Lupus HAS
Lupus HAS
Lupus HAS
Janvier 2010
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© Haute Autorité de Santé – 2010
ALD 21 - Guide « Lupus érythémateux systémique »
Sommaire
Liste des abréviations ....................................................................................... 5
I. ....... Introduction.............................................................................................. 9
1. Évaluation initiale
En raison de l’extrême polymorphisme de la maladie, tout médecin
généraliste peut être confronté à un LES débutant. La première étape est
la confirmation du diagnostic. La prise en charge initiale du patient atteint de
LES pourra donc être assurée par le médecin généraliste. Compte tenu de
la rareté de la maladie et de l’impact pronostique de la précocité de la prise
en charge, il est préférable de faire confirmer le diagnostic par un médecin
ayant l’expérience du LES (centres de référence, centres de compétences,
et leurs réseaux de correspondants).
Un cadre associatif dédié est souvent utile, en particulier pour aider certains
malades à sortir de leur isolement.
Traitement médicamenteux
Le traitement de fond repose sur les amino-4-quinoléines (chloroquine,
hydroxychloroquine).
Le traitement des poussées doit être adapté à leur gravité. Le plus souvent,
le traitement des formes mineures repose sur l’acide acétylsalicylique, les
autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les amino-4-quinoléines,
et si besoin, une corticothérapie à faible dose.
Le traitement des formes sévères repose sur la corticothérapie seule ou
associée aux immunosuppresseurs.
En l’absence de traitement curatif, la prise en charge a plusieurs objectifs :
• à court terme : assurer le confort quotidien, préserver les fonctions
vitales dans les poussées graves ;
• à moyen terme : s’opposer à l’évolution prévisible des atteintes
viscérales, prévenir les poussées, empêcher les récidives
thrombotiques, préserver l’insertion socioprofessionnelle ;
• à long terme : limiter les séquelles du LES et les effets délétères des
traitements.
3. Suivi
La fréquence des consultations variera en fonction de la sévérité initiale, du
type d’atteinte viscérale et/ou de la survenue d’événements intercurrents.
Un examen clinique est nécessaire à chaque modification de traitement.
De manière générale, la fréquence recommandée de l’examen clinique est
tous les 3 à 6 mois en période de quiescence, plus rapprochée, mensuelle,
en cas de lupus évolutif, notamment en cas d’atteinte viscérale grave.
L’examen clinique de suivi est identique à celui réalisé lors de l’évaluation
initiale. La fréquence des consultations est adaptée à l’évolutivité clinique.
Un bilan des complications et des atteintes viscérales est réalisé à chaque
consultation (recherche de protéinurie par bandelette urinaire au minimum à
chaque consultation, et à long terme tous les 3 mois).
Informations utiles
• PNDS disponible sur le site de la Haute Autorité de Santé,
http://www.has-sante.fr, rubrique ALD
• Informations générales : http://www.orphanet.net, rubrique lupus [terme
générique]
• Associations de patients :
Association lupus France : http://lupusfrance.fr
Association française du lupus et autres maladies auto-immunes :
http://www.lupusplus.com
I. Introduction
I.1 Objectif
L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) est
d’expliciter pour les professionnels de santé la prise en charge optimale et le
parcours de soins d’un patient atteint de lupus érythémateux systémique
(LES). Ce patient est admis en ALD au titre de l’ALD 21 périartérite
noueuse, lupus érythématheux aigu disséminé, sclérodermie généralisée
évolutive.
Le PNDS est un outil pragmatique auquel le médecin peut se référer pour la
prise en charge de la maladie considérée notamment au moment d’établir le
1
protocole de soins conjointement avec le médecin conseil et le patient.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes
les comorbidités, toutes les particularités thérapeutiques, protocoles de
soins hospitaliers, etc. Il ne peut pas revendiquer l’exhaustivité des
conduites de prise en charge possibles ni se substituer à la responsabilité
individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Ce protocole reflète
cependant la structure essentielle de prise en charge d’un patient atteint de
LES.
I.2 Méthode
1
A titre dérogatoire, notamment lorsque le diagnostic est fait à l’hôpital ou dans un
contexte d’urgence, un autre médecin peut établir ce protocole de soins. La prise
en charge à 100 % pourra alors être ouverte pour une durée de 6 mois,
éventuellement renouvelable.
Définition
Le lupus érythémateux systémique (LES), ou lupus érythémateux disséminé,
est une maladie systémique protéiforme et spontanément grave caractérisée
par la production d’anticorps antinucléaires dirigés en particulier contre
l’ADN natif. Le LES s’associe parfois au syndrome des anticorps
antiphospholipides (SAPL) défini par l’association de thromboses et/ou
d’avortements récidivants et d’anticorps antiphospholipides (aPL). Le LES
pédiatrique est défini par un diagnostic posé avant l’âge de 16 ans.
Épidémiologie
En l’absence de données épidémiologiques françaises, on estime en France
l’incidence à approximativement 3 à 4 nouveaux cas annuels pour 100 000
et la prévalence à 35 pour 100 000 (inférieure au seuil de 1 pour 2 000
définissant les maladies rares).
Le LES survient 85 fois sur 100 chez la femme, généralement en période
d’activité ovarienne.
Le LES pédiatrique représenterait 5 à 10 % environ de l’ensemble des LES.
Physiopathologie
Sa compréhension est encore incomplète.
De manière très schématique, le LES résulte d’une « immunisation » contre
les composants des corps apoptotiques cellulaires : nucléosome, sous-unité
élémentaire de la chromatine constituée d’ADN, histones, certaines
ribonucléoprotéines et phospholipides. Cette immunisation est responsable
de la production d’anticorps dirigés contre ces constituants : anti-ADN, anti-
histones, antinucléosomes, antiribonucléoprotéine et antiphospholipides.
Plusieurs facteurs viendraient amplifier et étendre cette réponse auto-
immune anormale comme l’hyperactivité lymphocytaire T et B, un
déséquilibre de production des cytokines et des chémokines et une
perturbation de certaines sous-populations lymphocytaires régulatrices.
Certains de ces auto-anticorps seraient capables d’interagir avec les
constituants tissulaires et provoqueraient in fine une atteinte viscérale : par
exemple, certains anticorps anti-ADN double brin interagissent avec des
constituants de la membrane basale glomérulaire et se déposent dans le
rein.
Classification
Le lupus cutané isolé (ou « pur ») est une maladie le plus souvent chronique
parfois invalidante, mais ne compromettant pas le pronostic vital. Le lupus
cutané isolé n’entre pas dans le cadre de l’ALD 21.
