SoME-report-Benin Sable Marin Bénin
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RAPPORT
ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN
DU BENIN
- Août 2020 -
1
EQUIPE SCIENTIFIQUE DE REALISATION DU REEM
EQUIPE DE REDACTION
SINZOGAN Faustine : Coordonnatrice du Projet de Gestion Intégrée de la Zone Marine et
Côtière au Bénin (GIZMaC/DGEC/MCVDD)
ADJE A. H. Christian : Docteur en Océanographie, Gestionnaire des ressources maritimes (Expert)
DEGBE C. Georges E. : Docteur en Océanographie, Physique et Applications (Expert)
EDEA O. Emile : Docteur Ingénieur des travaux géographiques et cartographiques (Expert)
DJIHOUESSI Belfrid : Docteur en Hydrologie (Membre de groupe thématique)
SOSSOU A. C. Josué : Socio-anthropologue (Expert)
DASSI Etiennette : Environnementaliste (Membre de groupe thématique)
AKITIKPA I. Bernard : Spécialiste en Pêche et Aquaculture (Membre de groupe thématique)
YAÏ Chabi Pierre : Sociologue (Membre de groupe thématique)
JIMAJA Prisca : Environnementaliste (Membre de groupe thématique)
2
SOMMAIRE
PREFACE ................................................................................................................................. 6
INTRODUCTION .................................................................................................................... 7
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SIGLES ET ABREVIATIONS
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LSTE : Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Eau
MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
MCVDD : Ministère du Cadre de Vie et de Développement Durable
MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature
MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
ODD : Objectifs de Développement Durable
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAC : Port autonome de Cotonou
PAFiS : Programme d’Appui à la Filière Sel
PAG : Programme d’Action du Gouvernement
PAZH : Programme d’Aménagement des Zones Humides
PIB : Produit intérieur brut
PINN : Pêche illicite non déclarée et non réglementée
PIRATES : Projet Intégré de Recherches pour l’Amélioration des
Techniques Traditionnelles d’Extraction du Sel
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PRCM : Programme Régional pour la Conservation des Ressources Marines
PREMA : Préfecture Maritime
PROPAO : Programme Régional d’Océanographie Physique en Afrique de l’Ouest
PROVAC : Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale en République du
Bénin
PSM : Planification Spatiale Marine
RCP : Profils représentatifs d’évolution de concentration
REEM : Rapport sur l’état de l’environnement marin
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation
SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique
UAC : Université d’Abomey-Calavi
UEMOA : Union Economique Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
UNA : Université Nationale d’Agriculture de Kétou
UNAPEMAB : Union Nationale des Pêcheurs Marins Artisans et Assimilés du Bénin
UNESCO : Organisation des Nations Unis pour l’Education, la Science et la Culture
ZEE : Zone Economique Exclusive
ZIEB : Zones d’Importances Ecologiques ou Biologiques
5
PREFACE
La zone marine et côtière du Bénin constitue l’habitat d’une faune très riche et diversifiée qui
abrite des espèces endémiques dont le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster),
une population de lamantin d’Afrique (Trichechus senegalensis), quatre espèces de tortues
marines, des cétacées (baleines et dauphins). Près de 60% des espèces de poissons connues en
Afrique existent dans les plans d’eau côtiers du Bénin. La faune aviaire est constituée de plus
de 60 familles regroupant plus d’une centaine d’espèces.
Avec cette riche diversité biologique, la zone marine et côtière du Bénin se révèle très propice
pour le développement de plusieurs activités socioéconomiques. Malheureusement, cette zone
et son écosystème font face à de nombreuses menaces dues aux actions anthropiques et
naturelles. Au regard de ces enjeux et défis, le Bénin a pris l’initiative de s’associer autour
d’une stratégie internationale et régionale pour préserver ses écosystèmes marins et côtiers au
profit des générations présente et future. Cette vision noble s’exprime à travers la ratification
des conventions environnementales, notamment la Convention sur la Diversité Biologique
(CDB), la Convention d’Abidjan.
Le présent rapport sur l’état du milieu marin au Bénin (REEM-BENIN) a fait le diagnostic
des maux qui minent les efforts des gouvernements successifs dans la gestion durable des
ressources marines et côtières du Bénin. Le constat est que beaucoup de facteurs constituent
un frein à la mise en œuvre effective de la législation en matière de gestion durable des
écosystèmes marin et côtier. Entre autres freins, la méconnaissance des textes en vigueur et
l’absence de synergie d’actions entre les différentes institutions en charge de la gestion des
zones côtière et marine doivent être corrigés. De même, Aussi, certaines dispositions légales
sont rendues caduques et méritent d’être actualisées. C’est le cas par exemple de la loi cadre
sur l’environnement, du code d’hygiène, etc. Il est donc légitime d’examiner cette situation
afin d’identifier et de corriger les irrégularités persistantes.
Le présent rapport, après avoir fait une présentation physique du milieu marin et côtier
béninois, a abordé les points ci-après : (i) un aperçu socio-économique et institutionnel du
milieu ; (ii) les pressions humaines et naturelles sur les écosystèmes marins et côtiers ; (iii)
l’évaluation de l’état du milieu ; (iv) les options de gestion des ressources du milieu.
A la suite de l’élaboration du rapport d’identification et de description des zones marines
d’importance écologique et/ou biologique (ZIEB) du Bénin en 2019, le Rapport sur l’Etat de
l’Environnement Marin du Bénin (REEM-BENIN) s’insère dans le Programme d’Action du
Gouvernement (PAG) 2016-2021, notamment dans son axe stratégique 7 intitulé
« développement équilibré et durable de l’espace national ».
La réalisation du REEM-BENIN a été possible, grâce au financement du Ministère Fédéral
Allemand de l’Environnement, de la Conservation de la Nature et de la Sûreté Nucléaire, à
l’appui technique de GRID-Arendal, du Secrétariat de la Convention d’Abidjan et du
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) à qui le Ministère du Cadre de
Vie et du Développement Durable exprime ici ses vives gratitudes.
Prof. Martin Pépin AÏNA
Directeur Général de l’Environnement et du Climat.
6
INTRODUCTION
La façade maritime béninoise s’étend sur une largeur de 125 km entre les frontières du Togo
et du Nigéria et en haute mer sur une distance de 200 milles marins, soit environ 322 km
(ABeGIEF, 2009). Cette façade maritime forme avec la zone côtière terrestre, un ensemble
d’écosystèmes terrestres et marins, composé d’importantes zones humides très riches en
diversité biologique animale et végétale, jouant d’importants rôles dans la vie des populations
côtières à travers le développement de diverses activités socioéconomiques.
Malheureusement, ces écosystèmes marins et côtiers sont, de plus en plus, confrontés aux
diverses pressions naturelles et anthropiques hypothéquant ainsi les fonctions et les services
vitaux de ces derniers.
En effet, pour l’accès aux ressources naturelles du milieu marin et côtier, les écosystèmes des
milieux marins et littoraux subissent de multiples pressions liées à la compétition entre
plusieurs secteurs et acteurs de ce milieu entrainant parfois des conflits d’usages. Sur le
littoral béninois, représentant environ 7,7 % du territoire national, sont installées plus de 50 %
de la population du Bénin et plus de 80 % de ses industries. Par son poids économique,
l’espace marin et côtier béninois fournit à l’Etat béninois plus de 70 % de son produit
intérieur brut (PIB), tous secteurs confondus (DGEC/MCVDD, 2019).
Cette concentration des activités socioéconomiques sur le littoral a entrainé plusieurs
problèmes environnementaux au nombre desquels, figurent : l’urbanisation anarchique et
galopante résultant de la démographie qui s’inscrit dans la même dynamique, la
surexploitation des ressources halieutiques (surpêche) et des mangroves, la pollution et la
dégradation des habitats aquatiques, la perte de la diversité biologique auxquelles s’ajoutent
les menaces naturelles tels que les changements climatiques à travers, l’élévation du niveau
marin, l’érosion côtière, la submersion marine, l’augmentation des températures, etc.
Pour freiner la destruction continue des écosystèmes marins et côtiers, le Bénin a adopté une
politique de gestion durable de ses ressources naturelles des milieux aquatiques en application
des recommandations de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la Convention
d’Abidjan. Dans ce cadre, plusieurs actions ont été entreprises au nombre desquelles nous
pouvons mentionner :
- l’inscription des zones humides du Sud-Bénin comme sites Ramsar (Site N°1017 et
site N°1018) ;
- la création des aires communautaires de conservation biologiques (ACCB) ;
- la création de la réserve de la biosphère du delta du Mono-Bénin ;
- l’inventaire floristique et faunique des écosystèmes de mangroves et des zones
humides côtières du Bénin.
Dans le même ordre d’idées et pour l’amélioration de la gouvernance des océans et des zones
côtières, la Conférence des Parties (CoP 10) a adopté le Plan stratégique décennal (2010 -
2020) pour la sauvegarde de la biodiversité dans lequel les Parties prenantes et les autres
Gouvernements ont été exhortés à assurer la conservation à long terme, la gestion et
l’utilisation durable des ressources marines et leurs habitats. Dans ce cadre, la CDB et la
Convention d’Abidjan soutiennent les politiques et stratégies nationales à travers le
développement de plusieurs instruments de gestion globale et intégrée des espaces marins et
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côtiers y compris leurs ressources pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable
(ODD) souhaités par les Nations Unies. Au nombre de ces instruments, figurent :
- la création d’une cellule environnementale pour la gestion intégrée des zones marines
et côtières (GIZMaC) ;
- l’identification et la description des zones marines d’importance écologique et/ou
biologique (ZIEB) ;
- le rapport sur l’état de l’environnement marin (REEM) ;
- la création des aires marines protégées (AMP) ;
- la planification spatiale marine (PSM).
Après l’élaboration du rapport d’identification et de description des zones marines
d’importance écologique et/ou biologique (ZIEB) du Bénin en 2019 à travers le Projet de
Gestion Intégrée des Zones Marines et Côtières de la Direction Générale de l’Environnement
et du Climat du Ministère du Cadre de Vie et de Développement Durable
(GIZMaC/DGEC/MCVDD), l’élaboration du rapport sur l’état de l’environnement marin du
Bénin (REEM-BENIN), objet de la présente étude, s’insère dans le Programme d’Action du
Gouvernement (PAG) 2016-2021, dans son axe stratégique 7 intitulé « développement
équilibré et durable de l’espace national ».
La réalisation de ces différentes actions y compris du présent REEM-BENIN a été possible,
grâce au financement du Ministère Fédéral Allemand de l’Environnement, de la Conservation
de la Nature et de la Sûreté Nucléaire, à l’appui technique de GRID-Arendal, du Secrétariat de
la Convention d’Abidjan et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).
Le présent rapport est structuré comme suit :
Introduction ;
Chapitre I : Cadre général et méthodologique ;
Chapitre II : Aperçu social, économique et institutionnel ;
Chapitre III : Pressions humaines et naturelles sur les écosystèmes marin et côtier ;
Chapitre IV : Evaluation de l’état des écosystèmes du milieu marin et côtier ;
Chapitre V : Options de gestion du milieu marin et côtier béninois ;
Conclusion et recommandations.
8
CHAPITRE I : CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE
Ce chapitre fait d’abord une présentation générale du milieu d’étude, partant du contexte plus
large de tout le Bénin à celui plus spécifique du milieu marin. Il fait ensuite une synthèse de la
démarche méthodologique adoptée après une brève clarification conceptuelle.
Le Bénin est situé en Afrique de l’Ouest dans la zone tropicale entre l’équateur et le tropique
du Cancer (entre les parallèles 6°30’ et 12°30’ de Latitude Nord et les méridiens 1° et 30°40’
de longitude Est). Il couvre une superficie de 114 764 km² et s’étend sur environ 700 km, du
fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Il est limité au sud par l’océan Atlantique, à
l’est par le Nigeria, au nord-est par le Niger, au nord-ouest par le Burkina Faso et à l’ouest par
le Togo (Figure 1.1).
9
Sur le plan administratif, le Bénin compte 12 départements depuis le 15 janvier 1999,
conformément à la loi N° 97-028 portant organisation de l’administration territoriale en
République du Bénin. Ce sont : l’Alibori, l’Atacora, l’Atlantique, le Borgou, les Collines, le
Couffo, la Donga, le Littoral, le Mono, l’Ouémé, le Plateau, et le Zou. Ces départements sont
divisés en 77 communes dont trois à statut particulier que sont : Cotonou, Porto-Novo et
Parakou. Les 77 communes sont subdivisées en 546 arrondissements comportant 3743
villages et quartiers de ville, le village étant la plus petite unité administrative dans un
arrondissement rural au même titre que le quartier de ville en milieu urbain. Démarré depuis
2002, le processus de décentralisation visant la prise en charge du développement
communautaire par les communautés elles-mêmes, se poursuit.
Le relief du Bénin est étiré entre les bassins du Niger et de la Volta, le Bénin est un pays
au relief monotone. Le Sud, littoral sableux à lagunes, est relativement plat. Le centre et le
Nord sont marqués par des plateaux, ceux-ci recouvrent les 3/4 du pays avec des altitudes
comprises entre 200 et 400 mètres, jalonnés de hauteurs. Le pays est subdivisé en trois unités
géomorphologiques majeures au niveau des plateaux sédimentaires et en sept au niveau du
socle cristallin (Giertz et Schönbrodt, 2009). Ainsi, le relief du Bénin est constitué :
- d’une région côtière, basse et sablonneuse limitée par des lagunes ;
- d’un plateau d’argile ferrugineux ;
- d’un plateau silico-argileux, parsemé de quelques sous-bois;
- du massif de l’Atacora (800 mètres) au Nord-Ouest ;
- des Plaines du Niger, silico-argileuses très fertiles, au Nord-Est.
Plusieurs cours d’eau traversent le pays. Il s’agit principalement :
- du Mékrou (410 km), de l’Alibori (338 km), de la Sota (250 km) et de la Pendjari,
dans le Nord ; et
- de l’Ouémé (510 km), du Couffo (190 km) et du Mono (350 Km), dans le Sud.
L’environnement marin est l’espace maritime incluant la qualité des eaux de la mer sur la côte
et dans les estuaires de même que les ressources biologiques (faune et flore marines), les
écosystèmes et l’habitat des espèces (Fromonot, 2007). Cet environnement est le plus souvent
en interaction avec d’autres éléments côtiers (plans d’eau, air, terre, etc.) pour former
l’environnement du littoral ou l’environnement marin et côtier.
Dans le présent rapport, l’environnement marin est défini comme l’espace maritime en
interaction avec les éléments côtiers tels que les plans d’eau, l’air, la terre et leurs ressources
naturelles.
La zone d’étude est le milieu marin et côtier béninois. Il est rattaché au continent par le littoral
béninois, zone de transition et d’interactions intenses entre l’océan Atlantique et le continent.
Cette partie continentale du Sud-Bénin abrite plusieurs plans d’eau qui communiquent avec la
10
mer. Géographiquement, il est compris entre 1°20’00" et 3°00’00" de Longitude Est et
3°00’00" et 6°40’0" de Latitude Nord. La figure 1.2. montre le milieu d’étude.
11
le tout d’une superficie de 47.500 hectares. Il est situé entre 6°16’48’’N – 6°57’N et
1°40’E – 2°20’E et ;
- complexe fluvio-lagunaires Sud-Est, composé de la basse vallée du fleuve Ouémé,
long de 510 km, du lac Nokoué (150 km²) et de la lagune de Porto-Novo (35 km²), le
tout d’une superficie de 91.600 hectares. Il est situé entre 6°21’48’’N – 6°57’N et
2°20’E – 2°45’E
Les deux complexes fluvio-lagunaires du Sud-Bénin communique avec l’océan Atlantique
respectivement par l’embouchure de Grand-Popo appelée Bouche du Roi (via lac Ahémé) et
par le chenal de Cotonou long de 3 kilomètres (via lac Nokoué).
1.3.1.1. Climat
Le milieu d’étude est situé entièrement dans la partie Sud-Bénin, caractérisée par le climat de
type subéquatorial marqué par une forte humidité et une pluviométrie moyenne annuelle
variant entre 1230 et 1550 mm. Ce climat subéquatorial, marqué par deux saisons pluvieuses
et deux saisons sèches, est la conséquence des phénomènes pluviométriques liés à la
circulation atmosphérique au-dessus de l’Afrique de l’Ouest (Adam et Boko, 1993).
La figure 1.3., montre les régimes pluviométrique et thermique de la station synoptique de
Cotonou.
100 400
90 350
Température moyenne annuelle (°C)
80
Hauteur pluviométrique (mm)
300
70
60 250
50 200
40 150
30
100
20
10 50
0 0
janv févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
Hauteur pluviométrique (mm) Température moyenne (°C )
12
pluviométriques variant entre 930 – 2000 mm l’an sur la période allant 1986 à 2016, avec des
années exceptionnelles comme l’année 2010 où le total annuel des pluies a atteint 2000 mm
(année très pluvieuse) et l’an 2000 avec un total annuel de pluies de 930 mm (année plus
sèche).
Au Sud-Bénin, les saisons pluvieuses et sèches sont réparties comme suit :
- une grande saison des pluies de mars à juillet ;
- une petite saison sèche de juillet à septembre ;
- une petite saison pluvieuse de septembre à octobre ;
- une grande saison sèche de novembre à mars.
Pendant la grande saison des pluies, allant du mois d’avril à juillet, la pluviométrie est forte,
ce qui se traduit par l’arrivée massive des eaux continentales dans les plans d’eau du milieu
d’étude, période pendant laquelle le niveau d’eau augmente dans le lac Nokoué et dans le lac
Ahémé ainsi que dans les marais et les étangs côtiers. Cet apport d’eau, en provenance du
continent, s’accompagne de sédiments qui enrichissent les mangroves, habitats par excellence
des ressources halieutiques qui s’y développent et se reproduisent.
La petite saison sèche, de juillet à septembre, est caractérisée par un recul des précipitations
de l’ordre de 15 % alors que la petite saison pluvieuse de septembre à novembre et la grande
saison sèche de novembre à mars, les précipitations sont respectivement de l’ordre 18 à 30 %
et 5 à 3 % (Toffi, 2008).
La courbe thermique ci-dessus montre une variation des températures au cours d’une année,
suivants les conditions météorologiques (saisons sèche et humide) du Sud-Bénin. Les basses
températures (minimales) sont enregistrées dans les mois de juillet à août (20 – 25 °C) alors
que les températures maximales sont enregistrées dans le mois de février - mars (30 – 35 °C).
La moyenne annuelle des températures dans le milieu d’étude, varie très peu, elle est
d’environ 27 °C et est beaucoup influencé par la proximité de l’océan.
De Sèmè à Grand-Popo, les vents sont relativement modérés avec une moyenne de 4 m/s dont
le minimum est enregistré en décembre, 3 m/s et le maximum en août, 6 m/s. A la station de
Cotonou, les vents dominants sont : les vents SW, 64 % et les vents WSW, 16 % (Toffi,
2008).
En raison des influences des changements climatiques constatées dans tout le pays, les
conditions climatiques du milieu d’étude sont instables. Toutefois, avec une moyenne
annuelle de pluies variant entre 1200 et 1500 mm, le Sud-Bénin est bien arrosé, ce qui
explique l’existence ou la disponibilité des plans d’eau, milieu de vie des ressources
halieutiques qui s’y développent.
