Memoire Ons Hassine ISIS
Memoire Ons Hassine ISIS
Memoire Ons Hassine ISIS
DIRECTEUR DU MÉMOIRE:
Dr Ben Cherifa Lamia
RÉPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
SIGNATURE DE L’ENCADRANT
SERMENT DE FLORENCE NIGHTINGALE
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’immense amour que je vous porte, ni
la profonde gratitude que vous témoigne pour tous les efforts et les sacrifices que
Vous n’avez jamais cessé de consentir pour mon instruction et mon bien-être.
De m’avoir permis de mener à terme ce travail qui est pour moi le début pour une
merveilleuse aventure, source de remise en cause Permanent et de perfectionnements
perpétuels
La directrice de mémoire
La directrice scientifique
Je leur exprime toutes mes reconnaissances pour les efforts qu’ils ont déployés pour me
donner de leurs mieux.
Aux membres de jury qui j’ai fait grande honneur en acceptant de juger ce modeste travail
Table des matières
INTRODUCTION.....................................................................................................1
MATÉRIEL ET MÉTHODES....................................................................................5
1. Devis de recherche :....................................................................................................5
1.1. Type de l’étude :...................................................................................................5
1.2. Objectif de l’étude :...............................................................................................5
2. Cadre spatio-temporel de l’étude :..............................................................................5
3. Population cible et taille de l’échantillon :..................................................................5
3.1. Critères d’inclusion :.............................................................................................5
3.2. Critères de non inclusion :....................................................................................5
4. Instruments de mesure :..............................................................................................5
5. Collecte et analyse des données :................................................................................6
6. Considérations éthiques :............................................................................................7
RÉSULTATS...........................................................................................................8
I. Indentification des répondants :......................................................................................8
II. Connaissances des infirmiers concernant la souffrance d’un enfant victime de brûlure
grave :......................................................................................................................................9
III. La gestion des émotions des infirmiers :.......................................................................16
IV. Questionnaire du POMS :.............................................................................................19
V. Étude analytique :..........................................................................................................21
DISCUSSION.........................................................................................................24
RECOMMANDATIONS..........................................................................................32
CONCLUSION.......................................................................................................34
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Annexe I : Questionnaire
Annexe II : Questionnaire du POMS (version française abrégée)
Annexe III : Autorisations
Liste des tableaux
Tableau I: Caractéristiques socioprofessionnelles de la population d’étude..............................8
Tableau II: Répartition des réponses concernant les raisons de l’existence d’une place pour les
émotions dans les soins selon les participants.............................................................................9
Tableau III: Répartition des réponses concernant le regard porté pour le corps de l’enfant
brûlé selon les participants........................................................................................................10
Tableau IV: Répartition des réponses concernant le choix d’accompagner ou non un enfant
victime de brûlure grave selon les participants.........................................................................10
Tableau V: Répartition des réponses concernant les causes des accidents de brûlures des
enfants selon les participants.....................................................................................................11
Tableau VI: Répartition des réponses concernant les conséquences des accidents de brûlures
graves selon les participants......................................................................................................11
Tableau VII: Répartition des réponses concernant les moyens d’évaluation et de traitement de
la douleur selon les participants................................................................................................13
Tableau VIII: Type de perturbation vécue par l’enfant suite à un accident de brûlure selon les
participants................................................................................................................................13
Tableau IX: Répartition des réponses concernant les difficultés rencontrées par les
participants lors de la prise en charge d’un enfant victime d’un accident de brûlure grave....14
Tableau X: Répartition des réponses concernant l’impact de la prise en charge d’un enfant
victime d’un accident de brûlure sur la qualité de vie des participants....................................14
Tableau XI: Répartition des réponses concernant la gestion de l’état de stress et d’anxiété
avec les enfants brûlés selon les participants............................................................................15
Tableau XIII: Répartition des réponses concernant les moyens pour bien accomplir sa tâche
de soignant auprès d’en enfant brûlé selon les participants......................................................16
Tableau XIV: Répartition des réponses concernant les mécanismes de défense les plus
retrouvés face à un enfant brûlé selon les participants..............................................................17
Tableau XV: Répartition des infirmiers selon l’influence des situations professionnelles sur
leur vie professionnelle.............................................................................................................17
Tableau XVI: Scores moyens, E-T, mini/maxi et interprétation du score moyen des différentes
dimensions du POMS................................................................................................................19
Tableau XIX: Relations entre les facteurs sociodémographiques et la détresse des participants
...................................................................................................................................................22
Tableau XX: Relations entre les variables sociodémographiques et les troubles de l’humeur
des participants..........................................................................................................................23
Liste des figures
Figure 1: Répartition des participants selon la place des émotions dans les soins auprès des
enfants victimes de brûlure grave...............................................................................................9
Figure 2: Répartition des participants selon leur formation en matière de gestion de stress et
émotions négatives....................................................................................................................12
Figure 5: Répartition des infirmiers enquêtés selon la participation à une formation spécifique
en accompagnement des enfants victimes de brûlure grave.....................................................18
Liste des abréviations
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
Max : Maximum
Mini : Minimum
N : effectif
% : Pourcentage
Introduction
Introduction
Introduction
Les émotions font partie intégrante de la vie de l’être humain, et ceci depuis sa naissance.
Elles peuvent être agréables ou difficiles à vivre, et chaque individu les ressent à sa manière.
Toute fois elles sont un des moyens les plus efficaces pour s’adapter aux différentes
situations de la vie. Dans le milieu hospitalier des soignants, sont confrontés à maintes
reprises à des situations stressantes et émouvantes. Travailler auprès des enfants victimes de
brûlures graves et en état de souffrance peut génère des émotions négatives chez les soignants.
Les brûlures font parties des traumatismes qui provoquent des lésions corporelles graves aux
patients. La gravité de la brûlure dépend de plusieurs paramètres tel que sa localisation, sa
topographie, sa profondeur, l’étendue de la surface endommagée et l’agent causal en question
[1].
Les enfants sont particulièrement exposés aux brûlures, qui sont la onzième cause de
mortalité pour les enfants âgés de un à neuf ans et la cinquième cause de traumatismes non
mortels chez l’enfant. Si l’un des principaux risques est le manque de surveillance par un
adulte, un nombre considérable de brûlures chez l’enfant résultent de mauvais traitements [2].
En fait, le processus d’apprentissage chez les enfants les fait malheureusement entrer en
contact avec des objets brûlants ou le feu [3]. La convention internationale relative aux droits
de l’enfant définit l’enfant comme « tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la
majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. » [4]. Dans son
rapport « Stratégie pour une politique de santé » de 1992, le Haut Comité de la Santé rajoute
que « L’enfance et l’adolescence sont des périodes du développement physique et mental, de
l’acquisition d’un capital culturel et scolaire, plus ou moins important, de l’intégration à la vie
sociale, plus ou moins réussie. C’est aussi un moment d’identification personnelle et sociale
et celui où s’achève de se constituer le capital – santé ...» [5].
