Hist3e Hatier 2021 - LDPPDF
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mondiale
La logique du chapitre
Dans la logique du programme, la Première Guerre mondiale s’inscrit dans le thème 1, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres
totales (1914-1945) », et privilégie tout à la fois un ancrage chronologique fort et une approche thématique affirmée. Cela implique
d’envisager la guerre dans son aspect militaire et comme « fait social » (Gaston Bouthoul). Depuis une vingtaine d’années, de
nouvelles sources et de nouvelles approches ont largement contribué à donner un sens qui a élargi le cadre chronologique traditionnel
poussant à réfléchir sur l’avant 1914 et sur l’après 1918. Au cœur de ces interrogations nouvelles : la violence de guerre et l’ébauche
du concept de guerre totale mobilisant civils et combattants.
La première étude, « Le déclenchement de la guerre » (pp. 24-25), présente les éléments de compréhension pour aborder les facteurs
expliquant une guerre européenne. Aux « forces profondes » (Pierre Renouvin) vient s’ajouter l’événement déclencheur de Sarajevo.
Une double page « Repères » (pp. 26-27) présente les phases militaires de la guerre et son extension spatial, introduisant les éléments
chronologiques et géographiques nécessaires à l’explication d’une installation du conflit dans la durée.
Le dossier suivant, « Combattre à Verdun » (pp. 28-29), envisage les mobilisés sur le front, symbole du paroxysme de la violence,
véritable « bataille totale » (Gerd Krumeich). Il est suivi par une double page sur « La guerre vue par Otto Dix » (pp. 30-31) qui a
réalisé plus de 600 dessins et croquis de son expérience combattante. La leçon qui suit, « Les militaires dans la guerre » (pp. 32-33),
fait le point sur la violence et la guerre de masse.
On voit ensuite, dans un second temps, combien les civils sont impliqués dans la Première Guerre mondiale. Tour à tour acteurs,
cibles et victimes, ce que montrent l’étude « Les civils dans une guerre totale » (pp. 34-35), puis celle sur « Le génocide des
Arméniens » (pp. 36-37), premier génocide du XXe siècle aux portes de l’Europe. Deux doubles pages montrent enfin comment les
sociétés européennes, ainsi que les rapports sociaux et géopolitiques sortent transformés de la Grande Guerre : « Les révolutions
russes de 1917 » (pp. 38-39) suivis d’une leçon concernant « Les sociétés dans la guerre » qui fait la synthèse des pages précédentes
(pp. 40-41). L’étude « Les traités de paix redessinent l’Europe » (pp. 42-43) ouvre sur l’après-guerre, développée dans le chapitre
suivant.
Filmographie
Sitographie
• Le site de la Mission Centenaire recense plusieurs dizaines de sites d’archives, d’outils pédagogiques, d’articles scientifiques, de
ressources iconographiques sur la Première Guerre mondiale : centenaire.org/fr
• Site du CRID (Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918) : crid1418.org
La frise chronologique permet de fixer les moments majeurs définis par le programme. On peut les confronter, pour les contextualiser,
à la frise 2 p. 27.
Le premier document illustre l’expérience combattante unique des soldats : une guerre de tranchées, c’est-à-dire statique, ponctuée
d’assauts très meurtriers, pour tenter de percer le front adverse, qui s’est généralisée en Europe dans la durée (52 mois). Cette façon de
faire la guerre à cette échelle est génératrice de nouvelles armes destructrices (ici l’utilisation des gaz chimiques). Les paysages sont
marqués par une absence totale de végétation, résultat des multiples bombardements effectués par l’artillerie.
Le second document montre combien l’arrière est aussi concerné par la guerre. Plus de 1 500 hôpitaux militaires sont ouverts et
68 000 infirmières sont mobilisées par la Croix-Rouge française. Près de 350 d’entre elles sont mortes durant la guerre. Volontaires,
elles soignent les blessés, comme ici un des 15 000 gueules cassées de nationalité française. La violence des combats est donc perçue
à l’arrière.
Cette double page permet de montrer et faire comprendre à l’élève qu’un contexte préexistant est à l’origine du détonateur de la Première
Guerre mondiale. En effet, l’attentat de Sarajevo met en branle un système d’alliances qui débouche sur un conflit majeur entre
puissances de l’Europe de l’Ouest en juillet-août 1914.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 5
Parcours 1
1. En 1914, plusieurs États s’opposent en Europe, particulièrement sur des questions territoriales dont chacun revendique la
souveraineté. Ainsi par exemple, la France et l’Allemagne revendiquent l’Alsace-Lorraine ; l’Italie et l’Autriche-Hongrie le Trentin, la
Dalmatie et l’Istrie) ; l’Autriche-Hongrie et la Serbie la Bosnie-Herzégovine…
2. Deux grandes alliances sont constituées au début du XXe siècle en Europe. La plus ancienne, créée entre 1879 et 1882, regroupe
l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie sous le nom de Triple-Alliance. En 1907, celle regroupant la France, la Russie et le
Royaume-Uni est définitivement scellée sous le nom de Triple-Entente. Malgré le point de vue développé par l’Allemagne dans le
texte, les deux alliances sont défensives : si l’un des États contractants est attaqué, les autres doivent lui venir en aide.
3. Entre 1905 et 1914, les dépenses militaires des États membres des deux alliances sont en forte hausse, tout particulièrement celles
de l’Allemagne. On peut en conclure que chaque État prépare une guerre que chacun croit inéluctable.
4. Sarajevo se trouve en Bosnie-Herzégovine, sur les marches orientales de l’Empire d’Autriche-Hongrie. Le prince héritier François-
Ferdinand étant assassiné par un Serbe le 28 juin 1914, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie, laquelle est alliée de la Russie. Cette
dernière, pour lui venir en secours, mobilise ses troupes, et c’est alors que l’Allemagne, alliée de l’Autriche lui déclare la guerre. La
France, par son engagement envers son alliée russe, mobilise ses troupes début août au cours de cette « crise de l’été 1914 ».
5. À la veille de la guerre, les rivalités sont nombreuses entre les pays de l’Europe de l’Ouest, riche et industrielle. Rivalités politiques,
faites de régimes différents, rivalités économiques entre le Royaume-Uni et l’Allemagne tout particulièrement, rivalités territoriales
aussi, comme l’illustre la question de « l’Alsace-Lorraine ». C’est ainsi que, depuis la fin du XIXe siècle, se sont organisées deux grands
systèmes d’alliances : la Triple-Entente, composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie, face aux empires centraux qui forment
une Triple-Alliance : Allemagne, Italie, Autriche-Hongrie. Lorsque celle-ci, en juin 1914, se voit agressée par la Serbie lors de l’attentat
de Sarajevo, l’engrenage des alliances se met à fonctionner, plongeant l’Europe de l’Ouest dans la guerre.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 7
1. En 1914, les deux camps en présence sont constitués de l’Entente (France et leurs colonies d’Afrique du Nord, Royaume-Uni, Russie,
et leurs alliés serbes et monténégrins), rejointe après 1914 par l’Italie, la Grèce, la Roumanie et le Portugal ; et des puissances centrales
composées en août 1914 de l’Empire austro-hongrois et l’Empire allemand, que rejoignent par la suite la Bulgarie et l’Empire ottoman.
2. À l’Ouest, la ligne de front se stabilise dans le Nord-Est de la France après l’invasion par l’Allemagne de la Belgique et des régions
françaises des marches septentrionales et orientales. C’est autour de cette ligne que se disputent les âpres batailles de la Marne (1914),
de la Somme et Verdun (1916) et du Chemin des Dames (1917).
3. Entre 1914 et 1917, d’autres fronts existent en Europe et au Moyen-Orient. Le front russe est percé par les armées allemandes avant
de se stabiliser à l’intérieur de la Russie. D’autre part, l’Empire ottoman est attaqué sur son flanc Ouest dans les Dardanelles en 1915,
Nord par la Russie en 1916, et Sud par les troupes anglaises en 1917.
4. L’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, puis l’armistice germano-russe en décembre 1917, changent les rapports de force
alors en place.
5. Au printemps 1918, le front de l’Ouest évolue rapidement. Les armées allemandes prennent l’offensive et gagnent une cinquantaine
de kilomètres d’épaisseur entre la Manche et Châlons. Mais l’aide américaine pousse l’offensive de l’Entente à reprendre l’avantage à
partir de juillet et à repousser les armées allemandes hors de France, sans toutefois jamais pénétrer le territoire allemand.
La Première Guerre mondiale est caractérisée par de nouvelles formes de combats : les tranchées. Par sa violence, par sa durée
(300 jours), par le nombre des hommes qu’elle a mobilisé (plus de 4 millions), par ses pertes (plus de 300 000 tués et plus de 400 000
blessés) et les moyens matériels qu’elle a mis en œuvre, la bataille de Verdun symbolise cette guerre moderne et meurtrière qui engendre
une violence de masse. La « Voie sacrée », unique axe de communication côté français, a permis d’acheminer depuis l’arrière près de
400 000 hommes par mois, 500 000 tonnes de matériel chaque mois pour un total de 6 000 véhicules par jour, soit un toutes les
14 secondes, au moment des combats les plus intenses.
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Parcours 1
1. Verdun se trouve sur le front Ouest, en France. En février 1916, l’état-major allemand décide d’engager une grande bataille afin de
« saigner à blanc » l’armée française à Verdun, une nasse alimentée côté français par une seule voie. La bataille ne cessera que le
15 décembre, soldée par une défaite allemande, mais surtout par un nombre impressionnant de morts : plus de 300 000 sur une ligne
de front de moins de 30 km. Les deux phases de la bataille sont constituées par une offensive germanique entamée en février, suivie
d’une contre-offensive victorieuse française à partir de juillet.
2. Cette photographie a été prise dans une tranchée allemande à Verdun. Au premier plan, on voit deux soldats allemands. L’un porte
un masque à gaz et a une grenade à la main, l’autre est armée d’une mitrailleuse. Tous deux regardent en direction du champ de
bataille et semble près au combat. Au second plan, la tranchée est boueuse, encombrée d’armes et de munitions. À l’arrière-plan, le
champ de bataille est dévasté : des arbres sont déchiquetés et on ne distingue rien d’autre que la terre retournée par les tirs d’obus.
Cette image illustre la violence extrême de la guerre de tranchée et donne un aperçu des conditions de vie des soldats. Au total plus de
60 millions d’obus seront envoyés de part et d’autre pendant 300 jours.
3. La lettre de Georges Gallois, soldat français, cite des armes nouvelles comme les gaz asphyxiants et les liquides enflammés. Il
évoque aussi, par les « tirs de barrage », les obus. La mort est présente lors des combats offensifs côté français, mais aussi par des tirs
nourris et continus d’obus allemands en préparation d’un assaut. Le type d’arme le plus meurtrier est constitué de l’artillerie : les obus
de tous diamètres sont à l’origine des dégâts humains considérables, plus de 800 obus sont tirés chaque heure pendant 10 mois !
L’utilisation des mitrailleuses est aussi très mortelle. Enfin, des armes nouvelles, chimiques, comme les gaz, ont massivement
impressionné les contemporains (mais ne sont à l’origine que de 1 % des morts). L’armement utilisé traduit une guerre d’usure de
matériel, d’hommes et des nerfs. Cela explique son importance dans la mémoire collective française.
4. Georges Gallois s’étonne d’être encore vivant parce que tous ses camarades sont morts ou blessés. En effet, le nombre de tués et de
blessés est considérable comme le montre le document 6.
5. La lettre que Georges Gallois envoie à ses parents restés à l’arrière, une lettre du front, montre les difficultés de la vie quotidienne
en dehors des combats. La vie quotidienne, en temps de repos ou d’absence de bombardement, n’est pas facile pour les soldats sur le
front. Les rats, attirés par les milliers de cadavres, sont omniprésents, au printemps et à l’automne, les pluies transforment les tranchées
en charniers boueux, la neige et le froid en hiver ne leur laissent pas moins de répit. Cette lettre est aussi destinée à rassurer ses parents
et les informer de sa situation personnelle. La lettre est bien souvent, pendant des mois, le seul lien qui rattache le soldat mobilisé à sa
famille. La mort poursuit de son odeur le soldat lorsqu’il part en repos quelques jours. Pour maintenir le moral, les soldats restent en
contact avec l’arrière par le courrier.
Parcours 2
- Verdun se trouve sur le front Ouest, en France. En février 1916, l’état-major allemand décide d’engager une grande bataille afin de
« saigner à blanc » l’armée française à Verdun, une nasse alimentée côté français par une seule voie. La bataille ne cessera que le
15 décembre, soldée par une défaite allemande, mais surtout par un nombre impressionnant de morts : plus de 300 000 sur une ligne
de front de moins de 30 km. Les deux phases de la bataille sont constituées par une offensive germanique entamée en février, suivie
d’une contre-offensive victorieuse française à partir de juillet.
- La bataille de Verdun voit mourir près de 300 000 hommes, soit un millier chaque jour sur une trentaine de kilomètres de front… Les
témoignages des combattants (lettres, carnets), les photographies montrent la violence des combats quotidiens. Au déluge de feu
provoqué par l’utilisation massive d’obus de tous calibres, de nouvelles armes sont utilisées, redoutées par les soldats : des mitrailleuses,
des liquides enflammés, des gaz asphyxiants. L’intensité des bombardements bouleverse sans arrêt les tranchées. Les combattants
souffrent lors de ces engagements du bruit infernal et permanent, frôlent la mort à chaque instant, se battent dans des trous d’obus,
perdent un à un leurs camarades.
- Les lettres qu’envoient les soldats à leurs familles montrent les difficultés de la vie quotidienne en dehors des combats : la présence
de rats, attirés par les milliers de cadavres, omniprésents, mais aussi, au printemps et à l’automne, les pluies qui transforment les
tranchées en charniers boueux, la neige et le froid en hiver ne leur laissent pas moins de répit. Les lettres écrites pendant les moments
de repos servent à rassurer les familles et les informer de la situation personnelle des soldats. Pour garder le moral, les soldats restent
en contact avec l’arrière par le courrier.
Cette double page montre une vision particulière de la guerre : par le prisme d’un peintre, soldat allemand, Otto Dix, engagé volontaire
qui a combattu sur le front Ouest et le front Est de 1915 à la fin de la guerre.
Le cours fait le point sur la première partie de ce chapitre : les militaires et l’expérience combattante. Les documents permettent
d’aborder un aspect non traité (les mutineries, l’engagement des hommes des colonies), mais aussi les conséquences de la guerre sur
les combattants : forte mortalité, grand nombre de blessés (gueules cassées), traumatismes chronologiques.
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Cette double page montre à l’élève que la violence de guerre se déverse aussi sur les civils, au mépris des droits coutumiers de la guerre
et des textes les protégeant (La Haye 1899 et 1907). Près de 6 000 d’entre eux sont assassinés par les armées allemandes dans la France
du Nord-Est lors de l’été 1914. Les civils souffrent des pénuries et, dans les régions occupées par l’Allemagne, ils subissent diverses
violences : prise d’otages, travail forcé et déportation dans le Reich pour le travail, réquisitions…
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Parcours 1
1. Ce tableau des effectifs et de la production de Renault entre 1913 et 1918 montre bien comment la guerre transforme l’économie.
Concernant d’abord la nature de sa production : essentiellement consacrée aux voitures avant la guerre, à peine aux camions, cette
proportion va s’inverser pour le besoin de déplacement des matériels et des troupes. Surtout, Renault se met à fabriquer des commandes
d’État pour mener à bien la guerre : des chars d’assaut, trois fois plus que de voitures en 1918, des milliers de moteurs d’avion, dont
l’usage est exclusivement militaire, et des millions d’obus qui sont acheminés vers le front. Ces commandes et cette orientation de sa
production pousse Renault à embaucher massivement : le nombre de travailleurs est multiplié par 3,5 et le nombre de femmes
employées, qui passe de 3,8 % en 1913 à 31,6 % en 1918, est multiplié par 29,7.
2. L’école mobilise les enfants pour la guerre dans le cadre du temps scolaire : toutes les matières, la lecture, la récitation, la géographie,
l’histoire, l’éducation morale, sont sollicitées par les maîtres d’école pour sensibiliser les jeunes enfants à la guerre et à l’effort de guerre
à mener.
3. Sur cette affiche d’Abel Faivre, on voit une pièce de monnaie frappée d’un coq (qui symbolise la France) mettre à genou un soldat.
Le soldat porte un casque à pointe, il représente donc l’armée allemande. Sur l’affiche, est écrit : « Pour la France versez votre or ».
Cette affiche encourage ainsi les citoyens français à prêter leur or pour soutenir l’effort de guerre. L’affiche exprime l’idée que l’argent
prêté fera gagner la France face à l’Allemagne.
4. Les pénuries à Berlin s’expliquent par le blocus organisé par la Triple-Entente sur la mer du Nord, empêchant toute importation vers
l’Allemagne. Les conséquences touchent essentiellement les civils car le maximum de denrées alimentaires est réquisitionné par l’État
pour l’approvisionnement des soldats sur le front. En Allemagne, l’arrière souffre de graves pénuries qui ont pour conséquences sous-
alimentation, augmentation de la mortalité infantile, radicalisation de la colère et des manifestations de lassitude en 1917, effet
dévastateur de la grippe espagnole en 1918 sur des corps affaiblis.
5. Ce texte est un extrait d’un journal tenu au jour le jour pendant la guerre, qui met en relief les difficultés de la population dans une
région occupée par l’armée allemande, dans le Nord de la France. À Lille, les difficultés sont de plusieurs ordres : alimentaire
(augmentation des prix, pénurie de pain, de riz) ; réquisition par l’ennemi de produits de première nécessité (linge, chaussures,
vêtements, matelas) ou pour fabriquer des armes contre les Français (cuivre, étain, bronze) ; psychologique (peur, menaces, séparations
liées à la déportation).
Parcours 2
La mobilisation des civils Les difficultés des civils
- Travail des femmes dans les usines d’armement en Angleterre - Pénurie alimentaire (réquisition pour le front en France,
et en France (Renault) réquisitions forcées dans les régions occupées par l’Allemagne,
- Reconversion de la production des usines : usines de voiture blocus pour la population allemande)
Renault en productions d’armes (obus) ou de matériel de - Augmentation des prix des vivres
transport militaire (camions) ou engins de guerre (avions, chars - Contrôles, surveillance et déportation de travailleurs français
d’assaut) dans les régions occupées par les Allemands
- Enfants sensibilisés à la guerre dans de nombreuses matières à - Lassitude d’une guerre qui dure longtemps
l’école - Grippe espagnole fin 1918
- Participation des familles, des citoyens non mobilisés invités à
financer l’effort de guerre en souscrivant à des emprunts
Cette double page montre aux élèves qu’aux portes de l’Europe, un génocide a été perpétré en 1915-1916, facilité par le contexte de
guerre. Au printemps 1915 en effet, la population arménienne de l’Empire ottoman, déjà victime de violences dans les années 1894-
1896 et en 1909, est l’objet d’arrestations, de déportations et d’exécutions massives qui font plus de 1,2 million de morts. Les autorités
nationalistes turques profitent de la guerre pour organiser des opérations systématiques de massacre contre le peuple arménien : un
génocide. Dès avril 1915, trois mois après une lourde défaite contre la Russie, le gouvernement met en place une série de mesures et
d’opérations destinées à organiser un meurtre collectif à l’échelle du pays. Les faits, connus dès la guerre, sont rapportés par de très
nombreux observateurs étrangers et de représentants de commissions internationales sur place : qu’ils soient neutres (Danois, Suisses,
Américains et Suédois) ou fonctionnaires et militaires alliés de l’Empire ottoman (Allemands et Autrichiens en poste en Turquie, alliés
depuis novembre 1914). Qu’ils soient d’ordre diplomatiques ou de simples témoignages, les documents qui attestent de la volonté
génocidaire du gouvernement turc sont ainsi très variés et nombreux et la presse européenne s’en est largement fait l’écho.
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Parcours 1
1. Le contexte international est le suivant au début de l’année 1915 : l’Empire ottoman est engagé aux côtés des empires allemand et
austro-hongrois dans la Première Guerre mondiale. Le gouvernement turc, aux mains du parti nationaliste des Jeunes-Turcs, doit donc
mener la guerre dans le Caucase contre les Russes et surveiller les détroits du Bosphore et des Dardanelles. Les Arméniens vivent
essentiellement dans la partie nord-est de l’Empire ottoman, et dans la capitale Constantinople. L’extermination commence donc dans
les provinces orientales de l’Anatolie où la proportion de population arménienne dans l’Empire ottoman est la plus nombreuse. D’autre
part, la défaite militaire qui s’y est déroulée face aux Russes est le prétexte dont se saisit le gouvernement.
2. C’est le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha, qui donne l’ordre « d’extermination » des Arméniens. Tout fonctionnaire ou partie de
la population ottomane qui contreviendrait à cet ordre serait sévèrement sanctionnée.
3. Les procédés de l’extermination des Arméniens sont les fusillades des hommes à proximité des villes, la déportation des femmes,
enfants et vieillards dans de longues marches au cours desquels ils sont massacrés, puis la mort dans les camps de concentration du
désert syrien.
4. Les deux-tiers des Arméniens présents en Turquie ont été assassinés soit sur place, soit au cours de leur déportation, ce qui représente
1,2 million de personnes de tous âges. Un tiers a pu échapper à la volonté génocidaire du gouvernement turc en prenant la fuite dans le
Caucase russe frontalier ou en se cachant en Turquie.
5. Les États-Unis étaient représentées dans l’Empire ottoman par des consuls rattachés à une ambassade : des centaines de témoignages
leur sont parvenus dès 1915, par des rescapés ou des témoins de la population ottomane qui n’étaient pas en accord avec les décisions
du gouvernement.
Parcours 2
Cette double page montre à l’élève que la guerre, menée à l’échelle internationale, peut aussi avoir des répercussions politiques
nationales fortes. En Russie, le mécontentement gronde en 1917. Après une première révolution populaire en février et l’abdication du
tsar, Lénine et les bolcheviks destituent le gouvernement provisoire par un coup d’État révolutionnaire au nom du peuple.
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Parcours 1
1. La révolution de février 1917 est une révolution populaire qui a pour causes la lassitude de la guerre, la situation économique (hausse
des prix des denrées de première nécessité) et sociale désastreuse des civils.
2. Le 23 février, les femmes sont les premières à se mobiliser, rapidement suivies par les hommes : tous se mettent en grève le
lendemain. Le 27, les grévistes sont rejoints par une partie des gardes de l’armée de Petrograd. Cette mobilisation aboutit à l’abdication
du tsar et à la formation d’un gouvernement provisoire bourgeois dont Kerenski est à la tête.
3. Les bolcheviks prennent le pouvoir par la force, en organisant un coup d’Etat dans la nuit du 24 au 25 octobre, en s’emparant des
points clés de la capitale.
4. Le document est constitué de deux décrets qui ont force de loi, signés de la main de Lénine le lendemain de sa prise de pouvoir. Les
deux mesures prises sont celles annoncées dans les thèses d’avril de Lénine : la paix immédiate est décrétée avec l’Allemagne, la terre
est retirée des mains des propriétaires fonciers aristocrates vers les paysans. Cela permet à Lénine de justifier son coup de force par un
appui populaire.
Parcours 2
Révolution de février 1917 Révolution d’octobre 1917
Causes de la - Lassitude de la guerre - Volonté de prendre le pouvoir des bolcheviks
révolution - Situation économique (vie chère, - Mettre fin à la guerre
réquisitions) - Renverser l’ordre établi
- Désir de paix
Acteurs et forme de la - Manifestation de femmes et d’hommes dans - Membre du parti bolchevik dirigé par Lénine
révolution la capitale de Petrograd - Organisation d’un coup d’État en s’emparant par la
- Grèves des ouvrières et des ouvriers force de sites stratégiques : gares, centrale électrique,
d’usines agence télégraphique, ponts
- Ralliement des troupes aux manifestants
Conséquences de la - Abdication du tsar Nicolas II - Renversement du gouvernement Kerenski et mise en
révolution - Mise en place d’un gouvernement provisoire place d’un gouvernement bolchevik dirigé par Lénine
dirigé par Kerenski - Décrets sur la terre qui dépossède l’aristocratie
- Poursuite de la guerre foncière et l’Église et mise à disposition des paysans
- Pourparlers immédiat pour arrêter la guerre et signer
la paix
Dans cette double page, l’élève voit que les civils subissent la violence de la guerre d’une façon nouvelle. Les conventions prises à la
Haye (fin XIXe début XXe siècle) ne sont pas mises en application. Dès août 1914, des églises, des hôpitaux, des villages sont bombardés
sur le front Ouest. Des populations du Nord de la France et de la Belgique sont massacrées, d’autre déportées. En Turquie, un génocide
est organisé contre la population civile arménienne et cause près d’1,2 million de morts, en particulier des femmes et des enfants. D’un
autre côté, de façon indirecte, les civils participent à la violence de guerre : ce sont eux qui, à l’arrière, fabriquent les armes, qui en
alimentent le front, qui assurent le quotidien des poilus. Engagés dans la mobilisation culturelle, journalistes, artistes, peintres, cinéastes
cultivent la haine de l’ennemi.
La Première Guerre mondiale est dans la voie d’une totalisation du conflit qui trouvera son aboutissement le plus meurtrier vingt ans
plus tard.
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Cette étude montre aux élèves que la transformation n’a pas seulement bouleversé les sociétés, la Première Guerre mondiale est aussi
à l’origine d’une refondation politique et territoriale en Europe. Ce sont les traités de paix qui, rédigés par les pays vainqueurs entre
1919 et 1923, vont redessiner l’Europe au détriment des pays vaincus.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 4 3
Parcours 1
1. La Russie est absente des traités de paix car elle s’est retirée de la guerre en octobre 1917 et a signé la paix avec les empires centraux
en mars 1918.
2. Les nouveaux États issus de l’Empire russe sont, du nord au sud : la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et une partie de la
Pologne. Ceux issus de l’ancien Empire austro-hongrois sont une partie de la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Autriche, la Hongrie, la
Yougoslavie.
3. L’Allemagne perd de nombreux territoires : l’Alsace-Lorraine prise à la France en 1870-1871, une partie Sud du Danemark, une
partie à l’Est qui revient à la Pologne, ainsi que ses colonies africaines.
4. La SDN espère maintenir la paix dans le monde en faisant pression sur les États membres de la SDN qui entreraient en guerre l’un
contre l’autre : rupture des relations commerciales et financières, et éventuellement appel aux membres pour intervenir militairement.
© Éditions Hatier, 2021. 9
Parcours 2
1. Le traité de paix entre l’Allemagne et ses adversaires est signé à Versailles, lieu de signature de la défaite française contre la Prusse
en 1871. Le traité est composé de plusieurs centaines d’articles qui précisent les obligations de l’Allemagne vaincue à l’égard des pays
vainqueurs, ainsi que celles qu’elle doit respecter sur son propre territoire.
2. L’Allemagne perd de nombreux territoires : l’Alsace-Lorraine prise à la France en 1870-1871, une partie Sud du Danemark, une
partie à l’Est qui revient à la Pologne. Elle perd également ses colonies africaines et doit laisser le contrôle de certains de ses territoires
à la SDN.
3. Les articles 160, 171 et 198 privent l’Allemagne de sa puissance militaire.
4. L’Allemagne est jugée pleinement responsable de la guerre et doit à ce titre, selon l’article 232, des « réparations ». Cela est justifié
par les Français qui considèrent que c’est sur leur territoire que se sont déroulés la plupart des combats sur le front Ouest, causant de
nombreuses destructions matérielles. C’est ainsi que l’article 231 la reconnait « responsable de toutes les pertes et dommages subis par
les gouvernements alliés ».
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 - R É P ON SE S A UX QUE STI ON S P . 4 5
Documents 1 et 2
1. Les deux documents évoquent la bataille des Éparges qui a eu lieu du 17 février au 30 avril 1915. Le document 1 est l’extrait
d’une lettre, d’un écrivain français mobilisé, Maurice Genevoix, à son ami Paul Dupuy, directeur de l’École normale supérieure,
alors destinée à former les futurs professeurs. Le document 2 est la couverture du magazine L’Illustration du 24 avril 1915, qui
présente une photographie pleine page des tranchées à la fin de la bataille des Éparges.
2. La bataille racontée dans cette lettre comprend trois phases :
- la prise de la côte des Éparges par les Français ;
- le bombardement, puis l’attaque de l’infanterie allemande au matin et la reconquête du territoire perdu ;
- le début de la contre-attaque française et la reprise des tranchées.
3. Les conséquences sur les combattants sont la mort, les blessures, le traumatisme (« affolement », « écœurement »).
La terre est calcinée, puante, semée de débris de matériel et de chair humaine. La photographie montre un terrain bouleversé où l’on
voit juste se dresser quelques vestiges de troncs d’arbres avec les jambes d’un cadavre qui sortent de la terre.
4. Durant le combat, les armes utilisées sont des canons de différents calibres, des mitrailleuses, des grenades, des revolvers.
