Outils de Formation Pour La Production de Semences

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OUTILS DE FORMATION POUR

LA PRODUCTION DE SEMENCES
Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences
OUTILS DE FORMATION POUR
LA PRODUCTION DE SEMENCES
Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE


ET
AFRICASEEDS
ROME, 2019
Citer comme suit:
FAO et AfricaSeeds. 2019. Outils de formation pour la production de semences Module 3: Seed quality assurance. Rome.

Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent
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produit de préférence à d’autres sociétés ou produits analogues qui ne sont pas cités.

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement
les vues ou les politiques de la FAO ou de l’AfricaSeeds.

ISBN 978-92-5-131904-8 (FAO)


© FAO et AfricaSeeds, 2019

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relatives aux droits et aux licences doivent être adressées à: copyright@fao.org.
III

Table des matières

PREFACE  V

REMERCIEMENTS VII

ACRONYMES  IX

INTRODUCTION 1

1 QUALITÉ DES SEMENCES  3


Qu’est-ce que la qualité des semences? 5
Qu’est-ce qu’une semence de qualité? 6
Types de semences de qualité 7
Facteurs influençant la production de semences de qualité 8
Rôle de la qualité des semences dans la production agricole 9
Mesure des attributs de qualité des semences 10

2 ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES  11


Procédures relatives à l’échantillonnage des lots 13
Prélèvement d’un échantillon primaire 15
Instruments de prélèvement des échantillons 16
Obtention de l’échantillon composite 19
Obtention de l’échantillon à soumettre 19
Obtention de l’échantillon de travail 20
Poids minimal de l’échantillon de travail 21
Méthodes d’obtention des échantillons de travail 22

3 ANALYSES DE SEMENCES  25
Pourquoi l’analyse de semences est-il important? 27
Rôle du laboratoire d’analyses de semences 27
Sections techniques du laboratoire 28
Matériel, étalonnage et entretien 28
Documents de travail du laboratoire 28
Procédures relatives aux analyses en laboratoire 29
Réception et enregistrement des échantillons 29
Analyse de pureté physique 30
Détermination des autres semences en nombre 32
Test de germination 34
Test de viabilité au tétrazolium 39
Test de vigueur 40
Détermination de la teneur en humidité 46
Contrôle sanitaire des semences 48
Test de pureté variétale 52
Entreposage des échantillons 56
IV

4 OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ


DES SEMENCES  59
Qu’est-ce que l’assurance qualité des semences? 61
Qu’est-ce que la certification des semences? 61
Enregistrement des variétés 62
Tests de DHS  62
Tests de VATE 63
Processus de certification des semences 64
Organisation d’un programme de certification des semences  65
Organisme de certification des semences  66
Catégories de semences 66
Normes de certification des semences 69
Délivrance d’étiquettes officielles 74

5 PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES  75


Admissibilité à la certification 77
Inspecteurs des cultures 77
Procédure d’inspection des champs 79
Méthode d’inspection 79
Authentification des semences semées 79
Évaluation générale de la culture 80
Évaluation détaillée de la culture 81
Nombres de rejet 85
Remplir le rapport d’inspection 85
Parcelles de contrôle 86
Qu’est-ce que la pureté variétale? 86
Objectif des parcelles témoins 86
Emplacement et gestion des parcelles de contrôle 87
Utilisation des parcelles de contrôle 88

6 ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES


ET QUESTIONS INTERNATIONALES  93
Types de systèmes d’assurance qualité et de contrôle des semences 95
Système de certification 95
Systèmes des semences de qualité déclarée et du matériel de plantation
de qualité déclarée de la FAO  96
Exactitude de l’étiquetage 97
Systèmes internationaux de certification des semences 98
Systèmes des semences de l’OCDE 98
Systèmes des semences de l’AOSCA 100
Systèmes SQD et MPQD  100
Certificats d’analyse des semences de l’ISTA 101
Dispositifs institutionnels et soutien à la certification des semences 102

BIBLIOGRAPHIE  105

V

Preface

La communauté internationale, à travers les objectifs de développement durable, est


résolue à parvenir à un monde libéré de la faim d'ici 2030. Cela nécessitera une augmen-
tation constante de l’ordre de 60 pourcent de la production alimentaire, d’aliments à la fois
nutritifs et sains, et produits d’une façon qui respecte l’environnement. Dans la plupart
des scénarios, il n’y aura pas excédent de ressources en terres ou en eau à déployer pour
accroître la production agricole. En fait, la voie la plus durable vers cet objectif consiste à
améliorer la productivité de manière durable. Cela signifie produire plus avec moins d'in-
trants externes. Pour y parvenir, les agriculteurs doivent utiliser des variétés de cultures
bien adaptées.
La FAO et ses partenaires travaillent avec les pays pour encourager les agriculteurs à
l’utilisation de semences et matériels de plantation de qualité en utilisant des variétés
bien adaptées, en particulier par les petits exploitants et les exploitants familiaux pauvres
en ressources des zones rurales, et qui produisent la plupart des aliments consommés
par les communautés vulnérables des pays en développement.
Le système de distribution de semences d’un pays est mieux si conçu comme une chaîne
de valeur composée d’éléments interconnectés - du développement de variétés nutri-
tives et bien adaptées à leur adoption par les agriculteurs, en passant par la production
et la distribution (compris la vente) de semences et matériels végétal de qualité, à leur
utilisation comme intrants par les agriculteurs. Le fonctionnement efficace de la chaîne
de valeur, rendu possible par les lois, les politiques, les stratégies, les plans d’action et
les réglementations nationales applicables aux semences, dépend en grande partie de la
capacité des parties prenantes à mettre en œuvre les connaissances et les compétences
nécessaires pour produire des semences et matériels de plantation de qualité.
Cet outil de formation sur les semences a été conçu pour aider les professionnels de toute
la chaîne de valeur des semences à acquérir les connaissances et les compétences néce-
ssaires pour pouvoir fournir aux agriculteurs des semences et matériels de plantation de
variétés bien adaptées. Les outils de formations sont conçus principalement pour des
activités de renforcement des capacités, en particulier pour les petits agriculteurs et les
gestionnaires des petites et moyennes entreprises, et contiennent six modules complé-
mentaires. Ces modules traitent de: la création de petites entreprises de semences; le
traitement des semences; le contrôle de qualité; et le stockage et la commercialisation
des semences. Il existe également un module sur les questions de réglementation des
semences. Ces modules - faciles à lire - devraient également être utiles pour les déci-
deurs et les autres professionnels souhaitant mieux comprendre le fonctionnement de
systèmes efficaces de distribution de semences.

Hans Dreyer
Directeur Division de la production végétale et de la protection des plantes
VI
VII

Remerciements

Ce module a été produit par l’équipe « Semences et ressources phytogénétiques » de la


Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO, sous la direc-
tion de Chikelu Mba (Chef d’équipe).

AUTEURS
Mohammed Tazi (consultant international), Gerry Hall (Université d'Édimbourg),
Guillaume Sika (consultant international), et Samuel Kugbei (ancien fonctionnaire de la FAO).

EXAMINATEURS TECHNIQUES
Le manuscrit a été soumis à un examen collégial par Michael Turner (consultant interna-
tional), Wilson Hugo (FAO) et Mohammed Tazi (consultant international). Il a été égale-
ment enrichi par les commentaires et les contributions d’experts des pays africains qui
ont participé à l’atelier organisé par AfricaSeeds à Abidjan, Côte d’Ivoire.

SOUTIEN ÉDITORIAL 
Hamza Bahri et Diana Gutiérrez Méndez (FAO) ont coordonné la révision du texte et la
traduction, ainsi que la production des illustrations et la mise en page. Ruth Duffy a révisé
le texte original. Shalis Stevens a produit les illustrations. Davide Moretti (Art&Design) a
entrepris la conception et la mise en page de la publication.
VIII
IX

Acronymes

AOSCA Association des Agences Officielles de Certification de Semences


AOSA Association des Analystes Officielles de Semences
DUS Essai de distinction, d'uniformité et de stabilité
CE
Conductivité électrique
ELISA Essai d'immuno- absorption enzymatique
UE Union européenne
FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
ISTA Association internationale d'essais de semences
ONG Organisation non gouvernementale
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
PCR Réaction en chaîne de la polymérase
PLS Graine pure vivante
QDPM Système de matériel de plantation de qualité déclarée
QDS Semences de qualité déclarée
TSW PMS Poids de mille grains
UPOV Union internationale pour la protection des obtentions végétales
VCU Valeur culturale et d’utilisation
X
1

Introduction

L es semences de qualité sont essentielles au développement agricole et la dispo-


nibilité d’une grande variété de cultures adaptées est fondamentale pour parvenir
à la sécurité alimentaire. Les semences produites dans le cadre d’un système de certi-
fication et de contrôle de qualité sont supérieures en termes de variété améliorée, de
pureté variétale, d’absence de mélanges avec des mauvaises herbes ou d’autres types
de semences, de taux élevé de germination ainsi que de vigueur et de l’état sanitaire des
semences.
Ce module des outils de formation pour la production de semences de qualité vise à
orienter et à assister les techniciens, les producteurs de semences ainsi que les autres
acteurs participant au développement et à l’élaboration de programmes de gestion de la
qualité. Il présente les principes et les éléments centraux relatifs à l’assurance qualité et
à la certification des semences et s’appuie sur les lignes directrices préconisées par les
organisations internationales associées à la certification des semences et aux activités
qui y sont liées, notamment l’Organisation de coopération et de développement écono-
miques (OCDE), l’Association d’agences officielles de certification de semences (AOSCA),
l’Association internationale d’essais de semences (ISTA) et l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le module se compose de six chapitres. Chaque chapitre est complété par des exercices
destinés à susciter le débat et la réflexion au cours des séances de formation.
Le chapitre 1 précise la définition du concept de «semence de qualité» et le rôle de la
qualité des semences dans la production agricole. Il expose également les principaux
attributs de qualité ainsi que les facteurs ayant une incidence sur la qualité des semences.
Le chapitre 2 aborde les procédures de prélèvement d’échantillons sur les lots de
semences dans l’entrepôt et les modalités d’obtention d’échantillons de travail au sein
du laboratoire.
Le chapitre 3 détaille les procédures de détermination des attributs de qualité des
semences relatifs (i) au contrôle de pureté, (ii) au contrôle de germination, (iii) à l’évalua-
tion de la teneur en humidité, (iv) au contrôle de viabilité, (v) au contrôle de vigueur, (vi) au
contrôle de l’état sanitaire des semences et (vii) à la vérification des variétés.
Le chapitre 4 présente les objectifs et l’organisation des contrôles et de l’assurance
qualité des semences. Il fournit des explications sur le processus de certification des
semences, sur l’organisme de certification des semences et ses activités, sur la liste
nationale (catalogue officiel) des variétés ainsi que sur les exigences techniques pour la
production de semences certifiées. Les sujets abordés comprennent le choix du site, la
préparation des terres, le matériel à semer, le semis, l’épuration, la gestion de la récolte,
le séchage, le traitement, le transport et l’entreposage.
Le chapitre 5 expose le processus de certification des semences et les procédures néces-
saires à la surveillance de la qualité des semences pendant le processus de multiplica-
tion. Une attention particulière est portée sur les parcelles témoins et sur l’inspection des
champs. Ces deux procédures essentielles sont conçues pour contrôler l’intégrité d’une
variété lors de différentes étapes du processus de production des semences.
Le chapitre 6 aborde les aspects importants de la gestion et les questions internationales
ayant trait à la certification des semences en tenant compte de différents aspects rela-
tifs à l’assurance qualité et aux systèmes de contrôle des semences ainsi qu’à la certi-
fication obligatoire et volontaire et à l’exactitude de l’étiquetage. Il présente en outre
les programmes de l’OCDE et de l’AOSCA, le Système des semences de qualité déclarée
(SQD) de la FAO ainsi que le système et le rôle de l’ISTA.
2
a Qualité des semences
Figura 1.1 AAgriculteur sélectionnant des semences
5

Qualité des semences 1


L
remarques

e concept de qualité des semences peut avoir une résonance différente


selon l’interprétation que se font les individus de la notion de «qualité». Il
est toutefois essentiel de saisir la différence entre la «qualité des semences»,
la «variété de culture» et les «semences de qualité». Pour que les nouvelles
variétés atteignent leur potentiel optimal dans les champs, il est fondamental
de suivre des pratiques agricoles recommandées, y compris l’utilisation en
temps utile des semences de qualité. L’adoption et la diffusion de nouvelles
variétés dépendent de la qualité des semences mises à la disposition des agri-
culteurs. Il n’est pas possible d’obtenir des rendements élevés en plantant
des semences de piètre qualité d’une excellente variété: en définitive, c’est la
qualité des semences qui détermine la densité de plantation dans les champs
et le nombre de plants par hectare.

QU’EST-CE QUE LA QUALITÉ DES SEMENCES?


La qualité des semences est un concept: elle exprime la mesure dans laquelle
un lot de semences donné respecte les normes établies pour certains attributs
qui déterminent la qualité des semences.

On peut définir un lot de semences comme une quantité identifiable de


semences d’une même variété dont l’origine et l’historique sont connus et
qui est enregistrée sous un numéro de référence unique dans le cadre d’un
programme d’assurance qualité des semences.

Paramètres des attributs de qualité des semences:


• Génétiques – ils se rapportent aux caractéristiques génétiques spécifiques
de la variété (pureté génétique).
• Physiques – ils se rapportent à l’état des semences dans un lot spécifique
(pureté physique, présence d’autres semences et teneur en humidité).
• Physiologiques – ils ont trait aux performances des semences (germina-
tion, viabilité et vigueur).
• Sanitaires – ils renvoient à la présence de maladies et d’organismes nuisibles
au sein d’un lot de semences.

Attributs de qualité des semences:


• Pureté génétique – il s’agit de savoir si les semences sont conformes au
type variétal ou si elles proviennent d’une variété distincte. La pureté géné-
tique a une incidence directe sur le rendement final. Généralement, on
détermine la conformité au type variétal en contrôlant les dossiers sources
des semences afin de vérifier leur origine et leur historique. Il est également
possible d’effectuer directement des inspections des champs et la conduite
des essais en parcelles de contrôle.
• Pureté physique – il s’agit de la propreté des semences sur le plan de leur
composition physique une fois qu’elles ont été divisées en semences pures,
en matière inerte, en mauvaises herbes et en semences d’autres cultures.
La valeur culturale est déterminée par la composante des semences pures
associée à la capacité de germination.
• Capacité de germination – il s’agit d’une indication de la proportion de
semences viables capables de produire des plantules normales.
6 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques TTant la pureté physique que la germination exercent un impact important sur le
rendement et déterminent la valeur culturale des semences.
La valeur culturale (pourcentage de semences pures viables) définit la valeur
réelle d’un lot de semences d’une spéculation destinée à la culture. Seules les
semences pures viables produisent des plantes. Il convient donc d’effectuer des
calculs visant à ajuster correctement la dose de semis si nécessaire.
Semences pures viables (%) = Semences pures (%) x Germination(%)

Exemple: Si l’étiquette d’un sac de semences indique un taux de germination de


80 % et de pureté de 95 %,
Semences pures viables = (80 x 95) / 100 = 76 %
Par conséquent, le lot contient 76 kg de semences viables
par 100 kg de semences.

• Teneur en humidité – il s’agit du taux d’humidité des semences. Le séchage


des semences permettant de parvenir à un taux d’humidité sûr est essentiel
afin de garantir la capacité de germination et la viabilité des semences lors
de l’entreposage.
• Vigueur des semences –a été définie par l’ISTA en 1995 comme «la somme
totale des propriétés des semences qui déterminent le niveau d’activité et
de performance de celles-ci ou du lot au cours de la germination et de la
levée». Dans tout lot de semences, une perte de vigueur se traduit par une
réduction de la capacité des semences à assurer les fonctions physiolo-
giques leur permettant d’être performantes.
• État sanitaire des semences – il s’agit d’une indication permettant d’établir
que les semences sont exemptes de moisissures, d’autres maladies trans-
mises par les semences et d’insectes nuisibles.

La qualité des semences correspond à la somme de ces attributs. Elle condi-


tionne l’acceptabilité des semences aux yeux des acheteurs et détermine le prix
qu’ils sont disposés à payer. Les normes établies relativement à ces attributs
déterminent si un lot de semences déterminé peut être considéré comme étant
de qualité faible ou élevée. Les semences de haute qualité se distinguent par:
• une pureté génétique élevée;
• un pourcentage de germination élevé;
• une présence minimale de matière inerte, de mauvaises herbes et de
semences d’autres cultures:
• l’absence de maladies.
Normalement, les semences de qualité élevée produisent des plantules
normales, qui fourniront aux agriculteurs un peuplement uniforme et permet-
tront d’obtenir un rendement élevé.

QU’EST-CE QU’UNE SEMENCE DE QUALITÉ?


Les semences de qualité sont pures sur le plan génétique, se caractérisent par
un taux de germination élevée et une teneur en humidité adéquate; elles sont
exemptes de maladies et de semences de mauvaises herbes, et présentent un
taux élevé de semences pures.
QUALITÉ DES SEMENCES 7

Types de semences de qualité remarques

Les semences de qualité sont importantes aussi bien au sein du secteur formel
que non formel. Le secteur formel englobe des activités spécifiques visant à
rendre disponibles de nouvelles variétés et à garantir leur pureté ainsi qu’à
assurer la certification et la distribution de celles-ci aux agriculteurs à travers
des canaux reconnus. Les semences de qualité sont produites dans des condi-
tions contrôlées qui peuvent varier selon les catégories spécifiques.

Le secteur non formel, également appelé secteur traditionnel ou système


de semences des agriculteurs, n’est pas concerné par la réglementation du
secteur public. Les semences sont échangées ou troquées entre les agricul-
teurs, ou vendues sur le marché local. Selon Cromwell, Friis-Hansen et Turner
(1992), cinq caractéristiques essentielles distinguent le système non formel:
il se fonde sur la tradition, est semi-structuré, s’organise au niveau de chaque
communauté, utilise une large gamme de mécanismes d’échange et porte
généralement sur de petites quantités de semences largement demandées
par les agriculteurs. Ce système traditionnel a permis le maintien de variétés
locales pendant des siècles.

Figura1.2 Prélèvement d’un échantillon de semences visant à contrôler


la qualité après la récolte
8 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Facteurs influençant la production de semences


de qualité
Facteurs génétiques
La composition génétique détermine des caractéristiques telles que la taille
des semences et la densité apparente, susceptibles d’exercer une influence sur
la qualité des semences.

Pratiques de production
Il est essentiel d’adopter des pratiques de production adéquates:
• Conditions d’ensemencement. En cas de mauvaises conditions entraînant
un stress des cultures trop important, il est possible que la production de
semences de qualité élevée échoue.
• Utilisation de produits chimiques. Les dégâts physiques subis par les
plantes en conséquence de l’application de produits chimiques peuvent
conduire à la production de cultures qui ne se prêtent pas à l’inspection
dans les champs. En outre, il est possible que les semences retiennent les
produits chimiques, ce qui peut entraîner des effets défavorables sur leur
germination.
• Récolte: calendrier et méthodes. Une récolte effectuée trop tôt ou trop
tard peut entraîner une baisse de la qualité des semences. Il est essentiel
de récolter les semences dès que la teneur en humidité atteint un niveau
permettant de les entreposer sans danger (à moins de disposer d’installa-
tions de séchage).
• Battage, séchage et traitement. Les semences non nettoyées présentent
une piètre qualité. En effet, le nettoyage permet d’éliminer ou de réduire les
contaminants indésirables (par exemple les semences malades ou imma-
tures, les graines de mauvaises herbes, la matière inerte, les semences
brisées ainsi que les graines d’autres cultures). Le séchage à une tempé-
rature trop élevée (auquel on a généralement recours lorsque l’on tente de
sécher les semences rapidement) peut avoir des effets défavorables sur la
germination des semences.
• Entreposage des semences. Des conditions d’entreposage inappropriées
peuvent entraîner une hausse du taux de dégradation. Un entreposage
prolongé dans des conditions inférieures au niveau optimal (sur le plan de
la température et de l’humilité) entraîne des modifications physiologiques,
biochimiques et cytologiques des semences qui conduisent à une dégrada-
tion de leur qualité.

Facteurs environnementaux
Les conditions de culture en vigueur au moment du semis et au cours du déve-
loppement des semences ainsi que de leur maturation ont une incidence sur
la production de semences de qualité. Les fluctuations des facteurs environ-
nementaux influent sur le processus physiologique et donc la qualité des
semences. Les conditions climatiques extrêmes, telles que les précipitations
excessives ou la sécheresse lors de la floraison, affectent la formation des
graines et conduisent à des rendements peu élevés.
QUALITÉ DES SEMENCES 9

RÔLE DE LA QUALITÉ DES SEMENCES remarques


DANS LA PRODUCTION AGRICOLE
En matière de production agricole, la qualité des semences est fondamentale.
Il est essentiel de disposer de semences de haute qualité pour garantir de bons
rendements (et donc des recettes élevées) et minimiser la probabilité d’obtenir
de mauvaises récoltes. À l’inverse, les semences d’origine inconnue peuvent
entraîner un peuplement médiocre, des performances de cultures insatisfai-
santes et des rendements peu élevés. En outre, si les semences sont conta-
minées par des espèces indésirables ou infectées par des agents pathogènes,
il se peut que les agriculteurs doivent recourir à des applications supplémen-
taires d’herbicides ou pesticides.
L’objectif de l’évaluation de la qualité des semences est de permettre, de
manière raisonnable, une prévision des performances dans les champs afin
de déterminer leur valeur culturale. Par ailleurs, les informations relatives à la
vigueur des semences sont utiles pour les décisions de gestion au moment du
semis, en particulier face à des conditions défavorables.
Lors de chaque nouvelle saison de culture, les agriculteurs se demandent si
l’acquisition de semences certifiées ou de semences de qualité élevée auprès
d’une source reconnue constitue un bon investissement. La réponse est la
suivante: par rapport aux semences de piètre qualité, les semences de qualité
élevée sont généralement plus vigoureuses, présentent une germination plus
efficace et plus rapide et produisent un peuplement plus uniforme et plus
robuste dans diverses conditions, ce qui, au bout du compte, entraîne des
rendements supérieurs.
Par ailleurs, le fait de savoir que les plantes présenteront les caractéristiques
agronomiques de la variété sélectionnée est utile aux agriculteurs dans le cadre
du processus de production. En effet, ces connaissances peuvent être fonda-
mentales en vue de vendre les semences à un marché de qualité spécifique
lorsque la variété cultivée présente les caractéristiques désirées (convient au
maltage, à la production de pain, d’huile, etc.).
L’exploitation du potentiel génétique d’une variété, permettant d’obtenir un
rendement élevé par unité de surface, constitue le principal avantage de l’utili-
sation de semences de qualité. Les autres avantages sont:
• productivité accrue;
• efficacité de l’utilisation des nutriments et de l’eau;
• résistance accrue aux insectes nuisibles et aux maladies;
• tolérance plus élevée aux facteurs environnementaux (sécheresse, inonda-
tions, gel, etc.);
• valeur nutritionnelle renforcée.

En résumé, les agriculteurs qui utilisent des semences de qualité peuvent


pleinement tirer profit du potentiel des variétés modernes à rendement élevé.
10 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques MESURE DES ATTRIBUTS DE QUALITÉ DES SEMENCES

Généralement, les normes ou les exigences minimales relatives à la qualité des


semences sont établies par la législation nationale conformément aux normes et
aux réglementations en matière de semences. Il se peut que des normes mini-
males (voir chapitre 4) existent indépendamment du programme de certification.
Généralement, on utilise les méthodes d’analyses des semences normalisées
de l’Association internationale d’essais de semences (ISTA) afin de mesurer les
attributs de la qualité des semences (voir chapitre 3).

EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION


1. Que sont les attributs de qualité des semences?

2. Qu’est-ce que la valeur culturale? Vous avez acheté des semences d’une
culture donnée dont l’étiquette indique un taux de germination de 75 %
et une pureté de 83 %. Si la dose de semis est de 80 kg/ha, calculez la
quantité de semences à semer sur 1 ha (dose de semis ajustée).

3. Quels sont les principaux facteurs influençant la production de semences


de qualité?

4. Quel est le principal objectif de l’évaluation de la qualité des semences?


b Échantillonnage
des semences
13

Échantillonnage 2
des semences
remarques

L e but de l’échantillonnage des semences consiste à obtenir un échantillon


représentatif d’un lot donné. La taille de cet échantillon doit permettre aux
analyses de laboratoire de déterminer la probabilité d’occurrence de différents
constituants au sein du lot de semences. Ainsi, l’échantillonnage requiert une
connaissance approfondie des règles et des méthodes en vigueur. Un échan-
tillonneur formé de manière appropriée doit prélever un échantillon adéquat
représentant le plus exactement possible la qualité du lot concerné.

