Universite Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté Des Sciences Et Techniques

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

Faculté des sciences et techniques


Département de Géologie

MEMOIRE

Présenté par Crépin Edwige Raoul LOUHOUNGOU


pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies de Géosciences
"option" Environnements Sédimentaires

CARTOGR R

IENTAL.

Soutenu publiquement le 29 juiJJet 2000


devant la commission d'examen composée de :

MM. R. Sarr Université C. A. D de Dakar Président


F. Diome Université C. A. D de Dakar Rapporteur
P.M. Ngom Université C. A. D de Dakar Examinateur
P. Ndiaye Université C. A. D de Dakar Examinateur

Institut de retherche
pour le développement
Ayant-propos

Le travail présenté dans ce mémoire est l'aboutissement heureux d'une longue période
d'apprentissage et d'initiation à la recherche en sciences de sols. Il a été mené au laboratoire
de ressources minérales de l'IRD-Dakar (centre de Hann.) et s'inscrit dans le cadre du
programme "Sénégal oriental".

C'est avec une \"Ïve émotion que je voudrais avant toute chose rendre toute la grâce à Dieu
qui est et qui restera à la pointe de toute l'existence. Que son nom soit béni à jamais!

Je tiens à remercier très sincèrement monsieur Fary Diome docteur ingénieur à l'Institut des
sciences de la terre de Dakar. Monsieur Diome vous avez suivi et bien conduit ce travail.
votre rigueur scientifique. vos conseils et vos critiques m'ont été d'un secours inestimable.
Trouvez ici. ma profonde gratitude.

Il m'est paniculièrement agréable de remercier Monsieur Jean Claude PARISOT. directeur


du programme "ressources minérales" pour ses préoccupations de former et de transmettre.
grâce au.xquelles j'ai été accepté dans son équipe. Votre apport a marqué un tournant décisif
dans ma \"Ïsion des choses scientifiques. je vous prie de trom'er ici ma profonde
reconnaIssance.

Ma reconnaissance va également à monsieur Michel RITZ. pour sa s~mpathie. Il est d'un


genre à vous mettre à l'aise et de vous permettre de travailler en toute sérénité.

Je tiens à rendre hommage à tous les professeurs du dépanement de géologie de la Faculté


des Sciences (L;CAD) pour avoir joué un rôle important dans ma formation en géologie. Je
veux citer en paniculier :
Messieur. Raphaël Sarr. Maître de conférence. Ababacar LY. Professeur et madame Isabelle
Niang. Maître de conférence et chef de département de géologie. J'apprécie énormément
votre disponibilité à apporter des solutions aux multiples problèmes rencontrés par les
étudiants. Je vous remercie beaucoup.

Je remercie tout particulièrement monsIeur Jean Boulet. enseignant au département de


géographie de la Faculté des lettres (UCAD) et chercheur à llRD. Vous avez apporté une
contribution à la réalisation de ce travail par vos conseils et votre vision très élargie des faits
scientifiques. Je vous remercie de tout cœur.

Je voudrai expnmer ma reconnaIssance à monSIeur Paul NDIAYE. enseignant au


département de géographie de la Faculté des lettres (ACAD). pour sa sympathie et pour
avoir accepté de faire partie de mon jury.

Je remerCIe également monSIeur P. M. Ngom. maître de conférence. enseignant au


département de géologie de la Faculté des sciences et techniques de L'U. C. A. D. pour sa
gentillesse et pour avoir accepté de faire partie de mon jury.

J'exprime aussi ma gratitude à la direction de la SODEFITEX pour tous les moyens


(financiers et matériels) mis à notre disposition. Leur part dans la réalisation de ce travail a
été d'un apport très considérable.

Ma gratitude va également à monSIeur Laurent Barbiero. chercheur à l'IRD. pour sa


sympathie et aussi pour ses conseils qui n'ont pas manquer de me faire du bien.

Je vaudrais aUSSI remerCIer monSIeur Augustin Diémé. bibliothécaire à l'IRD pour sa


sympathie. Il m'a donné des orientations bibliographiques qui ont apporté une part
considérable dans ce travail.
Je réserve une mention toute spéciale à l'endroit de touts mes compatriotes et collègues
géologues avec lesquels j'aurais connu des hauts et des bas dans la fonnation du métier de
géologue: Nazaire Mbémba. Rufin Mpassi. Pierre Nzoussi Mbassani. Louis Mizingou.
Albert Tessolo. Ahmed Bickoundou. feu Palèze Ngassier. Anatole Mban Olivier Essouli etc.
Notre parcours ensemble s'est achevé au Sénégal via le Burkina Faso. Votre assistance
morale et matérielle ainsi que vos multiples conseils durant les moments de joie et de
douleurs ne sauraient me laisser indifférent. Je vous prie de trouvez ici ma profonde
gratitude.

Je remercie également tous les collègues de laboratoire de ressources minérales de l'IRD :


Christian Bantsimba. Claude Erick Mabiala. Louis Mananga. Rufm Safou. Cédric Gineste.
Aïssatou Sarr. Awa Touré et Annel Nkoumbou. Ce travail est aussi le leur. je ne saurais
mesurer la part qui a été la leur. les multiples échanges de connaissance ont marqué des
incidences considérables dans ce travail.

Je réserve une place de choix à toutes les personnes qui m'ont apporté un confort moral et
spirituel sans lequel ce travail n'aurait pas eu lieu. Je pense tout particulièrement à tous les
frères et sœurs de l'église Centre Biblique Betsaleel :

Pasteur Valéry Mbonjo et son épouse Marguérite Mbonjo. Jan Janse et son épouse. Albert
Timawé Wansi. Thiéry N'ko Okono et son épouse Victoire Okono. Yaya Sané. Ousmane
Diouf. Willy Njoyi. Pembiah Saturnin. Elisabeth Liyong etc.

Je ne saurais oublier enfin ma chère défunte épouse Lydie Ghyslaine Louhoungou ainsi que
mes parents : mon père et ma mère. qui m'ont entouré de tout leur amour chaque fois que
cela était nécessaire. Je leur dédie ce travail.
Résume

Une bonne partie de la superficie du Sénégal oriental en général et de Tinkoto en


particulier, est occupée par la cuirasse, sous fonne de plateaux étagés. Cette extension de la
cuirasse aussi bien considérable sur le plan vertical (environ 3 mètres de profondeur) que
horizontal, est un obstacle important à la mise en valeur agricole de la région. Cependant, en
dépit de ces caractères gênant qu'elle offre, la cuirasse par son démantèlement constitue une
roche mère de sols de diverses natures.
Notre étude a pennis d'en distinguer 5 types dont la répartition est une fonction de la
topographie. On distingue donc les sols exondés, situés sur la cuirasse et les versants, et les
sols inondables situés sur les bas de pente, des plateaux cuirassés. Le premier type est
représenté par les sols ferrugineux tropicaux lessivés, les sols peu évolués d'érosion et les sols
sur cuirasse. Leur fraction argileuse est presque exclusivement kaolinique. Celle-ci augmente
régulièrement avec la profondeur et impose aux sols ses propriétés: faible capacité rétention
d'eau et des éléments minéraux (3 me/1 OOg < CEC <5 me/1 OOg). Leur fertilité dépend en
général de la bonne décomposition matière organique(CIN < 10) qui cependant se trouve en
faible quantité (0.02 à 07%).
Le second type est représenté par les vertisols et les sols bnms eutrophes. Ils sont
marqués par une certaine homogénéité aussi bien latérale que verticale. Leur fraction
argileuse est fortement influencée par 'la montmorillonite. Celle-ci leur confère un haut
potentiel chimique (10 < CRC 35 < me/l00g), mais aussi de mauvaises propriétés physiques
(forte cohésion à l'état sec, mouvement mécaniques dus au jeu d'humectation-
dessiccation... ). Ces propriétés physiques sont moins gênantes chez les sols bruns eutrophes.
Leur matière organique est généralement en quantité faihle à moyenne (0.05 à 1%), et sa
décomposition est variable d'un profil à l'autre. En surface, la matière organique est en
général mal décomposée sur les vertisols (C/N ~ 15). L'interprétation de ces données, nous a
pennis de constater que les vertisols et sur tout les sols bruns eutrophes, situés en bas de pente
présentent les caractéristiques les plus favorables aux cultures les plu exigeantes (coton,
sorgho, maïs ... ). Tandis que les autres sols, situés en position plus élevée, à l'exception des
sols sur cuirasse seraient plus aptes aux cultures les moins exigeantes (arachide, miL .. ).
Ces résultats obtenus à Tinkoto présentent de nombreuses similitudes avec ceux de toute
la région obtenus par les anciens auteurs. Leur analyse nous a pennis de dresser une carte
régionale (au 11500.000) de classification de sols en fonction de leur aptitude culturale. Nous
avons obtenu 4 classes d'aptitudes de sols.

Mots-clés : Tinkoto, Cuirasse, démantèlement, kaolinite, montmorillonite, labours, culture


intensive, culture extensive.
Sommaire

Introduction

Chapitre 1 : Conditions naturelles de milieu

1. Cadre géographique
., Contexte géologique régional
3. Contexte géomorphologique régional
4. Pédologie

Chapitre 2: Méthodologie

1. Méthodes de terrain
., Méthodes de laboratoire

Chapitre 3: Etude du secteur de Tiokoto

1. Matériel
., Les formations cuirassées
3. Conclusion

Chapitre 4 : Résultats de l'étude monographique des sols issus du démantèlement de la


cuirasse dans le secteur de Tiokoto

1. Situation des profils étudiés


., Caractéristiques morphologiques des sols étudiés
3. Caracteristiques physico-chimiques
4. Conclusion
5. Discussion des résultats
6. Rappel des facteurs limitant et recommandations

Chapitre 5 : Classifiation des sols du ~nég:d oriental en fooction de leur aptitude


culturale

1. Définition de unites à vocation culturale


., les différentes classes d'aptitude des sols

Chapitre 6: Conclusion
Thème. Cartographie de la cuirasse et caractérisation des sols issus de son
démantèlement dans le secteur de Tinkoto (Sénégal oriental).

INTRODUcnON

l. Problématique.

La production agricole au Sénégal a connu depuis les annees 1970. un essor


considérable gràce à l'utilisation des pratiques culturales adaptées (Dubois et al. 1974 et 1976,
et S.M.I.A.R de FAO). Cependant, la pérennisation de l'accroissement de cette production
nécessite la disponibilité des terres de culture répondant à cet objectif et aux exigences
intrinsèques des cultures. Un projet de recherche de ces terres a été initié par la SODEFITEX
en collaboration avec l'IRD. La région du Sénégal oriental a été choisie comme ayant des
potentialités agricoles favorables aux cultures plus exigeantes (coton. sorgho). Cependant. la
mise en valeur agricole de cette région est rendue délicate par l'importante extension des
surfaces cuirassées. En effet. la présence quasi-constante de la cuirasse dans cette regIon
accroit le phénomène d'érosion hydrique et donc de dégradation de sols (Blondel. 1965:
Chauvel. 1967). Or il n'en demeure pas moins vrai que le démantèlement de la cuirasse
prélude à la mise en place de nombreux types de sols. Par ailleurs. les difficultés de travail
qu" opposent les sols les plus fertiles des bas-fonds obligent les agriculteurs a concentrer leurs
efforts dans l'extension de cultures sur les versants de plateaux cuirassés Cela entraine une
fragilisation et une baisse rapide de la productivité des sols des versants et les expose à
l'érosion. Pour améliorer ces pratiques et pennenre une bonne gestion de ressources en sols
issus de la cuirasse. nous avons fait un inventaire et une caractérisation physique et
biochimiques de ces sols Celles-ci nous ont pennis d'en préciser les potentialités agricoles
ainsi que les facteurs limitants

2. Objectifs et plan

L'objectif principal de ce travail est de faire une cartographie des cuirasses et des sols
ISSUS de leur démantèlement et une caractérisation pédologique de ces sols Leur valeur
agronomique et les facteurs limitants seront ainsi précises pour une mise en valeur ~oricole

basée sur 1" intensification de la culture du coton


2

Dans un premier temps, nous aborderons les conditions naturelles du milieu. Dans
un deuxième temps. nous nous pencherons sur la méthodologie et le matériel. Dans un
troisième temps. nous nous appesantirons sur les résultats. leur interprétation et leur
discussion. et nous finirons par une conclusion générale

Chapitre 1 : Conditions naturelles du milieu.

1 Cadre géograpbique

1. 1 Situation géograpbique

La zone d'étude de Tinkoto se trouve au Sénégal oriental, dans le département de


Kédougou. Elle est comprise entre nc 07 et 12 c 08 de longitude Est et 12 c 55 et 12 c 56 de
latitude Nord. On y accède par une piste d'environ 30 km qui part de Mako et passe par
Kanéméré (Figure 1).

1. 2 Oimatologie et végétation

Le climat du Sénégal oriental est variable puisqu'il passe du type sahélo-


sénégalais au Nord (Kidira. Goudiry). au type soudano-guinéen au Sud (Kédougou), par
l'intermédiaire d'un type sahélo-soudanien (Tambacounda. Dialakoto).
Ces climats intertropicaux présentent des caractéristiques communes une seule
saison des pluies centrée autour des mois de mai/juin-octobre. suivie d'une plus ou moins
longue saison sèche entre novembre et mai. Ils se distinguent par la durée de la période
pluvieuse qui est de 3 mois au Nord et peut dépasser 5 mois au Sud.
Cene décroissance pluviométrique du Nord au Sud s'accompagne d'un accroissement
des températures et de l'intensité des vents. La moyenne des températures minimales est de
20.8 :Je : atteinte au mois de mars La moyenne des températures maximales est de 28.3 "e :
atteinte en janvier et en aoùt. 11 en résulte une évapotranspiration plus élevée et par
conséquent des nappes phréatiques de plus en plus profondes. réduisant la disponibilité de
réserves en eau pour les plantes L'indice de dégradation spécifique de sols de Fournier
3

calculé au Sénégal oriental, varie de 1730 à 2200 tonnes/km 2/an, ce qui souligne l'agressivité
du régime pluviométrique

La végétation naturelle est une savane arbustive et arborée pour les sols profonds et
une savane herbacée pour les sols peu profonds. La strate arbustive est dominée par les
Combrétacées et la strate arborée par Bombax costatum et Sterculia setigera.

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Atlantique
. MAURITANIE
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Dakar

o. 100 km
1

Figure 1. Carte de localisation du secteur de Tinkoto


4

2. Contexte géologique régionale

2. 1 Le craton ouest africain

Le Sénégal oriental et la partie sud-ouest du Mali (Kayes et Kénieba) constituent la


portion médiane du craton ouest africain, comprise entre la dorsale de Réguibat au Nord et la
dorsale de Man au Sud (Figure 2). Elle est recouverte par des formations sédimentaires d'âge
précambrien supérieur et paléozoïque inférieur. Les fenêtres de Kédougou-Kéniéba
permettent, au travers de cette couverture, l'apparition du socle du craton ouest africain. Elles
font apparaître notamment les formations volcano-sédimentaires plissées et légèrement
métamorphisées, et des séries granitiques.

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Figure 2. Craton ouest africain (Bessole,)


5

2.2 Fenêtre de Kédougo....Kénieba.

De nombreux travaux géologiques ont été réalisés sur la boutonnière de Kédougou-


Kénieba. On peut citer notamment ceux de Bassot. (1959. 1969). Les études plus récentes ont
été menées depuis les années 1980 ( Diallo. 1983 et 1994: Ndiaye. 1986 et 1994: Bassot.
1987 : Ngom. 1995).
On doit à Bassat (1963. 1966. 1987) la premlere subdivision stratigraphique et
structurale des formations géologiques de la fenêtre Kédougou-Kéniéba. Il propose un schéma
en deux grands ensembles disposés en bandes allongées. plus ou moins parallèles. orientées
NNE - SSW (Figure 3) :
- le super groupe ou série de Mako. large d'une cinquantaine de kilomètres au Nord
et d'une vingtaine au Sud. est situé plus à l'Ouest. Il correspond à un complexe volcano-
sédimentaire recoupé par le batholite de Kakadian et de petits massifs de granitoïdes tardi et
post-tectoniques de Tinkoto et Mamakono :
- le super groupe ou série de Dialé-Daléma à dominante tlyschoïde est recoupé par
un magmatisme acide très développé. d'àge protérozoïque inférieur ( batholite synteetonique
de Saraya et granitoïdes discordants). Il est également recoupé par un volcano-plutonisme
concordant de type Boboti à pétrographie hétérogène.
Cet ensemble est assimilé à un géosynclinal ou la sene du Dialé-Daléma est
postérieure à la série de Mako (Bassot 1959 et 1960). Il est recouvert par des formations
d'altération continentale (cuirasses latéritiques. alluvions. etc.)
6

15° l!",,::,H) ~ies é rré1arraphsme peléazoiQue


(355et435M~
o 50
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CJ serie de Yoù<luri<OUl (560 MA) '1 Paléazolque

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CJ Série de la Falémé el de Mali /

Grlrite dJ Niokolo Kobe (645 MAl

Série de Ségou Madre Koua (1CXXl M~

. . Grarite pc6t·t.ectonQUe

Grlrite sV"teclOtique (12.>45 MA)

6efie de Mako

Série de Dlalé

Série de Daléma

Faille

Figure 3. Carte géologique de la boutonnière de Kédougou-Kénièba (Bassol, 1969)


7

3. Contexte géomorpbologique régional

L'évolution géomorphologique de l'Afrique de ['Ouest s'est traduite par l'élaboration


et le cuirassement des surfaces d'aplanissement de la seconde moitié du Secondaire à nos
jours. Ces surfaces de cuirassement ont été reconnues et datées par plusieurs auteurs.
notamment Vogt (1955): Michel (1960) et Grandin (1973).
Les plus anciennes surfaces dont il ne reste plus que quelques lambeaux (Figure 4)
sont ferrugino-alumineuses et s'étagent en trois niveaux chronologiques successifs (Figure 5).
La géomorphologie du Sénégal oriental est marquée par une juxtaposition
d'inselbergs et de glacis dont la plupart sont cuirassés sous forme de plateaux. Ces inselbergs
correspondent à des bunes de roches basiques (méta-basalte et dolérites). souvent coiffées de
cuirasses ferrugineuses qui sont le témoin. soit de la surface d'aplanissement éocène. soit du
relief intermédiaire pliocène (Figure 5).
La plupart des versants de ces collines sont le théàtre d'un colluvionnement de
kaolinite (provenant des surfaces anciennes) et d'une altération en place des éboulis de roches
basiques et du substratum. Les processus pédologiques qui interviennent sur ces matériaux
aboutissent généralement aux sols bruns eutrophes. Une évolution venique est possible dès
qu'une diminution de la pente rend possible la formation de montmorillonite.
Les glacis cuirassés d'âge quaternaire sont étagés en trois niveaux: le Haut-glacis à
cuirasse fonement démantelée. le Moyen-glacis. à cuirasse presque intacte et le Bas-glacis
peu ou non cUIrasse.
Leur aspect peut changer entre deux secteurs. On peut passer d'une surface plane dénudée à
des bunes tabulaires allongées au-dessus des dépressions. Cenaines cuirasses occupent des
inselbergs (monts Bassaris) et des reliefs résiduels. Ces cuirasses présentent souvent une
texture conglomératique englobant parfois du matériel dérivé de la destrUction des cuirasses
plus anciennes.
Ces glacis sont separes des reliefs résiduels par des dépressions allongées ou
circulaires. creusées au niveau des « knicks » des inselbergs. et le long desquelles affleurent
les roches saines ou altérées D'autres systèmes de glacis non cuirasses s' etaient aux pied des
falaises et sont recouvens de gravillons et de sables.
L'évolution du réseau hydrographique a abouti à la mise en place d'une série de
terrasses (Figure 5) dont les plus anciennes. graveleuses. ont été cimentées en poudingues
8

Ces terrasses se raccordent d'une part aux glacis cuirassés, d'autre part aux terrasses plus
récentes argileuses ou sableuses.

