Rapport P6 2020 30

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Projet de Physique P6

STPI/P6/2020 - 30

Conception d’un banc d’essais à énergie


hydraulique

Étudiants :
Quentin DENIZE, Guillaume FULCONIS
Jean-Baptiste LE GAC Claire LOCQUET
Ilian REYRE Killien SAINTILAN

Enseignant-responsable du projet :

Abdellah HADJADJ
2 Annexe F

Remerciements.

Tout d'abord, nous tenons à remercier Monsieur Hadjaj, qui nous a encadrés
tout au long du projet. Son aide, sa disponibilité et ses précieux conseils nous ont
permis d'acquérir une vision précise de nos objectifs, et d'en tirer des connaissances
importantes pour notre cursus ingénieur.

Merci également à Monsieur Breteau, qui nous a été d'une grande aide dans la
réalisation de notre maquette en conception assistée par ordinateur.

Nous souhaitons aussi remercier Monsieur Yon et Monsieur Honoré, responsables


de la matière.

Finalement, nous remercions Pascal Williams et Hélène Rade pour leurs conseils
d'un point de vue technique.
Table des matières 3

Table des matières

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1 Energies renouvelables, leurs utilités .... ..... ..... ..... .. 6
1.1 Energie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 6
1.1.1 Différents moyens d'exploitation de l'énergie solaire . . . . . . . . . 6
Solaire thermique . . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 6
Solaire thermodynamique . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 6
Solaire photovoltaïque . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 7
1.1.2 Avantages et limites du solaire . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 7
1.1.3 Quel avenir pour le solaire? . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 7
1.2 Energie éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 8
1.2.1 Différents types d'éoliennes . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 8
1.2.2 Mécanisme d'une éolienne . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 8
Mécanisme général . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 8
Optimisation de la production . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . 9
1.2.3 Perspectives d'avenir . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . 10
1.3 Types d'énergies maritimes et marines . . . . . . .. ... . . . . . . . . 10
1.3.1 Energie marémotrice . . . . . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . 10
1.3.2 Energie des courants marins . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . 11

2 Conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1 Objectifs de conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.1 Projet initial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.2 Modifications du projet liées à l'impossibilité de réaliser les manipula-
tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Conception théorique du banc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.1 Choix et solutions techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Récupération de l'énergie hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Dimensionnement du bassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Choix d'une turbine adaptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Optimisation des roulements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Transformation de l'énergie mécanique en énergie électrique: la dynamo
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Agencement du montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Choix d'une pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Optimisation de l'écoulement: la tuyère . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.2 Montage final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3 Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amé-


lioration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4 Section

3.1 Calculs: justification de nos choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21


Etude 1: A débit constant, on compare deux hypothèses de montage
en modifiant la taille de la turbine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Etude 2: A débit constant, on choisit de modifier la taille de la turbine
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Etude 3: On sélectionne une turbine et on modifie théoriquement le
débit de la pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2 Limites de nos recherches théoriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.1 Détermination de la vitesse de rotation de l'hélice . . . . . . . . . 27
Première piste: le coefficient TSR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Deuxième piste: les coefficients de Rateau . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Pistes d'amélioration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Annexe A : L'origine des courants . ...... ..... ..... ..... . 34

Annexe B : Autres types d'énergies maritimes . . . . . . . . . . . . . . . 36

Annexe C : Nombre de pales ..... ...... ..... ..... ..... . 39

Annexe D : Les différentes turbines existant à ce jour . . . . . . . . . 40

Annexe E : La dynamo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Annexe F : Application numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46


Table des matières 5

Introduction

Les énergies fossiles, bien que très polluantes lors de leur exploitation ou de leur
extraction, sont aujourd'hui encore la source majoritaire de production d'électri-
cité, malgré l'apparition de technologies permettant l'exploitation efficace d'énergies
alternatives et renouvelables. Ainsi, en 2017, les énergies renouvelables ne représen-
taient que 25% de la production mondiale d'électricité, largement dominées par le
charbon (à 38%), et cette part a même diminué depuis les vingt dernières années.
Cependant, les énergies renouvelables proposent des avantages incompatibles avec
les énergies fossiles, et ceux-ci sont leurs qualités dans la transition vers une pro-
duction plus durable. En effet, elles utilisent des phénomènes naturels comme le
rayonnement solaire, le vent, les marées ou encore la chaleur de la terre, elles sont
par conséquent inépuisables et peuvent parfois être qualifiées de gratuites. Elles
ont également pour la plupart une empreinte carbone moins importante que les
énergies fossiles lors de leur exploitation, et sont moins nuisibles à notre santé. Ces
énergies proposent donc une alternative intéressante aux moyens conventionnels de
production d'électricité.

Nous avons voulu, à travers ce projet, illustrer ce qu'il est possible de mettre en
place pour exploiter l'une de ces alternatives. Nous avons choisi pour cela l'énergie
hydraulique, qui est générée naturellement par un courant marin dans les océans,
les mers ou même les cours d'eau.

La première partie du corps de ce rapport sera dédiée à l'étude des différentes


énergies renouvelables exploitables à ce jour, et des problématiques liées à chacune
d'entre elles. Dans la seconde partie sera détaillée la conception du banc d'essai à
énergie hydraulique, de la définition des objectifs de conception jusqu'au modèle
final que nous avons réalisé. Enfin, la troisième partie sera consacrée aux limites et
alternatives que nous avons trouvé à notre modèle, tout en expliquant et justifiant
les calculs que nous avons effectué lors de sa conception.
6 Section 1

1 Energies renouvelables, leurs utilités

1.1 Energie solaire


L'énergie solaire est utilisée depuis très longtemps par l'Homme. En effet, dès
l'Antiquité elle était utilisée, notamment par les Grecs pour allumer la flamme
olympique par le biais de jeux de miroirs. Les premières applications pratiques
apparaissent au XVIIème siècle, mais ce n'est qu'en 1839 que l'effet photovoltaïque
est découvert par Edmond Becquerel. Robert Millikan est le premier à produire de
l'électricité à partir d'une cellule solaire en 1916. L'énergie solaire progressera ensuite
grâce à la conquête spatiale car elle est le seul moyen, en dehors du nucléaire, de
fournir de l'énergie en orbite de manière constante. Depuis, ses applications se sont
multipliées et sont devenues plus abordables.

