Polycopies TP Chimie SM ST LMD Ingenieur S1 2022 2023
Polycopies TP Chimie SM ST LMD Ingenieur S1 2022 2023
Polycopies TP Chimie SM ST LMD Ingenieur S1 2022 2023
Faculté de Chimie
2022/2023
Généralités
INTRODUCTION
Dans ce cadre, les expériences proposées dans ce polycopié sont simples, pratiques et
économiques. Elles permettent de concrétiser, voire de compléter les notions théoriques
abordées en cours de chimie.
La durée d’une séance de TP est fixée à 3 heures ; l’étudiant pourra ainsi reproduire plusieurs
fois l’expérience et approfondir sa compréhension théorique afin de discuter ses résultats
expérimentaux. En fin de séance, 10 à 15 minutes seront consacrées à l’organisation d’un test
de contrôle afin d’évaluer les connaissances de l’étudiant.
SÉCURITÉ AU LABORATOIRE
I- Introduction
L’exécution des travaux pratiques de Chimie dans un laboratoire entraîne la manipulation de
produits toxiques, inflammables, corrosifs ou explosifs. L’accomplissement de ces travaux peut
être à l’origine d’accidents ou d’intoxications graves dont les effets sont immédiats ou
insidieux. Tout étudiant au laboratoire de Chimie devrait être au courant des implications et des
risques associés à la manipulation en cours. Par conséquent, il est impératif de connaître et
d’appliquer rigoureusement les règles de sécurité.
Méthanol, benzène,
Produits qui, par inhalation,
phénol, naphtaline,
Toxique T ingestion ou pénétration cutanée en
phosphore blanc, sulfure
Très Toxique T+ petites quantités, entraînent la mort
d’hydrogène, cyanure à
ou des effets aigus ou chroniques.
plus de 7 %,...
Acide chlorhydrique à
25 % et plus, acide
Produits pouvant exercer une phosphorique à plus de
action destructive sur les tissus 25 %, eau de javel
Corrosif C
vivants. concentrée, ammoniaque
à plus de 10 %,...
Nitroglycérine, butane,
Ce sont des liquides ou des solides
propane dans un certain
capables d’exploser sous l’action
Explosif E pourcentage de mélange
d’un choc, d’un frottement, d’une
avec l’air, TNT
flamme ou de chaleur.
(trinitrotoluène) ;...
I- Introduction
La mesure de grandeurs physiques est une activité fondamentale en sciences expérimentales.
Toutefois, une mesure, aussi précise soit elle, est entachée d’erreurs. L’erreur est définie
comme étant la différence entre la valeur mesurée et la valeur vraie (exacte). Pour les mesures
effectuées généralement au laboratoire, nous ne pouvons pas connaître la valeur exacte de la
grandeur mesurée. Le résultat sera donc incertain et nous parlerons d’incertitude de mesure.
Mesurer une grandeur n’est pas simplement rechercher la valeur de cette grandeur, mais aussi
lui associer une incertitude, afin d’évaluer la qualité de la mesure.
Nous distinguons deux types d'erreurs :
1-Les erreurs systématiques : elles affectent le résultat constamment et dans le même sens
(effet des grandeurs d’influences (température, pression, ….), instrument défectueux ou mal
étalonné,....). Il est important de détecter et de corriger une erreur systématique (utiliser des
instruments différents, ....). Les erreurs systématiques influencent l’exactitude
(ou justesse) de la mesure.
2- Les erreurs aléatoires : elles sont non reproductibles et mal définies (manipulateur,...). Pour
réduire les erreurs aléatoires, il faut augmenter le nombre de manipulations. Les erreurs
aléatoires affectent la précision (ou fidélité) de la mesure.
II- Généralités
II-1 Incertitude absolue et intervalle de confiance
La valeur X d'une grandeur, résultant d'une mesure, peut être présentée comme une valeur
estimée Xmesurée associée à son incertitude absolue ΔX (nombre positif) : X = Xmesurée ΔX.