BASSfN

NIGER

Socle précambrien, prédominance de granites

D Couverture sédimentaire paléozoïque, essentieIement gréseuse.

o Dépôts sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire.

--
EJ
~
Cuirasses parfois bauxitiques, formées au Secondaire et à l'Eocène
Témoins de reliefs cuirassés
Importante cuesta ou grand escarpement 1

Figure 4. Afrique occidentale: géologie, relief et surfaces à vieilles cuirasses (Michel, 1978).

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9

aplan.

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Cuirasses laténtlqu

Cuirasses fcerru g ineuses


• Sable

Galets et graviers

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Pro d UI"ts d'altération

~ terrasse
• Roche saine

2 : remblaiement de sable

~
bl raviers sous berge
1. rem aiement de g . M ter mûyenne terrasse,
3, la = moyen glacIs,
: lit mineur Mg _ basse terrasse
' " B ter-
B gla = bas g 1aClS, ,
4 : levee . nt cuirassee
Surface aplan, = Surface d'aplaOlsseme

. du modele. et de l'évolutIOn
5 Schema " baéomorphologlque
. des hauts bassins du S'égal
en
Figure. . ICHEL, 1973
et de la Gambie CM

a
4 Pédologie.

Les premiers travaux de prospection pedologique de 1963 ont abouti à la


représentation cartographique au 1Il 000.000. Par la suite, Kaloga et Barreto (1966) et
Chauvel (1967) ont dressé des cartes pedologiques au 1/200.000. Ces travaux ont permis la
mise en évidence de la complexité des facteurs de différenciation des sols. Cene complexité
résulte en grande partie de l'hétérogénéité lithologique du substratum.
Ces études ont été menées sur la base de la classification pedologique française de
Aubert et Duchaufour (1963), précisée et complétée par Aubert (1965). Les différents types
de sols inventoriés au Sénégal oriental ont été réunies dans 8 classes • les sols minéraux bruts
(ou lithosols). les sols peu évolués. les vertisols et paravertisols. les sols à mul!. les sols riches
en sesquioxydes de fer, les sols ferralitiques. les sols hydromorphes et les sols halomorphes.
Cene gamme variée de sols contraste avec la monotonie géomorphologique de la
région. marquée par l'importance des glacis étagés. dont la plupart sont cuirassés (Maignien
1963). Il en résulte que la mise en place et l'évolution de ces sols sont considérablement
influencées par la cuirasse. La plupart d'entre eux par exemple comportent toujours un ou
plusieurs horizons gravillonnaires (produits du démantèlement de la cuirasse) jouant un rôle
important sur la macroporosité. Le phénomène d'érosion hydrique et de dégradation des sols
est en partie attribué à l'extension de la cuirasse dénudée. Selon Fournier (1960). cene
érosion se manifeste sous différentes formes • sur les plateaux cuirassés par exemple.
notamment sur le moyen glacis. le relief peu accentué et la fréquence de la cuirasse
déterminent un rassemblement des eaux de ruissellement dans les petites dépressions. L'eau
ne pouvant plus s'infiltrer. s'étale et produit une érosion en nappe ravinante qui décape un
niveau important de sol. Sur certains glacis. lorsque la carapace est plus profonde.
l'entrainement des particules en surface reste le phénomène dominant.
Par ailleurs. la fragmentation de la cuirasse à la surface ou sur les rebords donne
naissance aux différents types de sols essentiellement liés à l'évolution géomorphologique.
Parmi ces sols dominent les sols ferrugineux tropicaux lessivés dont la différenciation se fait
en fonction des recouvrements colluvionnaires. de la nature du substratum et de l'importance
de l'accumulation et de la ségrégation du fer Leur fraction argileuse est généralement
constituée de la kaolinite. (rarement de l'illite (Chauvel. 1967). dotée d'un faible pouvoir de
rétention d'eau et d'éléments minéraux C'est ce qui explique la faiblesse de leur capacité
d'échange cationique (de l'ordre de 3.5 à la meIlOOg). Selon Kalm!a (1966). les sols
11

ferrugineux tropicaux doivent leur fertilité (moyenne) à la bonne minéralisation de leur


matière organique. Cette a cependant un caractère fugace dès la mise en culture.
On note également la fréquence des vertisols, localisés dans les parties basses à
drainage déficient. aux alentours des provinces de roches basiques. Les vertisols sont marqués
par une richesse dans leur fraction argileuse de la montmorillonite, dotée d'un haut pouvoir de
rétention d'eau et d'éléments minéraux et qui leur confère des valeurs élevées de la capacité
d'échange (comprises entre 15 et 40 mé/l OOg). Mais ces sols posent d'énormes problèmes
dans leur mise en valeur. Ils sont difficiles à travailler par des pratiques traditionnelles du fait
de leur propriétés physiques défavorables (cohésion forte en saison séche, mouvements
mécaniques dus au jeu d'humeetation-dessiccassion préjudiciables au développement
racinaire. etc.). La richesse en montrnorillonite et tous ces caractères ne sont pas toujours
clairement évidents. Il existe de nombreux paravertisols qui sont essentiellement riches en
illite ou en kaolinite et en gel de silice.
Les sols ferrugineux tropicaux et les vertisols passent en beaucoup d'endroits aux sols
hydromorphes et aux sols bruns eutrophes. avec lesquels ils sont souvent associés.

Le profil classique de sols ferrugineux tropicaux lessivés est constitué par un


couple d'horizons élluvio-illuvié [.'\-(B)]. Envisagé et vérifié par tous les auteurs qui ont
travaillé dans la région. le lessivage des horizons supérieurs n'a été clairement défini que sous
sa forme oblique L'entraînement vertical de l'argile. s'il existe en zones planes. est contrarié
par J'entraînement oblique en topographie non plane (Leprun. 1967).
Blondel (1966) pense qu'une infime partie de la fraction argileuse de l'horizon
supeneur peut ètre entraînée en profondeur. mais que la plus grande masse d'argile est
évacuée latéralement
Le calcul isovolumique permettant de se rendre compte du lessivage et de sa
forme a conduit Blondel (1966) à admettre que 75% de l'argile des horizons supérieurs est
souvent exponée du profil. 25 % seulement s'accumule en profondeur
Cet important départ latéral de l'argile du profil s'explique par l'imponance des
phénomènes d'érosion et de ruissellement en nappe très courants sur ces sols.
12

Ch2pitre 2. Méthodologie

La méthodologie adoptée peut être scindée en deux parties : les méthodes de


terrain et les méthodes de laboratoire.

1. Méthodes de terrain.

Apres avoir défini un premier itinéraire à l'aide de cartes dont nous disposions
( carte topographique au 1/25000 et carte des formations superficielles de la zone de Tinkoto
au 1/5000). nous avons débuté notre étude. Ce travail a consisté en une investigation en
surface et en profondeur. En surface nous nous sommes appesanti sur la détermination des
limites entre les cuirasses et les sols au sein des unités géomorphologiques. de leurs
variations, de leur aspect superficiel et de leurs relations avec les conditions du milieu
L'investigation en profondeur a été rendue possible grâce au creusement de puits et de
tranchées de 2 metres de profondeur. Elle a consisté en une description détaillée de profils de
sols suivie d'un prélevement d'échantillons pour la détermination de leurs caractéristiques
analytiques au laboratoire. La densité des profils examinés et leur répartition sur le terrain ont
été déterminées par l'importance des relations sol-cuirasse Les caracteres des cuirasses ont
été définis dans la mesure du possible sur les deux types de roches (acides et basiques).

2. Méthodes de laboratoire

Les échantillons ont été séchés à l'air libre pUIS tamisés à 2 mm. Pour les
échantillons qui exigent un broyage. celui-ci a été effectué mécaniquement jusqu'à l'obtention
de particules inférieures à 200 /lm. Deux types d'analyses ont été effectués : les analyses
physiques et chimiques: elles ont été effectuées au laboratoire de chimie de l'IRD (centre de
Hann)
En ce qui concerne les analyses physiques. l'objectif étant essentiellement de
déterminer la fertilité naturelle de sols. trois mesures ont été pratiquées l'analvse
granulométrique. la conductivité électrique ou salinité de soL et l'humidité équivalente ( avec
la capacité au champ ( pF = 2.2) et le point de flétrissement ( pF = 4.2))
13

L'analyse granulométrique permet de connaitre la répartition des différentes tailles de


panicules constituant le sol suivant cinq classes: les argiles ( < 2 /lm ). les limons fins ( 2 /lm
< Lf < 20 /lm ). les limons grossiers (20 /lm < Lg < 50 /lm ). les sables fins ( 50 /lm < Sf <
200 /lm) et les sables grossiers ( 200 /lm < Sg < 2000 /lm ). Les éléments les plus fins sont
obtenus par sédimentation suivant la loi de Stockes et les autres par tamisage.

La conductivité électrique est proponionnelle à l'intensité du courant passant entre


deux électrodes de platine plongées dans la solution à doser. Elle est une fonction de la
salinité. Ces mesures sont corrigées automatiquement en température.

L'humidité équivalente permet de connaitre les caractéristiques du sol en matière de


retenue d'eau. En effet le point de pF = 2.2 donne la capacité au champ du sol (qui représente
la capacité maximale de rétention ), le point pF = 4.2 donne le point de flétrissement. et la
différence entre ces deux valeurs la réserve utile en eau.

Les analyses chimiques permenent de déduire les éléments manquants ou nuisibles


pour les différents types de cultures. Elles comprennent le dosage des bases échangeables (Ca.
K Mg et Na), du phosphore et du fer total.
Les cations échangeables du sol sont déplacés par percolation avec une solution
normale d'acétate d'ammonium à pH 7. Les bases extraites sont dosées au speetrophotomètre
par absorption atomique
La capacité d'échange correspond à la quantité totale de cations que le complexe
d'échange du sol peut fixer On la détermine en saturant le sol en calcium. puis en échangeant
ce calcium par du potassium. Le dosage du calcium et des chlorures ( ces derniers
correspondant a la quantité de calcium non fixé sur le complexe d'échange ) se fait par
colorimétrie

Le carbone est oxydé à chaud avec un mélange d' acide sulfurique concentré et de dichromate
de potassium à 3%. Le dosage des ions Cr3~ formés. proportionnels à la quantité de carbone
oxydé. est effectué par colorimétrie.
L'azote est dosé par la méthode de Kjeldah. dont le principe est de décomposer la
matière organique par l'acide sulfurique porté à l'ébullition. Les ions ammonium sont dosés
par colorimetrie automatique ( réaction de Benhelot )
l-l-

Le taux de matière organique est déterminé en dosant soit le carbone. (le taux de
matière organique étant déduit de la formule • m.o = carbone organique x 1.72). soit l'azote
organique. (le taux de matiére organique étant déduit par la formule • m.o = azote organique x
20.)

Le pH est déterminé à l'aide d'une électrode combinée comprenant une électrode


de verre et une électrode de référence au calomel. On réalise deux mesures. le pH eau et le pH
Kel dans une suspension de terre fine dont le rapport liquide/terre est égale à 1/2.5
Le fer est dosé par colorimétrie avec l'orthophénantroline. Le phosphore total est dosé par
colorimétrie automatique avec formation d'un complexe jaune de phosphomolybdate qui est
réduit par l'acide ascorbique et prend une couleur bleue. La réaction se déroule à froid (
méthode de Murphey et Riley).
Le phosphore assimilable est extrait ( méthode Olsen modifiée par Dabin ) par une solution de
bicarbonate de sodium et de fluorure d'ammonium tamponnée à pH 8.5.

- Notion d'indice de différenciation texturale (IDT) • Il permet d'apprécier la


différenciation d'un horizon ou d'un profil du sol. Il est défini comme suit:

% Argile considéré
IDTh=
% Argile de l'horizon le plus pauvre en argile du même profil

% Argile de l'horizon le plus riche en argile


IDTp=
% Argile de l'horizon le plus pauvre en argile
15

Chapitre 3 : Etude du secteur de Tinkoto

1. Matériel

1. 1 Cadre géologique local

Les fonnations géologiques, de Tinkoto appartiennent cl la série de Mako. Elles


comprennent deux unités géologiques de nature différente. Le massif granitique intrusif post-
tectonique, de fonne grossièrement circulaire, d'environ 5 km de diamètre (Figure 6). C'est un
granodiorite à deux micas et amphibole. recouvert en grande partie par un puissant manteau
d'altération latéritique dont les entailles mettent cl jour la roche saine. II porte de nombreuses
enclaves basiques et des veinules d'aplite et il est accompa.::,oné d'un important cortège de
filons de quartz minéralisées et de pegmatites. Une grande ceinture de buttes basiques et
ultrabasiques sous forme de chapelets surplombe ce granite dans sa partie nord. Ces buttes
sont constituées de gabbro et de pyroxénites
16

1. 2 Cadre géomorpbologique local

La géomorphologie de Tinkoto indique un façonnement lié à l'évolution de son


réseau hydrographique plus ou moins digité. Il correspond à un système de glacis étagés,
façonnés au Quaternaire ancien et moyen : le haut-glacis à cuirasse fortement démantelée, le
moyen-glacis à cuirasse encore intacte, occupant la majeure partie de la superficie de Tinkoto
et le bas-glacis peu ou pas cuirassé. Le passage entre les glacis est assuré par des versants en
pente moyenne, caractérisés par une évolution pédologique très active. Ces vastes surfaces
cuirassées s'étalent sur le massif granitique. Une vaste dépression sépare cette zone et ses
abords d'une grande ceinture de buttes de roches basiques. Celles-ci sont rarement cuirassées,
mais portent les témoins d'une altération latéritique et d'un cuirassement ancien. C'est le cas
de la butte nord-ouest de la zone, coiffée d'une cuirasse relictuelle du relief intermédiaire
(Figure 7)

N 1km

t
.1IJII' 111
193

"Moyen-Olacis"
Point côté (m)
Cours d'eau

Figure 7. Cadre géomorphologique du secteur de Tinkoto, (Bauvais et al 1999)


17

12 °10

12 °10
Légende

Cuirasse Birrinùen Amphibolites Roches volcaniques Birrimien Roches volca- Granite Granite
à tendance neutre indifférencié niques atectonique syntectonique

,
/
"
.~ " Faille Echelle 1/200.000
Filons de quartz

Figure 6. Contexte géologique de Tinkoto et ses environs (extrait de la carte géologique du


Sénégal au 11200.000, feuille de Kédougou)
18

2. Les formations cuirassées.

Il s'agit d'altérations ou de manteaux d'altération essentiellement argileux. riches en fer


et dom les horizons supérieurs ont été cuirassés par accumulation du fer. Les cuirasses
constituent souvent un revètement protecteur pour les niveaux sous-jacents Cet ensemble
constitue ce qu'on appelle profil cuirassé. ün profil cuirassé complet est essentiellement
constitué de bas en haut par la roche saine. les argiles bariolées. les argiles tachetées. la
carapace et la cuirasse parfois très épaisse
La délimitation des formations cuirassées peut se résumer à celle de la cuirasse,
car celle-ci constitue généralement leur témoin indéniable partout où elle apparaît.

2. l. Limites de I:l cuirasse daDs I:l zone de Tinkoto

L'ensemble du plateau cuirassé de cette zone est limité au Nord et à l'Est par des
bordures discontinues et très escarpées. du haut glacis. Ces escarpements sont généralement
constitués par de gros blocs de cuirasse parfois fissurés. De vastes surfaces en pente douce
recouvenes par des gravillons et des plages de sable s'étalent aux pieds de ces petites falaises.
Celle de la bordure nord-est est entaillée par un marigot qui la sépare du glacis de pied-mont
du grand massif basique de Tinkoto recouven d'éboulis de roche basique.
A l'Ouest et au Nord-Ouest. le plateau cuirassé est limité par des bordures en pente
douce du moyen glacis parcourues par un marigot qui permet la mise en place des alluvions
récentes Sur ces bordures. la cuirasse du moyen glacis est fréquemment démantelée sous
forme de gradins. Enfin au Sud. le plateau cuirassé est limité essentiellement par les bordures
en pente douce du moyen-glacis. Dans sa panie centrale. le plateau cuirassé est fonement
entaillé par le marigot de Tinkoto et ses affluents qui permettent la mise à jour du granite
sous-jacent (Figure 7)
Il)

2. 2. Caractéristiques de la cuirasse

La CUirasse présente des facies variables selon qu'elle couvre un manteau


d'altération sur substratum basique, acide ou neutre.
La cuirasse sur substratum granitique de Tinkoto présente une morphologie tres
caractéristique. Elle a une épaisseur moyenne de 1 il 3 m : elle est généralement très indurée et
se présente sous deux formes :
quand elle n'est pas dégradée, elle se présente sous forme de dalle plus ou
moins diaclasée (facies massif) :
quand elle est dégradée. elle apparaît très vacuolaire, formée de nombreux
nodules souvent gravillonnaires cimentés par une matrice argilo-sableuse
ocre (planche l, figure l).
Le manteau d'altération est largement dominé par les argiles tachetées kaoliniques.
L'altération smeetitique est d'aspect tres réduit quand elle n'est pas totalement absant.
L'épaisseur du manteau d'altération dépasse les 50 m (Ritz et al. 1999).
La cuirasse sur roche basique (limitée sur la butte de Labassala) offre des
caractéristiques nettement différentes : son épaisseur dépasse les 8 fi, elle est très dure et
massive, les nodules gravillonnaires sont plus nombreux quand elle est dégradée, la
fissuration est rare (planche L figure 2).