Page 1
Introduction
La brûlure, en tant qu’atteinte sévère de la peau, peut modifier le regard que l’enfant porte sur
lui-même et la manière dont il se perçoit dans le regard de l’autre. La peau comporte une
double valence d’être à la fois une peau réelle, limite et protectrice, et d’autre part, une forme
d’enveloppe qui garantit la cohésion interne de la construction psychique de l’enfant [7].
Par ailleurs, la visibilité de la brûlure attaque l’image du corps, traumatise le regard du parent
à l’égard de l’enfant, et risque d’affecter la relation. L’enfant, qui se voit dans le regard de ses
parents, peut faire l’expérience de la solitude et éprouver un sentiment d’isolement et de perte
lorsque par exemple, les parents se montrent trop absorbés par leur propre détresse. Les
travaux de Stumpel et al [8].
Les soins pour ces enfants brûlés nécessitent une prise en charge spécifique, complexe,
particulière et de longue durée. Cette prise en charge a pour but d’obtenir, comme chez
l’adulte, un résultat esthétique et fonctionnel optimal [9], et de prévenir les risques de
répercussion sur la croissance saine [10,11].
De ce fait les infirmiers qui soignent des enfants présentant des brûlures graves sont souvent
exposés à la douleur et la souffrance de ces derniers. Kornhaber, R.A & Wilson, A déclarent
qu’elles peuvent rencontrer de l’épuisement émotionnel, de la détresse ainsi qu’une
désensibilisation à la douleur [12].
En fait la souffrance qui résulte de la brûlure n’affecte pas seulement l’enfant et sa famille
mais aussi les soignants prenant en charge ces patients [13].
Page 2
Introduction
Par ailleurs, les infirmiers doivent apprendre à mieux gérer leurs émotions face à la souffrance
de l’enfant brulé lors de leur prise en charge. Des perceptions intenses se passent au plus
profond d’eux -mêmes. Leurs sens sont en éveil, la vision des corps mutilés, douloureux, les
odeurs des plaies, le touché d’une peau différente, craquelée, les cris et les plaintes du patient
lors de la douche des plaies. Le corps brûlé renvoie une image qui dérange et choque [14].
Selon MICHON Florence qui explique que l’important est de se connaître soi-même et
connaître également les émotions qui nous traversent. Il faut donc les ressentir sans se laisser
submerger car ressentir et connaître ces émotions qui nous traversent permet de mieux
connaître, écouter, et trouver des réponses à celles qui traversent le patient, et ainsi, de mieux
le prendre en soins. C’est ce que l’auteur appelle l’intelligence émotionnelle [15].
Bien que les réactions puissent varier d’un soignant à l’autre les réactions émotives vives
peuvent avoir lieu. D’ailleurs, selon Phaneuf en soins infirmiers, la compétence réside dans
la capacité de faire face aux émotions, de les reconnaitre et de les accepter tout en continuant
à déployer nos énergies pour les soins des malades, quel que soit leur état [17].
L’état émotionnel de l’infirmier peut être évalué par l’inventaire du Profile of mood states
(POMS) permettant de mesurer le niveau de détresse en tenant compte des manifestations
d’anxiété, de colère, d’humeur dépressive et de confusion. Cet outil de mesure qui offre des
qualités psychométriques éprouvées, permet également d’évaluer un aspect positif de la
réponse émotionnelle, soit la vigueur. Le POMS offre donc la possibilité de mesurer la
réponse émotionnelle au stress à partir d’un indicateur négatif (la détresse) et d’un indicateur
positif (la vigueur) et a ainsi été retenu dans le cadre de l’étude [18].
La relation entre un soignant et un enfant brulé est toujours unique et exige des réajustements
des comportements et des attitudes [19].
Nous pouvons conclure que les infirmiers sont confrontés à de multiples situation de
souffrance dans le cadre de leur travail ce qui constitue un stresseur majeur [20], pouvant
entrainer une réponse émotionnelle négative et des effets néfastes sur leur vie professionnel et
personnelle [21].
Page 3
Introduction
De ce fait, l’accompagnement d’un enfant gravement brûlé peut-être une source de souffrance
pour l’infirmier. Le développement d’une expérience basée sur une analyse réflexive de la
pratique est indispensable pour une meilleure compréhension des différents facteurs générant
la souffrance et les différentes stratégies d’adaptation émotionnelle. L’infirmier doit être
capable de retenir discrètement ses émotions, ne pas laisser paraitre la peur, l’angoisse, la
pitié. Mais tout soignant est un être humain, être d’émotions qui ne peut parfois les contenir
suffisamment pour les dissimuler.
- Comment l’infirmier arrive-t-il à s’adapter face à ses émotions devant la souffrance d’un
enfant gravement brulé ?
– Adopte-t-il de mécanismes de défenses adéquates pour ne pas se laisser submerger par les
émotions ?
D’où l’objectif de notre étude est de décrire les stratégies adoptées par les infirmiers face à la
souffrance d’un enfant gravement brulé.
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Matériel et méthodes
Matériel et méthodes
Matériel et méthodes
1. Devis de recherche :
L’objectif de notre étude est de décrire les stratégies adoptées par les infirmiers face à la
souffrance d’un enfant gravement brulé.
L’étude a été réalisée au cours du mois de février 2019 au sein des services des graves brulés
CHU Sahloul Sousse / services des urgences CHU Taher Sfar Mahdia/ S.des Urgences CHU
Farhat Hached Sousse / S. des urgences CHU Fattouma Bourguiba Monastir.
Notre étude à portée sur 60 infirmiers travaillant dans les quatre services hospitaliers sus-
cités.
Les infirmiers présents lors de notre passage dans les services pour la distribution des
questionnaires.
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Matériel et méthodes
4. Instruments de mesure :
A : Questionnaire :
Nous avons utilisé comme instrument de mesure un questionnaire rédigé en français, auto-
administré, destiné aux infirmiers des services hospitaliers lieux de l’enquête. Il est constitué
de 23 questions pour la plupart fermées répondants à l’objectif de l’étude ; divisée en trois
parties :
Les questions sont à choix multiples avec des réponses et une possibilité à l’infirmier de
donner sa propre proposition.