L’incertitude absolue permet donc de définir un intervalle dans lequel la valeur vraie a un
certain pourcentage de chance de se trouver. Cet intervalle est appelé intervalle de confiance.
La valeur la plus probable de X est en général le centre de cet intervalle et l’incertitude absolue
est l’erreur maximale que l’on est susceptible de commettre dans l’évaluation de X.
L’incertitude relative est un nombre sans dimension et s'exprime souvent en pourcentage (on la
multiplie par 100). Plus l'incertitude relative est petite, plus la valeur mesurée est précise.
Remarque
L’incertitude relative sur la masse molaire d’un constituant X sera prise égale à 0,2 %.
Pour trouver l’incertitude sur cette moyenne, on calcule d’abord l’écart type, noté , de la
𝐧
̅)𝟐
∑𝐢=𝟏(𝐗 𝐢 −𝐗
distribution des n mesures : = √ . On calcule ensuite l’écart type moyen (l’écart
𝐧−𝟏
type sur la moyenne), noté m, tel que : m = .
√𝒏
Le résultat de mesure s’écrira donc sous la forme : X = (𝐗 ±β) unité (95 %).
Intervalle de confiance :
L’incertitude relative (%) est donnée par la relation :
𝛃
𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = |𝐗̅| 𝐱 𝟏𝟎𝟎 (%).
Soit X la grandeur que l’on veut déterminer à partir de la mesure des grandeurs A, B et C.
Remarque
Si la grandeur A (B ou C) est mesurée plusieurs fois à l’aide d’une verrerie, on écrira alors :
∆𝐀 = ∆𝐀 𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 + ∆𝐀 𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 avec ∆𝐀 𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 = ∆𝐀 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞
∆𝐀 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞 est lue sur la verrerie utilisée et ∆𝐀 𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 = 𝐦𝐚𝐱|𝐀 − 𝐀 𝐢 |.
Présentation du résultat : (𝐗 = 𝐗̅ ± ∆𝐗) unité
Intervalle de confiance :
∆𝐗
Incertitude relative (%) : 𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = | 𝐗̅ | 𝐱 𝟏𝟎𝟎 (%).
Attention ! L’incertitude est arrondie par excès et est exprimée au maximum avec deux
chiffres significatifs. La valeur de la mesure et son incertitude doivent avoir le même
nombre de décimales. Exemple : C = (3,343 ± 0,001) M.
La mesure est d'autant plus précise que cet écart est faible.
donner un ordre de grandeur. Par contre, les zéros à l'intérieur ou à droite d'un nombre sont tous
significatifs.
Exemples : 0,002 1 chiffre significatif ; 32 2 chiffres significatifs ;
0,00345600 6 chiffres significatifs.....
IV-2 Arrondi
Un arrondi d'un nombre est une valeur approchée de ce nombre, obtenue à partir de son
développement décimal, en réduisant le nombre de chiffres significatifs. Généralement, on
augmente le chiffre (à conserver) d'une unité si le chiffre suivant vaut au moins 5 et on conserve
ce chiffre si le suivant est strictement inférieur à 5. Une autre règle est d’arrondir de sorte que
si le chiffre qui précède le 5 est pair, sa valeur ne change pas. Par contre si ce chiffre est impair,
il prend la valeur du chiffre pair suivant.
V- Application
Un étudiant dose un acide (solution titrée) de concentration CA inconnue par une base (solution
titrante) de concentration CB connue (CB = 2 M). Pour cela, il prélève 10,0 mL de la solution
titrée à l’aide d’une pipette et il fait le dosage trois (03) fois. Il obtient les résultats suivants :
Essai 1 2 3
Véq (mL) 8,5 8,2 8,3
Véq = 8,3 mL
𝐂 +𝐂 +𝐂 𝟐 𝟐 𝟐 𝛔
CA (M) 𝐂̅ = 𝐀𝟏 𝟑𝐀𝟐 𝐀𝟑 (𝐂 −𝐂)
σ =√ 𝐀𝟏
+(𝐂𝐀𝟐 −𝐂) + (𝐂𝐀𝟑 −𝐂) σm =
√𝟑
β = t. σm
𝟐
1,70
0,07651906
1,64 1,67 0,03082207 0,0177951304
1,66
0,08
𝛃
𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = |𝐂̅| x 100 (%) = 4,8 %.