1.1.1 Différents moyens d'exploitation de l'énergie solaire


Solaire thermique
Le solaire thermique consiste à utiliser la chaleur contenue dans les rayons du
Soleil. Il existe plusieurs utilisations de cette chaleur: la technologie solaire active
et la technologie solaire passive.
La technologie solaire active correspond aux utilisations à basse et moyenne
température de la chaleur solaire. Cette chaleur est collectée par des capteurs solaires
thermiques sur le toit des bâtiments. Elle est alors transmise à un fluide caloporteur
afin de produire de l'eau chaude. Cette eau chaude peut alors être utilisée pour
l'utilisation quotidienne d'eau chaude, le chauffage au sol ou encore rafraîchir un
bâtiment.
La technologie solaire passive quant à elle ne requiert pas de capteurs solaires,
mais elle utilise à profit le Soleil dans le but d'éclairer ou de chauffer des bâti-
ments. Une architecture et des matériaux adéquats optimisent cette source d'énergie
gratuite1.
Solaire thermodynamique
Un système solaire thermodynamique capte les rayons du Soleil en orientant le
flux des protons à l'aide de miroirs. Ce système permet d'atteindre des températures
allant de 250 à 1 000°C. Il est donc possible de les utiliser dans des processus
industriels pour générer de l'électricité, générer de l'hydrogène ou encore dessaler la
mer.
Les centrales solaires thermodynamiques font converger les rayons solaires grâce
à des miroirs (en grande quantité) vers un fluide caloporteur. Ces miroirs sont
mobiles afin de pouvoir suivre le mouvement du Soleil, et donc d'optimiser le rende-
ment tout au long de la journée. Le fluide, chauffé par les rayons du soleil, produit
de l'électricité grâce à des turbines à vapeur ou à gaz. Il existe 4 grands types
de centrales thermodynamiques: les centrales à miroirs cylindro-paraboliques, les
centrales à miroir de Fresnel, les centrales à tour et les concentrateurs paraboliques
Dish-Stirling 2.
Energies renouvelables, leurs utilités 7

Solaire photovoltaïque
L'énergie solaire photovoltaïque est l'énergie issue de la transformation des rayons
du Soleil collectés par une cellule photovoltaïque. Ces cellules sont produites avec des
matériaux semi-conducteurs. En effet, au contact de la lumière ils émettent des élec-
trons qui en circulant dans un circuit fermé produisent de l'électricité. L'électricité
est donc directement produite à partir du rayon lumineux. Une cellule est composée
de 2 types de matériau semi-conducteur : un avec un excès d'électrons et l'autre
avec un déficit d'électrons. On y ajoute des cristaux afin d'améliorer la conduc-
tivité. La figure 1 ci-dessous détaille le fonctionnement d'une cellule photovoltaïque.

Figure 1. Fonctionnement d'une cellule photovoltaïque

1.1.2 Avantages et limites du solaire

Le principal avantage de cette énergie est qu'elle est inépuisable et non polluante.
De plus, l'énergie solaire thermique permet de réaliser des économies en réduisant
les factures d'électricité. Nous pouvons aussi ajouter que le rendement énergétique
est positif. En effet, un panneau photovoltaïque produit entre 9 et 14 fois l'énergie
nécessaire à le fabriquer. Enfin, les frais de maintenance sont relativement faibles.
Néanmoins de telles installations présentent des inconvénients. Le coût de ces
installations est le principal frein à l'achat de ces panneaux. Les panneaux photo-
voltaïques ont une durée de vie allant de 20 à 30 ans, et ils perdent de leur efficacité
au fil des années. De plus, étant composés de déchets toxiques tels que le cuivre ou
le chrome, leur recyclage pose problème3.

1.1.3 Quel avenir pour le solaire?

La recherche actuelle vise principalement à améliorer les systèmes actuels et à


les rendre moins coûteux. De nouvelles innovations voient néanmoins le jour, telles
que les routes solaires, les briquets et fours solaires, le sac à dos solaire ou encore
les fenêtres photovoltaïques.
8 Section 1

Aujourd'hui, l'énergie solaire constitue moins de 1% de l'énergie mondiale. Ce


pourcentage est en constante évolution ces dernières années. De plus l'énergie solaire
est loin d'être exploitée au maximum dans le monde et le soleil est une source
d'énergie inépuisable. On peut donc penser qu'à l'avenir, le solaire représentera une
plus grande part dans l'énergie mondiale4.

1.2 Energie éolienne


L'énergie éolienne est une technique de production d'énergie très ancienne. Le vent
est utilisé dès l'Antiquité en Grèce et en Perse, notamment pour irriguer les cultures
et écraser du grain. C'est au XIIIème siècle qu'apparaissent les premières éoliennes
à axe horizontal. Dorénavant, on commence à étudier l'influence des différents para-
mètres de l'éolienne comme le nombre ou la forme des pales. Les aérogénérateurs font
leur apparition au XIXème siècle et les premières éoliennes produisant de l'électri-
cité voient le jour. Cependant, l'énergie éolienne demeure plus coûteuse que d'autres
sources d'énergies, comme les énergies fossiles, ce qui fait qu'elle reste peu com-
mercialisée jusqu'à la fin de la deuxième moitiée du XXème siècle5.

1.2.1 Différents types d'éoliennes

Il existe plusieurs types de capteurs éoliens6 : les capteurs à axe horizontal et


ceux à axe vertical. Les premiers sont ceux utilisés actuellement car ils ont un
meilleur rendement. Ils sont utilisés dans la production d'électricité, et leurs hélices
contiennent deux ou trois pales. Les éoliennes les possédant sont plus solides et ont
un coût plus faible que celles à axe vertical.

1.2.2 Mécanisme d'une éolienne

Mécanisme général

Figure 2. Schéma d'une éolienne


Energies renouvelables, leurs utilités 9

Le vent fait tourner les pales de l'éolienne, qui mettent en rotation un moyeu.
La vitesse du vent doit être d'au moins de 15 km/h pour que l'hélice commence à
tourner. Lorsque le vent pousse les pales de l'hélice, il entraîne la rotation du rotor
dont le moyeu, solidaire des pales, est situé au centre de ces dernières, comme vous
pouvez le voir sur la figure 2 ci-dessus. Cela entraîne donc la rotation de l'arbre
principal à l'intérieur de la nacelle. Cet arbre est lié à un multiplicateur. En effet, la
rotation de l'arbre est faible (entre 10 et 15 trs/min) et son couple est élevé. Or un
générateur a besoin d'une vitesse de rotation bien plus élevée pour fonctionner (entre
1000 et 2000 tours/min), le multiplicateur sert donc à élever la vitesse de rotation
grâce à un système d'engrenages où le rapport entre ces derniers permet de modifier
la vitesse de rotation7. Une fois la vitesse atteinte, un générateur transforme cette
rotation en énergie électrique et produit donc un courant. Ce générateur fonctionne
selon le principe d'induction électromagnétique. Un électroaimant est fixé sur la
partie en rotation (rotor) et des composants fixes autour (stator). Lorsqu'il y a une
rotation, les positions des pôles nord et sud de l'électroaimant sont modifiées en
permanence créant un champ magnétique variable et donc un courant induit dans les
bobines. Le courant électrique obtenu est alors alternatif et est transformé en cou-
rant continu par un système de pont de diode. La puissance électrique ainsi produite
va vers la base de l'éolienne dans un transformateur élévateur, puis cette puissance
est soit dirigée vers le réseau de distribution, soit stockée dans des batteries8.
Optimisation de la production
Une éolienne ne fonctionne pas tout le temps à sa puissance nominale. D'après
différentes sources elles seraient en marche entre 80% et 90% du temps9. Pour que la
production soit maximale, un capteur, situé sur la nacelle, permet de faire en sorte
que l'éolienne soit toujours dans l'axe du vent, en faisant pivoter l'hélice. En effet
le vent doit avoir une direction parallèle à la nacelle pour que la production soit
optimale. L'inclinaison des lames peut aussi être ajustée pour être dans la direction
de la vitesse relative du vent. Les pales d'éoliennes sont positionnées de manière
inclinée afin de s'aligner avec la direction de la vitesse du vent.
Le fonctionnement d'une éolienne dépend aussi de la vitesse du vent, il faut
qu'elle soit comprise entre 15 km/h et 90 km/h (voir figure 3). En dessous de 15
km/h le vent n'est pas assez puissant pour faire tourner l'hélice. Lorsque le vent
est trop fort et dépasse les 90 km/h, les pales se mettent en drapeau, et l'éolienne
s'arrête pour des raisons de sécurité10.

