Outils de Formation Pour La Production de Semences
Outils de Formation Pour La Production de Semences
Outils de Formation Pour La Production de Semences
LA PRODUCTION DE SEMENCES
Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
OUTILS DE FORMATION POUR
LA PRODUCTION DE SEMENCES
Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
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III
PREFACE V
REMERCIEMENTS VII
ACRONYMES IX
INTRODUCTION 1
BIBLIOGRAPHIE 105
V
Preface
Hans Dreyer
Directeur Division de la production végétale et de la protection des plantes
VI
VII
Remerciements
AUTEURS
Mohammed Tazi (consultant international), Gerry Hall (Université d'Édimbourg),
Guillaume Sika (consultant international), et Samuel Kugbei (ancien fonctionnaire de la FAO).
EXAMINATEURS TECHNIQUES
Le manuscrit a été soumis à un examen collégial par Michael Turner (consultant interna-
tional), Wilson Hugo (FAO) et Mohammed Tazi (consultant international). Il a été égale-
ment enrichi par les commentaires et les contributions d’experts des pays africains qui
ont participé à l’atelier organisé par AfricaSeeds à Abidjan, Côte d’Ivoire.
SOUTIEN ÉDITORIAL
Hamza Bahri et Diana Gutiérrez Méndez (FAO) ont coordonné la révision du texte et la
traduction, ainsi que la production des illustrations et la mise en page. Ruth Duffy a révisé
le texte original. Shalis Stevens a produit les illustrations. Davide Moretti (Art&Design) a
entrepris la conception et la mise en page de la publication.
VIII
IX
Acronymes
Introduction
remarques TTant la pureté physique que la germination exercent un impact important sur le
rendement et déterminent la valeur culturale des semences.
La valeur culturale (pourcentage de semences pures viables) définit la valeur
réelle d’un lot de semences d’une spéculation destinée à la culture. Seules les
semences pures viables produisent des plantes. Il convient donc d’effectuer des
calculs visant à ajuster correctement la dose de semis si nécessaire.
Semences pures viables (%) = Semences pures (%) x Germination(%)
Les semences de qualité sont importantes aussi bien au sein du secteur formel
que non formel. Le secteur formel englobe des activités spécifiques visant à
rendre disponibles de nouvelles variétés et à garantir leur pureté ainsi qu’à
assurer la certification et la distribution de celles-ci aux agriculteurs à travers
des canaux reconnus. Les semences de qualité sont produites dans des condi-
tions contrôlées qui peuvent varier selon les catégories spécifiques.
Pratiques de production
Il est essentiel d’adopter des pratiques de production adéquates:
• Conditions d’ensemencement. En cas de mauvaises conditions entraînant
un stress des cultures trop important, il est possible que la production de
semences de qualité élevée échoue.
• Utilisation de produits chimiques. Les dégâts physiques subis par les
plantes en conséquence de l’application de produits chimiques peuvent
conduire à la production de cultures qui ne se prêtent pas à l’inspection
dans les champs. En outre, il est possible que les semences retiennent les
produits chimiques, ce qui peut entraîner des effets défavorables sur leur
germination.
• Récolte: calendrier et méthodes. Une récolte effectuée trop tôt ou trop
tard peut entraîner une baisse de la qualité des semences. Il est essentiel
de récolter les semences dès que la teneur en humidité atteint un niveau
permettant de les entreposer sans danger (à moins de disposer d’installa-
tions de séchage).
• Battage, séchage et traitement. Les semences non nettoyées présentent
une piètre qualité. En effet, le nettoyage permet d’éliminer ou de réduire les
contaminants indésirables (par exemple les semences malades ou imma-
tures, les graines de mauvaises herbes, la matière inerte, les semences
brisées ainsi que les graines d’autres cultures). Le séchage à une tempé-
rature trop élevée (auquel on a généralement recours lorsque l’on tente de
sécher les semences rapidement) peut avoir des effets défavorables sur la
germination des semences.
• Entreposage des semences. Des conditions d’entreposage inappropriées
peuvent entraîner une hausse du taux de dégradation. Un entreposage
prolongé dans des conditions inférieures au niveau optimal (sur le plan de
la température et de l’humilité) entraîne des modifications physiologiques,
biochimiques et cytologiques des semences qui conduisent à une dégrada-
tion de leur qualité.
Facteurs environnementaux
Les conditions de culture en vigueur au moment du semis et au cours du déve-
loppement des semences ainsi que de leur maturation ont une incidence sur
la production de semences de qualité. Les fluctuations des facteurs environ-
nementaux influent sur le processus physiologique et donc la qualité des
semences. Les conditions climatiques extrêmes, telles que les précipitations
excessives ou la sécheresse lors de la floraison, affectent la formation des
graines et conduisent à des rendements peu élevés.
QUALITÉ DES SEMENCES 9
2. Qu’est-ce que la valeur culturale? Vous avez acheté des semences d’une
culture donnée dont l’étiquette indique un taux de germination de 75 %
et une pureté de 83 %. Si la dose de semis est de 80 kg/ha, calculez la
quantité de semences à semer sur 1 ha (dose de semis ajustée).
Échantillonnage 2
des semences
remarques
Maïs 40 000 kg
Céréales et cultures avec des graines de
30 000 kg
taille supérieure à ceux des céréales
Cultures non céréalières à graines de la taille
20 000 kg
des céréales
Cultures à graines de taille inférieure à celles
10 000 kg
des céréales
Le lot de semences est représenté par une très petite quantité de semences
(l’échantillon). Indépendamment de la précision avec laquelle les analyses en
laboratoire sont réalisées, les résultats reflètent uniquement la qualité de
l’échantillon envoyé pour analyse.
Poids d’un
Poids du lot (kg
contenant
ou nombre de Nombre d’échantillons primaires
individuel du lot
contenants)
de semences
≤ 500 kg ≥5
501–3 000 kg 1 pour chaque 300 kg (mais ≥ 5)
> 100 kg
3 001–20 000 kg 1 pour chaque 500 kg (mais ≥ 10)
20 001 kg > 1 pour chaque 700 kg (mais ≥ 40)
1–4 contenants 3 de chaque contenant
5-8 contenants 2 de chaque contenant
9–15 contenants 1 de chaque contenant
15–100 kg
16-30 contenants 15 du lot de semences
31-59 contenants 20 du lot de semences
≥ 60 contenants 30 du lot de semences
remarques
Figure 2.6
Échantillonneur
automatique
2
Figure 2.8
Division d’un échantillon de 1 kg de
semences à certifier obtenu par le mélange
et la division d’un échantillon soumis plus
large en vue d’obtenir l’échantillon de travail
requis pour les analyses
remarques
Poids minimal de
l’échantillon de travail
Le poids minimal des échantillons de travail (c’est-à-dire les semences à
analyser) est établi par l’ISTA et dépend de l’espèce et des types d’analyses
effectuées (tableau 2.2.).
Méthodes mécaniques
(ne se prêtent pas aux tests sur l’état sanitaire des semences)
• Le diviseur de sol, ou riffle, est adapté à la plupart des semences. Il est rela-
tivement bon marché et simple à utiliser, à nettoyer et à déplacer.
• Le diviseur centrifuge est adapté pour les espèces à graines légèrement
vêtues. Il requiert une source d’électricité et est difficile à transporter.
• Le diviseur conique est très efficace, mais difficile à nettoyer, en particulier le
cône, les canaux et les espaces.
• Le diviseur rotatif est adapté aux espèces à petites graines, en particulier
les espèces vêtues (herbes ou fleurs, par exemple). Il est sophistiqué, mais
la procédure de division prend du temps. Il requiert de l’électricité et est
onéreux. Le nettoyage de la goulotte et des flacons est chronophage.
• Le diviseur variable permet de varier le taux de division et de réduire un
échantillon de taille connue en un sous-échantillon de taille prédéterminée
en une seule opération. Il n’est pas nécessaire de mélanger avant la réduc-
tion. Il requiert de l’électricité et est onéreux.
Analyses de semences 3
C
remarques
omme la qualité des semences ne peut pas être évaluée par observation
visuelle, des méthodes objectives ont été mises au point. L’évaluation de la
qualité des semences est essentielle afin de prévoir leurs performances dans
les champs et de déterminer leur valeur culturale. C’est pourquoi les labora-
toires d’analyse des semences sont désormais très répandus. Ils adoptent des
méthodes normalisées visant à éliminer les lots de semences de piètre qualité et
à garantir de meilleurs résultats pour les agriculteurs lors de la récolte.
Les scientifiques et les techniciens spécialistes des semences ont mis au point
des procédures de contrôle normalisées permettant d’extraire des informations
détaillées sur les caractéristiques relatives à la qualité qui déterminent la valeur
des semences. Il est important que les méthodes d’évaluation et résultats des
analyses soient cohérents et uniformes. Pour cette raison, l’Association interna-
tionale d’essais de semences a été créée en 19241.
1 Comme mentionné au chapitre 4, les présentes directives se réfèrent aux règles de l’AIES
28 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
Les résultats des analyses des échantillons sont consignés sur des fiches
d’analyse, conformément aux règles en vigueur. S’il y a lieu, le laboratoire
délivre un certificat.
ANALYSES DE SEMENCES 29
Il est essentiel de respecter l’ensemble des exigences générales établies par les
réglementations. L’échantillon de travail se divise en trois groupes de constituants:
• Semences pures
• Autres semences
• Matière inerte
Matériel:
• Table de pureté: l’instrument principal.
• Loupes et microscopes binoculaires: souvent utilisés pour l’identification
précise et la séparation de petits fragments et unités de semences.
• Souffleurs à semences: dispositifs mécaniques utilisés pour séparer les
matières légères (débris végétaux et fleurettes vides, par exemple) des
semences plus lourdes. Plusieurs types de souffleurs à semences ont été
mis au point (figure 3.2).