∆𝐕é𝐪 ∆𝐕𝐀
∆𝐂𝐀 = 𝐂𝐀 ( + ).
𝐕é𝐪 𝐕𝐀
Or :
∆𝐕𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 = ∆𝐕é𝐪𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞 = ∆𝐕𝐛𝐮𝐫𝐞𝐭𝐭𝐞
∆𝐕 = ∆𝐕𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 + ∆𝐕é𝐪𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 ; 𝐚𝐯𝐞𝐜 ∶ {
{ é𝐪 ∆𝐕é𝐪𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 = 𝐦𝐚𝐱|𝐕é𝐪 − 𝐕é𝐪𝐢 |
∆𝐕𝐀 = ∆𝐕𝐩𝐢𝐩𝐞𝐭𝐭𝐞
Sur la verrerie utilisée pour prélever un volume avec une bonne précision, on trouve un certain
nombre d’indications importantes :
a- la contenance de la verrerie,
b- la classe (A, B, AS) : indique le degré de précision de la verrerie,
c- la tolérance indique l’écart sur le volume prélevé compte tenu des imperfections
inévitables du matériel,
d- l’indication Ex ou In : une verrerie In contient exactement le volume indiqué, elle est
donc juste au remplissage (ex : fiole jaugée). Une verrerie Ex en contient un tout petit
peu plus car elle est utilisée pour laisser s’écouler le volume souhaité et le fabriquant a
donc dû tenir compte de la petite quantité de liquide qui reste inévitablement sur les
parois à la fin de la vidange (ex : pipette)
e- et la température d’étalonnage.
Ballons à Verre de
Ampoule à Verre à
Cristallisoir Entonnoir fond rond et montre ou
décanter pied
à fond plat coupelle
Flacon Propipette
Pissette Flacon compte - ou poire Spatules Pince en bois
gouttes aspirante
Potence +
Mortier et Balance Chauffe- Thermomètre
Noix de serrage noix +
pilon électronique ballon électronique
pince
I- But du TP
- Savoir utiliser la verrerie adéquate et le matériel approprié pour préparer des solutions de
concentrations données par dissolution d'un composé solide et par dilution d'une solution mère.
- Estimer l’incertitude sur une mesure.
d- Molalité
C’est le nombre de moles de soluté par kilogramme de solvant (mol.kg-1).
Facteur de dilution
Lors d'une dilution, le volume augmente, mais la quantité de matière de soluté n est toujours la
même (nous n’avons pas ajouté de soluté, juste du solvant). En notant respectivement CM et VM
la molarité et le volume de la solution mère et CF et VF la molarité et le volume de la solution
fille, on peut écrire la relation de dilution : CM.VM = CF.VF. Le facteur de dilution, noté F, est
un nombre sans dimension qui caractérise la dilution réalisée. Il est défini par la relation :
𝐂𝐌 𝐕𝐅
𝐅= = .
𝐂𝐅 𝐕𝐌
III- Manipulation
1- Dans une fiole de 100 mL, préparer une solution aqueuse de chlorure de sodium (NaCl) de
concentration 0,5 mol.L-1 à partir d’un sel de table (pureté en NaCl 98 %).
2- À partir de la solution aqueuse préparée précédemment, préparer des solutions aqueuses de
concentrations plus faibles, dans des fioles de 100 mL : 0,1 mol.L-1 et 0,05 mol.L-1.
Matériel Produits
- Béchers - Balance électronique - Sel de table (98 %)
- Pipettes graduées - Coupelle ou verre de montre - Pissette d’eau distillée
- Poire d’aspiration - Entonnoir
- Fioles jaugées
Données
MNaCl = 58,5 g.mol-1.
∆Vfiole = ± . . . mL , ∆mbalance = ± ⋯ g.
L’incertitude relative sur la masse molaire de chlorure de sodium est égale à 0,2 %.
