Memoire Mutakata

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1

CHAPITRE PREMIER : INTRODUCTION GENERALE


1. CONTEXTE DE L’ETUDE

Généralement on admet qu'une économie de marché a besoin, pour fonctionner de l'existence


de la puissance publique notamment pour la définition et le respect des droits de propriété et
autres. L'Etat dans ce contexte assume les charges publiques qui ne sauraient être supportées
par le privé. Toutes ces responsabilités lui s’avèrent indispensable pour le développement
socio-économique d'un pays. Pour financer ses dépenses, l'Etat dispose de différents moyens:
Il peut lever des impôts, recours à la planche à billet ou emprunter sur le marché financier des
capitaux. Ainsi dans tous les pays du monde, la majeure partie des ressources de l'Etat est
constitué des recettes fiscales représentent 80 à 90% dans les pays développées et 60 à 70%
dans les PED.

Ainsi dans la plupart de pays en voie de développement (P.E.D) dont la RDC, le prélèvement
fiscal est considéré comme un moyen sûr pour l'Etat d'assainir ses recettes budgétaires. Il
apparaît donc que la politique fiscale occupe une place de choix dans les décisions des
politiques économiques qui passe par une augmentation des recettes fiscales.

Cependant, l'économiste Laffer a remarqué que l'augmentation de la pression fiscale


n'entraîne pas toujours la croissance économique. Pour lui, « l'augmentation de la pression
fiscale découragerait l'activité productive et exercerait de ce fait une influence négative sur la
croissance économique. L'impôt aurait en effet une incidence défavorable sur les facteurs
d'offre (investissement ; offre de travail) ce qui engendrerait à terme une contraction du
rendement de la fiscalité, imputable à la raréfaction de la matière imposable. » Cette analyse
reste pragmatique pour le cas de la RDC.

Par ailleurs, l'assiette fiscale repose essentiellement sur le secteur formel. Un maintien de la
pression fiscale élevée aurait donc pour conséquence de décourager l'investissement privé et
favoriser la fraude fiscale dans le secteur moderne, notamment les PME, sur qui repose la
croissance à long terme ; de décourager la capitale humaine source de développement
économique.

De même, la complexité du régime fiscal sur le commerce extérieur peut amener les agents à
voiler la nature de leurs produits pour bénéficier du régime le plus favorable. Elle est donc
source de fraudes, de confusions et d'inefficacité du mécanisme de recouvrement.
2

Au regard de tout ce qu'on vient d'élucider, on pourrait se demander


aujourd'hui, si le système fiscal congolais tel qu'il se présente répond aux préoccupations
nationales, surtout celles visant à promouvoir et à accélérer une croissance économique
durable dans notre pays. Faut-il simplement compléter la législation fiscale selon les
fluctuations de l'économie ou doit-on vraiment innover en recherchant des mesures originales
propres au contexte congolais ?

C'est ce qui justifie donc le choix de notre thème intitulé " pression fiscale et
développement socio-économique dans la province du haut Katanga" et dont l'objectif est
de voir l'apport de la fiscale pour un développement et l’influence qu’à la pression fiscale sur
la vie socio-économique dans la province du Haut Katanga.

QUESTION DE DEPART

Comment la pression fiscale peut-elle avoir un impact sur le développement


socioéconomique ?

1. LA REVUE DE LITTERATURE

1.1. Approche théorique


P. BOSONKIE1, dans son mémoire intitulé l’impact de la fraude fiscale sur le développement
de la province du Katanga. Il était question dans son travail de faire voir l’impact négatif de
la fraude fiscale sur la maximisation des recettes fiscales dans le budget provincial, qui aurait
ipso facto des effets nuisibles sur la modernisation de la province.

. MBONKO NKOYI2, l’apport des impôts réels sur la maximisation des recettes de la
direction générale des impôts ou l’auteur a fait montre l’importance de chaque type d’impôt
réel et la manière de sa mobilisation dans le différent aspect national tels que l’économie, la
finance et le social.
Pour Adam Smith, « l’impôt peut entraver l’industrie du peuple et le détourner de s’adonner à
certaines branches de commerce ou de travail, qui fourniraient de l’occupation et des moyens
de subsistance a beaucoup de monde. Ainsi, tandis que d’un côté il oblige le peuple à payer,
de l’autre il diminue ou peut être anéantit quelques-unes des sources qui pourraient le mettre
1
P. Bosonkie, l’impact de la raude iscale sur l’aménagement de la ville de Lubumbashi, 1999, p. 12
2
MBONKO NKOYI, l’apport de l’impôt réel sur la maximisation des recettes de la direction générale des impôts,
UNILU, 2000
3

plus aisément dans le cas de le faire ». Depuis, la plus part des économistes tendent à
considérer que la fiscalité pénalise la croissance économique.

Les effets attendus de la fiscalité sur la croissance varient en fonction du cadre théorique
retenu (modèles de croissance néo-classiques ou croissance endogène), du facteur de
production soumis à l’impôt (impôt sur le capital ou impôt sur le travail), des techniques de
production et du processus d’accumulation du capital humain.

Dans la filiation du modèle de croissance néo-classique de Solow (1956) à taux d’épargne


endogène, des auteurs comme Sato (1967), Krzy-zaniak(1967) et Feldstein(1974) ont étudié
les effets de la fiscalité sur la croissance. Chamley (1986° et (Judd(1928), quant à eux,
utilisent les modèles) taux d’épargne endogène (Ramsey 1928). Selon ces modèles, la
fiscalité, la fiscalité agit sur le taux de croissance dans la phase transitoire, et sur le niveau de
revenu par tête de l’état régulier.

Ainsi, la fiscalité sur les revenus du capital, assimilable à une réduction du taux d’intérêt net,
peut modifier la répartition des ressources entre consommation présente et future.

Dans les nouvelles théories de la croissance, la fiscalité agit sur l’offre de travail et le progrès
technique, facteurs endogènes de la croissance qui dépendent du comportement des agents
économiques qui détermine le taux de la croissance transitionnelle mais aussi le taux de
croissance à long terme. Ainsi la fiscalité sur les revenus du travail affecte l’allocation du
temps entre le travail et loisir. Selon Lucas et Rapping(1969), lorsque le salaire après impôt
est temporairement plus faible, la quantité de travail offerte tend à diminuer (effet de
substitution inter temporelle) puisque les agents qui anticipent une hausse des salaires vont
augmenter provisoirement leur temps de loisir.

La fiscalité sur l’épargne en abaissant le taux d’intérêt après l’impôt incite les ménages à
offrir moins de travail, par ce que la valeur du revenu provenant du travail actuel par apport
au travail futur a diminué. Ces résultats sont cependant sujets à caution, car, selon Ball(1990),
l’offre de travail est déterminée principalement par des facteurs autres que les comportements
de substitution inter temporelle.
La fiscalité sur le revenu du travail agit sur l’accumulation de capital humain. Une
augmentation permanente de la fiscalité sur les revenus du travail diminue le cout de
l’opportunité du temps consacré à la formation et à l’inverse réduit le rendement de
l’investissement en capital humain. L’effet est donc ambigu ; toutefois, selon Trostel(1993),
4

l’accumulation du capital humain dépend non seulement du temps consacré à cette activité
mais aussi d’intrants dont le cout d’opportunité n’est pas diminué par un accroissement de la
fiscalité de la fiscalité le travail. Dans ce cas, l’effet rendement pourrait l’emporter sur l’effet
couts d’opportunité : la fiscalité sur le travail serait plus un facteur de moindre accumulation
du capital humain et donc de croissance plus faible.

1.2. Approche empirique


De façon théorique, la pression fiscale constitue le ratio de tous les prélèvements obligatoires
(charges sociales, taxes, impôts) au produit intérieur brut. Elle varie suivant les pays
développés entre 35% et 52%.3
La courbe de LAFFER ne fait référence qu’à une imposition directe. Néanmoins des partisans
de cette étude le fixe en dessous de 25%.4
Selon cette théorie les taxes et les impôts génèrent des distorsions dans l’économie à cause de
la modification des comportements par les agents économiques due à une augmentation ou
une diminution de taux d’imposition.
C’est ainsi que certains économistes ont développé des modèles permettant de taxer des biens
ou des revenus de manière à minimiser les distorsions qui en découlent. C’est le cas de Frank
RAMSEY(1927) qui proposa que l’on taxe uniquement les biens et services de telle façon que
les biens ayant la demande la plus inélastique soient le plus fortement taxés.
L’idée dans ce cas-ci est que les taxes portent en priorité sur des biens dont la demande varie
peu en fonction du prix, l’agent économique (ici le consommateur) ne modifiera pas de façon
radicale son comportement de consommation.
On doit à James MIRRLEES(1971), la théorie moderne de la taxation du revenu qui formalise
l’arbitrage que doit réaliser un gouvernement entre égalité d’une part et efficacité d’autre part.

En octobre 2001, Jean-François GAUTHIER, dans une étude intitulé : « Taxation optimale de


la consommation et des biens informels » a voulu démontrer dans quelle mesure il était
souhaitable de taxer le secteur informel sur l’ile de Madagascar.
Pour mener à bien l’étude il, proposa dans un premier temps l’élaboration d’un modèle
théorique de taxation optimale pour permettre de fournir une réponse analytique à la question.
En second lieu, une version empirique du modèle a permis d’estimer les taux de taxation
optimaux. Les résultats de l’étude montre que la taxation optimale des biens informels est
toujours inferieure à celles des biens formels. Néanmoins, l’auteur ajoute que pour des règles
3
WWW.blog.turgot.ord/index.php post/Teissier-fiscalit%C3%A9
4
http//www.melchior.fr/la courbe de laffer.3911.0.html
5

de progressivité « raisonnable », le taux de taxation moyen de secteur informel est nettement


plus important que l’effectif actuel. Toutefois, la solution optimale peut être de subventionner
le secteur informel pour des degrés élevés de progressivité.5

Une étude du même auteur (Jean-François GAUTHIER) intitulé : « taxation optimale et


reforme fiscales dans les PED a essayé de mettre en regard la théorie de la fiscalité optimale
et les reformes appliquées sur le terrain.

Pour l’économiste Emmanuel SAEZ (l’imposition optimale des hauts revenus), quand on
accroit le taux d’imposition, les recettes fiscales augmentent à cause de la chute des revenus
mécaniquement (c’est l’effet 1), mais elles diminuent également à cause de la chute des
revenus déclarés (effet 2).

Un arbitrage doit alors se faire entre les deux effets. Si l’effet 1 est plus élevé que l’effet 2,
l’Etat a tout intérêt à augmenter le taux d’imposition. Par ailleurs, si c’est le cas contraire soit
effet 1 inferieur à effet 2, ceci aura pour signification que le taux d’imposition est trop élevé.
Le taux d’imposition maximise les recettes lorsque l’effet 1 est égal à l’effet.
Tableau n° 1 GRILLE DES AUTEURS (études théoriques et études empirique)

NUME AUTEURS THEMATIQUES


RO

1 1 P. BOSONKIE6( article) Il était question dans son travail de faire voir


apport de la fraude fiscal sur la maximisation
des recettes fiscales dans le budget de l’Etat,
qui aurait ipso facto des effets d’entrainement
sur la modernisation de la ville de
Lubumbashi.

2 2. MBONKO NKOYI7, L’apport des impôts réels sur la maximisation


des recettes de la direction générale des impôts
ou l’auteur a fait montre l’importance de
chaque type d’impôt réel et la manière de sa
5
www.dial.prd.fr/dial-publications/PDF/Doc-travail/2001-15.pdf
6
P. Bosonkie, l’impact de la raude iscale sur l’aménagement de la ville de Lubumbashi, 1999, p. 12
7
MBONKO NKOYI, l’apport de l’impôt réel sur la maximisation des recettes de la direction générale des impôts,
UNILU, 2000
6

mobilisation dans le différent aspect national


tels que l’économie, financiers, et social

3 La courbe de LAFFER Selon cette théorie les taxes et les impôts


génèrent des distorsions dans l’économie à
cause de la modification des comportements
par les agents économiques due à une
augmentation ou une diminution de taux
d’imposition.

4 RAMSEY (1927) Qui proposa que l’on taxe uniquement les


biens et services de telle façon que les biens
ayant la demande la plus inélastique soient le
plus fortement taxés. L’idée dans ce cas-ci est
que les taxes portent en priorité sur des biens
dont la demande varie peu en fonction du prix,
l’agent économique (ici le consommateur) ne
modifiera pas de façon radicale son
comportement de consommation 

5 James MIRRLEES (1971) la théorie moderne de la taxation du revenu


qui formalise l’arbitrage que doit réaliser un
gouvernement entre égalité d’une part et
efficacité d’autre part.

6 En octobre 2001, Jean-François Dans une étude intitulé : « Taxation optimale


GAUTHIER de la consommation et des biens informels » a
voulu démontrer dans quelle mesure il était
souhaitable de taxer le secteur informel sur
l’ile de Madagascar

7 Jean-François GAUTHIER intitule: « taxation optimal et reformed fiscales


dans les PED a essayé de mettre en regard la
théorie de la fiscalité optimale et les reformes
appliquées sur le terrain.

8 L’économiste Emmanuel SAEZ l’imposition optimale des hauts revenus.


Quand on accroit le taux d’imposition, les
recettes fiscales augmentent en diminuant le
niveau du revenu mais apres un temps, il ya
baisse de ces recettes causer par la fraude
7

fiscale par la hausse du taux d’imposition.

2. PROBLEATIQUE
D'aucuns pensent que la richesse d'un pays réside essentiellement dans les ressources du sol et
du sous-sol, mais la science économique nous apprend que celle-ci est principalement
fonction de l'aptitude qu'à une entité à mobiliser les ressources apte à assurer le bien-être de la
population.

Ainsi, toutes les économies dans le monde sont assises sur les recettes fiscales et parafiscales.
Celles-ci couvrent près de 90% des dépenses budgétaires dans les pays développés et 60 à
70% dans les pays du tiers monde.

Cependant, les contribuables ne s'acquittent pas promptement et comme il se doit de leurs


obligations. Nombreux sont des pratiques et usages institutionnalisés par tout contribuables de
plus haut niveau au plus bas de la société afin de frauder. Ils agissent soit comme acteur, soit
comme complice, soit aussi comme victime directe ou indirecte. Ces pratiques et usages
institutionnalisés sont des tentatives de se soustraire illégalement à l'impôt dans le chef des
contribuables et qui ruinent l'économie congolaise.