Document 2
5. La photographie a été publiée parce qu’il s’agit d’une victoire française. On y voit des soldats qui viennent de reprendre une
tranchée avec un soldat allemand prisonnier. Certes, le paysage est dévasté, mais les Français sont victorieux.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 4 6
Les questions portent sur le document 1, la photographie étant juste en appui du texte.
Introduction
La Première guerre mondiale a duré quatre ans, de l’été 1914 à novembre 1918. Elle a profondément transformé la société civile,
c’est-à-dire les non combattants qui vivent à l’arrière.
Comment la société civile est-elle bouleversée par la guerre de 1914-1918 ?
Partie I
Durant la guerre, la société civile est mobilisée.
Dans les champs et dans les usines, les femmes remplacent les hommes partis au combat. Certaines, appelées « munitionnettes »,
travaillent dans les usines d’armement qui se sont multipliées dans les pays en guerre. Les civils sont aussi poussés à souscrire les
grands emprunts pour financer la guerre. Pour qu’ils gardent le moral et participent à l’effort de guerre, les États font enfin de la
propagande et contrôlent l’information : les communiqués militaires sont toujours positifs, la presse est censurée, le courrier est
contrôlé.
Partie II
La société civile souffre aussi beaucoup de la guerre.
Les civils doivent supporter l’éloignement et la mort de leurs proches. Ils souffrent aussi des pénuries de nourriture et de produits
de première nécessité à cause de la désorganisation de l’économie. Les villes proches du front sont bombardées par l’artillerie et
l’aviation ennemie. Dans les régions occupées par les Allemands (Belgique, Nord de la France), les habitants subissent les frais
d’occupation et les réquisitions, et sont forcés à travailler sur le front ou déportés en Allemagne. Enfin, en 1915, le gouvernement
turc profite de la guerre pour commettre le génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman.
Partie III
La guerre entraîne enfin des révolutions politiques.
Durant l’année 1917, la lassitude entraîne de nombreuses grèves en France et en Allemagne. En Russie, la population affamée
renverse le tsar qui est remplacé par un gouvernement provisoire (février 1917). Quelques mois plus tard, en octobre, le parti
bolchevik, dirigé par Lénine, prend le pouvoir par une seconde révolution en promettant la paix immédiate et la remise des terres
des nobles aux paysans.
Le 9 novembre 1918, de grandes manifestations ont lieu en Allemagne. L’empereur Guillaume II abdique et la République est
proclamée. Les spartakistes, proches du parti bolchevik, tentent alors de prendre le pouvoir mais cette tentative de révolution est
écrasée par la nouvelle République.
Conclusion
La société civile est donc bouleversée par la guerre. Elle est mobilisée et souffre des conséquences de celle-ci. Le mécontentement
entraîne des révolutions et des changements politiques dans plusieurs pays.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 4 7
Août 1914 : Début de la Première Guerre mondiale.
1915 : Génocide des Arméniens.
1917 : Révolutions russes.
1917 : Déclaration de guerre des États-Unis.
11 novembre 1918 : Armistice de la Première Guerre mondiale.
Ce chapitre s’inscrit dans le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) ». Il s’agit de voir
comment la sortie de la Première Guerre mondiale, puis la crise économique de 1929, ont conduit à une fragilisation des démocraties
et à l’émergence de régimes totalitaires. Les tensions internationales dans les années 1930 sont le fait des régimes totalitaires qui
remettent en cause les traités de paix de l’après-guerre.
Filmographie
Sitographie
Le chapitre s’ouvre sur deux illustrations qui permettent de lier transformations politiques, violence et tensions internationales dans
l’entre-deux-guerres.
L’affiche nazie des années 1930 reproduite sur la page de gauche présente au premier plan Hitler brandissant un drapeau à croix
gammée. Derrière lui, est figurée une foule innombrable de soldats nazis, qui portent eux aussi des drapeaux à croix gammée ou
effectuent le salut nazi. Au-dessus, un aigle plane : il symbolise la restauration de la grandeur du Reich allemand et, par un parallèle
avec la colombe de l’Esprit-Saint, associe le Führer à un messie, c’est-à-dire à un sauveur providentiel.
Sur la page de droite est reproduite la couverture d’une brochure éditée par le Front populaire français en 1936. Celle-ci oppose terme
à terme le programme de cette coalition de gauche « Le pain, la paix, la liberté » et les réalités de la crise (la misère créée par la crise
économique, la violence de la guerre, l’apparition de mouvements considérés comme fascistes).
© Éditions Hatier, 2021. 12
PP. 50-51 REPÈRES LA MONTEE DES DICTATURES
Cette double page permet d’introduire l’idée qu’émergent dans l’entre-deux-guerres des dictatures d’un genre nouveau en Europe : les
régimes totalitaires. Les régimes totalitaires et autres dictatures dominent l’Europe à la fin des années 1930.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 5 1
Parcours 1
1. Les différents régimes politiques en Europe dans les années 1930 sont la démocratie et la dictature. Parmi ces dernières, il faut
distinguer le régime totalitaire communiste, les régimes totalitaires fascistes et les autres dictatures de droite.
2. L’Allemagne, l’Italie et l’URSS ont des régimes totalitaires.
3. On peut parler d’une « montée des dictatures » car leur nombre augmente durant les années 1920 et 1930.
4. En 1939, la France, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Irlande, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande,
la Tchécoslovaquie et l’Albanie demeurent démocratiques.
Parcours 2
1. Ce texte est une définition théorique de l’État fasciste. Son auteur est Benito Mussolini, dirigeant de l’Italie fasciste de 1922 à 1945.
2. Le fascisme combat la démocratie et le socialisme (en particulier le régime communiste soviétique).
3. Les passages « Le fascisme repousse le pacifisme » et « Seule la guerre porte au maximum de tension toutes les énergies humaines
et imprime le sceau de noblesse aux peuples qui l’affrontent » montrent que le fascisme est favorable à la guerre.
4. Le fascisme s’oppose au communisme dans le domaine économique dans la mesure où il ne remet pas en cause la propriété privée.
5. Le document 4 correspond à la dernière phrase du document 3 : « On peut donc prévoir une Europe fasciste, une Europe s’inspirant
des doctrines et de la pratique du fascisme. »
Cette double page fait le lien entre la sortie de guerre en Russie et la mise en place du régime soviétique par Lénine. Elle permet
d’évaluer la compétence « Analyser et comprendre un document » en proposant à l’élève l’étude d’une affiche russe de 1920.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 5 3
Parcours 1
1. Lénine veut abolir la propriété privée car il considère que, sans cela, le travail des ouvriers n’enrichit que les patrons. Les prolétaires
doivent recourir à la violence pour parvenir à l’établissement d’un régime respectant les libertés, un régime considéré par Lénine comme
démocratique.
2. La période de 1917 à 1921 voit une guerre civile opposer les bolcheviks aux partisans du tsar, entrainant une série de changements
politiques, économiques et militaires.
Politiques Économiques Militaires
- Création de la police politique, la Tcheka - Nationalisation des usines et des - Création de l’Armée rouge
- Interdiction de tous les partis, sauf le parti banques
communiste - Abolition de la propriété privée
- Création de camps de travail forcé pour - Création de coopératives agricoles et
les opposants politiques industrielles
- Naissance de l’URSS, qui est un État
fédéral
3. L’URSS regroupe la république de Russie, des républiques slaves, des républiques du Caucase et des républiques d’Asie centrale.
Ce sont toutes des républiques socialistes. Cela signifie qu’elles sont dirigées par le parti communiste qui reçoit ses ordres de Moscou
et qu’elles n’ont donc pas d’autonomie dans le domaine politique.
4. En 1923, Staline est Secrétaire général du parti communiste, c’est-à-dire chef du parti. L’avidité de pouvoir de Staline et son caractère
violent inquiètent Lénine. Selon lui, ils le rendent inapte à exercer le pouvoir.
Cette double page s’inscrit dans le prolongement de la précédente. Elle montre l’instauration du régime totalitaire communiste stalinien.
Ce dossier permet de mettre en œuvre la compétence « Pratiquer différents langages en histoire ». Il est proposé à l’élève de rédiger un
développement construit pour décrire ce régime (classement des informations et rédaction).
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 5 5
Parcours 1
1. Les objectifs économiques du premier plan quinquennal sont :
− Industrialiser le pays pour en faire une puissance industrielle.
− Abolir totalement la propriété privée des moyens de production ;
− Créer de grandes exploitations agricoles collectives
Les objectifs sociaux sont :
− Supprimer les classes sociales et donc les inégalités.
2. À partir de 1929, les terres sont collectivisées (c’est-à-dire mises en commun dans de grandes exploitations collectives) et
l’agriculture mécanisée.
3. Staline donne la priorité aux mines et à l’industrie. Il souhaite faire de l’URSS une puissance industrielle.
4. Le régime stalinien recourt à la violence contre les paysans. Ceux qui s’opposent à la collectivisation des terres sont fusillés et
envoyés dans des camps du Goulag, où ils sont soumis au travail forcé. Les autres paysans aisés sont déportés dans les régions
inhospitalières du Grand Nord où beaucoup mourront de froid et de faim. La police politique (OGPU) est chargée de cette répression.
5. Le culte de Staline passe par des affiches ou des poèmes, publiés dans la presse (notamment dans la Pravda, quotidien du parti
communiste de Russie). Staline est comparé au soleil dans le document 5.
Parcours 2
Cette page « Arts et Histoire » consacrée à une affiche soviétique de 1934 s’inscrit dans le parcours « Art et Culture ». Conformément
aux instructions officielles, elle vise à amener les élèves à décoder une affiche de propagande en étudiant tant sa composition que sa
symbolique.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 5 7
1. Cette affiche intitulée « Poursuivre la révolution communiste » a été réalisée par Denu Danopykob en 1934. Elle a été commanditée
par le parti communiste de l’Union soviétique à l’occasion de son 17e Congrès. Staline dirige alors l’URSS.
2. Cette affiche se compose de trois parties :
− la partie gauche représente Lénine et la révolution d’octobre 1917 : Lénine tend le doigt vers l’avenir. À ses pieds sont représentés
des soldats soutenant la révolution ;
− dans le coin supérieur droit figure un drapeau rouge qui réunit les symboles du communisme ; la partie droite figure Staline et l’URSS
modernisée de 1934 : le dirigeant est représenté devant un paysage industriel dense, d’où émergent des cheminées d’usines, des grues
et un barrage. Il s’agit de mettre en valeur l’activité industrielle du pays. Des avions survolent la scène, montrant la modernité de
l’armement du pays.
− le peuple figure dans la partie basse : représenté avec des étendards, il symbolise le soutien apporté à l’œuvre de Staline.
3. Les trois principaux messages de cette affiche sont :
− la continuité entre Lénine et Staline ;
− la modernisation du pays dans le contexte de la révolution communiste ;
− le soutien apporté par le peuple.
Cette leçon fait la synthèse des dossiers précédents. Elle rappelle les fondements du projet communiste et la façon dont Lénine puis
Staline ont recouru à la propagande et à la violence pour le mettre en place.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P P . 5 8 -5 9
Cette double page est consacrée à la montée du nazisme. Elle montre que le Diktat de Versailles et la crise économique ont permis à
Hitler d’accéder au pouvoir. Elle évoque également les premières étapes de l’installation d’une dictature en Allemagne.
Cette étude permet d’évaluer la compétence « Pratiquer différents langages en histoire » en demandant à l’élève de décrire à partir d’un
plan fourni la conquête du pouvoir par Hitler.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 6 1
Parcours 1
1. Hitler est emprisonné en 1923 après avoir tenté un coup d’État à Munich (le « putsch de la Brasserie »). Il écrit Mein Kempf (« Mon
combat ») en prison.
2. Les articles 1, 2, 3 et 22 s’opposent au traité de Versailles. Les articles 3, 7 et 15 revendiquent des réformes sociales. Les articles 4
et 5 sont antisémites : ils établissent des discriminations à l’encontre des Juifs.
3. Les scores du parti nazi lors des élections législatives ont progressé à mesure que le chômage augmentait en Allemagne. L’affiche 4
illustre la promesse faite par le parti nazi de redonner du travail et du pain aux Allemands.
4. Hitler accède démocratiquement au pouvoir : il est nommé au poste de chancelier par le Président Hindenburg le 30 janvier 1933
après que le parti nazi est arrivé en tête lors des élections législatives de juillet 1932. Sa nomination est donc conforme aux règles de la
démocratie parlementaire. Néanmoins, les nazis faisaient alors régner la violence dans les rues.
5. Dès 1933, Hitler installe une dictature : il supprime les libertés individuelles, en particulier les libertés d’opinion et de réunion, et la
liberté de la presse. Pour ce faire, il prend pour prétexte l’incendie du Reichstag le 27 février 1933, qui est imputé à un communiste.
Parcours 2
Hitler prend en 1920 la direction d’un parti d’extrême droite, le parti nazi (NSDAP). L’Allemagne est alors durement éprouvée à l’issue
de la Première Guerre mondiale : le traité de Versailles, imposé par les vainqueurs, réduit considérablement son territoire et sa puissance
militaire. Hitler tente en 1923 un coup d’Etat qui échoue ; il est ensuite condamné à une peine de prison. Même s’il dénonce le Diktat
de Versailles, le parti nazi n’a qu’une faible audience dans les années 1920 : il ne rassemble que 2,6 % des voix aux élections de 1928.
À partir de 1929, le pays est en outre frappé de plein fouet par la crise économique, qui se traduit par une très forte progression du
chômage (qui touche 6 millions d’Allemands en 1932). Dans ce contexte, les idées développées par Hitler séduisent de plus en plus les
Allemands : il semble en effet susceptible de redonner à l’Allemagne sa grandeur passée. Le parti nazi remporte les élections en juillet
1932 et, le 30 janvier 1933, Hitler est nommé Chancelier par le Président Hindenburg.
Parvenu légalement au pouvoir, Hitler met peu à peu en place une dictature en prenant notamment comme prétexte le danger que
représenteraient les communistes, accusés par le gouvernement d’être responsables de l’incendie du Reichstag. À la mort d’Hindenburg,
le 1er août 1934, Hitler se proclame Reichsführer. Parallèlement, les libertés sont restreintes : les libertés individuelles sont remises en
cause et le parti nazi devient l’unique parti.
Dans le prolongement de la précédente, cette double page est centrée sur la mise en place par Hitler d’un régime totalitaire. La
compétence « Pratiquer différents langages » pourra être évaluée en demandant à l’élève de rédiger un paragraphe construit pour
caractériser le régime nazi.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 6 2
Parcours 1
1. Selon leur âge, les jeunes Allemands sont embrigadés dans la Jungvolk, puis dans la Hitlerjugend.
Hitler cherche à embrigader la jeunesse de façon à faire intégrer les idées nazies aux Allemands dès le plus jeune âge. C’est aussi une
façon de diffuser l’idéologie nazie auprès de leurs parents.
2. Pour les nazis, la jeunesse idéale est celle qui correspond au stéréotype physique de l’Aryen et qui a reçu une instruction militaire.
Cette affiche en témoigne : elle représente deux jeunes, l’un jouant du tambour, l’autre portant un drapeau nazi, qui mettent en fuite des
opposants au nazisme et des non-Aryens.
3. Les Juifs sont mis au ban de la société. Les lois de Nuremberg mettent en œuvre le projet antisémite nazi en instaurant une distinction
et une séparation entre Juifs et Allemands. Ces lois sont au cœur de la remise en cause de la citoyenneté allemande des Juifs.
4. A travers ce manuel scolaire, l’État nazi vise à faire passer aux élèves des idées antisémites et eugénistes.
5. Les opposants politiques, les Juifs, les Tziganes, les homosexuels… sont envoyés dans les camps de concentration, ainsi que des
criminels. Il s’agit de « protéger la race aryenne » en recourant à la violence.
Parcours 2
Un régime totalitaire Un régime raciste et antisémite
Embrigadement de la population (propagande diffusée Lois de Nuremberg mettant les Juifs au ban de la
par les médias, structures dépendant du parti nazi…) société, boycotts, confiscations, interdictions d’exercer
certaines professions
Recours à la violence contre les opposants au régime Violence contre les Juifs et les Tziganes (internement
(camps de concentration) dans des camps de concentration)
Le régime nazi est un régime totalitaire : la population est amenée à adhérer à l’idéologie nazie par le double recours à la propagande
et à la violence. Les médias (affiches, journaux, radio…) mais aussi les structures dépendant du parti dans lesquelles les Allemands
sont embrigadés dès leur plus jeune âge (Jeunesses hitlériennes, syndicat unique…) diffusent les idées nazies. Parallèlement, les
opposants au régime sont persécutés et emprisonnés dans des camps de concentration comme Dachau, où ils sont soumis au travail
forcé et maltraités.
Instaurer un régime totalitaire permet à Hitler de mettre en application le programme raciste et antisémite qu’il a développé depuis le
début des années 1920. En 1935, une législation antisémite (les lois de Nuremberg) est adoptée : elle met les Juifs au ban de la société
allemande. Les forces de l’ordre participent aux persécutions contre les Juifs et les Tsiganes, qui sont internés dans des camps de
concentration.
Cette leçon fait la synthèse des deux dossiers précédents. Elle rappelle la façon dont Hitler est parvenu au pouvoir et les fondements de
l’idéologie nazie. Elle souligne également la place de la propagande et de la violence.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P P . 6 4 -6 5
Cette double page consacrée à la France au début des années 1930 permet d’étudier la façon dont les démocraties sont fragilisées dans
l’entre-deux-guerres. Elle met l’accent sur les liens entre les aspects économiques, sociaux et politiques de la crise. Elle permet de faire
réaliser aux élèves une tâche complexe à travers la préparation d’une présentation orale.
Cette double page est centrée sur l’expérience politique française du Front populaire et sur le vote de lois sociales en 1936. La
compétence « Pratiquer différents langages en histoire » pourra être évaluée en demandant à l’élève de rédiger un paragraphe construit
sur le Front populaire, ses principales réformes sociales et leurs effets.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 6 8
Parcours 1
1. Les trois partis composant la coalition de Front populaire sont : le parti communiste, la SFIO (Section Française de l’Internationale
Ouvrière) et le parti radical. Le Front populaire dispose de la majorité absolue à la Chambre des députés.
2. Cette usine est occupée par des ouvriers en grève, qui visent de la sorte à faire pression sur les patrons pour qu’ils acceptent les
réformes sociales.
3. Les accords Matignon sont issus de négociations entre les représentants du patronat et des ouvriers. Celles-ci sont menées sous la
présidence du président du Conseil, Léon Blum, alors que le pays connaît un mouvement de grèves sans précédent. Les travailleurs
obtiennent de nouveaux droits : la liberté d’opinion, la reconnaissance de la liberté syndicale et l’instauration de délégués du personnel.
4. Le Front populaire a apporté de grands changements dans la vie des ouvriers, au premier rang desquels la hausse du niveau de vie
consécutive à l’augmentation des salaires et l’apparition de temps de loisirs avec la semaine de 40 heures et les congés payés.
5. Cette caricature publiée dans Le Canard enchaîné montre la façon dont certains membres de la bourgeoisie et du patronat considèrent
l’accession des travailleurs aux vacances et aux loisirs.
Parcours 2
Lors des élections législatives de mai 1936, le Front populaire (coalition rassemblant le parti communiste, la SFIO (Section Française
de l’Internationale Ouvrière) et le parti radical, constituée au lendemain des émeutes parisiennes du 6 février 1934) remporte la majorité
absolue. La SFIO étant le parti de la coalition ayant remporté le plus de sièges à la Chambre des députés, son dirigeant, Léon Blum,
devient président du Conseil en juin 1936. Cette victoire fait naître de grands espoirs chez les travailleurs.
Dans un contexte marqué par des grèves sans précédent, de grandes réformes sociales sont engagées : des libertés nouvelles sont
octroyées aux travailleurs et les salaires sont augmentés. De plus, la durée de travail hebdomadaire passe de 48 heures à 40 heures
tandis que sont instituées deux semaines de congés payés.
Ces réformes permettent une amélioration importante des conditions de vie et de travail des travailleurs. Certains d’entre eux peuvent
ainsi, pour la première fois, partir en vacances.
Cette double page complète les précédentes en mettant l’accent sur la montée des périls qui caractérise les années 1930.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P P . 7 0 -7 1
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 - R É P ON SE S A UX QUE STI ON S P . 7 3
Document 1 et 2
1. Les deux documents évoquent les Jeunesses hitlériennes, l’organisation nazie qui encadre la jeunesse en dehors de la scolarité.
Le document 1 est le témoignage d’un ancien des Jeunesses hitlériennes. Le document 2 est une affiche nazie pour recruter dans les
Jeunesses hitlériennes.
2. L’obéissance à Hitler est une des vertus des Jeunesses hitlériennes. Dans le témoignage, il est dit : « Nous agissons selon les
ordres du Führer, nous sommes sa jeune garde ». Sur l’affiche nazie, le jeune garçon semble guidé par la figure de Hitler, et il est
écrit : « La jeunesse sert le Führer ».
3. Les garçons font des exercices qui les préparent à la guerre : ils sont divisés en deux camps ennemis qui s’affrontent, des
camarades montent la garde près des tentes, ils apprennent à ramper et à se camoufler. Il est écrit que « cet entraînement développe
le sentiment d’une lutte impitoyable contre un ennemi ». Quand la guerre éclate, ils déplorent de ne pouvoir aller se battre. Dans le
document 2, l’uniforme du garçon des Jeunesses hitlériennes ressemble à celui des militaires. Comme Hitler, il regarde vers le
lointain, comme s’il s’apprêtait à conquérir l’Est de l’Europe (pour Hitler, les Allemands doivent conquérir leur espace vital à l’Est).
4. Les Jeunesses hitlériennes développent l’esprit de volonté, le courage (« ne pas avoir peur »), la camaraderie, mais aussi la haine
de l’adversaire contre lequel il faut lutter de façon « impitoyable ». Le visage de l’enfant est fermé, il exprime cette volonté de
conquête.
5. Plusieurs aspects du régime totalitaire apparaissent dans les documents : l’embrigadement de la jeunesse (Jeunesses
hitlériennes), la propagande (affiche), la soumission au chef (obéissance à Hitler), l’esprit guerrier développé par le régime. La
violence est elle aussi valorisée.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 - R É P ON SE S A UX QUE STI ON S P . 7 4
Document 1
1. Un kolkhoze est une exploitation collective appartenant à un groupe de paysans sous le régime communiste soviétique.
2. Cette affiche de propagande montre des kolkhoziens heureux et bien portants. De plus, ils sont équipés d’un tracteur. Ils
appellent les autres paysans à les rejoindre dans le kolkhoze qui semble être un paradis.
Documents 1 et 2
5. Les documents présentent au moins trois aspects du totalitarisme soviétique :
- la collectivisation (kolkhoze) ;
- la violence (contre le paysan) ;
- la propagande (affiche).
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 7 5
Introduction
Au début des années 1930, en France, la République est menacée par les crises économique et politique. En 1936, les partis politiques
de gauche, réunis dans le Front populaire, gagnent les élections législatives.
Comment le Front populaire parvient-il au pouvoir et quelles réformes met-il en place pour résoudre les crises ?
Partie I
Les crises des années 1930 entraînent la formation du Front populaire.
La crise économique touche la France à partir de 1931. Des entreprises ferment et le chômage se développe. Le pays traverse aussi
une grave crise politique. Les gouvernements, très instables, changent fréquemment. Des députés sont aussi impliqués dans des
scandales politiques. Dans cette atmosphère, les ligues d’extrême droite s’agitent. Le 6 février 1934, elles organisent une grande
manifestation à Paris contre la République qui tourne à l’émeute. Dans la crainte d’un coup d’État fasciste, les forces de gauche se
rapprochent et forment en 1935 un front populaire avec un programme commun de gouvernement.
Partie II
Le Front populaire l’emporte et met en place une politique de gauche.
En mai 1936, les partis du Front populaire - radicaux, parti socialiste SFIO et PCF- remportent les élections législatives. Le socialiste
Léon Blum devient président du Conseil et dirige le nouveau gouvernement. La victoire électorale du Front populaire s’accompagne
d’une vague de grèves joyeuses et d’occupations d’usines en mai et juin 1936.
Pour mettre fin à ce mouvement, Léon Blum signe avec les représentants du patronat et des ouvriers les accords Matignon qui
prévoient des hausses de salaires mais aussi d’importantes réformes sociales comme les premiers congés payés et la semaine de
travail limitée à 40 heures. De nombreux ouvriers partent pour la première fois en vacances durant l’été 1936. Mais les réformes
sociales du Front populaire sont violemment critiquées par la droite et la bourgeoisie.
Les divisions du Front populaire entraînent finalement sa chute. En 1938, les radicaux, méfiants à l’égard des réformes, quittent le
Front populaire pour rejoindre les partis de centre-droit, mettant ainsi fin à l’expérience politique du Front populaire.
Conclusion
Les crises économique et politique ont donc entraîné la formation du Front populaire. Après sa victoire de mai 1936, il met en œuvre
une politique de gauche. Mais les divisions des forces de gauche mettent fin à cette expérience politique en 1938.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 7 5
La logique du chapitre
Les phases de la guerre sont rapidement traitées à partir de cartes, pour situer les zones de conflit, et les grandes étapes de la guerre.
Il faut y distinguer la première période (l’offensive de l’Axe de 1939 à 1942) de la seconde (la contre-offensive des Alliés de 1942
à 1945) (pp. 78-79)
On étudie ensuite les éléments qui font de cette guerre une guerre totale et d’anéantissement à travers la guerre sur le front de l’Est
(pp. 80-81)
Le génocide des Juifs et des Tsiganes est traité dans une deuxième partie, à part. Spécifique par son horreur et son degré, il est
l’objet de deux études : les ghettos et les massacres des Einsatzgruppen (pp. 84-85) les centres de mise à mort (ou camps
d’extermination) qui ont pour but la mort immédiate par le gaz, sont abordés à travers l’exemple d’Auschwitz-Birkenau (pp. 86-87)
Filmographie
• La Liste de Schindler, de Steven Spielberg, 1993 : l’évocation des années de guerre d’Oskar Schindler qui a sauvé de
nombreux hommes et femmes du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
• Stalingrad, de Jean-Jacques Annaud, 2001 : l’affrontement entre deux tireurs d’élite utilisés par la propagande.
• L’Armée des ombres, de Jean-Pierre Melville, 1969 : la résistance intérieure française.
• La Rafle, de Roselyne Bosch, 2010 : la rafle du Vel’ d’Hiv’ en juillet 1942.
• Site Internet La Fondation Charles de Gaulle : charles-de-gaulle.org (voir la rubrique « Espace pédagogique » sur les années
de guerre).
Les deux photographies et la carte permettent d’évoquer les caractéristiques de la Seconde Guerre mondiale : une guerre totale et
d’anéantissement et une guerre planétaire.
Le globe permet de situer dès le début du cours les deux grandes zones de conflit, en Europe et en Asie-Pacifique.
Les photographies représentent la violence de guerre sur les deux fronts : l’armée allemande sur le front de l’Est en URSS (p. 76) et le
bombardement nucléaire à Hiroshima en Asie-Pacifique (p. 77).
La photographie en page de gauche représente la seconde bataille de Kharkov qui a eu lieu du 12 au 28 mai 1942, en Ukraine. Elle
opposa les forces de l’Axe à l’Armée rouge, avec une offensive soviétique et une contre-attaque allemande. Les villages furent
incendiés, les fermes pillées par la Wehrmacht.
La compétence « Je me repère dans le temps et l’espace » correspond bien à cette double page.
À partir de cartes, on montre l’extension du conflit et une brève chronologie met en évidence les temps forts de la Seconde Guerre
mondiale.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 7 8
1. Les pays vaincus par l’Axe en 1939 et 1940 sont la Pologne, deux pays scandinaves (Danemark, Norvège), les pays d’Europe de
l’Ouest (Pays-Bas, Belgique, France).
2. En juin 1941, l’Allemagne envahit l’URSS.
3. Les Occidentaux débarquent en Afrique du Nord en novembre 1942, puis, à partir de là, en Italie. D’autres débarquements suivent :
en Normandie à partir du Royaume-Uni en juin 1944, et en Provence en août 1944. De 1943 à 1945, les Occidentaux libèrent l’Ouest
de l’Europe. Au tout début de 1945, ils entrent en Allemagne.
4. Les grandes batailles remportées par les Soviétiques sont celles de Stalingrad, puis de Koursk (bataille de chars). De 1943 à 1945,
ils libèrent ensuite l’Est de l’Europe (remarquez que la Yougoslavie est libérée par la Résistance ; les Soviétiques n’y laisseront pas de
troupes).
5. Les Japonais font la conquête de l’Est de la Chine et de l’Indochine de 1934 à 1940, puis élargissent leurs conquêtes sur le continent
(Thaïlande, Birmanie) et font la conquête des îles de l’océan Pacifique en 1941 et 1942.