PROCÉDURES RELATIVES À L’ÉCHANTILLONNAGE


DES LOTS
Les analyses de semences s’appuient sur des lots, c’est-à-dire des quantités
précises de semences. Les lots doivent être uniformes et être récoltés à partir
d’un champ spécifique afin que les résultats des analyses puissent être associés
à des champs particuliers. La taille du lot dépend de la taille des semences. En
règle générale, la taille du lot est proportionnelle à celle des semences. Les règles
de l’ISTA spécifient que les tailles maximales des lots doivent être conformes au
schéma général suivant:

Espèce ou type d’espèce Taille maximale par lot

Maïs 40 000 kg
Céréales et cultures avec des graines de
30 000 kg
taille supérieure à ceux des céréales
Cultures non céréalières à graines de la taille
20 000 kg
des céréales
Cultures à graines de taille inférieure à celles
10 000 kg
des céréales

Le lot de semences est représenté par une très petite quantité de semences
(l’échantillon). Indépendamment de la précision avec laquelle les analyses en
laboratoire sont réalisées, les résultats reflètent uniquement la qualité de
l’échantillon envoyé pour analyse.

Par exemple, pour le test de l’ISTA:


• Un lot de 30 000 kg de semences de riz (Oryza sativa L.) peut contenir 1 000
000 000 de semences (Poids de 1 000 grains = 30 g) dont:
- 2 800 (1: 357 000) semences sont examinées dans les 70 g pour le test
de pureté;
- 28 000 (1: 35 700) semences sont examinées dans les 700 g pour le test
d’autres espèces contaminantes;
- 400 (1: 2 500 000) semences pour le test de germination.

Par conséquent, l’échantillonneur doit:


• S’assurer que l’échantillon envoyé au laboratoire d’analyses de semences
représente fidèlement le lot concerné.
• Vérifier que le lot de semences est le plus uniforme possible (homogène) en
inspectant l’ensemble des unités d’emballage.
14 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Deux organisations internationales visent à garantir l’uniformité des analyses


de semences:
• L’Association internationale d’essais de semences (ISTA), présente dans 80
pays à l’échelle du globe compte environ 218 laboratoires membres et 127
laboratoires accrédités (au 1er janvier 2015).
• L’Association des analystes officiels des semences (Association of Official
Seed Analysts, AOSA), une organisation de laboratoires membres aux États-
Unis et au Canada.

Figure 2.1 Schéma d’échantillonnage de l’ISTA dans l’entrepôt et le laboratoire


ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES 15

Les deux organisations développent, adoptent et publient des procédures remarques


standard relatives à l’échantillonnage ainsi qu’aux analyses des semences et
délivrent des certificats de qualité. Le présent manuel se réfère aux procédures
et aux normes de l’ISTA (Figure 2.1).

Prélèvement d’un échantillon primaire


Un échantillon primaire est une portion prélevée sur le lot de semences dans
l’entrepôt au cours d’une seule prise d’échantillon. Pour satisfaire aux exi-
gences statistiques, l’ISTA définit le nombre minimal d’échantillons primaires
pour trois types différents de contenants (Tableau 2.1):
• 15-100 kg
• < 15 kg
• > 100 kg .

Tableau 2.1 Intensité minimale de l’échantillonnage pour les lots de


semences en contenants

Poids d’un
Poids du lot (kg
contenant
ou nombre de Nombre d’échantillons primaires
individuel du lot
contenants)
de semences
≤ 500 kg ≥5
501–3 000 kg 1 pour chaque 300 kg (mais ≥ 5)
> 100 kg
3 001–20 000 kg 1 pour chaque 500 kg (mais ≥ 10)
20 001 kg > 1 pour chaque 700 kg (mais ≥ 40)
1–4 contenants 3 de chaque contenant
5-8 contenants 2 de chaque contenant
9–15 contenants 1 de chaque contenant
15–100 kg
16-30 contenants 15 du lot de semences
31-59 contenants 20 du lot de semences
≥ 60 contenants 30 du lot de semences

• Contenants devraient être combinés en petites unités ≤


100 kg (20 contenants de 5 kg, 33 contenants de 3 kg ou
100 contenants de 1 kg)
Contenants
• Pour les besoins de l’échantillonnage, chaque unité
< 15 kg
d’échantillonnage est considérée comme un contenant
• Intensité est comme définie pour des contenants de
15-100 kg
16 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Instruments de prélèvement des échantillons


Échantillonnage manuel
Cette méthode est adaptée à toutes les espèces. En outre, elle constitue poten-
tiellement la méthode la plus adaptée aux semences susceptibles d’être endom-
magées par les sondes, aux grains poilus, aux grains à faible teneur en humidité
ainsi que les rubans et tapis de semences (Figure 2.2).

Figure 2.2 Échantillonnage manuel


A) Insérer la main ouverte dans le contenant,
B) Refermer la main contenant des semences,
C) Retirer la main en prenant soin de bien serrer les doigts autour des semences pour éviter
les fuites,
D) En cas de semences traitées, utiliser des gants appropriés
(ISTA, 2005)
ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES 17

Sonde de Nobbe remarques


La sonde de Nobbe ou sonde dynamique, est un tube pointu percé d’un orifice
près de sa pointe. Les semences passent à travers celui-ci et sont recueillies
dans un contenant.
Dimensions du trou:
• Largeur ≥ 2 fois le diamètre maximal des semences
• Longueur 2–5 fois la largeur du trou

Figure 2.3 Sondes de Nobbe

Procédure relative à la sonde de Nobbe:


• Introduisez la sonde en formant un angle d’environ 30° avec l’horizon-
tale, l’ouverture vers le bas.
• Poussez jusqu’à obtenir la position requise et tourner de 180°.
• Retirez la sonde du contenant de plus en plus lentement.
• Agitez délicatement la sonde pour maintenir un flux stable de
semences.
• Recueillez l’échantillon de semences dans un contenant adapté.

Figure 2.4 Utilisation d’une sonde de Nobbe


A) Insérer la sonde dans le sac, ouverture vers le bas,
B), C), et D) Tourner la sonde et la retirer du sac (ISTA, 2005).
18 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Sonde à double tube


Les sondes à double tube (canne sonde ou canne d’échantillonnage) se
composent d’un tube intérieur et extérieur . Certains modèles sont équipés de
cloisons, tandis que d’autres ne disposent que d’une seule cavité. Les Règles
de l’ISTA stipulent que les cannes sans cloisons ne peuvent être utilisées qu’à
l’horizontale.

Échantillonnage automatique à partir d’un flux de semences


Il existe des dispositifs d’échantillonnage automatique. Il est important de
veiller à ce que:
• un échantillon uniforme soit prélevé sur l’ensemble du flux de semences;
• les semences qui pénètrent dans l’échantillonneur n’en ressortent pas en
rebondissant.

L’opération peut être manuelle ou automatique. Les intervalles de prélève-


ment des échantillons primaires devraient être constants, mais ils peuvent
également être aléatoires.

Figure 2. Sondes à double tube


A) Différents types,
B) Canne sonde avec compartiments pour usage vertical,
C) Différentes façons d’ouvrir et de fermer la chambre,
D) Canne entière ouverte et fermée en faisant tourner les tubes (ISTA, 2005).
ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES 19

remarques

Figure 2.6
Échantillonneur
automatique

OBTENTION DE L’ÉCHANTILLON COMPOSITE


Pour obtenir un échantillon composite, il est nécessaire de combiner et de
mélanger tous les échantillons primaires prélevés sur le lot de semences.
Pendant l’échantillonnage, les échantillons primaires sont comparés entre eux
pour vérifier l’homogénéité. S’ils semblent uniformes, ils sont combinés pour
constituer l’échantillon composite. Sinon, la procédure est interrompue.
Il arrive que les échantillons primaires soient recueillis directement dans un seul
contenant. Le contenu de celui-ci peut uniquement être considéré comme un
échantillon composite s’il est uniforme. S’il ne l’est pas, il ne peut pas être utilisé
comme échantillon soumis.

OBTENTION DE L’ÉCHANTILLON À SOUMETTRE

Un échantillon soumis est un échantillon envoyé au laboratoire d’analyses. Il peut


contenir l’intégralité de l’échantillon composite ou un sous-échantillon obtenu au
moyen d’une ou de plusieurs méthodes de réduction de l’ISTA de la même manière
que pour l’échantillon de travail (voir ci-dessous).
L’emballage dépend des exigences spécifiques des analyses. Parmi les contenants
appropriés, citons un sac de tissu propre et inutilisé, un sac en papier ou une enve-
loppe en papier kraft de bonne qualité. Lorsque l’analyse de l’échantillon porte sur
la teneur en humidité, il convient d’utiliser un contenant résistant à l’humidité. Les
échantillons ne doivent jamais être laissés sans protection ou exposés à l’humidité,
à la chaleur ou à la lumière directe du soleil.
Les contenants doivent être scellés afin de dissuader les falsifications, et les
étiquettes attachées à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du sac. Afin de garantir que
l’échantillon est associé au lot initial, les étiquettes doivent mentionner toutes les
informations nécessaires, notamment:
• le numéro de lot;
• la quantité du lot;
• le nombre et la taille des contenants échantillonnés;
• le nom des espèces et des variétés;
• la catégorie de semences;
• le producteur;
• l’usine de traitement des semences (nom et adresse);
20 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques • l’analyse demandée;


• la date et le lieu de l’échantillonnage;
• le nom de l’échantillonneur.
En fonction des espèces et des analyses demandées, un poids minimal a été
établi pour les échantillons soumis (tableau 2.2). Il est important de trans-
mettre l’échantillon soumis au laboratoire d’analyses en toute sécurité et en
temps opportun en l’accompagnant du rapport de l’échantillonneur. Ce dernier
doit toujours conserver une copie du rapport.

OBTENTION DE L’ÉCHANTILLON DE TRAVAIL


Les échantillons de travail s’obtiennent en laboratoire à partir de l’échantillon
soumis au moyen d’une méthode de réduction appropriée (figures 2.7 et 2.8).
C’est l’échantillon de travail sur lequel portent réellement les analyses.

Figure 2.7 Mélange et division d’un échantillon


soumis de 3 kg de semences céréalières à
certifier afin d’obtenir un échantillon de travail
de 1 kg qui sera soumis à l’analyse
ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES 21

2
Figure 2.8
Division d’un échantillon de 1 kg de
semences à certifier obtenu par le mélange
et la division d’un échantillon soumis plus
large en vue d’obtenir l’échantillon de travail
requis pour les analyses
remarques

Poids minimal de
l’échantillon de travail
Le poids minimal des échantillons de travail (c’est-à-dire les semences à
analyser) est établi par l’ISTA et dépend de l’espèce et des types d’analyses
effectuées (tableau 2.2.).

Tableau 2.2. Taille des lots et des Poids Poids minimum de


échantillons pour certaines semences Poids minimum l’échantillon de travail (g)
maximum de Analyse Autres
du lot (kg) l’échantillon de pureté semences par
soumis (g) nombre
Arachide – Arachis hypogaea L. 30 000 1 000 120 1 000
Avoine – Avena sativa L. 30 000 1 000 400 1 000
Blé – Triticum aestivum L. 30 000 1 000 1 000 1 000
Maïs – Zea mays L. 40 000 1 000 900 1 000
Mil – Pennisetum glaucum (L.) R.Br. 30 000 1 000 120 1 000
Niébé – Vigna unguiculata (L.) Walp. 10 000 150 15 150
Orge – Hordeum vulgare L. 30 000 700 70 700
Ray-grass – Lolium multiflorum Lam. 10 000 60 6 60
Riz – Oryza sativa L. 30 000 900 90 900
Sorgho – Sorghum bicolor (L.) Moench 30 000 1 000 120 1 000
22 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Méthodes d’obtention des échantillons de travail


L’échantillon de travail doit être représentatif de l’échantillon soumis. Mélangez
minutieusement l’échantillon soumis avant de le diviser mécaniquement ou
manuellement. Chaque méthode présente des avantages et des inconvéni-
ents: choisissez la plus appropriée en fonction des semences et des ressources
disponibles.

Méthodes mécaniques
(ne se prêtent pas aux tests sur l’état sanitaire des semences)
• Le diviseur de sol, ou riffle, est adapté à la plupart des semences. Il est rela-
tivement bon marché et simple à utiliser, à nettoyer et à déplacer.
• Le diviseur centrifuge est adapté pour les espèces à graines légèrement
vêtues. Il requiert une source d’électricité et est difficile à transporter.
• Le diviseur conique est très efficace, mais difficile à nettoyer, en particulier le
cône, les canaux et les espaces.
• Le diviseur rotatif est adapté aux espèces à petites graines, en particulier
les espèces vêtues (herbes ou fleurs, par exemple). Il est sophistiqué, mais
la procédure de division prend du temps. Il requiert de l’électricité et est
onéreux. Le nettoyage de la goulotte et des flacons est chronophage.
• Le diviseur variable permet de varier le taux de division et de réduire un
échantillon de taille connue en un sous-échantillon de taille prédéterminée
en une seule opération. Il n’est pas nécessaire de mélanger avant la réduc-
tion. Il requiert de l’électricité et est onéreux.

Figure 2.9 Méthodes mécaniques de


réduction des échantillons:
A) Diviseur de sol ou riffle,
B) Diviseur conique,
C) Diviseur centrifuge,
D) Diviseur rotatif
ÉCHANTILLONNAGE DES SEMENCES 23

Méthodes manuelles remarques


• Méthode de la cuillère: elle comprend un plateau, une spatule à bords plats
et une cuillère plate aux côtés verticaux. Adaptée aux espèces plus petites
que le blé.
• Méthode modifiée de division par deux: elle comprend un plateau équipé
d’une grille de cellules cubiques qui sont tour à tour ouvertes aux deux
extrémités ou fermées par le bas. Elle permet de diviser l’échantillon en
deux, mais pas plus.
• Méthode de division par deux à la main: elle comprend une spatule aux bords
plats et un instrument aux bords droits (couteau ou règle, par exemple). Elle
est adaptée aux espèces à graines vêtues comme listées dans les règles de
l’ISTA.

Dans la mesure du possible, l’ISTA recommande l’utilisation de méthodes


de réduction mécaniques, car elles sont plus efficaces et ne nécessitent pas
d’intervention humaine. Toutefois, dans des situations spécifiques (semences
très vêtues ou non traitées et tests sur l’état sanitaire des semences), les
méthodes manuelles sont plus adaptées.

EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION


1. Combien de sacs individuels (échantillons primaires) obtiendriez-vous à
partir d’un lot de semences contenant 16 sacs? 41 sacs? 312 sacs?

2. Expliquez la manière d’obtenir un échantillon composite.

3. Quelles sont les méthodes employées en laboratoire pour obtenir un


échantillon de travail?

4. Expliquez les différences entre les différents types de matériel utilisés


pour la réduction manuelle des échantillons. Selon vous, quelle est la
méthode la plus adaptée? Pourquoi?
c Analyses de semences
27

Analyses de semences 3
C
remarques
omme la qualité des semences ne peut pas être évaluée par observation
visuelle, des méthodes objectives ont été mises au point. L’évaluation de la
qualité des semences est essentielle afin de prévoir leurs performances dans
les champs et de déterminer leur valeur culturale. C’est pourquoi les labora-
toires d’analyse des semences sont désormais très répandus. Ils adoptent des
méthodes normalisées visant à éliminer les lots de semences de piètre qualité et
à garantir de meilleurs résultats pour les agriculteurs lors de la récolte.

POURQUOI L’ANALYSE DE SEMENCES


EST-IL IMPORTANT?
L’analyse de semences constitue une analyse des paramètres physiques et
des qualités physiologiques d’un lot de semences sur la base d’un petit échan-
tillon représentatif. La «qualité», c’est-à-dire la qualité physiologique et non la
qualité génétique, porte sur la mesure des performances potentielles dans des
conditions optimales. Par conséquent, l’analyse de semences constitue un outil
important permettant de garantir que les agriculteurs obtiennent la qualité qu’ils
désirent. Les contrôles sont également utilisés dans le cadre de l’application de
la loi en matière de semences afin de protéger les acheteurs contre les ventes
frauduleuses et de fournir des avis professionnels et techniques en cas de litige
découlant de différence entre les informations figurant sur les étiquettes de
certification et les résultats proprement dits.
Pour les agriculteurs, l’analyse de semences:
• permet de garantir que les semences répondent à des normes de qualité
minimales sur le plan de la pureté physique et du pourcentage de germination;
• minimise le risque d’échec des cultures;
• permet d’éviter les problèmes résultant de l’utilisation de semences contami-
nées par de mauvaises herbes nuisibles, de semences infestées de maladies
ou d’insectes et de semences présentant un faible niveau de viabilité.

Les scientifiques et les techniciens spécialistes des semences ont mis au point
des procédures de contrôle normalisées permettant d’extraire des informations
détaillées sur les caractéristiques relatives à la qualité qui déterminent la valeur
des semences. Il est important que les méthodes d’évaluation et résultats des
analyses soient cohérents et uniformes. Pour cette raison, l’Association interna-
tionale d’essais de semences a été créée en 19241.

RÔLE DU LABORATOIRE D’ANALYSES DE SEMENCES


Le laboratoire d’analyses de semences occupe une place centrale dans le
processus de certification. Il est tenu de respecter les normes mises en place par
la législation en matière de semences. Un laboratoire d’analyses de semences ne
permet pas d’améliorer la qualité des semences produites et distribuées dans
le pays, mais, sur la base des résultats des tests effectués sur les échantillons, il
fournit des informations permettant d’éviter ou du moins d’atténuer les effets
défavorables de l’utilisation de semences de piètre qualité.

1 Comme mentionné au chapitre 4, les présentes directives se réfèrent aux règles de l’AIES
28 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Sections techniques du laboratoire


Le laboratoire d’analyses de semences comprend des sections techniques
spécialisées et interdépendantes responsables de différents éléments:
• Pureté analytique: mesure de la pureté et d’autres éléments qui s’y rapportent
(par exemple la teneur en humidité, la présence de semences d’autres espèces,
le poids, le poids spécifique et le poids de 1000 semences [PMS]).
• Pureté variétale: détermination et vérification de l’identité et de la pureté des
espèces et des cultivars (par exemple caractéristiques morphologiques des
semences ou des plants, propriétés chimiques et aspects cytologiques). Outre
le laboratoire, les analyses peuvent nécessiter l’utilisation des chambres de
croissance, de serres ou des champs pour les parcelles de contrôle.
• Germination: évaluation du pourcentage de germination et autres tests (par
exemple viabilité biochimique et test de vigueur).
• État sanitaire des semences: tous les tests relatifs à l’état sanitaire des
semences.

Matériel, étalonnage et entretien


Le laboratoire doit disposer de l’ensemble du matériel nécessaire pour la bonne
réalisation des analyses et de l’échantillonnage, conformément aux règles de
l’ISTA, et doit être identifiable au moyen d’un système de numérotation unique.
Il convient de travailler avec le plus grand soin:
• Autorisez uniquement le personnel formé à utiliser le matériel.
• Mettez à disposition et diffusez les procédures du laboratoire ainsi que
les documents du fabricant se rapportant à l’utilisation, à l’entretien et au
contrôle du matériel.
• Contrôlez et étalonnez le matériel qui influence la qualité des analyses avant
la mise en service et périodiquement après celle-ci. Attachez une étiquette
indiquant la date de la dernière inspection ou du dernier étalonnage effec-
tués ainsi que le suivant ou la suivante.
• Confiez à des membres du personnel du laboratoire la tâche d’effectuer des
contrôles conformément aux procédures techniques du laboratoire ou faites
appel aux services d’une entreprise spécialisée externe.
• Mettez hors service et marquez clairement ou isolez tout matériel suscep-
tible d’être mal utilisé, manifestement défaillant ou ayant fourni des résul-
tats douteux. Par ailleurs, évaluez l’éventuelle influence de ces problèmes
sur les résultats précédents.

Documents de travail du laboratoire


• Fiches d’échantillonnage
• Registres des échantillons soumis par ordre d’arrivée
• Fiches d’analyse de pureté
• Fiches des contrôles de teneur en humidité
• Fiches des contrôles de germination
• Fiches de l’état sanitaire des semences.

Les résultats des analyses des échantillons sont consignés sur des fiches
d’analyse, conformément aux règles en vigueur. S’il y a lieu, le laboratoire
délivre un certificat.
ANALYSES DE SEMENCES 29

PROCÉDURES RELATIVES AUX ANALYSES remarques


EN LABORATOIRE
Réception et enregistrement des échantillons
Vérifiez les éléments suivants lorsque les échantillons soumis parviennent au
laboratoire, mais avant l’enregistrement:
• Les échantillons doivent être scellés.
• Deux échantillons doivent être fournis (l’un est utilisé comme échantillon de
travail et l’autre est conservé dans une chambre froide comme échantillon
témoin pour éventuellement être utilisé lors de test de contrôle à posteriori).
• Les échantillons doivent être accompagnés de rapports ou de formulaires
d’échantillonnage.
• Les échantillons doivent être exempts d’insectes (les échantillons contenant
des insectes vivants sont rejetés).
• Les sacs d’échantillons ne doivent être ni humides ni déchirés.
• Les étiquettes internes et externes mentionnent toutes les informations
requises (pour plus de détails, voir la partie «Obtention de l’échantillon à
soumettre» du chapitre 2).

Enregistrez chaque échantillon reçu en notant:


• les détails de l’étiquette;
• les informations contenues dans le rapport d’échantillonnage;
• le numéro d’identification de l’analyse;
• la date de réception de l’échantillon;
• la date de finalisation de l’analyse;
• les références et la nature des documents remis au client.

Les laboratoires utilisent couramment des systèmes informatisés pour faci-


liter la gestion des données et imprimer l’ensemble des documents et des
certificats concernés.
Attribuez un code permettant d’identifier l’échantillon ainsi que tous les échan-
tillons prélevés sur celui-ci pour analyse tout au long du processus de tests en
laboratoire. La méthode la plus simple consiste à attribuer des numéros de
série consécutifs, par exemple:
0004 = le quatrième échantillon reçu par le laboratoire;
08003 = le troisième échantillon reçu en 2008.

Préparez une fiche d’essai reprenant les informations suivantes:


• numéro d’enregistrement (code);
• date de réception;
• espèces, variétés et catégorie des semences;
• analyse demandée.

Après l’enregistrement, il est possible d’identifier aisément un échantillon


donné et d’obtenir des informations sur l’avancement des analyses et de leurs
résultats à tout moment.

Pour effectuer les analyses, il est nécessaire d’obtenir un échantillon de travail


en procédant, dans le laboratoire, à une réduction de l’échantillon soumis au
moyen de méthodes appropriées (voir la partie «Obtention de l’échantillon de
travail» du chapitre 2).
30 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Analyse de pureté physique


Objectifs:
• Déterminer la composition en pourcentage par poids de l’échantillon à tester
(et par déduction la composition du lot de semences).
• Identifier les différentes espèces de semences et les particules inertes qui
composent l’échantillon.

Il est essentiel de respecter l’ensemble des exigences générales établies par les
réglementations. L’échantillon de travail se divise en trois groupes de constituants:
• Semences pures
• Autres semences
• Matière inerte

Identifiez toutes les espèces de semences et chaque type de matière inerte en


présence, puis déterminez le pourcentage de chaque élément par poids.
• Semences pures: de l’espèce déclarée par le requérant ou celle qui prédo-
mine dans l’analyse, en englobant tous les cultivars et les variétés bota-
niques de cette espèce. Le pourcentage des semences pures comprend
également:
- les semences matures non endommagées de l’espèce concernée;
- les fragments de semences brisées dont la taille est supérieure à la moitié
de la taille originale.
• Autres semences: semences de toute espèce végétale autre que celle des
semences pures.
• Matière inerte: tous les éléments, les semences et les structures non
couverts par la définition que donne l’ISTA des semences pures ou des
autres semences, par exemple:
- fragments de semences brisées pures et autres dont la taille est infé-
rieure ou égale à la moitié de la taille originale;
- particules de sol, sable, pierres, débris, tiges, feuilles, fleurs;
- pustules de charbon, ergots et galles de nématodes.

Matériel:
• Table de pureté: l’instrument principal.
• Loupes et microscopes binoculaires: souvent utilisés pour l’identification
précise et la séparation de petits fragments et unités de semences.
• Souffleurs à semences: dispositifs mécaniques utilisés pour séparer les
matières légères (débris végétaux et fleurettes vides, par exemple) des
semences plus lourdes. Plusieurs types de souffleurs à semences ont été
mis au point (figure 3.2).
• Tamis: utilisés pour séparer les éléments de différentes tailles en frac-
tions de même taille. Examinez chaque fraction et classez les particules
(semences pures, autres semences ou matière inerte). Notez que la taille
des fractions peut réduire le temps nécessaire à la réalisation du test de
pureté.
• Balance analytique, forceps et spatules fines.
ANALYSES DE SEMENCES 31

Procédure: remarques
• Identifiez les semences.
• Déterminez le poids correct de l’échantillon de travail (≥ 2 500 semences
avec un poids maximal de 1 000 g). Les règles de l’ISTA stipulent que l’ana-
lyse peut être réalisée sur un seul échantillon de travail de ce poids ou sur
deux sous-échantillons pesant au moins la moitié de celui-ci, prélevés
chacun indépendamment.
• Pesez l’échantillon de travail (ou chaque sous-échantillon) en grammes
jusqu’à obtenir le moins de décimales possible pour calculer le pourcen-
tage de ses composants à une décimale près, comme indiqué dans le
tableau ci-dessous:

Poids de l’échantillon
Nombre maximal de
de travail ou du Exemple
décimales
sous-échantillon (g)
< 1.000 4 0,7056
1.000–9.999 3 7,056
10.00–99.99 2 70,56
100.0–999.9 1 705,6
≥ 1 000 0 7 056

• Sur la table de travail, divisez l’échantillon de travail en trois groupes de


constituants (semences pures, autres semences et matière inerte).
• Pesez les différentes catégories individuellement à l’aide d’une balance
analytique. Par exemple:
- Semences pures = X (g)
- Autres semences = Y (g)
- Matière inerte = Z (g)

Figure 3.1 Séparation de l’échantillon


en différents constituants à l’aide d’un
souffleur à semences
32 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Les résultats sont exprimés en pourcentage à deux décimales. La troisième déci-
male est arrondie à la baisse si elle est inférieure ou égale à 4 (98,384 devient
98,38) et à la hausse si elle est supérieure ou égale à 5 (98,386 devient 98,39).

