Polycopies TP Chimie SM ST LMD Ingenieur S1 2022 2023

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Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Faculté de Chimie

2022/2023
Généralités

INTRODUCTION

I- Objectifs des travaux pratiques


 Initier l’étudiant quant à l’attitude à adopter en laboratoire de TP de chimie via le respect
des consignes de sécurité.
 Permettre à l’étudiant d’acquérir un savoir-faire expérimental grâce à l’apprentissage
des gestes techniques de base de manipulation du matériel de laboratoire en TP de
chimie.
 Consolider les acquis techniques de l’étudiant afin qu’il manipule de façon efficace,
précise et sécuritaire.
 Faire prendre conscience à l’étudiant que la chimie est partie intégrante de son
environnement quotidien, qu’elle participe au développement des sciences et qu’elle
débouche sur d’importantes réalisations industrielles.

Dans ce cadre, les expériences proposées dans ce polycopié sont simples, pratiques et
économiques. Elles permettent de concrétiser, voire de compléter les notions théoriques
abordées en cours de chimie.
La durée d’une séance de TP est fixée à 3 heures ; l’étudiant pourra ainsi reproduire plusieurs
fois l’expérience et approfondir sa compréhension théorique afin de discuter ses résultats
expérimentaux. En fin de séance, 10 à 15 minutes seront consacrées à l’organisation d’un test
de contrôle afin d’évaluer les connaissances de l’étudiant.

II- Evaluation des travaux pratiques


 Les manipulations de travaux pratiques de l’unité d’enseignement METHODOLOGIE
sont obligatoires. En conséquence, toute absence non justifiée à une manipulation,
empêche l’attribution d’une note finale à l’étudiant pour cette manipulation.
 Chaque manipulation est installée dans un laboratoire pour une durée limitée. En cas
d’absence prévisible et justifiée (convocations, ...), l’étudiant en accord avec son
enseignant doit se présenter à la séance d’un autre groupe.
 En début de séance, l’étudiant doit obligatoirement remettre un travail préparatoire
individuel sur les aspects théorique et pratique de la manipulation programmée.
 En fin de séance, l’étudiant devra remettre les résultats expérimentaux obtenus.

Travaux Pratiques de Chimie Page 1


Généralités

Évaluation du travail de l’étudiant à une manipulation


La note attribuée à l’étudiant pour une manipulation repose sur les parties suivantes :
a- Le travail individuel :
- Le travail préparatoire expliquant l’aspect théorique et le protocole expérimental.
- La participation de l’étudiant, sa manière de manipuler pendant la séance de TP et la
précision de ses résultats.
b- La note du compte rendu.
c- La note du test de contrôle effectué en fin de séance.

III- Présentation des comptes rendus


La rédaction du compte rendu doit être aérée, avec des paragraphes et des subdivisions dont le
titre et les sous titres sont numérotés. Laisser une marge suffisante pour que les remarques
puissent être inscrites. Adopter un style clair, précis et concis, sans mots ou expressions vagues
ou inutiles.
L’étudiant doit respecter le plan de rédaction suivant :
 Noms et prénom(s) de l’étudiant, matricule, domaine, section, groupe et sous-groupe.
 Date de la manipulation.
 Titre de la manipulation : « TP N° : .................................... ».
 But ou objectif de la manipulation.
 Notions théoriques.
 Matériel, verrerie et produits chimiques utilisés.
 Mode opératoire utilisé.
 Résultats, calculs d’erreurs et interprétation.
 Conclusion.
 Réponses aux questions (éventuellement).

Travaux Pratiques de Chimie Page 2


Généralités

SÉCURITÉ AU LABORATOIRE

I- Introduction
L’exécution des travaux pratiques de Chimie dans un laboratoire entraîne la manipulation de
produits toxiques, inflammables, corrosifs ou explosifs. L’accomplissement de ces travaux peut
être à l’origine d’accidents ou d’intoxications graves dont les effets sont immédiats ou
insidieux. Tout étudiant au laboratoire de Chimie devrait être au courant des implications et des
risques associés à la manipulation en cours. Par conséquent, il est impératif de connaître et
d’appliquer rigoureusement les règles de sécurité.

II- Règles de sécurité


Le plus grand danger dans un laboratoire c’est Vous !
Vous êtes en danger chaque fois que vous êtes ignorant ou négligeant, ou les deux à la fois.
Souvenez-vous de cela car la personne la plus à souffrir c’est Vous !
1. Ne jamais entrer dans un laboratoire sans autorisation.
2. Le port de la blouse est obligatoire. Cette dernière doit être en coton manches longues
et assez longue pour protéger les jambes.
3. L’étudiant doit être attentif pour éviter tout comportement irréfléchi ou précipité.
4. Il faut avoir connaissance du travail personnel et du travail réalisé par ses voisins et être
conscient des dangers qu’ils peuvent présenter.
5. Ne jamais courir ou se précipiter dans un laboratoire.
6. Ne pas toucher sans raison le matériel se trouvant dans un laboratoire.
7. Ne jamais prendre quoi que ce soit dans un laboratoire sans permission.
8. Ne rien lancer dans un laboratoire.
9. Toujours porter des lunettes lorsque votre enseignant vous le demande.
10. Les cheveux longs doivent être noués derrière la tête. Les foulards, cravates, gilets et
autres vêtements ne doivent jamais pendre librement.
11. Ne jamais diriger un tube à essai vers vous ou vers quelqu’un d’autre. Ne jamais
regarder dans l’axe d’un tube à essai.
12. Tout accident, toute casse ou détérioration, même mineur, doit être signalé
immédiatement à votre enseignant.
Si vous vous brûlez ou si un produit est projeté sur votre peau, lavez-vous immédiatement la
partie atteinte avec beaucoup d’eau.

Travaux Pratiques de Chimie Page 3


Généralités

III- Symboles utilisés sur les étiquettes


Le tableau suivant regroupe quelques pictogrammes indiquant le type de danger et le degré de
dangerosité d’un produit chimique.
Signification Symbole Description des risques Exemples

Méthanol, benzène,
Produits qui, par inhalation,
phénol, naphtaline,
Toxique T ingestion ou pénétration cutanée en
phosphore blanc, sulfure
Très Toxique T+ petites quantités, entraînent la mort
d’hydrogène, cyanure à
ou des effets aigus ou chroniques.
plus de 7 %,...

- Produits qui, par inhalation,


ingestion ou pénétration cutanée en
Dichlorométhane,
petites quantités, entraînent la mort
trichloréthylène,
ou des effets aigus ou chroniques.
Nocif Xn térébenthine, Bichromate
Irritant Xi - Produits non corrosifs qui en cas
de potassium, eau de
de contact ou d’inhalation peuvent
Javel diluée, ammoniaque
provoquer une irritation de la peau
entre 5 et 10 %,...
et des voies respiratoires ou une
inflammation des yeux.
- Produits pouvant s’enflammer Acétone, éthanol, eau
facilement en présence d’une écarlate
Facilement
source d’inflammation à Acétylène, éther
inflammable F
Extrêmement température ambiante (< 21°C). diéthylique, insecticides
inflammable F+ - Produits pouvant s’enflammer en bombe,...
très facilement en présence d’une
source d’inflammation même en
dessous de 0 °C.
Produits pouvant favoriser ou
activer la combustion d’une
substance combustible.
Acide nitrique à 70 % et
Comburant O Au contact de matériaux plus, peroxydes de
d’emballage (papier, carton, bois) chrome VI, désherbants
ou d’autres substances (chlorate de soude),...

combustibles, ils peuvent


provoquer un incendie.

Travaux Pratiques de Chimie Page 4


Généralités

Acide chlorhydrique à
25 % et plus, acide
Produits pouvant exercer une phosphorique à plus de
action destructive sur les tissus 25 %, eau de javel
Corrosif C
vivants. concentrée, ammoniaque
à plus de 10 %,...

Nitroglycérine, butane,
Ce sont des liquides ou des solides
propane dans un certain
capables d’exploser sous l’action
Explosif E pourcentage de mélange
d’un choc, d’un frottement, d’une
avec l’air, TNT
flamme ou de chaleur.
(trinitrotoluène) ;...

Produits qui peuvent présenter un


risque immédiat ou différé pour
une ou plusieurs composantes de
Dangereux pour Lindance (pesticide),
l’environnement (capables de
l’environnement tétrachlorure de
causer, par exemple, des
N carbone,...
dommages à la faune, à la flore ou
de provoquer une pollution des
eaux naturelles et de l’air).