6. La contre-offensive américaine s’oriente sur deux axes. Un premier axe, depuis Pearl Harbor, qui passe par les Îles Gilbert et
Mariannes depuis lesquelles les troupes américaines s’approchent des Philippines et des côtes japonaises à partir de 1944. Un second,
qui part de Guadalcanal, plus au sud, et qui passe par les Iles Salomon, la Nouvelle-Guinée et se termine à Bornéo en 1945. La contre-
offensive américaine s’achève par les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki en août 1945, provoquant la capitulation du
Japon en septembre.
La guerre sur le front de l’Est peut être qualifiée de guerre d’anéantissement. On montre la violence extrême de la guerre et on cherche
en même temps à comprendre pourquoi les belligérants – les Allemands d’abord − agissent ainsi.
Le classement des informations précède la rédaction d’un développement construit, ce qui explique son classement dans la compétence
« Pratiquer différents langages ». On peut aussi faire analyser des documents en détail : le document 1 (« Instructions sur le front de
l’Est ») sur les motivations des nazis ou les documents 3 et 4 (« Journal d’un soldat allemand à Stalingrad » / « Les combattants russes
à Stalingrad ») sur la violence des combats à Stalingrad.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 8 0
Parcours 1
1. Pour ces deux généraux allemands, l’armée doit être « impitoyable ». Elle doit donner un sévère châtiment à la « juiverie », affamer
les populations, et mener une guerre « d’anéantissement total et sans pitié de l’ennemi. »
La justification de la violence est idéologique. Il faut pouvoir exterminer le « système judéo-bolchevique ». C’est la condition de
« l’existence du peuple allemand », de la défense de la culture européenne. De fait, les nazis détestent le régime communiste et sont
antisémites. Par ailleurs, aucune humanité n’est nécessaire avec la population slave qui est l’ennemie du peuple allemand (« le vieux
combat des Germains contre les Slaves »). On peut donc l’affamer, surtout si c’est pour mieux nourrir l’Allemagne.
2.a. Les Russes se battent dans les ruines de la ville jusqu’à la mort avec « un désespoir de bêtes féroces ». Ils savent qu’ils ont de
grandes chances de mourir s’ils sont faits prisonniers (et s’ils reculent, ils sont aussi fusillés par les leurs).
2.b. Les Allemands souffrent particulièrement du froid et de la faim durant l’hiver 1943 (encerclés, ils doivent ensuite se rendre).
3. Les prisonniers de guerre russes sont massacrés. Ils meurent de froid et de faim dans d’immenses camps ouverts en Russie (on pourra
aussi évoquer le sort des prisonniers allemands, fusillés ou envoyés dans les camps du Goulag).
4. En URSS, les civils subissent une grande violence. Les détachements SS ont brulé vifs les habitants des villages envahis. Ils ont
détruit les vivres, les maisons et les biens. Cette violence est telle que le nombre de victimes civiles en URSS est supérieur aux
pertes militaires (presque 17 millions contre un peu plus de 10 millions). Parmi ces civils, les Juifs sont particulièrement ciblés :
36 % des Juifs d’URSS ont été tués pendant la guerre.
Parcours 2
La justification de la violence La violence entre militaires La violence contre les civils
- Détruire le « système judéo- - Combats à mort dans les ruines de - Pillage du territoire par l’Allemagne.
bolchévique ». Stalingrad. - Massacres de civils, souvent en
- -Châtier les Juifs « forces intellectuelles - Refus des Russes de se rendre lors des représailles des actions de la résistance.
de la terreur soviétique ». combats (« par ordre des commissaires - Incendie des villages, des maisons,
- Continuer le « vieux combat des politiques »). destruction des récoltes et du
Germains contre les Slaves » et donc - Massacre des prisonniers de guerre ravitaillement lors de la retraite des
affamer la population. soviétiques (camps de prisonniers à ciel armées allemandes.
- Nourrir l’Allemagne en se ravitaillant ouvert où ils meurent de froid et de faim). - Déportation de civils en Allemagne
sur le territoire ennemi. - 70 % des prisonniers de guerre pour le travail, où beaucoup mourront
- Lutter « pour l’existence du peuple soviétiques sont tués (3,5 millions sur (41,5 % de morts).
allemand ». 5 millions). - Massacre des Juifs d’URSS (36 % des
- Plus de 10 millions de morts parmi les Juifs d’URSS).
militaires soviétiques. - Plus de 16 millions de civils tués (plus
que de militaires).
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 8 3
Ce témoignage montre les terribles conséquences du bombardement atomique : bilan matériel (destruction des bâtiments) et
humain (morts, blessés, irradiés).
Le professeur peut associer ce témoignage à la carte 2 (« Le bombardement atomique du Japon (août 1945) »), ainsi qu’à la vue
d’Hiroshima après le bombardement (photographie p. 77). On pourra ainsi décrire le bilan matériel et humain, avec 70 000
personnes tuées sur le coup. Le professeur peut aussi aborder les conséquences géopolitiques des bombardements atomiques.
Après celui de Nagasaki (9 août), l’empereur Hirohito appelle à cesser le combat le 15 août. Le 2 septembre, le Japon capitule et
la Seconde Guerre mondiale s’achève.
1. Les trois pays qui ont le plus morts sont l’URSS, la Chine et l’Allemagne. En Europe, les combats ont surtout lieu sur le front
de l’Est, où la guerre est d’une violence extrême : c’est ce qui explique la forte mortalité en URSS et en Allemagne. En Asie, le
Japon est en guerre contre la Chine dès les années 1930, la mortalité y est donc très forte.
2. La France a été vaincue dès 1940 et les États-Unis sont intervenus dans la guerre à partir de 1942, donc tardivement. De plus, la
guerre n’a pas eu lieu sur son territoire (peu de morts civils), mais en Asie-Pacifique où il s’agissait surtout pour les Américains de
reconquérir les îles aux Japonais.
L’extermination ne commence pas avec les camps d’extermination. Les ghettos constitués à partir de 1940 sont déjà un moyen, trop
lent pour les nazis, de tuer. Mais ce sont les fusillades dans les régions conquises de l’URSS qui lancent le génocide à partir de juin
1941. Des unités spéciales composées de SS, les Einsatzgruppen, suivent l’armée allemande en URSS et organisent l’extermination
systématique des Juifs et des Tsiganes dans les régions occupées. On remarquera le faible nombre de tueurs. C’est que leur action
s’appuie sur le soutien de volontaires locaux (Ukrainiens, Baltes), ainsi que de bataillons de policiers allemands et de soldats de la
Wehrmacht.
Les populations des ghettos sont envoyées vers les camps d’extermination polonais à partir de 1942. Fin 1943, les ghettos sont rasés
(fin du ghetto de Varsovie) et les camps d’extermination sont détruits pour ne laisser aucune trace du génocide (Sobibor, Treblinka,
Belzec). Les habitants du ghetto de Varsovie ont été systématiquement exterminés dans le camp de Treblinka construit dans ce but.
Plusieurs compétences peuvent ici être exercées : « Analyser des documents », « Pratiquer différents langages » à travers la rédaction
de paragraphes.
Parcours 2
- En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Ils concentrent aussitôt les Juifs dans des ghettos entourés de murs.
Beaucoup y meurent de la faim ou des maladies liées à l’entassement. À partir de 1942, les Juifs des ghettos commencent à être envoyés
dans les camps d’extermination pour y être gazés.
- En juin 1941, lors de l’invasion de l’URSS, les Allemands décident d’exterminer les Juifs. Des unités spéciales sont chargées de suivre
l’armée et d’organiser le massacre systématique des populations juives qui s’y trouvent. Les Juifs – hommes, femmes, enfants − sont
rassemblés et conduits hors des villes et des villages devant des fosses où ils sont fusillés en masse et enterrés.
Ainsi, le massacre des Juifs par les Allemands commence par l’enfermement dans les ghettos de Pologne et se transforme en génocide
à partir de 1941.
Auschwitz-Birkenau est un camp d’extermination (ou centre de mise à mort) qui appartient au complexe concentrationnaire
d’Auschwitz, qui comprend aussi les camps d’Auschwitz 1 et d’Auschwitz-Monowitz.
Il s’agit ici d’un camp d’extermination ou centre de mise à mort pour des Juifs venant de toute l’Europe. C’est le camp où ont été
conduits la plupart des Juifs français, à partir de Drancy. Mais il s’agit aussi d’un camp de concentration. Les Juifs ne sont pas tous
massacrés quand ils arrivent : seuls les « inaptes au travail » sont immédiatement gazés (femmes avec enfants, personnes âgées). Il y a
donc une sélection à l’arrivée. Cependant, la part des sélectionnés pour le travail diminue avec le temps et, en 1944, en moins de
8 semaines, la grande majorité des 430 000 Juifs hongrois qui y sont envoyés est gazée à l’arrivée.
Dans les centres de mise à mort (Belzec, Sobibor, Chelmno, Treblinka), on envoyait uniquement les Juifs et les Tsiganes. Presque tout
le monde était tué à l’arrivée. Seules quelques centaines de personnes étaient choisies pour se charger des vêtements ou des chambres
à gaz, et il y avait donc peu de baraquements pour les prisonniers. Il y a eu très peu de rescapés puisque le but était l’extermination
immédiate (moins d’une centaine de rescapés pour plus de 800 000 morts à Treblinka, quelques personnes à Sobibor). Ces camps ont
été rasés dès 1943, alors que les Allemands n’ont pas eu le temps de détruire Auschwitz.
Il est donc dangereux pour la compréhension du génocide de faire d’Auschwitz-Birkenau le modèle des centres de mise à mort dans la
mesure où celui-ci a aussi été un camp de concentration.
À l’issue de cette double page, il peut être proposé aux élèves de rédiger un paragraphe sur l’extermination des Juifs à Auschwitz
(compétence « Pratiquer différents langages »).
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 8 7
Parcours 1
1. Les déportés arrivent en train de toute l’Europe.
2. La photographie montre l’arrivée des Juifs à Auschwitz, sur la rampe. C’est là que les nazis font la sélection. Après avoir constitué
deux colonnes (les femmes et les enfants à gauche), les hommes à droite, des médecins vont sélectionner ceux qui vont être
immédiatement gazés. Les femmes avec enfants, les enfants, les personnes âgées, considérés comme « inaptes au travail » vont être
gazés. Les autres vont être dirigés vers les baraquements du camp.
3. Les Juifs envoyés à la mort sont conduits vers les crématoires, un ensemble formé de chambres à gaz et de fours d’incinération des
personnes gazées (K sur le plan). On faisait croire aux victimes qu’elles allaient être douchées mais en fait on introduisait dans les
fausses douches un gaz mortel (le Zyklon B) par de petites ouvertures.
Sur l’image, on voit les fours crématoires III, dessinés par David Olère qui a été déporté à Auschwitz et qui a fait partie des
Sonderkommando. Les cadavres, montés par un ascenseur visible à l’arrière-plan, arrivaient dans la salle des fours crématoires. Ils
étaient tirés dans une rigole remplie d’eau (que l’on voit à droite), pour faciliter le glissement, jusqu’à la bouche des fours. Les corps
étaient ensuite brûlés par le Sonderkommando. Sur l’image, les victimes sont des femmes et des enfants, c’est-à-dire des Juifs qui
viennent d’arriver à Auschwitz. Il y a de nombreuses chambres à gaz (4 chambres à gaz et crématoires à Birkenau, le K1 se trouvant à
Auschwitz 1) preuve que l’on gaze de nombreuses personnes,
4. La vidéo permet d’aborder la condition des détenus à Birkenau. Les baraquements sont divisés en trois ensembles : les baraquements
pour les hommes juifs, pour les femmes juives, et pour les Tsiganes. Les déportés juifs qui ont échappé à la mort immédiate sont donc
envoyés dans le camp pour y travailler. Mais ils sont à peine nourris et doivent fournir un travail quotidien harassant. Ils peuvent être
assassinés à tout moment par les gardes SS ou par les kapos, les détenus qui responsables des baraquements. Quand ils ne sont plus
capables de travailler, très amaigris ou malades, ils sont à leur tour gazés.
Parcours 2
Les Juifs étaient envoyés par train de toute l’Europe. À leur arrivée dans le camp, les femmes et leurs enfants, les personnes âgées ou
trop faibles étaient directement conduites dans les chambres à gaz, les autres dans le camp pour y travailler.
Les chambres à gaz étaient camouflées en douches. On y introduisait le gaz par de petites ouvertures. Puis, les cadavres étaient montés
par un ascenseur jusqu’aux fours crématoires où ils étaient brûlés par les membres des Sonderkommandos, des Juifs chargés de cette
tâche.
Les déportés qui n’étaient pas immédiatement gazés étaient conduits dans les baraquements du camp. Ils étaient à peine nourris. Ils
mouraient de faim, de maladies ou tués par les gardiens du camp. Quand ils étaient affaiblis ou malades, ils étaient à leur tour exterminés.
La leçon permet de faire le point sur le génocide, à travers des documents plus généraux : la décision de la « solution finale », les
différents processus d’extermination sur une carte, le bilan humain. Un document sur les Tsiganes permet d’évoquer le deuxième
génocide (les nazis s’interrogeant un certain temps sur leurs origines aryennes ; les Tsiganes d’Auschwitz ne sont gazés qu’en 1944).
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 8 8 -8 9
On aborde la résistance opposée dans tous les pays d’Europe à l’occupation et au régime hitlériens, ainsi qu’à la collaboration avec ce
dernier. La lutte pour la libération se développe au plan national sous des formes variées, et son intensité (faible en Europe
septentrionale, très forte dans les Balkans et en Europe orientale) répond à celle des exactions nazies.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 9 0
Parcours 1
1. Hitler a installé une « tyrannie » en Allemagne comme dans l’Europe qu’il occupe. De plus, il est directement responsable de la
défaite de Stalingrad (février 1943), qui a coûté la vie à 300 000 soldats allemands.
2. L’heure de l’insurrection paraît être venue, car l’Armée rouge se rapproche de Varsovie, et les résistants pensent qu’ils peuvent
profiter de la retraite des soldats allemands pour libérer la ville. Mais les troupes soviétiques stationnées à proximité de Varsovie
insurgée n’interviennent pas. D’abord car les patriotes polonais qui ont lancé l’insurrection ne sont pas communistes, ensuite parce que
Staline veut que ce soit l’Armée rouge (et non les habitants) qui libère la ville, et enfin pour ménager ses soldats pendant que les
Allemands s’usent à réprimer les insurgés. Mais cela laisse aux soldats allemands assez de temps pour écraser l’insurrection.
3. Les résistants grecs commencent par mener un combat pacifique, au moyen de manifestations contre l’occupation du pays. Puis ils
passent à la lutte armée en créant des maquis pour harceler les troupes d’occupation et libérer des portions de territoire grec.
4. La Yougoslavie devient communiste à la Libération parce que Tito, chef de la principale force de résistance, qui est parvenu à chasser
l’occupant du pays, est communiste et a bénéficié du soutien de l’URSS.
Parcours 2
La Résistance Les raisons Les formes La répression
La Rose blanche en - Tyrannie hitlérienne Propagande (tracts) Arrestation puis exécution du
Allemagne (1943) - Exactions nazies en Europe groupe
- Défaite à Stalingrad
L’insurrection de Varsovie - Occupation nazie de la ville ; Insurrection armée - Destruction de Varsovie
(1944) - Se libérer avant l’arrivée de l’Armée - Exécution des insurgés et des
rouge habitants (200 000 morts)
La Résistance grecque - Privations et famine - Manifestation Tirs mortels sur les manifestants
(Athènes, 1942) - Détention de prisonniers - Distribution de tracts.
A N A LY SE D E D OC U M E N TS 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 9 3
Les questions ne portent que sur le document 1. La photographie est là pour apporter des informations complémentaires et pour
aider à répondre à la question 3.
1. Le discours a lieu en août 1945. En Europe, la guerre est terminée (armistice du 8 mai) et en Asie, les navires américains se
rapprochent des côtes japonaises et bombardent massivement les villes nippones.
2. Dans ce discours, Truman utilise la bombe atomique pour obtenir la capitulation du Japon. C’est son seul objectif. « Si le Japon
ne capitule pas, il faudra lâcher les bombes », « seule une capitulation nous arrêtera ».
3. Selon Truman, il s’agit de détruire les industries de guerre, « ce qui entraîne malheureusement la perte de milliers de vies civiles ».
La bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, « une base militaire, afin d’éviter dans la mesure du possible la mort de civils. »
Mais en fait, la bombe n’a pas fait de détails : elle a tué immédiatement et indistinctement 70 000 personnes, dont une très grande
majorité de civils. De plus, les irradiations tueront de nombreuses personnes dans les semaines et les mois suivants, sans doute
80 000. Beaucoup porteront des séquelles irréversibles. La bombe détruit aussi les maisons, les monuments. Truman minimise donc
les effets de la bombe pour rendre son usage acceptable par l’opinion publique américaine et mondiale. Les responsables américains
pourraient d’ailleurs être accusés de crimes contre l’humanité au même titre que les dirigeants nazis ou japonais qui vont être jugés
dans les procès de Nuremberg et de Tokyo.
© Éditions Hatier, 2021. 28
4. Truman justifie moralement la production et l’usage de la bombe atomique. Il utilise plusieurs arguments. Ainsi, les Américains
l’ont fabriquée parce que les Allemands la fabriquaient. Il s’agissait donc de se défendre. Par ailleurs, son usage évite la mort de
milliers d’Américains parce qu’elle permet de raccourcir la guerre et d’éviter aussi un débarquement sur le territoire japonais qui
aurait été couteux en hommes. Enfin, les Japonais ont exécuté des milliers de prisonniers américains et ne respectent pas les lois de
la guerre, et, dans ces conditions, les Américains peuvent se permettre d’employer cette arme meurtrière contre le Japon.
5. La bombe permet de l’emporter avant que les Soviétiques libèrent et occupent les territoires japonais. En effet, l’URSS est entrée
en guerre contre le Japon le 8 août et occupe rapidement la Mandchourie, la Corée du Nord, les îles de l’archipel nippon (îles
Kouriles et Sakhaline). Il faut donc obtenir la capitulation du Japon avant que l’armée rouge ne contrôle une trop grande partie de
la région. Le 15 août, l’empereur Hirohito annonce la fin des combats et le Japon capitule le 2 septembre, permettant donc aux États-
Unis d’installer leur ordre en Asie-Pacifique avant que les Soviétiques y aient un poids trop important.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 9 4
Document 1
1. Le dragon et ses colliers symbolisent l’URSS, le communisme (étoile rouge avec faucille et marteau) et le judaïsme (étoile de
David), c’est-à-dire le prétendu judéo-bolchevisme.
2. L’affiche veut montrer qu’il faut s’engager dans la Waffen SS pour détruire l’URSS et le judéo-bolchevisme.
3. Les Einsatzgruppen suivent la Wehrmacht dans sa progression sur le front de l’Est et regroupent et exécutent les Juifs – hommes,
femmes, enfants –, les Tsiganes et les cadres communistes. L’extermination se fait presque toujours par fusillade dans des fosses
qui sont ensuite recouvertes de terre.
Document 2
4. Les partisans mènent une guerre de harcèlement et multiplient les actions de sabotage : ils font sauter les trains ou les camions de
transport qui transportent les marchandises et les troupes allemandes. Ils se mêlent à la population civile et il est difficile de les
reconnaître.
5. Il s’agit ici du témoignage d’un officier allemand, August von Kageneck. L’armée allemande combat les partisans en détruisant
les villages et en y massacrant la population civile. L’auteur cite le chiffre de 1500 morts, y compris des femmes et des enfants, et
des déportations vers l’Allemagne, mais il minimise certainement les massacres auxquels il a participé et le nombre de morts a sans
doute été beaucoup plus important lors de cette opération. L’armée n’a certainement pas fait la différence entre les civils qui ont
effectivement aidé les partisans et ceux qui ne l’ont pas fait.
Documents 1 et 2
6. Les Allemands mènent une guerre d’anéantissement sur le front de l’Est. Des unités SS, les Einsatzgruppen, sont chargées de
suivre la Wehrmacht en territoire soviétique et d’exterminer les Juifs – hommes, femmes, enfants –, les Tsiganes et les cadres
communistes. Ils sont fusillés dans des fosses qui sont ensuite recouvertes de terre. Ils sont souvent aidés par des auxiliaires locaux,
mais aussi par l’armée ou des bataillons de police. C’est le début du génocide des Juifs et des Tziganes.
La population civile devient aussi une cible. Pour les nazis, il faut étendre l’espace vital nécessaire aux Allemands et n’avoir aucune
pitié pour les populations civiles. En représailles des actions de la résistance, ils rasent des villages, massacrent des civils, y compris
femmes et enfants, et déportent une partie de la population vers l’Allemagne.
On peut ainsi parler d’une guerre d’anéantissement dans la mesure où les populations civiles, et en particulier les Juifs, sont la
cible des massacres.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 9 5
Introduction
La Seconde Guerre mondiale dure de 1939 à 1945 et concerne la planète toute entière, mais elle est particulièrement dure sur le
front de l’Est, qui oppose l’Allemagne nazie à l’Union soviétique entre juin 1941 et mai 1945. C’est une guerre qui cherche à
anéantir l’adversaire, sans distinction entre civils et militaires.
En quoi la guerre sur le front de l’Est est-elle une guerre d’anéantissement ?
Partie I
L’Allemagne nazie et l’URSS communiste se livrent une guerre idéologique.
Les Allemands veulent étendre leur « espace vital » aux dépens des Slaves et détruire ce qu’ils appellent le « judéo-bolchevisme »
qui serait à l’œuvre à l’Est et qui représenterait selon eux le pire danger pour l’Allemagne et le monde. Il ne faut avoir aucune pitié
ni pour les militaires, ni pour les civils. Les Allemands viennent donc conquérir le territoire soviétique pour en faire leur territoire.
De leur côté, les soldats soviétiques défendent leur existence et leur territoire face à l’armée allemande et ont l’ordre impératif de
Staline de ne jamais reculer. Ceux qui reculent face à l’ennemi sont fusillés et celui qui est fait prisonnier est considéré comme un
traître par Staline.
Partie II
La guerre sur le front de l’Est est donc particulièrement violente.
Conclusion
La guerre sur le front de l’Est est donc bien une guerre d’anéantissement, pour des raisons idéologiques. Elle cherche à anéantir
l’adversaire, aussi bien les militaires que les civils.
R E P ÉR A GE D A N S LE TE M PS P . 9 5
Le chapitre aborde le dernier point du premier thème ; il s’organise en deux blocs, pourvus chacun d’une leçon.
Une première étude expose l’ampleur et la rapidité de la défaite (pp. 98-99), porteuse d’un choc considérable dans le pays, avec
pour conséquences la chute du régime républicain et l’installation d’un régime autoritaire. Le régime de Vichy, qui fait l’objet de la
deuxième étude (pp. 100-101) est porteur d’un régime de Révolution nationale et entre dans la collaboration avec l’Allemagne. La
première leçon (pp. 102-103) met l’accent sur ces trois éléments (défaite, Révolution nationale, collaboration).
Le second bloc est consacré aux opposants et aux alternatives tant à l’occupation qu’à la collaboration et à la politique de Vichy :
- la France libre, résistance extérieure structurée autour du général Gaulle (étude pp. 104-105) ;
- les résistants de l’intérieur, mouvements de résistance et maquis (étude pp. 106-107) ;
- une tâche complexe autour de l’engagement résistant de Lucie Aubrac du mouvement Libération-Sud (pp. 108-109).
La deuxième leçon (pp. 110-111) fait le point sur la résistance, son unification et la libération finale du pays.
Sources documentaires :
• « Vichy 1940-1944 », La Documentation photographique, n° 6 102, août 1989.
• « Résistances (1940-1945) », La Documentation photographique, n° 6 106, avril 1990.
• « Vivre en France sous l’Occupation », TDC n° 852, 15 mars 2003.
Témoignages :
• Lucie Aubrac, Ils partiront dans l’ivresse. Lyon, mai 1943. Londres, février 1944, Seuil, 1984.
• Daniel Cordier, Alias Caracalla, Gallimard, Folio, 2009.
• Albert Grumberg, Journal d’un coiffeur juif sous l’Occupation, L’Atelier, 2001.
Sitographie
Les photographies soulignent les attitudes diamétralement opposées face à la défaite et l’Occupation du pays par l’Allemagne nazie :
d’un côté la collaboration engagée par le Maréchal Pétain, chef de “l’État français“ installé à Vichy ; de l’autre, la poursuite de la
lutte, aux côtés de l’Angleterre et en France par un général dissident, Charles de Gaulle.
La double page rappelle rapidement la défaite-éclair de mai-juin 1940 et insiste sur ses conséquences : désorganisation (exode),
avènement du maréchal Pétain ayant pour conséquences un armistice aux conditions drastiques et la fin de la IIIe République, remplacée
par un régime autoritaire installé à Vichy.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 9 9
Parcours 1
1. Les habitants fuient avec les moyens à leur disposition devant l’avancée des troupes allemandes (à pied, en vélo ou en véhicule)
et se dirigent vers le Sud de la France.
2. Pétain annonce qu’il dirige le gouvernement français, et appelle à cesser le combat contre l’Allemagne, ce qui ouvre la voie à des
négociations avec le vainqueur.
3.a. Le territoire français, unifié sous la République, est désormais divisé en cinq zones, dont trois sont contrôlées par l’Allemagne
(au Nord et à l’Est), une par l’Italie (au Sud-Est) et la dernière (zone dite « libre ») est sous l’autorité du régime de Vichy, dirigé par
le maréchal Pétain.
3.b. Les soldats français faits prisonniers par les Allemands lors de la campagne de mai-juin 1940 doivent rester en captivité. Les
réfugiés allemands en France seront capturés et remis aux Allemands.
4. Pétain met fin à la République car celle-ci reposait sur la séparation des pouvoirs, et il les exerce tous (exécutif, législatif). De
plus, les chambres de la IIIe République ne siègent plus. Enfin, on ne parle plus de République mais d’un régime qui s’appelle « État
français ».
Parcours 2
1. Pétain est le nouveau président du Conseil.
2. Les « dures épreuves » sont aussi bien les combats que l’exode.
3. Il annonce qu’il faut cesser le combat et qu’il va négocier avec Hitler.
4. Pétain attend des Français qu’ils cessent de combattre et qu’ils lui fassent confiance pour négocier un armistice honorable avec
l’Allemagne nazie victorieuse.
© Éditions Hatier, 2021. 32
PP. 100-101 ÉTUDE VICHY ET LA COLLABORATION
Cette étude aborde le programme de Révolution nationale voulu par Philippe Pétain une fois le régime de Vichy établi : son idéologie
et la politique d’exclusion frappant les Juifs français. La page de droite porte sur la collaboration entreprise par l’État français, sa
justification, la collaboration économique avec l’Allemagne nazie et de la persécution des Juifs.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 0 1
Parcours 1
1. Philippe Pétain, représenté en haut au centre de l’image, est de plus grande taille que les autres personnages. On rappelle sa
dignité de maréchal (bâton étoilé) et il est associé à la France (drapeaux). On peut donc bien parler de culte de la personnalité. La
société voulue par Pétain est traditionnelle : elle repose sur une famille nombreuse, où la mère, au foyer, est exclusivement vouée
au soin des enfants. Le régime de Vichy fait l’éloge des métiers du monde rural (artisanat, agriculture) et place la ville (tour Eiffel,
usines) à l’arrière-plan. On repère d’ailleurs la devise du régime sur l’affiche : « Travail, Famille, Patrie ».
2. Les professions qui sont interdites aux Juifs sont celles de la fonction publique et celles qui peuvent toucher du public (spectacles,
information).
3. Pétain espère de la collaboration qu’elle conduira l’Allemagne à adoucir les conditions d’armistice, à mieux traiter les prisonniers
(voire permettre leur retour en France) et faciliter les relations entre les zones du territoire français, en vue notamment d’améliorer
le ravitaillement.
4. Le régime de Vichy a facilité la politique d’extermination nazie envers les Juifs en faisant arrêter ceux-ci et en les regroupant
dans des camps de transit pour permettre leur transfert vers les camps d’extermination.
5. Les formes de la collaboration économique avec le IIIe Reich consistent pour les entreprises françaises à travailler de plus en plus
pour l’Allemagne, dans les secteurs utiles pour la production de guerre, mais aussi à envoyer en Allemagne de nombreux travailleurs
français en plus des prisonniers de guerre, car l’Allemagne manque de bras en raison de la mobilisation des Allemands sur le front.
Parcours 2
1. Le maréchal Pétain, chef de l’État français, prononce un discours radiodiffusé à l’attention des Français pour leur rendre compte
de la rencontre qu’il a eue à Montoire fin octobre 1940 avec Adolf Hitler, chef du IIIe Reich allemand.
2. La collaboration – « activité constructive dans un nouvel ordre européen » (c’est-à-dire dans une Europe dominée par l’Allemagne
nazie) – consiste dans le fait de collaborer avec les autorités allemandes dans un certain nombre de domaines.
3. La France doit verser une indemnité de 400 millions de francs / jour à l’Allemagne et livrer les ressortissants allemands réfugiés
sur le territoire français.
4. Pétain justifie la politique de collaboration en disant que l’Occupant allègera le fardeau de l’armistice (libération des prisonniers,
indemnité d’occupation), et permettra à la France de rester souveraine.