C’est une échelle qui évalue l’état émotionnel des infirmiers. Nous avons utilisé un instrument
de mesure validé de la littérature internationale. Il s’agit de la version courte du Profile of
mood states (POMS) (de Shacham, (1983) ; et de l’adaptation française de Fillion & Gagnon,
1999), une échelle composée de 37 énoncés, qui permet le calcul de 6 dimensions
émotionnelles : tension/anxiété, dépression/abattement, colère/hostilité, vigueur/activité,
fatigue/inertie et confusion/égarement. Le POMS utilise une échelle de type L’Ickert, qui
évalue l’état émotionnel sur 5 points, allant de pas du tout (0) a énormément (4) qui
correspond le mieux à l’humeur du sujet au moment où il remplit le questionnaire [18]. Pour
en faciliter l’interprétation, les scores bruts ont été rapportés à une échelle allant de 0 à 4,
correspondant à celle proposée aux patients pour répondre à chacun des items [22].
C. Pré-test :
Avant de distribuer le questionnaire, nous avons procédé à un pré-test auprès d’un groupe de
6 infirmiers. Ce pré-test nous a permis de vérifier le niveau de compréhension par les
participants des questions posées et de corriger certains aspects lorsque cela a été jugé
nécessaire.
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Matériel et méthodes
Les données ont été analysées grâce au logiciel SPSS 21 et les résultats ont été représentés à
l’aide des logiciels Excel et World Office 2007 sous forme de tableaux et de figures avec des
effectifs et des pourcentages. De même nous avons utilisé des moyennes et des écart-types,
des minimums, des maximums. Nous avons comparé des moyennes et fait des corrélations
moyennant le test t de Student. Dans tous les tests statistiques, les résultats sont considérés
comme significatifs au niveau d’incertitude de 5% (p<0,05).
6. Considérations éthiques :
* Une autorisation administrative portant sur le recueil des données, a été accordée par les
chefs de services concernés.
* L’objectif de l’étude a été bien expliqué aux infirmiers avant la collecte des données.
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Résultats
Résultats
Résultats
Notre échantillon d’étude comprend 37 femmes (61,7%) et 23 hommes (38,3%) soit un sexe
ratio de 0,62. Plus de la moitié des participants à l’étude (53,3%) sont âgés entre 30 et 40 ans
avec une moyenne d’âge de 36,2 ans. La moitié des participants (50%) a le grade d’infirmier
major. L’ancienneté moyenne dans le service est égale à 9,5 ans avec 40% ayant une
ancienneté inférieure à 5 ans, l’ancienneté générale dans le travail est en moyenne de 11,2 ans
dont 43,3% des infirmiers exercent depuis plus de 10 ans. Notre population est répartie entre
4 services dont 33,3% des infirmiers sont affectés au service des brûlés graves CHU Sahloul.
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Résultats
1. Place des émotions dans les soins auprès des enfants victimes de brûlure grave :
La majorité des participants à l’étude (90%) pense que les émotions ont leur place dans les
soins auprès des enfants victimes de brûlure grave.
10%
Oui
Non
90%
Figure 1: Répartition des participants selon la place des émotions dans les soins auprès
des enfants victimes de brûlure grave
2. Raisons de l’existence d’une place pour les émotions dans les soins : (N=54)
La majorité des infirmiers (90,7%) justifient l’existence d’une place pour les émotions dans
les soins auprès d’un enfant brûlé par le fait que c’est un sentiment humain.
Tableau II: Répartition des réponses concernant les raisons de l’existence d’une place
pour les émotions dans les soins selon les participants
Effectif Pourcentage
(%)
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Résultats
Face à un enfant brûlé, plus de la moitié des infirmiers interrogés (58,3%) portent un regard à
la personne et non à son corps, tout en tenant compte des souffrances.
Tableau III: Répartition des réponses concernant le regard porté pour le corps de
l’enfant brûlé selon les participants
Effectif Pourcentage
(%)
Regard d'empathie 18 30
Effectif Pourcentage
(%)
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Résultats
Les accidents domestiques sont les causes de brûlure grave les plus citées par les participants
(95%), suivis des agressions subites (56,7%).
Tableau V: Répartition des réponses concernant les causes des accidents de brûlures des
enfants selon les participants.
Effectif Pourcentage
(%)
Accident domestique 57 95
Agression subite (jalousie fraternelle, jeux graves) 34 56,7
Les rayons solaires 18 30
Les rayons ionisants 10 16,7
Tentative de suicide 9 15
NB : Question à choix multiples
Concernant les conséquences des accidents de brûlures graves, les infirmiers ont cité par
ordre décroissant : les douleurs intenses (90%), le déséquilibre psychologique de l’enfant telle
que l’altération de l'image corporelle (78,3%) et la mort (66,7%).
Tableau VI: Répartition des réponses concernant les conséquences des accidents de
brûlures graves selon les participants
Effectif Pourcentage
(%)
Douleur intense 54 90
Déséquilibre psychologique de l’enfant telle que
47 78,3
l’altération de l'image corporelle
La mort 40 66,7
Altération du fonctionnement physique en particulier les
28 46,7
infections et les troubles métabolique
Sur infection 28 46,7
Cancer de la peau 24 40
Page 11
Résultats
Page 12
Résultats
Nous notons que (61,7%) des participants à l’étude n’ont pas bénéficié d’une formation en
matière de gestion de stress et émotions négatives.
38.3%
Oui
Non
61.7%
Un peu plus du tiers des participants (38,3%) déclarent s’occuper à évaluer et traiter la
douleur de l’enfant victime d’un accident de brûlure grave.
38.3%
Oui
Non
61.7%
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Résultats
Les antalgiques est le moyen préconisé par 52,2% des infirmiers pour le traitement de la
douleur des enfants victimes de brûlure graves.
Effectif
Antalgique 12
Médicamenteux 2
Soutien psychologique 2
Échelle EVA 2
Entretien 1
Total 23
Selon les résultats colligés, le regard des autres est considéré par 73,3% des interrogés comme
principale perturbation vécue par l’enfant suite à un accident de brûlure.
Tableau VIII: Type de perturbation vécue par l’enfant suite à un accident de brûlure
selon les participants
Effectif Pourcentage
(%)
Page 14
Résultats
11. Difficultés rencontrées lors de la prise en charge d’un enfant victime d’un
accident de brûlure grave :
Le refus de soins de la part de l’enfant constitue la principale difficulté rencontrée par les
soignants lors de la prise en charge d’un enfant victime d’un accident de brûlure grave selon
78,3% des enquêtés.
Tableau IX: Répartition des réponses concernant les difficultés rencontrées par les
participants lors de la prise en charge d’un enfant victime d’un accident de brûlure
grave
Effectif Pourcentage
(%)
12. Impact de la prise en charge d’un enfant victime d’un accident de brûlure sur la
qualité de vie :
D’après nos résultats, (66,7%) des participants ont présenté un vécu dépressif ou anxio-
dépressif dans le milieu de travail alors que (15%) se sont présentés indifférents par rapport à
cet évènement.