Figure 3. Graphe de la puissance produite en fonction du vent


10 Section 1

1.2.3 Perspectives d'avenir


Aujourd'hui, l'énergie éolienne ne fait plus consensus au sens de l'opinion publique.
A cause du bruit et de l'impact sur les paysages, personne ne souhaite voir un
parc éolien s'implanter à côté de chez soi. Une des solutions serait les parcs éoliens
off-shore, c'est-à-dire des éoliennes implantées en mer. Actuellement, il n'en existe
pas en activité en France, mais 6 sont en cours de construction. Ces éoliennes sont
soumises à plusieurs contraintes : elles doivent être reliées au sol par des fondations
de 50 mètres maximum, ce qui limite leur zone d'installation. Mais la recherche sur
ce nouveau type de parc éolien est en pleine expansion. La technologie des éoliennes
flottantes, encore à l'état de prototype, est peut être la solution. En effet, l'absence
de fondations permettra une installation moins chère, plus loin des côtes, là où le vent
est plus fort, et limitera l'impact environnemental en utilisant moins de matériaux11.
Un des problèmes de l'énergie éolienne est son irrégularité, car elle est totalement
dépendante du vent. Les éoliennes ne tournent pas en continu, soit parce que le
vent est trop faible, soit parce qu'il est trop fort. Les éoliennes doivent donc venir
en complément d'autres sources d'énergie.

1.3 Types d'énergies maritimes et marines


Les mers et les océans recouvrent près de 71% de la surface du globe et les richesses
qui s'y trouvent sont grandes. En effet, les espaces maritimes sont répartis entre les
pays côtiers et c'est ainsi qu'avec son vaste territoire d'outre-mer, la France possède
le deuxième plus grand espace maritime au monde (10 165 095 km2).
C'est seulement au début du XXIème siècle que l'énergie maritime est considérée
sérieusement, et encore plus aujourd'hui avec la volonté de réussir une transition
écologique viable. Au-delà de l'aspect environnemental, la France pourrait donc en
tirer un avantage économique énorme car elle possède un vaste territoire marin et
maritime.

1.3.1 Energie marémotrice


L'énergie marémotrice consiste à exploiter l'énergie issue des marées dans des zones
littorales de fort marnage (différence de hauteur d'eau entre la marée haute et la
marée basse se succédant).

Figure 4. Fonctionnement d'une usine marémotrice


Energies renouvelables, leurs utilités 11

À l'inverse des hydroliennes qui captent l'énergie cinétique des courants de marée,
les sites marémoteurs s'appuient sur une énergie potentielle. Cette source d'énergie
exploite la différence de hauteur entre deux bassins séparés par un barrage pour
produire de l'électricité (système représenté sur la figure 4).
Les usines marémotrices sont généralement implantées au niveau d'un estuaire.
Les conditions naturelles favorables à l'implantation d`un site marémoteur sont assez
simples. Il faut tout d'abord un marnage important, entre 10 et 15 mètres dans
l'idéal même si un marnage de 5 mètres est exploitable. Ces installations nécessitent
une profondeur comprise entre 10 et 25 mètres par rapport au niveau d'eau à marée
basse (basse mer). Un substrat rocheux (ou sablo-graveleux) est requis pour recevoir
les fondations.
Il existe deux types d'infrastructures : les simples bassins et les doubles bassins.
Le simple bassin est divisé en 2 sous catégories : les bassins à effet simple et les
bassins à effet double. Le bassin à effet simple produit de l'électricité soit lors de
son remplissage, soit lors de la phase de vidage. Les bassins à double effet allient le
système de bassins à simple effet au vidage et au remplissage. L'avantage est qu'ils
produisent plus d'électricité dans la journée. Le site de la Rance en Bretagne repose
sur ce système. Les sites marémoteurs sont majoritairement implantés en France,
au Royaume-Uni et en Corée du Sud. Ces infrastructures possèdent bon nombre
d'avantages. Tout d'abord, leur durée de vie peut dépasser les 100 ans. De plus, les
coûts d'installation et d'entretien sont plutôt faibles, rendant l'énergie marémotrice
l'une des plus rentables. Enfin, ce type d'énergie reposant sur le phénomène des
marées, la quantité d'électricité produite durant une période donnée est facilement
prédictible.
En revanche, lors des périodes où le coefficient de marée est faible (inférieur à
70), il est clair que l'électricité produite est moindre. Les impacts environnemen-
taux potentiels (en particulier une perturbation de l'écosystème durant la phase de
travaux d'une centrale) sont souvent jugés comme rédhibitoires pour généraliser des
systèmes marémoteurs sur les côtes à fort marnage12.

1.3.2 Energie des courants marins

Contrairement aux vagues qui sont une onde mécanique superfi-


cielle, les courants marins constituent un déplacement massif d'eau de
mer
FUTUREMAG-ARTE

Les courants marins sont en partie provoqués par le phénomène des marées et
offrent une force motrice importante. Bien que leurs vitesses soient plutôt faibles
(10 à 20 km/h), les débits et la densité de l'eau de ces mouvements constituent des
avantages incontestables.
Les courants marins sont exploités par des systèmes nommés hydroliennes. Ces
dernières se rapprochent des éoliennes de par leur fonctionnement et leur design
similaire. Une des grandes différences entre ces 2 installations réside dans le fait que
l'intensité du vent ne soit pas prédictible longtemps à l'avance, contrairement aux
forces des marées et des courants qui peuvent être déterminées très précisément.
12 Section 1

