont la composition minéralogique montre une variation continue depuis les types
rhyolitiques potassiques (rares) jusqu'aux types latitiques et rhyodacitiques (plus
abondants). Il existait donc, au Permien, en Provence orientale, un volcanisme acide
comparable à celui de l'Estérel. Dans la région de Carqueiranne, entre la pointe de
Beau Rivage, à l'Est, et la pointe du Bau Rouge, à l'Ouest, il existe sept coulées de
laves successives. Ces laves, interstratifiées dans les grès et arkoses du Permien moyen,
sont fréquemment altérées. Leur structure est généralement doléritique, passant
parfois à une structure microlitique au sommet de la coulée. Composition minéralo-
gique : plagioclase An 65-70, augite titanifère violacée, olivine, minéraux opaques,
apatite. Il faut souligner l'analogie du mode de gisement des basaltes doléritiques de
Carqueiranne et les similitudes chimiques et pétrographiques de ces laves par rapport à
celles de l'Estérel.
La partie terminale montre, au Cap Garonne, une alternance de grès arkosiques
rouges et de pélites gréseuses ou micacées de teinte violette. Cette formation se
retrouve également à l'Ouest de la rade de Toulon, dans l'anse de Fabrégas, où on a
signalé des traces individuelles de Vertébrés de taille moyenne ou petite, tétradactyles
ou pentadactyles, ainsi que divers types de pistes d'Arthropodes et des plaquettes
rouges à gouttes de pluie.

TRIASW

Î3-1. Trias inférieur. On a adopté comme limite inférieure de l'étage un banc


conglomératique compact où des niveaux de galets de quartz filonien, fissurés, plus
rarement de quartzite et de phtanites, à ciment gréseux, alternent avec des lits de grès
grossiers et moyens, granoclassés, à stratifications obliques et entrecroisées. Epais de 6
à 10 m à Port Issol, ce niveau (poudingue à dragées) ne montre pas de discordance
nette avec le Permien. Dans la région de la Colle Noire, il est minéralisé en cuivre et en
plomb. Il diminue d'épaisseur aux environs de la Valette (Baudouvin) où il ne mesure
plus que quelques décimètres.
Au-dessus apparaît une série de grès grossiers à teinte claire, à mouchetures
ferrugineuses et à stratifications obliques et entrecroisées, avec de minces niveaux de
microbrèches concret ion nées. Son épaisseur varie de 2 à 3 m au Pradet, à 12 à 15 m à
Port Issol, où on a signalé des pistes de Vertébrés, certaines lacertoïdes et
salamandriformes, d'autres du type Cheirotherium.
Au-dessus vient une série détritique lie-de-vin, de 40 à 60 m de puissance, de faciès
peu différent de celui du Permien terminal. La muscovite y est toutefois plus
abondante. On y observe des bancs de grès argileux micacés à fentes de dessication et
des Psammites à ripple-marks. Localement, s'intercalent dans cette formation, surtout
vers le sommet, des bancs de grès ocre à ciment carbonaté, montrant des stratifications
obliques.
Le Trias inférieur se termine par une alternance de niveaux feuilletés argileux et de
plaquettes à pseudomorphoses cubiques. Un banc de grès dolomitique jaune,

(1) Rédigé par J . P . C a r o n .


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fréquemment bréchifié, en marque la limite supérieure, au-dessus de laquelle les


marnes et gypses du Muschelkalk inférieur se montrent toujours très tectonisés.
t4. Muschelkalk inférieur. A la base, dolomies et cargneules très bréchifiées et
marnes localement gypsifères correspondant au premier niveau de décollement $ 1 ,
dont il est difficile d'évaluer l'épaisseur.
Au-dessus, viennent des calcaires gris fumée, dont l'aspect fréquemment vermiculé
est dû à l'abondance de bioturbation [Rhizocora/lium sp.) avec niveaux de
microbrèches intraformationnelles et quelques rares passées de petits Gastéropodes.
L'épaisseur atteint, au Cap Brun, 40 à 50 mètres.
ts. Muschelkalk moyen. A la base, on observe des calcaires dolomitiques et des
dolomies cargneulisées qui peuvent localement acquérir un aspect chaotique ou
bréchique.
Au-dessus, des marnes jaune clair ou blanches, à intercalât ions de gypse,
représentant un niveau de décollement ( 0 2 ) .
La partie supérieure correspond à une assise de calcaire dolomitique ou de dolomie
compacte azoïque, 2 à 3 m, qui peut se bréchifier et se cargneuliser.
Le Muschelkalk moyen n'affleure jamais en totalité. Son épaisseur visible atteint
19 m à l'Escaillon (Ouest de Toulon).
Sur la feuille La Ciotat, mais à proximité de la limite de la feuille Toulon, on
observe des niveaux de roches volcano-sédimentaires analogues à celles qui se
développent sur les feuilles Cuers, Brignoles et Collobrières. Il est probable que ces
formations existent également sur la feuille Toulon, mais les conditions d'affleurement
n'ont pas permis, jusqu'ici, leur observation.
t6. Muschelkalk supérieur. A la partie inférieure, on a 22 à 25 m de calcaire
fossilifère compact ou noduleux, avec deux ou trois passées marneuses plus friables. La
faune est abondante à certains niveaux. Encrinus Iiliiformis se cantonne principa-
lement dans les calcaires à entroques, tandis que Coenothyris vulgaris contribue à
l'édification des complexes coquilliers, associé à d'autres espèces, parmi lesquelles :
Gervillia substriata, Hoernesia socia/is, Mytilus eduliformis, Myophoria kefersteini, M.
vulgaris, Pterocardia crenata. Enfin, Pleuronectites laevigatus, P/agiostoma striatum,
Nautilites bidorsatus se localisent surtout dans les niveaux marneux.
Au-dessus viennent des calcaires gris fumée où s'intercalent irrégulièrement de fines
passées de calcarénite. A la partie supérieure : alternance rythmique de calcaire
argileux gris clair ou jaune clair et dé* calcaire gris fumée (calcaires bicolores). On y
trouve localement de minces niveaux de calcaire coquillier ayant livré : Myophoria
goldfussi, Enantiostreon subspondyloides, Dentalium sp. ainsi que de petits Gastéro-
podes. A certains niveaux apparaissent des nodules de calcaire gris fumée et des
intercalations peu épaisses de microconglomérats intraformationnels. Un banc de
calcaire à Solénoporacées marque la base de cette formation dont l'épaisseur varie de
5,30 m (Bandol) à 17,80 m (Hyères).
Le Muschelkalk supérieur se termine par des calcaires dolomitiques et des dolomies
jaune clair à gris clair, azoïques, assez bien stratifiées. Leur épaisseur varie de 15 m au
minimum sur le versant sud du Faron, à 6 m environ dans la région de Cuers ; la partie
supérieure du dernier banc est envahie par des concrétions siliceuses stratiformes, de la
Valette (Baudouvin) jusqu'à la Seyne (Lagoubran) ; elles constituent un remarquable
niveau repère à la limite Muschelkalk—Keuper.
La microfaune caractérise deux niveaux situés à la base de la formation : calcaire à
nodules de Nubecularia et calcaire oolithique et pisolithique, immédiatement
au-dessus.
La microflore est également représentée : elle abonde dans le calcaire à Dasycla-
dacées dont l'extension couvre en totalité la région étudiée.
t9-7. Keuper. Importantes variations d'épaisseur d'origine peut-être stratigraphique,
mais surtout tectonique.
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Argiles et marnes bariolées, à petits quartz bipyramidés, à stratification confuse ;


