Chapitre 4 IBP
Chapitre 4 IBP
Chapitre 4 IBP
1. Principe
Il est établi un impôt annuel sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les personnes physiques
ou morales qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée. Cet impôt est
désigné sous le nom d’Impôt sur les bénéfices professionnels (IBP).
Il frappe le bénéfice net du contribuable déterminé conformément aux dispositions des
articles 27 à 35 du code général des impôts (CGI).
2. Champs d’application
Sont considérés comme bénéfices professionnels pour l’application de l’impôt, les bénéfices
réalisés par les personnes physiques et provenant de l’exercice d’une profession
commerciale, industrielle, artisanale ou libérale.
Sont également passibles de l’impôt sur les bénéfices professionnels, l’ensemble des
personnes morales se livrant à une activité lucrative. À ce titre, sont notamment soumises à
l’imposition toutes les sociétés, qu’elles soient privées ou publiques.
3. Personnes et bénéfices exonérés
Sont affranchies de l’impôt sur les bénéfices professionnels :
4. Territorialité
Sont imposables, les bénéfices réalisés par les personnes physiques ou morales qui exercent
une activité citée au niveau du champ d’application. L’impôt sur les bénéfices professionnels
ne frappe que les bénéfices réalisés dans la République de Djibouti.
Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles
impositions signées par la République de Djibouti, l’impôt sur les bénéfices professionnels est
dû à raison des bénéfices réalisés en République de Djibouti. Sont réputés réalisés en
République de Djibouti, les bénéfices provenant des entreprises exploitées en République de
Djibouti. (LFI 2017)
L’impôt sur les bénéfices professionnels est assis, liquidé, contrôlé et recouvré par la
Direction des impôts.
Les revenus mobiliers perçus par l’entreprise ne sont pas compris dans le bénéfice soumis à
l’impôt sur les bénéfices professionnels.
Les revenus fonciers tirés de la location d’immeubles sont exclus des recettes d’exploitation
de l’entreprise, dès lors que ces immeubles sont imposés aux contributions foncières sur les
propriétés bâties ou non bâties.
Application 1
D’après les renseignements fournis par la société Djib-house, il vous est demandé d’apporter
d’éclaircissement en tant que conseillez fiscal :
- La société a réalisé, durant le mois d’octobre 2014, une vente de marchandise de
380 000fd dont le paiement est prévu pour janvier 2015. Aucune écriture de
régularisation n’a été passée ;
- En décembre 2014, le comptable de la société encaisse 174 000df relatifs à une
marchandise dont la livraison est prévue pour janvier 2015. Aucune écriture de
régularisation n’a été passée.
- Le comptable a enregistré en 2014 le loyer perçu par la société dans un compte de
produit : 100 000.
Commenter chacune de ces opérations et déterminer le résultat fiscal de 2014 sachant que
le bénéfice net de la société Djib-house est de 630 000 fd.
2. Les déductions
Le bénéfice net est établi sous déduction de toutes charges, celles-ci comprenant notamment :
1) Les frais généraux de toute nature justifiés par des factures sur lesquelles mentionnées
clairement les NIF valides des tiers, les dépenses de personnel et de main d’œuvre, le
loyer des immeubles dont l’entreprise est locataire.
Toutefois les rémunérations ne sont admises en déduction des résultats que dans la mesure
où :
elles correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard à
l’importance du service rendu ;
elles ont régulièrement été portées sur les déclarations des traitements et salaires
prévues à l’article 289 du présent Code ;
elles ont régulièrement été portées sur les déclarations trimestrielles de la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale.
Ces dispositions s’appliquent à toutes les rémunérations directes ou indirectes, y compris les
indemnités, allocations, avantages en nature et remboursements de frais. L’indemnité pour
congés payés revêt, du point de vue fiscal, le caractère d’un salaire de substitution qui
constitue une charge normale de l’exercice au cours duquel le salarié prend le congé
correspondant.
Les entreprises résidantes à Djibouti qui emploient plus de 5 salariés de nationalité
étrangère ne déduiront leurs rémunérations de leur base imposable qu'à hauteur de 20
%. (LFI 2019)
3) Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent ou mettent à la
disposition de la société, en sus de leur part du capital quelle que soit la forme de la
société, dans la limite de ceux calculés à un taux égal à la moyenne annuelle des taux
des placements extérieurs de la Banque Nationale de Djibouti majorés d’un point.
Toutefois, dans les sociétés anonymes et les sociétés à responsabilité limitée, la déduction
n’est admise, en ce qui concerne les associés ou actionnaires possédant en droit ou en fait, la
direction de l’entreprise, que dans la mesure ou ces sommes n’excèdent pas, pour l’ensemble
desdits associés ou actionnaires, le montant du capital social.
Cette déduction est subordonnée en outre à la condition que le capital ait été entièrement
libéré.