Effectif Pourcentage
(%)
Page 15
Résultats
Page 16
Résultats
13. Gestion de l’état de stress et d’anxiété lors de la prise en charge des enfants
brûlés :
Pour gérer le stress et l’anxiété lors de la prise en charge d’un enfant victime de brûlure grave
68,3% des infirmiers interrogés préfèrent parler avec un psychologue et 35% favorisent la
communication entre collègues.
Effectif Pourcentage
(%)
Selon 80% des enquêtés, accompagner un enfant victime de brûlure grave signifie que
l’infirmier établit une relation d'aide et de confiance avec l'enfant et sa famille.
Effectif Pourcentage
(%)
Page 17
Résultats
Page 18
Résultats
1. Moyens pour bien accomplir sa tâche de soignant auprès d’en enfant brûlé :
Un peu plus de la moitié des participants (53,3%) mentionnent qu’il doivent rester
professionnel et connaitre les limites à ne pas franchir pour bien accomplir leur tâche de
soignant auprès d’en enfant brûlé.
Tableau XIII: Répartition des réponses concernant les moyens pour bien accomplir sa
tâche de soignant auprès d’en enfant brûlé selon les participants
Effectif Pourcentage (%)
Vous devez rester professionnel et connaitre les limites
32 53,3
à ne pas franchir
Vous établissez une distance affective entre vous et le
26 43,3
soigné
Vous organisez les soins en binôme (évitez d'être seul) 22 36,7
Vous laissez libre court à vos sentiment 16 26,7
NB : Question à choix multiples
Plus des 2/3 des infirmiers interrogés (70%) ont déclaré avoir déjà identifié des mécanismes
de défense chez eux ou leurs collègues.
30%
Oui
Non
70%
Page 19
Résultats
L’évitement est le mécanisme de défense le plus souvent retrouvé lors de la prise en charge
d’un enfant victime de brûlure grave en état de souffrance selon 48,3% des participants à
l’étude tandis que respectivement 36,7% ont recours à la banalisation ou la délégation.
Tableau XIV: Répartition des réponses concernant les mécanismes de défense les plus
retrouvés face à un enfant brûlé selon les participants
Effectif Pourcentage (%)
L'évitement 29 48,3
La banalisation 22 36,7
La délégation 22 36,7
L'agressivité 17 28,3
La projection 13 21,7
La fuite 13 21,7
L'humour 8 13,3
Le mensonge 7 11,7
Le cynisme 4 6,7
NB : Question à choix multiples
Tableau XV: Répartition des infirmiers selon l’influence des situations professionnelles
sur leur vie professionnelle
Effecti Pourcentage (%)
f
Je réussis à faire le vide et à revenir à la vie personnelle 32 53,3
Je me force à faire le vide pour éviter le risque d'épuisement
31 51,7
professionnel
J'ai d'autres activités (bénévolat; etc.) qui donnent un sens à
22 36,7
ma vie
J'ai beaucoup de mal à ne pas y penser en rentrant 12 20
J'y pense toujours 4 6,7
Page 20
Résultats
Page 21
Résultats
En plus de leur formation de base, 40% des participants à cette étude ont aussi participé à une
formation spécifique concernant l’accompagnement des enfants victimes de brûlure grave.
40%
Oui
Non
60%
Page 22
Résultats
Le score moyen de Vigueur-Activité des enquêtés (7,25 ±4,06) est le plus élevé. Ceci nous
permet de considérer que dans l’ensemble les enquêtés sont « un peu » vigoureux. Mais le
score de la Vigueur-Activité varie entre 0 et 16 sur une échelle de 0 à 24. En rapportant ce
score à la notation de l’échelle Lickert du questionnaire du POMS (0 à 4) nous pouvons
considérer que les infirmiers de l’étude sont de « pas du tout » à « beaucoup » vigoureux.
Quand à celui de la Fatigue-Inertie (5,7 ±3,23), il vient en deuxième position, suivi par celui
de Dépression-découragement (8,93 ±5,7). Ainsi les enquêtés sont dans l’ensemble « un peu »
fatigués et dépressifs. Alors qu’à titre individuel, ils sont de « pas du tout » à « beaucoup »
fatigués et dépressifs.
Tableau XVI: Scores moyens, E-T, mini/maxi et interprétation du score moyen des
différentes dimensions du POMS
Moyenn Interprétatio
Dimensions E-T Mini Maxi % score
e n
Dépression-
8,93 5,70 0 24 27,9 Un peu
découragement
7,25 4,06 0 16
Vigueur-Activité 30,2 Un peu
Page 23
Résultats
Page 24
Résultats
2. Dimensions émotionnelles :
Alors que les participants à l’étude présentent un niveau de vigueur égal à 7,25 ±4,06. Il est
plus faible que celui de l’échantillon normatif (M= 14,9±5,5). De ce fait, ils sont globalement
dans la zone de vigueur minimale. Or, individuellement ils sont de « pas du tout» à
« beaucoup » vigoureux.
Page 25
Résultats
V. Étude analytique :
Variables N Moyenne P
Féminin 37 6,32
≥5 ans 45 7,27
≥5 ans 36 7,50
Brûlés 20 7,75
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Résultats
Variables N Moyenne P
Féminin 37 24,83
≥5 ans 45 24,13
≥5 ans 36 24,33
Brûlés 20 22,90
Page 27
Résultats
Il n’existe aucune relation significative entre les troubles de l’humeur et les variables
sociodémographiques. Par ailleurs, nous relevons que les infirmiers âgés de moins de 35 ans
ont des scores plus élevés des troubles de l’humeur que leurs ceux plus âgés mais sans que
cette différence ne soit statistiquement significative.
Variables N Moyenne P
Féminin 37 22,13
≥5 ans 45 22,58
≥5 ans 36 22,78
Brûlés 20 22,40
Page 28
Discussion
Discussion
Discussion
Cette étude quantitative descriptive est réalisée par le biais d’un questionnaire effectué auprès
de 60 infirmiers exerçants auprès des enfants brulés dans le service des graves brulés CHU
Sahloul Sousse et les services des urgences CHU Farhat Hached de Sousse ; CHU Fattouma
Bourguiba Monastir et CHU Taher Sfar Mahdia.
Cette étude nous a permis de répondre à notre objectif de recherche suivant : « Décrire les
stratégies adoptées par les infirmiers face à la souffrance d’un enfant gravement brulé ».
Une fois nos résultats discutés avec la littérature nous terminons par préciser les points forts et
limites de cette étude tout en présentant quelques recommandations.