des amas irréguliers de cargneules s'y intercalent, tandis qu'au contact des accidents
importants se localisent des lentilles de gypse blanc, gris ou rouge, fortement
plissotées, ayant fait l'objet d'exploitations anciennes ; ces niveaux de gypse sont
difficiles à distinguer de ceux que l'on trouve dans le Muschelkalk moyen. Aux
environs d'Ollioules (Darboussan), on a exploité une couche de charbon du Keuper
moyen.
Le Keuper et le Rhétien inférieur constituent le niveau supérieur de décollement
(0 3) entre la couverture secondaire et le tégument gréseux du Permien et du Trias
inférieur.
h. Rhétien. La partie inférieure de l'étage (10 à 15 m), qui affleure rarement, est
formée par une alternance de bancs de calcaire coquillier (lumachelle à petits débris de
dents et d'os de Poissons, associée à des passées d'oolithes ferrugineuses et grains de
quartz). On y a récolté : Avicula contorta, Mytilus m/nutus, Cardita minuta, Ostrea
hisingeri, Pseudomelania acutispira, associés à des articles de Crinoïdes.
Au Nord de l'anse de Port Issol, empreintes isolées de Dinosauriens bipèdes à deux
ou trois doigts visibles, dont l'une très voisine du genre Eubrontes du Connecticut.
Au sommet, on a 10 à 15 m de calcaire compact dur, à cassure esquilieuse, gris clair
à beige clair, à passées finement oolithiques et contenant localement des niveaux à
ripple-marks. Au-dessous vient une alternance (15 à 20 m) de calcaire argileux jaune
miel, en bancs massifs, à fines passées gréseuses et niveaux de microconglomérats
intraformationnels où, par endroits, s'intercalent des calcaires en plaquettes, et de
calcaire marneux et marnes vertes feuilletées, gris foncé en profondeur.

JURASSIQUE

b. Hettangien. Calcaires dolomitiques et dolomies blanchâtres ou rosées à cassure


parallélépipédique présentant des intercalations de marnes vertes. Cette formation
azoïque (à l'exception de quelques fantômes de fossiles indéterminables) occupe
généralement la base du Jurassique inférieur jusqu'au sommet du Sinémurien (80 m).
jia-l6-4. Bajocien inférieur calcaire. Lias supérieur et moyen. Sont groupés ici des
calcaires plus ou moins siliceux, argileux à quelques niveaux (puissance : 40 à 50 m).
La teinte est généralement rousse.
On y distingue les étages suivants :
Sinémurien. Représenté par ses niveaux supérieurs dans un seul gisement sur les pentes
SW du Mont Caumes. La faune est lotharingienne : Echioceras cf. nodoti et Gryphaea
arcuata var. obliquata.
Pliensbachien. A la base, calcaires marneux à Terebratula moorei, puis calcaire gris,
roux ou bleus, avec rares silex (niveau à Gryphaea cymbium). A la partie supérieure,
alternance de bancs calcaires et calcaréo-marneux à Belemnites clavoides, Rhyncho-
nella curviceps, Pecten aequivalvis, Pentacrinus basaltiformis. Couronnant la série,
calcaire roux à silex avec Rhynchonella meridiona/is, Zeilleria cornuta, Terebratula
punctata.
Toorcien. Calcaire roux à gros silex branchus. La faune est abondante : Terebratula
jauberti, T. edwardsi, Rhynchonella cynocepha/a, Amussium pumi/um, Goniomya
knorri, empreintes de Hildoceras, Grammoceras.
Aalénien. A la base, calcaires roux bleutés ; les silex sont moins nombreux que dans le
Toarcien ; la faune est abondante : Grammoceras f/uitans, Modio/a p/icata, Terebratula
ovoides, T.perovalis, Peronidella cf. jurassica (Zones à Leiocerasopa/inum et Ludwigia
murchisonae).
L'étage se termine par des calcaires marneux jaune-roux et bleutés à Plagiostoma
hersilia et empreintes de Cancellophycus (Zone à Graphoceras concavum).
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Bajocien inférieur. Représenté par des calcaires durs ferrugineux, à cassure grise ou
gris-bleu et à patine rousse, présentant à la surface des bancs supérieurs des traces de
corrosion avec dépôt encroûtant d'oxyde de fer.
Au col du Corps de Garde, on trouve réunis dans une même gangue ferrugineuse :
Ctenostreon pectiniforme et des Ammonites des genres Sonninia et Witchellia ainsi que
Cadomites linguiférus. Les deux zones à Witchellia et Cadomites se trouvent réunies
dans une couche sédimentaire très peu épaisse (quelques décimètres).
A l'Est (Dardennes, La Valette, Valaury), des calcaires argileux jaunes s'intercalent
dans la formation. Au sommet existe un bon repère stratigraphique : le niveau à
Montlivaultia cyclotitoides.
Le Lias moyen et supérieur, le Bajocien inférieur du nord-toulonnais présentent
quelques lacunes résultant d'un défaut de sédimentation (hard-grounds). A l'Ouest,
entre la Reppe et le Grand Va liât, il y a localement disparition du Bajocien inférieur et
des calcaires marneux à Plagiostoma hersilia.
J2a-ib. Bajocien supérieur et Bathonien inférieur. Puissante série marno-calcaire à
intercalât ions de calcaires marneux. Gris bleuâtre à la cassure, ces terrains ont une
patine uniforme jaune verdâtre. Ils forment dans la topographie de vastes talus.
La formation est peu fossilifère. On y trouve des Ammonoïdés attribués aux genres
Parkinsonia et Strenoceras. La présence de Parkinsonia garantiformis et de Morpho-
ceras polymorphum permet d'identifier le Bajocien supérieur et le Bathonien inférieur.
La limite est cependant très imprécise. En l'absence de fossiles caractéristiques
d'étages, on admet que l'horizon marno-calcaire à Entolium va/auryense, constant dans
la partie médiane de la série, pourrait s'identifier avec la limite Bajocien—Bathonien.
J2b. Bathonien supérieur calcaire. Formation néritique de 40 à 50 m de puissance
moyenne. La base est constituée, soit par des marnes sableuses jaunâtres (Sud de Gros
Cerveau), soit par des marnes (les Pomets) ou des calcaires marneux à intercalations
calcaires (vallée du Gapeau). La faune est abondante : Eudesia niedzwiedski,
Rhynchonella concinna, Aequipecten bouchardi, Cidaris bathonica.
La série marneuse est couronnée par des calcaires qui donnent dans la topographie
une corniche caractéristique. Ce sont des calcaires zoogènes jaunes et roux, à
Polypiers, débris de Brachiopodes et d'Echinodermes et à grandes oolithes. Dans les
bancs supérieurs, le calcaire oolithique domine (petites oolithes). La roche est
progressivement envahie par le carbonate de magnésie. La dolomitisation se manifeste
d'abord dans des intercalations à structure cristalline très fine de couleur rose, grise ou
jaune ; puis elle tend à envahir la totalité de la formation.
De Bandol à Dardennes, le Bathonien supérieur conserve les mêmes caractéristiques,
mais la puissance de la barre calcaire passe de 60 à 40 mètres. A l'Est, un faciès
marneux jaune-roux remplace sporadiquement le calcaire compact. La faune de
Brachiopodes est abondante : Terebratula subcanaliculata, T. circumdata, T. fylgia,
T. intermedia, T. globata, Zeilleria bathonica var. bathieusis, Aulacothyris meriani,
Rhynchonella moriersi.
JD. Jurassique supérieur dolomitique. Au-dessus des calcaires dolomitiques
finement cristallisés du Bathonien supérieur apparaissent brusquement mais sans
discontinuité stratigraphique les dolomies grises en bancs massifs et homogènes du
Jurassique supérieur. A la partie supérieure, les formations paraissent envahir la base
du Portlandien (présence entre Tourris et la Mort-de-Gauthier d'intercalations
lenticulaires de calcaires à pâte fine et à cassure conchoïdale de faciès Portlandien
local) (250 à 300 m).
J9. Portlandien supérieur calcaire. Calcaires à grain f i n , gris clair ou gris-beige et à
patine blanche, distribués en bancs de puissance irrégulière, plus épais au sommet qu'à
la base de la formation.
Cette formation serait portlandienne à la base et vraisemblablement berriasienne au
sommet.
- 1 0 -

Dans le site des Croupatières, en dehors de la feuille Toulon, mais à faible distance
des reliefs nord-toulonnais, des observations récentes viennent confirmer les interpré-
tations de J. Pfender relatives à cette double appartenance. Deux petits horizons de
marnes vertes situés à la partie supérieure de ce calcaire ont livré quelques Cypridea
sp., Feurtillia frequens, Macrodentina (D.) mediostricta, Schuleridea gr. praethore-
nensis, caractéristiques du Berriasien (50 m).

