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Leçon 80 : Introduction au Nouveau Testament

1ère partie : L’espérance messianique


Prêché mercredi le 18 août 2021
Église réformée baptiste de Nantes

Par : Marcel Longchamps

Formation biblique pour disciples


Disponible gratuitement en format PDF et en MP3
Série : Survol des 66 livres de la Bible
Leçon 80 : Introduction au Nouveau Testament 1ère partie : L’espérance
messianique
Église réformée baptiste de Nantes
Adhérant à la Confession de Foi Baptiste de Londres de 1689
https://nantespourchrist.org/
Par : Marcel Longchamps

INTRODUCTION

Plusieurs choses sont nécessaires avant d’entreprendre l’étude de chacun des


27 livres du Nouveau Testament : nous devons nous rappeler tout ce qui
avait été prophétisé dans l’Ancien Testament sur la 1ère venue de Christ,
nous devons aussi comprendre ce qui s’était passé historiquement pour les
juifs durant la période de 400 ans après Malachie et l’arrivée de Christ, et
nous devons également connaître le cadre historique du Nouveau Testament
(quelle était la situation d’Israël lors de la parution du Messie). Nous
consacrerons donc nos trois (3) prochaines leçons à ces sujets :

1) L’espérance messianique (de l’Ancien Testament).

2) La période intertestamentaire (les 400 ans de silence).

3) Le cadre historique du Nouveau Testament (la situation des juifs lors de


la 1ère venue de Christ).

I) L’ESPÉRANCE MESSIANIQUE DANS L’ANCIEN TESTAMENT


-2-

Le mot « Messie » est la simple transcription du mot hébraïque Mashiach


qui signifie : oint. Les LXX (Septante) et le Nouveau Testament grec le
traduisent par le terme Christos qui a la même signification. Dans nos
versions françaises, le mot est généralement traduit par « oint », et nous
avons par exemple « l'Oint de l'Éternel » (1 Samuel 26 : 9) que l'on pourrait
rendre aussi bien par le « Messie de l'Éternel » ou le « Christ de l'Éternel ».

Dans la traduction du Nouveau Testament, on a préféré simplement trans-


crire le mot grec Christos par Christ, parce que ce terme est devenu un
véritable nom propre s'appliquant à la personne humaine et divine de Celui
qui a parfaitement été « l'Oint du Seigneur ».

Au début on appelait messies tous ceux qui étaient mis à part pour certains
ministères dont le symbole et le signe étaient une onction d'huile sacrée. Ce
terme est appliqué aux patriarches (Psaumes 105 : 15), à Cyrus (Ésaïe 45 :
1), au souverain sacrificateur d'Israël (Lévitique 4 : 3), au prince
messianique (Daniel 9 : 25) et surtout au roi qui, à travers l'histoire d'Israël,
est « l'Oint de l'Éternel » ou « l'Oint du Dieu de Jacob », quand il s'agit d'un
descendant de David.

A) Caractères généraux de l’espérance messianique

L'espérance messianique apparaît très tôt dans l'histoire de la race humaine


et est présentée dans tout l'Ancien Testament comme ayant sa source en
Dieu. Cette espérance est donnée à l'homme.

Ainsi les ministères dont le signe est une onction d'huile témoignent de
l'intention rédemptrice de Dieu. Tout homme ayant reçu l'onction, qu'il soit
patriarche, prophète, prêtre ou roi, est un agent du Dieu Sauveur.

L'espérance nationale s'intensifia quand la révélation devint plus précise et


concentra les aspirations de toutes les générations sur une seule personne.
Pendant longtemps, le terme Messie n'a pas désigné de façon absolue le Roi
qui devait venir (puisque, nous l'avons vu, il est donné à Cyrus, le libérateur
des Juifs exilés), mais il est certain qu'avant l'ère chrétienne le titre désignait
de façon précise « un fils de David », le Roi-Messie dont le peuple juif
-3-

attendait la venue (Luc. 2 : 26 ; et Jean 4 : 25).