• Tamis: utilisés pour séparer les éléments de différentes tailles en frac-
tions de même taille. Examinez chaque fraction et classez les particules
(semences pures, autres semences ou matière inerte). Notez que la taille
des fractions peut réduire le temps nécessaire à la réalisation du test de
pureté.
• Balance analytique, forceps et spatules fines.
ANALYSES DE SEMENCES 31
Procédure: remarques
• Identifiez les semences.
• Déterminez le poids correct de l’échantillon de travail (≥ 2 500 semences
avec un poids maximal de 1 000 g). Les règles de l’ISTA stipulent que l’ana-
lyse peut être réalisée sur un seul échantillon de travail de ce poids ou sur
deux sous-échantillons pesant au moins la moitié de celui-ci, prélevés
chacun indépendamment.
• Pesez l’échantillon de travail (ou chaque sous-échantillon) en grammes
jusqu’à obtenir le moins de décimales possible pour calculer le pourcen-
tage de ses composants à une décimale près, comme indiqué dans le
tableau ci-dessous:
Poids de l’échantillon
Nombre maximal de
de travail ou du Exemple
décimales
sous-échantillon (g)
< 1.000 4 0,7056
1.000–9.999 3 7,056
10.00–99.99 2 70,56
100.0–999.9 1 705,6
≥ 1 000 0 7 056
remarques Les résultats sont exprimés en pourcentage à deux décimales. La troisième déci-
male est arrondie à la baisse si elle est inférieure ou égale à 4 (98,384 devient
98,38) et à la hausse si elle est supérieure ou égale à 5 (98,386 devient 98,39).
Exemple (riz)
Éléments Poids (g) Pourcentage
Poids (g) %
Semences pures X (X × 100) ÷ W X = 68,88 98,4
Autres semences Y (Y × 100) ÷ W Y = 0,14 0,2
Matière inerte Z (Z × 100) ÷ W Z = 0,98 1,4
Total W 100 W = 70 100,0
remarques
Dans le commerce international, ce contrôle est particulièrement utile pour
déterminer la présence de semences d’espèces nuisibles ou indésirables.
Procédure:
• Obtenez un échantillon de travail d’un poids dont on estime qu’il contient ≥
25 000 semences ou du poids indiqué par les règles de l’ISTA. Si une espèce
indiquée par le requérant est difficile à identifier, utilisez au minimum un
cinquième du poids indiqué par l’ISTA pour l’échantillon de travail.
• Dans l’échantillon de travail, analysez la présence de semences de toutes
les autres espèces (ou de certaines d’entre elles, selon la demande du
requérant).
• Comptez le nombre de semences présentes pour chaque espèce indiquée.
• Conservez les semences des autres espèces et stockez-les pour référence
jusqu’au rejet de l’échantillon.
La détermination des autres semences est signalée au moyen d’un des contrôles
décrits ci-dessous:
• Contrôle complet: l’ensemble de l’échantillon de travail est analysé, confor-
mément aux règles de l’ISTA, afin de déceler la présence d’autres semences,
à l’exception des semences assimilables à de la poussière (par exemple les
espèces Orobanche et Striga). Les contrôles visant à déceler la présence d’Oro-
banche spp. sont réalisés uniquement s’ils sont spécifiquement demandés.
• Contrôle limité: l’analyse porte sur tout l’échantillon de travail mais se limite
aux espèces spécifiées.
• Contrôle réduit: seule une partie de l’échantillon de travail est examinée,
comme demandé.
• Contrôle limité et réduit: l’examen porte sur une part inférieure au poids
indiqué et seules les espèces spécifiées sont examinées.
Test de germination
La germination correspond à la levée et au développement de la plantule jusqu’à
un stade où l’aspect de ses structures essentielles indique si elle est capable
de continuer à se développer pour produire une plante satisfaisante dans des
conditions favorables en plein champ.
Objectif: Déterminer la faculté germinative d’un lot de semences, qui est essen-
tiel pour comparer la qualité de différents lots et estimer la valeur culturale.
Les tests effectués dans les conditions en plein champ ne fournissent pas de
résultats fiables, car elles ont tendance à varier lorsqu’un essai est répété.
Les tests de germination sont effectués sur des semences prélevées soit à
partir de la fraction de semences pures extraite lors d’un test de pureté, soit
d’une partie représentative de l’échantillon soumis.
Pour les tests de germination, le nombre de semences indiqué est de 400, qui peut
être divisé en quatre réplicats de 100 semences. Les tests sont effectués dans des
conditions d’humidité favorables et en conformité avec les méthodes indiquées.
Tableau 3.1 Méthodes de tests de germination pour certaines espèces (ISTA, 2016)
Premier
Comptage Recomendations pour lever la
Espéce Substrat* Température**(°C) comptage
final (d) dormance
(d)
Enlever les coquilles,
Arachide – Arachis hypogaea L. BP; S 20 <=> 30; 25 5 10
Préchauffer à 40±2°C;
Préchauffer à 30-35°C;
Avoine – Avena sativa L. BP; S 20 5 10
traiter au froid
Préchauffer à 30-35°C; GA3;
Blé – Triticum aestivum L. BP; S 20 4 8
traiter au froid
Maïs – Zea mays L. BP; TPS; S 20 <=> 30; 25; 20 4 7 -
Mil – Pennisetum glaucum (L.) R.Br. BP; S 20 <=> 35; 20 <=> 30 3 7 -
Niébé – Vigna unguiculata (L.) Walp. TP; BP 20 <=> 30; 25 5 8 -
Préchauffer à 30-35°C; GA3;
Orge – Hordeum vulgare L. TP; BP; S 20 4 7
KNO3; traiter au froid
Ray-grass – Lolium multiflorum Lam. TP 20 <=> 30; 15 <=> 25; 20 5 10 KNO3; traiter au froid
Préchauffer à 50±2°C; faire
Riz – Oryza sativa L. TP; BP 20 <=> 30; 25 5 14 tremper dans l'eau ou
HNO3pendant 24h
Sorgho – Sorghum bicolor (L.) Moench TP; BP; S 20 <=> 30; 25 4 10 Traiter au froid
* BP: entre feuilles de papier; S: sable; TP: à la surface du papier couvert de sable
** Le symboles "<=>" indiquent les règimes de température en alternance, 1ere température: 16 h; 1eme température 8 horas.
ANALYSES DE SEMENCES 35
Les semences sont séparées sur le substrat afin d’éviter que les plantules remarques
entrent en contact les uns avec les autres avant d’être comptées et enlevées.
À la fin de la période de germination spécifiée, les réplicats sont examinés et
généralement, deux comptages des plantules et des semences sont réalisés
pour chaque catégorie analysée.
Tissu du cotylédon:
• Les plantules sont dites «normales» lorsqu’au moins la moitié de l’ensemble
du tissu du cotylédon est fonctionnelle.
• Elles sont dites «anormales» lorsque plus de la moitié du tissu du cotylédon
est absente, nécrosée, décomposée ou décolorée.
36 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques Feuilles primaires (évaluées sur des espèces telles que Phaseolus):
• Les plantules sont dites «normales» lorsqu’au moins la moitié du tissu des
feuilles primaires est fonctionnelle.
• Elles sont dites «anormales» lorsque plus de la moitié du tissu des feuilles
primaires est absente, nécrosée, décomposée ou décolorée.
Milieu de culture
Le milieu de culture doit fournir suffisamment d’espace poreux pour l’air et l’eau
ainsi que pour la croissance du système radiculaire et le contact avec les solu-
tions (eau) nécessaires à la croissance du plant. Les milieux indiqués sont le
sable et le papier, chacun présentant des avantages et des inconvénients.
Le sable fournit un environnement plus naturel pour la croissance des plants.
Le contact entre les semences et le sable est bon, les pousses poussent vers
le haut et sortent du milieu et les plantules sont exposées à la lumière, ce qui
permet également un meilleur développement des structures essentielles.
Toutefois, il nécessite davantage d’espace dans les enceintes de germination
que les substrats en papier, en raison de son poids, il est difficile à déplacer
pendant les tests et lors de son élimination et nécessite des espaces de stoc-
kage considérables. Néanmoins, le laboratoire peut être conçu de sorte à réduire
ces problèmes au minimum. Souvent, le sable constitue le milieu de prédilec-
tion lors de nouveaux tests effectués en raison d’une infection fongique ou de
toute circonstance qui rend difficile l’évaluation des plantules dans un substrat
en papier. Dans ces cas, il peut être nécessaire de stériliser le sable. Le sable
Figurae 3.4 Test de germination sur un utilisé comme milieu de culture doit avoir ≥ 90 % des particules qui passent à
substrat en papier travers un tamis dont les perforations font 2,0 mm de large.
TP (haut), BP (milieu), PP (bas)
Milieu de culture en papier:
• A la surface du papier (TP): les semences germent sur une ou plusieurs
couches de papier.
• Entre feuilles de papier (BP): les semences germent entre deux couches
de papier.
• Papier plissé (PP): les semences sont placées dans une bande de papier
plissé en accordéon comprenant 50 plis et généralement deux semences
par pli. Il s’agit d’une méthode alternative au TP et au BP.
Milieux de culture en sable et milieu de culture organique:
• Sur sable (TS), sur milieu organique (TO): les semences sont enfoncées
dans la surface du sable ou du milieu organique.
• Sable (S), milieu organique (O): les semences sont plantées sur une couche
humide du sable ou du milieu organique et, selon leur taille, recouvertes de
10 à 20 mm de substrat non compressé.
Matériel:
• Cloche ou appareil de Jacobsen (réservoir de Copenhague): plaque de
germination sur laquelle sont placés des substrats de papier filtre avec les
semences. Le substrat est constamment humidifié au moyen d’une mèche
passant à travers les fentes ou les trous de la plaque de germination et
reliée au bassin d’eau situé en dessous.
• Incubateur et chambre de germination: ils sont utilisés pour faire germer
les semences dans l’obscurité ou à la lumière ou pour les prétraitements
des semences afin de lever la dormance (par exemple traitement au froid).