CRÉTACÉ INFÉRIEUR

ri3-2. Hauterivien—Valanginien. Sur les calcaires blancs « portlandiens » désignés


encore sous le nom de « calcaires blancs supérieurs » (les « calcaires blancs inférieurs »
étant ceux du Valanginien supérieur), on observe une série marneuse et calcaire de
couleur verdâtre, épaisse de 10 à 15 m seulement.
Sur toute l'étendue de la feuille Toulon, on distingue dans cette série deux niveaux
calcaires et calcaréo-marneux séparés par un banc de calcaire blanc.
Dans le chaînon du Gros Cerveau, la succession des terrains est, de bas en haut, la
suivante : 1 ) Marne calcaire noduleuse verdâtre à Cardium et Lucina (2,50 m) ; 2)
Calcaire à grain fin en plaquettes (1 m) ; 3) Calcaire marneux grumeleux verdâtre
(0,50 m) ; 4) Calcaire blanc avec minces intercalât ions de calcaire marneux grumeleux
(0,40 m) ; 5) Calcaire blanc (0,70 m) ; 6) Calcaire marneux grumeleux à Brachiopodes
(Terebratula sanctae crucis) avec bancs corrodés et calcaires à Huîtres (0,80 m) ; 7)
Calcaire à grain f i n , bicolore (1,50 m) ; 8) Calcaire marneux grumeleux (1,20 m) ; 9)
Calcaire roux (0,30 m) ; 10) Calcaire zoogène roux à gris-bleu (1,50 m).
La macrofaune et les faciès lithologiques conduisent à placer les horizons inférieurs
de 1 à 4 dans le Valanginien inférieur, le banc calcaire 5 dans le Valanginien supérieur,
les horizons supérieurs 6 à 10 dans l'Hauterivien inférieur.
E. Haug datait l'ensemble de l'Hauterivien ; G. Denizot, du Valanginien. Des études
récentes sur la microfaune et la microflore conduisent à admettre un âge Berriasien
supérieur et Valanginien inférieur pour l'ensemble de la série. La partie inférieure se
caractérise par la prédominance des faciès du type saumâtre (faciès purbeckien) ;
au-dessus, au contraire, prédominance des termes marins. La microfaune et la
microflore récoltées renferment : Trocholina alpina, T. elongata, Feurtillia frequens et
au sommet Pseudotextularie/la salevensis, ainsi que des Algues : Actinoporella cf.
podo/ica, Dasycladacea gr. laskarevi.
rt4U. Barrémien à faciès urgonien.(l) Calcaire compact gris et jaunâtre à patine
blanche, renfermant une faune de Rudistes irrégulièrement répartie. A côté des
Requienia et Toucasia, on trouve des Echinodermes, Polypiers, Algues. L'étude de la
microfaune et de la microflore a apporté quelques précisions sur l'âge de cette
formation. La base renferme : Valdenchella miliani, Pfenderina neocomiensis, Pseudo-
cyclammina fituus, Trocholina elongata, T. alpina qui datent le Valanginien. L'Haute-
rivien n'est pas caractérisé micropaléontologiquement en l'état actuel des connais-
sances. Le Barrémien : Salpingoporella muehibergii (Algue), Paleodictyoconus
cuvillieri, Paracoskino/ina sunnilandensis, etc. (Orbito/inidae). Au sommet apparaît
Palorbitolina lenticularis en association avec Exogyra aquila qui indiquerait un âge
bédoulien (Gros Cerveau, Mont Combe, Coudon). Au Faron, la série bédoulien ne est
beaucoup plus développée.
L'Urgonien de la région toulonnaise est un faciès qui engloberait le Valanginien
supérieur, l'Hauterivien, le Barrémien et la base du Bédoulien.
Sa puissance, qui est de 300 à 350 m à l'Est (Faron) et au Nord (Grand Cap),
diminue progressivement vers l'Ouest où elle n'atteint plus que 100 m à l'Ouvrage de la
Pointe (Gros Cerveau). La grande puissance au Nord d'Ollioules est due à la
superposition de deux compartiments de la même formation.
ns. Aptien calcaire. Cette formation calcaire se différencie de la masse urgonienne

(1) Rédigé par J.P. Massé.


-11 -

sous-jacente par la présence de lits de silex et la raréfaction des Rudistes. Elle est datée
du Bédoulien inférieur.
ri6a. Aptien marneux. On désigne sous ce nom une formation de constitution
variable présentant de fréquentes et rapides variations de faciès, et dans laquelle il est
parfois difficile de faire la distinction entre le Bédoulien et le Gargasien (80 à 120 m).
Dans la cluse du Grand Va liât, au Nord de Bandol, les calcaires bédouliens de type
urgonien sont très épais : ils ne représentent pas cependant l'ensemble du Bédoulien
ainsi que l'atteste la présence de Parahoplites deshayesi dans les calcaires marneux
gris-noir qui succèdent au Bédoulien calcaire. A la bergerie de la Clavelle, la succession
des terrains est la suivante :
1) calcaires gris-noir et jaune verdâtre à silex ;
2) calcaires marneux gris-noir et marnes noires à Parahoplites deshayesi à la base ;
3) calcaires gréseux gris-noir en plaquettes (une partie des formations 2 et les
calcaires gréseux 3 appartiennent certainement au Gargasien).
Un km au Nord, les marnes de l'horizon 2 ont disparu, remplacées par des grès
glauconieux et des calcaires gréseux noirs.
A l'Est du Broussan, dans les reliefs du Mont Caumes, au sein du Bédoulien
marneux que couronne un banc de calcaire blanc à silex, s'intercalent des calcaires
marneux à abondantes Orbitolines.
Le Gargasien, marneux à la base, se termine par des calcaires et calcaires gréseux.
A Evenos, c'est-à-dire dans une position intermédiaire, le Gargasien comprend des
calcaires noirs compacts, siliceux, à chai Iles avec Chelinoceras sp. et Parahoplites.
ri6b. Clansayésien—Albien^). Sur la bordure méridionale du bassin du Beausset,
des calcaires gréso-glauconieux ont fourni, près de la Simaille, des Rudistes à canaux
(Caprina aff. choffati) et Orbitolina aff. conica (Albien supérieur :10 m).
Ces niveaux passent progressivement à des grès glauconieux à silex avec
intercalations de marnes noires à Hedbergella washitensis et H. infracretacea. Les
Algues {Archaeo/ithothamnium amphiroaeforme et Agardhiellopsis cretacea) sont
présentes par endroits. A la Simaille, ces niveaux renferment des brèches sédimentaires
à blocs d'Urgonien et de Bédoulien remaniés. L'ensemble, très épais (200 m), peut être
attribué à l'Albien inférieur.
Au droit du barrage du Revest, un sondage a ramené des marnes noires à
Ammonites clansayésiennes ; ce sous-étage peut être mis en évidence à la partie
inférieure de la carrière de la Matelotte {Acanthop/ites bigoureti, Epicheloniceras
clansayense, etc.). Son épaisseur est d'une dizaine de mètres.
B. Bauxite. La bauxite de la région toulonnaise (le Revest) gît dans des poches ; les
affleurements sont ainsi discontinus. Le mur est urgonien ; le Cénomanien saumâtre à
Préalvéolines en constitue le toit. Les poches se situent en bordure de l'auréole
cénomanienne septentrionale du bassin du Beausset, entre Turben et Tourris. Les
travaux récents de J. Philip conduisent à placer la période de formation des gisements
au Cénomanien inférieur.