Conscient du poids de la fiscalité dans une économie embryonnaire comme celle de la


République Démocratique du Congo en générale et de la province du haut Katanga en
particulier, il nous a paru impérieux d'analyser cette attitude des contribuables vis-à-vis du
fisc.

Cependant, il est toujours important avant d’entrer dans le vif du sujet de définir le mot
« problématique » enfin de permettre au lecteur d’avoir une idée précise.

C’est un ensemble des questions qu’une science ou discipline peut valablement se poser en
fonction de ses moyens, de son Object et de ses points de vue.8

Selon Guy ROCHER, la problématique est « l’ensemble des questions que se posent un
chercheur ou une discipline sur un sujet d’étude ».9

8
Dictionnaire Larousse encyclopédique illustré, éd Larousse, paris 2000, page 1302
9
Guy ROCHER, les méthodes des sciences sociales éd. dunod, paris 1976 P.186
8

La problématique est définie comme « l’ensemble des questions posées dans un domaine de la
science, de la philosophie ou de la politique »10.

Pour notre part, la problématique se comprend comme un ensemble des problèmes qui
définissent la nature, le contenu et les limites du champ réflexif du chercheur, c'est-à-dire
l’ensemble construit autour d’une question principale et connexe, du problème posé sur un
sujet d’étude.

Il s'en suit alors les questions principales de recherche à savoir :

De cette question principale, découlent deux autres interrogations spécifiques :

 L’influence qu’exerce la pression fiscale sur le niveau du développement socio-


économique est-elle positive ou négative ?

Pour apporter les approches des solutions à cette question de recherche, nous nous sommes
fixés des objectifs auxquels s'appliquent des hypothèses bien définies.

3. OBJECTIFS ET HYPOTHESES
A l'instar de tout travail de recherche, la présente étude repose sur un certain nombre
d'objectifs et d'hypothèses qui sont de nature à faciliter la réflexion

3.1. Objectif général


En vue de mieux appréhender les contours de l'objectif général, les objectifs spécifiques
suivants ont été définis :

 Analyser la corrélation entre la pression fiscale et le niveau du développement


socioéconomique dans le haut Katanga.
 Montrer la contribution du niveau d'investissement sur le développement socio-
économique.

3.2. Hypotheses de l’etude


Selon AHMSILIME et JEAN MARIE ALBERTIN, l’hypothèse « consiste à
la formalisation d’une supposition liée à un problème donné, dont on se propose de vérifier la
pertinence à travers la mise en œuvre de diverses méthodes de recherche »11.

10
Robert Micro poche dictionnaire de la langue française 2eme édition paris 1928 P.1016
11
AHMSILIMEX et Jean Marie ALBERTIN, éthique d’économie 6eme tirage Dalloz 1999 page 392
9

L’hypothèse procure à la recherche le fil conducteur particulièrement


efficace qui à partir du moment où elle est formulée remplace la question de recherche dans
cette fonction, même si celle-ci doit rester présenter à l’esprit. Elle est aussi la grande
interrogation que le chercheur se pose et à laquelle il s’engage de répondre par un certain
nombre d’investigation12, eu égard à notre problématique posée l’hypothèse suivante nous est
proposée :

Pour pouvoir atteindre les objectifs fixés les hypothèses suivantes sont émises :

H1 : l’influence de la pression fiscale sur le niveau de développement socio-économique est


négative car le taux de pression fiscale (TPF) ne favorise pas la croissance qui est saisie ici
par le niveau du PIB.

Modèle explicatif des hypothèses

Variable explicative Variables expliquées

Pression fiscale Développent socio-


économique

Source : notre conception sur base des hypothèses

12
Quyr CAMPEN HOU DT. L.V. manuel des recherché en science 3eme édition sound Paris, P 56
10

4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHES

Les disciplines qui prétendent être une science, doivent remplir certaines conditions,
notamment l’usage des méthodes et technique adéquates.

4.1. Les méthodes : La méthode est un cheminement ou la voie à suivre pour atteindre un but.
Cette dernière est une explication dont s’inspire le chercheur13.

La méthode est une démarche qui vise d’un côté à établir rigoureusement un
objet de science et de l’autre côté à mener le raisonnement portant sur cet objet de la manière
la plus rigoureuse possible14.

Quant à nous, pour bien réaliser notre étude sur la fraude fiscale nous aurons
besoin des méthodes comparative et historique et économétrique

4.1.1. Méthode comparative


Celle-ci consiste à confronter des faits pour déceler les ressemblances ou les différences qui
existent entre eux afin de dégager les facteurs générateurs de ces ressemblances ou
différences.
Cette dernière nous a été utile dans ce sens qu’elle nous a permis de procéder à la
comparaison sur l’évolution des recettes selon les déférentes années afin de dégager les
facteurs de divergence.

4.1.2. La méthode historique


La méthode historique est axée sur l’histoire qui, sans être explicative par elle-même, rendra
pénible l’explication dans la mesure où, d’une part en remplaçant les institutions dans le
milieu social ou elles ont pris naissance parmi leurs conditions concomitantes, elle nous offre
le tableau de leurs condition d’existence, et d’autre part, elle permet la comparaison.

Cette méthode qui permet d’avoir la connaissance et le récit des évènements du passé jugé
digne nous a permis d’analyser la situation de la fraude fiscale des années antérieure afin de
les comprendre.
4.1.3. La méthode économétrique
Cette méthode est basée sur la modélisation, cette dernière nous a aidé de tester la relation
entre les deux variables sous examen , cette méthode nous aidera à mieux comprendre
13
Mpala MBABULA pur vous chercheurs éd. Mpala Lubumbashi P.129
14
JAVEAU cite par AMISI YAN, dans son mémoire analyse critique de la part des impôts réels dans le budget de
la province du Katanga
11

efficacement l’impact qui existe entre le taux de pression fiscale et le niveau de


développement en RDC et de déterminer les variables qui expliquent le modèle qui est
constitué à partir de nos expériences entre autres : la croissance qui est une variable
endogène et qui est expliquée par l’amélioration de produit interne stimulé par le bon taux de
pression fiscale et le bon niveau des investissements brut. 

4.2. Les techniques de recherche


Les techniques de recherche sont des procédés opératoires rigoureux bien définis susceptibles
d’être appliquées à nouveau dans les mêmes conditions et reproduire les mêmes phénomènes
aux mêmes résultats. Concernant notre travail, nous avons utilisé les techniques suivantes :

4.2.1. La technique documentaire


Cette technique nous a aidé à récolter les données par la consultation des ouvrages, revues,
mémoires, et travaux de fin de cycle, la bibliothèque, les publications officielles ainsi que
l’internet qui nous permettra de récolter les informations sur notre travail.

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET


Dans ce temps, tous les pays aspirent au développement ; ce dernier est un idéal et en tant que
tel, il est comme une limite asymptotique. On le poursuit sans jamais s'assurer de l'avoir
atteint une fois pour toute.

Mais au moment où l'Etat a besoin de l'argent pour mener à bien son devoir qui est celui de
satisfaire le besoin collectif, il y a des personnes (morales ou physiques) qui font tout pour
échapper au payement de l'impôt

5.1. Choix du sujet


La raison majeur qui a motivé le choix de ce sujet est la curiosité
scientifique que nous avons de savoir comment les recettes fiscales ont évolués et que peut
être son impact sur le développement socio-économique.

Il est certes vrai, que ce travail prolonge la liste des nombreux écrits dans le domaine fiscal.
Aussi faisant partie des phénomènes étudiés par ce domaine, le présent travail nous servira de
renforcer une révolution aussi que ses innovations dans l’analyse de la fraude fiscale en RDC.
12

5.1. Intérêt du sujet


Cette recherche pourra se réclamer comme étant un cadre de référence qui permet d’éveiller
la conscience de tous les acteurs privés, publiques et aux dirigeants des entreprises sur cette
question vitale sur l’impact de la fraude fiscale en république démocratique du Congo.

6. DELIMITATION DE L’ETUDE
La délimitation de l’étude permet au chercheur de ne pas répondre aux
questions qui ne lui sont posées. C’est pourquoi elle doit toujours être spatiale et temporelle.

6.1. Délimitation spatiale


Comme l’indique le titre de notre travail, notre étude a comme champs
d’investigations, la République démocratique du Congo.

6.2. Delimitation témporelle


Dans le temps, nous avons pris la période allant de 2010 à 2017.

7. PLAN SOMMAIRE
Hormis l’introduction et la conclusion notre travail est structuré en trois
chapitres et ces derniers en sections.

 Le chapitre premier parle de la généralité sur la fiscalité. Dans ce chapitre, il sera


premièrement question de définir les concepts de bases et faire une aperçue sur la
fiscalité

 Le second chapitre parle sur la problématique du fraude fiscale dans l’environnement


congolais. Il nous a été indispensable d’analyser la fraude fiscale en générale et en
RDC particulièrement enfin de mieux comprendre ses tenants et aboutissants.

 Le troisième chapitre porte sur la fiscalité et le développement où nous avons montré


en première section cette fameuse relation entre la fiscalité et la croissance
économique, ainsi à la deuxième section nous avons passé à la présentation des
données en retraçant la situation économique en RDC et à la troisième section une
analyse économétrique est faite vérifiant l’influence du taux de la pression fiscale sur
la croissance économique.
13

CHAPITRE DEUXIME GENERALITES CONCEPTUELLES

L'objectif de ce chapitre est de faire une considération théorique. Nous ne serons pas tentés de
faire une étude approfondie sur la fiscalité mais ce chapitre tient compte tout simplement de
préciser la signification des principaux concepts utilisés et certaines notions dont nous allons
faire allusion dans le cadre de notre rédaction.

SECTION 1: DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE


1. PRESSION FISCALE

2. FISCALITE

La fiscalité est une affaire des personnes physiques, administratives et particulières. Elle se
définit comme étant l'ensemble des lois, des moyens permettant à l'Etat d'alimenter la
trésorerie par la perception des impôts.

En d'autre terme, la fiscalité est l'ensemble des lois, règlements et pratique relatifs à l'impôt.15

Il est donc nécessaire de comprendre que la fiscalité est un terme génétique regroupant les
impôts, les taxes et les prélèvements parafiscaux. Et la masse la plus importante de ces
ressources provient de la fiscalité.16

3. POLITIQUE FISCALE
Elle se rapporte à l’élaboration d’un système ou d’un projet de réforme et suppose la
détermination du volume de la structure du prélèvement obligatoire, la répartition de leurs
charges entre les agents et la catégorie sociale, la définition de leur mode de calcul et de
perception. C’est donc cette manière disciplinaire et détaillée de directive à suivre qui
constitue la politique fiscale.

4. REFFORME FISCALE

Elle est la mise en œuvre des modifications ayant pour tout, d'améliorer l'activité de recherche
et de perception des ressources fiscales d'un Etat pour une meilleure rentabilité du système qui
15
BERNARD ET AI, Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil, paris, 1978, p.595
16
MANLAMBI KAYAKO, aspects fiscaux et financiers de la fiscalité ISC, kinshasa, 2004-2005 P.1
14

est donc un impératif pour produire des ressources budgétaires substantielles collectées et
apportées à ces derniers.

On peut illustrer cela par la nouvelle procédure fiscale visée dans l'exposé de la loi
n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscale et de la loi n°066/2003 de
la même date fixant les modalités de calcul et de perceptions des acomptes et précomptes de
l'impôt sur les bénéfices et profit

5. EVATION FISCALE

C'est l'action du contribuable dont le but exclusif est de se placer dans les conditions les
plus avantageuses au regard de la loi fiscale.17 Cet ensemble de procédure est non réprimé par
la loi.
Il y a évasion fiscale au sens propre du terme quand celui qui devrait payer un impôt ne
le paie pas, sans que la charge de celui-ci soit supportée par un tiers. Elle consiste en outre à
échapper à l'impôt en s'appuyant sur les lois. La notion d'évasion fiscale est plus large que
celle de la fraude fiscale car cette dernière n'est qu'un cas particulier de l'évasion fiscale.

1. L’évasion non frauduleuse : Ceux qui la pratique agissent dans un but de


détournement de la législation et comme conséquence néfaste sur le plan fiscal, elle
crée l'injustice sociale entre les contribuables qui ont l'habitude de payer normalement
leurs impôts, et rend le pays pauvre car, il y a « la diminution des recettes fiscales, la
soustraction des capitaux importants à l'économie du pays.18

L’évasion fiscal ne viole pas la loi, mais la contourne. Il utilise les inévitables imperfections,
contradictions et obscurités des lois. Ainsi en va-t-il d’un contribuable qui échappe à l’impôt
sur les bénéfices commerciaux, en donnant à son activité un caractère non commercial au
point de vue juridique, bien qu’elle soit commerciale.

En fait, la lutte contre ce genre d’évasion est très difficile, car la loi ne peut prévenir la
diversité de cas qui peuvent se présenter. 

2. Evasion frauduleuse : Dans ce sens, il y a violation de la loi. La variété de fraudes est


infinie, toute l’immigration du contribuable peut être fertile dans ce domaine.

17
BERNARD et AI, op.cit, p.161
18
KOLA GONZE R, droit fiscal international notes de cours, L2 UPC, faculté de droit, 2006-2007
15

Certains contribuables tels que les salariés, n’étant pas à mesure de frauder, tandis que
d’autres, tels que les sociétés et ceux qui exercent une profession libérale, ayant toutes les
facultés pour faire, on peut dire que la plus grande injustice en matière d’impôts est constituée
par l’inégalité devant la fraude.

7. FRAUDE FISCALE

La fraude fiscale est l'expression d'une insurrection de la personne physique ou morale contre
l'Etat. C'est le fait d'échapper à l'impôt en violant les lois. D'après Lucien et Pierre Bel
trame, la fraude fiscale est une infraction ayant pour but d'échapper à l'impôt ou d'en réduire
les bases. Cette volonté d'éluder l'impôt est d'autant plus grave que le préjudice au sein de
l’ensemble de la collectivité.19

8. PARAFISCALITE

Le prélèvement fiscal prend en général aussi le nom de taxe. D’une façon générale, la taxe
parafiscale peut être définie comme prélèvement obligatoire et sans contrepartie, perçu dans un
but social, économique ou professionnel au profit des personnes publiques ou privées, autres
que l’Etat et les collectivités locales, en vue d’assurer leur financement propre.

