Exégèse Rabbinique Et Exégèse Paulinienne
Exégèse Rabbinique Et Exégèse Paulinienne
Exégèse Rabbinique Et Exégèse Paulinienne
EXÉGÈSE RABBINIOUE
ET
EXÉGÈSE PAULINIENNE
PAR
Joseph BONSIRVEN, S. J.
èîï^AOO.t^
AT/if /L OBSTAT
Jh. Demaux-Lagrange, S. J.
Praep. Prov. Tolos.
IMPRIMATUR
Parisiis, die 1=> aprllis 1938.
f Rogerius Beaussart
Eps Elaten.
« A
ne tenir compte que de l'étymologie, [e^-qyriaiç, explica-
tion), écrivait le P. Durand, le terme d'exégèse peut s'entendre
de l'explication de n'importe quel texte; pratiquement, il ne
^
se dit guère que de l'explication du texte biblique ." » C'est
dans ce sens restreint que le mot est employé ici.
C'est à l'intention des exégètes et des théologiens chrétiens
QUELQUES PARADIGMES
DE L'EXÉGÈSE RABBINIQUE
ANCIENNE
AVERTISSEMENT
SOURCES
Midrasim juridiques (tannaïtes).
Mekhilta (Exode), édition H. S. Horovitz (Rabin), Frankfurt a. M. 1926.
Siphra (Lévitique), édition Weiss, Wien, 1862.
Siphré d'bé Rab (Nombres), édition Horovitz, Leipzig, 1937.
Siphré d'bé Rab (Deutéronome) édition M. Friedmann. Wien, 1864.
(édition Horovitz- Finkèlstein, Breslan, en cours de publication).
Traduction de Siphré-N ombres par G. K. Kuhn (en cours de publi-
cation), Stuttgart.
Mekhilta de R. Siméon b, Yohai (Hoffmann), Frankfurt a M. 1906.
Autres midrasim :
Talmud.
Misna, éditions Strack (Leipzig), Beer-Holtzmann (Giessen). Traduc-
tion Danby, Oxford, 1933.
IV, c. 619-627.
H. L. Strack, Einleitung in Talmud und Midras, Miinchen, 192
p. 95-109.
M. MiELZiNER, Introduction to the Talmud, New York,'-1925, p. 115-11
OUVRAGES PARTICULIERS
A. Berliner, Beitràge zur hebràischen Grammatik in Talmud m
Midrasch, Berlin, 1879.
Lieber Dobschuetz, Die einfache Bibelexegese der Tannaim, Halle
S., 1893.
H. L. Strack, Prolegomena critica in Vêtus Testamentum hebraicv
(II. De textu bibliorum hebraicorum qualis jtalmudistarum tei
Wien, 1987.
— Der hermeneutische Syllogismus in der talmudischen Literati
Karlsruhe, 1901.
— Die hermeneutische Induktion in d. t. Lit. Wien und Leipzig, I9(
— Die hermeneutische Antinomie in d. t. L. ibid. 1913.
— Die hermeneutische Quantitâtsrelation in d. t. L. Wien, 1916.
CHAPITRE PREMIER
^
trouveras rien de meilleur qu'elle » .
fidèles, demeure
la principale occupation des Scribes, qui,
1. Cf. infrà, p. 88, 92 et Aicher, op. cit. p. 57-60 sur les prescriptions
introduites sans aucun appui scripturaire.
Le même Aicher, ibid. p. 154-156, s'efforce de démontrer que la
forme Mischna, c'est-à-dire la prescription nue, sans fondement exé-
gétique, a précédé le Midrasch, soit le commentaire scripturaire
halakhique même si quelques-uns des arguments présentés sont con-
;
C'est dans cette littérature qu'on saisit comme sur le vif les
habitudes exégétiques des rabbins. Nous les
et les traditions
Moïse n' aurait-il fait que cette prophétie? N'a-t-il pas écrit la Tora
tout entière, suivant qu'il est dit {Deut. 31, 9) :« Et Moïse écrivit
(toute)
cette Tora
» ?
Pourquoi est-il enseigné en ces termes « voici les paro-
^
Moïse a-t-il dit Quand le peuple vient vers moi » ? (Il s'étonne sans
:
doute que Moïse se pose comme celui qu'on doit interroger.) Le maître
lui répondit: « Si cela ne convient pas qu'aurait-il dû dire? » L'autre
repartit: « Quand lepeuple vient vers moi pour interroger Dieu »
(texte biblique complet). Le maître répondit: « Puisqu'il a dit « pour
interroger Dieu, » il a bien dit » 3.
39, 17, 18): « Fils de l'homme, dis aux oiseaux de toute sorte et à tous
les volatiles du ciel (citation libre) Assemblez-vous et venez!
:
une fine poussière sur toute la terre d'Egypte ». Voici qu'on peut
raisonner a fortiori :
poussière, qui n'a pas pour essence de
si la fine
quoi est-il enseigné en ces termes « notre Dieu » ? C'est sur" nous par
excellence qu'il fait reposer son nom. Pareillement tu trouves dit (£"3!;.
23, 17) « Trois fois
:
par an tous tes mâles se présenteront devant
le Seigneur Yahwé, Dieu d'Israël (ce deux derniers mots ne figurent
pas dans la Bible) ». Quel besoin de dire cela, n'est-il pas dit aussi
« devant le
Seigneur Yahwé » ? Pourquoi est-il enseigné en ces termes
« Dieu d'Israël »? C'est sur Israël
par excellence qu'il a fait reposer
son nom! Même remarque
sur Ps. 50, 7. Autre explication « Yahwé, :
Est-il possible que Moïse ait demandé devant le Mâqôm (le Lieu =
Dieu) d'entrer dans la terre (promise) ? N'est-il pas dit aussi [ibid.
27 et Num. 27, 12, 13) « Tu ne passeras pas ce Jourdain »? Parabole.
:
une heure sans vin? Et tout cela pourquoi? Pour témoigner son amour
envers son maître.
De même Moïse aimait les paroles du Mâqôm (le Lieu Dieu) et il =
demandait devant lui (à Lui) d'entrer dans la Terre. C'est pourquoi i^
est dit : «
Puissé-je entrer et voir ! » -.
I
« Il
y a onze jours de marche de i'Horeb, par la montagne de Séir,
jusqu'à Cadès-Barné » {Beut. 1, 2). Y a-t-il onze jours de marche jusqu'à
Qibrot Hattawwa et de Qibrot Hattawwa jusqu'à Hasérot ? Voici qu'il
n'y a que trois jours de marche, suivant qu'il est dit {Num. 10, 33) « Ils :
ô Dieu, les eaux t'ont vu; elles ont tremblé, bien plus, l'abîme s'est
ému »... ^.
14). Pourquoi cette section est-elle dite? De ce qu'il dit {Lêv. 24, 17) :
qui frappe par mégarde, les étrangers, le médecin qui tue, celui qui
frappe par l'ordre du tribunal, celui qui châtie son fils ou son disciple :
« Une même loi pour l'indigène {'ézrah)... » [Ex. 12, 49). Pour-
« il sera comme
quoi est-ce dit? N'est-il pas dit ailleurs (ibid. 12, 48) :
séjournant chez toi veut faire la pâque » je pourrais dire il n'y a que :
« aucun
étranger n'approchera de vous » ^.
« L'hôte de
{Ex. 12, 45) :
passage ni le mercenaire n'y auront part »?
L'hôte et le mercenaire qui sont en ton pouvoir en mangeront, mais
l'hôte et le mercenaire qui ne sont pas en ton pouvoir n'en mangeront
pas'.
Dans la section sur les villes de refuge, il est dit trois fois
« Ik-sammd » et trois fois « son compagnon » :
pourquoi?
Là (sam) il habitera, là il mourra, et là il sera enseveli. Son compa-
gnon, sauf les étrangers; son compagnon, sauf l'hôte (prosélyte); son
compagnon, voici que l'écriture le désigne ainsi en disant « qui aura :
« Il égorgera «
(Lév. 1, 5). L'immolation est-elle valide, faite par des
étrangers, des femmes, des esclaves ou des hommes impurs, même
dans le sanctuaire, mais à condition que les impurs ne touchent pas
et tes fils avec toi, vous garderez votre sacerdoce en tout ce qui regarde
l'autel », on pourrait déduire également pour l'immolation. Mais
:
{Lév. 23; 16) : « Et vous offrirez à Yahwé une oblation nouvelle », afin
qu'elle soit nouvelle (prémices) pour toutes les oblations. 11 n'est ques-
tion que de l'oblation de froment; pour l'oblation d'orge d'où (le tire-
« au
t-on)? Quand il dit {Num. 28, 26) jour des prémices, quand vous
:
« de ce
que tu auras semé ». Il ne s'agit que « de ce que tu auras
semé », les feuilles qui en proviennent, d'où? De ce qu'il est enseigné
en ces termes « de ce que tu (auras semé) dans les champs ». Il ne
:
terre Et d'où vient qu'elles précèdent les libations et les fruits des
» .
arbres? De ce qu'il est enseigné en ces termes {Ex. 23, 16) « les
pré- :
Ex. 14, 25, p. 109 R. José disait d'où dis-tu que les plaies dont
: :
ceux-ci furent frappés sur la mer étaient les mêmes dont les autres
furent frappés en Egypte...? C'est pourquoi les Égyptiens disaient :
s'en allèrent tous deux ensemble ». Et des textes sont indiqués pour
les matins de Jacob, de Moïse, de Josué, de Samuel, des prophètes
futurs, du siècle qui vient Gen. 28, 18; Ex. 34, 4; Jos. 3, 1 I Sam.
:
;
« Pendant
sept jours tu mangeras des azymes :s>{Ex. 13, 6). J'entends:
toute sorte d'azyme suivant le sens du mot. Il est enseigné en ces
termes {Deut. 16, 3) : « Avec ces victimes tu ne mangeras pas de pain
levé pendant sept jours, mais tu mangeras des azymes ». Je ne dis que
des choses qui peuvent devenir des azymes et du pain fermenté et ;
a mérité que la tribu fut appelée de son nom. Rabbi dit « la tribu de :
est enseigné en ces termes « tes frères », pour exclure les femmes 2.
« Yahwé frappera tout premier-né » {Ex. 12, 29). J'entends : est-ce
« Toi et tes fils avec toi vous porterez le péché de votre sacerdoce »
au tribunal? Comme il dit {ibid. !):.« toi et tes fils avec toi vous rem-
plirez votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel » (le tribu-
nal du Sanhédrin avait le contrôle du culte), ce péché est une chose
livréeau tribunal. Dis ceci pourquoi est-il enseigné en ces termes
:
Il que seul
est possible l'holocauste volontaire comporte l'imposi-
tion des mains l'holocauste
; obligatoire d'où ? On peut raisonner ainsi :
« six et six Si la pile est de six on pourrait (imaginer) six, six et six ;
».
celui qui dit cela a dit aussi le reste ?» A propos des derniers mots de
Num. 11, 6 Siphré, in loc, §88, p. 87.
:
2. Siphra, in loc, 5 d.
26 EXÉGÈSE nABBINIQUE.
« deux
piles » et « six par pile » Tant que ces trois textes scripturaires
.
n'ont pas été prononcés, nous n'avons pas entendu (le sens de la loi) ^ •
« Les
premiers produits de leur terre seront pour toi » {Num. 18, 13).
L'Écriture enseigne au sujet des premiers produits qu'ils sont sancti
fiés du fait qu'ils sont adhérents à la terre d'où l'on peut raisonner ;
65, énumère
et classe les discussions exégétiques contenues dans la
Misna.
2. W. Bâcher, Tradition und Tradenten in den Schulen Paldstinas
und Babyloniens, Leipzig, 1934, p. 129-155, relève les controverses
entre docteurs tannaïtes, dont la tradition a conservé le souvenir.
Voir aussi son Agada der Tannaiten, I, p. 123-154, 196-211, 304-
306; 225-574, etc.
28 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
crées) .
(il expliqua :
vg. Sota 5, 2, 3; Makkot, 3, 15...) ;
des textes
miné, doit-il suggérer que c'est Dieu qui parle ? Nous savons
qpie les rabbins mettent au passif les verbes signifiant une
action divine « il vous est pardonné », « il leur est fait
miséricorde )>...
En Abraham il dit [Gen. 18, 2) : < Ils adorèrent la face contre terre ^ ».
mais... »
Nous rencontrerons dans les raisonnements a pari « il :
c) Le verbe « écrire ».
(ôz7.^a/^<i)
tel texte, moi, j'accomplis tel autre »; « comment
^
accomplir tel texte? » ; « comment est accompli tel texte »?
expressions plus rares, ainsi que des références. Aussi bien avons-
nous jugé expédient en ce paragraphe de ne pas multiplier les exemples
ni les références on en trouve abondamment dans les autres pages
;
de notre travail.
LES DIVERSES MÉTHODES EXÉgÉTIQUES. 33
a
argumentation fortiori^ argumentation par analogie c'est :
philologique.
Il faut joindre enfin la méthode allégorique ou symbolique.
Pour reprendre le terme dont elle est désignée en gros dans
les trente-deux règles d'Éliezer, nous proposerions de la
nommer méthode parabolique.
:
EXÉGÈSE RABBINIQUE. 2
34 EXÉGÈSE EABBINIQUE.
« quand j'eus dix-huit ans j'appris toutes les six sections (du
d'abondantes références.
Le misma' a été longuement étudié par Ed. Biberfeld, Beitràge
zur Méthodologie der halachischen Pentateuchexegese (Heft 1), Berlin
1928. Il y montre que misma' désigne primitivement le sens littéral
d'un mot ou d'une proposition, sens littéral qui est à la base dn pesât;
toutefois ce sens littéral, étant apprécié subjectivement, ouvre le champ
aux controverses; elles se traduisent souvent par une expression
apparentée sôméa" 'ani\
:
1.
Siphré Num.
15, 31, § 112, p. 121 Aqiba déduisait du redouble-
:
mots n'y ont pas un autre sens que dans la conversation ordinaire.
Sur cette opposition de Tarphon à Aqiba et sur ce principe, voir
Bâcher, Die Àgada de?' Tannaiten, I, p. 236, sq.; le même Tarphon
professai* aussi le principe : la loi parle suivant l'usage humain
{dèrèk 'érès) : ibid., p. 238. H. Weiss, dans son ouvrage sur la tradition
juive {Dor dor wedoriaw), II, p. 105, rassemble les critiques que ses
contemporains faisaient à Aqiba, touchant sa halakha trop subtile et
sa haggada audacieuse.
Noter aussi le reproche que R. José de Damas fait à R. Juda qui
tire de Eadrak (de Zach. 9, 1) des exégèses curieuses sur le nom et
la mission du Messie «
Pourquoi nous pervertis-tu {m'awwét) les
:
1. Siphra Lév. 13, 47, 68 b. Sur cette vue des sens multiples de
l'Écriture, voir Encyclopaedia judaica, III, c. 673, sq.
CHAPITRE II
Esd. 9, 11, 12 avec Lév. 18, 26, 27; Deut. 7, 1, 3; 18, 9, 12.
Néh. 13, 1, 2 rappelle, avec quelques variantes, ce qui « se
trouve dans le livre de Moïse », relativement aux Moabites et
aux Ammonites [Deut. 23, 3-5). Néh. 8, 14, 15 rappelle
aussi la loi de Moïse sur la fête des tentesen des termes qui
se rapprochent de Lév. 23, 40-42. De même. Judas Macchabée
sq. Lév. 25, 2-7, 20-22. Par contre, nous trouvons des
;
(2, 6);
l'abomination de la désolation de / Mac. 1, 57 vient
évidemment de Baniel 12, 11 et en est une interprétation.
EXÉGÈSE SIMPLE, EXPLICITE. 41
9, 5, 14 b citant Ps. 112, 7). Voir Bâcher, Die Agada der Tannaiten^
I, p. 5, sqq.
^èo^ 4, 19. Dans les chapitres suivants (mais de date plus récente)
2.
se trouvent des citations implicites 5, 5 «
que personne ne dise à
: :
son compagnon il y a trop peu de place pour moi (Js. 49, 20) pour
:
literal Exegesis.
Pour tii'er d'un texte, qui n'en peut mais, une prescription
légale, déjà en vigueur. •
cela fait un; « la cause des deux parties ira jusqu'à Dieu » (8), cela
fait deux; « celui que Dieu aura condamné », cela fait trois : de là on
dit causes civiles doivent être jugées par trois juges paroles de
: les :
d'une femme qu'on peut épouser et elle exclut pour le grand prê- :
« Œil pour œil » {Ex. 21, 24); (il donnera) de l'argent. Dis-tu : de
l'argent ou non, mais œil matériellement {mammâs = substantielle-
tort fait à. un homme de même que le tort fait à une bête est
:
« Et l'homme
qui aura fait une blessure à son prochain » principe :
ces termes « qui frappe une bête... qui frappe un homme » de même
:
;
EXÉGÈSE EXPLICITE INTERPRETATIVE. 45
(ne passera pas sur la tête du nazir) ; la halakha dit : n'importe quoi
(qui puisse arracher). L'Écriture dit {Deut. 24, 3) « le libelle » (de :
D'où tire-t-on que celui qui mange de la viande d'une bête avant
que soit sortie son âme pèche contre une interdiction? Il est enseigné
en ces termes {Lév. 19, 26) « Vous ne mangerez rien avec du sang ».
:
(de deuil) aux parents d'un homme exécuté par le tribunal? Il est
« vous ne
enseigné en ces termes :
mangerez... ». R. Aqiba disait :
que celui qui frappe une bête verse une compensation, de même celui
qui frappe un homme verse une compensation pécuniaire. Si tu
« Vous
objectes en ces termes {Num. 35, 31) n'accepterez pas de
:
« Tous les
jours de sa séparation pour Yahwé (le nazir) ne s'ap-
prochera d'aucun mort » {IVum. 6, 6). Voici que l'Écriture le fait
sortir de la règle de l'interdiction de se raser et va l'instruire de l'im-
pureté 3.
ture lui ajoute (l'ordre d') un repos, afin que les animaux puissent
tondre la terre et manger''.
x4.vaTit
d'expliquer Zew. 1, 10 le commentateur note :
Esprit Saint est obligé de réfléchir entre section et section, entre sujet
et sujet, à combien plus forte raison le simple (idiota) d'entre les
simples M
« Voici la bénédiction »
(de Moïse) {Deut. 33, 1). Voici une addition
à la bénédiction première dont le bénit son père Jacob ; « et c'est ainsi
que leur parla leur père Jacob et il les bénit » (Gen. 49, 28). Nous nous
trouvons apprendre que là où Jacob finit de bénir ses fils, là Moïse
commença et le bénit, suivant qu'il est dit « voici la bénédiction » : .
« Qui verse le
sang de l'homme... car à l'image de Dieu il fît l'homme ».
11 est écrit « tu n'auras pas (de faux dieux) », et lui
:
correspondant :
« tu ne seras pas adultère ». L'Écriture nous révèle que
quiconque se
livre à l'idolâtrie, l'Écriture le lui impute comme s'il était adultère à
l'égard du Mâqôm (Lieu-Dieu), suivant qu'il est écrit {Ez. 16, 32) :
«
(tu étais) cette femme adultère, femme qui prend (pour amants) des
étrangers » ;
et il est écrit {Osée 3, 1) : « Et Yahwé me dit « Va encore
:
^
et aime une femme qui a des amants et qui est adultère »...
A propos du jubilé
R. José observe qu'un texte le fait dépendre {Lév.
25, 9) de la sonnerie de la trompette et qu'un autre le fait dépendre du
renvoi des esclaves. Qu'est-ce qui est donc l'essentiel dans un jubilé 2?
dans le sang » [Lèv. 17. 11) ceci pour révéler ce qui est la cause^.
:
« Car il n'a ni
part ni portion avec toi » {Deut. 14, 27), pour révéler
quelle est la cause (du devoir de secourir le lévite)'*.
de là argument [raiâ)''^.
La forme la plus fréquente est celle qui, à défaut d'argu-
ment, fait état de l'allusion fournie par un texte, tout autant
en matière juridique que dans la haggada; il est clair que
ce procédé se prête à l'a peu près, à l'arbitraire.
Siphré Deut. 22, 1, § 222, 115 a; Mekhilta Ex\ 23, 4, p. 324, sq.
1.
« Et ils seront en signe pour toi sur ta main » {Ex. 13, 9). C'est la
main gauche. Tu dis gauche ou non, mais la droite? Bien
: est-ce la
qu'il n'y ait pas d'argument pour la chose il y a une allusion, suivant
qu'il est dit {Is. 48, 13) : « C'est aussi ma main qui a fondé la terre et
ma droite qui a étendu lescieux «. Et il dit {Jug. 5, 26) « D'une main :
R. Juda dit : deux suffisent. Bien qu'il n'y ait pas de preuve à la
chose y a
il une allusion, suivant qu'il est dit (/ Sam, 17, 5) « Il
por- :
« Moïse
nécessaire, car déjà il est dit (Ex. 19, 19) parla et Dieu lui :
Sur le mot : « moi, je suis celui qui fais mourir et qui fais
vivre », lecommentateur note : voilà un des passages qui
leur donne une indication pour la résurrection des morts ^.
pas ». Mais cela est l'interdiction de voler les âmes (de tromper). Dis-
tu est-ce l'interdiction de voler les âmes ou non, mais bien de voler
:
p. 243).
2. Mekhilta Ex. 20, 14, sq. p. 232, sq.
EXÉGÈSE EXPLICITE DEMONSTRATIVE. 51
septième jour est sabbat pour Yahwé ton Dieu, tu ne feras aucun tra-
vail » Je ne trouve là que la peine et l'interdiction relativement au
.
pour elle »
{Num. 30, 10). Ainsi si elle dit je serai nazaréenne après :
trente jours et qu'elle se marie avant ce terme, son mari ne peut pas
annuler ce vœu... (autres applications) 2,
de rémission approche », et que ton œil soit mauvais envers ton frère
pauvre, en sorte que tu ne lui donnes rien », il établit le prosbul^.
Dans tous les cas la citation est introduite par les formules
habituelles, supposant l'autorité divine de l'Écriture :
(( comme il est dit, suivant qu'il est écrit; il est écrit; il est
écrit d'un(Dieu, l'Écriture) dit; pour accomplir ce qui est
tel,
dit... » Très souvent on voit mal comment le texte
invoqué
démontre, ou même justifie, la conclusion alléguée elle est :
autres questions qui n'ont rien à faire avec le sabbat et qui sont peut-
être une interpolation dans ce traité.
2. Nedarim, 11, 9. Cette halakha a tout l'air d'un fragment de midras
introduit dans la Misna.
3. 3. Le prosbul est défini dans la halakha suivante
Sebiit, 10, :
c'est une sorte de cédule créditaire ayant son effet en tout temps,
sauf quelques réserves. ïl importe d'observer que la nouvelle loi, abo-
lissant l'ancienne, se fonde sur une stipulation de cette loi, celle qui
en définit l'esprit l'obligation d'assister son concitoyen devenu pauvre.
:
EXÉGÈSE EXPLICITE DÉMONSTRATIVE. 53
A. — DÉMONSTRATIONS JURIDIQUES.
Num. 9, 9, sq.; 9, 3 : Ex. 12, 19; 13, 7; 10, 4, 5; Ex. 13, 8);
Nedainm présente trois citations bibliques sur les vœux (10,
7; 11, 1, 9 : Num. 30, 13, 14, 9); Baba batra se réfère une
seule fois à la législation sur les testaments (8,2: Num. 7,9).
Parfois ces textes sont incorporés au développentent ainsi :
Si l'agneau pascal est immolé avant midi il est invalide, car il est
écrit [Ex. 12, 6) : « Entre les deux soirs »^
1. Pesahim, 5/3.
54 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
mier couple qu'est-il sinon une création? Mais les lois sur les juge-
ments, sur les puretés et impuretés, sur les incestes, sur les estimations ,
les anathèmes, les terrains et la dîme seconde, ont sur quoi s'appuyer :
des halakhot-.
1. Nedarini, 2, 1.
2. Hagiga 1, 9; Misna Hagiga^ 1, 8; dans les passages corres-
Tos.
pondants du Taimud palestinien (76 c) et babylonien (10 a et 15 b) les
EXÉGÈSE EXPLICITE DÉMONSTRATIVE. 55
ce qui ne peut pas en sortir, c'est du sang. D'oii montrer que le sang
est un liquide? de ce qu'il est dit (Num. 23, 24) « et il boit le sang des
blessés »^
milieu de la ville 2.