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1.3.1.2. Fonds marins
De forme irrégulière, l’espace maritime béninois est composé du plateau continental et de la
haute mer. Le fonds marin béninois descend progressivement de la côte (0 m) jusque dans les
profondeurs de 4500 m et plus (figures 1.2. et 1.4.).
A part le morcellement de l’espace maritime béninois à des fins d’exploration pétrolière, les
fonds marins béninois n’ont pas connu des études approfondies. Toutefois, vers la côte, sur le
plateau continental béninois, les fonds marins de profondeurs 0 – 200 m, ont fait l’objet
d’études dans les années 1960 par Crosnier et Berrit (1963) et reprises par le Cabinet BCEOM
en 1974 (figure 1.4.).
14
Figure 1.4. : Profils bathymétriques et nature lithologique des fonds marins du plateau continental béninois
Sources : Crosnier et Berrit (1963) et BCEOM (1974)
15
On distingue trois (3) types de fonds : les fonds durs ; les fonds composés de sable-vaseux et
les fonds de vase-sableuse et de vase au-delà de 45 m à l’Ouest et à l’Est de Ouidah. Au-delà
de 50 m, les fonds sont parsemés de coraux dont le nombre augmente avec la
pente (figure 1.4.) :
- Les fonds durs présentent deux catégories de fonds :
les fonds à gorgones, situés à moins de 15 m de profondeur à l’Est de Grand -
Popo et près de Godomey. Ils sont formés de micropoudingues à ciment argilo-
ferrugineux couverts de gorgones par endroits. Au-delà des 15 m jusqu’à la
barrière corallienne, ils restent dispersés ;
Les fonds coralliens sont représentés par une barrière de coraux qui s’allongent
entre Ouidah et Cotonou dans les 52 à 56 m de profondeur. Partant de cette
barrière jusqu’à la chute du plateau continental, de nombreux pics rocheux
pointent çà et là. Ces formations coralliennes datent vraisemblablement de
l’Holocène comme celles étudiées au Nigéria (Allen et Wells, 1962).
16
- le faciès (III) : sablo-vaseuse de 35 à 55 m ;
- le faciès (IV) : vaso-sableuse à l’Ouest de Ouidah et purement vaseuse à l’Est, de 55 à
100 m de profondeur.
17
masse d’eau froide d’eau centrale de l’Atlantique Sud. Ces deux masses d’eau sont séparées
par une couche de transition appelée thermocline. Cette thermocline du golfe de Guinée est
toujours proche de la surface du fait que la couche d’eau chaude est moins épaisse dans
l’Atlantique Est, entre 30 et 40 m, que dans l’Atlantique Ouest, entre 30 et 150 m (PROPAO,
2011).
Le Programme Régional d’Océanographie Physique en Afrique de l’Ouest (PROPAO),
conduit par cinq pays côtiers (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) a permis de
connaitre et de situer les périodes de l’année où se manifestent les upwellings côtiers dans le
Golfe de Guinée. Au Bénin, le suivi de la température de surface de la mer (« sea surface
temperature ») (SST) de 2004 à 2008 a permis de tracer la figure 1.5.
Figure 1.5. : Période d’upwellings côtiers béninois durant les dix dernières années
Source : IRHOB, 2018
La figure 1.5. montre deux périodes de refroidissement des eaux de surface de la mer : de
décembre à janvier et de juin à septembre.
La première période détermine un petit refroidissement de 29 °C à 27 °C alors que la
deuxième période détermine un grand refroidissement de 26 °C à 24 °C. La fréquence et
l’ampleur de ces deux upwellings sont insuffisantes. Les années 2009 et 2012 constituent les
années les plus froides. Toutefois, elles déterminent la productivité primaire et la richesse
halieutique du plateau continental béninois.
En dehors de ces upwellings côtiers faibles, les eaux marines béninoises profite du
phénomène de dispersion des ressources halieutiques générées par le courant marin Nord-
ouest-africain ou courant du Canaris. Cette situation constitue une contrainte majeure dans
l’exploitation et la gestion du potentiel halieutique des eaux marines béninoises.
18
1.3.1.5. Marrées
A la côte béninoise, la marée est de type semi-diurne régulier. Le niveau moyen de la mer est
situé à 0,93 m au-dessus du zéro hydrographique (ZH) et ce dernier est à 0,53 m sous le zéro
IGN (Institut Géographique National). Le tableau I, résume les cotes de la marée à Cotonou.
Tableau I : Cotes de la marée à Cotonou
Les surcotes ou décotes dues aux conditions atmosphériques et aux vents sont généralement
comprises entre 0,2 et 1 m. La surélévation de niveau liée aux vagues déferlantes est estimée
entre 0,15 et 0,30 m (Rossi, 1989).
19
Pour les peuples autochtones côtiers, la pêche demeure l’activité économique principale.
Toutefois, la pratique de la pêche est encore artisanale, caractérisée par l’utilisation de
méthodes traditionnelles et souvent peu respectueuses de l’environnement.
En tant que vitrine et capitale économique du pays, la commune de Cotonou connait d’autres
types d’activités telles que : l’industrie et les activités portuaires. Le Port autonome de
Cotonou (PAC) constitue la porte d’entrée principale aux activités d’importation et
d’exportation.
A l’instar de Cotonou, les autres communes côtières sont devenues aujourd’hui très
cosmopolites avec la multiplicité de groupes ethniques qui s’y installent à la recherche d’un
mieux-être. Toutefois, les valeurs socioculturelles qui cimentent la vie sociale depuis des
lustres au sein des groupes autochtones, notamment la pratique du culte Vodou, servent
toujours de régulateur pour un effort d’exploitation durable des ressources marines et côtières
(fauniques et floristiques).
20
- la qualité de l’eau de mer, du lac Nokoué et de la lagune de Grand-Popo pour
apprécier le degré de pollution du milieu marin et côtier ;
- le nombre et l’étendue de réserves marines et côtières créées pour la protection et la
conservation des ressources halieutiques exploitées ;
- le pourcentage de couverture de la mangrove autour des plans d’eau côtiers : lagune
côtière de Grand-Popo et lac Nokoué ;
- le nombre d’engins ou de techniques de pêches non-réglementaires présents dans les
pêcheries maritime et côtière ;
- le degré ou le niveau de nuisance d’un engin de pêche sur l’écosystème marin.
D’autres informations et données collectées dans le présent rapport proviennent d’études
récentes comme les données climatiques du milieu marin et côtier béninois. Ces données font
référence à la période normale standard 1981-2010, recommandée par le Congrès de
l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) en 2015. Toutefois, dans le souci de mettre
en exergue les traits dominants des régimes pluviométriques et de la variabilité spatio-
temporelle des pluies et des températures, les données de la période postérieure à 2010 sont
prises en compte.
Le troisième ordre fait référence aux consultations des experts (chercheurs et universitaires),
les institutions étatiques et des populations (avis des usagers et des exploitants), acteurs du
milieu marin et côtier béninois.
L’approche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude, s’appuie donc sur les
connaissances antérieures et présentes ; l’état d’évolution de certains indicateurs du milieu
marin et côtier béninois et des avis des personnes ressources, acteurs du milieu marin. Cette
combinaison de méthodes est nécessaire pour apprécier l’état de l’évolution du milieu marin
béninois dans le but d’aider la prise de décision par les autorités en charge de la gestion des
écosystèmes marins et côtiers au Bénin.
1.4.3. Production du rapport provisoire
A la suite des compilations faites des informations/données recueillies et collectées ; traitées
et analysées, un premier rapport ou draft est produit. Ce premier document a fait l’objet de
plusieurs séries d’évaluations par les pairs. Ces différents travaux ont conduit à la production
d’un second document ou rapport provisoire de l’état du milieu marin béninois. Ce rapport est
soumis à trois instances, à savoir :
- le Consultant Régional de la Convention d’Abidjan (CRCA) ;
- le Comité National des Scientifiques (CNS) et ;
- les parties prenantes (atelier de validation).
Il convient toutefois, de préciser que le cadre analytique de rédaction de cette première édition
du REEM, obéit à la méthodologie DPSIR (en anglais, Driving forces, Pressures, State,
Impacts, Responses) ou FPEIR (en français, Forces motrices – Pressions – État – Impacts –
Réponses) tel que recommandé par Rommens et al (2018). En effet, ce cadre constitue une
approche progressive visant à atteindre les objectifs suivants :
l’identification des forces motrices et des pressions ;
la définition de l’état et de l’impact ;
l’évaluation des réponses stratégiques de la société.
21
1.4.4. Consultations d’Experts
Dans le cadre des consultations d’Experts, deux types de consultations ont été faits.
Dans un premier temps, au cours de la rédaction du REEM-BENIN, le consultant recruté par
le Secrétariat de la Convention d’Abidjan et mis à la disposition des trois pays pilotes de la
Convention a été consulté depuis la formulation du plan du document jusqu’à la production
du rapport provisoire. Il faut mentionner également que les documents similaires, réalisés
dans les pays côtiers de la sous-région tels que le rapport de l’état du milieu marin sénégalais
et celui de la Sierra Leone, ont été consultés.
Dans un second temps, le Comité National des Scientifiques (CNS) a été consulté. Le CNS est
un groupe restreint, composé d’universitaires (enseignants et chercheurs), avertis des
questions du domaine marin et côtier béninois. Ces personnes ressources ont été identifiées et
mises en place par l’équipe du Projet de Gestion Intégrée des Zones Marines et Côtières
(GIZMaC/MCVDD) du Bénin pour enrichir le contenu du rapport sur l’état du milieu marin
bénins.
1.4.5. Validation nationale ou consultation publique
Le rapport provisoire produit est déposé à l’équipe du Projet de Gestion Intégrée des Zones
Marines et Côtières (GIZMaC/MCVDD) du Bénin. Il est soumis à un atelier national de
validation. Au cours de cet atelier, un large public et les partenaires techniques et financiers
de la Convention d’Abidjan, sont présents. Les observations issues dudit atelier sont prises en
compte dans l’élaboration d’un nouveau document.
1.4.6. Production du rapport définitif de l’étude
Après l’atelier national de validation du rapport provisoire, le rapport final de l’état du milieu
marin béninois (REEM-BENIN) est produit avec la prise en compte de toutes les observations
recueillies. Cette version finale du REEM-BENIN est déposée à la Direction Générale de
l’Environnement et du Climat du Ministère du Cadre de Vie et de Développement Durable
(DGEC/MCVDD).
22
CHAPITRE II : APERÇU SOCIAL, ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL
La socio-économie du milieu marin et côtier béninois met en relation trois dimensions qui
s’enchâssent : la société, l’économie et l’environnement. Cette mise en rapport de la
production et de l’échange dans le milieu marin et côtier suggère que la vie économique n’est
pas indépendante de rapports sociaux plus larges, selon des spécificités qui trouvent leur
ancrage dans l’héritage historique et culturel de jouissance et d’adaptation au milieu naturel.
23
Xwla, Xwéda ou Pédah, Guins ou Mina, Toutes les nationalités,
Grand Popo Ouatchi, Kotafon, Aïzo, Haoussa, Yoruba, surtout les Togolais et
Peuhls les Ghanéens
Source : DGEC/MCVDD, 2019.
24
Figure 2.1. : Carte de la densité des communes côtières du Bénin
La structure de la population par sexe sur le littoral béninois respecte la tendance nationale :
en 2013, le nombre de femmes (911 868) dépasse celui des hommes (865 873) sur un total de
1 777 741 habitants pour l’ensemble des cinq (5) communes côtières (INSAE-RGPH 4,
2015).
Comme au plan national, la population côtière est essentiellement jeune (15-49ans). Cette
jeunesse et le dynamisme de ses femmes (46% de la population active dans le littoral) qui
gardent pratiquement l’exclusivité de certaines activités économiques (saliculture, mareyage,
ostréiculture, etc.) sont des atouts pour le développement socio-économique de la zone.
Tableau III : Populations des communes côtières du Bénin entre 2002 et 2018
Population
2018
Départem Commu
2002 (INSAE/RGPH-3) 2013 (INSAE/RGPH-4) (INSAE/
ent ne
Projection)
H F T H F T T
Littoral Cotonou 323168 341932 665100 325 872 353 140 679 012 783 901
Abomey-
Atlantique 149663 158082 307745 323 574 332 784 656 358 757 689
Calavi
Atlantique Ouidah 76555 36669 39886 78 596 83 438 162 034 187 064
Sèmè-
Ouémé 55928 59310 115238 109 594 113 107 222 701 257 101
Kpodji
Grand-
Mono 15 640 17 439 33 079 28 237 29 399 57 636 66 442
Popo
TOTAL 620954 613432 1161048 865873 911868 1777741 2052197
Source : INSAE-RGPH 4, 2015 et Projection 2018
25
Populations des communes côtières du Bénin entre 2002
et 2018
2500000
2000000
T
1500000
H
1000000
F
500000
0
2002 2013 2018
Figure 2.2. : Populations des Communes côtières du Bénin entre 2002 et 2008
On note que la population totale des communes côtières a pratiquement doublé en 15 ans
(figure 2.2.).
26
Temple ‘‘Yènu’’ : C’est une Temple ‘‘Agbé’’ : Visible sur Représentation de la Déesse
relique de la route suivie par la plage de Ouidah derrière Mami Wata : Vigoureuse,
les esclaves à Ouidah. Lieu à la Place du Non-retour, ce parfois jalouse, elle apparait
de ressourcement temple de forme circulaire à ses adeptes pendant la
psychologique et spirituel, ce utilisé le 10 janvier de pleine lune, un serpent
temple est un point d’escale chaque année à l’occasion de enveloppé autour de son cou.
où des soins sont administrés la fête de Vodoun pour des Mami Wata (de l’anglais
aux esclaves avant leur cérémonies et des sacrifices. Mummy water) est la « mère
présentation aux enchères. des eaux ».
1
Par exemple la Dynastie du Palais Houxwé (littéralement « Maison de la Mer ») à Ouidah représente la
succession ininterrompue des Daagbo Hounon (littéralement « Dépositaire de la Mer ») depuis Son Éminence
Daagbo Hounon Hou Doda (retourné en mer en 1452) jusqu’à Son Éminence Daagbo Hounon Houwamɛnou
Tomadjlɛhoukpon Mɛtͻgbokandji, le Pontife vaudou actuellement en exercice (https://vaudou.org/leglise-
vodun/vaudou-kon-do-kpo/)
27
didactiques adaptés, d’infrastructures, etc., les écoles maternelles publiques survivent tant
bien que mal.
Selon l’INSAE (2015), la plupart des Communes de la zone côtière affichent un taux net de
scolarisation au primaire des 6-11 ans au-dessus du niveau national (65%) : soit, 88,2% à
Grand-Popo, 85,8% à Ouidah, 84,8% à Sèmè-Kpodji, 84,6% à Abomey-Calavi et 84% à
Cotonou. Ces taux élevés par rapport aux autres régions du pays sont le résultat du privilège
que les populations de la bande côtière ont eu pendant longtemps, surtout durant la
colonisation, par rapport à la mise en place d’infrastructures scolaires confessionnelles ou
non, notamment à Grand-Popo, Ouidah et Cotonou.
Les taux nets de scolarisation connaissent toutefois de sérieux abattements au niveau
secondaire à cause de la déperdition scolaire qui persiste, malgré les efforts de l’Etat à
favoriser le maintien des enfants à l’école. On note également une préférence des élèves au
cursus général au détriment de l’enseignement technique et la formation
professionnelle (MPD, PND 2018-2025). D’ailleurs, le nombre d’établissements d’ETFP est
très loin derrière ceux d’enseignement général qui, du reste, demeure insuffisant.
Cotonou et Abomey-Calavi constituent les pôles de l’enseignement universitaire de la zone
côtière du Bénin. L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) est la première et principale
université publique du pays avec à ce jour plus d’une vingtaine d’établissements (facultés,
écoles, Instituts) et une dizaine d’écoles doctorales. Ces établissements sont délocalisés à
Abomey-Calavi, Cotonou, Porto Novo, Ouidah et Lokossa. Les Etablissements Privés
d’Enseignement Supérieur foisonnent à Cotonou mais sont aussi présentes dans les autres
villes côtières.
Concernant l’alphabétisation et l’éducation des jeunes/adultes, Cotonou présente un taux
largement au-delà de la moyenne nationale2 avec 74% des 15 ans et plus qui savent lire et
écrire dans une langue quelconque (INSAE, 2015). La situation est mitigée à Abomey-Calavi
où, entre 2015 et 2016, il y eu régression du nombre total des personnes alphabétisées qui est
passé de 1001 à 792 (PDC-3, 2017. Les communes de Grand-Popo et de Semè-Kpodji
occupent toutes deux le deuxième rang des Communes les plus alphabétisées respectivement
des départements du Mono et de l’Ouémé. Globalement, l’éducation des adultes reste le
parent pauvre de l’éducation avec une quasi-inexistence d’infrastructures et de facilitateurs
d’alphabétisation. Le secteur est maintenu en vie par les ONGs appuyés par l’Etat, mais
principalement par de rares PTFs (en première ligne la Coopération Suisse, mais aussi
l’UNESCO, l’Union Européenne, etc.).
28
primaires aux populations. Mais partout, la couverture en personnel de santé reste largement
en deçà des normes de l’OMS fixée à 1 médecin pour 10.000 habitants et 1 infirmier pour
5.000 habitants. A Sèmè-Kpodji par exemple, on dénombre 1 médecin pour 222 701 habitants
et 33 infirmiers pour 222 701 habitants (PDC 2017-2022, 2016).
Les principales affections rencontrées dans la zone côtière sont le paludisme, les affections
respiratoires, les maladies gastro-intestinales, les maladies hydriques (diarrhées, choléra,…),
les traumatismes, etc. Le paludisme est le premier motif de consultation des enfants de moins
de 5 ans.
Les conditions d’hygiène précaire et la défécation à l’air libre encore présentes dans les
régions péri-urbaines et rurales favorisent les maladies hydriques. Dans les formations
sanitaires périphériques, on assiste parfois à des accouchements eutociques (PDC-3 Abomey-
Calavi, 2017). La mortalité des enfants de moins de cinq ans est encore à déplorer : à
Cotonou, sur 1000 enfants nés vivants, 75 décèdent avant d’atteindre leur cinquième
anniversaire ; quant à la mortalité avant le premier anniversaire, elle touche 50 enfants sur
1000 (INSAE, 2015). La situation est plus préoccupante dans les zones péri-urbaines et
rurales. Le recours aux soins tradi-thérapeutiques et à l’automédication y sont plus prononcés.
Dans le secteur pharmaceutique, le marché parallèle favorisé par le partage de frontière avec
le Nigéria constitue un réel problème de santé publique. Des efforts importants ont été réalisés
depuis 2016 pour éradiquer le phénomène et assainir le secteur. Toutefois, le marché illicite
des médicaments persiste par endroits, notamment dans les zones rurales.
29
service hôtelier, etc. D’autres s’adonnent à toutes sortes de petits boulots pour survivre. Dans
la zone côtière comme dans l’ensemble du pays, les moyens d’existence3 restent donc
précaires.
3
Les moyens d’existence sont les « moyens de gagner sa vie », les activités et ressources qui permettent aux
gens de vivre. Les moyens d’existence sont durables lorsqu’ils permettent à chacun de faire face et de rebondir
après un revers ou un stress (comme une catastrophe naturelle ou des aléas économiques ou sociaux) et
d’améliorer son bien-être ainsi que celui des générations futures sans dégrader l’environnement ou le capital
des ressources naturelles (FAO, 2018).