2. 3 Le démantèlement de la cuirasse et la formation de sols

Les phénomènes de dégradation de cuirasses ferrugineuses dans les pays ouest


africains ont été abordés par beaucoup d'auteurs (Chelat. 1938 : Aubert. 1949: Fournier et
Maignien. 1956 ).
D'apres ces auteurs. les mecamsmes de dégradation des CUIrasses sont pour
l'essentiel attribués aux actions d'origine superficielle. consécutives il la mise en affleurement
de la cuirasse.
Mais Lepron (1970: 1971 et 1977) a mis en évidence l'existence d'un mécanisme
interne qui aboutit il la dégradation interne et basale de la cuirasse ferrugineuse Il constitue le
mécanisme de dégradation de cuirasse le plus important et qui contribue aux différents
cuirassements actuels.
:w

La dégradation superficielle est essentiellement mécanique. elle aboutit à la faveur


des eaux de ruissellement à la formation de gravillons. La dégradation interne et/ou basale est
par contre essentiellement physico-chimique. elle aboutit sous l'influence des eaux
d'infiltration et des alternances d'humectation et de dessiccation à la formation d'horizons A2
sableux meubles.
Selon Leprun (1979). ces deux mécanismes interne et basal sont préparés et orientés
par des mécanismes de pédoplasmation et de pédoturbation (cf annexe 2). Ceux-ci. d'ordre
micromorphologique. sont désignés sous le terme de pré-dégradation.
Exceptée la pré-dégradation qui est générale à toutes les cuirasses. l'intensité et les
manifestations de ces deux mécanismes sont variables selon que la cuirasse est sur substratum
acide ou basique
Ainsi. la dégradation superficielle prévaut dans la cuirasse sur roche basique ou à
tendance basique. Par contre sur substratum acide ou neutre. c'est la dégradation interne ou
basale qui y trouve un terrain de choix.

2. 3. 1 Démantèlement de cuirasse sur granite de Tinkoto

Le démantèlement de la cuirasse sur granite plateau cuirassé libère d'énormes bancs


de cuirasse disjoints dont on retrouve quelques fr~oments le long du versant du plateau
cuirassé et dont la taille décroit vers l'aval. Lorsque le versant est en pente douce. le gradient
de la taille des éboulis est peu sensible ils forment alors des gradins jusqu'au niveau de
l'incision du cours d'eau.
Dans les parties centrales du plateau cUIrasse. la CUIrasse. d'aspect massif est
généralement enfouie dans une couverture gravillonnaire. peu épaisse (environ 40 cm). et
colonisée par un champ de termitières champignons (planche 2. figure 4) Parfois. elle
affleure sous ce mème aspect. sous forme de petits bowé parfois effondres et fissurés.

Ces observations montrent que la dégradation superficielle serait faible lorsque la


cuirasse affleure (sur les bordures du plateau cuirassé) Elle est plus importante quand la
cuirasse est recouverte (dans les parties centrales du plateau cuirassé). et contribue à
augmenter l'épaisseur du niveau de couverture gravillonnaire La dégradation interne et basale
serait plus intense en bordures du plateau cuirassé et dans les effondrements centraux ou
affleure la cuirasse a la faveur de fissures.
21

En effet la cuirasse est massive et continue. rarement diaclasée au centre du plateau


cuirassé. Le démantèlement superficiel est rendu favorable par l'infiltration de l'eau de pluie à
Itravers la couverture (sol gravillonnaire) et à sa circulation sur la cuirasse qui constitue un
!niveau d'obstacle. -
La dégradation interne et basale se manifeste par la formation des fissures qUi
s'accentuent avec la circulation de l'eau. Il y a séparation des blocs de cuirasse et éluviation
des éléments fins.

2. 3. 2 Démantèlement de la cuirasse sur roche basique dans la zone de Tinkoto

La CUIrasse sur roche basique comTe les surfaces très réduites du relief
intermédiaire (Figure 7) sous forme d'inselbergs (cas de la colline de Labassala). Elle est très
dégradée. mais encore épaisse ( plus de 10 m). avec une nodulation très développée. Elle se
présente sous forme de blocs de grandes dimensions sur les bordures du massif parfois isolés
(planche 1. figure 2).
Le démantèlement interne et basal est dominé par le démantèlement superficiel qui
aboutit à la formation de nodules gravillonnaires. Mais celui-ci parait moins important. car la
cuirasse garde encore une épaisseur considérable. Cene résistance au démantèlement est liée
aux caractères intrinseques de l'ensemble cuirasse-carapace: dureté. aspect massif et fin ...

2. 3. 3 Du démantèlement de la cuirasse à la formation de sols

Le démantèlement de la cUIrasse. lors qu'elle est intense. peut être à l'origine des
horizons pouvant donner des sols (Lepron. (1979) Ceux-ci se développent soit sur la carapace
degradée. soit sur l'altération argileuse sous-jacente. soit sur les débris de cuirasse (ses
matériaux sont darts ce cas des roches mères pour ces sols)
Cene dégradation est vraisemblablement une altération secondaire au cours de
laqueUe les minéraux secondaires sont dissouts puis reprécipités Il en résulte des
transfonnations minéralogiques (par exemple integration du fer dans le réseau de la kaolinite.
ou de l'aluminium dans celui de la goethite) et des modifications de leur taiUe et de leur
distribution. favorisant la dégradation (Ambrosi. 1984)
Les sols ainsi formés se répartissent en fonction de la nature du substratum. de l'allure
du modelé et de l'intensité de la dégradation
a. Sols sur cuirasse peu démantelée ou nue

La cuirasse peut ètre affleurante ou subaffleurante. recouverte alors par un horizon


humifère gravillonnaire (environ 40 cm) à terre fine souvent limoneuse ou argileuse. Le
matériel fin provient du ruissellement et de la remontée biologique (action des termites)

b. Sols sur cuirasse à démantèlement de surface dominant

Ces sols se développent sur un matériau gravillonnaire issu de la cuirasse. Ils sont
squelettiques ( peu épais, pauvres en terre fine) (cf chapitre étude de sols) Leur pédogenèse
est commandée par la circulation de l'eau et l'action des racines au sein de la cuirasse. à la
faveur des diaclases et du déchaussement des nodules. La nature de la cuirasse et l'intensité du
démantèlement orientent le faciès du sol formé. Il peut être ferrugineux s'il est bien drainé, ou
hydromorphe s'il est engorgé en profondeur.

c. Sols sur cuirasse ferrugineuse à démantèlement interne et superficiel concomit2nts

Le sol formé se différencie à mesure que se dégrade la CUirasse. La CUirasse


dégagée de ses produits grossiers libère une importante fraction de terre fine issue de la
matrice. Le sol a un faciès ferrugineux tropical lessivé avec un séquum (couple d'horizons
élluvial-illuvial (.1\2-B» et se situe entre deux portions du plateau cuirassé ou sur un ancien
emplacement du plateau cuirassé.

d. Sols sur cuirasse ferrugineuse à démantèlement interne et basal dominant.

Le sol se développe sur les horizons argileux du manteau d'altération peu épais Il
présente un profil inter grade entre le sol ferrugineux et le sol brun eutrophe

e. Sols sur cuirasse ferrugineuse entièrement démantelée

L'armature CUirassee est complètement désorganisée Seuls persistent. quelques


nodules. du sable et de l'argile On distingue plusieurs cas de figure selon la nature de
l'altération sous-jacente et la topographie
_.'
.,~

a Sur aJtération kaolinique tachetée sur granite

Généralement c'est le sol fenugineux tropical lessivé qui se développe sur un tel
substrat. Le faciès de ce sol dépend du componement du fer au sein des argiles et de la
proponion de ces dernières. Lorsque la ségrégation du fer se fait sous forme de tàches. on a un
sol fenugineux à tàches. Lorsque la ségrégation du fer est bien avancée sous forme de
nodules. on a un sol fenugineux à tàches et à concrétions. Si le concrétionnement est très
imponant dans la panie supérieure. on a un sol fenugineux carapacé. Enfin lorsque
l'imponance de la fraction argileuse entraine une imperméabilité en profondeur. on obtient un
sol fenugineux à pseudogley

J3 Sur altération smectitique (altération pistache)

Dans le cas où cette altération arrive en surface par suite d'une profonde troncature
des horizons supérieurs. il s'y développe des sols bruns eutrophes fenuginisés. des sols bruns
eutrophes veniques et des venisols et paravenisols. Ces sols engagent deux types de
matériaux argileux. l'un kaolinique et fenuginisé hérité de la cUirasse. l'autre
montmorillonitique
Ces sols se localisent souvent en bas de pente des versants des plateaux cuirassés.
On '! trouve très souvent des éléments grossiers anguleux issus de l'altération de roches acides
et basiques.

3. Conclusion.

Line bonne panie de la superficie la zone de Tinkoto est occupée par la cuirasse
La dégradation de cette cuirasse encore imponante aujourd'hui. est le résultat de la
convergence des mécanismes physico-chimiques et mécaniques (Leprun. 1979) L'intensité et
les manifestations de ces mécanismes dépendent de la nature du substratum. Les mécanismes
superficiels. plus imponants sur cuirasse sur substratum basique. les mécanismes interne et
basal plus imponants sur cuirasse sur substratum acide.
L'intervention des processus pédologiques. à la faveur du ruissellement. de
l'infiltration des eaux de pluie et des actions biologiques (termites. micro-organismes et
pénétration des racines). conduit à la formation de sols à panir de la cuirasse et de l'altération
argileuse sous-jacente Ces matériaux fonctionnent comme de véritables roches mères.
La répartition de ces sols. se fait en fonction de la topographie et sont ordonnés en
chaines de sols au catena. Les positions exondées sont occupées par des sols à faciès
fenugineux.. les positions basses ou inondables par des sols à faciès vertique intégrant deux
types d'argile (kaolinite héritée et montmorillonite) Entre les deux faciès. il existe plusieurs
inter grades.
Cependant. il est à noter que. pour un même substratum. les conditions
géomorphologiques de la cuirasse ont un ràle déterminant sur la nature de sols qui résultent de
son démantèlement. Dans la zone de Saraya par exemple. le cuirassement est faible. limité par
un horizon gravillonnaire à peine induré. Par contre à Tinkoto. le cuirassement est mieux
développé et plus massif. Il s'en suit des sols et des aptitudes culturales différents, ce qui
implique que le démantèlement de cuirasse sur deux granites peut donner deux types de sols.
selon les conditions géomorphologiques du milieu.
25

Chapitre 4. Résultats de l'étude monographique des sols issus du démantèlement de


la cuirasse dans le secteur de Tinkoto

Nous avons observé 5 différents types de sols issus du démantèlement de la cuirasse:


les sols sur cuirasse. les sols peu évolués. les sols ferrugineux tropicaux lessivés. les vertisols
et les sols bruns eutrophes. Nous n'avons pas pu creuser de fosses sur les versants en pente
plus ou moins forte, par conséquent. les sols peu évolués n'ont pas pu ètre étudiés.
Les sols étudiés seront caractérisés d'un point de vue morphologique et chimique.

1. Situation des profils étudiés

1 Profils 1 Longitude 1 Latitude Altitude

! 1 (lITM) 1 (UlM) (m)


i
1TK2 814.39 1
143 1.65 188 i

TK12 810.90 1431.51 171 1

i
1

TK8 810.96 i 1430.29 180 i


1

TK7 811.22 t 1430.77 183


1

TK5 1811.31 1 143 1.42


~:llKl----n------1 813.26 ! 1429.34 1189
1

Tableau 1 Coordonnées géographiques des profils.

25
26

12° 05' 0"


12° 57' 30" ,----~--~-~--~-~--~--~------,

~~

<

<l

12° 52' 30" l-------,---.----------,----,------r-~-_,_____--.____- 12° 08' 00"

o 500 m
_-===:JI

Figure 8. Carte topographique et situation des profils étudiés.

?f.
27

2. Caractéristiques morphologiques des sols étudiés.

La situation des profils est donnée dans la figure 8.

2. 1. Sols sur cuirasse.

une bonne partie de la zone de Tinkoto est occupée par la cuirasse sous forme
de plateaux cuirassés. Ces vastes surfaces parfois légèrement ondulées se raccordent au reste
du paysage par des versants à éboulis en pente plus ou moins fone. Elles ponent un sol très
squelettique, peu épais, constitué essentiellement par les produits d'altération de la cuirasse,
non structurés. La surface du sol est jonchée de débris de cuirasse épars (planche 3. figure 5).
Elle est recouvene par une végétation herbacée. parfois arbustive (planche 2. figure 4). En
bordure la cuirasse affleure en blocs plus ou moins démantelés. Le profil correspondant à ce
sol est TIaII.

Ce profil se situe sur un glacis en pente douce. il ne contient que deux horizons.
L'horizon de surface de 36 cm d'épaisseur (horizon (A)). constitué essentiellement de
gravillons (de taille 0.5::; <1> ::; 1 cm) et d'une faible quantité de terre fine à dominante
limono-sableuse (à sable grossier) de couleur rouge jaunàtre La porosité est très bonne
(matériau filtrant). la cohésion très faible (matériau meuble). les racines très peu nombreuses
et l'activité biologique faible. L'horizon inférieur. est constitué par la cuirasse (horizon C).
La description détaillée du profil a été faite à la faveur d'une entaille de rigole
rafraîchie

2. 2. Les sols ferrugineux tropicaux lessivés

.,

A Tinkoto ces sols s'observent généralement au milieu des plaines alluviales situées
entre deux portions du plateau cuirassé où ils se développent sur des matériaux argilo-sableux
à sablo-argileux. et se caractérisent par le faible colmatage des axes de drainage On les
rencontre également à l'emplacement d'une ancienne cuirasse en juxtaposition avec les sols
peu évolués Nous avons décrit les sols qui se développent sur des glacis en pente douce. le
profil correspondant à ce sol est TK7

27
18

Ce profil est relativement peu différencié L'indice de différenciation texturale


(IDT), calculé est de 1.6, correspondant à une faible différenciation des horizons du profil.
Cela est confoné par l'homogénéité de sa structure, sa texture, sa cohésion et sa porosité
(estimée sur le terrain). La texture présente une cenaine dominance constante limono-
argileuse sur l'ensemble du profil. On note cependant quelques gravillons mal répanis dans
l'horizon supérieur. La structure de l'horizon superficiel est à tendance grumeleuse, celle des
horizons profonds est massive. Les teintes sont rougeàtres et moins vives en profondeur. A ce
niveau se manifeste (sunout dans l'horizon plus riche en argile) une ségrégation du fer sous
forme de tàches bien délimitées et de petites concrétions ferrugineuses molles de la taille des
gravillons.

Profondeur en cm
Horizon hwnifêre limono-atgileuse de couleur 2.5Y612, a structure
o gnnneleuse. L'activité biologique et l'enracinement y sont importants.
10 la cohésion est fone et la porosité bonne.

Horizon limono-argilem: de couleur 1,5Y7/-4-. à structure polyédrique.


n présente une activité biologique et un enracinement importants.
51

a
Horizon limono-sableuse de couleur IOYR 811 tâches bnmes de couleur
IOYRSI-4-. à structure massiw L' enracinement y est toujours important
mais I"activité biologique de \"ient faible. On note la presence des
concrétions molles. la cohésion est fone et la porosité faible.

170

Figure 9. Profil TK7

2. 3. Les Vertisols.

Ces sols se développent sur des matériaux de mélange situés entre le plateau cuirassé et
les affleurements de granite et de gabbro ou de diorite Leurs profils contiennent beaucoup de
gravi Hons, de cailloux et même de blocs de roches (de granite ou de roche basique. ou les
deux a la fois, selon la proximité de l'une ou de j'autre. de la zone du mélange). Trois profils
ont été etudiés pour les venisols • TIC. TK 12. TK8

28
29

L'ensemble des mécanismes qui participent à partir des matériaux de mélange à la


formation de ces sols montre une forte convergence de leurs caractères morphologiques. Cela
révèle leur appartenance à un cadre hydrodynamique et pédologique semblable. L'étude de
ces trois profils à permis de mettre en évidence leurs similitudes.
Ils ont toujours un horizon humifère sombre (de 15 à 25 cm d'épaisseur) à
strUcture grumeleuse peu développée qui surmonte un horizon gravillonnaire Les gravillons
de mème taille (0.5 cm environ) se retrouvent bien repartis dans l'ensemble des horizons
profonds plus argileux. Les tâches de pseudogley présentes toujours en profondeur
s'expriment de la mème manière. sauf dans le profil TK 12 où elles sont plus importantes et
leur coloration plus accentuée à cause soit de la plus grande profondeur. soit de sa position
(proche de l'axe de drainage).
La structure de ces sols est toujours fine en surface, plus ou moms grosslere en
profondeur. Elle est en effet grumeleuse à tendance polyédrique en surface et devient
franchement polyédrique. parfois débitée en plaquettes en profondeur où l'épaisseur et l'argile
deviennent de plus en plus importantes
La porosité estimée sur le terrain semble par contre n'ètre forte que dans les horizons
de surface. L'activité biologique très intense à ces niveaux.. est marquée par la présence de
petites galeries et de tubules. Les fentes de retrait sont nombreuses et de 0.5 à 3 cm de large.

Profondeur en cm
Horizon humifère argilo-limoneuse de couleur 2.5Y6/2. à structure
Il gnnneleuse. On y trou\"e des fentes de retrait verticales et obliques de 0.5 à 3
cm de large. des gra\illons et caillou.'\ de roches altèrees (acide et basique
13
L'aeti,,;té biologique et r enracinement sont intenses. La cohésion et la
porosité sont importantes.