Ils sont bien isolés et sont équipés à la fois de dispositifs de chauffage et
de refroidissement afin de garantir le maintien des températures requises.
• Boîtes de Petri, pinces, filet de couverture, eau, papier buvard, sable.
ANALYSES DE SEMENCES 37
Procédure (TP):
• Sur des semences pures bien mélangées, prélevez au hasard un échan-
tillon de 400 semences. Il est important de ne pas sélectionner les
semences, car cela fausserait les résultats.
• Utilisez quatre réplicats de 100 semences afin de disposer d’un espa-
cement adéquat. Divisez les réplicats par 50 semences (ou même 25,
dans le cas particulier de présence d’agents pathogènes transmis par les
semences ou de saprophytes) afin de minimiser l’impact des semences
adjacentes sur le développement des plantules.
• Disposez les semences uniformément et avec suffisamment d’espace sur le
substrat humide placé sur la boîte de Petri. Si des semences cultivées sur des
substrats en papier sont gravement infectées lors d’un comptage intermé-
diaire, transférez les semences et les plantules restantes vers un milieu neuf.
• Placez les boîtes de Petri dans l’appareil de germination, puis marquez le
nombre de semences et la date.
• Faire deux comptages des plantules. Programmez le premier et le dernier
comptage conformément aux règles de l’ISTA.
• Veillez à ce que les semences soient humidifiées tout au long de la
période de test.
remarques - Intactes: il s’agit des plantules dont toutes les structures essentielles
sont bien développées, sont complets, en bonnes proportions et en bonne
santé.
- Avec de légers défauts: il s’agit des plantules présentant de légers défauts
sur le plan des structures essentielles, mais qui ont par ailleurs un dévelop-
pement équilibré et satisfaisant comparable à celui des plantules intactes
du même essai.
- Avec infection secondaire: il s’agit des plantules qui auraient sûrement
relevé de l’une des catégories précédentes, mais qui sont touchées par
des champignons ou des bactéries provenant de sources autres que la
semence mère.
• Plantules anormales: ne présentent pas le potentiel de se développer en
plantes normales lorsqu’ils sont cultivés dans un sol de bonne qualité et dans
des conditions d’humidité, de température et de lumière favorables. Les plan-
tules suivantes sont considérées comme étant anormales:
- Endommagées: plantules ayant une des structures essentielles
manquante, ou si fortement endommagée qu’on ne peut en espérer un
développement équilibré.
- Déformées ou déséquilibrés: plantules présentant un développement
faible ou des troubles physiologiques, ou dont les structures essentielles
sont déformées ou hors proportion.
- Nécrosées: plantules dont l’une des structures essentielles est tellement
malade ou tellement pourri par suite d’une infection primaire au point que
le développement normal est impossible.
• Semences non germées: semences non germées au terme de la période
d’essai. La classification est la suivante:
- Dures: semences qui restent fermes jusqu’à la fin de la période d’essai, car
elles n’ont pas absorbé d’eau. La dureté des semences est une forme de
dormance. Elle est courante chez de nombreuses espèces de Fabaceae,
mais peut également survenir dans d’autres groupes.
- Fraîches: semences (autres que des semences dures) qui n’ont pas germé
dans les conditions du test de germination à cause de la dormance, mais
qui demeurent propres et fermes et présentent le potentiel de se déve-
lopper en plantules normales. Elles sont capables de s’imbiber d’eau dans
les conditions établies par les règles de l’ISTA, mais le processus de germi-
nation est bloqué.
- Mortes: semences qui ne sont ni dures ni fraîches et n’ont produit aucun
élément de plantule au terme de la période d’essai. Les semences mortes
absorbent l’eau, sont généralement molles ou décolorées et fréquemment
moisies. Elles ne présentent aucun signe du développement de plantules.
- Autres: dans certaines circonstances, les semences vides et non germées
peuvent être classées dans une autre catégorie conformément aux règles
de l’ISTA.
Le résultat du test de germination s’exprime sous la forme d’un pourcen-
tage fondé sur le nombre de plantules normales et anormales ainsi que des
semences dures, fraîches et mortes. Les pourcentages sont arrondis au nombre
entier le plus proche. Par exemple, 75,00 et 75,25 sont arrondis à 75 %; 75,50 et
75,75 sont arrondis à 76 %.
La somme des pourcentages des plantules normales et anormales ainsi que des
semences non germées doit être de 100.
ANALYSES DE SEMENCES 39
Ainsi, une semence viable se colore au niveau de tous les tissus dont la viabilité
est nécessaire pour le développement normal d’une plantule. Les semences
peuvent ensuite être classées dans les catégories «viables» et «non viables».
Matériel: Boîtes de Petri, papier filtre, loupe, compte-gouttes et flacon,
solution de tétrazolium, scalpel, forceps.
remarques Procédure:
• Prélevez quatre réplicats de 100 semences pures au hasard, soit sur la
partie de semences pures provenant d’un test de pureté, soit sur une
partie représentative de l’échantillon soumis.
• Mélangez minutieusement la partie de semences pures en veillant bien
à ne pas sélectionner de semences qui pourraient fausser les résultats.
• Plongez les semences dans l’eau pendant la nuit afin de ramollir l’em-
bryon et l’endosperme et d’activer le système enzymatique.
• Faites une entaille ou enlevez entièrement le tégument (selon l’espèce)
afin d’exposer l’embryon et de faciliter le contact avec la solution de
tétrazolium.
• Immergez les semences préparées ou les embryons dans une solution
saline de tétrazolium. Évitez l’exposition à la lumière directe, car celle-ci
entraînerait une réduction du sel de tétrazolium. Pour les températures
optimales et les durées nécessaires pour la coloration, référez-vous aux
règles de l’ISTA.
• Nettoyez les semences plusieurs fois à l’aide d’eau distillée.
• Enfin, examinez les semences à la loupe.
Exemple: Pour le maïs, les semences sont plongées dans une eau à 20 °C pendant
18 heures, puis entaillées de manière longitudinale à travers l’embryon et trois
quarts de l’endosperme avant d’être colorées dans une solution à 1 % de tétrazo-
lium pendant deux heures à 30 °C. Les semences sont ensuite coupées en deux et
les surfaces de coupe sont analysées.
Les semences sont classées de la manière suivante:
• Vivantes: embryon rouge ou mauve.
• Mortes: aucune couleur sur l’embryon. Les semences sont classées dans la
catégorie «mortes» lorsque l’embryon n’est pas coloré, et même si du rouge
apparaît sur d’autres parties.
Le pourcentage de semences viables se calcule ainsi:
Test de vigueur
Les tests de germination ne permettent pas de détecter des différences de
qualité entre des lots de semences présentant des pourcentages de germina-
tion similaires. Plus sensibles, les tests de vigueur sont capables de déceler de
telles différences.
Objectifs:
• Évaluer la mesure dans laquelle les semences ont été dégradées ou physi-
quement endommagées au cours du conditionnement et de l’entreposage.
• Déceler d’importantes différences de potentiel physiologique entre des lots
de semences de valeur commerciale (en particulier ceux présentant un pour-
centage de germination similaire).
La notion de vigueur des semences connaît plusieurs définitions, notamment:
• Les propriétés des semences qui déterminent le potentiel de levée et de
développement rapides et uniformes des plantules normales dans une large
gamme de conditions dans les champs (AOSA, 1983).
ANALYSES DE SEMENCES 41
• La somme totale des propriétés des semences qui déterminent l’activité et remarques
la performance des lots de semences de germination acceptable dans une
large gamme d’environnement (ISTA, 1995).
Il est possible d’identifier des lots qui sont plus susceptibles de fournir de bons
résultats dans des conditions environnementales non optimales. En effet, les
tests de germination ont lieu dans des conditions de germination optimale et
les résultats expriment le potentiel de germination. Ce chiffre peut être considé-
rablement différent des performances proprement dites dans des conditions de
stress dans les champs.
Par exemple, deux lots de semences peuvent présenter un potentiel de germi-
nation similaire (> 90 %), mais des différences considérables en matière de
vigueur (tableau 5.2). Ainsi, un test de vigueur efficace doit permettre de mettre
en évidence les différences relatives au potentiel physiologique qui n’ont pas
été détectées par les tests de viabilité en vue de classer les lots selon leur
potentiel de performance.
• Champ 1 – les peuplements tant des lots de vigueur élevée (A) que faible (B)
sont similaires à leur germination.
• Champ 2 – le lot de faible vigueur (B) présente une mauvaise levée des plan-
tules par rapport à celui de vigueur élevée (A). En outre, malgré la vigueur
supérieure du lot de semences A, la levée dans le champ 2 est inférieure au
pourcentage de germination. Par conséquent, les peuplements peuvent être
mis à mal en conditions de stress.
remarques test de vigueur sont décrites en détail dans les manuels de l’AOSA (2002) et
de l’ISTA (1995). Certains tests mesurent un aspect direct des processus de
dégradation (par exemple le test d’intégrité de la membrane cellulaire ou le
test de conductivité), tandis que d’autres portent sur une conséquence de ce
processus (par exemple test de réduction de la tolérance aux stress environne-
mentaux, test de levée à faible température, test de vieillissement accéléré). Il
existe trois catégories de méthodes de test de vigueur:
• Tests de stress: test de germination à faible température, de vieillissement
accéléré et de dégradation contrôlée
• Tests biochimiques: tests de conductivité et au tétrazolium
• Tests sur la croissance et l’évaluation des plantules.
Test de conductivité
Le test de conductivité électrique (CE) se fonde sur l’hypothèse que les
membranes cellulaires se désintègrent au cours de la dégradation des
semences. Il est utilisé pour le petit pois (Pisum sativum). Le principe du test
de CE est le suivant: les semences moins vigoureuses ou plus dégradées
présentent un taux plus lent de réparation de la membrane cellulaire au cours
de l’assimilation d’eau pour la germination et libèrent donc des quantités plus
importantes de solutés dans l’environnement externe. Le test évalue la quan-
tité des fuites ioniques. Dans les conditions du champ, la fuite d’exsudats après
le semis, qui reflète la perte de l’organisation de la membrane cellulaire et de la
perméabilité sélective, peut favoriser le développement de micro-organismes
pathogènes et mettre à mal la levée des plantules.