30
et dévastateurs et à l’accroissement de l’effort de pêche. Cette situation a pour conséquences
la destruction de l’écosystème aquatique, la baisse du potentiel halieutique et des
débarquements insignifiants qui traduisent la pleine exploitation des plans d’eau du Sud-
Bénin et la nécessité de mise en place de plans d’aménagement qui permettront de
reconstituer les stocks.
L’évolution de la production de ces dix (10) dernières années a connu une légère
augmentation passant de 30 000 tonnes entre 2010 et 2015 à 40 000 tonnes entre 2016 et 2019
(figure 2.3.). Cependant, les poissons pêchés sont généralement en dessous de leur taille de
première maturité sexuelle. Plus de 90% des prises sont des poissons immatures qui n’ont
donc pas eu l’occasion de se reproduire au moins une fois avec pour conséquence la limitation
des recrutements et de la productivité des plans d’eau.
Globalement, la situation actuelle de la pêche continentale offre des perspectives de
développement très limitées, en termes de diversité et de quantité dans les captures. Toutefois,
on peut espérer que les mesures d’assainissement du lac Ahémé, du lac Nokoué et leurs
chenaux par l’enlèvement des acadja et des engins prohibés réalisées récemment en 2019 par
la DPH/MAEP constituent une action importante de base pour le développement du secteur.
La relance de la pêche continentale nécessite la levée des contraintes majeures notamment
dans la gestion des ressources par la réhabilitation des plans d’eau et le renforcement du suivi-
contrôle et surveillance des pêcheries de façon régulière face aux pillages des ressources.
La figure 2.3. présente la situation des captures dans la pêche continentale, maritime
artisanale et industrielle de 2010 à 2019.
Production en Pêche
50 000,0
40 000,0
30 000,0
20 000,0
10 000,0
0,0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
31
côtière. L’enquête cadre pêche maritime de 2014 a révélé que 81 % des pêcheurs sont des
béninois contre 53 % en 2009 ; on rencontre également des ghanéens (12 % en 2014 contre
42% en 2009), des togolais et des nigérians (7 % en 2014 contre 5% en 2009). Une dizaine de
type d’engins est utilisée dans la pêche maritime artisanale. Ces engins sont surtout des filets
maillants de fond, des filets de surface, les sennes et la ligne à hameçon. La pêche maritime
artisanale s’exerce à l’intérieur des 5 miles marins selon la législation en vigueur (loi cadre
N°2014-19 du 07 août 2014 relative à la pêche et l’aquaculture en République du Bénin). La
production maritime artisanale a connu une augmentation significative entre 2010 et 2019.
Elle est passée de 10 000 tonnes entre 2010 et 2017 à 35 000 tonnes de 2017 à 2019
(figure 2.3) (DPH 2019).
La pêche maritime industrielle est peu développée. Elle s’exerce normalement au-delà des 5
miles marins selon la législation en vigueur. Cette flottille en général est composée d’une
vingtaine de bateaux de taille comprise entre 16 et 70 m de longueur hors-tout. Ces bateaux
sont des chalutiers, des crevettiers, des thoniers (senneurs et canneurs). De nationalités
diverses (chinoise, ghanéenne et nigériane), ces bateaux battent pavillon de leurs pays et
bénéficient d’une licence béninoise selon la législation en vigueur. Ils pratiquent la pêche
dans les eaux béninoises et dans celles des pays de la sous-région.
La production annuelle de la pêche industrielle, y compris la production thonière, est restée
faible de 2010 à 2013, soit environ 8000 tonnes l’an. Elle a connu une légère augmentation
entre 2014 et 2019, allant à 10 000 tonnes environ l’an (DPH, 2019 ; figure 2.3.). Cette
augmentation de la production en pêche maritime pourrait s’expliquer par l’augmentation des
captures des grands pélagiques (carangues, thons, maquereaux, espadons, requins et autres)
sur nos côtes ces dernières années.
Les produits de pêche sont commercialisés en majorité sur le marché local et distribués par un
large réseau de revendeurs (mareyeurs). En dehors du marché de consommation à l’intérieur
du pays (ménages, restaurants, complexes hôteliers), il existe une petite filière d’exportation
de produits frais et fumés vers les pays limitrophes, notamment le Togo et le Nigéria. Sur le
plan de l’organisation sociale, les hommes s’occupent de la pêche alors que les femmes
s’occupent des produits post-capture.
2.3.2. Aquaculture
L’aquaculture au Sud-Bénin se limite essentiellement à la pisciculture de type classique. Elle
se pratique de façon traditionnelle dans les lagunes avec les « acadjas » (photo 2.2.) et dans
les plaines d’inondation avec les « Whedos » et « Ahlo » (photos 2.3.) et constitue une
ressource considérable dans le panier de la ménagère.
De nos jours, les activités piscicoles au Bénin sont orientées vers l’élevage des espèces
appartenant soit à la famille des Clariidae, à savoir : Clarias gariepinus ou poisson-chat
africain, Heterobranchus spp., soit à la famille des Cichlidae : Oreochromis niloticus
communément appelé tilapia.
32
Photo 2.2. : Acadja installé dans le lac Nokoué
33
des besoins des populations en protéines. Elle constitue aussi la principale activité génératrice
de revenus pour les acteurs.
Pour répondre aux besoins de la population en protéine animale d’origine halieutique,
l’aquaculture est l’une des opportunités les plus prometteuses. Son essor permettra de combler
le déficit en produits halieutiques.
2.3.3. Ostréiculture
L’ostréiculture ou l’élevage des huîtres se fait sous forme traditionnelle dans le lac Nokoué et
dans le complexe lagunaire côtière - lac Ahémé et ses chenaux au niveau d’Avlo à Grand
Popo par majoritairement des femmes (photo 2.4.). Elle est considérée comme une richesse
nationale et permet de faire vivre de nombreux producteurs.
Photo 2.4. : Cueillette d’huitres (Crassostrea gasar) dans la lagune côtière de Grand-Popo
2.3.4. Saliculture
L’activité de production du sel s’effectue dans les marais salants du littoral béninois. C’est
une activité saisonnière. Elle occupe spécifiquement les femmes (certaines sont productrices
d’autres sont revendeuses), surtout dans les communes de Ouidah (Djègbadji), de Grand-Popo
(Avlo) et d’Abomey-Calavi (Avlékété). Une grande partie de la population féminine
s’adonne à cette activité (PNUD, 2018). Les hommes (maris et enfants) accompagnent ces
dernières dans la recherche de bois, la confection des cabanes, des paniers, etc. Au cours de la
production, les femmes séjournent sur les sites sous des abris précaires faits de cabanes en
bois recouvertes de feuilles de palmier.
Pendant longtemps, les salicultrices se sont servies des racines aériennes des palétuviers
comme source exclusive d’énergie pour l’extraction du sel (photo 2.5). Mais avec les mesures
actuelles de protection et de restauration de la mangrove en proie à la dégradation par les
coupes anarchiques, les femmes recourent désormais à d’autres espèces de bois (acacia,
eucalyptus, tronc de cocotier, branches de cocotiers et de palmiers, etc.) qu’elles achètent
généralement. Ce qui de nos jours réduit pour les productrices le coût de revient de l’activité.
34
Photo 2.5. : Branchages de palétuviers utilisés comme bois de chauffe
pour la saliculture (Île au sel à Avlo)
Deux méthodes de production existent : la technique traditionnelle (photo 2.6) et la technique
solaire. La technique traditionnelle se décline en six étapes :
- identifier les sites favorables à l’extraction des croûtes salines ;
- brûler les herbes. L’évaporation solaire fait remonter l’eau salée du sol et concentrer le
sel près de la surface (on voit briller les cristaux) ;
- racler la terre en surface ;
- placer un tuyau à la base d’un panier fabriqué à l’aide des tiges et racines de
palétuviers puis colmater d’argile qui sert à l’écoulement de l’eau prélevée dans le
milieu ;
- verser l’eau sera dans la terre contenant le sel en le dissolvant, puis contrôler la teneur
en sel du filtrat (saumure) sera par les noix de coco ;
- faire évaporer la saumure dans un récipient métallique sur un foyer à bois de chauffe.
Après évaporation totale, le sel cristallisé reste au fond du bol ou de la casserole.
Photo 2.6. : Foyer de préparation de sel sur l’Ile au sel à Avlo (Grand-popo)
35
La seconde technique dite solaire a été introduite par le comité MAB UNESCO du Bénin avec
l’aide des Bretons de Guérande (France) par le projet Intégré de Recherches pour
l’Amélioration des Techniques traditionnelles d’Extraction du Sel (PIRATES) dans les années
1988. Ce projet a permis de passer du sel ignigène (obtenu à partir du feu) au sel solaire. La
méthode consiste à provoquer la cristallisation du sel concentré dans la saumure par
évaporation naturelle, en exposant la saumure à l’air libre, dans les bassines ou sur les bâches.
Le sel cristallisé se récolte au fur et à mesure, pour être stocké. Une évaluation comparative
des coûts de production du sel à partir ces deux méthodes permet de constater que le sel
solaire est plus rentable (ABE, 1999).
Malgré ces conclusions, force est de constater que la technique solaire introduite par
PIRATES et soutenu par le Programme d’Appui à la Filière Sel (PAFiS) est très peu
perceptible dans le milieu car les productrices y sont réticentes. Il subsiste un fort attachement
à la méthode traditionnelle de production du sel.
36
Photo 2.7. : Champ de tomate à Avlékété (Ouidah)
2.3.6. Elevage
Dans l’ensemble des communes côtières du Bénin, c’est le petit élevage qu’on rencontre. Il
est constitué de volailles (poulet, canard, pintade, pigeon, dindon, …), des caprins, des ovins,
des porcs, des lapins et des bœufs. De manière générale, l’élevage se déroule en claustration
ou en semi claustration. Comme atouts de l’élevage dans la zone côtière, on peut mentionner :
la relative diversification des espèces en élevage, l’existence de plantes fourragères, la
richesse des pâturages, l’existence de plans d’eaux, etc.
Comme contraintes de l’élevage, on peut retenir : le vol, l’insuffisance d’appui technique et
financier, la faible accessibilité aux prestations vétérinaires, etc. S’il est mieux structuré et
organisé, le petit élevage peut constituer une bonne alternative économique dans un milieu où
la pêche est de moins en moins fructueuse.
Il existe aussi quelques troupeaux de bovins qui sont promenés le long de la zone côtière par
des Peuls à qui l’élevage est généralement confié (photo 2.8). Ces exploitations de faible
étendue appartiennent à des particuliers qui en tirent quelques profits par la vente à des
occasions de cérémonies ou de fêtes. Cet élevage reste très marginal dans le milieu côtier.
37
2.3.7. Tourisme et hôtellerie
Longtemps considéré à tort comme nuisible aux espaces protégés, le tourisme est de nos jours
un facteur très important dans la mobilisation des moyens par les communautés à la base,
pour la conservation et la gestion durable des espaces protégés. Aujourd’hui, plus de 80% du
tourisme mondial se concentre sur les côtes.
Le tourisme au Bénin comprend les activités des personnes voyageant et séjournant dans les
lieux en dehors de leur environnement habituel, pendant une période ininterrompue ne
dépassant pas une année, pour des motifs de loisirs, d’affaires, ou autres (SDS/DDPT/
MCAAT, 2014). Il constitue l’un des principaux secteurs de mobilisation des ressources dans
l’économie béninoise. Deuxième secteur pourvoyeur de devises après le coton, le tourisme est
le secteur d’activités qui contribue le plus à l’intégration de l’économie nationale, puisque
71% de ses consommations intermédiaires sont d’origine locale (Bénin Alafia 2025). Il
constitue un atout exploitable pour le renforcement des acquis du Bénin en matière de
développement économique et social en vue d’assurer la croissance, la lutte contre la pauvreté
et le rayonnement culturel (PNT, 2013-2025).
Le tourisme connaît dans la plaine côtière du Bénin une progression régulière avec un
potentiel qui reste encore à exploiter dans sa plénitude. La zone côtière béninoise est
caractérisée par la présence de grands attraits touristiques. Dans cette zone, on distingue
quatre (4) sous-zones d’intérêt touristique :
- les estuaires (basse vallée du Mono) ;
- les lacs (lac Ahémé, lac Nokoué) ;
- les deltas (basse vallée de l’Ouémé) ; et
- les cordons littoraux (plages sableuses, lagunes côtières).
Les cités lacustres (photo 2.9), la Bouche du Roy (embouchure du fleuve Mono), la route de
l’esclave et des parcs privés, etc. restent les principales curiosités du pays.
L’habitat lacustre concentré sur le lac Nokoué (Ganvié, So-Tchanhoué…) a accueilli 15 424
visiteurs en 2014 contre 12 837 en 2013 pour une recette de 51 071 260 FCFA en 2014 et
46 805 980 FCFA en 2013 (SDS/DDPT/MCAAT, 2014).
38
La fête des religions endogènes se célèbre au Bénin, tous les 10 janvier et draine beaucoup de
touristes. De même, sur proposition d’Haïti et du Bénin, l’UNESCO a lancé en 1994 à
Ouidah, au Bénin, le projet « La Route de l’esclave » pour briser le silence sur une tragédie
(la traite négrière) trop longtemps occultée. Dès lors la ville de Ouidah à travers
l’Embarcadère de Djègbadji où « la porte de non-retour » (photo 2.10) est érigée en 1992
permet de commémorer les esclaves déportés. Ce lieu, situé en bordure de la mer, est devenu
la destination des afrodescendances des ancêtres emportés par l’esclavage.
39
immatériel mais aussi subaquatique, principalement dans la valorisation de la richesse
cultuelle et culturelle du vaudou dont le Bénin se fait la vitrine mondiale. Une Agence dédiée
à la promotion touristique s’investit dans cette vision à travers le Projet d’aménagement
touristique de la « Route des pêches ». La zone couverte par ce projet se retrouve
intégralement dans le milieu d’étude. Depuis 2015, ce projet est entré dans sa phase active et
des investissements importants ont été consentis dès 2016 pour transformer qualitativement et
rendre plus attrayante la zone côtière à tout visiteur ou randonneur. Les travaux de butinage
de la voie longeant la côte entre Cotonou et Ouidah, pour un linéaire de 42 kilomètres
facilitent la réalisation de circuits touristiques le long de la bande côtière. La concrétisation du
projet de la « Route des Pêches » permettra aux Communes impactées (Abomey-Calavi,
Ouidah et Grand-Popo) de mieux s’organiser pour la mobilisation des moyens pour un
développement réel des activités touristiques au Sud-Bénin.
Sur la base de la particularité des écosystèmes aquatiques, caractérisés par des zone de
mangrove qui longent la côte depuis Togbin jusqu’à Grand-Popo et la présence des vestiges
de la « Route des esclaves », l’Etat a décidé d’aménager cette zone pour en faire un site
touristique transfrontalier et une zone balnéaire pour le Bénin. Un important projet de
construction de « la Marina de Ouidah » a été récemment lancé pour attirer davantage de
touristes et non seulement leur offrir des expériences et conditions de séjour aguichantes mais
aussi et surtout induire leur attachement à l’histoire et la terre béninoise pour des visites plus
régulières et massives.
Sur le plan des infrastructures hôtelières, elles bordent toute la côte et foisonnent plus entre
Grand-Popo et Cotonou. On distingue plusieurs types d’établissements hôteliers (les hôtels de
5 étoiles à 1 étoile, les Motels, les auberges, etc.). La répartition géographique des
établissements hôteliers suggère une présence notable de ces unités dans Cotonou (25%) suivi
du département de l’Atlantique (14%).
40
américano-suisse Panoco. Mais depuis la fin de l’exploitation qui a peiné à contribuer
substantiellement à l’économie nationale et à la contribution aux besoins énergétiques, les
installations de la plate-forme sont abandonnées en mer et constituent une potentielle source
de pollution des eaux marines. Désormais, c’est leur démantèlement qui est à l’ordre du jour
pour écarter tout désastre écologique.
En termes de sources alternatives d’énergie « propre » et renouvelable, des initiatives
publiques et privées sont menées pour promouvoir l’énergie solaire. Mais aussi l’éolienne,
notamment à Ganvié avec l’IRD et le laboratoire d’Innovation BloLab depuis 2019.
Depuis 2016, des reformes ont été entreprises pour l’autonomisation énergétique du Bénin.
Ainsi, de 2016 à 2019, la capacité nationale de production est passée de 0 Mégawatt (MW) à
plus de 150 Mégawatt avec les nouvelles innovations apportées dans le secteur à travers la
mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG). La mise en service de la
centrale de Maria Gléta en est une illustration (photo 2.12). En 36 mois, la longueur cumulée
du réseau haute tension est passée de 5,079 km à 600 km tandis que celui de basse tension
connaît une augmentation de plus de 17 %. La durée moyenne des coupures qui oscillait
autour de 75 heures a drastiquement chuté jusqu’à la barre des 17 heures, et les temps de
dépannage autrefois d’environ 10 heures en 2015 sont passés à 02 heures avec une
augmentation de plus de 20 pour cent des abonnés (Ministère de l’Energie, 2019).
A l’horizon 2021, le gouvernement du Bénin entend atteindre une production record de 400
MW dont 300 à partir des centrales électriques et 100 MW à partir des centrales solaires. Ce
niveau de production sera continuellement renforcé avec la mise en place d’aménagements
hydroélectriques multifonctions tels que celui de Dogbo prévu pour une capacité de 128 MW,
Vossa 60 MW et Bétérou 20 MW (Ministère de l’Energie, 2019).
41
2.3.9. Commerce
En dehors de l’écoulement des produits de pêche, de maraîchage, et autres à divers clients, la
zone côtière marque une bonne dynamique des échanges entre le Nigéria à l’Est et le Togo à
l’Ouest. Divers types de produits transitent par les communes côtières dans les deux sens et
on note une forte dynamique des transactions de toutes sortes aux postes frontaliers de Sèmè-
Kraké et Hillacondji (structure de transit et consignation, les buvettes, les vendeuses de
divers, etc.). Par ailleurs, de petites unités économiques sont implantées sur les territoires
communaux ; notamment les bars, les buvettes, les restaurants et quelques boutiques de vente
de divers. Ces boutiques de vente de divers assurent la distribution et la présence dans les
villages de produits manufacturés importés à partir des grands marchés de Lomé, Lagos et
Cotonou. Plusieurs marchés locaux/villageois s’animent hebdomadairement et ou tous les 5
jours. Il existe aussi quelques dépôts de boisson, de cimenterie et de quincaillerie.
42
L’analyse de la figure 2.4. qui donne un aperçu de tous les volumes (import, transbordement
et export) manutentionnés dans le port de Cotonou entre 2000 et 2018 montre que le PAC a
clôturé 2018 avec un tonnage total de 10,3 million de tonnes (dont environ 88% en import).
Ceci représente une augmentation de 10% comparé à l’année 2017.
43
Figure 2.5. : Répartition du trafic au Port de Cotonou en 2018
Source : PAC, 2019
La dominance du marché nigérien saute aux yeux. En effet, Cotonou est considéré comme
« le port naturel » du Niger. En 2018, le port de Cotonou a remporté pour la deuxième année
consécutive le prix du « Meilleur port en transit des économies sous - régionales » (décerné
par AGPAOC). Ceci témoigne des efforts entrepris par la communauté portuaire du Bénin,
notamment pour faciliter le transit des marchandises via le port de Cotonou.