À l’inverse, le LES est une maladie extrêmement protéiforme, durable, dont
la gravité est variable en fonction de la sévérité des organes atteints.
Au sein des LES, on distingue les lupus induits (syndromes lupiques
d’origine médicamenteuse) des LES spontanés.
La classification de référence des LES est celle de l’American College of
Rheumatology (ACR) (Annexe 3). Elle a été élaborée à partir de patients
ayant une maladie à expression rhumatologique ; elle permet de distinguer
les patients lupiques des patients atteints d’autres maladies inflammatoires
systémiques (essentiellement polyarthrite rhumatoïde).
Le traitement
Le traitement a plusieurs objectifs :
à court terme : assurer le confort quotidien, préserver les fonctions
vitales dans les poussées graves ;
à moyen terme : s’opposer à l’évolution prévisible des atteintes
viscérales, prévenir les poussées, empêcher les récidives
thrombotiques, préserver l’insertion socioprofessionnelle ;
à long terme : limiter les séquelles du LES et les effets délétères des
traitements.
Traitement médicamenteux
Le traitement de fond repose sur les amino-4-quinoléines. Le traitement des
poussées doit être adapté à leur gravité. Le plus souvent, le traitement des
formes mineures repose sur l’acide acétylsalicylique, les autres anti-
inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les amino-4-quinoléines, et si besoin
une corticothérapie à faible dose. Le traitement des formes sévères repose
sur la corticothérapie seule ou associée aux immunosuppresseurs.
1. Évaluation initiale
1.1 Objectifs principaux
Dans un premier temps : confirmer le diagnostic de LES.
Dans un second temps : annoncer le diagnostic. Le diagnostic de lupus
systémique est fondé sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques : la
mise sous protocole de l’approche clinique du diagnostic n’est donc pas
pertinente. De plus, des règles trop strictes d’annonce du diagnostic
risqueraient d’entamer la relation médecin-malade, essentielle dans la prise
en charge de cette maladie chronique. Cependant, il existe des éléments
communs aux consultations diagnostiques effectuées :
l’explication du diagnostic, ses conséquences et les grandes lignes de
la prise en charge adaptées selon le niveau culturel et de
compréhension du patient ;
chaque patient est entendu, ses antécédents familiaux et personnels
évalués, les documents sont examinés ;
une présentation objective de données médicales récentes permettant
souvent d’atténuer la connotation péjorative qui reste attachée au lupus
dans la population générale, via la lecture d’informations obsolètes ou
de données indûment alarmistes est faite ;
les malades sont rassurés vis-à-vis de leurs craintes, exprimées ou
non ;
une explication physiopathologique accessible (notamment le rôle
supposé des auto-anticorps) est donnée au patient avec les
conséquences thérapeutiques qui en découlent ;
les signes avant-coureurs de la maladie qui permettent de
diagnostiquer précocement une poussée sont expliqués ;
l’éducation thérapeutique qui revêt une importance essentielle est
évoquée dès cette première consultation ;
la prise en charge au titre de l’ALD 21 est expliquée ;
le pré-requis permettant d’envisager une grossesse dans les meilleures
conditions de sécurité ainsi que la nécessité d’une contraception
adaptée ;
les grandes lignes thérapeutiques et leurs effets indésirables majeurs ;
l’accès aux sites Internet (Orphanet) et/ou à un cadre associatif dédiés
est proposé ;
dans certains cas, un accompagnement psychologique est possible
(psychologue du centre de référence) ;
le dépistage familial ne s’applique pas au lupus sauf cas très particulier
(avant contraception chez les filles de malades).
Une fois le diagnostic du LES établi et annoncé, il faut :
Si besoin, un avis pourra être pris auprès des centres de référence, des
centres de compétences et de leurs réseaux de correspondants.
► Interrogatoire
L’interrogatoire est un élément-clé de la démarche diagnostique de LES.
L’élaboration d’un arbre généalogique est une étape déterminante de
l’interrogatoire :
antécédents personnels et/ou familiaux de maladies auto-immunes ;
antécédents personnels et/ou familiaux thrombotiques veineux et
artériels ;
antécédents de photosensibilité à distinguer de la simple lucite
estivale ;
antécédents obstétricaux : fausses-couches spontanées précoces, mort
fœtale in utero, etc.
► Examen physique
Le lupus étant une maladie protéiforme, l’examen physique doit être
complet. La fréquence des manifestations initiales et pendant le suivi est
indiquée dans le tableau 1.
► Manifestations dermatolologiques
Fréquentes et variées, elles ont un intérêt diagnostique majeur. On
distingue :
Toutes ces lésions ont une évolution parallèle à celle des poussées
systémiques. Elles régressent sans cicatrice en dehors d’une possible
hyperpigmentation séquellaire chez le sujet à peau pigmentée.
► Manifestations rhumatologiques
Manifestations articulaires fréquentes (plus de 80 % des cas) et souvent
inaugurales. Il s’agit le plus souvent :
d’arthralgies ;
d’arthrites vraies :
aiguës, le plus souvent polyarthrite touchant surtout les petites
articulations des mains (métacarpophalangiennes,
interphalangiennes proximales), les poignets, les genoux et les
chevilles, parfois associées à des ténosynovites (le plus souvent des
fléchisseurs),
chroniques, beaucoup plus rarement (polyarthrites ou plus rarement
oligo-arthrites), habituellement non destructrices,
rares, arthropathies déformantes liées à des lésions capsulaires et
ligamentaires se traduisant par des subluxations réductibles des
doigts appelées rhumatisme de Jaccoud.
► Manifestations musculaires
Myalgies assez fréquentes, myosites confirmées histologiquement,
beaucoup plus rares.
► Manifestations rénales
L’atteinte rénale survient souvent, mais pas toujours, lors des premières
années. La fréquence de cette atteinte rénale est estimée par les
paramètres biologiques usuels à 40 % des patients.
Le plus souvent, les manifestations cliniques initiales de cette atteinte rénale
sont assez pauvres, et c’est la surveillance systématique des urines, par
recherche d’une protéinurie entre et à chaque consultation (bandelette
urinaire), qui permet de la révéler.
Rarement certains signes cliniques (asthénie importante, œdème des
membres inférieurs, hypertension artérielle) motivent la réalisation d’une
bandelette urinaire et d’examens biologiques.
