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Chapitre 02 : Planification expérimentale

Introduction :

L’expérimentation permet d’évaluer la réponse induite sur une ou plusieurs


variables par la modification d’un ou plusieurs facteurs expérimentaux. Le plus
souvent on envisage de mener une expérimentation afin de vérifier une
hypothèse suggérée par des connaissances antérieures ou des problèmes posés à
l’agriculture. Il faut alors élaborer une procédure de vérification de cette
hypothèse. Cette procédure comporte différentes phases parmi lesquelles on
note :

-le choix du matériel expérimental


-le choix des caractères à observer ou mesurer
-la détermination des méthodes d’observation et de mesure
- la détermination des critères de validation de l’hypothèse.
Les deux premières phases ne posent souvent pas beaucoup de difficultés à
l’expérimentateur car elles relèvent essentiellement du domaine de recherche
considéré. Par contre. Les deux dernières exigent un certain bagage en
statistique. En effet, il faudra Savoir comment déterminer une méthode fiable et
précise de mesures et dans quel cadre ces mesures obtenues
permettront de valider ou d’invalider l’hypothèse.
Ainsi, à l’issue de l’expérimentation une décision sera prise, mais elle sera prise
dans un contexte incertain sujet à diverses sources de variation liées au matériel
expérimental utilisé, aux conditions expérimentales (par exemple la température,
la pluviométrie, l’hétérogénéité du sol), aux erreurs de mesure etc. La décision
d’accepter ou de refuser une hypothèse sera
basée alors sur un raisonnement probabilistique ou statistique. Nous voyons dés à
présent l’importance et l’enjeu de la statistique dans le domaine de
l’expérimentation agricole.
Exemple
Considérons une expérimentation mise en œuvre dans le but de comparer les
rendements potentiels de deux variétés A et B d’arachide. L’hypothèse à tester
consiste à dire que ces deux variétés produisent le même rendement.
L’expérimentateur, disposant de deux parcelles contiguës de même taille, sème
chacune des variétés sur une des parcelles et observe que la variété B donne un
meilleur rendement.
L’expérimentateur, à partir seulement de cette observation, ne pourra
certainement pas avancer une conclusion valable en vue de valider son hypothèse
de travail. En effet cette différence: observée pourrait très bien être due à des
facteurs autres que la variété, en l’occurrence une attaque d’insectes plus
marquée sur la parcelle ayant reçue la variété A, une plus grande fertilité de la
parcelle ayant reçue B pourraient par exemple expliquer cette
différence de rendement.
Nous voyons ainsi que l’expérimentateur devra planifier son expérience de telle
façon à pouvoir décider si la différence observée pouvait être attribuée à un effet
de la variété ou bien être attribuée à d’autres facteurs dits : “non contrôlés” par
l’expérience.

I- Principes de la planification expérimentale :


Une planification expérimentale de qualité peut être définie comme “la façon de
fournir I ‘effort expérimental minimum pour la meilleure précision”, en d’autres
termes le moyen d’obtenir des résultats précis au moindre coût.

Nous mesurons dès à présent toute l’importance à devoir accorder à l’étape de la


planification expérimentale dans le processus de recherche. La planification
expérimentale doit, pour garantir la validité de l’analyse statistique des données
qui seront recueillies obéir à trois principes fondamentaux que nous allons
brièvement décrire.
I-1- La randomisation :
Reprenons à présent l’exemple précédent en considérant que nous disposons de
six parcelles expérimentales contiguës, les trois premières recevant la variété A et
les trois autres la variété B