Nous pouvons aujourd'hui remonter le courant de la révélation depuis Jésus


Lui-même jusqu'aux premiers indices d’une promesse de rédempteur divin.
Nous possédons la clef de tous les mystères de la Révélation et les allusions
variées de l'Ancien Testament à délivrance messianique peuvent être
interprétées maintenant à lumière de leur accomplissement. On peut ainsi
identifier les semences quand les fleurs sont écloses.

L'espérance messianique conduit à un but : la consommation de l'histoire du


monde, la venue du Royaume de Dieu et de son Messie. L'espérance
messianique a de larges fondations, elle est progressive et historique ; elle
vient de Dieu et non de l'homme. Elle progressa jusqu'à l'accomplissement
du plan rédempteur de Dieu en Jésus-Christ, le Messie idéal et le réel
Sauveur du monde.

B) Le royaume messianique

L'espérance messianique fut d'abord associée à l’idée d’un Royaume d'Israël


renouvelé et reconstruit, bien plus grand encore que celui de Salomon.

C'était une attente nationale bien plus qu’individuelle, concentrée sur la


manifestation parfaite de Dieu à Son peuple par Sa présence permanente en
son sein. Israël attentait un « jour de l'Éternel » de longue durée. En fait,
c'était l’attente d’un âge d’or, d'un royaume toujours victorieux : le règne du
Messie. Ses caractéristiques étaient le jugement et le salut. Le Jour de
l’Éternel devait apporter un châtiment mérité à tous les ennemis du Messie
et une Juste récompense à tous ceux qui Lui appartenaient.

La tentation du peuple élu fut de croire en un royaume messianique


mécanique et non moral, comme s'il devait venir automatiquement leur
apporter le salut (à eux exclusivement).

Très tôt, les prophètes ont montré les dangers de cette idée superficielle et
fausse : « Malheur à ceux qui désirent le Jour de l'Éternel... Il sera ténèbres
et non lumière (Amos 5 : 18-20). Bien que l'espérance d'un âge d’or ait été
-4-

tempérée par la certitude d’un jugement rigoureux, il apportait beaucoup de


joie. Les Psaumes messianiques (entre autres : 2, 16, 45, 72, 93, 96, 97, 98,
99, 110, 118) débordent d'allégresse parce que Dieu révèle dans Son Messie
Son caractère miséricordieux. « Chantez à l'Éternel un cantique nouveau, car
il a fait des prodiges. Sa droite et son bras saint lui sont venus en aide.
L’Éternel a manifesté son salut. Il a révélé sa justice aux yeux des nations, il
s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d'Israël, toutes les
extrémités de la terre on vu le salut de notre Dieu (Psaumes 98 : 1, 3).

La sombre vengeance de l'Éternel est brillamment illuminée par Sa lumière


et Son amour : « Car le Jour de l'Éternel est proche pour toutes les nations...
mais le salut sera sur la montagne de Sion, elle sera sainte, et la maison de
Jacob reprendra ses possessions » (Abdias 15, 17). Le royaume messianique,
dans l'esprit de nombreux prophètes, devait être une période de complète
transformation de la société et de la nature elle-même : « Des peuples s'y
rendront en foule et diront : « Venez et montons à la montagne de l'Éternel
afin qu'il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers »,
car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la Parole de l’Éternel. Il sera le juge
des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples ; de leurs glaives ils
forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus
l'épée contre une autre et a n'apprendra plus la guerre » (Ésaïe 2 : 3-4). Des
accents plus majestueux encore, dans une prophétie mémorable, annoncent
le royaume pacifique du Rameau sortant du tronc d'Isaï, dans lequel les
animaux eux-mêmes seront bénis (Ésaïe 11 : 1-9).