CRÉTACÉ SUPÉRIEURE

C2a. Cénomanien inférieur. Complexe gréso-sableux pauvre en fossiles du Valdaren


et du Val de Cimay. Ce sont des grès friables ou des sables grossiers à gros galets de
quartz et rares Orbitolines, exploités en vastes carrières. Leur partie inférieure a fourni,
au col de la Toulousane, des Térébratelles (T. carantonensis) cénomaniennes. Leur
partie supérieure passe très progressivement au faciès « gardonien » (barre des
Aiguilles). Epaisseur : 50 à 200 mètres.
C2R, C2M. Cénomanien supérieur. A la partie supérieure, calcaires à Rudistes
(C2R) : [Caprina adversa, Apricardia carantonensis), Préalvéolines et Chondrodontes

(1) Rédigé par J. Philip.


-12-

(C.joannae). A la partie inférieure, faciès dit « gardonien » (C2M) : marnes et calcaires


à Huîtres (Lopha flabellata, Ostrea vardonensis), calcaires marneux riches en
Préalvéolines (P. cretacea), intercalations ligniteuses. L'ensemble ne dépasse pas 20 m.
C3R, C3G, C3M. Turonien. Très épais (200 m) dans la région du Revest, le Turonien
est lagunaire à l'Ouest du Mont Caumes, remplacé parfois (barre de la Jaume) par une
croûte ferrugineuse. On y distingue trois ensembles fondamentaux :
— A la partie supérieure ( C 3 R ) , calcaires à Rudistes (Angoumien des auteurs) :
Durania cornupastoris, Vaccinites petrocoriensis, Hippurites requieni, etc. ;
— A la partie moyenne (C3G), grès, sables grossiers, grès spathiques (Le Revest) et
conglomérats à galets de grès permiens et silex noirs (Roboeuf). Ces formations
terrigènes passent latéralement, au Nord, à des calcaires à Rudistes. C'est une
réplique du complexe récif al et deltaïque du massif du Subeyran.
— A la partie inférieure ( C 3 M ) , lentilles à Rudistes, marnes et calcaires marneux à
Echinides {Periaster verneui/li).
C4R, C4G. Coniacien. A la partie supérieure, calcaire à Rudistes (C4R) : Vaccinites
giganteus, Hippurites socia/is (30 m).
A la partie inférieure, formation gréseuse du Mont Caumes ( C 4 G ) . Grès glauconieux
alternant avec des grès ferrugineux à quartz rubéfiés, des grès micacés et des marnes
sableuses. A la base de la formation, conglomérats à gros galets de quartz. Epaisse de
près de 300 m au Mont Caumes, cette série diminue rapidement de puissance vers
l'Ouest.
C5-4M, C5-4G. Passage du Santonien au Coniacien (Emschérien). Puissante série de
grès et marnes sableuses alternants. Un essai de subdivision stratigraphique fait
apparaître de haut en bas deux unités essentielles :
— Marnes rubanées siliceuses, grès roux et marnes à Spongiaires des Eynauds-
Berenguière (C5-4M). A U X Andrieu, Rudistes du Santonien inférieur : Hippuritella
toucasi.
— Grès de la Piosine en gros bancs ou en plaquettes, stratifications obliques, ondulées,
irrégulières (C5-4G). Slumpings. Intercalations de bancs calcaires à débris de
Lamellibranches et entroques. Parfois, passées de grès arkosiques grossiers. On
recueille à la base Micraster aff. corbaricus du Coniacien. Epaisseur totale : 300 m
environ.
C5M, C5R. Santonien. La série complète montre :
1) Ensemble marneux, marno-sableux et gréseux (CSM) :
— Calcaires argileux noduleux à Ostrea galloprovincialis et Turritelles (Fontanieu),
3 mètres ;
— Calcaires argileux en miches : Exogyra plicifera, Modiola sp., Neithea sp., Apricardia
toucasi, Praeradiolites coquandi, Vaccinites beaussetensis (le Moutin), 4 mètres ;
— Marnes bleutées riches en Ostracodes ; Mollusques plus rares : Lima ovata, Exogyra
plicifera, Limopsis calvus, Turritella diffici/is (Fontanieu, le Moutin), 8 mètres ;
— Alternances de grès fins micacés, marnes sableuses et calcaires gréseux à Milioles.
S. Taxy a recueilli Placenticeras hyatti, Ammonite du Santonien supérieur (Sud de
la Cadière, Fontvive), 30 mètres.
2) La barre à Rudistes de la Cadière (CSR), intercalée dans les formations
précédentes : calcaires très fossilifères : Hippurites sublaevis, Hippuritella toucasi,
Vaccinites beaussetensis, Vaccinites dentatus, V. galloprovincialis, Radio/ites mammil-
laris, R. squamosus, Praeradiolites toucasi, Bournonia excavata, etc., 20 mètres.
Vers le Sud (le Grand Moulin, Decugis, Tassy), la barre de la Cadière passe à des
calcaires marneux et des marnes à Rudistes remaniés dont les valves sont remplies
fréquemment de géodes de calcite, de quartz ou de strontianite. A Tassy, ont été
recueillies des Ammonites du Santonien inférieur (Texanites texanus).
C6. Valdo-Fuvélien ( = Campanien fluvio-lacustre). Le faciès valdo-fuvélien est
- 1 3 -

caractérisé par des calcaires noirâtres et des marnes riches en débris de Mollusques
lagunaires ou d'eau douce : Gastéropodes {Campy/osty/us galloprovincialis, Melania
praelonga) et Lamellibranches {Unio, Corbicula). Des passées ligniteuses s'y trouvent
intercalées, qui ont fait jadis l'objet de tentatives d'exploitations (Fontanieu). Le
Valdo-Fuvélien n'est conservé qu'au NW de la feuille, sous le lambeau de recouvrement
du Vieux Beausset et de Fontanieu, et sur la butte du Castellet.
Le passage vers le bas aux formations marines s'effectue progressivement par
l'intermédiaire d'un horizon connu sous le nom de « zone » du Plan d'Aups et
caractérisé par l'abondance de Mollusques d'eaux saumâtres : Glauconia coquandi,
Cardium itieri auxquels s'adjoignent parfois Astarte cretacea, Ostrea sp. et Turritelles.
L'ensemble de cette série fluvio-lacustre et saumâtre n'excède pas une vingtaine de
mètres.

TERTIAIRE

g. Oligocène. A la base, calcaires blancs en plaauettes accompagnés de marnes


gris-vert, alternant avec des bancs de poudingues plus ou moins argileux et des passées
ligniteuses (Sannoisien, d'après J. Repelin, E. Haug).
Dans la partie moyenne, puissante formation de poudingues à éléments grossiers
indigènes alternant avec des argiles rouges, jaunes ou blanches ; présence 6'Acero-
therium (Stampien, d'après J. Repelin).
Associés à ces terrains, on trouve :
— les conglomérats et cailloutis siliceux. Il s'agit d'une formation consolidée ou
meuble formée essentiellement d'éléments de quartz répandus sur une surface
d'arasion intéressant à la fois l'Oligocène et le Jurassique, au Sud des chaînons du
Gros Cerveau et du Croupatier. Ce cailloutis a été entraîné par les eaux
d'infiltration dans la roche sous-jacente karstifiée (région de Bandol). Cette
formation n'a pas la même constitution que les limons et conglomérats à éléments
calcaires indigènes en gisement sous le basalte de la coulée du Destrier, au Nord du
Croupatier. Ces dépôts détritiques « sous-basaltiques » seraient d'âge miocène.
— les argiles et conglomérats à gros blocs de basalte du château de Bandol. Le basalte
gît en grosses boules présentant une desquamation concentrique très caractéris-
tique. La matrice argileuse, autour du basalte, est cuite. La mise en place de ce
basalte est contemporaine de la sédimentation. Cette dernière serait ainsi miocène
ou pliocène, selon que l'on date la coulée du Pontien (C. Cornet) ou du Pliocène
(C. Coulon). Les boules de basalte, détachées d'une coulée issue des volcans
d'Evenos, auraient été sollicitées par une dépression que combleraient des sédiments
provenant d'un remaniement du Stampien.