Les nouveaux pictogrammes de danger, conformes au règlement européen CLP


(en anglais : Classification,
Labelling, Packaging), sont
représentés ci-contre :

Travaux Pratiques de Chimie Page 5


Généralités

MÉTHODOLOGIE DE CALCUL D’ERREURS

I- Introduction
La mesure de grandeurs physiques est une activité fondamentale en sciences expérimentales.
Toutefois, une mesure, aussi précise soit elle, est entachée d’erreurs. L’erreur est définie
comme étant la différence entre la valeur mesurée et la valeur vraie (exacte). Pour les mesures
effectuées généralement au laboratoire, nous ne pouvons pas connaître la valeur exacte de la
grandeur mesurée. Le résultat sera donc incertain et nous parlerons d’incertitude de mesure.
Mesurer une grandeur n’est pas simplement rechercher la valeur de cette grandeur, mais aussi
lui associer une incertitude, afin d’évaluer la qualité de la mesure.
Nous distinguons deux types d'erreurs :
1-Les erreurs systématiques : elles affectent le résultat constamment et dans le même sens
(effet des grandeurs d’influences (température, pression, ….), instrument défectueux ou mal
étalonné,....). Il est important de détecter et de corriger une erreur systématique (utiliser des
instruments différents, ....). Les erreurs systématiques influencent l’exactitude
(ou justesse) de la mesure.
2- Les erreurs aléatoires : elles sont non reproductibles et mal définies (manipulateur,...). Pour
réduire les erreurs aléatoires, il faut augmenter le nombre de manipulations. Les erreurs
aléatoires affectent la précision (ou fidélité) de la mesure.

II- Généralités
II-1 Incertitude absolue et intervalle de confiance
La valeur X d'une grandeur, résultant d'une mesure, peut être présentée comme une valeur
estimée Xmesurée associée à son incertitude absolue ΔX (nombre positif) : X = Xmesurée  ΔX.
L’incertitude absolue permet donc de définir un intervalle dans lequel la valeur vraie a un
certain pourcentage de chance de se trouver. Cet intervalle est appelé intervalle de confiance.
La valeur la plus probable de X est en général le centre de cet intervalle et l’incertitude absolue
est l’erreur maximale que l’on est susceptible de commettre dans l’évaluation de X.

II-2 Incertitude relative


L’incertitude relative est le rapport entre l’incertitude absolue ΔX et la valeur mesurée Xmesurée :
Incertitude absolue ∆X
Incertitude relative = | |= | |
Valeur mesurée X mesurée

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Généralités

L’incertitude relative est un nombre sans dimension et s'exprime souvent en pourcentage (on la
multiplie par 100). Plus l'incertitude relative est petite, plus la valeur mesurée est précise.
Remarque
L’incertitude relative sur la masse molaire d’un constituant X sera prise égale à 0,2 %.

III- Méthodes de calcul d’erreurs


Deux méthodes sont utilisées pour évaluer les erreurs aléatoires : la méthode statistique et la
méthode classique.

III-1 Calcul d’erreurs par la méthode statistique


Une dispersion statistique apparaît lorsqu’on fait des mesures répétées d’une même grandeur.
Si l’on mesure plusieurs fois une grandeur X, on obtiendra à chaque fois un résultat différent Xi.
Lorsque le nombre des mesures indépendantes augmente, on peut généralement postuler que la
distribution des valeurs Xi obtenues suit une distribution de Gauss (en cloche).
Pour mesurer une grandeur X, on réalise une série de n mesures indépendantes qui donnent les
résultats X1, X2, X3, X4, .......Xn, presque reproductibles. On considère que la meilleure
estimation de la valeur vraie de la grandeur X est la moyenne des valeurs mesurées :
𝐧
̅ = ∑𝐢=𝟏 𝐗 𝐢 avec n : nombre d’essais (nombre de mesures).
𝐗 𝐧

Pour trouver l’incertitude sur cette moyenne, on calcule d’abord l’écart type, noté , de la
𝐧
̅)𝟐
∑𝐢=𝟏(𝐗 𝐢 −𝐗
distribution des n mesures :  = √ . On calcule ensuite l’écart type moyen (l’écart
𝐧−𝟏

type sur la moyenne), noté m, tel que : m = .
√𝒏

La dispersion statistique affecte la


précision de la mesure. Répéter la
mesure d’une même grandeur plusieurs
fois (n mesures), vise à estimer aussi
précisément que possible la vraie valeur
recherchée.
Pour une distribution gaussienne, l’aire
comprise sous la courbe et délimitée par
l’intervalle [X −  ; X + ] représente
68,26 % de l’aire totale. Cela signifie que la probabilité que la vraie valeur de la grandeur X
appartienne à l’intervalle [X −  ; X + ] est de 68,26 %.

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Généralités

La probabilité que la vraie valeur de la grandeur X appartienne à l’intervalle [X − 2 ; X + 2]


est de 95,46 % et elle vaut 99,73 % pour l’intervalle [X − 3 ; X + 3].
Le résultat de mesure sera présenté sous la forme : X = 𝐗 ±β avec β l’incertitude absolue de
mesure, donnée par la relation : 𝛃 = 𝐭 . 𝐦 . Le facteur t est appelé coefficient de Student. Il
dépend du nombre de mesures et de la confiance que nous voulons donner au résultat. Par
exemple, si le taux de confiance est égal à 95 %, cela signifie que l’on a 95 % de chance que
la valeur vraie soit comprise entre 𝐗–β et 𝐗 +β. Dans tous les TP de Chimie, on considérera, le
plus souvent, un taux de confiance de 95 %. L’intervalle [𝐗–β ; 𝐗 +β] est appelé intervalle de
confiance de la mesure.
Les différentes valeurs de t sont rassemblées dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Valeurs de t en fonction du nombre d’essai et du taux de confiance.


Nombre Taux de confiance (probabilité)
d’essais 50 % 80 % 90 % 95 % 99 % 99,99 %
2 1,00 3,08 6,31 12,7 63,7 637,0
3 0,81 1,89 2,92 4,3 9,92 31,60
4 0,76 1,64 2,35 3,18 5,85 12,90
5 0,74 1,53 2,13 2,78 4,60 8,61
6 0,71 1,44 1,94 2,45 3,71 5,96
10 0,70 1,37 1,81 2,23 3,17 4,59
100 0,67 1,28 1,64 1,94 2,58 3,29

Le résultat de mesure s’écrira donc sous la forme : X = (𝐗 ±β) unité (95 %).
 Intervalle de confiance :
L’incertitude relative (%) est donnée par la relation :
𝛃
𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = |𝐗̅| 𝐱 𝟏𝟎𝟎 (%).

III-2 Calcul d’erreurs par la méthode classique


Lorsque la grandeur évaluée est le résultat d’un calcul où interviennent plusieurs mesures, on
peut estimer l’incertitude absolue en utilisant la méthode classique.
Ce calcul n’est possible que si cette grandeur est liée, par une loi connue (formule), à d’autres
grandeurs dont nous avons déjà une estimation sur leurs incertitudes.

Soit X la grandeur que l’on veut déterminer à partir de la mesure des grandeurs A, B et C.

 Cas d’une somme ou d’une différence


Si X = A ± B, alors ∆X = ∆A + ∆B. Ainsi, dans les deux cas, pour déterminer l’incertitude
maximale sur X, il faut sommer les incertitudes absolues.

Travaux Pratiques de Chimie Page 8


Généralités

 Cas d’un produit ou d’un quotient


𝐀
Si X = A . B ou X = , on prend le logarithme népérien de l’expression, on dérive puis on
𝐁

assimile dA et dB à ∆A et ∆B. On obtient ainsi : lnX = lnA ± lnB.


dX dA dB ∆𝐗 ∆𝐀 ∆𝐁
En dérivant : = ± d’où = + . On prend également le cas le plus
X A B 𝐗 𝐀 𝐁
défavorable où toutes les erreurs s’ajoutent.

 Cas d’un produit de puissances


∆𝐗 ∆𝐀 ∆𝐁 ∆𝐂
Si X = A. B.C, alors = |𝛂| + |𝛃| + |𝛄| , avec ,  et  des nombres algébriques.
𝐗 𝐀 𝐁 𝐂

Remarque
Si la grandeur A (B ou C) est mesurée plusieurs fois à l’aide d’une verrerie, on écrira alors :
∆𝐀 = ∆𝐀 𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 + ∆𝐀 𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 avec ∆𝐀 𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 = ∆𝐀 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞
∆𝐀 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞 est lue sur la verrerie utilisée et ∆𝐀 𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 = 𝐦𝐚𝐱|𝐀 − 𝐀 𝐢 |.
 Présentation du résultat : (𝐗 = 𝐗̅ ± ∆𝐗) unité
 Intervalle de confiance :
∆𝐗
 Incertitude relative (%) : 𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = | 𝐗̅ | 𝐱 𝟏𝟎𝟎 (%).

Attention ! L’incertitude est arrondie par excès et est exprimée au maximum avec deux
chiffres significatifs. La valeur de la mesure et son incertitude doivent avoir le même
nombre de décimales. Exemple : C = (3,343 ± 0,001) M.