Horizon argilo-limoneu.'\ humide de couleur 2,5Y6/l à structure polyédrique à


débit cubique. et à mottes plastiques. Les fentes de mëme direction sont toujours
nombreuses. On note la présence des tâches ocres et brunes. des gra\;llons. des
caillou.'\ et blocs anguleu.'\ de roche altèree. La porosité y est médiocre.
r enracinement et r aeti";té biologiques sont rares

._ .... .

:~;~:··i~ :~ ~?~"
'.~

Horizon de couleur 2.5Y6/1. rrès humide à structure conser.ée de la roche


a\"ec des minérau.'\ altérables abondants (feldspaths K. quanz. micas) Il s'agit
! .' '.~ ..
.• ,r-''''- ._.~ ..., .: " .. d'une arme granitique

200

29
30

Horizon humifère argilo-limoneuse de couleur 2.5Y5 '2. à structure


grumeleuse. L'activité biologique et le développement racinaire sont
Profondeur en cm importants, la cohésion est moyenne. On y trouve de nombreuses fentes
de retrait de 0.5 cm de large et des gravillons arrondis à la base. La
o porosité est essentiellement liée à I"activité biologique,
10
Horizon gravillonnaire à terre fine argilo-limoneuse à structure
polyédrique, Il porte des nodules ferrugineux émoussés mêlés à des
33
cailloux et blocs de roches altérées. II n'y a pas de fentes. ni de racines et
l'activité hiolOf!iaue est faihle_

1
Horizon argileux de couleur 2.5Y5 '3 à structure polyédrique à tendance
! - - prismatique. Les fentes de retrait sont très nombreuses. leur taille varie entre
70
.
L-. --
, /
0.5 et 2.5 cm de large. Les nodules deviennent plus nombreux et plus luisants.
toujours accompagnés de cailloux et blocs anguleux de roches altérées, La
porosité. I"activité biologique et le développement racinaires sont nuls. On
./
note la présence des tâches ocres et rougeâtres de psodogley vers le sommet.

Horizon argileux très plastique et humide de couleur 2.5Y6/3 à structure


, /'
polyédrique à tendance prismatique. Les fentes de retrait présentent des
slickensides, les racines. l"activité biologique et la porosité sont nulles.
Vers la base. on note I"apparition des blocs et des cailloux anguleux de
roches altérés.
200 Matériau humide à structure conservée de la roche de couleur 5Y7/6
.contenant de nombreuses tâches de couleur 5YR6'5. Les fentes sont
toujours visibles. On note plusieurs blocs de granite. mêlés aux nombreux
minéraux non altérés de quartz, de feldspath potassique et de micas. Il
Figure 11. ProfIl TK12 s'agit d'une arène granitique.

cm Horizon humifère argilo-limoneux de couleur 2.5Y5 1. à structure


grumeleuse. II contient plusieurs fentes de retrait et des gravillons
o ferrugineux arrondis. L' activité biologique et l'enracinement sont intenses
25
o 0 n 0 o "j =:
C r:J Horizon gravi Iionnaire d'épaisseur variable ( 15 à40 cm), contenant des
o Cl ':) 0
cailloux anguleux de roches altérées et des grains de quartz. La terre fine
65 '- -- est argileuse de couleur 2,5Y7 '2 et à structure polyédrique.
----

, - - -- Matériau de couleur variable (5Y7'2 et 5Y6 3 (proche du cours d'eau) à


-,---- -
-- texture argilo-limoneuse. Les fentes de retrait sont peu nombreuses
- -----. et portent des slinckensides. La structure est polyédrique avec un débit
cubique, La porosité, I"actj\ité biologique et l'enracinement sont nuls,

120
Matériau présentant une \ariation d'épaisseur et de couleur (5Y7 4 d
5 'y' 62 sur le plan latéral. On note la présence de blocs de roches sombres_
Plus on s'éloigne du cours d'eau et plus l'horizon présente un matériau à
structure orientée (schisteuse. Les racines et l'acti\'ité biologique sont rares

200

Figure 12. Profil TK2

30 1 1
31

2. 4. Les sols bruns eutrophes

Nous les avons observés sur des surfaces en pente douce liées au plateau cuirassé,
relativement bien drainées. Ils se développent sur des matériaux argileux issus des roches
basiques et ultra basiques, et sur des matériaux d'altération issus de roches basiques et acides
et de la cuirasse. Le profil de sol étudié est nommé TK5.

Le profil TK5 présente une profondeur importante (environ 300 cm). Les
horizons sont fortement bien différenciés (indice de différenciation texturale (IDT) calculé est
supérieur il 6). Il présente un horizon humifère il structure grumeleuse, de couleur sombre. En
profondeur, il est marqué par une alternance des horizons brunifiés argilo-sableux et des
horizons gravillonnaires toujours caillouteux (quartL roches altérées acide et basique). Le
caractère vertique est absent sur les horizons gravillonnaires. Malgré la présence de
nombreuses fentes de retrait (dans les horizons argileux), la structure est plus ou moins fine
(polyédrique) depuis l'horizon humifère superficiel jusqu'au matériau sous-jacent (arène
granitique).
Les horizons les plus argileux semblent être marques par un phénomène
d'engorgement temporaire (du fait de leur très mauvaise porosité), et par la présence de tàches
de pseudo-gley (de couleur ocre et grîsàtre). La porosité estimée sur le terrain semble surtout
liée il l'importance de l'activité organique en surface et il l'abondance des gravillons en
profondeur.

31
Horizon hmnifere argilo-limonelL\: de couleur 1.5Y7/6 a structure
grumeleuse. contenant plusieurs fentes de retrait. La cohesion
d'ensemble est moyenne. l'enracinement et raeti\ite biologique
'rofondeur en cm sont rres intenses. La macro-porosité est essentiellement liée aIL\:
fentes de retrait.
o Horizon plus ou moins hurnifere. argilo-limonelL\: de couleur 15Y613
Il et a structure polyédrique. Il contient des gravillons arrondis. Les fentes
sont encore plus nombreuses. la cohésion est plus forte. Le système
30
r.lcinaire oeil dévelonné el \' acti\ité hiolo!!imle toujours intense

Horizon gra\illonnaire de couleur 10 R-l/5, contenant des caillOIL\:


angulem; de quartz et de roches altérées. La terre fine est argilo-
80 sableuse a structure polyédrique. L'horizon est fragmentaire.

a
Horizon hmnide argilelL\: de couleur 2.5Y7/2 . structure polyédrique
avec un débit en plaquettes. Les fentes de retrait apparaissent plus larges de 5
cm. les racines et racti\ite biologique se raréfient. On note quelques
- -~
,- ---- -
~'::I
.-i
gra\illons et grains de quanz disperses dans la matrice. Plusieurs tâches ocres
et grisâtres se trouvent bien représentées dans la partie superieure de l·horizon.
~- - -~ ;:;:: ~ ~j
160 ~"'---""'----"'-"'-i
;0"0"
1 :; ~o
v .. 0 ~-'1 c:--l'
D 0 Y"tJ Horizon gra\illonnaire contenant des caillolL\: et des blocs angulelL\: de roches
".. ~o<> /j<l
voC> a~/'~D altérées. parfois à bords rres tranchants. La terre fine est argileuse de couleur
<i U~
o
.
/"_
'" l' a/\ 2.5Y8n. Les racines et r acti-ùte biologiques sont nuls. les fentes de retrait
0'-. jD 0 0 • U
----./ .0. 0 sont absentes.
" 0 1>0 0 "
0'0 / <;);,.-,0 t>
00
0"
'-1
tvlatériau de couleur 5Y817. a te:'\:ture argilo-limoneuse. a structure
·~-i
1_1 consen'ée de la roche mère (granitel. contenant des mincralL\: non altérés
(feldspaths potassique. quartz. micas.) Les fentes redeùennent plus
importmltes_

Figure 13 _Profil TK5


33

3. Caractéristiques physico-chimiques des sols étudiés

3. 1. Granulométrie.

Les résultats de l'analyse granulométrique effectuée sur les échantillons prélevés sur
tous les profils étudiés sont présentés dans le tableau 2 et à la figure 14 et 25. L'appréciation
des textures a été faite à l'aide du triangle de texture (cf annexe 1 ).

ANALYSE GRANULOMETRIQUE

Profondeur
N° Cm limon limon sable sable
Profil argile fin grossier fin grossier total
% % % % %
65 43.4 101.5
-25 35..6 12.7 6.2 3.6
1rK2 120 14.8 34.4 101.2
-26 42.0 7.0 3.0
27 200 44.5 19.9 12.3 4.9 19.7 101.3
~o 30 34.0 30.5 24.2 8.2 4.6 101.5
@L 152 45.8 18.7 8.0 3.9 22.1 98.5
~K5
~2
1---
232 49.9 15.2 5.1 4.4 25.4 100.0
~3 300 7.7 29.8 18.1 19.9 26.7 102.2
5,89
IrK7 ~ S,58
20.9 13.8 27.3 9.8 29.6 101.4
eS 34.7 14.5 24.7 8.1 19.8 101.8
36 33 45.5 16.4 7.8 9.9 19.6 99.2
-
TK12 37 132 52.3 16.8 8.5 11.1 11.0 99.7
-
38 20C 27.3 20.7 10.0 17.1 23.1 98.2
TK8 39 12-4 44.6 18.C 11.2 5.5 19.1 98.4
-
40 200 32.0 12.5 5.0 8.S 41.9 100.2
TKIII 43 36 19.8 14.3 26.9 7.S 32.3 101.1

Tableau 2. Résultats d'analyses granulométriques des sols étudiés.

Le seul échantillon prélevé sur le sol sur cuirasse (TKIII) est limoneux, avec 20 %
d'argile et environ 40 % de limons et de sables (tableau 2). On note également une certaine
influence des fractions grossières de limon et de sable, avec respectivement 27 % et 32.3%.

11
34

Le sol ferrugineux tropical (TK7) est limoneux en surface, avec 21 % d'argile,


41.1 % de limons et 39, 4 % de sable. Il devient argilo-limoneux en profondeur avec 35 %
d'argile, 39.2% de limons et 27% de sables.
La composition granulométrique des vertisols (profils TK2, TK8, TK 12) est
essentiellement dominée par l'argile, aussi bien en surface qu'en profondeur. En profondeur il
apparaît une certaine influence limoneuse, ce qui induit une texture argilo-limoneuse à ce
niveau. L'horizon supérieur du profil TK2 est marqué par une influence sableuse et fait
apparaître une texture argilo-sableuse. Les teneurs en argile varient entre 27 et 52%, celles des
limons entre 17 et 32,2%, et celles des sables entre 22 et 51 %.
Le sol brun eutrophe (profil TK5) est également marqué par cette influence argileuse.
Sa texture apparaît argilo-limoneuse en surface, argileuse en profondeur, puis limoneuse au
fond. Les teneurs en argile augmentent progressivement de 34 à 50% avant de chuter
brusquement à 7%. Celles des limons diminuent brutalement entre le premier et le deuxième
horizon, de 54 à 27%, puis progressivement de 27 à 20.3, avant de remonter à 48%. Celles des
sables augmentent plus ou moins progressivement de 13 à 47%.

120
100 -TK2
80 -TK12
TK7
60
-TK5
40
-TK8
20
o -j------;,--------r----r------,------,
1 10 100 1000 10000

Figure 14. Courbes granulométriques

En définitive tous ces sols sont marqués par une nette dominance de textures fines, et
surtout de l'argile, sauf dans le sol sur cuirasse où c'est plutôt le limon qui domine. La
variation de l'argile en fonction de la profondeur dans tous les sols est représentée dans la
figure 16. On constate dans l'ensemble une augmentation de l'argile avec la profondeur.

14
35

Taux d'argile en %
0 20 40 60
E
(,) 0
c: 50
...
Q)

:::l
100
Q) 150
"'0 200
c:
.E 250
e
Q.
300

I-+-- TK5 ~ TK2 TK12 ~ TK8 ---- TK71

Figure 15. Variation de la teneur en argile avec la profondeur dans chaque sols étudiés.

3.2. Capacité pour l'eau.

La capacité au champ (annexe 1, tableau 3) du sol sur CUIrasse et du sol


ferrugineux tropical est moyenne (environ 22%), et les points de flétrissement sont faibles à
moyens (de l'ordre de 7 à 10.5). Il s'ensuit de réserves moyennes d'eau utile ( 12 à 13.1%).
Les sols bruns eutrophes (TK5) et les vertisols (TK2, TKI2, TK8) offrent de fortes valeurs de
la capacité au champ (entre 26 et 41.5%). Bien que leurs points de flétrissement soient élevés
(de l'ordre de 12 à 20.3 %), ils n'influent que très peu sur les réserves en eau utile. Celles-ci
apparaissent faibles, moyennes à fortes en surface (9 à 15%) et fortes à très fortes en
profondeur ( 15 à 20.2%).
La figure 16 donne la variation de la réserve en eau utile en fonction de la
profondeur. On constate que ce paramètre augmente avec la profondeur, sauf dans le sol
ferrugineux tropical et entre le premier et deuxième horizon du sol brun eutrophe
36

Teneur en eau utile en %

o 5 10 15 20 25
O-+-----'------I---~---L----'

~ 50-
c:::
Q) 100
~

~ 150
".e
c::: 200
e 250-
Q.
300 -
I-+- TK5 ----- TK2
TK12 ~ TK8 TK?I

Figure 16. Variation de la teneur en eau utile avec la profondeur dans chaque sol étudié.

3.3. Le pH

Le sol sur cuirasse et le sol ferrugineux tropical sont acides (4,2 < pH< 5,34), les
vertisols sont neutres ou proches de la neutralité (6,44 ~ pH ~ 7,56) et le sol brun eutrophe est
légèrement acide en surface ( pH = 5,84) et neutre à alcalin en profondeur ( 7 ~ pH ~ 8,1).
Dans tous les sols étudiés, le pH croît régulièrement avec la profondeur (Figure 17).

pH eau
0 5 10 pHKO
0
a 2 4 6 8
E 50
a

\
u E
t)
50-
..
c 100

\
CIl c
::l
150
~ 100
QI
~ 150
"...
c
0 200 -g200
.
0
Q. 250 -§250
.....
0..300
300

[-+- TK5 _ TK2 TK12 ~TK8 ~TK71 I-+- TK5 -+- TK2 TK12 ~TK8 _TK7!

Figure 17. Variation des pH eau et pH KCl en fonction de la profondeur dans chaque sol
étudié.

ih
37

3. 4. Conductivité électrique ( CE)

Le sol ferrugineux tropical et le sol sur cuirasse donnent des valeurs de conductivité
électrique comprises entre 0,014 et 0,026, correspondant au sol non salin ( CE ~ 0,5 dS/m).
Dans les vertisols et le sol brun eutrophe, les valeurs de la conductivité électrique ( 0,0 18 ~
CE ~ 0,079) correspondent à une très légère salinité qui diminue avec la profondeur (Figure
18).

Valeurs de la conductivité électrique en ms


o 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1
0+-------'-------'-------'--------'-----'
50
100
1
150
200
j
250
300"-- -=- -,
I-+- TK5 TK12 -*- TK8 -lIE- TK7j

Figure 18. Variation de la conductivité électrique en fonction de la profondeur dans chaque


sol étudié

3. 5. La matière organique

Les teneurs en matière organique sont constamment comprises entre 0,6 et 1,6 %
dans les horizons supérieurs de tous les sols étudiés. En profondeur, elles varient de 0,01 à 0,6
dans les vertisols, de 0,05 à 0,3 % dans le sol brun eutrophe. La matière organique diminue
vers la profondeur sur l'ensemble de sols (figure 19).

Cette matière organique paraît fortement minéralisée dans le sol sur cuirasse (C/N =
4.5) et bien minéralisée dans le sol ferrugineux tropical et dans les horizons supérieurs du sol
brun eutrophe (C/N compris entre 7,3 et 10,4). Dans les horizons profonds du sol brun
eutrophe et dans les horizons supérieurs des vertisols, la matière organique est mal à très mal
décomposée (C/N compris entre 14 et 28). Pour les vertisols seul le profil TK2 présente une
matière organique bien décomposée tant en surface qu'en profondeur (C/N voisin del0).

17
38

Le rapport C/N augmente avec la profondeur dans le sol brun eutrophe, mais diminue
vers la profondeur dans la plupart de sols étudiés (Figure 20).

Teneur en matière organique en %


o 0,5 1 1,5 2
o +-----"'--------'-----"---------'
E
u 50
i... 100
~ 150
"~200
e 250
Q.

300

Figure 19. Variation de la matière organique en fonction de la profondeur

Rapport C/N
0 10 20 30
E 0
u
c: 50
Q)
..... 100
::::l
Q) 150
"0
c: 200
.E 250
e
a.. 300

I-+- TK5 - - TK2 TK12 -w- TK8 ~ TK71

Figure 20. Variation du rapport C/N en fonction de la profondeur


39

3. 6. L'azote total

Les teneurs en azote sont en général faibles à moyennes sur l'ensemble des sols
étudiés. Elles varient de 0,05 à 0,35 glkg dans les vertisols, de 0,01 à 0,28 glkg dans le sol
brun eutrophe et de 0,04 à 0,39 glkg dans le sol sur cuirasse et le sol ferrugineux tropical.
Dans l'ensemble, les teneurs en azote diminuent vers la profondeur (Figure 21).

Teneur en azote total


0,00 0,20 0,40 0,60 0,80
E 0
(J --.-lK5
c: 100 ___ lK12
<Il
'-
:J -+-lK8
<Il 200
'C
c: --.-lK2
.E 300
e
c... 400
-.-lK7

Figure 21. Variation de la teneur en azote total en fonction de la profondeur

3. 7. Phosphore.

Les teneurs en phosphore total sont assez dispersées d'un sol à l'autre. Elles ne sont
moyennes que dans les horizons supérieurs des vertisols (profils TK2 et TK12 surtout) (111
ppm à 115 ppm). L'horizon (C) du profil TK12 indique par contre une valeur assez forte (484
ppm). Dans les horizons profonds des vertisols et dans l'ensemble des autres sols étudiés ces
teneurs varient entre 12 et 81 ppm.