I- But du TP
Le but de ce TP est de vérifier, à partir d’un dosage volumétrique et colorimétrique acido-
basique, le degré d’acidité d’un vinaigre blanc de commerce, c'est-à-dire la masse d’acide
éthanoïque pur contenu dans 100 g de vinaigre.
* Selon Arrhénius
Un acide est une substance qui donne des ions H+ dans l'eau :
HCl H
2O
H+ + Cl-, acide fort (réaction totale)
CH3COOH ⇄ H+ + CH3COO-, acide faible (réaction équilibrée)
Une base est une substance qui donne des ions OH- dans l'eau :
NaOH H
2O
OH- + Na+, base forte
NH4OH ⇄ OH- + NH4+, base faible
* Selon Brönsted
Un acide est une substance susceptible de donner des protons H+.
Une base est une substance susceptible d’accepter ou de fixer des protons H+.
On constate qu’à un acide correspond toujours une base conjuguée et réciproquement ; on parle
de couple acide/base. Par ailleurs, un proton n’existe jamais à l’état libre. Pour qu’un acide
libère un proton, il faut la présence d’une base susceptible de capter le proton libéré. Cette base
sera souvent (mais pas toujours) le solvant eau, ce qui donnera l’ion hydronium H3O+.
* Selon Lewis
Un acide est un accepteur de doublets d'électrons et une base est un donneur de doublets
d'électrons.
II-3 Notion de pH
Le pH mesure l’acidité d’une solution. pH = - log10 [H3O+].
Pour une solution acide, [H3O+] > [OH-] donc pH < 7.
Pour une solution basique, [H3O+] < [OH-] donc pH > 7.
Une solution neutre est telle que [H3O+] = [OH-] donc son pH = 7.
Un titrage acido-basique est un dosage au cours duquel la réaction est une réaction
acido-basique. Il peut être suivi par :
* colorimétrie en utilisant un indicateur coloré ;
Rappelons qu’à l’équivalence, les réactifs sont introduits dans les proportions
stœchiométriques de la réaction de dosage et on aura : NAcide.VAcide = NBase.VBase
Dans le cas d’un monoacide et d’une monobase, cette relation devient :
CAcide.VAcide = CBase.VBase.
Remarques
* Lorsque l’on titre un acide fort par une base forte (ou inversement), l’équation du dosage
s’écrit : 𝐇𝟑 𝐎+ (𝐚𝐪) + 𝐎𝐇 − (𝐚𝐪) → 𝟐 𝐇𝟐 𝐎(𝐥) .
* Dans le cas du titrage d’un acide faible (HA) par une base forte (BOH), l’équation bilan de la
réaction de dosage s’écrit : 𝐇𝐀 (𝐚𝐪) + 𝐎𝐇 − (𝐚𝐪) → 𝐀− (𝐚𝐪) + 𝐇𝟐 𝐎(𝐥) .
La forme acide et sa base conjuguée ont des couleurs différentes. La couleur de la solution que
l’on observe dépend de la forme prédominante et donc du pH de la solution.
* Si [HIn] >10 [In-] pH < pKa -1, la solution prend alors la couleur A de la forme acide.
* Si [In-] > 10 [HIn] pH > pKa +1, la solution prend alors la couleur B de la forme basique.
* Si [HIn] = [In-] pH = pKa et on a un mélange des 2 couleurs A et B ou teinte sensible.
On considère donc que la zone de virage (non distinction des 2 couleurs) est située dans le
domaine pKa-1 < pH < pKa+1. Le tableau ci-dessous donne quelques exemples d’indicateurs
acido-basiques usuels :
Nom de l’indicateur Intervalle du pH Couleur dans la zone acide Couleur dans la zone basique
Bleu de bromothymol 6,0 – 7,6 Jaune Bleu
Rouge de phénol 6,4 – 8,0 Jaune Rouge
Phénolphtaléine 8,0 – 10,0 Incolore Rose foncé
Bleu de bromophénol 3,0 – 4,7 Orange-jaune Violet
Exemples
* À l’équivalence du dosage d’un acide fort par une base forte, le pH est égal à 7, à 25°C. On
peut alors utiliser le bleu de bromothymol comme indicateur coloré acido-basique car sa zone
de virage (6,0 - 7,6) contient le pH à l’équivalence.