Étant donné que les semences à vigueur élevée sont capables de pallier les
dégâts et de réorganiser leurs membranes plus rapidement (par rapport aux
semences à faible vigueur), la fuite électrolyte constitue une indication de
vigueur. Une faible conductivité indique une fuite électrolyte peu importante
et donc une vigueur élevée. À l’inverse, une conductivité élevée est un signe de
faible vigueur (ISTA, 1995).
Test au tétrazolium
Cela fait de nombreuses années que le test au tétrazolium est utilisé pour
obtenir une estimation générale rapide de la viabilité des semences, en parti-
culier pour les espèces à dormance lorsque le test de germination dure trop
longtemps. Pour déterminer la vigueur d’un lot de semences, la procédure est
identique à celle du test de viabilité, mais la classification est plus précise:
• Vigueur élevée: la coloration est uniforme; le tissu ferme et clair.
• Vigueur moyenne: l’embryon est entièrement coloré ou l’axe embryonnaire
coloré chez les dicots. Les extrémités peuvent ne pas être colorées, tandis
que d’autres zones le sont plus ou moins.
• Faible vigueur: de larges zones des structures non essentielles ne sont pas
colorées. Une seule racine pourrait être colorée (monocots) ou la pointe de
la radicule pourrait être non colorée (dicots). Le tissu est laiteux et surcoloré.
Pour obtenir des résultats fiables, un analyste expérimenté en matière de tétrazo-
lium doit évaluer l’essai et la méthodologie doit être scrupuleusement respectée.
Ce test a largement été adopté pour les cultures céréalières et est utilisé avec réus-
site pour les petits pois. Il est également appliqué au soja, au coton, au maïs et aux
légumineuses à grandes semences.
remarques Les tests sur les plantules sont simples à réaliser et ne nécessitent généra-
lement pas de matériel spécial. Ils sont particulièrement utiles pour évaluer la
vigueur des semences des espèces pour lesquelles il y a un manque d’informa-
tions sur d’autres tests de vigueur.
En outre, en ce qui concerne l’évaluation de la longueur des plantules, les
nouvelles technologies, notamment des scanners et des logiciels spécifiques,
permettent de réaliser des mesures précises.
Pour déterminer la teneur en humidité, les règles de l’ISTA font une distinction
entre les méthodes directes et indirectes. Les méthodes directes portent sur
le séchage au four, la dessiccation et autres approches physico-chimiques. Il
est à noter que certaines espèces nécessitent d’être broyées avant d’être testées.
Objectifs:
• Déterminer les conditions de séchage appropriées pour une préservation
optimale pendant l’entreposage.
• Vérifier si les semences sont conformes à la teneur en humidité maximale
spécifiée dans les réglementations.
Procédure:
• Répartissez uniformément l’échantillon de travail sur la surface du
récipient.
• Pesez le récipient et son couvercle avant et après le remplissage.
• Placez rapidement le récipient sur ou à côté de son couvercle dans un four.
• À la fin de la période indiquée, couvrez le récipient, insérez le dans un
dessiccateur (contenant un déssicant) et laissez refroidir à tempéra-
ture ambiante.
• Après refroidissement, pesez le récipient avec son couvercle et son
contenu.
ANALYSES DE SEMENCES 47
Figure 3.12 Test d’humidité - Séchage des semences dans le four (gauche) et refroidissement dans un dessiccateur (droite)
Méthode de l’humidimètre
Méthode indirecte, elle admet l’utilisation de tout type d’humidimètre pour
autant qu’il respecte les exigences d’étalonnage et de détermination. La teneur
en humidité mesurée est étalonnée par rapport à la teneur en humidité obtenue
au moyen de la méthode du four.
Méthode
Broyage/ Séchage à haute
Espèce à utiliser Préséchage nécessaire
découpe température (h)
(temperature
Arachide - Arachis hypogaea L. Coupe Faible – teneur en humidité ≤ 17 %
Blé - Triticum aestivum L. Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 17 %
Betterave rouge - Beta vulgaris L. Non Élevée 1 -
Maïs - Zea mays L. Fin Élevée 4 teneur en humidité ≤ 17 %
Niébé – Vigna unguiculata (L.) Walp. Grossier Élevée 1 teneur en humidité ≤ 17 %
Riz – Oryza sativa L. Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 13 %
Sorgho – Sorghum bicolor (L.) Moench Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 17 %
48 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques Les humidimètres sont très pratiques, en particulier lorsque des résultats
rapides sont nécessaires, par exemple lorsque les semences parviennent à
l’usine de conditionnement après la récolte et qu’il est nécessaire de décider si
un séchage supplémentaire est requis.
Méthodes
Procédure:
• Prenez un échantillon de la taille de ceux utilisés pour le test de pureté.
• Placez les semences sur la table de pureté et séparez les semences
pures, la matière inerte et les semences d’autres cultures.
• Pesez les trois éléments et consignez les détails dans le rapport sanitaire.
• Examinez les semences pures à l’œil nu, puis sous un stéréomicroscope
binoculaire.
• Prélevez des spores isolées à l’aide d’une brosse fine ou d’une aiguille
humide. Vous pouvez également tremper la semence dans une goutte
d’eau pour entraîner la libération de quelques spores. Cette opération
peut être effectuée sous un stéréomicroscope binoculaire.
• Consignez vos observations dans le rapport de l’état sanitaire des
semences.
Test du lavage
Les semences sont lavées et la suspension est examinée. Ce test est principa-
lement utilisé pour déceler les champignons dont l’inoculum est présent sur la
surface de la semence, par exemple téliospores de caries ou de charbons, oospores
de mildiou duveteux, chlamydospores de Protomyces macrosporus, rouille de la
betterave sucrière (Uromyces betae) et de carthame (Puccinia calcitrapae).
Procédure:
• Prenez un échantillon de travail.
• Transférez les semences dans une fiole et ajoutez de l’eau jusqu’à ce
qu’elles soient submergées.
• Ajoutez 1 à 2 gouttes de Tween 20 (surfactant non ionique de type poly-
sorbate).
• Placez les semences sur l’agitateur pendant 5 à 10 minutes.
50 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques
• Transférez le contenu dans un bécher en le filtrant au moyen de mousse-
line ou de gaze.
• Transférez le contenu dans un tube de centrifugeuse et placez de l’eau
dans un autre tube témoin.
• Centrifugez le contenu à 1 500-3 000 pendant 2 à 10 minutes.
• Transvasez le liquide supérieur et ajoutez 1 ml d’eau ou de solution de
montage au tube.
• Mélangez le contenu avec une spatule.
• Insérez un tube capillaire, aspirez quelques gouttes et placez-les sur des
lames.
• Recouvrez les gouttes de lamelles couvre-objet.
• Examinez les lames au microscope composé.
• Versez le contenu directement dans une boîte de Petri et examinez les
liquides de lavage au moyen d’un stéréomicroscope binoculaire à 50X.
• Prélevez les spores à l’aide de tubes capillaires et placez-les sur des
lames pour les examiner au microscope composé. Cette opération est
utile lorsque seule une petite quantité de semences peuvent être testées
(échantillons de germoplasmes en quarantaine en attente d’autorisation,
par exemple).
• Consignez les résultats dans le rapport de l’état sanitaire des semences.
Cette méthode est employée pour vérifier la présence d’agents pathogènes sur
diverses cultures:
• Soja: mildiou duveteux
• Mil: mildiou duveteux, charbon
• Blé: carie, carie naine, carie de Karnal
• Riz: carie.
Méthode du buvard
Il s’agit d’une méthode d’incubation (les semences sont placées sur des
buvards humides) pour 7 jours à 22 °C avec des cycles de lumière et d’obscurité
en alternance. Après l’incubation, les champignons qui se sont développés sont
observés au stéréomicroscope binoculaire et identifiés sur la base des caracté-
ristiques de croissance et de la morphologie des spores. Les organes de fructi-
fication sont observés au microscope composé. Normalement, la méthode du
buvard porte sur 400 semences. On recommande que deux analystes se répar-
tissent le travail et examinent chacun 200 semences.
Matériel:
• Chambre d’incubation/incubateur avec supports équipés de tubes à lumière
noire (pour la lumière proche ultraviolet) et d’un minuteur automatique
régulant les cycles lumière/obscurité de 12 h et un congélateur (-20 °C).
• Lunettes de protection (pour les UV proches), gants et masques jetables
en plastique.
• Microscopes composé et stéréo binoculaire.
• Boîtes de Petri, disques de papier filtre, plateaux (30 x 60 cm) comme
support des plaques, plateaux et cuillères de différentes tailles pour l’échan-
tillonnage, contenant à eau, lames de verre et lamelles couvre-objet.
• Hypochlorite de sodium, eau distillée, cylindres de mesure (25 ml, 250
ml), réfrigérateur, boîte à outils et gaze.
ANALYSES DE SEMENCES 51
remarques
Procédure:
• Préparez le nombre requis de boîtes de Petri.
• Désinfectez la surface des plaques.
• Placez 5 à 50 semences par plaque sur trois disques de papier buvard.
• Incubez les boîtes à la température choisie (20–25 °C) – p. ex. 22 °C
pour 7 jours avec des cycles de lumière et d’obscurité de 12 h en alter-
nance.
• Examinez les champignons apparus sur les semences au stéréomicros-
cope binoculaire.
• Observez les caractères de croissance et identifiez les champignons.
• Comptez les différents champignons dans chaque boîte de Petri et
calculez le pourcentage de semences infectées.
Méthodes:
• Œil nu: pour identifier les caries, puisque les graines partiellement ou
totalement cariées sont facilement visibles sur les semences sèches.
• Stéréomicroscope et test de lavage: pour identifier les spores nues à la
surface des semences.