► Manifestations neuro-psychiatriques
– Manifestations neurologiques
Elles sont fréquentes mais extrêmement hétérogènes dans leur expression
clinique : 19 syndromes ont été définis par le collège américain de
rhumatologie [12 syndromes neurologiques centraux et 7 syndromes
neurologiques périphériques (tableau 2)]. Parmi les atteintes centrales les
plus sévères, on distingue schématiquement :
crises comitiales (15 %) de tous types, dépourvues de signification
péjorative quand elles sont isolées (associées à la présence des
anticorps antiphospholipides). Elles peuvent précéder les autres
manifestations systémiques de plusieurs années, posant alors le
problème d’un lupus induit par les anticomitiaux ;
– Manifestations psychiatriques
De nombreux syndromes psychiatriques, parfois graves et révélateurs et
pouvant comporter un risque suicidaire, ont été rapportés. L’expression
psychiatrique la plus typique du neurolupus se manifeste précocement dans
l’histoire de la maladie, est parfois révélatrice du lupus, et peut associer
syndrome hallucinatoire, syndrome délirant et syndrome confusionnel chez
un sujet jeune ayant éventuellement d’autres signes de poussée lupique.
Des syndromes catatoniques, des pseudo-troubles de la personnalité et des
troubles obsessionnels compulsifs ont été également décrits.
Les manifestations directement liées au LES doivent être distinguées des
complications psychiatriques de la corticothérapie et des fréquents états
anxiodépressifs de rencontre.
Une éventuelle induction du lupus par les traitements psychotropes, en
particulier phénothiazines, est évoquée quand les troubles psychiques
précèdent de longue date les autres manifestations du LES. Attribuer des
troubles psychiatriques au LES peut être difficile, en particulier lorsque les
symptômes sont exclusivement psychiatriques.
La symptomatologie est peu typique. L’origine iatrogène des troubles
psychiatriques est à évoquer de principe. Ces manifestations surviennent
dans les 15 premiers jours de traitement dans plus de 50 % des cas.
Les éléments en faveur de l’imputabilité des corticoïdes dans les troubles
psychiatriques sont principalement la dose utilisée (en particulier à partir de
40 mg par jour ou 0,5 mg/kg/j d’équivalent prednisone) et la chronologie
(instauration du traitement ou augmentation récente des doses). Les doses
supérieures à 60 mg/j s’associent à des troubles psychologiques chez 30 à
57 % des patients. Les symptômes psychotiques comme les hallucinations
visuelles ou auditives et les épisodes maniaques sont beaucoup moins
fréquents que l’anxiété, l’insomnie ou l’irritabilité.
Les autres traitements utilisés dans le LES ne sont qu’exceptionnellement
associés à des manifestations psychiatriques isolées : chloroquine ou
mycophénolate mofétil.
► Manifestations cardiaques
L’atteinte des 3 tuniques est possible :
péricardite,
myocardite,
valvulopathie mitrale ou aortique à type d’épaississement diffus ou
localisé (endocardite de Libman-Sacks), fortement associée à la
présence d’aPL ;
Insuffisance coronarienne rare, résultant de thromboses dans le cadre
d’un SAPL et/ou d’une athérosclérose accélérée par la corticothérapie
prolongée et/ou par un contrôle insuffisant du LES.
► Manifestations vasculaires
Phénomène de Raynaud fréquent (35 %), mais rarement compliqué.
Hypertension artérielle souvent présente en cas de glomérulopathie
grave, de forte corticothérapie, voire de microthromboses intrarénales.
Thromboses veineuses, artérielles, ou microvasculaires, parfois
révélatrices, fortement associées à la présence d’anticorps
antiphospholipides et spontanément récidivantes dans le cadre d’un
SAPL (Annexe 3) :
► Manifestations respiratoires
Les manifestations respiratoires peuvent toucher tous les compartiments du
système respiratoire (plèvre, parenchyme pulmonaire, voies aériennes,
circulation pulmonaire et muscles respiratoires), mais les atteintes pleurales
dominent.
Atteinte pleurale avec ou sans épanchement (pleurite « sèche »),
manifestation respiratoire la plus fréquente. Elle peut être
asymptomatique ou donner une douleur thoracique, une toux sèche, de
la fièvre et une dyspnée. Une pleurésie est observée dans 25 % des
cas, unie ou bilatérale, exsudative et lymphocytaire (devant faire
éliminer une embolie pulmonaire et/ou une infection).
Plus rarement, hypertension pulmonaire : sa prévalence est estimée
entre 2,8 et 14 % au diagnostic en fonction des séries et des critères
diagnostiques. Il s’agit pour la moitié des cas d’une hypertension
artérielle pulmonaire (HTAP) alors qu’une cause secondaire est
identifiée pour l’autre moitié : post-embolique, cause cardiaque gauche.
L’HTAP est une complication grave du LES.
Atteintes pulmonaires parenchymateuses de traduction clinique
inconstante : toux, dyspnée, parfois hémoptysie ou anomalies
auscultatoires. La survenue d’une pneumopathie au cours d’un LES
traité impose d’écarter une origine infectieuse, notamment
tuberculeuse.
Les atteintes parenchymateuses peuvent être :
pneumopathies interstitielles diffuses chroniques, râles crépitants à
l’auscultation, l’hippocratisme digital y est rare,
pneumopathie lupique aiguë,
hémorragie intra-alvéolaire (HIA).
• Syndrome des poumons rétractés ou « shrinking lung syndrome », rare
mais caractéristique du LES. Sa physiopathologie est complexe et
encore mal élucidée, combinant vraisemblablement une atteinte du nerf
phrénique, des adhérences pleurales et une myosite diaphragmatique.
L’atteinte diaphragmatique est souvent bilatérale et responsable d’une
dyspnée progressive, avec orthopnée, et des douleurs bibasales d’allure
pleurale ; une fièvre et une toux sont plus rares. L’examen clinique peut
mettre en évidence une diminution de murmure vésiculaire des bases,
► Manifestations hématologiques
Les atteintes hématologiques se manifestent surtout par des cytopénies
pouvant toucher toutes les lignées, le plus souvent liées à la présence
d’auto-anticorps. Elles peuvent précéder l’installation des manifestations
cutanéo-articulaires et viscérales du lupus, voire parfois rester isolées. La
neutropénie n’a habituellement pas de traduction clinique, les accidents
infectieux étant très rares.
La thrombopénie est souvent modérée et parfois satellite d’un syndrome des
antiphospholipides. Elle est très rarement (< 5 %) profonde (< 50 g/l) et
symptomatique, compliquée d’hémorragies cutanéomuqueuses voire
viscérales. L’anémie hémolytique auto-immune est encore plus rare et peut
entraîner des signes d’anémie (essoufflement, asthénie, tachycardie,
pâleur). Le syndrome d’Evans associe une anémie hémolytique et une
thrombopénie.
