Langage 1
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1
INTRODUCTION
La Psychophysiologie est l‘étude scientifique des rapports entre les faits
psychiques et les faits physiologiques. La psychophysiologie est l’étude des
corrélats physiologiques du comportement et des activités mentales. Le
comportement est le résultat d’activités chimiques et nerveuses complexes dans
le cerveau. En effet bien de recherches mettant en rapport les faits psychologiques
avec les processus biologiques s’intéressent surtout aux domaines de la
motivation, de la perception, de l’émotion, de la mémoire et de l’apprentissage
Notre aptitude à utiliser le langage et notre faculté de penser, de raisonner et de
mémoriser les objets et les événements, dépendent de la structure enchevêtrée
du cerveau. En effet, les processus électriques ou chimiques du fonctionnement
du cerveau constituent le fondement des processus de la pensée les plus
complexes.
Psychologie
Comportement
Cognition
Neuropsychologie
Troubles cognitifs
liés à un
dysfonctionnement
cérébral
Neurologie
Maladies du
cerveau
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I. BASES ANATOMIQUES ET FONCTIONS DU CERVEAU
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Le cortex cérébral
Cortex du latin veut dire « écorce ». On a pu observer au niveau du cortex diverses structures
et régions spécifiques. Il est constitué de circonvolutions appelées (gyrus ou gyri) séparées
les unes des autres par des sillons (scissures) plus ou moins profonds. Le cortex cérébral est
constitué par les corps cellulaires (des cellules nerveuses) et présente une couche de 3mm
environ. L’intérieur du cerveau est constitué généralement d’axones myélinisés, c’est la
substance blanche (ex. corps calleux). Le cortex comprend 6 niveaux ou étages de neurones
interconnectés grâce à d’innombrables synapses. C’est donc dans le cortex (ces étages)
qu’ont lieu les activités mentales les plus complexes. Chez les animaux inférieurs tel que le
rat ou le chat, le cortex est plus réduit et plus simple. Plus donc on monte sur l’échelle
phylogénétique des animaux, plus la masse du cortex (relativement à la masse totale du tissu
encéphalique) augmente. Le cortex présente des circonvolutions très caractéristiques et il
existe une relation étroite entre le développement cortical de l’espèce, la position dans l’échelle
phylogénétique et la complexité (richesse) du comportement.
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L’hémisphère droit commande la partie gauche du corps et inversement
Gauchers :
activation de la parole dans les hémisphères droit et gauche (et pas majoritairement à
gauche comme chez les droitiers)
meilleure récupération en cas de lésion (répartition sur les deux hémisphères)
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Le langage est-il le propre de l’homme ?
Le langage est parfois considéré comme le propre de l’homme. Cette idée est notamment
défendue par Descartes dans l’extrait (lettre au Marquis de Newcastle, 23 novembre 1646).
Descartes définit le langage comme l’expression de la pensée en le distinguant des
comportements non signifiants (observables chez les autres animaux) qui ne seraient que des
réactions du corps. La capacité de parler est considéré comme un indice de la capacité de
penser.
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Phineas Gage (1823-1860)
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a) Aire de Broca : zone de production des mots parlés
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b) Aire de Wernicke : zone de la compréhension du langage parlé
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c) Le cortex moteur
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Quelques fonctions du cortex
Les aires corticales sont les aires préfrontale, motrice et pré-motrice (aire
d’association motrice), l’aire associative somesthésique (somato-sensitive),
l’aire gustative, l’aire visuelle, l’aire auditive associative, les aires de
compréhension du langage et du langage articulé (zone de Broca) et les aires
associatives.
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Les lobes occipitaux, avec notamment le cortex visuel, interviennent
dans le traitement des informations visuelles.
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membres situés dans la moitié opposée du corps. La zone cérébrale
détruite est appelée aire motrice principale. Cette paralysie (ou
hémiplégie) n’est donc pas d’origine musculaire. L’aire pré-motrice, ou
aire d’association motrice, est connectée {des multiples régions du
cortex cérébral ainsi qu’au thalamus et aux noyaux gris centraux. Elle
intervient dans la programmation des commandes motrices. Ce rôle a
été mis en évidence par l’observation des lésions du cortex préfrontal,
située entre 1 et 3 mm en avant de l’aire motrice principale, ces lésions
ne provoquent pas une paralysie mais des troubles de l’exécution des
mouvements qui font appel à plusieurs groupes musculaires. Ces
troubles concernent la parole, l’écriture et toutes sortes d’activités
faisant intervenir une coordination motrice complexe.
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II. L'ORGANE AUDIO-PHONATOIRE
La production de la parole
Les organes que nous utilisons dans la production de la parole peuvent avoir
d’autres fonctions, mais la respiration est la base de la production de la parole.