III-3 Ecart relatif


Si le fabriquant donne une valeur théorique de la grandeur calculée (𝐗 𝐓𝐡é𝐨𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 ), on peut
comparer la valeur expérimentale (𝐗 𝐄𝐱𝐩é𝐫𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 ) à celle donnée par le fabriquant en calculant
l’écart relatif :
∆𝐗 𝐗 𝐄𝐱𝐩é𝐫𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 − 𝐗 𝐓𝐡é𝐨𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞
= | | × 𝟏𝟎𝟎 (%)
𝐗 𝐗 𝐓𝐡é𝐨𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞

La mesure est d'autant plus précise que cet écart est faible.

IV- Chiffres significatifs et arrondi


IV-1 Définition des chiffres significatifs
Les chiffres significatifs d’une mesure sont les chiffres certains et le premier chiffre incertain.
Les zéros à l’extrême gauche d’un nombre ne sont pas significatifs, ils ne sont là que pour

Travaux Pratiques de Chimie Page 9


Généralités

donner un ordre de grandeur. Par contre, les zéros à l'intérieur ou à droite d'un nombre sont tous
significatifs.
Exemples : 0,002  1 chiffre significatif ; 32  2 chiffres significatifs ;
0,00345600  6 chiffres significatifs.....

IV-2 Arrondi
Un arrondi d'un nombre est une valeur approchée de ce nombre, obtenue à partir de son
développement décimal, en réduisant le nombre de chiffres significatifs. Généralement, on
augmente le chiffre (à conserver) d'une unité si le chiffre suivant vaut au moins 5 et on conserve
ce chiffre si le suivant est strictement inférieur à 5. Une autre règle est d’arrondir de sorte que
si le chiffre qui précède le 5 est pair, sa valeur ne change pas. Par contre si ce chiffre est impair,
il prend la valeur du chiffre pair suivant.

V- Application
Un étudiant dose un acide (solution titrée) de concentration CA inconnue par une base (solution
titrante) de concentration CB connue (CB = 2 M). Pour cela, il prélève 10,0 mL de la solution
titrée à l’aide d’une pipette et il fait le dosage trois (03) fois. Il obtient les résultats suivants :

Essai 1 2 3
Véq (mL) 8,5 8,2 8,3
Véq = 8,3 mL

À l’équivalence : NAVA = NBVB. Pour un monoacide et une monobase, on peut écrire :


𝐂𝐁 𝐕é𝐪
CAVA = CBVB d’où : CA = avec : Véq = VB et VA le volume pipeté.
𝐕𝐀

V-1 Calcul d’erreur par la méthode statistique

𝐂 +𝐂 +𝐂 𝟐 𝟐 𝟐 𝛔
CA (M) 𝐂̅ = 𝐀𝟏 𝟑𝐀𝟐 𝐀𝟑 (𝐂 −𝐂)
σ =√ 𝐀𝟏
+(𝐂𝐀𝟐 −𝐂) + (𝐂𝐀𝟑 −𝐂) σm =
√𝟑
β = t. σm
𝟐
1,70
0,07651906
1,64 1,67 0,03082207 0,0177951304
1,66
 0,08

CA = (1,67 ± 0,08) mol.L-1 (95 %)

𝛃
𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = |𝐂̅| x 100 (%) = 4,8 %.

Travaux Pratiques de Chimie Page 10


Généralités

V-2 Calcul d’erreur par la méthode classique


𝐂𝐁 𝐕é𝐪 ∆𝐂𝐀 ∆𝐂𝐁 ∆𝐕é𝐪 ∆𝐕𝐀
On a : 𝐂𝐀 = 𝐕𝐀
. On peut donc écrire : = + + . Par ailleurs, ∆CB = 0
𝐂𝐀 𝐂𝐁 𝐕é𝐪 𝐕𝐀

∆𝐂𝐀 ∆𝐕é𝐪 ∆𝐕𝐀


(solution non préparée par l’étudiant) donc : = + . Ce qui donne :
𝐂𝐀 𝐕é𝐪 𝐕𝐀

∆𝐕é𝐪 ∆𝐕𝐀
∆𝐂𝐀 = 𝐂𝐀 ( + ).
𝐕é𝐪 𝐕𝐀

Or :
∆𝐕𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 = ∆𝐕é𝐪𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞 = ∆𝐕𝐛𝐮𝐫𝐞𝐭𝐭𝐞
∆𝐕 = ∆𝐕𝐬𝐲𝐬𝐭é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 + ∆𝐕é𝐪𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 ; 𝐚𝐯𝐞𝐜 ∶ {
{ é𝐪 ∆𝐕é𝐪𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞 = 𝐦𝐚𝐱|𝐕é𝐪 − 𝐕é𝐪𝐢 |
∆𝐕𝐀 = ∆𝐕𝐩𝐢𝐩𝐞𝐭𝐭𝐞

∆Vburette = ± 0,1 mL et ∆Vpipette = ± 0,1 mL

|Véq − Véq1 | = 0,2 mL


{|Véq − Véq2 | = 0,1 mL ⟹ max|Véq − Véqi | = 0,2 mL ⟹ ∆Vaccidentelle = ± 0,2 mL
|Véq − Véq3 | = 0 mL
(0,2+0,1) 0,1
On aura donc : ∆CA = 1,67 ( + 10 )  ∆CA = ± 0,0770614457 mol.L-1
8,3

 ∆𝐂𝐀 = ± 0,08 mol.L-1.


Le résultat sera représenté sous la forme : CA = (1,67 ± 0,08) mol.L-1
∆𝐂
𝐈𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 = | 𝐂̅ | x 100 (%) = 4,8 %.

Travaux Pratiques de Chimie Page 11


Généralités

VERRERIE USUELLE EN TRAVAUX PRATIQUES


DE CHIMIE

Un laboratoire de chimie, destiné à la pédagogie, est généralement équipé de verrerie et


d’instruments de mesure. La verrerie couramment utilisée peut être subdivisée en cinq (5)
catégories selon son degré de précision.

1- Verrerie sans précision

Tubes à essai + support


Le tube à essai est utilisé pour les réactions faisant intervenir de petites
quantités de réactifs. Un tube à essai peut recevoir un bouchon. De plus, il
peut être chauffé.

2- Verrerie de mauvaise précision


Le bécher
C’est un récipient classique en chimie, utilisé pour transvaser des solutions ou
prélever une solution avec une pipette par exemple. Les graduations sur un
bécher donnent uniquement un ordre de grandeur du volume contenu, elles sont
très peu précises.
L’erlenmeyer
L’erlenmeyer est un récipient idéal si on veut éviter les projections de la solution
contenue. Ainsi, si on mélange deux liquides très réactifs, son utilisation est
préférable pour des raisons de sécurité. On l’utilise le plus souvent dans les
dosages et les titrages. Les graduations ne sont pas précises.

3- Verrerie de moyenne précision

L'éprouvette graduée permet de mesurer le volume d’un liquide


avec une précision moyenne. Il faut choisir une éprouvette dont le
volume est le plus proche du volume à mesurer. La lecture d’un
volume nécessite des précautions particulières.

Travaux Pratiques de Chimie Page 12


Généralités

4- Verrerie de bonne précision

La burette graduée sert à verser et à mesurer un volume


précis de solution. Elle est principalement utilisée lors des
dosages.

5- Verrerie de très bonne précision

Les pipettes graduées et jaugées sont utilisées pur prélever


un volume précis, généralement petit, d'un liquide. Elles
doivent toujours être équipées d’une propipette.
Attention !!!
Ne jamais pipeter dans le flacon contenant la solution mère
sous peine de la polluer ; utiliser systématiquement un bécher
de prélèvement.

La fiole jaugée permet de mesurer un volume avec une très


bonne précision. Elle est utilisée pour la préparation de
solutions de concentrations données par dissolution ou par
dilution.

Sur la verrerie utilisée pour prélever un volume avec une bonne précision, on trouve un certain
nombre d’indications importantes :
a- la contenance de la verrerie,
b- la classe (A, B, AS) : indique le degré de précision de la verrerie,
c- la tolérance indique l’écart sur le volume prélevé compte tenu des imperfections
inévitables du matériel,
d- l’indication Ex ou In : une verrerie In contient exactement le volume indiqué, elle est
donc juste au remplissage (ex : fiole jaugée). Une verrerie Ex en contient un tout petit
peu plus car elle est utilisée pour laisser s’écouler le volume souhaité et le fabriquant a
donc dû tenir compte de la petite quantité de liquide qui reste inévitablement sur les
parois à la fin de la vidange (ex : pipette)
e- et la température d’étalonnage.