D’autres atteintes hématologiques graves peuvent mettre en jeu à court
terme le pronostic vital. L’hémophagocytose se manifeste par de la fièvre,
une organomégalie, une pancytopénie et parfois, une atteinte viscérale
cardiaque ou hépatique.
Le lupus peut également se compliquer d’une microangiopathie
thrombotique avec un purpura thrombotique thrombocytopénique (ou
syndrome de Moschcowitz) associant à des degrés divers une
thrombopénie, une hémolyse mécanique avec schizocytes, des signes
neurologiques, de la fièvre et une atteinte rénale.
► Manifestations hépatogastro-entérologiques
Elles sont rarement spécifiques de la maladie, plus souvent conséquence
des traitements : hépatomégalie, dysphagie, douleurs abdominales, parfois
accompagnées de nausées, voire de vomissements. Elles relèvent de
causes variées (ulcère gastroduodénal, péritonite, infarctus mésentérique,
pancréatite…). L’approche diagnostique doit donc être indépendante de la
maladie lupique. Une corticothérapie est susceptible de gommer les signes
péritonéaux.
Certaines manifestations sont toutefois liées à l’activité spécifique de la
maladie :
ascite dans le cadre d’une sérite, témoignant de l’activité de la maladie
lupique ;
► Manifestations ophtalmologiques
atteintes oculaires diverses : rétinite dysorique latente et aspécifique,
neuropathie optique, thrombose artérielle ou veineuse rétinienne,
uvéites, épisclérites, sclérites ;
association à un syndrome sec oculaire dans le cadre d’un syndrome
de Gougerot-Sjögren ;
risque de toxicité oculaire des amino-4-quinoléines pratiquement nul
quand les règles de prescription et de surveillance sont respectées.
► Manifestations générales
Signes généraux (fièvre, asthénie, amaigrissement) et parfois splénomégalie
ou adénopathies périphériques lors des poussées marquées.
Schématiquement :
anticorps anti-Sm peu fréquents et hautement spécifiques du LES ;
anticorps anti-Ro/SSA, et anti-La/SSB, dirigés contre des antigènes
nucléaires et cytoplasmiques, rencontrés au cours du syndrome de
Gougerot-Sjögren et/ou du LES, notamment dans le lupus subaigu
et le lupus néo-natal ;
anticorps anti-ribonucléoprotéines (anti-RNP) peu spécifiques.
• Anticorps anti-nucléosome :
Leur présence peut contribuer au diagnostic en cas de suspicion de LES
avec recherche négative d’anticorps anti-ADN natif.
• Anticorps anti-phospholipides :
Fréquents lors du LES, même en l’absence d’événement thrombotique et/ou
obstétrical. Le groupe des AAP comprend essentiellement :
anti-coagulant circulant de type lupique (décelable par l’allongement
d’un temps de la coagulation dépendant des phospholipides (temps
de céphaline activé), non corrigé en présence de plasma normal et
corrigé en présence d’un excès de phospholipides),
anticorps anticardiolipine d’isotype IgG et IgM (technique ELISA),
anticorps anti-β2glycoprotéine 1 (β-2GPI) d’isotype IgG et IgM
(technique ELISA).
- Atteinte cutanée
• Biopsie cutanée ; elle n’est pas systématique et n’a pas d’intérêt en
peau saine (immunofluorescence cutanée directe). La biopsie peut être
utile pour confirmer la nature lupique de la lésion. Elle est fortement
recommandée devant un purpura vasculaire, une ulcération, des lésions
atrophiques.
- Atteinte ostéo-articulaire
• Atteinte articulaire
Les radiographies articulaires n’ont pas d’intérêt pour le diagnostic positif ;
l’atteinte articulaire du lupus systémique est non destructrice et non
déformante.
• Atteinte osseuse
Recherche d’ostéonécrose de la tête fémorale par radiographie de la
hanche et/ou scintigraphie osseuse et/ou scanner et/ou IRM de la tête
fémorale.
– Atteinte rénale
• Créatininémie ;
• Ratio protéinurie/créatininurie sur échantillon, et/ou protéinurie des
24 heures ;
• Étude du sédiment urinaire (ECBU) : recherche d’hématurie, d’une
leucocyturie et de cylindres urinaires (hématiques et/ou granuleux) ;
• Biopsie rénale :
réalisée par voie percutanée ou transjugulaire (en cas de trouble de
l’hémostase),
indiquée devant une protéinurie supérieure à 0,5 g/jour en dehors de
la période menstruelle ou d’un contexte d’infection urinaire. Elle doit
comporter un examen en microscopie optique et en
immunofluorescence. L’étude histologique montre des anomalies
principalement glomérulaires, mais aussi tubulo-interstitielles et
parfois vasculaires, au sein desquelles on distingue des lésions
actives, susceptibles de régresser sous traitement, et des lésions
inactives irréversibles.
• 6 classes (tableau 3) :
Parmi ces 6 classes, les atteintes mésangiales pures (classes I et II) ont un
pronostic favorable. Les glomérulonéphrites prolifératives focales (classe III)
ou diffuses (classe IV) menacent la fonction rénale, de même que certaines
atteintes extra-membraneuses (classe V).
Chroniques
% Lésions (si > 50% = C)
• sclérose glomérulaire (segmentaire, globale),
• adhérences fibreuses,
• croissants fibreux.
– Atteinte neuro-psychiatrique
• Le diagnostic de l’atteinte lupique est évoqué sur la seule clinique.
• Selon les signes cliniques, certains examens peuvent être justifiés,
notamment :
scanner ou IRM encéphalique,
analyse du LCR.
• Il n’y a pas d’auto-anticorps spécifiques des atteintes neuro-
psychiatriques lupiques.
– Atteinte cardiaque
• Recherche des facteurs de risques cardiovasculaires, exploration des
anomalies des bilans lipidique et glucidique ;
• ECG ;
• Radiographie de thorax face/profil ;
• Échocardiographie transthoracique de référence ;
• Autres explorations en fonction des données cliniques (scintigraphie
myocardique, échocardiographie de stress, épreuve d’effort, IRM
cardiaque, Holter, etc.) ;
• En présence d’une thrombose : recherche des anticorps
antiphopholipides.