On démontre par une analogie que la femme refusée par son beau-
frère dira son imprécation en hébreu. R. Juda arrive autrement à cette
conclusion. « Elle répondra et dira ainsi » (Deut. 25, 9), en sorte qu'elle
s'exprimera dans cette langue ^.
que trouve en elle ime chose repoussante suivant qu'il est dit
s'il
plat, suivant qu'il est dit : « Car il a trouvé en elle une chose
repoussante ». R. Aquiba disait :
(il peut la répudier) même s'il en a
trouvé une autre plus belle qu'elle, suivant qu'il est dit (ibid.) «:Et il
refuge et que les citoyens de la ville veulent honorer, s'il leur dit je :
pourra recevoir ces honneurs, suivant qu'il est dit [Deut. 19, 4) : « Voici
la parole (la loi) de l'homicide » 2.
impureté. R. Juda dit on lui désignait aussi une autre femme de peur
:
que la sienne ne meure, suivant qu'il est dit {Lév. 16, 6) e II fera :
lui dit s'il en est ainsi les raisonnements seront sans fin^
:
scripturaire et lâche
l'affirmation démontrée était assez :
mesures, on laboure à cause d'eux l'espace d'un seâ qui les entoure,
suivant qu'il est dit (Ex. 34, 21) « Tu te
reposeras le septième jour,
:
c) Textes non-juridiques.
dix d'entre les anciens d'Israël « et Moïse à leur tête, cela fait soixante-
;
(des douze) Caleb et Josué, cela fait dix. Et d'où prouver qu'il faut
encore ajouter trois? de ce qu'il est dit {Ex. 23, 2) « Tu ne suivras :
^
étaient souffrants » .
On établit (au iif s. av. J.-C. ?) qu'en saluant son prochain (en lui
souhaitant la paix) on prononcerait le nom divin (ineffable), suivant
qu'il est dit {Ruth 2, 4)
« Et voici
que Booz venait de Bethléem et il dit
:
aux moissonneurs :
que Yhwh soit avec vous et ils lui répondirent :
que Yhwh te bénisse !» Et il dit {Jug. 6, 12) : « Que Yhwh soit avec
il est
pourtant un cas où l'application est assez légitime :
de son sang? N'est-il pas déjà dit {Prov. Il, 10) « Quand les méchants
:
« De leurs
épées ils forgeront des charrues et de leurs lances des cou-
teaux pour la vendange » c'est donc qu'elles sont une honte et non
:
un ornement''.
péchés sont comme l'écarlate^ ils deviendront blancs comme neige »'^.
Est-ce ce texte qui a engendré une curieuse croyance tradi-
tionnelle ? Était-elle déjà supposée par la halakha précédente?
1. Sanhédrin 8, 1 juridique est Deut. 21, 18-21.
; le texte
2. Sanhédrin aussi 3, 7 citant Prov. 11, 13 contre le juge
4, 5. Cf.
Après avoir indiqué à quels signes on savait que le bouc avait atteint
le désert, on continue {baraitha, tradition tannaïte) R. Ismaël disait : :
n'avaient-ils pas un autre signe? Une autre bandelette rouge était liée
au-dessus de la porte du Temple, et quand le bouc était parvenu au
désert, la bandelette devenait blanche suivant qu'il est dit (/s. 1, 18) :
ileige^ »,
Tout juge qui, à cause d'un présent reçu, fait dévier son jugement,
aura, avant de mourir de vieillesse, ses yeux obscurcis, suivant qu'il
« Et
est dit {Ex. 23, 8) n'accepte pas de présents, car le présent
:
B. — DÉMONSTRATIONS HAGGADIQUES.
\
64 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
poussière, car votre rosée est une rosée de lumière et la terre rendra
ses trépassés ». Ils lui dirent mais peut-être s'agit-il des morts que
:
vivifia Ezéchiel. Des Hagiographes, car il est écrit [Cant. 7, 10) « Ton :
palais est un vin exquis, qui coule aisément pour mon bien-aimé; qui
glisse sur les lèvres des endormis (=les morts) ». Ils lui dirent peut- :
être ses lèvres s'agitent- elles, car on dit communément que les lèvres
des rabbins, dont on cite sous leur nom une halakha, se mettent à
murmurer dans leur tombeau, suivant qu'il est écrit « Ton palais... » :
Ils contestèrent jusqu'à ce qu'il leur citât cette écriture {Deut. 11, 9) :
« Yahwé a juré à vos pères de leur donner ». Il n'est pas dit « à vous »,
mais « à eux » : de là on montre que la viviflcation des morts est
prouvée par la Tora. D'autres disent il leur cita cet autre texte
:
répondit :
deux, une de vive voix (la loi orale) et l'autre par écrit^.
Buber, 102 b.
EXÉGÈSE EXPLICITE DEMONSTRATIVE. 65
créa rhomme, ne le créa pas nu suivant qu'il est dit {Job, 38, 9) :
Exemple :
Celui qui laisse passer une fête de pèlerinage sans la fêter n'est pas
tenu à compenser; de lui il est dit {Eccl. 1, 15) « Ce qui est courbé :
rapine peut restituer; qui souille une femme mariée et se retire avec
confusion, de lui il est dit « Ce
qui est courbé ne peut être redressé »...
:
«
l'impie emprunte et ne rend pas ». R. Siméon b. Yohai disait : on ne
dit pas ; ne visitez pas un chameau ou un
porc pour voir s'il a un
défaut (en vue des sacrifices), mais visitez des animaux sans défaut;
et qui est-ce? Le disciple du sage (rabbin) qui s'est séparé de (l'étude de)
la Loi de lui il est dit : « ce qui est courbé »..., « l'impie em-
:
prunte... » R. Juda b. Laqis disait voici qu'on dit (Prov. 27, 8): :
« Comme l'oiseau
qui erre loin de son nid » et il dit {Jér. 2, 5) :
nuée ne s'élevait pas... car la nuée de Yahwé était sur le camp » {Ex.
40, 36-38). Cela fait sept nuées quatre aux quatre vents, une au-dessus,
:
Pourquoi est-il dit « eux et vous » (de peur que vous ne mouriez
eux et vous, Num. 18, 3)? Parce que Koré était venu et avait excité à
la révolte contre Aaron; l'Ecriture le dénonce dans tout ce contexte ^
1. Mekhilta in loc, p. 81 ;
texte à peu près semblable dans Slphré
Num. 10, 34, § 83, p. 79.
2. Tos. Sota 15, 1, p. 321.
Siphré Num. 18, 3, § 116, p. 132. Koré tient une grande place
3.
dans le légendaire juif. Un peu plus loin, 18, 8, § 117, p. 134, sqq., il
est encore parlé de cette révolte de Koré et nous trouvons une autre
explication de ces exégèses cette péricope est voisine de la péri-
:
Eux qui murmurèrent au moment de passer la Mer Rouge (Ex. 14, 10-
12) eux qui gardèrent de la manne suivant qu'il est écrit {Ex. 16, 20)
:
;
rent (au sabbat) pour en cueillir et n'en trouvèrent pas {ibid. 27) eux ;
qui prirent part à la révolte de Koré suivant qu'il est dit {Num. 16, 1) c
« Lui, Dathan et Abiron ». Car ils furent dans l'impiété depuis le
commencement jusqu'à la fin
^
.
parlé ici est Saphahad. R. Juda b. Bathyra dit il rendra compte celui :
qui dit que l'homme qui ramassait du bois était Salphahad; si celui qui a
dit et le monde fut a caché (sa faute), toi tu la révélerais! Mais d'où
était-il? Il faisait partie des « obstinés » suivant qu'il est dit {Num. 14, 44) :
« Et Moïse dit au
peuple ne craignez point » {Ex. 20, 20). Voici que
:
que Ruben a péché se trompe suivant qu'il est dit {Gen. 35, 22) : « Les
fils de Jacob étaient au nombre de douze ». Cela nous enseigne qu'ils
étaient tous égaux (en sainteté). Mais alors comment pourrai-je justi-
fier {Gen. 35j 22) « Et il coucha avec Bala, la concubine de son père » ?
:
le mont Ebal
et dire {Deut. 27, 20) « Maudit
:
qui couche avec la femme
de son père »?... Discussions pareilles sur les fils de Héli, sur David
sur Salomon, sur Josias...''.
G. EXÉGÈSES PROPHÉTIQUES.
jusqu'à ce que se levât le jour (dixième), suivant qu'il est dit [Jér. 6,
4) : « Consacrez contre elle le combat, levez-vous et allons en plein
midi. Malheur à nous car le jour baisse, car s'allongent les ombres du
soir ». A l'heure des ténèbres ils allumèrent l'incendie et le Temple
fut brûlé le dixième du mois; et sur cette génération il dit {Deut. 31,
21) Car je connais ses dispositions, etc. » et il dit {ibid. 27 et 29)
: « ;
:
« Car
je connais ton esprit rebelle, etc. Car je sais qu'après ma mort la
corruption, etc. » Et c'est ainsi qu'il dit au sujet de Sédécias (2 Chron.
.36, 13-17) « Et même il se révolta contre le roi Nabuchodonosor... »
:
cette écriture sur la terre d'Israël {Deut. 29, 22) «... de soufre et de
:
décrets, pour accomplir [qayyém) ce qui est dit {Is. 14, 19) « Mais toi, :
et il l'en tira
pour le déshonorer. Dans ce même temps mourut le roi
Sédécias et on prit le deuil à son sujet Hélas! voici qu'est mort le roi
:
surviendra un bruit » c'est celui que fera Darius. Et après cela dans
:
600 de la vie de Noé, etc. ». Il peut dire ainsi parce que le décret était
porté avant les cent vingt ans. Et c'est ainsi qu'il dit {Is. 7, 8) :
« Encore
soixante-cinq ans et Ephraïm aura cessé d'être une nation.
Et cette année-là était la quatrième d'Achaz ». Il ne pouvait parler ainsi
que parce que le décret était porté deux ans avant le tremblement de
« Ainsi dit Amos Jéroboam
terre, suivant ce qui est dit {Amos, 7, 11) : :
par les Écritures. Nous trouvons en ces pages toutes les for-
mules et tous les procédés de l'exégèse prophétique,
1. Seder 'Olam rabba, 27, 28, 30, p. 122-131, 139. Nous renonçons à
Depuis que se sont multipliés les adultères furent abolies les eaux
amères et Johanan b. Zakkai les abolit, suivant ce qui est dit {Os. 4,
« Je ne
14) :
punirai pas vos filles parce qu'elles se sont prostituées,
ni vos brus parce qu'elles ont commis l'adultère »... Depuis que sont
morts José b. Joéser de Sereda et José b. Johanan de Jérusalem ont
cessé les hommes (riches de doctrine comme des) grappes, suivant ce
« Pas une
qu'il est dit (Mich. 7, 1) :
grappe à manger, pas une des
figues-fleurs que désire mon âme ».
Après la ruine du Temple... firent défaut les hommes fidèles, sui-
vant ce qui est dit {Ps. 12, 2) : « A l'aide, Seigneur, car les hommes
pieux s'en vont »...
Depuis qu'a été supprimé le sanhédrin les chants ont cessé dans
lesmaisons des banquets, suivant qu'il est dit [Is. 24, 9) « Ils ne :
1. Antiquités, XII, 7, 6, § 322. Voir aussi ce qu'il dit sur les oracles
de Daniel, avec des réticences indiquant qu'il tait des interprétations
qui déplairaient aux Romains :ibid.,, X, 10; et 11, 7, § 239, sq., 281 :
indications prophétiques (cf. p. 65) et Sabhat li^h, où l'on voit les rab.
bins pratiquer cet exercice scolastique chercher dans l'Écriture une
:
confirmation prophétique aux conjectures sur les péchés qui ont pro-
voqué la ruine des Temples.
72 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
me réjouis, parce qu'il a dit ainsi {Is. 8, 2) « Je pris avec moi des
:
« Il
y aura de nouveau des vieillards et des femmes âgées assis sur les
places de Jérusalem, chacun son bâton à la main en raison de son
grand âge ». Et que dit Urie? « C'est pourquoi à cause de vous Sion
deviendra un champ qu'on laboure et Jérusalem un monceau de
pierres et la montagne du Temple un haut lieu » {Michée, 3, 12 et Jér.
26, 18 identiques). Le Saint, béni soit-il, lui dit :
je prends ces deux
témoins :
paroles d'Urie se réalisent, celles de Zacharie se réali-
si les
1. A Moïse
on applique les versets de Deui. 34, 1, sq. Siphré in loc. :
57 b.
2. Siphré Deut. 11, 16, § 43, 81 ab. Reproduit dans Makkot 24 ab et
dans Lamentation rabba 5, 19. Plusieurs étrangetés dans ces propos
d' Aqiba. Les paroles attribuées à Urie se lisent dans le livre de Michée ;
h) Prophéties à réaliser.
son roi s'élève au-dessus d' Agag et son royaume est exalté » ^ .
ront. »
Jerusalmi I « Les rois ni les chefs ne cesseront pas de se trouver
:
dans la maison de Juda, ni les scribes enseignant la Loi entre ses des-
cendants, jusqu'au temos où viendra le roi Messie, le plus petit de ses
fils, et par lui seront écrasées les nations. »
9, 1). C'est le Messie qui sera dur {had) pour les nations du siècle et
tendre (rak) pour Israël, R. José, le fils de la Damasquine, lui dit :
pourquoi nous troubler les Ecritures? J'en atteste contre toi les ci eux
et la terre que je suis de Damas et qu'il y a là un lieu appelé Hadrak.
Il lui répondit : comment fais-tu droit {qayyém) à « et à Damas sera
son séjour »? De là suit que Jérusalem, à l'avenir, s'étendra jusqu'à
Damas, suivant qu'il est dit « et Damas son séjour »; or, « son séjour »
n'est pas autre chose que Jérusalem, suivant qu'il est dit {Ps. 132, 14) :
« Voici mon
séjour à jamais ». Il lui dit : comment fais- tu droit à Jéré-
mie (30, 18) « La ville sera rebâtie sur sa colline »? Il lui répondit elle
: :
version et par une paisible attente que vous serez secourus ». R. Josué
lui répliqua est-il vrai que s'ils ne font pas pénitence, ils ne seront
:
contre eux un roi aussi cruel qu'Aman et aussitôt ils feront pénitence
et seront rachetés. Quel est le fondement de cette affirmation? « C'est
que vous avez été vendus et c'est saiis argent que vous serez rachetés ».
Quelle réponse lui fit R. Eliézer? Suivant que tu dis {Prov. 7, 20) :
« Il a
pris en sa main le sac d'argent ». R. Josué lui dit voici qu'il :
de toi Yahwé, ton Dieu, si ce n'est que tu craignes Yahwé...? »... Mais
lorsque R. Josué lui eût dit {DqL7i. 12, 7) « Il leva sa droite et sa gauche
:
vers le ciel et il jura par celui qui vit éternellement que ce serait dans un
temps, dans deux temps et une moitié de temps, et que, quand on
aurait achevé de briser la force du peuple saint, alors s'accompliront
toutes ces choses », R. Eliézer se tut 2.
rale; les livres les plus exploités sont les livres prophétiques
et le Psautier. L'interprétation est parfois littérale, parfois de
pâque par an qui suspende le sabbat? N'y en a-t-il pas des quantités?
les uns disent cent; les autres deux cents; les autres trois cents... Ils
: :
son opinion, jusqu'à ce qu'il leur dit quel malheur pour moi si je
:
deux conclusions
Cette anecdote suggère les raisonne- :
en a fait la théorie, on
les a érigés en une sorte
d'organon.
Il est normal aussi que les rabbins se soient défiés de ces
p. 427; sous ce titre; « voici les sept choses que Hillel enseigna
devant les Bené Bethyra » et avec cette conclusion « voilà les sept
; :
règles que Hillel enseigna devant les Bené Bethyra »; voir aussi
Abot de R. Nathan, 37, 10 (chapitres sur les six choses ou les sept).
Les règles d'Ismaël sont transcrites dans la préface du Siphra sur
le Lévitique avec cette introduction « R. Ismaël disait
:
par treize
:
règles la Tora est expliquée ». En fait ces treize sont plutôt seize,
certains numéros contenant deux règles distinctes.
Schwarz prétend que Hillel n'avait édicté que six règles il supprime
;
à les citer est Abulwalid ibn Ganah (xi« siècle). On les trouve dans les
manuscrits sous le titre Baraitha des 32 règles de R. Eliezer b. R.
:
loi criminelle ^
Nous exposons les règles de l'exégèse dialectique, en suivant
autant que possible, l'ordre du catalogue de Hillel, mais
en les ramenant à leur type le plus général.
la plus appliquée.
Mais est-ce de l'herméneutique et que vaut ce raisonne-
ment? Schwarz répond : « C'est un syllogisme herméneu-
tique ; syllogisme identique au syllogisme aristotélicien et n'en
différantque forme », en ce qu'il conclut, non du
par la
général au particulier au point de vue de la compréhension,
mais du particulier au général en extension. Par là d'un cer-
tain côté il car le qôl wahômèr n'est pas exposé
l'emporte : «
sq. (voir là les parallèles). Les dix passages énumérés par Ismaël
sont Gen. 44, 8; Ex. 6, 12 Num. 12, 14; Deut. 31, 27 Jér. 12, 5 [bis]
:
; ; ;
/ Sam. 23, 3; Prov. 11, 31 Est. 9, 12; Ezech. 15, 5. Les commentateurs
;
fortiori, à savoir 19 ou 31, sinon 40. Schwarz croit qu'Ismaël n'a compté
que les raisonnements commençant par la conjonction hén [ibid.,
p. 85, sq.).
RAISONNEMENT A FORTIORI. 85
Il
pour définir le mécanisme
serait trop long- et fastidieux,
1. Ibid., p. 161, voir aussi p. 6, sq., 19, sq., 110, 157-191. Il reconnaît
pourtant (p. 105) que dans ce raisonnement le mehr (le plus) est tout.
Mais dans^le syllogisme tout se fonde sur l'identité.
86 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
— explicite et implicite,
— ne concernent que les textes
«
(Yahwé dit à Moïse et à Aaron) dans le pays d'Egypte » {Ex. 12, 1) :
importante, n'est-il pas juste (dîn) qu'il ne l'ait entretenu avec lui que
hors de la ville ^?
champs) vous la jetterez aux chiens « [Ex. 22, 30) au chien et à qui :
-
bête morte {nebélâ, trouvée morte) ». Ne peut-on raisonner a fortiori?
Si la bête morte {nebélâ) qui souille celui qui la porte est permise à
à son préjudice (par exemple de jeûner tout le temps qu'il est en mer)
a fortiori si le serment est à son avantage l'usage commun étant :
de recevoir des présents contre les justes, a fortiori n'en reçoit-il pas
contx'e les impies ».
2. Mekhilta Ex. 12, 1, p. 2. La suite montre que le raisonnement
n'est pas tenu pour conclusif «
Pourquoi ne lui parla-t-il pas dans
:
non rituellement), qui ne souille pas celui qui la porte, n'est-il pas
« vous la
juste qu'elle soit permise à l'usage? Qu'est-il enseigné?
jetterez aux chiens » au chien et à qui est comme un chien, pour t'ap-
:
prendre que le chien est plus honoré que l'esclave, car la teirèphâ est
pour le chien et la nebélâ pour l'esclave. Cela pour t'apprendre que
le Saint, béni soit-il, ne retient la récompense d'aucune créature,
suivant qu'il est dit (£'a;. 11, 7) « Personne
parmi les Israélites, ni
:
son père lui avait craché au visage ne resterait-elle pas sept jours dans
sa honte? Qu'elle reste séquestrée sept jours! » (Num. 12, 14). Qal
wahômèr pour la Sekhina (Dieu) elle devrait rester séquestrée qua-
:
prémisse Marie resta séquestrée sept jours hors du camp puis elle
:
dans les tribunaux en effet, toutes les fois qu'un texte pré-
:
hèqqès, disent-ils ^
Hèqqès est le substantif dérivé du verbe qui signifie (en
araméen) :
rapprocher, heurter deux objets (faisant la paire,
genoux, vg.) puis en langage technique
; rapprocher, assi- :
l'autre le voir et le trouver sont interdits de même que l'un peut être
;
« Yahwé
parla à Moïse et à Aaron... « {Ex. 12, 1). Je trouve que seul
Moïse fut juge de Pharaon, d'où aussi Aaron ? de ce qu'il est enseigné
en ces termes « à Moïse et à Aaron » il assimile Moïse à Aaron et
:
;
avoir peur, de même Aaron disait ses paroles sans avoir peur^.
jours 2...
Un bel exemple :
Rabbi disait : honorer son père et sa mère est cher devant (à) celui
qui a dit et le monde fut, car il dit équivalents : leur honneur et son
honneur; leur crainte et sa crainte; leur injure et son injure. Il est
écrit {Ex. 20, 12) « Honore ton
père et ta mère » et il est écrit lui
; ;
son père « Tu
et correspondant, il est écrit {Deut. 6, 13)
» ; et, lui :
15) : « Tout homme qui maudit son Dieu » Il assimile maudire son
.
1. Mekhilta in loc, p. 1.
2. Siphré Num. in loc, § 118, p. 140 sq.
3. Mekhilta sur Ex. 20, 12, p. 231.
RAISONNEMENTS PAR ANALOGIE. 91
Et il leur dit
«t
soyez prêts pour le troisième jour » {Ex. 19, 15).
:
Mais nous n'avons pas entendu que le Lieu leur ait dit de se séparer
des femmes, il dit seulement {ibid. 11) « soyez prêts >. Soyez prêts (à
juger) en gezérâ sâwâ (par analogie) de même que : le « soyez prêts »
dit ici est pour la séparation des femmes, de même le « soyez prêts »
Exemple haggadique :
D'où montrer que celui qui détourne ses yeux de l'aumône, c'est
comme s'il De
ce qu'il est dit {Deut. 15, 9) :
pratiquait l'idolâtrie?
« Prends garde qu'il ne s'élève dans ton cœur cette pensée de Belial
(contre le pauvre) ». Et là il dit {Deut. 13, 14) « Des gens de Belial :
désigne l'idolâtrie^.
halakhique et haggadique :
14) «
:
qui circoncit la chair de son prépuce »; et il est dit ici {Lév.
19, 23) : « Vous tiendrez pour incirconcis le prépuce de leurs fruits ».
De même qu'ici c'est dans le lieu du fruit, de même là dans le lieu du
fruit''.
Pourquoi est-il enseigné en ces termes {Deut. 23,. 4) « (ils n'y entre-
:
« Vous en
prélèverez » (Num. 18, 26). Il est libre d'assimiler, de rai-
sonner gezérâ sâwâ (de la dîme payée par les Israélites à la dîme payée
« vous en
par les prêtres) :
prélèverez », pour ne pas prélever des
au lieu de celles qui en ont été arrachées
récoltes adhérentes à la terre
ou inversement; ou du nouveau au lieu du vieux ouréciproquement^...
n. est
frappant de constater qu'on ne les refuse pas purement
et simplement^.
A. ÉQUIVALENCES.
logie fondée sur les ressemblances réelles entre les deux dîmes tandis
que les conclusions fondées sur le mot « prélever » paraissent tout
artificielles.
3. Dans son ouvrage sur le sujet Schwarz étudie (p. 124-183) quinze
isorrhemata (analogies fondées sur un mot superflu) soi-disant com-
battues dans Mekliilta, Siphra, Siphré : nous y voyons que la gezérâ
sâwâ est jointe à d'autres arguments, mais on n'objecte rien à la
conclusion obtenue au moyen d'une analogie verbale.
94 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
{Lév. 4, 32). R. Siméon dit partout les agneaux précèdent les chèvres
: :
bis ouune chèvre » cela nous enseigne que les deux sont égaux.
:
Raisonnement pareil sur les tourterelles qui précèdent les pigeons, sur
le père qui précède la mère.
Et Moïse dit à Aaron » {Lév. 9, 7) c'est ce que dit l'Ecriture {Ps.
« :
« Toutes les fois que Moïse élevait les mains, Israël avait l'avantage... »
{Ex. 17, 11), Étaient-ce les mains de Moïse qui faisaient le combat ou
qui le rompaient? Non, pour t' apprendre que toutes les fois que les
Israélites levaient leurs yeux vers le Père des cieux et lui obéissaient
ilsavaient la victoire, et inversement. Et de même façon tu pourrais
dire « Fais un serpent et élève-le... » {Num. 21, 8). Un serpent peut-
:
il donner la vie^?...
de la Pâque le levain?