44
Photo 2.14. : Dragage par la méthode dite de haute intensité de main-
d’œuvre à Akogbato
45
2.4. Cadre institutionnel et juridique
2.4.1. Cadre institutionnel du milieu marin et côtier béninois
Au Bénin, plusieurs structures gouvernementales et non gouvernementales s’occupent de la
gestion du milieu marin et côtier. Le tableau V présente les institutions de l’Etat et leurs
démembrements ainsi que quelques organisations de la société civile intervenants dans la
gestion des écosystèmes marins au Bénin.
Tableau V : Institutions intervenant dans le milieu marin béninois
INSTITUTION DEMEMBREMENTS
INSTITUTIONS DE L’ETAT
Ministère du Cadre de Vie - Direction Générale De l’Environnement Et Du Climat (DGEC)
et du Développement - Direction Générale Des Eaux Forêts Et Chasse (DGEFC)
Durable - Délégation A l’Aménagement Du Territoire (DAT)
(MCVDD) - Fonds National Pour l’Environnement Et Le Climat (FNEC)
- Agence Béninoise Pour l’Environnement (ABE).
- Agence pour le Développement intégré de la zone Economique
du Lac Ahémé et ses Chenaux (ADELAC)
Ministère de l’Eau et des - Direction Générale des Hydrocarbures et des autres
Mines (MEM) Combustibles Fossiles (DGHCF)
- Direction Générale des Mines (DGMines)
- Direction Générale de l’Eau (SAP/DGEau)
- Office Béninois de Recherches Géologiques et minières
(OBRGM)
Ministère de l’Intérieur et - Agence Nationale De Protection Civile (SAP/ANPC)
de la Sécurité Publique - Police Fluviale (PF)
(MISP) - Groupement National des Sapeurs-Pompiers (GNSP)
- Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers
(ABeGIEF)
Ministère de - Institut National de l’Eau (INE)
l’Enseignement Supérieur et - Chaire de l’UNESCO (CIPMA)
de la Recherche Scientifique - Institut des Recherches Halieutiques et Océanologiques du
(MESRS) Bénin (IRHOB/CBRSI)
Ministère de l’Agriculture, - Direction de la Production Halieutique (DPH)
de l’Elevage et de la Pêche - Laboratoire Central de Contrôle et de Surveillance Sanitaire
des Aliments (LCCSSA)
Ministère du Tourisme, de - Direction du Patrimoine Culturel (DPC)
la Culture et des Arts - Direction du Développement Touristique (DDT).
Ministère des - Port Autonome de Cotonou (PAC)
Infrastructures et des - Direction de la Marine Marchande (DMM)
Transports
Ministère de la Défense - Marine Nationale (MN)
Nationale
Présidence de la République - Autorité Nationale Chargée de l’Action de l’Etat en Mer
(ANCAEM)
46
- Agence Nationale pour la Promotion et le développement du
Tourisme (ANPT)
COLLECTIVITES DECENTRALISEES
Communes côtières du Sèmè-Kpodji, Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah et Grand-Popo
Bénin (loi 97-028 du 15
janvier 1999)
ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE
Organisations Non Nature Tropicale ; Eco Bénin ; AquaDeD ; Action Plus ; AFEL ;
Gouvernementales (ONG) Cordre ONG ; GVE ; BEES-ONG et AMN.
et Associations de
protection de la nature
Dates Objectifs
Traités/Conventions
importantes
CONVENTIONS INTERNATIONALES
Convention d’Abidjan - Signé en 1981 - Renforcer les capacités nationales en vue
relative à la coopération en - Ratifié le 16 d’évaluer les valeurs et les menaces aux
matière de protection et de octobre 1997. ressources marines vivantes et leur rôle
mise en valeur du milieu écologique dans les océans,
marin et côtier de la région de - Renforcer les mécanismes de coordination
l’Afrique de l’Ouest et du régionaux et la formulation d’un cadre
Centre du 23 mars 1981. d’action régional efficace
Convention des Nations - Signée le 10 - Définir la mer territoriale correspondant à
Unies sur le droit de la mer décembre une bande de 12 miles marins
(UNCLOS), entrée en 1982 - Définir la Zone Economique Exclusive
vigueur en 1994. - Ratifiée le 16 (ZEE) de 200 miles marins dans lesquels les
octobre 1997 Etats côtiers ont un droit souverain aux fins
- naturelles. d’exploitation, de conservation et de gestion
des ressources maritimes
er
Convention de Bonn relative Ratifiée le 1 elle assure la conservation des espèces
à la conservation des espèces avril 1986 migratrices terrestres, marines et aériennes
migratrices appartenant à la dans l’ensemble de leur aire de répartition en
faune sauvage (CMS) établissant les bases juridiques sur lesquelles
47
adoptée le 23 juin 1979 et s’appuient les mesures de conservation.
entrée en vigueur le 1er
novembre 1983.
Convention sur les zones - Signée le 20 - Conservation et utilisation rationnelle des
humides d’importance janvier 2000 zones humides par des actions locales,
internationale de Ramsar: - Ratifiée le 24 régionales et nationales et par la
adoptée en 1971 et entrée en mai 2000. coopération internationale, en tant que
vigueur en 1975. contribution à la réalisation du
développement durable dans le monde
entier
- Inscription de 02 sites Ramsar béninois :
site 1017 (complexe Ouest) et le site 1018
(complexe Est).
Convention des Nations - Signée le 5 Elle vise la conservation de la diversité
Unies sur la diversité juin 1992 biologique, l’utilisation durable de ses
biologique, adoptée le 13 juin - Ratifiée le 28 éléments et le partage juste et équitable des
1992, mise en vigueur le 30 septembre avantages découlant de l’exploitation des
juin 1994. 1994 ressources génétiques.
Convention Cadre des - Signée en Elle vise à stabiliser les concentrations des
Nations Unies sur les 1992 Gaz à Effets de Serre (GES) dans
Changements Climatiques - Ratifiée le 30 l’atmosphère à un niveau qui empêche toute
(CCNUCC), adoptée le 09 juin 1994 perturbation anthropique dangereuse des
mai 1992 ET le Protocole de - Ratification du écosystèmes terrestres et des océans.
Kyoto adopté le 10 décembre Protocole le 25
1997. février 2002
Convention CITES entrée en Adhésion le 28 Elle vise à mener légalement le commerce de
vigueur le 28 mai 1984. février 1984 la faune et de la flore, prévenir la
surexploitation et encourager l’évaluation des
stocks pour assurer un commerce et une
gestion durable des ressources
Convention sur la protection - Signée et Conservation du patrimoine mondial, culturel
du patrimoine mondial, ratifiée en et naturel (articles 4, 5, 6 et 7).
culturel et naturel adoptée en juin1982,
1972.
Convention de Bâle sur le Ratifiée et mise Elle a pour but d’éviter le transfert des
contrôle des mouvements en vigueur en déchets dangereux produits dans les pays
transfrontières de déchets 1997 développés vers les pays en voie de
dangereux et de leur développement.
élimination, adoptée le 22
mars 1989 et mise ne vigueur
le 05 mai 1992.
Convention de Londres mise Adhésion en Elle vise la prévention de la pollution des
à jour par le Protocole de 1975 mers résultant de l’immersion de déchets.
1996.
48
Convention sur la protection Ratifiée le 04 Permet de règlementer et coordonner la
du patrimoine culturel août 2011 protection des sites archéologiques
subaquatique subaquatiques et d’encourager la coopération
entre les Etats
Convention MARPOL Préservation du milieu marin en assurant
portant protection du milieu l’élimination de la pollution intentionnelle par
marin contre les diverses les hydrocarbures et autres substances
formes de pollution nuisibles
LOIS ET DECRETS NATIONAUX
Loi n°90-032 portant du 11 décembre Affirmation du droit de toute personne à un
Constitution de la République 1990 environnement sain, satisfaisant et durable, et
du Bénin son devoir de le défendre. Prescription à
l’Etat du devoir de veiller à la protection de
l’environnement (art. 27) et les art. 28 et 29.
Loi n°98-030 portant Loi du 12 février - Protection et mise en valeur des milieux
Cadre sur l’environnement en 1999 récepteur et naturel
République du Bénin. - Protection et mise en valeur du milieu
naturel et de l’environnement humain
- Pollutions et nuisances
- Obligation de réaliser une Etude d’Impact
Environnemental et Social (EIES)
- Procédure d’audience publique sur
l’environnement
- Plans d’urgence
Loi N° 2006-017 portant du 17 Octobre - Autorisation de l’exploitation des
Code minier et fiscalités 2006 ressources minérales
minières en République du - Interdiction de l’exploitation de sable marin
Bénin. - Régulation sur les carrières de sable
lagunaire
Loi n° 2016-6 portant loi- du 26 mai 2016 - Règles et pratiques fondamentales de
cadre sur l’aménagement du l’aménagement du territoire en République
Territoire. du Bénin :
- gestion rationnelle des ressources
naturelles,
- protection du patrimoine naturel et culturel
contre les dégradations nées de l’action
humaine.
Code de l’Aménagement et de 2015. - Protection et mise en valeur des milieux
de l’Urbanisme récepteur et naturel
- Protection et mise en valeur du milieu
naturel et de l’environnement humain
- Pollutions et nuisances
- Obligation de réaliser une Etude d’Impact
Environnemental et Social (EIES)
49
- Procédure d’audience publique sur
l’environnement
- Plans d’urgence
Loi n° 2010-44 portant du 24 novembre - La gestion intégrée des ressources en eau a
Gestion de l’Eau en 2010 pour but d’assurer une utilisation équilibrée,
République du Bénin. une répartition équitable et une exploitation
durable de la ressource disponible
Loi N° 2017-15 modifiant et du 10 août 2017 - Assurer un accès équitable aux terres pour
complétant la loi N° 2013-01 l’ensemble des acteurs.
du 14 août 2013 portant code - Veiller à l’exploitation durable des terres
foncier et domanial en dans le respect des intérêts des générations
République du Bénin présentes et futures.
- Lutter contre la spéculation foncière
Loi N° 2018-10 portant du 16 avril 2018 - Protection et mise en valeur
protection, aménagement et écologiquement rationnelle de la zone
mise en valeur de la zone littorale.
littorale en République du
Bénin.
Loi N° 2018-18 sur les du 06 août 2018 - Evaluation des gaz à effet de serre
changements climatiques en - Elaboration des communications nationales
République du Bénin. sur les changements climatiques
- Mise en œuvre des projets d’adaptation aux
changements climatiques
Loi-cadre N° 2014-19 du 07 août 2014 - Dispositions de régimes de protection,
relative à la pêche et à d’utilisation et de mise en valeur des
l’aquaculture en République ressources halieutiques dans les eaux sous
du Bénin. juridiction béninoise et ce conformément
aux conditions d’une gestion intégrée des
ressources en eau.
Loi N° 2010-11 portant code du 07 Mars - Détermine les différents espaces maritimes
maritime en République du 2011 béninois, en fixe le régime juridique et régit
Bénin. les rapports juridiques naissant dans la
navigation maritime.
Loi 2007-20 portant du 23 août 2007 - Vise à définir, inventorier, classer, protéger
protection du patrimoine et conserver le patrimoine culturel contre la
culturel et du patrimoine destruction, l’aliénation, les fouilles, la
naturel à caractère culturel en transformation, l’exportation, l’importation
République du Bénin. et le transfert international illicite des biens
culturels
Loi N° 2019-06 portant code du 15 novembre - Vise à prévoir les dispositions pour la
pétrolier en République du 2019 protection de l’environnement dans le cadre
Bénin de l’exercice des opérations pétrolières et
des opérations de transport et de stockage.
Décret N° 218-335 fixant les du 25 juillet - Application aux activités de la pêche
50
conditions et modalités 2018 continentale, maritime et aux activités
d’exercice de la pêche en connexes exercées à travers des plans
République du Bénin. d’aménagement des pêcheries et les
mesures de protection et de conservation
des ressources, etc .
Décret n° 85-173 portant du 10 mai 1985 - Attribue le volet technique de la gestion du
définition des responsabilités littoral au Ministère chargé des travaux
en matière de gestion du publics dont la mission, conformément à ce
littoral. texte est d’assurer le suivi de l’évolution du
littoral, de proposer au gouvernement des
mesures de protection appropriées et de
veiller à l’exploitation rationnelle du
domaine public maritime.
Décret N°96-345 portant du 23 août 1996 - Réglementation des établissements de
réglementation des tourisme au Bénin
établissements de tourisme
Décret n°74/PR/ MTPT du 7 mars 1968. - Relatif à la délimitation des eaux
territoriales de la République du Dahomey.
Arrêté interministériel n° du 9 /10/ 1953. - Relatif aux limites réciproques des eaux
2470 I.M. maritimes et fluviales dans la lagune de
Porto-Novo
Décret n°76-92 du 2 Avril 1976. - Portant extension des eaux territoriales de la
République Populaire du Bénin à 200 miles
marins
Cette vue d’ensemble montre que le Bénin a déjà mis en place une partie des instruments
légaux nécessaires à une gouvernance durable de la zone littorale. Le vote de la Loi Littoral et
l’adoption de ses textes d’application constitueront un progrès majeur dans le cadre légal
futur. Dans le cadre de la décentralisation, plusieurs responsabilités ont été confiées aux
autorités locales pour veiller de près à une gestion intégrée de ressources naturelles de ces
écosystèmes (loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant sur l’organisation des communes).
Cependant, les interactions et la hiérarchie entre les lois et réglementations ne sont pas
toujours claires. En raison de la complexité des aspects institutionnels, une harmonisation plus
directe de ces lois et régulations est nécessaire, en particulier au regard de la planification
territoriale, la propriété foncière, les questions environnementales (pollution et biodiversité) et
l’utilisation des ressources naturelles (minières, halieutiques et agricoles).
En particulier, un document fort de planification spatiale, tel que le SDAL (prévu par l’avant-
projet de Loi Littoral) pourrait jouer un rôle central dans l’harmonisation de ces lois et
réglementations adjacentes
51
CHAPITRE III : PRESSIONS HUMAINES ET NATURELLES SUR LES
ECOSYSTEMES MARIN ET COTIER
Plusieurs problèmes minent le développement normal des ressources maritimes, vivantes et
non vivantes des milieux marins et côtiers du Bénin. Au nombre des principaux problèmes,
figurent :
l’utilisation et la généralisation d’engins et de techniques de pêche non-
réglementaires et destructeurs de la ressource ;
la pollution d’origines diverses ;
la dégradation des habitats aquatiques ;
les changements climatiques et ;
l’érosion côtière.
52
Photo 3.1. : Filets maillants, engins de pêche maritime artisanale
(campement Grand-Popo)
- l’ensemble des sennes : sennes tournantes et sennes de plage (photo 3.2.) ; ils
représentent les 27 % du parc d’engins (DPH, 2016).
53
Photo 3.3 : Chalut-bœuf, engins de pêche maritime industrielle (entreposé à la
DPH)
Dans la pêche continentale plusieurs types d’engins et de techniques de pêche selon les
espèces recherchées sont rencontrés. Les engins de pêche, majoritairement sous la forme de
filets, sont : les filets dormants (photo 3.4) communément appelés en langue locale
« Tohounga », les filets éperviers (photo 3.5.), les filets fixes etc. En plus des engins en filets,
des nasses à poissons, à crevettes et à crabe (photo 3.6.) et des lignes à main (palangres)
sont également rencontrés.
54
Photo 3.5. : Pêche au filet épervier sur la lagune côtière (Grand-Popo)
A part ces engins, d’autres pratiques traditionnelles comme acadja ou parc à branchages
(photo 3.7.), barrage et trous à poissons, constituent l’essentiel des engins et techniques de
pêche, rencontrés sur les plans d’eau au Sud-Bénin.
55
Photo 3.7. : Acadja sur le lac Nokoué
Acadja est une pratique de pêche, répandue sur le lac Nokoué. Il est réalisé à l’aide de
plusieurs matériels à savoir : les branchages en grandes quantités, importés des forêts et le
filet qui sert de clôture du périmètre. Acadja ou parc à branchages est un piège à poissons.
Les normes en matière d’engins et de techniques de pêche devraient être encadrées par une
règlementation élaborée par les autorités en charge des pêches au Bénin. A cet effet, pour des
mesures de conservation des ressources halieutiques et des écosystèmes aquatiques béninois,
la Loi-cadre sur la pêche et l’aquaculture en République du Bénin (MAEP, 2014), en son
article 73, il est écrit : « … il est interdit de faire usage, dans l’exercice de la pêche
continentale ou maritime des engins ou méthodes de pêche incompatibles avec la gestion
durable des stocks halieutiques… ». Malheureusement, la non application de cette
règlementation a donné lieu à l’ingéniosité des pêcheurs. Ceux-ci ont habillement développé
au fil du temps, des moyens de pêche pour traquer la ressource jusqu’à la dernière espèce.
Plusieurs engins et méthodes interdits par cette Loi, sont encore présents et d’usage sur les
plans d’eau du Bénin (mer, lacs et lagunes).
En 2019, une étude réalisée sur les engins et techniques de pêche au Sud-Bénin a révélé que :
- dans la pêche continentale, sur 11 types d’engins et de techniques de pêche recensés,
09 types d’engins/pratiques sont non-réglémentaires et ;
- dans la pêche maritime (industrielle et artisanale), sur les 09 types d’engins
inventoriés, 08 types d’engins sont non-réglémentaires (Adjé, 2019).
La même étude révèle que les engins des pêcheurs béninois ont connu progressivement des
déformations au niveau de leurs mailles et aussi dans leur forme (grandeur et longueur) afin
de capturer plus de ressources. Conséquences, tous les engins et les techniques de pêche sont
devenus non sélectifs.
La photo 3.8 montre les mailles des filets maillants (tournants et dormants) utilisés dans la
pêche maritime artisanale au Sud-Bénin.
56
Photo 3.8. : Engins de pêche : filets moustiquaires rencontrés dans les
campements des pêcheurs marins installés sur la côte béninoise
Les engins et pratiques de pêche non-réglementaires sont également présents dans la pêche
maritime industrielle, les chalut-bœufs tirés par deux navires qui capturent toutes les espèces
sur son parcours ; les dragues à la recherche des crevettes roses côtières et autres espèces
benthiques, raclent le fond de l’océan et détruit les habitats aquatiques.
Dans la pêche continentale, les filets maillants à mailles fines et les acadja, nommément
interdits dans la Loi-cadre sur la pêche et l’aquaculture en République du Bénin, sont toujours
présents dans les pêcheries continentales côtières dans le milieu d’étude. Des études ont
prouvé que l’influence de la technique acadja dans la basse vallée de l’Ouémé, est nuisible à
l’état de santé des ressources halieutiques et de leurs habitats (Attingli et al., 2017). En plus
d’acadja, les filets maillants sont dénoncés du fait qu’ils encerclent et ramassent tout sur leur
passage (Adjé, 2019).
A ces problèmes, il faut ajouter la pêche Illicite Non déclarée et Non réglementée (INN) qui
handicape fortement la maîtrise des captures opérées en mer et dans les plans d’eau côtiers.