La plupart du temps, nous ne faisons pas de bruit lorsque nous expirons,
mais si ce courant d’air est mis en vibration, il devient audible. Lorsque nous
ronflons, nous faisons du bruit involontairement, mais c’est
intentionnellement que nous émettons du bruit lorsque nous parlons.
Dans la parole, ce sont les cordes vocales qui provoquent la vibration de l’air.
Lorsque nous parlons, les cordes vocales s’ouvrent et se ferment très
rapidement, coupant le courant d’air en une série rapide de brèves explosions.
Cette série d’explosions est entendue comme une sorte de sons dont la
hauteur varie avec la fréquence de vibration des cordes vocales. Le caractère
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de ce son bourdonnant peut être modifié par la forme du tractus vocal. Le
tractus vocal, forme au-dessus du larynx un passage tortueux, constitué du
pharynx, de la bouche, et de la cavité nasale. C’est le changement intervenant
dans la forme du tractus vocal qui induira les variations dans les sons que
nous allons produire. Chez l’homme, le courant d’air provenant des poumons
fournit l’énergie nécessaire pour la production des sons de parole.
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une analyse des ondes sonores en fonction de la fréquence de l’intensité et du
temps. L’oreille transmet ainsi les informations sur les variations temporelles
de l’énergie sonre à certaines hauteurs.
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III. LE BAIN DE LANGAGE ET MATURATION
PHYSIOLOGIQUE
Le bain de langage est la condition sine qua non pour que les connexions
s'établissent dans le cerveau dans les premières années de vie. Mais c’est aussi
toute la richesse de ce que l’enfant entendra autour de lui ensuite.
L'enfant doit entraîner son appareil phonatoire, c’est à dire les organes avec
lesquels il va parler ensuite :
Cris, pleurs, sons végétatifs (le premier cri est émis dès la naissance)
A partir de 2 mois, apparition de sons vocaliques (vocalises avec les
phonèmes universels que les enfants soient sourds ou qu’ils entendent).
Utilisation du larynx vers 4-5 mois et de la respiration-modulation
(chuchotements, hurlements, gazouillis, grognements…)
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La production de cette période comporte tous les sons existants, même ceux
qui ne font pas partie de la langue maternelle.
Les enfants sourds et non muets produisent également des sons à cet âge-là
mais ils s’arrêteront là faute d’entendre parler une langue.
Vers 6 mois, le bébé produit un babillage (ou babil) fait d’un ensemble,
une suite de sons sans liens avec des signifiés (objets) mais qui
comprennent déjà des consonnes et des voyelles. Ce babil se rapproche
de la langue maternelle. De plus, le rythme et la mélodie deviennent
caractéristiques de ceux de la langue maternelle vers 8 mois.
Quand l'enfant est seul ses productions sont variées sur le plan mélodique
mais quand il y a interaction avec un adulte, la durée des syllabes se
rapproche de celles de l'adulte.
Entre 8 mois (les + précoces) et 20 mois (les - avancés), il y a
émergence de la référence (certains sons désignent quelque chose) puis
apparition des premiers mots.
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Le schéma ci-contre nous montre que c’est avant la fin de la première année
de vie que la partie du cerveau qui va servir de support au langage connaît
son pic de croissance.
Ceci est évidemment difficile à imaginer puisque, pendant cette période,
l’enfant écoute, communique avec des cris, des pleurs, des gazouillis,
comprend de plus en plus de choses mais ne parle pas encore.
La plupart des enfants ne prononcent leurs premiers mots qu’après cette
période et ceci induit encore beaucoup d’adultes en erreur : on pense que tant
qu’ils ne parlent pas, ils ne comprennent pas.
Si l’enfant ne parle pas avant l’âge d’un an, ce n’est pas qu’il n’a rien à dire,
ni qu’il ne comprend rien, c’est qu’il ne maîtrise pas encore suffisamment la
motricité de son appareil phonatoire.
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Que pendant la période critique les régions du cerveau concernées par
le langage se localisent progressivement dans l’hémisphère gauche
chez la plupart des individus. On parle de l’asymétrie du cerveau pour
dire que les 2 hémisphères sont spécialisés dans certaines fonctions.
L’asymétrie du cerveau existerait déjà sur les fœtus, ce qui laisse
penser que la zone du langage préexiste mais qu’elle ne se spécialise
qu’avec la maturation.
Qu’une lésion ou une ablation dans une des régions cérébrales
concernées par le langage (aire de Broca, aire de Wernicke) après la
période critique a des conséquences sévères sur le langage alors
qu’avant, il existe une capacité de réorganisation qui permet aux zones
du langage de se fixer ailleurs.
Les aires dont la lésion suscite des perturbations du langage (Broca et
Wernicke) achèvent leur myélinisation (apparition des gaines de
myéline autour des axones des neurones) pendant la période critique.