« Vous
Rabbi José dit :
supprimerez le levain de vos maisons » {Ex.
12, 15) par la combustion. Tu dis peut-être : par la combustion ou
:
dire que le pain fermenté, qu'il est défendu de manger, ne doit pas
appris qu'on doit brûler les restes, de même le pain fermenté (Second
interlocuteur) Voici une réfutation tirée du bœuf lapidé dont il est
interdit de tirer parti et que pourtant on n'est pas obligé de brûler :
arguments pour dire du pain fermenté bien qu'il soit interdit d'en
:
Les biens des justes qui se trouvent dans la ville périssent, mais ceux
qui sont en dehors sont sauvés; les biens des impies, qu'ils soient au
1. Mekhilta Ex. 12, 15, p, 28. Moins exégèse que discussion juri-
dique.
96 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
Moïse dit à son beau-père de" vpnir avec lui, afin de lui faire du bien
« nous allons dans le lieu que Yahvé a promis de nous donner » {Num.
10, 29). Et les prosélytes n'y ont pas de part. Mais comment ferai-je
droit (réaliser, meqaiyêm) au texte [Ezech. 47, 23) « Dans la tribu où :
ment? « Un don fait en secret apaise la colère » {Proc. 21, 14). Cela
signifie celui qui donne en secret apaise la colère du Saint, béni soit-
:
Le premier «
apaise » éclaire le second.
Règle 23 d'une chose qui explique la chose voisine; comment? « La
:
2. Siphra Lév. 14, 35, 73 a. L'exégèse est, tout au moins, fort extrin-
sèque.
RAISONNEMENTS PAR ANALOGIE. 97
tion) ^
entière destinée à être brûlée d'après une chose qui est tout entière
destinée à être brûlée et ne tirons pas argument de l'huile qui n'est
pas tout entière destinée à être brûlée. Ou bien autre voie: nous jugeons
une chose dont la moindre partie
doit être jointe à la plus grande
partie d'après une chose dont la plus petite partie doit être jointe à
la plus grande et ne tirons pas argument de l'encens qui n'est pas
dite dans un texte qui est sans rapport avec elle mais qui est en
pour Juda » {Deut. 33,7). Cela est sans rapport avec Juda puisqu'il
dit « Écoute, ô Yhwh, la voix de Juda »
: fais-le rapporter à Siméon
;
qui en a besoin, tandis que Juda n'en a pas besoin. Et tu peux dire :
quand Moïse bénit Ruben il dit « voici pour Juda », mais dans cette
:
qu'exégèse.
EXÉGÈSE RABBINIQUE. 4
98 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
Dans une discussion sur ce sujet : à la fête des tentes quel est le
nombre des branches qu'on doit porter? R. Aqiba dit de même qu'il :
est d'avis qu'il faut ia modifier suivant le nombre, car il est écrit
qu'il
est dit {Joël 2, 23) : « il fera descendre sur vous l'ondée (forte
d'automne et pluie de printemps, comme jadis >>. Paroles
pluie), pluie
de R. Meïr. Et les sages disent la pluie de printemps en nisan et
:
mettent douze mois à donner leurs fruits et les moissons six mois,
que trouvons-nous dans les arbres? Suivant qu'il est dit à leur sujet
12) : « Chaque mois ils produiront des fruits nouveaux
».
[Ez. 47,
Pareillement les moissons viendront en quinze jours voici que tu :
logie est considérée entre les choses, non entre les termes ;
exemples :
pur, mais R. Aqiba le dit impur. Après une première controverse sur
la présomption de pureté, nouveau raisonnement. R, Tarphon dit à quoi :
le prix du rachat et qui l'a déclaré impur. R. Tarphon, lui dit Aqiba,
1. Misna Terumot, 5, 4.
2. Tos. Miqwa'ot, 1, 17-19, p. 653, sq.
GÉNÉRALISATIONS. 101
Binyan âb
^
1° (Hillel, 3 et 4; Ismaël, 3; Eliezer, 8).
témoins la chose sera établie » {19, 15). Voilà le binyan âb pour tout
endroit où il est dit « il se trouve » [immâse) l'écriture parle alors de
:
lesabat des travaux serviles sont ceux qui ont été pratiqués
à la construction de l'arche; dans un sens un peu différent
on parle des impuretés [abat) primaires qui engendrent
des impuretés secondaires; âb garderait un peu son sens
dischen Literaîur, ein Beitrag zur Geschichte der Logik, Wien und
Leipzig, 1909.
2. Siphré Deut. 17, 2, g 148, 104 a. Évidemment le « se trouve »
dont il s'agit concerne seulement les cas de faute tels que Deut.
18, 10; 22, 22; 24, 7 fautes où l'on ne peut punir que sur le témoi-
:
« Si
quelqu'un s'est rendu coupable, il confessera son péché »
[Num. o, 6, 7). Pourquoi est-ce dit"? Comme il dit {Lév. 5, 5) « Celui :
qu'elle
montre à quelles conditions doit répondre une ana-
logie pouT' pouvoir fonder un raisonnement exégétique ou
juridique. Donnons d'abord un exemple :
« S'il fait tomber une dent à son serviteur » {Êx. 21, 27). J'entends
rentes; le côté égal entre les deux c'est que la mutilation de l'un et
de l'autre cause une tare irréparable et la mutilation de l'extrémité
de membres qui ne peuvent repousser, faite avec intention et ouver
tement, procure l'affranchissement de la victime de même la muti- :
Il y a quatre
principes (abôt) de dommages le bœuf, la citerne,
:
l'Orient 1.
marques et d'être réclamé, ainsi doit-on publier (pour les faire retrou-
ver) tout ce qui a des marques et qu'on réclame 3.
« Vous
prendrez un bouquet d'hysope » {Eœ. 12, 22). De là tu
apprends comment se pratique toute action de prendre, stipulée dans
la Tora puisqu'il est parlé en général d'actions de prendre et que
:
l'Écriture précise pour l'une d'elles qu'elle ne se fait que par un bou-
quet, de même je précise pour toutes les actions de prendre qui sont
dans laTora qu'elles ne se font que sous forme de bouquets ^
veuve d'un roi, car nous trouvons cela chez David, qui épousa la
veuve de Saul suivant qu'il est dit (2 Sam. \2, 8) « Je te donnerai la:
rappelle celle que définit Ismaël et que nous avons déjà rapportée :
même texte ;
la règle est ainsi formulée : d'une chose qui n'est dite
que suivant une de ses parties et qui a une extension générale si ;
l'opposition entre
sâtûm et mephôrâs correspond en certains cas à
celle de kelâl et de perât.
1. Schwarz assure que ces huit règles sont disposées suivant un
ordre logique. Il les divise en deux catégories les trois premières sont:
grâces comporte les quatre espèces il faut aussi que le bouc du nazir
comporte les quatre espèces; mais il est enseigné en ces termes «une :
qui est appelé général ne l'est que par une coupure arbi-
traire dans la phrase ce n'est donc, ni une analyse logique
:
le rapport du général au
particulier, ou plus exactement à
ses points particuliers, est exclusivement déterminée par les
termes du texte. De ce chef nous pouvons relever une grande
parenté entre cette règle et celles du ribbûi et du mVût
(inclusion et exclusion) que nous verrons plus loin la seule :
« Quand des hommes se querellent » {Ex. 21, 18) : il n'est parlé que
d'hommes, femmes d'où (lés inclure?) R. Ismaël dit puisque
les :
pied (déclarer égaux) les femmes et les hommes en ce qui regarde les
dommages mentionnés dans la Tora^.
« Si
quelqu'un donne à garder à son prochain un âne, ou un bœuf
ou une brebis » {Ex. 22, 9). Je ne trouve que «âne, bœuf et brebis»,
tous les autres animaux, d'où (les tirer)? Il est enseigné en ces termes
{ibid.) « ou toute sorte de bétail
». Je lis « toute sorte de bétail » et
« Quant au
rachat, tu le rachèteras depuis l'âge d'un mois » général,
« selon ton estimation contre cinq sicles d'argent » {Num. 18, 16), par-
ticulier : soit général et particulier, il n'y a dans le général que ce
Consacre-moi tout premier-né » (Ex. 13, 2). Voici une des treize
«
bien les mâles que les femelles, suivant le sens. « Tout premier-né qui
naît » {Deut. 15, 19), particulier : sont exclues les femelles suivant le
né qui naît », tout mâle etnon les femelles. Si je ne lisais que le singulier
et non le général je pourrais entendre tout mâle qui naît, qu'il ouvre
:
qué pour n'avoir pas besoin d'y revenir bien de l'exé- : c'est
1. Siphré Num. 18, 16, §118, p. 138, sq. Dans Mekhilta sur Ex. 13,
13 nous retrouvons le même raisonnement avec seulement une addi-
tion biens mobiliers qui n'admettent pas de recours et dont la subs-^
:
exégèse?
« Dieu leur
dit toutes ces paroles » (£"^1:. 20, 1). Il est possible
qu'ils n'aient dit qu'à la lin (du décalogue) : nous acceptons. Il est
enseigné en ces termes « moi Yahwé » moi est dans le général
:
même, chaque parole (du décalogue) fut dite pour elle-même et l'accep-
tation fut prononcée pour chacune d'elles 2.
6" Tout élément, qui était dans le général et qui sort du général
pour stipuler une condition de même espèce que le général,
sort pour alléger et non pour aggraver. (Règle 9 d'Ismaël).
plus indulgent.
Dans une discussion sur les sacrifices notre règle est invoquée.
« Ilimmolera l'agneau dans le lieu où l'on immole les victimes pour
le péché et l'holocauste, à savoir dans le lieu saint » {Lév. 14, 13),
* '^
inutile.
Appendice
— Transcrivons ces
deux règles d'Éliézer qui
ressemblent aux règles précédentes, sans leur être iden-
:
tiques
24. D'une chose qui est dans le général et qui en sort elle en sort
:
25. D'une chose qui est dans le général et qui en sort pour instruire
sur son compagnon (le général) Comment? {Num. 35, 31) « Vous
n'accepterez pas de rançon pour l'âme de l'homicide ». L'exécution
de l'homicide n'est- elle pas dans le général de toutes les punitions?
elle en sort pour enseigner pour un homicide on n'accepte pas de
:
rançon, mais on en accepte pour une dent, un œil, une main, un pied ,
EXÉGÈSE PHILOLOGIQUE.
il
importe de tenir compte de tous les éléments qui le compo-
sent établir une leçon exacte et correctement orthographiée,
:
1° Critique textuelle
volume ze'atûUm. Dans l'un (des trois) était écrit {Deut. 33, 27) m' on :
qdm et dans les deux autres : m'ona elhi qdm] les sages annulèrent
(la leçon du premier) pour garder celle des autres. Dans l'un était écrit
{Ex. 24, 5) il envoya les ze'atutey, fils d'Israël, et dans les deux autres
:
ils trouvèrent écrit : il envoya les jeunes gens fils d'Israël ils gar- ;
gilla 9 a donne zà'tutei comme la leçon des LXX, pour Ex. 24. 5 (au
lieu de na'arei) et 11 (au lieu de 'asilei); Sopherim. 1, 9, qui transcrit
le texte de Megilla ne rapporte la variante que pour 24, 11 VAruc/i ;
cement.. J )).
Il est une
de corrections textuelles que les anciens rab-
série
bins acceptent et utilisent ce qu'on appellera plus tard les
:
« Car qui vous touche touche à la prunelle de mon œil ». R, Juda (ben
il ne dit pas
liai) dit : « à la
prunelle de l'œil », mais il est écrit « à
:
{ôr')et non de peau {'or) {Gen. 3, 21); ou bien: tôb mût (la mort est
bonne) au lieu de tôb me^od (était excellent) {Gen. 1, 31).
Ces variantes ont été rapprochées de celles que contenait un manus-
crit ancien conservé à Rome dans la Synagogue de Severus [Ency-
clopaedia judaica, IV, c. 515, sq. qui transcrit toutes ces variantes).
Sur la nature exacte de ces variantes, voir Bereschit rabba, édition
Theodor-Albeck, p. 70, 196, 1181; Bâcher, die Agada der Tannaiten,
11, p. 10, 37
Mekliilta Ex. 12, 40, p. 50. Listes plus complètes des variantes des
1.
LXX dans Megilia 9 a; Pal. Megilla, 1, 11 (71 d); Sôpherim, 1, 9
: :
voie pas mon malheur (ton mal; ou leur mal) ». L'Écriture... Pareil-
:
« Et voici
qu'ils portent le rameau à leur (mon) nez! » L'Écriture...
Pareillement {Num. 12, 12) « Qu'elle ne soit pas comme le mort-né
: ,
posées plusieurs
fois en divers endroits ^ Un rapide coup
d'œil sur cette liste montre que le procédé, relativement
peu usité à l'âge tannaïte, rencontra dans les temps suivants
Les espions envoyés par Moïse disaient (Num. 13, 31) « Nous ne pour :
rons monter contre ce peuple parce qu'il est plus fort que nous {mim'
mènnû) ». R. Siméon b. Laqis estimait qu'ils entendaient le mimmênnû
du Très-Haut, disant :
pour ainsi dire, il ne peut prévaloir contre eux-.
R. Hanina b. Papa interprète ne lis pas plus que nous, mais plus
: :
que lui pour ainsi dire le maître de la maison ne peut pas en chasser
:
haggadiques ;
les rabbins s'en servent aussi pour fonder des
opinions juridiques.
Ce Aquiba expliquait (Lév. Il, 33) « S'il tombe (quelque
jour-là R. :
objet impur) au milieu d'un vase d'argile, tout ce qui est à l'intérieur
de celui-ci sera impur ». 11 ne dit pas « impur », mais « rendra impur »
(yatemi^j au lieu de la leçon biblique, itemcC), de manière à rendre
impures les autres choses 2...
« vendue pour être servante) déplaît à son maître
Si elle (la fille . . .
il ne pourra pas la vendre à des étrangers après lui avoir été infidèle
(beèogedô-bâ) »
(Ex. 21, Après d'autres exégèses fondées sur la lettre,
8).
R. Aqibadit : « bebigedô bû », après qu'il a étendu son habit sur elle 2.
«
L'épée ravira... l'enfant à la mamelle comme le vieillard » Cis
sébâ) {Deut. 32, 25). Ne lis pas Hs sébâ, mais Hs yesibâ, : cela nous
apprend qu'ils étaient tous aptes à s'asseoir dans la yesibà (école rab-
binique)2.
R. Aqiba représente les nations disant à Israël quel est ton bien-
:
aimé, pour que vous mouriez pour lui et vous laissiez égorger pour
lui suivant qu'il est dit {Cant. 1, 3) « C'est
:
pourquoi les jeunes filles
t'aiment » elles t'aiment jusqu'à la mort ( 'alâmôt donne 'al mût ou
;
'ad mût) 2
« Les Israélites traversèrent la mer à pied sec » {Ex. 14, 22). R. Meïr
taire des Ps. soher tob, in loc. édit. Buber, p. 271, sq.
124 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
Benjamin le plus petit d'entre eux et les dominant {rôdèm); voici les
princes de Jula les lapidant... » Ne lis pas rôdèm mais râd yâm. :
Les princes de Juda se mirent à les lapider avec des pierres suivant
qu'il est dit « Les
princes de Juda les lapidaient » '.
:
tion) car déjà il est dit (Ps. 78, 27) « Il fit pleuvoir sur eux la viande
:
sang du taureau suivant qu'il est dit [ibid. 7) « il versera tout le sang :
pas riginâtâm (leur troupe), mais regâmûm (ils les ont lapidés).
Meïr était célèbre pour ces modifications textuelles dont il appuyait
ses exégèses haggadiques : Bâcher, Agada der Tannaiten, II
p. 22, 37, sq., 50.
2. Siphré in loc. % 98, p. 97. Il est curieux de voir dans le même
contexte utilisées à la fois la leçon traditionnelle et la leçon conjecturale.
Il est intéressant de voir les LXX mélanger les deux leçons, tout en se
s'en faisant des tas pour les faire sécher autour du camp -/.al
'éaçaÇav :
iautoïç (]'UYf/.ouç
-/.\5xXw t% napsjJiSoX^î.
CRITIQUE TEXTUELLE. 125
Abbaie lit : « vous donnerez sa portion à qui lui est le plus proche,
à sa femme, et il la fera héritière ». Rabba lui reproche d'être un
couteau acéré qui divise les écritures à son gré et il propose, lui, une
lecture modifiant totalement le texte « vous lui donnerez la portion
;
disait puisque
: le monde tout entier pratique l'idolâtrie je sers celui
qui a dit et le monde fut... 3.
parce que le monde pratique l'idolâtrie et moi je sers celui qui a dit
et le monde fut. (p. 86).
126 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
13, 15) : « Même s'il me tuait j'espérerais en lui ». Il est encore indé-
en est autrement, voici qu'il est écrit {ibid.) « et l'ange de sa face les:
Les rabbins enseignent {Lév. 23, 13) « son offrande sera de deux
:
mais « Zo"" sa'ûm » bien qu'ils leur aient offert des sacrifices et de
:
(Is. 26,2) : « Ouvrez les portes et qu'entre une nation juste, demeurant
fidèle » ;
ne lis pas « sômêr 'emûnîm » mais « sè'ômerîm 'amén » (qui
disent amen)^.
R. Josué b. Qorha
disait {Eecl. 1, 4) « Une génération va et une
:
comme le sable qui est sur le bord de la mer, qui ne peut se mesurer
ni se compter » 2.
« On
prendra pour l'impur de la poussière de la victime consumée en
sacrifice » 19, 17). Est-ce de la poussière Caphâr), ne faudrait-il
[Num.
pas (lire) ''èphèr,
: cendre? Pourquoi l'Écriture a-t-elle changé sa teneur?
Parce qu'elle assimile le cas présent à un autre (5, 17) de même que la :
cendre dont il est parlé là doit être mise sur l'eau, de même la cendre
dont il est parlé ici... 2.
«Et vous n'en laisserez rien jusqu'au matin » {Ex. 12, 10).... Je
lirais « ce
:
qui en restera vous le brûlerez au feu » Pourquoi est-il .
dit « ce qui en restera jusqu'au matin » ? C'est que l'Écriture veut fixer
un terme au matin du matin (au vrai matin).
Autre explication pourquoi est-il enseigné en ces termes « jusqu'au
: :
matin » ? Cela nous apprend qu'il n'est brûlé qu'au matin du seize
nisan (le lendemain). R. Ismaël dit : ce n'est pas nécessaire (de
« on ne fera aucun travail en ces
préciser ainsi); il dit {ibid. 16) :
dix-sept....^,
les garçons comme pour les filles nous trouvons des prescriptions pour
est proche, mais se trouve impur, il ne fera pas la Pâque avec eux.
Puis on mentionne les passages avec points et l'interprétation spéciale
qu'ils comportent : Gen. 16, 4; 18, 9; 19, 33; 33, 4; 36, 12; Num. 21,
30; 29, 16; Deut. 29, 282.
cetissi Yoma 52 ab. Cf. Strack, op. cit., p. 79, sq. Sur les divergences
:
versets). Rabbi disait parce que ces deux versets à eux seuls cons-
:
a été effacé et dont il reste 85 lettres (comme dans ces deux ve/rsets)
souille les mains. R. Siméon dit les points indiquent que ce n'était
:
Un
des derniers tannaïtes, Bar Qappara, fondait une exé-
gèse assez étrange sur une particularité du texte :
« Pour étendre {le-marhé) son empire et pour une paix sans fin »
(/s. 9, 6). R. Tanhum disait Bar Qappara expliquait
:
pourquoi tous :
les mems
qui sont à l'intérieur d'une lettre sont-ils ouverts et celui-ci
fermé? Le Saint, béni soit-il, voulait faire d'Ezéchias le Messie et de
SBnnachérib, Gog et Magog. L'attribut de justice lui dit Maître du siècle, :
jet. On
voit aussi qu'en matière de critiques et de conjec-
tures textuelles leurs inventions préludent à celles de la
II. — LEXICOGRAPHIE.
Le premier souci d'un interprète est de déterminer le sens
des mots qui composent le texte expliqué.
Devant les libertés que prennent à l'égard des textes les
rabbins exégètes, on pourrait se demander s'ils ont eu le
sentiment que les mots ont une signification précise, sur
laquelle il de jouer. Ce sont peut-être les abus
est interdit
depuis qu'il fait noir. Rabbi disait voici qu'il dit « là tu l'immoleras
: :
« au
général) mais il est enseigné (à l'encontre)
; temps de ta sortie :
<c Ne vous tournez pas vers les idoles » [Lév. 19, 4). Ne te tourne
pas pour les adorer. R, Juda dit : ne te tourne pas pour les voir, évi
demment (sens évident) ^
« Les officiers diront encore
qui a peur »? {Deut. 20, 8). C'est celui
:
pourquoi est-il enseigné en ces termes « celui dont le cœur est amol- :
li »? Même le héros d'entre les héros, s'il est tendre, doit retourner 2.
daq, ce roseau est daq? qu'il est malsain et court? ou bien, qu'il est
malsain et long? R. Aqiba lui répondit : nous n'avons pas à chercher
d'indications dans les roseaux mais dans les cheveux. Le poil d'un
tel est daq : cela signifie qu'il est malsain et court, et non malsain et
long 3.
bru « ma fille »
^
.
place, le lieu) Dieu n'est pas avec ceux qui, à table, oublient
:
l'étude de la Loi^.
Il était tout
indiqué,
—
nous le faisons encore mais avec
plus de précautions, de —
recourir dans les cas difficiles,
aux langues sœurs de l'hébreu, par exemple au syriaque ou
à l'araméen, que plusieurs rabbins connaissaient. Ainsi pour
le
hapax legomenon à' Ex. 12, 4, îâkossû : R. Josia déclare
8° Étymologies (notarikon).
.
R. Istnaël dit :
passer (des images fictives) devant
c'est celui qui fait
les yeux. Les rabbins disentceux qui retiennent les yeux {'aîn)
:
qui prédisent les saisons, par exemple ils disent dans l'année précé- :
dant l'année sabbatique les récoltes de céréales sont belles, mais les
cultures de petites légumineuses sont mauvaises 2.
« Le
prêtre ayant revêtu sa tunique de lin » {Lév. Q, 3). Sa tunique,
middo, suivant sa mesure, kemiddâtô. De lin bad (pour la tunique et les
caleçons) qu'ils soient de vrai lin; bad, qu'ils soient neufs; bad,
:
qu'ils soient doublés (dans les coutures); bad, qa'il ne revête pas
Tannaiten, \, p. 309.
Dèma' de Ex. 22, 28 est défini dans la Mekhilta (p. 22) prélèvement :
les LXX.
Siphré Num. 15, 38, § 115, p. 124.
1.
Siphré Deut. in loc. § 170, 107 a. Siphra Lév. 19, 26, 90 c. (nous
2.
suivons le commentaire sur ce livre de R. Abraham b. David de
Posquières) et Tos. Sabbat, 1, 14, p. 118 (là d'autres exemples des
pronostics météorologiques). Aqiba donne son étymologie d'après
'ônâ, qui signifie laps de temps, saison. Gesemus-Buhl lait du mot
:
avec eux d'autres vêtements. Qu'il ne revête pas avec eux des vête-
ments profanes . . J .
Les noms propres, plus que tous autres, invitent aux exer-
cices étymologiques. Sur les noms du beau-père de Moïse :
Dieu suivant qu'il est dit {Ex. 18, 12) « Aaron et tous les anciens :
du commerce des Qenim, h savoir des choses par lesquelles ils exci-
taient la jalousie {maqnâHm) du Lieu-(Dieu), suivant qu'il est dit {Deut.
32, 21) : « Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est pas Dieu »... R.
José l'explique ainsi parce :
qu'il a acquis {rjânâ) le ciel et la terre et
la Tora. R. Ismaël b. R. José dit que son nom était re'uél, parce qu'il
étaitcompagnon de Dieu, suivant qu'il est dit {Prov.27, 10) « N'aban- :
ajouta (ùtér) une section à la Tora, suivant qu'il est dit {Ex. 18, 21) :
«Et toi tu veilleras sur le peuple lui-même »... Hôbâb parce qu'il
aimait {hibâb) la Tora et nous ne trouvons pas d'autre s prosélytes qui
aient aimé la loi comme Yétro. Et de même que Yétro aimait la
« Vous prendrez du fruit d'un arbre beau {hâdâr) » {Lév. 23, 40) Ben
Azzai disait :
haddâr, celui qui demeure {dâr) sur l'arbre d'une année
à l'autre 2.