Travaux Pratiques de Chimie Page 13


Généralités

6- Lecture d’un volume

7- Autres matériels et verreries

Ballons à Verre de
Ampoule à Verre à
Cristallisoir Entonnoir fond rond et montre ou
décanter pied
à fond plat coupelle

Flacon Propipette
Pissette Flacon compte - ou poire Spatules Pince en bois
gouttes aspirante

Potence +
Mortier et Balance Chauffe- Thermomètre
Noix de serrage noix +
pilon électronique ballon électronique
pince

Travaux Pratiques de Chimie Page 14


Initiation aux mesures volumétriques

TP N° 1 : Initiation aux mesures volumétriques

I- But du TP
- Savoir utiliser la verrerie adéquate et le matériel approprié pour préparer des solutions de
concentrations données par dissolution d'un composé solide et par dilution d'une solution mère.
- Estimer l’incertitude sur une mesure.

II- Rappels théoriques


II-1 Solution
Une solution est un mélange de deux ou plusieurs constituants. Le constituant majoritaire est
appelé solvant. Le ou les composé(s) minoritaire(s) sont appelés soluté(s).
On distingue les solutions liquides et les solutions solides.
Une solution aqueuse est une solution dont le solvant est l’eau.
Une solution est dite saturée en un constituant donné lorsqu’elle contient la quantité maximale
de ce constituant que le solvant peut dissoudre.

II-2 Différentes expressions de la concentration d’une solution


a- Concentration massique (Cm) ou titre massique
Il indique la masse de soluté, en grammes, dans un litre de solution (g.L-1).
b- Molarité (M) ou concentration molaire (CM)
C’est le nombre de moles de soluté dans un litre de solution (mol.L-1 ou M). La relation entre
la concentration massique et la molarité s’exprime par :
Cm (g.L-1) = masse molaire (g.mol-1) * Molarité (mol.L-1)
c- Normalité (N)
C’est le nombre d’équivalents-grammes de soluté que contient un litre de solution
(eqg.L-1 ou N). On définit l’équivalent-gramme d’une espèce comme la fraction de mole
pouvant fixer ou céder 1 proton-gramme (réaction acido-basiques) ou 1 électron-gramme
(réactions d’oxydo-réduction). La normalité (N) et la molarité (CM) sont reliées par la relation
suivante : N = n.CM où n est le nombre d’équivalents mis en jeu : n = nombre de protons
échangés au cours des réactions acido-basiques ou d’électrons dans le cas des réactions
d’oxydo-réduction.

Travaux Pratiques de Chimie Page 15


Initiation aux mesures volumétriques

d- Molalité
C’est le nombre de moles de soluté par kilogramme de solvant (mol.kg-1).

II-3 Fraction molaire (xi)


La fraction molaire xi du constituant i est le rapport entre le nombre de moles de ce constituant
ni
et le nombre de moles total : xi = .
ntotal

II-4 Fraction massique


mi
Elle est exprimée par le rapport de la masse du soluté à la masse de la solution : wi = .
msolution

II-5 Masse volumique et densité


* La masse volumique, notée , est le rapport d'une masse de matière, m, par le volume, V,
𝐦
occupé par cette masse : 𝛒 = . L'unité de ρ dépend des unités choisies pour la masse et le
𝐕

volume (généralement g.cm-3).


* La densité d’une substance liquide ou solide est le rapport de la masse volumique de cette
𝛒𝐗
dernière sur celle de l'eau : 𝐝𝐗 = . La densité est une grandeur sans dimensions.
𝛒𝐞𝐚𝐮

II-6 Dilution d’une solution


La dilution consiste à préparer, à partir d’une solution mère, une solution fille moins concentrée.
L’addition du solvant (par exemple l’eau) à une solution ne modifie pas la quantité de soluté,
mais elle change la concentration de la solution.

Facteur de dilution
Lors d'une dilution, le volume augmente, mais la quantité de matière de soluté n est toujours la
même (nous n’avons pas ajouté de soluté, juste du solvant). En notant respectivement CM et VM
la molarité et le volume de la solution mère et CF et VF la molarité et le volume de la solution
fille, on peut écrire la relation de dilution : CM.VM = CF.VF. Le facteur de dilution, noté F, est
un nombre sans dimension qui caractérise la dilution réalisée. Il est défini par la relation :
𝐂𝐌 𝐕𝐅
𝐅= = .
𝐂𝐅 𝐕𝐌

Travaux Pratiques de Chimie Page 16


Initiation aux mesures volumétriques

III- Manipulation
1- Dans une fiole de 100 mL, préparer une solution aqueuse de chlorure de sodium (NaCl) de
concentration 0,5 mol.L-1 à partir d’un sel de table (pureté en NaCl 98 %).
2- À partir de la solution aqueuse préparée précédemment, préparer des solutions aqueuses de
concentrations plus faibles, dans des fioles de 100 mL : 0,1 mol.L-1 et 0,05 mol.L-1.

III-1 Matériel et produits

Matériel Produits
- Béchers - Balance électronique - Sel de table (98 %)
- Pipettes graduées - Coupelle ou verre de montre - Pissette d’eau distillée
- Poire d’aspiration - Entonnoir
- Fioles jaugées

III-2 Mode opératoire


III-2-1 Préparation d’une solution par dissolution
- Calculer la masse de chlorure de sodium (NaCl) pur nécessaire à la préparation de la solution
demandée.
- Suivre le protocole expérimental suivant :
1. Peser la masse de sel de table calculée.
2. Laver la verrerie à utiliser avec de l’eau de robinet puis la rincer avec de l’eau distillée.
3. Verser un peu d’eau distillée dans la fiole jaugée de 100 mL.
4. Introduire la masse de sel de table calculée dans cette fiole jaugée à l’aide d’un entonnoir
puis l’agiter.
5. Compléter la fiole jaugée jusqu’au trait de jauge avec de l’eau distillée.
6. Boucher la fiole puis l’agiter pour homogénéiser la solution.

III-2-2 Préparation d’une solution par dilution


- Calculer le volume de la solution mère (VM) à prélever.
- Suivre le mode opératoire suivant :
1. Laver la verrerie à utiliser avec de l’eau de robinet puis la rincer avec de l’eau distillée.
2. Verser une certaine quantité de la solution mère dans un bécher.
3. À l’aide d’une pipette, prélever VM à partir du bécher.
4. Verser le volume prélevé dans une nouvelle fiole jaugée de 100 mL.
5. Compléter cette fiole jusqu’au trait de jauge avec de l’eau distillée tout en agitant de temps
à autre pour homogénéiser le contenu.

Travaux Pratiques de Chimie Page 17


Initiation aux mesures volumétriques

IV- Calcul d’incertitudes par la méthode classique


- Calculer l’incertitude absolue sur la mesure de la concentration de la solution aqueuse préparée
par dissolution de NaCl.
- Compléter l’écriture suivante : C = (..................± ....................)............................
- Calculer l’incertitude relative sur la mesure de la concentration.

Données
MNaCl = 58,5 g.mol-1.
∆Vfiole = ± . . . mL , ∆mbalance = ± ⋯ g.
L’incertitude relative sur la masse molaire de chlorure de sodium est égale à 0,2 %.

Travaux Pratiques de Chimie Page 18


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

TP N° 2 : Dosage de l’acidité d’un vinaigre

I- But du TP
Le but de ce TP est de vérifier, à partir d’un dosage volumétrique et colorimétrique acido-
basique, le degré d’acidité d’un vinaigre blanc de commerce, c'est-à-dire la masse d’acide
éthanoïque pur contenu dans 100 g de vinaigre.

II- Rappels théoriques


II-1 Définitions
Il existe plusieurs définitions pour les acides et les bases :

* Selon Arrhénius
Un acide est une substance qui donne des ions H+ dans l'eau :
HCl H

2O
 H+ + Cl-, acide fort (réaction totale)
CH3COOH ⇄ H+ + CH3COO-, acide faible (réaction équilibrée)
Une base est une substance qui donne des ions OH- dans l'eau :
NaOH H

2O
 OH- + Na+, base forte
NH4OH ⇄ OH- + NH4+, base faible

* Selon Brönsted
Un acide est une substance susceptible de donner des protons H+.
Une base est une substance susceptible d’accepter ou de fixer des protons H+.
On constate qu’à un acide correspond toujours une base conjuguée et réciproquement ; on parle
de couple acide/base. Par ailleurs, un proton n’existe jamais à l’état libre. Pour qu’un acide
libère un proton, il faut la présence d’une base susceptible de capter le proton libéré. Cette base
sera souvent (mais pas toujours) le solvant eau, ce qui donnera l’ion hydronium H3O+.

* Selon Lewis
Un acide est un accepteur de doublets d'électrons et une base est un donneur de doublets
d'électrons.