Exemple (riz)
Éléments Poids (g) Pourcentage
Poids (g) %
Semences pures X (X × 100) ÷ W X = 68,88 98,4
Autres semences Y (Y × 100) ÷ W Y = 0,14 0,2
Matière inerte Z (Z × 100) ÷ W Z = 0,98 1,4
Total W 100 W = 70 100,0

• Semences pures = 98,4 %


• Autres semences = 0,2 %
• Matière inerte = 1,4 %

Les rapports d’analyse de pureté des laboratoires doivent mentionner les


informations suivantes:
• Nom et adresse du laboratoire de délivrance
• Nom de l’individu responsable
• Numéro de l’essai ou de l’échantillon du laboratoire
• Date de publication du rapport d’analyse
• Informations sur le requérant (par exemple type de semences, cultivar,
numéro de lot, taille du lot, numéro de certification, traitement)
• Types de semences pures par nom courant (commun)
• Poids de l’échantillon de travail
• Pourcentage en poids des semences pures, des autres semences, de la
matière inerte et des mauvaises herbes (deux décimales)
• Nom scientifique ou courant (ou les deux) de toutes les semences de
cultures ou de mauvaises herbes en présence (y compris les mauvaises
herbes nuisibles); si aucune n’apparaît, le signaler.

Détermination des autres semences en nombre


Les «autres semences», outre celles soumises aux tests, sont des espèces
demandées par le requérant, peuvent renvoyer à:
• un groupe général (par exemple toutes les autres espèces);
• une catégorie de semences (par exemple les espèces reconnues nuisibles);
• une espèce spécifique (par exemple Elytrigia repens).

Au Maroc, par exemple, pour les semences certifiées (R1) de céréales, le


nombre maximal d’autres semences autorisées dans 1 kg est de 20, dont ≤ 12
d’autres espèces céréalières, ≤ 1 de folle avoine et ≤ 4 de mauvaises herbes
nuisibles (Emex spinosa, Galium tricornitum, Vaccaria pyramida et Astragalus sp.).

Les semences sont comptées et le chiffre exprimé est celui du nombre de


semences présentes dans la quantité examinée. Lorsqu’il est impossible de
procéder avec certitude à une identification au niveau de l’espèce, seul le nom
du genre est noté.
ANALYSES DE SEMENCES 33

remarques
Dans le commerce international, ce contrôle est particulièrement utile pour
déterminer la présence de semences d’espèces nuisibles ou indésirables.

Matériel: Tamis, souffleurs et divers autres appareils mécaniques.

Procédure:
• Obtenez un échantillon de travail d’un poids dont on estime qu’il contient ≥
25 000 semences ou du poids indiqué par les règles de l’ISTA. Si une espèce
indiquée par le requérant est difficile à identifier, utilisez au minimum un
cinquième du poids indiqué par l’ISTA pour l’échantillon de travail.
• Dans l’échantillon de travail, analysez la présence de semences de toutes
les autres espèces (ou de certaines d’entre elles, selon la demande du
requérant).
• Comptez le nombre de semences présentes pour chaque espèce indiquée.
• Conservez les semences des autres espèces et stockez-les pour référence
jusqu’au rejet de l’échantillon.

La détermination des autres semences est signalée au moyen d’un des contrôles
décrits ci-dessous:
• Contrôle complet: l’ensemble de l’échantillon de travail est analysé, confor-
mément aux règles de l’ISTA, afin de déceler la présence d’autres semences,
à l’exception des semences assimilables à de la poussière (par exemple les
espèces Orobanche et Striga). Les contrôles visant à déceler la présence d’Oro-
banche spp. sont réalisés uniquement s’ils sont spécifiquement demandés.
• Contrôle limité: l’analyse porte sur tout l’échantillon de travail mais se limite
aux espèces spécifiées.
• Contrôle réduit: seule une partie de l’échantillon de travail est examinée,
comme demandé.
• Contrôle limité et réduit: l’examen porte sur une part inférieure au poids
indiqué et seules les espèces spécifiées sont examinées.

Les rapports d’analyse du laboratoire doivent mentionner les informations


suivantes:
• Poids réel des semences examinées au nombre minimal de décimales.
• Nom scientifique et nombre de semences de chaque espèce recherchée et
trouvée.

Figure 3.2 Détermination des autres semences en nombre


34 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques • Nom du genre uniquement si les caractéristiques des semences ne suffisent


pas à établir une identification plus précise (par exemple Astragalus sp.).

Test de germination
La germination correspond à la levée et au développement de la plantule jusqu’à
un stade où l’aspect de ses structures essentielles indique si elle est capable
de continuer à se développer pour produire une plante satisfaisante dans des
conditions favorables en plein champ.

Objectif: Déterminer la faculté germinative d’un lot de semences, qui est essen-
tiel pour comparer la qualité de différents lots et estimer la valeur culturale.

Les tests effectués dans les conditions en plein champ ne fournissent pas de
résultats fiables, car elles ont tendance à varier lorsqu’un essai est répété.

Les tests en laboratoire, en revanche, permettent de contrôler les conditions


externes afin d’obtenir la germination la plus régulière, rapide et complète pour la
majorité des échantillons d’une espèce particulière. En outre, les conditions sont
normalisées afin que les résultats des tests puissent être reproduits dans des
limites aussi proches que possible de celles de la variation d’un échantillon aléatoire.

Les tests de germination sont effectués sur des semences prélevées soit à
partir de la fraction de semences pures extraite lors d’un test de pureté, soit
d’une partie représentative de l’échantillon soumis.

Pour les tests de germination, le nombre de semences indiqué est de 400, qui peut
être divisé en quatre réplicats de 100 semences. Les tests sont effectués dans des
conditions d’humidité favorables et en conformité avec les méthodes indiquées.

Tableau 3.1 Méthodes de tests de germination pour certaines espèces (ISTA, 2016)
Premier
Comptage Recomendations pour lever la
Espéce Substrat* Température**(°C) comptage
final (d) dormance
(d)
Enlever les coquilles,
Arachide – Arachis hypogaea L. BP; S 20 <=> 30; 25 5 10
Préchauffer à 40±2°C;
Préchauffer à 30-35°C;
Avoine – Avena sativa L. BP; S 20 5 10
traiter au froid
Préchauffer à 30-35°C; GA3;
Blé – Triticum aestivum L. BP; S 20 4 8
traiter au froid
Maïs – Zea mays L. BP; TPS; S 20 <=> 30; 25; 20 4 7 -
Mil – Pennisetum glaucum (L.) R.Br. BP; S 20 <=> 35; 20 <=> 30 3 7 -
Niébé – Vigna unguiculata (L.) Walp. TP; BP 20 <=> 30; 25 5 8 -
Préchauffer à 30-35°C; GA3;
Orge – Hordeum vulgare L. TP; BP; S 20 4 7
KNO3; traiter au froid
Ray-grass – Lolium multiflorum Lam. TP 20 <=> 30; 15 <=> 25; 20 5 10 KNO3; traiter au froid
Préchauffer à 50±2°C; faire
Riz – Oryza sativa L. TP; BP 20 <=> 30; 25 5 14 tremper dans l'eau ou
HNO3pendant 24h
Sorgho – Sorghum bicolor (L.) Moench TP; BP; S 20 <=> 30; 25 4 10 Traiter au froid

* BP: entre feuilles de papier; S: sable; TP: à la surface du papier couvert de sable
** Le symboles "<=>" indiquent les règimes de température en alternance, 1ere température: 16 h; 1eme température 8 horas.
ANALYSES DE SEMENCES 35

Les semences sont séparées sur le substrat afin d’éviter que les plantules remarques
entrent en contact les uns avec les autres avant d’être comptées et enlevées.
À la fin de la période de germination spécifiée, les réplicats sont examinés et
généralement, deux comptages des plantules et des semences sont réalisés
pour chaque catégorie analysée.

Le pourcentage de germination indiqué sur le certificat délivré indique la propor-


tion, en nombre, de semences ayant produit des plantules «normales» dans les
conditions et au cours de la période spécifiées par les règles.

Structures essentielles des jeunes plants


En fonction de l’espèce testée, un jeune plant se compose d’une combinaison
spécifique des structures suivantes, essentielles à son développement en une
plante satisfaisante:
• Système radiculaire (racine primaire; dans certains cas, racines séminales)
• Axe de la pousse (hypocotyle; épicotyle; mésocotyle pour certaines Poaceae;
bourgeon terminal)
• Cotylédons (un ou plusieurs)
• Coléoptile (sur toutes les Poaceae)

Figure 3.3 EStructures des plantules: haricot (gauche) et riz (droite)

La règle des 50%


La règle des 50% est utilisée pour l’évaluation des cotylédons et des feuilles
primaires.

Tissu du cotylédon:
• Les plantules sont dites «normales» lorsqu’au moins la moitié de l’ensemble
du tissu du cotylédon est fonctionnelle.
• Elles sont dites «anormales» lorsque plus de la moitié du tissu du cotylédon
est absente, nécrosée, décomposée ou décolorée.
36 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Feuilles primaires (évaluées sur des espèces telles que Phaseolus):
• Les plantules sont dites «normales» lorsqu’au moins la moitié du tissu des
feuilles primaires est fonctionnelle.
• Elles sont dites «anormales» lorsque plus de la moitié du tissu des feuilles
primaires est absente, nécrosée, décomposée ou décolorée.

Milieu de culture
Le milieu de culture doit fournir suffisamment d’espace poreux pour l’air et l’eau
ainsi que pour la croissance du système radiculaire et le contact avec les solu-
tions (eau) nécessaires à la croissance du plant. Les milieux indiqués sont le
sable et le papier, chacun présentant des avantages et des inconvénients.
Le sable fournit un environnement plus naturel pour la croissance des plants.
Le contact entre les semences et le sable est bon, les pousses poussent vers
le haut et sortent du milieu et les plantules sont exposées à la lumière, ce qui
permet également un meilleur développement des structures essentielles.
Toutefois, il nécessite davantage d’espace dans les enceintes de germination
que les substrats en papier, en raison de son poids, il est difficile à déplacer
pendant les tests et lors de son élimination et nécessite des espaces de stoc-
kage considérables. Néanmoins, le laboratoire peut être conçu de sorte à réduire
ces problèmes au minimum. Souvent, le sable constitue le milieu de prédilec-
tion lors de nouveaux tests effectués en raison d’une infection fongique ou de
toute circonstance qui rend difficile l’évaluation des plantules dans un substrat
en papier. Dans ces cas, il peut être nécessaire de stériliser le sable. Le sable
Figurae 3.4 Test de germination sur un utilisé comme milieu de culture doit avoir ≥ 90 % des particules qui passent à
substrat en papier travers un tamis dont les perforations font 2,0 mm de large.
TP (haut), BP (milieu), PP (bas)
Milieu de culture en papier:
• A la surface du papier (TP): les semences germent sur une ou plusieurs
couches de papier.
• Entre feuilles de papier (BP): les semences germent entre deux couches
de papier.
• Papier plissé (PP): les semences sont placées dans une bande de papier
plissé en accordéon comprenant 50 plis et généralement deux semences
par pli. Il s’agit d’une méthode alternative au TP et au BP.
Milieux de culture en sable et milieu de culture organique:
• Sur sable (TS), sur milieu organique (TO): les semences sont enfoncées
dans la surface du sable ou du milieu organique.
• Sable (S), milieu organique (O): les semences sont plantées sur une couche
humide du sable ou du milieu organique et, selon leur taille, recouvertes de
10 à 20 mm de substrat non compressé.

Matériel:
• Cloche ou appareil de Jacobsen (réservoir de Copenhague): plaque de
germination sur laquelle sont placés des substrats de papier filtre avec les
semences. Le substrat est constamment humidifié au moyen d’une mèche
passant à travers les fentes ou les trous de la plaque de germination et
reliée au bassin d’eau situé en dessous.
• Incubateur et chambre de germination: ils sont utilisés pour faire germer
les semences dans l’obscurité ou à la lumière ou pour les prétraitements
des semences afin de lever la dormance (par exemple traitement au froid).
Ils sont bien isolés et sont équipés à la fois de dispositifs de chauffage et
de refroidissement afin de garantir le maintien des températures requises.
• Boîtes de Petri, pinces, filet de couverture, eau, papier buvard, sable.
ANALYSES DE SEMENCES 37

Procédure (TP):
• Sur des semences pures bien mélangées, prélevez au hasard un échan-
tillon de 400 semences. Il est important de ne pas sélectionner les
semences, car cela fausserait les résultats.
• Utilisez quatre réplicats de 100 semences afin de disposer d’un espa-
cement adéquat. Divisez les réplicats par 50 semences (ou même 25,
dans le cas particulier de présence d’agents pathogènes transmis par les
semences ou de saprophytes) afin de minimiser l’impact des semences
adjacentes sur le développement des plantules.
• Disposez les semences uniformément et avec suffisamment d’espace sur le
substrat humide placé sur la boîte de Petri. Si des semences cultivées sur des
substrats en papier sont gravement infectées lors d’un comptage intermé-
diaire, transférez les semences et les plantules restantes vers un milieu neuf.
• Placez les boîtes de Petri dans l’appareil de germination, puis marquez le
nombre de semences et la date.
• Faire deux comptages des plantules. Programmez le premier et le dernier
comptage conformément aux règles de l’ISTA.
• Veillez à ce que les semences soient humidifiées tout au long de la
période de test.

Le pourcentage de germination s’exprime de la manière suivante: Figure 3.5 Incubateur de germination


Nombre de plantules normales
Germination (%) = ×100
Nombre de semences mises en germination

Les plantules sont évaluées et classées de la manière suivante:


• Plantules normales: présentent le potentiel de se développer en plantes
satisfaisantes lorsqu’elles sont cultivées dans un sol de bonne qualité et
dans des conditions d’humidité, de température et de lumière favorables.
Pour être considérée comme étant «normale» une plantule doit relever de
l’une des catégories suivantes:

Figure 3.6 Préparation d’un test


de germination
38 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques - Intactes: il s’agit des plantules dont toutes les structures essentielles
sont bien développées, sont complets, en bonnes proportions et en bonne
santé.
- Avec de légers défauts: il s’agit des plantules présentant de légers défauts
sur le plan des structures essentielles, mais qui ont par ailleurs un dévelop-
pement équilibré et satisfaisant comparable à celui des plantules intactes
du même essai.
- Avec infection secondaire: il s’agit des plantules qui auraient sûrement
relevé de l’une des catégories précédentes, mais qui sont touchées par
des champignons ou des bactéries provenant de sources autres que la
semence mère.
• Plantules anormales: ne présentent pas le potentiel de se développer en
plantes normales lorsqu’ils sont cultivés dans un sol de bonne qualité et dans
des conditions d’humidité, de température et de lumière favorables. Les plan-
tules suivantes sont considérées comme étant anormales:
- Endommagées: plantules ayant une des structures essentielles
manquante, ou si fortement endommagée qu’on ne peut en espérer un
développement équilibré.
- Déformées ou déséquilibrés: plantules présentant un développement
faible ou des troubles physiologiques, ou dont les structures essentielles
sont déformées ou hors proportion.
- Nécrosées: plantules dont l’une des structures essentielles est tellement
malade ou tellement pourri par suite d’une infection primaire au point que
le développement normal est impossible.
• Semences non germées: semences non germées au terme de la période
d’essai. La classification est la suivante:
- Dures: semences qui restent fermes jusqu’à la fin de la période d’essai, car
elles n’ont pas absorbé d’eau. La dureté des semences est une forme de
dormance. Elle est courante chez de nombreuses espèces de Fabaceae,
mais peut également survenir dans d’autres groupes.
- Fraîches: semences (autres que des semences dures) qui n’ont pas germé
dans les conditions du test de germination à cause de la dormance, mais
qui demeurent propres et fermes et présentent le potentiel de se déve-
lopper en plantules normales. Elles sont capables de s’imbiber d’eau dans
les conditions établies par les règles de l’ISTA, mais le processus de germi-
nation est bloqué.
- Mortes: semences qui ne sont ni dures ni fraîches et n’ont produit aucun
élément de plantule au terme de la période d’essai. Les semences mortes
absorbent l’eau, sont généralement molles ou décolorées et fréquemment
moisies. Elles ne présentent aucun signe du développement de plantules.
- Autres: dans certaines circonstances, les semences vides et non germées
peuvent être classées dans une autre catégorie conformément aux règles
de l’ISTA.
Le résultat du test de germination s’exprime sous la forme d’un pourcen-
tage fondé sur le nombre de plantules normales et anormales ainsi que des
semences dures, fraîches et mortes. Les pourcentages sont arrondis au nombre
entier le plus proche. Par exemple, 75,00 et 75,25 sont arrondis à 75 %; 75,50 et
75,75 sont arrondis à 76 %.
La somme des pourcentages des plantules normales et anormales ainsi que des
semences non germées doit être de 100.
ANALYSES DE SEMENCES 39

Test de viabilité au tétrazolium remarques

La viabilité correspond à la capacité de la semence à germer et à produire une


plantule normale. Elle indique qu’une semence contient les structures et les
substances requises pour la germination dans des conditions favorables en
l’absence de dormance.
L’apparence physique externe à elle seule ne permet pas d’établir si une
semence est morte ou vivante. Par conséquent, des tests de viabilité des
semences sont réalisés afin de déterminer le pourcentage de semences viables
au sein d’un lot donné.
Les tests sont valables pour l’ensemble des espèces pour lesquelles une
méthode est décrite dans les règles de l’ISTA.

Objectif: Effectuer une évaluation rapide de la viabilité et de la vigueur des


semences dans les circonstances suivantes:
• Les semences doivent être semées peu après la récolte.
• Les semences présentent une dormance profonde ou une germination
lente.
• Une estimation très rapide du potentiel de germination est requise (par
exemple lorsqu’un lot de semences parvient à l’usine de conditionnement).
• Il est nécessaire de trouver une solution aux problèmes rencontrés lors des
tests de germination (par exemple en cas de semences dont l’anormalité ne
s’explique pas ou de suspicion d’un traitement par pesticides).

La solution de tétrazolium est un indicateur qui produit dans les cellules


vivantes une substance que l’on appelle le formazan. Le formazan est rouge,
stable et non diffusible. Il colore les tissus vivants en rouge et ceux-ci peuvent
donc être distingués des tissus morts incolores.

Ainsi, une semence viable se colore au niveau de tous les tissus dont la viabilité
est nécessaire pour le développement normal d’une plantule. Les semences
peuvent ensuite être classées dans les catégories «viables» et «non viables».
Matériel: Boîtes de Petri, papier filtre, loupe, compte-gouttes et flacon,
solution de tétrazolium, scalpel, forceps.

Figure 3.7 Essai au tétrazolium (échantillons de semences vivantes et mortes)


40 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Procédure:
• Prélevez quatre réplicats de 100 semences pures au hasard, soit sur la
partie de semences pures provenant d’un test de pureté, soit sur une
partie représentative de l’échantillon soumis.
• Mélangez minutieusement la partie de semences pures en veillant bien
à ne pas sélectionner de semences qui pourraient fausser les résultats.
• Plongez les semences dans l’eau pendant la nuit afin de ramollir l’em-
bryon et l’endosperme et d’activer le système enzymatique.
• Faites une entaille ou enlevez entièrement le tégument (selon l’espèce)
afin d’exposer l’embryon et de faciliter le contact avec la solution de
tétrazolium.
• Immergez les semences préparées ou les embryons dans une solution
saline de tétrazolium. Évitez l’exposition à la lumière directe, car celle-ci
entraînerait une réduction du sel de tétrazolium. Pour les températures
optimales et les durées nécessaires pour la coloration, référez-vous aux
règles de l’ISTA.
• Nettoyez les semences plusieurs fois à l’aide d’eau distillée.
• Enfin, examinez les semences à la loupe.

Exemple: Pour le maïs, les semences sont plongées dans une eau à 20 °C pendant
18 heures, puis entaillées de manière longitudinale à travers l’embryon et trois
quarts de l’endosperme avant d’être colorées dans une solution à 1 % de tétrazo-
lium pendant deux heures à 30 °C. Les semences sont ensuite coupées en deux et
les surfaces de coupe sont analysées.
Les semences sont classées de la manière suivante:
• Vivantes: embryon rouge ou mauve.
• Mortes: aucune couleur sur l’embryon. Les semences sont classées dans la
catégorie «mortes» lorsque l’embryon n’est pas coloré, et même si du rouge
apparaît sur d’autres parties.
Le pourcentage de semences viables se calcule ainsi:

Semences viables (%) = Nombre de semences vivantes ×100


Nombre de semences soumises au test

Test de vigueur
Les tests de germination ne permettent pas de détecter des différences de
qualité entre des lots de semences présentant des pourcentages de germina-
tion similaires. Plus sensibles, les tests de vigueur sont capables de déceler de
telles différences.
Objectifs:
• Évaluer la mesure dans laquelle les semences ont été dégradées ou physi-
quement endommagées au cours du conditionnement et de l’entreposage.
• Déceler d’importantes différences de potentiel physiologique entre des lots
de semences de valeur commerciale (en particulier ceux présentant un pour-
centage de germination similaire).
La notion de vigueur des semences connaît plusieurs définitions, notamment:
• Les propriétés des semences qui déterminent le potentiel de levée et de
développement rapides et uniformes des plantules normales dans une large
gamme de conditions dans les champs (AOSA, 1983).
ANALYSES DE SEMENCES 41

• La somme totale des propriétés des semences qui déterminent l’activité et remarques
la performance des lots de semences de germination acceptable dans une
large gamme d’environnement (ISTA, 1995).

La vigueur des semences n’est pas uniquement une propriété mesurable.


Il s’agit d’un concept qui décrit plusieurs caractéristiques des semences se
rapportant à certains aspects de performance dans les champs, notamment:
• le taux et l’uniformité de la germination des semences et de la croissance
des plantules;
• la capacité de levée des semences dans des conditions environnementales
défavorables;
• les performances au terme de l’entreposage, en particulier le maintien de la
capacité à germer.

Il est possible d’identifier des lots qui sont plus susceptibles de fournir de bons
résultats dans des conditions environnementales non optimales. En effet, les
tests de germination ont lieu dans des conditions de germination optimale et
les résultats expriment le potentiel de germination. Ce chiffre peut être considé-
rablement différent des performances proprement dites dans des conditions de
stress dans les champs.
Par exemple, deux lots de semences peuvent présenter un potentiel de germi-
nation similaire (> 90 %), mais des différences considérables en matière de
vigueur (tableau 5.2). Ainsi, un test de vigueur efficace doit permettre de mettre
en évidence les différences relatives au potentiel physiologique qui n’ont pas
été détectées par les tests de viabilité en vue de classer les lots selon leur
potentiel de performance.

Tableau 3.2 Exemple de germination et de levée sur deux lots

Lot de semences Germination (%) Levée des plantules (%)


Champ 1 Champ 2
(conditions quasi (conditions
idéales) défavorables)
A (vigueur élevée) 90 88 75
B (vigueur faible 90 87 50

• Champ 1 – les peuplements tant des lots de vigueur élevée (A) que faible (B)
sont similaires à leur germination.
• Champ 2 – le lot de faible vigueur (B) présente une mauvaise levée des plan-
tules par rapport à celui de vigueur élevée (A). En outre, malgré la vigueur
supérieure du lot de semences A, la levée dans le champ 2 est inférieure au
pourcentage de germination. Par conséquent, les peuplements peuvent être
mis à mal en conditions de stress.

Test de vigueur des semences


Objectif: Obtenir des informations sur la valeur culturale dans une large gamme
d’environnement ainsi que sur le potentiel d’entreposage du lot de semence.
Étant donné que la vigueur des semences décrit plusieurs caractéristiques de
performance plutôt qu’un seul trait mesurable, il n’existe pas de procédure
standard unique adoptée en vue de la mesurer. Les différentes méthodes de
42 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques test de vigueur sont décrites en détail dans les manuels de l’AOSA (2002) et
de l’ISTA (1995). Certains tests mesurent un aspect direct des processus de
dégradation (par exemple le test d’intégrité de la membrane cellulaire ou le
test de conductivité), tandis que d’autres portent sur une conséquence de ce
processus (par exemple test de réduction de la tolérance aux stress environne-
mentaux, test de levée à faible température, test de vieillissement accéléré). Il
existe trois catégories de méthodes de test de vigueur:
• Tests de stress: test de germination à faible température, de vieillissement
accéléré et de dégradation contrôlée
• Tests biochimiques: tests de conductivité et au tétrazolium
• Tests sur la croissance et l’évaluation des plantules.