1. Siphra in loc. 29 d. On
peut voir des précisions pareilles dans
Zebahim 18 b, toutes fondées sur le sens générique de bad, simple.
Rachi, dans son commentaire, explique de même ces précisions.
2.Siphré Num. 10, 29, § 78, p. 72, sq.
3.
Siphra in loc. 102 d. Dans Sukka 35 a cette exégèse est attribuée
à Abbaie (amora) et on ajoute d'autres explications. Rabbi disait ne :
des bêtes petites et grandes, parfaites et avec des tares, de même cet
arbre... où les nouveaux fruits viennent alors que les anciens ne
136 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
sont pas encore cueillis... Ben Azzai disait ne lis pas hâdâr mais
:
"îdor, car c'est ainsi qu'en grec on appelle l'eau (38tDp) et cet arbre
croît au bord des eaux.
1. Pal. Qiddusin, 1, 1, 59 a. Nèherèphèt est rapproché (en changeant
le heth en hé) de hâriphôt (dont le sens est fort incertain) de Prov.
et le mot qui suit dans Prov. ba'elî (par le pilon) est réduit à un
seul baalô (son mari). Auparavant est rapportée l'explication que le
prosélyte Aquila avait donnée devant son maître Aqiba c'est la :
une désignation d'un tremblement de peur; Rachi dit que cela corres-
pond au mot vulgaire crampe. La quatrième explication suppose
une confusion des deux gutturales les Galiléens confondaient toutes
:
les gutturales.
LEXICOGRAPHIE. 137
ne sois pas comme le colporteur fâkôl qui poi-te ses affaires de l'un
à l'autre et s'en va^.
notarikon; iï.
rappelait les méthodes des tachygraphes {notarii)
transcrivant les discours en abrégé :
{wayesabbér)^.
tannas :
il
pria.
138 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
{Num. 35, 33) R. Josia disait : c'est un mot notarikon : car c'est le
sang qui venir (hn) la colère ('âph) sur la terre.
fait
« La manne avait le goût d'un gâteau (lesad) à l'huile ». (Num.
11, 8). C'est un mot notarikon tenant la place de trois mots :
lawis,
pâte, sèmèn, huile, dâbâs, miel : comme une pâte feuilletée à l'huile
et enduite de miel^.
Ph. :
Pahazta, tu as été présomptueux (arrogant)
posa" ta, tu as marché (contre la loi)
parhâ, s'est envolée (ta force) (second mot heilka)
Pârqqtâ, tu as rejeté (le joug de ton cou)
pilaltâ, tu as prié
paztâ, tu as été téméraire (ardent)
H. Ilâtâ'tâ, tu as péché
hâradtâ, tu as tremblé
hallà, tu as été malade (faible moralement)
hillaltâ, tu as profané (ma couche ; ou bien ton droit d'aînesse) :
Lecture renversée :
liaJtâ, tu as eu peur
pârah, s'est envolé ton péché) ^
avoir des relations avec une femme et avec la mère de celle-ci qu'on :
une seule femme. R. Âqiba les deux femmes. Les rabbins postérieurs
:
« Ils firent cuire en galettes {'ugôth) azymes... » {Ex. 12, 39) 'ugûth :
n'est pas autre chose qu'un gâteau épais [hararà, non-biblique) sui'
vant qu'il est dit [Ez. 4, 12) : « Tu mangeras cela sous la forme
raison; dans Sanhédrin 76 b, c'est Abaie qui assure que tous les
deux expliquent d'après le sens des mots [misma'oth).
LEXICOGRAPHIE. 141
de galettes d'orge » ;
et il écrit (/ Reg. 17, 13) : « Fais-moi d'abord avec
cela un
petit gâteau ^.
« Et ils sont allés à Baal Phegor et ils se sont consacrés (séparés, nzr)
d'après le principe, suivant qu'il est dit ton prochain, sauf les étrangers 3.
:
« L'homme, maître du pays, nous a dit des choses dures «. [Num. 21, 5) ;
ne signifieque la paix, suivant qu'il est dit (/ Sam. 30, 21) « David
mia dit : cela signifie offrande [Lév. 8, 14) « Il fit approcher le tau-
:
R. Nathan dit cela signifie toucher {Gen. 27, 21) : « Approche-toi (que
:
cèdre du Liban donne-nous ta fille pour femme à mon fils et les bètes
:
;
L'infidélité peut porter sur les relations sexuelles ou sur les biens
matériels. Puisqu'il dit ici : « etun autre homme a eu commerce avec
elle » l'infidélitéporte sur les relations sexuelles et non sur les biens.
Me'îlâ désigne partout une tromperie et c'est ainsi qu'il dit {i Chron.
« Ils furent infidèles au Dieu de leurs
5, 25) :
pères ». Et il dit {Jos.
7, 1)
« Les Israélites furent infidèles au
:
sujet de l'anathème ». Et il
dit {1 Chron. 10, 13) « Et Saul mourut dans son infidélité y>~
:
vin pur... On lui oppose la règle des libations {Niim. 28, 7) où l'on doit
verser du vin pur^.
« Que les fleuves battent des mains {Kaph) » {Ps. 98, 8). Le mot
est dit en trois endroits. {Ps. 47, 2) : « Vous tous, peuples, battez des
mains » : une main contre l'autre pour la joie d'Israël : ce Kaph est
au sens propre (mammâs). {ïs. 55, 12) « Et tous les arbres des champs
battront des mains », ils heurteront une branche contre l'autre : ici
kajjh signifie branche, suivant qu'il est dit {Lév. 23, 40) : « Vous pren-
drez des branches {kappôt) de palmier ». {Ps. 98, 8) : « Que les fleuves
battent les mains », sur les bords l'un de l'autre^.
près du ciel et plus loin de la terre (cf. en sens inverse, Is. 1, 2); le
premier verbe est au pluriel parce que le ciel a un plus grand nombre
de portes pour entendre, le second au singulier pour une raison in-
verse (alors objection par le texte d'/s.).... Siphré in loc. § 306, 131 a.
:
Siphra Lév. 19, 4, 87 a; 26, 1, 110 bc. Mekhilta Ex. 15, 11, p. 142.
3.
de brebis ou de cbèvres » ^
Pareillement, et non sans quelque exagération le sens
De même
agréable odeur » signifie « faire plaisir, con-
(c
»
III. — EXÉGÈSE GRAMMATICALE.
1° Substantif et adjectif.
au féminin 2.
« L'indigène d'entre les enfants d'Israël «
{Num. 15, 29). Pourquoi
cette précision? Comme
il est dit {Lèv. 23, 42) « Tout
indigène en :
Israël habitera dans les cabanes », je pourrais entendre que les femmes
sont aussi comprises dans le mot. Il est enseigné en ces termes
« ha'èzràh d'entre les enfants d'Israël ceci sert de principe [hinian
» :
"âb) : toutes les fois qu'il est question à'èzî'âh l'Écriture parle des
mâles 2.
« Le champ consacré (non racheté, ou vendu), à sa libération au
jubilé, sera saint (consacré) au Seigneur cela nous
» {Lév. 27, 21);
indique que le champ est appelé d'un nom masculin' par le mot qôdès
(saint) : de même que le qôdès, dont est parlé plus haut {ibid. 14), ne
il
peut être libéré que par un rachat, ainsi le qôdès, dont il est parlé ici,
». Tous les
tique nouveau, sa louange dans l'assemblée des pieux
cantiques du passé sont désignés par un mot féminin de même que la
:
femme enfante, ainsi les saints dans le passé ont été suivis de nouvelles
servitudes, mais le salut futur ne sera pas suivi d'une autre servitude.
C'est pourquoi ce cantique est désigné par un nom masculin, suivant
qu'il est
dit {Jér. 30, 6) « Demandez,
:
je vous en prie, et voyez si un
mâle enfante; pourquoi vois-je tous les hommes avec les mains sur
les reins » (comme une femme qui enfante) ? Car de même que le mâle
n'enfante pas, ainsi le salut à venir ne sera pas suivi d'une servitude,
suivant qu'il est dit (/s. 45, 17) « Israël est sauvé par le Seigneur d'un
:
salut éternel, vous n'aurez ni honte ni confusion dans les siècles futurs » •• •'
uns ont été dits au nom de l'assemblée, les autres en son nom personnel ;
ceux qui sont dits au singulier sont dits en son nom, ceux qui sont dits
au pluriel le sont au nom de l'assemblée''.
« Des hommes
pervers sont sortis de toi » {Dt. 13, 14) :
pas moins de
deux 2.
« Vous le célébrerez dans vos générations » {Ex. 12, 14)... :
je pourrais
l'entendre (deux) : le minimum de générations est deux mais ;
il est
A propos des jours (yârnîm) pendant lesquels une femme peut avoir,
en dehors de ses périodes, des écoulements {Lév. 15, 25), on se
demande combien il faut compter de jours deux ou plus? R. Aqiba :
sangs de ton frère » et non « le sang », parce que cela désigne toutes
les générations qui seraient sorties de lui.
2. Siphré in loc. § 93, 93 a.
3. Mekhilta in loc. p. 26.
Siphra in loc. 60 c.
4.
« Cet
objet revient au Seigneur, au prêtre » {Num. 5, 8): le Nom,
(Dieu) l'acquiert et le donne aux prêtres 2,
2° Le verbe.
pénétrantes.
Nous avons déjà trouvé des remarques sur le nombre et
le genre. Le genre peut toutefois être déterminé autrement
« Voici les
Égyptiens en marche derrière eux » (Ex. 14, 10). Il n'est
pas écrit (au pluriel) nôseHm, mais (au singulier) nôséa" cela nous :
tion en bataillons 2.
A. — TEMPS ET MODES.
Après avoir parlé des lamentations, mais quant au futur à venir, il dit
» ^'
(Is. 25, 8) : « 11
engloutira la mort à jamais...
5. Moed Qaton 3, 9.
EXÉGÈSE GRAMMATICALE. 151
Yohai dit cela indique une chose qui avait existé mais qui avait cessé
:
que Dieu créa le siècle il désirait y (sur terre) avoir comme dans le ciel
une demeure de grâce il essaya avec Adam mais le péché fit remonter
:
Les Israélites virent l'égyptien mort... » {Ex. 14, 30). Mort, met :
«
car elle était mourante ». Était-elle donc morte? Non mourante, mais !
pas morte'*.
1. Siphré Num. 15, 19, § 110, p. 113 et 18, 29, § 121, p. 149.
Pour des rabbins le sens impératif est plus marqué parce qu'en
néo-hébreu s'est formé un verbe dénominatif de teruma : tarant^
2. Mekhilta in loc. p. 325 et Baba Mesia 33 a.
3. Berakot 53 b les explications attribuées aux écoles classiques
:
B. — LES CONJUGAISONS.
fit trouver grâce au peuple aux yeux des Égyptiens et ils leur
prêtèrent... » Ils leur prêtèrent, suivant le sens du mot : l'hébreu
n'avait pas fini de dire « prête-moi » qu'il tirait les choses et les lui
donnait :
paroles de R. Ismaël. R. José le galiléen disait ils crurent :
en eux pendant les trois jours de ténèbres dont les hébreux n'avaient
fut sur eux et ils dirent prête-moi cet ustensile que tu caches en tel
:
« Souviens-toi et
garde » {Ex. 20, 8). Les deux choses sont dites en
une seule expression. On rapproche Ex 31, 16; Num. 28, 19; Lév. 15,
:
16: Deut. 25, 5, 11, 12. Dieu seul peut ainsi dire deux choses en une
seule parole suivant Ps. 62, 12 ; Jér. 23, 29.
« Souviens-toi et
garde » : souviens-toi- avant le sabbat et observe
après le sabbat. De là les sages disent on joint le profane au saint, tel
:
Siphré Deut. 22, 11, § 233, 117 a. Le second paragraphe montre que
certains essayaient de donner un sens séparé à chaque partie de
l'expression.
Gomme l'observe Bâcher, Terminologie, I, p. 18 (note), si l'on
signale que Dieu fait une chose impossible aux hommes, c'est qu'on
pense qu'il a dit à la fois les deux mots et que les auditeurs les ont
perçus (trait fréquent dans le folklore juif).
3. Siphré in loc. § 6, p. 9, 10. A
la fin R. Josué sur Lév. 19, 24, 25,
contre l'évidence, affirme que les fruits de la quatrième année revien-
nent au propriétaire il est dit ensuite
: « vous les
mangerez et
:
dictée ». C'est que Baruch ne parlait devant Jérémie que par nécessité V
3° Les particules.
A. — LES CONJONCTIONS.
im : si.
Si optatif :
« Si vous suivez mes ordonnances » (Lév. 26, 3). Cela nous apprend
que le Mâqôm (Lieu = Dieu) désire qu'Israël peine sur la Tora. Et il
dit (Ps. 81, 14, 15) « Ah! si : mon peuple m'écoutait..! » {Is.
48, 18, 19)
Et il dit aussi {Deut. 5, 29) « :
Qui fera que leur cœur ...! n^.
dication de la cause.
M
au sens temporel :
Yhwh est vivant qui a fait sortir de la terre d'Egypte les enfants
d'Israël,mais (ki 'im) Yhwh est vivant, qui a fait monter et fait venir
delà terre du Septentrion la race de la maison d'Israël... » Les rabbins
lui dirent Non ce n'est pas que tu exceptes (du nombre des empires
: !
etmaintenant te voici père de tous les hommes (tous ceux qui viennent
au siècle) 3...
« Vous n'en mangerez rien de bouilli., mais seulement {kî 'im) rôti au
feu »
(Ex. 12, 9) : cela condamne même la manducation d'une petite
1.
Siplira in loc. 4 c. ; item 2, 1, 4, c; 2, 4, 10 c kî taqerîbh, :
pour rendre la chose libre. Dans la Misna Rosenblatt, op. cit. p, 19. :
2. Mekhilta in loc.
p. 39. Remarque fréquente^ cf. Siphré Num. 35,
p. 215 qui cite comme analogue Deut. 19, 1 (après la
9 § 159,
conquête).
3. Tos. Berakhoth 1, 10-14, p. 2, sq. Ben Zama prend kî ''im au
sens adversatif; les rabbins —
et c'est le sens qui prévaut dans tout
le passage, — au sens uniquement précisif.
158 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
feu^ ».
du même texte :
« Qu'il (le
roi) n'ait pas beaucoup de femmes et que son cœur ne se
détourne » {Deut. 17, 17). R. Juda il peut en prendi'e beaucoup, mais :
prend qu'une et qu'elle doive détourner son cœur, il ne doit pas l'épouser
'
.
« Il
apportera deux tourterelles ou deux pigeons » (Num. 6, 10). De l;ï
de les opposer. Ou bien il est dit qu'il a pour effet d'ajouter ce qui
suit à ce qui précède vg. Hullin, 78 a; Mekhilta Ex. 21, 1, p. 247
:
(R. Ismael); Siphra Lév. 1, 10, 7 c; Siphré Deut. 33, 1, 142 a (cela
ajoute à une bénédiction antérieure).
3. « Frapper son père et sa mère », maudire son père et sa mère »
d'eux, ou bien, soit tous les deux ensemble, soit chacun d'eux
{Mekhilta p. 265, 267, sq.). Dans la dernière explication le waw est
pris, tantôt au sens conjonctif, tantôt au sens disjonctif. Item Siphra :
B. — LES PRÉPOSITIONS
Les rabbins déterminent le sens précis des prépositions.
''ad (jusque), dans certains cas, est équivalent à het (dans) :
« A votre entrée
{bebô'akèm dans la terre » [Nmn. 15, 18). L'Ecri
ture désigne cette entrée par une expression particulière; pour les
autres il est dit « quand vous entrerez, quand Dieu vous fera entrer » ;
:
ici ilest dit bebô'akèm, pour t'apprendre que dès que les Israélites
pénétreront dans la terre, ils seront tenus à la loi du prélèvement de la
hallû (gâteau) 2.
leur que c'est à cause de leur mérite qu'il parle avec moi. Siméon b.
Azzai les termes que tu entends sont ceux que tu apprends '.
:
Au sens réfléchi :
réfèrent le
complément qu'elles régissent à ce qui précède
immédiatement :
C. — LES ADVERBES.
APPENDICE
chez toi l'animal trouvé jusqu'à ce que ton frère le réclame (jusqu'au
chercher de ton frère lui, derôs âhîkâ ôtô) » jusqu'à ce que tu aies
:
EXEGESE RABBINIQUE.
lY
CONSIDERATIONS STYLISTIQUES.
PARTICULARITÉS DU LANGAGE BIBLIQUE.
symboles de la loi.
expliquer uae chose grande par une petite qui dépend d'elle (ainsi
la pluie de Deut. 32, 2, symbole de la Loi; le lion d'Amps symbole
de Dieu), afin de faire entendre à l'oreille ce qu'elle est capable
d'entendre. Dans Siphré Deut. 32, 2, §306, 131 b, les comparaisons
sont développées, mais on cherche également à expliquer par le
phénicien le verbe 'âraph.
Voir aussi Siphré Deut. 33, 2, § 343, 143 a. Cf. Mek/iilia E^. 19, 5,
p. 5, sous une forme un peu différente :
pour que l'oreille soit
ouverte.
2.
Siphré in loc. § 143, p. 191.
3.
Siphré in loc. § 103, p. 101.
164 EXÉGÈSE RABBINI(^X3E.
sur l'autel mesure 300 cors (plus de trente mètres cubes); on se servait
d'une coupe d'or pour les libations du sacrifice perpétuel; voir aussi
les racontars sur la vigne d'or à laquelle chacun pouvait contribuer,
et peut-être également sur l'épaisseur du rideau du Temple et la
Num. 16, 30; Deut. 11, 6. Nous suivons Bâcher, Agada der Tannai-
îen, II, p. 331, qui entend l'atténuation de pâsâ, et substitue le
texte du Deut. à Jug. 11, 35 indiqué par Genèse rabba. Theodor,
dans son édition de Gen. rabba, repousse cette façon de voir et
entend l'atténuation des expressions mentionnées plus maudit que
:
exemples :
Les rabbins enseignent : tous les termes de la Tora qui seraient tels
quels (tels qu'ils devraient être écrits) choquants (honteux ligena'y)
sont remplacés à la lecture par des termes honorables {lesèbah), par
exemple isgalènnâ (un autre la possédera) de Deut. 28, 30 par iskabènnâ
:
« Sortez, vous trois » {Num. 12, 4) : cela enseigne que tous les trois
furent appelés par un seul mot, ce qu'une bouche (humaine) ne peut
dire ni une oreille entendre^...
Dans Num. 26, 53 l'ordre de partage (suivant les noms des tribus)
diffère des ordres semblables, parce que dans les autres les vivants
héritent des morts et ici les morts héritent des vivants ^.
« Pendant sept jours vous mangerez des azymes » [Ex. 12, 15) de :
Nom (Dieu), non aux prêtres. Tu dois donc suivre le premier terme
non le dernier*.
Siphré Num. 18, 2, § 116, p. 131. Voir aussi ibicl. 18, 18, § 118,
1.
« Aaron et Moïse
puisqu'il dit {Ex. 6, 26) », il nous enseigne qu'ils
étaient égaux entre eux. Autres exemples Gen. 1, 1 comparé avec :
30, 2) : « il
parla aux chefs des tribus
puisque nous avons des pres-
»
;
exemple Ex. 16, 35 (il est dit les Israélites ont mangé de la manne
:
pendant quarante ans, alors qu'ils n'en avaient pas encore mangé).
Cf. Bâcher, Agada der Tannaiten, II, p. 473.
1. Mekhilta, in loc. p. 1, 2. Cf. plus haut, p. 168, pour les filles de
Salphahiad.
2. Siphré Num. 30, 2, § 153, p. 198.
170 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
sur une autre et qui est illustrée par elle. « Gomme un feu qui
embrase un bois sec » (/s, 64, 1). Nous n'avons pas encore appris
dans l'histoire de la création que le feu ait enflammé la face du
firmament. Mais quand il vient pour donner la loi il dit [ibid.) « Si :
« Qu'il
y ait un firmament », il était déjà créé depuis le premier
jour, mais il n'était pas brillant, tant que le feu d'en haut n'était
pas venu l'enflammer. C'est ainsi que l'histoire de la création vient
pour éclairer l'histoire du don de la loi et qu'elle se trouve illustrée
par elle. Autre exemple Jér. 46, 22
: la voix du serpent se fît
:
désigne celui qui est tout entier mien, à savoir le sacrifice perpétuel ^.
doit se compter pour la Pâque et qu'on en doit retirer lès mains pour
Égygte et aussi au-dehors suivant Ps. 136, 10, ainsi que les premiers-
nés de Cham, Kus et Lud et Phut suivant Ps. 78, 51 ^.
« Dieu ne conduisit
pas le peuple par le chemin des Philistins,
cependant tout proche » {Ex. 13, 17). Toute proche est la chose que lé
Saint, béni soit-il, avait dite à Moïse {Ex. 3, 12) « quand tu feras sortir ;
ham fît à Abimelech, suivant qu'il est dit {Gen. 21, 23) t « Et mainte-
nant jure-moi par Dieu que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants,
ni mes petits-enfants », car ses petits-enfants étaient encore vivants.
Autre explication proche de la seconde est la première guerre. Autre
:
d'auprès de Yahwé »
(Gen. 19, 24) alors qu'il faudrait « d'au-
Penses-tu que celui qui a dit une partie de Num. 11, 6 a dit l'autre
partie? Non celui qui a dit une partie n'a pas dit l'autre. C'est Israël
!
dit « Plus rien, de la manne nous avons plein les yeux ». Et c'est
qui :
le Lieu (Dieu) qui, pour apaiser tous ceux qui entrent dans le monde,
dit : « x\llons voir à quel sujet ils murmurent
(ajouté au contre moi
texte) et la manne était comme de la graine de coriandre et elle avait
;
en montrant que c'est par Moïse que Dieu donne ses consultations.
Les expressions fréquentes et un peu similaires « l'Écriture devait
dire ainsi » Justifient la teneur du texte biblique voir Bâcher, :
dit : « Elle est plus juste que moi » et le Lieu (Dieu) éerit à son en-
droit : a Et il ne laconnût pas de nouveau » {Geii. 38, 26) quand il ;
est dit par la mère de Sisara. Les plus avisées de ses dames lui
par les justes mais les impies disent .« Ce sont les dieux qui ont
;
:
ne nous frappera pas à notre tour » (ajouté au texte). Aussi le Lieu leur
dit « Vous dites que je n'ai plus de plaie à envoyer sur vous
: aussi en- ;
voyé-je sur vous une plaie qui n'a jamais été alors qu'un d'entre vous :
sera assis dans un endroit pur, une souris sortira de l'abîme, relâ-
chera ses intestins et retournera à l'abîme » ; aussi bien dit-il « Et la :
1. Siphré Num. 11, 6, § 88, p. 87, sq. Tos. Sota 9, 2-9, p. 312-313.
Deut. 21, 7, 8; Num. 13, 26, 27, 28, 29, 30, 31; Nahum, 1, 1, 3, 4; Ps.
56, 1, 2; Cant. 8, 5, 6. Dans Tosephta la formule est dans cette :
section les sujets sont mêlés, ce que dit l'un n'est pas dit par l'autre;
ou bien il y a là trois sujets, l'un à côté de l'autre.
:
à Siméon; dans Jér. 33, 26, au lieu de Jacob, lire Aaron (qui a donné
des chefs au peuple, cf. ibid. 24).
174 EXÉGÈSE RABBINlQtJE.
être expliquée :
zer dit ils étaient assis à l'académie juridique et ils vinrent se pré-
:
senter devanteux^. „
« Aaron, les bénit « {Lév. 9, 22) cette bénédiction n'est pas précisée,
de telle sorte que tu ne sais pas quelle fut sa formule. Mais l'Écriture
ailleurs explique le passage présent {Num. 6, 24) : « Que Yahwé te
bénisse et te garde. qu'il te donne la paix » ^.
. .
1.
Siphrê in deux considérations sont répétées
lac. § 68, p. 63; les
Même remarque en Mekhilta p. 167 sur Ex. 16, 20 qu'il faut lire :
tout devint infect, puis s'y mirent les vers. Item Siphra sur 10, 7, 45
b (à propos de Lév. 9, 22).
2. Nous transcrivons la dix-septième règle d'Eliézer; les exemples
lesyeux ouverts et tous les chevaux des nations, je les frapperai d'aveu-
glement » et il ajoute encore (ibid. 14, 12, 15) « telle sera la plaie des :
chevaux, des mulets, des chameaux et des ânes » Le passage clair vient .