C) Le roi messianique

L'attente d'un âge messianique apparut dans le peuple juif, sous l’effet de la
révélation divine, avant qu'il eût conçu l'idée d'un roi messianique. Pourtant,
le roi et le royaume sont inséparables dans le progrès historique de
l’espérance messianique. Le roi est inséparable du royaume. Il est l'agent
suprême de son établissement. Un regard en arrière montre que les deux
idées sont indissolublement liées. Le Messie est aussi représenté sous les
traits d’un prophète et d'un prêtre, mais l'aspect royal illumine ces deux
ministères. Dans la pensée du peuple de Dieu, ces offices étaient ajours
étroitement associés et fréquemment combinés. Moïse prédit la venue d'un
-5-

prophète semblable à lui (Deutéronome 18 : 15-22) : « L'Éternel, ton Dieu,


te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi, vous
l'écouterez », et en Moïse les deux fonctions de chef civil et de porte-parole
de Dieu étaient unies comme elles le furent plus tard en Samuel. David est
considéré comme un prophète par l’apôtre Pierre (Actes 2 : 29-31). Le
portrait du roi messianique, dans Ésaïe (11 : 1-10), le présente comme revêtu
de dons prophétiques par l' « Esprit de l'Éternel ».

En ce qui concerne le sacerdoce, on voit souvent dans l'antiquité un roi offrir


aux puissances surnaturelles des sacrifices en faveur de son peuple. Le
sacerdoce du Messie est ainsi compris dans sa royauté. Le Psaume 110
présente ce roi-prêtre en pleine lumière : « Paroles de l’Éternel à mon
seigneur, assieds-toi à ma droite jusqu’ à ce que je fasse de tes ennemis ton
marchepied… l’Éternel l’a juré, il ne s'en repentira point : tu es sacrificateur
pour toujours, à la manière de Melchisédek. »

Le roi messianique du psaume 2 a son trône dans le Temple : « C’est moi


qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte. » Ainsi le ministère
prophétique de Moïse, le sacerdoce d'Aaron et le trône de David sont donc
inclus dans l’idée du Messie. L'Oint de l'Éternel est le Roi-Prophète-Prêtre
parfait.

D) La présentation du Messie

Il est intéressant de rassembler les différents types, images et métaphores par


lesquels la promesse du Messie fut transmise au peuple élu et par lesquels
l’espérance messianique demeura vivace.

. Emmanuel.

« Voici, la jeune fille deviendra enceinte elle enfantera un fils et lui donnera
le nom d'Emmanuel » (Ésaïe 7 : 14) Tandis que le mot original en hébreu
Almah signifie simplement « jeune femme », les LXX l'ont traduit en grec
par parthenos, ce qui signifie avec précision « une vierge ». Ce signe est
donné à la maison de David pour lui faire comprendre que, malgré le
désastre qui frappera la famille royale, un jour viendra Celui qui est « Dieu
avec nous » (Emmanuel). L'enfant royal est ensuite décrit en ces termes par
-6-

le même prophète : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné et la
domination reposera sur son épaule, on l'appellera Admirable, Conseiller,
Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (Ésaïe 9 : 6.)

. Le Serviteur souffrant.

On trouve dans la prophétie d'Ésaïe une série de « poèmes du Serviteur » qui


culmine au chapitre 53. Ces poèmes s'inspirent de la situation historique du
moment, mais presque tous les commentateurs y voient une prédiction de la
vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ Ces poèmes dépeignent
un Fils-Serviteur idéal, qui se substitue à Son peuple et expie ses péchés par
Ses souffrances. Le prophète avait sans doute à l’avant-plan de sa vision
d'abord sa Nation personnifiée et idéalisée (49 :3) ou une élite, le « reste
fidèle, Israël en Israël » ; mais c’est finalement un individu qu'il aperçoit
(52 : 14) en qui les rabbins juifs eux-mêmes ont reconnu le Messie. Le point
essentiel de cette Révélation, c’est que le péché de l’homme, et ses
conséquences effroyables, sont placées sur Lui par Dieu Lui-même, qui
prolonge Ses jours et voit dans Ses souffrances un moyen par lequel
beaucoup d’hommes seront justifiés. C'est ici que l'Ancien Testament
pénètre le plus profondément dans le mystère de la rédemption divine.