Travaux Pratiques de Chimie Page 19


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

II-2 Autodissociation de l’eau


L’eau se comporte à la fois comme acide et base, on dit qu’elle est amphotère. D’où l’équilibre
d’autodissociation de l’eau :
𝐇𝟐 𝐎 + 𝐇𝟐 𝐎 ⇄ 𝐎𝐇 − + 𝐇𝟑 𝐎+
A1 B2 B1 A2
Le produit ionique de l'eau est la constante d'équilibre associée à l'équation d'autodissociation
de l'eau. Cette constante est notée Ke. On a donc : Ke= [H3O+] [OH-] avec Ke= 10-14 à 25°C.

II-3 Notion de pH
Le pH mesure l’acidité d’une solution. pH = - log10 [H3O+].
Pour une solution acide, [H3O+] > [OH-] donc pH < 7.
Pour une solution basique, [H3O+] < [OH-] donc pH > 7.
Une solution neutre est telle que [H3O+] = [OH-] donc son pH = 7.

II-4 Réactions acido-basiques


La réaction acido-basique résulte du transfert de protons H+ entre l’acide d’un couple
acide1/base1 et la base d’un autre couple acide2/base2.
Pour écrire l'équation de la réaction qui a lieu entre les deux couples, on écrit d'abord les demi-
équations associées, puis on les additionne de façon à ne plus avoir les ions hydronium H3O+ :
Acide1 + H2O ⇄ Base1 + n H3O+ et Base2 + n H3O+ ⇄ Acide2
Acide1 + Base2 ⇄ Base1 + Acide2 (équation-bilan)

II-5 Dosage (ou titrage) acido-basique


Doser une espèce chimique en solution consiste à déterminer la concentration molaire de cette
espèce. Cela revient aussi à déterminer la quantité de matière de cette espèce présente dans
un volume donné de cette solution.
Le choix d'une réaction de dosage doit satisfaire à trois exigences. Elle doit être :
* unique (non parasitée par une autre réaction ayant les mêmes réactifs mais des produits
différents),
* totale (disparition d'au moins l'un des réactifs mis en présence),
* rapide (parvenir à son terme instantanément ou dans un délai très bref).

Un titrage acido-basique est un dosage au cours duquel la réaction est une réaction
acido-basique. Il peut être suivi par :
* colorimétrie en utilisant un indicateur coloré ;

Travaux Pratiques de Chimie Page 20


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

* pH-métrie en suivant l’évolution du pH au cours de la réaction ;


* conductimétrie en suivant l’évolution de la conductivité de la solution au cours de la réaction.
Un titrage acido-basique colorimétrique consiste à repérer l'équivalence à l'aide du virage
d'un indicateur coloré acido-basique approprié, placé en petite quantité dans la prise d’essai
d’un des réactifs.

Rappelons qu’à l’équivalence, les réactifs sont introduits dans les proportions
stœchiométriques de la réaction de dosage et on aura : NAcide.VAcide = NBase.VBase
Dans le cas d’un monoacide et d’une monobase, cette relation devient :
CAcide.VAcide = CBase.VBase.
Remarques
* Lorsque l’on titre un acide fort par une base forte (ou inversement), l’équation du dosage
s’écrit : 𝐇𝟑 𝐎+ (𝐚𝐪) + 𝐎𝐇 − (𝐚𝐪) → 𝟐 𝐇𝟐 𝐎(𝐥) .

* Dans le cas du titrage d’un acide faible (HA) par une base forte (BOH), l’équation bilan de la
réaction de dosage s’écrit : 𝐇𝐀 (𝐚𝐪) + 𝐎𝐇 − (𝐚𝐪) → 𝐀− (𝐚𝐪) + 𝐇𝟐 𝐎(𝐥) .

Choix d’un indicateur coloré


Un indicateur coloré convient pour un titrage si sa zone de virage (ou zone de teinte sensible)
contient le pH à l'équivalence. Le saut de pH étant en général très brutal à l'équivalence, l'ajout
d'une seule goutte de réactif provenant de la burette (le titrant) suffit à provoquer le virage de
l'indicateur.

Travaux Pratiques de Chimie Page 21


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

Définition et propriétés des indicateurs colorés


Un indicateur coloré acido-basique (ou indicateur de pH) est un couple acide/base, noté
HIn/In-, dont les espèces conjuguées ont des teintes (ou couleurs) différentes. En solution
aqueuse, la forme acide (HIn) et la forme basique (In-) participent à l’équilibre chimique
suivant :
𝐇𝐈𝐧(𝐚𝐪) + 𝐇𝟐 𝐎(𝐥) ⇄ 𝐇𝟑 𝐎+ (𝐚𝐪) + 𝐈𝐧− (𝐚𝐪)
Acide (Couleur A) Base conjuguée (Couleur B)

La constante de cet équilibre est la constante d’acidité Ka du couple HIn/In− :


[H3 O+ ][In− ]
Ka = ( )
[HIn]
éq

La forme acide et sa base conjuguée ont des couleurs différentes. La couleur de la solution que
l’on observe dépend de la forme prédominante et donc du pH de la solution.
* Si [HIn] >10 [In-]  pH < pKa -1, la solution prend alors la couleur A de la forme acide.
* Si [In-] > 10 [HIn]  pH > pKa +1, la solution prend alors la couleur B de la forme basique.
* Si [HIn] = [In-]  pH = pKa et on a un mélange des 2 couleurs A et B ou teinte sensible.
On considère donc que la zone de virage (non distinction des 2 couleurs) est située dans le
domaine pKa-1 < pH < pKa+1. Le tableau ci-dessous donne quelques exemples d’indicateurs
acido-basiques usuels :

Nom de l’indicateur Intervalle du pH Couleur dans la zone acide Couleur dans la zone basique
Bleu de bromothymol 6,0 – 7,6 Jaune Bleu
Rouge de phénol 6,4 – 8,0 Jaune Rouge
Phénolphtaléine 8,0 – 10,0 Incolore Rose foncé
Bleu de bromophénol 3,0 – 4,7 Orange-jaune Violet

Exemples
* À l’équivalence du dosage d’un acide fort par une base forte, le pH est égal à 7, à 25°C. On
peut alors utiliser le bleu de bromothymol comme indicateur coloré acido-basique car sa zone
de virage (6,0 - 7,6) contient le pH à l’équivalence.
* Lors du dosage d’un acide faible par une base forte, la solution à l’équivalence est basique, le
pHéq est aux alentours de 8 (un peu plus). D’après les indicateurs donnés, la phénophtaléine
semble le mieux convenir car le pH à l’équivalence appartient à la zone de virage de cet
indicateur coloré.

Travaux Pratiques de Chimie Page 22


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

III- Manipulation
III-1 Principe
Doser une espèce dans une solution signifie déterminer la concentration de cette espèce dans la
solution. Un titrage est une méthode de dosage mettant en œuvre une réaction chimique entre
l'espèce à doser (espèce titrée) et un réactif convenablement choisi, appelé réactif titrant.
Il s’agit dans ce TP de réaliser un dosage volumétrique et colorimétrique acido-basique pour
vérifier le degré d’acidité d’un vinaigre blanc de commerce.

III-2 Matériel et produits


Matériel Produits
- Béchers - Vinaigre blanc de commerce (5°)
- Erlenmeyers - Solution de soude (NaOH) 0,1 M
- Pipette graduée de 10 mL - Phénolphtaléine
- Fiole jaugée de 100 mL - Eau distillée
- Burette graduée

III-3 Mode opératoire


III-3-1 Dilution de la solution commerciale (S0)
On veut effectuer une dilution au dixième de la solution commerciale (S0) c’est-à-dire la diluer
10 fois (F = 10).
CM V
Solution mère (S0) : CM, VM → Solution fille (S) : VF = 100 mL et F = = V F = 10.
CF M

VF
Le facteur de dilution étant égal à 10  VM = = 10 mL.
10

III-3-2 Dosage de la solution diluée (S) par NaOH


- Remplir la burette, préalablement rincée, avec
la solution de soude (NaOH) de concentration
molaire CB = 0,1 mol.L-1.
- Vérifier l’absence de bulle d’air dans le bas de
la burette et ajuster au zéro.
- Dans un erlenmeyer, introduire avec précision
Vp = 10,0 mL de la solution S.
- Ajouter alors deux gouttes de phénolphtaléine
(notée φφ).
- Procéder au dosage en faisant d’abord un dosage rapide puis trois essais de dosage précis (à
la goutte).

Travaux Pratiques de Chimie Page 23


Dosage de l’acidité d’un vinaigre

Dosage rapide (détermination d’un encadrement du volume équivalent)


- Ajouter la solution de soude millilitre par millilitre et noter la couleur de la solution. Lorsque
la solution change de couleur, noter le volume équivalent correspondant.
Ce dosage permet d’encadrer la zone d’équivalence.

Dosage précis (ou dosage à la goutte)


- Recommencer à nouveau le titrage depuis le début.
- Verser rapidement la solution de soude jusqu’à 1,5 mL ou 2 mL de la zone d’équivalence,
puis goutte à goutte jusqu’à l’équivalence. Noter alors le volume équivalent Véq.