Formule équivalente :
« Et Amaleq vint «
(Ex. 17, 8). R. Josué et Éléazar l'aveugle disent :
à ce sujet il est
expliqué dans la tradition (Cant. 2, 14) « Ma colombe, :
qui te tiens dans la fente du rocher, dans l'abri des parois escarpées,
montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce
et ton visage beau ». « Montre-moi ton visage «, ce sont les douze stèles
dressées suivant les douze tribus d'Israël; « fais-moi entendre ta voix »
ce sont les dix commandements « car ta voix est douce », c'est ce qu'ils
;
'
Mek/tilta p. 125. Dicton courant
1. « toute
peine de mort dite :
nologie, I, p. 155,
CONSIDÉRATIONS STYLISTIQUES. 177
du jour qui suivit les sept jours de la consécration des prêtres (8, 33-
35)? La suite du texte montre que le huitième jour désigne cela; mais
le prurit rabbinique de poser des problèmes !
4. Mekhilta p. 39, sq. sur Ex. 12, 25 donne toute une série de textes
où il est fait allusion à un fait rapporté ailleurs dans un autre texte :
Ex. 12, 25 à compléter par 6. 8 16, 23 par 22 Lév. 10, 3 par Ex.
; ;
29, 43; Dent. 11, 25 par Ex. 23, 23; Deut. 12, 20 par Ex. 34, 24 et 23,
31; Is. 1, 2 par Deat. 32, 1; /s. 40, 5 par Deut. 32, 39-, Is. 1, 19, sq.
par Lév. 26, 25..,.
7° utilisation du conteste.
A. — DÉTERMINATION DU CONTEXTE.
mettrez en pratique et vous serez saints à votre Dieu» {Num. 15, 40).
1. Mekhilta Ex. 13, 2, p. 58. Siphré Num. 18, 5, § 116, p. 133, pour
ments ^
pule le sujet pour lui-même (pour lui tout seul), à savoir l'idolâtrie.... 2.
rapportait à Israël. Et toutes ces sections oiit été dites dans un seul
'inyân ^.
Mekhilta sur Ex. 12, 6, p. 15 item dans Siphré sur Num. 15, 24,
2. ;
t-il entre les deux textes ? Cela nous apprend que la lèpre est la puni-
tion de la mauvaise langue ^.
mangeras »
quand il fera nuit-*.
Si son offrande... » {Lév. 1, 10), Voici qui ajoute au Hnyân (texte
«
comprend que 22, 26-28. Cf. Hullin 83 a; là Rasi justifie cette déduc-
tion par Lév. 1, 15. On ajoute quant au sujet « lui et son petit » on
:
bouche de celui qui a dit et le inonde fut et qui parlait en Esprit saint
aYait„besoin de distinguer entre les diverses sections et les divers sujets,
à combien plus forte raison un illettré d'entre les illettrés (idiota) '
!
Pour dégager
l'unité d'une péricope il est bon de tenir
B. — USAGE DU CONTEXTE.
Dans une discussion sur Nadab et Âbiu, fils d' Aaron, frappés par Dieu
pour avoir offert un feu étranger, R. José assure que, suivant le texte,
la purification du grand-prêtre.
3. Un
ensemble complet {siddâr, ou ensemble bien ordonné) qui a
été divisé. Il donne trois exemples 2 Chron. 30, 18 à ne pas séparer
:
(il est enseigné eij ces termes) indiquent que la règle du contexte est
leur dit ;
Approchez-vous et enlevez vos frères loin du sanctuaire » . Il
,
Règle 19 : d'une déterminant le texte voisin
chose dite ici et :
joie pour ceux qui ont le cœur droit ». Il n'est pas possible de dire que
les" justes possèdent la lumière sans la joie ou qu'il y ait des justes
ayant la joie sans la lumière. Mais « lumière pour les justes » est à
appliquer aux cœurs droits « joie
pour les cœurs droits » est à
;
fils d' Aaron et les fils de David. A leur sujet cela est dit « Et ainsi dit-il :
fait en secret apaise la colère » (Prov. 21, 14). Cela signifie : celui
« Vous à Qadès ».
restâtes de longs jours
Pareillement La voix de Yahwé fait enfanter les biches »... (Ps.
c(
biches »? parce qu'elles sont les plus légères parmi les animaux
coureurs, comme le prouve Ps. 18, 34 « qui rends mes pieds sem-
blables à ceux de la biche ».
CONSIDÉRATIONS STYLISTIQUES. 185
les fois qu'on dispose de deux écritures, que l'une peut être accomplie
en même temps que l'autre, et que l'une ne peut être accomplie qu'en
annulant l'autre, on laisse la seconde pour prendre la première. Si
tu entends « devant Yahwé », à l'occident, tu annules « devant Yahwé,
devant l'autel », soit au sud; si tu dis « devant l'autel » soit au sud,
tu accomplis aussi « devant Yahwé », soit à l'occident. Le prêtre s'ap-
proche donc par le sud de la corne
••
.
« Les
impies ne resteront pas debout au jugement, ni lés pécheurs
dans l'assemblée des justes » {P&. \, 5). R. Eliezer en déduit que les
gens de Sodome ne participeront pas au jugement (dernier) 2.
(point commun établi par une parabole); Os. 14, 1 de 2 (point comijaun
établi par une parabole) 2.
Dans la Mishna, Rosexblatt, op. cit., p. 4, 57, 28; Aichek, op. cit.,
p. 115-117. M. GuTTMANN, Asmakhta, Breslau, 1924.
CONSIDÉRATIONS STYLISTIQUES. 187
Il est
enseigné pourquoi la section du nazaréen est-elle appuyée à
:
disait pourquoi
: de la sota la section
est-elle appuyée à celle du pré-
lèvement sacerdotal et des dîmes? [Num. 5, 9, 10), Pour te' dire :
celui qui ne donne pas les prélèvements et les dîmes, qu'il doit aux
prêtres, finira par les leur donner par le moyen de sa femme 2...
plaies qui ne deviennent impures que par une parole (sur le prononcé
de la sentence}. Car R. Aqiba n'interprétait pas suivant la règle du
« général,
particulier et de nouveau général », mais il interprétait
suivant la règle des inclusions et des exclusions, parce qu'il avait
a]^pris
cela de Nahum Gimzo (qu'il avait servi et qui interprétait toute
l'Ecriture par la voie de l'inclusion et de l'exclusion)*.
que les ""ak et les raq ont une valeur d'exclusion et que les 'éth et les
gam ont une valeur d'inclusion, que signifie donc cet ^éth^t
image ressemblance
et »
par le moyen de la femme et de l'homme
Gam.
« lis croiront aussi en toi à jamais» [Ex. 19, 9). « Aussi » {gam) soit
toi » {Ex. 18, 18). « Toi », c'est Moïse, gam c'est Aaron, gam c'est Nadab
et Abiuh, « le peuple qui est avec toi », ce sont les soixante-dix vieil-
lards 2,
'aph.
« Il
prit le manteau d'Élie... il
frappa les eaux... lui aussi frappa
les eaux (2 Reg. 2, 14). Cela nous apprend que, en fendant les eaux
»
'ak.
Raq.
« Et Abraham dit :
je me disais : il n'y a, sans aucun doute (raq),
aucune crainte de Dieu dans ce pays » {Gen. 20, 11). Le raq limite le
^éyn (négation) et signifie il n'y aura de crainte que lorsqu'ils vous
:
Min.
«Vous ferez vos offrandes de bétail, bovin ou ovin » {Lév. 1, 2). Min
habbehémâ (de bétail) pour exclure le bétail qui a servi à la bestialité
{Ex. 31, 13) 'ak divise, il est des sabbats que tu peux suspendre,
:
il en est
que tu dois chômer {Mekhilta, p. 341). It^n sur Ex. 21, 21,
p. 274, seulement un jour (non pas deux).
5. Baraitha des 32 règles et aussi Siphra in loc. 102 a.
6. Baraitha des 32
règles.
192 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
min h'abbâqâr (depuis le bovin) pour exclure celui qui a été adoré'.
«
peuple se tint devant Moïse depuis le matin jusqu'au soir »
Et le
{Ex. 18, 13). On pourrait croire qu'il jugea tout le jour; mais alors
quand les disciples ont-ils reçu leur enseignement? Il est enseigné
«
depuis le matin », exclusif, cela nous apprend qu'il ne siégeait pas
tout le jour mais les rabbins donnent comme mesure (de la séance)
six heures 2.
sente son offrande, soit pour l'accomplissement d'un vœu, soit comme
don volontaire... » {Lév. 22, 18). « Israélite », ce sont les Israélites;
«
prosélyte », ce sont les prosélytes; «
séjournant », pour inclure les
femmes des prosélytes; « en Israël », pour inclure femmes et esclaves.
S'il en est ainsi pourquoi est-il enseigné en ces termes « quiconque »?
pour inclure les gentils qui offrent des vœux et des dons volontaires
comme les Israélites... « Leurs vœux
» inclut les dons
pacifiques...^
« Et vous observerez cela (Ex. 12, 24), pour inclure la Pâque
»
que l'on doit aller jusqu'au repas (six heures pour les rabbins). Mek-
Mita in loc. p. 196 assure qu'il siégeait seulement jusqu'au repas.
3. Mekhilta in loc. p. 33.
4. Siphra sur 1, 4, 6 a. Ce livre utilise abondamment la méthode.
5. Siphra in loc. 98 a.
6. Mekhilta in loc. p. 39.
CONSIDÉRATIONS STYLISTIQUES. 193
« Voici l'offrande que feront Aaron et ses fils le jour où ils recevront
l'onction » {Lév. 6, 13j : le jour (dans le jour), ils ne peuvent recevoir
l'onction que pendant le jour 3.
« Il brûle son butin » (Deut. 13, 17), mais non celui du Ciel (celui
qui revient à Dieu) 3.
« Tout vase découvert sur lequel il n'y a pas de couvercle attaché
sera impur » [Num. 19, 15). De là on déduit tout tonneau dont la
:
bonde est enduite d'argile de tous les côtés est impur, car il est dit
« couvercle attaché sur lui » et non « couvercle attaché sur sa surface
supérieure'' ».
p. 53, 55.
3.
Sanhédrin, 10, 6.
4. Siphré Num. in loc. § 126, p. 163.
EXÉGÈSE RABBINIQUE. 7
194 EXÉGÈSE RABBt NIQUE.
:
Ribbûy après ribbûy
« Les nations livrent au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de
leurs dieux » {Deut. 12, 31). Le double ribbûy {gam et ''et) inclut, avec
les fils et les filles, les pères et les mères''.
Dans une discussion sur les gâteaux de fleur de farine et les galettes
sans levain arrosées d'huile {Lév. 2, 4). La loi traditionnelle stipule que
les gâteaux doivent subir une triple opération dans l'huile en est-il :
«
Quelqu'un (homme) » pour inclure les prosélytes; « d'entre vous »,
pour exclure les apostats. Pourquoi dis-tu ainsi? Dis « quelqu'un », :
pour inclure les apostats « d'entre vous », pour inclure les prosélytes.
;
Après avoir fait une inclusion l'Écriture fait une exclusion. Il est
enseigné en ces termes « Dis aux enfants d'Israël » de même que les
: :
aussi : de même que les Israélites sont les fils de ceux qui ont reçu
l'alliance, demême les apostats sont les fils de ceux qui ont reçu
l'alliance et ainsi sont exclus les prosélytes qui ne sont pas les fils de
ceux qui ont reçu l'alliance *
1.
Siphra 4 c. Ce principe
(exclusion après inclusion) est invoqué
assez souvent, comme
traduisant une des façons de parler de
l'Ecriture Siphra 11 a sur 2, 6 13 a sur 2, 15.
:
;
A. — REDOUBLEMENTS.
l'une pour circoncire, l'autre pour enlever les filaments ainsi suivant :
« d'un vol
j'ai été volé » {Gen. 40. 15). R. Juda b. Pazzi le tire de
Ex. 25 tu m'es un époux de sangs ^
4, : (au pluriel)...
(pareillement) « Un homme (dit deux fois) par tribu » {Num. 13, 2). Au
sentiment de R. Aqiba qui dit ce sont des mots ribbûim (inclusifs), ils
:
étaient douze, huit pour la grappe et quatre pour les figues et les gre-
exemples yg. pour Ex. 12, 9, Aqiba tire qu'il est défendu de faire
:
dâras (au sens d'enseigner, prêcher)? Moïse leur donna deux ensei-
gnements il leur enseigna
:
pourquoi celui-ci (bouc) était brûlé et
pourquoi les autres étaient' mangés'^...
B. — REDITES ET REPRISES.
dis-leur c'est par leur mérite qu'il parle avec moi... Voir aussi
:
puis répétée, n'est réoétée que parce qu'il y est enseigné une chose
nouvelle '.
Voici une règle de la Tora : si dans une pârâsâ (section) dite une
fois il manque quelque elle n'est reprise
chose, elle est reprise ailleurs ;
propos de Num. 5, 6 complété par Lév. 5, 20, 21, qui y introduit le tort
fait au prosélyte (implicitement contenu dans le tort fait au prochain) -.
des prêtres en raison de leur ordre (Lév. 23) dans un cinquième des ;
Moïse ordonna les temps sacrés d'après le Sinaï (d'après ce qu'il enten-
dit au Sinaï ou dès le Sinaï) et les enseigna à Israël, puis de nouveau
;
:
il
répéta (enseigna) au moment de l'accomplissement
les leur ;
Moïse
leur disait soyez attentifs à apprendre (répéter) le sujet et à
:
l'expli-
quer 3.
deux ans : le Pharaon vit sept épis et sept vaches cela fait quatorze ans :
;
il les énuméra à Joseph, encore quatorze ans; Joseph parla aussi des
sept épis et des sept vaches, de nouveau quatorze ans soit quarante- ;
deux ans [Gen. Mais la famine ne dura que deux ans car
41, 1-29), :
pèlerinage que vous célébrez chaque année tant que vous ne faites ;
pas sa volonté, vos fêtes ne comptent pour rien devant lui voici ce :
sabbat, en ce jour vous n'en trouverez pas » {Ex. 16, 25), Rabbi Zeriqa
disait de là (on tire) les trois repas du sabbat. Car ils étaient habitués
:
à sortir dès le matin, ils lui dirent donc Moïse, notre Maître, sortirons-
:
«
aujourd'hui vous n'en trouverez pas dans les champs »? On dit le :
cœur de notre père se fendit quand ils dirent puisque nous n'en
:
Gen. 4, 7 et 24, 3-9; Lév, 26, 3, 15; Num. 5, 19 et 20; 19, 12; 7s. 1,
19, 20,
200 EXÉGÈSE KABBI NIQUE.
Dieu, les brebis et les bœufs, au lieu que Yahwé, ton Dieu, aura
choisi » ;
d'autres rabbins peinent à résoudre ce problème d'une
prétendue contradiction qu'ils ont forgée à plaisir.
2.
Siphré, p. 45-48 les cinq dernières difficultés sont présentées
:
premier-né » {Lév. 27, 26). On ne peut dire les deux choses en même
temps. Dis donc tu le consacreras d'une consécration d'évaluation
:
tant les choses qui servent à vêtir le corps que les autres sont inter-
dites ;
« chez elles ce qui sert à vêtir le corps est interdit; ce qui ne
» :
ton champ », et une autre écriture dit {Ex. 23, 10) :Pendant six ans
«
Désaccord chronologique :
Une
écriture dit {Ex. 12, 40) : « Le séjour des Israélites en Egypte
» et une autre écriture dit {Gen. 15, 13) : « Ils
de 430 ans
fut y seront
en servitude et y seront affligés pendant 400 ans ». Comment peuvent
subsister ces deux écritures? C'est avant la naissance d'Isaac que fut
arrêté le décret entre les pièces du sacrifice. Rabbi dit : une écriture
dit « Us y seront opprimés pendant 400 ans » et une autre dit {ibid. 16)
: :
contre Juda... » {2 Chron. 16, I). Est-il possible de dire ainsi? Asa
n'a-t-il pas enterré Baasa la vingt-sixième année de son règne? (i Reg.
15, 33)? Mais c'est pour répondre aux 36 ans à cause desquels fut
porté le décret suivant lequel le royaume de la maison de David
serait divisé, pour leur revenir ensuite; et aussi pour répondre aux
36 ans suivant lesquels fut porté le décret d'après lequel les rois de
Syrie seraient des satans pour Israël et finiraient par tomber sous les
coups de la maison de David''...
1. Tos. Aboda zara, 6, 13, p. 470; cf. parallèles dans les Talmuds.
2. Mekhilta Siméon
Yohai, in loc. p. 156, Sentence de R. Nathan
h.
b. Joseph, L'éditeur Hoffmann note quand les Israélites entrèrent:
Une écriture dit « Que Yahwé : lève sa face vers toi » (Num. 6, 26)
et une autre dit {Deut. 10, 17) : « Dieu, qui ne faitpas acception de
personne ne lève pas la face). Comment
»
(qui peuvent subsister (se
réaliser) ces deux écritures? Quand les Israélites font la volonté du
Lieu (Dieu), il lève la face vers toi; et quand ils ne font pas sa volonté,
il ne lève pas sa face. Autre explication tant que le décret (de con- :
damnation) n'a pas été scellé, Yahwé lève sa face vers toi, quand il a
été scellé il ne lève pas sa face''.
expriment.
Ici l'opposition établie entre les textes couvre, en réalité,
une difficulté tbéologique :
Il est rapporté que Johanan (le grand-prêtre) fit taire les éveilleurs
que ces éveilleurs? Rehaba dit chaque jour les lévites montaient à
:
logiques à cette femme qui savait juste assez d'hébreu pour lire la
Bible dans l'original? En efPet cette Romaine pose la question à Rab-
ban Gamaliel; R. José le prêtre lui répond par une parabole qui
veut inculquer cette idée pour les fautes contre le prochain.
:
Dieu ne peut les pardonner tant que le coupable n'a pas réparé son
tort; R. Aqiba propose la seconde explication (les décrets); et R. Meïr
explique aussi par là (avant ou après l'établissement définitif du
décret) pourquoi une prière est exaucée et l'autre pas Ros hasana, :
17 b, sq.
CONSIDÉRATIONS STYLISTIQUES. 205
un homme ivre (ou : dormant) »? C'est que, pour ainsi parler, c'est
comme s'il y avait sommeil devant lui à l'heure où Israël est dans
:
qu'il lui parla de la tente elle-même. Mais il est enseigné en ces ter-
mes {Ex. 25, 22) : « Là je me
rencontrerai avec toi, et là je parlerai
avec toi du haut du
propitiatoire ». II ne peut pas dire « de la tente
du témoignage », puisqu'il dit ailleurs « du haut du propitiatoire ».
Comment se réalisent ces deux écritures? C'est une règle de la Tora :
Israël onze cent mille hommes d'armes ». Il y a entre les deux une
différence de 300.000; et que faire de ces 300.000? Une troisième
2. Siphré Num. 7, 89, § 58, p. 55, sq. Pour voir une contradiction
entre les deux textes, il faut supposer que les mots du Léo. signifient
que Dieu se faisait entendre à Moïse, soit en dehors du Saint des
Saints, soit en dehors de la tente elle-même (le min étant entendu
au sens local). De toute façon il faut reconnaître avec Schwarz, op.
p. 198, qu'il s'agit ici d'une antinomie subjective.
cit.,
Dansla règle 13 d'Ismael est résolue par Ps. 18, 10 l'imaginaire
antinomie entre Ex. 19, 20 et 20, 22: Mekhiha p. 216.
206 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
hilta, p. 59 sur Ex. 13, 2) et les additions de lettres aux noms propres
(p. 189, sur 18, 1); la section des tephillin est rappelée en trois endroits
(p. 74 sur 13, 16); Dieu a donné trois avertissements à Israël (p. 95 sur
14, 13) ;
actions faites par le vent d'est (p. 103 sur 14, 21) et autres
punitions par divers moyens (p. 134, sqq. sur 15, 7); emploi métapho-
rique du mot cœur 128 sur 15, 8); les dix cantiques (p. 116, sq. sur
(p.
15, 1), les trois propriétés de Dieu (p. 148 sur 15, 16); ses quatre por-
tions {nahala, p. 149 sur 15, 17); trois choses données à Israël sous
condition (p. 201, sur 18, 27)....
Treize paroles desquelles est exclu Âaron [Siphra 3 d sur Lév. 1, 1),
qui est celui à qui Dieu parle d'abord (46 a sur 10, 6).
EXÉGÈSE PARABOLIQUE.
« S'il en relève et
se conforme à ses paroles :
peut se promener au
dehors avec son bâton » {Exode, 21, 19). (Cela signifie :) en bonne santé :
car tu ne peux pas parler du bâton du malade; mais cela nous laisse
entendre que l'écriture fait allusion à l'appui (bon état) de son corps,
tout comme s'il s'appuyait sur son bâton. Pareillement « si le soleil
est levé sur lui » (voleur par effraction) [Exode, 22, 2) le soleil se
:
lèverait-il pour lui seul? Mais (cela veut dire :) de même que le soleil
(symbolise) la paix du monde, ainsi du voleur, s'il est connu qu'il ne
vient que dans une intention pacifique, le propriétaire sera responsable
s'il répand son sang. Pour ces deux textes, la halakha est suivant
R. Ismaël. Voici le troisième: « Et ils déploieront son vêtement »
(Deut.y 22, 17, sur la nouvelle mariée accusée de n'être pas vierge).
Cela signifie que la chose est aussi évidente qu'un vêtemenf.
son bâton », c'est qu'il est encore malade; mais cela laisse entendre
que l'écriture veut indiquer que son corps se soutient. » Ces exégèses
d'Ismaël sont rapportées plusieurs fois (ordinairement toutes les trois
ensemble) Mekhilta Ex. 21, 19; 22, 2, p. 270, 293; Siphré Deut., 22
:
208 EXÉGÈSE RABBINIQTJE.
La méthode allégorique était pratiquée tout autant par les Juifs que
par les Grecs, tout autant
par les Juifs palestiniens que par les Juifs
hellénistes...Les Juifs palestiniens allégorisaient l'Ancien Testament,
y découvrant dans les phrases, les mots, les lettres, et (dans les siècles
qui ont suivi le christianisme) même dans les points-voyelles un sens
caché, en vue de se donner un apaisement de conscience relativement
à l'abandon de certaines lois devenues impraticables, ou bien en vue
de justifier des accroissements traditionnels et souvent grossiers, ou
bien pour défendre Dieu de tomber en d'apparentes incohérences, ou
bien pour laver les écrivains historiques des accusations d'impiété ou
d'immoralité; ou bien, généralement, pour des fins homilétiques...
L'allégorie constituait un élément considérable de la Haggada (interpré-
tation) palestinienne, et des lois définies réglementaient son usagée
sqq.; Philo und der Midrasch, Giessen, 1931, p. 50, sq. (conclusions).
Le grand rabbin Israël Lévy montre que l'allégorie des soi-disant
interprètesallégoristes n'est pas une véritable allégorie, qu'elle
diffèreconsidérablement des exégèses allégoriques de Philon, de
Joséphe et de S. Paul, appartenant à des écoles toutes en marge
du Judaïsme palestinien Revue des études juives^ 1910, lx, p. 24-31.
:
210 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
Ibid. 1898, XL, p. 108, Ludwig Blau déclare qu'il y a très peu d'inter-
prétations allégoriques dans les midraschim des Tannaïtes; les
règles allégoriques n'apparaissent que vers 200.
Bréhier, Les idées philosophiques et religieuses de Philon, Paris,
1908 :«... les rares allégories des livres rabbiniques, si hostiles
d'ailleursen principe à l'esprit allégorique... » (p. 61).
1. Isaac HEI^{EMAN>f, dans son tout récent Altjûdische Allegoristik,
Breslau, 1936, a consacré des pages denses (p. 5-25) à étudier les
diverses formes d'allégorie, tant chez l'écrivain que chez l'interprète,
ainsi que le vocabulaire de l'allégorie et de l'allégoristique, tant chez
les rabbins que chez les grecs.
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. 211
suite des maux; le bien (Abel) en est exclu, et elle meurt à la vie
morale. Mais, quand le mal n'est pas incurable, les germes de bien
qui sont en elle peuvent se développer par l'espoir (Enos), le repentir
(Enoch), pour aboutir à la justice (Noé), puis, malgré des rechutes (le
déluge, Sodome), à la sainteté définitive. Telle est la trame du Com-
mentaire allégorique de la Genèse; l'allégorie morale y est, on le voit,
l'essentiel; et si l'allégorie physique y joue un rôle, elle est seulement
auxiliaire et subordonnée^.