Le phosphore assimilable est également en faible quantité, dans l'ensemble de sols


étudiés. Il J'est encore plus dans les horizons profonds. Dans les horizons supérieurs des
vertisols (profils TK2 et TK 12) et du sol ferrugineux tropical (profil TK7) il est
respectivement égal à 2, 5 ppm; 3,5 ppm et 2,3 ppm. En profondeur et dans l'ensemble des
autres profils, il varie entre 1 et 1,7 ppm.
40

Le phosphore apparaît en très faible proportion dans l'ensemble de sols étudiés

3. 8. Le Fer total

Les teneurs en fer total sont fortes dans les vertisols. Mais leur variation avec la
profondeur (figure 22) montre quelques différences. Elles diminuent régulièrement vers la
profondeur dans les profils TK2 (13 à 8.99) et TK8 (7.3 à 4.13) ; elles sont presque constantes
dans le profil TK12 (9 à 8).
Dans le sol brun eutrophe, les teneurs en fer total sont assez importantes dans tout le
profil. L'horizon B de celui-ci présente une teneur supérieure à celle rencontrée dans le même
horizon des autres profils. Ces teneurs augmentent brusquement de 6,2 à 14% à partir de
l'horizon supérieur, puis elles se stabilisent avant de décroître à 3% dans les horizons
profonds (Figure 23) .
Dans le sol ferrugineux tropical, ces teneurs sont très faibles (1,3%) dans l'horizon
supérieur et faibles (2,5%) en profondeur. On note une augmentation de la teneur en fer total
avec la profondeur ( figure 16). Le sol sur cuirasse à une teneur en fer total de 12%.

Teneur en fer total en %


0 5 10 15 20
0
E
u 50 ~
.
\
1:
CI> 100
:l
CI>
'C
1:
.e0
.
150 -
200
250 -
/
Q.
300

I-+- TK5 - - TK2 TK12 -w--- TK8 ----- TK71

Figure 22. Variation de la teneur en fer total avec la profondeur

4()
-H

3.9. Complexe adsorbant: capacité d'échange, bases échangeables et taux de


saturation

Dans la plupart des sols étudiés. la somme de bases échangeables (S) obtenue
lors de l"analyse est supérieure à la capacité d'échange (T ou CEC).

La figure 23 montre la variation de la capacité d'échange avec la profondeur.


On constate que les valeurs de la capacité d'échange sont dispersées d·un sol à rautre. Au
niveau des vertisols. elles augmentent régulierement avec la profondeur dans le profil TK2
(de 16 à 25 meJ100g). Dans le profil TKI2, eUes décroissent légèrement après avoir atteint un
maximum. mais restent comprises dans la fourchette de 30 à 35 me/lOOg. Cette augmentation
parait brutale entre le premier et le deuxième horizon. et légère dans le reste du profil. Le
profil TK8 par contre montre une évolution différente de la capacité d' échange. Elle diminue
brutalement vers la profondeur, de 26 à 19 me/l OOg.
Dans le sol brun eutrophe la capacité d'échange est moyenne ( 10 me/100g)
dans l' horizon supérieur. ensuite elle se stabilise entre 20.98 et 20.34. avant de décroitre plus
au fond. Dans le sol ferrugineux tropical elle croit légerement avec la profondeur. de 3.7 à
4.62 me/lOOg : dans le sol sur cuirasse, elle est de 3.02 me/100g.
Le taux de saturation excède pour la plupart 100%. qn note quelques valeurs
inférieures à 100% dans le sol sur cuirasse (12%). dans le sol ferrugineux tropical (19% en
surface et 94% en profondeur) et dans l'horizon supérieur du sol brun eutrophe (92%).

La richesse en bases échangeables du complexe absorbant des vertisols et du


sol brun eutrophe est élevée et très largement dominée par les ions alcalino-terreux (Ca. Mg.
Ca/Mg > 2) ( Figure 24) Les valeurs correspondantes à la somme des bases échangeables
pour les vertisols varient de 20 à 43 me/100g de la surface vers la profondeur. excepté
l'horizon C. Les valeurs les plus importantes appartiennent au profil TK 12. Dans le sol brun
eutrophe. la somme des bases échangeables augmente brusquement avec la profondeur de
9.04 à 24.84 me/100g Ensuite elle décroit progressivement jusqu'à 18.74 mé/100g. La
somme des bases échangeables est tres faible dans le sol ferrugineux tropical (3.02 me/lOOg)
et dans le sol sur cuirasse (0.35 me/lOOg).

Les teneurs en potassium correspondent à des valeurs moyennes en surface (0.3 à


0.5 me/l OOg) et faibles en profondeur (0.1 à 0.2 me/100g) dans les vertisols. Le profil TIC

41
42

fait exception en ce qui concerne ces valeurs; elles sont toujours moyennes à bonnes sur
l'ensemble du profil (0,5 à 0,61 me/1 OOg). Dans les autres sols, ces teneurs sont comprises
entre 0,06 et 0,21 me/1 OOg.
Les teneurs en sodium dans tous les sols étudiés sont en quantité négligeable du point
de vue de leur action sur la structure du sol (0,2 à 1,6 me/1 OOg).

Capacité d'échange en me/100g


o 10 20 30 40
o-!--------'------'------'-----------'
E 50

\
u
~ 100
....::J
150
~
c:
.E 200
e
0.. 250 -

300
E-T-K-5-_--T-K-2---T-K-1-2-~--T-K-8-
--T-K-71

Figure 23. Variation de la capacité d'échange en fonction de la profondeur


dans chaque sol.

Profil TK8 Profil TK2


Na =5%K =0,88% K =1,96% Na =2,6%

TK7
Profil TK5
Na = 1,22%

Profil TK 12
K=1,1% Na=O,54%
M

Figure 24. Teneurs en bases échangeables dans chaque sol étudié.

4')
-13

4. Conclusion

Au regard de ce qui précède. les vertisols et le sol brun eutrophe apparaissent


comme ceux dont le potentiel de fertilité chimique est le plus élevé Leur composition
granulométrique est marqué par une richesse en argile (taux d'argile généralement compris
entre 27 et 52%). Ils possèdent un complexe d'adsorption doté d'une capacité d'échange
cationique élevée tant en surface qu' en profondeur ( 10 < CEC < 40 me/l OOg) et qui est saturé
en cations alcalino-terreux (Ca et Mg). dont le rapport Ca/Mg > 2. Cependant ce potentiel est
limité par une déficience phosphatée. azotée. et de la matière organique (surtout dans leur
horizons profonds).

En revanche. la mise en valeur des vertisols peut ètre rendue délicate par leurs
propriétés physiques peu favorables: porosité très faible. pouvant induire des risques
d·asphyxie. remaniements internes pouvant provoquer des traumatismes aux racines (rupture
de racines au niveau de fentes de retrait). cohésion forte en saison sèche et adhésivité forte en
saison de pluie. rendant le sol difficile à travailler. Par contre le sol brun eutrophe possède les
propriétés physiques les plus favorables: bonne porosité. structure fine facilitant le travail du
sol et le développement du système racinaire. Leur principal inconvénient est lié à leur
richesse en éléments grossiers souvent anguleux. pouvant compliquer le travail du sol et
blesser les racines
Dans tous les cas. ces deux types de sols conviennent bien aux cultures éxigeantes.
notamment le coton et le sorgho.
Le sol ferrugineux tropical se présente comme relativement jeune. formé sur un
matériau déjà évolué. Dans sa composition granulométrique. la fraction limoneuse prend
légèrement le dessus sur l'argile (56.5% contre 80.3°;0) Sa capacité d'échange est faible (
voisin de 4 me/IOOg). ainsi que sa richesse en bases échangeables (0,45 ::; Ca::; 3 me/lOOg:
0.16::; Mg::; 1.26 meiIOOg). Leur matière organique ( 0.7% en surface et 03% en
profondeur) est bien développée (CIN voisin de 10) Leur mise en valeur nécessite un
relèvement du niveau de fertilité chimique. la richesse en limons peut aussi entrainer des
risques de banance en période de pluie Ce sol convient bien à la culture de r arachide
Le sol sur cuirasse. vu son état actuel de fertilité chimique et physique. n' offre que
peu de possibilité de mise en valeur

43
5. Discussion des résultats

5. 1 Aspects morphologiques

Au niveau du sol sur cuirasse, la présence de la cuirasse à faible profondeur


(36 cm) avec de nombreux gravillons et la pauvreté en terre fine indique un matériau
squelettique (non évolué). Cette absence d" évolution peut ètre imputable au phénomène
d'érosion qui décape les produits d'altération au fur et à mesure de leur formation. Elle peut
être également due à la résistance de la cuirasse sous-jacente à l'attaque des divers agents
météoriques ainsi qu'à la pénétration des racines.

En dehors du sol sur CUirasse, tous les sols étudiés sont caractérisés par une
structure grumeleuse dans la panie supérieure de leurs profils. Cette structure peut être
expliquée par la présence à ces niveaux d'une quantité non négligeable de la matière
organique et d'une intense activité biologique la microflore favorise la formation des
ciments organo-minéraux des agrégats (pouvant être formés par floculation de l'argile par les
cations Ca::-). La méso et macrofaune agit surtout lors de du transit intestinal: elles
agglomèrent entre eux les micro-agrégats, les cimentent, donnant à l'unité de structure sa
forme et sa dimension définitive, tels que les grumeaux à ciment argilo-humique
(Duchaufour. 1995).

Dans les horizons supérieurs en effet la structure apparaît toujours grossière chez
les vertisols. massive au niveau du sol ferrugineux tropical et polyédrique au niveau du sol
brun eutrophe Il y a absence totale d'agrégats

L'homogénéité morphologique constatée au niveau du sol ferrugineux tropicaL peut


s"expliquer par la présence quasi exclusive de la kaolinite dans de sa fraction argileuse. En
effet" d'après Chauvel (1967), tous les sols ferrugineux tropicaux du Sénégal oriental seraient
constitués presque exclusivement de la kaolinite. Ils offrent des faibles valeurs de la capacité
d'échange (de ["ordre de 3 à 5 mé/lOO) La présence de lïllite souvent fréquente dans les axes
de drainage élève ces valeurs entre 8 et 10 me/1 OOg. Le sol étudié se situe à un ancien
emplacement du plateau cuirassé: il offre une capacité d"échange cationique comprise entre 3
et 4,6 me/l 00 caractéristique de la kaolinite
.J5

5. 2 Aspects physiclrCbimiques

5. 2. 1 Texture.

Les vertisols (profils TK2. TK12. TK8) et le sol brun eutrophe (profil TK5)
sont caractérisés par une richesse en argile et une augmentation graduelle de celle-ci avec la
profondeur (Figure 16). excepté l'horizon C. La diminution brutale du taux d'argile dans
l'horizon C laisse penser que r argile des horizons sus-jacents ne proviendrait que
partiellement de son altération. En effet. la position topographique de ces sols (bas de pente)
et la présence d' éléments grossiers de diverses natures enfouis dans la masse argileuse
supposent un apport latéral de produits d'altération issus de la cuirasse et des roches (acide et
basique). Nous pensons que l'augmentation de la teneur en argile avec la profondeur peut
s'expliquer par l'entrainement mécanique par les eaux de gravité des particules argileuses
dispersées depuis les horizons supérieurs vers les horizons profonds. En effet. certaines
périodes de fortes pluies provoquent la dispersion de l'argile, mème stabilisée en complexe
organo-minéral. Le transport d'argile dispersée est facilité par l"existence de pores grossiers
permenant la circulation des eaux de gravité vers les horizons profonds La disparition d'une
grande partie de ces pores (colmatage) provoque le ralentissement de la circulation des eaux
de gravité et l'adsorption des argiles entrainées a la surface des polyèdres (Duchaufour. 1995).
Le mauvais drainage entraine l'augmentation de concentration en alcalins et alcalino-terreux,
notamment de Ca2~ qui favorise la néoformation de la montmorillonite.

L'importance des limons dans les sols ferrugineux tropicaux (profil TK7) peut ètre
le résultat d'une accumulation relative. suite a l'entrainement latéral de "argile En effet. une
érosion en nappe sélective, sous l'influence de pluies violentes sur un matériau argileux peu
perméable peut provoquer un entrainement d'é1éments fins (argile. parfois limons fins). Les
éléments entrainés ne s'accumulent pas dans les horizons profonds mais sont évacués hors du
profil.
5. 2. 2 Le complexe absorbant

Dans la plupart de sols examinés, la somme de bases échangeables est supérieure à


la capacité d'échange. Cela découle d'une dissolution de carbonates par l'acétate
d'ammonium à pH 7. Cette dissolution peut avoir lieu même dans les horizons qui ne
contiennent que très peu de calcite (Baize. 1988) et Souchier, (1971).

La capacité d'échange de tous ces sols semble ne pas avoir une liaison directe
avec matière or~anique. Elle augmente progressivement en profondeur (Figure 24), au niveau
où la matière organique est la plus faible. Il apparaît donc une nette influence argileuse dans la
fixation de bases échangeables dans ces sols.
Les faibles valeurs de la capacité d'échange des profils TKllI et TK7
pourraient être mises en relation avec la nature kaolinique de leur fraction argileuse. En effet.
la kaolinite est dotée d'un faib le pouvoir de rétention d'eau et d'éléments minéraux parce que
l'essentiel des échanges cationiques n'est limité qu'aux charges des zones de rupture latérale
de ses feuillets. Cela., contribue à réduire sa capacité d'échange à des valeurs comprises entre
3 et 10 mell OOg (Duchaufour, 1995) et explique les faibles teneurs en eau obtenues au niveau
de ces sols.
Les valeurs les plus imponantes de la capacité d'échange s'observent sur les
profils TK8.TK2 et TK12 (venisols), dont le calcul de la capacité d'échange des colloïdes
minéraux du complexe absorbant a donné des valeurs élevées (42 à 118 mell00g). Ce calcul
s'effectue en rapponant la capacité d'échange de la terre fine au pourcentage de la fraction
argileuse après soustraction de la part due à la matière organique estimée à 200 mel 1OOg. Ces
valeurs supposent une bonne représentativité dans la fraction argileuse de la montmorillonite
dans ces profils. Car la montmorillonite. contrairement à la kaolinite et à lïl1ite. engage le
maximum de ses charges dans le processus d'échange. celles-ci étant disposées aussi bien sur
la face externe que sur la face interne des feuillets (Soltner. 1979) C'est ce qui explique les
fones teneur en eau observees dans ces sols.
I! apparait donc que la capacité d'échange de ces sols semble dépendre de la
composition minéralogique de la fraction argileuse. Plus on a de la montmorillonite. plus la
capacité d'échange est élevée.
La capacité d'échange de la fraction argileuse de l'horizon C de la plupan des
sols bruns eutrophes du Sénégal oriental tourne autour de 30 me/l OOg (Chauvel. 1967) Celle
de l'horizon C des profils TK 12 et TK5 présente par contre une valeur qui parait aberrante

46
.p

(206,6 me/1 OOg). Car les fractions granulométriques argileuses a ces niveaux ne sont estimées
qu'à 7.7 et à 27%. Kaloga (1966) rapporte que ce phénomène est dû au fait que la fraction de
la roche sous-jacente altérée qui n'est pas dispersée par le traitement d'analyse
granulométrique possède une capacité d'échange élevée. Mais nous pensons aussi que cela
peut provenir d'une erreur de mesure.
Les matériaux en voie d'altération peuvent donc constituer une part appréciable du
complexe absorbant minéral.

5. 2. 3 La matière organique

Les sols étudiés sont en général pauvres en matière organique ( 0.05 à 1.6%).
On note une diminution des teneurs en matière organique vers la profondeur (Figure 20).
Dans les horizons supérieurs, l'aération du milieu favorise l'oxydation du carbone. Le rapport
CiN indicateur du degré de minéralisation est constamment voisin de 10. indiquant une bonne
minéralisation. sauf dans les profils TK 12 et TK8 (vertisols). Dans ces profils en effet. le
rapport CiN est respectivement égal a 15 et 20.7 en surface. Ces valeurs peuvent provenir soit.
de la nature de la matière organique à décomposer (certains composés organiques. comme les
résidus de lignine sont plus résistants a la décomposition), soit des apports par érosion de
matériau en provenance des niveaux plus élevés dans la topo-sèquence. Les éléments apportés
riches en matière organique sont déposés sur un matériau ayant une matière organique déja
minéralisée.
Les faibles teneurs des horizons profonds peuvent s'expliquer par les faibles
entraînements des composés organiques vers la profondeur. Les valeurs élevées du rapport
CiN dans le sol brun eutrophe supposent que les faibles quantités de composés organiques
entrainés vers la profondeur sont difficilement biodégradables et évoluent vers une
humification (Figure 21 )

5.2.4 L'azote

Les teneurs en azote total sont faibles sur JO ensemble des sols étudiés Elles semblent
ètre plus importantes sur les niveau supérieurs où la matiere organique est aussi élevée Les
faibles teneurs en azote semblent donc liées a celles de la matière organique. La source la plus
régulière de l'azote est la minéralisation de la matière organique

47
5. 2. 5 Le phosphore

Les teneurs en phosphore total et assimilable de tous les sols etudies sont faibles.
Elles peuvent ètre dues au pH (voisin de la neutralite) et aux faibles teneurs en matière
organique. En effet. un milieu neutre ou basique favorise l'insolubilisation du phosphore sous
forme de phosphate.

5.2.6 Le fer

Les teneurs en fer total ne sont faibles que dans les profils TK7 et TKIIl Elles s'expliquent
par le phénomène de lessivage oblique. La concentration du fer dans les autres profils traduit
la faible mobilité du fer dans les milieux basiques. En effet le pH des horizons de ces sols,
etant voisin de la neutralité. immobilise le fer et tend à le precipiter. La presence de la
montmorillonite empèche la precipitation du fer qui l'intègre dans son reseau cristallin pour
donner naissance à la montmorillonite ferrifère ou nontronite

5. 3 Classification des sols étudiés.

5. 3. 1 Profil TK7

Ce profil dans la logique de la classification adoptee est à mettre dans la classe


des sols riches en sesquioxydes de fer. sous-classe des sols ferrugineux tropicaux. groupe des
sols lessives. La pauvrete de son complexe absorbant traduit non seulement sa faible capacite
de retention en eau et en e1ements mineraux. mais aussi. le phenomène de lessivage. Ce
dernier transparait au niveau de l'analyse granulometrique qui indique une accumulation
possible de l'argile en profondeur aux depens de la surface
Le phenomène de ségregation du fer sous forme de tâches et de concretions. visibles
dans ce profil notamment en profondeur. est à prendre en compte au niveau du sous-groupe.

