Composition Francais23

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Apollos.com *composition n°0023 du 14 Mai 2022 – infoblessedservice@outlook.

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BACCALAURÉAT SÉRIE A - Coefficient : 3

SESSION 2022 SÉRIES B, C, D, E et H - Coefficient : 2


Durée : 4 h

FRANÇAIS
SÉRIES A – B – C – D – E -H
Cette épreuve comporte trois (03) pages numérotées 1/3, 2/3 et 3/3.
Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :
« La tricherie tue... »

Premier sujet : Résumé de texte argumentatif

La paix est possible

On se demandera peut-être pourquoi j'ai longtemps parlé de paix, alors que nous vivons dans
un pays qui non seulement n'est pas en guerre, mais qui vit depuis son indépendance en bonne
intelligence avec ses voisins et en esprit de tolérance envers tous les autres peuples du monde. Mais
est-ce pour cela que nous pouvons nous permettre d'être insouciants et satisfaits de nous-mêmes ? Je
ne le crois pas.
Je rappellerai d'abord que la guerre ne se présente jamais comme une génération spontanée ; il
faut toujours remonter à ses causes lointaines et indirectes. Or, chez nous comme dans tous les pays
en train de se construire, nous devons faire attention à ce que les appels à l'unité nationale, la bonne
entente entre les ethnies, ne s'accompagnent pas en fait de désordres qui préparent pour demain de
graves conflits.
Tout le monde, dans notre pays, a théoriquement le droit d’accéder à une situation plus digne ;
au mieux-être, à une aisance financière qui lui permet de vivre et de faire vivre sa famille. Mais dans
la pratique, nous constatons qu'un fossé se creuse entre une minorité qui a tous les moyens pour réussir
et la masse des travailleurs de la ville et de la campagne qui sans protection et sans relation, ont de
plus en plus de difficultés à trouver un logement décent et un travail convenablement rémunéré.
L'injustice sociale, l'exploitation des petits et des faibles, voilà, parmi beaucoup d'autres, des causes
lointaines de guerre ou tout au moins de conflit social, et sur lesquelles des voix très autorisées ont
attiré votre attention.
Si encore l'argent était toujours le fruit d'un travail honnête ! Mais nous avons tous entendu
parler de ces personnes qui profitent de leur situation pour arrondir leur salaire en faisant payer toutes
sortes de services, au mépris de la légalité. Combien de travailleurs ou de paysans sont dans
l'obligation de revenir dix fois, quinze fois, devant le même guichet pour obtenir le papier
indispensable qu'ils ne pourront finalement retirer qu'en versant un pourboire ? Sur les routes et dans
les bureaux, le faible et le petit sont rançonnés. Qui d'entre nous peut dire qu'il ignore ces faits ? Ces
abus intolérables se multiplient. Ils révoltent la conscience.
Mais justement, frères ! Que fait-on pour assainir les mentalités ? Que fait chacun de nous pour
asseoir solidement la paix sur la justice ?

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Je pense en particulier à cet espoir de la nation qu'est notre jeunesse. Que proposons-nous aux
jeunes ? Quel idéal ont-ils devant eux ? Nous leur parlons beaucoup de développement : nous leur
demandons de travailler d'arrache-pied à la croissance économique du pays, nous les encourageons à
gagner de l'argent et se faire une situation agréable et enviable. Mais l'homme vit-il seulement de pain
? Et méprisons-nous à ce point notre jeunesse que nous l'estimions incapable de vouloir autre chose
que son épanouissement matériel avec toujours plus de jouissance ?
Mais d'abord il faudrait que les adultes fassent confiance à cette jeunesse, qu'elle ne se sente
pas toujours entravée dans ses initiatives et sa générosité. Le temps n'est plus où l'on pouvait empêcher
les jeunes de penser et de s'exprimer ; et je dis : c'est tant mieux.
Je lance donc un appel à ces garçons et à ces filles de notre pays. Tous les jours vous créez des clubs
nouveaux pour danser, pour faire du sport, parfois même pour apprendre de nouvelles choses et pour
vous cultiver. Pourquoi n'organisez-vous pas des groupes pour asseoir et organiser la paix des Ivoiriens
? Il serait bon d'abord que vous appreniez les lois de votre pays, avec l'aide de vos ainés qui les
connaissent, afin de les respecter vous-mêmes et de les faire respecter dans votre entourage.
Apprendre que tout homme est votre frère et ensuite mettre toutes vos forces à lutter contre
l'injustice, l'abus des privilèges, l'exploitation des pauvres.
Alors, plus tard, devenus responsables, vous pourriez travailler concrètement, et vous assurer
par exemple que des logements décents et bon marché sont mis à la disposition de ceux qui en ont
vraiment besoin, ou interpeller les employeurs ou les syndicats pour vérifier que chacun reçoit bien
le salaire prévu par la loi ou défendre courageusement les petits contre l'exploitation d'où qu'elle
vienne.
Il y a un immense travail à faire dans notre pays pour sauvegarder la paix. Je m'adresse donc à
vous tous, jeunes et adultes, hommes et femmes de bonne volonté, pour que nous ne perdions pas un
instant, que nous nous mettions tout de suite au travail.

Mgr Bernard YAGO, Archevêque d’Abidjan, Extrait


du discours du 31/12/1972.
I) QUESTIONS

1- Qu'est-ce qui justifie les propos de l'auteur qui soutiennent que ‘‘le temps n 'est
plus où l'on pouvait empêcher les jeunes de penser et de s 'exprimer’’ ?
2- Quel est le problème que pose l'auteur de ce texte ?
3- Quelle est la visée argumentative de l'auteur de ce texte ?

II) RESUME

Résumez ce texte de 754 mots au 1/4 de son volume. Une marge de plus ou moins 10 % est tolérée.

III) PRODUCTION ECRITE

Etayez cette opinion de Mgr YAGO selon laquelle la guerre ne se présente jamais comme une
génération spontanée.

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Deuxième sujet : Commentaire composé

Dans l'oubli et l'immense infini des terres


Comme s'ils allaient, tous ces hommes à la guerre.
Ils avaient mal à la vie, oui mal à leur vie !
Ils vont, là-bas frauduleusement par la mer
Chercher l'espérance, cette ombre de la survie
Laissant derrière eux, femmes et enfants, leurs mères
Leurs patries les renient, l'Europe les attire !

La mer, la mort sur la route les accompagnent.


La mort crie à la mer qui se fit une goutte
La mer serra le bois, l'attira vers les fonds
Une psalmodie et le noir cri du grand clairon
Montèrent, en une seule et triste complainte
Vers le ciel bleu qui frémit devant cette plainte.
Ils criaient au secours, cherchant la main de Dieu
C'était le chaos, un champ immense de désordre
Où les griffes noires de la mort, venaient mordre,
Cruelles, dans l'âme, le corps, de ces malheureux !
Ils voulaient vivre. Vivre des jours plus heureux !

Wendyam Salifou OUÉDRAOGO, « L'Etre et le Monde »


Paris, L’ Harmattan, 2013, pp. 61-63.

Troisième sujet : Dissertation littéraire

Dans son recueil Les Rayons et les ombres publié en 1840, Victor Hugo déclare à propos
de l’engagement de l'écrivain :
« Quand les haines et les scandales tourmentent le peuple agité, honte au penseur qui se
mutile et s'en va, chanteur inutile, par la porte de la cité. »

Expliquez et discutez cette affirmation de Victor HUGO dans un développement argumenté et


illustré d'exemples tirés d 'œuvres littéraires lues ou étudiées.

Mon BAC, mon souci… !

3/3

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