Bien que toutes les choses administrées par une seule puissance
soient semblables dans leur nature, chacune a son caractère particu-
qui conçoit par les oreilles et qui met bas par la bouche : impur est ce
genre d'hommes qui donnent corps par leur parole à tout ce qu'ils
reçoivent par l'ouïe et qui par là enveloppent les autres dans les maux,
accomplissant une impureté, corrompus qu'ils sont par la souillure de
l'impiété. Votre loi a bien fait en supprimant de pareilles gens
(les dénonciateurs) ^
prète : il ne laisse
supposer en aucune manière que les obser-
vances religieuses qu'il justifie soient ou doivent être aban-
données, mais il sent qu'elles paraissent étranges à ses
lecteurs non-juifs et qu'il importe de leur en montrer les rai-
sons d'être d'ordre tout moral, raisons qu'ils pourront com-
prendre par ailleurs il découvre des analogies entre les ani-
;
rants.
Les lois positives, est-il besoin de les justifier humaine-
Job n'a jamais existé mais n'est qu'une parabole tout comme
le pauvre (2 Sam. 12, 3) possesseur de la petite brebis, qui
lui fut injustement enlevée^.
En somme, au mâSâl, les rabbins connais-
se rattachant
saient dans la Bible des sentences énigmatiques, appelant
:
1. Sanhédrin 92 b
reproduite plus bas.
:
{èmèt), car Z. Eliezer disait que les morts ressuscites par Ézéchiel
se tinrent sur leurs pieds, chantèrent un cantique, puis moururent...
R. Juda disait ce fut une réalité
:
(vérité = èmèt) parabolique
(màsâl). R. Nehemia lui objecta si c'était une réalité, pourquoi para-
:
gorie?
Si notre étude né se limitait pas aux rabbins tannaïtes,
soumettre au Ciel, vous serez soumis aux plus viles des nations
arabes... en punition de ce que tu n'as pas servi ton Dieu par amour
;
1° Dieu et Israël.
Voici que vous êtes beaux, que -^vous êtes puissants (des héros);
venez, alliez- vous avec nous Et Israël répond aux nations du
!
entre mille » (5, 10). Entendant ainsi sa louange, les nations disent
à Israël nous viendrons avec vous, car il est dit
: « Où est allé ton :
bien-aimé est à moi et moi à lui » (2, 16) « je suis à ; mon bien-aimé
et mon bien-aimé est à moi, lui qui paît entre les lis » (6, 3). Et les
avec moi à l'académie (le bêt hammidrâs). Parabole d'un roi qui suit
son fils dans ses voyages à l'étranger ainsi Dieu suit partout Israël,
:
« à
peine les avais-je passés que j'ai trouvé celui que mon cœur
aime » (3, A)K
« Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui » (2, 16) il m'a :
dit :
que tu es belle, mon amie; et moi, je lui ai dit voici que
voici :
2° L'Exode.
« tout ce
que Ya a dit nous le ferons et nous l'écouterons » (24, 3)...
R. José de Galilée l'entendait (de la servitude) des empires « ma :
colombe dans l'excavation du rocher », car ils étaient cachés dans les
cachettes des empires; « montre-moi ton visage », c'est le Talmud
(étude) « fais-moi entendre ta voix », c'est le bien agir (suit la discus-
;
par le moyen du vin et j'ai dit au veau « voici ton Dieu, Israël » :
(^a;. 32, 4), R. Juda le fait taire... Israël dit le Saint, béni soit-il! m'a :
1. Donné comme baraitha; figure dans Mekhilta Ex, 14, 13, p. 94,
2. Rabba in loc. Allusions à la colombe dans Mekhilta Fx. 15, 13,
p. 146, et 19, 6, p. 208.
222 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
« Je suis blessée
(malade) d'amour » (2, 5). R. Siméon b. Yohai compare
Israël sortant d'Egypte à un fils de roi que son père veut ménager tout
le temps qu'il est malade; ainsi Dieu attend de donner la loi à son
tagnes, bondissant sur les collines » (2, 8). R. Éliézer voit en ce verset
une allusion —
et non une démonstration —
à la hâte de Dieu (la
Sekhinâ) venant sauver Israël ^.
Les reines sont soixante, les concubines quatre-vingts, et les jeunes
iilles sans nombre (6, 8) on a vu là une allusion au peuple sortant
;
3» Symbolismes divers.
(Dieu)'.
« Tes deux seins sont les faons jumeaux d'une gazelle » (4, 5); les
rabbins y voient ordinairement un symbole de Moïse et d'Aaron^.
D'autres une allusion aux deux tables de la loi ^.
:
1. Ces notes «
florilège, mosaïque » sont empruntées à Heinemann,
op. cit., p. 62-64. Il note par ailleurs que le Targum présente quelque
effort vers l'unité 1, 2-3, 6 est presque entièrement consacré à
:
l'histoire de l'Exode;
3, 7-5, 1, avec quelques digressions, à la
construction du Temple 5, 2-7 à la ruine du royaume 6, 7-12 et 7,
; ;
logique à;
cette même loi doit se soumettre l'interprétation
de l'allégorie. Il en est tout autrement dans les exégèses
transcrites chaque trait, isolé du tout organique dont il est
:
1° Textes juridiques.
souvent dialectique, —
(ainsi pour justifier l'abandon du
talion),
— parfois aussi allégorique. En outre diverses consi-
dérations accessoires sur les lois pouvaient faire appel à des
exégèses symboliques.
Nous avons déjà transcrit la vingt-sixième règle d'Éliézer
et les explications paraboliques qu'elle propose de trois lois.
symboliquement : « se
promener avec une canne »
suppose le
« La
captive, qu'on veut prendre pour femme, pleurera pendant
un mois son père et sa mère » (Deut. 21, 13) Eliezer l'entend au sens
;
littéral {mammâs); R. Âqiba dit son père et sa mère ne sont pas autre
:
chose que les idoles, suivant qu'il est dit : « Ils disent au bois : tu es
mon père «
{Jér. 2, 27) 2.
enceinte de son prochain, soit une femme qui allaite l'enfant de son
prochain, suivant qu'il est dit {Prov. 23, 10) : « Tu ne déplaceras pas
les bornes éternelles et tu n'entreras
pas dans le champ des orphe-
lins ». Pourquoi? Parce que le Seigneur assure leur vengeance 2.
« Vous ne mangerez rien avec du sang » {Lev., 19, 26). Après les
interprétations littérales, R. Dosa (plus probablement fin du premier
siècle : Dosa I) dit on ne sert pas de repas de deuil pour les con-
:
Rab Seset (fin du iii^ s.) disait : R. Eleasar (mort en 279) a dit au
nom de R. Eleazar b. Azaria : D'où tire-t-on que si une femme soumise
au un homme souffrant d'ulcères
lévirat échoit à on ne
(de la lèpre),
la muselle (contraint) pas? De ce qu'il est dit : « Tu ne muselleras
« On ne
en ces termes :
prendra pas en gage les deux meules ni la
meule du dessus {Deut., 24, 6)3. «
Le targum palestinien relie ce même verset au précédent (devoir
pour le nouveau mari de réjouir sa femme) et en tire cette prescrip-
tion bizarre (contre la pratique de sorcellerie qu'on appelait au Moyen
âge « nouer l'aiguillette ») et que personne ne lie gendres ou brus
:
par des sorts, car l'âme qui doit sortir d'eux serait ainsi perdue (ou
blessée)^.
« Tu ne mettras
pas devant un aveugle un objet d'achoppement «
{Lév. 19, 14). « Devant l'aveugle
», en paroles. Quelqu'un vient te
demander la fille d'un tel peut-elle épouser un prêtre? Ne lui réponds
:
pas qu'elle est apte si elle ne l'est pas. On vient te demander conseil,
ne donne pas un conseil qui ne convient pas ^...
taire, dit que ceux qui agissent ainsi nient le siècle à venir (qui ne
peut arriver tarit que les âmes à naître ne sont pas A'^enues au monde).
Ibn Ezra, dans son commentaire, proteste contre cette interprétation
dérivée du contexte immédiat il n'admet que le sens littéral.
:
c'estpourquoi la Loi a mis tous les autres avec lui afin qu'il puisse
revenir avec eux^.
« Tu auras une pelle avec laquelle tu iras hors du camp faire un trou
et recouvrir ensuite tes excréments » (Deut. 23, 14). Bar Qappara
expliquait ainsi ce textene dis pas : 'aznèkâ (tes armes, ou
: ton :
c'estce que disait R. Eleazar : c'est pour cela que les doigts sont sem-
blables à des chevilles 2...
n'agiteras pas le fer », les fils de la Tôrâ, qui procurent aussi la pro
pitiation au siècle, à combien plus forte raison convient-il que ne les
atteigne aucun de ceux qui causent un dommage^! Voici encore ce
1. Sota 8, 5;
plus bref dans Siphré in loco. §197, 110 b. Dans Tos.
Sota 7, 22, p. 309, R. José fonde son opinion sur Ps. 49, 6.
2. Ketuhot 5 ab.
3. Ce texte s'éclaire si on le
rapproche d'une autre version de la
même sentence * Si les pierres qui procurent la paix entre les Israè-
:
230 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
la paix entre les Israélites et leur Père qui est au ciel. Dieu (leMâqôm)
dit qu'elles soient parfaites devant moi; des fils de la Tôrâ qui sont
:
qui est percée, et non un autre membre, parce qu'elle n'a pas gardé
ce qu'elle a entendu au Sinaï et ce qui affranchissait Israël de toute
« C'est de moi
servitude terrestre :
que les fils d'Israël sont les escla-
ves, ils sont mes esclaves » {Lév., 25, 55) 2.
Le mari présente pour sa femme qu'il soupçonne d'adultère un
dixième d'epha de farine d'orge de même qu'elle s'est comportée
:
comme une bête, de même son offrande est composée de l'aliment des
bestiaux 3.
Les prêtr'es perçoivent sur les victimes l'épaule, les mâchoires et
l'estomac parce que Phinéès à Béeiphégor avait pris une lance en sa
main et percé la femme jusqu'au ventre, tandis que la mâchoire
rappelle sa prière-^.
La loi ordonne de. renverser les autels des nations idolâtres : ce
lites et leur Père qui est au ciel... à combien plus forte raison con-
vient-il que l'homme qui procure la paix entre le mari et sa femme...
ne soit pas atteint par le châtiment » {Siphra sur Lev., 20, 16_, 92 c;
Mekhilta sur Ex., 20, 25, p. 244).
1. Cette
interprétation est de Rabban Johanan b. Zakkai; ce grand
rabbin n'est pas donné comme un dôrès hamûrôt, mais cette exégèse,
comme les autres transcrites au même endroit, sont rapportées comme
des interprétations par mode {kemîn) de hômèr, rentrant dans la caté-
gorie de ces exégèses Tosephta Baba qamma, 8, 6, 7, p. 358.
:
vole en secret doit rendre plus que celui qui vole ouvertement, parce
qu'il outrage son Créateur en agissant comme si le Très-Haut ne le
voyait pas {Toseph. Baba Qamma, 1, 2, p. 357 et parallèles) celui ;
qui vole un bœuf qui marche rend cinq bœufs et celui qui vole un
agneau ne rend que quatre agneaux, parce qu'il a dû le porter [Tos.
Baba Qamma, 7, 10, p. 359 (R. Meïr présente là d'autres considéra-
tions) et Mekh. Ex. 21, 7, 37, p. 291 sq.).
3. Siphre sur Num., 5, 15 § 8, p. 14 et Sota 15 a de Rabban Gama- :
n'est pas que le bois ou les pierres aient péché, mais ils sont pour
l'homme une occasion de malédiction; d'où a fortiori pour l'homme
et le détourne de la voie de la vie^.
qui fait pécher son prochain
pris
au sens figuré. est vrai que toutes ces interprétations
Il
du firmament qui était sur leurs têtes, on voyait comme une pierre de
saphir en ressemblance de trône {Ezech., 1, 26)2. »
Semahôt (traité sur le deuil), ch. 8 vers la fin des dôrsé hamû-
1. :
«
quand tu achèteras un esclave hébreu... » En effet, si tu les livres
aux empires (impies) qu'ils ne soient pas soumis à plus de six empires :
« il servira six ansce sont Babel, les Mèdes, les Perses, les Grecs,
» :
année il sortira libre gratuitement ». « S'il est venu avec son corps
(uniquement) sortira avec son corps »; l'Écriture aurait dû dire
il :
ont été plus légers que les aigles des cieux », Maître du siècle, donne-
leur des ailes assurées. Que sont-elles ? « Qui sont ceux-là qui volent
comme des nuées ainsi que des colombes vers leur colombier »? {Is.
60,2.
juif.
2° Textes historiques.
«
Amaleq vint attaquer Israël à
Rephidim » {Exode, 17, 8). R. Hana-
nia dit : sur ce mot nous interrogeâmes R. Eliézer, comme il siégeait
dans la grande académie que signifie Rephidim ? Il nous répondit
: :
suivant le sens des mots (prout sonat). Les dôrsé resûmôt disaient :
térature rabbinique .
Rabbi disait nous avons parcouru toute l'écriture et nous n'avons pas
:
trouvé de lieu appelé pétah 'énaym; qu'est-ce donc que pétah 'énaym ?
Cela nous enseigne qu'elle suspendit ses yeux à la porte à laquelle sont
suspendus tous les yeux (= 'énaym) et qu'elle disait :
plaise (à Dieu)
que je ne sorte pas en vain de ma maison*...
« Ils
partirent pour Sukkotli » {Exode, 12, 37) Sukkoth littéralement
:
(mammâs) comme il est écrit: «Et Jacob partit pour Sukkoth » {Gen.,
33, 17), ainsi parlait R. Éliézer, et les rabbins disaient « Sukkoth n'est :
Dieu dans ma main » {Ex., 17, 9) demain nous serons avec vous, :
et nous nous tiendrons sur les actions des pères le sommet, ce sont les :
Moïse ou Elie ne sont montés en haut, pas plus la gloire n'est descendue
en bas; mais nous apprenons que le Mâqôm (Dieu) dit à Moïse voici :
«
je voie cette belle montagne et le Liban » {BeuL, 3, 25)
Que :
sous les coups d'un puissant » (/s., 10, 34). Et pourquoi l'appelle-t-on
Liban? Parce qu'il blanchit les péchés des Israélites suivant qu'il'
est dit : « Si Vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs
comme neige » {Is., 1, 18)2.
Les dôrse resûmôî dirent : « Ils ne trouvèrent pas d'eau » :
(ce sont)
les paroles (commandements) de la loi qui sont assimilées à l'eau.
Et d'où tire-t-on qu'elles sont assimilées à l'eau? De ce qu'il est dit :
« Quiconque a soif, qu'il vienne à l'eau! « [Is., 55. 1). C'est parce
15, p. 197).
3. Mek/i. sur Ex., 15, 22, p. 154; version presque identique dans
Mekh. de Siméon b. Yohai in loc, p. 72. Noter d'abord la référence à
Isaïe, entendu, non du salut, mais de la Loi (toujours à l'horizon), et
aussi cette base, prétendue historique; donnée à une prescription
juridique fort postérieure.
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. 237
Après une discussion sur la nature du bois qui adoucit les eaux
de Mara... les dôrse résumât dirent « Il lui fit voir » les paroles
:
de la loi qui sont assimilées au bois, suivant qu'il est dit « Elle est :
« Vous avez vu
que c'est du ciel que je vous ai parlé » {Exode, 20, 22).
De même que la lumière est vie pour le monde, de même les paroles
de la Tôrâ sont vie pour le monde; la lumière (<^s=feu), ceux qui s'en
approchent se brûlent et ceux qui s'en éloignent sont glacés, de même
pour les paroles de la Tôrâ tout le temps que l'homme s'y applique,
:
elles sont vie pour lui, s'il s'en écarte elles le tuent; de même qu'on
use du feu en ce monde et dans le monde à venir, de même on use des
paroles de la Tôrâ en ce monde et dans le monde à venir de même ;
que le feu imprime une marque dans le corps de qui s'en sert, de
même la Tôrâ imprime une marque en tous ceux qui s'en servent;
de même que tous les fils d'homme travaillant sur le feu se distinguent
entre les créatures, de même les disciples des sages (rabbins) se dis-
tinguent, sur les places, par leurs façons de marcher, de parler et de
s'envelopper dans leur manteau 2.
« Si Dieu me donne du pain pour manger et des habits pour me
vêtir » {Gen. 28, 20); R. Josué expliqua au prosélyte Aquila que le pain,
c'est la Tôrâ, suivant qu'il est dit «
Venez, mangez de mon pain
: » ;
1. Mekh. sur Exode, 15, 25, p. 155 sq. et dans la Mekh. Sim. b.
paroles » {Prov., 4, 4). Notons dans les deux textes exploités l'assi-
milation de la Tôrâ à la Sagesse.
2. Siphre sur Deut. 33, 2 § 343, 143 ah. Siphre sur Num., 6, 25 § 41,
le plus petit des arbres de l'univers^ de même Israël était tout petit
et il descendit en Egypte; c'est pourquoi le Saint, béni soit-il, se révéla
à son peuple pour le délivrer, suivant qu'il est dit {Ex. 3, 8) « Je suis :
môme que le buisson est le plus rude de tous les arbres, si bien que
les oiseaux qui pénètrent en lui n'en sortent pas en paix, de même
l'esclavage en Egypte parut au Saint, béni soit-il, le plus dur des escla-
vages de l'univers, suivant qu'il est dit {ibid.) : « Et Yahwé dit j'ai vu :
des buissons on fait des haies aux jardins, de même Israël est une
haie pour le monde. Autre explication de même que les buissons
:
ne croissent que le long des eaux, de même Israël ne croît que par
le mérite delà Tora qui est appelée eau, suivant qu'il est dit {Is. 55, 1) :
{Ex. 17, 1) c'est parce qu'Israël se sépare de la Tora que son adversaire
:
fond sur lui, car l'adversaire n'a pouvoir sur lui qu'en raison du péché
et de la transgression^.
^&^
cendre, sortir (Dieu conduit dehors Abraham {Gen. 15, 5), pour le
faire sortir de son astrologie Nedarim 32 a).
:
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. , 239
courut par trois fois au-devant de ses fils (Deut. 33, 2).Abraham salua
Dieu la face contre terre {Gen- 18, 2); de ce même mot il annonce à
ses enfants pour le siècle à venir (/s. 49, 23) : « Des rois seront tes
nourriciers... ». Abraham lui offrit un peu d'eau, Dieu ménage à ses
enfants dans le désert une source intarissable... Joseph ensevelit son
père et il mérite lui aussi d'être enseveli par Moïse...
'
.
indication qu'elle aura un fils dont les actes seront pour lui aussi âpres
que le vinaigre; qui? Manassé.
R. Johanan voit là un symbole des souffrances du Messie suivant
qu'il est dit {Is. 53, 5) : « Mais lui a été transpercé à cause de nos
))3.
péchés
lisme et c'est très peu une analogie. On les découvre dans les
quatre rois que combat Abraham [Ge7i. 14, 1); les quatre
mots de Gen. 15, 12, en vertu de rapprochements scriptu-
Tos. Sota 4, 1-7, p. 298, sq. Cette loi du talion fait l'objet de
1.
la seconde partie de la règle 28 [Mimma'âl) d'Eliézer « Et vous avez :
dit Non mais nous fuyons sur des chevaux n [Is. 30, 16) par un
: ! :
mot ils ont péché, par ce même mot ils sont punis.
2. D'après Heinemann, op. cit., p. 27, résumant le commentaire de
dans Ruth rabba 5, 6 sur 2, 14. Cf. Heijvemaivn, op. cit., p. 27.
240 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
de son père 2.
Les premières tables de la loi étaient entièrement l'œuvre de Dieu,
les secondes, l'œuvre de Moïse, mais l'écriture était encore de Dieuj
dans le monde un être interdit, suivant qu'il est dit : « voici les fils de
Seïr le Hori est écrit aussi « voici les fils de
« ;
et il :
Sébéon, 'Aya et
'Ana Ce qui apprend que Sébéon eut des relations avec sa mère
». et
1. Genèse rabba in loc. eh. 41, 2, p. 39.9; ch. 44, 17, p. 439, sq. Cf.
Heinemajxn, op. cit., p. 34.
2. De K. Johanan b. Zakkai, par mode de îiômèr :
Tosephta Baba
qamma, 7, 3, p. 357.
3. Du même Baba qamma, 7, 4, p. 358; éclairé par Veut,
:
Tosephta
rabba sur de la section), où la parabole et son expli-
1, 1 (3, 16, lin
cation sont fort développées.
1 anliuma
4. (version Buber), semôt, 12,11, p. 7; à éclairer par
Exode rabba, 2, 9, sur 3, 1. Relevons dans ce texte le « il lui signi-
fiait
)), qui
traduit i' expression râmaz iô, laquelle prélude au rèrnez,
le remèz dégage
appelé a jouer un si giand rôle dans l'exégèse :
dans un texte une allusion plus ou moins claire Bachek, Die lermi- :
noLogie, i, p. 182.
5. Fesakimbk a. R. Siméon b. Gamliel appuie son affirmation (que
'Ana a inventé les mulets) sur une tradition et une exégèse provenant
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. 241
« Jette ton pain sur la face des eaux, car après beaucoup de jours
tu le retrouveras » (Eccl. 11, 1). R. Bibi : fais Faumône avec ceux
qui
peinent sur la Tora, symbolisée par les eaux. R. Aqiba raconte l'his-
toire d'un disciple de rabbin sauvé d'un naufrage parce qu'il avait
fait la charité avant de s'embarquer, l'aumône étant signifiée par le
pain jeté sur les eaux. Autres histoires dans le même esprit ^.
et Donnes-en (de ton pain) une part à sept et même à huit » {Eccl.,
II, 2). R. Eliézer dit ; « Donnes-en une part à sept », ce sont les
sept jours de la semaine, suivant qu'il est dit « à la septième fois »
(I Reg., 18, 44), c'est-à-dire au sabbat. « Et même à huit », ce sont les
huit jours de la circoncision suivant qu'il est écrit « et il mit son :
visage entre ses genoux » (ibid.); « entre ses deux genoux », cela
signifie qu'Elie dit à Dieu Maître des siècles, même si tes
: fils ne
possédaient que les mérites de ces deux commandements, le sabbat et
la circoncision, ce serait assez pour que tu aies pitié d'eux, R. Josué
voyait dans le premier les sept jours de la Pâque et dans le second les
huit jours de la fête des Tabernacles 2.
cela signifie : celui qui n'a pas assez (de pratiques) de commande-
ments pour incliner (la balance au jugement) du côté des mérites.
Les rfdrse resûmôt disaient l'homme est jugé suivant la majorité
:
(de ses actes, mérites ou démérites) qu'il tâche donc toujours d'équi-
;
texte Heureux, vous qui semez partout près des eaux et qui laissez
: «
« heureux
qui semez » et semer n'est pas autre chose que l'aumône
« faites vos semences dans la
{sedâqâ) suivant qu'il est dit :
justice
{sedâqâ aumône)= et moissonnez selon la charité » {Os., 10, 12).
Et l'eau n'est pas autre chose que la Tôrâ, suivant qu'il est dit : « tous
les assoiffés, venez vers les eaux
obtient la portion de
» {Is., 55, 1). Il
deux tribus, à savoir une tenture comme Joseph, suivant qu'il est dit
: :
«
Joseph est un rejeton fertile, ses branches s'élancent au-dessus de la
muraille » (ce qui fait une tenture, dit Rachi) {Gen. 49, 22) il obtient ;
robuste »
{ibid. 14)2.
«
quand vous étiez couchés au milieu des bercails, ailes de la colombe
recouvertes d'argent » (Ps. 68, 14), c'est la dépouille de l'Egypte; « et
ses plumes brillantes de l'éclat de l'or », ce sont les dépouilles de la
mer (recueillies après que les Égyptiens furent engloutis dans la mer),
(i Nous te ferons des colliers d'or »
{Canl. \, 11), ce sont les dépouilles
de la mer; «pointillés d'argent », c'est la dépouille de l'Egypte ••.
En
outre certaines maximes de sagesse pratique sont enten-
dues en un sens religieux les rabbins trouvaient-ils que leur
:
Tannaiten, 1, p. 1&3.