Figure 5. représentation 3D d'un champ d'hydroliennes

L'hydrolienne est très facile d'installation. En effet celle-ci ne nécessite pas de tra-
vaux importants. Pour la mise en place, l'hydrolienne est tout simplement emmenée
à l'endroit nécessaire par une barge avant d'être fixée grâce à des socles de plu-
sieurs centaines de tonnes, comme sur la figure 5 ci-dessus.
Ce dispositif dispose d'un bon potentiel électrique car il peut s'étendre à de
multiples endroits du globe. Néanmoins, actuellement il n'est que très peu exploité
car ces infrastructures possèdent plusieurs inconvénients majeurs.
Le coût très élevé des hydroliennes est un réel frein à leur développement dans le
monde. L'installation, bien qu'assez simple, est très coûteuse. L'entretien l'est éga-
lement à cause de la corrosion des matériaux. Enfin, les pêcheurs dans les chalutiers
sont réticents à l'installation de ces appareils. Ils considèrent que l'environnement
aquatique peut être perturbé et que la zone de pêche est réduite. En effet, les espèces
sont susceptibles de se blesser avec les pales et peuvent également être bouleversées
par les turbulences générées par la rotation des pales. Le Royaume-Uni, la France
et la Norvège sont les pays les plus disposés à exploiter cette énergie13.

Il existe d'autres énergies marines et maritimes qui sont exploitées dans le monde
de manière minoritaire, celles-ci sont détaillées dans l'annexe B.
Conception 13

2 Conception

2.1 Objectifs de conception

2.1.1 Projet initial

Ce projet, en plus de contenir une étude générale des différentes énergies renou-
velables exploitées à ce jour, avait une dimension expérimentale majeure. Ainsi,
l'objectif principal de celui-ci était la conception d'un banc d'essai transformant de
l'énergie hydraulique en énergie électrique, en quantité mesurable. Ce banc aurait
eu un usage pédagogique, pour effectuer notamment des démonstrations. Ce concept
très large nous laissait une grande liberté de réalisation et d'innovation, cependant
nous nous sommes imposés dès le début du projet quelques contraintes. Celles-ci
nous ont semblées pertinentes et logiques pour réaliser un banc qui soit représentatif
de ce qu'il est possible de réaliser en taille réelle, et dans dans un contexte marin.
Nous avons donc écarté les types d'installations qui nécessitent une zone géogra-
phique particulière (un estuaire, une côte:::) pour se limiter à celles que l'on peut
mettre en place dans n'importe quelle zone d'eau où se trouve un courant marin. De
plus, nous voulions que notre banc soit de taille réduite, transportable, réutilisable et
avec un budget raisonnable et évalué. Nos objectifs principaux étaient d'obtenir à la
fin des transformations énergétiques une puissance électrique utilisable (par exemple
suffisante pour alimenter une ampoule LED). Nous voulions également être capable
d'effectuer un calcul de rendement, et d'optimiser les paramètres variables de notre
installation pour améliorer celui-ci (notamment les caractéristiques des éléments
composant le système: surface de la pale d'une hélice et ses dimensions, vitesse du
courant artificiel, rapports d'engrenages, rendement (capacité) de l'alternateur/de
la dynamo, etc).

2.1.2 Modifications du projet liées à l'impossibilité de réaliser les mani-


pulations

Au vu de la situation actuelle, et par conséquent de l'impossibilité de réaliser un


banc physique, nous n'avions plus la possibilité d'y effectuer des mesures expérimen-
tales. Ces dernières nous auraient permis de calculer des rendements, de compléter
nos calculs théoriques et d'optimiser notre système. La dimension expérimentale
du projet est devenue impossible à mettre en place. Cela a nécessité quelques modifi-
cations de nos objectifs initiaux. Nous nous sommes donc principalement concentrés
sur l'approche théorique du banc, et l'imagination de solutions pour pouvoir effec-
14 Section 2

tuer nos calculs de rendements sans réaliser de mesures. De plus, ce projet étant
amené à se poursuivre les années suivantes, nous nous sommes aussi donnés comme
objectif de proposer dans notre rapport des composants alternatifs et des pistes
d'amélioration pour notre banc.

2.2 Conception théorique du banc

2.2.1 Choix et solutions techniques

Récupération de l'énergie hydraulique


Après avoir rassemblé et étudié les différentes techniques qui se présentaient à
nous pour produire de l'électricité à partir d'une énergie maritime, il a été décidé
que le montage d'une hydrolienne serait le plus approprié. En effet, comme évoqué
précédemment, le banc d'essai se devait d'être transportable et le plus réaliste pos-
sible. Concernant l'énergie houlomotrice, la reproduction de la houle nous semblait
très complexe à réaliser car ce phénomène est difficilement quantifiable. De plus
le système de production d'électricité de ces infrastructures était plus complexe à
mettre en place. Quand à la production d'électricité à partir de la chaleur de l'eau
de mer, ce système ne semblait pas adapté au format réduit et transportable que
nous souhaitions. Il aurait fallu un système de pompe à chaleur, très peu pratique.
Nous avions donc deux choix restants, le montage d'une hydrolienne ou la réalisation
d'une installation à énergie marémotrice. Le choix de l'hydrolienne a été retenu
car, comme nous l'avons déjà précisé, nous souhaitions privilégier les dispositifs
qui ne nécessitent pas de zone géographique particulière pour être mis en place,
l'objectif étant de créer un modèle représentant au mieux ce qui est réalisable en
taille réelle. Aussi, le système de production de l'électricité nous était plus familier
pour l'hydrolienne que pour l'installation à énergie marémotrice.
Après avoir décidé du type de montage que nous allions réaliser, nous avons été
amené à choisir les différents composants de celui-ci.

Dimensionnement du bassin
Concernant notre bassin, plusieurs options s'offraient à nous. Un aquarium de
forme cylindrique nous est apparu comme étant le meilleur design au niveau de la
performance, car l'absence de discontinuités sur les parois du bassin aurait tout
simplement facilité l'écoulement (circulaire dans ce cas) de l'eau, limitant la perte
d'énergie cinétique due aux turbulences (un tel bassin est schématisé sur la figure
6). Nous aurions donc obtenu un courant plus régulier et ainsi plus performant. Il
aurait néanmoins fallu se procurer des matériaux de forme courbée, notamment du
plexiglas. Cependant celui-ci se vend majoritairement en feuille plane et il aurait
été compliqué de l'adapter. De plus, la forme cylindrique ne facilitant pas l'insertion
de l'hydrolienne dans le bassin, elle impliquait d'opter pour des dimensions proba-
blement plus grandes qu'avec un bassin rectangulaire. Cela aurait donc compromis
la transportabilité du dispositif. Nous avons donc opté pour un design classique
Conception 15

d'aquarium rectangulaire, dont la longueur parallèle à la direction du courant serait


grande devant sa largeur et sa hauteur, pour diminuer les perturbations inévitables
liées aux angles des parois.