Cette étude a été réalisée dans 4 établissements hospitaliers universitaires. Presque 1/3 des
participants 33,3% exerçant au service des brulés CHU Sahloul Sousse ; 20% au service des
urgences CHU Farhat Hached de Sousse ; 21,7% au service des urgences CHU Fattouma
Bourguiba Monastir et 25 % au service des urgences CHU Taher Sfar Mahdia.
L’analyse des données montre une prédominance féminine observée (61,7%) de la population.
Ce résultat concorde avec le travail de Armstrong qui a mentionné que la majorité des femmes
exercent des professions traditionnelles telles que l’enseignement ; les soins infirmiers et la
santé [23].
Suite à l’analyse des données recueillies, nous notons que 53,3% des infirmiers appartiennent
à la tranche d’âge comprise entre 30 et 40 ans. Concernent le statut professionnel. L’analyse
des résultats montre que la moitié des participants sont des infirmiers major. Cette
prédominance des infirmiers major s’explique par la loi de modernisation de notre système de
santé publié dans le journal officiel de la République tunisienne aux 17 mai 2016 [24].
La répartition des participants par ancienneté dans le service montre que (40%) ont une
expérience professionnelle moins 5 ans et (31.7%) ont une expérience professionnelle entre 5
et 10 ans. A ce propos il faut souligner que l’expérience joue un rôle important et fondamental
dans l’acquisition de l’autonomie chez les professionnels de la santé ; dans ce contexte
Nathalie Warhol affirme: « l’expérience est un facteur important dans l’acquisition de
l’autonomie» [25].
De plus, nos résultats concordent avec la théorie de Benner qui mentionne que les
connaissances des infirmiers sont plutôt acquises au fur et à mesure des expériences pratiques
Page 24
Discussion
de travail ; ce qui fait qu’une novice (infirmière nouvellement arrivée dans le milieu) a de la
difficulté à fournir conjointement des soins à des patients en soins aigues . Néanmoins ; celles
qui ont une ancienneté de plus de cinq ans de travail témoignent que la tâche est plus facile
avec le temps [26].
La majorité des participants (90,7%) affirment l’existence d’une place pour les émotions dans
les soins auprès d’un enfant brûlé. Plusieurs études confirment la nocivité du coping centré
sur l’émotion pour faire face au stress professionnel car il induit l’insatisfaction
professionnelle et des états dépressifs [27].
« Les soignants eux-mêmes mis à l’épreuve par les souffrances de leurs patients mais,
étonnamment, ce qu’ils ont le plus de difficulté à supporter, c’est de les voir souffrir et non de
les entendre souffrir ». « Les infirmières ne parlent pas des pleurs, des cris des patients,
comme si elles ne les entendaient pas » [14]. Le soignant s’approche de corps souffrants qui
le renvoient à lui-même. « La maladie, la folie, la mort que chacun s’évertue à chasser de son
esprit, voilà qu’il faut les toucher du doigt !La souffrance inhérente à la condition humaine est
ressentie par chacun comme une blessure au cœur de sa propre personne » [28].
Les accidents domestiques sont les causes les plus citées par les participants (95%) concernant
les accidents de brûlures des enfants. D’après Debouche la brûlure survient à l’occasion d’une
négligence ou d’une faute d’attention de l’entourage et le plus souvent au domicile (accident
domestique). Les brûlures peuvent mettent plus rapidement enjeu le pronostic vital de
l’enfant [29].
Debouche montre que (87%) des enfants brûlés sont victimes d’un accident domestique [29].
Selon Messaadi nous trouvons que (95%) des brulures surviennent à la maison. Ces accidents
domestiques sont particulièrement plus fréquents dans le milieu socio-économique modeste
[30].
Concernant les conséquences des accidents de brûlures graves, les participants ont cité par
ordre décroissant : les douleurs intenses (90%), le déséquilibre psychologique de l’enfant telle
que l’altération de l'image corporelle (78,3%) et la mort (66,7%).
Page 25
Discussion
L’étude faite par GALILEO mentionne que les complications d’une brûlures ont : La
déshydratation / choc hypovolemique, hypothermie ,dénutrition (fuite protidique +
hyperactivité métabolique ), OAP lésionnel voire SDRA ,œdème cérébral , Insuffisance rénale
aigue fonctionnelle sur déshydratation ou organique par nécrose tubulaire aigue sur
hypovolémie ou rhabdomyolyse, syndrome des loges ou ischémie aigue de membre sur
brûlure circulaire, Intox au CO , Intox cyanhydrique, surinfection cutanée, décès, un
handicap social lie aux cicatrices, séquelles esthétiques cutanées, séquelles fonctionnelles
ostéo-articulaire , séquelles psychologique, cancers cutanés après peuvent avoir lieu après les
traumatismes de brûlure grave [31].
Nous notons que 61,7% des participants à l’étude n’ont pas bénéficié d’une formation en
matière de gestion des émotions négatives. Ce résultat ne concorde pas avec la théorie de
J.Watson qui a encouragé la formation des infirmiers. Elle propose une approche humaniste
au cœur de la pratique infirmière afin de s’assurer que les soins soient authentiques,
professionnels et humains guidés par la théorie basée sur des fondements éthiques solides,
ancrée dans un ensemble de connaissances scientifiques et divers savoirs infirmiers [32].
Un peu plus du tiers des participants (38,3%) déclarent s’occuper à évaluer et traiter la
douleur de l’enfant victime d’un accident de brûlure grave. Dans ce cadre ; il est important de
souligner que nos résultats ne concordent pas avec l’étude de Hilden qui montre que 91% des
professionnels de la santé participant à son étude se déclarent compétents dans le traitement et
l’évaluation de la douleur. De plus les obligations éthiques de bienfaisance ; de non-
malfaisance et de promotion des meilleurs intérêts du patient doivent être utilisées pour guider
les décisions en matière de gestion de la douleur pour les enfants en fin de vie [33+34].
Pour gérer les émotions négatives lors de la prise en charge des enfants brûlés, 68,3% des
infirmiers interrogés préfèrent parler avec un psychologue et 35% favorisent la
communication entre collègues. La durée des discussions dans un groupe de parole (le focus
groupe) est généralement de deux heures [36].Ce temps est consacré aux échanges d’idées ;
point de vue entre collègues. Cela leur permet d’autant plus de se ressourcer pour identifier
les axes d’amélioration et se remémorer aussi les projets et les actions accompagnées avec
succès [37].
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Discussion
Selon 80% des participants, accompagner un enfant victime de brûlure grave signifie que
l’infirmier doit établir une relation d'aide et de confiance avec l'enfant et sa famille.
Tous les infirmiers insistent à instaurer une relation d’aide et de confiance avec l’enfant brûlé.