* Lors du dosage d’un acide faible par une base forte, la solution à l’équivalence est basique, le
pHéq est aux alentours de 8 (un peu plus). D’après les indicateurs donnés, la phénophtaléine
semble le mieux convenir car le pH à l’équivalence appartient à la zone de virage de cet
indicateur coloré.
III- Manipulation
III-1 Principe
Doser une espèce dans une solution signifie déterminer la concentration de cette espèce dans la
solution. Un titrage est une méthode de dosage mettant en œuvre une réaction chimique entre
l'espèce à doser (espèce titrée) et un réactif convenablement choisi, appelé réactif titrant.
Il s’agit dans ce TP de réaliser un dosage volumétrique et colorimétrique acido-basique pour
vérifier le degré d’acidité d’un vinaigre blanc de commerce.
VF
Le facteur de dilution étant égal à 10 VM = = 10 mL.
10
Remarque
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
𝐅𝐂𝐁 𝐕é𝐪 𝐌𝐂𝐇𝟑 𝐂𝐎𝐎𝐇
D° =
𝟏𝟎𝐕𝐩 𝛒𝐯𝐢𝐧𝐚𝐢𝐠𝐫𝐞
I- But du TP
Vérifier le degré chlorométrique d’une eau de Javel par un titrage indirect.
Le constituant actif d’une eau de Javel est l’ion hypochlorite (ClO-(aq)). Les propriétés de
l'eau de Javel sont dues au caractère oxydant des ions hypochlorite ClO-. Ces ions peuvent
donner lieu à plusieurs réactions, dans lesquelles interviennent divers facteurs : pH,
concentrations, température, catalyseurs (ions métalliques), rayonnements (UV).
Quand on verse un acide fort dans l’eau de Javel, il y aura un dégagement du dichlore Cl2(g) :
ClO-(aq) + Cl-(aq) + 2 H+(aq) → Cl2(g) + H2O(l)
Attention : Le dichlore Cl2 est un gaz toxique.
Le pourcentage de chlore
Le pourcentage de chlore (%Cl2) d’une eau de Javel est la masse, en gramme, de dichlore
gazeux (Cl2) utilisé pour préparer 100 g de cette eau de Javel. Toutefois, le pourcentage de
chlore, pour une même qualité d’eau de Javel dépend de sa masse volumique qui, elle-même,
varie avec le mode de préparation.
Cette réaction est lente ; c'est elle qui impose une limite de durée d'utilisation à l'eau de Javel.
Cette décomposition peut être accélérée par divers catalyseurs tels que : les ions métalliques, la
lumière et en particulier les rayonnements UV.
* L'ion hypochlorite se dismute avec une élévation de température en donnant des ions
chlorate ClO 3 selon la réaction : 3 ClO− − −
(aq) ↔ 2 Cl(aq) + ClO3 (aq) telle que :
+
ClO− −
(aq) + 2 H2 O(l) ↔ ClO3 (aq) + 4 H(aq) + 4 e
−
{
2 ClO− + − −
(aq) + 4 H(aq) + 4 e ↔ 2 Cl(aq) + 2 H2 O(l)
Une eau de Javel sera donc conservée dans des récipients opaques non métalliques. Elle
sera stockée à l'abri de la chaleur et diluée par de l'eau froide non polluée par des ions
métalliques. Sa durée d'utilisation est limitée.
III- Manipulation
III-1 Principe du titrage
Un excès d’ions iodure I- est ajouté à un volume connu de solution d’eau de Javel en milieu
acide. Le diiode (I2), obtenu par réaction entre les ions hypochlorite ClO- et iodure I-, est ensuite
titré par des ions thiosulfate S2O32- de concentration connue. La quantité d’ions hypochlorite
s’en déduit. Ce titrage est dit «indirect» car ce n’est pas la solution d’eau de Javel que l’on titre,
mais le diiode formé par l’addition d’un excès d’ions iodure sur l’eau de Javel.