9. CROISSANCE ECONOMIE

Elle désigne la variation positive de la production de biens et services dans une économie sur
une période donnée, généralement une longue période. En pratique, l’indicateur le plus utilisé
pour la mesurer est le produit intérieur brut(PIB).

10. DEVELOPPEMENT

La notion du développent économique est un phénomène très complexe. Le développement


possède plusieurs définitions parmi lesquelles, on peut retenir deux pour simplifier sa
lourdeur :

Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et
sociaux d’une population qui la rendent apte à faire accroitre accumulative ment et
durablement son produit réel global » le développement implique l’amélioration du bien-être

19
Idem
16

de toute la population et se traduit par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la
ration alimentaire et meilleurs accès aux services de santé et de l’éducation.

SECTION 2. CONSIDERATIONS THEORIQUE SUR LA FISCALITE


2.1 Fiscalité

La fiscalité est l’ensemble de la législation et de la règlementation en matière fiscale, en


vigueur dans un territoire donné. C’est au fait, l’ensemble de mesure et pratiques relatives à
l’administration fiscale (fisc), aux prélèvements fiscaux (impôts) et d’autres prélèvement
obligatoires (BWABWA WA KAYEMBE M ; 2006). Perçue de cette manière, la fiscalité se
rattache au secteur juridique. Elle apparait comme un domaine consacré à la science juridique,
dont le contenu s’appréhende en termes de droit fiscal : le droit fiscal est l’ensemble des
règles juridiques qui régissent l’établissement et la perception des impôts auxquels sont
assujettis les membres d’une collectivité étatique.

La fiscalité est un révélateur du pouvoir car elle permet d’observer les rapports multiples entre
la dynamique des structures économiques et les hommes d’affaires. Elle est un observatoire
privilège pour mieux comprendre l’évolution des rapports entre l’Etat et la société. Toutefois,
il est nécessaire de retenir que la fiscalité est un terme générique regroupant l’impôt, son rôle,
ses caractéristiques et ses principes.

2.1.1. .Historique de la fiscalité

Le terme fiscalité tire son origine du mot latin « fiscus » qui signifie « panier » que les
romains employaient pour recevoir de l’argent. Il a donné également naissance au fisc, qui
désigne actuellement l’ensemble d’administrations publiques qui ont en charge l’impôt.

Toutefois, l’existence de source sur la fiscalité c’est-à-dire des traces sur le fait fiscal, est lié à
l’évolution des appareils de l’administration publique, à la politique du gouvernement, au
projet et critique du législateur, aux commentaires des intellectuels et, parfois même, aux
intérêts des partenaires sociaux tant nationaux qu’étrangers. D’où, l’augmentation de la
charge publique est le premier aspect quantitatif de l’évolution de la fiscalité.

En RDC tout comme dans d’autres pays, les multiples modalités de l’impôt du reste, puisent
leur source dans diverses manifestations de l’activité et des richesses publiques. Les droits de
17

consommation se sont développés parallèlement à l’accroissement de la population et à


l’essor de la prospérité générale.

Notons que la fiscalité s’est développée du fait que l’Etat fait face à des charges plus lourdes
causées par ses interventions multiples dans l’économie et le social, chercher à trouver des
sources nécessaires n’importe comment et n’importe où suivant les prescriptions et
notamment en dehors du budget ce qui n’est pas du tout en fait normal.

Avec la colonisation belge, la liberté du commerce au Congo institua le début d’une


législation fiscale à partir de l’acte de Berlin du 26 Février 1884. Cet acte avait par ailleurs
établi le droit de circulation des bateaux dans le cadre du droit de pays pour les pays
signataires de l’acte de Berlin.

Le système fiscal fut effectif au Congo Belge à partir de l’art. 10 de la charte coloniale du 13
Aout 1908 per l’institution de la « loi sur le gouvernement du Congo » qui prévoyait qu’on ne
pouvait avoir au Congo aucune taxe douanière, aucun impôt, qui ne soit prévu par un acte
législatif tout comme il ne peut y avoir d’allégemen t non prévu par la loi extraordinaire.

 Il est à noter cependant que la législation fiscale effectivement opérationnelle et


réglementaire intervient au Congo à partir de 1969 où un code des contributions 20
fut
publié selon l’ordonnance loi n°69-066 du 10 Février 1969 telle que modifiée et
complétée à ce jour.

2.1.2. L’impôt et la fiscalité

Compte tenu de l’importance croissante du prélèvement que la fiscalité opère sur les
contribuables et les redevables, celle-ci occupe une place essentiellement dans la vie
économique d’un pays.

On ne peut parler de la politique économique sans faire allusion à la fiscalité. Elle constitue la
principale ressource publique, celle qui couvre plus de la moitié des dépenses publiques.

La fiscalité joue un rôle capital dans la vie d’une société, l’analyse de son impôt porte sur
essentiellement sur trois points à savoir : la répartition des revenus, la stabilité et la croissance
économique.

20
18

2.2. Impôt

Plusieurs auteurs ont songés de donner des différentes définitions de l’impôt qui très souvent
se complètent les unes aux autres. Nous n’allons donner que quelques définitions qui ont
retenus notre attention.

Selon M. MEEHL, dans la première édition de son traité de sciences et techniques fiscales, il
définit l’impôt comme étant une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou
morales de droit privé et éventuellement de droit public, d’après leur faculté contributive, en
vue de la couverture des charges publiques de l’Etat et les autres collectivités territoriales, ou
de l’intervention de la puissance publique.

Pierre BELTRAME aborde l’impôt presque dans le même sens que le précédent en
définissant l’impôt comme une prestation pécuniaire requise des contribuables d’après leurs
facultés contributives et qui opère par voix d’autorité un transfert patrimonial définitif et sans
contrepartie déterminée, en vue de la réalisation des objectifs fixés par la puissance
publique.21

Pour Matias BUABUA WA KAYEMBE dans son ouvrage de « traité de droit fiscal
zaïrois »22 , l’impôt est une contribution en numéraire à caractère annuel requise des
personnes physiques ou morales habitant un Etat en vue de la couverture des charges à
caractère public.

Enfin, pour Gaston JEZE, l’impôt est défini comme une prestation pécuniaire exigé par voie
d’autorité, par le pouvoir public, sans contrepartie personnelle et immédiate en vue de la
couverture des charges publiques et de permettre à l’Etat d’effectuer certaines interventions
dans le domaine économique et social.23

Cette dernière définition a retenu notre attention du fait qu’elle réunit toutes les
caractéristiques et rôles de l’impôt.

Ces définitions agissent en plus de son rôle classique de la  couverture des dépenses publiques
courantes, mais également la distribution, la production, l’échange, ainsi que s’assurer de bien

21
MEHL et BELTRQME, cité par KOLA GONZE, op.cit, p.3
22
Matias BUABUA WA KAYEMBE dans son ouvrage de traité de droit fiscal zairois, PUZ, kinshasa, 1993 ? p.13
23
GASTON J, cité par le professeur KOLA GONZE, droit fiscal, L1 Droit UPC, 2005-2006
19

être   de la population. Cependant, toutes les définitions ci-haut avancées, nous permettent de
bien identifier et appréhender les caractères de l’impôt.

2.2.1. Evolution de notion de l’impôt

L’impôt était déjà alors un acte de finances publiques, un prélèvement effectué par voie
d’autorité pour couvrir les charges de l’Etat. Mais au moyen âge, après la désagrégation de
l’empire romain, l’impôt changera de caractère, il deviendra un prélèvement privé. La
redevance payée par tenancier au propriétaire foncier, la contrepartie de service rendu par le
seigneur à ses vaisseaux aux sujets (serfs ou routiers). 

Ce n’est qu’avec le développement du pouvoir royal à partir du 15è siècle que l’on revient à
l’impôt public. En vertu de la coutume féodale, l’impôt est désormais contenu par le
redevable pour une période limitée.

A partir du 16è siècle, les Etats généraux ne sont plus réunis. L’impôt s’est prélevé
discrétionnairement par le pouvoir royal.

La conception discrétionnaire du pouvoir fiscal du souverain va se limiter jusqu’au 17è siècle,


date à laquelle triompheront les idées des philosophies.

Pour les théories du 18è siècle, l’impôt procédait d’une idée de contrat d’échange entre
citoyens et l’Etat, il est consenti par le représentant de la nation en contrepartie des services
rendus par l’Etat. La notion du contrat et d’échange cède alors à celle d’obligation découlant
du principe de la solidarité nationale. L’impôt est la participation demandée à chacun en vertu
de ce principe et en fonction de ses capacités contributives au financement des dépenses
publiques.

Bien entendu, l’impôt ainsi conçu répond exclusivement à un but fiscal, sans préoccupation 
d’interventionnisme économique ou de réformisme social. On est en effet à l’époque du
capitalisme libéral et l’impôt, comme la dépense publique ou la monnaie doit rester neutre.
Lorsqu’au lendemain de la première guerre mondiale et de la grande crise économique de
1929, il apparait que l’initiative privé et la libre concurrence n’est pas en mesure d’assurer la
croissance régulière de la production  et de la juste répartition de richesses, les doctrines
interventionnistes et réformistes l’emportent peu à peu.
20

Les responsables de finances publiques prennent conscience des conséquences indirectes de


l’impôt et échappent bientôt comme instrument d’une politique économique et sociale.
L’impôt cesse aussi d’être neutre, il prend l’exclusivité de son caractère fiscal, la définition
que l’on donne de l’impôt produit dès lors cette évolution.

2.2.2. Caractéristiques de l’impôt

En dehors du caractère mouvant et évolutif que présente la notion de l’impôt, celle-ci


s’organise toujours autour de quelques éléments stable ; entre autre :

 L’impôt est une prestation pré-bancaire comme que le contribuable est tenu de ne
payer l’impôt qu’en argent ou en miniature, non pas dans une autre forme aussi bien
soit elle, cela n’intéresse pas la fiscalité.
 L’impôt est une prestation perçue par voie d’autorité ; l’impôt est établi par la loi, d’où
le rattachement de la fiscalité au secteur juridique. Tant dans son essence, dans les
principes de son établissement, l’impôt fait appel à la contrainte, d’où il doit être payé
par tous ceux qui y sont astreints.

Le refus d’acquitter l’impôt expose les contrevenants à des sanctions qui peuvent être soit
pénales, soit fiscales. L’article 174 de la constitution du 18 Février 2006 de la RDC dispose
qu’il ne peut être établi d’impôt que par la loi. La contribution aux charges publiques
constitue un devoir pour toute personne vivant en RDC. Il ne peut être établi d’exception ou
d’allégation fiscale qu’en vertu de la fiscalité.

C’est ainsi que pour mettre en exergue le caractère obligatoire de l’impôt, l’on a procédé en
RDC en 2003 à la restauration du terme « impôt » au lieu et place de la contribution, tenue en
vigueur depuis la réforme de 1969.

2.2.3. Le caractère obligatoire de l’impôt

Est au besoin un caractère forcé qui oppose l’impôt à l’impôt volontaire, individuellement
consenti, et à l’emprunt. L’impôt est donc un prélèvement imposé par le pouvoir de contrainte
et non un prélèvement volontaire.
21

 Le caractère pécuniaire

L’impôt est une prestation en argent adaptée à la nature même du fonctionnement des Etats
modernes. Agent  social et économique, l’Etat a besoin de la monnaie pour acquérir les biens
et les services au même titre que les individus.

 Le caractère définitif de la prestation

L’impôt déjà perçu n’est jamais remboursable ou remboursé, ceci à la différence de l’argent
emprunté qui est en principe remboursable.

 L’absence d’une contrepartie

C’est-à-dire l’absence est la corrélation directe la prestation du contribuable et les services


qu’il reçoit de l’Etat ou de la collectivité politique considérée.   Autrement dit, le contribuable
bénéficie sans nul doute des services de l’Etat, mais il n’y a aucune corrélation directe entre
ceux-ci et l’impôt payé. C’est en cela que réside, du reste, la différence fondamentale entre
l’impôt et la taxe administrative, laquelle suppose que l’administration, rende un service à
celui qui le paye.

 Le caractère financier

L’impôt est destiné à couvrir les charges publiques. L’ensemble des dépenses selon le
principe d’unicité de budget.

Toutefois, ce principe est aujourd’hui en brèche car certaines recettes sont affectées à des
dépenses déterminées, d’autres recettes à des dépenses non budgétisées.

 Le caractère de justice sociale

Les charges publiques, cause de l’impôt, doivent être réparties entre les citoyens selon leurs
facultés contributives, c’est-à-dire que le poids de l’impôt doit être déterminé par l’aptitude du
contribuable à supporter cet impôt. L’impôt ne doit pas négliger l’aspect de justice, c’est-à-
dire le principe de l’égalité devant l’impôt ou la loi.
22

2.2.3.4. Principes de l’impôt

Le prélèvement de l’impôt doit respecter certains principes, qui du reste font allusion aux
principes traditionnels classiques d’ADAM SMITH.

 principe de rendement

Le but de l’impôt en première position est de rapporter des ressources à l’Etat. Dès lors, ses
principes et fonctions sont donc :

 l’universalité : l’impôt doit être payé par tous


 la certitude : l’impôt doit être certain et non arbitraire, ce qui veut dire que l’époque, le
mode de perception et le taux doivent être déterminés à l’avance.
 L’absence des fraudes : l’impôt est d’autant plus fiscal sous toutes ses formes
 L’invisibilité : un impôt est d’autant plus rentable que le contribuable ne le remarque
pas.
 La modification de taux : un taux trop élevé tue l’impôt
 La stabilité : on doit éviter que les variations de la conjoncture influence l’impôt.
 La commodité : l’impôt est commode lorsqu’il est prélevé à l’époque et suivant les
modalités les plus favorables pour les contribuables.

 Principe d’égalité

Autrement appelé principe de la justice fiscale ou de la juste répartition de la charge fiscale, il


signifie que la contribution d’un citoyen aux dépenses publiques doit être proportionnelle à
ses facultés contributives c’est-à-dire qu’elle doit être proportionnelle au revenu dont il jouit
sans prétention de l’Etat. Pour qu’il fasse équité, un impôt doit être personnalisé les plus
possibles.

 L’abattement à la base : qui est une réduction généralement appliquée à tous les
contribuables, quelques soit l’importance des revenues et qui correspond au minimum
vital.
 La prise en considération de la charge familiale ; tenir compte du nombre d’enfants en
charge. C’est ainsi qu’un célibataire paye un impôt élevé que le marié.
 La progression de l’impôt : une augmentation du taux de l’impôt au fur et à mesure
que le revenu augmente.
23

 Principe d’interventionnisme

L’impôt, de nos jours, est quasi utilisé comme instrument d’interventionnisme économique
c’est-à-dire comme instrument de politique économique et même sociale (en période de
prospérité ou de récession).