• Test sur les symptômes des plantules: pour observer les symptômes
produits par des champignons sur de jeunes plantules et qui appa-
raissent sur une courte période de temps ou entraînent une perte de
germination. Il est à noter que ce test doit être additionnel et ne peut pas
constituer le seul essai employé.
• Test d’immuno-absorption enzymatique (ELISA): pour détecter le virus
de la mosaïque du soja, le virus de la marbrure des gousses du haricot
et d’autres virus. Un anticorps d’une protéine spécifique (antigène) de
l’agent pathogène est ajouté à un échantillon et la réaction provoquée se
traduit par un changement de couleur indiquant une infection.
Pour certaines cultures, plusieurs tests sont nécessaires pour obtenir le
tableau complet des agents pathogènes transmis par les semences; c’est
notamment le cas du blé:
• examen des ergots à sec;
• test de lavage pour Tilletia spp.;
52 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques
• méthode du comptage des embryons pour les charbons nus;
• méthode du buvard et du buvard avec congélation pour Alternari spp.,
Bipolaris sorokiniana, Fusarium spp. et Stagonospora nodorum;
• Méthode de la gélose pour l’analyse rapide de B. sorokiniana
Tableau 3.3 Tailles des échantillons des tests spécifiques et variétaux remarques
Laboratoire Parcelle et
Espèce
uniquement (g) laboratoire (g)
Glycine, Lupinus, Phaseolus, Pisum, Vicia, Zea
et espèces d’autres genres dont les semences 1 000 2 000
sont de taille similaire
Avena, Hordeum, Secale, Triticum Avena,
Hordeum, Secale, Triticum et espèces d’autres 500 1 000
genres dont les semences sont de taille similaire
Beta et espèces d’autres genres dont les
250 500
semences sont de taille similaire
Toutes les espèces à semences de taille inférieure 100 250
Tests chimiques
Il existe différents tests chimiques permettant de distinguer différentes
variétés de plusieurs espèces:
• Test au phénol: permet de faire la distinction entre des cultivars de blé,
d’orge, d’avoine et de ray-grass.
• Test au péroxydase: permet de séparer les cultivars de soja en fonction de
l’activité peroxydasique (élevée ou faible) de leur tégument.
• Test au sulfate de cuivre-ammoniac: permet de séparer le mélilot jaune
(Melilotus officinalis) du mélilot blanc (M. alba).
• Test à l’hydroxyde de sodium (NaOH): permet de distinguer le blé blanc du
blé rouge.
54 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques
Procédure du test au phénol:
• Préparez une solution de phénol à 1% en pesant 8 g de cristaux de phénol
et en les dissolvant dans 800 ml d’eau distillée. Chauffez les cristaux
jusqu’à ce qu’ils se liquéfient (évitez le contact avec la peau et travaillez
sous des hottes afin d’éviter toute inhalation).
• Trempez les semences dans de l’eau distillée pendant 16 heures durant
la nuit.
• Égouttez-les et placez-les dans les boîtes de Petri sur du papier filtre
humidifié à la solution de phénol à 1%.
• Évaluez la coloration après une heure (ou dès que des diffé-rences appa-
raissent): les semences développant des taches claires continueront de
se colorer, c’est pourquoi le moment choisi pour l’évaluation peut s’avérer
crucial.
• Testez un groupe témoin connu de la variété comme point de référence
pour l’évaluation de la coloration.
Test de fluorescence
On examine l’échantillon à la lumière ultraviolette et on observe sa fluores-
cence. Il est important de porter des lunettes de protection et d’éviter de
regarder directement la lumière ultraviolette. Ce test est utile pour distin-
guer différentes espèces de ray-grass et diverses espèces d’avoine. Les traits
d’identification sont notamment:
• Pour l’avoine: les glumelles et les paléas des semences. Un échantillon de
75 g de semences pures est placé sur une surface de travail noire et examiné
à la lumière ultraviolette afin de déceler les hors-types ou les variations de
fluorescence.
• Pour le ray-grass: racines des plantules. Ce test est utilisé pour différencier
les semences de l’espèce annuelle (Lolium multiflorum) et pérenne (Lolium
perenne).
remarques
Électrophorèse
On utilise l’électricité pour séparer les molécules (protéines ou ADN) en fonc-
tion de leur charge ou de leur taille. On peut observer des taches spécifiques
dont le motif est comparé avec des normes connues. Pour certaines cultures,
l’ISTA recommande les techniques standard suivantes:
• Électrophorèse en gel de polyacrylamide (PAGE): orge (Hordeum), pois
(Pisum) et ray-grass (Lolium). Le motif des bandes protéiques observé sur le
gel est caractéristique d’une variété spécifique.
- Hordeum: des protéines solubles dans l’alcool (hordéines) sont extraites
des semences et séparées par PAGE à un pH de 3,2.
- Pisum et Lolium: des protéines sont extraites de semences individuelles
de Pisum ou de farine de graines de Lolium traitées au dodécylsulfate
de sodium (SDS) et séparées au moyen d’une procédure SDS-PAGE
discontinue.
• Focalisation isoélectrique (IEF): maïs (Zea mays). La méthode de réfé-
rence standard pour la mesure de la pureté de l’hybride et la vérification
des variétés de maïs est la focalisation isoélectrique en couche ultra-mince
(UTLIEF). Des protéines solubles dans l’alcool (zéines) ou dans l’eau sont
extraites des semences individuelles de maïs et séparées en gels de couche
ultra mince par IEF. Le motif des bandes protéiques observé sur le gel est
caractéristique d’une variété spécifique ou d’une lignée consanguine. Il est
généralement possible d’estimer la pureté des échantillons hybrides en
identifiant, dans le parent mâle, une ou plusieurs bandes zéiques qui sont
absentes dans le parent femelle (mais présentes dans l’hybride).
Brassica
Les cultivars à chair blanche se distinguent de ceux à chair jaune par la couleur
des cotylédons des germes du navet: citron pour les cultivars à chair blanche et
orange pour ceux à chair jaune.
Procédure:
faites germer 400 semences dans l’obscurité à 20–30 °C; après 5 jours, placez
les cotylédons dans des boîtes de Petri contenant de l’alcool (85 à 96%); placez
les boîtes sur une surface blanche et déterminez la couleur des cotylédons
après 4 heures
56 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques Lolium
Les espèces de ray-grass peuvent être identifiées au moyen du test de fluores-
cence sur les plantules. La majorité des traces des racines des cultivars de
Lolium multiflorum présentent une fluorescence, ce qui n’est pas le cas des
cultivars de Lolium perenne.
Procédure:
• Placez les semences sur du papier filtre blanc non fluorescent humidifié
d’eau distillée et faites germer dans les conditions indiquées (tableau 3.1).
• Après 14 à 18 jours, lorsque les racines sont bien développées, examinez les
plantules sous la lumière ultraviolette d’une lampe transmettant des radia-
tions de 360-370 nm.
• Consignez le nombre de plantules fluorescentes et non fluorescentes ainsi
que celui des plantules normales et ce, pour chaque répétition.
Les échantillons à haute valeur (p. ex. les semences de prébase, les semences
destinées à la recherche, les hybrides, certaines semences de légumes et
les semences issues d’une collection de germoplasmes) doivent être entre-
posés dans des conditions plus strictes. La teneur en humidité des échantillons
destinés à être entreposés à long terme doit être ramenée à 7-8 %. Ces échan-
tillons sont ensuite placés dans des boîtes appropriées contenant un agent
déssicant et scellées par une protection étanche et conservés au congélateur.
ANALYSES DE SEMENCES 57
remarques
EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION
1. Quelles sont les composantes d’un test de pureté?
Objectifs et organisation 4
des contrôles et de
l’assurance qualité des remarques
semences
L
'importance économique des semences pures (sur le plan génétique et
physique) de variétés à haut rendement est de plus en plus reconnue dans
les pays en développement. En effet, les semences de bonne qualité offrent
un excellent potentiel de production et sur le plan de la sécurité alimentaire, il
est essentiel de disposer d’un approvisionnement continu. La plupart des pays
ont adopté des mesures législatives spécifiques en vue de garantir la qualité des
semences vendues aux agriculteurs.
Pour être intégrées à la liste officielle, les variétés candidates doivent avoir subi
des tests pendant au moins deux saisons de culture et ceux-ci doivent porter
sur deux séries d’évaluations:
• Tests de DHS: distinction, homogénéité et stabilité
• Tests de VATE: valeur agronomique, technologique et environnementale .
La période de tests varie selon les pays (voir tableau 4.1).
Tests de DHS
Objectifs:
• Prouver que la variété dispose d’une description taxonomique unique et qu’elle
est donc différente de toutes les autres variétés inscrites sur la liste officielle.
• Garantir que la variété est homogène, c’est-à-dire que les plantes corres-
pondent à la même description.
• Garantir que la variété est stable, c’est-à-dire que les plantes ne subissent
pas de modifications taxonomiques d’une génération à l’autre.
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 63
Les tests de DHS sont effectués par l’autorité nationale désignée (dans
la plupart des pays, il s’agit du comité d’homologation et d’inscription des
variétés) disposant de l’expertise technique adéquate, en particulier dans les
pays qui n’acceptent pas les données des requérants (voir tableau 4.1).
La liste des caractères se fonde sur les directives techniques de l’UPOV2, qui
indiquent également:
• le stade de croissance auquel il convient de consigner les caractères;
• la gamme autorisée pour chaque caractère;
• des exemples de variétés présentant l’état spécifique des caractères.
Tests de VATE
Objectif: Démontrer que la variété présente un avantage agronomique par
rapport aux autres variétés existantes.
Dans la plupart des pays, ces tests sont effectués sur les variétés destinées au
marché intérieur et, en général, ils ne s’appliquent pas aux légumes.
L’évaluation suppose des essais en champs de variétés candidates cultivées aux
côtés de variétés soigneusement sélectionnées sur la liste officielle, qui font
office de témoins et présentent une série d’attributs (par exemple rendement
élevé et bonne résistance aux maladies).