5. Les Juifs étrangers ou français ont été arrêtés, emprisonnés par les autorités françaises, puis envoyés en déportation dans les
camps nazis. La collaboration est aussi économique : l’industrie travaille pour l’Allemagne et la France lui fournit une main-d’œuvre
importante (presque deux millions de Français travaillent en Allemagne, prisonniers ou non).
La leçon part de la défaite de 1940 et ses conséquences : la Révolution nationale et la collaboration. L’antisémitisme est le facteur
commun entre ces deux piliers du régime de Vichy.
On aborde d’abord la Résistance depuis l’étranger, où le général de Gaulle fonde la France libre, qu’il dote d’une armée, les Forces
Françaises Libres. Elles sont appelées à combattre aux côtés des Alliés contre le IIIe Reich et ses alliés partout dans le monde.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 0 5
Parcours 1
1. Le texte provient d’un appel radiodiffusé prononcé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle, membre du gouvernement Reynaud
à la toute fin de la IIIe République. Il a quitté la France au moment où Pétain, devenu président du Conseil, décide de négocier
l’armistice avec les Allemands.
2. Au moment de ce discours, l’armée française est défaite par les Allemands en France métropolitaine, et le pouvoir est passé entre
les mains du maréchal Pétain, partisan de l’armistice avec l’Allemagne.
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3. Pour de Gaulle, les causes de la défaite se trouvent dans la supériorité momentanée de la Wehrmacht dans tous les domaines
(blindés, avions, forces terrestres), en hommes comme en équipements.
4. Pour de Gaulle, il faut continuer le combat car la supériorité militaire allemande n’est que momentanée, et elle sera remise en
cause quand d’autres puissances (URSS, Etats-Unis) entreront en guerre contre le IIIe Reich. De plus, la Grande-Bretagne, en guerre
contre l’Allemagne, tient les océans grâce à sa flotte (British Navy) : elle peut déplacer le combat contre le Reich ailleurs dans le
monde et se ravitailler auprès de la puissante industrie américaine ou bien s’appuyer sur son empire colonial.
5. Son appel est avant tout destiné aux Français qui se sont réfugiés en Angleterre pour qu’ils le rejoignent dans la résistance et plus
largement à tous les Français.
Parcours 2
1. Blaise Alexandre part en Angleterre par refus de la défaite et de l’armistice, et parce qu’il a entendu le général de Gaulle appeler à
résister le 18 juin 1940.
2.
Provenance des FFL Forces armées et nombre Lieux des combats
Soldats des colonies, légionnaires, - Diverses armes (aviation, marine, - Syrie et Liban
citoyens venus de France prédominance de l’armée de terre) ; - Libye (Bir Hakeim)
métropolitaine participation à la résistance - Sicile (Italie)
intérieure (réseaux en France) - Midi de la France
- FFL : 73 300 en 1943
3. Il s’agit du Comité national français (Londres, sept. 1941), puis du Comité national Français de libération nationale (CFLN)
installé à Alger (depuis juin 1943), et enfin du Gouvernement provisoire de la République française.
Le deuxième visage de la Résistance est celui des mouvements, réseaux et maquis qui se constituent en France métropolitaine.
Les réseaux ne sont pas abordés dans ce dossier par souci de simplification. On pourra cependant aborder cette forme de la résistance
(au service des Britanniques ou de la France libre) à partir du doc. 5 p. 105.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 0 7
Parcours 1
1. Libération-Sud est un mouvement de résistance qui pratique la propagande, puis se procure des armes pour mener des actions de
sabotage.
2. La Une du journal Libération dénonce le Service du Travail Obligatoire (STO) institué par le régime de Vichy en février 1943.
3. Les résistants font dérailler de nombreux trains pour compliquer l’acheminement des troupes et du matériel aux Allemands surtout
au moment du débarquement en Normandie et après celui-ci (1944).
4. Les maquis regroupent surtout des réfractaires au STO, qui s’installent dans des régions difficiles d’accès (forêts, montagnes) et
reçoivent des armes parachutées par les Anglais.
5. Les résistants sont poursuivis par les soldats et les policiers allemands, ainsi que par la Milice. Ils peuvent trouver la mort au
combat ou être exécutés, mais aussi subir la détention ou la déportation.
Parcours 2
1. Les résistants français s’organisent notamment en mouvements (Libération-Sud) et en maquis (Haute-Loire), souvent composés de
jeunes gens ayant refusé le STO institués par Vichy en février 1943. Les actions de la résistance sont variées : propagande contre Vichy
et l’occupant (journaux clandestins, affiches), mais aussi des actions armées, notamment des sabotages.
2. Les résistants s’exposent à être tués au combat (20 000 morts), ou alors capturés par les Allemands ou par la Milice française.
S’ils sont pris, ils risquent la détention et la torture, et en général l’exécution (30 000 fusillés) ou la déportation en Allemagne vers
les camps de concentration (60 000).
Le thème de cette double page permet d’examiner le rôle essentiel qu’eurent les femmes dans les mouvements de résistance. L’objectif
pour l’élève est de réaliser une production orale : un discours sur les motivations de la résistante, ainsi que ses actions.
P r é s e nta tio n o r a le p. 1 0 8
Lucie Aubrac semblera à tous la personne la mieux indiquée pour donner son nom à une école. D’abord, c’est une enseignante, qui a
choisi bien avant la guerre de s’engager politiquement.
De plus, ses motivations pour entrer en Résistance sont précoces et respectables : rébellion contre le régime du maréchal Pétain qui
suspend les libertés et collabore avec Hitler, indignation devant les persécutions endurées par les Juifs. Bref, elle a cherché dès le début
la manière de combattre le régime de Vichy et les nazis.
Les actions qu’elle a menées au sein du mouvement Libération-Sud, qu’elle a contribué à fonder, ont été extrêmement variées et
décisives : propagande avec la parution du journal Libération, recrutement de nouveaux agents dans toute la France non occupée,
évasions, confection de faux-papiers, etc.
Parmi ses coups d’éclat, il faut évidemment citer la libération de son mari, capturé par la Gestapo (près de Lyon, avec Jean Moulin) :
cette opération audacieuse et spectaculaire s’est soldée par un complet succès. Lucie et Raymond Aubrac, ainsi que leur fils
parviennent ensuite à rejoindre l’Angleterre, passant de cache en cache jusqu’à leur vol pour Londres, en février 1944. »
Cette double page fait la synthèse des dossiers précédents : la résistance extérieure menée par de Gaulle et la France libre et la résistance
intérieure.
Elle aborde aussi deux aspects nouveaux qui achèvent la période de l’occupation : l’unification de la résistance derrière de Gaulle via
le CNR, et la libération du pays. Les documents portent donc sur ces deux aspects non traités dans les dossiers précédents : la mission
de Jean Moulin (doc. 1), la libération de la France et de Paris (doc. 2 et 3), l’arrivée au pouvoir de de Gaulle (doc. 4 et 5).
R É P ON SE A LA QUE ST I ON P . 1 1 1
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 1 3
Les questions ne portent que sur le document 1. La photographie de De Gaulle et sa légende permettent à l’élève d’avoir quelques
informations complémentaires, mais elle n’est pas questionnée.
1. En octobre 1940, de Gaulle est le chef de la France libre c’est-à-dire de la résistance extérieure (mais pas encore de la Résistance
dans son ensemble, il faudra attendre pour cela le ralliement du CNR en 1943). Il tient son discours à Brazzaville parce que l’AEF
(armée et administration) s’est ralliée à lui (le Congo et sa capitale Brazzaville font partie de l’AEF).
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 1 4
Les questions portent sur le document 1, la photographie de Denise Vernay (sœur de Simone Veil) et sa légende ne sont pas
questionnées mais permettent à l’élève d’avoir quelques connaissances complémentaires pour comprendre et analyser le texte.
1. La France a signé l’armistice avec l’Allemagne en juin 1940. Le Nord et l’Ouest du territoire occupé par les troupes allemandes
forment la « zone occupée ». Pétain crée le régime de Vichy qui prive les Français du droit de vote et des principales libertés avec
entre autres le contrôle par l’occupant de la radio et la censure de la presse. Pétain engage aussi une politique de collaboration avec
l’Allemagne nazie en octobre 1940. L’État français participe à ce titre aux rafles des Juifs qui seront livrés aux Allemands et
exterminés.
2. Plusieurs mesures du régime de Vichy ont précipité l’entrée en résistance de Denise Vernay : le décret livrant les réfugiés
allemands en France à l’Allemagne nazie (août 1940) ; les premiers décrets contre les Juifs (octobre 1940).
3. Les premières actions de résistance de Denise Vernay sont l’inscription sur le tableau de la classe des nouvelles diffusées par la
radio anglaise ; la diffusion de tracts dictés par Londres.
4. Les Juifs sont persécutés. Le décret d’octobre 1940 leur interdit de nombreuses professions, notamment celles de la fonction
publique. Denise Vernay parle aussi des rafles qui commencent en 1941 mais qui se multiplient en 1942, après celle de plus de
13 000 Juifs (hommes, femmes, enfants) les 16 et 17 juillet 1942 dit « rafle du Vel d’hiv ». Cette chasse aux Juifs s’intensifie en
juillet-août 1943 et concerne désormais aussi l’ancienne « zone libre » occupée par les Allemands depuis novembre 1942.
L’intensification de la chasse aux Juifs s’explique par :
- l’occupation de la zone libre par les Allemands ;
- l’arrivée de ministres collaborationnistes dans le gouvernement de Pétain (qui partagent l’idéologie nazie notamment antisémite) ;
- la création de la Milice composée de volontaires français et dirigée par Joseph Darnand et qui se donne pour objectifs de lutter
contre la Résistance et de traquer les Juifs.
5. Les mouvements de résistance cités dans le texte sont Libération, Combat et Franc-tireur qui à cette époque se sont rapprochés
au sein des Mouvements unis de résistance (MUR). Ils distribuent des journaux, des tracts, libèrent des prisonniers, font des
sabotages. Ils agissent clandestinement, portent des noms de résistants pour ne pas être dénoncés, communiquent entre eux par des
« agents de liaison », comme Denise Vernay.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 1 1 5
Introduction
En mai-juin 1940, l’Allemagne envahit la France provoquant la déroute des armées franco-britanniques. Le 22 juin 1940, le
gouvernement du maréchal Pétain signe l’armistice. Il s’installe ensuite dans la zone libre à Vichy et met en place un nouveau
régime.
Quelle est la nature du régime de Vichy et comment collabore-t-il avec l’occupant ?
Partie I
Le régime de Vichy est un régime autoritaire et antirépublicain
Le 10 juillet 1940, Pétain obtient de l’Assemblée nationale les pleins pouvoirs pour changer la Constitution. Le 11 juillet, il
promulgue les actes constitutionnels qui lui donnent le titre de chef de l’État français. Il concentre désormais entre ses mains les
pouvoirs exécutif et législatif. Pétain rejette ensuite la démocratie. Il supprime les élections, contrôle la radio et la presse et
développe un culte autour de sa personne. Il fait aussi arrêter et juger des personnalités politiques de la IIIe République, comme
Léon Blum, qui est jugé à Riom, puis envoyé dans le camp de Buchenwald en Allemagne. Pétain prend enfin des mesures
© Éditions Hatier, 2021. 37
discriminatoires contre les Juifs en leur interdisant de nombreux métiers (statut des Juifs d’octobre 1940), ce qui va à l’encontre
des valeurs d’égalité et de fraternité de la République.
Partie II
Le régime de Vichy mène par ailleurs une politique de collaboration.
Poussé par le chef de son gouvernement Pierre Laval, Pétain et Hitler se rencontrent le 24 octobre 1940, à Montoire-sur-Loir, ce qui
marque le début de la collaboration entre la France et l’Allemagne. De plus en plus de produits alimentaires et de biens industriels
sont livrés aux Allemands. La police française rafle les Juifs et les livre à l’occupant (rafle du Vel’ d’hiv, 16 juillet 1942). Après
l’invasion de la zone dite libre par les Allemands en novembre 1942, la collaboration s’intensifie. Laval organise le Service du
travail obligatoire (STO) qui oblige les hommes de 21 à 23 ans à aller travailler en Allemagne. Il crée aussi la Milice, formée de
volontaires, pour traquer les Juifs et les résistants aux côtés des Allemands.
Conclusion
Ainsi, le maréchal Pétain a profité de la défaite pour mettre fin à la République. Il a mis en place une politique de collaboration
qui devient de plus en plus poussée avec le temps.
R E P ÉR A GE D A N S LE TE M PS P . 1 1 5
Évènement Date
Appel du général de Gaulle 18 juin 1940
Armistice 22 juin 1940
Début de la collaboration d’État Octobre 1940
Débarquement en Normandie 6 juin 1944
Rétablissement de la République en France Août 1944
Les décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale sont marquées par la rivalité polymorphe de deux blocs constitués
autour des États-Unis et de l’Union soviétique. La course aux armements nucléaires rend toute guerre frontale entre les deux Grands
improbable, alors que les divergences idéologiques et les affirmations impérialistes rendent toute paix impossible, pour reprendre
les expressions de Raymond Aron en 1947. Pourtant, la compétition n’a jamais empêché la négociation, surtout durant les périodes
de détente.
Si l’année 1947 est traditionnellement considérée comme le début de la guerre froide, bien que les tensions soient perceptibles dès
1945, voire dès 1943, la datation de la fin de la guerre froide est plus difficile à déterminer avec précision. Certains historiens
estiment que l’amélioration des relations américano-soviétiques à la fin des années 1980, sanctionnées au sommet de Malte en
décembre 1989, ainsi que la chute du mur de Berlin qui symbolise l’effondrement du bloc communiste en Europe de l’Est suffisent
à dater la fin de la guerre froide de cette année. Pour d’autres historiens − et c’est l’option retenue ici − il faut attendre la disparition
de l’URSS en décembre 1991pour pouvoir considérer que la guerre froide est réellement et définitivement achevée.
Après avoir présenté la naissance de l’ONU en 1945, dernier moment de la Grande Alliance entre les puissances victorieuses de la
Seconde Guerre mondiale (étude pp. 118-119), on étudie la formation des blocs autour des États-Unis et de l’URSS (étude pp. 120-
121 et cartes pp.122-123). La construction du mur de Berlin symbolise la division du monde en deux blocs, mais elle est aussi une
source de tension forte entre les deux Grands (discours de Kennedy) (étude pp. 124-125). Un an plus tard, la crise des fusées à Cuba
risque de faire basculer le monde dans une guerre nucléaire entre les deux Grands, mais débouche finalement sur la détente (étude
pp. 126-127). L’affrontement entre les États-Unis et l’URSS prend aussi la forme d’une guerre idéologique, culturelle et
d’information, l’objectif de chaque puissance étant de montrer aux autres sociétés la supériorité de leur régime et de les faire basculer
dans leur camp sans leur faire la guerre (pp. 128-129).
Romans
Les romans d’espionnage se sont tout particulièrement intéressés à la guerre froide :
• John Le Carré, L’Espion qui venait du froid, 1963.
• Graham Greene, Un Américain bien tranquille, 1955.
• Apocalypse : la guerre des mondes (1945-1991), de Daniel Costelle, 2019 (6 épisodes de 50 min).
• Le Troisième homme, de Carol Reed, 1949 : la guerre froide à Vienne, au cœur de l’Europe divisée en deux camps (adaptation
du roman de Graham Greene).
• La 317e section, de Pierre Schoendoerffer,1965 : la guerre d’Indochine vue d’une patrouille.
• The Vietnam War, de Ken Burns et Lynn Novick, 2017: documentaire monumental traitant la guerre d’Indochine, puis celle du
Vietnam.
• Forrest Gump, de Robert Zemeckis, 1994 : un candide Américain traverse les divers engagements de son pays de la guerre
froide à son achèvement.
La double page d’ouverture met en regard deux documents iconographiques permettant d’aborder deux aspects de la guerre froide.
Doc. 2 Captain America, une bande dessinée américaine durant la guerre froide
Ce document illustre la dimension idéologique et culturelle de la guerre froide. Les comics (bandes dessinées états-uniennes) se sont
mis au service d’une propagande antisoviétique dans les années 1950 et 1960. Ils célèbrent le combat héroïque contre l’Union
soviétique, assimilé à l’empire du mal. Il s’agit ici d’un numéro de Captain America de septembre 1954. Cette bande dessinée est née
en décembre 1941 pendant la Seconde guerre mondiale. Captain America affrontait alors les nazis et les Japonais. Pendant la guerre
froide, ses nouveaux ennemis sont les Soviétiques et plus généralement les communistes.
La frise chronologique p. 117 est volontairement très épurée, l’essentiel étant de faire comprendre aux élèves que la guerre froide est
une période de l’histoire contemporaine marquée par des caractéristiques qui la distinguent des décennies qui la précèdent et qui la
suivent. On insistera donc sur quelques dates emblématiques signalées sur la frise, auxquelles on pourra par exemple ajouter la guerre
du Vietnam (1964-1975).
L’étude de la naissance de l’ONU permet de comprendre comment la Seconde Guerre mondiale accouche de la tentative d’organiser
un nouvel ordre mondial assis sur la paix. Elle montre aussi que le poids des pays vainqueurs de la guerre est déterminant pour expliquer
la place qu’ils occupent dans la nouvelle Organisation.
Le document 1 présente les objectifs de l’ONU dans la charte des Nations unies. Les documents 2 et 5 précisent le fonctionnement de
l’ONU − organigramme fonctionnel et rôle du Conseil de sécurité. Le document 4 est une photographie de la première assemblée
générale de l’ONU en 1946, permettant ainsi d’illustrer un aspect du document 2. Enfin, le document 3 révèle les campagnes de
communication menées par l’ONU qui met en avant son rôle en faveur de la paix et de l’avenir.
Le parcours 2 permet de faire rédiger un texte qui fait la synthèse des documents sur l’ONU (compétence « Pratiquer différents
langages »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 1 9
Parcours 1
1. L’ONU naît par la charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945 par 51 États.
2. Les principaux objectifs de l’ONU sont de maintenir la paix, mais aussi de faire respecter le droit international, de défendre les droits
de l’Homme, de promouvoir le développement économique et le progrès social. Si la paix est la priorité, les autres objectifs sont aussi
des moyens de prévenir la guerre.
3. Sur l’affiche, des mains mettent en terre un arbuste dont les feuilles sont formées par les États-membres. Il représente les Nations
unies. Il s’agit ici de montrer que l’ONU va permettre à l’arbre de l’humanité de grandir, et aux États de s’épanouir.
4. L’Assemblée générale élit les membres non permanents du Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l’ONU, ainsi que les
dirigeants des autres grands organismes (Conseil économique et social, etc.). Son rôle est aussi de voter le budget de l’ONU. Par
ailleurs, elle fait des recommandations aux États.
5. Le Conseil de sécurité est composé de cinq membres permanents disposant d’un droit de veto (États-Unis, URSS, Chine, Royaume-
Uni et France) et de six membres élus par l’Assemblée générale (puis 10). Les grandes puissances victorieuses de la Seconde Guerre
mondiale sont les membres permanents. Le Conseil de sécurité émet des résolutions et peut décider de mesures pour maintenir la paix
(ruptures des relations économiques et diplomatiques, envoi de forces armées). Le Conseil de sécurité ne peut pas adopter de résolution
si un des membres permanents n’est pas d’accord, car chacun d’eux dispose d’un droit de veto, c’est-à-dire d’une possibilité de bloquer
la décision. Les États-Unis et l’URSS étant tous les deux membres permanents, leur opposition peut bloquer le Conseil de sécurité.
C’est ce qui explique la paralysie du Conseil de sécurité pendant la guerre froide.
6. Les institutions spécialisées de l’ONU qui s’occupent du développement économique sont la FAO, le FMI, la BIRD et le GATT.
Celles qui visent à assurer le progrès social sont l’OIT, l’UNESCO, l’UNICEF et l’OMS.
Parcours 2
L’ONU naît par la charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945 par 51 États. Ses objectifs sont de maintenir la paix, mais aussi de
faire respecter le droit international, de défendre les droits de l’Homme, de promouvoir le développement économique et le progrès
social. La paix est le premier objectif et les autres objectifs de l’ONU apparaissent aussi comme des moyens de prévenir les guerres.
Le Conseil de sécurité émet des résolutions et peut décider des mesures pour maintenir la paix : rupture des relations économiques et
diplomatiques, envoi de forces armées. Mais il ne peut pas adopter de résolution si l’un des membres permanents n’est pas d’accord,
car chacun d’eux dispose d’un droit de veto, c’est-à-dire d’une possibilité de bloquer la décision. Les États-Unis et l’URSS étant tous
les deux membres permanents, leur opposition peut paralyser le Conseil de sécurité.
L’ONU cherche aussi à assurer le progrès économique et social. Les institutions spécialisées de l’ONU qui s’occupent du
développement économique sont la FAO qui cherche à favoriser le développement agricole, le FMI et la BIRD qui font des prêts aux
États en difficulté financière et le GATT pour permettre l’essor du commerce mondial. Celles qui visent à assurer le progrès social sont
l’UNICEF (l’enfance), l’OMS (la santé) et l’UNESCO (l’éducation, la science, la culture et le patrimoine).
Il s’agit dans cette étude de montrer comment les blocs se sont formés et comment est née la guerre froide. Les États-Unis et l’URSS
sont encore des Alliés en 1945. Mais la méfiance s’installe après l’occupation des pays d’Europe de l’Est par l’Armée rouge et la prise
en main par les communistes des ministères clés de ces pays (intérieur, défense). En 1946, par le discours de Fulton, Churchill dénonce
un rideau de fer qui tombe sur l’Europe, la séparant en deux.
En 1947, pour empêcher le basculement de l’Europe entière dans le camp communiste, le président américain Truman propose aux
États européens une aide financière. Celle-ci est suivie par une alliance politique et militaire avec les pays d’Europe de l’Ouest qui ont
accepté l’aide (Alliance atlantique et OTAN).
Dans les pays d’Europe de l’Est occupés par l’URSS, les communistes s’emparent de la totalité du pouvoir de 1946 à 1949 et ils créent
des démocraties populaires sur le modèle soviétique. Les communistes qui ne sont pas staliniens sont chassés du pouvoir. Les liens
politiques et militaires entre l’URSS et les pays d’Europe de l’Est se renforcent par la signature du pacte de Varsovie en 1955.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 2 1
Parcours 1
1. Les pays d’Europe de l’Est deviennent des démocraties populaires (pays communistes sur le modèle de l’URSS) de 1946 à 1949.
2. Selon Truman, le régime communiste est fondé sur la volonté d’une minorité qui opprime une majorité, des élections truquées et
l’absence de libertés (contrôle de la presse et de la radio, terreur, absence de libertés individuelles). Truman espère empêcher l’expansion
du communisme en apportant un soutien économique et financier aux peuples dits libres, c’est-à-dire à ceux qui ne sont pas encore
sous l’emprise du communisme.
3. L’affiche présente l’arrivée de l’aide du plan Marshall en Allemagne sous forme de marchandises apportées par un cargo. Une famille
allemande démunie attend cette aide qui apparait sur un ciel dégagé, symbolisant une ère nouvelle. Mais c’est surtout la liberté (statue
de la Liberté) qui domine la scène : elle représente les États-Unis (symbolisée aussi par l’écusson). Pour Truman et son Secrétaire d’État
Georges Marshall, l’aide financière, qui permettra la reconstruction, a un but politique ; ils pensent qu’elle écartera le danger
communiste et permettra aux peuples qui la recevront de rester libres.
4. La plupart des pays qui ont accepté l’aide du plan Marshall entrent dans l’Alliance atlantique et deviennent membres de l’OTAN en
1949. La RFA, la Grèce et la Turquie y entrent après 1949, c’est pourquoi ils ne sont pas en couleur bleue sur cette carte que l’on pourra
comparer avec celle de 1955 (p. 122) : la Grèce et la Turquie en 1952, la RFA en 1955.
5. Selon l’URSS, le but des États-Unis, par ses mesures d’ordre économique et politique, est de créer des États satellites ou vassaux et
d’étendre ainsi son empire. C’est pourquoi le texte évoque l’impérialisme américain. Pour l’empêcher, les communistes de doivent
s’opposer aux États-Unis par tous les moyens et en particulier au plan Marshall (le discours date de septembre 1947 peu de temps après
que le plan Marshall a été annoncé, voir chronologie).
Parcours 2
Titre : La formation des blocs OU Les débuts de la guerre froide
Aide
Démocraties économique
Alliance
populaires en des États-Unis à
atlantique
Europe de l'Est l'Europe de
(OTAN)
Date : 1945- l'Ouest (plan
Marchall) Date : 1949
1949
Date 1947
La carte de l’Europe et le planisphère des deux blocs vers 1955 (date du Pacte de Varsovie) font apparaître la bipolarisation du monde.
Chaque bloc est structuré autour d’un des deux Grands. Le bloc soviétique est contrôlé par l’URSS, qui a étendu son influence sur les
pays d’Europe centrale et orientale devenus des démocraties populaires. Le pacte de Varsovie (1955) regroupe les pays d’Europe de
l’Est dans l’orbite de Moscou. Seule la Yougoslavie de Tito – pourtant communiste mais qui n’a pas été libérée par l’Armée rouge –
résiste à cette satellisation. En Asie, l’Union soviétique peut compter sur l’alliance de la Mongolie, de la Corée du Nord et des
communistes vietnamiens. La victoire communiste en Chine avec l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong en 1949 n’a pas permis d’établir
une alliance durable entre les deux grandes puissances communistes de la guerre froide : à la fin des années 1950, Mao critique la
déstalinisation et s’affranchit de l’influence soviétique.
Le bloc occidental est organisé par les États-Unis, qui ont développé un solide réseau d’alliances, dont la plus efficace est l’Organisation
du traité de l’Atlantique Nord, l’OTAN (1949-1950). Outre les liens traditionnels des États-Unis avec le continent américain et avec
l’Europe de l’Ouest, la stratégie occidentale se manifeste par une tentative d’encerclement du bloc communiste avec des alliances
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 2 2
1. Les pays alliés de l’URSS en Europe sont les pays d’Europe de l’Est (RDA, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie
et Albanie). Ils correspondent aux pays qui ont été libérés par l’Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Asie, l’URSS
peut compter sur l’alliance de la Chine, de la Mongolie, de la Corée du Nord et du Nord-Vietnam.
2. Les pays membres de l’OTAN sont les pays d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et d’Europe de l’Ouest, comme la RFA, la
France, le Royaume-Uni ou l’Italie, ainsi que la Turquie et la Grèce. Les autres pays alliés des États-Unis sont les pays d’Amérique
latine, du Moyen-Orient (Irak, Iran) auxquels on peut rattacher le Pakistan, en Asie de l’Est, le Japon, la Corée du Sud et des pays
d’Asie du Sud-Est (Philippines, Sud-Vietnam, Thaïlande).
3. Les pays du bloc de l’Est sont rassemblés en un ensemble compact en Europe et en Asie, ce qui permet à l’URSS de plus facilement
les contrôler et de mener des opérations conjointes.
4. L’URSS se sent néanmoins encerclée, car les États-Unis concluent des pactes avec d’autres pays pour l’empêcher d’étendre son
influence vers l’Ouest (OTAN), vers le Sud (OTAN + pacte de Bagdad + OTASE) et vers l’Est (alliance avec le Japon et la Corée du
Sud).
5. Les grandes crises de la guerre froide ont lieu dans des zones de contact entre les deux blocs : blocus de Berlin-Ouest par les
Soviétiques en 1948-1949, construction du mur de Berlin en 1961, guerre de Corée en 1950-1953, puis guerre américaine du Vietnam
de 1964 à 1975 (qui n’est pas indiquée sur la carte parce qu’elle est postérieure aux années 1950) ; mais une très grave crise a aussi lieu
à Cuba, pays devenu communiste à la fin des années 1950 et qui menace le territoire états-unien.
À partir de ces documents, il s’agit de donner un aperçu de l’histoire du mur de Berlin, en insistant sur les raisons de son édification en
1961, et sur les réactions qu’il provoque du côté occidental.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 2 5
Parcours 1
1. Berlin est situé au cœur de la RDA, et Berlin-Est en est sa capitale. Mais sa partie Ouest est un land de la RFA.
2. Le mur de Berlin a été construit par la RDA, dirigé par Walter Ulbricht, mais à la demande des « États membres du Pacte de
Varsovie », c’est-à-dire de l’URSS.
3. L’objectif est d’enrayer le flot de réfugiés qui passent de la RDA à Berlin-Ouest et en RFA. Le mur remplit bien son objectif puisque
l’émigration de la RDA vers la RFA s’effondre après sa construction. En 1961, il y a plus de 200 000 émigrants qui entrent en RFA mais
ils sont moins de 20 000 en 1962, puis restent toujours sous ce seuil (sauf de 1963 à 1965 où beaucoup d’Allemands de l’Est sont encore
autorisés à voir leurs familles à l’Ouest, à Berlin-Ouest notamment).