2.2.5. Rôles de l’impôt

 Rôle économique

L’influence des impôts sur la vie économique est considérable, il augmente le cout de vie
dans la mesure où ils sont incorporés dans les couts de production ou les prix de vente. Ils
peuvent ainsi diminuer le pouvoir compétitif des produits et des entreprises spécialement
touchés. Ils sont de moyens efficaces de politique économique. Ils peuvent servir tout autant
pour encourager tel investissement, telle exploitation ou telle activité économique, par des
exonérations ou des réductions d’impôts, que pour décourager tel autre investissement, telle
exploitation ou telle activité économique, par une sévère imposition. « Trop d’impôts tuent
l’impôt » ; lorsqu’il est trop lourd et aboutit à prélever de  70 à 80 % de bénéfice, la fiscalité
paralyse l’esprit d’entreprise, le chef d’entreprise préfère, dans ce cas, soit de réduire ses
activités plutôt que de travailler en grande partie pour l’Etat, soit d’effectuer des dépenses
inutiles et somptuaires pour gonfler ses frais généraux.24En outre, une fiscalité exagérée
encourage l’évasion.

 Rôle financier

L’impôt est généralement perçu comme un moyen d’équilibre économique, social et financier.
Avant toute chose, l’impôt sert à financer le budget de l’Etat, lequel, par plus qu’un simple
particulier ne peut dépenser qu’à condition d’avoir de quoi payer les ressources publiques. En
tant que moyen d’équilibre financier, l’impôt est un concept lié essentiellement au
développement, ses règles d’assiette, de choix de tarif et de rendement fiscal sont faites de
l’évolution de la conjoncture et des dépenses de plan de développement.

24
NJANGALA Joel, DFI, 2011
24

 Rôle social

L’impôt permet la redistribution des revenus. Il est le moyen, par excellence, pour niveler les
différents revenus et établir ainsi une plus grande égalité entre les citoyens.
Les revenus élevés : l’Etat les impute par une imposition très lourde.
Les revenus modestes : l’Etat les impose faiblement, ou même leur accorde des exonérations.
Quant à ceux qui n’ont pas de revenus comme les chômeurs, l’Etat leur accorde des
subventions ou des allocations. Ce qui ne pas le cas en RDC. De plus, certaines considérations
d’ordre social déterminent les modalités de l’impôt : réduction pour charge de famille, impôt
élevé sur les produits de luxe et exonération d’impôt sur les produits de première nécessité.

2.2.6. Fonction de l'impôt

L'impôt à l'heure actuelle remplit 3 fonctions principales :

 La répartition des charges publiques 

La couverture des charges publiques est la raison essentielle de l'impôt. L'impôt est le seul
procédé permettant de couvrir les dépenses des services publics qui ne peuvent être rendus. ·

 L'interventionnisme étatique 

L'impôt est souvent utilisé à des fins diverses : on d'incitation (natalité, investissement,
assurance...) ; de dissuasion (théoriquement, des droits sur l'importation de l'alcool et du tabac
qui sont censés réduire la consommation de ces produits, la protection (le droit de domaine).
Cette fonction peut s'inscrire dans le cadre d'une politique à long terme ou dans celle des
mesures conjoncturelles. ·

 La redistribution des revenus et des richesses

L’impôt est employé pour réduire l'injustice sociale de façon ponctuelle (personnes âgées,
titulaires de revenus modestes) ou plus générales (nivellement des revenus ou des fortunes)
voir pour assurer à tous citoyens un minimum de ressources. Le niveau des transferts de
revenus dans le budget de l'Etat notamment, témoigne de l'importance de cette fonction.

La théorie économique considère que la politique fiscale du pays est un de moyen dont
dispose l’Etat pour peser son évolution sociale et économique. En effet, l’Etat peut par des
25

mesures fiscales ciblées, favoriser telle ou telle catégorie de revenus, ou telle activité
économique. D’autre part, une simple diminution ou augmentation de la pression fiscale peut
avoir des conséquences importantes sur l’économie.

2.2.7. Classification des impôts

Il est questions dans ce chapitre d'exposer les différents types d'impôts perçus en République
Démocratique du Congo. Nous savons aussi bien que la RDC a pour base «  le Code des
impôts ». Cependant les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères. A côté de la
classification qu’on peut qualifier d’administrative ou traditionnelle, qui distingue entre
impôts directs et indirects, on peut retenir au moins deux autres classifications : celle qui
classe les impôts selon la nature de l’assiette et celle qui classe en fonction des modalités de
liquidation.25

Dans le même cadre, nous allons essayer d'étaler tout en définissant d'une manière générale
certains impôts faisant partie de ces deux groupes principaux.

2.2.7.1. Classification traditionnelle ou administrative

C’est la classification la plus rependue et qui est d’ailleurs reprises dans les textes législatifs et
règlementaires. Cette classification se base sur la dissociation entre la personne qui acquitte
l’impôt et celle qui la supporte effectivement en dernier lieu.26

 Impôt direct, est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui qui
en est assujetti. Autrement dit, le contribuable n'a en principe pas la possibilité de
répercuter sur autrui.
 Impôt indirect : Il s’agit en général d’impôt acquitté par une personne(le redevable
légal), et qui le répercute sur une autre personne (redevable réel).

Pour le Professeur BUABUA WA KAYEMBE, l'impôt direct est celui dont la charge


demeure définitivement supportée par celui qui en est assujetti. Le contribuable n'ayant pas la
possibilité de la répercuter sur autrui. Tandis que l'impôt indirect est celui dont la charge est
répercuté sur autrui.

25
José MWANIA WAKOSIA, cours de finance publique G3 economie UNILI, p22
26
Idem
26

2.2.7.2. Classification en fonction du type d’assiette


Selon l’assiette ou la matière imposable on distingue 3 types d’impôts27
o Les impôts sur le revenu
Ce sont des impôts qui frappent la richesse en voie d’acquisition, des personnes physiques ou
morales.
o L’impôt sur les dépenses
Il s’agit d’impôt qui frappe la richesse en circulation. C’est le cas de la TVA qui taxe les biens
et services aux différents stades de leur circulation.
o L’impôt sur le capital
C’est un impôt qui frappe la richesse déjà acquise. C’est le cas de l’impôt sur la fortune en
France.
2.2.7.3 Classification selon les modalités de liquidation ou types de tarif appliqué

La liquidation d’un impôt signifie la détermination de sa base de calcul(ou assiette) et


l’application du tarif correspondant. Ainsi les impôts sont classés selon la nature des tarifs
appliqués pour le calcul des sommes dues au trésor public.

 Impôts à taux fixe :

Il s’agit d’impôts représentés par une somme prédéterminée indépendamment de la qualité de


la personne imposable.

 Impôt proportionnel

Ce sont des impôts calculés en application d’un pourcentage à la base imposable. L’impôt
s’accroit proportionnellement à l’augmentation de la valeur de la base imposable.

 Impôt progressif

Lorsque le taux d'imposition augmente au fur et à mesure que les revenus deviennent plus
élevés. La progressivité des taux équivaut à la proportionnalité entre le montant et la capacité
contributive de chacun. Cet impôt augment la grandeur de la matière soumise à l'impôt.

27
José MWANA cours de finance publique, UNILI, G3, 2016-2017, p22
27

2.2.8. Les composantes de l’impôt


2.2.8.1. La matière imposable ou base imposable

C'est l'élément économique sur lequel l'impôt prend sa source. Cet élément peut être un bien,
un produit, un revenu résultant d'une activité, d'un service ou d'un capital et même d'une
personne physique, la recherche de la matière se fait par le recensement ou la déclaration. Ce
recensement est basé sur les signes extérieurs tandis que la déclaration est faite par les
contribuables eux-mêmes.

Pour le calcul de l'impôt, c'est la somme sur laquelle on applique le taux pour obtenir l'impôt
d'où la quantité de la matière qui est prise en considération.

2.2.8.2. L'assiette de l'impôt

C'est sur quoi repose l'impôt, asseoir l'impôt, c'est chercher la matière imposable en constater
le fait générateur et ensuite déterminer les bases de la contribution de l'assiette de l'impôt
comporte une double opération à savoir, la constatation de l'exercice d'une créance fiscale et
l'évaluation de base d'imposition.

L'assiette au sens large, est l'ensemble des opérations fiscales depuis la détermination de la
matière imposable (champ d'application) ainsi que son évolution.

L'assiette au sens restreinte est l'évaluation de la matière imposable c'est-à-dire la


détermination de la base imposable ainsi que le taux.

2.2.8.3. Le Fait générateur

Ce fait générateur est précisément l'acte ou l'événement qui fait naître une obligation. Il y a
lieu de le définir comme le fait ou l'acte juridique qui donne naissance à la dette fiscale..., par
le simple fait de sa réalisation, le fait générateur place le contribuable dans les champs
d'application de la loi fiscale et donne en même temps naissance à la créance d'impôt au profit
de l'Etat.

2.2.8.4. Les taux de l'impôt

C'est la proportionnalité déterminée par la loi et exprimée en pourcentage. Il est appliqué à


une assiette donnée pour la détermination de l'impôt à payer. Ainsi, le taux peut être fixé à
28

l'avance selon que cet impôt est de quotité ou de répartition. Le taux est généralement contenu
dans un document appelé tarif qui se porte en calcul de l'impôt. C'est donc le pourcentage
qu'on applique à la matière pour obtenir l'impôt.

2.2.9. Le contribuable et le redevable

Le contribuable légal est toute personne assujettie au paiement d'un impôt direct ou toute
personne physique ou morale qui paie l'impôt. C'est-à-dire, ceux qui ont la charge de la
contribution qui doivent le supporter.

Le redevable réel, est une personne physique ou morale tenue également au paiement d'un
impôt, d'une taxe même si la charge doit en être finalement assumée par un tiers.

2.2.10. Technique de l’impôt

Nous abordons ici la matière de droit fiscal proprement dit, qui peut se définir comme
l’ensemble des règles juridiques se rapportant aux opérations d’établissement, de liquidation
et de recouvrement des impôts, et à la compétence des organes administratifs et judiciaires
appelés à l’intervention dans ces opérations.

La technique de  l’impôt comprend l’ensemble des opérations par lequel l’impôt est établi et
perçu. L’établissement et la perception de l’impôt se font en quatre étapes :

2.2.10.1. La détermination de la matière imposable

La première opération à effectuer est de déterminer la matière imposable, le fait générateur,


la base imposable et l’unité de mesure.

La matière imposable : c’est l’élément économique sur lequel s’établit l’impôt ; cet élément
peut être : un bien (véhicule), un service (transport), un revenu (revenu locatif), un produit
(Primus).

Pour expliquer la détermination de la matière imposable, on parle souvent en langage


technique de l’assiette de l’impôt. Déterminer l’assiette de l’impôt c’est préciser sur quoi
l’impôt est assis, est basé, se repose.

Le fait générateur : est l’acte qui donne naissance à la dette fiscale ;


29

Ex : Pour un terrain ou un véhicule, le fait générateur de l’impôt est le fait d’être propriétaire.

La base imposable : est la quantité de matière qui est prise en considération par le calcul de
l’impôt. Ex : pour un terrain, la base imposable dépend de la superficie du terrain. Pour
chaque matière imposable, on adopte dans le calcul de l’impôt une de mesure différente.

L’unité de mesure : pour un terrain, l’unité de mesure sera la maitre quarré, pour un véhicule
le nombre de chevaux vapeur ; pour les revenus professionnels c’est l’unité monétaire.

2.2.10.2 L’évaluation de la matière imposable

C’est l’opération qui consiste à mesurer pour chaque contribuable en particulier, la quantité de
matière imposable à sa possession. Cette opération est fort délicate car les contribuables ont
généralement tendance à dissimuler la matière imposable. A ce sujet, on distingue deux
modes d’évaluation : les impôts spécifiques et les impôts ad valorem.  

-les impôts spécifiques sont basés sur la consistance de la matière imposable. Ainsi, sur des
grandeurs clairement définies et faciles à mesurer (nombre, poids, volume, dimension) ;

-les impôts ad valorem sont ceux assis sur la valeur exprimée en unité monétaire de la matière
imposable. Exemple : les droits de douanes, droits d’entrées.28

2.2.10.3. La liquidation

Elle est le calcul de l’impôt, c’est-à-dire la détermination de la dette  fiscale du contribuable.


Le calcul s’est fait en multipliant la base imposable par le tarif, c’est-à-dire le taux de l’impôt.
C’est au moment de la liquidation que l’on fait intervenir les éléments qui pénalisent l’impôt,
tels que l’abattement à la base, la prise en considération des charges familiales et la
progressivité des taux.

 Le droit au comptant : c’est lorsque l’impôt est payé par le contribuable lui-même ; on
parle de « droits spontanés »
 Le droit constaté : lorsque le paiement de l’impôt s’effectue par un tiers, on parle de
droit émis. Le contribuable reçoit dans ce cas, un avertissement qui est une notice
l’invitant à payer l’impôt dans un certain délai. Mais généralement, en matière
d’impôts indirects, le contribuable fait des versements spontanés.
28
AZIZA NSIOMIRE, 2009-2010, p.8
30

Le  paiement de l’impôt peut être également effectué par parties versantes. C’est la méthode
dite de la retenue à la source, qui est utilisée dans beaucoup de pays pour le recouvrement de
l’impôt sur les revenus, tout au moins en ce qui concerne les salaires et les revenus des
valeurs mobilières.

2.2.10.4. Le recouvrement

Le recouvrement est l’opération qui consiste à faire passer l’impôt des mains du contribuable
dans celles de l’Etat. Autrement dit, c’est l’ensemble des procédures financières par lesquelles
l’impôt passe du patrimoine du contribuable dans les caisses du trésor public

2.3. DEFINITION DE LA TVA

La TVA est un impôt indirect qui frappe la livraison d'un bien ou la prestation d'un service,
d'un stade de fabrication ou de distribution à un stade suivant et sur la base de la valeur
ajoutée à ce bien ou service par l'entreprise cédante18(*).

Nous pouvons aussi retenir que la TVA, et un impôt indirect à paiement fractionné perçu à
chaque stade du circuit économique d'un produit et supportée par le consommateur final
(redevable réel) qui en est le contribuable19(*).