Test de germination à faible température


Le test de germination à faible température a été mis au point aux États-Unis
afin d’évaluer la vigueur des semences de maïs. Aux États-Unis, lorsque le maïs
est planté à la fin du printemps, les semences faibles ne germent pas en raison
de l’humidité et de la faible température du sol. Le test de germination à faible
température reproduit les conditions du champ au moment du semis du maïs.
Ce test vise à différencier les lots de semences faibles et vigoureux en les
soumettant à la fois à une faible température, à un substrat à haute teneur en
humidité et, si possible, à la présence d’agents pathogènes.

Le test a également été utilisé pour d’autres espèces, notamment l’orge


(Hordeum vulgare L.), la carotte (Daucus carota L.), le coton (Gossipium hirsutum),
l’aubergine (Solanum melongena L.), les fèves (Vicia faba L.), la laitue (Lactuca
sativa L.), l’oignon (Allium cepa L.), le riz (Oryza sativa L.), le sorgho (Sorghum
bicolor L.) et le soja (Glycine max L.).
Le test de germination à faible température place les semences sous l’in-
fluence de deux facteurs de stress:
• une faible température et
• la présence d’agents pathogènes.

Figure 3.8 Test de germination à faible


température: plateaux en plastique
avec sable (en haut) et papier roulé
(enbas)
ANALYSES DE SEMENCES 43

Afin de garantir la présence de certains agents pathogènes, la terre de la remarques


parcelle de l’année précédente est utilisée comme substrat. Cette utilisation
de différents types de terre signifie qu’il n’existe pas de test de germination à
faible température normalisé. Il existe d’ailleurs des méthodes modifiées utili-
sant un mélange de terre et de sable ou uniquement de sable. Dans ces cas, les
semences sont uniquement exposées à une faible température et l’effet des
agents pathogènes est totalement ignoré.

Matériel: Plateau en aluminium, terre des champs, sable, germoir.


Procédure:
• Remuez et tamisez la terre.
• Placez-la sur le plateau à une profondeur de 2 cm.
• Placez 50 semences sur le mélange terre/sable et recouvrez-les d’une
couche de terre de 2 cm.
• Compactez la terre et ajoutez de l’eau (à 10 °C) jusqu’à parvenir à environ
70 % de sa capacité de rétention d’eau.
• Couvrez les plateaux de sacs de polythène, placez-les au réfrigérateur et
maintenez-les à 10 °C pendant 7 jours.
• Ôtez les plateaux et placez-les au germoir à 25° C.
• Calculez le pourcentage de germination en comptant le nombre de plan-
tules normales (selon le test de germination). Plus le pourcentage de
germination est élevé, plus la vigueur est importante.

Différents laboratoires d’analyses de semences ont mis au point des procé-


dures de test de germination à faible température en utilisant une série de
contenants allant de boîtes en plastique à des plateaux en passant par des
papiers roulés (figure 3.8).

Test de vieillissement accéléré


Initialement, le test de vieillissement accéléré a été mis au point afin de déter-
miner le potentiel d’entreposage. Il est désormais utilisé pour prévoir le poten-
tiel de levée des plantules dans les champs et a été couramment adopté pour le
soja (Glycine max). Le processus de vieillissement est accéléré en soumettant
les semences à une température élevée (40 à 45 °C) et à une humidité relative
importante (environ 95 %) pendant 72 heures dans une chambre de vieillisse-
ment. Les semences sont ensuite soumises à un test de germination.
Au cours du test, les semences absorbent l’humidité de l’environnement; la teneur
en humidité accrue des semences, associée à la température élevée, entraîne
un vieillissement rapide de celles-ci. Les lots de semences qui présentent une
germination élevée lors du test de vieillissement accéléré bénéficient d’une
vigueur importante et devraient conserver une bonne viabilité pendant l’entre-
posage à température ambiante.

Matériel: Chambre de vieillissement accéléré, matériel de test de germina-


tion, boîtes en plastique de vieillissement accéléré avec treillis, eau distillée.
Procédure:
• Utilisez deux boîtes contenant 42 g de semences (100 semences) chacune.
• Placez les semences sur un plateau en treillis sec (tamis) dans une boîte
en plastique de vieillissement accéléré contenant 40 ml d’eau distillée.
Veillez à ne pas éclabousser le tamis avec l’eau.
44 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques • Fermez les récipients et placez-les dans la chambre de vieillissement à 41


± 0,3 °C pendant 72 heures. La stabilité de la température est importante
pour garantir la validité des résultats des tests répétés.
• Ôtez les semences des contenants et effectuez un test de germination
standard en utilisant quatre réplicats de 50 semences chacun.

Test de conductivité
Le test de conductivité électrique (CE) se fonde sur l’hypothèse que les
membranes cellulaires se désintègrent au cours de la dégradation des
semences. Il est utilisé pour le petit pois (Pisum sativum). Le principe du test
de CE est le suivant: les semences moins vigoureuses ou plus dégradées
présentent un taux plus lent de réparation de la membrane cellulaire au cours
de l’assimilation d’eau pour la germination et libèrent donc des quantités plus
importantes de solutés dans l’environnement externe. Le test évalue la quan-
tité des fuites ioniques. Dans les conditions du champ, la fuite d’exsudats après
le semis, qui reflète la perte de l’organisation de la membrane cellulaire et de la
perméabilité sélective, peut favoriser le développement de micro-organismes
pathogènes et mettre à mal la levée des plantules.
Étant donné que les semences à vigueur élevée sont capables de pallier les
dégâts et de réorganiser leurs membranes plus rapidement (par rapport aux
semences à faible vigueur), la fuite électrolyte constitue une indication de
vigueur. Une faible conductivité indique une fuite électrolyte peu importante
et donc une vigueur élevée. À l’inverse, une conductivité élevée est un signe de
faible vigueur (ISTA, 1995).

Matériel: Conductimètre, bécher, chlorure mercurique à 0,1 %, eau distillée,


échantillon de semences, flacon de lavage, papier.
Procédure:
• Utilisez quatre réplicats de 50 semences et pesez chacun d’entre eux à
deux décimales près (0,01 g).
• Remplissez quatre récipients de même taille de 250 ml d’eau déionisée,
recouvrez-les pour éviter les contaminations et maintenez-les à 20 ± 2
°C pendant 24 heures.
• Plongez les semences dans les récipients et couvrez-les à nouveau pour
éviter la pollution et l’évaporation. Placez-les dans un germoir à 20 ± 2
°C pendant 24 heures.

Figure 3.9 Test de vieillissement


accéléré:
A) Récipient de vieillissement conte-
nant de l’eau et les semences
placées sur du treillis,
B) Placement des récipients dans la
chambre de vieillissement
ANALYSES DE SEMENCES 45

Figure 3.10 Test de conductivité


sur des pois

• Utilisez deux autres récipients contenant uniquement de l’eau déionisée


comme témoins pour chaque test effectué.
• À la fin de la période d’incubation, remuez les semences et mesurez la
conductivité spécifique électrique, soit entre les semences soit après
qu’elles ont été ôtées de l’eau.
• Mesurez la conductivité des récipients témoins et soustrayez la valeur
moyenne aux relevés des échantillons de semences. Rincez la cellule de
trempage dans l’eau déionisée après chaque lecture.

La conductivité s’exprime en μS cm-1 g-1 et se calcule de la manière suivante:

Conductivité = Relevé de conductivité – Valeur moyenne de conductivité du témoin


Poids de réplicat (g)

Test au tétrazolium
Cela fait de nombreuses années que le test au tétrazolium est utilisé pour
obtenir une estimation générale rapide de la viabilité des semences, en parti-
culier pour les espèces à dormance lorsque le test de germination dure trop
longtemps. Pour déterminer la vigueur d’un lot de semences, la procédure est
identique à celle du test de viabilité, mais la classification est plus précise:
• Vigueur élevée: la coloration est uniforme; le tissu ferme et clair.
• Vigueur moyenne: l’embryon est entièrement coloré ou l’axe embryonnaire
coloré chez les dicots. Les extrémités peuvent ne pas être colorées, tandis
que d’autres zones le sont plus ou moins.
• Faible vigueur: de larges zones des structures non essentielles ne sont pas
colorées. Une seule racine pourrait être colorée (monocots) ou la pointe de
la radicule pourrait être non colorée (dicots). Le tissu est laiteux et surcoloré.
Pour obtenir des résultats fiables, un analyste expérimenté en matière de tétrazo-
lium doit évaluer l’essai et la méthodologie doit être scrupuleusement respectée.
Ce test a largement été adopté pour les cultures céréalières et est utilisé avec réus-
site pour les petits pois. Il est également appliqué au soja, au coton, au maïs et aux
légumineuses à grandes semences.

Test sur la croissance et l’évaluation des plantules


Plusieurs tests fondés sur la performance des plantules sont utilisés pour
l’évaluation de la vigueur des semences:
• Premier comptage du test de germination.
Figure 3.11 Test au tétrazolium
• Vitesse de germination: l’une des plus anciennes manifestations de la A) Préparation des semences,
vigueur des semences. La germination rapide est importante, car elle corres-
B) Semence vigoureuse,
pond généralement à une levée rapide des plantules dans les champs.
C) Semence viable mais non vigoureuse,
• Levée uniforme des plantules: évaluation de la longueur ou du poids sec des D) Semence non viable
plantules.
• Taux de levée de la racine primaire.
46 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Les tests sur les plantules sont simples à réaliser et ne nécessitent généra-
lement pas de matériel spécial. Ils sont particulièrement utiles pour évaluer la
vigueur des semences des espèces pour lesquelles il y a un manque d’informa-
tions sur d’autres tests de vigueur.
En outre, en ce qui concerne l’évaluation de la longueur des plantules, les
nouvelles technologies, notamment des scanners et des logiciels spécifiques,
permettent de réaliser des mesures précises.

Détermination de la teneur en humidité


La teneur en humidité est essentielle à la préservation de la qualité des
semences entreposées et au maintien de leur viabilité. En effet, les semences
présentant une teneur en humidité correcte peuvent être entreposées plus
longtemps et sont relativement résistantes aux dégâts causés par les insectes.

La teneur en humidité d’un échantillon est dérivée de la perte de poids lorsque


les semences sont séchées conformément aux méthodes de l’ISTA. Elle s’ex-
prime en pourcentage du poids de l’échantillon original.

Pour déterminer la teneur en humidité, les règles de l’ISTA font une distinction
entre les méthodes directes et indirectes. Les méthodes directes portent sur
le séchage au four, la dessiccation et autres approches physico-chimiques. Il
est à noter que certaines espèces nécessitent d’être broyées avant d’être testées.

Objectifs:
• Déterminer les conditions de séchage appropriées pour une préservation
optimale pendant l’entreposage.
• Vérifier si les semences sont conformes à la teneur en humidité maximale
spécifiée dans les réglementations.

Méthode du four à température constante


Méthode directe, elle réduit l’oxydation, la décomposition et la perte d’autres
substances volatiles, mais garantit l’élimination d’un maximum d’humidité. La
température (élevée ou faible) dépend de l’espèce.
Il est à noter qu’il peut être nécessaire de procéder à un préséchage (voir le
tableau 3.3).

Matériel: Broyeur, four chauffé par électricité, contenants, thermomètre,


dessiccateur, déssicant adapté (p. ex. gel de silice), balance analytique,
tamis, outil de coupe.

Procédure:
• Répartissez uniformément l’échantillon de travail sur la surface du
récipient.
• Pesez le récipient et son couvercle avant et après le remplissage.
• Placez rapidement le récipient sur ou à côté de son couvercle dans un four.
• À la fin de la période indiquée, couvrez le récipient, insérez le dans un
dessiccateur (contenant un déssicant) et laissez refroidir à tempéra-
ture ambiante.
• Après refroidissement, pesez le récipient avec son couvercle et son
contenu.
ANALYSES DE SEMENCES 47

Figure 3.12 Test d’humidité - Séchage des semences dans le four (gauche) et refroidissement dans un dessiccateur (droite)

En tant que pourcentage en poids, la teneur en humidité se calcule au moyen


de la formule suivante à trois décimales près pour chaque réplicat:

TH (%) = Différence de poids x 100 = M2 – M3 x 100


Poids initial M2 – M1
Sachant que:
• M1 = poids (g) du contenant et du couvercle
• M2 = poids (g) du contenant, du couvercle et du contenu avant le séchage
• M3 = poids (g) du contenant, du couvercle et du contenu après le séchage

Tableau 3.3 Méthodes de détermination de l’humidité pour certaines


semences agricoles (ISTA, 2016).

Méthode de l’humidimètre
Méthode indirecte, elle admet l’utilisation de tout type d’humidimètre pour
autant qu’il respecte les exigences d’étalonnage et de détermination. La teneur
en humidité mesurée est étalonnée par rapport à la teneur en humidité obtenue
au moyen de la méthode du four.

Méthode
Broyage/ Séchage à haute
Espèce à utiliser Préséchage nécessaire
découpe température (h)
(temperature
Arachide - Arachis hypogaea L. Coupe Faible – teneur en humidité ≤ 17 %
Blé - Triticum aestivum L. Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 17 %
Betterave rouge - Beta vulgaris L. Non Élevée 1 -
Maïs - Zea mays L. Fin Élevée 4 teneur en humidité ≤ 17 %
Niébé – Vigna unguiculata (L.) Walp. Grossier Élevée 1 teneur en humidité ≤ 17 %
Riz – Oryza sativa L. Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 13 %
Sorgho – Sorghum bicolor (L.) Moench Fin Élevée 2 teneur en humidité ≤ 17 %
48 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Les humidimètres sont très pratiques, en particulier lorsque des résultats
rapides sont nécessaires, par exemple lorsque les semences parviennent à
l’usine de conditionnement après la récolte et qu’il est nécessaire de décider si
un séchage supplémentaire est requis.

CONTRÔLE SANITAIRE DES SEMENCES


Il est important de comprendre la distinction entre la pathologie et l’état sani-
taire des semences.
Pathologie des semences: l’étude des maladies transmises par les semences,
y compris les mécanismes d’infection; la transmission des semences; le rôle
de l’inoculum transmis par les semences dans le développement des mala-
dies; les techniques de détection des agents pathogènes transmis par les
semences; les normes de certification des semences; la dégradation due aux
champignons à l’entreposage, aux mycotoxines et aux mycotoxicoses et le
contrôle de l’inoculum transmis par les semences.
État sanitaire des semences: la présence ou l’absence d’organismes causant
des maladies (par exemple champignons, bactéries et virus) et d’animaux
nuisibles (par exemple nématodes et insectes).
Objectifs:
• Prescrire le traitement des semences.
• Permettre la certification des semences.
• Déterminer la nécessité de mettre des plantes en quarantaine.
• Conserver les semences dans des banques de gènes.

Méthodes

Il existe différentes façons de détecter la présence ou l’absence d’organismes


transmis par les semences:
• Inspection des semences sèches (décrite en détail ci-dessous)
• Nettoyage des semences pour la suspension (décrit en détail ci-dessous)
• Méthode de comptage de l’embryon entier
• Méthode du buvard (décrite en détail ci-dessous)
• Méthode de la gélose
• Méthode de la gélose aqueuse
• Méthode de la congélation
• Méthode des symptômes de la plantule
• Test sérologique
• Test de pousse
• Essai d’immuno-absorption enzymatique (ELISA)
• Méthodes de biologie moléculaire (PCR)
• Essais dans les champs
• Inspection des cultures semencières.

Figure 3.13 Humidimètre portatif


ANALYSES DE SEMENCES 49

Examen des semences remarques


L’échantillon de semences est examiné à l’œil nu, à la loupe ou au stéréomicros-
cope. Le cas échéant, la présence de champignons est observée et consignée.
Les champignons ont une incidence sur l’apparence physique des semences:
• Les structures fructifères des champignons sont visibles en tant qu’acer-
vules ou que pycnides; les semences sont partiellement ou entièrement
charbonnées ou cariées.
• Des sclerotes d’ergot entiers ou brisés se mélangent aux semences.
• Des spores ou des masses de spores des champignons sont visibles sur la
surface des semences (rouilles, charbons, mildiou, spores d’autres champi-
gnons, p. ex. Drechslera, Alternaria, Nigrospora, Curvularia).
• Présence de galles de nématodes.

L’examen permet également de révéler des anormalités physiques (ratatine-


ment du tégument, taille des semences réduite ou accrue, décoloration ou
taches sur les semences).

Matériel: Boîte de pureté, stéréomicroscope binoculaire, microscope composé,


boîte de Petri, verre de montre, balance, hydroxyde de sodium (NaOH).

Procédure:
• Prenez un échantillon de la taille de ceux utilisés pour le test de pureté.
• Placez les semences sur la table de pureté et séparez les semences
pures, la matière inerte et les semences d’autres cultures.
• Pesez les trois éléments et consignez les détails dans le rapport sanitaire.
• Examinez les semences pures à l’œil nu, puis sous un stéréomicroscope
binoculaire.
• Prélevez des spores isolées à l’aide d’une brosse fine ou d’une aiguille
humide. Vous pouvez également tremper la semence dans une goutte
d’eau pour entraîner la libération de quelques spores. Cette opération
peut être effectuée sous un stéréomicroscope binoculaire.
• Consignez vos observations dans le rapport de l’état sanitaire des
semences.

Test du lavage
Les semences sont lavées et la suspension est examinée. Ce test est principa-
lement utilisé pour déceler les champignons dont l’inoculum est présent sur la
surface de la semence, par exemple téliospores de caries ou de charbons, oospores
de mildiou duveteux, chlamydospores de Protomyces macrosporus, rouille de la
betterave sucrière (Uromyces betae) et de carthame (Puccinia calcitrapae).

Matériel: Microscope composé, balance, agitateur, centrifugeuse, tubes


de centrifugeuse, tubes capillaires, fioles coniques, béchers, cylindre de
mesure, lames et lamelles, support à éprouvettes, gaze, Tween 20, solu-
tion de montage, hématimètre.

Procédure:
• Prenez un échantillon de travail.
• Transférez les semences dans une fiole et ajoutez de l’eau jusqu’à ce
qu’elles soient submergées.
• Ajoutez 1 à 2 gouttes de Tween 20 (surfactant non ionique de type poly-
sorbate).
• Placez les semences sur l’agitateur pendant 5 à 10 minutes.
50 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques
• Transférez le contenu dans un bécher en le filtrant au moyen de mousse-
line ou de gaze.
• Transférez le contenu dans un tube de centrifugeuse et placez de l’eau
dans un autre tube témoin.
• Centrifugez le contenu à 1 500-3 000 pendant 2 à 10 minutes.
• Transvasez le liquide supérieur et ajoutez 1 ml d’eau ou de solution de
montage au tube.
• Mélangez le contenu avec une spatule.
• Insérez un tube capillaire, aspirez quelques gouttes et placez-les sur des
lames.
• Recouvrez les gouttes de lamelles couvre-objet.
• Examinez les lames au microscope composé.
• Versez le contenu directement dans une boîte de Petri et examinez les
liquides de lavage au moyen d’un stéréomicroscope binoculaire à 50X.
• Prélevez les spores à l’aide de tubes capillaires et placez-les sur des
lames pour les examiner au microscope composé. Cette opération est
utile lorsque seule une petite quantité de semences peuvent être testées
(échantillons de germoplasmes en quarantaine en attente d’autorisation,
par exemple).
• Consignez les résultats dans le rapport de l’état sanitaire des semences.

Cette méthode est employée pour vérifier la présence d’agents pathogènes sur
diverses cultures:
• Soja: mildiou duveteux
• Mil: mildiou duveteux, charbon
• Blé: carie, carie naine, carie de Karnal
• Riz: carie.

Méthode du buvard
Il s’agit d’une méthode d’incubation (les semences sont placées sur des
buvards humides) pour 7 jours à 22 °C avec des cycles de lumière et d’obscurité
en alternance. Après l’incubation, les champignons qui se sont développés sont
observés au stéréomicroscope binoculaire et identifiés sur la base des caracté-
ristiques de croissance et de la morphologie des spores. Les organes de fructi-
fication sont observés au microscope composé. Normalement, la méthode du
buvard porte sur 400 semences. On recommande que deux analystes se répar-
tissent le travail et examinent chacun 200 semences.

Matériel:
• Chambre d’incubation/incubateur avec supports équipés de tubes à lumière
noire (pour la lumière proche ultraviolet) et d’un minuteur automatique
régulant les cycles lumière/obscurité de 12 h et un congélateur (-20 °C).
• Lunettes de protection (pour les UV proches), gants et masques jetables
en plastique.
• Microscopes composé et stéréo binoculaire.
• Boîtes de Petri, disques de papier filtre, plateaux (30 x 60 cm) comme
support des plaques, plateaux et cuillères de différentes tailles pour l’échan-
tillonnage, contenant à eau, lames de verre et lamelles couvre-objet.
• Hypochlorite de sodium, eau distillée, cylindres de mesure (25 ml, 250
ml), réfrigérateur, boîte à outils et gaze.
ANALYSES DE SEMENCES 51

remarques
Procédure:
• Préparez le nombre requis de boîtes de Petri.
• Désinfectez la surface des plaques.
• Placez 5 à 50 semences par plaque sur trois disques de papier buvard.
• Incubez les boîtes à la température choisie (20–25 °C) – p. ex. 22 °C
pour 7 jours avec des cycles de lumière et d’obscurité de 12 h en alter-
nance.
• Examinez les champignons apparus sur les semences au stéréomicros-
cope binoculaire.
• Observez les caractères de croissance et identifiez les champignons.
• Comptez les différents champignons dans chaque boîte de Petri et
calculez le pourcentage de semences infectées.

La méthode du buvard est la plus répandue en matière de tests de l’état sani-


taire des semences et elle fournit également des informations sur la germina-
tion et la vigueur des semences. Elle est utilisée pour déceler les champignons
pathogènes et saprophytes et peut s’appliquer aux semences de presque toutes
les cultures.

Au cours de l’examen, l’analyste effectue les observations suivantes:


• Pourriture des semences
• Symptômes sur les racines (décoloration, pourriture)
• Symptômes sur les cotylédons, les coléoptiles, les hypocotyles et les feuilles
• Mort des plantules
• Présence et fréquence de saprophytes.

Choix de la méthode de détection d’agents pathogènes


L’analyste doit connaître la localisation exacte de l’agent pathogène (sur
les semences individuelles ou parmi les semences comme organes sépa-
rées) et savoir si on est en présence d’un ou de plusieurs types d’inoculum.

Méthodes:
• Œil nu: pour identifier les caries, puisque les graines partiellement ou
totalement cariées sont facilement visibles sur les semences sèches.
• Stéréomicroscope et test de lavage: pour identifier les spores nues à la
surface des semences.
• Test sur les symptômes des plantules: pour observer les symptômes
produits par des champignons sur de jeunes plantules et qui appa-
raissent sur une courte période de temps ou entraînent une perte de
germination. Il est à noter que ce test doit être additionnel et ne peut pas
constituer le seul essai employé.
• Test d’immuno-absorption enzymatique (ELISA): pour détecter le virus
de la mosaïque du soja, le virus de la marbrure des gousses du haricot
et d’autres virus. Un anticorps d’une protéine spécifique (antigène) de
l’agent pathogène est ajouté à un échantillon et la réaction provoquée se
traduit par un changement de couleur indiquant une infection.
Pour certaines cultures, plusieurs tests sont nécessaires pour obtenir le
tableau complet des agents pathogènes transmis par les semences; c’est
notamment le cas du blé:
• examen des ergots à sec;
• test de lavage pour Tilletia spp.;
52 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques
• méthode du comptage des embryons pour les charbons nus;
• méthode du buvard et du buvard avec congélation pour Alternari spp.,
Bipolaris sorokiniana, Fusarium spp. et Stagonospora nodorum;
• Méthode de la gélose pour l’analyse rapide de B. sorokiniana

Test de pureté variétale


La pureté variétale ou spécifique est testée dans le laboratoire, sous serre et
dans les essais en parcelles. Toutefois, l’identification variétale en laboratoire
ne constitue pas la pratique standard, car pour la plupart des espèces, les traits
morphologiques sont insuffisants pour effectuer une identification précise. La
méthode la plus efficace pour garantir la pureté variétale est l’inspection des
champs (dans le cadre du processus de certification) et les essais en parcelles
de contrôles a posteriori (voir le chapitre 5 «Contrôles a posteriori»).

Les tests de pureté variétale traditionnels effectués en laboratoire (p. ex.


examen visuel des semences et plantules et des analyses chimiques) consti-
tuent la première étape vers l’identification d’une variété ou la réduction de
l’éventail des possibilités. Ils permettent d’examiner les traits morphologiques
et physiologiques des semences, des plantules et des plantes. Pour tous les
tests, des échantillons authentiques de l’espèce ou de la variété doivent être
disponibles à des fins de comparaison.

L’ISTA définit un échantillon authentique comme un échantillon de semences


d’une espèce ou d’une variété connue ou un échantillon présentant un trait
spécifique connu.
Les tailles des échantillons soumis sont montrées dans le tableau 3.3.