En effet, des transactions ou des transbordements de captures se font sur l’eau entre bateaux
de pêche ou entre pirogues : les mareyeuses suivent les pêcheurs sur l’eau ; les chalutiers et
autres embarcations maritimes vendent une partie de leurs prises en mer ; une autre partie des
prises est débarquée dans les campements installés le long de la côte béninoise et le reste (une
portion) est envoyé au port de pêche à Cotonou. Ces débarquements anarchiques échappent à
la statistique et posent un problème de contrôle et de maîtrise de l’exploitation des ressources
halieutiques des plans d’eau du milieu d’étude.
57
Photo 3.9 : Palétuvier blanc (Avicennia germinans) et palétuvier rouge
(Rhizophora racemosa)
La mangrove joue un rôle socio-économique important pour des communautés locales, qui
ont développé un lien de propriété élevé avec cet écosystème (Walters et al., 2008;
Nfotabong-Atheull et al., 2011). En général, l’écosystème de mangrove est exploité
localement pour six catégories d’utilisation différentes, à savoir : (i) le bois de chauffage ; (ii)
le bois de service (bois de structure, de construction et de menuiserie), (iii) le fourrage, (iv) la
production de sel, (v) les usages médicinaux et (vi) la pêche continentale. Il existe une forte
différenciation spatiale du niveau des catégories d’utilisation des mangroves. Ainsi, sur le
littoral ouest dans la commune de Grand Popo l’usage médicinal prime sur les autres formes
d’usage (55% de la population locale vivant autour des mangroves), suivi de la pêche (53% de
la population locale) et du fourrage (13,3%).
Dans la commune de Ouidah, la mangrove est fortement exploitée par les communautés
locales pour l’extraction de bois de chauffage (70% de la population locale), de bois de
service (46,6%) et pour la production de sel de cuisine (40%). Sur le littoral Est, dans la
commune de Sèmè-Kpodji, les usages récurrents de mangrove concernent les utilisations
comme bois de chauffage (66%), et pour l’extraction de médicaments (50%).
L’utilisation de la mangrove comme bois de chauffage (photo 3.10.), est très importante pour
les communautés locales vivant autour de cet écosystème, car elles ne disposent généralement
pas de sources énergétiques alternatives pour les usages domestiques. De plus, le bois de
chauffage de la mangrove est disponible à faible coût. La production de sel de cuisine issue
des forêts de mangrove est une activité très pratiquée spécifiquement par les femmes dans la
commune de Ouidah. Le sel ainsi produit couvre environ 100 % des besoins des
communautés locales et environ 60 % de la consommation nationale (INSAE, 2009).
58
Photo 3.10. : Exploitation des bois de la mangrove pour la saliculture à Grand-
Popo (Île au sel)
L’utilisation de la mangrove comme bois de service est principalement effectuée par les
hommes. Cette activité constitue une menace majeure pour les forêts de mangrove en raison
de la forte croissance démographique résultant en une augmentation des besoins en matériaux
de construction. Les usages tels que la pêche et la médecine traditionnelle viennent mettre
l’accent sur l’utilité de la mangrove en tant que ressources alimentaires. Elle fournit un habitat
propice à la diversité de la faune et de la flore, ce qui constitue un service écosystémique
d’une valeur inestimable. Il apparait clairement que tous les services écosystémiques fournis
par les mangroves améliorent les ressources en nutriments et augmentent chaque année les
revenus des communautés côtières d’environ 150 USD/ménage au Bénin selon l’INSAE
(Teka et al., 2019).
59
la pollution en hydrocarbures de l’environnement marin au large dans la Commune de
Sèmè-Kpodji. En effet, les plateformes pétrolières du Bénin offshore, sont exploitées
entre 1982 et 1998. Elles sont aujourd’hui à l’abandon et leur état est en perpétuelle
dégradation. Des fuites de pétrole sont visibles et ces installations sont dangereuses
pour la navigation maritime. Plusieurs études et audits ont été réalisés depuis la
fermeture du site et il apparaît que les risques environnementaux sont réels. Sur le site
on trouve 5 plateformes à l’abandon (2 monopodes, 2 tripodes et 1 quadripode) et dix
(10) puits de gisement non bouchés (MEM, 2019). La photo 3.11., montre les cinq
plateformes d’exploitation pétrolière abandonnées au large de Sèmè-Kpodji.
Photo 3.11. : Cinq (5) Plateformes pétrolières abandonnées en mer (au large de Sèmè-Kpodji)
Le bouchage de ces dix puits et le démantèlement de ces plateformes à l’abandon
permettra de réduire les risques associés à ces installations et favorisera un
développement durable du milieu marin et son écosystème.
le dégazage des bateaux en pleine aggrave la dégradation des eaux marines sans que la
gravité de ces impacts soit réellement définie, faute d’études appropriées. Les eaux de
ballastage des navires sillonnant les côtes béninoises sont en grande partie
responsables de la présence plus ou moins de boulets de goudron et de débris marins
sur les plages rendant ainsi celles-ci impropres aux activités touristiques et aux loisirs
(CEDA, 2007).
une autre contamination pétrolière non moins négligeable est le déversement
accidentel d’essence dans l’environnement marin et lagunaire lors du trafic illicite
d’essence entre le Bénin et le Nigeria. En effet, pendant la traversée des pirogues
artisanales affectées pour ce trafic, des fus ou tonneaux d’hydrocarbures (essence,
pétrole, gas-oil) arrivent vides à destination (photo 3.12)
60
Comme une autre pollution directe, il est à signaler les déversements accidentels des produits
et marchandises de manutention au port de Cotonou.
En termes d’effets indirects de l’Homme sur le milieu marin béninois, nous pouvons
également citer la pollution de l’environnement marin à la frontière bénino-togolaise,
engendrée par l’exploitation de l’usine de phosphates de Kpémè au Togo. C’est une pollution
à caractère transfrontalier, visible par la coloration de la mer. Par l’effet des courants marins,
les mélanges de déchets rejetés par l’usine sont drainés jusque dans les eaux marines du
Bénin. Cette pollution est ressentie le long de la côte béninoise et même au-delà (MUHA,
2014). La pollution marine résultant de la situation géographique de l’usine de Kpémè au
Togo (photo 3.13.), perturbe l’environnement marin béninois et son écosystème.
Photo 3.13 : Déversement en mer des boues de traitement des phosphates de l’usine
de Kpémè au Togo (MUHA, 2014)
La modification de la constitution physicochimique du milieu marin, conséquences des
actions humaines ci-dessus mentionnées, peuvent affecter négativement l’écosystème marin et
l’Homme directement ou indirectement à travers les ressources biologiques comme les
produits halieutiques issus de la pêche ou/et des échouages d’algues marines.
Par rapport à la pollution de la côte par les algues marines, il est constaté, depuis quelques
années, des échouages d’algues marines. Selon l’Institut des Recherches Halieutiques et
Océanologiques du Bénin (IRHOB, 2018), ces algues surviennent sur les côtes du Bénin à
partir du mois d’avril de chaque année. Elles sont d’espèces Sargassum, originaires de la mer
des Sargasses. A l’instar du Bénin ces algues sont constatées sur toute la côte de l’Afrique de
l’Ouest (photo 3.14).
61
Photo 3.14 : Echouage des algues marines (sargassum) sur les côtes du Benin
Photo 3.15. : Décharges sauvages sur les berges du chenal de Cotonou (lac Nokoué)
62
Il faut mentionner également les contaminants en provenance :
- des collecteurs urbains utilisés comme décharges à Cotonou et Abomey-Calavi, ou
plus directement par les pêcheurs et les habitants des villages lacustres (photo 3.16) ;
- des activités de teinture, notamment le long des berges du chenal de Cotonou et
d’activités agricoles (utilisation d’engrais et de pesticides) et industrielles ;
- des colorants, des solvants, des métaux lourds, et des émergents (surfactants, résidus
de médicaments et pharmaceutiques, toxines algales, etc.) .
Photo 3.16. : Source de pollution du milieu marin et côtier béninois : débouchés des
collecteurs de Cotonou dans le chenal.
Les tendances climatiques actuelles et futures liées aux changements climatiques et ses
conséquences sur le littoral béninois sont ici, les principales pressions naturelles évoquées.
63
perturbations des régimes pluviométriques observées en particulier dans le sud. S’agissant de
la variabilité spatio-temporelle des pluies, elle s’est particulièrement accentuée ces dernières
années, notamment entre 2006 et 2016 (Figures 3.1.).
64
La bande côtière du Bénin est soumise au processus du réchauffement climatique. Les
projections des paramètres climatiques dans le futur sont basées sur les profils représentatifs
d’évolution de concentration (RCP 8,5 : scénarios d’émission de gaz à effet de serre très
élevée ; RCP 4,5 : scénarios d’émission intermédiaires) du 5ème rapport d’évaluation du GIEC.
Les résultats ont montré qu’en 2050 la température moyenne connaîtra une augmentation de
l’ordre de 1,6°C (entre juillet et novembre) et de 2,4°C (en avril) sur le littoral selon le profil
de concentration RCP 8,5. Cette augmentation de la température moyenne est modérée avec le
RCP 4,5 où elle se situe autour de 1,3°C (entre juillet et novembre) et de 2,1 (en avril).
Globalement, la hausse thermique sera plus prononcée dans la partie centrale (Cotonou-
Ouidah) où elle atteindra 2,7°C (avec le RCP 8,5) et 2,5°C (avec le RCP 4,5). Quant aux
hauteurs pluviométriques, les projections selon les mêmes profils représentatifs de
concentration (RCP 8,5 et RCP 4,5) révèlent des baisses de hauteurs de pluies selon RCP 8,5
(-2% en 2025 ; -8% en 2050) et RCP 4,5 (-3% en 2025 ; -6% en 2050) par rapport à la
référence 1971-2000 (DGEC, 2018). Tout ceci témoigne que le changement climatique va
s’intensifier sur le littoral du Bénin avec un cortège très diversifié de risques naturels et
climatiques.
3.2.1.2. Inondations
En effet, si la hauteur de pluie annuelle (Figure 3.2.) n’a pas significativement augmenté sur
la période (1971-2016), la survenance d’évènements pluvieux extrêmes (Figure 3.2.) a
fortement augmenté expliquant de fait la fréquence des inondations dans les régions
adjacentes à la Bande côtière. Ceci témoigne clairement l’exposition de cette bande aux
risques climatiques que sont les chaleurs extrêmes et la fréquence élevée des inondations. Un
facteur aggravant les inondations dans la zone littorale du Bénin est la dynamique
hydrologique liée au régime des fleuves dans le Bas-Bénin. Ce régime dépend lui aussi des
précipitations aussi bien dans le Sud que dans le Nord Bénin caractérisé par une seule saison
de pluies centrée sur Août. Mieux, la zone côtière est sous l’influence de deux crues dans les
basses vallées des fleuves. La seconde crue (Septembre-Octobre) est principalement régie par
65
les apports d’eaux des principaux cours d’eau (Ouémé, le Mono et le Couffo).
Historiquement, c’est sous la poussée des crues de septembre ayant entraîné des inondations
catastrophiques que l’administration coloniale a ouvert mécaniquement le chenal de Cotonou
le 21 septembre 1885. Le creusement d’une simple tranchée a suffi pour engendrer en
quelques jours, un chenal de 200 m de large qui fut ensuite impossible à combler (Colleuil,
1984).
Figure 3.2 : Evolution des précipitations annuelles de la BCB entre 1970 et 2016
Source : ASECNA (2017)
Les inondations dans les Communes côtières constituent le second risque majeur mettant en
péril nombre de structures au niveau du littoral béninois. Ces inondations sont liées d’une part
à la dynamique hydrologique c’est-à-dire au régime des fleuves dans le Bas-Bénin et d’autre
part à l’insuffisance et l’inadéquation du réseau d’assainissement pluvial. La présence dans le
secteur Grand-Popo-Ouidah d’un plateau et d’une plaine rend difficile la rétention d’eau.
66
Cette situation fait de cette partie une zone vulnérable surtout compte tenu de la présence de
plusieurs cours et plans d’eau tels que les lagunes de Djessin, Donmè et le lac Toho à Ouidah
et la lagune de Grand-Popo. La vulnérabilité du secteur Grand-Popo-Ouidah aux inondations
est nettement supérieure à la moyenne nationale (DGEC, 2018). La photo 3.17. montre
l’inondation à Cotonou en 2010.
Quant aux risques d’inondation marine (washover) (photo 3.18), il a été toujours signalé sur le
littoral du Bénin, avec des dégâts mineurs ; les périodes d’occurrence sont généralement en
avril-mai et en juillet-septembre, en accord avec la saisonnalité du régime des vents et des
conditions de houle. Mais la dernière décennie s’illustre par des inondations marines de plus
en plus récurrentes et généralisées sur l’ensemble de la zone littorale, avec un ou deux
événements extrêmes par année. Elles entraînent le débordement des eaux marines sur les
plages et occasionnent des dégâts importants.
67
3.2.1.3. Elévation du niveau marin
Un autre risque auquel est exposé le littoral béninois est l’élévation du niveau de la mer
compte tenu du réchauffement climatique en cours. Les projections de cette élévation du
niveau marin réalisées et consignées dans la Deuxième Communication Nationale (MEHU,
2011) sont peu rassurantes (figure 3.4.).
Figure 3.4. : Elévation projetée du niveau marin sur le littoral du Bénin (MEHU, 2011)
Les estimations donnent une élévation de l’ordre de 20 cm pour 2030, de 40 cm pour 2070, et
de 60 à 70 cm pour la fin du siècle du niveau marin. Il en résultera l’engloutissement de
certains grands quartiers de ville comme Cotonou et Grand-Popo. Cette élévation du niveau
marin se manifeste par des inondations, les phénomènes de washover et l’érosion de la côte
(MEHU, 2011).L’élévation du niveau de la mer par submersion et érosion des côtes aura un
effet néfaste sur les établissements humains côtiers. Dans le même temps, l’intrusion d’eau
marine va accentuer le degré de salinité des terres agricoles provoquant ainsi leur
dégradation et va également contribuer à la pollution des nappes phréatiques. En outre, le
poids démographique et l’essor des activités économiques de la zone littorale constituent une
véritable pression qui risque de persister ou de s’accentuer pendant longtemps. En plus des
risques d’élévation du niveau marin, d’inondation et de crue, le littoral béninois se trouve
exposé aux vents violents.
68
- la salinisation des terres, des eaux souterraines et des eaux de surface ;
- les dépôts sédimentaires pouvant induire le rehaussement des lits des cours d’eau
(fleuve Ouémé, fleuve Mono).
Ces effets sur le système biophysique pourraient entrainer des incidences d’ordre socio-
économique très importantes puisqu’ils toucheraient notamment une population importante
tant en milieu urbain que rural, des superficies de terres agricoles, et mettraient en péril des
activités économiques, des infrastructures et les établissements humains. Ces incidences sont,
entre autres, la migration de la population, l’accentuation de la pauvreté, la baisse des
rendements agricoles, le déplacement des zones d’attrait touristique, la mort du cheptel et le
ralentissement de la croissance économique du pays.
69
L’érosion côtière ne se manifeste pas de la même façon sur l’ensemble de la côte béninoise.
Les secteurs les plus affectés sont :
le segment de côte situé entre Hillacondji et Grand-Popo (vitesse d’érosion : -15 m/an de
2012 à 2015 et -3 m/an de 2016 à 2019 (photo 3.19.) ;
le segment de côte situé à l’Est du quartier Sèyivè dans la commune de Sèmè-Kpodji
(vitesse d’érosion -30m/an ; photo 3.20)
Les secteurs en engraissement sont situés à l’Ouest du port jusqu’à Fidjrossè. Les autres
secteurs, qui ont bénéficié des ouvrages de protection, sont stabilisés (Dègbé, 2017 ; Dègbé et
al., 2018 ; figure 3.5.).
Photo 3.20. : Crique formée par érosion à l’aval du champ d’épis de 2014
70
Figure 3.5.: Intensité de l’aléa d’érosion par segment de côte et les degrés de risque
correspondants. (DG-Eau, 2015 ; modifié d’après MOLOA, 2016 et DEGBE, 2017).
3.2.3. Impacts des changements climatiques sur les modes et moyens d’existence
Les activités économiques les plus exposées sont la pêche, l’agriculture et le tourisme. Selon
les indicateurs d’impact, deux risques majeurs à savoir les inondations et les crues sont ceux
qui affectent le plus les modes d’existence (pêcheurs, maraîchers, agriculteurs, notamment).
Au nombre des impacts imputables aux risques climatiques actuels, il faut noter la destruction
des habitats et des biens, la dégradation voire la destruction d’infrastructures routières et
d’ouvrages, la baisse d’activité touristique et de loisir, le développement de vecteur de
maladies et l’altération de la qualité de l’eau potable (MCVDD, 2019). Les conséquences
indirectes comprennent la baisse des activités génératrices de revenus, la perte d’emploi et la
prolifération des affections (paludisme, cholera notamment).
En matière de vulnérabilité socioéconomique, si par rapport à l’accessibilité aux ressources de
base et aux services sociaux, les petits exploitants agricoles et les petits éleveurs sont
identifiés comme les groupes les plus vulnérables, particulièrement au niveau de l’extrême
Sud, il faut noter qu’au regard de l’accessibilité aux services sociaux, les agriculteurs, les
pêcheurs, les maraîchers et éleveurs comptent parmi les plus vulnérables. En outre, mis à part
l’extrême Sud, pendant que les agriculteurs, les maraichers, les éleveurs, et les saliculteurs
sont plus vulnérables aux services sociaux, le groupe des chasseurs, petits exploitants
agricoles, petits éleveurs, artisans et des pêcheurs se révèle le plus vulnérable aux ressources
de base (MCVDD, 2019).
Il est évident que le milieu marin et côtier du Bénin est menacé par plusieurs problèmes.
L’érosion côtière, consécutive à la dynamique des paramètres climatiques et hydrologiques
aggravée par les actions humaines, constitue le défi majeur de la durabilité de ce milieu. La
pollution des écosystèmes dégrade l’écologie des espèces animales et végétales qui sont
71
pourtant importantes pour les populations, vu les multiples services qu’elles rendent tant sur
les plans économique, scientifique, culturel et environnemental. La régression des espaces
forestiers, tels que les mangroves constitue aussi une source d’inquiétude. Un tel contexte
justifie la prise de conscience des communautés et des pouvoirs publics pour une gestion
durable des différentes composantes environnementales de la zone côtière du Bénin.
72
CHAPITRE IV : ÉVALUATION DE L’ETAT DU MILIEU MARIN ET
COTIER
Les milieux côtier et marin constituent des écosystèmes complexes et très diversifiés soumis
aux interactions terre-atmosphère. Cette diversité résulte des changements naturels, des
activités anthropiques et de la diversité même des ressources qu’ils renferment. Les systèmes
côtiers comptent parmi les plus productifs de la biosphère et offrent ainsi des avantages
économiques et sociaux.
La côte béninoise est le biotope d’une biodiversité marine et côtière riche et très diversifiée
avec une multitude d’espèces offrant une gamme de biens et services indispensables pour le
bien-être des populations. Ces ressources entrent dans l’alimentation des populations et
contribuent pour une large part aux revenus de celles-ci.