– Atteinte respiratoire
• Radiographie de thorax face/profil, scanner thoracique ;
• En cas de pleurésie : le plus souvent la ponction pleurale n’est pas
nécessaire (résolution sous corticoïdes) ;
• En cas de suspicion d’atteinte parenchymateuse : EFR/étude de la
diffusion du dioxyde de carbone (DLCO), lavage bronchiolo-alvéolaire ;
• En cas de suspicion d’hypertension pulmonaire : échocardiographie,
cathétérisme cardiaque droit (indispensable au diagnostic), test de
marche des 6 minutes ;
• En cas de suspicion de syndrome des poumons rétractés :
radiographie thoracique : rétraction du volume pulmonaire liée à une
surélévation des coupoles diaphragmatiques parfois unilatérale,
fréquemment associée à des atélectasies en bandes basales et
parfois à un émoussement des culs-de-sacs pleuraux ;
manœuvre de reniflement (ou « sniff test ») sous scopie peut être
utile en objectivant une ascension diaphragmatique paradoxale,
surtout visible en cas d’atteinte unilatérale ;
angio-TDM thoracique qui confirme les images radiographiques et
l’absence de maladie pleuro-pulmonaire ou vasculaire, notamment
une embolie pulmonaire ;
EFR/DLCO : syndrome restrictif sans altération de la diffusion ;
exploration électrophysiologique qui peut montrer la dysfonction du
diaphragme sans être indispensable au diagnostic.
– Atteinte hématologique
• Hémogramme avec numération des réticulocytes en cas d’anémie ;
• Test de Coombs direct ;
• Myélogramme en cas de cytopénie : anémie arégénérative non
expliquée, thrombopénie, neutropénie ;
• En cas de suspicion de syndrome d’activation macrophagique :
recherche d’une hypofibrinémie, d’une hyperferritinémie, d’une
hypertriglycéridémie, d’une augmentation des LDH. Le diagnostic
repose sur la mise en évidence de signes histologiques
d’hémophagocytose sur le prélèvement de moelle ou par biopsie
ganglionnaire ;
• En cas de suspicion de purpura thrombotique thrombocytopénique :
dosage de l’activité de la protéase du facteur Von Willebrand
(ADAMTS 13) (laboratoire hautement spécialisé), recherche d’un
anticorps anti-ADAMTS 13.
– Atteinte hépato-gastro-entérologique
• ASAT, ALAT, gamma GT, amylase, lipase ;
• Selon orientation clinique : échodoppler abdominal et scanner
abdominal (entérite ou « vascularite » lupique).
• Thyroïdite auto-immune :
dosage de TSH,
anticorps antithyroperoxydase, anticorps antithyroglobuline ;
• Syndrome de Gougerot-Sjögren :
anticorps anti-SSA et anti-SSB,
biopsie des glandes salivaires accessoires et recherche d’une
sialadénite lymphocytaire focale histologique,
éventuellement, scintigraphie des glandes salivaires principales ;
Si nécessaire :
recours à des professionnels paramédicaux : diététicien (prestation
dont le remboursement n’est possible que dans le cadre de structures
► Éducation thérapeutique
– Chez l’adulte
L’éducation thérapeutique comprend l’ensemble des activités
(sensibilisation, information, apprentissage centré sur l’apprenant, aide
psychologique et sociale) destinées à aider le patient (et son entourage) à
comprendre la maladie et les traitements, participer aux soins, prendre en
charge son état de santé et favoriser, dans la mesure du possible, un retour
aux activités normales. Les malades doivent être rassurés vis-à-vis de leurs
craintes, exprimées ou non. La présentation objective de données médicales
récentes permet souvent d’atténuer la connotation péjorative qui reste
attachée au lupus dans la population générale, via la lecture d’informations
obsolètes ou de données indûment alarmistes disponibles sur Internet.
toutes les 2 à 3 heures d’un écran solaire d’indice très élevé sur les
régions découvertes, y compris hors de la période estivale)] ;
précision des règles de maniement et de surveillance d’un éventuel
traitement par antivitamine K ;
information diététique personnalisée : régime pauvre en sel et limité en
glucides en cas de corticothérapie ;
encouragement quant à l’activité physique d’entretien quand les
circonstances le permettent.
La grossesse devant être programmée, une contraception efficace est
nécessaire et sera évoquée dès la première consultation. Elle est
strictement indispensable quand un traitement tératogène est administré
(méthotrexate, thalidomide, cyclophosphamide, acide mycophénolique).
– Chez l’enfant
L’éducation thérapeutique doit veiller à la bonne compréhension de la
maladie par l’enfant ou l’adolescent et ses parents, des traitements et de
leurs complications :
aménagement des activités scolaires et sportives en fonction des
manifestations de la maladie ;
importance de l’observance au traitement ;
consultations de transition pour l’adolescent(e), afin de permettre une
autonomisation par rapport à la famille et d’aborder des points
spécifiques tels que la prévention du tabagisme, la contraception et
l’observance thérapeutique.
Les autres aspects de l’éducation thérapeutique sont identiques à ceux de
l’adulte.
Un cadre associatif dédié est souvent utile, en particulier pour aider certains
malades à sortir de leur isolement.
► Traitement de fond
Le lupus étant une maladie chronique, un traitement de fond susceptible de
prévenir efficacement les poussées sans avoir d’effets indésirables majeurs
est justifié et doit être proposé à tous les lupiques (sauf contre-indications).
Ce traitement de fond repose sur les amino-4-quinoléines
(hydroxychloroquine ou chloroquine), et/ou les corticoïdes.
• Hydroxychloroquine
L’hydroxychloroquine (HCQ) a l’AMM en « traitement d’appoint ou en
prévention des rechutes des lupus systémiques ». L’HCQ doit être prescrite
en prévention des rechutes à tous les patients lupiques (sauf contre-
indication) (Niveau de preuve = 2 ; recommandation = A), la dose
quotidienne en hydroxychloroquine généralement utilisée est de 400 mg/j si
la fonction rénale est normale. Une dose inférieure à 7 mg/kg de poids idéal
est recommandée en prévention des rechutes.
Un examen ophtalmologique initial (cf. page 31) recherche une éventuelle
rétinopathie dont l’existence peut contre-indiquer ce traitement.
• Chloroquine
La chloroquine (CQ) a également l’AMM dans le traitement préventif des
rechutes de lupus systémique : une dose quotidienne en chloroquine
inférieure à 5 mg/kg de poids idéal est en général suffisante. Les données
sur le long terme sont cependant moins nombreuses qu’avec
l’hydroxychloroquine.
• Corticoïdes
La corticothérapie n’est pas indiquée en traitement de fond initial. En
revanche, lorsqu’une corticothérapie a été instaurée à l’occasion d’une
poussée, de faibles doses de corticoïdes (5 à 10 mg/j de prednisone)
peuvent être maintenues au long cours (utilisation hors AMM - Niveau de
preuve = 2 ; recommandation = A).