48
5. J. 2 Profils ~ TK8 et TK12

Les caractéristiques morphologiques et analytiques de ces trois profils


corroborent leur appartenance à la classe des venisols. La présence simultanée dans ces
profils de produits d'altération dérivés des roches basiques et acides et de la cuirasse. suppose
une origine polylithique. La venisolisation de ces sols parait dépendre plus de la position
topographique et de la forme du modelé que de la roche-mère. On peut rattacher ces venisols
à la sous-classe des venisols topomorphes.
Cependant la structure de l'horizon de surface sur laquelle est basée la distinction
au niveau des groupes parait discriminatoire pour ces profils. En effet ce caractère parait
fluctuant d'un profil à l'autre: la structure de l'horizon supérieur du profil TKl1 est grossière.
celle du profil TK8 est moyenne et celle du profil TK1 est relativement fine. Cette fluctuation
est à mettre en liaison avec les teneurs variables en kaolinite et en montmorillonite dans leurs
mélanges au sein de ces profils.
Tenant compte de ce qui précède. le profil TKI1 appaniendrait au groupe des
venisols topomorphes non grumosoliques. le profil TK1 au groupe des venisols topomorphes
grumosoliques et le profil TK8 au groupe intermédiaire.
En oUtre leur profondeur atteignant à peine 180 cm induit un caractère modal. ce
qui permet de les considérer en tant que tel au niveau du sous-groupe. En plus. les conditions
d'hydromorphie ne sont perceptibles qu'en profondeur. ceci oblige à ne les considérer qu'au
niveau du faciès.

5. J. J Profil TK5

Ce profil est morphologiquement de type A(B)C Il se caracterise essentiellement


par une brunification poussée des horizons (sunout B) par des oxydes de fer. La capacité
d'échange cationique de la terre fine est généralement moyenne à fone (29 à 45 me/l OOg) et
indique un mélange dans la fraction argileuse de la kaolinite et de la montmorillonite. Les
fentes de retrait sont dépourvues de " slickensides ". Elles sont bien répanies dans tout le
profil. Le taux de matière organique décroît vers la profondeur (en général > 3 m) et le
complexe est saturé en alcalino-terreux
Selon la définition de Auben ( 1965). ces caractéristiques placent ce sol dans la classe
des sols a mull. Le caractère de brunification par les sesquioxydes de fer plus intense dans les

49
50

horizons profonds est une preuve de son appartenance au groupe des sols bruns eutrophes
tropIcaux
Les valeurs élevées de la capacité d'échange cationique. le complexe saturé en
catIons alcalino-terreux. ainsi que les fentes de retrait indiquent la présence de la
montmorillonite. Ces facteurs justifient son appartenance au sous-groupe vertique.
Cependant les teneurs en matiére organique des horizons supérieurs ainsi que la
position topographique considérées par Maignien ( 1966) comme critéres prépondérants dans
cene classe ne s'alignent pas dans le sens indiqué. En effet. Maignien pense que le groupe des
sols bruns eutrophes tropicaux regroupe les sols qui présentent outre les caractéristiques
précitées. une bonne teneur en matiére organique (réguliérement > 2). une structure de
surface excellente et une position topographique de pente fone
En outre la présence de tàches d'hydromorphie et le fon taux d'humidité à la capacité
au champ de l'horizon C pauvre en argile. obligent à tenir compte de ce facteur. En revanche.
sa manifestation limitée en profondeur nous oblige à le considérer au niveau du faciés.

6. R2ppel des f2eteun limitaots et recomm2nd2tÎons.

Si cenains sols bien drainés de la zone étudiée présentent des propriétés favorables
pour les cultures. il n'en demeure pas moins qu'ils possédent des caractéristiques variables. ce
qui les rend trés hétérogénes. Par ailleurs. leur exposition à l'érosion est accentuée par la
présence constante de la surface cuirassée.
D'autre part. la présence d'un horizon (argileux) relativement humide au-dessus de 1 m
est un facteur physique favorable qui diminue les contraintes thermiques. et permet le
maintien sur place des éléments minéraux. Par contre il est préférable que l'horizon argileux
(surtout argile gonflante) ne remonte pas trop prés de la surface. car il nuit à l'enracinement
des plantes.
Dans les sols étudiés. les éléments minéraux sont plus importants en profondeur et
la matiere plus importante en surface. La pratique des labours profonds. devrait permettre un
mélange entre ces deux types d·é1éments. Cela a pour avantage de permenre une bonne
structuration du sol et aux premieres pluies de s'infiltrer le plus profondément possible. On
évitera les labours superficiels. qui ont tendance à émiener le sol et r exposent à l" érosion
hydrique

50
51

En outre, les déficits en azote, phosphore et en potassique, constituent un facteur


limitant important pour l'ensemble de sols étudiés. Leur mise en valeur ne pourra ètre rentable
que par utilisation de fumure renfermant ces éléments.

Chapitre 5 : Classification des sol du Sénégal oriental en fonction de leurs aptitudes


cultu raies.

La classification des sols a été réalisée en grande partie sur la base des travaux
de reconnaissance antérieurs. Ces travaux ont mis en lumière la complexité des facteurs
pédogenétiques au Sénégal oriental.
Dans cette région, l'hétérogénéité du matériau parental, fait apparaitre une
gamme très variée de sols. La distinction entre eux réside essentiellement dans l'opposition
entre d'une part le caractère squelenique des sols sur roches diverses. ainsi que sur cuirasse
ferrugineuse et d'autre part le caractère peu évolué ou évolué des sols sur colluvions ou
altérites restés meubles.
L'analyse de ces travaux.. à la lumière des vérifications que nous avons faites à
Tinkoto. nous a conduit dans un premier temps à la définition des différentes unités à vocation
culturale de la région. ensuite à leur représentation cartographique et enfin à l'évaluation de
leurs superficies. Cela dans le but de dresser un cadre simplifié d'utilisation des sols du
Sénégal oriental.

1. Définition des unités à vocation culturale

La définition des aptitudes des sols à été effectuée en tenant compte


essentiellement des caractéristiques pédologiques. Le choix de ces caractères ainsi que leurs
variations s'est appuyé à la fois sur l'étude des profils. leur aspect superficiel et les analyses au
laboratoire
Dans la reglon de la Haute et Moyenne-Casamance. mis à part les horizons
superficiels. les sols présentent une faib le capacité d'échange (3 à 4 meqll OOg de terre) Ces
faibles valeurs sont liées à la teneur en argile et surtout a la nature mineralogique de celle-ci.
Car la kaolinite et l'illite, présentes en faible quantité dans cene région. sont par nature dotées

51
52

d'un faible pouvoir de rétention D'autre part. la ségrégation du fer au sein des profils n'étant
qu'un phénomène très local. ces oxydes et hydroxydes bloquent très souvent les niveaux
d'échange.
Au Sénégal oriental ou les conditions climatiques sont différentes et ou la majeure
partie de la superficie est occupée par la cuirasse en voie de démantèlement. on rencontre des
sols ayant une capacité d'échange très élevée (30 à 45 meq/l OOg de terre). C'est le cas des
venisols et des sols bruns eutrophes. dont la composition minéralogique est marquée par une
richesse en montmorillonite. ayant un haut pouvoir de rétention.
La définition des aptitudes culturales des sols. tel qu' envisagée ici tient compte de
la notion de potentialité en terme de qualité et non de richesse. en fonction des exigences des
plantes.
En effet le terme richesse tient uniquement de la garniture chimique. Par contre
celui de qualité tient aussi compte des propriétés physiques des sols. Ainsi. un sol de bonne
qualité culturale est celui qui présente aussi bien une richesse chimique que des propriétés
physiques favorables.
Les sols dont les propriétés physiques sont défavorables mais présentent une
richesse chimique exceptionnelle. comme les venisols sont considérés comme étant de très
bonne qualité. L'amélioration de leur structure par des pratiques culturales appropriées
(mécanisation.. sous-solage .. ) les placerait en tète des mei lieurs sols des deux reglons
étudiées.
Tenant compte de toutes ces remarques. nous avons dressé la liste des classes
d'aptitude des sols définies essentiellement par la notion de qualité.
A..insi sont considérés comme sols de qualité bonne à très bonne. les sols dont la
texture est marquée par une richesse de la fraction argileuse. en montrnorillonite et dont la
teneur moyenne en argile du solum (cf annexe2) est supérieure à 40%
Les sols de qualité bonne à moyenne sont ceux qui présentent une teneur
moyenne en argile comprise entre 40 et 25% Enfin les sols dont la teneur moyenne en argile
est inférieure à 25%. sont considérés comme étant de qualité moyenne à faible
D'autres critères de différenciation pris en compte dans cene définition portent
essentiellement sur la profondeur du profil marqué ou non par la presence d'un horizon
induré. Par conséquent. lorsqu'un sol presente un horizon induré à faible profondeur ( 100 il.
120 cm). nous le classons de qualité moyenne il. faible quelque soit sa richesse chimique
Lorsque ces critères sont peu ou pas vérifiables au sein du profil. celui-ci est
considéré comme non cultivable. c'est-a-dire d'aptitude culturale très faible. Par ailleurs. les

52
53

sols mêmes de bonne qualité appartenant aux domaines réservés, sont exclus de tout projet de
mise en valeur. Ce sont les sols des forêts classées et les parcs.
Ainsi donc. quatre grandes classes d'aptitude des sols en fonction des exigences des
plantes ont été établies sur la base de ces criteres de différenciation.

2. Les différentes classes d'aptitudes de sols

Nous ne reprendrons pas ici. la caractérisation détaillée de sols qui a déja été
faite dans la partie précédente. Nous nous limiterons a donner leur extension dans la région
ainsi que quelques caractéristiques que nous avons jugées utiles d'indiquer.

2. 1 Classe d'aptitude A.

Superficie: 9856.1 Km:: (18 % ) :

Répartition par département :

• Tambacounda: 5706.7 Km:: ( 51 %).


• Kédougou : 17'26.6 Km:: (15%).
• Rakel : 2422,8 Km:: (23%).

Elle est représentée sur la carte par. . les superficies sont contenues dans le
tableau 5.
Cette classe regroupe les sols de qualité bonne a tres bonne. Il s'agit:

2. l. 1 des vertisols et paravertisols.

Dans la partie précédente nous avons indiqué que la néoformation de la mont-


moriIIonite semblait limitée aux formations de roches basiques. en position de mauvais
drainage. Cela est fréquent dans la zone où le modelé actuel témoigne de J'absence de
manteau d'altération paléoclimatique.

53
5-t

Dans la zone de Kédougou. ces provinces correspondent aux différentes dépressions


qui entourent les massifs de roches basiques. Ces massifs ponent des venisols sur les replats
de leurs versants et des sols bruns eutrophes sur les pentes fones. Dans la zone de Kossanto
par contre. on note l'existence de ce manteau paléoclimatique. Mais celui-ci est fonement
décapé. et les vertisols s'y associent souvent aux sols peu évolués d'érosion sur les matériaux
hétérogènes du Birimien et aux sols halomorphes sur les matériaux polyphasés du bas glacis.
On trouve également des étendues non négligeables de ces sols dans la zone de Dalafi. Ils y
sont limités à la province de roches basiques situées à l'Est de la longitude l2 e 20 ouest. Dans
la zone de Tambacounda-Bakel. ces sols sont largement représentés à l'Est de la Falémé.
Ces sols à potentialité de fertilité très élevée conviennent très bien pour les cultures
les plus exigeantes ( coton. maïs. sorgho. canne à sucre). Mais leur utilisation est gènée par
leurs propriétés physiques défavorables (cohésion forte en saison sèche. mouvements de
masse dus à la dessiccation-humectation pouvant entrainer une rupture des racines et une
asphyxie) . qui les rendent difficiles à travailler ainsi que par leur micro relief. Mais il semble
que ces micro reliefs ne se reconstituent pas sur plusieurs années
Il convient donc pour leur utilisation de faire appel au sous-solage comme moyen de
leur aménagement. Leur utilisation nécessite également un équilibre cationique. car
l'importance de certains éléments tel que le sodium rend difficile la limitation des carences.
Toutefois le contrôle et la maîtrise de l'inondation doivent ètre un préalable pour toute
utilisation de ces sols.

2. 1. 2 Les sols bruns eutropbes.

3. extension

Ces sols sont caractérisés par la coexistence dans leur fraction argileuse de la
montmorillonite et de la kaolinite. Cette coexistence traduit les variations du drainage au sein
de ces sols Lorsque le drainage est réduit. on assiste à la formation de la montmorillonite. et.
lorsque le drainage devient fort. il se forme de la kaolinite. Cest ce qui explique leur position
intermédiaire entre les vertisols et les sols ferrugineux tropicaux (Maignien. 1963)
Dans la zone de Dalafi. ils sont limités principalement aux alluvions argileuse de Dendifa.
ainsi que dans les alluvions des autres ~andes rivières situées il ['Est du méridien 12 ~ 20 .

54
55

Dans la zone de Kédougou-Kossanto ils se développent sur les alluvions argileux du


Dinguikili et de son affluent le kounbakouri.
Ils se différencient des vertisols par leurs propriétés physiques nenement meilleurs.
Leur principal défaut réside dans leur position topographique de pente forte (siège du bon
drainage interne et externe) et dans la présence d'éboulis de roches sur leurs surfaces.

b. Valeur et utilisation de ces sols

Les sols bruns eutrophes sont comme les vertisols caractérisés par un haut
potentiel de fertilité chimique. Leur strUcture fine est facile à travailler et très convenable au
développement du système racinaire. Ces sols conviennent très bien aux cultures exigeantes:
(coton. sorgho) et peu exigeantes (arachides. mil).
Cependant. leur mise en valeur est rendue délicate par leur position de pente forte
en prOie a l'érosion. et par la présence de blocs de roches marquant un pavage de leurs
surfaces.

2. 1. 3 Les sols hydromorphes.

3. ExtensioD.

Ces sols sont limités généralement aux zones inondables qui bordent les grandes rivières.
Dans la zone de Dalafi. on en trouve sur les alluvions des bas-fonds et au niveau des axes de
drainage colmatés par le matériau sablo-argileux à argilo-sableux collu"io-alluvial sur lequel
se développent les sols ferrugineux tropicaux Leur extension est plus importante dans le
secteur de Kayan où ils débordent les fonds des rivières sur les matériaux de colmatage Dans
la zone de Tambacounda-Bakel. ils se rencontrent sur les lits mineurs des marigots de
Goudyri De largeur moyenne de 30 m. sur les berges. ils passent aux sols ferrugineux
tropicaux Dans cene zone. ils correspondent aussi à tous les sols des axes alluviaux qui
subissent un engorgement par remontée de la nappe phréatique Dans la zone de Kédougou-
Kossanto. ils ont une extension très considérable. Ils correspondent aux zones inondables de
la Gambie et de la Falémé. ainsi que leurs principaux affluents (Koulountou. Diarha.
Bandabali. Dialé) Ils sont également sur certaines entailles récentes dominées par les surfaces

55
56

cUIrassees dans la zone granitique de Saraya. Autour des rivières qui drainent les pays
Bassaris. le secteur de Bandafassi et de Koïla-Kabé. on trouve des faciès structurés de ces sols
liés à leur richesse en montmorillonite.
Ces sols présentent des propriétés physiques plus ou moins favorables aux cultures.
structure souvent fine. profondeur importante. Leur fertilité chimique est souvent appréciable
( capacité d'échange moyenne. de l'ordre de 10 à 15 meq/ IOOg. une matière organique
relativement élevée = 1.6 à 2%)
Ces qualitës sont remarquablement améliorées au OIveau des sols
hydromorphes que l'on rencontre dans les domaines de roches basiques et ultrabasiques. II
s'agit des sols hydromorphes structurés et des sols hydromorphes très argileux. Leur
particularité réside sur la présence dans leur fraction argileuse de la montmorillonite.
Il est important de signaler que le seul caractère de l'hydromorphie ne suffit pas
pour qu'un sol soit classé parmi les sols de bonne à très bonne qualité. Les sols hydromorphes.
pauvres en argile. comme ceux qui se développent sur de grandes puissances de sables
alluviaux sont très pauvres.

b. VaJeur et utilisation de ces sols

Les conditions topographiques et les caractéristiques chimiques de ces sols sont


favorables à la rizière et à la culture du coton. Cependant leur mise en valeur suppose l'emploi
de techniques d'aménagement hydraulique. de régulation du drainage. La mécanisation et le
sous-solage sont également des méthodes culturales convenables à ces sols

56
57

2. 2 Cbsse d'aptitudes 8

Superficie • 13258.3 Km: (23 % de la superficie totale)


Répanition par dépanement •

• Tambacounda. 7993.7 Km: (38%).


• Kédougou • 827.4 Km: (4%),
• Bakel .4437.2 Km: (21%)

Cette classe est représentée sur la cane par ... Elle contient les sols de qualité
moyenne à bonne.

2. 2. 1.. Les sols ferrugineux tropicaux il tâches et concrétions.

a. Enension.

Ces sols constituent l'une des unités pédologiques les plus fréquentes et les plus
évoluées de la région. Dans la zone de Dalafi. ils se développent sur les matériaux de
colmatage des axes de drainage situés à l'Ouest du méridien 12 0 20 ' Nord. Ils sont souvent en
association avec les sols hydromorphes qui occupent le bas des versants et le fond des lits des
cours d'eau. Ils se développent également sur les matériaux de colmatage qui parsèment les
surfaces cuirassées peu disséquées qui couvrent le Continental terminal au Nord-Ouest de la
zone. Ils sont en juxtaposition avec les sols peu évolués hydromorphes et les lithosols sur
cuirasse. Dans la zone de Kédougou-Kossanto. ils se caractérisent par le colmatage des axes
de drainage et des surfaces cuirassées peu disséquées. Ils ont leur plus grande extension dans
la zone. au niveau du batholite granitique de Saraya depuis le Sud-Ouest jusqu'au bord de la
Falémé. dans le secteur de Yilimalo. Leurs matériaux constitutifs dans cene zone semblent
provenir d'une arène granitique constituée principalement de quanz. de muscovite et de
feldspaths. Dans la zone de Tambacounda-BakeL ils ont presque la même position. Mais le
plus souvent ils se développent sur les produits remaniés du Continental terminal au niveau
des axes de drainage et sur les plateaux.. ainsi que sur les cuvettes de Goudyri (principalement
les interfluves des marigots)

57
58

Leur position topographique dans le paysage induit des particularités dans leurs profils qui
permettent de les différencier au niveau du faciès
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés situés en bordure de plateau il pente faible
présentent un faciès il tàches bien délimitées. non durcies. qui marquent un début de
concrétionnement. Ceux des axes de drainage au-dessus des vallées des marigots ont un
faciès il tàches diffuses. Le faciès à concrétions apparaît lorsque le terrain est plat.
Leurs caractères communs sont les suivants : une profondeur moyenne il bonne. une
évolution rapide de matière organique en surface. une teneur en Ca et K moyennes et une
teneur en phosphore faible. et un drainage externe et interne bons.

b. Valeur et utilisation de ces sols

La richesse chimique de ces sols est toujours relativement moyenne Leurs plus
grand avantage réside sur leurs propriétés physiques très favorables il l'aération et au
développement des racines. Mais la grande sensibilité de ces propriétés physiques il l'érosion
et leur tendance il l'appauvrissement (lessivage). font que leur utilisation doit être
accompagnée du relèvement ou du maintien du niveau de leur fertilité.
Il est donc nécessaire d'y pratiquer des labours profonds et d'y apporter des
quantités necessalres et suffisantes de matière organique et d'engrais minéraux riche en
phosphore.
Ces sols conviennent bien il la culture des arachides. de mil et de coton.