III-4 Exploitation des résultats de mesure


À l’équivalence : NA.VA = NB.VB. Or CH3COOH est un monoacide et NaOH est une monobase,
la relation précédente devient : CA.VA = CB.VB. On aura donc : C.Vp = CB.Véq avec Vp le
𝐂𝐁 𝐕é𝐪
volume de la prise d’essai de la solution S  C = .
𝐕𝐩

Or la solution commerciale est F fois plus concentrée  C0 = F.C.


On définit le degré d’acidité d’un vinaigre (D°) comme étant la masse d’acide éthanoïque
pur (CH3COOH), en grammes, contenu dans 100 g de vinaigre.

C0 représente le nombre de moles de CH3COOH dans 1000 mL de vinaigre. Ce nombre de


moles est noté n0.
En passant aux masses, on aura :
m
Pour l’acide éthanoïque : m0 = n0𝐌𝐂𝐇𝟑 𝐂𝐎𝐎𝐇 et pour le vinaigre : ρvinaigre = V

 𝐦 = 𝛒𝐯𝐢𝐧𝐚𝐢𝐠𝐫𝐞 . 𝐕 avec V = 1000 mL. On obtient alors :


m0 = n0 MCH3 COOH (g) → 1000vinaigre (g)
D° → 100 (g)
100 n0 MCH3 COOH 𝐧𝟎 𝐌𝐂𝐇𝟑 𝐂𝐎𝐎𝐇
 D° =  D° =
1000ρvinaigre 𝟏𝟎𝛒𝐯𝐢𝐧𝐚𝐢𝐠𝐫𝐞

Remarque
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
𝐅𝐂𝐁 𝐕é𝐪 𝐌𝐂𝐇𝟑 𝐂𝐎𝐎𝐇
D° =
𝟏𝟎𝐕𝐩 𝛒𝐯𝐢𝐧𝐚𝐢𝐠𝐫𝐞

On donne : Vp = 10,0 mL, F = 10, CB = 0,1 mol.L-1, MCH3 COOH = 60 g.mol-1


et ρvinaigre = ….

Travaux Pratiques de Chimie Page 24


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

TP N° 3 : Détermination du degré chlorométrique d’une eau


de Javel

I- But du TP
Vérifier le degré chlorométrique d’une eau de Javel par un titrage indirect.

II- Rappels théoriques


II-1 Définitions
Une réaction d'oxydo-réduction est un processus de transfert d'électrons d'une espèce à une
autre. On appelle réducteur l'espèce qui cède les électrons (il s’oxyde) et oxydant l'espèce qui
les capte au cours de la réaction (il se réduit). On définit ainsi le couple redox noté sous la
forme : oxydant/réducteur.
* Une oxydation est une perte d'électrons : Réd1 ↔ Ox1 + ne- (Fe2+ ↔ Fe3+ + e-)
* Une réduction est un gain d'électrons : Ox2 + ne- ↔ Réd2 (Ce4+ + e- ↔ Ce3+)
L'oxydation d'un corps s'accompagne toujours de la réduction d'un autre. En effet, ne pouvant
rester seuls, les électrons libérés sont nécessairement captés : on parle d'une réaction d'oxydo-
réduction (réaction redox). L'oxydation est une demi-réaction de l'oxydo-réduction, et la
réduction est l'autre demi-réaction.
Ox2 + Réd1 → Ox1 + Réd2 (Ce4+ + Fe2+ → Ce3+ + Fe3+)
Note : certains composés chimiques peuvent se comporter aussi bien en oxydant qu'en
réducteur. On dit qu’ils se dismutent. Exemple : H2O2 ↔ 2 H+ + O2 + 2 e- (oxydation)
H2O2 + 2 H+ + 2e- ↔ 2 H2O (réduction)
Soit au final : 2 H2O2 → 2 H2O + O2 (oxydo-réduction)

II-2 Eau de Javel


L’eau de Javel est une solution aqueuse équimolaire de chlorure de sodium (Na+(aq) + Cl-(aq)) et
d’hypochlorite de sodium (Na+(aq) + ClO-(aq)).
L’eau de Javel est obtenue en dissolvant du dichlore gazeux dans une solution aqueuse
d'hydroxyde de sodium selon l'équation bilan :
Cl2(g) + 2 (Na+(aq) + OH-(aq)) → (Na+(aq) + ClO-(aq)) + (Na+(aq) + Cl-(aq)) + H2O(l) (réaction 1)
Lors de la préparation de l'eau de Javel, les ions hydroxyde sont introduits en excès. Le pH de
l'eau de Javel est compris entre 11 et 12.

Travaux Pratiques de Chimie Page 25


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

Le constituant actif d’une eau de Javel est l’ion hypochlorite (ClO-(aq)). Les propriétés de
l'eau de Javel sont dues au caractère oxydant des ions hypochlorite ClO-. Ces ions peuvent
donner lieu à plusieurs réactions, dans lesquelles interviennent divers facteurs : pH,
concentrations, température, catalyseurs (ions métalliques), rayonnements (UV).
Quand on verse un acide fort dans l’eau de Javel, il y aura un dégagement du dichlore Cl2(g) :
ClO-(aq) + Cl-(aq) + 2 H+(aq) → Cl2(g) + H2O(l)
Attention : Le dichlore Cl2 est un gaz toxique.

Concentration d'une eau de Javel


Une eau de Javel est caractérisée par son degré chlorométrique (°chl), défini comme étant le
volume, exprimé en litres, de dichlore gazeux (Cl2), mesuré dans les conditions normales
de température et de pression, qu'il faudrait utiliser pour fabriquer 1 litre de cette eau de
Javel. Dans ces conditions le volume molaire est Vm = 22,4 L.mol-1.

Le pourcentage de chlore
Le pourcentage de chlore (%Cl2) d’une eau de Javel est la masse, en gramme, de dichlore
gazeux (Cl2) utilisé pour préparer 100 g de cette eau de Javel. Toutefois, le pourcentage de
chlore, pour une même qualité d’eau de Javel dépend de sa masse volumique qui, elle-même,
varie avec le mode de préparation.

Conservation de l'eau de Javel


* L'eau de Javel peut se détruire par carbonatation par le dioxyde de carbone de l'air qui
provoque une diminution du pH.
* L'ion hypochlorite, en solution dans l'eau, est fortement oxydant et il est, en particulier,
susceptible d'oxyder l'eau. L’équation de la réaction est la suivante :
2 ClO-(aq) → 2Cl-(aq) + O2(g) telle que :
+
2 H2 O(l) ↔ O2 (g) + 4 H(aq) + 4 e−
{
2 ClO− + − −
(aq) + 4 H(aq) + 4 e ↔ 2 Cl(aq) + 2 H2 O(l)

Cette réaction est lente ; c'est elle qui impose une limite de durée d'utilisation à l'eau de Javel.
Cette décomposition peut être accélérée par divers catalyseurs tels que : les ions métalliques, la
lumière et en particulier les rayonnements UV.
* L'ion hypochlorite se dismute avec une élévation de température en donnant des ions
chlorate ClO 3 selon la réaction : 3 ClO− − −
(aq) ↔ 2 Cl(aq) + ClO3 (aq) telle que :

Travaux Pratiques de Chimie Page 26


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

+
ClO− −
(aq) + 2 H2 O(l) ↔ ClO3 (aq) + 4 H(aq) + 4 e

{
2 ClO− + − −
(aq) + 4 H(aq) + 4 e ↔ 2 Cl(aq) + 2 H2 O(l)

Une eau de Javel sera donc conservée dans des récipients opaques non métalliques. Elle
sera stockée à l'abri de la chaleur et diluée par de l'eau froide non polluée par des ions
métalliques. Sa durée d'utilisation est limitée.

Utilisations de l’eau de Javel


L’eau de Javel est utilisée :
- pour désinfecter (les sanitaires, les ustensiles chirurgicaux,...) ;
- comme antiseptique (liqueur de Dakin, etc.) ;
- dans le traitement de l’eau potable ;
- dans le blanchiment de certains textiles.

III- Manipulation
III-1 Principe du titrage
Un excès d’ions iodure I- est ajouté à un volume connu de solution d’eau de Javel en milieu
acide. Le diiode (I2), obtenu par réaction entre les ions hypochlorite ClO- et iodure I-, est ensuite
titré par des ions thiosulfate S2O32- de concentration connue. La quantité d’ions hypochlorite
s’en déduit. Ce titrage est dit «indirect» car ce n’est pas la solution d’eau de Javel que l’on titre,
mais le diiode formé par l’addition d’un excès d’ions iodure sur l’eau de Javel.