Figure 6. Schéma d'un bassin cylindrique vu de haut

La construction de l'aquarium étant artisanale, nous avons choisi une épais-


seur de paroi de deux centimètres afin de renforcer au maximum l'infrastructure.
Concernant les dimensions de cet aquarium, nous avons décidé que sa largeur et
sa hauteur dépendraient de la taille de la turbine choisie. En effet, dans le but de
limiter les turbulences de l'eau pour ne pas réduire la vitesse du courant produit,
nous avons décidé qu'une marge de cinq centimètres autour de l'hydrolienne devait
être respectée. Cette marge ne devait pas non plus être trop grande pour diriger
le courant marin au maximum vers l'hélice. La longueur du bassin a quant à elle
été choisie de sorte à ce que l'installation ne soit pas à l'étroit. Puisque que notre
turbine initiale avait un diamètre de 10 centimètres, le bassin avait pour largeur 20
cm, pour hauteur 25 cm (20 cm d'eau+5 cm avec le rebord) et une longueur de 50
cm. Par la suite, nous avons été amené à réduire la taille de la turbine à 5 cm, ce
choix a été décidé suite à des calculs de performance, ceux-ci sont explicités dans la
partie 3). Un bassin de dimensions 15x20x40cm a donc finalement été retenu.

Choix d'une turbine adaptée


La turbine est l'élément le plus essentiel de notre projet, car c'est elle qui va
transformer l'énergie cinétique du courant en énergie mécanique de rotation. Notre
idée de départ était de créer nous même notre propre turbine. Nous avons donc fait
des recherches sur le nombre de pales des hydroliennes, leur longueur, leur largeur,
leur profil...
Nous nous sommes vite rendus compte de l'impossibilité de la tâche en si peu de
temps, l'hélice aurait pu faire l'objet d'un projet à elle-seule. En effet, nos recherches
sur l'optimisation de la turbine sont détaillées dans l'annexe C. Nous y avons conclu
16 Section 2

que le meilleur rapport entre rendement, couple et vitesse de rotation est une turbine
à trois pales. Cependant, nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. Comment
dessiner le profil des pales? Un profil optimisé augmenterait le rendement en limitant
les interactions entre les pales. Le logiciel Heliciel aurait pu nous aider à faire des
simulations pour la conception de la turbine. Cependant celui-ci coûte très cher et il
nous aurait fallu beaucoups de temps pour le maîtriser. Nous avons donc abandonné
l'idée de créer une turbine parfaite. Une autre solution était de créer une turbine
sous Solidworks, puis de la fabriquer grâce à une imprimante 3D. Mais dans ce cas,
il nous était impossible d'adapter au mieux le profil des pales. Notre dernière option
était donc de prendre une turbine déjà existante et de d'utiliser ses caractéristiques,
par conséquent nous en avions choisi une, trouvée sur internet.
Cependant, suite aux modifications apportées au projet, notre approche est
devenue purement théorique et nous avons donc choisi de considérer la turbine
comme parfaite, en laissant sa conception expérimentale aux futurs repreneurs du
projet. Nous avons cependant présenté plusieurs mécanismes différant de l'hélice
classique, dans l'annexe D. Nous en avons créé un modèle (esthétique seulement)
sur Solidworks pour réaliser notre montage 3D.

Optimisation des roulements


Dans notre montage, nous avons deux arbres: le moyeux de l'hélice qui est
immergé, et un autre en dehors de l'eau (qui relie le multiplicateur et la dynamo).
Ces deux arbres sont en rotation uniquement. Or comme ils reposent sur des piliers
fixes, il est nécessaire d'inclure des roulements dans notre montage, afin de réduire
la résistance et ne pas diminuer le rendement. Pour assurer la stabilité du sys-
tème, chaque axe va être maintenu par deux supports, donc deux roulements.

Figure 7. schéma d'un roulement en vue de coupe

Comme représenté sur la figure 7, un roulement est soumis à une charge radiale
(1) et une charge axiale (2). Il existe plusieurs types de roulements14, et chaque type
Conception 17

répond à un besoin spécifique. Dans notre cas les deux roulements sont soumis à des
charges radiales si l'on considère qu'ils sont seulement soumis au poids des axes. Il
existe les roulements à billes et les roulements à rouleaux. Les premiers permettent
des vitesses de rotation plus importantes mais des charges moins lourdes. Pour notre
utilisation, les roulements à billes semblent être plus adaptés car le but est d'obtenir
une vitesse de rotation la plus élevée possible. Dans le cas où l'on fabrique nous
même notre banc, il y aura un défaut de précision lors de la fabrication. On peut
pour cela utiliser des roulements à rotules sur bille, comme illustré sur la figure 8 ci-
dessous. En effet ils sont parfaits pour supporter une charge radiale, et supportent
un défaut d'alignement. De plus la charge portée par ces roulements ne sera pas très
élevée, et ne diminuera donc pas leur efficacité. Étant dans l'eau, il est nécessaire
que les roulements ne rouillent pas. Ils doivent donc être étanche grâce à des joints
en caoutchouc. On peut aussi utiliser de l'acier voire même de l'acier inoxydable.

Figure 8. schéma d'un roulement à rotules sur bille

Transformation de l'énergie mécanique en énergie électrique: la dynamo


Concernant la transformation de l'énergie mécanique de rotation de l'hélice en
énergie électrique, nous avons d'abord pensé à un système d'alternateur. Nous avons
par la suite réalisé que ce mécanisme n'était pas du tout adapté aux dimensions de
notre montage. Ces pièces étant destinées à la grande industrie (automobile, deux-
roues:::), nous avons opté pour un système à priori moins efficace mais plus adapté
à notre utilisation : une dynamo. A partir du mouvement de rotation d'une roue,
ce système produit une quantité d'électricité suffisante pour allumer une ampoule
LED (des calculs sont détaillés dans l'annexe D). Il y a deux types de dynamo: à
frottement (la roue fait tourner la dynamo avec une action de contact) ou à moyeu
(le courant est généré sans frottements par la rotation de la roue). L'absence de
frottements nous a semblé être un avantage non négligeable, ceux-ci entraînant des
pertes d'énergie et une usure plus rapide des matériaux.

Agencement du montage
Nous avions plusieurs possibilités pour utiliser l'espace disponible, plus particu-
lièrement pour disposer le système électrique composé de la dynamo et de la LED.
Nous avons d'abord imaginé pouvoir immerger tout le système dans une nacelle
étanche reliée directement au moyeu, de la même manière que sur une éolienne mais
sous l'eau. Cependant, cette nacelle risquait d'être délicate à fabriquer et à installer,
et elle entraînerait de fortes turbulences dans l'écoulement du fluide, ce qui aurait
obligatoirement altéré les performances de l'hydrolienne. Nous avons donc décidé de
placer tous ces composants hors de l'eau, sur un support au dessus de l'aquarium.
18 Section 2

De plus, disposer ces éléments de façon visible, hors de l'eau, peut avoir un avantage
pédagogique lors des démonstrations auxquelles est destiné notre banc.
Pour relier la dynamo au moyeu immergé tout en limitant la perte d'énergie,
deux engrenages roulant sans glissement étaient évidemment la solution la plus
performante, néanmoins les pignons auraient créé le même problème de turbulences
que la nacelle immergée, nous avons donc écarté cette solution. Un système de
poulies associées à une courroie nous a semblé plus pertinent, malgré la possible
perte d'énergie dans le cas d'un glissement aux points de contact. Cette solution, si
implémentée avec des poulies de petit diamètre, nous permettait en effet de limiter
au maximum les perturbations dans l'écoulement.