Solution mère (S) : CM, VM → Solution fille (S’) : C′, VF = 100 mL avec CM = F. C′. Le facteur
VF
de dilution F étant égal à 10 VM = = 10 mL.
10
III-3-3 Titrage
- Remplir la burette avec la solution de
thiosulfate de sodium Na2S2O3 (0,1 M) et
ajuster au zéro.
- Verser la solution de thiosulfate de sodium
jusqu’à ce que la couleur de la solution
contenue dans l’erlenmeyer devienne jaune
pâle. Ajouter alors quelques gouttes
d'empois d'amidon. Continuer à verser la
solution titrante mais goutte à goutte jusqu'à la décoloration complète de la solution. Noter le
volume obtenu (Véq).
- D’après la réaction 2 :
𝐧𝐂𝐥𝐎−𝐢𝐧𝐢𝐭𝐢𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐕 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐢𝐥𝐮é𝐞 𝐒′ = 𝐧𝐈𝟐 𝐟𝐨𝐫𝐦é .
𝐧𝐂𝐥𝐎−
- Or [ClO–(aq)]S’ = avec V le volume de la prise d’essai de la solution diluée S’ donc :
𝐕
V = 10,0 mL = 10-2 L .
- La solution commerciale est F fois plus concentrée, on a alors [ClO–(aq)]S = F [ClO–(aq)]S’ .
- Au cours de la fabrication de l’eau de Javel, il se produit la réaction 1 d'équation :
Cl2(g) + 2 (Na+(aq) + OH-(aq)) → (Na+(aq) + ClO-(aq)) + (Na+(aq) + Cl-(aq)) + H2O(l) (réaction 1)
Ainsi, on constate qu’une mole de dichlore peut conduire à la formation d'une mole d'ions
hypochlorite, soit : 𝐧𝐂𝐥𝟐 = 𝐧𝐂𝐥𝐎− .
Pour 1 litre de solution : 𝐧𝐂𝐥𝟐 = [ClO–(aq)]S
Remarque 1
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
𝐅.𝐂 .𝐕é𝐪 .𝐕𝐦
𝐒𝟐 𝐎𝟑 𝟐−
°chl =
𝟐𝐕
Remarque 2
On peut travailler aussi avec les concentrations :
À l’équivalence (réaction 3) : NI2 . VI2 = NS2 O2−
3
. VS2 O2−
3
⇒ 2CI2 . VI2 = CS2 O2−
3
. VS2 O2−
3
CS O2− .Véq
2 3
⇒ CI2 = .
2V
D’après la réaction 2 : [ClO–(aq)]S’ = [I2(aq)]S’ = CI2 .
La solution commerciale est F fois plus concentrée, on a alors : [ClO− (aq) ] = F. [ClO− (aq) ]
S S′
Selon la réaction de fabrication de l’eau de Javel (réaction 1) : [Cl2 (g) ] = [ClO− (aq) ]
S
Par ailleurs, °chl = V(Cl2 ) = nCl2 .Vm. Pour 1 litre d’eau de Javel : °chl = [Cl2 (g) ] . Vm .
Remarque
On peut calculer le pourcentage de chlore à partir du degré chlorométrique :
°𝐜𝐡𝐥. 𝐌𝐂𝐥𝟐
%𝐂𝐥𝟐 =
𝟏𝟎. 𝐕𝐦 𝛒𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞 𝐣𝐚𝐯𝐞𝐥
I- Objectif
Déterminer la concentration en ions calcium et magnésium dans une eau minérale en utilisant
une réaction de complexation.
[Ag+ ].[NH3 ]2 1
et K d = [[Ag(NH3 )2 ]+ ]
: constante de dissociation du complexe, telle que : K d = .