III-2 Matériel et produits


Matériel Produits
- Béchers - Eau de Javel de commerce
- Erlenmeyers - Solution d’iodure de potassium (KI) 0,1 M
- Pipette graduée de 10 mL - Solution d’acide chlorhydrique (HCl) 1 M
- Fiole jaugée de 100 mL - Solution de thiosulfate de sodium (Na2S2O3) 0,1 M
- Eprouvette graduée - Empois d’amidon
- Burette graduée - Eau distillée

III-3 Mode opératoire


III-3-1 Dilution de la solution d’eau de Javel (S)
On veut effectuer une dilution au dixième de la solution commerciale.

Travaux Pratiques de Chimie Page 27


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

Solution mère (S) : CM, VM → Solution fille (S’) : C′, VF = 100 mL avec CM = F. C′. Le facteur
VF
de dilution F étant égal à 10  VM = = 10 mL.
10

III-3-2 Réduction des ions hypochlorite par les ions iodure


Dans un erlenmeyer, introduire :
- V = 10,0 mL de la solution (S’) ;
- 20,0 mL de la solution d’iodure de potassium (KI) de
concentration molaire 0,1 M.
- 10,0 mL d’acide chlorhydrique (HCl) de concentration
molaire 1 M.

ClO-(aq) + 2 H3O+(aq) + 2e- ↔ Cl-(aq) + 3 H2O(l)


2 I-(aq) ↔ I2(aq) + 2e-

ClO-(aq) + 2 H3O+(aq) + 2 I-(aq) → Cl-(aq) + I2(aq) + 3 H2O(l) (réaction 2)

III-3-3 Titrage
- Remplir la burette avec la solution de
thiosulfate de sodium Na2S2O3 (0,1 M) et
ajuster au zéro.
- Verser la solution de thiosulfate de sodium
jusqu’à ce que la couleur de la solution
contenue dans l’erlenmeyer devienne jaune
pâle. Ajouter alors quelques gouttes
d'empois d'amidon. Continuer à verser la
solution titrante mais goutte à goutte jusqu'à la décoloration complète de la solution. Noter le
volume obtenu (Véq).

Réduction du diiode: I2(aq) + 2 e– ↔ 2 I–(aq)


Oxydation du thiosulfate : 2 S2O32–(aq) ↔ S4O62–(aq) + 2 e–
Soit la réaction de titrage notée réaction 3 : I2(aq) + 2 S2O32–(aq) → S4O62–(aq) + 2 I–(aq)

Travaux Pratiques de Chimie Page 28


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

III-4 Exploitation des résultats de mesure


- À l’équivalence, les réactifs sont introduits dans les proportions stœchiométriques données
par l’équation de titrage. D’après la réaction de titrage (réaction 3), la quantité d’ions thiosulfate
apportés par la solution titrante est le double de celle des molécules de diiode initialement
𝐧
𝐒𝟐 𝐎𝟑 𝟐−
présentes dans l’erlenmeyer, soit : 𝐧𝐈𝟐 = .
𝟐

- D’après la réaction 2 :
𝐧𝐂𝐥𝐎−𝐢𝐧𝐢𝐭𝐢𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐕 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐢𝐥𝐮é𝐞 𝐒′ = 𝐧𝐈𝟐 𝐟𝐨𝐫𝐦é .
𝐧𝐂𝐥𝐎−
- Or [ClO–(aq)]S’ = avec V le volume de la prise d’essai de la solution diluée S’ donc :
𝐕

V = 10,0 mL = 10-2 L .
- La solution commerciale est F fois plus concentrée, on a alors [ClO–(aq)]S = F [ClO–(aq)]S’ .
- Au cours de la fabrication de l’eau de Javel, il se produit la réaction 1 d'équation :
Cl2(g) + 2 (Na+(aq) + OH-(aq)) → (Na+(aq) + ClO-(aq)) + (Na+(aq) + Cl-(aq)) + H2O(l) (réaction 1)
Ainsi, on constate qu’une mole de dichlore peut conduire à la formation d'une mole d'ions
hypochlorite, soit : 𝐧𝐂𝐥𝟐 = 𝐧𝐂𝐥𝐎− .
Pour 1 litre de solution : 𝐧𝐂𝐥𝟐 = [ClO–(aq)]S

Calcul du degré chlorométrique


Le degré chlorométrique d’une eau de Javel est le volume, exprimé en litres, de dichlore gazeux
(Cl2), mesuré dans les conditions normales de température et de pression, qu'il faudrait utiliser
pour fabriquer 1 L de cette eau de Javel. On aura donc :
°chl = 𝐕𝐂𝐥𝟐 = 𝐧𝐂𝐥𝟐 . 𝐕𝐦 , avec Vm = 22,4 L.mol-1.

Remarque 1
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
𝐅.𝐂 .𝐕é𝐪 .𝐕𝐦
𝐒𝟐 𝐎𝟑 𝟐−
°chl =
𝟐𝐕

Remarque 2
On peut travailler aussi avec les concentrations :
À l’équivalence (réaction 3) : NI2 . VI2 = NS2 O2−
3
. VS2 O2−
3
⇒ 2CI2 . VI2 = CS2 O2−
3
. VS2 O2−
3
CS O2− .Véq
2 3
⇒ CI2 = .
2V
D’après la réaction 2 : [ClO–(aq)]S’ = [I2(aq)]S’ = CI2 .
La solution commerciale est F fois plus concentrée, on a alors : [ClO− (aq) ] = F. [ClO− (aq) ]
S S′

Travaux Pratiques de Chimie Page 29


Détermination du degré chlorométrique d’une eau de Javel

Selon la réaction de fabrication de l’eau de Javel (réaction 1) : [Cl2 (g) ] = [ClO− (aq) ]
S

Par ailleurs, °chl = V(Cl2 ) = nCl2 .Vm. Pour 1 litre d’eau de Javel : °chl = [Cl2 (g) ] . Vm .

Calcul du pourcentage de chlore (%Cl2)


Le pourcentage de chlore (%Cl2) d’une eau de Javel est la masse, en grammes, de dichlore
gazeux (Cl2) utilisé pour préparer 100 g de cette eau de Javel.
Pour 1 litre d’eau de Javel :
F.C .Véq
S2 O3 2−
nCl2 = [ClO–(aq)]S =
2V
nCl2 moles → 1000 mL d’eau de Javel.
En passant aux masses, on aura :
nCl2 . MCl2 (g) → 1000ρeau de Javel (g)
%Cl2 → 100 g
100.nCl2 .MCl2 𝐧𝐂𝐥𝟐 .𝐌𝐂𝐥𝟐
Donc, %Cl2 = ⇒ %𝐂𝐥𝟐 =
1000.ρeau de Javel 𝟏𝟎.𝛒𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞 𝐣𝐚𝐯𝐞𝐥

On donne : F = 10, V = 10,0 mL, CS2 O2−


3
= 0,1 mol.L-1, MCl2 = 71 g.mol-1, Vm = 22,4 L.mol-1
et ρeau de Javel = ………

Remarque
On peut calculer le pourcentage de chlore à partir du degré chlorométrique :
°𝐜𝐡𝐥. 𝐌𝐂𝐥𝟐
%𝐂𝐥𝟐 =
𝟏𝟎. 𝐕𝐦 𝛒𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞 𝐣𝐚𝐯𝐞𝐥

On donne, ci-contre, pour les différents couples ox/red étudiés


dans ce TP, l’échelle des potentiels standard.

Travaux Pratiques de Chimie Page 30


Analyses qualitative et quantitative de la dureté de l’eau

TP N° 4 : Titrage complexométrique : analyses qualitative


et quantitative de la dureté de l’eau

I- Objectif
Déterminer la concentration en ions calcium et magnésium dans une eau minérale en utilisant
une réaction de complexation.

II- Rappels théoriques


II-1 Définitions
Les titrages complexométriques sont des méthodes titrimétriques basées sur la formation de
complexes. Un complexe ou composé de coordination est un édifice polyatomique formé d'un
élément central (atome ou cation métallique) autour duquel sont liés des anions, atomes ou
molécules appelés ligands ou coordinats. Le complexe formé peut être chargé ou non.
Le ligand met en jeu un ou plusieurs doublets d'électrons pour établir respectivement une ou
des liaisons datives de coordination avec l’élément central. Le nombre de liaisons formées
par l’entité centrale est appelé indice de coordination du complexe ou coordinence.
La stabilité des complexes dépend de plusieurs facteurs, notamment : la nature de l’élément
central et du ligand ainsi que la composition du milieu (pH, solvant, ions étrangers, etc...).
Exemple :
Kf
+ → [Ag(NH ) ]+, avec K = [[Ag(NH3 )2 ]+ ]
Ag + 2 NH3 ← 3 2 f [Ag+ ].[NH3 ]2
: constante de formation du complexe
Kd

[Ag+ ].[NH3 ]2 1
et K d = [[Ag(NH3 )2 ]+ ]
: constante de dissociation du complexe, telle que : K d = .
Kf

II-2 Notions sur l’eau


II-2-1 Différents types d’eau potable
Les eaux potables peuvent être classées en trois catégories :
L’eau du robinet provient des eaux de surface ou des eaux souterraines après traitements
physiques, biologiques et chimiques pour la rendre potable. Sa composition minérale peut
varier d’une région à une autre et d’une ville à une autre.
L’eau de source est issue d’eaux souterraines, microbiologiquement saines et sans traitement
préalable. Etant donné qu’elle vient de nappes peu profondes, sa composition chimique change
avec le temps mais elle doit absolument respecter les normes de potabilité.