Choix d'une pompe


Pour le choix de la pompe, il nous a semblé logique d'en choisir une avec un
débit important. En effet, plus le débit est élevé, plus la puissance exploitable du
courant l'est également. Nous nous somme d'abord tourné vers une pompe ayant un
débit de 2200L/h. Cependant, après calculs (voir 3.1), le débit de cette pompe s'est
révélé être insuffisant pour pouvoir allumer une diode, puisque le courant électrique
disponible en fin de circuit ne dépassait pas 10 mW avec une hélice de 5 cm de
diamètre et 0.6mW avec une hélice de 10cm de diamètre. C'est pourquoi il a fallu
réaliser d'autres calculs afin de déterminer le débit de la pompe qui nous permettrait
de produire un courant suffisant. Nous avons donc réalisé les mêmes calculs pour
une pompe de débit 5000L/h. Les calculs se sont avérés concluants : l'intensité du
courant électrique disponible à la sortie de la dynamo est suffisant pour allumer la
diode. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de garder cette pompe.
Evidemment, nous aurions pu choisir une pompe avec un débit supérieur. Or,
avoir un débit de 14 000 L/h dans un petit aquarium ne nous semblait pas réalisable.
De plus, une telle pompe engendrerait un coût élevé à l'achat.

Optimisation de l'écoulement: la tuyère


Enfin, nous avons réfléchi à une solution pour optimiser le transfert d'énergie
entre le flux d'eau de la pompe et les pales de la turbine, afin d'obtenir le meilleur
rendement possible.
Pour cela, il faut que le flux soit dirigé perpendiculairement aux pales, et que la
surface qu'il traverse corresponde à l'amplitude de celles-ci. Par conséquent, nous
avons décidé d'adopter un système de tuyère. Ce système est le suivant : la tuyère
est reliée au conduit de la pompe par lequel l'eau arrive. Elle est également fixée à
la paroi du bassin afin de la stabiliser et éviter les turbulences. D'un côté, elle aurait
donc le diamètre du tuyau de la pompe, et de l'autre côté, son diamètre serait iden-
tique à celui de la turbine. A la sortie de la tuyère, nous avons pensé qu'un rebord
horizontal serait nécessaire afin de diriger le courant marin perpendiculairement à
la turbine et éviter qu'il s'échappe. Voici deux schémas explicatifs. Sur la figure
9, le courant fuit avec un angle et il y a des pertes. Sur la figure 10, le courant est
dirigé perpendiculairement à la turbine.
Conception 19

Figure 9. tuyère sans rebord Figure 10. tuyère avec rebord horizontal

2.2.2 Montage final

Figure 11. Représentation en 2 dimensions du montage (les dimensions ne sont pas à


l'échelle)

Notre modèle final (voir figure 11), est donc composé de 14 éléments. La pompe
(1) crée le courant marin artificiel dans les conduits (2), dans le sens orienté par les
flèches. La tuyère (3) est placée sur la paroi du bassin (4), rempli d'eau jusqu'à la
hauteur voulue. A l'intérieur du bassin, la turbine (5) est maintenue par son arbre
(6) en rotation autour des deux roulements immergés (7) assurant sa stabilité. Le
mouvement de rotation est transmis par un système de poulies-courroies (8) jusqu'à
un deuxième arbre situé en dehors du bassin et maintenu par un autre roulement
(9) reposant sur un support (10). Un moyeu (11) relie la dynamo (12) au système
poulies-courroies.. Enfin, la dynamo est reliée à une ampoule (13) et un multimètre
(14) pour réaliser les observations et mesures. La figure 12 est une représentation
en trois dimensions du dispositif.
20 Section 2

Figure 12. Représentation en 3 dimensions du montage (les dimensions ne sont pas à


l'échelle)

Nous avons calculé théoriquement que le rendement final de notre installation,


de la quantité d'énergie cinétique disponible dans le courant marin jusqu'à l'énergie
électrique produite, est de 34.67%. Avec les caractéristiques des composants définis
précédemment, nous estimons que le banc peut fournir une puissance de 119mW à
partir d'un débit de 5000L/h obtenu grâce à la pompe.
Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 21

3 Limites de la théorie face à la réalisation expéri-


mentale, pistes d'amélioration

3.1 Calculs: justification de nos choix


Tout d'abord, nous allons détailler les étapes qui justifient la formule suivante
pour un courant:

1
Pcinétique = S  v3
2
Où évidemment,  est la masse volumique de l'eau, v est la vitesse du fluide étudié
(ici l'eau) et S est la suface que les pales balayent.

Explication du raisonnement: La puissance est en Joules par seconde (Watts) et


l'énergie s'exprime en Joules, donc si l'on veut obtenir l'expression de la puissace
cinétique du courant, il suffit donc de chercher son énergie cinétique par unité de
temps (par seconde).

Démonstration de la formule: L'énergie cinétique d'un corps en mouvement (en


Joules) est:
1
Ecinétique = m v2
2
Où m est la masse d'eau considérée, et v la vitesse du fluide.

Maintenant, considérons un volume V0 d'eau et appellons  l'unité de temps en


secondes. On remarque alors:
Ecinétique
 
= Pcinétique

 m =  V0 =  S v  ) trois formules équivalentes qui donnent un résultat en kg.

Nous avons alors:


Ecinétique
Pcinétique =

1
m v2
Pcinétique = 2

1 2
vv 1
Pcinétique = 2 = S  v3
 2
22 Section 3

On retrouve bien la formule précédente où S est la surface balayée par les pales: voir
schémas plus bas.

Figure 13. Schéma explicatif de S et S'

Il faut bien distinguer S de S 0: S 0 = S + Sessieu


S dépendra alors du calibre de notre turbine que nous déterminons un peu plus bas.
Pour ce qui est de la vitesse du fluide, elle dépend de deux paramètres qui sont le
débit et la surface S 0 que traversera le fluide.

débit[m3 /s]
v[m/s] =
S 0[m2]

Dans notre montage, le débit est caractérisé par la pompe (généralement exprimé
en L/h). Nous comptons aussi réduire au maximum la surface S 0 pour maximiser
la vitesse du fluide. Avec l'aide d'un carter et d'une tuyère, la surface que traversera
le fluide sera donc égale à la surface de la turbine.