2.3.1. Caractéristique de la tva

1. La TVA est effectivement un impôt sur la valeur ajoutée :

La TVA est en définitive calculée sur la valeur ajoutée totale conférée au produit tout au long
du circuit économique.

2. La TVA ; impôt sur la consommation :

C'est un impôt supporté par le consommateur final d'un bien ou d'un service. Elle n'est à la
charge définitive des opérateurs économiques qui sont des consommateurs intermédiaires.

3. La TVA ; impôt à paiement fractionné :

La TVA est perçue à chaque stade du circuit économique ; en effet, l'Etat ne perçoit à chaque
stade du circuit économique qu'une avance sur une taxe qui lui revient en totalité que lorsque
le bien ou le service parvient au stade de la consommation finale.
31

4. La TVA, impôt non cumulatif :

Le redevable de la TVA doit, aux divers stades du circuit économique :

 Calculer la taxe exigible sur ses ventes ou prestations de service ;


 Déduire de celle-ci, l'impôt qui a grevé les éléments constitutifs de son prix de
revient ;
 Verser au trésor la différence entre la taxe collectée et la taxe déductible.

a. La TVA, impôt indirect

La TVA est un impôt dont la collecte est assurée par les entreprises pour le compte de l'Etat.
Elle est récoltée et payée au Trésor public, non pas par le consommateur final qui en constitue
le redevable réel (qui en supporte effectivement la charge), mais par l'entreprise qui en est le
redevable légal.

b. La TVA, impôt réel :

La TVA frappe la consommation des biens et services sans tenir compte de la qualité ou de la
capacité contributive du consommateur ou de la personne engageant la dépense.

c. La TVA, impôt Ad valorem :

Elle est perçue toujours en proportion de la valeur des produits et non en référence à la qualité
physique du produit.

d. La TVA, impôt transparent :
La charge supportée en amont par chaque assujetti est connue avec exactitude et est
calculée sur le prix `'hors taxe''.
e. La TVA, impôt neutre :

La TVA n'a aucune incidence sur les résultats des redevables légaux, car elle est entièrement à
charge des redevables réels que sont les consommateurs finaux.

2.3.2. Liquidation et recouvrement

La liquidation de la TVA, en régime intérieur, est faite par le redevable lui-même sur base de
la déclaration qu'il doit souscrire chaque mois.
32

En effet, dans chaque déclaration mensuelle, il fait la sommation de toutes les TVA facturées
à ses clients, celle des TVA lui facturées par ses fournisseurs et dégage, en définitive, la
différence entre les deux avant de procéder au paiement et dépôt de ladite déclaration auprès
du service compétent de l'administration des impôts. Il convient de noter que cette différence
peut être positive, nulle ou négative.

 Si elle est positive, la TVA collectée est supérieure à la TVA déductible, il souscrit sa
déclaration, l'assujetti est tenu de verser le surplus à l'Administration fiscale.
 Si elle est nulle, la TVA collectée est égale à la TVA déductible, il souscrit sa
déclaration avec la mention » NEANT » dans la rubrique TVA nette il reverse rien au
fisc.
 Si l'écart est négatif, la TVA collectée est inférieure à la TVA déductible, la différence
constitue un crédit de TVA à imputer c'est-à-dire reporté pour être déduite
prochainement, jusqu'à son épuisement sur la ou les déclarations des mois suivants.

SECTION 3. LE SYSTEME FISCALE EN RDC

Le système fiscal est un ensemble des lois, règlements, instructions et usages administratifs
qui fixent la composition et l'organisation du prélèvement en fonction des objectifs et de
l'activité financière de l'Etat, seul le législateur dispose du pouvoir d'instituer un impôt, d'en
établir le dispositif et d'en autoriser la perception.

Le système fiscal congolais est connu déclaratif, il appartient au contribuable lui-même de


faire sa déclaration de revenus ou plutôt de faire la déclaration des éléments devant servir de
base au calcul de l'impôt c'est la « confession fiscale ».

Les déclarations sont, en général faites sur des formulaires fournis par l'administration fiscale
et qui permettent de saisir la situation imposable du redevable ainsi que les montants des
impôts y relatifs. Ces déclarations peuvent donc être souscrites sur les formulaires fournis par
l'administration fiscale ou reproduits par les redevables eux-mêmes. La déclaration met ainsi
le redevable face à ses obligations déclaratives et devant son devoir civique. Cette loi donne
l'opportunité de fournir à l'administration fiscale des éléments soit d'un revenu, soit d'un
patrimoine ou d'une affaire imposable, dans son chef ou dans le chef d'une autre personne
pour laquelle il est redevable légal.
33

3.1. Analyse de la fiscalité congolaise

Son rôle privilégié dans le financement n’est pas sans incidence sur l’économie. Au contraire,
la fiscalité a des effets considérables sur l’économie d’un pays dans le sens elle affecte le
pouvoir d’achat, la répartition des revenus, les possibilités d’épargner, d’investir ou même les
possibilités de commercer avec le reste du monde.

Ceci étant, la fiscalité est un élément qui peut contribuer à l’appauvrissement ou à


l’enrichissement d’un pays. C’est donc un couteau à double tranchant qu’il convient de
manipuler avec plus de soins et des précautions : dans la mesure où la fiscalité rend un pays
attractif aux investissements tant nationaux qu’étrangers, elle crée une plus grande équité au
sein de la population et procure à l’Etat plus de ressources, elle contribue à l’enrichissement
d’un pays tandis que dans la mesure où elle a un faible rendement, elle crée des distorsions
sur le pouvoir d’achat et décourage les investissement, elle contribue donc à
l’appauvrissement d’un pays. C’est ainsi que la politique fiscale est l’un des éléments
déterminants qui permet de lutter efficacement contre la pauvreté.29 En 2011, Deborah Itriago
a reconnu l’incapacité accroitre les recettes fiscales de façon équitable nuit à la capacité des
PED à combattre la pauvreté et à lutter contre les inégalités.

3.2. Différence entre le système fiscal des pays développés et ceux sous-développés
3.2.1.   Caractère du système fiscal des pays en voie de développement.

Ces pays représentent  les caractéristiques qui suivent, en matière fiscale :

1. Faiblesse générale du prélèvement fiscal, le motif en est que :

 Le niveau de vie est assez bas, il est difficile de faire supporter l’impôt sur des
personnes assez pauvres ;
 L’administration fiscale est peu développée et mal équipée faute d’un contrôle sain et
efficace absent.

2. Prédominance de la fiscalité indirecte car :

 Les revenus individuels sont faibles

29
José MWANIA cours de finance publique, UNILI, G3, 2016-2017, p36
34

 L’imposition sur les quelques revenus individuels très importants est politiquement
irréalisable car ce sont précisément les personnes concernées qui tiennent le règne du
pouvoir et qui font tout pour présenter leurs privilèges.

3. Existence exclusive des impôts particuliers ;

Part importante des droits de douane car ils sont faciles à percevoir (il suffit de saisir la
matière imposable à la frontière) et ils sont fort rentables car ils frappent tant l’importation
que l’exportation.

3.2.2. Le contribuable face au fisc

La haute assemblée veille à l’application de ce dispositif et n’hésite pas ç sanctionner les


errements de l’administration quand celle-ci prends quelques libertés avec les procédures. 30 La
relation entre les parties n’est toutefois pas réductible à l’application des dispositions
législatives et règlementaires car l’administration fiscale a une représentation symbolique
spécifique aux yeux du public. Elle représente l’accaparement d’une partie du patrimoine de
chacun sous la forme de l’impôt ; elle symbolise des pouvoirs étendus en matière de contrôle ;
elle est archétype d’une administration puissante et structurée avec laquelle il est difficile
d’entretenir un dialogue égalitaire. Les citoyens n’ont pas par l’impôt le sentiment de
contribuer qui contient en soi un sentiment de spontanéité, d’activité et même une certaine
fierté. L’idée générale admise est :« on me prend quelque chose » ce sentiment ne peut être
accompagné que de colère et de méfiance ç l’encontre de l’administration chargée de cette
besogne.31

Mais avant, nous pouvons noter qu'à la faveur de la loi n°005/2003 du 13 mars 2003 nous
sommes rentrés officiellement et formellement au terme « impôt » non pas pour traduire une
quelconque volonté de terroriser les contribuables comme cela était rencontré il y a quelques
années, mais seulement pour des raisons de nous aligner à la terminologie universelle à
l'heure de la mondialisation, et de rappeler le caractère contraignant des droits dus à l'Etat à
ceux qui pensaient que c'était devenus une simple contribution volontaire de leur part.

30
Cf. le recueil de jurisprudence fiscal.
31
Thierry lambert, le contribuable face à l’administration fiscale, paris, p.103
35

3.2.3. Les Impôts couvrent le système fiscal congolais


1. Impôt foncier sur les superficies des propriétés bâtis et non bâtis

L'impôt foncier, est celui sur lequel le capital frappe un élément économique en tant que tel
sans considération de la situation du contribuable. Cet élément économique est dans le cas
d'espèce, les propriétés bâties ou non bâties sises dans les circonscriptions urbaines17(*).

a. L’impôt foncier sur les superficies des propriétés bâtis

Notre législation n'est pas explicite sur ce qu'il faut entendre par propriété bâtie. Néanmoins, il
peut être affirmé en s'appuyant sur les usages qu'il s'agit : de toutes installations fixés au sol à
perpétuelle demeurent le caractère de véritable construction. La construction doit être reliée
au sol de façon qu'il soit imposable de la déplacer et de la démolir.

Cet impôt est constitué des éléments ci-après comme matière imposable ; les immeubles, les
usines, les réservoirs, les installations industrielles aux immeubles. Il est dû pour l'année
entière sur la superficie recensée au 1er janvier.

C'est la propriétaire de l'immeuble qui est contribuable ou locataire de l'immeuble faisant


partie du domaine privé, les collectivités publiques, territoires ou circonscriptions
administratives.

b. L’impôt foncier sur les superficies des propriétés non bâtis

En droit foncier congolais, le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de


l'Etat. Le patrimoine foncier de l'Etat comprend le domaine public et le domaine privé. Le
domaine public est constitué de toutes les terres qui sont affectées à un usage ou à un service
public. Elles sont inaliénables tant qu'elles ne sont pas régulièrement désaffectées. Toutes les
autres constituent le domaine privé de l'Etat.

Elles peuvent faire l'objet d'une concession perpétuelle, d'une concession ordinaire ou d'une
servitude foncière. Les terres qui font partie du domaine privé de l'Etat sont urbaines « les
terrains dont il est question sont les terrains vides sur lesquels, on n'a pas érigé de construction
(arrêté ministériel 020 du 08 octobre 1997).
36

Les terrains non bâtis situé dans les circonscriptions urbaines constituent la matière imposable
pour cet impôt, il est également dû pour l'année entière sur la superficie recensée du
1er janvier.

Les terres urbaines sont celles qui sont composées dans les limites des entités administratives
déclarées urbaines par les lois ou règlements en vigueur. Ces terres sont destinées à un usage
résidentiel, commercial, industriel, agricole ou d'élevage.

2. Impôt sur les concessions minières et hydrocarbures

Cet impôt frappe tout le terrain concédé par le Congo à toutes les sociétés privées pour leurs
permettre de rechercher ou d'exploiter les minerais et hydrocarbures en République
Démocratique du Congo ces sociétés sont soumise à cet impôt dont la matière imposable est
constituée de la superficie du terrain pour l'exploitation des minerais et hydrocarbures.

L'acte matériel d'exploitation ou de recherche en est le fait générateur. Le taux de cet impôt
est fixé actuellement à 0,04 Dollars équivalent en Franc Congolais par Hectare de concessions
ayant pour objet l'exploitation des mines et des hydrocarbures et 0,02 Dollars par Hectare de
concessions pour des concessions ayant pour objet le droit de recherche.

Il frappe le titulaire, personne physique ou morale d'une concession de recherche ou


d'exploitation lorsque deux concessionnaires obtiennent l'un de droit d'exploitation et l'autre le
droit de recherche sur un même terrain.

Le paiement de l'impôt se fera séparément à concurrence de la superficie destinée à


l'exploitation ou à la recherche. Il est dû pour l'année entière si les éléments imposables
existent dans les mois de janvier et sa déclaration est souscrite et déposée avant le 15 janvier.

3. Impôt sur les véhicules

A ce niveau, il y a lieu de faire la différence entre l'impôt sur les véhicules aux taxes


spéciales de circulation routière qui auraient été créé par l'ordonnance loi n°88/029 du 15
juillet 1988. Cet impôt donne lieu à l'apposition d'un timbre sur le véhicule appelé vignette.

Cet impôt frappe tous les véhicules à moteurs c'est-à-dire tout moyen de transport par terre,
par eau et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé sous réserve de certaines exceptions
prévues par la loi, le fait générateur de cet impôt est la mise en circulation du véhicule qui fait
37

du propriétaire du véhicule personne physique ou personne morale, le redevable vis-à-vis du


fisc. Il est dû pour l'année entière. Si l'impôt dû est fonction du douzième mois d'utilisation.

Cependant, la taxe spéciale de circulation routière (Vignète), elle est un droit requis pour
l'utilisation des routes pour tous les véhicule admis à circuler sur le réseau public national
quel que soit la qualité du propriétaire son taux d'imposition contrairement à d'autres impôts
est fixé par des entités administratives décentralisées en fonction de catégorie reparties.

Elle est due pour l'année civile entière quel que soit la date de la mise en circulation ou celle
de la mise hors service.

4. Impôt sur les revenus locatifs

En République Démocratique du Congo, la charge du recouvrement de cet impôt a été répartie


entre deux personnes qui sont : le bailleur et son locataire. Le taux de paiement de cet impôt
est de 22%, dont 2% doit être versé par le bailleur et 20% par le locataire par voie de la
retenue locative à la source le loyer à payer et de souscrire une déclaration auprès de
l'Administration des impôts dans les 10 jours qui suivent le paiement de celui-ci au nom de
son bailleur ; dans le cas contraire, il sera poursuivi pour l'absence de déclaration de la retenue
locative.

Quant au 2% du revenu locatif qui reste le bailleur est tenu de souscrire une déclaration au
plus tard le 1er février de l'année qui suit celle de la réalisation de revenu imposable.

L'impôt sur le revenu locatif frappe également le profit de la sous-location totale ou partielle
ainsi que les loyers des meubles des matériels, de l'outillage, du cheptel et de tous les objets
quelconques situés dans les mêmes propriétés en vertu de la théorie de l'accessoire.