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IV. PHYSIOPATHOLOGIE
L'aphasie est un trouble du langage qui touche des personnes ayant acquis le langage. Dont
la cause le plus souvent est liée à une atteinte de la circulation artérielle du cerveau, plus
précisément une embolie, ou une thrombose (caillots sanguins) d'un vaisseau. Le type
d'aphasie varie en fonction de la zone atteinte au niveau du cerveau en rapport avec les aires
du langage. Plusieurs types d'aphasie sont distingués :
L'aphasie de Broca (dites aussi "aphasie motrice d'expression, antérieure, ou expressive")
qui touche majoritairement la parole avec des symptômes allant du fait de ne pas trouver
certains mots appropriés à une incapacité totale de parler. Elle se caractérise par une
réduction de l'expression. L'individu parle peu, lentement, cherche ses mots. La
compréhension est généralement bien conservée.
L'aphasie de Wernicke (dites aussi "sensorielle, de réception, ou postérieure") qui touche
en priorité la compréhension du langage, écrit ou oral. La personne atteinte parle facilement
ou même abondamment, mais parfois elle fait des paraphasies ou elle jargonne. A l'écrit, elle
rencontre généralement les mêmes difficultés que lorsqu'elle parle.
L'aphasie de conduction qui se manifeste par un langage entrecoupé
d'hésitations, d'arrêts occasionnés par une difficulté à trouver les mots et, surtout, par la
production de nombreuses paraphasies et d'un jargon. La personne atteinte mêle les sons dans
les mots et, comme elle en est habituellement consciente, elle tentera de se corriger. Elle peut
être le résultat d'une aphasie de Wernicke ayant évolué positivement.
L'aphasie progressive primaire qui s'installe insidieusement, et dont le premier symptôme
est habituellement le manque du mot. Les personnes ont généralement une très bonne
conscience de leur trouble du langage, ce qui génère beaucoup de frustration et est source
d'anxiété. Lorsque l'aphasie est de type non fluent, le débit verbal est de plus en plus réduit,
allant jusqu'au mutisme. En cas d'aphasie de type fluent, c'est l'inverse qui se produit avec
une logorrhée, du jargon, des troubles importants de la compréhension orale et écrite et des
troubles de la lecture à haute-voix et de la répétition.
L'aphasie mixte quand il y a à la fois une réduction de l'expression et des difficultés
importantes de compréhension.
L'aphasie globale qui est la forme la plus sévère de l'aphasie. L'expression est quasi nulle
et les troubles de compréhension sont très importants.
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V. TECHNIQUES D’IMAGERIE ET METHODES
D’INVESTIGATION
Examen qui permet d’obtenir des images précises du corps en trois dimensions sur un écran
d’ordinateur. Une tomographie par émission de positons ou TEP est une scintigraphie
effectuée après avoir injecté dans une veine un traceur faiblement radioactif : le
fluorodéoxyglucose ([18F]-FDG).
Pour savoir si le traitement du cancer est efficace ou dans le cadre du suivi; pour vérifier si le
cancer est réapparu après le traitement (récidive) ou s'il s'est propagé à d'autres parties du
corps; pour aider à diagnostiquer des affections non cancéreuses.
Ce traceur, semblable au sucre, va se fixer au niveau des cellules cancéreuses et émettre, de
façon temporaire, des rayonnements que l’on peut suivre dans l’organisme du patient grâce à
une caméra spéciale, une caméra TEP. Le médecin peut proposer une tomographie par
émission de positons à différentes étapes de la maladie, que ce soit pour le diagnostic, le suivi
du traitement ou la surveillance. On parle aussi de PET scan.
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5.3 Électroencéphalographie (EEG)
C’est un examen qui permet de mesurer et d'enregistrer l'activité électrique du cerveau.
L'EEG a recours à des détecteurs, ou électrodes, qu'on fixe à la tête et qu'on relie par des fils
à un ordinateur.
Diagnostiquer et surveiller des maladies telles que l'épilepsie (un trouble provoquant des
crises convulsives), la narcolepsie (un trouble du sommeil) et l'œdème cérébral; surveiller le
cerveau durant une chirurgie au cerveau.
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tissus qui produisent les neurotransmetteurs et favorisent leurs sécrétions naturelles.
Nous savons grâce à la neuro-imagerie, que lors d’une dépression s’installent des
zones d’hypoactivité et des zones d’hyperactivité.
La stimulation lève ce blocage et restaure une activité normale des zones touchées.
Il existe donc plusieurs protocoles, certains permettant d’activer les zones déficientes
et inversement.
Ces différent protocoles sont déterminés par l’observation du médecin/l’observation
clinique/des tests psychologiques spécifiques.
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