Supposons maintenant que notre turbine est parfaite, avec une orientation perpen-
diculaire à la direction du fluide et un rendement très élevé (voir annexe C). Notre
turbine pourra-t-elle alors récupérer toute l'énergie du courant qui arrive face à elle?
La réponse est non, c'est ce que Albert Betz expliqua en 1919.

Figure 14. Différence de vitesse entre l'amont et l'aval de la turbine


Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 23

Paradoxe : on ne peut pas utiliser toute l'énergie disponible d'un courant! En effet,
si c'était le cas, on aurait alors v'=0 et donc il n'y aurait plus de courant. C'est
comme si le courant percutait un mur et non une turbine

Ainsi, Albert BETZ détermina le coefficient maximal de puissance extractible d'un


courant. Il travaillait sur des fluides gazeux mais c'est exactement le même principe
16
pour des fluides liquides15 (ici, de l'eau). Ce coefficient est égale à : 27 .

En conclusion, si on considère une turbine parfaitement orientée face au courant,


avec le rendement le plus élevé possible, on aura alors :
16
PextraactibleMax = P
27 cinétique
Où PextraactibleMax est la puissance mécanique de rotation fournie à la pièce turbine-
essieu.
Pour la suite, nous vous proposons un schéma qui montre la puissance disponible
tout au long de la chaîne de montage avec un exemple. Nous prenons une turbine
de 10 cm de diamètre, un essieu de 1cm de diamètre et une pompe avec un débit de
2150 L/h. Tous les calculs sont détaillés dans l'annexe E.

Figure 15. diagramme explicatif de la transmission de puissance

Les multiplicateurs ont généralement des rendements très élevés (entre 95% et 99%)
mais nous n'avons aucun moyen de déterminer le nôtre sans étude expérimentale.
Nous prenons donc 90% pour avoir un peu de marge.
Pour ce qui est du rendement de la dynamo, nous nous sommes fiés à sa fiche
technique. Nous estimons son rendement à 65% lorsque la vitesse de rotation du
rotor est de 2,1 tours/sec. Ces calculs sont décrits et expliqués dans l'annexe E.
24 Section 3

Pour la suite, nous souhaitons illustrer trois études simples à l'aide de graphiques,
pour appuyer nos arguments dans la partie II.

Premièrement, nous allons démontrer l'importance de mettre en place une tuyère.


Pour ce faire, nous allons donc observer la puissance cinétique du courant fournie
avec une pompe (débit de 2150 L/H) selon deux cas très simplifiés :
Pour le premier cas, nous imaginons une tuyère qui dirige et concentre le courant
sur la turbine. Ainsi,
d é b i t [m3 /s]
v [m/s] =
S 0[m2]
On nommera la puissance cinétique obtenue : Pcinétique flux concentré
Pour le second cas, nous ferons l'hypothèse que la pompe fournit un courant uni-
forme dans l'aquarium et qu'il n'y a pas de frottements.
Ici,
d é b i t [m3 /s]
v [m/s] =
0.15  0.15[m2]

0; 15  0.15  0; 4 = volume d'eau en mètre cube dans l'aquarium
||||||||||||||{z}}}}}}}}}}}}}}
surface (en eau) que traverse le courant

On nommera la puissance cinétique obtenue : Pcinétiquefluxlarge

Etude 1: A débit constant, on compare deux hypothèses de montage en


modifiant la taille de la turbine
Pour simplifier, nous prenons un diamètre égal à 1/10 du diamètre de la turbine

Figure 16. Puissance cinétique obtenue en fonction du diamètre de la turbine


Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 25

Il est très clair que la présence d'une tuyère est essentielle, entre les deux cas, on
osberve une variation moyenne de 4.36  104%. En effet, sans tuyère, avec un courant
si faible, augmenter le diamètre de l'hélice de quelques centimètres n'est pas la
solution. Au contraire, avec une tuyère, diminuer le diamètre de l'hélice a beaucoup
plus d'impact. C'est la vitesse qui joue un rôle clé ici, la raison est explicitée avec
les deux études qui suivent.

Aparté : Avec 2150 L / h de débit, on a, avec nos hypothèses simplificatrices


(pas de frottements contre les parois de l'aquarium et courant uniforme) un courant
de 0.027 m/s. C'est extrèment faible! En effet, les turbines deviennent réellement
rentables lorsque les courants s'approchent plus de 1 à 5 m/s ! Dans ces cas-là, il
est vrai qu'augmenter le diamètre de la turbine contribue grandement a augmenter
la puissance cinétique disponible. Dans notre cas, en augmentant le diamètre, nous
avons en effet une augmentation de la puissance disponible mais c'est complètement
négligeable. En revanche, avec une tuyère, la vitesse du courant est fortement accrue.

Avec l'aide des deux courbes ci-après, nous allons montrer l'importance de deux
paramètres clés liés à la vitesse du flux afin d'obtenir une puissance électrique dis-
ponible maximale en bout de chaîne. Bien sûr, nous supposons la présence d'une
tuyère qui s'adaptera à la turbine pour ces deux études.

Etude 2: A débit constant, on choisit de modifier la taille de la turbine


Pour simplifier, nous prenons un diamètre essieu égal à 1/10 du diamètre de la
turbine.

Figure 17. Puissance obtenue avec un débit de 2150 L/h


26 Section 3

Pour réaliser cette étude, le débit choisi était de 2150 L/h.

Ici, on voit nettement l'importance du diamètre de la turbine, si celui-ci est petit,


la puissance disponible en sortie de chaîne sera plus importante. C'est tout à fait
logique dans notre étude puisque dans
1
Pcinétique =  S    v3
2
La vitesse du flux est égale à:
d é b i t [m3 /s]
v [m/s] =
S u r f a c e t u r b i n e[m2]

Plus la turbine sera petite et plus le flux sera rapide. Nous avons néanmoins fait
attention à ne pas prendre une turbine trop petite afin de rester à une échelle
intéressante pour une expérience.

Etude 3: On sélectionne une turbine et on modifie théoriquement le débit


de la pompe
Pour simplifier, nous prenons un diamètre essieu égal à 1/10 du diamètre de la
turbine.

Figure 18. Puissance obtenue selon le débit, pour une même turbine

Pour réaliser cette étude, nous avons sélectionné deux diamètres au préalabe :
celui de la turbine est de 5 cm et celui de l'arbre est de 0.5 cm. Ici, on voit aussi
très clairement l'importance d'un fort débit. L'explication est la même que pour
la deuxième étude. Plus le débit sera important et plus la vitesse de flux le sera
également.
Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 27

Nous savons que pour allumer une petite diode, il est nécessaire d'avoir une
puissance électrique disponible de 36 mW. C'est pour cette raison que nous avons
sélectionné une turbine de 5 cm de diamètre avec un essieu de 0.5 cm et une pompe
avec un débit de 5000 L/h. En ayant sélectionné ces deux composants, nous aurions
alors une vitesse du fluide suffisamment élevée. En effet, notre montage fournirait
théoriquement une puissance de 119 mW. (On réalise simplement les mêmes calculs
que dans l'annexe F, en modifiant les données).