• Arthralgies et arthrites :
Rhumatisme de Jaccoud
Traitement comparable à celui des atteintes articulaires non déformantes :
antalgiques, AINS, faibles doses de corticoïdes et amino-4-quinoléines.
• Ostéonécrose aseptique
En dehors de l’utilisation la plus pertinente possible des corticoïdes, il n’y a
pas de traitement préventif des ostéonécroses aseptiques.
Médicaments d’exception
Le rituximab, anticorps monoclonal anti-CD20, induit une déplétion
lymphocytaire B plusieurs mois après son injection intraveineuse (375 mg/m²
de surface corporelle à J1, J8, J15, J22, ou 1 g à J1 et J15).. Dans une
étude phase II/III contrôlée, rituximab en adjonction du MMF et stéroïdes vs
MMF + stéroïdes + placebo, les taux de répondeurs ne différaient pas entre
les groupes rituximab et placebo. Cependant, dans des situations d’échec
ou d’intolérance des traitements d’induction reconnus (cyclophosphamide,
mycophénolate mofétil), des études non contrôlées laissent supposer son
intérêt dans le traitement d’induction. Il existe un protocole thérapeutique
temporaire (PTT) pour l’utilisation du rituximab en cas de LES réfractaire aux
immunosuppresseurs et/ou échanges plasmatiques. Le recours au rituximab
doit alors se faire après avis du centre de référence.
La seule étude contrôlée randomisée porte sur 41 patients. Elle montre que
les protocoles comprenant de la ciclosporine A (CsA) ou du
cyclophosphamide intraveineux sont plus efficaces que la prednisone seule
pour induire une rémission de la protéinurie.
Les propositions de traitement développées ici sont des avis d’experts. En
l’absence de traitement établi, une réponse thérapeutique graduée est
justifiée par le bon pronostic des formes à faible risque [absence
d’insuffisance rénale, protéinurie non néphrotique (< 3 g/24 heures)].
– Péricardite
Le plus souvent corticothérapie à doses modérées, 0,5 mg/kg/jour
parfois initiée dans les formes sévères par des bolus de
méthylprednisolone.
Un traitement par AINS est possible lorsque l’épanchement
péricardique est peu important et paucisymptomatique.
– Myocardite
Corticothérapie, à forte dose par de la prednisone 1 mg/kg/jour ;
Parfois associée à des immunosuppresseurs, le plus souvent
cyclophosphamide (surveillance hémodynamique rigoureuse) ou
azathioprine ;
En cas d’échec des corticoïdes associés à au moins une ligne
d’immunosuppresseurs, le recours au rituximab peut être discuté (PTT
dans le cas de LES réfractaire aux immunosuppresseurs et/ou
échanges plasmatiques) ;
Traitement symptomatique associé : régime sans sel, diurétiques,
digitaliques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, bêtabloquants
lorsque les patients sont stabilisés. Une anticoagulation est nécessaire.
– Atteintes valvulaires
Antibiothérapie prophylactique recommandée avant tout soin dentaire, tout
acte portant sur les voies aériennes supérieures ou toute procédure
– Atteinte pleurale
En cas d’atteinte symptomatique, le traitement repose sur la corticothérapie
(prednisone 0,5 mg/kg/j). La pleurésie est généralement très cortico-
sensible si bien que le recours à d’autres drogues est rare.
– Thrombopénie périphérique
Si thrombopénie profonde (< 20 g/L) et symptomatique : prednisone à la
dose de 1 mg/kg ou de bolus intraveineux de methylprednisolone (sans
dépasser 15 mg/kg par bolus). Ces traitements ne sont en général que
suspensifs et peu adaptés à un usage prolongé.
Dans les formes les plus sévères, les immunoglobulines intraveineuses
(IgIV) peuvent être proposées à la dose de 1 g/kg/j à renouveler à J2 ou J3
en fonction de l’évolution du syndrome hémorragique (AMM dans le
purpura thrombopénique immunologique).
En cas de thrombopénie chronique, le traitement n’est pas codifié. Des
études rétrospectives suggèrent que l’hydroxychloroquine associée à une
corticothérapie prolongée à faible dose (sans dépasser 0,15 mg/kg/j)
permettrait souvent de maintenir le chiffre de plaquettes à plus de 30 g/L. Ce
seuil est habituellement suffisant pour mettre le patient à l’abri d’une
complication hémorragique. Certains associent également de la disulone
(hors AMM) ou du danazol (hors AMM).
Lorsque la thrombopénie entre dans le cadre d’un syndrome des
antiphospholipides avec complications thrombotiques nécessitant un
traitement anticoagulant, le seuil de plaquettes souhaité pour le maintien des
anticoagulants est de 50 g/L. Un traitement par IgIV est possible en cas
d’échec du traitement anticoagulant.
En cas d’échec, certains auteurs proposent le recours à la splénectomie,
l’utilisation des agonistes du récepteur de la TPO, du rituximab (PTT), et, en
dernier recours, des immunosuppresseurs (MMF, azathioprine,
cyclophosphamide).
– Neutropénie
En l’absence de complications infectieuses, elle ne nécessite pas de
traitement. Le patient devra être averti de la nécessité de consulter
immédiatement en cas de fièvre et devra être en possession d’une
antibiothérapie probabiliste (par exemple, association amoxicilline-acide
clavulanique et quinolone) à prendre en cas de fièvre si la neutropénie est
profonde (< 0,5 g/L).
En cas de neutropénie chronique profonde symptomatique, le traitement
n’est pas codifié et relève d’un avis spécialisé (traitements hors-AMM :
ciclosporine et ses dérivés, méthotrexate, autres immunosuppresseurs).
– Entérite lupique
Corticothérapie souvent initiée par des bolus de methylprednisolone par voie
intraveineuse 500 à 100 mg//j pendant les 3 premiers jours relayée par
prednisone 0,5 à 1 mg/kg/j.
► Traitement adjuvant
• Mesures d’accompagnement de la corticothérapie :
diététique excluant le sodium et restreignant les apports glucidiques
et caloriques ;
► Contraception
Ce point doit être systématiquement abordé avec les patientes lupiques en
âge de procréer, notamment compte tenu de la nécessité de planifier les
grossesses.
– Traitement
Il doit permettre de contrôler le lupus tout en étant compatible avec un bon
déroulement de la grossesse.
Un consensus international a validé la poursuite au cours de la grossesse
des médicaments suivants :
• hydroxychloroquine ;
• corticothérapie ne devant idéalement pas excéder 10 mg par jour
compte tenu du risque de rupture prématurée des membranes et de
prématurité associée aux doses plus élevées. La prednisone et la
prednisolone seront préférées car les corticoïdes fluorés
(bétamethasone et dexaméthasone) passent « la barrière placentaire »
et ne sont utilisés que dans des indications très particulières ;
• azathioprine et ciclosporine.