Dans le cadre d’un test de VATE sur des céréales, par exemple, les semences
sont semées sur des parcelles ayant une surface de récolte de 2 m de large et
de 10 m de long. Les parcelles sont reproduites pour chaque essai, le nombre de
réplicats dépend de l’ampleur de l’essai et du nombre de tests effectués.
Le système décisionnel de la liste officielle est indiqué à la figure 4.1.
CONSULTATIF
RECOMMANDATIONS TECHNIQUES
LISTE OFFICIELLE
Test DUS
Nouvelle variété
Essais de performnce
Inscription
Liste officielle
Parcelles
Multiplication de contrôle Pureté et identité
Variétales
Control de qualité
Pureté
Agriculteur Essais Mauvaises herbes
semences
Germination
Aspect sanitaire
Les agriculteurs qui choisissent de cultiver la variété certifiée bénéficient des remarques
avantages des semences de qualité.
Au Royaume-Uni, par exemple, on a observé une augmentation de 33 % des
rendements nationaux de blé en moyenne, passant de 6,2 tonnes/ha 1982
à 8,3 tonnes/ha en 2008, 90 % de ces résultats étant dus à la sélection des
plantes (BSPB, 2010). Les agriculteurs ont la possibilité d’optimiser ce poten-
tiel en achetant des semences de variétés modernes présentant une pureté
variétale élevée à travers un programme de certification.
Objectifs:
• Établir et garantir le maintien de normes de qualité raisonnables.
• Faciliter la production de semences de qualité spécifiée.
• Garantir le maintien de l’identité et de la pureté des variétés.
Catégories de semences
Les programmes de certification fournissent différentes catégories de
semences certifiées. La production de semences certifiées de variétés enre-
gistrées obéit à un système de génération afin de garantir que toutes les
semences commercialisées auprès des agriculteurs proviennent d’une source
connue (semences produites par le sélectionneur). Le matériel source s’appelle
également «semences de souche» ou «matériel parental». Plus une variété
est soumise à la multiplication, plus il est probable qu’elle soit concernée par la
contamination, les croisements et la variabilité. C’est pourquoi il est important
de limiter le nombre de catégories et de générations.
Le système des semences de l’OCDE reconnaît trois catégories de semences:
• Semences de prébase (PB): il s’agit du matériel semencier correspondant
à toute génération entre le matériel parental (semences de souche) et les
semences de base. Elles sont produites par le sélectionneur.
• Semences de base (B): il s’agit des semences produites par ou sous la
responsabilité du sélectionneur et destinées à la production de semences
certifiées. On parle de semences «de base», car elles constituent la base des
semences certifiées et leur production correspond à la dernière étape que le
sélectionneur est normalement tenu de superviser étroitement.
• Semences certifiées: il s’agit de la progéniture des semences de base, produites
dans le cadre de contrats avec des producteurs sélectionnés sous la supervision
d’une entreprise semencière (publique ou privée). En fonction des réglementa-
tions nationales, les semences certifiées peuvent être utilisées pour produire
d’autre génération de semences certifiées (certifiées 1, certifiées 2, etc.).
remarques tions portant sur les champs et les semences avant l’approbation par l’or-
ganisme de certification. Les récoltes de cette catégorie sont utilisées à des
fins de plantation commerciale
La production de semences de souche n’est pas contrôlée par l’organisme de
certification des semences. En revanche, les autres catégories de semences (de
prébase/breeder, de base/foundation, certifiées/registered et certifiées) relèvent
toutes du programme de certification. L’organisme de contrôle de la qualité des
semences vérifie la qualité des semences – à la fois dans les champs et en labo-
ratoire – et certifie qu’elles répondent aux normes nationales.
En fonction du système de semences adopté, les programmes de certification
des différents pays utilisent différents noms pour les générations ou les caté-
gories de semences (tableau 4.2).
Tableau 4.3 Normes relatives aux champs et aux semences pour le blé tendre
au Maroc (ONSSA, 2016)
Certifiées Certifiées
Prébase Base
(R1) (R2)
A. Normes relatives aux champs
Isolement (m) 10 10 ≥2 ≥2
Taux maxima d’autres variétés (‰) 0.5 1 2 3
Taux maxima d’impuretés spécifiques des céréales d’automne
1/15 000 1/10 000 1/8 000 1/2 000
(orge, avoine, blé dur, blé, seigle et triticale)
Taux maxima de plantes atteintes de maladies transmises par
1/10 000 1/5 000 1/2 000 1/1 000
les semences: carie, charbon, helminthosporiose et pyriculariose
B. Normes relatives aux semences
Pureté variétale minimale (% de graines) 99,9 99,9 99,8 99,7
Germination minimale (% de graines) 85 85 85 85
Pureté physique (spéci-fique) minimale (% en poids) 99 99 98.5 98
6: 8: 20: 30:
1 pour AC (*) 3 pour AC 12 pour AC 15 pour AC
Teneur maximale en semences d’autres espèces (semences par kg)
0 pour FA (**) 0 pour FA 1 pour FA 1 pour FA
2 pour HN (***) 3 pour HN 4 pour HN 8 pour HN
(*) AC: autres espèces céréalières (**) - FA: folle avoine (***) - HN: mauvaises herbes nuisibless
remarques Pour se conformer aux normes de certification des semences, les agriculteurs
sont tenus de respecter certaines exigences dans les champs tout au long de la
production, et ce dans les domaines suivants:
• Matériel à semer
• Choix et isolement du site
• Semis
• Contrôle des mauvaises herbes
• Gestion de la récolte
• Traitement des semences
• Conditionnement et étiquetage des semences
• Entreposage des semences traitées.
Matériel à semer
Dans la plupart des pays, pour être admissible à la certification, une variété
doit être inscrite sur la liste officielle des variétés: il s’agit d’un registre compre-
nant à la fois les variétés importées d’autres pays et celles provenant d’un
programme de sélection national.
Les semences doivent provenir d’une source approuvée et leur classification
dépend de la phase de multiplication à laquelle elles se trouvent:
• Les semences de prébase sont plantées en vue de produire des semences
de base.
• Les semences de base sont plantées pour produire des semences certifiées
C1 (première génération).
• Les semences certifiées C1 sont plantées pour produire des semences certi-
fiées C2 (deuxième génération).
Semis remarques
Nettoyez les appareils de semis ainsi que le matériel de traitement des semences
avant leur utilisation afin de minimiser les risques de contamination au cours du
semis, de la récolte et du traitement. Le nettoyage s’effectue au moyen d’appa-
reils appropriés, notamment un compresseur d’air à haute pression et un aspira-
teur à forte puissance.
Pour permettre à tout moment de vérifier que les normes de réglementation sont
respectées, conservez l’ensemble des documents reçus lors de l’achat (étiquettes
et vignettes, certificat de vente en vrac, factures, etc.). En ce qui concerne la date et
la dose de semis, suivez toujours les recommandations.
Épuration
L’épuration consiste à éliminer systématiquement du champ de production
des semences les hors-types, les plants d’autres cultures ou variétés ainsi que
les plantes malades.
Effectuez l’épuration au moins une fois (mais de préférence deux: avant et
après la floraison) et veillez à ce que les hors-types soient éliminés avant qu’ils
n’émettent du pollen. Il n’est pas toujours possible d’identifier les hors-types
avant le début de la formation des graines et l’apparition d’une différence de
couleur. Par conséquent, procédez à des inspections des champs périodiques
pour identifier les hors-types à temps.
Les caractéristiques déterminant la pureté variétale dans des conditions de
champs sont notamment les suivantes: hauteur des plants, pigmentation des
Gestion de la récolte
Procédez toujours à la récolte des semences au stade de maturité adéquat. Il
se peut que l’autorisation de l’inspecteur des champs soit nécessaire. Nettoyez
minutieusement le matériel de récolte afin d’éviter la contamination par d’autres
variétés (moissonneuses-batteuses, camions, bâches, vis, jambes, convoyeurs,
bacs de stockage, etc.). Dans certains pays, les semences récoltées et battues
sont emballées dans des sacs scellés par l’inspecteur des champs avant d’être
transportées vers l’usine de traitement des semences.
Plus la qualité des semences est élevée, plus la récolte et le traitement doivent
être effectués avec soin. Il convient de récolter les semences de prébase manuel-
lement ou au moyen de matériel spécialisé et de les battre à l’aide d’une batteuse
mécanique autonettoyante.
SEMENCES CERTIFIESS
FRANCE
REGLES ET NORMES CE Espèce / Variétè
Espéce Blé Tendre
999999 WW
Triticum aestrvum
Numéro du lot
Variété BONBLE
numéro F = France, X = Import
de série Entreprise de production
0150 Lot No F 0150 T 000604 Année de certification
Numéro usine de Numéro de production
conditionnement Pays de production Poids ou nombre déclaré Echantilonné
CERTIFICAT
Processus et procédures de 5
certification des semences
remarques
L
'objectif de la certification des semences est de fournir aux agriculteurs
ainsi qu’aux autres producteurs des semences de qualité élevée, qui sont
conformes à leur identité, présentent un degré de pureté et une capacité
de germination élevés et sont exemptes de certains organismes nuisibles et de
certaines maladies.
ADMISSIBILITÉ À LA CERTIFICATION
Pour inscrire une culture à la certification, les requérants doivent remplir et
envoyer le formulaire de déclaration des cultures semencières en spécifiant
le type de culture (annuelle ou pérenne) ainsi que la catégorie des semences
à produire. Les producteurs conviennent de respecter l’ensemble des règles
et des conditions qui président à la certification et, le cas échéant, de s’ac-
quitter de toutes les cotisations en temps et en heure. Dans certains pays en
développement, où la certification relève du secteur public, les producteurs de
semences ne sont pas tenus de payer des cotisations, puisque l’ensemble des
coûts sont couverts par le budget public ou par l’entreprise contractante.
remarques théoriques et pratiques. Les inspecteurs des cultures doivent être dotés des
qualités suivantes:
• Connaissance des caractéristiques variétales couramment utilisées par les
listes officielles pour l’espèce sur laquelle porte l’inspection.