Parmi les espèces de poissons d’eaux saumâtres du Sud-Bénin, des travaux de recherche et
d’inventaire ont permis de recenser dans la vallée de l’Ouémé et dans la lagune de Grand-
Popo des espèces de poissons comme : Chrysichthys nigrodigitatus, Chrysichthys auratus,
Clarias ebriensis, Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Sarotherodon galilaeus,
Clarias gariepinus, Malapterurus electricus, Schilbe intermedius, Citharinus latus, Labeo
senegalensis, Labeo parvus, Protopterus annectens, , Parachanna obscura, Parachanna
africana, Elops lacerta, Elops senegalensis et Lates niloticus (Sinsin et al, 2011). Parmi ces
73
espèces, les Cichlidés sont les plus importants en termes d’abondance. Ils sont représentés en
majorité par 2 espèces de tilapias : Tilapia guineensis et Sarotherodon melanotheron. Ils sont
secondés dans les captures par les claroteidés (Chrysichthys nigrodigitatus et Chrysichthys
auratus) (FAO, 2010 ; Lalèyè et al, 2010).
Les crustacées
Au total six (06) ordres de Crustacées répartis en 21 familles et 30 espèces ont été dénombrés.
Les Décapodes (10 familles et 15 espèces), les Amphipodes (3 familles et 3 espèces) et les
Isopodes (5 familles et 7 espèces) ont été les 3 ordres les plus riches. Ils sont fortement
représentés par la crevette (Penaeus duorarum), le crabe nageur (Callinectes latimanus),
abondant pendant la période de forte salinité dans les lagunes, le crabe de terre (Cardiosoma
armatum) présent dans les milieux humides toute l’année et les huîtres (Cassostrea gasar) des
palétuviers (mangroves) vivent regroupés (DPH, 2011). Selon les pêcheurs et les populations
riveraines, plusieurs espèces de poissons et crustacés ont disparu et d’autres sont en nombre
décroissant dans les prises selon les localités. Dans la vallée de l’Ouémé (lac Nokoué et ses
affluents), les espèces telles que Parachanna obscura, Parachanna africana, Gymnachus
niloticus, Epinephelus sp, Synondontis sp, Lutjanus sp et Lates niloticus sont très peu pêchées.
Dans la lagune côtière de Grand-Popo, les espèces comme : Brycinus macrolepidotus,
Brycinius nurse, Alestes baremoze, Brycinus longipinnis, Brycinus imberi, Alestes dentex et
Alestes macrophthalmus sont rares ou moins nombreuses alors que les espèces telles que :
Epinephelus sp., Synondontis sp., et Lutjanus sp, sont absentes.
Les deux sous-peuplements sont les pélagiques côtiers ou petits pélagiques et les grands
pélagiques. Les pélagiques côtiers regroupent les Clupéidés et les Carangidés. Les grands
pélagiques regroupent essentiellement les maquereaux (Scomber japonicus et Scomber tritor),
les bonites, les thons (Katsuwonus pelanus, Euthynnus alleteratus, Thunnus obesus, etc.) et
74
les espadons voiliers des genres Istiophorus et Makaira. De taille généralement imposante, ces
poissons effectuent d’importants mouvements migratoires saisonniers régionaux ; ce sont de
grands migrateurs.
Les crustacées sont représentés par les crevettes sur des fonds en général sableux à sablo-
vaseux, et ont une migration catadrome, vers l’océan pour se reproduire, et se retrouvent par
conséquent dans la région des embouchures des lagunes. On y rencontre :
- Penaeus (Farfante) notialis ou crevette rose dont l’exploitation des adultes en mer
pourrait donner des résultats plus encourageants ;
- Penaeus (Melicertus) Kerathurus ou crevette zébrée ;
- Parapenaeopsis atlantica ou crevette de mer ;
- Parapenaeus longirostris ou crevette rose du large ;
- Penaeus monodon ou crevette tigrée
75
Elles viennent pondre de façon saisonnière sur les plages du Bénin (Dossou-Bodjrènou et al.,
2006) .
En somme, il apparait que les dynamiques et les caractéristiques naturelles de la zone marine
et côtière sont complexes et très diversifiées. Cette diversité s’explique par la présence
d’habitat les plus variés (zones humides, mangroves, marais, cocoteraie, etc.). La richesse et
la forte diversité biologique de la zone marine et côtière en fait un lieu privilégié
d’implantation des communautés humaines et de développement des activités.
La faune des mangroves et de la zone côtière est assez variée (Sogbohossou et al. 2017). Les
effectifs des individus de chacune des espèces demeurent faibles. Le sitatunga (Tragelaphus
spekei), l’hippopotame (Hippopotamus amphibius) et le lamantin d’Afrique de l’Ouest
(Trichechus senegalensis) rencontrés dans la basse vallée du Mono entre Agbannakin et Hêvê
et dans la basse vallée de l’Ouémé entre Dasso et Porto-Novo où ils se réfugient dans des nids
creusés : le mona (Cercopithecus mona), le tantale (Chlorocebus aetHiyops) et certains petits
carnivores (les mangoustes Atilax paludinosus, Herpestes ichneumon & Galerella sanguinea,
la genette Genetta genetta), la loutre à cou tachetée (Lutra maculicollis) sont les mammifères
de grande ou moyenne taille rencontrés. Ces différentes espèces sont en général en effectifs
très réduits avec souvent des mœurs très discrètes et difficiles à observer.
Reptiles et amphibiens
Concernant les serpents, les espèces les plus communes sont le Ramphotyphlops braminus, les
pythons (Python regius et Python sebae), la vipère (Bitis arietans), le cobra (Naja
melanoleuca) et le varan du nil (Varanus niloticus). Quatre principales espèces d’amphibiens
ont été identifiées par les populations. Il s’agit de Bufo pentoni, Hemisus marmoratus,
Hilderbrandtia ornata et Hyperolius torrentis.
Avifaunes
Quant à la faune aviaire, elle compte au total 116 espèces réparties en 44 familles (Sinsin et
al., 2017). On y dénombre 27 espèces de migrants paléarctiques et de nombreuses espèces
migratrices inter-africaines. Les familles les plus abondantes sont celles des Ardeidae avec 11
espèces, les Scolopacidae avec 10 espèces, les Ploceidae avec 8 espèces, les Alcedinidae, les
Cuculidae et les Columbidae avec 6 espèces. Les autres familles telles que les Sylviidae, les
Timaliidae, les Turdidae, les Tytonidae et les Viduidae sont très peu représentées avec pour la
plupart une seule espèce.
76
Au Bénin, depuis 2011, le développement aberrant des sargasses a commencé, alors que sa
présence naturelle ne posait pas problème auparavant. Depuis, le phénomène se répète
d’année en année et ne cesse de prendre de l’ampleur, formant désormais la prolifération de
macroalgues la plus importante (photo 4.1.).
En effet, les sargasses sont des algues brunes pélagiques, elles sont présentes dans la zone de
l’Atlantique tropical (photo 4.2.), où on distingue 2 espèces : Sargassum fluitans et
Sargassum natans. Le développement soudain des sargasses pourrait avoir été favorisé par la
concomitance de plusieurs circonstances favorables – températures et salinité propices,
augmentation des nutriments, la pollution azotée d’origine agricole ou encore le recul du
mollusque (Lobatus gigas) des conséquences de la surpêche, un grand consommateur de
l’algue. Ce phénomène inquiète au plus haut point, aussi bien au niveau des chercheurs que
des autorités locales.
77
4.2.2. Mangroves
La mangrove est notamment présente de Togbin Daho jusqu’à Grand-Popo. Il s’agit d’une
formation dense fermée étroite et étendue aux abords des lacs et lagunes au Sud-Bénin. Elle
présente en général deux strates (photo 4.3.) :
Quelques fourrés arbustifs (photo 4.4.) à Uvaria chamae sont observés sous les cocotiers. Les
espèces recensées sont Uvaria chamae, Dracaena sp, Tephrosia purpurea, Grewia
carpinifolia, Waltheria indica, Imperata cylindrica, Abrus precatorius, Azadirachta
indica,Ficus sp, Phoenix reclinata, Indigofera tinctoria, Cocos nucifera.
78
Photo 4.4. : Mangrove à Dogoué-Domè (Avlékété)
Dans les formations végétales, on observe des maisons fétiches dans des jachères encerclées
par l’hysope Newbouldia laevis. Les espèces végétales accompagnatrices sont : Annona
senegalensis, Imperata cylindrica, Jatropha curcas, Cassytha filiformis, Tephrosia purpurea,
Opuntia tuna, Eucalyptus camaldulensis, Elaeis guineensis, Cocos nucifera, Fagara
zanthoxyloides, Diodia scandens. Elles sont nombreuses à Hio Plage et à Agbatokan
A Nazoumè, une maison fétiche « Didagni » est incluse dans un enclos abritant les arbres
Milletia thonningii, Spondias mombin. Dans le village Avlo, elles sont incluses dans un
espace abritant les arbres Kigelia africana, Ficus sp., Milicia excelsa. Les actions menées par
certains ONG (Eco Bénin, Action Plus et autres) avec le MCVDD et le MAEP ont contribué à
une restauration et une préservation des mangroves le long de la lagune côtière, notamment de
Togbin à l’embouchure Bouche du Roy.
79
Photo 4.5. : Baleines à bosse dans les eaux marines béninoises
Parmi les dauphins rencontrés dans les eaux marines béninoises, il y a le dauphin souffleur
(Tursiops truncatus) ; le dauphin tacheté (Stenella clymene et Stenella frontalis) ; le dauphin
commun (Delphinus delphis) et l’orque (Pseudorca crassidens) (Sohou et al. 2013).
4.3.2. Requins
Les espèces de requins observées au Bénin font partir des poissons néritiques des eaux
côtières du golfe de guinée. On distingue :
80
Photo 4.6. : Requin émissole lisse (Mustelus mustelus)
81
4.3.3. Lamantin d’Afrique
Le lamantin d’Afrique est encore présent dans la zone côtière du Bénin et surtout dans les
complexes Est et Ouest des Zones humides du Sud-Bénin, sites Ramsar N°1017 et 1018. Il est
très menacé pour des raisons thérapeutiques, alimentaires et commerciales. Il se trouve en
populations réduites à une cinquantaine d’individus dans la basse vallée de l’Ouémé entre
Dasso et Porto-Novo où ils se réfugient dans des nids creusés et dans les bras peu fréquentés
du fleuve Ouémé. Quelques spécimens existent encore dans la basse vallée du Mono entre
Agbannakin et Hêvê (photo 4.8 ; Dossou-Bodjrènou et al., 2006).
Photo 4.8. : Lamantin d’Afrique vivant dans les eaux côtières du Bénin
82
Photo 4.9. : Tortue luth (Dermochelys coriacea) en ponte sur la côte béninoise
L’ONG Nature Tropicale contribue à la garde des populations de tortues marines par la mise
en place des comités locaux d’écogardes et des enclos d’incubation en vue de préserver cette
ressource interdite de capture au Bénin et dans la plupart des pays du Golfe de Guinée.
Photo 4.10. : Tortue verte (Chelonia mydus) sur le site d’incubation de Nature
Tropicale
83
Photo 4.11. : Oiseaux aquatiques : Cormoran africain (Phalacrocorax africanus) à gauche et
Egrette (Egretta gularis) à droite
Parmi les espèces d’oiseaux endémiques aux régions de mangrove au Bénin, nous pouvons
mentionner : le pic à taches noires (Campethera punctuligera) et le gobemouche bleu
(Elminia longicauda). Au regard de l’importance spécifique de ces deux espèces aviennes, il
importe de sauvegarder les habitats de mangrove du Sud-Bénin.
Selon les pêcheurs toffins, les crevettes roses de mer ou les macro zooplanctons (taille variant
de 35 à 90mm) sont rencontrés tout le long de la côte béninoise dans la zone épipélagique (0-
50m). Dans la pêche aux crevettes, la crevette rose de mer représente près de 90 % avec près
de 100 kg par sortie.
Dans la chaine alimentaire marine, les crevettes roses de mer servent de nourriture aux
poissons, notamment les bars (Pseudotolithus typus, Pseudotolithus senegalensis et
Pseudotolithus spp.) et les juvéniles de ceinture (Trichiurus lepturus). Elle diffère de l’espèce
Paneaeus notialis communément appelée « crevette rose » dont la taille maximale varie de
17 à 23 cm. L’effondrement de ces espèces de crevette aura un impact sur tout le stock
halieutique marin.
En effet, ces espèces sont pêchées par des pêcheurs artisans continentaux appelés ‘‘toffins’’
qui longent toute la côte pratiquant une pêche illégale aux mysidacés. Ils utilisent le système
de chalut-bœuf artisanal, qui est un engin trainant interdit par la loi cadre des pêches. Ils
utilisent des engins de pêche à mailles très fines (variant entre 35 à 10 mm) lesté avec des
chaînes métalliques capturent les mysidacés et toutes autres espèces rencontrées sur son
passage provoquant ainsi une surexploitation et la destruction de l’écosystème côtier,
notamment des zones de reproduction. Ce type d’engin racle même les fonds vaseux,
bouleverse tout l’écosystème marin-côtier et brise la chaine alimentaire des poissons et
constitue ainsi une grande menace écologique.
84
Malgré les efforts déployés par l’Administration en charge des pêches pour lutter contre ce
fléau depuis quelques années suivant les textes règlementaires, cette pratique continue et
mérite une attention particulière pour un Suivi Contrôle et Surveillance (SCS) renforcé
garantissant le respect strict de la loi en matière des pêches au Bénin.
En conclusion, toutes ces espèces restent menacées et il est important de prendre des actions
urgentes de conservation de la biodiversité. L’effort de conservation de l’ensemble des sites
identifiés d’intérêt écologique et biologique (site Togbin-Bouche du Roy et site Siafato-
Donaten) doit être engagé pour espérer la survie des espèces menacées au Bénin. La
sacralisation pourrait aider à la conservation desdits espèces. Il est nécessaire de renforcer la
synergie entre les acteurs intervenant dans le domaine. La collaboration avec les institutions
de recherche, le suivi des populations des tortues marines, du lamantin, du sitatunga, de
l’hippopotame ainsi que des espèces endémiques au Bénin est nécessaire pour la sauvegarde
de la biodiversité. Outre les actions de recherche, l’éducation et la sensibilisation aussi bien
des populations locales que des politiques doit être accentuée afin d’améliorer la perception
des communautés locales et éviter que les actions de développement ne mettent en danger la
richesse des mangroves, surtout celles côtières.
85
A Cotonou, la zone urbaine et capitale économique du pays, le nombre de taxi-motos appelés
communément « Zémidjan » (photo 4.13.), est passé de 96.095 en 2005 à plus de 140.000 en
2019 (Mairie de Cotonou). La pollution atmosphérique à Cotonou et à Abomey-Calavi est
également imputable aux automobiles vétustes ou voitures d’occasion importées par le biais
du commerce import-export.
Les taux de monoxyde de carbone et le dioxyde d’azote produits par ces motos et autos à
travers leur échappement dépassent souvent le seuil retenu par la réglementation fixant les
normes de qualité de l’air en République du Bénin (Décret N° 110 du 4 Avril 2001). En 2013,
le carrefour du grand marché Tokpa de Cotonou présente les plus forts taux mesurés avec un
maximum de 214,7 mg/m3 de CO. Ces taux excessifs des gaz toxiques dans l’atmosphère
constituent des dangers publics (Mama D. et al., 2013 & Ahounou Aïkpe F. J. & al., 2015).
Des efforts importants ont été engagés par l’Etat béninois pour la suppression des motos à 2
temps, véritables sources de pollution de l’air, au profit des motos à quatre temps. Depuis
2016, le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable (MCVDD) a
spécifiquement accentué la répression dans le cadre des dispositions légales de la lutte contre
les diverses formes de pollution et la mise en application du principe « pollueur-payeur »,
notamment à travers le contrôle des véhicules motorisés.
86
CHAPITRE V : OPTIONS DE GESTION DU MILIEU MARIN ET COTIER
BENINOIS
Cette partie présente deux scenarii de gestion des écosystèmes marins et côtiers béninois. Le
premier scénario présente quelques mauvaises pratiques de gestion actuelle des ressources
maritimes ; lesquelles pratiques ont des effets dévastateurs sur les écosystèmes maritimes.
Face à la dégradation avancée des écosystèmes marins et côtiers béninois, le second scénario
présente un ensemble d’initiatives gouvernementales pour une politique de gestion durable de
ces ressources.
Il s’agit ici d’un scénario « wahala4 » qui conduirait le milieu marin et côtier béninois dans
une situation de désespoir total où les ressources marines sont complètement épuisées,
conséquences du maintien des pratiques peu recommandées des populations riveraines à
l’égard des services et biens offerts par la nature. Il est question donc de faire prendre
conscience aux populations, habitants du milieu côtier béninois, les conséquences de leurs
actes sur les ressources fauniques et floristiques des milieux qu’elles habitent. A cet effet, Il
est mis en exergue ici quelques pratiques incertaines et non-recommandées des populations,
exploitants des écosystèmes marins et côtiers béninois.
4
Wahala est une expression en langue nationale qui veut dire problème, malheur
87
Photo 5.1. : Capture d’une senne de plage à Grand-Popo
La mensuration pratiquée sur les espèces de poissons capturés par la senne de plage ci-dessus
(photo 5.1.) a fait ressortir que :
- 97 % des espèces capturées par cette senne de plage n’ont pas atteint la taille adulte ;
- 3 % seulement ont la taille raisonnable ou adulte (Adjé, 2019).
En plus qu’elle cible plusieurs espèces à la fois, la pêche à la senne de plage est non sélective.
La dominance des petits poissons (alevins et juvéniles) confirme que la senne de plage
s’exerce dans une zone de productivité biologique élevée. Le fait que la senne de plage est
tirée, elle racle le fonds marin en détruisant l’habitat aquatique. En s’exerçant sur la côte, lieu
de nurserie par essence pour beaucoup d’espèces pélagiques marines, la senne de plage porte
atteinte à tout le potentiel halieutique marin béninois (Adjé, 2019 ; Sohou et al, 2013). Elle est
donc une pratique de pêche maritime très déconseillée pour l’avenir des écosystèmes marins
et côtiers béninois.
En dehors de la senne de plage, des pratiques très peu recommandées s’observent en mer. La
photo 5.2. montre l’abattage sauvage des petits requins des eaux marines béninoises. De tels
comportements provenant des exploitants des ressources marines à la recherche des ailes des
requins, ne garantissent aucun avenir à la biodiversité marine du pays et de la sous-région.
88
Photo 5.2. : Requin, Triakidae (Mustelus mustelus) débarqués par les
embarcations artisanales au port de pêche à Cotonou (juin 2015)
Au Sud-Bénin, acadja5 est une pratique de pêche dans des enclos réalisés dans les plans d’eau
non profonds. Il est très répandu sur le lac Nokoué et tend à couvrir toute la superficie du lac
(photo 5.3.)
Des études ont démontré que l’extension des acadjas sur le lac Nokoué évolue dans le temps
avec une vitesse exponentielle. En 2010, la superficie d’occupation du lac Nokoué par les
acadjas est estimée à plus de 60 % de l’espace total du lac (Mama, 2010). Dix ans après, ce
5
Acadja est une expression en langue nationale (toffin) qui veut dire un enclot construit avec des branchages
dans le milieu lacustre pour piéger les poissons.
6
Mèdokpokonou est une expression en langue nationale (fon) qui veut dire le bonheur d’une seule personne.
89
taux d’occupation a évolué au point où la navigation par endroit est quasi impossible
(photo 5.4.).