Application 2
Vous êtes employé dans le cabinet d’expertise comptable Colas. Vous êtes chargé de
superviser le travail d’un stagiaire ayant pour mission de préparer le résultat fiscal d’un client.
Ce stagiaire rencontre des difficultés dans l’analyse fiscale des charges et vous demande de
traiter les éléments suivants.
Dossier : La société Djib-house est une société commerciale spécialisée dans la vente de
céramique. Elle dispose d’un capital social de 3500 000fd entièrement libéré.
Les allocations forfaitaires qu’une société attribue à ses dirigeants ou aux cadres de son
entreprise pour frais de représentation et de déplacement sont exclues de ses charges
déductibles pour l’assiette de l’impôt lorsque, parmi ces charges, figurent déjà les frais
habituels de cette nature remboursés aux intéressés.
les charges résultant de l’achat, de la location ou de toute autre opération faite en vue
d’obtenir la disposition de résidences de plaisance ou d’agrément, ainsi que l’entretien
de ces résidences.
En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une charge de
l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant ledit exercice. Si ce bénéfice n’est pas
suffisant pour que la déduction puisse être intégralement opérée, l’excèdent du déficit est
reporté successivement sur les exercices suivants jusqu’au troisième exercice qui suit
l’exercice déficitaire.
Toutefois, cette limitation du délai de report ne s’applique pas aux amortissements
comptabilisés en période déficitaire.
Le caractère bénéficiaire ou déficitaire d’un exercice doit s’apprécier par référence au résultat
comptable augmenté des réintégrations extracomptables et diminué des déductions
extracomptables, non compris les déficits des exercices antérieurs.
Le résultat fiscal est déterminé de la manière suivante ;
- réintégration des amortissements de l’exercice déjà comptabilisé lorsque l’exercice est
déficitaire à hauteur du déficit ;
- Déduction des déficits ordinaires des exercices antérieurs, puis des amortissements
réputés différés des exercices antérieurs lorsque l’exercice est bénéficiaire. » (LFI
2017)
Application 3
Déficit N-2 = - 4 650 000 fd
Résultat fiscal N-1 = 3 200 000 fd
Résultat fiscal N = 7 158 000 fd
Le régime simplifié d’imposition s’applique aux personnes physiques ou morales qui n’ont
pas opté pour le régime d’imposition d’après le bénéfice réel et dont le chiffre d’affaire annuel
est inférieur à la limite suivante :
20.000.000 FD pour les entreprises qui réalisent des livraisons de biens, des ventes à
consommer sur place assorties ou non de prestations hôtelières. Les entreprises du
bâtiment qui, outre la main d’œuvre, fournissent des matériaux, relèvent de la limite
de 20 .000.000 FD.
10.000.000 FD pour les autres activités (prestations de service, professions non
commerciales, activités hôtelières sans vente à consommer sur place.)
Lorsque le contribuable personne physique exploite plusieurs établissements, il est fait masse
de l’ensemble de ses recettes pour la détermination de la limite de chiffre d’affaires à ne pas
dépasser pour être imposé au régime réel simplifié.
Pour l’application du régime réel simplifié aux entreprises nouvelles et aux entreprises qui
cessent leur activité en cours d’année, le chiffre annuel prévu au paragraphe ci-dessus est
ajusté au prorata du temps d’exploitation de l’entreprise pendant ladite année.
Les contribuables soumis au régime simplifie d’imposition doivent tenir une comptabilité
simplifié comportant obligatoirement :
- Un livre numéroté des achats ;
- Un livre numéroté des frais généraux ;
- Un livre des salaires et charges sociales ;
- Un livre de caisse, tenu au jour le jour, retraçant touts les recettes et les dépenses et les
apports et prélèvements effectues par l’exploitant ;
- Un livre d’inventaire des stocks, des immobilisations, des créances et des dettes
arrêtés au 31 décembre de chaque année.
Les contribuables soumis au régime simplifié d’imposition sont tenus de présenter à toute
réquisition de la direction des impôts les documents comptables définis ci-dessus.
Les documents comptables et les pièces justificatives doivent être conservés pendant les cinq
années qui suivent celle au cours de laquelle les opérations auxquelles ils se rapportent ont été
constatées dans les écritures.
2. Le régime d’imposition d’après le bénéfice réel
Les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel excède le seuil du régime simplifié
d’imposition sont obligatoirement soumis au régime d’imposition d’après le bénéfice réel.
Les contribuables soumis à l’impôt sur les bénéfices professionnels sous le régime du réel
doivent tenir une comptabilité conforme comportant, notamment :
- un journal de ventes ;
- un journal d’achat ;
- un journal des opérations diverses ;
- un livre-journal coté et paraphé ;
- un grand-livre des comptes.
Les documents comptables ainsi que les pièces justificatives des opérations effectuées par le
redevable, notamment les factures d’achat et de vente, doivent être conservés pendant un délai
de dix ans suivant l’année au cours de laquelle les opérations ont été constatées dans les
écritures comptables.