5. Impôt sur les bénéfices et profits

C'est un impôt qui atteint les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales ou
immobilières y compris les profits de professions libérales. Ces impôts sont dus pour une
année civile.
38

6. Impôt professionnel sur la rémunération et impôt exceptionnel sur la


rémunération du personnel expatrié

La rémunération sur le plan fiscal « s'étant sur l'ensemble des gains et avantage susceptible
d'être évaluées en espèce due à une personne physique, travailleur par une autre personne
physique ou morale, l'employeur en vue d'un contrat de travail ou de louage de service22(*).

Dans les dix jours qui suivent l'expiration du mois, les employeurs visés à l'article 77
de l'ordonnance - loi n°69/009 du 10 février 1969 versent au receveur d'impôt, le montant
exact de la contribution professionnelle du sur les rémunérations payées au cours du mois
écoulé.

Les règles fiscales qui concernent le champ d'application, l'assiette ainsi que les obligations
déclaratives sont les mêmes que pour l'impôt professionnel sur les rémunérations à l'exception
du taux appliqué à la base d'imposition de 25%.

7. Impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur


a) A l’intérieur
C'est un impôt qui frappe :

 Les opérations de vente des produits de fabrications locales, sont assimilées à cette
vente, les opérations de produits ou d'utilisation des produits après la fabrication elle-
même ;
 Les prestations en service de toute espèce rendues ou utilisées en République
Démocratique du Congo, tels que les locations de chambre d'hôtel, mobilières, les
travaux mobiliers etc. ;
 Tous les travaux immobiliers.
a) A l’exportation

C’est un impôt indirect qui frappe les opérations de vente à l’exportation, le taux
d’imposition est fixé en pourcentage par apport à la catégorie des matières ou produit à
l’exporter. Il a un période d’imposition mensuelle. Elle est assise sur la valeur nette de
l’exportation exprimée en monnaie nationale du montant de transaction justifiée par les
factures et documents d’exportation. Cet impôt a été supprimé en 2004 en République
démocratique du Congo.
39

8. Le droit de consommation

Ce sont des impôts indirects qui font partie des recettes de l'Office de Douane et Accises
et frappe la production pour un certain nombre des produits de grandes consommations
fabriquées au Congo. Ces produits sont limitativement désignés par la loi.

CONCLUSION PARTIELLE

La fiscalité comme un élément indispensable pour les financements des charges publiques,
elle est coutumièrement entachée de fraude fiscale faites par les contribuables dans le but de
moins contribuer car cela représente une charge ou une soustraction de leurs patrimoines.
Cependant, dans ce présent chapitre il était question premièrement de définir préalablement
les concepts de bases ayant thématique avec notre sujet pour assurer la meilleure
compréhension à nos lecteurs, ainsi énumérer les types d’impôts que connaissent notre pays et
en fin, parlé du système fiscal congolais qui est déclaratif. Signalons que la fiscalité a des
effets considérables sur l’économie d’un pays dans le sens où elle affecte le pouvoir d’achat,
la répartition des revenus, les possibilités d’épargner, d’investir ou même les possibilités de
commercer avec le reste du monde. Ceci serait développé dans le prochain chapitre.

CHAPITRE DEUXIEME : LA FRAUDE FISCALE DANS L’ENVIRONNEMENT


ECONOMIQUE CONGOLAIS

La fraude fiscale étant une infraction fiscale est celle dont l'incrimination est essentiellement
liée au recouvrement de l'impôt. Elle consiste dans une action ou omission dont l'essence est
de compromettre les recettes de la contribution ou du trésor public. Signalons en passant qu'il
y a trois opérations lors de l'établissement de l'impôt : la fixation de l'assiette, la liquidation et
le recouvrement. La fraude est commise soit à l'occasion des opérations d'assiettes, soit elle
peut prendre la forme d'entraves à l'exercice du contrôle fiscal. Pierre de MALTA prône : dans
la fiscalité contemporaine la déclaration fiscale est la plus usée. C'est le cas de la République
Démocratique du Congo.
40

SECTION 1 : PROCEDES ET FORMES DE LA FRAUDE FISCALE


1.1. Procédé de la déclaration

La déclaration peut être faite soit par le contribuable, soit par un tiers. Si la déclaration est
bien faite, elle permet d'atteindre la matière imposable dans sa totalité et par conséquent
d'appliquer la loi fiscale avec le maximum d'exactitude. En outre, elle allège la tâche de
l'administration fiscale qui se borne à contrôler la déclaration et à calculer l'impôt par
l'application d'un tarif. Mais, bien attendu, quand elle est faite par le contribuable.

Cette déclaration comporte souvent des risques de fraude. Il est évidemment pour un
contribuable à qui on demande de fournir lui-même les éléments sur lesquels il va être taxé;
de les minorés afin que sa côte d'impôt soit aussi réduite que possible.

1.1.1 Fausse déclaration

On parle de fausse déclaration lorsqu'il y a erreur de fait ou de droit. Alors que la fraude
entraîne la poursuite pénale, la fausse déclaration entraîne le redressement fiscal. La fausse
déclaration peut résulter d'une ignorance de la loi fiscale ou de la mauvaise interprétation. Il y
a des cas, cependant où le contribuable parvient à minorer volontairement son revenu taxable
sans pour autant violer la loi mais en l'utilisant au mieux, soit en profitant de certains vides
juridiques, soit encore en se servant des possibilités multiples de montages qui lui sont offerts
au plan international. Avec Gardy ainsi que le professeur KOLA, nous relevons les formes de
fraude fiscale à savoir :

 La dissimilation (refus de déclaration)


 La simulation

1.1.2 La fraude fiscale par refus de déclaration

La dissimilation consiste à soustraire le tout ou la partie d'une matière imposable en vue la


faisant pas apparaître. De ce fait, toutes les opérations de la réalité sont faussées. Ainsi, on
distingue la dissimilation matérielle, la dissimilation comptable et la dissimilation juridique.
41

1.1.2.1 La dissimilation matérielle

La dissimilation matérielle (ou la non présentation de la marchandise) de l'objet imposable est


la forme la plus grossière, les employeurs qui cachent le nombre réel de leur employés afin
d'échapper à l'impôt professionnel sur les revenus. Certains assujettis, notamment les
commerçants cachent les vraies adresses de leur établissement afin qu'ils ne soient pas
dénichés. Les importations des marchandises en contrebande et dont on ne peut trouver des
traces comptables, constituent matériellement une dissimilation. Bref, beaucoup d'assujettis
exercent dans la clandestinité sans que le fisc en découvre leur existence.

1.1.2.2. La dissimilation comptable

C'est la fraude la plus élaborée, pour les impôts établis sur la déclaration, la comptabilité sert
fréquemment de base aux vérifications du fisc. La fraude comptable apparaît en effet comme
un procédé classique de la fraude sans doute, l'administration se méfie des fraudes comptable
et elle n'ignore pas que certaines entreprises pratiquent un double bilan : un bilan fiscal qui est
présenté au fisc pour l'établissement des impositions et un bilan, commercial retraçant la
réalité de leurs opérations. Cependant, le fisc peut procéder à des recoupements de
comptabilité et déceler par les dissimulations qui pouvaient être commises. Si une entreprise
majore dans sa comptabilité ses prix d'achats pour diminuer d'autant ses bénéfices imposables,
cette majoration des prix d'achat pourra être découverte en recherchant dans la comptabilité
du fournisseur de l'entreprise ses prix de vente en examinant si les deux prix correspondent.
La dissimulation comptable permet aussi de ne pas faire entrer certaines affaires en
comptabilité et de diminuer le chiffre d'affaire imposable. La méthode la plus pratiquée est la
vente dans facture qui tend à réduire le bénéfice.

1.1.2.3. Dissimulation juridique

GAUDEMET et MOULIVER disent qu'elle consiste à maquiller une situation de fait derrière
une situation juridique apparente mais imposée. Cette dissimulation est synonyme de la
simulation. C'est le cas des certains employeurs qui attribuent le statut d'associé à leur
personne expatriée dans le but d'échapper à l'impôt sur la rémunération des expatriés.
42

1.1.3 La simulation

En définisant ce concept CARDYN et DELEPIERRE disent que la simulation consiste à créer


de toute pièce les actes ostensibles (apparent) ou fictifs ou inexistants par rapport à la situation
de faits envi d'éluder l'impôt qui tomberait sur la matière réelle. La simulation est absolue
lorsqu'elle est entièrement fictive et elle est relative, si elle n'est que déguisée. C'est par
exemple le faire importer des appareils électroménagers et les faire passer pour de friperie afin
de payer moins du droit de douane possible.

1.2 Cause de la fraude fiscale

L’étude de tout phénomène, passe nécessairement par la recherche et l’analyse de ses causes.
Ainsi, les causes de la fraude fiscale, en tant que phénomène socioéconomique, sont multiples
et complexes.

Certains auteurs pensent que les causes essentielles de la fraude fiscale sont d’ordre
psychologique, alors que le système fiscal et l’environnement économique de l’impôt ne sont
que des facteurs aggravants. Pour d’autres, les causes du phénomène sont intrinsèquement
liées au système fiscal lui-même, et en particulier à la technique fiscale et au niveau élevé de
la pression fiscale. Pour ce qui nous concerne, nous estimons que tous ces facteurs se
combinent pour donner à ce fléau toute son ampleur. Nous allons essayer, dans le cadre de ce
chapitre, de présenter les principales causes de la fraude selon la classification suivante :

 Les causes socio-économiques ;


 Les causes juridico-administratives ;

1.2.1 Les causes socio-économiques :

L’impôt est un prélèvement obligatoire sur le revenu des contribuables. Plus ce prélèvement
est élevé, plus l’impôt est ressenti désagréablement par les redevables, surtout en période de
conjoncture économique difficile. En effet, nous allons éclaircir ces causes à travers deux
points essentiels :

 Le niveau de la pression fiscale ;


 La conjoncture économique.
43

1.2.1.1 La pression fiscale :

La pression fiscale peut-être déterminée en rapportant les recettes fiscales totales au revenu
global du pays (le PIB). Elle reste d’une très grande utilisation pour expliquer les phénomènes
fiscaux. À ce niveau, on constate qu’il y a une certaine tendance consensuelle chez les
auteurs, qui pensent qu’un niveau excessif du prélèvement fiscal constitue une véritable cause
de la fraude fiscale. La pression fiscale elle est calculée par la somme des recettes fiscale sur
le niveau du PIB.

Ainsi, selon A. LAFFER, un économiste du courant de l’offre, « une pression fiscale élevée
alourdit les coûts de l’entreprise et par conséquent décourage l’entreprise à se développer et
l’oblige à frauder »32 comme il ressort de la courbe suivante :

Recettes fiscales M

L N

0% m% 100% Pression fiscale

D’après la courbe nous constatons que :

 Lorsque la pression fiscale dans l’économie augmente, les recettes fiscales croissent
jusqu’à un certain point puis baissent, le point «M» ne peut être dépassé.
 Ainsi un taux d’imposition proche de 100% ne permettra qu’une recette fiscale «N»,
équivalente à celle que dégage un taux très faible donné par le point «L».

Nous concluons donc, que le taux d’imposition optimum n’est donc pas nécessairement le
taux le plus élevé possible, mais c’est celui qui ne provoque pas le refus du contribuable, son
évasion, sa fraude et son découragement. Il se situe au point « m » du graphique.

En définitive, compte tenu de l’existence d’une étroite relation entre l’intensité de


prélèvement fiscal et l’ampleur de la soustraction fiscale d’une part, et l’importance de la

32
www.google.com/wikipedia courbe de LAFFER
44

pression fiscale en RDC d’autre part, nous estimons que cette dernière constitue l’une des
causes les plus incitatrice à la délinquance fiscale ; Cela est particulièrement vrai en périodes
économiques difficiles.

1.2.2 La conjoncture économique :

Généralement, en période de « vaches maigres » c'est-à-dire de récession économique, le


premier objectif des entreprises devient celui de survivre dans la mesure où nombreux parmi
eux se trouvent voués à la disparition. Aussi trouvent-elles d’énormes difficultés à répercuter
l’impôt sans que ce soit préjudiciable au volume de la demande.

Dans le même ordre d’idées, M. J. C Martinez1 écrit " En période de stagflation, caractérisé
par la récession et l’inflation, la fiscalité devient plus lourde qu’elle repose souvent sur une
matière imposable artificiellement gonflée par l’inflation ".

Donc, il est certainement difficile pour les entreprises en difficulté, d’accomplir


scrupuleusement leurs devoirs fiscaux. Cependant, une conjoncture économique difficile ou
encore une pression fiscale élevée, n’explique que partiellement ce fléau, notamment pour les
entreprises qui cherchent à survivre. En effet, d’autres causes sont encore déterminantes dans
ce sens.

1.2.3. Les causes psychologiques :

La réaction du contribuable au prélèvement fiscal, qui s’effectue sur son revenu, se traduit
dans les faits par un recours à des agissements légaux et illégaux, visant à éluder l’impôt. Ce
sentiment est étroitement lié à l’impôt et son intensité varie chez les contribuables en fonction
de leurs jugements sur l’utilisation des recettes fiscales par les pouvoirs publics.33

1.2.3.1 Les causes liées à l’impôt :

Nous pouvons expliquer ces causes à travers les caractéristiques de l’impôt :

 L’impôt est un prélèvement obligatoire : Selon J. Rivoli1 : " l’impôt est désagréable. Il est
ressenti avant tout comme une contrainte ". En effet, il est mal vu ; cette perception de l’impôt
par l’entrepreneur est largement justifiée par cette panoplie d’obligations qu’il engendre.

33
DUBERGE J. « Les français face à l’impôt : Essai de psychologie fiscale », LGDI,1990, p. 100
45

Ainsi, l’entreprise doit tenir une compatibilité régulière qui justifie ses recettes et ses
dépenses34 , déclarer ses revenus, verser une portion importante de ses recettes au trésor, tout
ceci dans des délais de rigueur, sous peine de pénalités, d’amendes et de majoration de
retard.35

La tenue de la comptabilité constitue donc un élément fondamental dans l’instauration d’un


équilibre favorable entre les droits et les obligations de l’entreprise, et elle permet également
aux agents du fisc d’opérer leur contrôle. Autrement dit, la comptabilité doit être tenue par
l’entreprise concernée loin de toute tentative de fraude et suivant les dispositions comptables
en vigueur.36

En conséquence, les contribuables, notamment les « non» ou les « mal » informés et qui
constituent une grande majorité en RDC, éprouvent un sentiment répulsif à l’égard de l’impôt.
De ce fait, ils considèrent la fraude fiscale comme une « véritable défense légitime ».