En 2019, une étude a été réalisée sur les engins et techniques de pêche, présents dans les
pêcheries maritimes et côtières au Sud-Bénin. Elle a montré que sur le lac Nokoué, le plus
grand des lacs du Sud-Bénin, sur 30.000 pêcheurs enquêtés, plus de 18.600 individus (62 %)
des pêcheurs interviennent dans l’exploitation des acadja. Parmi les 62 %, plusieurs pêcheurs
se mettent ensemble pour créer un acadja (Adjé, 2019). Il est aussi vrai que le taux
d’expansion et d’occupation du lac Nokoué par ce phénomène, est inquiétant ; et si rien n’est
fait, toute la surface de l’eau sera couverte par les acadja.
Par rapport aux conséquences de la pratique d’acadja dans les plans d’eau, il est évident que la
réalisation d’un acadja nécessite l’apport d’une grande quantité de branchages (photo 5.4),
fixés dans le fonds de l’eau. Le périmètre réalisé est ceinturé de l’extérieur par des branches,
de bois durs et peu ramifiés. Les matières végétales, feuilles, branches déposées à l’intérieur
d’acadja se décomposent très vite et se déposent au fonds du lac. Les micro-organismes qui
se forment autour des bois fixés au fonds de l’eau, constituent de nourritures, appâts des
poissons qui s’y réfugient.
Aussi, acadja en offrant une frayère de reproduction et de ponte pour les poissons, constituent
des pièges à poissons. Au bout de quelques mois (6 à 12 mois), le propriétaire encercle le parc
avec des filets pour empêcher la fuite des poissons piégés. L’exploitation d’acadja ne laisse
échapper aucune ressource. Tous les poissons qui s’y trouvent y compris les alevins et autres
espèces sont capturés.
D’autres travaux de recherche en 2017, avaient conclu que la technique acadja, est nuisible
sur l’état de santé des ressources halieutiques et de leurs habitats dans la basse vallée de
l’Ouémé comprenant le lac Nokoué, la lagune de Porto-Novo et ses chenaux (Attingli et al.,
2017). En somme, la pratique d’acadja est à l’origine de plusieurs problèmes
environnementaux dont l’occupation de l’espace (l’eau), source de conflits d’usage. La
90
construction d’acadja nécessite 30 à 60 tonnes de bois secs par hectare et 30 à 40 % de
remplacement de bois par an (Lalèyè, 2015) ; ce qui montre le degré de destruction de la
végétation. La décomposition de ses branchages participe au comblement des plans d’eau
Par rapport au vieillissement du lac Nokoué, des études ont prouvé que ce lac a connu dans le
passé des comblements à la suite des plusieurs pratiques et causes naturelles. En effet, entre
1978 et 2015, la profondeur moyenne du lac Nokoué a diminué d’environ 80 cm en 35 ans,
indiquant un taux moyen de sédimentation d’environ 2,3 cm/an (Djihouessi et Aina, 2018).
Tableau VIII : Variation des superficies (en %) en fonction de la profondeur dans le lac
Nokoué
Superficie en %
Profondeur (m)
En 1978 En 2000 En 2015
0à1 18.5 27.2 31.7
1à2 64.0 64.2 67.0
>2 17.5 8.6 1.3
Les zones d’une profondeur supérieure à 2 m occupaient 17,5 % du lac en 1980 et ont
quasiment disparu de nos jours (1,3 % en 2015), tandis que les zones d’une profondeur
inférieure à 1 m ont presque doublé passant de 18,5 % en 1978 à 31,7 % en 2015 (figure 5.1 et
Tableau VIII). La majeure partie du lac, environ 65 %, a aujourd’hui une profondeur comprise
entre 1 et 2 m (Djihouessi et Aina, 2018).
Le comblement progressif observé est lié à différents facteurs : les forts apports sédimentaires
du fleuve Ouémé durant les crues, la décomposition des acadjas dont la concentration ne cesse
d’augmenter, et la prolifération des jacinthes d’eau qui envahissent le lac saisonnièrement et
meurent et se décomposent quand la salinité dépasse le seuil de 6 mg/l. En 50 ans, les apports
de sédiments dans le lac auraient doublé. En 1966, les apports sédimentaires totaux atteignant
le lac étaient estimés à ~150 000 tonnes par an (Le Barbé et al., 1993). De récentes
91
quantifications suggèrent des apports de 210.000 tonnes par l’Ouémé et 120.000 tonnes par la
Sô. La forte augmentation des apports sédimentaires serait liée à l’augmentation des surfaces
des terres agricoles exploitées drainées par le bassin versant de l’Ouémé. Ces surfaces ont été
estimées à 4000 km2 en 2009 avec une augmentation annuelle de 1-2% (Gnohossou, 2006;
Mama, 2010). La sédimentation des branchages d’acadjas a été estimée à 5 250 tonnes par an
(Niyonkuru et Lalèyè, 2010), représentant ~2% des apports totaux de sédiments. Les apports
liés à la sédimentation de la jacinthe d’eau ainsi que les échanges sédimentaires avec l’océan
Atlantique et les exports liés à l’extraction de sable n’ont pas été quantifiés.
De milliers de vieux pneus sont aussi déversés dans les plans d’eau occasionnant une forte
surcharge et l’accélération de la sédimentation et du comblement des eaux. Leur capacité de
bio régulation est fortement affaiblie (Lalèyè, 2015).
En plus des problèmes énumérés plus haut, le lac Nokoué subit par endroits des dragages
sauvages opérés par les populations riveraines (photo 5.5.).
Le lac Nokoué étant situé dans un bassin versant (position géographique), les dragages
anarchiques opérés dans le lac Nokoué font appel aux sédiments de la partie amont (affluents
du lac) entrainant des écroulements des berges de ceux-ci (photo 5.6.).
92
Photo 5.6. : Glissements de berges du fleuve Ouémé à Adjohoun
Avec tous les problèmes environnementaux auxquels le lac Nokoué est confronté
actuellement, si rien n’est fait, sont vieillissement est entamé avec des impacts négatifs sur
l’habitat aquatique, l’abondance et la morphologie des espèces halieutiques qui s’y vivent :
En raison de leurs valeurs reconnues, les forêts de mangrove au Sud-Bénin, comme dans
l’ensemble de la sous-région ouest africaine, sont en constante régression. Ces écosystèmes
du milieu marin et côtier sont confrontés à une dégradation constante et continue due à
l’occupation incontrôlée des zones côtières, à la déforestation, aux implantations et à la
variabilité climatique.
Plusieurs études sur la couverture végétale du littoral béninois ont prouvé que ces unités
d’occupation du sol sont en régression accélérées : de 2005 à 2015, 12 % de la superficie de
mangrove de la zone côtière béninoise ont été converties en prairie marécageuse et 6% ont été
convertis en plantation soit au total une perte de 18% correspondant à 1060 ha (figure 5.2.)
(Orekan et al., 2019).
93
Figure 5.2. : Évolution de la mangrove sur le littoral du Benin de 2005 (A) à 2015 (B)
Les habitats aquatiques marins et côtiers subissent également des pressions venant de la
pollution de tous genres. Des études sur le lac Nokoué et sur ses affluents (Sô et l’Ouémé) ont
révélé la présence de : dépotoirs sauvages (photo 5.7.) le long des berges de ces plans d’eau,
le trafic de contrebande d’hydrocarbures, d’habitats vétustes abandonnés (photo 5.8 ; Adjé,
2019 ; Clédjo, 2006 ; Mama, 2010).
94
Photo 5.7. : Ordures et déchets sur la berge du chenal de Cotonou
Photo 5.9. : Déchets et débris plastiques quittant le lac Nokoué et entrant dans l’océan par
le chenal de Cotonou.
95
La pollution de l’environnement marin et côtier par les ordures et déchets de tous genres est
interdite par la Loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin (MEHU, 1999) en ses
articles 28 et 39. Malgré cette disposition, les populations riveraines des plans d’eau du Sud-
Bénin continuent d’utiliser les berges comme des dépotoirs d’ordures et de déchets.
A la côte ouest du milieu marin béninois, l’écosystème est pollué par le déversement constant
du déchet de phosphates provenant de l’usine d’exploitation de phosphates à Kpémè au Togo,
pays voisin au Bénin. Cette pollution qui date de plusieurs décennies est constatée depuis la
frontière d’Hillacondji jusqu’à plus de 50 km (Ouidah à Avlékété) le long de la côte béninoise
(photo 5.10.). Ces divers actes de pollution mettent en mal la majorité des services
écologiques attendus des écosystèmes aquatiques du Sud-Bénin.
7
Alafia est une expression utilisée dans plusieurs langues locales du Bénin pour désigner bien-être ou paix.
96
- la Déclaration de Politique Nationale d’Aménagement du Territoire (DEPONAT) a été
adoptée en 2002 pour assurer la planification et l’aménagement de tout le territoire
national en général et des villes côtières en particulier. Elle fixe trois orientations, à
savoir : (i) la promotion de la planification territoriale et la gestion rationnelle des
ressources; (ii) la promotion de la décentralisation et de la déconcentration et (iii) le
renforcement du niveau d’équipement à l’échelle locale. Et fixe les principes et
instruments (instruments institutionnel, législatif et réglementaire, technique et
financier) pour faire face à ces exigences.
- le Schéma National d’Aménagement du Territoire (encore dénommé Agenda Spatial)
adopté par le Conseil des Ministres en février 2016. Il fixe trois options
d’aménagement de l’espace national, à savoir : (i) un aménagement à travers les pôles
de développement et les réseaux structurants ; (ii) un aménagement qui renforce la
solidarité et la complémentarité avec les voisins et (iii) un aménagement qui assure la
gestion durable des ressources territoriales.
Pour une bonne gestion du milieu marin et côtier au Bénin, un arsenal de documents de
stratégies a été élaboré et adopté. Il s’agit :
97
- le Document de Stratégie Opérationnelle (DSO) de 2006, de mise en œuvre de la
DEPONAT a été approuvé par le Conseil National d’Aménagement du Territoire. Il
est adopté par le Conseil des Ministres en 2010, reprécise les exigences en matière
d’aménagement du territoire à savoir :
o rééquilibrer le développement des territoires ;
o soutenir la création de la richesse ;
o coordonner les grands chantiers de l’aménagement du territoire ;
o promouvoir le Bénin dans l’espace sous régional et préserver le patrimoine
naturel ;
- le Plan multisectoriel pour l’adaptation aux risques côtiers face aux changements
climatiques au Bénin, élaboré en 2016.
- le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) élaboré en 2016.
5.2.2. Mise en œuvre des politiques et programmes de gestion du milieu marin et côtier
98
« En 2030, la bande côtière du Bénin est un espace viabilisé, sécurisé et attractif, où les
patrimoines naturels et culturels sont valorisés dans un cadre de vie sain et résilient aux
changements climatiques pour un développement humain durable ».
La mise en œuvre de la vision du plan d’aménagement passe par des changements importants
qui doivent s’opérer pour impacter positivement le milieu. Ainsi, cinq (05) axes
stratégiques ont été définis :
- Axe 1: Restauration et protection des ressources biologiques et naturelles de la bande
côtière du Bénin.
- Axe 2: Aménagement, assainissement et protection de la bande côtière du Bénin
contre l’érosion côtière et les inondations
- Axe 3 : Amélioration de l’attrait écotouristique de la bande côtière du Bénin
- Axe 4 : Amélioration du bien-être des communautés riveraines
- Axe 5 : Amélioration du cadre institutionnel et clarification du rôle des acteurs
99
Projet d’aménagement et de - Elaboration des études de faisabilité technique pour
restauration du Chenal Gbaga identifier le type de dragage du Chenal
(Projet WACA) - Recrutement d’une entreprise pour la réalisation des
travaux
- Restauration de la végétation
Projet d’aménagement et de - Elaboration des études de faisabilité technique pour
stabilisation de la berge Sud du identifier le dragage
fleuve Mono à Gbêkon (Projet - Recrutement d’une entreprise pour la réalisation des
WACA) travaux
- Restauration de la végétation
Projet d’extension de la zone Elaboration et soumission d’un dossier commun
économique et exclusive (ZEE) du bénin-togolais d’extension du plateau continental au-
Bénin sous la commission mixte delà des 200 milles marin
d’extension du plateau continental
du Bénin et du Togo au-delà des
200 miles marins
Programme OMIDELTA : Elaboration du plan delta de l’Ouémé :
composante GIRE Elaboration d’un état des lieux du Delta
Elaboration des théories scénarios d’aménagement
Proposition d’un schéma d’aménagement du Delta
avec un plan d’investissement
Projets/initiatives envisagés
Gestion souple de l’embouchure du - Elaboration d’une fiche technique d’ouverture de
fleuve Mono (Bouche du Roy) à l’embouchure ;
Avlo - Mise en place des engins mécaniques ;
- Travaux d’ouverture souple de l’embouchure.
Restauration des écosystèmes - Identification des espaces dégradés d’écosystèmes de
dégradés dans le site Ramsar 1017 zones humides dans le site Ramsar 1017 ;
- Restauration des zones dégradées.
Mise en place d’un système - Mise en place du système de suivi de l’évolution du
géographique de gestion trait de côte;
l’information environnementale - Collecte, traitement et diffusion de l’information
dans le littoral environnementale géoréférencée.
Projet de gestion des inondations - Mise en place des ouvrages d’assainissement ;
en zones côtières - Aménagement des voies dans les Communes de
Grand-Popo, Ouidah et Abomey-Calavi
100
Construction d’un port pétrolier, Construction de :
minéralier et commercial en eau - Un terminal pétrolier
profonde à Sèmè-Kpodji au Bénin - Un terminal minéralier
- Un terminal vraquier (solide)
- Un terminal à conteneurs
- Une rampe Ro-Ro et un quai Ro-Ro utilisés pour le
déchargement de voitures
- Un quai des remorqueurs
Aménagement des installations terrestres permettant la
création d’une zone portuaire et industrielle.
Photo 5.12. : Sept (7) épis installés sur la côte est de Cotonou
101
Photo 5.14 : Rechargement des berges le long de la côte à Avlékété
5.2.2.2. Actions de conservation de la biodiversité marine et côtière
Face à la dégradation des ressources marines et côtières et dans le souci de leur préservation,
plusieurs actions de conservation ont été initiées par l’Etat, les communautés à la base et les
ONGs.
102
La réserve dans sa grande superficie fait partie intégrante du site RAMSAR 1017. Elle est
donc située dans une zone humide d’importance internationale édifiée par le fleuve Mono
frontalier du Bénin et du Togo (figure 5.1.) . C’est aussi un espace côtier marin qui a une forte
potentialité écotouristique sur le plan culturel et cultuel très fréquenté par les populations
côtières des deux pays .
La réserve dispose de divers paysages tels que les littoraux, les zones humides (site Ramsar
1017), les savanes guinéennes, les plaines alluviales du Mono, la dépression à vertisol de
Tchi, les presqu’îles et les îlots de forêts sacrées. Ces différents paysages sont caractérisés par
des écosystèmes typiques du sillon dahoméen (Dahomey Gap) sur plaines, plateaux et milieux
marins et côtiers de l’océan atlantique (les mangroves, les prairies marécageuses, les forêts
marécageuses, les forêts ripicoles, etc.). Ces différents écosystèmes abritent une diversité
d’espèces floristiques et fauniques dont certaines sont menacées de disparition. Il s’agit des
palétuviers, des tortues marines, des lamantins d’Afrique, des hippopotames, des oiseaux
migrateurs paléarctiques, etc. d’où la nécessité de sa conservation.
Le processus de création de la réserve de biosphère transfrontière (figure 5.3.) est financé par
le Ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Construction et
de la Sûreté nucléaire de la République fédérale d’Allemagne (BMUB) avec l’appui technique
de la GIZ et est conduit sur le terrain par les ONG ECO-BENIN, Africa Mobile Nature
(AMN) et Nature Tropicale avec les autorités et populations locales au Bénin. Il a été marqué
par plusieurs actions dont les plus déterminantes sont :
(i) la délimitation et la cartographie participative et le zonage du site ;
(ii) l’élaboration des conventions locales de gestion des ressources du site ;
(iii) la mise en place du cadre institutionnel de gestion ;
(iv) la mise en place d’un cadre juridique et légale de gestion ;
(v) l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion.
(vi) la mise en place des instances locales de gestion des ressources naturelles ;
(vii) la surveillance et le suivi écologique de la faune et de la flore dans l’aire
communautaire.
103
Figure 5.3. : Réserve de biosphère transfrontalière du Mono
104
En s’appuyant sur les opportunités, les contraintes au niveau de cette aire communautaire,
trois grandes orientations stratégiques ont été formulées.
Il s’agit de :
i. mettre en œuvre une politique offensive de plaidoyer et de partenariat en vue de la
mobilisation des ressources en faveur de la conservation des espèces et de leurs
habitats ;
ii. renforcer les capacités managériales des acteurs à la base pour une meilleure
appropriation des objectifs et stratégies de gestion ;
iii. développer un mécanisme de suivi évaluation des actions engagées.
S’agissant du mode de gouvernance de l’ACCB-Bouche du Roy, il est à remarquer que le
mode de gouvernance appropriée est la gouvernance partagée. En effet, un ensemble
d’acteurs partage ici l’autorité de décision administrative et financière. Les instances de
l’autorité de décision sont alors les acteurs publics (CENAGREF, Mairie) et les populations
locales représentées par l’Association de Conservation et de Promotion de l’ACCB-Bouche
du Roy (ACP-DOUKPO). Les terres ont été concédées par les populations locales à des fins
de conservation, le système de gestion doit contraster avec ceux connus jusque-là où l’Etat est
le détenteur des terres (domaine classé) et être participatif avec les populations riveraines
(cogestion). Dans ce cas présent, la gestion est mandatée et consiste à la délégation du pouvoir
de gestion à un organe mis en place de façon consensuelle par l’ensemble des deux mairies
riveraines, en l’occurrence l’Association de Conservation et de Promotion de l’ACCB-Bouche
du Roy (ACP-DOUKPO) déjà existante.
Le système de suivi évaluation est axé sur la conservation des écosystèmes, l’éco-tourisme, la
promotion d’activités génératrices de bénéfices et l’équipement en infrastructures ; avec des
indicateurs qui permettent d’évaluer les trois fonctions des réserves de biosphère à savoir la
conservation, le développement et l’appui logistique.
105
Zones d’importance écologique ou biologique
Sur la base des critères de la CDB et d’une approche participative (photo 5.15.), la Direction
Générale de l’Environnement et du Climat du Ministère du Cadre de Vie et de
Développement Durable (DGEC/MCVDD) à travers GIZMaC a mené des recherches dans les
eaux marines et côtières du Bénin.
Photo 5.15. : Entretien avec les pêcheurs et élus locaux à Okou Sèmè
Ces recherches pour l’identification et la description des ZIEB au Bénin ont été conduites par
une équipe de spécialistes en environnement marin et côtier. A cet effet un rapport a été
produit et validé au cours d’un atelier national qui a regroupé plusieurs institutions et acteurs
du milieu marins ainsi que des partenaires techniques et financiers de la Convention
d’Abidjan.
Au total, deux (02) ZIEB ont été identifiées dans la zone marine et côtière du Bénin. Elles ont
fait également l’objet de cartographie. Il s’agit des sites de :
- Bouche du Roy-Togbin, situé dans le site Ramsar 1017 à l’Ouest de Cotonou et ;
- Donatin, situé dans le site Ramsar 1018 à Cotonou Est.