4. a. Il s’agit ici d’un discours du président américain J. F Kennedy à Berlin-Ouest, après la construction du mur, le 28 juin 1963.
b. Pour Kennedy, le mur est une offense pour l’humanité parce qu’il sépare des familles et divise un peuple qui souhaite être uni.
Parcours 2
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, commence la construction du « mur de la honte », qui entoure Berlin-Ouest et sépare
hermétiquement la ville en deux. Elle a été décidée par les autorités de la RDA dirigée par Ulbricht, à la demande (ou avec l’accord)
de l’URSS. Le mur est destiné à empêcher les flux migratoires de la RDA vers la RFA, où les conditions de vie sont plus attrayantes
(entre 1949 et 1961, entre 2,5 et 3 millions d’Allemands sont passés de l’Est à l’Ouest). Il atteint ses objectifs puisque l’émigration de
la RDA vers la RFA s’effondre après sa construction.
Lors de son voyage à Berlin-Ouest, le président des États-Unis Kennedy prononce un discours mémorable en présence du maire Willy
Brandt, le 26 juin 1963 (doc. 5). Il utilise, de manière incorrecte, la locution allemande depuis devenue célèbre « Ich bin ein Berliner ».
Par-là, il veut dire qu’en tant que citoyen du monde libre et homme attaché à la démocratie, son sort est lié à celui des Berlinois. Pour
Kennedy, le mur est une offense pour l’humanité puisqu’il sépare des familles et divise un peuple qui souhaite être uni. Il symbolise
aussi la faillite du système communiste, dans la mesure où de nombreux Allemands de l’Est le fuient et cherchent à rejoindre l’Ouest.
Après sa prise de pouvoir à Cuba en 1959, Fidel Castro entreprend une politique socialiste. Il nationalise les biens étrangers, mesure
qui déstabilise les intérêts américains et entraîne la rupture des relations diplomatiques entre Washington et La Havane. Cuba se
rapproche de l’URSS et Ernesto « Che » Guevara annonce le 3 juillet 1960 que l’île appartient au camp socialiste. La tentative de
débarquement d’exilés cubains anticastristes armés par la CIA dans la baie des cochons en 1961 pour renverser Fidel Castro renforce
l’antiaméricanisme de Cuba. Castro accepte alors que l’URSS installe secrètement des missiles nucléaires dans l’île en juillet 1962.
Lors de la crise de Cuba en octobre 1962, si certains conseillers de Kennedy sont prêts à aller jusqu’à la riposte nucléaire, ni Kennedy
ni encore moins Khrouchtchev ne souhaitent une solution autre que diplomatique. C’est pourquoi la communication et les négociations
entre les deux Grands ne sont jamais rompues, même au pire moment de la crise. La sortie de crise, qui passe officiellement pour un
recul soviétique, est en réalité faite de concessions réciproques : au retrait des missiles soviétiques de Cuba correspond celui des missiles
américains de Turquie et la promesse des États-Unis de ne pas envahir l’île, ce qui n’empêche pas la mise en place d’un embargo, Cuba
étant toujours considérée par les États-Unis comme un danger potentiel à très proche distance de leurs côtes.
La crise de Cuba est traditionnellement considérée comme le point culminant de la menace nucléaire durant la guerre froide, parce
qu’elle a mené « le monde au bord du gouffre » (Kennedy). Elle témoigne des ambiguïtés de l’équilibre de la terreur. La capacité de
frappe nucléaire de chacun des deux Grands est devenue suffisante pour infliger à l’adversaire des destructions fatales. Cependant, la
réciprocité de cette capacité empêche de s’en servir autrement que comme un moyen de pression dans des parties de poker
diplomatiques.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 2 7
Parcours 1
1. Les États-Unis se sentent menacés parce que les missiles nucléaires installés à Cuba peuvent atteindre les villes du Sud-Est des États-
Unis, et même détruire la capitale Washington.
2. L’embargo consiste à interdire l’accès des côtes cubaines aux navires y apportant des armes offensives. Ce sont les cargos soviétiques
déjà en route qui sont concernés par cette décision.
3. Kennedy fait réunir le Conseil de sécurité de l’ONU parce que les missiles représentent pour Kennedy une menace pour la paix
mondiale. Les États-Unis y montrent des photographies des bases de lancement de ces fusées prises par les avions espions américains
(les U2). Mais il n’y a aucune chance qu’on y vote des sanctions contre Cuba, puisque l’URSS dispose du droit de veto sur les décisions.
4. Khrouchtchev décide de retirer les missiles nucléaires mais il obtient en échange la promesse des États-Unis de ne pas envahir Cuba
et le retrait des missiles américains de Turquie (voir chronologie). Kennedy a montré sa fermeté, agitant la menace d’une guerre si les
navires soviétiques livrent des armes à Cuba et celle-ci pourrait évoluer en guerre nucléaire. Son discours a donc joué un rôle
fondamental.
5. Cette célèbre caricature oppose les dirigeants des deux grandes puissances directement aux prises lors de la crise de Cuba. Kennedy
et Khrouchtchev se livrent à une partie de bras de fer, tout en menaçant d’actionner le bouton qui déclenchera la mise à feu des fusées
à ogive nucléaire sur lesquels ils sont assis. Finalement, Khrouchtchev retire ses missiles mais il obtient des concessions de Kennedy.
Parcours 2
L’installation de missiles nucléaires soviétiques à Cuba représente une menace pour les États-Unis. En effet, installés à Cuba, des
missiles pourraient menacer et toucher tout le Sud-Est des États-Unis, jusqu’à la capitale Washington.
Kennedy décide donc de faire un embargo contre Cuba, c’est-à-dire de bloquer la circulation des navires soviétiques qui acheminent
des armes vers l’île. Il décide aussi de saisir en urgence le Conseil de sécurité de l’ONU. Il compte ainsi forcer l’URSS, qui siège
comme membre permanent au Conseil de sécurité, à prendre position.
Face à l’embargo américain, l’URSS préfère reculer pour éviter l’escalade et le risque de guerre thermonucléaire. Mais en contrepartie
du retrait des missiles de Cuba, il obtient le retrait des missiles américains de Turquie, qui menaçaient l’URSS, et la promesse des États-
Unis de ne pas envahir Cuba.
L’élève (ou un groupe d’élèves) peut faire un exposé en classant au préalable les informations dans trois rubriques : la mobilisation
culturelle, la guerre de l’information, la compétition spatiale et sportive. L’idée est de montrer que l’affrontement direct étant
impossible, il s’agit pour chacun des deux Grands de convaincre l’opinion publique mondiale de la supériorité de son modèle.
Les deux puissances se livrent aussi à une guerre de l’information qui est à cette époque diffusée par les radios vers les pays de l’autre
bloc. Ces radios de propagande sont, pour les États-Unis, Radio Free Europe et Radio Liberation, et pour le bloc soviétique, Radio
Moscou et Radio Prague. Radio Free Europe est financée par la CIA, services secrets américains, et émet vers les pays d’Europe de
l’Est. Elle a deux objectifs : permettre aux populations est-européennes de comprendre qu’elles ne sont pas libres et qu’elles pourront
le devenir un jour, et diviser le monde communiste.
La conquête de l’espace a aussi un objectif de propagande. Elle commence par le lancement du premier satellite dans l’espace par les
Soviétiques, puis l’envoi du premier homme dans l’espace, Youri Gagarine. Mais les États-Unis fournissent alors un effort colossal et
le monde entier assiste à la télévision en 1969 aux premiers pas sur la lune des spationautes américains.
Hypermédiatisés, les Jeux olympiques sont aussi un affrontement idéologique au cours duquel les deux grandes puissances présentent
le nombre de médailles gagnées comme autant de victoires d’un modèle sur un autre. Aux Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City
la victoire de l’équipe des États-Unis contre celle de l’URSS dans un match de hockey a un immense retentissement aux États-Unis.
Les documents de la leçon complètent les informations des études qui précèdent et permettent d’aborder la fin de la guerre froide
(doc. 3, 4 et 5).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 3 1
1. Le document 4 est un extrait d’article du journal Le Monde qui date de novembre 1990.
2. Les États évoqués dans le texte sont l’URSS, la RDA, la Tchécoslovaquie, la Hongrie.
3. La chute du mur de Berlin s’explique par les grandes manifestations en RDA qui sont encouragées par l’attitude de Gorbatchev qui
décide de ne pas intervenir dans les affaires intérieures du pays. Les Tchécoslovaques d’Europe de l’Est comprennent alors que l’URSS
ne réagira pas et ils sortent dans la rue poussant le pouvoir à organiser des élections libres qui sont perdues par les communistes.
A N A LY SE D E D OC U M E N TS 1 – R É P ON SE S A U X QU E STI ON P . 1 3 3
Les questions ne concernent que le document 1. La carte est une aide complémentaire qui permet de localiser et de mieux
comprendre le document.
1. À cette époque, l’Allemagne est divisée en deux États, la RFA et la RDA. Berlin est coupée en deux, Berlin-Ouest est un Land
(région) de la RFA et Berlin-Est la capitale de la RDA ; mais Berlin est aussi occupée par des troupes étrangères : à Berlin-Ouest,
les Américains, les Britanniques, les Français ; à Berlin-Est, les Soviétiques. En 1959, Käthe et son mari vivent en RDA.
2. Les Allemands de l’Est manquent de liberté. Les prêtres sont « interdits » (et donc la liberté de culte) et la société est surveillée.
Il est aussi très difficile de quitter l’Allemagne de l’Est et ceux qui cherchent à fuir sont arrêtés.
3. En 1961, avec l’accord de Moscou, les autorités est-allemandes décident de construire un mur dans Berlin pour empêcher les
migrations de population de l’est vers l’ouest. La raison est effectivement que des Allemands de l’Est, tels Heinz et Käthe Krause,
cherchent à partir parce qu’ils « n’approuvent pas ce régime ».
4. Tout d’abord, les familles sont séparées. Les visites permises pour se rendre en RDA ou en RFA sont très difficiles à obtenir. Les
lettres sont contrôlées par les autorités de la RDA et on ne peut donc pas parler de sa vie. On peut envoyer des paquets, mais ils sont
fouillés.
5. Les évènements de 1989 et 1990 sont la chute dumMur de Berlin (9 novembre 1989) et la réunification de l’Allemagne (3 octobre
1990). Ces deux évènements permettent à la famille qui était partagée entre RFA et RDA de se retrouver.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 3 4
Documents 1 et 2
1. Il s’agit ici de la conquête spatiale. Les États-Unis et l’URSS cherchent alors chacun à montrer leur supériorité dans le domaine.
2.
Évènement Pays Date (année) Spationautes
Introduction
Après la deuxième guerre mondiale, les anciennes puissances alliées – les États-Unis et l’URSS – deviennent rivales. Elles regroupent
autour d’elles de nombreux pays et forment ainsi deux blocs qui s’opposent.
Comment se forment et s’affrontent les deux blocs de l’Ouest et de l’Est ?
Partie I
Le monde se divise en deux blocs qui s’opposent.
Après 1945, l’URSS étend son influence dans les pays d’Europe de l’Est qu’elle a libérés. Dans chaque pays, les communistes
s’emparent du pouvoir et créent des démocraties populaires alignés sur l’URSS. En 1949, la Chine devient communiste à son tour, avec
à sa tête Mao Zedong.
En 1947, les États-Unis proposent une aide financière à l’Europe, acceptée par les pays d’Europe de l’Ouest, le plan Marshall. Puis ils
forment avec la plupart de ces pays et le Canada une organisation militaire – l’OTAN – en 1949. De son côté, l’URSS consolide son
bloc en signant le pacte de Varsovie avec les démocraties populaires (1955).
Les deux blocs ont des idéologies opposées : les pays du bloc de l’Ouest défendent la démocratie et l’entreprise privée, alors que les
pays du bloc de l’Est sont des dictatures dirigées par le parti communiste avec des économies collectivisées.
Partie II
Ainsi constitués, les deux blocs s’affrontent de diverses manières.
En 1949, l’URSS se dote de l’arme atomique. La course aux armements nucléaires, facteurs de puissance, s’accélère.
Plusieurs conflits éclatent entre les États-Unis et l’URSS : blocus de Berlin en 1948 par l’URSS, guerre entre la Corée du Nord soutenue
par l’URSS et la Chine et la Corée du Sud alliée des États-Unis (1950-1953), où à propos des missiles nucléaires installés à Cuba en
1962. Mais les deux grands n’entrent pas en guerre l’un contre l’autre car une guerre directe pourrait dériver en déflagration nucléaire.
L’affrontement entre les deux blocs passe aussi par une mobilisation de la culture et de l’information Ainsi, chaque camp fait de la
propagande contre l’adversaire par les médias traditionnels (radio, presse écrite…), mais aussi par le cinéma, la littérature populaire
(romans d’espionnage) et pour les États-Unis la bande dessinée. Les victoires aux Jeux olympiques et les succès de la conquête spatiale
permettent aussi aux deux Grands de montrer la supériorité de leur régime et de leur idéologie politiques.
Conclusion
Durant la guerre froide, les États-Unis et l’URSS ont créé deux blocs qui s’opposent par leur idéologie. Ils s’affrontent sans se faire
directement la guerre, par crainte d’un conflit mondial et définitif.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 1 3 5
On présente les étapes de la décolonisation, qui commence en Asie et s’achève en Afrique. La comparaison avec la carte des empires
coloniaux permet de rappeler quelles sont les grandes puissances coloniales et leurs colonies à la veille de l’indépendance (pp. 138-
139).
Puis, on analyse les cas de deux processus d’indépendances, celui de l’Inde qui est « négocié » (pp. 140-141) et celui de l’Algérie
qui se fait par la guerre (pp. 142-143)
La troisième étude porte sur la naissance et les débuts du tiers-monde et le rôle qu’y jouent les pays asiatiques, l’Inde en particulier
(pp. 144-145)
La leçon (pp. 146-147) fait la synthèse et permet d’aborder la situation économique et sociale des pays du tiers-monde nouvellement
indépendants (Algérie, Inde) et leur combat commun pour sortir du sous-développement.
Bibliographie
• Marc Michel, Décolonisations et émergence du tiers-monde, Coll. « Carré Histoire », Hachette, 1993. (Chapitres 4 à 13)
• La guerre d’Algérie, Librio, 2003. Une série d’articles tirés du journal Le Monde, année par année : rapide et qui fait la synthèse.
• « La France face à la décolonisation », TDC, n° 840, 15-30 septembre 2002. Synthèse adaptée au niveau 3e.
L’Histoire :
• « La fin des empires coloniaux », n° 49, 2010 (avec de nombreux portraits et anecdotes qui permettent d’enrichir le cours).
• « La guerre d’Algérie », n° 15, 2002 (complet, avec des anecdotes, des cartes, des documents et de nombreux thèmes abordés,
de bonnes bibliographies).
Filmographie
La photographie de gauche présente l’entrée d’un mouvement indépendantiste, le Vietminh, à Hanoï dans le Nord du Vietnam après la
signature des accords de Genève reconnaissant l’indépendance mais aussi la partition du Vietnam. On remarquera la grande jeunesse
des combattants et leur joie à leur entrée dans la ville. L’indépendance s’est faite à la suite d’une guerre de 9 ans.
Sur l’affiche, qui date de 1963, Nasser (Égypte) et Ben Bella (Algérie) ont planté les drapeaux de leurs nouveaux États dans un
Minotaure (corps d’homme et tête de taureau) représentant les anciennes armées coloniales. Ben Bella, nouveau chef de l’État et
dirigeant du FLN, a participé à la lutte contre la puissance coloniale française, et Nasser a résisté à l’armée franco-britannique qui est
intervenue pour empêcher la nationalisation du canal de Suez. L’affiche permet aussi d’évoquer l’aspiration à l’union des pays arabes
(panarabisme) après leur accès à l’indépendance.
La première carte permet de montrer quels sont les empires coloniaux en 1945 : métropoles et colonies. La seconde carte présente les
étapes de la décolonisation, qui part de l’Asie pour gagner l’Afrique ainsi que le lieu des premières conférences du tiers-monde.
Le travail sur la compétence « Se repérer dans l’espace et dans le temps », est ici bien adapté.
R E P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 3 9
1. Les principaux empires coloniaux sont l’empire britannique et l’empire français.
2. En Afrique, la France possède les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), l’Afrique de l’Ouest (AOF et AEF), Madagascar ; en
Asie, elle possède l’Indochine et quelques comptoirs en Inde.
3. Les pays d’Asie deviennent pour la plupart indépendants entre 1947 et 1956. La plupart des pays d’Afrique deviennent indépendants
entre 1956 et 1964.
4. Les nouveaux États nés de l’empire des Indes britanniques sont l’Union indienne, le Pakistan, le Bangladesh (ex-Pakistan-Oriental)
et le Sri Lanka. Il comprenait aussi la Birmanie jusqu’en 1937 date à laquelle elle a été séparée de l’Inde. Les nouveaux États de l’AOF
sont la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina, Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Ceux nés de l’Indochine française sont le
Vietnam (partagé momentanément en deux en 1954), le Laos et le Cambodge.
5. En Afrique, des guerres d’indépendance ont lieu en Angola et au Mozambique (contre le Portugal), en Namibie et au Kenya (contre
le Royaume-Uni) et en Algérie (contre la France). En Asie, des guerres éclatent en Malaisie (contre le Royaume-Uni), en Indochine
(contre la France) et en Indonésie (contre les Pays-Bas).
La décolonisation de l’Inde britannique est négociée et aboutit à la formation de deux États, l’Union indienne et le Pakistan. Mais elle
entraîne un déchaînement de violences entre les communautés et de gigantesques déplacements de population.
On explique, dans cette étude, le processus qui a mené à l’indépendance (compétence « Pratiquer différents langages »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P. 1 4 1
Parcours 1
1. Le combat pour l’indépendance commence dans les années 1920 quand Gandhi prend la tête du parti du Congrès et lance son
mouvement de désobéissance civile fondé sur la non-violence : grève des impôts, refus d’acheter des produits anglais…
2. Le gouvernement britannique souhaite l’indépendance de l’Inde. Mais il comprend que les indépendantistes n’ont pas tous la même
conception de l’indépendance et il souhaite qu’ils s’entendent. En accordant l’indépendance par la négociation, il espère pouvoir
conserver des bonnes relations avec son ancienne colonie dans le cadre du Commonwealth : il souhaite que « l’association des peuples
britanniques et indien ne prenne pas fin ».
3. Les leaders indépendantistes s’opposent. Nehru souhaite l’unité de l’Inde alors qu’Ali Jinnah veut la partition du pays avec un État
hindou et un État musulman. Pour Ali Jinnah, la partition est une nécessité car il y a selon lui des différences fondamentales entre
hindous et musulmans. Selon lui, ils ont été unis sous la contrainte par l’administration britannique, mais il s’agit de deux « nations »
fondamentalement différentes.
4. Les nouveaux États sont donc le Pakistan, à majorité musulmane, composé de deux territoires éloignés l’un de l’autre et l’Union
indienne, à majorité hindoue. Ces nouveaux États sont nés en août 1947.
5. Les conséquences de la partition sont dramatiques. Tout d’abord, des violences et des massacres dans les régions frontalières entre
communautés. Ensuite et par conséquent, des déplacements de population. Des hindous et des sikhs fuient le Pakistan pour l’Union
indienne et des musulmans fuient l’Union indienne pour le Pakistan. Les nouveaux États contestent aussi leurs nouvelles frontières. Le
Cachemire, que l’Union indienne a annexé mais qui est à majorité musulmane, est ainsi revendiqué par le Pakistan.
Parcours 2
La lutte pour l’indépendance commence entre les deux guerres. Elle est notamment menée par Gandhi qui prône la désobéissance civile.
Après 1945, le Royaume-Uni est prêt à accorder l’indépendance au pays et les négociations commencent.
Le Royaume-Uni est représenté par Lord Mountbatten et les Indiens par plusieurs organisations indépendantistes. Nehru est le principal
dirigeant du parti du Congrès et souhaite la formation d’un seul État indépendant correspondant à l’Inde britannique. Ali Jinnah, le
leader de la Ligue musulmane, voudrait deux États, l’un musulman, l’autre hindou. Pour lui, musulmans et hindous ne font pas partie
de la même nation et ils ne peuvent pas appartenir au même État. Le Royaume-Uni souhaite avant tout conserver des relations avec ses
anciennes colonies dans une association commune, le Commonwealth.
L’indépendance est finalement accordée en 1947 et c’est la position d’Ali Jinnah qui l’emporte. L’Inde britannique est divisée en deux
États, l’Union indienne à majorité hindoue, et le Pakistan, à majorité musulmane, composé de deux territoires éloignés l’un de
l’autre.
© Éditions Hatier, 2021. 50
Mais cette partition a de lourdes conséquences. Les communautés s’affrontent et on assiste à de gigantesques déplacements de
population : musulmans vers le Pakistan, hindous et sikhs vers l’Union indienne.
La décolonisation de l’Algérie est violente. Huit années de guerre sont nécessaires pour que les Algériens accèdent à l’indépendance
en 1962. Cette guerre très meurtrière a fait de 300 000 à 400 000 morts du côté musulman selon l’historien Benjamin Stora, ce qui
correspond, rapporté à la population musulmane, au nombre de morts de la Première Guerre mondiale pour la France. Il s’agit
essentiellement d’Algériens tués par l’armée française, auxquels il faut ajouter les morts dus au conflit entre le FLN et le mouvement
indépendantiste de Messali Hadj, les massacres des Harkis au moment de l’indépendance (environ 40 000) et les règlements de compte
au sein du FLN.
Du côté français, on évalue les morts à 30 000 à 40 000 personnes, tuées essentiellement par le FLN et aussi l’OAS à la fin de la guerre.
Il s’agit de soldats et d’Européens d’Algérie.
À tous ces morts algériens ou français, il faut ajouter le déracinement de centaines de milliers de paysans musulmans, qui ont dû quitter
leurs villages durant la guerre pour vivre dans les camps de regroupement gardés par l’armée française, qui espérait ainsi couper les
contacts entre les villageois et le FLN. Le déracinement concerne aussi les Européens d’Algérie, qui ont quitté le pays pour la France,
et les Harkis qui sont parvenus à rejoindre la France (beaucoup n’en ont pas reçu l’autorisation de De Gaulle et ont donc été tués en
Algérie par le FLN ou des Algériens voulant se venger).
On travaille ici la compétence « Analyser un document » à travers l’analyse de la proclamation du FLN (doc. 2).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 4 3
Parcours 1
1. La situation des deux populations est très contrastée. Les Européens (essentiellement des Français) ont un niveau de vie supérieur à
celui des Algériens. Le taux de mortalité infantile est beaucoup plus faible et le taux de scolarisation dans le primaire nettement plus
élevé. Les Européens possèdent aussi des exploitations agricoles beaucoup plus vastes que celles des musulmans. On pourra cependant
nuancer en expliquant qu’il y a de fortes inégalités au sein de la population européenne, et que la situation du grand propriétaire d’un
domaine agricole diffère fondamentalement de celle du Français qui est docker sur le port d’Alger.
2. La formulation « la lutte par tous les moyens » signifie que le FLN engagera la lutte armée si la France s’oppose à l’indépendance.
Pour le FLN, toutes les autres actions ont échoué, en particulier la lutte pacifique qui n’a servi à rien : les Algériens n’ont obtenu aucune
liberté nouvelle par ce moyen.
3. Le déséquilibre militaire est considérable entre l’armée française et celle du FLN qui ne dépasse jamais 50 000 personnes alors que
l’armée française (soldats de métier, appelés du contingent, Harkis) dépasse les 500 000 dès 1957. L’augmentation des effectifs
militaires français est due à l’incapacité de mettre fin à cette « guerre qui ne dit pas son nom » présenté au début comme une opération
de pacification. La baisse à partir de 1961 s’explique par l’avancée des négociations et le début du retour des appelés du contingent (ou
du non-remplacement de ceux qui rentrent) sous la pression de l’opinion publique française.
4. Le témoignage du soldat (doc. 5) est révélateur de la violence de la guerre menée par l’armée française. L’aviation bombarde et
mitraille le FLN, mais aussi les villages ou les villageois qui se déplacent dans les Aurès. L’armée multiplie les arrestations et utilise la
torture. Elle mène aussi des actions de représailles. À la suite d’une embuscade, elle assassine des civils. La photographie montre des
membres de l’ALN morts ou capturés comme des trophées de chasse. La carte (doc. 3) permet d’avoir un point de vue général sur la
violence de guerre : attentats du FLN dans les campagnes, puis dans les villes (bataille d’Alger) ; installation de bases de repli en Tunisie
et au Maroc ; du côté français, construction de barrages électrifiés par l’armée aux frontières avec la Tunisie et le Maroc pour couper
le FLN de ses bases militaires. La carte ne mentionne pas le regroupement de millions de villageois dans des camps pour les couper de
tout contact avec le FLN à partir de 1957. Ils regrouperont 1 million de personnes, qui y souffrent de faim et de maladies du fait des
mauvaises conditions sanitaires.
5. La guerre d’Algérie s’achève par les accords d’Évian (mars 1962), puis l’indépendance (juillet 1962) à la suite d’un référendum en
France et en Algérie. Les accords sont suivis par la multiplication des attentats de l’OAS qui veut garder l’Algérie française. Les
Européens quittent alors l’Algérie, craignant les mesures de représailles après l’indépendance. Ils sont 800 000 à partir pour la métropole
en bateau. Certains Harkis fuient aussi l’Algérie, mais beaucoup n’y parviendront pas et seront massacrés dans leur pays.
Parcours 2
1. Il s’agit d’un tract du FLN datant du 31 octobre 1954.
2. Le FLN revendique l’indépendance de l’Algérie.
3. Pour le FLN, la lutte politique et pacifique n’a servi à rien : les Algériens n’ont obtenu aucune liberté nouvelle par ce moyen. La
formulation « la lutte par tous les moyens » signifie que le FLN engagera la lutte armée si la France s’oppose à l’indépendance
immédiate.
4. Le FLN commet de nombreux attentats le 1er novembre 1954 pour marquer le début de cette lutte armée.
Les pays nouvellement indépendants sont pauvres. Ils s’organisent pour éviter une nouvelle dépendance à l’égard d’un des deux blocs.
Cette étude, en proposant la réalisation d’une carte mentale, permet de travailler la compétence « Pratiquer différents langages ».
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Parcours 1
1. Les pays réunis à Bandoeng appartiennent essentiellement à l’Asie et, dans une moindre mesure, à l’Afrique (la plupart des pays
d’Afrique sont encore des colonies en 1955). Ils ont presque tous en commun d’avoir été colonisés par les grandes puissances
européennes. Ces pays représentent plus de la moitié de la population mondiale, mais environ 11 % de la richesse mondiale. Cela
signifie que le niveau de vie des habitants est très faible. Ces pays sont aussi sous-représentés politiquement à l’ONU car ils n’occupent
que 28 % des sièges.
2. Les pays du tiers-monde veulent éviter toute forme de domination et s’opposent en particulier au colonialisme. Ils ne veulent recevoir
d’ordre de personne, tout en ayant de bonnes relations avec les deux blocs.
3. La nationalisation du canal de Suez est un enjeu important car elle permet à l’Égypte de financer son développement. À cette époque,
une part croissante de la flotte mondiale emprunte le canal pour aller se fournir en pétrole dans le golfe Persique. Chaque navire qui
passe verse une somme qui enrichit la société du canal. Avec la nationalisation, l’État égyptien a des moyens financiers qui vont
permettre, entre autres, la construction du barrage d’Assouan et la suppression des crues du Nil. La nationalisation est un exemple pour
les pays du tiers-monde qui vont désormais revendiquer la possession de leurs ressources, en particulier celles de leur sous-sol, minerais
et hydrocarbures.
4. À Bandoeng, les États réclament avant tout la poursuite de la décolonisation, surtout en Afrique. Lors de la conférence de Belgrade,
celle-ci est presqu’achevée. Le terme « non-aligné » signifie « qui n’est aligné sur aucun des blocs », Est ou Ouest. Les non-alignés se
veulent donc indépendants des États-Unis, comme de l’URSS et ils réclament le désarmement nucléaire.
Conférences
Nasser en Égypte Bandoeng : pour la décolonisation, revendication
Réalisation : nationalisation du canal de Suez d’indépendance
Conséquence : Nasser, leader du tiens monde Belgrade : conférence des non-alignés,
indépendance à l’égard des blocs, pour le
désarmement nucléaire
La leçon permet de resituer les études dans le contexte plus général : après la Seconde Guerre mondiale, le contexte international est
favorable à la décolonisation qui commence en Asie pour continuer en Afrique. La décolonisation peut être pacifique ou violente. Après
les indépendances, les nouveaux États s’organisent pour former le tiers-monde.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 4 6 -1 4 7
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 4 9
Document 1
1. En 1945, l’Indochine appartient à l’empire colonial français. Néanmoins, le leader indépendantiste et communiste Hô Chi Minh a
profité de l’absence des troupes françaises et du départ des Japonais pour proclamer l’indépendance du Vietnam.