 L’impôt est un prélèvement pécuniaire : Au Maroc, comme au reste du monde, l’argent


occupe une place primordiale dans le cadre des rapports sociaux. Et du fait que l’impôt touche
le contribuable dans son argent, il le touche au plus profond de lui-même ce qui pousse,
certainement, de nombreux contribuables à se soustraire à leurs obligations fiscales.

 L’impôt est sans contrepartie bien déterminée : Le sentiment répulsif de l’impôt qui
résulte de son caractère contraignant et pécuniaire, se trouve aggravé par l’absence d’une
contrepartie bien déterminée.

En effet, le contribuable a presque toujours l’impression qu’il ne reçoit rien ou reçoit moins
de ce qu’il doit recevoir en contrepartie de son effort contributif, parce que les recettes
fiscales sont utilisées pour rendre des services latents et non apparents. Ainsi le contribuable
tend-il à éluder l’impôt.

1.2.3.2 Les causes liées à l’utilisation des recettes fiscales :

Irritation et mécontentement des contribuables de la mauvaise utilisation des recettes fiscales :


telles sont les causes objectives qui encouragent le recours à la fraude fiscale.

34
Code Général des Impôts : Règles d’assiettes et de recouvrement, Op. cit, Article : 145
35
Idem, Article : 184
36
Id NARHACH A. « Essai sur la nature du pouvoir fiscal au Maroc » thèse de Doctoratem, Article : 184
46

En effet, l’entrepreneur qui met scrupuleusement une fraction de son revenu à la disposition
de pouvoirs publics, assure plus ou moins le suivi de l’utilisation de ses fonds. Ainsi, un
gouvernement « prodigue » qui mène un train de vie fastueux, injuste dans ses choix
budgétaires, ne peut et ne doit plaider pour une lutte contre la fraude fiscale.

En RDC, le gaspillage et la dilapidation font partie du quotidien, par exemple, la


consommation à usage privé, mais aux frais de l’Etat, d’eau, d’électricité, de téléphone de
carburant et les détournements de fonds… qui irritent, à coup sûr, les contribuables.

1.2.4. Les causes juridico-administratives

1.2.4.1. Les causes administratives :

Le système fiscal marocain repose essentiellement sur le système déclaratif, c'est-à-dire que
ce sont les contribuables qui doivent déclarer leurs revenus et bénéfices. Or, la contrepartie
normale de cette manière de faire est de vérifier si la déclaration est faite, encore en temps
convenable et si elle est sincère. Justement, c’est la mission de l’administration fiscale qui
doit encore assurer le recouvrement des impôts établis.

Alors, si l’administration fiscale ne remplit pas ses fonctions, le contribuable n’hésite pas à se
livrer à la fraude fiscale.

1.2.4.2. La sous-administration de l’impôt :

On entend par sous-administration de l’impôt, toutes les insuffisances humaines et


matérielles dont souffre le fisc et qui se répercutent sur l’exécution de l’essentiel des
travaux qui lui sont confiés.

a). Les insuffisances humaines :

Actuellement, la Direction Générale des Impôts, l’administration la plus concerné par le


fléau de la fraude fiscale, soufre d’un manque de personnel par rapport aux multiples
fonctions qu’elle doit remplir. Ce manque est beaucoup apprécié au niveau des brigades
de vérification dont le nombre de vérificateurs est dérisoire par rapport aux nombres de
contribuables susceptibles d’être vérifiés.37

37
BENSOUDA N. « AL ALAM Hebdomadaire » op. cit.
47

B). Les insuffisances matérielles :

L’administration fiscale souffre d’une insuffisance en équipements remarquable. Cela se


manifeste au niveau des locaux, du mobilier et matériel de bureau, des voitures de service, des
fournitures de bureau3… etc., surtout dans les services extérieurs. Cette insuffisance
matérielle influe sans doute sur l’efficacité de l’administration quant à la lutte contre les
manœuvres des contribuables malintentionnés.

C). La mal-administration de l’impôt :

La mal-administration qui caractérise l’action du fisc, constitue, de toute évidence, une cause
de la fraude fiscale. Elle se manifeste surtout par l’importance de la corruption, qui est aussi
ancrée en RDC que la délinquance fiscale elle-même.

En effet, la corruption est considérée comme l’une des causes les plus sérieuses de la fraude
fiscale, dans la mesure où l’agent corrompu empoche un montant, même si c’est trop bas, au
lieu d’appliquer la loi ou infliger une amende. Les moins-values pour le trésor occasionnées
par un tel comportement sont plus ou moins énormes, en fonction de l’importance du fléau
dans le pays.

1.2.5. Les causes juridiques :

Pour certains auteurs l’ampleur de la fraude fiscale, dans un pays, est fortement liée aux
caractéristiques de la législation et la réglementation en vigueur. En effet, l'illégitimité,
l’injustice, la complexité, l’instabilité, l’inadaptabilité et l’incohérence d’un système fiscal,
sont autant d’éléments qui incitent au refus de l’impôt, et par conséquent, à la fraude fiscale.

A ce niveau, nous tenterons d’établir le lien de causalité entre les caractéristiques du système
fiscal marocain et ce fléau ; en examinant successivement : la légitimité, la justice, la
complexité, l’adaptabilité et la cohérence du système fiscal.

1.2.5.1. L’iniquité du système fiscal :

Lorsqu’un contribuable constate qu’il supporte difficilement, mais scrupuleusement son


devoir fiscal, alors que d’autres ne le font pas de droit ou de fait, même si leurs capacités
contributives sont plus importantes que la sienne, dès lors, il se trouve irrité et tente par tous
les moyens de lutter contre cette injustice.
48

Cependant, la justice fiscale est un idéal difficilement réalisable. C’est une notion morale et
évolutive, par conséquent, elle reste très relative et chacun lui donne une coloration
personnelle. Selon M. ELKTIRI et N. AKESBI38 : la fiscalité s’applique de plus en plus douce
pour les grands possédants, et de plus en plus dure pour l’immense majorité des possédés ".

1.2.5.2. La complexité et l’instabilité de la législation fiscale :

La complexité et l’instabilité du système fiscal marocain entraînent la méconnaissance, qui


génère à son tour la méfiance et la réticence. De ce fait, ils incitent au développement des
activités clandestines d’une part et créent des rapports conflictuels entre l’administration et les
contribuables d’autre part.

Cependant, en République démocratique du Congo, chaque année une nouvelle loi des
finances est réservée à l’aspect fiscal sous forme de rajouts, modifications ou suppressions, ce
qui rend difficile la maîtrise et l’application efficace des textes fiscaux qui sont en vigueur.

En définitive, quand la complexité et l’instabilité sont réunies, le contribuable cherchera par


tous moyens à légitimer ses manœuvres frauduleuses.

1.2.5.3. L’Inadaptabilité du système fiscal :

Parmi les causes de la fraude fiscale dans un pays, on trouve l’inadaptabilité de son système
fiscal à ses structures socio-économiques et ses réalités culturelles.

En effet, c’est le cas de plusieurs pays en voie de développement (dont la RDC), qui ont
procédé à une « importation des technologies fiscales », normalement conçues pour un
environnement différent des leurs.

Concernant, le système fiscal de PVD, le Pr. BENSALAH39 affirme que : " la structure de leur
système fiscal néglige les caractères spécifiques du sous-développement. Elle applique des
impôts de plus en plus modernes et de ce fait, s'adapte de moins en moins à la réalité socio-
économique.

38
-In " La réforme de la fiscalité marocaine à l’heure de l'ajustement structurel" Ed Toubkal 1987, P. : 98.
39
In "La fiscalité face au développement économique et social Op. cit., p. 7.
49

1.2.5.4. L’incohérence du système fiscal :


Un système fiscal incohérent est incitateur à la fraude. En fait, toutes les brèches, les failles et
les insuffisances législatives seront exploitées par les contribuables pour réduire leurs charges
fiscales. En effet, plus un système fiscal est incohérent, plus l'ampleur de la délinquance
fiscale est importante.

1.3 Conséquence de la fraude fiscale


Elles peuvent être analysées sur le plan national ou international.

1.3.1. Sur le plan national


Les conséquences de l'affectation des prélèvements fiscaux par l'Etat sont multiples.
En effet, dans ce mécanisme de transfert de possibilité de l'assujetti vers le trésor public, le
contribuable cède une partie de ses biens, diminue les possibilités de ses consommations et
d'épargne au profit du trésor public.
Prévu dans le budget, les dépenses de l'Etat sont financées par ces privations ci-dessus
décrites apparaissant ainsi comme une restitution par l'Etat de ces quotités ponctionnées mais
sous forme des services au bénéfice de la communauté tels que la sécurité des biens et des
personnes, les constructions d'écoles et d'hôpitaux des routes, etc.
De ce qui précède, rien ne prouve que les bénéficiaires de cette restitution sont ceux qui ont
payé leur impôt. Aussi, l'Etat ne donne pas nécessairement aux montants prélevés à titre
d'impôts la même destination que celle qu'auraient réservée les contribuables eux-mêmes.
Néanmoins, nous retiendrons que les assujettis ne verront pas l'utilisation de l'impôt sous
l'aspect individuel, ils devront plutôt voir l'effet multiplicateur de l'impôt dans ce sens que
l'Etat a engagé ses dépenses dans les biens et les services favorisant l'essor économique,
augmenter ainsi le revenu national, il aura aidé les assujettis à produire plus et mieux et enfin
de compte augmenter la capacité contributive.
S'il arrivait que l'Etat n'affectait pas à bon escient les prélèvements des impôts, soit dans le
détournement, soit dans l'affectation des projets sans impact visible sur la vie économique,
etc. les conséquences sont énormes et nocives sur le comportement des contribuables, soit ils
répercutent l'impôt, bref ils évitent l'impôt, situation conduisant à la fraude et engendrera :
 La diminution de rendement (recettes) ;
 L'atteinte à la justice sociale et fiscale ;
50

 Les méfaits économiques c'est-à-dire que dans un pays à économie de marché :


la fraude fiscale porte atteinte au libre jeu de la concurrence et fausse les
structures de certaines personnes morales ou physiques: tout comme elle
contribue à la suivie des entreprises marginales ;
 L'institution d'une mentalité d'assister la fraude peut conduire à l'Etat à instituer
une mentalité d'assister c'est-à-dire entre les administrés biaisés par le taux
excessif de prélèvements résultant de la compensation des impôts éludés
(fraude) et d'autres. Quand les uns paient, paient plus, ils assistent ceux qui ne
paient pas.

1.3.2 Sur le plan international


La fraude fiscale peut :
 Susciter une animosité entre d'une part les Etats bénéficiaires des effets de la fraude et
d'autre part ceux qui supportent les poids de ce phénomène ;
 Etre à l'origine des conflits sociaux, politiques entre plusieurs Etats

SECTION 3. ACTION DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE

Dans bon nombre des pays en voie de développement, dont la République Démocratique du
Congo, l'impôt arrêté reste le point d'appui du développement des institutions démocratiques à
la base de l'affirmation de l'égalité des citoyens mais aussi un instrument de légalité.

Il est vrai que la perception de l'impôt et le service chargé de missions fiscales font souvent
face à une fraude généralisée dont les stratégies nécessitent des mécanismes cohérents et une
institution spécialisée s'avère indispensable en vue de répondre à la nécessité et au contrôle de
la répression.
Le véritable problème que pose la recherche des remèdes à la fraude fiscale est de savoir s'il
s'agit de forcer le contribuable à subir la loi ou de l'amener à la sincérité dans ses rapports
avec l'Etat.
La contrainte est un moyen qui paraît le plus simple et le plus sûr. Il ne faudra jamais songer à
prendre les mesures tyranniques pour enrayer la fraude. De telles mesures peuvent provoquer,
la fuite des capitaux et elles ont même à la fin des conséquences dommageables sur les
rentrées d'impôts.
51

Parmi les moyens ou mesures coercitives qui sont utilisés pour lutter contre la fraude fiscale
nous citerons : l'éducation de la masse, le contrôle fiscale, la formation et la motivation des
agents du fisc, la redéfinition des missions des certains régies financières ainsi que les
sanctions applicables.
3.1. Action de prévention
3.1.1. Education de masse
Cette éducation est une entreprise de longue haleine puisque son but n'est ni plus ni moins
qu'un changement total d'esprit des individus. Mais simplement la conscientisation et les
formations des contribuables afin de leur inculquer la culture ou la tradition fiscale.
Autrement dit, il s'agit de faire pénétrer dans les consciences le sentiment des obligations qui
incombent à chacun comme membre de la communauté nationale, de donner le sens de la
légalité, de la discipline collective et du devoir fiscal.
Et c'est là une des tâches principales de la formation civique qui requiert beaucoup de
persévérance, car il sera malaisé de déraciner de la mentalité publique détentable préjugé
qu'on peut voter sous prétexte qu'il préserve les citoyens ou qu'il est une personne anonyme
qui nous doit tout et à qui on ne doit rien.40

Si le contribuable n'a pas une crainte primitive d’être découvert où une attitude positive
fondée sur la conviction religieuse, qui s'ajoute à bonne volonté, il ressent dans son fin
intérieur une opposition contre l'accomplissement de son devoir fiscal qu’elles soient les
contradictions et l'importance de l'impôt. Y a-t-il l'heure actuelle un foyer ou une école ou la
notion de devoir fiscal est expliqué aux enfants et où on leur inculque l'obligation morale de
payer les impôts ? Rien ne se fait non plus au cours des années ultérieures afin d'éveiller dans
la «  voix intérieurs  » d'une obligation morale de payer l'impôt.41
Dans certains pays, les administrations fiscales sont entrées dans cette voie soit à titre
expérimental (Suisse, Pays-Bas) soit à l'aide de manuels permanents (Etats-Unis). La
conscience de contribuable dans l'accomplissement de devoir fiscal demeure encore très
minime en République Démocratique du Congo.
A cette fin, la formation et la conscientisation s'avèrent nécessaires elles doivent être de nature
à opérer un changement en particulier dans les attitudes mentales : il faut que la formation
pour le développement « s'attache à aider les contribuables à se libérer de la peur à pouvoir

40
NOKOSOKI KANDA, la fraude fiscala en RDC, ENF, 1989, p.28
41
VERHOEVE, N, science des impots 2ème contribution,ENF, 1984-1985
52

déclarer leur revenus, afin de payer l'impôt et à se libérer aussi de leur attitudes mentales
contraire au progrès.