Gradient de fertilité

A A A B B B

Dans ce cas, une des variétés pourrait être constamment favorisée, au point de
vue de son rendement, s’il existe par exemple un gradient de fertilité allant de la
droite à la gauche du terrain.
Pour éviter toute source d’erreur systématique en avantageant une des variétés
au détriment de l’autre, il nous faut procéder à la randomisation qui est une règle
d’affectation au hasard des traitements aux unités expérimentales. Cette
procédure garantit l’indépendance des
observations d’une unité expérimentale à l’autre et élimine les biais qui peuvent
être induits par une mauvaise répartition des traitements aux unités
expérimentales.
I-2- Les répétitions :
Si l’expérimentateur avait choisi de semer la même variété sur les six parcelles il
aurait quand même sûrement observé une différence de rendement entre ces
parcelles, cette différence est due à une source de variabilité appelée erreur
expérimentale qui ne peut être estimée que s’il y a des répétitions, c’est à dire
affecter une même variété à différentes parcelles expérimentales.
II est en effet nécessaire d’avoir des répétitions pour évaluer l’erreur
expérimentale et distinguer ainsi cette erreur de I’ effet du aux traitements.
I-3- Le contrôle de l‘erreur :

Nous venons de voir que les répétitions nous permettent d’avoir une mesure de
l’erreur expérimentale. Il nous faut , pour la réduire, limiter l‘influence de certains
facteurs non contrôlés par l’expérience. Nous chercherons, pour cela, à constituer
des regroupements d’unités expérimentales Ies plus homogènes possible. Une
part de la variabilité sera ainsi contrôlée et l’erreur expérimentale réduite.
Pour un essai au champ, on cherchera lorsqu’un gradient d’hétérogénéité (ou un
gradient de fertilité) par exemple est reconnu à constituer des groupes de
parcelles semblables du point de vue de leur fertilité de telle sorte que la
variabilité du phénomène étudié soit plus faible entre des unités expérimentales
d’un même groupe qu’entre unités expérimentales appartenant à des groupes
différents. Les traitements seront alors répartis de manière aléatoire au niveau de
chacun de ces groupes ou blocs. Le facteur de variation lié à la fertilité du sol sera
ainsi contrôlé et l’erreur expérimentale réduite.

II-Principales étapes de la planification expérimentale :Protocole expérimental


Après une étude bibliographique permettant de procéder à l’état des
connaissances sur le thème de recherche projeté, l’expérimentateur doit définir
lors de la planification de son expérience différents éléments dont les principaux
sont :
II-1- La définition de l’objectif expérimental :
Une expérience étant mise en place pour répondre à un certain objectif, il est
nécessaire que cet objectif soit défini de manière claire. On conçoit aisément que
la définition de l’objectif expérimental détermine la réalisation de
l’expérimentation et la nature des mesures qui seront relevées.
Les diverses questions auxquelles l’expérience devrait répondre doivent être
formulées sans ambiguïté et classées par ordre d’importance lorsque I’ objectif de
l’expérience est multiple.
II-2- La définition des facteurs à étudier(facteurs étudiés) :
Un facteur est défini par un ensemble d’éléments de même nature dont nous
voulons étudier l’influence sur une certaine variable : chacun de ces éléments est
appelé un niveau dans le cas d’un facteur quantitatif ou variante dans le cas d’un
facteur qualitatifou une d’une façon général on l’appel modalité du facteur.
Le niveau ou la variante sont appelés : Traitement dans le cas d’un seul facteur
étudié, par contre dans le cas de plusieurs facteurs étudiés le traitement est la
combinaison des niveaux ou variantes ou d’une façon générale des modalités du
premier facteur étudié avec les modalités des autres facteurs étudiés, dans ce cas
cette combinaison est appelée aussi :Objet.
Les facteurs à étudier constituent l’objet même de notre expérience. Ainsi leur
nature doit être définie avec précision ; le nombre de facteurs et le nombre de
niveaux ou de variantes ou modalités de chacun d’entre eux doivent être
clairement déterminés.
Dans le cadre de notre exemple ci-dessus, le facteur étudié est la variété
d’arachide. Les variétés A et B constituent les deux variantes (facteur qualitatif)
ou modalités de ce facteur.
Un traitement est défini par une combinaison des niveaux ou des variantes des
différents facteurs étudiés, dans le cas ou on a plus d’un facteur étudié. Dans le
cas où un seul facteur serait étudié un traitement correspond à un niveau ou une
variante de ce facteur.
Exemple :
A titre d’illustration considérons qu’on s’intéresse à l’étude de 2 facteurs : la
variété d’arachide à deux variantes ou modalités (variété A et variété B) et
l’engrais azoté à deux niveaux (dose Dl et dose D2).
Chacune des 4 combinaisons des deux facteurs (ADI, AD3, BD 1 et BD2) constitue
un traitement.
II-3- La définition des conditions expérimentales :
Les résultats d’une expérience peuvent être fortement influencés par les
conditions expérimentales et, à cet effet, il est alors nécessaire de bien définir ces
conditions.
Les conditions expérimentales peuvent être par exemple dans le domaine végétal
le site d’implantation de I’ expérience (en station, en milieu paysan). Les sources
d’hétérogénéité potentielles sur le site (existence de gradient de fertilité ou de
salinité), le précédent cultural, les techniques culturales etc…
Dans le domaine agronomique on peut faire la distinction entre expériences « en
station » et expériences « hors station ».
Par expérience en station, on entend une expérience qui est organisée de façon
très stricte au sein d’une station de recherche, d’un laboratoire ou d’une manière
générale, de tout milieu qui peut être étroitement surveillé (chambre de culture
ou serre par exemple). Par expérience hors station, on entend au contraire une
expérience qui est organisée dans un cadre moins bien contrôlé et généralement
plus proche de la pratique (chez les agriculteurs ou en foret par exemple).