Figure 3.14 Test du buvard


A) Placement des semences sur les plaques,
B) Insertion des plaques dans l’incubateur,
C) Plaques après incubation
ANALYSES DE SEMENCES 53

Tableau 3.3 Tailles des échantillons des tests spécifiques et variétaux remarques

Laboratoire Parcelle et
Espèce
uniquement (g) laboratoire (g)
Glycine, Lupinus, Phaseolus, Pisum, Vicia, Zea
et espèces d’autres genres dont les semences 1 000 2 000
sont de taille similaire
Avena, Hordeum, Secale, Triticum Avena,
Hordeum, Secale, Triticum et espèces d’autres 500 1 000
genres dont les semences sont de taille similaire
Beta et espèces d’autres genres dont les
250 500
semences sont de taille similaire
Toutes les espèces à semences de taille inférieure 100 250

Examen des semences


Il est possible de distinguer les cultivars sur la base de la couleur, des traits
morphologiques et des caractéristiques chimiques. Il existe différentes méthodes
de contrôle.

Examen des traits phénotypiques


Un échantillon de travail ≥ 400 semences est analysé au moyen de réplicats
≤ 100 semences. L’identification des traits morphologiques s’effectue par
examen visuel direct ou à l’aide d’un grossissement adéquat. Pour identifier les
traits chromatiques, les semences peuvent être examinées à la lumière du jour
ou ultraviolette. Les traits d’identification sont notamment:
• Pour le blé: couleur, forme et taille du caryopse; fréquence et longueur des
poils à l’extrémité du caryopse (brosse).
• Pour le riz: forme, taille et couleur du grain; taille et couleur du caryopse.
• Pour l’orge: forme du grain, base de la glumelle, poils sur le sillon ventral,
ouverture du sillon ventral, poils de l’appendice basilaire, denture des nerfs
dorsaux latéraux, ratatinement des glumelles et des paléas, forme et pilo-
sité des lodicules.
• Pour l’avoine: couleur du grain (blanc, jaune, gris ou noir).
• Pour le pois: couleur, taille et forme.

Tests chimiques
Il existe différents tests chimiques permettant de distinguer différentes
variétés de plusieurs espèces:
• Test au phénol: permet de faire la distinction entre des cultivars de blé,
d’orge, d’avoine et de ray-grass.
• Test au péroxydase: permet de séparer les cultivars de soja en fonction de
l’activité peroxydasique (élevée ou faible) de leur tégument.
• Test au sulfate de cuivre-ammoniac: permet de séparer le mélilot jaune
(Melilotus officinalis) du mélilot blanc (M. alba).
• Test à l’hydroxyde de sodium (NaOH): permet de distinguer le blé blanc du
blé rouge.
54 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques
Procédure du test au phénol:
• Préparez une solution de phénol à 1% en pesant 8 g de cristaux de phénol
et en les dissolvant dans 800 ml d’eau distillée. Chauffez les cristaux
jusqu’à ce qu’ils se liquéfient (évitez le contact avec la peau et travaillez
sous des hottes afin d’éviter toute inhalation).
• Trempez les semences dans de l’eau distillée pendant 16 heures durant
la nuit.
• Égouttez-les et placez-les dans les boîtes de Petri sur du papier filtre
humidifié à la solution de phénol à 1%.
• Évaluez la coloration après une heure (ou dès que des diffé-rences appa-
raissent): les semences développant des taches claires continueront de
se colorer, c’est pourquoi le moment choisi pour l’évaluation peut s’avérer
crucial.
• Testez un groupe témoin connu de la variété comme point de référence
pour l’évaluation de la coloration.

Test de fluorescence
On examine l’échantillon à la lumière ultraviolette et on observe sa fluores-
cence. Il est important de porter des lunettes de protection et d’éviter de
regarder directement la lumière ultraviolette. Ce test est utile pour distin-
guer différentes espèces de ray-grass et diverses espèces d’avoine. Les traits
d’identification sont notamment:
• Pour l’avoine: les glumelles et les paléas des semences. Un échantillon de
75 g de semences pures est placé sur une surface de travail noire et examiné
à la lumière ultraviolette afin de déceler les hors-types ou les variations de
fluorescence.
• Pour le ray-grass: racines des plantules. Ce test est utilisé pour différencier
les semences de l’espèce annuelle (Lolium multiflorum) et pérenne (Lolium
perenne).

Figure 3.15 Dans le test du phénol, les variétés de blé


développent une couleur caractéristique allant du brun pâle
à très foncé
ANALYSES DE SEMENCES 55

remarques
Électrophorèse
On utilise l’électricité pour séparer les molécules (protéines ou ADN) en fonc-
tion de leur charge ou de leur taille. On peut observer des taches spécifiques
dont le motif est comparé avec des normes connues. Pour certaines cultures,
l’ISTA recommande les techniques standard suivantes:
• Électrophorèse en gel de polyacrylamide (PAGE): orge (Hordeum), pois
(Pisum) et ray-grass (Lolium). Le motif des bandes protéiques observé sur le
gel est caractéristique d’une variété spécifique.
- Hordeum: des protéines solubles dans l’alcool (hordéines) sont extraites
des semences et séparées par PAGE à un pH de 3,2.
- Pisum et Lolium: des protéines sont extraites de semences individuelles
de Pisum ou de farine de graines de Lolium traitées au dodécylsulfate
de sodium (SDS) et séparées au moyen d’une procédure SDS-PAGE
discontinue.
• Focalisation isoélectrique (IEF): maïs (Zea mays). La méthode de réfé-
rence standard pour la mesure de la pureté de l’hybride et la vérification
des variétés de maïs est la focalisation isoélectrique en couche ultra-mince
(UTLIEF). Des protéines solubles dans l’alcool (zéines) ou dans l’eau sont
extraites des semences individuelles de maïs et séparées en gels de couche
ultra mince par IEF. Le motif des bandes protéiques observé sur le gel est
caractéristique d’une variété spécifique ou d’une lignée consanguine. Il est
généralement possible d’estimer la pureté des échantillons hybrides en
identifiant, dans le parent mâle, une ou plusieurs bandes zéiques qui sont
absentes dans le parent femelle (mais présentes dans l’hybride).

Examen des plantules


Céréales
Certaines variétés peuvent être distinguées par la couleur de leurs coléoptiles,
qui varie du mauve au vert et est déterminée lorsque les plantules atteignent
un stade de développement adapté.
Procédure (pour intensifier la couleur): humidifiez le papier filtre (substrat)
avec une solution à 1% de NaCl ou de HCl; vous pouvez également placer les
plantules sous une lumière à UV pendant une à deux heures avant l’examen.

Brassica
Les cultivars à chair blanche se distinguent de ceux à chair jaune par la couleur
des cotylédons des germes du navet: citron pour les cultivars à chair blanche et
orange pour ceux à chair jaune.
Procédure:
faites germer 400 semences dans l’obscurité à 20–30 °C; après 5 jours, placez
les cotylédons dans des boîtes de Petri contenant de l’alcool (85 à 96%); placez
les boîtes sur une surface blanche et déterminez la couleur des cotylédons
après 4 heures
56 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Lolium
Les espèces de ray-grass peuvent être identifiées au moyen du test de fluores-
cence sur les plantules. La majorité des traces des racines des cultivars de
Lolium multiflorum présentent une fluorescence, ce qui n’est pas le cas des
cultivars de Lolium perenne.
Procédure:
• Placez les semences sur du papier filtre blanc non fluorescent humidifié
d’eau distillée et faites germer dans les conditions indiquées (tableau 3.1).
• Après 14 à 18 jours, lorsque les racines sont bien développées, examinez les
plantules sous la lumière ultraviolette d’une lampe transmettant des radia-
tions de 360-370 nm.
• Consignez le nombre de plantules fluorescentes et non fluorescentes ainsi
que celui des plantules normales et ce, pour chaque répétition.

Entreposage des échantillons


Il est essentiel de réaliser les tests le plus tôt possible après la réception de
l’échantillon.
Ne retardez pas les tests:
• Pendant l’entreposage, la teneur en humidité peut considérablement
augmenter ou diminuer en fonction de la température et de l’humidité de la
pièce d’entreposage.
• La dormance peut être altérée et, dans le cas des espèces de Fabaceae (Legu-
minosae), le nombre de semences dures peut augmenter.

Après l’analyse, les échantillons devraient être conservés pendant ≥ 1 an pour


permettre de nouveaux tests de vérification. Les échantillons doivent être
stockés dans une pièce à la température et à l’humidité contrôlées et proté-
gées contre les insectes et les rongeurs afin de minimiser les variations de
qualité. Les échantillons doivent être placés sur des étagères appropriées de
manière nette et ordonnée.

Les échantillons à haute valeur (p. ex. les semences de prébase, les semences
destinées à la recherche, les hybrides, certaines semences de légumes et
les semences issues d’une collection de germoplasmes) doivent être entre-
posés dans des conditions plus strictes. La teneur en humidité des échantillons
destinés à être entreposés à long terme doit être ramenée à 7-8 %. Ces échan-
tillons sont ensuite placés dans des boîtes appropriées contenant un agent
déssicant et scellées par une protection étanche et conservés au congélateur.
ANALYSES DE SEMENCES 57

remarques
EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION
1. Quelles sont les composantes d’un test de pureté?

2. Si un échantillon de travail pèse 150 g, combien de décimales


convient-il d’utiliser?

3. Pourquoi un échantillon est plus grand dans le cas d’une analyse


visant à déceler d’autres semences et des mauvaises herbes nuisi-
bles que dans le cas de l’analyse de pureté?

4. Quelles sont les structures essentielles d’une plantule?

5. Pour quel type de structures utilise-t-on la règle des 50 %? Expliquez.

6. Comment évalue-t-on le test de germination?

7. Comment calcule-t-on la teneur en humidité dans le cadre d’une


détermination par la méthode du four à température constante?

8. Quelle est la différence entre un test de germination et un test de


viabilité (tétrazolium)?

9. Quels sont les objectifs du contrôle sanitaire des semences?


d Objectifs
et organisation
des contrôles et de
l’assurance qualité des
semences
61

Objectifs et organisation 4
des contrôles et de
l’assurance qualité des remarques

semences

L
'importance économique des semences pures (sur le plan génétique et
physique) de variétés à haut rendement est de plus en plus reconnue dans
les pays en développement. En effet, les semences de bonne qualité offrent
un excellent potentiel de production et sur le plan de la sécurité alimentaire, il
est essentiel de disposer d’un approvisionnement continu. La plupart des pays
ont adopté des mesures législatives spécifiques en vue de garantir la qualité des
semences vendues aux agriculteurs.

Le présent chapitre aborde les questions de la certification des semences, de son


organisation, de sa réglementation et de ses exigences.

QU’EST-CE QUE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES?


L’assurance qualité des semences est un programme s’adressant aux fournis-
seurs de variétés et de marques de semences. Il s’agit d’un processus systéma-
tique et planifié conçu afin de garantir l’intégrité génétique, physique et physio-
logique des semences fournies aux agriculteurs. Il englobe les inspections des
champs, les tests en laboratoire, les audits des registres de production ainsi que
les évaluations sur site des installations de conditionnement et de traitement.
L’assurance qualité des semences garantit que les semences certifiées vendues aux
agriculteurs respectent des normes élevées en matière de pureté, permettant de la
sorte aux entreprises semencières de produire et de commercialiser des semences
conformément aux bonnes pratiques en matière de gestion de la qualité.
Objectifs:
• Garantir que des semences de la meilleure qualité sont produites et vendues
aux agriculteurs.
• Empêcher la diffusion de mauvaises herbes, d’organismes nuisibles et de
maladies, en particulier ceux de type invasif.
• Répondre aux exigences des consommateurs en matière de qualité spécifiée.
• Répondre aux besoins de l’agriculture spécialisée.
• Se conformer à la mécanisation de l’agriculture.
• Favoriser une concurrence saine entre les négociants de semences.

QU’EST-CE QUE LA CERTIFICATION DES SEMENCES?


La certification des semences est un processus réglementaire conçu afin de garantir
que les agriculteurs aient accès à des semences de haute qualité et à du matériel de
reproduction de variétés supérieures, cultivées et distribuées en vue d’assurer leur
identité et leur pureté génétiques (International Crop Improvement Association,
1968). Elle permet par ailleurs de garantir le respect d’autres facteurs, notamment
l’absence de mauvaises herbes et de maladies, la pureté analytique et la viabilité.
Les autorités de certification adoptent des normes et des systèmes prédéter-
minés pour la production, la multiplication et la commercialisation des semences.
62 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques ENREGISTREMENT DES VARIÉTÉS


Objectifs:
• Établir l’identité de la variété.
• Établir des normes de performance.
Dans la plupart des pays, seules les variétés inscrites sur la «liste officielle des
variétés» ou le «catalogue officiel des variétés» sont admissibles à la certifica-
tion. La procédure de la liste officielle constitue un outil potentiellement utile
pour l’industrie semencière: seul un nom est associé à une variété et avec le
temps, les attributs avantageux (rendement élevé, résistance à la sécheresse et
aux maladies) sont renforcés grâce aux essais de performances agronomiques.
Une fois qu’une variété est ajoutée à la liste officielle, elle peut être intégrée au
programme de certification des semences pour être commercialisée. Dans de
nombreux pays, une variété peut aussi se voir accorder des droits des obtenteurs
permettant aux sélectionneurs de récupérer les coûts des activités de sélection
et d’investir dans l’avenir. L’introduction des droits des obtenteurs a entraîné un
recul des activités de sélection publiques au bénéfice du secteur privé.

À chaque variété un nom et une description uniques

Pour être intégrées à la liste officielle, les variétés candidates doivent avoir subi
des tests pendant au moins deux saisons de culture et ceux-ci doivent porter
sur deux séries d’évaluations:
• Tests de DHS: distinction, homogénéité et stabilité
• Tests de VATE: valeur agronomique, technologique et environnementale .
La période de tests varie selon les pays (voir tableau 4.1).

Tableau 4.1 Saisons de culture requises pour l’évaluation et l’enregistre-


ment d’une variété céréalière dans certains pays
Maroc Népal Espagne Ouganda Ukraine
(blé) (maïs) (blé) (maïs) (maïs)
Nombre de saisons de
2 2 2 2 3
culture pour l'examen DHS
Nombre de saisons de
2 2 2 2 3
culture pour l'examen VATE
Données du requérant
Non Oui Oui Oui Non
acceptées
Source: World Bank, 2015

Tests de DHS
Objectifs:
• Prouver que la variété dispose d’une description taxonomique unique et qu’elle
est donc différente de toutes les autres variétés inscrites sur la liste officielle.
• Garantir que la variété est homogène, c’est-à-dire que les plantes corres-
pondent à la même description.
• Garantir que la variété est stable, c’est-à-dire que les plantes ne subissent
pas de modifications taxonomiques d’une génération à l’autre.
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 63

• Établir une description variétale détaillée en vue d’identifier la variété au remarques


cours du processus de certification.

Les tests de DHS sont effectués par l’autorité nationale désignée (dans
la plupart des pays, il s’agit du comité d’homologation et d’inscription des
variétés) disposant de l’expertise technique adéquate, en particulier dans les
pays qui n’acceptent pas les données des requérants (voir tableau 4.1).

Une combinaison de lignes et parcelles est utilisée pour cultiver:


• les semences fournies par le sélectionneur;
• les autres variétés candidates;
• les variétés figurant déjà sur la liste officielle;
• parfois, des variétés «notoires», c’est-à-dire, la plupart du temps, des
variétés qui ont récemment été retirées de la liste officielle, mais qui conti-
nuent d’être cultivées dans le commerce.
Généralement, après qu’une variété a été retirée de la liste officielle, mais
avant que sa commercialisation ne prenne fin, il existe une période de grâce
permettant aux négociants et aux producteurs de semences d’avoir le temps
d’écouler leurs stocks.
Les caractères taxonomiques des plantes sont consignés pour chaque variété
candidate. Ainsi, il existe une description papier de la variété. La description
officielle de la variété est utilisée dans le cadre des procédures d’inscription sur
la liste officielle, mais aussi au cours du processus de certification, une fois que
l’intégration de la variété à la liste ait été acceptée.

La liste des caractères se fonde sur les directives techniques de l’UPOV2, qui
indiquent également:
• le stade de croissance auquel il convient de consigner les caractères;
• la gamme autorisée pour chaque caractère;
• des exemples de variétés présentant l’état spécifique des caractères.

Tests de VATE
Objectif: Démontrer que la variété présente un avantage agronomique par
rapport aux autres variétés existantes.
Dans la plupart des pays, ces tests sont effectués sur les variétés destinées au
marché intérieur et, en général, ils ne s’appliquent pas aux légumes.
L’évaluation suppose des essais en champs de variétés candidates cultivées aux
côtés de variétés soigneusement sélectionnées sur la liste officielle, qui font
office de témoins et présentent une série d’attributs (par exemple rendement
élevé et bonne résistance aux maladies).
Dans le cadre d’un test de VATE sur des céréales, par exemple, les semences
sont semées sur des parcelles ayant une surface de récolte de 2 m de large et
de 10 m de long. Les parcelles sont reproduites pour chaque essai, le nombre de
réplicats dépend de l’ampleur de l’essai et du nombre de tests effectués.
Le système décisionnel de la liste officielle est indiqué à la figure 4.1.

2 Disponibles sur http://www.upov.int/tgp/fr/


64 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Figure 4.1 Mécanisme décisionnel de la liste officielle des variétés

GROUPE VATE GROUPE DHS

CONSULTATIF

COMITE INSCRIPTION AU CATALOGUE

RECOMMANDATIONS TECHNIQUES

LISTE OFFICIELLE

La figure 4.2 fournit un aperçu du processus d’inscription des variétés et de


production des semences certifiées.

Figure 4.2 Schéma de l’inscription des variétés et du processus de certification des


semences

Obtenteur Droits d'obtenteur

Test DUS
Nouvelle variété
Essais de performnce

Inscription
Liste officielle
Parcelles
Multiplication de contrôle Pureté et identité
Variétales
Control de qualité
Pureté
Agriculteur Essais Mauvaises herbes
semences
Germination
Aspect sanitaire

PROCESSUS DE CERTIFICATION DES SEMENCES


Les programmes de certification des semences existent depuis plus de 100
ans. Ils ont permis de définir et de faire appliquer efficacement des normes
permettant de garantir que les semences ou les produits finaux répondent à
des exigences spécifiques en matière de pureté.

La certification signifie qu’il est possible d’acheter des semences présentant


des normes de qualité physique et physiologique élevées et se rapprochant au
maximum de la composition génétique de la variété sélectionnée par le sélec-
tionneur. Le sélectionneur investit du temps et des efforts dans la sélection
d’une variété plus performante que celles qui sont disponibles sur le marché.
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 65

Les agriculteurs qui choisissent de cultiver la variété certifiée bénéficient des remarques
avantages des semences de qualité.
Au Royaume-Uni, par exemple, on a observé une augmentation de 33 % des
rendements nationaux de blé en moyenne, passant de 6,2 tonnes/ha 1982
à 8,3 tonnes/ha en 2008, 90 % de ces résultats étant dus à la sélection des
plantes (BSPB, 2010). Les agriculteurs ont la possibilité d’optimiser ce poten-
tiel en achetant des semences de variétés modernes présentant une pureté
variétale élevée à travers un programme de certification.

Objectifs:
• Établir et garantir le maintien de normes de qualité raisonnables.
• Faciliter la production de semences de qualité spécifiée.
• Garantir le maintien de l’identité et de la pureté des variétés.

ORGANISATION D’UN PROGRAMME DE CERTIFICATION


DES SEMENCES
En vue de garantir le maintien des normes de qualité minimale établies, il est
nécessaire de mettre en place des réglementations et des procédures. Au fil du
temps, les pays ont mis au point des programmes de certification en s’adap-
tant aux circonstances locales, notamment les systèmes agricoles et adminis-
tratifs existants. En ce qui concerne le commerce international de semences,
les pays adoptent le programme de certification mis au point par l’Organisation
de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) (voir chapitre 6).

L’organisation de la certification des semences comprend trois étapes principales:


1. Instauration d’un organisme de certification des semences.
2. Établissement des normes de certification minimales pour les semences.
3. Élaboration des procédures relatives à l’inspection des champs, au traite-
ment, à l’échantillonnage et aux contrôles, à l’étiquetage, etc.

Figure 4.3 Champ de semences de blé certifiées


66 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Organisme de certification des semences


L’organisme de certification des semences correspond à l’autorité compétente
- indépendante du secteur - responsable de la mise en œuvre du programme
de certification. L’organisation et la structure de l’autorité de certification des
pays peuvent varier en fonction du développement du secteur semencier. Dans
certains pays, la certification relève de l’autorité publique et l’organisme de certi-
fication est également responsable du laboratoire d’analyses de semences.

Voici les principales activités d’un organisme de certification des semences:


• Inscription des variétés et tenue à jour de la liste officielle pour la certification
• Établissement et révision des normes de certification des semences
• Enregistrement des producteurs de semences
• Enregistrement des usines de traitement en vue de la certification
• Inspection des cultures
• Échantillonnage des semences
• Fourniture d’étiquettes officielles
• Analyses en laboratoire
• Délivrance de certificats
• Formation dans les domaines de certification et d’analyses des semences.

Catégories de semences
Les programmes de certification fournissent différentes catégories de
semences certifiées. La production de semences certifiées de variétés enre-
gistrées obéit à un système de génération afin de garantir que toutes les
semences commercialisées auprès des agriculteurs proviennent d’une source
connue (semences produites par le sélectionneur). Le matériel source s’appelle
également «semences de souche» ou «matériel parental». Plus une variété
est soumise à la multiplication, plus il est probable qu’elle soit concernée par la
contamination, les croisements et la variabilité. C’est pourquoi il est important
de limiter le nombre de catégories et de générations.
Le système des semences de l’OCDE reconnaît trois catégories de semences:
• Semences de prébase (PB): il s’agit du matériel semencier correspondant
à toute génération entre le matériel parental (semences de souche) et les
semences de base. Elles sont produites par le sélectionneur.
• Semences de base (B): il s’agit des semences produites par ou sous la
responsabilité du sélectionneur et destinées à la production de semences
certifiées. On parle de semences «de base», car elles constituent la base des
semences certifiées et leur production correspond à la dernière étape que le
sélectionneur est normalement tenu de superviser étroitement.
• Semences certifiées: il s’agit de la progéniture des semences de base, produites
dans le cadre de contrats avec des producteurs sélectionnés sous la supervision
d’une entreprise semencière (publique ou privée). En fonction des réglementa-
tions nationales, les semences certifiées peuvent être utilisées pour produire
d’autre génération de semences certifiées (certifiées 1, certifiées 2, etc.).

Le système des semences de l’AOSCA reconnaît quatre catégories de semences:


• Breeder seed (équivalant aux semences de prébase de l’OCDE): semences
d’une nouvelle variété présentant la pureté la plus élevée. Elles sont
produites, développées, contrôlées et fournies directement par les sélec-
tionneurs ou leur organisme à des fins de reproduction.
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 67

• Foundation seed (équivalant aux semences de base de l’OCDE): il s’agit de la remarques


progéniture des semences de prébase (breeder seed). Elles sont produites
par des agents formés provenant d’une station agricole en conformité avec
les normes nationales et traitées de sorte à garantir le maintien de leur
pureté génétique et de leur identité variétale.
• Registered seed: il s’agit de la progéniture des semences de base (founda-
tion seed). Elles sont produites par des agriculteurs sélectionnés, traitées de
sorte à garantir le maintien de leur pureté et de leur identité génétiques et
sont soumises à des inspections portant sur les champs et sur les semences
visant à contrôler la conformité aux normes.
• Semences certifiées: il s’agit de la progéniture des semences de prébase,
base (foundation, registered) ou certifiées. Elles sont traitées en vue
de garantir une identité et une pureté variétales suffisantes. Elles sont
produites par les agriculteurs sélectionnés dans le cadre de conditions de
culture et d’isolement clairement établies et sont soumises à des inspec-

Figure 4.4 Exemples d’étiquettes


de Côte d’Ivoire: semences
de base G4 (4e génération)
et semences certifiées (1e
reproduction)
68 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques tions portant sur les champs et les semences avant l’approbation par l’or-
ganisme de certification. Les récoltes de cette catégorie sont utilisées à des
fins de plantation commerciale
La production de semences de souche n’est pas contrôlée par l’organisme de
certification des semences. En revanche, les autres catégories de semences (de
prébase/breeder, de base/foundation, certifiées/registered et certifiées) relèvent
toutes du programme de certification. L’organisme de contrôle de la qualité des
semences vérifie la qualité des semences – à la fois dans les champs et en labo-
ratoire – et certifie qu’elles répondent aux normes nationales.
En fonction du système de semences adopté, les programmes de certification
des différents pays utilisent différents noms pour les générations ou les caté-
gories de semences (tableau 4.2).

Tableau 4.2 Dénomination des catégories de semences céréalières dans


certains pays
Nouvelle
Pays Éthiopie Égypte Maroc OCDE AOSCA
Zélande
Matériel initial
Nucleus Nucleus Epi-ligne Nucleus Nucleus Nucleus
Catégories
Première Breeder Breeder Prébase Breeder Prébase Breeder
Deuxième Prébase Foundation Base Base Base Foundation
Troisième Base Registered Certifiées R1 Certifiées 1 Certifiées 1 Registered
Quatrième Certifiées 1 Certifiées Certifiées R2 Certifiées 2 Certifiées 2 Certifiées
Cinquième Certifiées 2 - - - - -

Figure 4.5 Production de semences de


souche de céréales
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 69

Normes de certification des semences


Les exigences relatives à la certification des semences varient en fonction des
circonstances locales ainsi que les lois et réglementations nationales. L’objectif
consiste à assurer une sécurité maximum aux acheteurs quant à l’obtention
de semences de bonne qualité dont la pureté et la provenance sont connues.
Les exigences techniques de la certification des semences comprennent les
normes relatives aux champs (production) et celles relatives aux semences
(voir tableau 4.3):
• Pureté variétale, isolement, maladies et mauvaises herbes transmises par
les semences: vérification par des inspections des champs ainsi que des
contrôles a priori et a posteriori.
• Pureté analytique, germination, état sanitaire des semences, vigueur, teneur
en humidité et pureté variétale (dans la mesure du possible): vérification par
des contrôles de qualité des semences.