Kf
Les eaux dures se situent dans des régions calcaires (elles se chargent en calcium en traversant
les roches calcaires), tandis que les eaux douces sont extraites des régions granites composées
de roches très pauvres en calcium.
nous permet de distinguer deux types de dureté, qui composent la dureté totale : la dureté
temporaire et la dureté permanente.
* La dureté temporaire correspond à la combinaison des cations Ca2+ et Mg2+ avec les anions
CO32- et HCO3- qui peuvent être supprimés ou précipités par ébullition et qui se déposent. Cette
dureté disparaît lors de l’ébullition.
* La dureté permanente résulte de l'association des cations Ca2+ et Mg2+ avec les anions Cl-,
SO42- et NO32- qui ne peuvent être éliminés par ébullition. Cette dureté persiste après
l’ébullition.
Dureté totale = dureté temporaire + dureté permanente
II-2-5 Remarque
Les eaux minérales naturelles peuvent posséder des propriétés thérapeutiques favorables à la
santé humaine. L’étiquette indique toujours la composition en minéraux de l’eau, ce qui permet
au consommateur d’effectuer son choix en fonction de ses goûts et de ses besoins. Ainsi, une
eau riche en sodium facilite la digestion et le maintien d’une bonne hydratation du corps. Par
contre celle pauvre en sodium est conseillée en cas d’hypertension ou de rétention d’eau. Les
eaux minérales bicarbonatées contribuent à une meilleure digestion et calment les brûlures
d’estomac grâce aux propriétés antiacides du bicarbonate de sodium. Les eaux sulfatées ont,
par exemple, un effet laxatif. Par ailleurs, les eaux faiblement minéralisées sont
particulièrement recommandées pour l’alimentation des nourrissons.
Varier la consommation d’eau de différentes marques est important pour compenser le manque
ou la carence de certains sels et oligoéléments.
III- Manipulation
III-1 Principe du titrage d’une eau minérale
- Pour déterminer la concentration en ions calcium et en ions magnésium dans une eau minérale,
on utilise une réaction de complexation avec l’ion issu de l’acide éthylène diamine tétraacétique
(EDTA) que l’on note Y4-, utilisé sous forme de sel disodique (Na2H2Y) en raison de la plus
grande solubilité de cette forme de l’EDTA dans l’eau:
- Les complexes de Y4- avec les ions Ca2+ et Mg2+ ne sont pas colorés. Afin de détecter
l’équivalence, on utilise le noir ériochrome T (NET), noté H3Ind, comme indicateur de fin
de réaction. Au pH de l’expérience (entre 9 et 10), le NET non lié à un métal est sous forme
de HInd2- de couleur bleue.
- Avec les ions calcium et magnésium, le NET forme des complexes de couleur rose, moins
stables que ceux que forment ces ions avec Y4– :
Ca2+(aq) + Ind3- → [CaInd]-rose et Mg2+(aq) + Ind3- → [MgInd]-rose
Lors de l’ajout de la solution titrante de Y4-, le NET est progressivement libéré jusqu’à
l’équivalence où il est libre en solution (sous forme de HInd2-) :
[CaInd]-rose+ Y4-(aq) + H+ → [CaY]2-incolore+ HInd2-bleu
[MgInd]-rose + Y4-(aq) + H+ → [MgY]2-incolore + HInd2-bleu
Le NET joue le rôle d’indicateur de fin de réaction.
2- Titrage
- Rincer la burette avec de l’eau distillée puis
avec la solution titrante d’EDTA, notée Y4-, à
0,01 M et ajuster le zéro.
- Introduire dans un erlenmeyer un volume de
25,0 mL d’eau minérale, mesuré de façon
précise.
- Introduire 10,0 mL de la solution tampon dans
l’erlenmeyer.
- Ajouter quelques gouttes de NET dans
l’erlenmeyer.
- Faire un dosage rapide, mL par mL, suivi de trois dosages précis, à la goutte.
Notons que l’équivalence du titrage est obtenue lorsque la couleur de la solution passe du
rose au bleue.
Remarque
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
[𝐘 𝟒− ]. 𝐕é𝐪
𝐃 = 𝟏𝟎𝟒 .
𝐕