2. 2. 2. Les sols ferrallitiques

a. Enension

Leur extension est très réduite au Sénégal oriental ou ils n·occupent que de
petites zones situées dans la partie nord-est de la zone de Kédougou par exemple Dans la
zone de Tambacounda-BakeL on les rencontre généralement sur les bombements des nappes
d'ennoyage des cuvettes et sur les matériaux sablo-argileux qui remblaient les vallées Ils sont
situés en position plus haute par rapport aux sols ferrugineux tropicaux lessivés. à proximité
des affleurements de cuirasse

58
59

Leurs caractères morphologiques sont relativement plus homogènes que ceux des
sols fenugineux tropicaux. Ils sont caractérisés par un profil peu différencié, une couleur
rouge ou brun-rouge uniforme sur l'ensemble du profil (jusqu'à 3 mètres de profondeur)
En surface. notamment sur les dix premiers centimètres. la couleur est plutàt
sombre à cause de la matière organique. La structure est toujours fine et plus stable que celle
des sols fenugineux tropicaux., la texture est sableuse. En profondeur il n'y a pas de
différenciation structurale significative. On note simplement une augmentation progressive de
l'argile mèlée au sable. toujours en proportions importantes.
La matière organique est peu abondante mais très fréquemment décomposée (C/N
toujours voisin de 10). Leur capacité d'échange est faible ( inférieure à 3.5 meq/l OOg de
terre).

b. Valeur et utilisation de ces sols

Leur pauvreté chimique est compensee par de bonnes propriétés physiques :


profondeur toujours grande (>3 m), texture pas trop sableuse ni trop argileuse, structure stable.
Ils sont fréquemment utilisés pour la culture de l'arachide. Ils conviennent aux plantes à
enracinement profond pour une meilleure exploitation des réserves minérales dont la
répartition suit celle de la fraction argileuse au sein du profil.
Cependant leur mise en valeur doit. comme pour les sols précédents. ètre
accomp~anée du relèvement de la fertilité pour lutter contre le lessivage.

59
('JO

2.3 Classe d'aptitude C

Superficie. 19453.12 Km~ (34% de la superficie totale)


Répanition par dépanement •

• Tambacounda. 5658.6 Km~ (28%).


• Kédougou • 7069.6 Km.2 (35%).
• Bakel : 6724.92 Km.2 (33%).

Cette classe contient les sols de qualité moyenne il faible. Elle est représentée
sur la cane par ...

2. 3. 1 Sols peu évolués

Ces sols sont caractérisés par un profil de type A(C). Ils sont constamment
rajeunis. soit par érosion. soit par apport de matériaux en provenance des niveaux plus élevés.
Ces sols sont ainsi divisés en deux groupes:

les sols peu évolués d'apport :


les sols peu évolués d'érosion.

Les sols peu évolués d'apport peuvent. en fonction de leur régime hydrique. ètre
divisés en deux sous-groupes les sols d'apport alluvial et les sols d'apport colluvionnaire.
Les sols peu évolués d'apport colluvionnaire ont une extension considérable au
Sénégal oriental. Ils se développent sur des matériaux de colluvionnement en provenance des
gres de l'Infra-Cambrien. On les rencontre en position de bas de pente. associés il des sols
squelettiques d'érosion en bordure des massifs qui occupent la partie sud-est de la zone de
Kédougou et la panie sud de la zone de Kossanto-Kéniéba. On les rencontre également en bas
de pente des plateaux cuirassés sur matériaux sablo-argileux riches en gravillons Dans la
zone de Tambacounda-Bakel on a des facies ferrugineux sur matériaux sablo-argileux au
niveau des plateaux et des buttes témoins cuirassées entourant la cuvette de Goudyri. et sur
certains glacis d'épandage

60
61

Les sols peu évolués d'apport alluvial dont l'évolution est régie par une nappe
phréatique oscillante se limitent à certains plateaux mais surtout aux axes alluviaux.
Ils sont souvent marqués par l'hydromorphie. Ceux des plateaux sont très répandus au Sénégal
oriental et occupent de vastes superiicies. Très souvent ils se développent sur un matériau
gravillonnaire plus ou moins limono-argileux et sont associés aux sols squelettique sur
cuirasse. Ils apparaissent très souvent dans les zones de démantèlement de la cuirasse. si bien
qu'ils ont longtemps été considérés comme des restes de sols ferrugineux. Lorsqu'ils sont
profonds ils constituent d'excellentes terres à mil.

b. VaJeur et utilisation de ces sols

Ces sols. malgré leur fertilité chimique appréciable, présentent de nombreux


inconvénients à leur mise en valeur. Ces inconvénients résident essentiellement dans la grande
hétérogénéité qui se manifeste aussi bien verticalement qu'horizontalement d'un profil à un
autre.
Les discontinuités observées dans le sens vertical constituent l'obstacle majeur au
développement des racines. Ils ne pourront donc être utilisés que localement. mais les
résultats seront toujours irréguliers. Ces sols de qualité variable. nécessitent un assainissement
hydraulique (pour les apports alluviaux) et l'emploi de quantités importantes de matière
organique et d'engrais.

- Les sols peu évolués d'érosion présentent une grande extension au Sénégal oriental.
notamment dans les zone de Kédougou et Kossanto-Kéniéba. Ce sont des sols de pente plus
ou moins forte. qui relient les plateaux cuirassés aux fonds des vallées. Ils se développent sur
des produit d'altération de cuirasse. Certains sols de ce groupe. mais de très faib le importance.
se développent sur les débris de roches diverses. de texture sablo-graveleuse.
Lorsqu'ils se développent sur des matériaux dérivés des roches basiques. ils
acquièrent soit des faciès vertiques ( cas des sols sur matériaux lourds de bordure de la
Falémé) soit des faciès bruns eutrophes.
Leurs caractéristiques chimiques et physiques sont plus ou moins appréciables. liées
surtout ci. leur fort taux de matière organique ( 2 ci. 10%). ce qui leur confère lorsqu'ils ne sont
pas dégradés une capacité d'échange voisine de 30 meq/ 100g.

61
62

Il apparaît que leur potentiel de fertilité convient aux cultures de coton, d'arachide,
de mil.
Mais leur mise en valeur présente beaucoup d'inconvénients du fait de leur tres
grande hétérogénéité. de leur profondeur souvent limitée ( ::; 1 m). de leur liaison trop étroite
avec la cuirasse et de leur pente plus ou moins forte, en proie à l'érosion. Au Sénégal oriental.
l'essentiel des activités agricole s'effectue sur ces pentes

2. 3. 2. Les sols baJomorphes.

a. Eneosioo

Ces sols sont assez bien représentés au Sénégal oriental. Leur évolution est dominée
soit par la présence des sels solubles, soit par la richesse de leur complexe absorbant d'un de
leurs horizons en ions Na., K susceptibles de provoquer la dispersion de l'argile.
Le maintien dans le milieu d'altération de quantités importantes de Na K et Mg,
provocant un milieu nettement alcalin est dù aux mauvaises conditions de drainage. Ces sols
ont été observés au Nord de la zone de Kossanto-Kéniéba dans les entailles récentes et dans
les zones de colmatage situées à proximité des affleurements de roches basiques (
amphibolite. schiste... ). Dans certaines zones. ces sols sont contaminés par des gravillons
provenant du démanteIement de la cuirasse.
Leurs caractéristiques chimiques sont tres comparables à celles des vertisols.
Elles ne s'en différencient que par leur matiere organique moins bien décomposée et par le
rapport CIN plus élevé
Mais leurs propriétés physiques présentent une dégradation tres marquée de la
structure du fait de la dispersion de l'argile liée à une teneur tres élevée en ions alcalins.

b. Valeur et utilisation de ces sols.

Dans l'état actuel. les caractenstlques physiques extrèmement défavorables


limitent leur utilisation. Ils constituent en saison seche des zones de parcours pour le bétail

62
63

Dans cette classe, nous avons egalement range les sols ferrugineux tropicaux
lessivés et les sols ferralitiques qui présentent dans leur profil un horizon indure à faible
profondeur ( entre 1 et 1.5 cm). On y range également les complexes de sols dont la
représentation canographique originelle n'a pas permis de faire apparaître à sa place chaque
unité simple. Ces complexes comprennent des juxtapositions, des séquences et des chaînes de
sols de plusieurs natures.

2.4. Classe d'aptitude D

Superficie : 142762 Km:: (hors mIS le Niokolo koba., 25% de la


superficie totale)
Répanition par dépanement :
• Tambacounda: 6218.9 Km:: (36%)

• Kédougou : 2848 Km:: ( 16%)


• Bakèl : 5209..3 Km:: (30%)

3. Extension

Elle est représentée sur la cane par le figuré n04. Elle contient les sols non
cultivables. Leurs caractéristiques chimiques et physiques n'offrent que très peu de
possibilités de mise en valeur.
Il s'agit des lithosols sur cuirasse. majoritaires au Sénégal oriental. des lithosols
sur roches diverses (acides. basiques, ultrabasiques et neutres) présents uniquement au
Sénégal oriental

b. Valeur et utilisation de ces sols

Néanmoins les lithosols sur roches basiques et ultrabasiques. du fait de leur


association avec des venisols et des sols bruns eutrophes présentent de bonnes
caractéristiques de fenilité. Mais leur très faible extension limite leur mise en valeur

63
2. 5 Conclusion.

Les travaux de caractérisation de sols par d'anciens auteurs permettent de


comprendre la complexité des facteurs de mise en place des sols. Cette complexité est
étroitement liée à la grande hétérogénéité des matériaux générateurs des sols
Dans ces conditions, le cadre d'approche auquel ces travaux ont abouti ne permet
que très difficilement l'utilisation des sols inventoriés.
Pour établir un cadre simplifié d'utilisation des sols, plusieurs unités pédologiques
ont été regroupées au sein de quatre classes d'aptitudes de sols. Ces classes ont été définies sur
la base des données morphologiques et analytiques de ces sols. Nous avons retenu dans cette
définition la notion de qualité au lieu de richesse. Cette notion tient compte en effet de la
teneur et de la nature minéralogique de l'argile du solum. Lorsque l'argile fait défaut. c'est la
matière organique qui est prise en considération.. car l'agile aussi bien que la matière
organique constituent, en proportions variables. des supports de fertilité chimique et physique
des sols.
On distingue donc : la classe d'aptitude A regroupant les sols de qualité bonne à très
bonne, dont le taux moyen d'argile du solum est supérieur à 40%. Il s'agit des vertisols, des
sols bruns eutrophes et des sols hydromorphes riches en argile. La classe d'aptitudes B
regroupant les sols de qualité bonne à moyenne, dont le taux moyen du solum est compris
entre 40 et 25%. Il s'agit des sols ferrugineux tropicaux lessivés et des sols ferralitiques non
indurés. La classe d'aptitude C regroupant les sols de qualité moyenne à faible, dont la teneur
moyenne en argile du solum est inférieure à 25% Ce sont les sols peu évolués d'apport et

d'érosion.. les sols halomorphes, les sols ferrugineux tropicaux lessivés et les sols ferralitiques
indurés à faible profondeur. La classe d'aptitude D. regroupe les sols non cultivables. Ce sont
les lithosols sur cuirasse et sur roches diverses ainsique les forèts classées et les parcs (
Tableau 3 et 4).
Ces classes ont fait l'objet d'une planimétrie et d'une représentation cartographique au
11500.000. Ce cadre ainsi défini constitue un instrument important qui permet dans un projet
de mise en valeur. d'orienter les choix vers les sites favorables.

64
65

Chaiptre 6. Conclusion générale.

Une grande partie du modelé du Sénégal oriental est occupée par la cuirasse. ce qui réduit
considérablement les espaces cultivables.
Le cuirassement se poursuit encore faiblement aujourd'hui ( Leprun. 1979), bien
que fortement contrarié par les phénomènes de dégradation très actifs. Dans les conditions
climatiques actuelles de la région on aboutit à la genèse de nouveaux sols dont l'inventaire a
permis de distinguer quatre zones de formation :
Les sols des surfaces planes des plateaux cuirassés (sols minéraux bruts sur
cuirasse) à potentiel de fertilité très médiocre. n'offrant que de très faibles possibilités de mise
en valeur.
Les sols des versants, souvent dominés par les sols peu évolués sur matériaux
gravillonnaires, présentant plusieurs faciès en fonction de la dynamique hydrique du milieu :
faciès ferrugineux tropical, lessivé en milieu drainant: faciès hydromorphe et vertique en
drainage réduit. Malgré leur hétérogénéité morphologique. ils sont caractérisés par une grande
richesse chimique, liée surtout à des fortes proportions de la matière organique (Kaloga,
1966). Mais celle-ci a un caractère fugace, dès que les sols sont mis en culture.
- Les sols des bas-versants, se distinguent en fonction des possibilités du drainage
et donc de la néofonnation de la montmorillonite : les vertisols en position de drainage réduit
ou nul. caractérisés par un potentiel de fertilité chimique exceptionnel lié à la richesse de leur
fraction argileuse en montmorillonite. Mais ce facteur se trouve souvent masqué par leurs
propriétés physiques nettement défavorables. rendant les sols difficiles à travailler. Les sols
bruns eutrophes. en position de bon drainage interne et externe. caractérisés par un mélange
dans la fraction argileuse de la kaolinite et de la montmorillonite. Cela leur confère des
meilleures qualités culturales liées aux propriétés physiques et chimiques très favorables
- Les sols d'anciens emplacements de plateaux cuirassés souvent dominés par des
sols fenugineux tropicaux lessivés à tàches et à concrétions. Ils sont caractérisés par un
potentiel de fertilité faible à moyen. en relation avec la présence de la kaolinite.
L'étude analytique de ces sols a permis de constater que la capacité d'échange est
faible sur les sols sur cuirasse et sur les sols fenugineux tropicaux. et forte sur les vertisols et
les sols bruns eutrophes des bas versants. Les teneurs en matière organique. en phosphore et
en azote sont faibles sur l'ensemble de sols étudiés. mais sont plus importantes en surface
qu'en profondeur

65
66

Malgré la pluviosité imponante, les cations alcalino-terreux (Ca sunout et Mg)


restent maintenus en quantité imponante dans une grande partie du profil. Cela se traduit par
un taux de saturation presque toujours supérieur à 100.
En dépit de la longue durée de la saison sèche, les écarts entre les valeurs aux
points de flétrissement et la capacité au champ demeurent souvent imponants, même en fin de
cette période. Cela permet d'envisager des associations de cultures à cycle végétatif long
(coton.. sorgho).
Il impone de noter que les sols issus de la dégradation de la cuirasse offrent un intérêt
agronomique imponant mais qui peut être gêné par leur déficit en matière organique, en
azote et en phosphore. Cet intérêt devrait être orienté premièrement vers les sols de bas-
versants. puis des versants et enfin d'anciens emplacements de cuirasse. Leur mise en valeur
doit être envisagée en tenant compte des recommandations que nous avons faites.
Par ailleurs, les résultats obtenus dans ce travail recoupent dans beaucoup de
détails ceux foumis par les anciens auteurs pour toute la région. Cela nous a permis d'étendre
nos considérations pédologiques dans toute la région. Un cadre simplifié d'utilisation des sols
à été établi, en les réunissant suivant leurs aptitudes culturales définies en fonction de critères
soigneusement choisis en terme de qualité. Quatre classes de sols ont donc été définies. Elles
ont fait l'objet d'une planimétrie (évaluation de superficie) et d'une représentation
cartographique au l/500.000.
Au total. les superficies cultivables et les sols directement cultivables sont
imponants dans la région (52264,12 km:: annexe Tableu 5) Cependant leurs facteurs de
fenilité révèlent des caractères très complexes du fait de leurs liaisons étroites. Si bien qu'il
suffit qu'un seul facteur soit déficient pour que toute la fenilité diminue. Il est à noter
également que les propriétés physiques ont autant d'imponance que les facteur de propriétés
chimiques.
Ce cadre ainsi défini constitue un instrument imponant qui permet. dans un projet de mise en
valeur. d'orienter les choix vers les sites les plus favorables.

66
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Planches
Planche 1

Photo 1. Cuirasse sur granite


Photo 2. Blocs de cuirasse isolés sur roche basique.
Planche 2

Figure 3. Sol brun eutrophe sur versant à pente forte du relief intermédiaire
Figure 4. Sol sur cuirasse colonisé par des termites champignons
Planche 3

Photo 5. Grande étendue de sol sur cuirasse colonisé par des morceaux de cuirasse épars
Photo 6 Témoin de la surface d'aplanissement intermédiaire et versant à évolution
pédologique de type brun eutrophe
Annexes
Annexe 1. Tableaux des données analytiques et des superficies des classes
des sols par département.