Tableau 4.3 Normes relatives aux champs et aux semences pour le blé tendre
au Maroc (ONSSA, 2016)
Certifiées Certifiées
Prébase Base
(R1) (R2)
A. Normes relatives aux champs
Isolement (m) 10 10 ≥2 ≥2
Taux maxima d’autres variétés (‰) 0.5 1 2 3
Taux maxima d’impuretés spécifiques des céréales d’automne
1/15 000 1/10 000 1/8 000 1/2 000
(orge, avoine, blé dur, blé, seigle et triticale)
Taux maxima de plantes atteintes de maladies transmises par
1/10 000 1/5 000 1/2 000 1/1 000
les semences: carie, charbon, helminthosporiose et pyriculariose
B. Normes relatives aux semences
Pureté variétale minimale (% de graines) 99,9 99,9 99,8 99,7
Germination minimale (% de graines) 85 85 85 85
Pureté physique (spéci-fique) minimale (% en poids) 99 99 98.5 98
6: 8: 20: 30:
1 pour AC (*) 3 pour AC 12 pour AC 15 pour AC
Teneur maximale en semences d’autres espèces (semences par kg)
0 pour FA (**) 0 pour FA 1 pour FA 1 pour FA
2 pour HN (***) 3 pour HN 4 pour HN 8 pour HN
(*) AC: autres espèces céréalières (**) - FA: folle avoine (***) - HN: mauvaises herbes nuisibless

Normes relatives aux champs


La producción de semillas de alta calidad es una tarea exigente. Los agriculLa
production de semences de haute qualité est une tâche exigeante. Les agricul-
teurs doivent être hautement qualifiés et disposer de connaissances appro-
fondies des cultures destinées à la production semencière et de leur gestion,
de l’établissement jusqu’à la récolte. Ils doivent prendre toutes les précautions
nécessaires pour maîtriser les facteurs susceptibles de causer des dégâts irré-
versibles à la pureté génétique ou à l’état sanitaire des semences. Bon nombre
d’agriculteurs qui produisent des semences travaillent sur une base contrac-
tuelle pour une entreprise ou une organisation semencière disposant de maté-
riel et de ressources spécialisées.
70 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Pour se conformer aux normes de certification des semences, les agriculteurs
sont tenus de respecter certaines exigences dans les champs tout au long de la
production, et ce dans les domaines suivants:
• Matériel à semer
• Choix et isolement du site
• Semis
• Contrôle des mauvaises herbes
• Gestion de la récolte
• Traitement des semences
• Conditionnement et étiquetage des semences
• Entreposage des semences traitées.

Matériel à semer
Dans la plupart des pays, pour être admissible à la certification, une variété
doit être inscrite sur la liste officielle des variétés: il s’agit d’un registre compre-
nant à la fois les variétés importées d’autres pays et celles provenant d’un
programme de sélection national.
Les semences doivent provenir d’une source approuvée et leur classification
dépend de la phase de multiplication à laquelle elles se trouvent:
• Les semences de prébase sont plantées en vue de produire des semences
de base.
• Les semences de base sont plantées pour produire des semences certifiées
C1 (première génération).
• Les semences certifiées C1 sont plantées pour produire des semences certi-
fiées C2 (deuxième génération).

Choix et isolement du site


Il est important de choisir un site dont les conditions se prêtent aux rende-
ments élevés. Les champs choisis pour la production de semences certifiées
doivent respecter les critères définis dans les réglementations nationales en
matière de semences, par exemple:
• Précédent cultural. Une autre variété de la même culture ne peut pas avoir
été plantée dans le champ au cours de la période spécifiée dans les normes
individuelles des cultures. Toutefois, les agriculteurs sont autorisés à planter
la même variété dans le même champ s’il s’agit exactement de la même
variété, d’une catégorie égale ou inférieure.
• Isolement. Pour assurer le maintien de l’identité génétique, le champ doit être
séparé d’autres champs où la même variété est cultivée. La distance d’isole-
ment dépend du mode de pollinisation. L’isolement peut être spatial (sépara-
tion par une distance spécifique) ou temporel (culture au terme d’une période
déterminée). Lorsqu’il est impossible d’instaurer un isolement temporel ou
spatial, il est envisageable de mettre en place des barrières mécaniques telles
qu’un fossé, une levée ou une chaussée. Une autre solution consiste à laisser
une bande non cultivée pour éviter les croisements dus au hasard ou les
mélanges lors de la récolte. La largeur de la bande d’isolement dépend de l’es-
pèce et de la catégorie des semences. Pour les cultures autogames, 2 à 3 m
autour des limites du champ suffisent à éviter les contaminations, mais en ce
qui concerne les cultures allogames, une distance plus importante est néces-
saire (400 à 500 m pour le maïs, par exemple).
• Propreté. Le champ doit être propre et exempt de mauvaises herbes, d’orga-
nismes nuisibles et de maladies.
OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 71

Semis remarques
Nettoyez les appareils de semis ainsi que le matériel de traitement des semences
avant leur utilisation afin de minimiser les risques de contamination au cours du
semis, de la récolte et du traitement. Le nettoyage s’effectue au moyen d’appa-
reils appropriés, notamment un compresseur d’air à haute pression et un aspira-
teur à forte puissance.
Pour permettre à tout moment de vérifier que les normes de réglementation sont
respectées, conservez l’ensemble des documents reçus lors de l’achat (étiquettes
et vignettes, certificat de vente en vrac, factures, etc.). En ce qui concerne la date et
la dose de semis, suivez toujours les recommandations.

Épuration
L’épuration consiste à éliminer systématiquement du champ de production
des semences les hors-types, les plants d’autres cultures ou variétés ainsi que
les plantes malades.
Effectuez l’épuration au moins une fois (mais de préférence deux: avant et
après la floraison) et veillez à ce que les hors-types soient éliminés avant qu’ils
n’émettent du pollen. Il n’est pas toujours possible d’identifier les hors-types
avant le début de la formation des graines et l’apparition d’une différence de
couleur. Par conséquent, procédez à des inspections des champs périodiques
pour identifier les hors-types à temps.
Les caractéristiques déterminant la pureté variétale dans des conditions de
champs sont notamment les suivantes: hauteur des plants, pigmentation des

Figure 4.6 Distance


d’isolement pour les cultures
autogames

Figure 4.7 Élimination des


hors-types d’un champ de blé
72 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques différents organes de la plante, pubescence, caractéristiques des barbes et


moment de floraison.

Gestion de la récolte
Procédez toujours à la récolte des semences au stade de maturité adéquat. Il
se peut que l’autorisation de l’inspecteur des champs soit nécessaire. Nettoyez
minutieusement le matériel de récolte afin d’éviter la contamination par d’autres
variétés (moissonneuses-batteuses, camions, bâches, vis, jambes, convoyeurs,
bacs de stockage, etc.). Dans certains pays, les semences récoltées et battues
sont emballées dans des sacs scellés par l’inspecteur des champs avant d’être
transportées vers l’usine de traitement des semences.
Plus la qualité des semences est élevée, plus la récolte et le traitement doivent
être effectués avec soin. Il convient de récolter les semences de prébase manuel-
lement ou au moyen de matériel spécialisé et de les battre à l’aide d’une batteuse
mécanique autonettoyante.

Conditionnement des semences


• Séchage des semences. Au cours du conditionnement et de l’entreposage,
les semences perdent de leur viabilité et de leur vigueur, principalement en
raison d’une teneur en humidité élevée ayant une incidence sur leur longévité.
Immédiatement après la récolte, procédez au séchage des semences jusqu’à
obtenir la teneur en humidité indiquée (généralement de 10 à 14 % selon l’es-
pèce ainsi que les conditions et la durée de l’entreposage). Le séchage au soleil
constitue la méthode la plus répandue parmi les petits agriculteurs, tandis
que les usines de traitement privilégient le séchage mécanique. Il convient de
manipuler les séchoirs mécaniques avec soin afin d’éviter les dégâts dus à la
chaleur, qui réduisent la germination.
• Entreposage des semences non conditionnées sur le lieu d’exploitation.
Entreposez les semences récoltées dans des bacs propres. Avant qu’elles
ne quittent le champ, marquez-les clairement (par exemple au moyen d’une
étiquette appropriée pour semences non conditionnées) afin d’identifier le
champ et la culture dont proviennent les semences. Nettoyez et étiquetez l’en-
semble des récipients d’entreposage qui demeurent sur le lieu d’exploitation.

Figure 4.8 Récolte de semences de base


OBJECTIFS ET ORGANISATION DES CONTRÔLES ET DE L’ASSURANCE QUALITÉ DES SEMENCES 73

• Transport des semences non conditionnées. Étiquetez clairement chaque remarques


lot de semences non conditionnées fourni à l’organisme de conditionne-
ment agréé en l’accompagnant de tous les documents nécessaires. Avant
le chargement, vérifiez que les récipients et les bacs utilisés pour le trans-
fert des semences non conditionnées sont propres et exempts de matières
contaminantes.
• Nettoyage et conditionnement des semences. Le conditionnement des
semences doit être effectué par un organisme approuvé par l’autorité de
certification. Le conditionnement des semences permet d’éliminer les
matières inertes indésirables (par exemple pierres, paille et débris végé-
taux), les mauvaises herbes, les semences d’autres cultures ainsi que les
semences petites et moins vigoureuses. Le matériel de conditionnement
doit être aisément accessible pour être nettoyé et inspecté, et il doit être
nettoyé entre chaque lot.
• Entreposage des semences non conditionnées dans l’usine de condition-
nement. Une fois qu’elles ont été livrées à l’organisme de conditionnement
t agréé, les semences non conditionnées sont entreposées dans des conte-
nants propres et numérotés. Pour des raisons d’audit et de traçabilité, il est
important de tenir à jour un registre des contenants d’entreposage ainsi que
de leur contenu (c’est-à-dire l’identité du lot de semences non condition-
nées). L’organisme de conditionnement doit s’enregistrer auprès de l’auto-
rité désignée et remplir les exigences spécifiées par les normes et régle-
mentations relatives aux semences.
• Conditionnement et étiquetage des semences. Les semences condition-
nées qui sont destinées à la certification doivent être emballées dans de
nouveaux sacs ou contenants et étiquetées conformément aux réglemen-
tations nationales en matière de semences. Chaque lot de semences se voit
attribuer un numéro spécifique afin qu’il puisse être aisément identifié et
son origine tracée tout au long de l’entreposage et du transit.
• Entreposage des semences conditionnées. Les lots conditionnés de
semences certifiées doivent être conservés sous scellé dans les locaux de
l’organisme de conditionnement jusqu’à être libérés officiellement (c’est-à-
dire lorsque l’ensemble des tests analytiques ont été réalisés et que le certi-
ficat officiel a été émis). Aucun lot de semences sous scellé ne peut être
transféré vers un autre lieu ou nettoyé à nouveau sans la permission de l’au-
torité de certification des semences.

Normes relatives aux semences


Pour être conformes aux normes de certification des semences, ces dernières
doivent respecter certaines exigences (voir également le tableau 4.3)
• Pourcentage minimal de semences pures et limites maximales autorisées
de matière inerte.
• Limites maximales autorisées de semences d’autres cultures.
• Limites maximales autorisées de semences de mauvaises herbes indé-
sirables et de semences infectées par des maladies transmises par les
semences afin d’assurer un bon état sanitaire de celles-ci.
• Pourcentage minimum de germination.
• Limites maximales autorisées de la teneur en humidité afin d’assurer la
sûreté de l’entreposage des semences.
74 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Délivrance d’étiquettes officielles


L’ensemble des sacs contenant des semences certifiées sont dotés des
étiquettes de certification fournies par l’organisme de certification officiel. Ce
dernier est responsable de l’impression, de la distribution et de l’accolement
des étiquettes, bien qu’il puisse choisir de déléguer ces responsabilités à une
entreprise privée agréée.
Afin de garantir l’inviolabilité, une étiquette de certification est accolée sur
l’emballage et une seconde à l’intérieur de celui-ci. Les opérations de scellage
et d’étiquetage ont lieu après le traitement des semences.
Les informations figurant sur les étiquettes comprennent notamment:
• le nom de l’espèce et de la variété;
Figure 4.9 Étiquette de certification • l’origine et la catégorie des semences;
de France • la date des tests;
(GNIS, France, disponible sur • le numéro de lot, essentiel pour assurer sa traçabilité.
http://www.gnis.fr/index/action/page/ Le numéro de lot permet de vérifier l’historique du processus de production
id/812/title/Tracabilite-et-qualite-au-
et de conditionnement des semences et d’assurer la traçabilité de celles-ci
service-du-consommateur)
depuis le champ de production. (Figure 4.9).

Organisme de certification Catégorie de semences Système

SEMENCES CERTIFIESS
FRANCE
REGLES ET NORMES CE Espèce / Variétè
Espéce Blé Tendre
999999 WW

Triticum aestrvum
Numéro du lot
Variété BONBLE
numéro F = France, X = Import
de série Entreprise de production
0150 Lot No F 0150 T 000604 Année de certification
Numéro usine de Numéro de production
conditionnement Pays de production Poids ou nombre déclaré Echantilonné
CERTIFICAT

France 25 kg Brut 09/2011


187 G

Pays de production poids emballage date échantillonage

EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION


1. Quelle est la raison d’être de l’assurance qualité des semences?

2. Exposez les systèmes d’assurance qualité ou de contrôle existants.

3. Quel est l’objectif de l’inscription des variétés? Quels essais peuvent


être réalisés en vue de l’inscription d’une variété?

4. Quelles sont les principales exigences relatives à la certification des


semences dans votre pays?
e Processus et
procédures de
certification des
semences
77

Processus et procédures de 5
certification des semences
remarques

L
'objectif de la certification des semences est de fournir aux agriculteurs
ainsi qu’aux autres producteurs des semences de qualité élevée, qui sont
conformes à leur identité, présentent un degré de pureté et une capacité
de germination élevés et sont exemptes de certains organismes nuisibles et de
certaines maladies.

Il est important d’assurer le maintien de la pureté variétale et de la qualité des


semences tout au long du processus de certification et les procédures en place
visent à garantir la continuité des opérations. Le processus de certification se
compose de quatre étapes importantes:
• Contrôle des semences des générations précédentes.
• Réalisations d’inspection des champs au cours du processus de reproduc-
tion afin de garantir un degré de contamination minimale et la conformité au
type variétal.
• Réalisations de contrôle de qualité des semences en laboratoire.
• Semis d’échantillons de semences connues dans les essais de contrôle visant
à garantir la conformité de la progéniture aux caractéristiques de la variété.

ADMISSIBILITÉ À LA CERTIFICATION
Pour inscrire une culture à la certification, les requérants doivent remplir et
envoyer le formulaire de déclaration des cultures semencières en spécifiant
le type de culture (annuelle ou pérenne) ainsi que la catégorie des semences
à produire. Les producteurs conviennent de respecter l’ensemble des règles
et des conditions qui président à la certification et, le cas échéant, de s’ac-
quitter de toutes les cotisations en temps et en heure. Dans certains pays en
développement, où la certification relève du secteur public, les producteurs de
semences ne sont pas tenus de payer des cotisations, puisque l’ensemble des
coûts sont couverts par le budget public ou par l’entreprise contractante.

Les détails à mentionner sur le formulaire de déclaration sont notamment les


suivants:
• nom du requérant;
• nom de la culture /espèce;
• variété;
• catégorie;
• localisation de la culture;
• cultures précédentes;
• taille du champ;
• lot de semences utilisé.

INSPECTEURS DES CULTURES


Les inspecteurs de certification des semences constituent la base technique du
système. Ils doivent être bien formés dans le domaine de l’inspection au champ
et doivent suivre des formations de mise à niveau comprenant des séances
78 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques théoriques et pratiques. Les inspecteurs des cultures doivent être dotés des
qualités suivantes:
• Connaissance des caractéristiques variétales couramment utilisées par les
listes officielles pour l’espèce sur laquelle porte l’inspection.
• Capacité à consigner et à observer des caractéristiques morphologiques de
manière à la fois systématique et précise.
• Capacité à utiliser une clé botanique afin d’identifier les variétés.
• Capacité à détecter, à identifier et à quantifier les impuretés variétales ainsi
que les plants atypiques à la phase de croissance durant laquelle les inspec-
tions au champ auraient normalement lieu.
• Connaissance des principes de la certification des semences ainsi que
de l’importance de l’inspection au champ en tant que composantes d’un
système de certification complet.
• Connaissances détaillées des procédures requises pour l’inspection au champ.
• Connaissance des normes que doivent etre respectées pour les cultures
destinées à la production de semences.

L’autorité de certification fournit aux inspecteurs des cultures l’ensemble du


matériel nécessaire:
• Une fiche ou un formulaire de rapport que l’inspecteur doit remplir en détail
lors de chaque inspection d’une culture. Il y inscrit notamment le nom de
la variété, le lot de semences mères, la localisation, la taille du champ et la
catégorie sur laquelle porte l’inspection des champs.
• Descriptions des variétés.
• Une clé botanique des variétés qu’il est probable de rencontrer lors de l’ins-
pection des champs.
• Informations sur les questions se rapportant à la santé et à la sécurité, par
exemple:
- le travail isolé: une autre personne doit toujours savoir où se trouve l’ins-
pecteur en cas d’accident;
- la pulvérisation des récoltes: les inspecteurs ne doivent pas se rendre sur
un champ ayant été pulvérisé récemment.
Figure 5.1 Formation des inspecteurs de Dans certains cas, il peut également être nécessaire d’envisager de prendre
cultures semencières des mesures de biosécurité (au Royaume-Uni, par exemple, celles-ci ont été
introduites à la suite de l’épizootie de fièvre aphteuse en 2000).
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 79

PROCÉDURE D’INSPECTION DES CHAMPS remarques

Les fonctions fondamentales de l’inspection des champs sont les suivantes:


• Vérifier que les cultures destinées à la production des semences présentent
les caractéristiques de la variété qu’elles prétendent être (identité variétale).
• S’assurer de l’absence de circonstances susceptibles de nuire à la qualité des
semences à récolter.

Objectifs:
• Confirmer les détails de saisie de la culture et la localisation du champ.
• Authentifier les semences semées pour produire la culture.
• Dans la mesure du possible, identifier positivement la variété dans le champ.
• Recueillir des informations sur les précédents culturaux du champ et vérifier
que celui-ci répond aux exigences indiquées.
• Vérifier et consigner l’absence de mélanges avec d’autres variétés de la
même espèce.
• Évaluer la contamination par des mauvaises herbes nuisibles.
• Vérifier les exigences en matière d’isolement.
• Évaluer l’état général de la culture, y compris l’importance de la verse et de
la mauvaise croissance.
• Évaluer la contamination par d’autres espèces.
• Vérifier l’absence de maladies transmises par les semences.

Lorsque les conditions d’évaluation de l’identité et de la pureté variétales


sont optimales, c’est-à-dire lorsque les caractéristiques variétales sont les
plus visibles, il convient de procéder à une inspection au moins. Toutefois, des
inspections supplémentaires peuvent être nécessaires.

En ce qui concerne le blé, l’orge et l’avoine, il est courant d’effectuer une inspection
de la culture peu après l’épiaison. De nouvelles inspections ont lieu si des mesures
correctives sont nécessaires (par exemple une épuration si la première inspection
est défavorable). L’inspecteur évalue le motif du rejet, vérifie minutieusement l’en-
semble de la culture et, si nécessaire, peut à nouveau rejeter la culture pour une
raison différente.

MÉTHODE D’INSPECTION
Authentification des semences semées
L’inspecteur doit vérifier l’étiquette du lot de semences utilisé pour semer la
culture. Si l’étiquette se trouve sur le lieu d’exploitation, le numéro de série doit
être noté sur le formulaire d’inspection. L’inspecteur doit plus particulièrement
vérifier que:
• le lot de semences adéquat a été semé sur le champ mentionné (ou, le cas
échéant, les lots de semences);
• les détails figurant sur l’étiquette correspondent à ceux fournis par l’agricul-
teur (nom de la variété, numéro de référence du lot de semences, catégorie);
• les détails relatifs aux précédents culturaux sont exacts;
• les détails relatifs à la superficie cultivée sont exacts.
80 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques L’inspection peut se poursuivre même si l’agriculteur n’est pas en mesure de produire
une étiquette du ou des lots de semences semées ou tout autre document confir-
mant l’achat. Il est toutefois nécessaire d’en informer l’autorité de certification et une
autre forme d’authentification peut être acceptée. Cela étant, l’incapacité à confirmer
l’authenticité du lot de semences entraîne généralement le rejet de la culture.

Évaluation générale de la culture


L’inspecteur commence par parcourir le périmètre de la culture afin d’en véri-
fier le bon isolement. L’autorité de certification établit les exigences en matière
d’isolement, qui sont susceptibles de varier en fonction de l’espèce et de la
catégorie de semences.
Dans la plupart des pays, en ce qui concerne les cultures autogames (par exemple
les céréales), la distance d’isolement minimale est de 2 m, mais elle peut être plus
importante en fonction de la culture et de la catégorie. Il est possible de dresser
une haie ou une clôture à la place de l’espace d’isolement de 2 m. Si cet espace
ne respecte pas les exigences requises, l’inspecteur rejette la culture, mais pour-
suit son inspection. Dans ce cas, l’organisme producteur peut demander à l’agri-
culteur d’adapter celui-ci à la bonne largeur et, ultérieurement, la culture peut à
nouveau faire l’objet d’une inspection portant uniquement sur l’isolement.

Exemple: Inspection d’un champ de blé


• Prélevez ≥ 100 épis au hasard sur une large zone de la culture et exami-
nez-les afin de confirmer l’identité de la variété en la comparant à la
description variétale.
• Procédez à une inspection sommaire de la surface cultivée.
• Évaluez l’importance de la verse ou la tendance des plantes à se replier sur
elles-mêmes.
• Soyez à l’affût de zones localisées présentant une contamination par d’autres
variétés, d’autres espèces, ou de la folle avoine.
• Évaluez la quantité de folle avoine par hectare.
Figure 5.2 Inspection d’un champ de blé
certifié après l’épiaison L’inspecteur doit remplir les recommandations relatives à l’isolement et à la
verse sur la fiche d’inspection après avoir parcouru la tournière.
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 81

Évaluation détaillée de la culture remarques

Certaines formes d’évaluation sont trop détaillées pour pouvoir s’appliquer


à l’ensemble de la culture, car il est impossible d’examiner chaque épi ou
chaque plant. C’est pourquoi l’inspecteur est tenu de suivre une procédure
d’échantillonnage afin de concentrer son attention sur de petites zones de la
culture semencière et de les examiner en détail. Ces zones se nomment des
«quadrats» et doivent répondre aux critères suivants:

Exemple: Pour le blé, l’orge, l’avoine et le triticale, chaque quadrat doit faire au
minimum 1 m de large et 10 m de long pris à des angles droits de la direc-
tion des lignes du semis


 Directions des lignes

• Le nombre et la taille dépendent des normes minimales spécifiques de


pureté variétale de l’espèce produite telles que définies par l’autorité de
certification.
• La localisation doit permettre une couverture effective de l’ensemble du
champ.
• La répartition doit être large et aléatoire afin de représenter la culture dans
son ensemble.
• Il ne faut pas consciemment choisir certaines zones (qu’elles soient supé-
rieures ou inférieures à la moyenne).
• La position doit se situer sur les zones de cultures sur pied et non versées.

Figure 5.3 Répartition des quadrats sur l’ensemble d’une culture


82 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

Figure 5.4 Suggestion d’itinéraires de marche pour l’inspection du champ


Procédure d’évaluation:
• Examinez la pureté variétale (ainsi que la pureté spécifique si l’autorité de
certification le requiert) au sein du quadrat.
• Signalez tous les hors-types en décrivant la manière dont ils diffèrent de la
variété.
• Évaluez une plus petite zone (1 m ou 1 m2) – l’échantillon d’épis – sur le
quadrat afin d’évaluer le quadrat et le peuplement de la culture.
• Dénombrez l’ensemble des épis sur une rangée de 1 m ou une zone de 1 m²
de plants.
• Examinez les caractéristiques des épis de toutes les plantes de la rangée
de 1 m ou de la zone de 1 m².
• Décelez et consignez toutes les impuretés variétales présentes dans le
quadrat.
• Chaque fois qu’un quadrat est achevé, remplissez la colonne adéquate de
la fiche d’inspection (voir figure 5.5).
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 83

remarques

Fiche Inspection pour les Cereales C

Figure 5.5a Recto d’une fiche d’inspection britannique (traduite)


(https://www.gov.uk/government/publications/seed-crop-inspection-reports)
84 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques

Figure 5.5b Verso d’une fiche d’inspection britannique (traduite)


(https://www.gov.uk/government/publications/seed-crop-inspection-reports)

L’autorité de certification fournit des instructions détaillées concernant l’éva-


luation de la culture au cours de l’inspection. Vous pouvez également vous
référer aux lignes directrices de l’OCDE.
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 85

Nombres de rejet remarques

Plutôt que d’effectuer un calcul fondé sur des valeurs absolues, les inspec-
teurs peuvent employer des nombres (ou valeurs) de rejet. Les valeurs de rejet
admettent des «erreurs» durant l’inspection, notamment des facteurs tels que
la répartition non aléatoire des hors-types et des différences de taux de tallage
entre les plants de la culture et les hors-types. En revanche, elles ne permettent
pas de compenser une mauvaise application des techniques d’inspection. Géné-
ralement, les inspecteurs des cultures disposent d’une série de nombres de rejet
auxquels comparer leurs résultats (voir ci-dessous).