• Capacité à consigner et à observer des caractéristiques morphologiques de
manière à la fois systématique et précise.
• Capacité à utiliser une clé botanique afin d’identifier les variétés.
• Capacité à détecter, à identifier et à quantifier les impuretés variétales ainsi
que les plants atypiques à la phase de croissance durant laquelle les inspec-
tions au champ auraient normalement lieu.
• Connaissance des principes de la certification des semences ainsi que
de l’importance de l’inspection au champ en tant que composantes d’un
système de certification complet.
• Connaissances détaillées des procédures requises pour l’inspection au champ.
• Connaissance des normes que doivent etre respectées pour les cultures
destinées à la production de semences.
Objectifs:
• Confirmer les détails de saisie de la culture et la localisation du champ.
• Authentifier les semences semées pour produire la culture.
• Dans la mesure du possible, identifier positivement la variété dans le champ.
• Recueillir des informations sur les précédents culturaux du champ et vérifier
que celui-ci répond aux exigences indiquées.
• Vérifier et consigner l’absence de mélanges avec d’autres variétés de la
même espèce.
• Évaluer la contamination par des mauvaises herbes nuisibles.
• Vérifier les exigences en matière d’isolement.
• Évaluer l’état général de la culture, y compris l’importance de la verse et de
la mauvaise croissance.
• Évaluer la contamination par d’autres espèces.
• Vérifier l’absence de maladies transmises par les semences.
En ce qui concerne le blé, l’orge et l’avoine, il est courant d’effectuer une inspection
de la culture peu après l’épiaison. De nouvelles inspections ont lieu si des mesures
correctives sont nécessaires (par exemple une épuration si la première inspection
est défavorable). L’inspecteur évalue le motif du rejet, vérifie minutieusement l’en-
semble de la culture et, si nécessaire, peut à nouveau rejeter la culture pour une
raison différente.
MÉTHODE D’INSPECTION
Authentification des semences semées
L’inspecteur doit vérifier l’étiquette du lot de semences utilisé pour semer la
culture. Si l’étiquette se trouve sur le lieu d’exploitation, le numéro de série doit
être noté sur le formulaire d’inspection. L’inspecteur doit plus particulièrement
vérifier que:
• le lot de semences adéquat a été semé sur le champ mentionné (ou, le cas
échéant, les lots de semences);
• les détails figurant sur l’étiquette correspondent à ceux fournis par l’agricul-
teur (nom de la variété, numéro de référence du lot de semences, catégorie);
• les détails relatifs aux précédents culturaux sont exacts;
• les détails relatifs à la superficie cultivée sont exacts.
80 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques L’inspection peut se poursuivre même si l’agriculteur n’est pas en mesure de produire
une étiquette du ou des lots de semences semées ou tout autre document confir-
mant l’achat. Il est toutefois nécessaire d’en informer l’autorité de certification et une
autre forme d’authentification peut être acceptée. Cela étant, l’incapacité à confirmer
l’authenticité du lot de semences entraîne généralement le rejet de la culture.
Exemple: Pour le blé, l’orge, l’avoine et le triticale, chaque quadrat doit faire au
minimum 1 m de large et 10 m de long pris à des angles droits de la direc-
tion des lignes du semis
Directions des lignes
Procédure d’évaluation:
• Examinez la pureté variétale (ainsi que la pureté spécifique si l’autorité de
certification le requiert) au sein du quadrat.
• Signalez tous les hors-types en décrivant la manière dont ils diffèrent de la
variété.
• Évaluez une plus petite zone (1 m ou 1 m2) – l’échantillon d’épis – sur le
quadrat afin d’évaluer le quadrat et le peuplement de la culture.
• Dénombrez l’ensemble des épis sur une rangée de 1 m ou une zone de 1 m²
de plants.
• Examinez les caractéristiques des épis de toutes les plantes de la rangée
de 1 m ou de la zone de 1 m².
• Décelez et consignez toutes les impuretés variétales présentes dans le
quadrat.
• Chaque fois qu’un quadrat est achevé, remplissez la colonne adéquate de
la fiche d’inspection (voir figure 5.5).
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 83
remarques
remarques
Plutôt que d’effectuer un calcul fondé sur des valeurs absolues, les inspec-
teurs peuvent employer des nombres (ou valeurs) de rejet. Les valeurs de rejet
admettent des «erreurs» durant l’inspection, notamment des facteurs tels que
la répartition non aléatoire des hors-types et des différences de taux de tallage
entre les plants de la culture et les hors-types. En revanche, elles ne permettent
pas de compenser une mauvaise application des techniques d’inspection. Géné-
ralement, les inspecteurs des cultures disposent d’une série de nombres de rejet
auxquels comparer leurs résultats (voir ci-dessous).
Pour les cultures de plein champ, les normes de pureté variétale vont de 98 %
(semences de statues certifiées de certaines cultures) à 99,9 % (semences de
première génération) et s’appliquent aux inspections au champ, aux parcelles
de contrôle et en laboratoire.
À travers ses systèmes de semences, l’OCDE fournit des méthodes recon-
nues permettant de déterminer la pureté variétale des semences au moyen de
parcelles de contrôle et d’inspection des cultures.
remarques Agencement:
• Disposez les parcelles de contrôle de manière à faciliter l’observation.
• Dans la mesure du possible, dupliquez les parcelles sur une autre partie du
champ afin d’obtenir des données supplémentaires.
• Disposez les parcelles de sorte à permettre des analyses statistiques
appropriées des résultats et des prises de décision fondées sur les limites
de confiance conventionnelles.
Taille:
• Pour les céréales et les espèces similaires, adoptez les dimensions suivantes:
10 m de longueur et 1 m de largeur (c’est-à-dire 1/1 000e hectare). Cela
facilite l’extrapolation des résultats à la taille du champ. De plus, ces dimen-
sions correspondent à celles d’un quadrat.
• Sur les parcelles de contrôle, pratiquez les doses de semis commerciales
et en ce qui concerne les distances entre les lignes, utilisez les mêmes que
celles utilisées pour la production de semences.
• Effectuez le semis sur une superficie légèrement plus importante, puis
réduisez les parcelles pour en ramener la longueur à 10 m après la levée des
plantules.
Notation:
• Commencez l’enregistrement dès que les plantes atteignent des stades de
croissance auxquels les caractéristiques variétales ont été enregistrées aux
fins des tests de DHS, c’est-à-dire, en fonction de l’espèce, au cours des
étapes de croissance végétative, à la floraison ou à pleine maturité.
• Surveillez la pureté spécifique ainsi que la présence de maladies transmises
par les semences si nécessaire.
• Pour les principales caractéristiques à utiliser dans le cadre des essais effec-
tués sur les parcelles de contrôle, consultez les lignes directrices de l’OCDE3.
Pour bon nombre d’espèces, elles se fondent sur les «Principes directeurs
pour la conduite de l’examen des caractères distinctifs, de l’homogénéité et
de la stabilité» de l’UPOV, divisés en caractéristiques «primaires» et «secon-
daires» pour le système de semences de l’OCDE4.
Contrôles a posteriori
Pour les semences certifiées qui feront l’objet d’autres multiplications (par
exemple des semences C1 multipliées pour obtenir des semences C2), une
même parcelle de contrôle peut avoir deux fonctions:
• Contrôle a posteriori du lot de semences C1 de la dernière récolte.
• Contrôle a priori du lot de semences C2 de la récolte suivante.
Dans le cas des variétés hybrides, étant donné que l’identité et la pureté varié-
tales ne peuvent pas être vérifiées dans le champ de production, il est néces-
90 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
remarques saire de s’assurer de la qualité par des contrôles a posteriori sur les parcelles.
La variété hybride observée lors des contrôles a posteriori sur les parcelles doit
être conforme à son identité variétale et les plantes aux caractéristiques de la
variété enregistrée par l’autorité nationale au moment de son inscription.
Nombres de rejet
Exemple (voir tableau 5.1): Pour une norme de pureté variétale de 99,9 % (à
savoir un seuil d’impureté de 1 pour 1000) la règle de rejet (à savoir neuf hors-
types ou plus sur un échantillon de 4000 plants observés) permet de limiter à
5 % le risque de rejeter erronément un lot de semences (α = 0,05).
Il est à noter qu’à ce niveau de probabilité (95 %), le système favorise le produc-
teur de semences, puisque le risque d’accepter erronément un lot de semences
est supérieur à celui de le rejeter.
Remarque: le signe «–» indique que la taille de l’échantillon est trop petite pour
effectuer un test valide.
Exemple: Comptage des épis dans 5 mètres séparés en 5 lignes différentes: remarques
Si l’on a 7 lignes de 10 m de long chacune, le total est de 70 m. En divisant le
nombre d’épis par 5 et en le multipliant par 70, on obtient une estimation raison-
nable du nombre d’épis sur l’ensemble de la parcelle. Ce chiffre peut ensuite être
appliqué aux tableaux de rejet pour établir le niveau de pureté variétale.
En résumé, le système d’inscription sur la liste officielle, associé à la certifi-
cation et à l’étiquetage des semences garantit que:
• les semences d’une même variété sont vendues sous un seul et même
nom;
• les variétés nommées proposées aux producteurs sont distinctes et
possèdent des caractéristiques identifiables et durables, y compris agro-
nomiques;
• les semences achetées par un agriculteur respectent les normes mini-
males en matière de pureté variétale et de qualité des semences.
internationales
Système de certification
Au sein d’un système de certification, l’organisme de certification est soit public
(gouvernement), soit indépendant. Dans le cadre de la certification publique,
le contrôle de la qualité des semences relève de la responsabilité des orga-
nismes de certification publics et la certification est généralement obligatoire.