QUATERNAIRE*1*

Fx. Alluvions de la moyenne terrasse (Riss). Terrasses très rubéfiées. Eboulis altérés
entrecoupés de lits sableux et argileux formant de vastes épandages de piedmont au
Nord et au NW du massif de Sicié. Ces formations peuvent être localement recouvertes
par des limons et grès dunaires Wurmiens. Elles peuvent être ravinées et solifluées.
Nous les attribuons à un stade rissien ou au Wûrm ancien.
Lx-y. Limons rubéfiés (interglaciaires Riss-Wurm). Ils recouvrent ia formation Fx
et sont entaillés par le dernier cycle d'érosion correspondant à la régression
wùrmienne. Ils présentent des traces de paléosols rouges, concrétions, etc..
K. Loupes de glissement anciennes. Consécutives à des ruptures d'équilibre au
niveau du Keuper, ce sont des masses argileuses descendues le long de la pente,
au-dessus de Solliès-Ville et des Aiguiers. Elles ont entraîné dans leur mouvement des
formations rhétiennes également argileuses.

(1) Rédigé par J.J. Blanc.


-14-

E. Eboulis cryoclastiques (probablement Wurmiens). Sous cette notation, on


distinguera encore des éboulis en masse, avec très gros blocs, d'âge indéterminé mais
dont la formation a été datée, en d'autres lieux de la Provence, du Dryas et du Boréal.
PLy. Cailloutis et limons non distingués (Wûrm). En fait, ces formations très
irrégulières et hétérométriques, mêlées à des éboulis et zones solifluées, peuvent
remonter à une époque plus ancienne que le Wûrm, notamment près de Sainte-Anne-
d'Evenos où ces cailloutis, d'âge rissien, ont livré une industrie clactonienne. Ailleurs,
la formation PLy demeure difficile à différencier. Elle peut être intercalée par des
horizons limoneux d'origine éolienne, probablement Wurmiens pour leur partie
supérieure.
OEy. Grès éoliens (Wûrm). Ce sont des témoins dunaires fossiles à stratification
entrecroisée, traces de racines et Helix. Entrecoupés de passées rose-saumon, ils
passent, ainsi que les formations Fx qu'ils recouvrent localement, sous le niveau actuel
de la mer. Contemporains d'une phase régressive, ces « grès » sont parfois de véritables
Calcarénites à Algues et Foraminifères remaniés. Situés à des altitudes variables, ils
bordent le littoral (Sauviou, Saint-El me, La Garonne) ou « fossilisent », avec les
formations Fx sous-jacentes, d'anciennes plates-formes d'érosion marine à très faible
hauteur au-dessus du niveau de la mer. En aucun cas, les grès ou Calcarénites OEy ne
représentent un niveau marin quaternaire. A la Lèque et au Cap Sicié, jusqu'à une
altitude de 90 m, ces formations ont été découvertes colmatant les têtes de vallons et
versants exposés.
Py. Épandages de cailloutis de piedmont (Wûrm). Mêlés à de gros blocs et à des
cailloutis cryoclastiques, ils empâtent les versants méridionaux du Faron et du
Coudon. A l'Est de la feuille, ces éboulis cryoclastiques recouvrent la terrasse Fx et,
près de la Farlède et le Crau, sont entaillés par le dernier cycle wùrmien correspondant
à la basse terrasse du Gapeau.
Ly. Limons (Wûrm). Leur âge est parfois plus récent, s'étageant du Wûrm IV
(Dryas) au Post-Glaciaire.
Fy. Alluvions de la basse terrasse (Wûrm récent). Une dernière terrasse suit le
ravinement correspondant au cycle d'érosion maximum du Wûrm ancien (Wûrm I et
Wûrm II) où la régression était à son point le plus bas. Lors de la remontée
flandrienne, aux Wûrm III et IV, on note le colmatage de la partie inférieure des vallées
de la Reppe, et surtout du Gapeau. Cet épandage limoneux et caillouteux constitue la
« Crau du Gapeau » recouvrant les formations du Riss et du Wûrm ancien. Cet
épandage a donné lieu, au Wûrm supérieur, à des modalités singulières dans le
déplacement des cours du Gapeau, de l'Ouest vers l'Est, avant sa capture récente en
direction du bassin correspondant aux drainages du Real Martin et de la région
hyéroise.
Mz. Dunes récentes et cordons littoraux. Ils forment de petits colmatages et
constituent la partie sommitale de l'isthme de Saint-Mandrier, au-dessus des formations
Fx, et Lxy qui encadraient largement les « inselbergs » de Saint-Elme et Saint-
Mandrier, au Riss et au Riss-Wûrm.
Rs. Argiles de décalcification colmatant des dolines et des ouvalas, notamment dans
les zones karstif iées au Nord du Coudon, dans la dolomie du Jurassique supérieur.
Fz. Alluvions modernes, postérieures aux alluvions Fy.

TERRAINS VOLCANIQUES

a. Andésite. Il s'agit d'une masse rocheuse (neck ou élément de coulée) sur laquelle
l'agglomération de la Garde est en partie construite.
- 1 5 -

Les constituants principaux de la roche sont : les plagioclases acides (andésite,


oligoclase), la biotite, la hornblende brune s'altérant en magnétite, la chlorite, l'augite.
Le quartz et la calcite présents dans ce matériel éruptif seraient d'origine hydro-
thermale.
On observe une fissuration verticale ; dans la masse se détachent des boules à
écailles de desquamation. L'âge de la phase éruptive n'est pas connu.
/?,. Basalte de Sicîé. Il s'agit d'un basalte labradorique se présentant généralement en
filons. La roche est de même type que celle qui gît dans le Permien de la Colle-Noire.
Les intrusions sont souvent accompagnées par des minéralisations sulfurées (pyrite)
localisées près des épontes.
0!. Basalte de la Colle-Noire. Les laves basiques de la région de Carqueiranne sont
interstratifiées dans le Permien du Massif de la Colle-Noire : elles se sont épanchées en
plusieurs coulées successives, recouvertes au fur et à mesure de la sédimentation.
Ce sont des basaltes labradoriques à olivine et à structure doléritique. Cependant,
lorsque la coulée est épaisse, cette structure évolue vers un type microcristallin
porphyrique puis microlitique, en direction du toit de l'épanchement.
Les laves sont minéralisées (quartz, chlorites, sels de cuivre et de fer, calcite).
E02- Eboulis à éléments basaltiques. Formation provenant de la dégradation d'un
témoin de la coulée basaltique j3 2 . Les blocs sont parfois de grandes dimensions. La
matrice argileuse provient d'un remaniement de l'Oligocène sous-jacent ; les graviers
quartzeux qu'elle renferme sont fournis par les conglomérats et cailloutis siliceux
sous-basaltiques.
j3 2 . Basalte d'Evenos* " . Les coulées de lave superposées de la région d'Evenos et
celles qui constituent les gros blocs du conglomérat de Bandol sont identiques au point
de vue pétrographique et chimique.
Phénocristaux : olivine et, accessoirement, clinopyroxène, labrador.
Mésostase : clinopyroxène, olivine, labrador, anorthose, ilménite.
Les filons de sortie de ces laves sont, pour la plupart, situés dans le secteur du Pas
de la Masque, Les coulées se sont mises en place en empruntant d'anciennes vallées qui
se développaient du Nord vers le Sud ; on trouve en effet (Evenos) des formations
caillouteuses sous-basaltiques dont les éléments proviennent des assises sédimentaires
du bassin du Beausset. A Bandol, les coulées, en parvenant dans une dépression
lacustre, se sont fragmentées en boules et se sont brutalement solidifiées.
Ce volcanisme est sans doute une conséquence de l'affaissement de la Provence qui
a débuté au Pontien ; les coulées datent probablement du Pliocène.