Remplir le rapport d’inspection


Au terme de l’inspection, l’inspecteur consigne le nombre de hors-types
observés ainsi que celui de plants par hectare. Sur la base des tableaux de taux
de rejet, le nombre effectif est comparé à celui autorisé.

Il est ensuite possible d’adresser une recommandation à l’autorité de certifi-


cation. Il est de la responsabilité de cette dernière de fournir un résultat pour
chaque culture, généralement pas avant que l’ensemble des inspections n’aient
été achevées, mais avant la récolte. Le résultat final se fonde non seulement
sur les conclusions de l’inspection des champs, mais aussi sur les résultats des
essais en parcelle de contrôle. Il est important d’admettre que le résultat final
peut ne pas être celui de l’inspection.

Figure 5.6 Cadre (1 m2) de comptage et d’examen des épis


86 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques PARCELLES DE CONTRÔLE


Les essais en parcelles de contrôle permettent de contrôler l’identité et la pureté
d’une variété à différentes étapes du programme de multiplication des semences.
L’autorité nationale désignée peut ainsi s’assurer que la qualité des semences
produites dans le cadre des programmes de certification est d’un niveau satisfai-
sant. Dans la plupart des pays européens, tous les échantillons de semences de
prébase et de base sont semés dans des essais en parcelles de contrôle à des fins
de contrôles a posteriori officiels. Toutefois, le pourcentage de semences certifiées
destinées aux contrôles a posteriori officiels varie de 5 à 10 % selon le pays.

Qu’est-ce que la pureté variétale?


Traditionnellement, la pureté variétale se fonde sur des traits distinctifs visuel-
lement, bien que des traits biochimiques puissent également être utilisés pour
l’identification. La pureté variétale peut renvoyer à:
• l’uniformité phénotypique relative;
• au sein d’une population, la proportion de plants ou de semences conforme
à la description officielle de la variété.

Pour les cultures de plein champ, les normes de pureté variétale vont de 98 %
(semences de statues certifiées de certaines cultures) à 99,9 % (semences de
première génération) et s’appliquent aux inspections au champ, aux parcelles
de contrôle et en laboratoire.
À travers ses systèmes de semences, l’OCDE fournit des méthodes recon-
nues permettant de déterminer la pureté variétale des semences au moyen de
parcelles de contrôle et d’inspection des cultures.

Objectif des parcelles témoins


Les essais effectués sur les parcelles témoins sont conçus pour répondre à
deux questions:
1. L’identité variétale est-elle conforme à celle indiquée sur l’étiquette?
2. L’échantillon est-il conforme aux normes publiées en matière de pureté
variétale?

Pour répondre à la première question, il est nécessaire de procéder à une


comparaison visuelle entre la parcelle de contrôle (semée d’un échantillon
de semences représentatif du lot de semences et prélevé par un échantillon-
neur officiel ou agréé) et une parcelle cultivée à partir d’un échantillon de réfé-
rence authentifié («échantillon standard»). Il est alors possible d’établir une
«description vivante».
Pour répondre à la seconde question, il est nécessaire d’identifier les hors-
types (c’est-à-dire les plants qui ne sont pas conformes à la description et qui,
par conséquent, ne relèvent pas de la variété) au sein de la parcelle de contrôle
afin que leurs nombres puissent être mis en relation avec les normes publiées
dans les systèmes de semences de l’OCDE.
En ce qui concerne l’identification et la pureté variétales, les parcelles de contrôle
présentent l’avantage de permettre une comparaison entre la description offi-
cielle de la variété et la description vivante à différentes étapes du développe-
ment de la plante. Les parcelles de contrôle peuvent être utilisées pour vérifier si:
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 87

• le système de gestion de la qualité du sélectionneur fonctionne et si les remarques


semences présentent un degré de pureté maximal;
• le producteur a évité la contamination du stock de semences et de la produc-
tion qui en a résulté;
• l’inspecteur des cultures semencières a manqué des hors-types lors de
l’examen visuel;
• l’organisme de conditionnement a contaminé les semences pendant la
manutention;
• les procédures et les pratiques de certification sont efficaces de manière
générale.

Emplacement et gestion des parcelles de contrôle


Pour le choix de l’emplacement des parcelles de contrôle, l’organisme de certi-
fication doit tenir compte des cultures précédentes et s’assurer que le champ
est adapté. Il est impératif qu’il n’existe aucun risque de contamination par
des plants spontanés de la même espèce, d’espèces proches ou de groupes
de cultures similaires. Il convient d’observer les bonnes pratiques de gestion
décrites ci-dessous.
Pratiques culturales:
• Maintenez un bon lit de semis uniforme pour favoriser l’établissement
rapide et uniforme des parcelles de contrôle.
• Respectez les exigences relatives aux parcelles de contrôle de la même
manière que celles qui s’appliquent aux cultures commerciales, en sachant
qu’il est important de maintenir au maximum les différences et les caracté-
ristiques variétales.
• Maintenez les niveaux d’engrais au minimum afin d’éviter la verse, en parti-
culier pour les cultures céréalières.
• Utilisez les herbicides et les régulateurs de croissance avec soin, car ils sont
susceptibles d’avoir une incidence sur la morphologie des plantes.

Figure 5.7 Parcelles témoins de céréales


88 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Agencement:
• Disposez les parcelles de contrôle de manière à faciliter l’observation.
• Dans la mesure du possible, dupliquez les parcelles sur une autre partie du
champ afin d’obtenir des données supplémentaires.
• Disposez les parcelles de sorte à permettre des analyses statistiques
appropriées des résultats et des prises de décision fondées sur les limites
de confiance conventionnelles.
Taille:
• Pour les céréales et les espèces similaires, adoptez les dimensions suivantes:
10 m de longueur et 1 m de largeur (c’est-à-dire 1/1 000e hectare). Cela
facilite l’extrapolation des résultats à la taille du champ. De plus, ces dimen-
sions correspondent à celles d’un quadrat.
• Sur les parcelles de contrôle, pratiquez les doses de semis commerciales
et en ce qui concerne les distances entre les lignes, utilisez les mêmes que
celles utilisées pour la production de semences.
• Effectuez le semis sur une superficie légèrement plus importante, puis
réduisez les parcelles pour en ramener la longueur à 10 m après la levée des
plantules.
Notation:
• Commencez l’enregistrement dès que les plantes atteignent des stades de
croissance auxquels les caractéristiques variétales ont été enregistrées aux
fins des tests de DHS, c’est-à-dire, en fonction de l’espèce, au cours des
étapes de croissance végétative, à la floraison ou à pleine maturité.
• Surveillez la pureté spécifique ainsi que la présence de maladies transmises
par les semences si nécessaire.
• Pour les principales caractéristiques à utiliser dans le cadre des essais effec-
tués sur les parcelles de contrôle, consultez les lignes directrices de l’OCDE3.
Pour bon nombre d’espèces, elles se fondent sur les «Principes directeurs
pour la conduite de l’examen des caractères distinctifs, de l’homogénéité et
de la stabilité» de l’UPOV, divisés en caractéristiques «primaires» et «secon-
daires» pour le système de semences de l’OCDE4.

Utilisation des parcelles de contrôle


Contrôles a priori

Les contrôles a priori sont utilisés pour la vérification variétale de générations


admissibles à d’autres multiplications: les semences de pré-base et de base.
Les contrôles a priori constituent une composante importante du programme
de multiplication et de certification des semences.

Les données provenant des parcelles de contrôle sont extrêmement précieuses


lors de la multiplication de semences de première génération en vue d’ob-
tenir une nouvelle génération de semences. Elles fournissent en effet à l’au-
torité nationale désignée des informations sur l’identité et la qualité au même
moment que – voire avant – l’inspection sur pied de la prochaine culture

3 Disponibles à l’adresse http://www.oecd.org/fr/tad/code


lignesdirectricespourlesessaisenparcelledecontroleetlinspectionsurpieddesculturesdesemences.htm
4 Disponibles à l’adresse http://www.upov.int/resource/fr/dus_guidance.html
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 89

semencière. Les problèmes se rapportant à l’identité et à la pureté variétale remarques


sont identifiés à un stade précoce du processus, avant de devenir un problème
majeur généralisé.

Avantages des contrôles a priori pour les autorités nationales désignées


• Observation fréquente de plantes représentant le lot de semences.
• Extension de la période d’observation de la levée des plantules à la pleine
maturité.
• Si nécessaire, examen détaillé de toutes les plantes de la parcelle de
contrôle.
• Comparaison avec l’échantillon standard.
• Comparaison avec des lots de semences de la même variété apparte-
nant à la même génération ou à des générations précédentes.
• Enregistrement normalisé: un seul expert peut procéder à l’évaluation de
l’ensemble des parcelles de contrôle de toutes les variétés et catégories.
• Garantie que tous les hors-types observés sur la parcelle de contrôle
proviennent de l’échantillon de semences (pour autant que les terres
soient exemptes de plants spontanés et que les machines utilisées pour
le semis soient propres).
• Utilisation des résultats non satisfaisants d’un essai en parcelle de
contrôle a priori pour rejeter les cultures semencières provenant du
même lot de semences.

Contrôles a posteriori

Généralement, les contrôles a posteriori s’appliquent à la vérification varié-


tale des semences certifiées qui ne feront pas l’objet d’autres multiplications.
L’année où les parcelles de contrôle sont cultivées, les semences certifiées ont
déjà été vendues aux agriculteurs et plantées à des fins de production. Par
conséquent, les résultats des essais arriveront trop tard pour entreprendre des
mesures correctives, à moins que le lot de semences (ou une partie de celui-ci)
n’ait pas été vendu. Les contrôles a posteriori s’appellent ainsi car leurs résul-
tats sont disponibles après la certification des semences.

Les contrôles a posteriori sont néanmoins précieux:


• Ils permettent de contrôler le degré d’efficacité du processus de production
des semences en termes de maintien de la pureté variétale.
• Ils permettent d’identifier des façons d’améliorer le système.
• Ils permettent aux autorités nationales désignées de surveiller la qualité et
de fournir l’assurance que les normes minimales ont été respectées.

Pour les semences certifiées qui feront l’objet d’autres multiplications (par
exemple des semences C1 multipliées pour obtenir des semences C2), une
même parcelle de contrôle peut avoir deux fonctions:
• Contrôle a posteriori du lot de semences C1 de la dernière récolte.
• Contrôle a priori du lot de semences C2 de la récolte suivante.

Dans le cas des variétés hybrides, étant donné que l’identité et la pureté varié-
tales ne peuvent pas être vérifiées dans le champ de production, il est néces-
90 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques saire de s’assurer de la qualité par des contrôles a posteriori sur les parcelles.
La variété hybride observée lors des contrôles a posteriori sur les parcelles doit
être conforme à son identité variétale et les plantes aux caractéristiques de la
variété enregistrée par l’autorité nationale au moment de son inscription.

Nombres de rejet

Les nombres de rejet sont utilisés pour comparer le nombre de hors-types


observés dans un échantillon ayant une norme publiée afin d’évaluer les risques
ou de rejeter erronément le lot de semences.
Plutôt que d’appliquer directement la norme, on utilise des «tableaux de rejet».
Les normes sont converties en valeurs de rejet sur la base d’une distribution de
probabilité binomiale. On considère qu’un échantillon n’est pas conforme à la
norme (et qu’il est donc rejeté) si le nombre de hors-types est supérieur ou égal
au nombre de rejet pour une population donnée.

Exemple (voir tableau 5.1): Pour une norme de pureté variétale de 99,9 % (à
savoir un seuil d’impureté de 1 pour 1000) la règle de rejet (à savoir neuf hors-
types ou plus sur un échantillon de 4000 plants observés) permet de limiter à
5 % le risque de rejeter erronément un lot de semences (α = 0,05).
Il est à noter qu’à ce niveau de probabilité (95 %), le système favorise le produc-
teur de semences, puisque le risque d’accepter erronément un lot de semences
est supérieur à celui de le rejeter.

Tableau 5.1 Taux de rejet pour diverses tailles d’échantillons et de normes de


pureté variétale (α < 5%)
Normes de pureté variétale
Taille de
l’échantillon 99,9% 99,7% 99,0%
(plants)
Taux de rejet
200 – – 6
300 – – 7
400 – 4 8
1 000 4 7 16
1 400 5 9 21
2 000 6 11 29
4 000 9 19 52

Remarque: le signe «–» indique que la taille de l’échantillon est trop petite pour
effectuer un test valide.

Afin d’utiliser des tableaux de rejet, il est nécessaire de déterminer la popula-


tion des parcelles en comptant le nombre d’épis (de plantes) le long d’un certain
nombre de mètres de longueur dans les rangées et de multiplier ce chiffre pour
l’extrapoler à l’ensemble de la parcelle
PROCESSUS ET PROCÉDURES DE CERTIFICATION DES SEMENCES 91

Exemple: Comptage des épis dans 5 mètres séparés en 5 lignes différentes: remarques
Si l’on a 7 lignes de 10 m de long chacune, le total est de 70 m. En divisant le
nombre d’épis par 5 et en le multipliant par 70, on obtient une estimation raison-
nable du nombre d’épis sur l’ensemble de la parcelle. Ce chiffre peut ensuite être
appliqué aux tableaux de rejet pour établir le niveau de pureté variétale.
En résumé, le système d’inscription sur la liste officielle, associé à la certifi-
cation et à l’étiquetage des semences garantit que:
• les semences d’une même variété sont vendues sous un seul et même
nom;
• les variétés nommées proposées aux producteurs sont distinctes et
possèdent des caractéristiques identifiables et durables, y compris agro-
nomiques;
• les semences achetées par un agriculteur respectent les normes mini-
males en matière de pureté variétale et de qualité des semences.

EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION


1. Quelles sont les principales étapes du processus de certification?

2. Quel est l’objectif de l’inspection au champ?

3. Quel est l’objectif principal des essais en parcelles de contrôle?

4. Quelles sont les différences entre les contrôles a priori et a posteriori?


f Aspects relatifs à
la gestion de la
certification des
semences et questions
internationales
95

Aspects relatifs à la gestion 6


de la certification des
semences et questions remarques

internationales

TYPES DE SYSTÈMES D’ASSURANCE QUALITÉ


ET DE CONTRÔLE DES SEMENCES
En fonction du niveau d’intervention de l’État, il existe trois types de systèmes
de contrôle de la qualité:
• Certification (obligatoire et volontaire)
• Système des semences de qualité déclarée (SQD) de la FAO
• Exactitude de l’étiquetage.

Système de certification
Au sein d’un système de certification, l’organisme de certification est soit public
(gouvernement), soit indépendant. Dans le cadre de la certification publique,
le contrôle de la qualité des semences relève de la responsabilité des orga-
nismes de certification publics et la certification est généralement obligatoire.
Il se peut également qu’un service de certification indépendant s’inscrive dans
un système de certification obligatoire, mais l’utilisation de ses services est
généralement volontaire. Aux États-Unis, par exemple, la plupart des certifica-
tions des semences sont effectuées par des organismes indépendants consti-
tués de coopératives agricoles ou d’associations, au niveau de l’état. La certi-
fication indépendante fonctionne bien lorsque les agriculteurs sont conscients
du sens et de la valeur de celle-ci.

Certification obligatoire

Dans le cadre d’un système obligatoire, la certification relève d’organismes


gouvernementaux. En outre, les entreprises semencières peuvent obtenir une
licence pour produire des semences avec le label semences certifiées. Dans
de tels cas, les techniciens de l’entreprise semencière sont formés par l’au-
torité de certification des semences, puis se voient accorder une licence afin
de réaliser les activités relatives à la certification de semences. L’organisme
de certification étatique est tenu de réaliser des inspections afin de vérifier
que le système est respecté et d’appliquer des pénalités aux producteurs de
semences qui n’appliquent pas les normes.

Au sein de l’Union européenne (UE), la certification est obligatoire pour toutes


les espèces couvertes par des directives européennes. Les semences de tous
les États membres doivent respecter les mêmes critères de qualité afin de
faciliter le commerce entre eux. Les entreprises doivent prendre des dispo-
sitions pour que des responsables gouvernementaux visitent les champs de
production des semences et contrôlent la pureté variétale ainsi que les attri-
buts de qualité. Par ailleurs, le système de l’UE admet que certaines activités
(par exemple l’inspection au champ et l’échantillonnage ainsi que le contrôle
des semences) soient réalisées en vertu d’une licence ou d’une accréditation
96 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

notas soumise à la supervision officielle du gouvernement. En ce qui concerne les


cultures en plein champ, des organismes à la fois publics et privés sont asso-
ciés à la certification des semences. Il est illégal de vendre des semences qui
n’ont pas encore été certifiées officiellement.

Certification volontaire

Dans le cadre d’un système de certification volontaire, les producteurs de semences


peuvent choisir de faire appel aux services contractuels d’un organisme de certifi-
cation indépendant afin d’apporter de la valeur ajoutée à leurs produits.

Ainsi, certaines catégories de semences commerciales sont certifiées sur une


base volontaire par des organismes de certification indépendants, par exemple
les membres de l’Association d’agences officielles de certification de semences
(AOSCA) des États-Unis. L’AOSCA dispose d’organismes de certification en
Amérique du Nord et du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en
Afrique du Sud. Par ailleurs, bon nombre d’autres pays (par exemple l’Inde et le
Bangladesh) disposent également de systèmes volontaires.

Système de certification public


Inconvénients:
• Budget et ressources humaines limités. L’incapacité à mobiliser des ressources
peut entraîner des retards et des pertes importantes, car les semences qui
n’ont pas été inspectées ne peuvent pas être commercialisées.
• Normes non adaptées aux conditions agricoles. Les organismes de production
et d’inspection des semences ne disposent pas toujours de la capacité tech-
nique leur permettant de garantir le respect des normes.
• Contrôle de qualité limité aux points de vente. La plupart des ressources sont
affectées au contrôle et à la supervision de la production de semences et des
conditions post-récolte immédiates .
• Centralisation des activités de certification. Dans de nombreux pays, les capa-
cités de production de semences sont réparties sur une zone importante: la
décentralisation des contrôles de qualité des semences permettrait des
contacts plus étroits avec les producteurs et les utilisateurs des semences et
faciliterait l’application des règles.
Avantages:
• Les semences des cultures de subsistance ainsi que des cultures importantes
font l’objet d’inspections par l’organisme de certification officiel.
• En ce qui concerne les semences produites par des coopératives de produc-
teurs et distribuées sur une région importante ou par des projets à petite
échelle, la supervision officielle est préférable.
• Les coûts de certification sont assumés par le gouvernement.

Systèmes des semences de qualité déclarée et du


matériel de plantation de qualité déclarée de la FAO
Le concept de semences de qualité déclarée (SQD) a été mis au point par la FAO
afin de fournir des lignes directrices pour l’établissement d’un système réglemen-
taire des semences qui puisse être exploité avec des ressources limitées (FAO,
2006). Les organismes de certification gouvernementaux ainsi que les producteurs
ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES ET QUESTIONS INTERNATIONALES 97

de semences ont des responsabilités partagées: les agriculteurs qui produisent remarques
des semences et les entreprises semencières sont responsables de la qualité
des semences, tandis que le gouvernement a un rôle de contrôle (par exemple en
employant du personnel de vulgarisation pour les inspections au champ).
Malgré leur rôle important dans la production agricole et la sécurité alimentaire
dans bon nombre de pays en développement, les cultures à multiplication végé-
tative (par exemple l’igname, le manioc et la patate douce) n’ont pas été inclues
dans le SQD. Seules la pomme de terre et les espèces de Musa sont bien inté-
grées aux systèmes réglementaires officiels de la qualité des semences. En
2010, la FAO a élaboré et préparé un ensemble de protocoles et de normes se
rapportant à la production de matériel de plantation de qualité déclarée pour les
principales cultures à reproduction végétative. Bien que le système de matériel
de plantation de qualité déclarée (MPQD) ne constitue pas un système de certi-
fication, il représente un outil pratique pour les producteurs de semences et les
techniciens qui l’utilisent au niveau des communautés ainsi que pour les services
semenciers nationaux et la communauté de recherche agricole.

Exactitude de l’étiquetage
Les normes minimales (pureté, germination, etc.) relatives à l’exactitude de
l’étiquetage (vérité dans l’étiquetage) des semences peuvent être établies par
l’organisme réglementaire étatique ou laissées à la discrétion du producteur de
semences. Les consommateurs surveillent le respect des normes et signalent
les manquements à celles-ci, tandis que les organismes réglementaires super-
visent la situation et effectuent des contrôles sur place.
L’application des lois, quant à elle, relève de la responsabilité des tribunaux
ou d’un organisme de réglementation. L’organisme de réglementation n’est
pas responsable de la supervision directe de la production des semences: le
producteur doit s’assurer que celles-ci respectent les normes minimales
décrites sur l’étiquette.
L’exactitude de l’étiquetage constitue un moyen pour favoriser le commerce
des semences améliorées dans des régions où les systèmes de certification
fonctionnent mal. Dans les pays en développement, il contribue à promou-
voir la modernisation des petites et micro entreprises semencières qui opèrent
au niveau du village en leur permettant d’établir leurs propres normes. Toute-
fois, ce système se prête davantage aux marchés avancés dotés d’entreprises
semencières hautement développées et d’agriculteurs instruits et informés.

Exemples:
• États-Unis. L’exactitude de l’étiquetage permet aux entreprises d’établir
leurs propres normes de qualité et de réaliser leurs propres analyses. Les
entreprises sont tenues de faire figurer sur les étiquettes des semences
des informations précises concernant la variété, la germination, la pureté, la
matière inerte, etc.
• Inde. Les semences produites par le secteur privé peuvent être vendues
comme des semences étiquetées avec exactitude. Un mécanisme rigoureux
de contrôle de la qualité des semences est en place: la certification volon-
taire ainsi que l’étiquetage obligatoire sont contrôlés par des organismes
chargés de l’application de la loi sur les semences au niveau provincial.
98 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

notas SYSTÈMES INTERNATIONAUX DE CERTIFICATION


DES SEMENCES
Systèmes des semences de l’OCDE
Les systèmes des semences de l’OCDE fournissent un cadre international
pour la certification des semences permettant de faciliter la croissance du
commerce international en réduisant les obstacles techniques. Les systèmes
ont été établis en 1958 afin d’encourager l’utilisation de semences «de qualité
garantie» dans les pays participants. En 2016, 59 pays étaient adhérents et le
système couvre sept groupes d’espèces:
• Les graminées et les légumineuses
• Les crucifères et les plantes oléagineuses et à fibres
• Les céréales
• Les betteraves
• Le trèfle souterrain et les espèces similaires
• Le maïs et le sorgho
• Les légumes.

L’OCDE prévoit des règles et des lignes directrices pour l’ensemble du processus
de certification. Les systèmes sont conçus pour vérifier l’identité variétale
et établir la pureté variétale, mais ne couvrent pas d’autres aspects liés à la
qualité des semences (par exemple leur qualité physique et physiologique).
Cependant, ils sont généralement utilisés en association avec les certificats
de lots de semences de l’ISTA, sur lesquels figurent les résultats des tests de
qualité des semences.
ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES ET QUESTIONS INTERNATIONALES 99

Les systèmes de semences de l’OCDE se fondent sur les principes suivants: remarques
• Seules les variétés officiellement reconnues comme étant distinctes et de
valeur acceptable sont intégrées à la liste des variétés. Les noms des variétés
admissibles à la multiplication et celui du sélectionneur sont répertoriés.
• Trois catégories de semences sont reconnues: de prébase, de base et certifiées.
• Les semences certifiées doivent être directement liées aux semences de
base authentiques de la variété concernée.
• Des essais de contrôle sont réalisés en association avec l’inspection des
cultures afin de confirmer l’identité et la pureté variétales et de s’assurer
que les systèmes fonctionnent de manière satisfaisante.
• Des descriptions variétales sont requises et un échantillon de référence de
la variété doit être utilisé pour une description vivante.
• Il existe une taille maximale pour les lots de semences. Elle dépend de la
taille des semences de l’espèce concernée.

La procédure d’adhésion aux systèmes des semences de l’OCDE suppose les


étapes suivantes:
• Envoi d’une lettre officielle au secrétariat de l’OCDE.
• Fourniture de documents de base expliquant les procédures de certification
des semences dans le pays.
• Respect de l’ensemble des exigences techniques de l’OCDE (par exemple
établissement d’une liste de variétés, mise en œuvre de contrôles a priori et
a posteriori pendant une durée de ≥ 3 ans précédant la candidature).
• Paiement de l’ensemble des frais liés à la mission d’évaluation.
• Admission ou rejet sur la base d’un rapport d’évaluation.
• Approbation finale (en cas d’admission) par consensus au niveau de l’As-
semblée annuelle des systèmes de semences, du Comité pour l’agriculture
et du Conseil de l’OCDE.