-L’expérience « en station » est souvent plus artificielle et elle peut porter sur un
matériel animal ou végétal plus homogène. De plus les conditions de travail
permettent de nombreux cas d’utilisation d’équipements ou de locaux spéciaux
conduisant à la définition d’unités expérimentales (exemple parcelles) plus
petites.
-Par contre les expériences « hors station » portent le plus souvent sur un
matériel animal ou végétal hétérogène et sont généralement soumises à plus
d’aléas. Il en résulte qu’elles sont fréquemment caractérisées par l’emploi
d’unités expérimentales plus grandes et malgré cela, par une plus grande
variabilité des résultats obtenus.

II-4- La définition des unités expérimentales :


L’unité expérimentale est l’élément recevant le traitement (un seul) et sur lequel
porteront les observations.
• Choix des unités expérimentales :
Pour les unités expérimentales on doit répondre à 4 questions :
Quoi ?
• Cas des végétaux ca va être : Une parcelle en cultures maraichères ou en
grandes cultures, ou un individu isolé dans le cas des pots par exemple,
ou un morceau du végétal
• Cas des animaux ca va être : Un lot d’animaux, ou un animal ou un
morceau d’animal
On défini l’unité expérimentale comme étant la plus petite unité (du
matériel vivant, animal ou végétal ou micro-organisme) recevant un
traitement

Quelles sont les dimensions ?


Le principe c’est d’avoir la plus petite unité possible pour avoir le maximum
de répétition (domaine agronomique), mais dans la pratique il y a des
contraintes. Exemple en grandes cultures, contrainte de la largeur du
semoir, il faut donc trouver un compromis entre le nombre de répétitions
et les contraintes pratiques.
Le principe c’est d’avoir le max de répétitions et dans le cas des unités
expérimentales sur terrain (parcelles) il ne faut pas oublier les bordures.

Quelle est la forme ?


Dans le domaine agronomique en production végétale on a deux
situations : Dans le cas de terrain homogène, on utilise des parcelles
carrées, dans le cas de terrain hétérogènes des parcelles allongées.
Quel est le nombre de répétitions?
On tient compte de l’homogénéité du terrain. Le minimum de répétitions
est 3, le maximum est de 6.
On peut déterminer le nombre de répétitions par la formule :
n₌21.V2/σ2
V:Coefficient de variation(CV)
σ: Ecart type de la population

CV(ou V en %)=S/ȳ × 100

II-5- La définition des observations (paramètres mesurés ou mesures) :


Des mesures ou observations seront réalisées au niveau de chaque unité
expérimentale. Ces mesures ou observations sont les valeurs de variables, dites
variables d’étude, prises surl’unité considérée.