CARBONE AZOTE MATIERE


TOTAL TOTAL PHOSPHORE PHOSPHORE pRGANIQUE
Profil Profondeur TOTAL PLSEN-DABIN %0
N° cm g/kg g/kg C/N P P
ppm ppm
25 65 5.3 0.54 10.~ 115 2. 0,93
1rK2 26 12 3.16 0.32 9.~ 3a 1. P,54
27 20 3.5 0.31 11. 3( 1.1 ,61
30 3 3.2 0.2 11. 4- 1.- ,6
;TK5 31 15.. 1.1 0.1'( 10. 1. 1.1 ,2
32 23 1.4 0.0 16. 5( 1, ,25
1.
33 30 0.2 0.01 28.1 1- 1. ,OS
TK7 34 5,8 4.0 0.3! 10. 3 2. ,7
35 5,5 1.7 0.2· 7. 3 1. 0;3
36 3 9.4 0.6 14. 111 3. 1,6
TK12 37 13 4.0 0.2 14. 48 3. ,7
38 20 0.8C 0.0 11.· 48· 1. ,13
rrK8 39 12 4.14 0.2 20. 2- 1. ,7
40 201 0.51 0.0 10. 1~ 1.2 0,1
rrKIII 43 36 0.18 0.0 4. 81 1.5 0,03

Tableau 2. Carbone, azote, phosphore et matière organique

FER EC pH
N° P.F TOTAL mS20°C
Profil Profondeur 2.2 3.0 4.2 Fe203
Cm % % % % eau kcl
65 25 25.7 16.8 13.40 0,07 6,4 5.0-
1rK2 120 26 33.4 27. 18.7 11.59 0,07 7,1 5,H
200 27 40.3 32. 20.3 8.9 0,06 6,91 5,m
30 30 27.3 23. 12.7 6.2 0,021 5,8~ 4,34
IrK5 152 31 28.3 18.0 14.0 0,04 7,0( 5,05
232 32 31.1 18.7 14.4 0,12 7,53 5,41
300 33 32.0 23.g 11.8 3.2 0,03 8,10 5,23
IrK7 5,89 34 20.0 12.9 6.9 1.2~ 0,014 4,84 3,8
S,58 35 22.2 17.2 10.5 2.4 0,026 5,34 4,41
33 36 8.8~ 0,07~ 6,62 4,9
TK12 132 37 41.3 35. 22.0 9.1 O,07~ 7,5€ 5,9
200 38 38.5 31. 19.0 7.8 0,03 7,11 4,1
:T'K8
IrK8 124 39 32.6 29. 18.3 7.2 0,04 6,9- 5,11
200 40 32.3 26. 15.5 4.1 0,04 7,4( 4,78
:t"KIII 36 43 21.5 8.9 12.0 0,01 5,1 4,2~

Tableau 3. Capacité pour l'eau, Fer, conductivité électrique et pH (eau et KCI).


BASES ECHANGEABLES CAPACITE Iraux de pH
Profil Profndeur D'ECHANGE sat.
Cm Ca Mg Na K CEC
méq% méq% méq% méq% méq%
65 25 13.6" 5.59 0.16 0.4a 16.94 11 7.30
1rK2 120 26 18.2 10.69 1.06 0.61 24.62 12~ 7.19
200 27 20.2 10.56 0.92 0.53 25.94 12~ 6.92
30 30 5.7 3.02 0.12 0.11 9.86 9' 7.00
IrK5 152 31 15.25 9.18 0.22 0.21 20.9f 11 6.6
232 32 14.0 9.08 0.27 0.12 20.3~ 116 7.4
300 33 11.41 6.95 0.32 0.01 15.9l 11 7.1
rrK7 5,89 34 0.4" 0.16 0.04 0.0 3.7~ 19 5.8
s,sa 35 2.8" 1.26 0.07 0.1 4.6. 94 5.5
33 36 27.53 13.06 0.24 0.2 30.86 13 7.1
IrK12 132 37 30.12 12.67 0.24 0.3 35.22 12 7.2
200 38 23.24 14.48 0.23 0.1 32.42 11 7.2
ITK8 124 39 16.95 11.05 0.90 0.28 25.82 113 7.62
200 40 11.71 9.57 1.56 0.16 18.62 124 7.40
IrKIII 36 43 0.18 0.06 0.05 0.06 3.02 12 5.96

Tableau 4. Complèxe absorbant: CEC, bases échangeables, taux de saturation et pH.

Classes d'aptitude des sols: Superficies


superficies en kilomètres carrées et pourcentages par départe- superficies
Régions Départements ment par région
Classe A Classe B Classe C Classe D + Réserves
Kolda 477 2426,4 115,2 34,4 1817,2 4870,2
10% 50% 2% 1% 37% 100%
Kolda Vélingara 775,6 5394 508,4 757,8 540,8 7976,6 12846,8 km2
10% 68% 6% 9% 7% 100%
Bakel 2422,8 4437,2 6724,92 1934 3275,03 18793,95
13% 24% 37% 11% 15% 100%
Tamba Kédougou 1726,6 827,4 7069,6 2848 12471,6
12% 7% 57% 23% 100% 51750,45 km2
Tamba 5706,7 7993,7 5658,6 1499,6 4719,3 25577,9
22% 31% 22% 6% 19% 100%
Sols cultivables: Sols non cultivables : Total = Total =
Il 108,7 21078,7 20076,72 17426,13km2 69690,25km2 69690,25km2
Total = 52264,12 km2

La forêt classée du Niokol0 koba comprise dans les zones de Tamba, Dalafi et Kédougou occupe 9000 km2

La superficie totale de sols étudiés est de 78690,25 km2 , avec une éventuelle erreur d'environ 10.370 km2 (lI %).
Réserves = forêts classées et parcs nationaux.

Tableau 5 : Superficies des différentes classes d'aptitude de sols par département et par région
[Régions Départements Espaces Classes d'aptitude sols: Superficies Superficies
Réservés superficies en hectares des réserves par région
Réservés Classe A Classe B Classe C Classe D
Bakor 1700 11720 960 14420
lKoudora • 7200
Dabo 280 10620 560 200 11660
Kolda Diatouma • 4170
Guimara • 53000 181720
Kolda [Nahon 720 2600 200 3520
lPata • 7300
Sdiala • 11950
Toutouné 8200 2800
Anambé • 6200
Kantora 1200 13120 360 6260 20580
Vélingara 16550 54080
Kayanga •
ye • 10750
Balaest 9450
Balasud 10375
Bakèl Balaouest 5850 13100 2300 18860 327503.75
Goudirv 2010 21850 4280 28140
Tamba Falémé· 260678.75
Botou 1500 9250 10750
Diambour 3080 12920 75360 42280 133640
Tambacounda Gouloumbou 6250 13750 18000

Koumpetoum· 10140

Koussanar • 5400
Malèm niani 31250 15500 46750 471930
Ouli 3250 11000 14250
Panal 10250 104250
lPaniates 2500 38500 41000
Tamba sud 5500 5000 10500
Tambanord 14500 62750 77250
lNiokolo koba 61440 134360 509920 194280 900000
(.) = Réserves dont les sols n'ont pas été planimétrés.

Tableau 6. Superficies des classes d'aptitude de sols dans les réserves naturelles.
Annexe 2. Triangle de texture et résultats d'alyses granulométrique sous
forme d'histogrammes.

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Annexe 3. Rappel de vocabulaire.

Alluvions: matériaux apportés par les cours d'eau et déposés dans les plaines. Les éléments
constituant le refus sont généralement roulés. On distingue des alluvions récentes et les
alluvions anciennes, ces dernières sont étagés en terrasses.
Capacité au champ: capacité de rétention pour l'eau dans un sol en place, bien réhumecté et
ressuyé: c'est la plus forte humidité pour laquelle les transferts d'eau sont lents après que
excédentaire se soit écoulée par gravité (drainage naturel).
Capacité d'écbange cationique : capacité maximale de bases qu'un sol peut adsorber. Elle
est déterminée dans l'argile par le nombre, la nature, la nature, la charge des cations non
échangeables se trouvant à l'intérieur même des perticules d'argile. Elle séexprime en milli
équivalents par lOOg de terre (meq/lOOg).
Catena. répartition des sol sur une même pente à des niveaux différents, dont les plus bas
reçoivent les éléments en provenance des plus hauts.
Colloïde : substance gélatineuse ayant de très petites dimensions, mais une grande surface par
unité de masse (surface spécifique). Les colloïdes peuvent être, soit hydrophiles lorsqu'ils
stables et fournissent un gel, soit hydrophobes, comme l'argile, lorsque leur dispersion
nécessite une intervention mécanique ou électrique, qui donne suspension. Les collïdes
hydrophobes sont instables et précipitent sous l'action d'éleetrlyte comme le calcium. Ces
colloïdes diffusent tres lentement et ne diffusent pas à travers la membrane.
Colluvions: matériaux transportés sous l'action de la pesenteur, suite à une érosion, le long
des pentes ou au pied de celles-ci. Elles se distinguent facilement des alluvions par le
caractère anguleux des éléments constituant le refus, alors que les éléments grossiers des
alluvions sont généralement arrondis.
Complexe absorbant: ensemble constiué par l'argile et/ou l'humus dans un sol et qui a la
propriété de retenir et d'absorber diverses substances. Cette propriété peut facilement
s'observer en laissant filtrer une solution alcaline à travers une couche de terre. On constate
que la teneur de la solution est plus faible en cas de sol peu saturé donc acide.
Démantèlement:
Drainage:
Eau utile: eau contenue dans le sol et utilisable par la végétation.
Eluviation: déplacement de substances du sol à l'intérieur du profil provoquant la formation
d'un ou plusieurs horizons appauvris. Suivant le climat, le mouvement de l'eau à l'intérieur
du sol se fait de bas en haut ou de haut en bas. L'horizon appauvri peut donc, dans certains
cas se trouver sous l'horizon enrichi.
Floculation: prcipitation d'une suspension colloïdale sous l'action d'un électrolyte comme le
calcium. En précipitant, les micelles colloïdales peuvent emprisonner l'eau qui les a
agglomérées et fonner un gel. La floculation se différentie de la coagulation, qui est un
phénomène reversibles. Les micelles floculées peuvent donc être remises en suspension.
U1uviation: enrichissement d'un horizon aux dépends d'un autre
Lessivage: mouvement de léeau du sol provoquant un entraînement des éléments solubles.
Le lessivage est principalement provoqué par les pluies.
Orpaillage :
Pédoclimax : tenne stable aucours de l'évolution d'un sol dominée par le climt et la
végétation du lieu.
Pédoplasmation: modification de la strucure due à la pédogenèse
Pédoturbation: mouvements cycliques de matériau du sol sous l'influence de la faune, de la
flore, du gel/dégel, du gonflement des argile, de la croissance ou de l'altération des
minéraux du sol.
Point de flétrissement: quantité minimale d'eau que contient le sol au moment où la plante
commence à se flétrir. Elle peut être également définie comme étnt l'eau ne gelant pas à la
température de 1,25 0 C. Cette eau n'est pas utilisable par la plante.
Séquum: séquence d'un horizon éluvial et de son horizon illuvial A + B.
Solum : partie du profil du sol où a lieu le maximum des activité des racines et biolgiques.
Table des matières

Pages

Introduction ~1

Problématique, ----:.1
Objectif et plan ----=.1

Chapitre 1 : Conditions naturelles du milieu ....=2

1. Cadre géographique 2

1. 1 Situation géographique 2

1. 2 Climtologie et végétatikon 2

2. Contexte géologique régional 4


2. 1 Le carton ouest africain 4
2.2 Fenêtre Kedougou-Kénieba 5

3. Contexte géomorphologique régional 7

4. Pédologie 10

Chapitre 2 : méthodologie 12
1. Méthodes de terrain 12
2. Méthodes de laboratoire 12
Chapitre 3 : Etude du secteur de Tinkoto 15
1. Matériel 15
1. 1 Cadre géologique local 15
1. 2 Cadre géomorphologique local 17
2. Les formations cuirassées 18
2. 1 Limites de la cuirasse dans la zone de Tinkoto 18
2. 2 Caractéristiques de la cuirasse 18
2. 3 Le démantèlement de la cuirasse et la formation des sols 19
2. 3. 1 Démantèlement de la cuirasse sur granite de Tinkoto 20
2.3. 2 Démantèlement de la cuirasse sur roche basique de Tinkoto 21
2. 3. 3 Du démantèlement de la cuirasse à la formation des sols 21
a. Sols sur cuirasse peu démantelée 22
b. Sol sur cuirasse à démantèlement de surface dominant 22
c. Sol sur cuirasse ferrugineuse à démantèlement interne et superficiel
concomitants 22
d. Sol sur cuirasse ferrugineuse à démantèlement interne et basal
dominant 22
e. Sol sur cuirasse ferrugineuse entièrement démantelée 23
a Sur altération kaolinique tachetée sur granite 23
PSur altération smectitique (altération pistache 23
3. Conclusion ~24

Chapitre 4 : Résultats de l'étude monographique des sols issus du démantèlement de la


cuirasse dans le secteur de Tinkoto ,25

1. Situation des profils étudiés 25


2. Caractéristiques morphologiques des sol étudiés 27
2. 1 Sol sur cuirasse 27
2.2 Sol ferrugineux tropical lessivé 27
2.3 Les vertisols et paravertisols 29
2.4 Les sols bruns eutrophes 31
3. Caractéristiques physico-chimiques 33
3. 1 La granulométrie 33
3.2 La capacité pour l'eau 35
3.3 Le pH 36
3.4 La conductivité électrique 37
3.5 La matière organique 37
3.6 L'azote total 39
3.7 Le phosphore 39
3.8 Le fer total 39
3. 9 Le complexe adsorbant: capacité d'échange cationique (CEC ou T), bases
échangeables et taux de saturation 41
4. Conclusion 43
5. Discussion des résultats 44
5. 1 Aspects morphologiques 44
5. 2 Aspects physico-chimiques 45
5.2. 1 Texture 45
5.2.2 Le complexe absorbant 46
5.2.3 La matière organique 47
5.2.4 L'azote total 47
5.2.5 Le phosphore 48
5.2.6 Le fer total 48
5.3 Classification des sols étudiés 48
5.3. 1 Profil TK7 48
5.3.2 Profils TK12, TK8 et TK2 49
5.3.3 Profil TK5 49
6. Rappel des facteurs Iimitants te recommandations 50
Chapitre 5 : Classification des sols du Sénégal oriental en fonction de leurs aptitudes
culturales, ,51

1. Définition des unités à vocation culturales 51


2. Les différentes classes d'aptitude des sols 53
2. 1 Classe d'aptitude A 52
2. 1. 1 Les vertisols et paravertisols 53
2. 1. 2 Les sols bruns eutrophes 54
a. Extension 54
b. Valeur et utilisation de ces sols 55
2. 1. 3 Les sols hydromorphes 55
a. Extension 55
b. Valeur et utilisation de ces sols 56
2.2 Classe d'aptitude B 57
2. 2. 1 Les sols ferrugineux tropicaux à tâches et à concrétions 57
a. Extension 57
b. Valeur et utilisation de ces sols 58
2. 2. 2 a. Les sols ferrallitiques 58
a. Extension 58
b. Valeur et utilisation de ces sols 69
2.3 Classe d'aptitude C 60
2. 3. 1 Sols peu évolué 60
a. Extension 60
b. Valeur et utilisation de ces sols 61
2. 3. 2 Les sols halomorphes 62
a. Extension 62
b. Valeur et utilisation de ces sols 63
2.4 Classe d'aptitude D 63
a. Extension 63
b. Valeur et utilisation de ces sols 64
2. 5 Conclusion 64
Chapitre 6 : Conclusion générale 65
CARTOGRAPHIE DE LA CUIRASSE ET CARACTERISATION DES SOLS ISSUS DE
SON DEMANTELEMENT DANS LE SECTEUR DE TINKOTO-SENEGAL ORIENTAL

Mémoire de D.E.A présenté par Crépin E. R. Louhoungou


Soutenu le 29 Juillet 2000
Devant la commission d'examen composée:

MM. R. Sarr Université C. A. D Président


F. Diome Université C. A. D Rapporteur
P. M. Ngom Université C. A. D Examinateur
P. Ndiaye Université C. A. D Examinateur
Résume
Une bonne partie de la superficie du Sénég,lI oriental en général et de Tinkoto en particulier. est occupée
par la cuirasse. sous forme de plateaux étagés. Cene extension de la cuirasse aussi bien considérable sur le plan
vertical (environ 3 metres de profondeur) que horizontal. est un obstacle important à la mise en valeur agricole
de la région. Cependant. en dépit de ces caracteres gênant qu'elle offre. la cuirasse par son démantelement
constitue une roche mere de sols de diverses natures.
Notre étude a permis d'en distinguer 5 types dont la répartition est une fonction de la topographie. On distingue
donc les sols exondés. situés sur la cuirasse et les versants. et les sols inondables situés sur les bas de pente. des
plateaux cuirassés. Le premier type est représenté par les sols ferrugineux tropicaux lessivés. les sols peu évolués
d'érosion et les sols sur cuirasse. Leur fraction argileuse est presque exclusivement kaolinique. Celle-ci
augmente régulierement avec ra profondepr et impose aux sols ses propriétés: faible capacité rétention d'eau et
des éléments minéraux (3 me 100g < CEC > 5 me 100g). Leur fertilité dépend en général de la bonne
décomposition matiere organique(C'N :: 10) qui cependant se trouve en faible quantité (0.02 à 07%).
Le second type est représenté par les vertisols et les sols bruns eutrophes. Ils sont marqués par une
certain~ homo.généité aussi bien latérale que verticale. Leur fraction argileuse est fortement influencée par la
montrnorillonite. Celle-ci leur confere un haut potentiel chimique (10 < CEC >35 me '100g). mais aussi de
mauvaises propriétés physiques (forte cohésion à !"état sec. mouvement mécaniques dus au jeu d'humectation-
dessiccation ... l. C~s propriétés physiques sont moins gênantes chez les sols bruns eutrophes. Leur matiere
organique est généralement en quantité faible à moyenne (0.05 à 1%.). et sa décomposition est variables d' un
profil à l"autre. En surface. la matÎere organique est en général mal décomposée sur les vertisols (CN ~ 15l.
L ïnterprétation de ces données. nous a permis de constater que les vertisoJs et sur tout les sols bruns eutrophes.
situés en bas de pente présentent les caractéristiques les plus favorables aux cultures les plu exigeantes (coton.
sorgho. maïs ... l. Tandis que les autres sols. situés en position plus élevée. à I"exception des sols sur cuirasse
seraient plus aptes aux cultures les moins exigeantes (arachide. mil. .. l.
Une extrapolation a été faite à partir des ces données recueillies à Tinkoto. Une carte régionale( au
1500.000) de classification de sols en fonction de leur aptitudes culturales a été réalisée. Nous avons obtenu 4
classes d'aptitudes de sols.

Mots-clefs: Tinkoto. Cuirasse. démantelement. kaolinite. montrnorillonite. labours. culture intensive. culture
extensive.

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