EVOLUTION MORPHOTECTONIQUE<2>

Sur le territoire couvert par la feuille Toulon, il y a lieu de distinguer les unités
structurales intéressant les terrains :
— du Paléozoïque, d'une part ;
— du Mésozoïque, d'autre part.
Les unités paléozoïques se sont différenciées au cours des phases de la tectogenèse
hercynienne avec reprise des déformations lors des mouvements pyrénéo-provençaux.
Dans la presqu'île du Cap Sicié, l'anticlinal des Lèques—La Seyne, qui s'était
individualisé lors des dernières phases des plissements hercyniens (Houiller reposant
directement sur les arkoses), a donné, sous l'action des poussées pyrénéo-provençales,
une écaille massive qui a chevauché vers le SE le synclinal de la Vieille Garde et le

(1) Rédigé par C. Coulon.

(2) Rédigé avec la participation de J. Philip, pour l'Albien et le Crétacé supérieur.


- 1 6 -

Permien du Pas du Loup. Le bombement du Permien a déformé ultérieurement la


surface de chevauchement.
A l'Est (rade de Toulon et région du Pradet), l'unité anticlinale s'ennoie au sein des
terrains plus récents du Permien et du Trias, dans un dispositif faille et en écailles.
Plus à l'Est, dans la région d'Hyères et de la Garde, les terrains métamorphiques des
Maures s'ennoient vers l'Ouest sous le Permien de l'Eygoutier.
La couverture Permienne, divisée en compartiments, participe, avec les blocs de
phyllades qu'elle recouvre et quelques lambeaux de Trias qu'elle entraîne dans ses
déplacements, aux mouvements de fond du substratum hercynien.
La région de Toulon — zone d'ennoyage des deux plis de fond des Maures et de
Sicié — constitue un noeud tectonique remarquable.
Les unités structurales de la couverture sédimentaire mésozoïque ont été mises en
place au cours d'une évolution paléogéographique dont la sédimentation conserve avec
précision les indices des principales phases.
Après l'épisode sédimentaire détritique du Trias inférieur, la mer s'installe sur une
plate-forme bordant, au Nord, les massifs hercyniens. La transgression marine, d'abord
hésitante (émersion ou tendance à l'émersion marquées par des dépôts salins en milieu
argileux, au Keuper, dépôts dolomitiques, au début et à la fin du Rhétien, puis à
l'Hettangien) devient plus franche au Lias, bien que la sédimentation soit marquée de
lacunes accompagnées de hard-grounds (mer peu profonde parcourue par de forts
courants).
Au Jurassique moyen, la mer, qui devient plus profonde, piège les sédiments
argileux du Bajocien supérieur et du Bathonien inférieur. Dès le Bathonien supérieur
cependant, les conditions de sédimentation changent. Dans un mer moins profonde et
plus chaude dont le fond est soumis à des oscillations fréquentes et d'amplitude
variable sans qu'il soit observé cependant des discontinuités dans la répartition latérale
des sédiments, se déposent les calcaires zoogènes et les calcaires dolomitiques du
Bathonien supérieur, les dolomies et calcaires blancs du Jurassique supérieur.
A la base du Crétacé (Berriasien, Valanginien), la tendance à l'émersion, marquée
par le développement des faciès à Characées et Ostracodes est très nette. Mais ce stade
est de courte durée puisque dès l'Hauterivien, on voit s'installer sur la plate-forme le
régime de la sédimentation récifale et subrécifale urgonienne.
Jusqu'à cette période, les déformations du fond marin se sont traduites par des
soulèvements ou des affaissements de très grands rayons de courbure.
A l'Aptien, ainsi qu'à l'Albien, la mer paraît avoir la même extension qu'à
l'Urgonien. Mais la topographie des fonds marins évolue rapidement ainsi qu'en
témoignent les variations de faciès au Bédoulien et au Gargasien (faciès marneux se
chargeant de sable quartzeux latéralement et verticalement).
A l'Albien, se creuse sur la bordure sud du bassin du Beausset, un sillon subsident
allongé dans le sens est-ouest et dans lequel s'effectue une sédimentation marine
d'assez grande profondeur. A la fin de cette période, la ride du Gros Cerveau est
ébauchée. Son exhaussement se traduit par la présence de brèches et de klippes
sédimentaires dans la région de Sainte-Anne-d'Evenos. L'absence complète de l'Albien
au Nord du Revest peut s'expliquer par une lacune de dépôt consécutive au
soulèvement de « l'Isthme » durancien ou par une érosion antérieure auvCénomanien
supérieur /.s.
Dès l'Albien supérieur, mais surtout au Cénomanien inférieur, de puissants dépôts
détritiques littoraux issus du démantèlement du massif cristallin méridional (massif
pyrénéo-corso-sarde auct.) contribuent au comblement du sillon précité. C'est à cette
époque, correspondant au maximum de régression de la mer, que semblent se
constituer les gisements de bauxite du Revest dans les anf ractuosités du karst urgonien
alors émergé.
La mer ne revient qu'au Cénomanien supérieur /.s. et recouvre les reliefs très aplanis
de « l'Isthme durancien », scellant les gisements de bauxite. Il s'agit d'une mer chaude
et peu profonde dans laquelle prospèrent les formations récifales à Rudistes.
- 1 7 -

Cependant, la ride du Gros Cerveau est incomplètement transgressée et une lacune du


Cénomanien supérieur se manifeste à l'Ouest de Sainte-Anne-d'Evenos.
Au Turonien inférieur, un approfondissement se produit dans la région du Revest ;
les formations récif a les disparaissent. Au Turonien supérieur, un important mouve-
ment de subsidence se crée dans le secteur du Mont Caumes où se constitue un
complexe récifal et deltaïque très développé. A l'Ouest d'un méridien passant par le
Broussan, le Turonien manque, ce qui traduit un exhaussement du secteur du Gros
Cerveau que seules les formations récif a les du Coniacien inférieur transgresseront.
A l'Emschérien, le Bassin du Beausset est progressivement comblé par une puissante
série marine détritique marno-gréseuse. La mer se retire définitivement au Santonien
supérieur. Un régime laguno-saumâtre s'instaure alors pendant le Campanien.
L'évolution morphotectonique se poursuit à la fin du Crétacé, puis à l'Eocène. A la
fin de l'Oligocène, elle est déjà arrivée à son terme ainsi que le montre l'abrasion des
reliefs nés de cette évolution. Pendant cette période couvrant une grande partie du
Nummulitique, les structures sont mises en place définitivement. Les ébauches plissées
du Gros Cerveau et des chaînons nord-toulonnais coincées entre les blocs de terrains
paléozoïques qui se soulèvent et le bassin du Beausset très lourdement chargé par
l'accumulation des sédiments crétacés, ont des reliefs sans cesse rajeunis que l'érosion
attaque énergiquement.
Dans les secteurs occidentaux (Nord de Bandol et de Sanary), où seule la charnière
du pli primitif a été profondément érodée, une cassure longitudinale se dévelppe dans
le plan axial de l'anticlinal. Le flanc sud glissant sur les formations plastiques du Trias,
chevauche alors le flanc nord.
Dans les secteurs orientaux (Nord de Toulon), profondément érodés sur de grandes
surfaces, des compartiments plissés s'élèvent entre des failles et donnent des lanières
synclinales et anticlinales qui se chevauchent vers le Nord.
L'orogenèse nummulitique se poursuit, et l'on voit s'élever davantage les compar-
timents anticlinaux de la zone plissée orientale tandis que dans le secteur occidental, le
flanc nord de l'ébauche anticlinale se plisse secondairement.
L'exhaussement des terrains dans le pli du Gros Cerveau provoque, au sein de la
masse en recouvrement, une déchirure qui se développe de l'Est vers l'Ouest, au fur et
à mesure que le chaînon s'édifie. Et c'est à ce moment que le Trias, détaché de sa
racine, glisse vers le Nord pour donner le « lambeau du Beausset ».
Cette évolution fait ressortir l'importance des décollements au niveau du
Muschelkalk inférieur (01) et du Keuper (03).
Dès la fin de l'Oligocène apparaît un modelé d'érosion favorisant au Miocène un
drainage des eaux superficielles vers le Nord. Sur la surface d'abrasion se déposent alors
les cailloutis quartzeux de la région Bandol—Ollioules et les limons à éléments
élastiques calcaires d'Eve nos et du Destrier.
A la fin du Miocène, la plate-forme d'érosion bascule vers le Sud. Les laves émises
par l'appareil volcanique d'Evenos et du Pas de la Masque s'écoulent alors vers le Sud
où elles recouvrent, au fur et à mesure qu'elles progressent, des terrains de plus en plus
anciens : Jurassique supérieur, au Nord d'Ollioules ; Permien et Houiller, dans le massif
des Playes : phyllades, à la Pointe Nègre. Des fragments de coulées à l'état pâteux
atteignent à Bandol une dépression que comblent des sédiments provenant d'un
remaniement de l'Oligocène.
L'érosion qui se poursuit, favorisée par les oscillations de la mer, donne au modelé
de cette région sa forme définitive.
L'évolution morphotectonique de la région de Toulon a abouti à l'individualisation
des unités structurales suivantes: D i e Paléozoïque métamorphique; 2) la zone
Permienne ; 3) les terrains triasiques de Toulon et du bassin de Bandol ; 4) les unités
synclinales de Bandol et du Faron ; 5) la zone urgonienne méridionale ; 6) la zone des
dépressions du Broussan, de Dardënnes et de la Valette ; 7) la zone des séries
renversées et en écailles du Revest, Mont Combe, le Courdon ; 8) la zone tabulaire de
- 1 8 -