• Choix des observations (paramètres mesurés ou mesures):


De la définition des objectifs vont découlé les observations.
Exemple : Objectif : Adaptation à la sécheresse du blé.
Observations :
-Rendement en sec
-Rendement en irrigué
-Mesure du pHF (potentiel hydrique foliaire) entre les différentes variétés
-Couleur des feuilles
On va distinguer deux types d’observations : Essentielles et accessoires.
• 1-Les observations essentielles :
Ce sont les observations qui permettent de répondre à l’objectif
On a :
-Les observations qualitatives : exemple : Couleur des feuilles
Elles sont de nature :
a-nominale (à plus de deux modalités), par exemple la couleur, la
variété cultivée…
b-Ordinale : c'est-à-dire celles qui permettent de classer les
individus. Une variable qui prend des valeurs faibles, moyennes et fortes
Elles sont basées sur une echelle ou des indices :
Exemple d’attaque d’oidium sur les feuilles :
0…….pas de notation
1…….pas d’attaque d’oidium
2…….attaque visible mais faible
3…….attaque visible moyen
4…….attaque visible fort
5…….plante morte

c-Binaire :(nominale à deux modalités)


Par exemple les variables qui prennent les valeurs oui ou non ou
présence ou absence d’un caractère.
-Les observations quantitatives (ce sont les paramètres mesurables),
exemple : Mesure de la longueur des tiges,poids des grains etc…
Parmi les observations quantitatives on a celles qui sont de nature :
- continue, par exemple le poids, le rendement, la hauteur…
-discrète, par exemple le nombre d’épis, le nombre d’insectes…

-On doit définir avec précision :


-les dates d’observations
-le nombre d’observations-
-la méthode d’échantillonnage
Ce ci doit être défini avant de mettre l’expérience en place.
-Prévoir les méthodes d’enregistrement : Cahier, ordinateur et éviter les
transcriptions successives (éviter de transcrire plusieurs fois)

• 2-Les observations accessoires : Qui sont nécessaires pour les


interprétations. On doit décrire les conditions de l’environnement : Date
de semis, traitements phytosanitaires, les températures, les pluies etc…

-Les erreurs :
S’il y a des erreurs on aura des coefficients de variation élevés et on n’aura pas les
résultats recherchés.
On a différents types d’erreurs :
• Erreurs de mesure :
Exemples : -Récolte du blé : Le taux d’humidité varie au cours de la journée,
pour éviter l’erreur il faut travailler avec le poids sec.
-Le poids de l’animal varie selon son alimentation, donc doit être pesé à
jeun pour éviter les erreurs.
b- Erreurs systématiques : liées à l’observateur
c-Erreurs d’échantillonnage
-Remplacement des données manquantes par des données voisines
- Remplacement des échantillons difficiles par des échantillons faciles
Représentativité des observations :
Elle est essentielle et l’échantillonnage doit être homogène. Exemple pour des
mesures sur des animaux, ils doivent être du même poids, même âge et même
sexe.
II-6- Le choix du dispositif expérimental :
Le choix du dispositif expérimentai se fait en fonction de l’objectif projeté, de la
structure et du nombre de facteurs à étudier et des conditions ou contraintes
expérimentales.

Un dispositif expérimental est un ensemble des parcelles (ou unités


expérimentales) dont la répartition particulière et caractéristique permet
d’étudier un ou plusieurs facteurs.

Le dispositif expérimental doit assurer que les suppositions nécessaires à l'analyse


statistique sont réalisées et permettre une bonne précision des résultats, en
spécifiant la manière d'affecter les traitements aux unités expérimentales.