La surveillance régulière (cf. infra) s’assurera de l’absence d’apparition ou
d’aggravation des manifestations du lupus qui seraient alors une indication à
renforcer le traitement.
– Traitement
Ces complications sont en grande partie évitables lorsqu’elles sont prises en
charge, et leurs conséquences peuvent être limitées par une surveillance
adaptée.
– Rappel
Les fœtus ou les enfants des femmes porteuses d’un anticorps anti-SSA/Ro,
ou anti-SSB/La, sont susceptibles de développer un « lupus érythémateux
néonatal ». Ce syndrome peut se manifester par une atteinte cutanée,
– Traitement
La découverte de cet anticorps doit donc conduire à informer la patiente du
risque de lupus néonatal, même s’il est faible, et à mettre en place une
surveillance du rythme cardiaque fœtal tous les 15 jours entre 16 et 26 SA.
La découverte d’un BAVc justifie alors une prise en charge très spécifique
avec mise en route d’un traitement par bétaméthasone (Annexe 7).
Aucun traitement n’a d’efficacité démontrée dans la prévention des BAVc,
les premiers résultats sur l’utilisation des immunoglobulines intraveineuses
dans ce contexte étant peu encourageants.
– Agents pharmacologiques
Plusieurs médicaments utilisés pour traiter le lupus sont contre-
indiqués. Cette contre-indication devant toujours être mise en balance avec
le bénéfice potentiel attendu. Le site du Centre de référence sur les agents
tératogènes (CRAT) délivre une information actualisée et peut être consulté
pour prendre la décision de prescription.
AVK : pour les femmes exposées entre 6 et 9 SA, les AVK peuvent
entraîner dans 4 à 7 % des cas, un syndrome malformatif (essentiellement
hypotrophie, hypoplasie des os propres du nez, hypertélorisme,
ponctuations au niveau des épiphyses des os longs et du squelette axial),
appelé warfarin embryopathy ou « embryopathie aux anti-vitamine K ».
L’exposition à ce terme justifie une surveillance échographique orientée sur
la face, le squelette et la croissance fœtale.
Biphosphonates sont à éviter chez les femmes en âge de procréer compte
tenu de leur stockage au niveau osseux et des incertitudes sur leur effet à
long terme chez l’enfant. Les données publiées chez les femmes enceintes
exposées aux biphosphonates, bien que très peu nombreuses, n’ont pas
rapporté d’élément inquiétant.
► Surveillance de la grossesse
Lorsqu’une grossesse est obtenue, la surveillance multidisciplinaire va
s’attacher à rechercher des signes d’évolutivité du lupus, une complication
des antiphospholipides avec notamment la survenue d’un retard de
croissance intra-utérin, d’une toxémie, d’un HELLP syndrome (hemolysis,
elevated liver low platelets), voire d’un hématome rétroplacentaire (HRP)…
– au plan clinique
La pression artérielle, la recherche de signes d’évolutivité du lupus
(arthralgies, éruption cutanée, perte de cheveux, ulcérations buccales,
signes de pleurésie ou de péricardite, voire manifestations neurologiques…),
de complications obstétricales (douleur abdominale, de jambe, œdèmes des
membres inférieurs…).
– au plan biologique
La bandelette urinaire, créatininémie, protéinurie, anticorps anti-ADN et
dosage du complément (qui doit augmenter physiologiquement au cours de
la grossesse), uricémie, transaminases, plaquettes, hémoglobine (voire
LDH, haptoglobine), glycémie, sérologies toxoplasmose et rubéole si
négatives.
– au plan échographique
Trois échographies sont proposées à toutes les femmes enceintes en
France (aux alentours de 12 SA ; 20-22 SA ; 32-34 SA). Si la patiente est
porteuse d’un anticorps anti-SSA ou anti-SSB, des échographies
supplémentaires seront réalisées tous les 15 jours (et toutes les semaines
en cas d’antécédent de BAVc) entre 16 et 26 SA. Si la patiente a un SAPL,
voire si elle a une biologie antiphospholipide, une étude des dopplers utérins
et ombilical sera réalisée à partir de 20 SA. La présence d’un notch sur 1 ou
e
2 artères utérines sur l’échographie-doppler du 2 trimestre est un facteur
prédictif péjoratif de l’issue de la grossesse. Cette étude pourra être répétée
en cas d’anomalie.
► Accouchement et post-partum
L’acide acétylsalicylique est habituellement interrompu entre 35 et 37 SA,
mais il peut-être poursuivi au-delà dans certaines situations particulières. Ce
traitement n’est pas considéré comme une contre-indication formelle à
l’analgésie péridurale. Au mieux, l’accouchement sera programmé à 38 SA.
L’HBPM doit être suspendue pour permettre l’anesthésie péridurale et
réinstituée aussitôt après en raison du risque thrombotique de la grossesse
et du post-partum. Dans certains cas rares, un relais sera pris par héparine
à la seringue électrique.
La surveillance doit être maintenue en post-partum car des poussées
lupiques peuvent survenir dans les 3 mois suivant l’accouchement.
► Allaitement
Acide acétylsalicylique. De substantielles concentrations ont été
retrouvées chez les nouveau-nés allaités par leur mère, le pic apparaissant
dans le lait 2 heures après le pic sérique maternel. Utilisé à dose anti-
agrégante plaquettaire, l’allaitement maternel est possible.
HBPM. Elles ne sont pas excrétées dans le lait du fait de leur poids
moléculaire élevé.
► Règles générales
La corticothérapie et le traitement immunosuppresseur doivent être
adaptés à l’activité de la maladie.
Les infections doivent être recherchées de façon précoce et assidue.
La prophylaxie primaire par antibiotique doit s’appliquer chez les
patients à risque important de développer certaines infections
(endocardites bactériennes chez les patients porteurs de valvulopathie
(SAPL) et pneumocystose chez les patients recevant un traitement
immunosuppresseur intense).
Le programme de vaccination reste identique à celui de la population
générale.
Principes élémentaires d’hygiène et d’éducation : lavage des mains et
éviction des patients susceptibles de transmettre une maladie
infectieuse.
Splénectomie
Dans le PTI, en cas d’échec ou de rechute après les traitements de première
ligne.
Dans les AHAI, en cas de corticorésistance ou de corticodépendance de
haut niveau. Dans les thrombopénies chroniques, en cas d’échec des
traitements médicamenteux de première ligne.