Le site de la Bouche du Roy-Togbin est compris entre la lagune côtière et la mer. Il s’étend
du village de Avlo à Togbin Daho et couvre une superficie de 393 km² ; ses coordonnées
géographiques sont consignées dans le tableau X.
106
Tableau X : Coordonnées géographiques de la ZIEB Bouche du Roy
XCOORD YCOORD
1°54’29,33" 6°17’32,20"
1°55’18,67" 6°13’11,65"
2°19’22,50" 6°16’21,32"
2°18’49,31" 6°20’47,17"
En dehors des critères de sélection recommandés par la CDB, le site de la Bouche du Roy-
Togbin a été retenu à cause de : l’embouchure de Grand-Popo et sa migration permanente et
saisonnière (photo 5.16.). Le rapport ZIEB-Bénin est disponible en ligne8.
8
http://mamiwataproject.org/wp-content/uploads/2019/08/Rapport-de-Description-des-ZIEB-du-Benin.pdf
107
Photo 5.16. : Embouchure de Grand-Popo
Le site de Donaten est compris entre l’épi A et l’épi 1. Il couvre une superficie de 49 km² et
s’étend de la plage de Donaten à la zone côtière marine. Le tableau XI présente les
coordonnées géographiques du site de Donaten
108
Le site de Donaten a été retenu comme site d’importance écologique ou/et biologique grâce
aux crittères de la CDB et surtout de :
- la présence permante des tortues marines : tortues verte (Chelonia mydas) et olivâtre
(Lepidochelys olivacea) et ;
- du site d’incubation des œufs des tortures marines (photo 5.17.) par l’ONG Nature
Tropicale.
Photos 5.17. : Tortues verte (Chelonia mydas) et olivâtre (Lepidochelys olivacea) et leur
œufs
Le rapport ZIEB-BENIN est en ligne sur le site de la Convention d’Abidjan9.
9
http://mamiwataproject.org/wp-content/uploads/2019/08/Rapport-de-Description-des-ZIEB-du-Benin.pdf
109
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
Au terme de ce rapport sur l’état du milieu marin et côtier du Bénin, on retient que cette zone
est le siège d’intenses activités de portées nationales et internationales. En effet, elle bénéficie
de plusieurs atouts naturels humains et stratégiques à savoir :
- le climat, de type guinéen à deux saisons de pluies et deux saisons sèches,
somme toute favorable au développement des activités agricoles traditionnelles
(agriculture, élevage, pêche, etc.) et particulières (saliculture, pisciculture, etc.) ;
- la présence des cours et plans d’eau en plus des eaux marines côtières riches
en espèces animales et végétales et qui offrent ainsi diverses possibilités
en termes d’activités socioéconomiques, scientifiques, etc. ;
- les contextes géomorphologique géologique et pédologique propices eux-
mêmes au développement de plusieurs activités, notamment l’agriculture ;
- la présence d’écosystèmes végétaux surtout la mangrove qui sert d’habitat à de
nombreuses espèces animales et de matières premières à plusieurs activités
locales sans oublier l’attrait touristique dont ils font l’objet ;
- l’habitat particulier constitué par ces écosystèmes pour les espèces fauniques et
floristiques.
A ces atouts naturels, s’ajoute la position géographique du littoral béninois qui fait de lui la
porte d’accès aux pays de l’hinterland en même temps qu’il permet l’ouverture sur l’occident.
Aussi, constitue- t-il une zone de transit et de pont entre le Nigeria, le Togo, le Ghana et la
Côte d’Ivoire. En plus de ces avantages naturels et stratégiques, il y a le contexte
socioéconomique marqué par la présence des communautés diverses et variées,
caractérisées par une forte majorité des jeunes dynamiques, ce qui leur permet d’exploiter
au mieux les possibilités naturelles et stratégiques de la zone côtière à travers le
développement de plusieurs activités et actions.
L’économie du secteur d’étude est focalisée autour de trois secteurs (primaire, secondaire et
tertiaire) :
- le secteur primaire est dominé par l’agriculture, la pêche et l’élevage. L’agriculture
est caractérisée par la production des cultures vivrières et maraichères pour assurer
les besoins alimentaires et des produits de rentes, notamment l’ananas, destinés à
l’exportation. Les activités de pêche traditionnelle ou moderne permettent la
production de poissons. L’élevage de porcins, bovins et de volaille est également
pratiqué, ce qui permet surtout de combler les besoins protéiniques des
populations. A ces activités, s’ajoutent la fabrication traditionnelle de sel et la
pisciculture qui occupent plusieurs actifs.
110
minière (en l’occurrence la production de matériaux de construction) et la
production énergétiques (électricité, bois).
- le secteur tertiaire a connu aussi un rythme de croissance depuis les années 1990
(notamment au niveau du transport et du commerce). La présence du Port Autonome
de Cotonou, de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, du
marché international de Dantokpa explique la dynamique du secteur. Le commerce,
le transport et le tourisme constituent les bases factuelles de ce secteur. Le commerce
formel et informel concerne les produits locaux (notamment agricoles) et les produits
manufacturés en provenance des pays occidentaux et de plus en plus asiatiques, sans
oublier le Nigeria. Le système de transport s’articule autour du transport routier,
aérien, maritime et ferroviaire. Les activités touristiques concernent fondamentalement
le tourisme d’agréments d’affaires et le tourisme mémoriel pour les étrangers. A ces
activités, s’ajoutent les services bancaires et municipaux qui participent aussi à la
dynamique socioéconomique de la zone côtière du Bénin.
En somme, la zone marine et côtière représente le moteur du développement
socioéconomique du Bénin au regard de la diversité et de l’intensité des activités qui
s’y mènent. Malheureusement, les différentes composantes environnementales de cette
portion territoriale sont en proie à des menaces d’origines naturelles et anthropiques
qui risquent de compromettre la durabilité de sa gestion si rien n’est fait.
Entre autres menaces, il convient de citer :
- l’érosion côtière, conséquence de la dynamique des différents paramètres de
l’hydrologie marine, accentuée par les activités humaines (construction et protection
du port, des barrages, extraction du sable ou autres matériaux, etc). Une telle situation
constitue une menace pour les infrastructures de première importance et pour les
populations riveraines dont les habitations et autres biens sont constamment emportés ;
- la régression à une allure inquiétante des écosystèmes forestiers, notamment la
mangrove en raison de la pression humaine (ponction de bois de feu,
reconversion des espaces jadis forestiers en espaces agricoles, etc.) ;
- les diverses pollutions sont dues aux activités socioéconomiques. Ces pollutions
ont de graves répercussions tant sur l’homme que les autres espèces qui peuplent la
zone côtière et marine ;
- la pression sur les ressources fauniques et floristiques ayant pour conséquence la
diminution, voire la disparition de certaines espèces.
111
- les projets de gestion des déchets solides ménagers et des eaux-vannes pour réduire la
pollution dans les grandes agglomérations notamment Cotonou et Porto-Novo ;
- les projets de plantation de bois de feu dans le sud Bénin pour diminuer les
pressions humaines sur les formations forestières naturelles surtout la mangrove ;
- le programme national de gestion environnementale pour contribuer à l’intégration à
tous les niveaux les préoccupations environnementales dans les actions, activités
et prise de décision.
- le projet de Gestion Intégrée de la Zone Marine et Côtière (GIZMaC) dont l’objectif
est de créer des AMP, la délimitation des ZIEB et l’élaboration du REEM et du PSM
du Bénin.
Des dispositions législatives et règlementaires ont été prises aussi pour donner une base
juridique à la gestion durable de la zone côtière et marine du Bénin.
Ce sont là autant d’actions qui marquent la volonté de l’Etat à faire de la gestion durable de la
zone côtière et marine une des priorités nationales. Malheureusement les résultats
desdites actions restent encore mitigés et conséquemment quelques recommandations
méritent d’être formulées.
112
Recommandations
A l’attention du Gouvernement
Veiller à faire respecter les dispositions existantes destinées à améliorer la gestion de
l’espace marin et côtier du Bénin. Certains de ces textes méritent par ailleurs d’être
actualisés et adaptés aux réalités actuelles des populations ou communautés côtières.
Assurer une meilleure synergie entre les structures officielles ou non qui interviennent
dans la gestion intégrée et durable de la zone marine et côtière. En effet, les actions
éparses menées par des structures ne sont pas toujours à la mesure des moyens mis en
œuvre et des espoirs qui y sont placés.
Valoriser les techniques agricoles, de pêches respectueuses de l’environnement et
porteuses de la durabilité des ressources naturelles. Dans ce sens, des actions
concertées entre les agents techniques et les acteurs locaux devront être priorisées.
Renforcer les capacités de dialogue et de coordination institutionnelle pour la mise en
place effective des réserves marines en occurrence les aires marines protégées (AMP),
seule stratégie efficace pour la protection et la conservation effective des ressources
marines vivantes exploitées à travers la prise de textes réglementaires.
Prendre des mesures d’interdiction des implantations incontrôlées et non planifiées
dans les zones sensibles
Renforcer et consolider les efforts pour la sécurité et la sûreté maritime afin de lutter
efficacement contre la piraterie et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
Renforcer le système de suivi contrôle et surveillance dans les eaux marines côtières.
Faire des évaluations régulières de l’état de l’environnement marin et côtier, au moins
tous les cinq ans.
Mettre en place un observatoire sur l’environnement marin et côtier pour préparer et
maintenir les profils des ressources, des activités, des utilisations et des habitats
critiques
Encourager et soutenir les projets de recherches visant à une meilleure connaissance et
gestion durable des écosystèmes marins et côtiers dans leur complexité et dans leur
interdépendance.
A l’attention des Partenaires techniques et financiers
Renforcer le soutien technique et financier relatif à la gouvernance au niveau national
et local pour une gestion efficace des espèces et habitats critiques.
Renforcer les financements destinés aux projets de recherches visant à une meilleure
connaissance et une gestion durable des écosystèmes marins et côtiers dans leur
complexité et dans leur interdépendance.
Appuyer l’Etat béninois dans ses efforts pour le développement économique et social,
particulièrement la promotion du tourisme, de l’emploi et des moyens d’existence
durable dans la zone côtière
A l’attention de la Communauté scientifique
113
Vulgariser les résultats de recherche auprès des populations pour attirer leur attention
sur les menaces des écosystèmes marins et côtiers.
Créer un réseau d’échange sur les résultats de recherche avec tous les acteurs
(chercheurs, gestionnaires et utilisateurs).
Initier des recherches spécifiques sur les populations des ressources menacées dans la
zone marine et côtière.
A l’attention des Municipalités
Identifier et soutenir les activités alternatives afin de réduire la pauvreté des
populations riveraines qui n’ont d’autres choix que d’exercer des ponctions sur les
ressources naturelles pour survivre.
114
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120
LISTE DES FIGURES
Chapitre I
Figure 1.1. : Situation géographique du Bénin …………………………………. 9
Figure 1.2. : Situation géographique du milieu d’étude…………. …………….. 11
Figure 1.3. : Diagramme ombro-thermique à Cotonou 1988-2018…………….. 12
Figure 1.4. : Profils bathymétriques des fonds marins du plateau continental
béninois ……………………………………………………………... 15
Figure 1.5. : Période d’upwellings côtiers béninois ……………………………. 18
Chapitre II
Figure 2.1. : Carte de la densité des communes côtières du Bénin……………..... 25
Figure 2.2. : Populations des Communes côtières du Bénin entre 2002 et 2008… 26
Figure 2.3. : Production de la pêche continentale, maritime artisanale et
industrielle de 2010 à 2019………………………………………….. 31
Figure 2.4. : Nombre de cargos au port de Cotonou de 2000 à 2018 …………… 43
Figure 2.5. : Répartition du trafic au Port de Cotonou en 2018 ……………….... 44
Chapitre III
Figure 3.1. : Variabilité interannuelle de la pluviosité à Cotonou. Période : 1980-2016. 64
Figure 3.2. : Evolution des précipitations annuelles de la bande côtière du Bénin
entre 1970 et 2016 ………………………………………………….. 66
Figure 3.3. : Evolution de la fréquence d’occurrence d’évènements pluvieux
extrêmes annuels entre 1970 et 2016 sur la bande côtière du Bénin …. 66
Figure 3.4. : Elévation projetée du niveau marin sur le littoral du Bénin ………. 68
Figure 3.5. : Intensité de l’aléa d’érosion par segment de côte et les degrés de
risque correspondants. …………………………………………….... 71
Chapitre V
Figure 5.1. : Bathymétrie (en cm) du lac Nokoué en 1978 et en ………………… 92
Figure 5.2. : Évolution de la mangrove sur le littoral du Benin de 2005 (A) à
2015 (B) ……………………………………………………………… 94
Figure 5.3. : Réserve de biosphère transfrontalière du Mono ………………….... 104
Figure 5.4. : Aires communautaires de conservation biologique (ACCB) ……… 105
Figure 5.5. : Localisation du site Bouche du Roy – Togbin Daho ……………… 107
Figure 5.6. : Localisation du site de Donaten……………………..……………… 108
121
Tableau IX : Récapitulatif des projets/initiatives de protection et de valorisation
du littoral béninois …………………………...................................... 99
Tableau X : Coordonnées géographiques de la ZIEB Bouche du Roy…………. 107
Tableau XI : Coordonnées Géographiques du site de Donaten …………………. 108
Chapitre III
Photo 3.1. : Filets maillants, engins de pêche maritime artisanale (campement
Grand-Popo) ………………………………………………………... 53
Photo 3.2. : Pêche à la senne de plage à Avlékété (Ouidah) …………………….. 53
Photo 3.3. : Chalut-bœuf, engins de pêche maritime industrielle (entreposé à la
DPH) ………………………………………………………………... 54
Photo 3.4. : Filet dormant (Tohounga) à Grand-Popo …………………………... 54
Photo 3.5. : Pêche au filet épervier sur la lagune côtière (Grand-Popo) ………... 55
Photo 3.6. : Nasses à crabes sur le lac Nokoué ………………………………….. 55
Photo 3.7. : Acadja sur le lac Nokoué …………………………………………… 56
Photo 3.8. : Engins de pêche : filets moustiquaires rencontrés dans les
campements des pêcheurs marins installés sur la côte béninoise …... 57
Photo 3.9. : Palétuvier blanc (Avicennia germinans) et palétuvier rouge
(Rhizophora racemosa) …………………………………………….. 58
Photo 3.10. : Exploitation des bois de la mangrove pour la saliculture à Grand-
Popo (Île au sel) …………………………………………………….. 59
Photo 3.11. : 5 Plateformes pétrolières abandonnées en mer (au large de Sèmè
Kpodji) ……………………………………………………………… 60
Photo 3.12. : Trafics d’hydrocarbures en mer et sur le lac Nokoué …..…………... 60
Photo 3.13. : Déversement en mer des boues de traitement des phosphates de
l’usine de Kpémè au Togo (MUHA, 2014)…………………………. 61
Photo 3.14. : Déversement d’algues marines (sargassum) sur les côtes du Benin... 62
122
Photo 3.15. : Décharges sauvages sur les berges du chenal de Cotonou (lac
Nokoué) …………………………………………………………….. 62
Photo 3.16. : Source de pollution du milieu marin et côtier béninois : débouchés
des collecteurs de Cotonou dans le chenal ………………………… 63
Photo 3.17. : Inondation à Cotonou ……………………………………………………... 67
Photo 3.18. : Phénomènes de washover à Djondji …………………………………….... 67
Photo 3.19 : Disparition des villages de pêcheurs à Hillacondji ……………………….. 70
Photo 3.20. : Crique formée par érosion à l’aval du champ d’épis de 2014 …………….. 70
Chapitre IV
Photo 4.1. : Algues marines (Sargassum) sur la côte béninoise ………………… 77
Photo 4.2. : Algues brunes pélagiques flottantes ………………………………... 77
Photo 4.3. : Mangrove à Hokouè (Lagune de Grand-popo) …………………….. 78
Photo 4.4. : Mangrove à Dogoué-Domè (Avlékété) …………………………….. 79
Photo 4.5. : Baleines à bosse dans les eaux marines béninoises ………………… 80
Photo 4.6. : Requin émissole lisse (Mustelus mustelus)………………………...... 81
Photo 4.7. : Requin requiem (Carcharhinus falciformis) au Port de pêche de
Cotonou ……………………………………………………………... 81
Photo 4.8. : Lamantin d’Afrique vivant dans les eaux côtières du Bénin ……….. 82
Photo 4.9. : Tortue luth (Dermochilys coriacea) en ponte sur la côte béninoise… 83
Photo 4.10. : Tortue verte (Chelonia mudus) sur le site d’incubation de Nature
Tropicale ……………………………………………………………. 83
Photo 4.11. : Oiseaux aquatiques : Cormoran africain (Phalacrocorax africanus) à
gauche et Egrette (Egretta gularis) à droite ………………………… 84
Photo 4.12. : Pollution atmosphérique par les gaz d’échappement ……………… 85
Photo 4.13. : Transport 2 roues : Taxi-motos « Zémidjan » à Cotonou …………. 86
Chapitre V
Photo 5.1. : Capture d’une senne de plage Grand-Popo ……………………….... 88
Photo 5.2. : Requin Triakidae (Mustelus mustelus) débarqués par les bateaux de
pêche en juin 2015 à Cotonou ……………………………………… 89
Photo 5.3. : Acadja et "Mèdokpokonou" sur le lac Nokoué ……………………... 89
Photo 5.4. : Expansion de acadja sur le lac Nokoué …………………………….. 90
Photo 5.5. : Dragage de sable dans le lac Nokoué ………………………………. 92
Photo 5.6 : Glissements de berges du fleuve Ouémé à Adjohoun …………….... 93
Photo 5.7 : Ordures et déchets sur la berge du chenal de Cotonou ……………. 95
Photo 5.8 : Habitations abandonnées sur l’eau à Ganvié et à So-tchanhoué ….. 95
Photo 5.9 : Déchets et débris plastiques quittant le lac Nokoué et entrant dans
l’océan par le chenal de Cotonou……………………………………. 95
Photo 5.10 : Pollution marine à Avlékété : coloration des eaux marines
béninoises par le déversement des déchets de phosphates dans la
mer (Usine de Kpémè au Togo) ……………………………………. 96
Photo 5.11 : A gauche, l’épi Ouest (crique), à droite, l’épi de Siafato ………………… 98
Photo 5.12 : Sept (7) épis installés sur la côte est de Cotonou ………………………… 100
Photo 5.13. : : Brise-lames à Avlékété-plage (cité balnéaire)……………………... 101
Photo 5.14. : Rechargement des berges le long de la côte à Avlékété ………….. 102
Photo 5.15. : Entretien avec les pêcheurs et élus locaux à Okou Sèmè ………………... 106
Photo 5.16. : Embouchure de Grand-Popo ……………………………………… 108
Photo 5.17. : Tortues verte (Chelonia mydas) et olivâtre (Lepidochelys olivacea)
et leur œufs …………………………………………………………. 109
123
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 3
PREFACE ................................................................................................................................. 6
INTRODUCTION .................................................................................................................... 7
124
2.4.1. Cadre institutionnel du milieu marin et côtier béninois ........................................................ 46
2.4.2. Cadre juridique du milieu marin et côtier béninois ............................................................... 47
125
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................................. 110
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