Nos résultats concordent avec la théorie de Watson qui souligne l’importance de développer
une relation d’aide, de confiance et de caring authentique dans un système de valeurs
humaniste et altruistes dans son quatrième caritif. Ce postulat nécessite de placer le patient au
centre de la relation d’aide et de considérer comme un partenaire. En plus, il est important
pour le patient de se sentir acteur dans la gestion de sa maladie et son traitement. De cette
façon, il percevra l’infirmier comme une personne pouvant lui apporter de l’aide [38].
En fait, la nécessité de soutenir et de guider l’enfant brûlé et ses parents, leurs permettant au
départ de ne pas se déstructurer psychologiquement, de ne pas s’éclater, ensuite, il les soutient
et les motive dans l’adhésion au traitement. Selon Oppenheim le seul fait de s’en décharger
auprès d’une autre procure en effet de soulagement de l’angoisse. Il est important que
l’enfant se sente libre de s’exprimer avec tout ce qui lui vienne à l’esprit et qu’il puisse
confier son anxiété [39].
Un peu plus de la moitié des participants (53,3%) mentionnent qu’ils doivent rester
professionnel et connaitre les limites à ne pas franchir pour bien accomplir leur tâche de
soignant auprès d’un enfant brûlé. En fait, certains éléments comme savoir tenir une bonne
distance entre le soignant et le patient, avoir conscience des émotions, est important pour bien
gérer les émotions et la souffrance [39]. Dans ce domaine la formule consacrée des
psychanalystes est la «neutralité bienveillante» [40].
Cependant, même si tout professionnel possède des stratégies d’adaptation face aux états
émotionnels, travailler avec l’autre n’est pas simple et peut même être très difficile
émotionnellement [41]. Il semble compliqué de « s’extraire complètement de l’impact
émotionnel de certaines situations de soin » [42].
L’évitement est le mécanisme de défense le plus souvent retrouvé face à un enfant victime de
brûlure grave selon 48,3% des participants à l’étude tandis que respectivement 36,7% ont
recours à la banalisation ou la délégation.
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Discussion
Selon Phaneuf la stratégie agit par la séparation des pensées et des affects en deux catégories
hermétiques. Ce partage affectif peut aider la soignant à éviter chagrin et anxiété ; mais il
risque de le rendre insensible à ce qui arrive au patient et à ses proches ; ce qui est en soi
dramatique et risque de lui ménager de futurs regrets concernant sa froideur et son
incompréhension [43].
Selon Freud tout acte défensif a pour objet d’assurer la sécurité du moi et d’éviter un
déplaisir. L'utilisation des mécanismes de défense fait partie du développement normal et les
défenses sont considérées comme pathologiques seulement si elles sont utilisées avec une très
grande intensité, inappropriées à l'âge ou utilisées dans des situations dans lesquelles elles ne
sont plus nécessaires [44].
En revenant à la vie personnelle, 53,3% des participants réussissent à faire le vide et 51,7%
se forcent à faire le vide pour éviter le risque d'épuisement professionnel.
Plusieurs recherches récentes en psychologie ont montré que le fait de parler de ses émotions
négatives à autrui pouvait avoir un effet positif pour la santé, non pas par un effet de catharsis
ou d’abréaction, comme le pensaient Freud ou Breuer, mais parce que cela est souvent
l’occasion de construire collectivement un sens acceptable pour les événements à l’origine des
émotions en question (Rimé, 2000). Ces échanges peuvent parfois prendre une forme
particulière et quasi institutionnalisée dans les groupes de parole qui se réunissent
régulièrement dans certains services ou certains hôpitaux sous la direction d'un psychologue
ou d'un psychanalyste [45].
D’après nos résultats, 66,7% des participants ont présenté un vécu dépressif ou anxio-
dépressif dans le milieu de travail suite à la prise en charge d’un enfant brûlé.
Nous notons ainsi l’importance de la souffrance vécue par l’infirmier lors de l’exercice de son
profession, en rapport surtout avec l’importance de la confrontation quotidienne à la
souffrance psychologique des jeunes enfants qui consultent pour des accidents de brûlure. Ce
qui avait pour conséquences essentiellement un déséquilibre psychologique aussi personnel
que familial…
Notre résultat concorde avec l’hypothèse de Sivadon, selon laquelle un travail risque d’être
pathogène pour des raisons le plus souvent extrinsèques. De même notre travail rejoint les
travaux de Ganem, et al, selon lesquels « Si l’on admet que le travail représente une épreuve
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Discussion
subjective majeur au regard de l’accomplissement de soi, il faut aussi admettre qu’il peut
jouer un rôle dans la décompensation psychiatrique et psychosomatiques » [46].
Face aux états émotionnels, chaque individu développe des stratégies spontanées [47] pour
gérer au mieux cette situation. Ces stratégies sont diverses et propres à chacun : parler à
quelqu’un, écouter de la musique, être seul, se reposer, dormir, faire du sport, lire, prier.. [41].
Fillion et al, proposent de regrouper les différents stresseurs dans le milieu de travail en trois
catégories : les stresseurs organisationnels, les stresseurs professionnels, et les stresseurs
émotionnels. Les stresseurs émotionnels peuvent être regroupés autour d’un thème central,
soit l’expérience des intervenants face à la mort et à la souffrance des patients et de leurs
proches [48].
Parmi les principaux stresseurs émotionnels, on retrouve : les réactions négatives du patient et
de ses proches ; l’angoisse, l’anxiété, le déni, l’impuissance devant la souffrance ou la
détresse de l’autre, l’accompagnement de jeunes patients, la confrontation aux deuils
multiples, ainsi que le manque de soutien émotionnel [48].
Le travail émotionnel qui permet de supporter les pénibilités psychiques propres au métier
d’infirmière est à la fois important et difficile à mettre en œuvre. C’est le cas notamment
quand la charge de travail augmente sous l’effet conjugué des restrictions en termes
d’effectifs et de l’intensification des soins liée au progrès technique et à la réduction des
durées de séjour [45].
Les manifestations infirmières de 1988 et 1991 ont mis en avant ces difficultés liées aux
conditions de travail et aux effectifs. Pour les infirmières, une des principales revendications
Page 29
Discussion
était l'augmentation des effectifs de façon à réduire la charge de travail, jugée excessive, et
ainsi permettre aux soignants de mieux assurer auprès des patients leur mission psychosociale.
L’amélioration des conditions de travail, la revalorisation du statut au sein des professions
médicales et la difficulté à réaliser le travail relationnel constituent le cœur de ce qui a été
qualifié de « malaise infirmier » [45].
En se référant à notre recherche, nous notons que le score moyen de Vigueur-Activité des
participants (7,25 ±4,06) est le plus élevé. Ceci nous permet de considérer que dans
l’ensemble les participants sont « un peu » vigoureux. En effet, le score de vigueur est plus
élevé chez les hommes en comparaisons des femmes (8,74 vs 6,32). Ceci nous permet de
conclure que les hommes sont plus rigoureux dans leur exercice auprès des enfants brulés.