2. Hô Chi Minh s’appuie sur de grands textes connus du monde entier qui proclament les droits humains : la Déclaration d’indépendance
des États-Unis d’Amérique, la Déclaration des droits de l’homme française. Il met ainsi les nations occidentales dans leurs
contradictions. Elles défendent des droits qu’elles-mêmes n’appliquent pas dans le cadre de la colonisation. En s’appuyant sur ces
valeurs occidentales, Hô Chi Minh légitime la Déclaration d’indépendance du Vietnam auprès de ses concitoyens, mais aussi des
grandes puissances, en particulier de la France.
3. Hô Chi Minh reproche essentiellement l’exploitation du peuple vietnamien sous la colonisation, à savoir : la conquête des terres par
les Français, la privation des libertés, des lois inhumaines, « le saccage du pays », la misère.
Document 2
4. Une guerre asymétrique est une guerre qui oppose deux acteurs aux forces très inégales. Le nombre de soldats devient finalement
favorable aux vietnamiens, l’asymétrie se perçoit surtout par le déséquilibre de l’armement. Le Vietminh dispose de moins de chars,
de camions et n’a pas d’avions.
5. Chaque bloc soutient un camp. La France reçoit l’aide matérielle des États-Unis, alors que le Vietminh est soutenu par la Chine et
l’URSS qui apporte des armes mais aussi des conseillers militaires.
6. La paix de 1954 est très fragile puisque le Vietnam est divisé provisoirement en deux, avec des régimes politiques et des alliances
opposés. La situation politique du Vietnam n’est donc pas stabilisée.
A N A LY SE D E D OC U M E N T 2 – R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 5 0
Document 1
1. En 1973, les continents du tiers-monde sont l’Afrique, l’Asie et on peut y ajouter un sous-continent : l’Amérique latine. Le tiers-
monde est un ensemble de pays sous-développés, dont beaucoup ont été colonisés et sont récemment devenus indépendants.
2. Bandoeng est une ville d’Indonésie. La conférence réunit des pays d’Asie et d’Afrique, presque tous nouvellement indépendants.
Elle s’oppose à la colonisation et à toute nouvelle forme de dépendance.
3. Belgrade est une ville de Yougoslavie. Le mouvement créé par la conférence de Belgrade est le mouvement des non-alignés, qui
refuse donc l’alignement sur l’un des deux blocs.
Documents 1 et 2
5. En 1955, les pays indépendants d’Afrique et d’Asie se réunissent à Bandoeng en Indonésie. Ils condamnent la colonisation et
revendiquent leur indépendance à l’égard des grandes puissances. Ces pays qui représentent plus de la moitié de la population mondiale,
souvent très pauvres, forment le tiers-monde.
En 1962, de nombreux pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et la Yougoslavie se retrouvent à Belgrade. Ils créent le mouvement
des non-alignés qui refuse de s’aligner sur l’un des deux blocs.
Mais les priorités changent dès les années 1960. Plus que le non-alignement, c’est le développement économique qui devient la
principale préoccupation des pays du tiers-monde. En 1973, lors de la 4e conférence des pays non-alignés, leurs revendications sont
d’ordre économique : assurer la souveraineté sur leurs ressources naturelles en les nationalisant, négocier un nouvel ordre économique
plus favorable, créer des organismes communs de producteurs et exportateurs de matières premières (de zinc, fer…) pour pouvoir
défendre leurs intérêts.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 1 5 1
Introduction
En 1954, l’Algérie est une colonie française. Elle est peuplée d’Algériens musulmans, mais aussi d’une forte minorité de colons
français. Alors que la décolonisation s’achève en Asie, la France refuse l’indépendance du pays.
Comment l’Algérie est-elle devenue indépendante ?
Partie I
En 1954, la colonisation est mal supportée.
L’Algérie est peuplée majoritairement d’Algériens musulmans (8,5 millions). Les Algériens ne sont pas citoyens français et n’ont pas
les mêmes droits que les Français d’Algérie. Les inégalités sont fortes entre les deux communautés : inégalités foncières (les colons
possèdent d’immenses propriétés agricoles), inégalités sociales (grandes différences d’espérance de vie), inégalités scolaires (les enfants
français sont tous scolarisés alors que les enfants algériens ne sont que 20 % à aller à l’école).
Le contexte international est par ailleurs favorable à la décolonisation. La décolonisation est presque achevée en Asie. Après plusieurs
années de lutte contre l’armée française, les pays d’Indochine sont devenus indépendants en 1954. Les deux grandes puissances – les
États-Unis et l’URSS – sont favorables à la décolonisation alors que l’ONU proclame « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Partie II
La guerre d’indépendance commence en 1954
Le 1er novembre 1954, un nouveau mouvement indépendantiste algérien, le Front de libération nationale, se lance dans la lutte armée.
Mais le gouvernement français, pour qui « l’Algérie c’est la France », refuse toute idée d’indépendance.
L’armée du FLN (l’ALN) dispose de peu d’armes et de moyens alors que l’armée française possède d’équipements modernes comme
des hélicoptères, et de nombreux soldats : des soldats de métier, des appelés du contingent de plus en plus nombreux et des supplétifs
algériens, les harkis. La guérilla de l’ALN qui se développe d’abord dans les campagnes gagne ensuite les villes où elle multiplie les
attentats (bataille d’Alger, 1957).
L’armée française utilise la torture pour obtenir des renseignements. Elle cherche aussi à couper l’ALN de ses bases arrière en créant
des barrages électrifiés aux frontières de la Tunisie et du Maroc. En 1958, elle est sur le point de l’emporter, mais la France est
condamnée par la communauté internationale.
Partie III
En 1958, Charles de Gaulle revient au pouvoir à la faveur de la crise algérienne. En 1959, craignant pour l’image de la France dans le
monde, il entame des négociations avec le FLN et signe les accords d’Évian en mars 1962. L’indépendance de l’Algérie est proclamée
le 3 juillet 1962 à la suite de référendums dans les deux pays.
La guerre a causé la mort d’environ 32 000 Français et de 250 000 à 430 000 Algériens.
Craignant des représailles, plus de 800 000 Français d’Algérie – les « rapatriés » – et de nombreux harkis quittent le pays en 1962 pour
rejoindre l’ancienne métropole.
Conclusion
L’Algérie a connu une longue guerre d’indépendance de 1954 à 1962, particulièrement violente, qui a creusé un fossé entre elle et la
France. À la sortie de cette guerre, le FLN, qui détient le pouvoir, doit résoudre les problèmes du sous-développement du pays.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 1 5 1
1947 : Indépendance de l’Inde.
1954 : Indépendance de l’Indochine.
1955 : Conférence de Bandoeng.
1956 : Indépendance de la Tunisie.
1960 : Indépendance de l’Afrique noire française.
1962 : Indépendance de l’Algérie.
La logique du chapitre
Ce chapitre s’insère dans le thème 2, « Le monde depuis 1945 », en lien avec les deux chapitres précédents sur la décolonisation et
la guerre froide, ainsi qu’avec le thème de géographie « La France et l’Union européenne ».
Les doubles pages du chapitre mettent l’accent sur les grandes étapes de la construction du projet européen en accord avec les
nouveaux programmes : naissance du projet dans le cadre de la guerre froide, et son affirmation progressive, du traité de Rome à
celui de Maastricht replacés dans leur contexte. Elles permettent l’acquisition de connaissances et la mise en pratique de
compétences au moyen de pages d’études et d’une tâche complexe, tout en respectant la liberté pédagogique de chaque enseignant.
Ce chapitre constitue un pont vers le chapitre de géographie « La France et l’Union européenne », montrant que la construction
européenne reste en devenir ; il autorise aussi un lien avec l’Enseignement Moral et Civique.
Deux moments clés structurent le chapitre : le premier se propose d’étudier la naissance du projet, avec la signature du traité
instituant la CECA, et son affirmation avec la signature du traité de Rome (pp. 154-155), Le deuxième s’articule autour du traité de
Maastricht et le nouvel élan de la construction européenne après la fin du communisme en Europe (pp. 156-157). Les pages 158-
159 permettent d’aborder par des documents les élargissements après la guerre froide, puis les difficultés récentes de l’Union
européenne, notamment le départ du Royaume-Uni (Brexit).
Dans ce chapitre, différentes compétences sont mises en pratique : « Se repérer dans le temps », « Analyser et comprendre un
document », « Raisonner » selon les exigences du programme.
Sitographie
Cette double page s’ouvre sur des documents et une frise chronologique permettant à l’élève de saisir que les étapes de la construction
européenne s’inscrivent dans une continuité temporelle. Les principaux repères chronologiques (frise sur la page de droite) amènent à
visualiser clairement cette dynamique.
La caricature de Plantu de la page de gauche (doc. 1) a paru dans le quotidien Le Monde à l’occasion de la première élection du
Parlement européen en 1979. En quatre cases, l’auteur résume l’histoire de l’Europe depuis les Romains jusqu’à nos jours. Toute
tentative de dominer l’Europe par la force a échoué, que ce soit au temps des Romains, de Napoléon ou de l’Allemagne nazie. La
dernière case montre que la seule façon d’unir les nations européennes par la volonté des peuples est le processus démocratique.
La photographie de la page de droite montre le siège actuel du Parlement européen à Strasbourg. Ce bâtiment porte le nom de Louise
Weiss journaliste et femme politique française qui a œuvré en faveur de la construction européenne et qui a été élue eurodéputé en
1979. Ce bâtiment a été inauguré en 1999 avec un hémicycle pouvant accueillir 750 députés et 785 places pour le public. Le Parlement
européen est la plus grande assemblée élue au suffrage universel direct.
Cette double page permet de comprendre l’origine du projet européen, ses initiateurs et le contexte particulier (après-guerre et début de
la guerre froide) qui marque ce moment. Sept personnalités sont les acteurs de cette construction, on les appelle les « pères de l’Europe »
(doc. 1). En référence aux pères fondateurs des États-Unis d’Amérique, on a donné ce surnom à ces sept personnalités politiques qui
ont joué un rôle fondateur dans la mise en place de la CECA et de la CEE, premières étapes qui ont conduit à l’actuelle Union
européenne.
Il s’agit des Français Jean Monnet et Robert Schuman, de l’Allemand Konrad Adenauer, du Luxembourgeois Joseph Bech, du
Néerlandais Johan Willem Beyen, du Belge Paul-Henri Spaak et de l’Italien Alcide De Gasperi. Ce document permet aussi de repérer
les six pays fondateurs.
La déclaration Schuman (doc. 2), de mai 1950, préfigure la signature du traité de Paris l’année suivante qui institue la CECA. D’emblée
les fondements de cette union à six sont posés : la paix et la prospérité des pays européens de l’Ouest passent par la coopération et
l’indispensable réconciliation franco-allemande, couple moteur de toute avancée européenne. Ce projet doit faire renaître et s’affirmer
une Europe nouvelle au sortir de la Seconde Guerre mondiale, qui a laissé le continent détruit, ruiné et divisé par les blocs (doc. 5) et
sous la menace du communisme (doc. 4). La signature du traité de Rome (doc. 3) marque une étape essentielle dans l’affirmation du
projet européen d’union.
Le document 3 présente trois articles importants du traité de Rome signé en 1957, qui crée la CEE (et l’EURATOM). C’est une étape
importante de la construction européenne avec la volonté d’instituer un espace sans frontières (marché commun) pour les biens et les
services, ainsi qu’une libre circulation des personnes. L’objectif de la CEE est aussi d’assurer la paix et la prospérité en Europe par la
coopération des États membres.
Le document 4 est une affiche de l’organisation anti-communiste « Paix et liberté » créée en France en 1950 par Jean-Paul David,
député-maire radical de Mantes et secrétaire général du Rassemblement des gauches républicaines (RGR), coalition électorale de centre
droit de la IVe République. Soutenue financièrement par les Américains, cette organisation a pour but de contrer la propagande
communiste. En effet, l’organisation « Paix et liberté » ne voulait pas laisser le monopole du thème de la paix au parti communiste qui
en avait fait un axe de sa propagande depuis l’appel de Stockholm (pétition contre l’armement nucléaire initiée par le « Mouvement
mondial des partisans de la paix », d’inspiration communiste, et par Frédéric Joliot-Curie en 1950). Cette affiche permet de travailler
sur le contexte de la guerre froide et de l’affrontement idéologique qui marque les débuts de la construction européenne.
Le document 5 est une caricature de l’Allemand Hans Erich Köhler (1905-1983) qui pose de façon humoristique en 1957 la question
du rôle et de la place de cette jeune Europe (CEE) sur la scène internationale, tentant de s’affirmer entre les deux blocs.
Cette double page, consacrée au traité de Maastricht, signé en 1992 et instituant l’Union européenne, permet aux élèves, de réaliser une
tâche complexe qui consiste en une présentation orale de l’importance du traité de Maastricht dans l’approfondissement de la
construction européenne.
Il s’agit de comprendre le contexte de l’époque, marqué par la fin de la guerre froide, l’accélération de la mondialisation et la domination
de l’hyperpuissance américaine. Les élèves doivent prendre conscience que l’élaboration de ce traité a été longue et les négociations
laborieuses. Douze pays ont signé et ratifié le traité de Maastricht par vote de leur Parlement ou par référendum, comme en France.
Il marque un nouvel élan de la construction européenne et de nouveaux défis, avant de futurs élargissements.
P r é s e nta tio n o r a le p. 1 5 6
Après des négociations difficiles, les douze pays membres de la CEE signent le traité de Maastricht qui institue l’Union européenne
(UE) en 1992.
Dans son article 2, ce traité entend « promouvoir un progrès économique et social équilibré et durable, notamment par la création d’un
espace sans frontières intérieures, par le renforcement de la cohésion économique et sociale et par l’établissement d’une union
économique et monétaire comportant, à terme, une monnaie unique ». En 2002, l’euro, monnaie unique européenne, est mis en
circulation.
L’UE n’est pas qu’une union économique. Le traité entend développer une politique étrangère et de sécurité commune et développer
des coopérations en matière de justice et d’affaires intérieures. Enfin, il institue une citoyenneté européenne qui offre de nouveaux
droits aux citoyens des États membres et notamment celui qui permet, entre autres, aux citoyens de l’UE de voter aux élections
municipales ou européennes dans n’importe quel pays membre.
Cette double page offre une leçon synthétique de la construction et de l’affirmation de l’Europe depuis les années d’après-guerre jusqu’à
nos jours puisqu’elle intègre le résultat du référendum des Britanniques sur leur sortie de l’Union (Brexit). Les documents permettent
d’aborder les élargissements après le traité de Maastricht et le départ récent du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Le document 1 met l’accent sur le tournant de 2004 pour l’UE qui intègre 10 nouveaux États dont 8 de l’ancien bloc soviétique, ce qui
représente un défi. La carte (doc. 2) présente les élargissements successifs de l’Union européenne et constitue un outil essentiel pour se
repérer dans l’espace. Elle montre aussi les pays qui ont vocation à la rejoindre un jour, ceux qui ont refusé d’y adhérer ou d’y demeurer.
La question du Brexit est évoquée par le document 3 (une caricature de Oli, en 2016, illustrant de façon humoristique le résultat du
référendum), et le document 4 qui met l’accent sur ses conséquences.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 5 8 -1 5 9
La page 160 offre aux élèves un outil de révision synthétique et ordonné sous forme d’une carte mentale qui peut servir de modèle pour
l’élaboration de fiches de révisons personnelles ou d’exercices construits seuls ou collectivement, à la maison ou en classe. Quelques dates-
clés rappellent les étapes principales et les repères à connaître ainsi que le nom d’acteurs importants de cette construction.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 6 1
Document 1
1. Les traités de Rome sont signés par 6 pays européens : France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg le 25 mars
1957. Les Communautés créées sont la Communauté économique européenne (appelée aussi Marché commun) et l’Euratom
(Communauté européenne de l’énergie atomique).
2. Le traité de Rome créé la CEE : un marché commun qui a pour but d’abolir les taxes douanières entre les pays membres, de
permettre la libre circulation des personnes, des biens et des entreprises, afin de constituer une seule communauté européenne aux
frontières extérieures communes.
3. Les objectifs des traités indiqués sur l’affiche sont la paix et le progrès (économique, technologique, etc.).
4. Les femmes placées devant une carte de la CEE représentent les pays membres, elles sont joyeuses et se tiennent la main. Il s’agit
de montrer que les pays membres sont solidaires et que cette Communauté va apporter la paix et le bonheur à ses populations.
Documents 1 et 2
5. La première partie (en vert) : la carte à l’arrière-plan, « Finalement les frontières tombent, et l’on a une seule communauté et une
libre circulation des personnes, des biens et surtout du travail ».
La seconde partie (en jaune) : « Une Europe unie pour le progrès »
La troisième partie (en bleu) : « Une Europe unie pour la paix », les femmes (représentant les différents pays) qui se tiennent la
main en souriant.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 6 2
Document 1
1. Il s’agit d’un discours de la chancelière allemande Angela Merkel, datant du 25 mars 2007, devant les 27 chefs d’État de l’Union
européenne, qui se tient à Berlin.
2. Parmi les personnalités politiques, on peut citer Paul-Henri Spaak (Belgique), Joseph Bech (Luxembourg), Johan Willem Beyen
(Pays-Bas), Konrad Adenauer (RFA), Alcide de Gasperi (Italie), Robert Schuman (France), Jean Monnet (France).
Les traités de Rome sont qualifiés « d’œuvre de paix européenne ».
3. Les progrès de l’Union européenne concernant son élargissement : le passage de 6 à 27 membres entre 1957 et 2007.
Les progrès de l’Union européenne concernant son renforcement : le passage de l’exemption des droits de douane à celui de la
monnaie commune.
4. D’après Angela Merkel, les valeurs européennes sont la tolérance, la solidarité, l’égalité entre les États membres. On peut y
ajouter (mais ce ne sont pas à proprement parlé des valeurs) : l’état de droit, la démocratie.
5. Pour Angela Merkel, il faut renforcer le modèle de vie européen et l’Union européenne doit jouer un plus grand rôle sur la scène
internationale (« assume une responsabilité mondiale »). Pour cela, l’Union doit disposer d’une capacité d’action supérieure en
disposant de « plus de compétences » et de « compétences mieux définies ».
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 1 6 3
Introduction
Après 1945, les États d’Europe de l’Ouest veulent éviter une nouvelle guerre entre eux et cherchent les moyens de se rapprocher.
La construction européenne est un long processus qui, commencé en 1951, s’affirme à partir de la fondation de la CEE en 1957.
Quelles sont les étapes de la construction européenne des années 1950 aux années 2000 ?
Partie I
La communauté européenne naît dans les années 1950 et s’élargit aux pays d’Europe de l’Ouest.
En 1951, la France, l’Allemagne, l’Italie et les pays du Benelux créent une association économique avec des institutions communes,
la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).
Puis, en 1957, les pays de la CECA signent le traité de Rome qui fonde la Communauté économique européenne (CEE). Ce traité
prévoit la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes à l’intérieur de la Communauté avec une frontière extérieure
commune et envisage aussi des politiques économiques communes (surtout une politique agricole commune). Pour gérer la CEE,
le traité crée des institutions communes qui siègent à Bruxelles (Commissions européenne, Parlement européen), Luxembourg (Cour
de justice) et Strasbourg (Parlement européen).
Dans les années 1970 et 1980, la CEE s’élargit à de nouveaux États. Elle s’ouvre au Royaume-Uni, à l’Irlande et au Danemark en
1973. Puis, dans les années 1980, elle intègre plusieurs pays d’Europe du Sud récemment passés à la démocratie (Grèce, Espagne
et Portugal).
Partie II
Des années 1990 aux années 2000, la Communauté européenne s’approfondit à de nouveaux domaines et s’élargit vers l’est.
En 1992, les 12 pays de la CEE signent le traité de Maastricht. Ce traité prévoit qu’une monnaie européenne remplacera les monnaies
nationales. Il crée aussi une citoyenneté européenne en permettant à tout citoyen européen de voter aux élections municipales et
Partie III
Depuis 2005, l’Union est confrontée à de nombreux défis.
En 2005, l’UE présente un projet de Constitution européenne, qui a pour but de la renforcer et permettre le bon fonctionnement à
27 pays. Mais celle-ci est rejetée par la France par référendum et est donc abandonnée. Par ailleurs, l’Union traverse plusieurs crises
qui mettent à jour les désaccords entre les États membres : comment gérer la crise financière en Grèce ? Le développement du
terrorisme islamiste ? L’arrivée de réfugiés syriens lors de la guerre en Syrie ? L’euroscepticisme progresse dans les opinions
publiques européennes et, en 2020, le Royaume-Uni quitte l’Union européenne : c’est le Brexit.
Conclusion
Ainsi, la Communauté européenne s’est approfondie et a changé de nature depuis 1957. Elle s’est aussi élargie à de nombreux pays
d’Europe de l’Est. Mais, depuis 2005, elle a des difficultés qui s’expliquent en grande partie par la difficulté des nombreux États
membres à se mettre d’accord.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 1 6 3
1. En 1951, la France, la RFA, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg fondent la CECA. En 1957, les Six fondent la
CEE.
2. 1951 : Traité fondateur de la CECA.
1957 : Traité de Rome fondant la CEE.
1992 : Trait de Maastricht créant l’UE.
3. La plupart des pays d’Europe de l’Est sont entrés dans la CEE en 2004.
4. Le Royaume-Uni a quitté l’UE en 2020.
Le programme concernant ce chapitre a évolué en 2020 (BO n° 31 du 30 juillet 2020). Il invite à s’interroger sur la nature des rivalités et
des conflits dans le monde contemporain et à chercher des éléments de réponses à partir de l’étude d’un cas. Centré à l’origine sur
les conflits contemporains, le programme amendé demande aussi d’aborder la coopération internationale dans le domaine de
l’environnement, à travers l’étude obligatoire d’une « grande conférence mondiale sur le climat ou d’un sommet mondial pour le
développement durable ».
Le chapitre commence donc par une vision géopolitique globale (pp. 166-167), avec une carte des nouveaux États après le
morcellement de l’URSS, ce qui permet de faire le lien avec le chapitre 5 qui s’achève par l’année 1991. Un planisphère permet
ensuite de localiser les conflits dans le monde et de hiérarchiser les puissances en 2020 (pp. 168-169).
Puis on étudie une guerre au choix, la guerre au Mali (2013 ; étude pp. 170-171) ou la guerre en Syrie (2011-2020 ; étude pp. 172-
173) à partir de laquelle on peut faire réfléchir les élèves sur les nouvelles formes de conflictualité dans le monde actuel : guerre
intra-étatique ; guerre asymétrique et non conventionnelle ; acteurs des conflits, dont le terrorisme islamiste ; internationalisation
du conflit ; difficultés dans le règlement de celui-ci.
Puis (étude pp. 174-175), on étudie une conférence internationale sur le climat, la COP 21 et l’accord de Paris (2015).
La leçon fait la synthèse du chapitre (p. 176). Les documents en vis-à-vis de celle-ci (p. 177) permettent d’aborder les sujets les plus
actuels à l’échelle mondiale : les menaces sur le monde ; le terrorisme islamiste à l’échelle du monde ; la conséquence des guerres
sur les civils ; la montée en puissance de la Chine.
Filmographie
• Hotel Rwanda, de Terry George, 2004. Ce film retrace l’action d’un gérant de l’hôtel 4 étoiles « Les Mille collines » à Kigali, qui
abrita et sauva 1 300 Rwandais tutsis et hutus modérés durant le génocide des tutsis au Rwanda. Une histoire vraie qui fait comprendre
l’horreur du génocide.
• Kalifat, série TV de 2020, visible sur Netflix. Série suédoise palpitante sur l’État islamique en Syrie et son recrutement en Suède durant
la guerre.
La confrontation des deux images permet de mettre en exergue la problématique du chapitre à travers deux photographies
emblématiques. Les attentats du World Trade Center (document 1 p. 164) sont une rupture pour les États-Unis et le monde et révèlent
la menace islamiste. Celle-ci explique et justifie de nombreuses guerres, d’un genre nouveau, à partir des années 2000.
Le document 2 p. 165 présente la jeune écologiste activiste Greta Thunberg qui prend la parole contre le réchauffement climatique à
l’ONU en 2019. Les jeunes se mobilisent de plus en plus pour le climat et revendiquent une coopération internationale accrue.
Cette carte fait apparaître les nouveaux États nés de la réunification allemande (1990), du morcellement de l’URSS (1991), de la
Tchécoslovaquie (1993) et de la Yougoslavie (1991-2006) dans les années qui suivent l’effondrement du communisme. Il s’agit du
changement de frontières le plus spectaculaire depuis les traités de paix de la Première guerre mondiale. Il est obtenu à l’issue de
grandes manifestations (URSS), par la négociation entre les peuples (Tchécoslovaquie) ou des guerres (Yougoslavie).
A C T I V I TÉ P . 1 6 7
1.
URSS Tchécoslovaquie Yougoslavie
Nouveaux États 15 nouveaux États République tchèque, Slovénie, Croatie, Bosnie,
d’Europe, du Caucase Slovaquie Serbie, Montenegro,
et d’Asie centrale Macédoine, Kosovo
Date de l’indépendance 1991 1993 1991-2008
Moyen d’accès à Pacifique Pacifique Guerre
l’indépendance
2. En Europe, les États nés du morcellement de l’URSS sont la Russie, l’Estonie, La Lettonie, la Lituanie, la Biélorussie, l’Ukraine, et
la Moldavie. Dans le Caucase : la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie. En Asie centrale : le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan
et le Tadjikistan.
Le planisphère permet de montrer la nouvelle hiérarchie des puissances en 2020 qui ne correspond plus à celle de la guerre froide et du
monde bipolaire. Il permet aussi de localiser les guerres qui ont eu lieu dans le monde depuis 1991, dont la plupart sont situées en
Afrique et au Moyen-Orient.
A C T I V I TÉ P . 1 6 8
1. La puissance états-unienne s’appuie sur l’économie (le PIB), la détention de l’arme nucléaire et le budget militaire, l’influence
polique (membres permanents du Conseil de sécurité…).
2. Les puissances émergentes d’Amérique sont le Mexique et le Brésil, et en Asie : l’Inde, l’Arabie saoudite et la Turquie. D’autres
pays pourraient être cités en Amérique latine (Argentine, Chili), en Afrique (Afrique du Sud), ainsi que la Chine qui a connu une très
forte croissance économique et peut être qualifiée d’émergente. Néanmoins, les choix de ces pays émergents sont subjectifs car il ne
s’agit pas seulement ici d’émergence économique – qui s’appuie sur des chiffres – mais d’un croisement de plusieurs éléments de
puissance, difficiles à évaluer.
3. Les grandes zones de conflit depuis 1991 sont en Afrique : le Sahel, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale, la Corne de l’Afrique ;
en Asie : le Proche et Moyen-Orient.
4. Les autres menaces visibles sur la carte sont la prolifération nucléaire, les attentats islamistes et la piraterie.
La menace que fait peser sur le Mali et la région du Sahel la rébellion du MNLA, puis l’avancée des djihadistes, entraîne une
intervention militaire de la France avec l’accord de la communauté internationale. L’action de l’armée française est soutenue par les
pays de la région, mais aussi par l’Europe. Elle est suivie de l’envoi d’une mission de l’ONU (MINUSMA), censée assurer le maintien
de la paix.
Mais la France et la communauté internationale ne parviennent pas à pacifier le Nord du pays. En 2021, à la suite d’un coup d’État au
Mali et du changement de gouvernement qui en résulte, la France décide de retirer progressivement son armée du pays et plus largement
du Sahel.
Le parcours 2 permet d’exercer la compétence «Ppratiquer différents langages ». L’élève classe les informations dans un plan, avant
de rédiger si nécessaire.
R É P ON SE S A U X QU E ST I ON S P . 1 7 1
Parcours 1
1. La France s’engage au Mali en 2013 pour stopper l’avancée des islamistes et la « menace terroriste » dans le Nord du pays.
2. La France intervient en déployant des Mirages et des hélicoptères de combat depuis la base de N’Djaména au Tchad, mais aussi des
forces terrestres avec des véhicules blindés. Partie de Bamako, l’armée française remonte vers le nord et fait la reconquête du Nord du
Mali qui était sous le contrôle des islamistes et du Mouvement rebelle touareg. La France agit avec le soutien des pays de la CEDEAO,
c’est-à-dire des États de l’Ouest africain. En 2013, les islamistes sont réduits à un ultime bastion autour de la ville de Tessalit. En 2014,
l’opération française Barkhane succède à l’opération Serval, avec pour mission de lutter contre les groupes terroristes disséminés qui
continuent leurs actions de déstabilisation.
3. Dans un premier temps, l’ONU a donné son aval à l’intervention militaire française par le biais d’une résolution (2085) votée par le
Conseil de sécurité. Dans un deuxième temps, en avril 2013, l’ONU installe dans le pays une mission pour la stabilisation du Mali
(MINUSMA) qui vise à favoriser le rétablissement de la stabilité politique (organisation d’élections), à protéger les civils, à s’assurer
du respect des droits humains et du patrimoine culturel dans le pays et à permettre l’acheminement d’une aide humanitaire. Pour cela,
elle déploie 12 600 casques bleus.