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Analyses qualitative et quantitative de la dureté de l’eau

L’eau minérale provient d'une ressource profonde, microbiologiquement saine et présentant


une composition en minéraux et oligo-éléments constante. L’eau minérale ne peut provenir que
d’une seule source. Selon sa composition, elle peut avoir des effets sur la santé.

II-2-2 Dureté d’une eau


Les eaux naturelles contiennent des ions calcium Ca2+(aq) et magnésium Mg2+(aq) dissous qui
sont à l’origine des dépôts de calcaire (carbonate de calcium et carbonate de magnésium). Il en
est de même pour les eaux minérales.
La dureté totale d’une eau est liée à la concentration des ions Ca2+(aq) et Mg2+(aq) dissous
dans cette eau. Elle s’exprime en degré hydrotimétrique français, noté °TH, et défini par :
Un degré hydrotimétrique (1 °TH ) correspond à une concentration en ions Ca2+ et Mg2+
de l’ordre de 0,1 mmol/L (10-4 mol/L).
Dureté totale = dureté calcique + dureté magnésienne

II-2-3 Eau douce, eau dure


Les eaux courantes sont caractérisées par des degrés hydrotimétriques français. Une forte dureté
de l’eau est responsable de la détérioration de la robinetterie, des canalisations et des éléments
de chauffe (chauffe-eau, machine à laver,...) en raison de la précipitation du calcaire. De plus,
elle rend difficile l’utilisation et le rinçage des détergents.
Certaines eaux minérales possèdent une forte teneur en ions calcium et magnésium, ce qui est
au contraire recherché car ces ions confèrent à l’eau des propriétés diététiques.

°TH 0–5 5 - 10 10 - 15 15 - 30 > 30


eau très douce douce moyennement douce dure très dure

Les eaux dures se situent dans des régions calcaires (elles se chargent en calcium en traversant
les roches calcaires), tandis que les eaux douces sont extraites des régions granites composées
de roches très pauvres en calcium.

II-2-4 Dureté temporaire et dureté permanente


Sous l’effet de la chaleur, et de manière plus systématique lorsqu’on porte un volume d’eau à
ébullition, une partie du calcaire contenu dans cette eau précipite et se dépose. Ainsi, si l’on
mesure la dureté d’une eau avant et après ébullition, on obtient des résultats différents. Cela

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Analyses qualitative et quantitative de la dureté de l’eau

nous permet de distinguer deux types de dureté, qui composent la dureté totale : la dureté
temporaire et la dureté permanente.
* La dureté temporaire correspond à la combinaison des cations Ca2+ et Mg2+ avec les anions
CO32- et HCO3- qui peuvent être supprimés ou précipités par ébullition et qui se déposent. Cette
dureté disparaît lors de l’ébullition.
* La dureté permanente résulte de l'association des cations Ca2+ et Mg2+ avec les anions Cl-,
SO42- et NO32- qui ne peuvent être éliminés par ébullition. Cette dureté persiste après
l’ébullition.
Dureté totale = dureté temporaire + dureté permanente

II-2-5 Remarque
Les eaux minérales naturelles peuvent posséder des propriétés thérapeutiques favorables à la
santé humaine. L’étiquette indique toujours la composition en minéraux de l’eau, ce qui permet
au consommateur d’effectuer son choix en fonction de ses goûts et de ses besoins. Ainsi, une
eau riche en sodium facilite la digestion et le maintien d’une bonne hydratation du corps. Par
contre celle pauvre en sodium est conseillée en cas d’hypertension ou de rétention d’eau. Les
eaux minérales bicarbonatées contribuent à une meilleure digestion et calment les brûlures
d’estomac grâce aux propriétés antiacides du bicarbonate de sodium. Les eaux sulfatées ont,
par exemple, un effet laxatif. Par ailleurs, les eaux faiblement minéralisées sont
particulièrement recommandées pour l’alimentation des nourrissons.
Varier la consommation d’eau de différentes marques est important pour compenser le manque
ou la carence de certains sels et oligoéléments.

III- Manipulation
III-1 Principe du titrage d’une eau minérale
- Pour déterminer la concentration en ions calcium et en ions magnésium dans une eau minérale,
on utilise une réaction de complexation avec l’ion issu de l’acide éthylène diamine tétraacétique
(EDTA) que l’on note Y4-, utilisé sous forme de sel disodique (Na2H2Y) en raison de la plus
grande solubilité de cette forme de l’EDTA dans l’eau:

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Analyses qualitative et quantitative de la dureté de l’eau

Ca2+ (aq) + Y4- (aq) ↔ [CaY]2- pKd = 10,7 (complexe incolore).


Mg2+ (aq) + Y4- (aq) ↔ [MgY]2- pKd’ = 8,6 (complexe incolore).

- Le titrage s’effectue en milieu tamponné, par l’addition d’une solution tampon, à pH


constant entre 9 et 10 pour que l’EDTA réagisse en totalité et qu’il n’y ait pas de réactions
concurrentes (précipitation de l’hydroxyde Mg(OH)2 par exemple).

- Les complexes de Y4- avec les ions Ca2+ et Mg2+ ne sont pas colorés. Afin de détecter
l’équivalence, on utilise le noir ériochrome T (NET), noté H3Ind, comme indicateur de fin
de réaction. Au pH de l’expérience (entre 9 et 10), le NET non lié à un métal est sous forme
de HInd2- de couleur bleue.

- Avec les ions calcium et magnésium, le NET forme des complexes de couleur rose, moins
stables que ceux que forment ces ions avec Y4– :
Ca2+(aq) + Ind3- → [CaInd]-rose et Mg2+(aq) + Ind3- → [MgInd]-rose
Lors de l’ajout de la solution titrante de Y4-, le NET est progressivement libéré jusqu’à
l’équivalence où il est libre en solution (sous forme de HInd2-) :
[CaInd]-rose+ Y4-(aq) + H+ → [CaY]2-incolore+ HInd2-bleu
[MgInd]-rose + Y4-(aq) + H+ → [MgY]2-incolore + HInd2-bleu
Le NET joue le rôle d’indicateur de fin de réaction.

III-2 Matériel et produits


Matériel Produits
- Tubes à essai - Eau minérale
- Béchers - Liqueur de savon
- Erlenmeyers - EDTA 0,01 M
- Eprouvette graduée - Noir Eriochrome T (NET)
- Burette - Solution tampon à pH égal à 9,2 (tampon ammoniacal)
- Eau distillée

III-3 Mode opératoire


III-3-1 Analyse qualitative de la dureté de l’eau

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Analyses qualitative et quantitative de la dureté de l’eau

III-3-2 Analyse quantitative de la dureté de l’eau


1- Préparation de témoins colorés

2- Titrage
- Rincer la burette avec de l’eau distillée puis
avec la solution titrante d’EDTA, notée Y4-, à
0,01 M et ajuster le zéro.
- Introduire dans un erlenmeyer un volume de
25,0 mL d’eau minérale, mesuré de façon
précise.
- Introduire 10,0 mL de la solution tampon dans
l’erlenmeyer.
- Ajouter quelques gouttes de NET dans
l’erlenmeyer.
- Faire un dosage rapide, mL par mL, suivi de trois dosages précis, à la goutte.
Notons que l’équivalence du titrage est obtenue lorsque la couleur de la solution passe du
rose au bleue.

III-4 Exploitation des résultats de mesure


* À l’équivalence, on a réalisé un mélange stœchiométrique des réactifs titrant et titré. Ainsi, la
quantité de Y4- versée est égale à la somme des quantités initiales d’ions Ca2+ et Mg2+ :
nCa2+ + nMg2+ = nY4−versé
éq

* En notant V le volume de l'eau minérale dosée, il vient : [Ca2+].V + [Mg2+].V = [Y4-].Véq .


[Y4− ].Véq
Donc : ([Ca2+] + [Mg2+]) = V
1 °TH correspond à une concentration en ions Ca2+ et Mg2+ de l’ordre de 10-4 mol.L-1.
D’où le degré hydrotimétrique de l’eau minérale titrée est tel que : D = 104.([Ca2+] + [Mg2+]).

Remarque
La relation finale entre la grandeur calculée et les grandeurs mesurées est telle que :
[𝐘 𝟒− ]. 𝐕é𝐪
𝐃 = 𝟏𝟎𝟒 .
𝐕

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