Tourris ; 9) le bassin du Beausset ; 10) les terrains en recouvrement de Fontanieu et du


Vieux Beausset.
Ces unités peuvent être groupées en quatre grands systèmes tectoniques :
A) Les massifs paléozoïques groupant les unités 1 et 2.
B) La bande triasique méridionale et les unités synclinales de Bandol et du Faron
rattachant le Faron (4) à l'unité 3.
C) Le bassin du Beausset et sa bordure méridionale plissée groupant les unités 5 , 6 ,
7, 8 et 9.
D) Les recouvrements triasiques de Fontanieu et du Vieux Beausset (10).
Cette interprétation est celle donnée par l'auteur de cette partie de la notice ; elle
résulte de recherches effectuées dans le cadre de la révision de la feuille Toulon au
1/50 000 (Cl. Gouvernet : Structure de la région toulonnaise, Mém. Carte géol. Fr.,
1963).
Avant la parution de ce document, des chercheurs aux noms prestigieux avaient
donné de la structure de cette région une interprétation bien différente de celle
exposée ci-dessus, principalement en ce qui concerne le Paléozoïque métamorphique
de Sicié et des environs de Toulon dont la position aurait été celle d'une nappe
recouvrant le Permien et, en quelques points, le Trias. Les terrains en recouvrement
auraient été issus du Sud, leur racine se situant dans la mer (M. Bertrand, Ph. Zurcher,
E. Haug, L. Lutaud).
Un fait cependant est acquis depuis qu'il a été mis en évidence : c'est le
recouvrement du Crétacé supérieur du bassin du Beausset par les terrains triasiques et
liasiques (lambeau du Beausset et recouvrement de Fontanieu, décrits en 1887 par
M. Bertrand).
L'évolution morphotectonique de la région toulonnaise a pu être précisée grâce aux
études effectuées par J.Philip, sur le Crétacé supérieur, JP.H.Caron, sur le Trias,
C. Coulon, sur le volcanisme tertiaire de la région toulonnaise, J.P. Masse, sur le
Crétacé et en particulier l'Urgonien, enfin C. Cornet, sur l'évolution tectonique et
morphologique de la Provence depuis l'Oligocène.
Il y a lieu de noter ici la collaboration de trois étudiants de 3ème Cycle
(MM. J.M. Auzende, E. Martin et Ch. Sancho) pour les levers du Mont Paradis au NW
de Carqueiranne.
D'autre part J.P.H. Caron signale au Sud d'Otlioules dans les reliefs du Château
Marguerite-Montauban et de la Caste liane la présence sur le Keuper, du Rhétien, de
('Hettangien et du Lias calcaire.

RESSOURCES DU SOUS-SOL^

Les roches et minerais exploités sur l'étendue de la feuille Toulon sont relativement
variés et nombreux.
Depuis des temps anciens, les calcaires et les argiles y ont été exploités, ainsi qu'à
certaines époques, des gypses, des lignites, etc. ; ce secteur renferme également de la
bauxite, du fer et du cuivre associé à du plomb.
Actuellement, il n'est plus exploité que les calcaires les plus divers et de la bauxite ;
cette dernière donnant lieu à de petites extractions et à des travaux de recherches.
Les calcaires. Les calcaires sont employés après concassage comme agrégats à béton
pour la construction, en travaux routiers et maritimes. Ce sont des matériaux durs
dont le coefficient Deval sec est au moins de l'ordre de 12 et de 5 à 6 en humide et
dont la résistance à la compression est supérieure à 1 000 kg/cm 2 .

(1) Rédigé par L. Damiani.


-19-

lls sont extraits dans de nombreux niveaux, tels que :


— le Muschelkalk de l'Ecaillon, de Carqueiranne (Mont des Oiseaux) et anciennement
à Lagoubran sur le flanc sud du Faron ;
— le Rhétien, au SE du Revest (carrières du barrage) ;
— le Lias calcaire et siliceux (10 à 1 5 % Si0 2 ) exploité à Baudouvin (Nord de la
Valette) et à Pierredon (NE de Sanary-sur-Mer) ;
— le Bathonien supérieur calcaire, à Châteauvallon et au vallon des Bonnes Herbes
(NE d'Ollioules) ;
— le Portlandien de ce même secteur sud du Croupatier, qui a fait l'objet d'une
tentative d'extraction ;
— l'Urgonien très épais dans les gorges d'Ollioules, au Nord du Revest (Fiéraquet) et
sur le flanc SW du Coudon ;
— l'Aptien supérieur siliceux (10 à 2 0 % S i 0 2 ) , à la Matelote, au Sud de
Sainte-Anne-d'Evenos ;
— le Cénomanien supérieur, qui a été exploité au Nord du Revest (au NW des
Bau mettes).
Certains calcaires du Bathonien marneux ont été exploités autrefois pour la
fabrication de la chaux hydraulique au Nest (Sud du Cap Gros).
Calcaires marbriers. Des calcaires marbriers renommés sont extraits dans l'Urgonien de
Tourris ; ce calcaire blanc ou crème, dur mais diaclasé, a une résistance à l'écrasement
de 1 300 à 2 000 kg/cm 2 ; il est dénommé Pierre de Tourris, moucheté et clair
moucheté.
La série cénomanien ne de la Barre des Aiguilles (NE de Sainte-Anne-d'Evenos)
fournit des calcaires marbriers connus : Rosé Phocéen, Orange varois, Faron veiné vert
et crème, Jaune provençal, Faron jaune, Coquilles, Jaune impérial, Impaudon,
Pi paru don, Jaune Mireille, Blanc d'Evenos, de couleurs variées et d'un beau poli.
Ces matériaux sont utilisés dans les revêtements les plus divers.
Les dolomies. Les dolomies jurassiques, assez étendues sur différents points de la
feuille, ne sont pas utilisées.
Les sables. Les sables du Cénomanien gréseux du Val d'Aren et du vallon de Cimay
(région sud et NE de Sainte-Anne-d'Evenos) associés à de gros blocs gréseux ne sont
plus exploités que dans les carrières du Val d'Aren et sur le flanc ouest du Piparudon.
Ce sable blanc, très f i n , a un titre en silice élevé (90 à 99,5 %) ; il est essentiellement
employé dans la construction.
Sables et graviers. Des sables et graviers sont parfois extraits des alluvions anciennes
dans le secteur SE du Beausset (Trois chemins).
Il en existe au Sud de Six Fours (cailloutis de piedmont) où ils sont exploités.
Argiles. Des argiles pour tuiles et briques ont été tirées à Six Fours (la Coudourière et
Mauréou) dans le Quaternaire et à la Cadière dans le Valdo-Fuvélien calcaire de
Fontanieu.
Gypses. Des gypses ont été exploités avant 1939, voire même 1914, en de nombreux
endroits^) tant à l'Ouest de Toulon : Bandol, Beausset, Vieux Ollioules ; qu'au Nord :
le Revest, et à l'Est : la Valette (Baudouvin, les Caumes, Calabro), la Farlède et
Solliès-Ville. Ces exploitations étaient souterraines et l'extraction était difficile à cause
des accidents, des toits douteux et des venues d'eau.
Les basaltes. Les basaltes localisés dans les parties nord et ouest de la carte, dans la
région d'Evenos, ont servi à la construction du village ; ils ont été également exploités
au Sud du Destrier et à la Courtine ; cette roche gris-vert sombre à marron, compacte,
parfois vacuolaire, est très dure.