3. Suivi
3.1 Objectifs
Préciser l’activité et la sévérité de la maladie ;
Dépister des atteintes viscérales infracliniques ;
Évaluer l’efficacité et la tolérance des traitements ;
Rechercher une éventuelle comorbidité.
► Examen Clinique
L’examen clinique de suivi est identique à celui réalisé lors de l’évaluation
initiale. La fréquence des consultations est adaptée à l’évolutivité clinique.
De manière générale, la fréquence recommandée de l’examen clinique est :
tous les 3 à 6 mois en période de quiescence ;
plus rapprochée, mensuelle, en cas de lupus évolutif, notamment en
cas d’atteinte viscérale grave.
La fréquence des consultations variera en fonction de la sévérité initiale, du
type d’atteinte viscérale et/ou de la survenue d’événements intercurrents. Un
examen clinique est nécessaire à chaque modification de traitement.
► Examens paracliniques
La fréquence de ces examens, ainsi que la prescription d’autres examens
complémentaires biologiques, est adaptée :
• à l’état clinique du patient ;
• à l’activité et à la sévérité de la maladie ;
• aux traitements.
Seuls seront détaillés les examens indispensables au dépistage et au suivi
des complications et atteintes viscérales survenant classiquement au cours
du lupus systémique. D’autres examens pourront être réalisés en fonction de
l’évolution de chaque patient.
Fréquence :
si anomalies initiales au départ et/ou si prise d’hydroxychloroquine
depuis plus de 10 ans : surveillance tous les 6 mois ;
si âge > 65 ans, si HCQ > 5 ans, dose > 6,5 mg/kg/j, si insuffisance
rénale ou hépatocellulaire : tous les ans ;
dans les autres cas : tous les 18 mois.
2. Groupe de relecture
3. Groupe de travail
Pr Zahir Amoura, médecine interne, La Pitié-Salpêtrière, Paris
Pr Olivier Chosidow, dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil
Pr Philippe Cornet, médecine générale, Paris
Dr Pierre Gobert, médecine interne, CH d’Avignon
Dr Bruno Ranchin, néphrologie pédiatrique, hôpital femmes-mères-enfants,
Bron
Mme Marianne Rivière, Association française du Lupus et autres maladies
auto-immunes (AFL+), Cuvry
Mme Ginette Volf-Philippot, Association Lupus France, Paris
Représentants de l’Assurance maladie : Dr Mathilde Risse, Paris
1. Rash malaire ;
2. Lupus discoïde ;
3. Photosensibilité ;
4. Ulcérations orales ou nasopharyngées ;
5. Arthrites non érosives touchant au moins 2 articulations périphériques,
caractérisées par une douleur, un gonflement ou un épanchement ;
6. Pleurésie ou péricardite ;
7. Protéinurie persistante > 0,5 g/jour ou cylindrurie ;
8. Convulsions ou psychose (en l’absence de cause médicamenteuse ou
métabolique) ;
9. Atteinte hématologique :
anémie hémolytique,
leucopénie < 4 000/µl constatée à 2 reprises,
lymphopénie < 1 500/µl constatée à 2 reprises, ou
thrombopénie < 100 000/µl, en l’absence de drogues cytopéniantes ;
10. Titre anormal de facteurs antinucléaires par immunofluorescence (en
l’absence de drogues inductrices) ;
11. Perturbations immunologiques :
• Titre anormal d’anticorps anti-ADN natif,
• anticorps anti-Sm, ou
présence d’anticorps antiphospholipides : sérologie syphilitique
dissociée constatée à 2 reprises en 6 mois ou anticoagulant
circulant de type lupique ou titre anormal d’anticorps anti-
cardiolipine en IgG ou IgM.
Critères cliniques :
1. Thrombose vasculaire
Au moins un épisode thrombotique artériel, veineux ou des petits
vaisseaux, touchant tout tissu ou organe. La thrombose doit être
confirmée par un critère objectif et validé (aspect typique à
l’imagerie ou lors de l’examen anatomopathologique ; la thrombose
doit être présente sans qu’il y ait une inflammation vasculaire sous
jacente) ;
2. Morbidité obstétricale
e
a. Survenue d’au moins une mort fœtale inexpliquée, avant la 10
semaine de grossesse, avec morphologie fœtale normale
documentée par une échographie ou par examen
macroscopique,
e
b. Survenue d’au moins une naissance prématurée avant la 34
semaine de grossesse, d’un fœtus morphologiquement normal,
en rapport avec la survenue d’une éclampsie ou d’une pré-
éclampsie sévère, ou avec démonstration d’une insuffisance
placentaire,
c. Survenue d’au moins 3 fausses couches consécutives et
e
inexpliquées avant la 10 semaine de grossesse, après exclusion
d’une anomalie anatomique ou hormonale maternelle, et d’une
anomalie chromosomique maternelle ou paternelle.
Critères biologiques :
1. Lupus anticoagulant présent à au moins 2 reprises, à 12 semaines
d’intervalle, détection selon les recommandations de l’International
Society of Thrombosis and Hemostasis ;
2. Anticorps anticardiolipines (IgG et/ou IgM) présents à au moins
2 reprises, à un titre intermédiaire ou élevé (> 40 UGPL ou MPL, ou
e
> 99 percentile), mesuré par une technique ELISA standardisée ;
3. Anticorps anti-beta2GPI (IgG ou IgM) présents à un titre > au
e
99 percentile, à au moins 2 reprises, à 12 semaines d’intervalle
selon une technique ELISA standardisée.
Critères de classification :
1. Atteinte d’au moins 3 organes, systèmes et/ou tissus ;
2. Développement des symptômes simultanément ou en moins d’une
semaine ;
3. Confirmation anatomopathologique d’une occlusion de petits
vaisseaux dans au moins un organe ou tissu ;
4. Confirmation biologique de la présence d’anticorps
antiphospholipides (présence d’un anticoagulant circulant de type
lupique et/ou d’un anticorps anticardiolipines).
SAPLC probable :
• Présence des critères 2, 3 et 4, mais atteinte de seulement
2 organes, systèmes ou tissus,
• Présence des critères 1, 2 et 3, mais absence de confirmation
biologique à au moins 6 semaines d’intervalle, due au décès
précoce d’un patient jamais testé pour la présence d’anticorps
antiphospholipides avant la survenue du SAPLC,
• Présence des critères 1, 2 et 4,
• Présence des critères 1, 3 et 4, avec développement du 3
e
SITUATION TRAITEMENT
e e
BAV 2 ou 3 degré Bétaméthasone ou dexamethasone 4 mg/j
puis diminution et/ou arrêt à discuter
Surveillance spécialisée *
Annexe 8. Références
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