. Rejeton.

Le Messie est aussi représenté sous la forme d'un rejeton ou d’un bourgeon
jaillissant de la racine davidique au moment où cette maison royale atteint le
niveau le plus bas de son histoire. Cette image exprime l'idée d'une
reviviscence surnaturelle et d'une renaissance miraculeuse (Hébreu:
tsémach, de la racine « jaillir ») : « En ces jours-là, je ferai éclore à David un
germe de justice; il pratiquera la justice et l'équité dans le pays » (Jérémie
33: 15; cf. Ésaïe 4 : 2 ; Jérémie 23 : 5 ; Zacharie 3 : 8 ; 6 : 12).

. Fils de l'homme.

Ce titre est employé dans le Psaume 8 pour exprimer simplement le fait


d'être dépendant de Dieu, le Tout-Puissant : « Qu'est donc l’homme pour que
-7-

tu te souviennes de lui? et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à


lui? » C'est dans ce sens que ce terme est employé dans le livre d'Ézéchiel
pour désigner le prophète lui-même. Mais dans la phrase de Daniel 7 : 13-
14, l'explication est différente : il s'agit ici d'un titre messianique. Le livre de
Daniel est eschatologique et il fut un facteur décisif dans la formation de
l’espérance messianique chez les Juifs, avant l'ère chrétienne.

Ce titre ne semble pas avoir été généralement employé dans ce sens au


temps de notre Seigneur pour désigner le Messie, puisqu'il est évident, par
les Évangiles, que Jésus employa le terme de « Fils de l’homme » plutôt
pour voiler que pour révéler sa messianité.

. Fils de David.

« Je publierai le décret : l'Éternel m'a dit : « tu es mon fils, je t’ai engendré


aujourd'hui » (Psaume 2 : 7). Le psaume 2 est reconnu l'une des révélations
messianiques les plus claires de l’Ancien Testament ; il annonce le roi divin
et son royaume universel : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour
héritage, les extrémités de la terre pour possession » (cf. Actes 2 : 25; 4 : 25;
13 : 33 ; Hébreux 1 : 5 ; 5 : 5). La vision d'une souveraineté sans limite se
concentra sur le fils de David depuis la prophétie de Nathan (2 Samuel 7 :
12-13) et devint un espoir messianique vivant mais ne fut jamais une réalité
historique, jusqu'à ce que Jésus apparaisse comme l'héritier de cet idéal
lumineux.

. Étoile et sceptre

« Je le contemple, mais non maintenant : un astre sort de Jacob, un sceptre


sort d'Israël. » Balaam, malgré son grossier matérialisme et son avarice
sordide, fut poussé, par l'Esprit de Dieu, à prononcer cette prophétie
remarquable en présence de Balak qui l'avait fait venir pour maudire la race
élue (Nombres 24: 10-17). Le sceptre est un emblème de royauté (Psaumes
45 : 7 cf. Genèse 49 : 10; Amos 1 : 5, 8). La métaphore de l'étoile est une
image qui appartient aussi à la royauté. Le roi de Babylone est décrit par le
prophète Esaïe sous la forme d'une étoile tombée (14 : 12). Ainsi l'image
familière au voyant de l'Apocalypse, qui répète les paroles Jésus : « Je suis
-8-

le rejeton de David, l'étoile brillante du matin (Apocalypse 22 : 16.) Les


commentateurs juifs ont considéré l'oracle de Balaam comme une promesse
messianique, car nous avons cette paraphrase araméenne dans l'un des
Targums : « Un roi s'élèvera de la corne de Jacob et un Messie sera oint sur
la maison d'Israël ». Aucune métaphore ne suggère mieux l'espérance
qu'une étoile à son lever. Les Mages qui suivirent l'étoile jusqu’ à Bethléem
connaissaient, peut-être, la prophétie de Balaam.

Shilo.

« Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d'entre ses


pieds jusqu'à ce que vienne le Shilo » (Genèse 49 : 10). Le passage est
difficile, mais sa signification messianique est reconnue depuis longtemps.
On en donne différentes explications :

1. Shilo serait un nom propre, un titre du Messie, l'équivalent de « prince de


paix » (le mot est probablement proche du Babylonien shèlu, « prince »).

2. Shilo serait un nom de lieu et désignerait l’endroit où Josué érigea le


Tabernacle. Le sens serait : « jusqu' ce que Juda vienne à Shilo », c'est-à-dire
qu'il reçoive à cet endroit une distinction spéciale.

3 Shilo peut être traduit, comme dans quelques versions anciennes, par :
« Celui à qui il appartient. » Le rabbin J.H. Hertz a traduit ce passage ainsi :
« Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda ni le bâton de commandement d'entre
ses pieds, jusqu’au jour où ce qu'il possède sera venu », c'est-à-dire jusqu’à
ce qu’il vienne chez les siens et que toutes les tribus se soumettent à sa
souveraineté. Dans tous les cas, l'allusion messianique est incontestable.

.L'époux royal.

Voir le psaume 45. Ce chant nuptial célèbre le mariage de quelque monarque


hébreu, probablement celui de Salomon avec la fille du roi d’Égypte. Le
psaume est généralement considéré comme étant, au fond, messianique et on
l'explique comme annonçant le mariage mystique du Roi messie avec
l'Église, Son épouse. Certaines de ces paroles semblent écrites en lettres d'or,
-9-

tant elles s’appliquent à l’Oint de l’Éternel par excellence (versets 3, 7, 8,


14, 15 ; cf. Matthieu 22 : 1-14 ; Éphésiens 5 : 32 ; Apocalypse 19 : 6-9).

.Pierre angulaire.

« Voici j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une
pierre angulaire de prix, solidement posée : celui qui la prendra pour appui
n’aura point hâte de fuir... » (Ésaïe 28 : 16). Il s'agit tout d'abord du royaume
messianique, impérissable, en contraste violent avec les royaumes d'Assyrie
et d'Égypte, et même avec celui de Juda, car le trône de David n'est que
l'ombre du royaume du royaume éternel de Dieu. L'interprétation donnée par
Daniel du rêve de Nébucadnetsar peut être considérée comme une confirma-
tion de cette thèse (Daniel 2 : 34-44). Mais cette pierre « éprouvée, cette
solide pierre angulaire est plus encore : elle est l'image du Messie Lui-
même. Elle nous présente Sa personne et Son œuvre. Le psalmiste utilise
cette image en ces termes :

« La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de


l'angle. C'est de l'Éternel que c'est venu : c'est un prodige à nos yeux » (Psaumes
118 : 22-23)

Jésus reprend cette métaphore, dans la parabole des Vignerons, et l’applique


à Sa personne et à Son rejet par les Juifs (Luc. 20 : 17). L’idée était familière
à l’Église primitive et l'apôtre Pierre y fait allusion, sans aucune doute,
quand il écrit : « ...lui, pierre vivante, rejetée par les hommes ; mais choisie
et précieuse devant Dieu » (1 Pierre 2 : 4-7).

.L’Ange de l'Éternel (Hébreu : mal'akh Yahvé).

En dehors des prophéties messianiques proprement dites, on trouve tout au


long de la révélation de l'Ancien Testament une série de théophanies ou
apparitions de Dieu (Genèse 16 ; 18 ; 22 ; Exode 3; Josué 5 ; Juges 6). On
admet que cet ange mystérieux était une personne semblable à l'Éternel,
mais distincte. Le Dr. C. Hodge résume ainsi la pensée réformée : « L'ange
qui apparut à Agar, à Abraham, à Moïse, à Josué, à Gédéon et à Manoach,
nommé Yahvé et adoré comme Adonaï (Seigneur), exerçant la puissance
-10

divine et acceptant les hommages divins, présenté par les psalmistes et les
prophètes comme étant le Fils de Dieu, le Conseiller, le Prince de la Paix et
le Dieu puissant, dont la naissance virginale est prédite et devant qui tout
genou doit fléchir et que toute langue doit confesser dans les cieux et sur la
terre, ne peut être que Celui que nous connaissons et adorons aujourd'hui
comme notre Dieu et Sauveur : Jésus-Christ.