(1) Dans le Keuper.


- 2 0 -

A l'Est de Toulon, il faut souligner le pointernent andésitique de la Garde qui a été


exploité anciennement par la construction.
Lignites. Des lignites ont été extraits dans des niveaux fuvéliens au Castellet (avant
1918) et à Fontanieu, au Sud de la Cadière (avant 1944). Ces gîtes, peu étendus,
comprenaient selon Desrousseaux trois couches irrégulières de 0,70 à 2,30 m
d'épaisseur utile de lignite (47 à 48 % de matières volatiles et 6 à 8 % de cendres).
Les bauxites. Les bauxites des secteurs du Revest et de Tourris font encore l'objet de
travaux miniers et de sondages de reconnaissance. Ces bauxites rouges, pisolithiques ou
eh grains, sont constituées en grande partie de boehmite (53 à 5 5 % d ' A I 2 0 3 , 24 à
3 0 % de Fe 2 0 3 ) ; elles se présentent en poches discontinues, mais parfois épaisses,
dans les cavités de l'Urgonien, et sont recouvertes par les séries marneuses du
Cénomanien, rouges et litées à pisolithes puis gris noirâtre.
Le Fer. Le fer du gîte des Playes au Nord de Six Fours n'a été que peu exploité, tant à
la fin du X I X e siècle, que lors d'une reprise vers 1955. Il s'agit de couches de goethite
alternant avec des schistes houillers (visibles dans la carrière sud de Notre-Dame-de-
Pépiole). Le minerai semble avoir une teneur en fer moyenne et le gîte serait un peu
tectonisé.
Le cuivre. Le cuivre associé au plomb a été exploité autrefois au Sud du Pradet dans le
gisement de Cap-Garonne. Il s'agit d'un gîte sédimentaire encaissé entre le Permien et
le Trias constitué par un conglomérat quartzeux de 0,5 à 8 m d'épaisseur. La zone
minéralisée (de 0,50 à 1,20 m) renfermait 3 % de cuivre en moyenne et parfois 7 à 8 %
de plomb sous forme de galène, de chalcosine, chalcopyrite et de carbonates et sulfates
de cuivre, au total 33 espèces reconnues. A proximité est, le filon de la Colle Noire
renfermait des traces de cuivre.

RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE ET H Y D R O G É O L O G I E ^

La seule rivière importante de la région, le Gapeau, suit la dépression Permienne au


Nord de la Crau, mais s'en échappe pour entailler vers l'Est le cristallin des Maurettes ;
elle est relayée par une plaine alluviale mal drainée, renfermant une nappe s'écoulant
principalement vers le Sud-Ouest^).
Trois autres rivières de moindre importance, le Grand Vailat, la Reppe et le Las
recoupent orthogonalement les structures géologiques. Seules les deux dernières ont
des remplissages alluviaux suffisamment développés dans le secteur aval pour permettre
la circulation de nappe de quelque importance.
Le magasin aquifère principal est constitué par l'ensemble calcaréo-dolomitique
jurassique supérieur - urgonien - cénomanien - turonien, présentant une morphologie
karstique accusée. Il se répartit en trois unités, la principale étant celle du Beausset
oriental, qui se développe au Nord, sur la feuille Cuers, et dont l'exutoire est constitué
par l'ensemble des exsurgences pérennes ou temporaires du Revest dont le débit
(480 l/s) accumulé derrière un barrage, alimente partiellement Toulon.
L'unité du Mont Faron a son exutoire à la source de Saint-Antoine (165 l/s) dans la
vallée du Las, et celle du Gros Cerveau—Croupatier, à la sortie des gorges d'Ollioules
(90 l/s) (vallée de la Reppe).
Les calcaires à Rudistes du Sénonien ne jouent qu'un rôle épisodique ; il faut
cependant signaler qu'ils nourrissent la curieuse foux temporaire d'Evenos, qui n'est
qu'un trop-plein intermittent de l'unité du Beausset.

(1) Rédigé par G. Durozoy.

(2) A l'extrémité sud-est de cette plaine, le magasin aquifère est complété par les calcaires
triasiques s'étendant sous les alluvions en cuvette synclinale.
-21 -

Le Lias calcaire (Rhétien et Hettangien) est un niveau aquifère important :


- dans l'Ouest de la feuille, le synclinal de Bandol est drainé à son extrémité orientale
par les alluvions de la basse vallée de la Reppe ; sollicité par forage sous les alluvions
dans des zones karstifiées (paléokarst), il fournit des débits importants pour
l'alimentation de Sanary, Six Fours, Bandol (130 l/s en pointe d'été) ;
— dans l'Est, les calcaires triasiques relaient le Lias et les émergences se trouvent à la
base du Muschelkalk : sources de la Farlède, des Laures, de Baudouvin au Nord de
la Valette. Dans l'angle sud-est, le Lias du massif du Mont des Oiseaux alimente
quelques sources (source de la Vierge). Les calcaires du Trias et du Lias alimentent
de nombreuses petites sources sur le pourtour de la klippe du Beausset.
Les intercalations gréseuses et calcaires dans les marnes du Santonien alimentent de
nombreux puits et une seule source, celle de Touron dans la vallée du Grand Vallat.
Sur le pourtour des lambeaux basaltiques existent quelques très petites émergences.
Sondages. Les sondages exécutés pour des recherches d'eau sont très nombreux sur la
feuille Toulon : ils se situent donc à proximité des points de drainage des principales
unités hydrogéologiques :
— vallée du Grand Vallat : calcaires liasiques et grès cénomaniens ;
— vallée de la Reppe : Urgonien et Jurassique des gorges d'Ollioules, Lias et Trias
entre Ollioules et Sanary ;
— vallée de Las : Source de Saint-Antoine ;
— bordure de la dépression Permienne : Trias de Baudouvin, les Laures et la
Valette ;
— dépression Permienne : un sondage dans le Permien près de la Garde ;
— sondages dans la plaine alluviale de la Garde ;
— massif du Mont des Oiseaux : un sondage au Lias.

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G. Corroy, C. Coulon, G. Denizot, J.P. Destombes, L. Dieulafait, S. Fabre-Taxy,
P. Fallot, A. Faisan, E. Foumier, J. Goguel, S. Gueirard, C. Gouvernet, E. Haug,
Jaubert, A. Lanquine, M. Lugeon, H. de Lumley, L. Lutaud, J.P. Masse, Y. Masurel,
E.Maury, A. Michel-Lévy, L. Moret, H. Parent, J. Pfender, J.Philip, J. Repelin,
E. Roch, H. Schoeller, A. Toucas, R. Toucas, P. Zurcher.
-23-

Ouvrage concernant la région :


C. GOUVERNET - Structure de la région toulonnaise. Un volume in 4°, 244 p.,
74 fïg., 4 pi.
Prix de vente : 70,00 F

En vente au :
B.R.G.M.
Service des Ventes
B.P. 6009

45018 - ORLÉANS CEDEX

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