A cette effet, il incombe à la DGI de sensibiliser les contribuables d'une façon permanente
afin de les amener à contribuer aux dépenses publiques, car il y a un principe en droit qui dit
que «  nul n'est censé ignorer la loi » mais pour qu'une loi soit appliquées il faut sa publication
et sa vulgarisation.
C'est en ce titre que l'administration fiscale congolaise dans le cadre de la lutte contre la
fraude fiscale doit s'employer à expliquer à la population le bien-fondé de l'impôt et les textes
de la loi par les colloques et séminaires de formation et d'information, voir même la diffusion
sur les chaînes de télévision nationale et privées, de radio, dans la presse écrite afin que la
population comprenne la quintessence de l'impôt, cependant, il se pose encore les problèmes
de diffusion.
Au lieu de se limiter aux seuls communiquer ayant trait à l'échéance du paiement de telle ou
telle contribution, il est souhaitable que la DGI puisse organiser des émissions hebdomadaires
tel est le cas d'une émission Télévisée intitulée fiscalité diffusée sur TKM à travers lesquelles,
elle devra expliquer au public la nécessité du paiement de l'impôt et les conséquences néfastes
découlant de son évasion. En sus, il faudra y associer les hommes de Théâtres et les musiciens
qui grâce à leur popularité, peuvent beaucoup contribuer à la réussite de telles campagnes de
sensibilisations en matière fiscale.
Plusieurs auteurs estiment que cette éducation devrait se poursuivre pour les adultes par les
mass médias tels que la presse, la radio, la télévision, etc. Mais si les cultes politiques sont
assez vifs dans le pays, l'utilisation positive de ces moyens restera délicate dans le domaine
fiscal, car elle pourra autrement être considérée comme «  inspiration politique ou comme
information dirigée  » imposée par le gouvernement et dès ce moment, elle prendrait son
efficacité. En tout état de cause, il sera souhaitable que ceux qui exercent un pouvoir sur
l'opinion, un pouvoir moral sur les individus prennent conscience de la nécessité pour
l'évolution harmonieuse de la vie sociale en renforçant le sens civique et la notion de
solidarité dont l'obligation fiscale fait partie intégrante.
Certes, faire prendre conscience d'une voie fiscale n'est pas chose tellement aisée à l'heure
actuelle où l'on parle beaucoup de « droit » mais beaucoup moins de « devoir ». Le
contribuable à qui la loi exige d'accomplir des obligations fiscales sous peine des sanctions
doit avoir une parfaite connaissance de ses obligations. L'éducation et l'information des
individus sur la fiscalité est un des moyens préventifs susceptibles d'aider l'administration à
53

approcher le contribuable. L'administration fiscale doit aux contribuables l'information


générale, la documentation et les enseignements.
L'administration fiscale doit assurer aux contribuables ou éventuellement à ceux qu'elle a
chargé de s'occuper de l'accomplissement de ses obligations fiscales, des textes légaux et
réglementaires coordonnés, ces dispositions administratives tenus à jour de façon permanente
contenant le commentaire et la jurisprudence susceptible de l'intéresser. Cette tâche n'est
cependant pas aisée, il faudrait que l'administration dispose d'un noyau de fonctionnaires
spécialement et même psychologiquement entraînés ou pareil travail, lequel suppose de
différents groupes de contribuables.

Pour pallier à cet état de choses, il est impérieux aux pouvoirs publics la création des centres
spéciaux autonomes d'information qui auront pour mission d'informer le public surtout
changement ou modification des textes sur un impôt.

3.1.2. Recouvrement
Le recoupement a pour but de confronter les indications obtenues par les services ou fournies
par les contribuables avec des informations de toute sorte recueillies à l'extérieur en vue de
détecter les erreurs, les omissions ou des dissimilations, ou la collecte d'informations externes
ou externes visant le même objet et en leur rapprochement avec d'autres données en vue soit
de relever une défaillance en matière de déclaration, soit de contrôles la sincérité des
documents.

Le but du recoupement est de vérifier la sincérité et l'exactitude des déclarations souscrites et


de comptabilités présentées. Par le recoupement le fisc récupère la partie de son argent que le
contribuable avait dissimulé ce qui conduit à l'élargissement de l'assiette fiscale, il y a aussi
élargissement du répertoire des contribuables, l'extension de l'imposition à tous les agents
économiques opérant dans le secteur informel, il y a aussi élargissement de la justice fiscale
chacun participe selon ses capacités contributives.

3.2. Le contrôle fiscal


Le système fiscal congolais étant déclaratif, ce qui implique que le contrôle se fait à
posteriori pour vérifier la bonne foi du contribuable. L'appréhension de notions fondamentales
du contrôle fiscal est indispensable. Ainsi, il sera question de s'appesantir sur la définition et
54

l'objet du contrôle fiscal, les fondements du contrôle fiscal et enfin le système déclaratif. En
effet, le législateur fiscal congolais réserve aux régies financières le droit de demander aux
contribuables tous renseignements, justifications ou éclaircissements relatifs aux déclarations
ou aux actes déposés par eux. C'est ainsi que l'arrêté ministériel du 26 mai 1999 dans son
article 12 prévoit que « le refus de répondre dans le délai légal, à une demande de
renseignements est sanctionné par une astreinte fiscale par jour de retard à compte de la date
du constat de refus jusqu'au jour où les informations demandées seront communiqués.
Pierre DIMALTA aborde dans le même sens en soulignant que : les demandes
d'éclaircissements sont susceptibles de porter sur un élément quelconque de la déclaration.
Elles tendent à obtenir des explications du redevable lorsque les indications qu'il a fournies
semblent présentés des anomalies :

 Incidence entre diverses énonciations d'une déclaration (cas d'un fonctionnaire qui
classe sa rémunération dans la catégorie des bénéfices non commerciaux) ;
 Discordance par rapport à des déclarations antérieures ou à des informations fournies à
l'administration par des tiers : employeurs, débirentiers, éditeurs, établissements
payeurs des revenus, question de s'appesantir sur la définition et l'objet du contrôle
fiscal, les fondements du contrôle fiscal et enfin le système déclaratif.

3.2.1. Définition et objet du contrôle fiscal


Le terme contrôle est synonyme de vérification ou de surveillance. Un système de vérification
et le terme fiscal renvoie à tout ce qui est relatif au fisc à l'impôt.

D'une manière simpliste, nous pouvons dire que le contrôle fiscal est une vérification de
l'impôt ou des impôts, car ne tenant compte que des affirmations du contribuable lui-même, la
déclaration fiscale ne serait qu'un simple chiffon de papier, si l'administration ne disposait
d'un large pouvoir de contrôle de toutes les rubriques.
Le contrôle fiscal peut se définir un peu plus clairement comme un examen général et critique
par l'administration fiscale de la déclaration souscrite par un contribuable dans le but de
s'assurer qu'elle est régulière, sincère et complète, et de relever le cas échéant les irrégularités
qu'elles peuvent déceler sur le plan fiscal.
55

3.2.2. Objet du contrôle fiscal


La définition du terme «  contrôle fiscal  » soulève la recherche de la sincérité, de la
régularité, de l'intégrité des obligations fiscales tant sur le plan comptable que juridique. 42 Le
contrôle fiscal est un instrument de régularisation du système déclaratif à double objet :
 Pour l'administration, l'objet du contrôle fiscal n'est rien d'autre que de déceler les
erreurs, les fautes, les fraudes et les évasions fiscalement infractionnelles et
susceptibles d'influer l'assiette de l'impôt ;
 Pour le contribuable hormis toute controverse, le contrôle fiscal peut constituer un
instrument de test ou d'amélioration de la comptabilité qui lui permet d'éviter la
récidivité, les erreurs et fautes déjà fiscalement sanctionnées.

3.2.3. Fondement de contrôle fiscal :


Système déclaratif
La déclaration est un acte par lequel le contribuable fait connaître à l'administration,
l'existence de la matière imposable, son montant et éventuellement tous les éléments
nécessaires au calcul de l'impôt ou au contrôle.43
Le contrôle fiscal de déclaration des contribuables s'inscrit dans le cadre normal du système
déclaratif. Dans les sociétés modernes, il implique également une acceptation personnelle par
les contribuables ne souhaiteront qu'une répartition équitable des charges publiques. A ce
titre, ils trouvent parfaitement légitime que l'administration fiscale contrôle le fonctionnement
du système déclaratif, c'est-à-dire qu'elle s'assure de la régularité et de la sincérité des
déclarations fournies par les contribuables étant donné que ce système ne repose sur base de
présomption.

SECTION 4. MODELISATION
Il convient de souligner que nous allons utiliser un modèle dont les données seront
analysées à l’aide d’un test individuel et global. Ainsi dans ce point, nous tenons à présenter
le modèle qui offre un cadre à partir duquel la question de déterminer les influences de la
pression fiscale sur le développement ainsi notre objet est de déterminé les variables
exogènes qui peuvent prévenir a la détermination du développement durable p et dont la
surveillance permet aux autorités publiques de prendre des mesures appropriées sur

42
LAROUSSE, Dictionnaire universel, 4ème édition, jaune, Paris, 1996, p.271
43
MARUICE(A), histoire de l’impot, PUF,1978, p.27
56

l’orientation de la politique fiscale par le choix de l’ajustement d’un bon taux fiscal pouvant
stimuler la croissance pour prévenir un développement .

Notre choix va porter sur un modèle à régression multiples dans lequel nous avons plusieurs
variables explicatives ou exogènes et une seule variable endogène. .
Toute analyse scientifique nécessite une démarche méthodologique qui rend possible
la limpidité d’une recherche.

C’est ainsi que nous recourons à plusieurs variables économiques pour expliquer et mesurer la
manière dont se comporte une économie. Pour notre étude portant « la problématique du
fraude fiscale face au développement socio-économique en RDC », pour notre modèle nous
allons utiliser comme variable endogène, la croissance et les variables exogènes de notre
étude permettent d’évaluer leurs influences sur la croissance économique qui sont :
investissement, taux de pression fiscal et enfin taux d’ouverture commerciale.

3.1. Modèle théorique ou économique


Le modèle de notre étude se présente comme suit :
XCEt = f (Tpf, Ib, XP, M)
Où :
 XCEt= croissance économique, pf= pression fiscale, XP= exportation,
 M= importation, PIB= produit intérieur brut, I= les investissements bruts
. Dans le cadre de notre analyse, nous allons donc adapter ce modèle aux spécificités
de la RDC. En effet, le développement serait en même temps influencé directement
par la politique fiscale et indirectement à moyen et long terme par le canal de la
production nationale. Ainsi nous allons utiliser la croissance comme variable
expliquée, le produit intérieur brut, le taux de pression fiscale, le volume de
investissements brut et le niveau de production nette émanant du solde de
exportations et les importations comme variables explicatives dont nous allons utiliser
les restes comme variables de contrôle qui vont nous intéresser dans notre analyse
dans les lignes qui suivent entre autre : la croissance et la pression fiscale .

3.2. Modèle économétrique


Notre modèle à des fins d’estimation inspiré de J.H. STOCK et M.W WATSON (1999)
Adapter aux spécificités de la RDC peut prendre la forme linéaire suivante :

CXCE= ∝+ b1 Pf + b2 Ib + b3 Tx+ b4 TM+b5 PIB+ ‫ﻍ‬t


57

1. Spécification du modèle
 Croissance économique : dans ce modèle nous expliquons la croissance par un bon
ajustement d’une bonne politique fiscale prouvent allégerez et encourager les
investissements des entreprises et améliorer le niveau de revenu national (PIB) qui a son
tour doit nous ramener à un bon développement.
 Le taux de pression fiscale : est le rapport de l’ensemble des recettes fiscales au PIB
(Landau, 1986). L’augmentation de la pression fiscale, découragerait l’activité productive
et exercerait de ce fait une influence négative sur la croissance et le développement. Les
entreprises étant les lieux par excellence de la production de la valeur et de l’importance
de la matière imposable, l’Etat ne peut pas les imposer trop lourdement sans risquer de
mettre en cause la croissance ultérieure, sauf si le taux de l’investissement de la puissance
publique est élevé.

 L’investissement est une variable très importante dans l’explication de croissance du PIB.
Lorsqu’on constate une baisse de la demande générale de bien et service au cours d’une
récession, une large part de celle-ci peut généralement peut être imputée aux dépenses
d’investissement. Les dépenses investissement se justifient pour les raisons suivantes : elles
permettent aux entreprises d’accroitre leur capacité de production par l’acquisition de
nouvelle machine. Ensuite, elles permettent aux entreprises de pouvoir constituer leur stock
de matières premières et de produits finis

 Le taux d’ouverture commerciale : (TOC / X- M) définit comme la somme des


exportations et des importations rapportées au PIB, est introduit dans le modèle enfin de
saisir les effets de taxes sur la composition et non sur le niveau des échanges, niveau qui
dépend de variables structurelles. Son introduction permet aussi d’introduire son effet sur
la croissance : il entraine une réallocation des facteurs plus conformes aux avantages
comparatifs, accroit la concurrence sur le marché donc il augmente la taille. Il facilite
aussi les entreprises des biens intermédiaires ou à de techniques de production de
meilleure qualité. Elle peut également accroitre l’épargne intérieure si le taux de l’épargne
+655555privé est plus élevé dans le secteur de bien échangeable. (Guillaume 1985).

 Produit intérieur brut : le produit intérieur brut (PIB) qui est l’indicateur permettant de
mesurer le niveau de l’activité économique qui accompagne le développement
économique.
58

3.3. Présentation schématique du modèle

Variables explicatives Variable expliquée

X1. Taux pression fiscale

X2. Investissement brut


Yi : la croissance
X3. Taux departielle
Conclusion commerce
extérieur (X-M)

X4. PIB
CONCLUSION PARTIELLE
Nous pouvons conclure que l'ensemble des causes de la fraude fiscale, développés et qui sont
liées soit au comportement du contribuable, soit à la performance de l'administration ou
encore à l'efficacité du système fiscal, dépendent dans une large mesure de l'environnement
sociopolitique. C'est ce dernier qui peut constituer, soit un blocage et un frein à ce fléau, soit
un incitateur à son développement.
59

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