4. La guerre n’est pas achevée. Le chaos règne toujours avec des massacres de civils et des attentats par les terroristes islamistes (appelés
djihadistes dans le doc. 5). Une armée djihadiste se recrée et attaque la base de Barkhane et de la MINUSMA à Tombouctou, dans le
Nord du Mali. Elle mène une guerre de harcèlement contre les casques bleus et semble avoir des soutiens dans la population. (« des
relais incontestables » d’après le doc. 5).
Parcours 2
Les enjeux de la guerre (2012) L’intervention française (2013) Sortir de la guerre (depuis 2013)
Chasser les groupes rebelles et Opération Serval MINUSMA, mission des nations
islamistes du nord du Mali Bombardement de l’aviation unies, pour stabiliser le Mali après
Empêcher le terrorisme islamiste française l’opération Serval
de se répandre dans le monde Avancée des troupes françaises L’opération Barkhane succède à
Protéger les ressources du sous-sol aidées de celles de la CEDEAO du l’opération Serval
stratégiques (uranium du Niger) sud vers le nord du pays Maintien du terrorisme islamiste,
Reconquête du Nord, ultime guerre de harcèlement contre les
bastion islamiste autour de Tessalit forces françaises et de l’ONU,
massacre de civils
La guerre en Syrie est une guerre complexe, révélatrice des guerres les plus contemporaines : guerre intra-étatique avec une multiplicité
d’acteurs, guerre non conventionnelle et asymétrique, intervention de grandes puissances qui en fait une guerre internationalisée, bilan
dramatique avec de nombreuses victimes civiles.
Le parcours 2 permet d’exercer la compétence « Pratiquer différents langages ». L’élève classe les informations extraites des documents
dans un plan fourni, avant de rédiger un développement construit si nécessaire.
Parcours 2
Les acteurs de la guerre Les formes de la guerre Le bilan du conflit
Les forces gouvernementales de Guerre asymétrique et non « La pire catastrophe provoquée
Bachar el-Assad (soutien : Russie, conventionnelle opposant : par l’homme depuis la Seconde
Iran, Irak) - des groupes faiblement armés se guerre mondiale » (ONU, 2017)
Les rebelles anti-Assad (soutien : mêlant à la population : groupes Près de 400 000 morts dont
Turquie, Arabie saoudite, Jordanie) rebelles et État islamique 116 000 civils
Les Forces kurdes (soutien : - des armées conventionnelles : 11 millions de déplacés et réfugiés
coalition internationale) armée de el-Assad syriens
État islamique ou Daech - aviation et bombardements de la Destruction de l’économie (secteur
coalition internationale et des pétrolier), des infrastructures, des
Russes immeubles d’habitations.
Création de l’État islamique en Repli de l’État islamique qui perd
Syrie et Irak son territoire. Reprise d’une partie
de son territoire par el-Assad.
Depuis 1995, les Nations unies organisent chaque année de grandes conférences mondiales sur le climat, les Conférences des parties
(ou COP). La COP 21 de 2015 aboutit à l’accord de Paris qui engage presque tous les États du monde. Cet accord permet de montrer
que l’humanité est prête à s’entendre sur des questions environnementales commune, notamment climatiques, au cœur des nouveaux
enjeux mondiaux.
Le parcours 2 permet d’exercer la compétence « Pratiquer différents langages » en classant les informations extraites des documents
dans un tableau. On pourra demander à l’élève de rédiger un développement construit à partir de son tableau.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 7 5
Parcours 1
1. Les conséquences du réchauffement climatique concernent les populations et les écosystèmes ; le réchauffement de l’Océan et sa
moindre « fécondité » (réduction de la biodiversité) ; la fonte des glaciers et calottes glaciaires et la montée du niveau des mers ; des
phénomènes côtiers extrêmes (tempêtes ...).
2. L’accord de Paris est signé par 195 États, alors que le protocole de Kyoto ne concerne que les pays développés et n’est pas signé par
les États-Unis. Par ailleurs, les États membres s’engagent par des mesures concrètes à une réduction de la hausse à 2°C pour 2100 (ils
doivent régulièrement faire état des mesures qu’ils prennent, qui seront vérifiées par un comité d’experts internationaux). Enfin, pour
aider les pays en développement à limiter leurs émissions de GES (gaz à effets de serre), les pays développés s’engagent à subventionner
leur transition écologique. Ainsi l’accord concerne le monde entier, l’engagement est chiffré et il prévoit une aide pour les pays en
développement.
3. Donald Trump, le nouveau Président des États-Unis, refuse l’accord de Paris et les États-Unis s’en retirent officiellement en 2020
mais ils y reviennent après l’élection de Joe Biden en 2021. D’autres dirigeants tardent à prendre les mesures nécessaires à la baisse
des émissions de GES (les manifestants « demandent aux dirigeants de respecter l’accord de Paris »).
4. Les jeunes s’engagent pour le climat en organisant des marches pour le climat. Greta Thunberg a lancé le mouvement « Fridays for
Future », qui défend l’idée de la grève étudiante ou scolaire pour le climat le vendredi ou le jeudi pour participer à des actions en faveur
de l’action contre le réchauffement climatique. Elle est devenue depuis le porte-parole de la jeunesse contre le réchauffement climatique.
La mobilisation de la société civile pousse les villes et les États à agir contre le réchauffement climatique.
Parcours 2
L’enjeu climatique L’accord de Paris et ses limites La mobilisation de la société civile
Réduire les émissions de GES pour Accord de Paris : Marches mondiales pour le climat et le
réduire le réchauffement - signé par 195 États ; respect de l’accord de Paris (« des
climatique. millions de jeunes »).
- limitation de la hausse du réchauffement
Empêcher les conséquences du climatique à 2°C d’ici 2100 ; Rôle de Greta Thunberg et du
réchauffement climatique : mouvement « Fridays for Future » pour
aide aux pays en développement pour
- réchauffement de l’océan ; inciter les jeunes à la grève scolaire pour
leur transition écologique.
le climat.
- élévation du niveau des mers ; Limites de l’accord de Paris :
Actions en justice des citoyens, des
- phénomènes côtiers ; - rejet par les États-Unis de Donald ONG et des villes pour pousser les États
- conséquences diverses sur les Trump ; à respecter l’accord de Paris.
écosystèmes et les populations. - d’autres États tardent à respecter
l’accord.
La leçon présente le passage du monde bipolaire de la guerre froide à un monde multipolaire ; les nouvelles formes de conflits depuis
1991 ; le développement de la coopération internationale face au défi environnemental et climatique.
Les documents permettent de compléter les études précédentes : affirmation de nouvelles puissances : la Russie et la Chine (doc. 2) et
plus particulièrement la Chine (doc. 4) ; nouvelles menaces qui pèsent sur un monde devenu interdépendant (doc. 1) ; nouvelles
formes de conflit qui ciblent souvent les civils (doc. 3) ; enfin essor du terrorisme islamiste (qui connait cependant une baisse
d’intensité depuis 2014) (doc. 5).
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 1 7 9
1. La carte représente le Moyen-Orient en 2015.
2. Les Kurdes n’ont pas d’État. L’Iran et l’Arabie saoudite sont deux puissances régionales avec deux peuples d’origines différentes
(arabe et persan) et deux religions musulmanes opposées, le sunnisme et le chiisme.
3. En 2015, les guerres civiles sont situées en Irak, en Syrie et au Yémen.
4. Les deux organisations terroristes islamistes sont Al-Qaïda (au Yémen) et Daech ou État islamique (en Syrie).
5. Le détroit d’Ormuz entre le golfe Arabo-Persique et l’océan Indien ; le détroit de Bab-el-Mandeb est situé entre l’océan Indien et la
mer Rouge. Leur sécurité est importante parce qu’une grande partie du commerce mondial passe par eux et en particulier celui du
pétrole exporté du Moyen-Orient.
6. La guerre en Syrie déstabilise une région exportatrice de pétrole et importante pour l’économie mondiale. L’État islamique (Daech)
en profite pour créer une base territoriale dans le Nord de l’Irak et de la Syrie. Son expansion, ses visées djihadistes, son recrutement
dans le monde, la multiplication de ses attentats représentent un grave danger mondial. Enfin, la guerre en Syrie entraine un important
flux de réfugiés vers les pays voisins et en Europe et pose le problème de leur accueil.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S 1 8 0
Document 1
1. Le Président des États-Unis s’adresse au Congrès (Sénat et Chambre des représentants), mais aussi à toute la nation américaine (le
discours est retransmis à la télévision) et au monde entier.
2. L’évènement évoqué dans le passage souligné est la série d’attentat d’Al-Qaïda aux États-Unis, le 11 septembre 2001.
3. G. W. Bush défend la démocratie (les libertés, le droit de voter, la liberté d’expression) et, plus largement, le progrès et le pluralisme,
la tolérance, la liberté, ce qu’il appelle la civilisation.
4. Il entend exterminer les groupes terroristes et lutter contre tout pays qui soutient les terroristes ou leur accorde un abri. Il menace
notamment le gouvernement taliban d’Afghanistan qui abrite les dirigeants d’Al-Qaïda de leur faire la guerre.
Document 2
5. Les guerres des États-Unis à partir de 2001 (auparavant G. W. Bush n’est pas au pouvoir) ont pour objectif de lutter contre le
terrorisme. En octobre 2001, ils renversent les talibans en Afghanistan car le pays abrite les bases d’Al-Qaïda. C’est aussi parce qu’ils
supposent que Saddam Hussein fabrique des armes de destruction massive et soutient le terrorisme qu’ils envahissent l’Irak en 2003.
Mais ces deux accusations s’avèrent fausses. On peut se demander alors si l’intervention en Irak n’est pas un prétexte pour défendre
l’approvisionnement en pétrole ou pour toute autre raison (par exemple manifester la puissance des États-Unis ou achever l’action
entreprise contre l’Irak en 1991). En 2011, les bombardements américains en Syrie ont pour objet de détruire l’organisation terroriste
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T SU JE T 1 P . 1 8 1
Introduction
Depuis la fin de la guerre froide, les conflits entre les États sont assez peu nombreux mais en revanche les conflits intra-
étatiques c’est-à-dire intérieurs aux États, se sont multipliés. La guerre de Syrie (2011-2020) est un exemple de conflit intra-étatique
et internationalisé, dans lequel interviennent les grandes puissances.
Qu’est-ce qui fait de la guerre en Syrie un conflit d’un genre nouveau ?
Partie I
La guerre en Syrie est intra-étatique et internationalisée.
Cette guerre a lieu en Syrie et oppose des acteurs intérieurs à l’État : les forces gouvernementales de Bachar el-Assad ; des groupes
rebelles qui luttent contre lui ; les Kurdes, qui espèrent par leur combat obtenir davantage d’autonomie par rapport à l’État central,
voire leur indépendance ; enfin, l’État islamique (Daech) qui cherche à créer une base territoriale en proclamant un nouveau califat
au Nord de la Syrie et de l’Irak.
Mais ce conflit est internationalisé, chaque groupe recevant une aide extérieure. La Russie, l’Iran et l’Irak soutiennent Bachar al-
Assad ; la Turquie, l’Arabie saoudite, la Jordanie, adversaires de Bachar el-Assad, soutiennent les groupes rebelles ; les Kurdes
obtiennent le soutien des États-Unis et de la coalition internationale contre Daech alors que la coalition mène des actions aériennes.
Seul Daech est seul, bombardé aussi bien par la coalition que par l’aviation russe.
Partie II
La guerre en Syrie est irrégulière et très violente.
La guerre en Syrie oppose l’armée de Bachar el-Assad et l’aviation russe ou de la coalition internationale à des groupes mal armés
qui se fondent dans la population civile. La guerre est donc compliquée puisque les combats ont essentiellement lieu dans les villes,
mettant en danger les civils.
La guerre commence en 2011 mais s’intensifie à partir de 2013 quand l’État islamique étend son territoire et quand la coalition
internationale et la Russie interviennent à partir de 2014. L’État islamique se replie peu à peu devant les bombardements aériens
des Occidentaux et de la Russie, de l’armée de Bachar el-Assad et de l’offensive kurde. Par ailleurs, soutenu par la Russie, Bachar
el-Assad fait la reconquête d’une grande partie de son pays.
La guerre semble prendre fin vers 2020. Mais son bilan est dramatique : plus de 400 000 morts dont de nombreux civils ; des
millions de déplacés et de réfugiés ; des destructions considérables d’immeubles et d’infrastructures diverses ; l’économie en partie
ruinée, en particulier le secteur pétrolier.
Conclusion
La guerre en Syrie est une guerre intra-étatique mais qui fait intervenir de nombreuses grandes puissances. C’est une guerre
asymétrique et irrégulière, particulièrement meurtrière parce qu’elle a lieu dans les villes. Son bilan humain et matériel est un des
plus lourds depuis la Seconde Guerre mondiale.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T SU JE T 2 P . 1 8 1
Introduction
Depuis les années 1990, la communauté internationale a pris conscience du réchauffement climatique et de sa cause anthropique
(humaine). Les États se retrouvent dans des grandes conférences sur le climat – les COP – pour discuter des mesures à prendre. La
COP21 de 2015 aboutit à l’accord de Paris.
Comment la COP21 tente-t-elle de répondre au défi climatique ?
Partie I
Le réchauffement climatique est un nouveau défi pour le monde.
Les activités humaines ont entraîné une augmentation moyenne de la température de 1°C au cours des 150 dernières années. Le
réchauffement climatique se traduit par la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la hausse du niveau marin. La montée des
eaux est dangereuse pour les côtes basses des littoraux. Ce réchauffement entraine aussi des dérèglements climatiques, des
sécheresses jusqu’ici inconnues.
Depuis les années 1980, la communauté internationale cherche à réagir. Un organisme scientifique, le GIEC, a été créé en 1988 par
l’ONU pour évaluer le changement climatique et ses effets ainsi que les solutions pour l’empêcher. Par ailleurs, lors du Sommet de
la Terre à Rio (1992), 150 États signent une convention donnant naissance à de grandes conférences annuelles sur le climat, les
« Conférences des parties » (COP). Le protocole de Kyoto (1997), à la suite de la COP,3 est la première grande avancée puisque les
pays développés s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (mais les États-Unis ne ratifient pas l’accord).
Partie II
La COP21 de 2015 donne une réponse forte au défi du réchauffement climatique.
© Éditions Hatier, 2021. 68
En 2015, la COP 21 à Paris a réuni tous les pays du monde. Elle débouche sur l’accord de Paris par lequel 195 pays s’engagent à
limiter la hausse des températures mondiales à 2°C maximum d’ici la fin du XXIe siècle en réduisant leurs émissions de gaz à effet
de serre. C’est le premier accord universel – engageant tous les États du monde – sur le climat. L’accord prévoit aussi une aide
financière des pays riches aux pays en développement pour qu’ils se convertissent aux énergies vertes. Les États signataires doivent
régulièrement faire état des mesures qu’ils prennent contre les GES, qui seront vérifiées par un comité d’experts internationaux.
Mais les États tardent à prendre des mesures promises car celles-ci sont coûteuses en termes économiques et sociaux. Il faut interdire
les centrales thermiques au charbon fortement émettrices de CO2 et cela peut créer du chômage. Le passage aux énergies vertes
(solaire et éolienne) est long et pas toujours possible. En 2016, les États-Unis qui sont, avec la Chine, les plus gros pollueurs de la
planète, décident de ne pas respecter l’accord de Paris et s’en retirent officiellement en 2020 (pour finalement y revenir en 2021
après l’élection de Joe Biden). Les pays en développement qui devaient obtenir des aides des pays riches pour se reconvertir aux
nouvelles énergies reçoivent en fait des prêts (et non des dons) et les pays développés sont moins généreux que prévu.
Pourtant la société civile reste très mobilisée, en particulier la jeunesse. Elle organise des marches sur le climat pour faire pression
sur les gouvernements. L’activiste écologique Greta Thunberg âgée de 16 ans, à l’origine du mouvement « Fridays for future », est
une personnalité emblématique qui dénonce l’inaction face au réchauffement climatique au Somment sur le climat à l’ONU en
2019. Enfin, d’autres acteurs combattent pour la lutte contre le réchauffement climatique (particuliers et entreprises, ONG, villes,
États américains…).
Conclusion
La prise de conscience des enjeux climatiques est arrivée tardivement. L’accord de Paris qui a résulté de la COP21 est le premier
accord qui concerne tous les pays du monde contre le réchauffement climatique avec des objectifs précis et contraignants. La société
civile, en particulier la jeunesse, se mobilise pour pousser les États à aller plus vite et plus loin.
La République est rétablie et refondée en 1944 (étude pp. 184-185). De grandes réformes sont votées (étude pp. 186-187) et les
parlementaires votent une nouvelle Constitution qui fonde la IVe République (cours pp. 188-189).
On montre comment la crise du 13 mai 1958 provoque la chute de la IVe République et le retour de de Gaulle au pouvoir (étude
pp. 190-191), puis on étudie les grandes caractéristiques des institutions de la Ve République (étude pp. 192-193). La leçon permet
d’aborder les pratiques politiques sous de Gaulle mais aussi les premières oppositions au pouvoir gaulliste (pp. 194-195).
La deuxième partie du chapitre correspond au deuxième thème : l’après gaullisme. On étudie l’alternance de 1981 avec l’arrivée de
la gauche au pouvoir (étude pp. 196-197), puis la nouvelle pratique du pouvoir née de la cohabitation (première cohabitation) (étude
pp. 198-199). On peut achever le chapitre par le grand changement institutionnel de l’année 2000 : le passage du septennat au
quinquennat (p. 201).
Bibliographie
Sitographie
L’affiche du mouvement de résistance Libération-Nord (p. 182) évoque les acteurs de la Résistance et de la Libération en 1944 (De
Gaulle et la résistance intérieure). Elle fait référence au tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple. C’est la Libération de Paris
qui est ici surtout rappelée comme le montre la cathédrale Notre-Dame à l’arrière-plan. Les barbelés sur la barricade font peut-être
référence à la libération des camps de prisonniers (stalags et oflags, il y a encore deux millions de français prisonniers qui travaillent
en Allemagne) et de concentration. La croix symbolise les morts de la guerre ou la souffrance endurée par les Français. Avec Marianne
et son drapeau tricolore, c’est la République qui renaît.
Le deuxième document (p. 183) présente l’alternance politique sous la Ve République en 1981. Pour la première fois, un Président de
gauche est élu : François Mitterrand. Il se rend au Panthéon le jour de son investiture (prise de fonction), le 21 mai, accompagné de
proches et d’alliés politiques de gauche. On distingue Pierre Bérégovoy (le plus à gauche sur la photographie), et Roland Dumas, en
costume beige, qui semble vouloir rejoindre le premier rang. Lors de la cérémonie, Mitterrand entre au Panthéon où il dépose une rose
sur les tombes de Victor Schoelcher (qui a aboli l’esclavage) et le socialiste Jean Jaurès.
Le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) remplace l’État français. De Gaulle, le chef du GPRF, rétablit l’ordre
en envoyant des représentants en mission dans les provinces pour qu’ils y établissent la légitimité du nouveau gouvernement et mettent
fin à l’épuration sauvage. Pétain est jugé lors d’un procès retentissant.
L’étude permet d’exercer la compétence « Pratiquer différents langages », en rédigeant un texte court sur le passage du régime de Vichy
à la République.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 8 5
Parcours 1
1. Il s’agit d’une affiche du Gouvernement provisoire datant d’août 1944, au moment de la Libération (en bas de l’affiche : « affiche
exécutée sous l’occupation allemande »). Marianne tient le drapeau de la République sous le mot « Liberté » et écrase une croix
gammée. Il s’agit de montrer que la République et la liberté sont de retour après avoir vaincu l’ennemi (mais c’est de la propagande, la
libération de la France étant avant tout le fait des Alliés).
2. De Gaulle est à la tête du Gouvernement provisoire de la République française. Il envoie des commissaires de la République dans
les provinces pour mettre en place la nouvelle administration et rétablir l’ordre républicain.
3. Le gouvernement cherche à punir les collaborateurs, mais aussi à mettre fin à l’épuration sauvage qui ne se fait pas dans les règles
du droit. L’épuration légale remplace donc l’épuration sauvage, qui était beaucoup plus violente, en se limitant souvent à la peine
d’indignité nationale ; sur 7 000 peines de morts prononcées, il y a moins de 800 exécutions : c’est la clémence qui prédomine.
4. Le procureur rejette l’argument des pétainistes selon lequel la collaboration a atténué les souffrances des Français (voir le discours
de Pétain d’octobre 1940, p. 101). Il énumère les difficultés rencontrées par la population du fait de la collaboration (150 000 otages
fusillés, le STO, la déportation, la destruction de la flotte). Mais, pour lui, c’est avant tout l’honneur et la crédibilité de la France sur le
plan international qui ont été perdus du fait de la collaboration : la France n’a pas respecté ses alliances. On remarquera que le sort
spécifique des Juifs n’est pas évoqué. Pétain est condamné, mais sa peine sera commuée par de Gaulle en peine de prison à vie.
Parcours 2
Le Gouvernement provisoire de la République française dirigé par de Gaulle s’installe à Paris en août 1944, après la libération de la
ville. La République est rétablie et les lois de Vichy sont annulées. Des commissaires de la République sont envoyés dans les provinces
pour remplacer les préfets de Vichy, rétablir l’ordre et gérer les relations avec les autorités alliées.
La population se venge des collaborateurs qui sont emprisonnés et parfois fusillés, alors que les femmes soupçonnées d’avoir eu des
relations avec les Allemands sont rasées et humiliées en public. Pour mettre fin à cette épuration sauvage, les commissaires de la
République mettent en place des tribunaux spéciaux chargés de juger les collaborateurs : c’est l’épuration légale. La grande majorité
est condamnée à la peine d’indignité nationale (perte de droit de vote, exclusion de la fonction publique…). Pétain est jugé et condamné
à mort, mais sa peine est commuée en prison à vie par de Gaulle. Le pouvoir gaulliste veut réunifier les Français, ce qui explique la
clémence des tribunaux.
Après avoir rétabli la République et l’ordre, le Gouvernement provisoire vote de grandes réformes qui vont marquer la France. Elles
sont issues du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) marqué à gauche.
L’étude permet d’exercer la compétence « Pratiquer différents langages » en classant et confrontant des informations. On commence
par l’analyse du texte du CNR en distinguant trois rubriques et on le compare avec les réformes effectivement réalisées après
la Libération dans ces grands domaines.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 8 7
Parcours 1
1. Le CNR établit une liste de réformes à faire après la Libération :
- Réformes politiques : établir un Gouvernement provisoire de la République française ; rétablir la démocratie et le suffrage
universel.
- Réformes économiques : nationalisations de larges secteurs de l’économie.
- Réformes sociales : créer une sécurité sociale et notamment des pensions de retraite.
2. D’après ce texte, de Gaulle avait vu que les femmes participaient à l’effort de guerre pendant la Première Guerre mondiale, en
remplaçant les hommes partis au front. Il a pu ensuite constater leur rôle dans la Seconde Guerre mondiale en tant que civiles ou
militaires. Il estime donc qu’elles doivent avoir le droit de vote (la France est déjà très en retard dans ce domaine par rapport aux autres
grandes puissances).
3. Le Gouvernement provisoire a nationalisé les transports (Renault, Air France), les compagnies d’assurance et les banques (Banque
de France, Crédit lyonnais, Société générale, Crédit foncier, Crédit agricole, Crédit populaire et 34 compagnies d’assurance), l’énergie
(distribution et production d’électricité et de gaz, mines de charbon : EDF, GDF, Charbonnages de France).
4. La Sécurité sociale couvre les risques de maladie et d’invalidité, les risques de vieillesse et de décès, et ceux de maternité. Ainsi, elle
permet aux personnes âgées qui ne peuvent plus travailler d’avoir une pension de retraite. Elle permet aussi à chacun de se soigner
gratuitement et d’être indemnisé en cas d’arrêt de travail.
Parcours 2
1. Le programme du CNR a été rédigé en mars 1944 par les organisations de la Résistance intérieure.
2.
Politique Économique Social
Programme du Articles 1 et 3 Articles 2 et 4a Article 4b
CNR (article)
Réformes du Rétablissement de la Nationalisation de Renault Création de la Sécurité sociale : pensions de
Gouvernement République (gouvernement qui avait collaboré retraite ; remboursement des soins et
provisoire républicain, rétablissement Nationalisations des grands indemnisation en cas d’arrêt de travail, prise
de l’ordre républicain. secteurs de l’économie : en charge de la maternité. On pourrait
Droit de vote des femmes, transports, banques, rajouter les allocations familiales.
motivé par leur rôle dans la assurances, énergie.
guerre.
3. Le Gouvernement provisoire applique ainsi le programme du CNR.
La leçon fait la synthèse des dossiers précédents et permet l’analyse rapide des institutions de la IVe République.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 8 8 -1 8 9
On peut noter que les droits sociaux sont rappelés par les articles 5 (droit au travail), 6 (droit de se syndiquer), et 7 (droit de grève).
Les gouvernements de la IVe République ne parviennent pas à résoudre le conflit algérien. De fait, c’est le soulèvement des Français
d’Algérie en mai 1958 qui va permettre à de Gaulle de revenir sur le devant de la scène et de changer la Constitution, dans le sens de
son discours de Bayeux (doc. 4 p. 189).
L’étude permet ici d’étudier en détail le discours d’investiture du 1er juin 1958 et d’exercer ainsi la compétence « Analyser un
document ». Il est aussi possible de demander aux élèves de faire une rapide synthèse des événements et d’exercer ainsi la compétence
« Pratiquer différents langages » (« Expliquez comment de Gaulle revient au pouvoir en 1958. »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 9 0
Parcours 1
1. Le 13 mai 1958, Pflimlin, partisan des négociations avec le FLN, est investi président du Conseil. Les Français d’Algérie, opposés à
toute négociation, se soulèvent alors et réclament le retour de de Gaulle, persuadés que celui-ci est fermement opposé à l’indépendance
de l’Algérie.
2. Face aux émeutes, de Gaulle se dit prêt à prendre la tête du gouvernement de la République. Il propose de résoudre la crise nationale
mais en même temps de permettre une résurrection (renaissance) du pays. Il fait allusion ici, sans le dire, au changement de régime
républicain avec un Président plus fort.
3. De Gaulle veut les pleins pouvoirs pour une durée de six mois pour résoudre la crise algérienne. Mais il veut aussi proposer une
nouvelle répartition des pouvoirs donc un changement constitutionnel qui sera ratifié par référendum.
4. Le journal L’Aurore insiste sur les pleins pouvoirs pour résoudre la crise et sur la réforme des institutions qui est d’ailleurs la priorité
de De Gaulle : rôle des référendums, séparation des pouvoirs entre exécutif et législatif (fin du régime parlementaire), responsabilité
du gouvernement (et non du Président) devant le Parlement.
5. La nouvelle Constitution est adoptée par référendum à la fin de septembre 1958. De Gaulle et ses soutiens ont mené campagne pour
le oui à ces changements institutionnels. Pour eux, la nouvelle Constitution va redonner la parole au peuple en le libérant de ses chaînes
et va assurer un meilleur avenir à la population en assurant un « essor économique et social ».
Parcours 2
1. Il s’agit du discours que tient de Gaulle devant l’Assemblée nationale pour obtenir l’investiture à la présidence du Conseil, le 1er juin
1958.
2. Selon de Gaulle, l’unité de la France est menacée par la crise algérienne. En effet, depuis le 13 mai, un comité de salut public présidé
par le général Massu s’est emparé du pouvoir en Algérie et n’obéit plus au gouvernement de la France. Il y a même « un risque de
guerre civile » : il fait allusion ici à une guerre qui pourrait opposer la France métropolitaine au Comité de salut public, largement
soutenu par les Français d’Algérie.
3. De Gaulle veut les pleins pouvoirs pour une durée de six mois afin de résoudre la crise algérienne. Mais il veut aussi proposer une
nouvelle répartition des pouvoirs donc un changement constitutionnel.
4. De Gaulle fait référence à son glorieux passé comme chef de la Résistance puis du gouvernement provisoire (« conduire une fois de
plus au salut le pays »).
5. Le document 5 (le référendum pour oui ou non à la nouvelle Constitution) correspond à la dernière phrase du texte : « Au
gouvernement d’élaborer puis de proposer au pays par la voie du référendum les changements indispensables ».
Sous la Ve République, les pouvoirs du Président augmentent et celui-ci devient indépendant du Parlement. On évolue vers un régime
plus présidentiel. Mais il s’agit en fait d’un régime semi-présidentiel, car l’essentiel du pouvoir exécutif revient à un gouvernement qui,
lui, est contrôlé par le Parlement : l’Assemblée nationale peut renverser le Premier ministre et son gouvernement par une « motion de
censure ».
Le pouvoir du président de la République se renforce encore avec la réforme de 1962 (élection au suffrage universel direct) qui lui
donne une plus grande légitimité puisqu’il est directement choisi par les citoyens.