L’objectif du dispositif expérimental est d’obtenir un essai d’une puissance


maximale, d’une interprétation simple et permettant raisonnablement d’attribuer
la causalité des phénomènes observés

Le choix d’un dispositif expérimental est fonction de trois critères ; le nombre de


facteurs étudiés, le nombre de gradients d’hétérogénéité (potentiels ou réels) et
les contraintes liées à l’expérimentation (mise en place, conduite, observations…).
Sur la base de ces trois critères nous avons :

1 facteur étudié + aucun gradient d’hétérogénéité = dispositif en randomisation


totale

1 facteur étudié + 1 gradient d’hétérogénéité = dispositif en blocs aléatoires


complets.

1 facteur étudié + 2 gradients d’hétérogénéités = dispositif en carré latin.

2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité = dispositif en factoriel bloc.

2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité + 1 contrainte expérimentale =


dispositif en split-plot

2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité + des contraintes expérimentales


= dispositif en criss-cross.
Dans ce qui suit nous allons développer les dispositifs les plus utilisés en
agronomie à savoir, le dispositif en randomisation totale, le dispositif en blocs
aléatoires complets, le dispositif en Carré latin et le dispositif en split plot.

Dispositifs expérimentaux

II-6-1-Dispositif en randomisation totale ou dispositif aléatoire complet :

Ce type de dispositif est utilisé pour les essais à un seul facteur et dans les terrains
assez homogènes. L’affectation des traitements se fait par tirage au sort
complètement aléatoire. Le même traitement peut apparaître plus d’une fois
dans la même ligne et dans la même colonne. La seule condition est que le même
traitement ne peut pas apparaître dans des parcelles voisines.

Exemple : Pour comparer 4 traitements T1, T2, T3 et T4 à 4 répétitions, l’essai


comporte 16 parcelles.

T1 T2 T4 T3

T2 T3 T1 T4

T1 T4 T2 T1

T3 T2 T3 T4

II-6-2-Dispositifs en blocs aléatoires complets :

Ce dispositif est composé de plusieurs blocs et chaque bloc est constitué de


plusieurs parcelles. Il est appliqué dans le cas d’essai à un facteur dans des
terrains hétérogènes avec la présence d’un gradient de fertilité (pente, cours
d’eau, drains, brises vents etc…). Les blocs doivent être allongés
perpendiculairement au sens du gradient et les parcelles dans le même sens de ce
même gradient de fertilité. Chaque bloc doit comporter l’ensemble des
traitements et le même traitement peut apparaître plus d’une fois dans la même
colonne MAIS ne peut pas apparaitre deux fois dans la même ligne.

Exemple : Pour un essai sur 1 facteurs à 4 niveaux et 4 répétitions nous avons 4


blocs et dans chaque bloc, les différents traitements sont affectés par tirage au
sort sur un nombre total des parcelles = 4.

Bloc1 T1 T2 T4 T3

Bloc2 T2 T3 T1 T4

Bloc3 T1 T4 T2 T3

Bloc4 T4 T1 T3 T2

Gradient de fertilité ou d’hétérogénéité

Le bloc aléatoire complet peut être d’un seul tenant ou séparé suivant les
conditions du terrain.

T1 T2 T4 T3

Bloc1

T2 T3 T1 T4

Bloc2

T1 T4 T2 T3

Bloc3

T4 T1 T3 T2

Bloc4

Gradient de fertilité ou d’hétérogénéité


II-6-3-Dispositif en Carré latin :

Ce dispositif à un seul facteur est recommandé lorsqu’un terrain est très


hétérogène, soit un gradient de fertilité est présent dans deux direction
perpendiculaires. C’est un Carré où existent autant de répétitions que de
traitements et autant de lignes que de colonnes comporte plusieurs blocs. Le
même traitement figure une seule fois dans chaque colonne et dans chaque ligne.