Nos résultats montrent que le score moyen de la Fatigue-Inertie (5,7 ±3,23), vient en
deuxième position, suivi par celui de Dépression-découragement (8,93 ±5,7). Ainsi les
enquêtés sont dans l’ensemble « un peu » fatigués et dépressifs.
Maytum et al expliquent que la fatigue de compassion était vécue de façon fréquente par les
infirmiers et les symptômes associés à la fatigue de compassion, comme le manque d’énergie
et de la fatigue étaient apparentés aux symptômes reliés à l’épuisement professionnel. Ce
dernier est défini comme étant un syndrome psychologique, ce syndrome repose quant à elle
sur trois éléments fondamentaux tels que l’Épuisement Émotionnelle (EE) [51].
En effet, le travail sur l'humain, notamment lorsqu'il s'agit de porter secours à celui qui est
fragilisé par la maladie, est nécessairement porteur d'une forte charge émotionnelle. Mais dans
Page 30
Discussion
le même temps, le travail relationnel est porteur d'incertitudes : il n'est pas possible de prévoir
comment l'autre va se comporter, va recevoir le service, s’il va exprimer ou non de la
reconnaissance, de la gratitude. La réalité peut donc facilement différer de la situation
idéalisée par l'idéologie professionnelle. Les théories psychologiques sur le brun out se
présentent comme un moyen de dépasser cette incertitude, comme un discours sur la bonne
relation au « client ». Elles s'inscrivent ainsi dans un processus de rationalisation du travail
relationnel : l’engagement personnel incontrôlé doit laisser la place à une distanciation toute
professionnelle [45].
Au total nous notons que les infirmiers faisant partis de notre recherche de genre masculins
exerçants apurés des enfants brûlés sont plus rigoureux que les infirmières. De même nous
relevons que les infirmiers âgés de moins de 35 ans ont des scores plus élevés de détresse que
leurs collègues plus âgés mais sans que cette différence ne soit statistiquement significative.
Durant notre étude, nous avons rencontré quelques difficultés qui ont heurté les aspects de la
recherche telles que :
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Recommandations
Recommandations
A la lumière des résultats de notre recherche nous sommes conduits à émettre quelques
recommandations pour la formation, la recherche et la discipline infirmière afin d’améliorer
les stratégies adoptées par les infirmiers face à la souffrance de l’enfant victime de brûlure
grave.
Intégrer des cours concernant la gestion des émotions négatives pour offrir aux futurs
infirmiers l’opportunité de réfléchir davantage sur leurs pratiques stressantes, et sur la
façon dont ils réagissent face aux différentes situations.
Former les infirmiers à propos de la gestion des émotions. En effet les sentiments
libres influencent la vie personnelle et la prise en charge d’autres patients.
Offrir un soutien psychologique de la part d’un spécialiste au sein des services pour
aider les infirmiers à exprimer leurs sentiments et ainsi accomplir leur travail.
Avoir un infirmier référant expérimenté qui dirige les réunions de l’équipe afin
d’assurer un soutien psychologique pour les infirmiers.
Se réunir d’une façon fréquente avec les autres membres de l’équipe du service pour
que les infirmiers expriment leur ressentis ; ceci permet de mieux agir au moment du
décès ainsi qu’une meilleure adaptation émotionnelle.
Assister à des séminaires de formation en matière de gestion de stress et des émotions
négatives.
Pour suivre la recherche auprès des infirmiers exerçant dans les services des grave
brûlés afin d’approfondir nos connaissances envers leurs expériences de prise en
charge et gestion des émotions négatives. Continuer à explorer les différentes
stratégies qui sont efficaces pour aider les infirmiers à gérer les émotions négatives.
Avoir un infirmier référent expérimenté qui dirige les réunions de l’équipe afin
d’assurer un soutien psychologique pour les infirmiers.
Page 32
Recommandations
Entreprendre des recherches quantitatives à une plus grande échelle pour explorer la
souffrance et les stratégies adoptées des infirmiers dans différents établissements de la
santé.
Page 33
Conclusion
Conclusion
Conclusion
La brûlure est un accident relativement fréquent de la vie courante. Dans un quart des cas,
celle-ci concerne un enfant de moins de cinq ans. Chez le jeune enfant, la brûlure représente
une agression souvent importante. Ces enfants gravement brûlés doivent être pris en charge de
façon appropriée, sans quoi leur pronostic vital peut être rapidement engagé.
La souffrance de l’enfant gravement brulé suscite chez les infirmiers une variété de
sentiments ; souvent difficiles à vivre. La majorité des professionnels de la santé manifestent
une détresse émotionnelle et parfois même un épuisement professionnel.
Dans ce sens, pour réussir à tolérer le contact avec la souffrance du patient, l’infirmier peut
développer des mécanismes de défense. D’ailleurs pour conserver sa lucidité et sa capacité de
compréhension du malade et d’en prendre soin, il lui est important de reconnaitre, comprendre
et s’adapter à ces différents mécanismes.
La majorité des participants à l’étude déclarent que les émotions ont leur place dans les soins
auprès des enfants victimes de brûlure grave. Plus que la moitié des participants ont présenté
un vécu dépressif lors de leur exercice auprès de ces enfants. Pour gérer le stress et l’anxiété
lors de la prise en charge des enfants brulés les soignants préfèrent parler avec un
psychologue.
En effet, l’accompagnement des enfants gravement brulés peut être une source de stress et de
souffrance pour l’infirmier. Par ailleurs, le développement d’une expérience basée sur une
analyse réflexive de la pratique est indispensable pour une meilleure adaptation émotionnelle.
Par contre, la stratégie d’évitement est inefficace et délétère à l’exercice infirmier. Choisir la
passivité, alors qu’il peut agir, l’expose au stress.
Nous noterons ainsi que la formation contribue à une évolution et amélioration des
compétences et des connaissances.
En résumé, l’infirmier de notre étude lors de l’accompagnement d’un enfant gravement brulé
est un soignant « un peu » déprimé et fatigué, et vigoureux. Au niveau de la réponse
émotionnelle il n’est pas en détresse. Les différents facteurs sociodémographiques et
professionnels n’ont aucune influence sur son humeur. Alors que le genre est statistiquement
associé à la vigueur.