On classe des informations dans un tableau, qui peut être le prélude d’un développement construit (compétence « Pratiquer différents
langages »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P. 1 9 3
Parcours 1
Parcours 2
Les pouvoirs du Président L’élection du Président
- Pouvoir exécutif : garant de l’indépendance nationale, chef - En 1958 : élu par un collège de 80 000 grands électeurs pour
des armées, nomme le Premier ministre, préside les Conseils 7 ans, et non plus par le Parlement.
des ministres. - Réforme de 1962 : référendum pour l’élection du Président au
- Relation directe avec les citoyens : consulte les citoyens par suffrage universel direct pour 7 ans. Victoire du oui.
référendum - Pierre Mendès France s’oppose à la réforme de 1962, qui
- Relation avec le Parlement : peut dissoudre l’Assemblée réduira selon lui l’activité démocratique.
nationale.
La leçon fait la synthèse des dossiers précédents. Il s’agit de montrer ici quelles sont les institutions et la pratique du pouvoir mises en
place sous de Gaulle. Cependant, de Gaulle est mis en ballotage lors des élections présidentielles de 1965 et il doit faire face à la
contestation des jeunes en 1968.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 9 4 -1 9 5
La victoire de la gauche constitue une rupture dans la vie politique de la Ve République : le passage d’un Président et d’un gouvernement
de droite à un Président et un gouvernement de gauche. C’est l’alternance politique.
Le parcours 2 propose de faire rédiger une courte synthèse de l’étude à partir d’un plan fourni (compétence « Pratiquer différents
langages »).
Le dossier peut aussi permettre d’analyser en détail le discours d’investiture de Mitterrand (compétence « Analyse de document »), qui
annonce des changements majeurs mais ne remet pas en cause les institutions.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 9 7
Parcours 1
1. François Mitterrand appartient au Parti socialiste (PS) dont il est le Premier secrétaire. En 1981, à la suite de sa victoire à la
présidentielle, le PS dispose de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le Président et l’Assemblée sont de gauche et ils succèdent
à un Président et une Assemblée politique de droite. C’est la première fois que les pouvoirs législatif et exécutif sont aux mains de la
gauche.
2. Mitterrand vient d’être élu président de la République et il prononce son premier discours officiel en tant que Président. Dans son
discours d’investiture, il rattache sa victoire à celle du Front populaire (1936) et à celle de la Libération (1944-1945). Il souhaite réaliser
l’alliance du socialisme et de la liberté. Il s’oppose à l’injustice et à l’intolérance.
3. Les nationalisations sont dans la continuité des nationalisations de la Libération, et la retraite à 60 ans dans celle de la création de la
Sécurité sociale à la Libération. La loi des 39 heures et la 5e semaine de congés payés rappellent les lois sur les 40 heures hebdomadaires
et les premiers congés payés votés sous le Front populaire.
4. Le titre signifie que la peine de mort est abolie avec la suppression de la guillotine, qui était depuis la Révolution l’instrument pour
exécuter les condamnés à mort. Robert Badinter est à cette époque ministre de la Justice.
Parcours 2
En mai 1981, le candidat socialiste François Mitterrand est élu président de la République. En juin, la gauche gagne largement les
élections législatives, en donnant la majorité absolue au seul Parti socialiste et succède à la droite ; c’est l’alternance politique.
Le Président Mitterrand se présente comme un héritier de Jean Jaurès et place son mandat dans la suite du Front populaire et de la
Libération. Il défend des valeurs universelles mais surtout marquées à gauche : la tolérance, la liberté, la lutte contre les injustices.
Les réformes du gouvernement Mauroy sont principalement d’ordre économique et social : nationalisations, retraite à 60 ans,
diminution du temps de travail, 5e semaine de congés payés… Le gouvernement autorise les radios libres, crée la fête de la musique et
met en place la décentralisation. Il abolit la peine de mort.
Cette étude, demandée par le programme, présente la première cohabitation entre un Président et une Assemblée de bords politiques
opposés. Elle a été voulue par Mitterrand. Il aurait pu démissionner, se voyant désavoué lors des élections législatives. Il aurait aussi
pu nommer un Premier ministre issu de la majorité de l’Assemblée nationale sans qu’il s’agisse du chef de cette majorité. Il aurait aussi
pu garder un Premier ministre de son bord car, selon la Constitution, le Premier ministre est nommé par le Président. Mais dans ces
© Éditions Hatier, 2021. 76
deux derniers cas, le Premier ministre se serait aussitôt ou à terme opposé à l’Assemblée qui aurait refusé de légiférer et qui aurait
paralysé l’action du gouvernement. Mitterrand choisit donc de prendre le chef du principal parti comme Premier ministre.
À la fin du dossier l’élève décrit et explique la première cohabitation (compétence « Pratiquer différents langages »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 1 9 9
Parcours 1
1. Depuis 1981, le Président est François Mitterrand. Il choisit un Premier ministre de droite en 1986 parce que l’Assemblée nationale
est passée à droite. Il le prend dans le principal parti de la nouvelle majorité, le RPR, et choisit donc Jacques Chirac. En effet, s’il avait
conservé un Premier ministre de gauche, celui-ci aurait dû affronter une Assemblée hostile qui aurait refusé de travailler avec lui.
2. Selon Mitterrand, le Président de la République dispose de certains pouvoirs que lui confère la Constitution : assurer la continuité de
l’Etat ; être le garant de l’indépendance nationale et diriger les armées donc rôle éminent dans le domaine des Affaires étrangères et de
la Défense ; enfin veiller à l’application des grands principes républicains. Il s’appuie donc sur la Constitution de la Ve République pour
les déterminer.
3. Lors des sommets internationaux, la présence des deux chefs de l’exécutif s’explique par la Constitution, car, selon celle-ci, le
Président et le Premier ministre se partagent la politique extérieure, le Président disposant d’un rôle « éminent mais pas exclusif ». Cela
pose un problème majeur : Il faut qu’ils se mettent d’accord pour toute décision et cela peut rendre la politique extérieure peu claire.
4. Les réformes de ce gouvernement sont de droite et s’opposent en tout à celles de la gauche : privatisations qui s’opposent aux
nationalisations ; liberté de licenciement alors que la gauche avait renforcé les droits des salariés ; libération des loyers des propriétaires
alors qu’ils avaient été encadrés par la gauche ; suppression de l’ISF créé par la gauche ; frein à l’immigration alors que la gauche avait
régularisé de nombreux sans papiers. Cela montre que le Président ne peut pas réellement s’opposer aux décisions du gouvernement
dans le domaine des affaires intérieures.
Parcours 2
1. L’auteur de la caricature est Plantu et celle-ci est publiée dans le quotidien du soir Le Monde.
2. La cohabitation est la présence à la tête de l’État d’un Président et d’un gouvernement de partis politiques opposés.
3. La scène se passe au Conseil des ministres. On y distingue le Président François Mitterrand, le Premier ministre Jacques Chirac, et
les ministres.
4. En haut, Mitterrand s’oppose aux décisions du Premier ministre et de son gouvernement, par un « non » retentissant. En bas, Jacques
Chirac part proposer son projet de loi au Parlement, malgré l’opposition du Président.
5. La caricature montre l’impuissance du président de la République dans les affaires intérieures. Le Premier ministre de cohabitation,
Jacques Chirac, gouverne et propose les lois à l’Assemblée qui les vote sans que le Président puisse s’y opposer.
On étudie l’évolution de la pratique politique depuis 1969. L’alternance de 1981 ne remet pas en cause la Constitution. Les cohabitations
et le besoin de davantage de démocratie poussent cependant le Premier ministre Lionel Jospin et le Président Jacques Chirac à opérer
un changement constitutionnel majeur : le passage du mandat présidentiel de sept à cinq ans en 2000.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 0 1
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 2 0 3
Document 1
1. Le GPRF est le Gouvernement de la République française de 1944 à 1946. L’affiche a été réalisée en août 1944 au moment de
la libération de la France. Les débarquements ont eu lieu en juin (Normandie) et en août (Provence) 1944. En août, Paris est libéré.
2. Il s’agit de Marianne, une allégorie de la liberté mais aussi de la République française (aux couleurs tricolores) et de personnages
qui représentent les Français. Ils font le signe de la victoire, qui est d’ailleurs celui que fait régulièrement de Gaulle.
3. Ils sortent tous d’une tombe qui représente l’occupation et le régime de Vichy. Au bras de l’un des personnages, on voit pendre
les chaînes dont il s’est libéré.
Marianne soulève la pierre tombale sur laquelle apparaît le mot « Libération ». C’est une ère nouvelle symbolisée par le soleil levant.
4. L’image donne l’impression que la France a été libérée par elle-même. C’est bien la République française qui soulève la pierre
tombale. Certes la France libre a joué son rôle avec les FFL. Mais ce sont surtout les Alliés qui ont libérés la France, principalement
les soldats américains et britanniques.
Documents 1 et 2
5. L’ordonnance et l’affiche émanent du GPRF et datent de la même époque, août 1944. De plus, le texte de l’ordonnance rétablit
la République et annule toutes les dispositions prises sous le gouvernement du maréchal Pétain, alors que l’affiche représente le
retour de la République après la période sombre de l’État français.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 2 0 4
Document 1
1. Le Président de la République élu, François Mitterrand, appartient au Parti socialiste et est de gauche alors que son prédécesseur,
Valéry Giscard d’Estaing, qui a fondé l’UDF, un parti de centre-droit, est de droite. Par ailleurs, les élections législatives, qui ont
lieu un mois après les Présidentielles, donnent la victoire à la gauche alors que la droite disposait avant cela de la majorité absolue.
Il s’agit donc bien d’une alternance puisque le pouvoir politique bascule de la droite vers la gauche.
2. Après les élections de juin, le Parti socialiste dispose de plus de 50% des sièges de députés et donc d’une majorité absolue.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 2 0 5
Introduction
Le général de Gaulle a quitté le pouvoir en 1946 parce qu’il s’opposait à la Constitution de la IVe République. En 1958, à la faveur
de la crise algérienne, il est investi président du Conseil.
Comment de Gaulle parvient-il à revenir au pouvoir et à créer une nouvelle République en 1958 ?
Partie I
De Gaulle profite de la crise algérienne pour revenir au pouvoir.
Le 13 mai 1958, les Français d’Algérie, qui craignent que le nouveau président du Conseil Pierre Pfimlin négocie l’indépendance
avec les indépendantistes du FLN, se soulèvent. À Alger, l’armée prend la direction d’un Comité de salut public qui demande le
retour au pouvoir du général de Gaulle.
Alors que la crise est déclarée en Algérie, de Gaulle propose ses services pour résoudre la crise algérienne. Après avoir obtenu
l’accord des principaux chefs de parti, le Président René Coty l’appelle pour former un nouveau gouvernement. De Gaulle est investi
président du Conseil par les députés le 1er juin 1958.
Partie II
De Gaulle crée ensuite la Ve République.
Lors de son investiture, de Gaulle a obtenu les ❶ pleins pouvoirs pour six mois afin de résoudre la crise en Algérie et pour réformer
la Constitution.
De Gaulle confie la rédaction de la Constitution à un proche (Michel Debré) et à une équipe de hauts fonctionnaires. Le Président
obtient davantage de pouvoirs que sous la IVe République et il n’est plus élu par le ❷ Parlement mais par 80 000 grands électeurs.
C’est un régime semi-présidentiel dans lequel le pouvoir exécutif est partagé entre le ❸ président de la République et un
❹ Premier ministre responsable devant ❺ le Parlement. Adoptée le 28 septembre 1958, la nouvelle Constitution donne naissance
à la ❻ Cinquième République. En décembre 1958, de Gaulle est élu premier ❼ Président de la Cinquième République.
En 1962, un amendement à la Constitution approuvé par ❽ référendum établit l’élection du Président au ❾ suffrage universel
direct.
Conclusion
Ainsi, la crise en Algérie a permis à de Gaulle de revenir au pouvoir. Il a pu créer la nouvelle République dans laquelle le président
de la République, indépendant du Parlement, dispose d’un pouvoir exécutif plus important. En 1962, le pouvoir présidentiel est
encore renforcé par l’élection du Président au suffrage universel direct.
R E P ÉR A GE DA N S LE T E M PS P . 2 0 5
Période ou évènement politique Dates
Gouvernement provisoire de la République française 1944-1946
Droit de vote des femmes Avril 1944
Sécurité sociale 1945
IVe République 1946-1958
Ve République (début) 1958
Première alternance politique 1981
Première cohabitation 1986
La confrontation des deux images permet d’évoquer certains des changements visibles de la société française des années 1960 :
- la mutation du cadre de vie avec la construction des cités à la périphérie des grandes villes, comme ici à Sarcelles dans la banlieue
Nord de Paris, réponse à la croissance de la population urbaine.
- l’apparition d’une nouvelle classe d’âge, la jeunesse, qui se révèle lors du mouvement étudiant de mai 1968.
Cette étude montre à la fois la plus grande visibilité acquise par les femmes dans la société et les revendications portées par un
mouvement féministe revivifié par les évènements de mai 1968. La chronologie rappelle la législation prise en faveur des droits des
femmes jusque dans les années 1980.
La compétence travaillée dans le Parcours 2 porte sur l’analyse d’un extrait de la loi Veil de 1975.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 0 9
Parcours 1
1. Entre 1955 et 1985, le taux d’activité des femmes croît de manière importante puisqu’il passe de 39,3 % à 57,2 %. Stable jusqu’en
1968, la courbe connaît un net infléchissement ensuite. Cette évolution peut s’expliquer par plusieurs facteurs : massification scolaire
qui concerne autant les filles que les garçons, réforme de la législation favorable aux femmes (fin de l’autorisation du mari pour avoir
un travail, loi sur la contraception permettant de choisir le moment de la maternité, lois sur l’égalité salariale et l’égalité professionnelle),
mutation des mentalités.
2. La photographie montre un groupe de femmes arborant pancartes et affiches lors d’une manifestation du Mouvement de libération
des femmes (MLF) en novembre 1971. La principale revendication porte sur la légalisation de l’avortement, interdit en France depuis
la loi de 1920. Cette loi obligeait de nombreuses femmes à avoir recours aux avortements clandestins, mettant leur vie en danger.
© Éditions Hatier, 2021. 80
3.
Droits politiques Droits de la famille Droits juridiques Droits en matière
de procréation
Droits de vote et - Partage de l’autorité - Travail sans l’autorisation du - Contraception
d’éligibilité parentale mari et indépendance financière - IVG (loi Veil)
- Divorce par - Égalité salariale et
consentement mutuel professionnelle
Parcours 2
1. En janvier 1975, Simone Veil occupe le poste de ministre de la Santé.
2. L’IVG est interdite en France depuis la loi de 1920. Cette loi obligeait de nombreuses femmes à avoir recours aux avortements
clandestins mettant leur vie en danger.
3. La loi Veil autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG), à laquelle elle fixe un cadre légal.
4. L’IVG ne peut être pratiquée au-delà de 10 semaines de grossesse, elle doit être réalisée par un médecin, dans un hôpital ou une
clinique et la patiente doit avoir été informée des risques ou conséquences liés à l’acte.
L’étude consacrée aux aspirations de la jeunesse est l’occasion de montrer comment l’apparition d’une nouvelle classe d’âge dans la
société française des Trente Glorieuses entraîne un bouleversement des pratiques et des valeurs et comment la loi prend en compte
certaines aspirations de la jeunesse.
La compétence travaillée en Parcours 2 amène l’élève à rédiger quelques lignes illustrant des informations (« Pratiquer différents
langages »).
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P. 2 1 1
Parcours 1
1. Les effectifs des élèves dans le Secondaire ont explosé entre 1960 et 1980 puisqu’ils ont plus que doublé (passant de 2 millions à
5 millions) pendant que le nombre d’étudiants a augmenté à une allure plus lente (250 000 à 800 000). Le baby-boom depuis 1944,
l’allongement de l’âge de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans et la hausse du niveau de vie expliquent cette évolution.
2. Les années 1960 voient l’éclosion d’une « culture jeune » qui se caractérise par des pratiques culturelles propres à une certaine
catégorie d’âge : nouveaux médias, nouveaux outils, nouvelle musique, nouveaux loisirs, nouveaux vêtements, nouveau vocabulaire.
3. En mai 1968, étudiants et lycéens se révoltent pour contester la société de consommation, l’ordre social et l’absence de reconnaissance
de la jeunesse. Ils revendiquent plus d’autonomie, de liberté, d’écoute de la part des adultes et des institutions.
4. En juillet 1974, une loi abaisse la majorité civile de 21 à 18 ans et autorise donc le droit de vote à 18 ans.
Parcours 2
- Entre 1960 et 1980, le nombre d’élèves dans le Secondaire est passé de moins de 2 millions à 5 millions. Sur la même période, le
nombre d’étudiants à l’Université est passé de 250 000 à près d’1 million.
- L’entrée du pays dans la société de consommation et la culture de masse favorise l’émergence de nouvelles pratiques culturelles
propres à cette nouvelle catégorie.
- Le mouvement étudiant de mai 1968 révèle ses frustrations et ses aspirations. En mai 1968, étudiants et lycéens se révoltent pour
contester la société de consommation, l’ordre social et l’absence de reconnaissance de la jeunesse. Ils revendiquent plus d’autonomie,
de liberté, d’écoute de la part des adultes et des institutions.
L’étude de nouvelles aspirations politiques, sociales et culturelles durant la crise de mai 1968 est menée à partir de l’analyse d’affiches
des Beaux-Arts et de l’École des Arts décoratifs, réalisées durant mai 1968.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 1 3
1. Elles ont été réalisées en mai-juin 1968 par des étudiants et artistes réunis à l’atelier populaire de l’école des Beaux-Arts. L’ambiance
est joyeuse (« on s’amusait comme des fous »). Les étudiants enthousiastes (« c’était passionnant ! ») se relaient « jour et nuit » à la
production d’affiches (« Nous n’avons jamais autant travaillé de notre vie ! »)
2. Les étudiants occupent les universités, manifestent et ils ont été rejoints par les travailleurs qui ont arrêté le travail (« tout le pays
était en grève »).
3. L’ombre rouge à l’arrière-plan représente de Gaulle. Facilement indentifiable par sa silhouette imposante, son long nez et son képi
de général. Il ferme avec sa main la bouche d’un jeune garçon, l’empêchant de parler. Le slogan « Sois jeune et tais-toi », très explicite,
est une reprise détournée du titre d’un film de Marc Allégret, sorti en 1958, et intitulé « Sois belle et tait-toi ». L’affiche dénonce le
caractère autoritaire de la République gaullienne dans laquelle les jeunes n’ont pas le droit à la parole.
4. Cette autre affiche représente une foule stylisée et dense, placée devant une usine. Le mélange des personnages blancs et bleus évoque
la symbiose entre les travailleurs grévistes et les étudiants venus, comme les précise le slogan, comme « soutien aux usines occupées
pour la victoire du peuple ». Les jeunes apportent leur soutien aux travailleurs en grève qui occupent les usines.
5. En mai 1968, les jeunes font connaitre leurs aspirations par les manifestations qui tournent souvent en affrontement avec la police
dans le Quartier latin à Paris (en jetant des pavés sur les CRS, voir doc. 5 p. 211). La loi de 1974 donne la majorité à 18 ans et permet
donc le vote à cet âge.
6. Pour les trois affiches, on retrouve la simplicité des formes, une seule couleur vive et intense par affiche, l’utilisation de symboles
expressifs, de jeux de mots et slogans très courts. Ce style s’explique par la recherche d’un message efficace et les contraintes techniques
liées à la sérigraphie.
L’étude sur l’immigration permet de montrer pourquoi et comment la France a fait massivement appel à la main-d’œuvre étrangère,
dont l’origine se modifie peu à peu, avant de fermer ses frontières au milieu des années 1970.
La compétence travaillée porte sur la pratique de différents langages. Elle propose de rédiger un texte sur les caractéristiques de
l’immigration en France de 1950 à 1980 à l’aide des connaissances apportées par les documents.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 1 5
Parcours 1
1. L’immigration augmente fortement dans les années 1960. Cela s’explique par la croissance économique des Trente Glorieuses, qui
nécessite un appel massif à la main-d’œuvre étrangère. L’État et le patronat favorisent l’immigration qui permet d’éviter une hausse
trop élevée du coût du travail.
2. L’essor de l’immigration continue jusqu’en 1974, avec de plus en plus d’immigrés en provenance d’Afrique du Nord, d’Espagne et
du Portugal.
Parcours 2
L’immigration progresse fortement jusqu’en 1975. Cela s’explique par la croissance économique des Trente Glorieuses et les besoins
importants en main-d’œuvre. Durant cette période, les immigrés viennent surtout d’Espagne, du Portugal et du Maghreb.
Les immigrés occupent le plus souvent des emplois peu ou pas qualifiés dans le bâtiment, l’industrie et le petit commerce. Les
travailleurs, parfois rejoints par leurs familles, vivent d’abord dans des bidonvilles situés autour des grandes villes. Puis ils s’installent
dans les cités construites en banlieue, où les conditions de vie sont bien meilleures.
À partir de 1974, la France est touchée par la récession économique. Cela se traduit par un arrêt de l’immigration de travail et par une
aide financière au retour. En 1976, un décret autorise les travailleurs immigrés en France à faire venir leur femme et leurs enfants.
Cette étude porte sur les manifestations et les conséquences du chômage de masse en France et sur les tentatives de réponse de l’État.
La compétence travaillée concerne la pratique de différents langages et propose à l’élève de réaliser une synthèse de l’étude sous la
forme d’une carte mentale.
R É P ON SE S A U X QU E STI ON S P . 2 1 7
Parcours 1
1. La hausse du chômage s’accélère au milieu des années 1970 pour atteindre un taux de chômage de 10 % en 1983-1984, puis
commence à baisser à la fin des années 1980. La France entre donc dans le chômage de masse. Les jeunes (15-24 ans) sont
particulièrement touchés.
2. Le témoignage offre des pistes d’analyse pour comprendre la progression et la durée du chômage de certaines catégories de
travailleurs : fermetures d’usines liées à la crise, licenciements économiques, reclassement impossible du fait d’un manque de
qualification. Pour cet ouvrier, le chômage de longue durée commence quand il est considéré trop vieux sur un marché du travail qui
se contracte.
3. Cette caricature de Plantu souligne les aberrations du marché du travail où des jeunes hyper qualifiés se trouvent contraints d’accepter
des postes sous-qualifiés et sous-payés, sans aucun rapport avec leurs compétences et leur formation.
4. Le succès des Restos du Cœur, lancés par Coluche en 1985, révèle l’apparition de nouveaux pauvres (chômeurs en fin de droits,
jeunes sans emploi, intérimaires) ne disposant plus des moyens nécessaires pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et
souligne en même temps une certaine forme de désengagement de l’État.
5. Face à la montée du chômage, l’État crée l’ANPE, agence publique destinée à favoriser la rencontre entre l’offre et la demande
d’emploi. En 1988, face aux ravages causés par le chômage de masse et de longue durée, le gouvernement de M. Rocard crée le Revenu
minimum d’insertion (RMI) destiné aux exclus des autres aides sociales.
Chômage
La leçon propose une synthèse des connaissances acquises sur les mutations de la société française des années 1950 aux années 1980.
Quatre documents permettent d’approfondir certains aspects de la question : une publicité illustrant l’entrée du pays dans la
consommation de masse, une courbe sur l’évolution du taux d’urbanisation de 1946 à 1986, l’évolution de la répartition de la population
active par secteurs d’activité à trois dates, l’évolution de la part des différentes classes d’âge à trois dates.
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 1 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 2 2 1
Les questions portent sur le document 1. La photographie et sa légende permettent à l’élève de mieux comprendre et analyser le
document 1.
1. L’article aborde la période de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981). « Des années bénies où tout semble encore
possible », « le pays reste encore plein d’espoir » sont deux passages du texte montrant que c’est une période heureuse.
2. Les conséquences politiques de la révolte de mai 1968 ont permis à Giscard d’Estaing d’être élu en 1974 (« son élection est le produit
de ce mai 1968 ») et explique aussi le départ de de Gaulle en 1969 (« Mai 1968 a eu raison du "père de Gaulle" »).
3. Les jeunes veulent renverser la figure paternelle et revendiquent leur liberté par rapport à leurs parents en « écoutant du rock, portant
des cheveux longs ». Certains « prennent le chemin de Katmandou ou choisissent de vivre en communauté ».
4. Les femmes ne sont plus seulement au foyer, beaucoup cherchent du travail pour s’épanouir et ne veulent plus simplement s’occuper
des enfants, du ménage et de la cuisine.
5. Giscard d’Estaing a « instauré le divorce par consentement mutuel », autorisé l’IVG (loi Veil de 1975), fait rembourser la pilule
contraceptive par la Sécurité sociale. La loi pour les jeunes votée en 1974, qui n’apparait pas dans le texte, instaure le droit de vote à
partir de 18 ans.
6. Les menaces citées sont la crise économique (« la crise économique pointe partout ») et le chômage qui en résulte (« le taux de
chômage a doublé en sept ans »).
A N A LY SE D E D OC U M E N T S 2 – R É P ON SE S A UX QU E STI ON S P . 2 2 2
Document 2
1. Les femmes se sont mobilisées en créant des associations féministes, le Mouvement français pour le planning familial, et en
manifestant pour de nouveaux droits.
2. Les deux grandes lois évoquées sont la légalisation de la contraception (loi Neuwirth de 1967) et l’autorisation de l’avortement (loi
Veil de 1975).
Document 1
3. Avant 1975, de nombreuses femmes pratiquent des avortements clandestins et risquent des peines d’emprisonnement. Elles doivent
se faire avorter à l’étranger ou trouvent en France des médecins prêts à les aider malgré l’illégalité de l’avortement. Certaines, qui ne
sont pas ou mal aidées, risquent de rester mutilées à jamais. Ainsi, les femmes qui avortent prennent des risques sanitaires et un risque
pénal.
Document 2
5. Les limites de la loi Veil votée en 1975 : il s’agit d’une loi provisoire de 5 ans qui autorise l’IVG jusqu’à 10 semaines. De plus, elle
n’est pas remboursée par la Sécurité sociale.
Il faut attendre 1980 pour que cette loi soit définitivement adoptée (qu’elle ne soit plus provisoire) ; 1982 pour que l’IVG soit
remboursée par la Sécurité sociale ; puis 2001 pour que le délai légal passe à 12 semaines.
D É V E LOP P E M E N T C ON ST R U I T P . 2 2 3
Attention, pour le SUJET 2, il s’agit des changements de la société des années 1950 (et non 1970) aux années 1980.
SUJET 1
Introduction
Après 1945, la société entre dans une période nouvelle qui est celle de la croissance économique et qu’on appelle les Trente
Glorieuses (1945-1975). Durant cette période la société change rapidement.
Comment se transforme la société du début des années 1950 au milieu des années 1970 ?
Partie I
La jeunesse a de nouvelles aspirations.
De 1945 jusqu’aux années 1960, une femme a en moyenne 2,5 enfants contre 1,5 avant-guerre. Les établissements scolaires et
universitaires connaissent un afflux considérable d’élèves. Plus nombreux, désireux de prendre leur distance avec la génération de
la guerre, les jeunes développent une culture qui leur est propre, une « culture jeune » avec ses propres codes : musique, vêtements,
langage. Lors de la révolte de mai 1968, ils revendiquent aussi davantage de libertés. En réponse, la loi leur accorde le droit de vote
et la majorité civile à 18 ans en 1974. Les établissements scolaires publics deviennent obligatoirement mixtes à partir de 1975.
Partie II
Les femmes prennent une nouvelle place
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler et à un niveau de qualification de plus en plus élevé. À partir de la fin des
années 1960, des féministes créent le Mouvement de libération des femmes (MLF). Elles revendiquent l’égalité avec les hommes
et aussi le droit de disposer librement de leur corps. Elles obtiennent aussi des droits nouveaux comme l’autorité parentale
conjointe. La contraception est légalisée en 1967 (loi Neuwirth) et l’avortement est autorisé (divorce par consentement mutuel).
Partie III
Durant les Trente Glorieuses (1945-1975), l’immigration connait enfin un important développement.
L’Etat et les entreprises encouragent l’arrivée de travailleurs immigrés. Ils viennent d’Espagne et de plus en plus du Portugal et du
Maghreb. Peu qualifiés, ils travaillent dans l’industrie (notamment automobile) et le bâtiment. Ils logent dans des bidonvilles puis
à partir des années 1960 dans des grands ensembles de banlieues, les cités. Mais à partir de 1975, la crise économique s’installe et
l’Etat cherche à limiter l’immigration pour réserver l’emploi aux Français.
Conclusion
Ainsi la période des Trente Glorieuses est celle de changements sociétaux profonds. Cela passe par une augmentation du nombre
de jeunes qui cherchent à s’émanciper de la génération précédente, par une nouvelle place des femmes dans la société et par le
développement de l’immigration.
R E P ÉR A GE DA N S LE TE M PS P . 2 2 3
1967 : Loi Neuwirth autorisant la contraception.
Mai 1968 : Révolte étudiante.
1974 : Abaissement de la majorité à 18 ans.
1975 : Loi Veil autorisant l’avortement.
1976 : Autorisation du regroupement familial des immigrés