E) La personne du Messie

L'espérance messianique, en sa dernière phase se concentre sur une personne


précise. La figure idéale de ce Messie devient de plus en plus distincte tandis
que la révélation progresse. Ses traits nous sont présentés sous trois aspects
différents :

. L'aspect divin.

Le Messie est le Seigneur (Ésaïe 40 : 3; cf. Malachie 4 : 5; Matthieu 3 :3;


11 : 10-14), le « Dieu Puissant (Ésaïe 9 : 6-7), Emmanuel (Ésaïe 7 : 14),
le Fils Éternel (Psaume 2 : 7 ; cf. Actes 13 : 33 ; Hébreux 1 : 5; Luc 2: 11)
éternel Roi (Psaume 45 : 2; 45 : 7; cf. Hébreux 1 : 8), Créateur immuable
(Psaume 102 : 26-28 , Hébreux 1 : 10-12), dominateur souverain (Psaume
110 : 2; cf. Matthieu 22 : 41-45), Seigneur qui est « monté » (Psaume 68 : 19
cf. Actes l : 9, Éphésiens 4 : 8).

. L'aspect humain.

Notons que la Révélation, sur ce point, débute par des généralités et


converge peu à peu sur une personne précisément définie. Nulle part on ne
voit mieux, dans l'Ancien Testament la progression très nette de la
prophétie.

La postérité de la femme. « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta


postérité et sa postérité. C'est la première allusion à la venue d'un libérateur
elle est connue sous le nom de « protévangile » (Genèse 3 : 15; cf. Matthieu
1 : 18 ; Hébreux 2 : 14-15)
-11-

La postérité d'Abraham. L'Éternel dit à Abraham : «En toi seront bénies


toutes les familles de la terre » (Genèse 12 : 1-3; 22 : 18; 26 : 4, cf. Matthieu
1 :1; Actes 3 : 25-26; Galates 3 : 8, 16).

La postérité d'Isaac. « C'est d'Isaac que sortira une postérité qui te sera
propre » (Genèse 21 : 12; cf. Romains 9 : 7 ; Galates 4 : 28).

La postérité de Jacob. Toutes les familles de la terre seront bénies…dans ta


postérité » (Genèse 28 : 14; cf. Matthieu 1 : 2).

La postérité de Juda. « Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda ni le bâton de


commandement d'entre ses pieds, jusqu’à ce que le Shilo vienne et que les
peuples lui obéissent (Genèse 49 : 10; cf. Hébreux 7 : 14; Apocalypse 5 : 5).

La postérité d'Isaï.
« Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines :
l'Esprit de l'Éternel reposera sur Lui... » (Ésaïe 11 : 2 ; cf. Matthieu 1: 6 ;
Luc 3 : 32).

La postérité de David.
« Voici ce que j'ai juré à David, mon serviteur: j'affirmerai ta postérité pour
toujours et j'établirai ton trône à perpétuité » (Psaume 89 : 4-5 et 36-37 ; cf.
2 Samuel 7 : 12-13, Apocalypse 3 : 7 ; 22 : 16 ; 2 Timothée 2 : 8 ; voir 1
Rois 9 : 5)

La naissance virginale.
« Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui
donnera le nom d'Emmanuel » (Ésaïe 7 : 14).

Le lieu de naissance.
« Et toi, Bethléem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira
-12-

pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps
anciens, aux jours de l’éternité (Michée 5 : 2; cf. Matthieu 2 : 1; Luc 2 : 4,
15 ; Jean. 7 : 42)

. L'aspect rédempteur : les souffrances vicaires

Cette personne humaine et divine est aussi représentée dans l’Ancien


Testament comme souffrant pour Son peuple. La signification profonde de la
passion de cette Victime innocente et royale apparaît seulement dans la vie
et la mort de Jésus-Christ. Il faut l’accomplissement des prophéties
messianiques, sur la Croix, pour comprendre « le fil écarlate » que l’on
retrouve dans toutes les Écritures de l'Ancienne Alliance.