Étiquettes de semences de l’OCDE


L’utilisation d’étiquettes et de certificats
pour les semences produites et condi-
tionnées à l’intention du commerce
international est autorisée conformé-
ment à des principes établis.
Chaque génération est identifiée par la
couleur de l’étiquette:
• Blanche avec une bande diagonale
violette: semences de prébase
• Blanche: semences de base
• Bleue: semences certifiées C1
• Rouge: semences certifiées C2

(OECD, 2013)
100 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques Systèmes des semences de l’AOSCA


À l’origine, l’AOSCA a été établie en 1919 comme l’Association internationale
pour l’amélioration des cultures. Ses membres comprennent des organismes
de certification des semences à travers les États-Unis ainsi que les organismes
au Canada, en Argentine, au Brésil, au Chili, en Australie, en Nouvelle-Zélande
et en Afrique du Sud.

L'AOSCA:
• Établit les normes minimales de pureté et d’identité des semences;
• Coopère avec l’OCDE ainsi que des organisations internationales associées à
l’élaboration de normes, de réglementations, de procédures et de politiques
visant à faciliter la circulation des semences et à favoriser le commerce
international des variétés améliorées;
• Ne dispose pas de concept de taille de lot de semences;
• Formule des recommandations relatives aux normes minimales pour la
qualité des semences des différentes catégories de semences certifiées .
• Reconnaît quatre catégories de semences: breeder (de prébase), foundation
(de base), registered (enregistrées) et certifiées5.

Étiquettes de semences de l’AOSCA


• Blanche: breeder (de prébase) et foundation (de base)
• Mauve: registered (enregistrées)
• Bleu clair: certifiées
(http://www.nrcs.usda.gov/Internet/FSE_PLANTMATERIALS/publications/idpmstn04265.pdf)

Systèmes SQD et MPQD


Le système de semences de qualité déclarée (SQD) a été mis en place par la
FAO en 1993, puis révisé et actualisé en 2006. Le système de matériel de
plantation de qualité déclarée (MPQD), quant à lui, a été élaboré en 2010. Ces
systèmes ne sont pas aussi rigoureux que ceux de l’OCDE. Ils établissent des
normes pour les semences et le matériel de plantation dans des pays qui se
trouvent à des étapes précoces du développement de leur secteur semencier.
Ils se révèlent particulièrement utiles lorsque les ressources ou les infrastruc-
tures sont insuffisantes pour établir des systèmes hautement développés de
contrôle du matériel de plantation et des semences tels que la certification. Le
SQD et le MPQD concilient la nécessité constante d’améliorer l’approvision-

5 Pour plus d’informations, voir www.aosca.org.


ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES ET QUESTIONS INTERNATIONALES 101

nement en semences et en matériel de plantation pour les agriculteurs et le remarques


désir de refléter et d’accueillir la diversité des systèmes agricoles, en particu-
lier dans des zones à difficulté où les systèmes semenciers hautement orga-
nisés fonctionnent mal. Il s’agit de systèmes relativement ouverts qui offrent
de la souplesse aux besoins des agriculteurs sans pour autant compromettre
les normes de base de la qualité des semences.

Les systèmes SQD et MPQD sont particulièrement importants pour les


semences et le matériel de plantation achetés dans le cadre de fournitures
d’urgence. Ils constituent des systèmes de référence efficaces, en particulier
pour les mouvements de semences internationaux.

Ils sont utiles pour les fournisseurs de semences potentiels (par exemple des
groupes et des coopératives d’agriculteurs ainsi que des fermes privées et
des ONG) qui souhaitent s’assurer de la qualité du matériel de plantation et
des semences. Ces systèmes sont conçus pour optimiser les ressources de
contrôle de la qualité des semences déjà en place dans le pays.
Les systèmes SQD et MPQD permettent aux agriculteurs et aux producteurs
d’accéder à des semences et à du matériel de plantation d’un niveau satisfai-
sant. Ces systèmes reconnaissent trois types de variétés:
• Les variétés élaborées au moyen de techniques de sélection conventionnelles.
• Les variétés locales qui ont évolué avec le temps en raison de circonstances agroé-
cologiques particulières et se sont adaptées aux conditions locales («écotypes»).
• Les variétés élaborées au travers d’approches de sélection alternatives (par
exemple la sélection variétale participative).
Le système SQD repose sur quatre principes:
• Une liste de variétés admissibles à la production de semences de qualité
déclarée est établie.
• Les producteurs de semences s’enregistrent auprès d’une autorité nationale
compétente.
• L’autorité nationale effectue des inspections sur ≥ 10 % des champs de multi-
plication des semences.
• L’autorité nationale effectue des contrôles sur ≥ 10 % des semences commer-
cialisées comme SQD.

Certificats d’analyse des semences de l’ISTA


L’activité principale de l’ISTA consiste à fournir des méthodes et des services
relatifs au contrôle des semences destinées au commerce international. L’ISTA
a élaboré et publié les règles internationales pour les analyses de semences
utilisées par des analystes de semences du monde entier.
Les règles de l’ISTA sont adoptées au niveau mondial pour contrôler les
semences vendues sur les marchés intérieurs. Par ailleurs, les certificats d’ana-
lyse des semences de l’ISTA, largement utilisés dans le commerce international
de semences, sont délivrés sur la base des règles de l’ISTA. Il existe deux types
de certificats: certificat international de lots de semences (orange ou vert) et
certificat international d’échantillons de semences (bleu).
• Orange et vert: il s’agit des résultats d’un échantillon connu prélevé sur un
lot de semences connu qui fournissent à l’utilisateur final une mesure de la
qualité moyenne du lot de semences.
• Bleu: il s’agit uniquement des résultats de l’échantillon, qui n’établissent
aucun lien entre celui-ci et le lot de semences.
102 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

notes
Certificat international d’échantillons de semences bleu:
• L’échantillonnage ne relève pas de la responsabilité d’un laboratoire accrédité.
• Le laboratoire assume uniquement la responsabilité des contrôles.
• Le rapport entre l’échantillon et le lot ne relève pas de sa responsabilité.
.

L'accréditation par l’ISTA permet de vérifier qu’un laboratoire d’analyses de


semences est compétent, sur le plan technique, pour mener à bien des procé-
dures de contrôle des semences conformément aux règles de l’ISTA. La norme
d’accréditation des laboratoires d’analyses de semences par l’ISTA spécifie les
critères que ces laboratoires doivent remplir afin d’obtenir et de conserver leur
statut de laboratoire accrédité auprès de l’ISTA ainsi que leur autorisation de
délivrer les certificats ISTA. Cette norme couvre toutes les étapes, de l’échan-
tillonnage jusqu’à la délivrance des certificats de l’ISTA.

La procédure d’accréditation comporte cinq étapes:


1. Adhésion à l’ISTA.
2. Participation au programme de contrôle de compétence de l’ISTA.
3. Établissement d’un système de gestion de la qualité adapté à la taille et au
champ d’application du laboratoire.
4. Mise en œuvre d’un audit de l’ISTA visant à documenter la compétence du
laboratoire, suivi par l’accréditation octroyée par le Comité exécutif de l’ISTA.
5. Paiement des cotisations. Pour leur statut, les laboratoires accrédités s’ac-
quittent d’une cotisation annuelle. Les honoraires d’audit sont payables
tous les trois ans précédant celui-ci.

Dispositifs institutionnels et soutien à la certification


des semences
Les dispositifs institutionnels et le financement constituent des aspects centraux
de la certification des semences. La certification doit-elle être un service visant
à améliorer la qualité des semences gratuit ou subventionné? Devrait-il exister
une échelle d’honoraires pour chacun des principaux services fournis?

En vue du développement et de la durabilité à long terme de la certification


des semences dans un pays en développement, le gouvernement, à travers
son ministère de l’agriculture, pourrait assumer entièrement la propriété et
la responsabilité du processus de certification. Autre solution, le secteur privé
pourrait développer le système de certification des semences par la promotion
d’un partenariat public-privé constructif.

Les systèmes de certification des semences appuyés par le gouvernement


connaissent trois approches de base:
• Système contrôlé par le gouvernement: les services de contrôle gouverne-
mentaux sont responsables de l’inspection de toutes les cultures. Les inspec-
teurs fournissent des étiquettes et des vignettes et vérifient que seules
les semences certifiées sont vendues. Des employés temporaires quali-
fiés peuvent réaliser les inspections, mais les services d’inspection doivent
superviser leur travail pour s’assurer que les pratiques sont adéquates.
ASPECTS RELATIFS À LA GESTION DE LA CERTIFICATION DES SEMENCES ET QUESTIONS INTERNATIONALES 103

• Autocertification réglementée: les inspections sont effectuées par des agri- remarques
culteurs pour le compte du gouvernement. Les agriculteurs sont autorisés à
prélever des échantillons sur leurs propres cultures pour les faire contrôler
par des laboratoires privés. Les inspecteurs gouvernementaux autorisent les
agriculteurs à réaliser ces inspections. En outre, ils contrôlent eux-mêmes
une part des cultures (environ 10 %) afin de s’assurer que les normes de
qualité sont respectées.
• Certification indépendante: les inspections sont effectuées par une tierce
partie. Le gouvernement autorise un organisme indépendant à effectuer les
inspections pour son compte. Cet organisme autorisé doit bénéficier de la
confiance tant des agriculteurs que du gouvernement, puisqu’il n’existe pas
d’inspections de routine par des agents gouvernementaux visant à garantir
le respect des normes de qualité.

Dans bon nombre de pays en développement, les contrôles gouvernementaux


peuvent s’avérer la seule option viable, car les institutions peuvent ne pas être
dotées des outils permettant d’éviter les conflits d’intérêts et les aléas moraux.
Néanmoins, il est important d’explorer les options potentielles du secteur privé
et de renforcer les capacités d’entités sélectionnées en tenant compte des
expériences et des leçons pertinentes tirées d’autres pays faisant face à des
situations similaires. En effet, pour des raisons de durabilité, bon nombre de
pays associent l’autoréglementation et la certification indépendante. En tout
état de cause, lorsqu’il s’agit de décider des approches à adopter, il est néces-
saire de bien tenir compte des défis suivants:
• Coût de la certification. Les systèmes contrôlés par le gouvernement, en particu-
lier, nécessitent des effectifs importants pour effectuer le travail dans les champs
et en laboratoire à l’échelle du pays, ce qui suppose des coûts élevés. Par consé-
quent, les systèmes d’autocertification permettent de réduire considérablement
les coûts assumés par le gouvernement.
• Disposition à payer pour des services de certification. Dans bon nombre de
pays en développement, la certification des semences est une idée neuve et,
au départ, les agriculteurs peuvent être réticents à payer pour des services
de certification.
• Instauration de la confiance. En ce qui concerne l’autocertification, il faut
d’abord pouvoir faire confiance aux entités responsables de leurs propres
inspections. En outre, les risques liés à la corruption et aux intérêts person-
nels existent bel et bien et il n’est pas toujours aisé de faire appliquer le code
de conduite ou d’imposer des pénalités pour mauvaises pratiques.
• Conditions du secteur privé. Dans de nombreux pays, la production de
semences du secteur privé pourrait ne pas exister ou se trouver unique-
ment à une étape précoce de son développement. Les possibilités de certi-
fication pourraient être limitées de même que la disponibilité du personnel
formé. Il est nécessaire d’analyser attentivement la capacité du secteur
privé à assumer des fonctions de certification supplémentaires.
104 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

remarques
EXERCICES ET POINTS DE DISCUSSION
1. L’organisme de certification des semences existe uniquement lorsque la
certification est obligatoire. Vrai ou faux? Expliquez.

2. Expliquer la différence entre la certification obligatoire et volontaire et


l’exactitude de l’étiquetage.

3. Qu’est-ce que l’exactitude de l’étiquetage? Fournissez un exemple.

4. Quel est l’objectif principal des systèmes de semences de l’OCDE?

5. Quels sont les objectifs du système de semences de qualité déclarée


(SQD) de la FAO? Quelles circonstances se prêtent le mieux à l’utilisation
du SQD?

6. Quel est le rôle de l’ISTA et qui est autorisé à délivrer ses certificats?
105

Bibliographie

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106 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

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293 pp.
109

Glossaire

Agence de certification de semences Échantillon composite


L’autorité compétente, qui reste indépen- Un échantillon obtenu par le mélange de tous
dante de la production des semences, respon- les échantillons primaires prélevés d'un lot de
sable pour la mise en marche du schéma de la semences que l'on veut analyser.
production de semences certifiées.
Échantillon de travail
Autre semence Un échantillon prélevé au laboratoire à partir
Unités de semences de toute espèce végé- d’un échantillon soumis, en utilisant une
tale autre que de la semence pure (l’espèce méthode de réduction appropriée, qui est
cultivée). utilisé pour l’essai de semences.
Capacité de germination Échantillon primaire
Une indication de la proportion de graines Une petite partie de semence prélevée du lot
vivantes capables de produire des plants de semences au cours du processus d’échan-
normaux. tillonnage.
Caractère Échantillon soumis
Un trait, une propriété, une qualité ou un Un échantillon soumis à un laboratoire d’essai.
attribut (morphologique, physiologique, anato- Il comprend tous les échantillons composites
mique, cytologique ou biochimique) qui peut
ou un sous-échantillon obtenu à partir de
être observé ou quantifié et qui peut servir à
méthodes de réduction respectant les régle-
distinguer un taxon d'un autre.
mentations ISTA.
Condición caractéristique
Échantillonnage
La posession d'une caractère spécifique.
La méthode par laquelle un échantillon repré-
Certification de semences sentatif est prélevé d’un lot de semences pour
Un processus réglementaire conçu pour être envoyé au laboratoire pour analyse.
maintenir et mettre à la disposition de agri-
Embryon
culteurs de semences de haute qualité et de
La partie générative des semences qui se
propagation matériaux de variétés de cultures
développera et deviendra une plante.
supérieures, cultivés et distribué pour assurer
l'identité génétique et pureté génétique. Endosperme
Le tissu nutritif à l’intérieur d’une semence,
Cultivar
mais externe à l’embryon, à partir duquel les
Un arrangement de plantes qui ont été sélec-
plantules en développement tirent les nutri-
tionnées pour avoir un caractère ou une combi-
ments jusqu’au moment où elles sont en
naison particulière de caractères, qui sont
mesure d’effectuer la photosynthèse, une fois
nettement distinctes, uniformes et stables en
exposées à la lumière.
termes de ces caractères, et qui, lorsqu'elles
sont propagées correctment, maintiennent Épuration
ces caractères (Code de la nomenclature pour Le processus d’enlever les plantes
les espèces cultivées, 2004, art 2.2) non-conformes de la culture.

Dormance Essai des semences


L’état dans lequel des semences ayant un Une analyse des paramètres physiques et
embryon viable ne germent pas dans des qualités physiologiques d'un lot de semences,
conditions propices à la croissance de la plante. basée sur un petit échantillon représentatif.
110 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

Germination Mauvaise herbes nuisibles


L'émergence et le développement de la plan- Espèce de mauvaise herbe définie dans la
tule à un stade où l'apparition de ses struc- loi ou la réglementation comme nuisible à la
tures essentielles indique si la plantule devien- culture, dont la tolérance à la présence dans
drait une plante normale dans des conditions les lots de semences est faible, et qui présente
de terrain favorables. également des difficultés à contrôler par des
pratiques culturales communes.
Hors-type
Plante d’une culture de semences qui s’écarte Milieux de culture
de la description typique du cultivar. Un substrat qui fournit suffisamment d'es-
pace poreux pour fournir l'air et l'eau néces-
Humidité relative saires à la croissance radiculaire.
La part, exprimée en pourcentage, de la quan-
tité de vapeur d’eau réellement présente Pathologie de semences
dans l’air par rapport à la quantité maximale L’étude des maladies des semences, qui inclut
de vapeur qui pourrait être présente à cette les mécanismes d’infection et transmission, le
température. rôle de l’inoculum transmis par les semences
dans le développement de la maladie, les tech-
Isolement niques de détection des agents pathogènes,
Séparation du champ de la culture de les standards de tolérance dans la certifica-
semences du champ d’autres cultures afin tion, les effets sur le stockage, les mycotoxines
de prévenir la contamination mécanique ou produites et le contrôle de ces maladies.
génétique des semences à récolter. L’iso-
lement peut se créer par la distance, par le Plantule
temps et par des barrières physiques. Jeune plant lorsqu’il sort de la semence jusqu’à
son établissement physique et physiologique en
Lot de semence
tant que plante complètement indépendante.
Quantité de semences identifiable, de la
même variété, d’origine et d’histoire connues, Plantules anormales
et registrée sous un numéro unique de lot Les plantules qui montrent des dommages
dans un schéma de production avec qualité aux structures critiques de l'embryon au cours
assurée. du processus de germination, avec un risque
élevé que le développement des plantules
Maintenance
dans une plante normale ne se produise pas.
Le produit d'un processus de régénéra-
Les structures critiques peuvent être endom-
tion d'une variété, soit par la propagation
magées, déformées, perforées ou montrer
des semences ou de la matière végétale. Le
d'autres défauts.
produit représente la variété et est suffisam-
ment uniforme. Plantules normales
Plantules ayant le potentiel de se déve-
Matière inerte
lopper normalement à des plantes satisfai-
Quantités de semences ou tout autre maté-
santes lorsqu'elles sont cultivées dans des
riau ou structure non défini par ISTA en tant
conditions favorables de sol, lumière, eau et
que semences pures ou autres semences.
température.
Cela inclut les morceaux de semences pures
de moins de la moitié de la taille originale, les Producteur de semences
particules de sol, le sable, les cailloux, la paille, Une personne physique ou morale dont l’acti-
les tiges, les feuilles, les fleurs, les champi- vité est la production de semences, soit elle-
gnons ou les galles de nématode. même, soit en sous-traitance à un tiers.
Mauvaise herbe
Plante indésirable poussant dans une culture.
GLOSSAIRE 111

Pureté analytique Semence commerciale


Pourcentage, exprimé en poids, de semences Semences conçues pour la production agri-
de la culture requise. Les impuretés peuvent cole, mais qui n’ont pas été produites dans le
être des matières inertes, des semences de cadre d’un plan de certification reconnu.
mauvaises herbes, des semences endomma-
Semence de base
gées et des semences d’autres cultures.
La descendance d’une semence de pré-base,
Pureté génétique qui est produite par o sous la supervision du
La proportion de plantes fidèles au type et sélectionneur, qui est utilisée pour la produc-
correspondant aux caractères d'une variété tion des semences certifiées.
distincte.
Semence de fondation
Pureté variétale La progéniture des semences de sélection-
Pourcentage, exprimé en poids, de semences neur, utilisée pour la production des semences
pures qui produiront des plantes ayant les registrées et certifiées dans le schéma de
caractéristiques de la variété spécifique. l'AOSCA.

Qualité de semences Semence pré-base


Un concept qui exprime combien un lot de Semence de toute génération entre les lignées
semences se conforme aux standards établis parentales (semence nucléaire) et la semence
pour certains attributs, qui déterminent le de base. Produite par le sélectionneur.
statut de qualité.
Semence pure
Santé de semence Semences de l’espèce prédominante dans
La présence ou l'absence d'organismes l’essai ou de celle déclarée par le deman-
causant des maladies (par exemple des deur. Inclut toutes les variétés et les culti-
champignons, des bactéries ou des virus) et vars botaniques de cette espèce. La fraction
des organismes nuisibles d'origine animale de semences pures comprend les semences
(nématodes, insectes). entières, matures et pas endommagées, et
les morceaux de semences plus grandes de la
Seed viability moitié de leur taille originale.
La capacité de la semence à germer et
produire une plantule normale. Ceci indique Semence registrée
qu'une semence contient les structures et Une classe de semences dans un programme
substances nécessaires à la germination dans de semences certifiées qui est produite des
des conditions favorables en l'absence de semences de base et est plantée pour produire
dormance. des semences certifiées dans le programme
de semences AOSCA.
Sélectionneur
La personne ou l'organisation qui développe Semences certifiées
des groupes nouveaux ou améliorés des La progéniture des semences de base,
plantes en usant la sélection, hybridisation, produites dans le cadre d’un contrat avec
ou méthodes pareilles. des multiplicateurs sous la supervision d'une
autorité semencière (publique ou prive).
Semence
Ovule à maturité, qui se compose d’un plant Sous-échantillon
embryonnaire avec une réserve d’aliments La partie d’un échantillon obtenue en le rédui-
ou d’une autre structure comprenant l’ovule, sant à travers l’utilisation d’une des méthodes
utilisé par les agriculteurs en tant que maté- d’échantillonnage prévues par les règles ISTA.
riel de plantation.
112 Module 3: Contrôle de la qualité et certification des semences

Taux de germination Variété


Pourcentage des semences pures ayant la Synonyme du terme «cultivar», selon la défi-
capacité de germer et pouvant devenir une nition du Code international de nomenclature
plantule normale dans des conditions opti- pour les plantes cultivées, 1980, Article 10:
males d’humidité, de température et de «Le terme international ‘cultivar’ signifie un
lumière. ensemble de plantes cultivées qui est clai-
rement identifiable par un groupe de carac-
Teneur en humidité à l'équilibre
tères (morphologiques, physiologiques, cyto-
Le pourcentage d’humidité dans une semence,
logiques, chimiques ou autres) et qui, lors de
en équilibre avec la température et l’humidité
leur reproduction sexuée ou végétative, garde
relative de l’aire.
les mêmes caractères distinctifs».
Test de pureté variétale
Variété à pollinisation ouverte
Détermination et vérification de l’identité et
Variété hétérogène d’une culture allogame
pureté de l’espèce et variété déclarée (par
qui peut interpolliniser librement pendant
ex, les caractéristiques morphologues de la
la production de semences; à l’opposé de la
semence ou plantule, propriétés chimiques,
production de semences hybrides qui repré-
ou aspects cytologiques).
sente la pollinisation croisée contrôlée.

Vigueur des semences


La somme des propriétés qui définissent
e niveau d’activité et rendement durant le
processus de germination et l’établissement
de la plantule.
Les semences sont un moyen-clé pour améliorer les cultures. Ils constituent donc un élément
essentiel dans la production agricole. Les semences sont uniques, elles doivent rester vivantes
et saines lorsqu’elles sont utilisées. Les semences sont également l’intrant que les agriculteurs
peuvent produire eux-mêmes.
Ces facteurs ont été pris en compte lors de la préparation de ces outils d’information, qui
comprend les six modules interdépendants suivants:

1. Développement d’entreprises semencières à petite échelle. Ce module fournit un guide


par étapes pour la création d’entreprises de semences commercialement viables dans les
communautés agricoles. Il couvre les étapes critiques allant du plan d’affaires à la production
de semences destinées à la vente.

2. Traitement des semences. Ce module présente les principes de base du traitement des
semences, l'équipement utilisé et les meilleures pratiques, de la réception à la livraison, en
passant par le conditionnement. Le module se concentre sur l’utilisation de petits équipe-
ments abordables pour le traitement des semences et le semis et qui pourraient également
être fabriqués localement.

 3. Contrôle de la qualité et certification des semences. Ce module aide les professionnels
des semences et les autres parties prenantes à respecter les normes de qualité établies
pour les semences et à mettre en œuvre les procédures de certification. Les sujets abordés
comprennent les inspections sur le terrain et le conditionnement des semences ; l'emballage
et l'étiquetage ; le stockage ; l'échantillonnage / le test et la distribution.

4. Cadre réglementaire du secteur des semences. Ce module fournit des informations sur
les éléments des réglementations qui régissent la chaîne de valeur des semences - de
l'enregistrement des variétés en passant par la production de semences de qualité, la distri-
bution et la commercialisation. Le matériel traité comprend des informations sur la politique
nationale des semences, la législation et les réglementations semencières, leurs définitions,
objectifs et interactions.

5. Commercialisation des semences. Ce module présente les principes de base pour la valori-
sation et l'échange de semences. Il décrit toutes les activités entreprises pour acheminer les
semences des producteurs aux utilisateurs finaux ou aux agriculteurs. Le lecteur reçoit des
conseils sur la manière de mener des recherches pertinentes sur le marché des semences,
d'élaborer des stratégies de commercialisation efficaces, d'élaborer un plan de commercial-
isation et de gérer les risques
Discussion on seed qui y sont associés.
promotion

6. Stockage des semences. On estime que 25 à 33 pourcent de la récolte mondiale de graines,


y compris les semences, sont perdus chaque année pendant le stockage. Pour éviter cet
inconvénient certain pour la sécurité alimentaire et la nutrition, ce module présente les princ-
ipes de base pour un stockage efficace des semences et les pratiques associées. Le module
fournit des conseils sur la conservation des semences dans des conditions environnemen-
tales contrôlées afin de maximiser la viabilité des semences pendant les longues périodes,
allant de la récolte à la plantation, en passant par la transformation.
Ce module fournit un guide par étapes pour la création d’entreprises de semences commer-
cialement viables dans les communautés agricoles. Il couvre les étapes critiques allant du
plan d’affaires à la production de semences destinées à la vente.

ISBN 978-92-5-131904-8

9 789251 319048
CA1492FR/1/11.19

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