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Conclusion
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Références
Bibliographiques
Références Bibliographiques
Références bibliographiques
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http://agency.osha.eu.int/publication/reports/203/stressen.pdf consulté le 17/03/2019
[51]: MAYTUM et al, Compassion fatigue and burnout in nurses who work with children
with chronic conditions and their families 2004, Vol 18, Issue 4, p 171-179
Annexes
Annexes
Ministère de l’enseignement Ministère de la santé
Supérieur
Je suis Ons Hassine étudiante en 3éme année science infirmières à Institut Supérieur privé
des sciences Infirmiers de Sousse. Le thème de mon projet de fin d’étude est : « Stratégies
adoptées des infirmiers face à la souffrance d’un enfant victime de brûlure grave » je
vous prie par conséquent de bien vouloir répondre en toute objectivité à ce questionnaire dont
les résultats resteront totalement confidentiels et ne seront nullement utilisés pour d’autres
fins que celles de la réalisation de ce mémoire.
I. Identification de l’infirmier :
1. Service : ………………………………………..
2. Genre :
Féminin
Masculin
3. Votre âge : est de:/_/_/ans
4. Grade :
Infirmier
Infirmier principal
Infirmier Major
5. Ancienneté dans le service: /_/_/ans
6. Ancienneté générale dans le travail : /_/_/ans
II. Connaissances, comportements et ressentis des infirmiers concernant la
souffrance d’un enfant victime de brûlure grave :
1. Pensez-vous que les émotions ont leur place dans le soin auprès des enfants victimes
de brûlure grave ?
Oui
Non
i
2. Quel regard portez-vous sur le corps de l’enfant brulé?
Regard de pitié
Regard d’empathie
Regard à la personne et non à son corps, tout en tenant
Compte de ses souffrances
Autres (à préciser) :…………………………………………………..
3. Si vous avez le choix d’accompagner ou non un enfant victime de brûlure grave
8. Quel est le type de perturbation vécu par l’enfant suite à un accident de brûlure ?
Regard des autres
Perturbation de rôle sociale
Autre………………………………………………………………………………
ii
9. Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la prise en charge d’un enfant victime
de brûlure grave ?
Refus de soins de la part du l’enfant à cause de la douleur
Difficulté au niveau de l’instauration d’une relation d’aide adéquate (manque
d’empathie en vers ce patient)
Absence de difficulté
10. Quel est l’impact de la prise en charge d’un enfant victime de brûlure grave sur la
qualité de vie professionnelle et privée ?
Vécu dépressif ou anxio dépressif dans le milieu du travail
Vécu dépressif ou anxio dépressif dans la vie familiale
Indifférence par rapport à cet événement
11. Comment gérer-vous un état de stress ou anxiété s’il existera avec les enfants
brulés ?
Communication entre collègues
En parler a un psychologue
12. Accompagner un enfant victime de brûlure grave signifie que l’infirmier :
Est présent pour satisfaire les besoins des enfants et de ses proches
Établi une relation d’aide et de confiance avec l’enfant et sa famille
Procure des soins centrés sur l’enfant et la famille
Fait preuve de disponibilité et d’ouverture
Autres (à préciser) :………………………………………………………………
III. La gestion des émotions des infirmiers :
1. Pour bien accomplir votre tâche de soignant auprès d’un enfant brulé cela suppose
que :
Vous établissez une distance affective entre vous et le soigné
Vous devez rester professionnel et connaitre les limites à ne pas franchir
Vous laissez libre court à vos sentiment
Vous organisez les soins en binôme (évitez d’être seul)
2. Avez-vous déjà identifiez chez vous ou chez vos collègues des mécanismes de
défense ?
Oui
Non
3. Parmi la liste suivante des mécanismes de défense, le(s) quel(s) retrouvez-vous le
plus souvent ?
La banalisation
La projection
L’agressivité
L’évitement
Le mensonge
L’humour
La fuite
Le cynisme
iii
4. Mettez-vous les émotions dues aux situations professionnelles que vous venez de
vivre de côté quand vous revenez à votre vie personnelle ?
Je réussis à faire le vide et à revenir à la vie personnelle
Je me force à faire le vide pour éviter le risque d’épuisement professionnel
J’ai d’autres activités (bénévolat, etc.) qui donnent un sens à ma vie
J’ai beaucoup de mal à ne pas y penser en rentrant
J’y pense toujours
Autres (à préciser) :………………………………………………………………….
5. En plus de votre formation de base, avez-vous participé à une formation spécifique
en accompagnement des enfants victime de brûlure grave ?
Oui
Non
iv
Annexe II : Questionnaire du POMS (version française abrégée)
Voici une liste d’énoncés qui décrivent des sentiments qu’éprouvent souvent les gens. En
utilisant les choix suivants, dites comment vous été senti(e) au cours du derniers prise en
charge d’un enfant victime de brûlure grave auquel vous avez assisté : L’échelle suivante est
utiliser : 0=pas du tout ; 1=Un peu ; 2=Moyen ; 3=Beaucoup ; 4 =Énormément. Mettez
une croix devant la case que vous choisissez
Au cours de la prise en charge d’un enfant victime de brûlure grave, vous êtes-vous senti(e)...
v
Annexe III : Autorisations
vi
vii
viii
ix
INSTITUT SUPERIEUR PRIVÉ
DES SCIENCES INFIRMIÈRES – SOUSSE « I S I S »
ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2018 / 2019
N° 29/2019
Hassine Ons
RÉSUMÉ
Lors de la prise en charge d’un enfant gravement brulés en état de souffrance l’infirmiers
exprime certaines émotions et trouve les moyens pour libérer les tensions cumulés. Ce travail
s’intéresse particulièrement à décrire les stratégies adoptées par les infirmiers face à la
souffrance d’un enfant gravement brulé.
Notre enquête est descriptive utilisant l’approche quantitative était réalisé au cours du mois
février 2019 auprès de 60 infirmiers des services des urgences CHU Taher Sfar Mahdia ;
Farhat Hached Sousse et Fattouma Bourguiba Monastir et de service des graves brulés CHU
Sahloul. Elle est réalisée par le biais d’un questionnaire auto-administré et l’échelle de
POMS.
Nos résultats montrent que la majorité des infirmiers (90%) ont déclaré que les émotions ont
leur place dans les soins auprès des enfants victimes de brûlure grave ; 61,7% n’ont pas
bénéficié d’une formation en matière de gestion de stress et émotions négative. Plus que la
moitié des participants (66,7%) ont présenté un vécu dépressif lors de la prise en charge des
enfants brulés. Prés que la moitié des interrogés (48,3%) ont déjà identifié des mécanismes de
défense tel que l’évitement. Plus que la moitié des infirmiers (53,3%) déclare réussir à faire le
vide et reviennent à la vie personnelle dès qu’ils rentrent chez eux. Selon l’échelle de POMS
nous montrons que nos participants ont un peu de trouble de l’humeur.
Certaines recommandations sont faites parmi lesquelles nous proposons de former les
infirmiers en matière de gestion des émotions et d’introduction de la formation en gestion de
stress dans le cursus universitaires des études en sciences infirmières.