Exemple : Pour un essai sur 1 facteurs à 4 niveaux et 4 répétitions nous avons le


carré suivant de 16 parcelles, les différents traitements sont affectés par tirage au
sort sur un nombre total des parcelles = 4.

4 blocs en lignes Gradient de fertilité ou d’hétérogénéité

T1 T2 T4 T3

T2 T3 T1 T4

T3 T4 T2 T1

T4 T1 T3 T2

Gradient de fertilité ou d’hétérogénéité

4 blocs en colonnes

II-6-4-Dispositif en Split-plot :

C’est un dispositif en parcelles subdivisées qui s’applique dans le cas d’une


expérience comportant deux facteurs. Un Split plot se réalise de la manière
suivante :
- Déterminer le facteur principal et le facteur secondaire ;

- Constituer un plan en Blocs complets qu’on appelle « les grandes parcelles » ou


« les parcelle principales ». Les modalités du facteur principal sont randomisées
dans ces grandes parcelles ;

- Subdiviser les grandes parcelles en autant de petites parcelles définitives qu’il y


a des modalités du facteur secondaire ;

- Randomiser les traitements du deuxième facteur par unité indépendamment du


premier.

Exemple : Pour un essai portant sur 2 facteurs et 3 répétitions, soit :

X est le facteur principal avec trois modalités X1, X2, X3

Y est le facteur secondaire avec 4 niveaux Y1, Y2, Y3, Y4

Le dispositif se réalise en deux étapes comme suit :

1/ La préparation des parcelles relatives au facteur principal (X) et l’affectation


des modalités du premier facteur pour les trois répétitions par tirage au sort :

X1 X2 X3

X2 X3 X1

X3 X1 X2

2/ La division des parcelles principales en sous parcelles et l’affectation des


objets du facteur secondaire (Y) indépendamment du facteur principal par tirage
au sort comme présenté ci-dessous
X1Y1 X1Y2 X1Y3 X1Y4 X2Y2 X2Y4 X2Y3 X2Y1 X3Y4 X3Y3 X3Y2 X3Y1

Bloc1 Sous bloc 1 Sous bloc 2 Sous bloc 3

X2Y2 X2Y4 X2Y3 X2Y1 X3Y4 X3Y3 X3Y2 X3Y1 X1Y1 X1Y2 X1Y3 X1Y4

Bloc2 Sous bloc 1 Sous bloc 2 Sous bloc 3

X3Y1 X3Y2 X3Y3 X3Y4 X1Y1 X1Y2 X1Y4 X1Y3 X2Y1 X2Y2 X2Y3 X2Y4

Bloc3 Sous bloc 1 Sous bloc 2 Sous bloc 3

II-7- La détermination du nombre de répétitions :

Nous notons souvent un manque de critères objectifs dans la détermination du


nombre de blocs et du nombre de sites d’un essai multilocal.
Le nombre de répétitions devrait être déterminé par la précision des résultats que
l’on veut obtenir avec une certaine probabilité en fonction de l’objectif de
recherche poursuivi et de la variabilité du matériel expérimental à utiliser. Nous
pouvons utiliser des résultats expérimentaux antérieurs ou organiser des essais
préliminaires pour avoir une idée a priori de la variabilité du matériel
expérimental.

II-8- La détermination de la méthode d’analyse statistique :

Il est fort utile d’envisager, dès la planification de notre expérience, la ou les


méthodes adéquates d’analyse statistique des données qui seront collectées. Les
principaux facteurs susceptibles d’orienter ce choix sont l’objectif poursuivi, la
nature des données à analyser et les propriétés des méthodes statistiques à
utiliser.
Le protocole expérimental devrait ainsi, présenter une définition des hypothèses
expérimentales à vérifier, des paramètres à estimer, des méthodes statistiques
qui seront utilisées et une brève description des tableaux de résultats qui seront
obtenus.
Ces divers éléments passés en revue constituent les principaux éléments du
protocole expérimental.

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