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. 245
« J'ai loué la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à
manger, boire et se réjouir » {Eccl. 8, 15). Divers amoras disent toutes :
son siècle ». Son siècle c'est le siècle présent dans lequel sa vie le
conduit au tombeau. Le tombeau est-ce un lieu pour manger et boire?
Mais ce qui l'y accompagne ce sont la Tora et les bonnes œuvres qu'il a
faites ^
sont, ou bien les anges du service (Aqiba), ou bien les nations du siècle.
« Il fait croître les
plantes » (14) le lin qui sert au culte divin. Les cèdres
du Liban » (16) ont été créés pour la construction du Temple et non
pour des usages humains. « Là les oiseaux font leurs nids » (17) ce :
sont les lévites. « Les lionceaux qui rugissent après leur proie » (21 )
1. Eccl. rabba in loco. Cf. Bâcher, Agada der Palest. Amoràer, III,
p. 50 (Samuel b. Isaac) et 230 (R. Jona).
2. Midras des Psaumes, p. 442-446.
246 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
prétation du Psautier :
R. Juda dit : tout ce que David dit dans son volume, il le dit, soit rela-
tivement à lui-même, soit relativement à tout Israël, soit relativement
à tous les temps K
(c
Qui montera à la montagne de Dieu? » c'est Moïse {Ex. 19, 3). « Qui
se tiendra dans son lieu saint? » c'est Moïse {Deut. 5, 28). Moïse est
encore l'homme aux mains innocentes et au cœur pur... Dans les
paragraphes suivants, tous ces versets (3-5) sont dits d'Abraham, puis
de Jacob . . . ^.
Galaad... » {Ps. 60, 9, 10); « à moi Galaad », cela désigne Achab qui
tomba à Ramôth Galaad; « Manassé », à entendre prout sonat;
«
Ephraïm est l'armure de ma tête », cela désigne Jéroboam qui est
sortid'Ephraïm; « Juda mon sceptre », cela désigne Ahitophel qui
est sorti de Juda « Moab le bassin où je me lave », cela désigne
;
Gehazi qui fut puni à l'occasion d'un bain; « sur Edom je jette ma
sandale », cela désigne Doég l'édomite^...
traire.
palestinien (10, 2, 29 b), le texte n'est pas attribué aux interprètes des
resûmôt. Même texte dans Num., rabba 14, 1 sur 7, 48,
EXÉGÈSE PARABOLIQUE. 247
riques ou symboliques^.
En ce genre, le cercle dans lequel se meuvent nos inter-
d'agir :
Saadia), un calcul,une analogie ^ Il nous semble
plus sur d'entendre le mot A^mèr en son sens ordinaire lourd, :
Allegorists.
4. Tandis que rsm à l'actif signifie « marquer » le participe passif
râsûm a plusieurs fois un sens équivalent à saZwm (bouché) Mekhilta :
Ex. 17, 8, p. 176 « cette écriture est ici râsûm et elle devient claire
;
sacrées qu'un sens et contenu unique, qui est Dieu, Israël, son
histoire et les institutions théocratiques ; ces objets peuvent
être exprimés par tous les mots inspirés : l'art des exégètes
GONCIiUSION
par son Esprit Saint, toutes ces paroles sont vérité non seule- ;
prophéties de
et symboles. Contrepartie de cette conviction,
l'inclination à prendre isolément chaque sentence, à la traiter
comme un oracle divin qui se suffît à lui-même, indépendam-
ment de son contexte.
le pi?opre du
juriste et du casuiste (la part de la halakha) ;
habituelle et de parti-pris.
Au terme de cette conclusion quel jugement d'ensemble
porter sur l'exégèse rabbinique? Nous croyons qu'elle met en
œuvre les méthodes
excellentes auxquelles recourent encore
les meilleurs exégètes, qu'elle professe des principes très sûrs
et que, par cette voie, elle est parvenue à des résulats appré-
ciables et qui auront toujours valeur. Malheureusement, en
bien des cas, méthodes et principes ont été mis en échec
par les travers de l'esprit rabbinique, littéralisme, asservis-
sement à la Loi orale, abus de la Haggada. Malgré tout on
ne lira jamais sans profit les commentaires rabbiniques, tout
particulièrement ceux des tannas, que déparent beaucoup
moins les tares que nous venons de relever.
DEUXIÈME PARTIE
r X
« ne faut
pas exagérer les ressemblances entre la forme de l'exégèse
des écrivains du Nouveau Testament et certains procédés rabbini^
ques... » (Citations de l'A. T. dans le N. T., Dictionnaire delà Bible,
Supplément. II, c. 48.)
264 EXÉGÈSE RABBINIQUE.
ouvrages récents.)
A. E. Kautzsch, De Veteris Testamenti locis a Paulo apostolo alle-
gatis Leipzig, 1869.
J. Monnet, Les citations de VA. T. dans les êpîtres de S. Paul, Lau-
sanne, 1874.
BoEHL, Diealttestamentlichen Citaten in N. T. Wien, 1878.
G. ToY, Quotations in the N. T. New York. 1884.
A. Clemen, Der Gebrauch des A. T. in den N. T. Schrifen, Gutersloh.
1895.
H. VoLLMER, Die alttestamentlichen Citatebei Paulus, Leipzig. 1895.
Johnson, the Quotations of the N. T. from the Old, Philadelphia, 1896.
Glemen. op. cit. p. 158. « Chez Paul, qui avait reçu une éducation
p. 68.
EXÉGÈSE PAULINIENNE. 265
1555, sq.
H. L. STRACat und Paul Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testa-
ment aus Talmud und Midrasch, III, Miinchen, 1926.
CHAPITRE I
1. Dans l'épître aux Hébreux (10, 1) axfa a aussi ce même sens les
:
Paris, 1935, p. 233, 234, sq. Nous exploitons ses explications relatives
au typos. Même sens aussi dans laTtapaSoXT} d'Héb. 9, 9; et 6toS£lyh-« de
270 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
tion signalée entre les deux figures nous éclaire sur la concep-
tion typologique de l'Apôtre. Parallélisme par ressemblance
entre les deux Adam
tous deux sont à leur façon des chefs
:
femme dans le mariage, telle que Dieu l'a établie, est le symbole
de l'union du Christ et de son Église cette seconde union est
;
éprouvé sachant
la vérité de qui tu les as reçues car depuis ta prime
:
enfance tu connais les saintes lettres, qui, par le moyen de la foi dans
le Christ Jésus, peuvent te communiquer la sagesse qui conduit au
salut. Toute écriture est inspirée de Dieu et elle peut beaucoup servir
pour les ministères, soit d'enseignement, soit de correction, soit de
redressement, pour donner l'éducation qui conduit à la justice, afin
que l'homme de Dieu soit bien prêt pour sa tâche, et complètement
équipé pour travailler à toute œuvre bonne {2 Tim. 3, 14-17).
Car toutes les Écritures antérieures ont été écrites pour nous ins-
textes bibliques ont besoin d'être commentés tandis que les paroles
du Seigneur s'imposent en leur teneur directe; par ailleurs lAncien
Testament doit être compris à la lumière du Nouveau, v
logique qu'il fonde les sens qu'il y découvre, mais sur les
intuitions de sa foi, sur les enseignements intérieurs de
l'Esprit^.
Lès doctrines qu'il déduit des Écritures sont de deux
ordres exhortations d'ordre moral et directions prâ,tiques
:
il
rapproche ce charisme du « discours de sagesse » et du « discours
de gnose » (i Cor. 12, 8).
2. Gf cette appréciation de Clemen, der Gebrauck des Alten in den
N. T., p. 12 « Les écrivains du N. T. qui interprètent l'Ancien ne
:
13, 22
278 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
UTILISATION DE LA. T. 279
Galates.
3, 13
280 EXÉGÈSE PA1ILINi;|SNNE.
UTILISATION DE l'A. T. 281
282 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
UTILISATION DE LA. T, 283
2 Thessaïoniciens.
1, 12
284 EXEGESE PAULINIENNE.
Hébreux.
UTILISATION DE l'a. T. 285
286 EXÉGÈSE PATJLINIENNE.
Deutéronome.
21, 23 Gai. 3, 13.
32, 43 Héb. 1, 6.
1 Samuel.
2 Samuel.
Psaumes.
22, 23 Héb. 2, 12.
24, 1 1 Cor. 10, 26.
'
32, 1, sq. Rom. 4, 6-8.
36, 2 Rom. 3, 18.
+ Rom. 3, 4».
Rom. 15, 11.
Héb. 13, 6.
4- 2 Cor. 6, 9.
+ 2 Cor. 6, 11,
+ Gai, 6, 16.
+ Tit. 2, 14.
Rom. 3, 13b. ^
2 Cor. 8, 21.
4- Rom. 12, 16, sq.
Héb, 12, 5, sq.
58
UTILISATION DE l'a. T. 289
Isaïe.
1,9
290 EXÉGÈSK PAULINIENNE.
I&aïe.
54, 1
Gai. k, 27.
66, 15 +2 Thés. 1, 8.
Jérémie.
1 5 4- Gai. 1, 15, 16.
9, 22, sq.
1 Cor. 1,31; 2 Cor. 10, 17.
11, 20
31, 31-34
50, 25
51, 45
Ezéchiel.
Daniel.
2,47
11, 36
UTILISATION DE l'a. T. 291
« ne faire de
pas acception personne ))...
1. Voir Puukko, op. cit., p. 41-45 et Michel., op. cit. p. 14-18 bien des
:
existaient.
De la première hste il
appert que les citations explicites,
c'est-à-dire les sentences bibliques, invoquées comme preuve
ou illustration de certaines affirmations, font totalement dé-
faut dans quelques épîtres : 1 et 2 aux Thessaloniciens, Phi-
lippiens, Golossiens, Philémon, Tite; etpresque entièrement
dans 1 et 2 à Timothée. On ne doit pas pour autant conclure
que l'Apôtre n'utilisait pas l'Ancien Testament dans ses prédi-
cations aux Gentils ou dans ses instructions aux communautés
-aux Corinthiens, ils sont plus abondants dans les trois premiers
part des Juifs et les objections que les chrétiens, lisant souvent
la Bible, auraient pu,, de leur côté, soulever. Dans les dévelop-
pements christologiques et ecclésiologiques des épltres de la
captivité, il n'a pas paru opportun de s'appuyer sur l'Écri-
ture, parce qu'on demeurait là sur un terrain spécifiquement
chrétien. Si sur des sujets analogues l'épitre aux Hébreux
multiplie les citations explicites, c'est qu'il s'agit encore
d'opposer l'économie nouvelle à l'ancienne. Par ailleurs le
rédacteur de cet écrit aime les développements homilétiques
qui commentent de longs passages bibliques nous trouvons ;
simple illustration?
CHAPITRE III
il
évoque l'exemple du donne largement aux
juste idéal qui
pauvres et qui, pourtant, demeure toujours en état de mani-
1. Cf. Rom. 5, 1^; 1 Cor. 3, 8^; 4, 20; 10, 29; 15, 10î>, 44^ 46, 52i';
2 Cor. 2, 16; 5, 3, 7 ; .12, 2, 3; 13, 4»; Gai. l, 7; 5, 13^.. Cf. Béb.
6, 13.
296 EXÉGÈSE PAXJLINIENNE.
dée qu'à ceux qui sont les fils d'Abraham par la foi [Rom. 4,
11, Il
12). importe de comprendre que la dialectique de
l'Apôtre relève plus de l'intuition que de la syllogistique
aristotélicienne.
Pour conclure son développement contre les faux apôtres,
qui s'enorgueillissent de titres de gloire usurpés (5 Cor.
10, 17), S. Paul rappelle, le principe aimé (ju'il tire, par une
« à la semence »j
semences » au pluriel, mais au singulier
EXÉGÈSES EXPRESSES. 299
il
(Dieu) dit à Moïse », pour bien affirmer qu'il s'agit d'une
parole divine expresse « car l'Écriture dit au Pharaon »
;
il :
second texte est pris aussi dans l'Exode (9, 16) mais avec des
modifications qui mettent davantage en relief l'absolu de l'ini-
tiative divine; d'autre part, l'auteur suppose connu de ses
lecteurs un mot qui se trouve en d'autres passages et que le
passage allégué suppose et résume [h, 21; 7, 3; 9, 12;
est Jésus.
Par une analyse de la succession des événements S. Paul
affirmeque la justice fut accordée à Abraham indépendam-
ment de la' circoncision, puisque ce n'est qu'ensuite qu'il
reçut ce signe {Rom. 4, 11). La considération des événements,
considération éclairée par un mot de la Genèse (21, 12),
lui permet d'assurer que la vraie descendance d'Abraham
comprend, non tous ses enfants suivant la cha^r, mais
uniquement Isaac et ses autres descendants, héritiers de la
promesse et enfants de Dieu [Rom. 9, 6-9).
Nous trouverons tout à l'heure pareille analyse historique
dans l'homélie de l'épltre aux Hébreux (4, 8) sur le repos pro-
mis à Israël. Autre conclusion de même ordre [Héb. 10, 18) :
60 Eségèses typologiques.
sabbat divin.
Jadis il un jour » où Dieu s'adressa à son peuple
fut «
par le
moyen de Moïse; il est maintenant un autre « jour «,
la période de la rédemption, dans laquelle Dieu promulgue
une révélation nouvelle par l'intermédiaire de son Fils. L'in-
crédulité des Hébreux, leur désobéissance, les frustra des
biens promis par le Seigneur loin de les imiter, les chrétiens
;
l'espérance.
On voit toute la richesse typologique de cette exégèse. Dieu
apparaît en premier lieu comme la perfection qui s'offre à la
fois à notre imitation à notre participation. Tous les élé-
et
B. — EXEMPLARISME ET PARTICIPATION.
Dieu, de même que les chrétiens le sont par leur foi en celui
qui a ressuscité Jésus (4, 23, 24; Gai. 3, 8); il a été justifié
avant d'avoir reçu la circoncision afin de pouvoir devenir le
Père de tous les croyants, circoncis et incirconcis.
Adam est présenté également comme un principe qu'on
imite par le péché [Rom. 5, 14) et qui exerce son influence
sur tous ceux qui lui sont unis [Rom. 5, 12-19; / Cor. 15,
45-49).
A plus par excellence le second Adam est-il
forte raison et
celui que nous devons imiter (/ Thés. 1, 6 / Cor. 11. 1), à ;
qui nous devons ressembler dans une conformité, qui est aussi
une communion et un gage de participation à tous ses états et
à toutes ses grâces [Rom. 6, 5).
D. — FIGURES DU CHRIST.
pas moins que l'interprète traite son texte avec une singu-
lière liberté c'est qu'il sait ce qu'il en doit tirer. La troisième
:
qui conduit à la foi [Rom. 10, 8). Mais la foi est inefficace et
la doctrine évangélique ne prend un sens et n'a valeur que si
deux conditions sont réalisées, qui dépassent les forces
humaines l'Incarnation du Christ et sa résurrection (10, 9).
:
Ce sont ces deux faits que l'Apôtre voit indiqués dans les
deux autres assertions de Moïse, rapportées suivant leur sens
général mais accommodées aux résultats à trouver. Si le trésor
à conquérir était retenu dans le Ciel ou caché au profond de
l'abime (mis ici pour la mer), comment surmonter ces obsta-
cles? Comment monter au ciel? Comment descendre dans
l'abime? Tout cela est accompli « monter au ciel » signifie
:
teur divin veut, non pas « recevoir des présents des hommes »,
mais « donner des présents aux hommes » ce « don de pré- ;
F. — EXÉGÈSES PARABOLIQUES.
De même que les rabbins voyaient dans divers objets et faits
présentés par l'Écriture des symboles de la Loi, d'Israël et des
autres entités de leur religion, de même S. Paul découvre
EXÉGÈSES EXPRESSES. 309
chrétiens sont les vrais fils d'Abraham, parce que les héritiers
de la promesse.
310 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
ont tiré du
une conclusion semblable par voie d'assimi-
texte
lation^ Nous savons déjà que ce texte avait reçu une interpré-
.
ont le droit de manger des produits des champs dans lesquels ils
travaillent, est donnée comme une baraitha.
Allô, Première épitre aux Corinthiens p. 217, sq.
2. Voir plus haut p. 228. Voir aussi Stuacr-Billerbeck, Kommentar
zum N. T., III, p. 286, spp., diverses interprétations symboliques des
commandements, tant chez les juifs alexandrins que chez les Pales-
tiniens.
EXÉGÈSES IMPLICITES. 311
tation complexe,
composé.
312 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
a. APPLICATIONS ÉVIDENTES. .
...Quand les auteurs sacrés sont cités c'est moins une exégèse du
sens propre et historique de 1 eur oracle qu'un appel à l'autorité de la
parole de Dieu qui domine tous les temps. Ce qui a été dit autrefois
trouve dans l'Évangile une véritable réalisation, parce que les ancien-
nes paroles comme les anciens faits étaient des figures dont le Christ
donnait le sens. Il n'y a pas pure accommodation, ni prophétie exclu-
sivement propre à l'Évangile, mais emploi d'une parole ancienne appli-
cable au temps présent d'après la portée qu'il avait plu à Dieu de lui
donner, sans même que l'objet direct de cette parole soit le type précis
314 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
teur de Yahwé {Is. 52, 15 cité Ro7n. 15, 21) aux prédicateurs
de l'Évangile; de la prédiction sur la Jérusalem nouvelle (/s.
54, à l'Église, mère, contre toute attente, féconde [Gai.
1)
4, 27) et du triomphe du fils de Jessé {Is. 11, 10) à la conver-
;
[Ex. 25, 40 utilisé dans Héb. 8, 5). Enfin les termes de Job
(5, 12, 13) et du Psaume (94, 11) sur les sages, astucieux
et vains, proclament la vanité de la sagesse humaine (/ Cor.
3, 19, 20).
D. ASSIMILATIONS JURIDIQUES.
E. — DÉDUCTIONS.
Lév. 18, 3) que la Loi ne contient que des oeuvres, non la foi :
b. A FORTIORI.
C. CONSÉQUENCE.
Puisque Dieu est le Maître de tout (Ps. 24, 1), tout ce qu'il a
créé est bonpermis à l'usage (/ Cor 10, 26; cf. Rom. 14, 3,
et
11, 12 et Ez. 37, 27) on peut induire que les chrétiens consti-
tuent son Temple (2 Cor. 6, 1 6). De ce qu'il accepte les outrages
de ceux qui outragent Dieu (d'après le Ps. 69, 10, entendu
messianiquement), il s'ensuit que Jésus ne s'est point complu
en lui-même {Rom. 15, 3). Le chrétien ne doit pas cherchera
thésauriser, mais se confier en Dieu (exprimé par Ps. 118, 6)
puisque le Seigneur, suivant qu'ilTa souvent assuré [Gen. 28,
15 ou Deut. 31, 6, sqq,), ne l'abandonnera pas [Héb. 13, 5,
6).La loi prescrit à la femme la soumission, assure S. Paul
/ Cor. 14, 34), mais il ne fonde cette affirmation sur aucun
texte précis ;
il estime,
probablement, que cette infério-
rité résulte de tout ce que le Pentateuque raconte sur la
création et la faute d'Eve (cf. / Tim. 2, 11-14 et / Cor.
11, 2, 3).
318 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
[Rom. 4, 23).
En tant que ministres et représentants du Christ, les apôtres
s'attribuent l'assurance donnée par Dieu à son serviteur [Is.
49, 6, repris par S. Paul Act. 13, 47). Comme de bons
:
18, 50; 117, 1; Deut. 32, 43 Rom. 15, 9-12) qui ont trait
:
aux rapports des gentils avec Dieu, mais peuvent aussi être
considérés comme des prophéties, ainsi que le suggère l'oracle
messianique [Is. 11,-10) allégué en dernier lieu.
Rom. 13, 9, citant Deut. 5, 17, sq. (ou Ex. 20, 13, sq.) et
Lév. 19, 18; Rom. 7, 7, rappelant Deut. 5, 21 (ou Exode 20, ^
Rom. 11, ^-k citant / Reg. 19, 10, 14; / Cor. 10, 1-3, 7-10
résumant E^. Nu?n. 25, 1, 9; 21, 5, 6;
13, 21; 14, 22; 32, 6 ;
l'Écriture.
L'examen de ces Tout d'abord
citations est intéressant.
il trahit le culte Paul pour la parole de Dieu, sa
de S.
EXÉGÈSE RABBINIQUE. 11
322 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
{Is. 66, 15; Jér. 10, 25; Is. 2, 10); Héb. 10, 27 {Is. 26, 11).
Les égarements des idolâtres sont désignés des termes
bibliques : Rom, 1, 23 et Ps, 106, 20; / Cor. 10, 20 et
(prérogatives d'Israël) ;
S Cor. 3, 3, 7-9, 13, 16 {Exode, 34, 30,
33, 34; Ez. il, 19); Héb. 3, 2, 5, 17 {Num. 12, 7; 14, 29);
8. 2 {Num. 24, 6); les ch. 9 et 11 sont remplis de réminis-
3° Prophéties messianiques.
4° Thèses théologiques.
que le vase, le potier qui l'a modelé {Rom. 9, 20, 21 : Is. 45,
9; 29,16).
De même, dans des directives morales : Rom. 12, 16, 17 :
Prov. 3, 7, 4 ;
/ Cor. 5, 13 : Deut. 17, 7 (13, 6) Eph. 4, 25
;
:
que ;
qui ne relèvent que de la forme générale de
tels autres,
1. BôHL. op. cit. p. V-VII, croit que circulait en Palestine une édi-
tion populaire des LXX, que S. Paul aurait parfois modifié son texte
grec d'après une Volksbihel en araméen (?).
2. Venard, op. laud. c. 42, 43, Si l'Eglise chrétienne a reçu les
écritures de l'ancien Testament suivant la forme et dans l'étendue du
texte des LXX, c'est que cette version jouissait dans une partie du
Judaïsme d'une autorité incontestable. On sait que la légende mise en
circulation par la lettre du Pseudo-Aristée a trouvé crédit auprès de
Philon, de Josèphe et de nombreux écrivains ecclésiastiques. S. Augus-
tin, en son de Cwitate Dei, reconnaît dans les LXX un texte faisant
autorité.
FIDÉLITÉ AU SENS DE L ÉCRITURE. 327
Héb. 10, 39), prend le mot foi et l'idée de vivre avec toute la
richesse de sens qu'ils revêtent dans le système chrétien.
Il est évident que « donner des présents » est tout le con-
traire de « recevoir des
présents [Eph. 8 citant Ps. 68, 19)
» 4, :
B. — EXÉ&ÈSES TYPOLOGIQUES.
Ps. 102, 26-28 [Héb. 1, 10-12); Joël, 3, 5 [Rom. 10, 13); P5.
44, 23 [Rom. 8, 36) Is. 40, 13 (/ Cor. 2, 16)
: Ps. 68, 19 :
[Eph. 4, 8).
Sont prisescomme oracles messianiques les prophéties qui
annonçaient un événement décisif de l'histoire israélite, figure
par conséquent de son âge définitif, de l'âge messianique :
Aet. 28, 26 (/5. 6, 9, iO); Rom. 9, 25-29, 32, 33; 10, 15; j 1,8
[Act. J3, 47) ce que Dieu disait à son Serviteur [Is. 49, 6). Les
Juifs rebelles à la prédication chrétienne sont assimilés à
leurs ancêtres dont la mauvaise conduite tirait aux Gentils
des blasphèmes contre Dieu [Rom. 2, 24 citant Is. 52, 5); et
d'autre part, [Rom. 11, 9, 10) aux impies sur qui David [Ps.
69, 23, 24 et 35, 8) appelle les punitions divines.
Figure encore que de comparer l'égalité que réalise l'au-
mône à celle qui régnait entre les Hébreux qui recueillaient
la manne [3 Cor. 8, 15 citant Ex. J6, 18). Il convient de faire
de la pluie qui féconde[Is. 55, 10) l'image
de la Providence
qui donne l'accroissement aux récoltes [3 Cor. 9, 10). Nous
330 BXÉGÈSE PAULIMENNE.
G. — Conclusion.
[Is. 28, 16) pour marquer l'objet de la foi [Rom. 10, 11).