Le Messie sera trahi.


« Celui... qui avait ma confiance et mangeait mon pain, lève son talon contre
moi » (Psaume 41 :10; cf. Jean 13 : 18).

Il garde un silence accusateur.


« Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à
un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la
tondent, il n’a point ouvert la bouche (Ésaïe 53 : 7; cf. Matthieu 27 :14 ,
Actes 8 : 32).

Il est cruellement frappé.


« Par ses meurtrissures nous sommes guéris (Ésaïe 53 : 5 ; 50 : 6; cf.
Matthieu 27 : 26).

Il est couronné d'épines.


« Son visage était défiguré, son aspect différait de celui des fils de
l'homme » (Ésaïe 52 : 14 ; Matthieu 27 : 29)

Il est crucifié.
-13-

« Ils ont percé mes mains et mes pieds » (Psaumes 22: 17). « Ils tourneront
leurs regards vers moi, celui qu'ils ont percé » (Zacharie 12 : 10 ; cf. Jean
19 : 18, 37).

Il est objet de raillerie.


« Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent la bouche,
secouent la tête : « Recommande-toi à l'Éternel, l’Éternel le sauvera, il le
délivrera, puisqu'il l'aime » (Psaumes 22 : 8-9 ; cf. Matthieu 27 : 39-43.)

On partage ses vêtements.


« Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique (Psaumes 22 :
19 ; cf. Jean l9 : 23).

Il crie son angoisse


« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? (Psaumes 22 : 2;
Matthieu 27 : 46; Marc 15 : 34 )

Il crie : « J'ai soif ».


Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif, ils
m'abreuvent de vinaigre (Psaumes 69 : 22; Matthieu 27: 34).

Il est maudit sur le bois de la croix.


« Maudit soit celui est pendu au bois » (Deutéronome 21 : 23; Galates 3 :
13).

Il est « l’Agneau de Dieu » (Exode 12 : 3 ; Jean 1 : 29).


L'alliance est scellée de son sang (Exode 24 : 8 ; Luc. 22 : 20) et, par
l’offrande de son corps, une fois pour toutes, consomme tous les sacrifices
de la Loi (Hébreux 10 : 4-9).

Ainsi, l'objet de l’espérance messianique, c’est la personne du Messie,


-14-

Personne à la fois divine et humaine, réellement blessée pour nos iniquités,


sur la croix du Calvaire. L’idéal séculaire a trouvé son accomplissement
dans l'incarnation historique, la vie, la mort, la résurrection et l'ascension de
Jésus de Nazareth. Son retour en gloire sera le couronnement et la fin de
toute espérance.

APPLICATIONS

1) Faisons tous nos efforts pour bien connaître tout ce qui concerne Christ
dans l’Ancien Testament. Nous apprécierons ainsi beaucoup mieux tous les
glorieux accomplissements des prophéties dans le Nouveau Testament.
Demandons au Seigneur de nous donner la discipline d’avoir un plan de
lecture systématique des Saintes Écritures et de le faire quotidiennement.
Nous en serons richement récompensés et bénis spirituellement.

2) Christ est la clé de compréhension de toute la Bible! Cherchons-le dans


toutes ses pages!

Luc 24 : 25-32
25 Alors Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire
tout ce qu’ont dit les prophètes !
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ?
27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les
Écritures ce qui le concernait.
28 Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
29 Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est
sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
30 Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain ; et, après avoir rendu grâces, il le
rompit, et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux.
32 Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous,
lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ?

QUE NOTRE GLORIEUX SEIGNEUR ET SAUVEUR JÉSUS-


CHRIST SOIT BÉNI, LOUÉ, EXALTÉ ET ADORÉ
ÉTERNELLEMENT!

A M E N !

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