Il se peut également qu’un service de certification indépendant s’inscrive dans
un système de certification obligatoire, mais l’utilisation de ses services est
généralement volontaire. Aux États-Unis, par exemple, la plupart des certifica-
tions des semences sont effectuées par des organismes indépendants consti-
tués de coopératives agricoles ou d’associations, au niveau de l’état. La certi-
fication indépendante fonctionne bien lorsque les agriculteurs sont conscients
du sens et de la valeur de celle-ci.
Certification obligatoire
Certification volontaire
de semences ont des responsabilités partagées: les agriculteurs qui produisent remarques
des semences et les entreprises semencières sont responsables de la qualité
des semences, tandis que le gouvernement a un rôle de contrôle (par exemple en
employant du personnel de vulgarisation pour les inspections au champ).
Malgré leur rôle important dans la production agricole et la sécurité alimentaire
dans bon nombre de pays en développement, les cultures à multiplication végé-
tative (par exemple l’igname, le manioc et la patate douce) n’ont pas été inclues
dans le SQD. Seules la pomme de terre et les espèces de Musa sont bien inté-
grées aux systèmes réglementaires officiels de la qualité des semences. En
2010, la FAO a élaboré et préparé un ensemble de protocoles et de normes se
rapportant à la production de matériel de plantation de qualité déclarée pour les
principales cultures à reproduction végétative. Bien que le système de matériel
de plantation de qualité déclarée (MPQD) ne constitue pas un système de certi-
fication, il représente un outil pratique pour les producteurs de semences et les
techniciens qui l’utilisent au niveau des communautés ainsi que pour les services
semenciers nationaux et la communauté de recherche agricole.
Exactitude de l’étiquetage
Les normes minimales (pureté, germination, etc.) relatives à l’exactitude de
l’étiquetage (vérité dans l’étiquetage) des semences peuvent être établies par
l’organisme réglementaire étatique ou laissées à la discrétion du producteur de
semences. Les consommateurs surveillent le respect des normes et signalent
les manquements à celles-ci, tandis que les organismes réglementaires super-
visent la situation et effectuent des contrôles sur place.
L’application des lois, quant à elle, relève de la responsabilité des tribunaux
ou d’un organisme de réglementation. L’organisme de réglementation n’est
pas responsable de la supervision directe de la production des semences: le
producteur doit s’assurer que celles-ci respectent les normes minimales
décrites sur l’étiquette.
L’exactitude de l’étiquetage constitue un moyen pour favoriser le commerce
des semences améliorées dans des régions où les systèmes de certification
fonctionnent mal. Dans les pays en développement, il contribue à promou-
voir la modernisation des petites et micro entreprises semencières qui opèrent
au niveau du village en leur permettant d’établir leurs propres normes. Toute-
fois, ce système se prête davantage aux marchés avancés dotés d’entreprises
semencières hautement développées et d’agriculteurs instruits et informés.
Exemples:
• États-Unis. L’exactitude de l’étiquetage permet aux entreprises d’établir
leurs propres normes de qualité et de réaliser leurs propres analyses. Les
entreprises sont tenues de faire figurer sur les étiquettes des semences
des informations précises concernant la variété, la germination, la pureté, la
matière inerte, etc.
• Inde. Les semences produites par le secteur privé peuvent être vendues
comme des semences étiquetées avec exactitude. Un mécanisme rigoureux
de contrôle de la qualité des semences est en place: la certification volon-
taire ainsi que l’étiquetage obligatoire sont contrôlés par des organismes
chargés de l’application de la loi sur les semences au niveau provincial.
98 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
L’OCDE prévoit des règles et des lignes directrices pour l’ensemble du processus
de certification. Les systèmes sont conçus pour vérifier l’identité variétale
et établir la pureté variétale, mais ne couvrent pas d’autres aspects liés à la
qualité des semences (par exemple leur qualité physique et physiologique).
Cependant, ils sont généralement utilisés en association avec les certificats
de lots de semences de l’ISTA, sur lesquels figurent les résultats des tests de
qualité des semences.
ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES ET QUESTIONS INTERNATIONALES 99
Les systèmes de semences de l’OCDE se fondent sur les principes suivants: remarques
• Seules les variétés officiellement reconnues comme étant distinctes et de
valeur acceptable sont intégrées à la liste des variétés. Les noms des variétés
admissibles à la multiplication et celui du sélectionneur sont répertoriés.
• Trois catégories de semences sont reconnues: de prébase, de base et certifiées.
• Les semences certifiées doivent être directement liées aux semences de
base authentiques de la variété concernée.
• Des essais de contrôle sont réalisés en association avec l’inspection des
cultures afin de confirmer l’identité et la pureté variétales et de s’assurer
que les systèmes fonctionnent de manière satisfaisante.
• Des descriptions variétales sont requises et un échantillon de référence de
la variété doit être utilisé pour une description vivante.
• Il existe une taille maximale pour les lots de semences. Elle dépend de la
taille des semences de l’espèce concernée.
(OECD, 2013)
100 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
L'AOSCA:
• Établit les normes minimales de pureté et d’identité des semences;
• Coopère avec l’OCDE ainsi que des organisations internationales associées à
l’élaboration de normes, de réglementations, de procédures et de politiques
visant à faciliter la circulation des semences et à favoriser le commerce
international des variétés améliorées;
• Ne dispose pas de concept de taille de lot de semences;
• Formule des recommandations relatives aux normes minimales pour la
qualité des semences des différentes catégories de semences certifiées .
• Reconnaît quatre catégories de semences: breeder (de prébase), foundation
(de base), registered (enregistrées) et certifiées5.
Ils sont utiles pour les fournisseurs de semences potentiels (par exemple des
groupes et des coopératives d’agriculteurs ainsi que des fermes privées et
des ONG) qui souhaitent s’assurer de la qualité du matériel de plantation et
des semences. Ces systèmes sont conçus pour optimiser les ressources de
contrôle de la qualité des semences déjà en place dans le pays.
Les systèmes SQD et MPQD permettent aux agriculteurs et aux producteurs
d’accéder à des semences et à du matériel de plantation d’un niveau satisfai-
sant. Ces systèmes reconnaissent trois types de variétés:
• Les variétés élaborées au moyen de techniques de sélection conventionnelles.
• Les variétés locales qui ont évolué avec le temps en raison de circonstances agroé-
cologiques particulières et se sont adaptées aux conditions locales («écotypes»).
• Les variétés élaborées au travers d’approches de sélection alternatives (par
exemple la sélection variétale participative).
Le système SQD repose sur quatre principes:
• Une liste de variétés admissibles à la production de semences de qualité
déclarée est établie.
• Les producteurs de semences s’enregistrent auprès d’une autorité nationale
compétente.
• L’autorité nationale effectue des inspections sur ≥ 10 % des champs de multi-
plication des semences.
• L’autorité nationale effectue des contrôles sur ≥ 10 % des semences commer-
cialisées comme SQD.
notes
Certificat international d’échantillons de semences bleu:
• L’échantillonnage ne relève pas de la responsabilité d’un laboratoire accrédité.
• Le laboratoire assume uniquement la responsabilité des contrôles.
• Le rapport entre l’échantillon et le lot ne relève pas de sa responsabilité.
.
• Autocertification réglementée: les inspections sont effectuées par des agri- remarques
culteurs pour le compte du gouvernement. Les agriculteurs sont autorisés à
prélever des échantillons sur leurs propres cultures pour les faire contrôler
par des laboratoires privés. Les inspecteurs gouvernementaux autorisent les
agriculteurs à réaliser ces inspections. En outre, ils contrôlent eux-mêmes
une part des cultures (environ 10 %) afin de s’assurer que les normes de
qualité sont respectées.
• Certification indépendante: les inspections sont effectuées par une tierce
partie. Le gouvernement autorise un organisme indépendant à effectuer les
inspections pour son compte. Cet organisme autorisé doit bénéficier de la
confiance tant des agriculteurs que du gouvernement, puisqu’il n’existe pas
d’inspections de routine par des agents gouvernementaux visant à garantir
le respect des normes de qualité.
remarques
EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION
1. L’organisme de certification des semences existe uniquement lorsque la
certification est obligatoire. Vrai ou faux? Expliquez.
6. Quel est le rôle de l’ISTA et qui est autorisé à délivrer ses certificats?
105
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109
Glossaire
2. Traitement des semences. Ce module présente les principes de base du traitement des
semences, l'équipement utilisé et les meilleures pratiques, de la réception à la livraison, en
passant par le conditionnement. Le module se concentre sur l’utilisation de petits équipe-
ments abordables pour le traitement des semences et le semis et qui pourraient également
être fabriqués localement.
3. Contrôle de la qualité et certification des semences. Ce module aide les professionnels
des semences et les autres parties prenantes à respecter les normes de qualité établies
pour les semences et à mettre en œuvre les procédures de certification. Les sujets abordés
comprennent les inspections sur le terrain et le conditionnement des semences ; l'emballage
et l'étiquetage ; le stockage ; l'échantillonnage / le test et la distribution.
4. Cadre réglementaire du secteur des semences. Ce module fournit des informations sur
les éléments des réglementations qui régissent la chaîne de valeur des semences - de
l'enregistrement des variétés en passant par la production de semences de qualité, la distri-
bution et la commercialisation. Le matériel traité comprend des informations sur la politique
nationale des semences, la législation et les réglementations semencières, leurs définitions,
objectifs et interactions.
5. Commercialisation des semences. Ce module présente les principes de base pour la valori-
sation et l'échange de semences. Il décrit toutes les activités entreprises pour acheminer les
semences des producteurs aux utilisateurs finaux ou aux agriculteurs. Le lecteur reçoit des
conseils sur la manière de mener des recherches pertinentes sur le marché des semences,
d'élaborer des stratégies de commercialisation efficaces, d'élaborer un plan de commercial-
isation et de gérer les risques
Discussion on seed qui y sont associés.
promotion
ISBN 978-92-5-131904-8
9 789251 319048
CA1492FR/1/11.19