Substitutions d'un mot à un autre pour mieux marquer la
C. — MODIFICATIONS STYLISTIQUES.
(45, 23) citée Rom. 14, 11 est introduite par un mot biblique
courant {Is. 49, 18 ou Jér. 22, 24...) Mélange semblable en
i Cor. 2, 9 [Is. 64, 3 et 65, 16) et 3, 19 [Job. 5, 12 et 13
15, 55),pour âtV/j, introduit dans le mot d'Osée (13, 14) cité
pour exprimer la victoire du Christ sur la mort (affirmée
aussi en Is. 25, 8 dans la traduction utihsée); touto [Héb. 9,
20), au lieu de Idoù {Ex. 24, 8), par souvenir de l'institution
de l'Eucharistie {Marc. 14, 24).
{Is. 65, 1) 9, 13
; {Mal. 1, 2 verbe et complément dii'ect) 10, ;
47) pour âéSwxa (/s. 49, 6); âwjw {Act. 13, 34) pour ^l<x^<7oy.o:l
{Ts. 55, 3); oXCvov (5 Cor. 8, 15) pour aocTtov {Ex. 16. 18);
à'Kxy^zkiù {Héb. 2, 12) -pour hi'fiyri<so[).(xi {Ps. 22, 23); àvop6wGa-£
{Héb. 12, 12) pour \ayuaocxs. {Is. 35, 3), etc.
Suppression de mots insignifiants ou redondants et addition
de mots explétifs %ai kiziBKéC^axs. supprimé et Ip^ov ajouté dans
:
3, 7-11 [Ps. 95, 7-11, variantes plus accusées quand ces mots
sont repris dans les élaborations homilétiques) 8, 8-12 [Jer. ;
31, 31,-34, texte encore plus modifié quand il est repris 10,
16, 17); 10, 5-7, 8-14- (homélie) citant Ps. 40, 7-9; 12, 5-11
[Prov. 3, 11, 12).
Variantes encore plus importantes quand les passages tirés
de l'Ancien Testament sont remplacés par des adaptations
plus ou moins condensées Rom. 11, 34 et / Cor. 2, 16 [Is.
:
A. — SÉRIES DE TEXTES.
9, 25-29(0^.2,25; 1,10; /s. 10, 22, 23; 1,9); 10, 19-21 (Z)ez</.
32, 21; h. 65, 1; 65, 2); 10, 11, 13 [Is. 28, 16; Joël, 3, 9);
11, 8-10 [Deut. 29, 4 contaminé par /s. 29, 10; Ps. 69, 23, 24);
15, 9-12 [Ps. 18, 50; Deut. 32, 43; Ps. 117, 1; Is. 11, 10);
j Cor. 3, 19, 20 [Job. 5, 12, 13; Ps. 94, 11); 2 Cor. 6, 16-18
[Lév. 26, 11, 12; Is. 52, 4, ii\ Ez. 20, 34; ^ Sam. 7, 14,
27 avec contaminations); Héb. 1, 5-13 (jP^. 2, 7 2 Sam. 7, 14; ;
/>s. 97, 7; 104,4; 45,7,8; 102, 26-28; 110, 1); 2, 12, 13(^5.
FIDÉLITÉ A LA LETTRE BIBLIQUE. 335
22, 23; h.
8, 17, 18); 5, 5, 6(P5. 2, 7; 110, k) 13, 5, ^{Deiit. ;
31, 6, 8; Ps. 118, 6). Cf. Gai, 4, 21-30 (allusions à Gen. 17,
16; h. 54, 1; Gen. 21, 10, 12). Dans un discours de S. Paul
[Act, 13, 34, 35) nous trouvons la majeure [Is. 55, 3) et la
mineure [Ps, 16, 10) d'un argument.
B. COMBINAISONS DE TEXTES.
14, 1-3; 5, 10; 140, 4; 10, 7; Is. 59, 7, 8; Ps, 36, 2); 12, 19,
20 {Beut. 32, 35; Prov. 25, 21, 22); / Cor. 15, 54, 55 [Is, 25,
8; Os. 13, 14) ^ Cor. 9, 9, 10 [Ps. 112, 9; h. 55, 10; Os, 10,
;
12); Héb. 10, 37, 38 [Is, 26, 20; Hab. 2, 3, 4). Dans Rom.
un premier texte d'Isaïe (59, 20, 21) est complété
11, 26, 27,
par un second (27, 9) qui présente l'objet de l'alliance nou-
velle accordée par Dieu à son peuple.
D. — CONTAMINATIONS DE TEXTES.
« il dit ») ;
il est rare de les voir
amalgamer plusieurs sen-
tences bibliques^. Des rabbins on disait qu'ils enchaînaient
fication dans Ez. 39, 17, 18, 73). Mek/iilta Exode, 21, 32, p. 75 (addi
tions au texte). Tos, Sota, 8, 6, p. 510 (modifications et paraphrase
libre). M. Sota, 9, 6.
Cf. supra, p. 120-128.
Une enquête sur ce point serait peu fructueuse nous avons peu :
ont existé.
Les variantes s'expliquent encore, soit par les particularités
de la recension des LXX lue par l'Apôtre, soit aussi par ce
médiocre souci de la rigueur verbale que S. Jérôme attribue
aux apôtres et aux évangélistes ^ Nous ne pensons pas que
S. Paul, en certains cas, dépende d'une version populaire en
langue syro-palestinienne^.
Cependant plus importantes ont
les libertés textuelles les
A, au parfait :
yéyp<x'!:':oii
h) xaôâxep
Rom. 3, 4.
_ '^é'-fpy.'^^ioi.i
9, 13.
_ '
10, 15.
_ 11, 8.
Act. 23, 5.
5) -/eYpaicTat vap
_ Rom. 12, 19.
_ 14, 11.
_ 1 Cor. 1, 19.
_ 3, 19.
— (avec 'ôtO
-
Gai. 3, 10.
_ ...; 4, 27.
340 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
19) interrogatif
xm s'i^s^- ^^^- ^' ^•
Y»? ;
Ttaewç
Héb. 4, 3.
£l'pir]V.ev
(xhxoq Y^P • •
s^P"»!^^^ 13, 5.
Y'î'?
T^o'J • •
•o^'^t'iÇ *> ^'
£'{pr,y,£v
FORMULES INTRODUISANT LES CITATIONS. 341
(2, 11).
'^t/.oas X 13.
6,
k%-fiyyzXxM. ..X 12, 26.
aaXvj(T£v . . .X Act. 28, 26.
'
ù (î^ç èppàvTWEV XsYwv Héb. 9, 20.
C) 23) Jésus-Christ, sujet (sous-entendu) du
verbe £t(7epx6[Ji.£voç . . . . Héb. 10, 5.
— èî'pvjxsv
2, 11.
D) 24) au passif.
èppéÔYj aÙTV) oTt Rom. 9, 12.
ko' ov XÉYExai Héb. 7, 13.
-/.a Ta To EtprjjjLEVov Rom. 4, 18.
(ici l'Écriture
= Dieu)
26) interrogatif :
'/)
ly, irbretoç owaiwaûvvj \é-^ei Rom. 40, 6.
29) Pour argumenter
XéYoi/,£v ^àp ôti Rom. 4, 9.
wffTe ôappouvTaç Xéyzv*
ifjixaç
Héb. 13, 6.
— •
15, 27.
— 2 Cor. 8, 21.
— 9,7.
34) oiô Héb. 12, 12.
— 2 Cor. 6, 17.
oib xaî Rom. 4, 22.
Un premier
point qui frappe, c'est la variété des formules
pauliniennes contrastant avec la monotonie des formules rab-
biniques. Cependant presque toutes les expressions pauli-
niennes ont leur pendant ou leur antécédent chez les rabbins.
Venons au détail.
La locution de beaucoup la plus fréquente chez S. Paul
(32 fois, mais inexistante dans l'épltre aux Hébreux) est y^y-
surtout précédée d'une conjonction comparative. Nous
paTc-rat,
avons rencontré son équivalent chez les rabbins anciens mais ;
Michel, op. laud. p. 70, montre que certaines formules, par exemple
1.
le se retrouvent dans la littérature hellénistique, en particulier
<pT]oiv,
chez Philon. La diatribe aimait également invoquer les textes d'au-
teurs célèbres. Il ne semble pourtant pas que les usages de S. Paul
s'expliquent par une influence hellénistique.
FORMULES INTRODUISANT LES CITATIONS. 345
Il est frappant
que dans l'épitre aux Hébreux les citations
ne soient jamais introduites par le verbe « écrire », si fréquent
dans les autres épltres pauliniennes et caractéristique de leur
manière. Le verbe le plus employé à cette fin dans les
Hébreux est le verbe \é-^zv4. (particulièrement dans la forme
Xs^wv) nous y rencontrons aussi plus abondamment qu'ailleurs
;
et à « la Loi »
marquent un culte profond pour ces auto-
rités.
arguments scripturaires.
CHAPITRE V
CONCLUSIONS «ÉNËRÂLES.
ques {Ps. 2; 8; 110; Habac. 2, 4; Dent. 32, 35; Gen. 21, 12)
et dans le même sens. C'est aussi la même conception typo-
âmes pour lesquelles son Maître a versé son sang donc pas ;
Ce n'est pas pour rien que Paul est visionnaire; il l'a été dans sa
conversion, il n'a pas cessé de l'être, il l'est en quelque façon jusque
dans ses raisonnements... Sa théorie de l'économie salutaire inaugurée
en Abraham et accomplie dans le Christ n'est aussi qu'une vision gran-
diose, dont les éléments ont bien pu lui être fournis d'un côté par les
spéculations juives sur Abraham, et d'un autre, côté par la mystique
païenne et les morts divines, qui s'est élaborée spontanément dans- son
Ne savez-vous pas que dans ces choses qui sont de mon Père, c'est-à-dire
dans ces mots, dans ces réalités concrètes, qui annoncent que je suis
son Fils, il faut Moi être"} Et plus tard, quand il accomplit le tour des
synagogues, que fait-il que se produire au milieu de la loi et des
prophètes comme une référence vivante? Ecce venio (Psaume, 39, 8).
On vous a dit telle et telle chose, déclare-t-il sur la montagne, mais
1. VAVhChAw^h, Introduction au Livre de Ruth.
v. » Paris, 1938, p. 81, sq.
EXÉGÈSE RABBINIQUE. . 1^
354 EXÉGÈSE PAULINIENNE.
moi-même, me voici là, écoutez pour vous dire telle autre. A chaque
!
travers les peuples et les siècles. Tout ce qu'il touche, tout ce à quoi
il apporte le nom de
Jéhowa, tout ce qu'il imprègne de cet esprit qui
est essence, tout: cela prend forme, ordre, vie et sens et le désert irri-
Pour entendre l'Écriture, il faut avoir un sens dans lequel tous les
passages contraires s'accordent... Tout auteur a un sens auquel tous les
passages contraires s'accordent, ou il n'a point de sens du tout. On ne
peut pas dire cela de l'Écriture et des prophètes : ils avaient assuré-
ment trop bon sens. Il faut donc en chercher un qui accorde toutes les
les contrariétés.
Le véritable sens n'est donc pas celui des Juifs : mais en Jésus-
Christ toutes les contrariétés sont accordées.
Les Juifs ne sauraient accorder la cessation de la royauté et prin-
cipauté prédite par Osée (3, 4) avec la prophétie de Jacob {Gen. 49, 10).
Si on prend la loi, les sacrifices et le royaume pour réalités on ne peut
accorder tous les passages. Il faut donc par nécessité qu'ils ne soient
que figures. On ne saurait pas même accorder les passages d'un même
livre, ni quelquefois d'un même chapitre, ce qui marque trop quel
était le sens de l'auteur : comme quand Ézéchiel (20) dit qu'on vivra
dans les commandements de Dieu et qu'on n'y vivra pas.
Jésus-Christ leur ouvrit l'esprit pour entendre les Écritures. Deux
grandes ouvertures sont celles-là : 1° Toutes choses leur arrivaient en
figures : vere Israelitae vere liber i, vrai pain du ciel 2° un Dieu humilié
;
jusqu'à à la Croix : il a fallu que le Christ ait souffert pour entrer dans
la gloire : « qu'il vaincrait la mort par sa mort » {fféb. 2, 14).
Dès qu'une foison a ouvert ce secret, il est impossible de ne pas le
voir. Qu'on lise le vieux Testament en cette vue, et qu'on voie si les
sacrifices étaient vrais, si la parenté d'Abraham était la vraie cause de
l'amitié de Dieu, si la terre promise était le véritable lieu de repos ?
Non donc c'étaient des figures. Qu'on voie de
! toutes les céré-même
monies ordonnées, tous les commandements qui ne sont pas pour la
charité, on verra que c'en sont les figures.
Tous ces sacrifices et cérémonies étaient donc figures ou sottises.
Or il y a des choses claires, trop hautes, pour les estimer des sottises ^.
Agé
358 TABLE DES CITATIONS.
Daniel.
TAr.LTS 1>ES CITATIONS. 359
4
360 TABLE DES CITATIONS.
4, 21
TABLE DES CITATIONS, 361
21
362 TABLE DES CITATIONS.
40, 36-38
CITATIONS.
18 298
19, 7 141
9 142
22 96
24 171
33 129
20, 8, 11
191
21,1 190
10 381
10, 12 284, 310, 335
12 284, 301, 315, 347
20 160, 190
23 171
22, 1 284
3 23, 159
6 23
16, 17 284, 331
23, 4 284
24, 3-9 199
10 145
25, 23 284, 334
26, 3 30
4 164
27, 21 142
27 142
28, 18 23, 159
20 237
31, 30 196
33, 4 129, sq.
17 234
34, 26 61
35, 10 157
18 153
22 68
36, 12 129
24 240
37, 35 133
38, 14 234
26 173
40, 8 241
15 196
41, 1-29 198
42, 30 141
44, 8 84
18 141
364 TABLE DBS CITATION'?.
19, 11, 12
TABLE DES CITATIONS. 365
2
366 TABLE DES CITATIONS.
TABLE DES CITATIONS 367
13
368 TABLE DES CITATIONS
24
TABLE DES CITATIONS 369
3
370 TABLE DES CITATIONS
12, 2
TABLE DES CITATIONS 371
116, 1
372 TABLE DES CITATIONS
2° Nouveau Testament.
A. Textes patjuniens.
Actes.
TABLE DBS CITATIONS 373
12, 8
374 TABLE DBS CITATIONS
8
TABLE DES CITATIONS 375
10, 1
376 TABtË DÈS CtTAtlONS
22
TABLE DES CITATIONS 377
13 281 4, 14 283
14 317 Tite.
15, 3 278, 317, 339 14 283
2,
4 271
9 278, 339
Autres écrits,
274 3, 13 307
16, 26
8, 17 285
1 Thessaloniciens.
12, 40 sq. 289
1,6 303
Luc.
2,4 282
282 10, 27 285
4,5,6
15 271 Marc.
5, 8 282, 323 4, 12 318
22 282 284
10, 6, sqq.
2 Thessaloniciens. 12, 31 285
14, 24 333
1, 8, 9 282, 322
10 282 Matthieu.
12 283 5, 18 353
2, 4, 8, 13 283 21, 43 285
13, 14, 15 289
1 Timothée.
18, 16 285
2, 6 283
19, 4, 5 284
12-14 283, 317 19 285
5, 17 311
21, 16 286, 312
18 278, 283, 311, 332,
22, 39 285
341
40 286
19 343
271 1 Pierre.
6, 3
15 283 2, 6, 8 289
378 TABLE DES CrTATIONS.
3° Littérature rabbinique.
MiDRASIM TAKNAÏTES.
TABLE DES CITATIONS. 379
6
8
9
380 ÏAfiLE DÈS CITATIONS.
14, 35
382 TABLE DES CITATIONS.
18 (23, 2) 123
6, 4 (26, 7) 136
7, 23 (32, 11) 191
12, 3 (39, 12) 72
38,14(85,7) 234
41,26(89,9) 199
44, 8 (92, 7) 84
49, 4 (98, 4) 139
Exode.
1, 21 67
2,9 240
3, 2 238
10, 1 120
Lévitîque.
1,2 142
Nombres.
7, 48 246
Deutéronome.
1,1 240
Cantique.
1,1 216
2 216, 219
6 223
9 220
12 165, 218
2,4 165, 222
5 222
8 222, 223
14 221
16 220
}•)')
TABLE DES CITATIONS. 383
Targum,
384 TABLlî DES CITATIONS.
HuUin.
TABLE DES CITATIONS. 385
Qiddusim.
M. 3, 5
386 TABLE DES CITATIONS.
Yoma.
388 EXPRESSIONS EXÉGÉTIQUES.
lusion, indication).
146.
n;3p3, féminin,
^"02, terme convenable, 165.
accomplir).
IDim Sp,
raisonnement a
fortiori, 83.
N1v3, introduit citations, 31.
390 INDEX ANALYTIQUE.
qayt/ém.
Adam, type du Christ, 269, 270, 303, 304, 305.
Adaptation, de textes, 334.
Addition de termes (pour démontrer), 47, 60, 64, 66,
Conjectures exégétiques, 19, 20, 22, 23, 25, 102, 107, 108, 114, 146,
153, 157, 169, 181, 193, 205, etc.
Conjugaisons (exég. grammaticale), 154, sq.
Conséquence d'un texte, 317.
Contaminations textuelles, 332, 333, 335.
Contentieuses (considérations) plus riches en exégèses, 292, 293.
Contexte sa détermination, 178; son emploi exégétique, 24-26, 66,
:
45, 51, 52, 60, 90, 91, 92, 102, 105, 109, 112, 114, 236, etc.
Dramatique (forme) de l'exégèse rabbinique, 23-25
Eclairant (écrit) un autre écrit, 176, sq.
Écrire (dans les formules introduisant les citations bibliques), 32,.
339, 340.
Écritures, leur autorité, 271, 272.
Eliezer, ses règles, 33, 81, 82; Règle 1 190, sq.; R. 2 191; R. 3 : : :
194 ,
R. 4 : 195 ;
R. 5 : 83-88 ; R. 6
R. 7 90-92 R. 8 101-103 ; :
86, 92 ;
:
;
:
105, sq., 166; R. 19 178, 182, 183; R. 20 97, 173, 178, 183; R. 21 :
: :
139; R. 30 137-139 R. 31 :
172; R. 32 ;
169. : :
doivent être semblables dans les analogies, 88, 89, 94, 97, 99, 100,
103, 104.Arguments tirés d'espèces analogues, 95, 96.
Esprit contre la lettre, 52, 56.
Essentiel d'un texte, 48.
Etat construit (exég. grammat.), 148, 149.
S'étonner, 17.
Etymologies, 134-137 doublées d'allégories, 233. ;
Exclusions, 20, 21, 24, 43, 44, 108, 111, 149; combinées avec inclu-
sions, 188-195.
INDEX ANALYTIQUE. 393
gada, 13, 14, ses sources, 14, sq. Voir explicite et implicite. :
89 (?) ;
R. 7 : 178-186.
Histoire fondement de lois, 61; embellie, expurgée, 66-68.
:
multiples, 35, 37; sur le sens parabolique, 207; ses règles, 33, 80,
197, R. 1 83-88; R. 2
:
90-92; R. 3 101-103; R. 4-11
: 106-113; : :
R. 12 178-185; R. 13 201-206.
: :
Littéralisme servile, 55, 56, 57, 58, 63, 193, 203, 257.
Loi, figure de la Foi, 306-308, 328.
Loi orale, 64, 65; déduite de l'Ecriture, 55-63, contre l'Écriture,
45, 52, 53.
Maximes morales, fondent lois, 61, 62 ; déduites, 64, 65 ; exprimées en
termes bibliques, 319, 323.
Maximum et minimum, 148.
Meïr (ses variantes bibliques), 118.
Melchisédech, figure de Jésus, 305.
Métaphores, 16, sq., 163.
Métaphorique (sens), 144, 145; exégèse, 247 (voir :
parabolique).
Méthodes exégétiques, 32, 33.
Midras, 11, 13.
Midrasim (leur exégèse), 15.
Misna l'orme législative simple, 13; son exégèse, 14.
:
VA. T., 267; interprète autorisé de l'Écriture, 273, 275; livres qui lui
sont le plus familiers, 291; thèmes favoris, 321-324, 345; comparé
aux rabbins dans ses procédés exégétiques, 263, 264, 348-350, 324,
338.
Pauvres ou riches (termes), 174, sqq.
Peine, 'onés (sanction d'une interdiction), 20, 50, 51.
Philologique (exégèse), 33, 36, 116-206, 298-301.
Points dans le texte, 129, 130.
Possibles (sens), yâkôl. 25, 26.
Pourquoi tel texte''^. 15, 16, 30, 92, etc.
Précisions i*elevées, 21, 22, 23, 24, 104, 109, 146; ajoutées aux textes,
43, 46, 49, 56, 60, 86, 87, 93, 95, 134, 135, 161, 167, 169, 170, 171. 179,
193, 228, 242.
Principe général appliqué, 55, lOi, 102, 103, 141, 146, 245.
Progression du texte (iodiquée), 46.
Pronoms, 149.
Prophétiques (exégèses), 68-76, 146, 147, 274, 312-315.
Propre (sens), 144.
Psaumes (leur interprétation), 246.
Quelle est la raison (fondement)? ma ta'am, 23, 29.
Raisonnements en exégèse, leur valeur limitée, 78, 79, 82, 83, 92,
107.
396 INDEX ANALYTIQUE.
126, 139, 143; suivie par S. Paul, 296, 301, 302, 312, 318, 320, 321»
323, 325, 326, 330, 335, 337, 347.
Si (conjonction, ses divers sens), 40.
56, 57, 157, 158, 192, 193, 321, 357, 298-300, 314, 315, 316.
Style biblique, 162-206.
Substantif, 146-149.
Suivant qu'il est dit, sènnéemar, 30 et partout.
Sujet d'un verbe (déterminé), 155, 156, 172, 173, d'un passage,
178-181; sujets confondus, 173.
Superflus (mots, expliqués), 17, 18-20
Symboles, 245 (voir allégorie).
:
Tradition: fondement vrai des lois, 13, 24, 42, 43, 45, 52, 77, 83,
92; son autorité, 78, 83, 54; textuelles et exégétiques, 128, 131.
Type, tupos, 269; ses diverses formes, 301, 302; typologie, 275;
chez S. Paul, place prépondérante, conclusions déduites, 287, 270,
275, 301-308, 311, 324, 327; justifie modifications du sens biblique,
328-330; actualité de la typologie, 353, 356.
Valeur permanente de l'exégèse paulinienne, 350-356.
Variantes étudiées, 118, 119.
Verbe (exég. grammat.), 149-156.
Vérité sens simple, 35, 215.
:
AVANT-PROPOS
PARTIE I
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
L'EXÉGÈSE SIMPLE
I.
Exégèse implicite 38
IL Exégèse explicite simple 41
10 Exégèse explicite simple interprétative 42
^ '
H^sens du texte
A. Ex^plr 42
400 TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
CHAPITRE III.
« Parmi lesinnotribrables ouvrages qu'a suscités le Livre des Psaumes, il est certain
que le commentaire du P. Calés se place, et pour toujours, dans les premiers rangs. »
L. Mariés (Études.)
« L'on ne
peut que remercier le R. P. Calés d'avoir mis à la portée d'iin cercle relative-
ment étendu de lecteurs le f^^it de longues- et laborieuses années de travail érudit, et
souhaiter à cet ouvrage une large diffusion. » (Revue Thomiste.)
« Œuvre
magnifique qui doit trouver sa place dans la bibliothèque de tous les prêtres
désireux de se former une âme religieuse suivant le modèle de celle réalisée par Dieu
lui-même dans le psalmiste. » J. Coppens (Ephemerides Theologicae Lovaniences.)
« Ces deux
forts volumes élégants et bien proportionnés offrent, dans un ordre clair et
commode, un ensemble précieux dénotions qui se complètent et s'éclairent mutuellement.
C'est une Somme sur le Psautier, qui rendra de grands services aux étudiants des Sémi-
naires, aux prêtres dans la récitation du bréviaire, aux laïques cultivés. Félicitons
l'auteur : comme le Juste de Psaume 1, il a réussi dans son œuvre. >
A. CONDAMiN (Revue Apologétique.)
AU DIEU INCONNU
par V. Dillard, S. J.
I volume in-8 couronne (284 pages) 22 fr.
Le Dieu Inconnu dont il s'agit est le Saint Esprit, dont nous ignorons trop le rôle essen-
tiel dans notre vie de tous les jours. L'auteur s'attache à préciser ce rôle visible et
invisible, à le concrétiser au maximum dans le présent et l'humain qui nous entourent.
L'ouvrage est destiné surtout aux laïques, jeunes gens, hommes d'affaires, qui veulent
trouver le lien entre leur vie active de tous les jours et leur vie spirituelle.