Les contribuables soumis à l’impôt sur les bénéfices professionnels sont tenus de produire
avant le 1er mars de chaque année une déclaration indiquant pour l’année ou l’exercice
précédent, les éléments d’information relatifs aux points suivants :
- identification de l’entreprise et de son comptable ;
- information sur la situation juridique du fonds ;
- le nom du comptable de l’entreprise ;
- le montant du bénéfice imposable ou du déficit.
- l’affectation des véhicules de tourisme.
- le relevé des immeubles pris en location ;
- la répartition du bénéfice des sociétés de personnes entre les associes ;
- les importations ;
- les rémunérations des personnes les mieux rémunérées.
- les prélèvements et les apports financiers pour les entreprises individuels et les
sociétés de personne.
Les entreprises sont tenues de fournir en même temps que la déclaration visée à l’article 49 :
- le bilan des valeurs actives et passives ;
- le compte de résultat comptable avec les corrections fiscales ;
- le relevé des immobilisations, amortissements et plus ou moins values ;
- le relevé des provisions et le suivi des déficits reportables ;
3. Dispositions particulières
Pour la détermination de l’impôt sur le bénéfice professionnel des personnes physiques ou des
personnes morales, les bénéfices indirectement transférés à des entreprises bénéficiant d’un
régime d’exonération dérogatoire du droit commun, par voie de majoration ou de diminution
des prix d’achat ou de vente, ou par tout autre moyen (redevances excessives ou sans
contrepartie, prêts sans intérêts ou à taux réduit, abandons de créances, etc.), sont rapportés au
bénéfice imposable de l’entité assujettie à l’impôt de droit commun.
1. Taux d’imposition
Pour le calcul de l’impôt, toute fraction de bénéfice inférieur à 1.000 FD est négligée.
Le taux de l’impôt sur les bénéfices professionnels est fixé à 25 % du bénéfice net imposable.
2. Acomptes
Les acomptes sont calculés par l’entreprise et exigibles sans émission de rôle dans les quinze
premiers jours du mois d’avril, août et novembre de chaque année à la caisse de la Direction
de la Trésorerie Générale. Chacun des trois acomptes est égal à 25 % de l’impôt établi au titre
des bénéfices imposables de l’année précédente (IBP N-1).
Toutefois, si, à l’échéance de l’acompte, la mise en recouvrement du solde de l’impôt de
référence n’est pas effectuée, cet acompte est calculé sur le dernier impôt mis en
recouvrement à la date de l’échéance (IBP N-2).
Son montant est régularisé sur la base de l’impôt établi au titre des bénéfices de l’année
précédente lors du versement du plus prochain acompte.
Le montant des acomptes est arrondi au millier de francs Djibouti inférieur.
Application 3
En ce qui concerne les entreprises nouvelles passibles de l’impôt sur les bénéfices
professionnels, chaque versement d’acompte à effectuer au cours de la première année
d’exploitation est égal au tiers de l’impôt calculé sur le montant annuel de la contribution des
patentes afférente à l’activité exercée.
En ce qui concerne les sociétés nouvelles, chaque acompte est égal au tiers de l’impôt calculé
sur le produit évalué à 5 % du capital social appelé pour les sociétés anonymes et à 10 % du
même capital pour les autres sociétés.
Il est institué un Impôt Minimum Forfaitaire annuel (IMF) sur le chiffre d’affaire. L’impôt
minimum forfaitaire n’est pas déductible du bénéfice imposable.
1. Champ d’application
L’impôt est dû par les personnes physiques ou morales exerçant une activité artisanale,
commerciale, industrielle ou une profession libérale.
Est imposable le chiffre d’affaire réalisé par les personnes physiques ou morales sur le
territoire de la République de Djibouti.
2. Modalité d’imposition
Sont toutefois exclus de la base imposable les revenus mobiliers autres que ceux perçus par
les sociétés qui ont pour objet le commerce des titres et les revenus fonciers tirés de la
location d’immeubles inscrits à l’actif du bilan, dès lors que ces immeubles sont imposés à la
contribution foncière sur les propriétés bâties ou non bâties.
Le taux d’imposition applicable est fixé à 1 % du chiffre d’affaire réalisé hors TVA. En aucun
cas le montant de l’impôt ne peut être inférieur à 120.000 FD.
L’impôt minimum forfaitaire est dû s’il est supérieur au montant de l’impôt sur les bénéfices
ou dans l’hypothèse d’un résultat déficitaire.
Dans ces deux hypothèses, le montant dû au titre de l’impôt minimum forfaitaire sera pris en
compte pour le calcul des acomptes prévisionnels.
Il est institué un impôt synthétique de 80 000 FD en faveur des jeunes diplômés (un diplôme
académique ou professionnel) Djiboutiens âgés de (-) 25 ans, pour les deux premières années