3.2 Limites de nos recherches théoriques

3.2.1 Détermination de la vitesse de rotation de l'hélice

Notre projet initial était de fabriquer une hydrolienne miniature. Ainsi certains
paramètres et certaines grandeurs devaient être, au départ, définis expérimentale-
ment. Or du fait de la situation exceptionnelle du confinement, le projet a dû être
réorienté vers une dimension plus théorique. Bien que certaines grandeurs ont pu
être définies par le calcul, d'autres telles que la vitesse de rotation et le couple de
l'hélice étaient plus difficiles à trouver. En effet, ne pouvant plus les déterminer
expérimentalement et n'ayant pas de logiciels spécialisés tel que Heliciel à notre
disposition, nous avons essayé de trouver une relation dans la littérature et sur des
documents spécialisés.

Première piste: le coefficient TSR


Le Tip speed ratio (TSR) était la piste la plus prometteuse puisque la relation
ne faisait apparaître qu'un seul terme qui nous était inconnu. Il correspond au
rapport de la vitesse tangentielle au bout d'une pale de l'hélice avec la vitesse
d'écoulement de l'eau (ou de l'air). Ce nombre dépend de la conception globale de
l'hélice, notamment le nombre de pales, l'angle d'attaque ou encore l'angle de calage.
Ce nombre est régulièrement pris en compte lors de la conception d'une turbine pour
optimiser l'énergie extraite du courant.
Généralement, le TSR est mesuré par tachéométrie avec une vitesse d'écoulement
fixée et en faisant varier la vitesse de rotation de la turbine. Cela permet d'établir
le TSR pour lequel le fonctionnement est optimal (et ainsi déterminer certains coef-
ficients comme ceux de puissance et de traînée). Voici son expression16:

R!
TSR =
U

Avec R rayon de l'hélice en mètre, ! la vitesse de rotation en rad/s et U la vitesse


de l'écoulement incident. Cependant, cette mesure se fait expérimentalement.

Par conséquent, nous nous sommes basés sur la thèse de Fabrice Maganga de
l'université du Havre intitulée Caractérisation numérique et expérimentale des effets
d'interaction entre une hydrolienne et le milieu marin 17. Dans cette thèse l'auteur
28 Section 3

compare les caractéristiques de deux maquettes d'hydroliennes à axe horizontal


avec une géométrie de pales différentes : le NACA63418 et le NAC64xxx". Ne
connaissant pas les caractéristiques exactes du profil NAC64xxx nous nous sommes
concentrés sur l'autre.
La seule donnée manquante est donc le TSR avec lequel travailler, mais à la
page 48 de la thèse la phrase la puissance maximale récupérée par ces maquettes
est atteinte pour des TSR entre 4 et 6 suivant les conditions d'entrée de l'écoule-
ment. indiquerait qu'il faudrait prendre en compte cette plage de données. Mais
dans la suite de la thèse, notamment à la page 100, l'auteur évoque des différences
entre la méthode numérique et la littérature pour des TSR élevés (supérieur à 4.0)
plus particulièrement dans ce qui concerne le calcul du coefficient de puissance. Ce
problème est apparemment dû au modèle d'émission (de modélisation). Toujours
dans la suite du rapport, dans la troisième partie plus précisément qui concerne les
résultats, l'auteur évalue différents coefficients (page 106) comme celui de traînée
avec des TSR entre 0 et 4,58 ce qui nous ramène à la question du TSR à utiliser.
Le manque d'informations sur le TSR à utiliser pour que la puissance récupérée
soit optimale rend les résultats obtenus approximatifs. En effet, admettons que notre
hélice ait trois pales ayant le profil NACA63418 comme l'une des maquettes de
la thèse évoquée précédemment. Notre hélice a un diamètre de 5 mm et la vitesse
d'écoulement de l'eau est de 0,7073 m/s (on néglige les effets de turbulence). L'idée
étant que notre hélice soit un modèle réduit de la maquette décrite dans cette thèse.
Pour un TSR de 4, d'après la relation précédente, la vitesse de rotation de l'hélice
est de 1081 tours/minutes alors que pour un TSR de 6 elle est de 1621 tours/minutes.
Ainsi l'écart est très important et ne sachant pas le TSR exact, il ne serait pas
pertinent de travailler avec ces valeurs.

Deuxième piste: les coefficients de Rateau

D'après le document Caractéristiques et similitudes des turbomachines hydrauli-


ques,

Lorsque des turbomachines hydrauliques de même type fonctionnent


en similitude et que l'on peut négliger l'influence du nombre de Rey-
nolds et de la rugosité relative, leurs coefficients de pression m, de débit
d, et de puissance interne t, leur ouverture réduite g et leur rendement
interne h sont des invariants.18

Mais n'ayant pas trouvé de turbine pour laquelle nous aurions les dimensions
exactes et les coefficients associés à cette dernière, il ne nous était pas possible de
trouver la vitesse de rotation de notre hélice par cette méthode. En effet, nous
n'avons pas trouvé de turbine dont nous connaissions les caractéristiques de l'hélice
ainsi que les différentes grandeurs qui nous permettent d'établir une équivalence de
fonctionnement. Il ne nous est donc pas possible de déterminer avec précision la
vitesse de rotation ou le couple de notre hélice.
Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 29

Le rendement du circuit sera donc approximatif car le fait que nous n'ayons pas
de solution pour le multiplicateur rend le calcul précis du rendement impossible.

3.3 Pistes d'amélioration


Nous avons pensé à quelques améliorations possibles dans le but d'optimiser au
maximum le rendement de notre banc.

 Nous pourrions utiliser une courroie trapézoïdale, dont le rendement est


meilleur que celui d'une courroie classique. Nous pourrions également rem-
placer les roulements et l'arbre par des trains épicycloïdaux, ce qui nous
permettrait de gagner de la place et d'envisager un dispositif entièrement
immergé.

 Il faudrait par ailleurs chercher à réduire au maximum la longueur de l'arbre


afin de maximiser le couple. En effet, plus l'arbre est long et plus il est
lourd et donc plus difficile à faire tourner. Par ailleurs, les roulements, désor-
mais immergés dans l'aquarium devraient donc être étanches, afin qu'ils ne
rouillent pas et que leur efficacité soit maximale.

 De plus, trouver une pompe plus performante que celle actuelle tout en res-
tant dans les limites envisageables avec un si petit aquarium permettrait
d'obtenir une vitesse d'écoulement supérieure et ainsi un meilleur rendement
(voir dans la partie 3.1 sur les calculs).

 En utilisant un carénage, il serait possible d'optimiser au maximum la surface


des pales. En effet, l'eau ne pourra plus être déviée à l'extrémité des pales.
(voir annexe sur les pâles).

 En situation réelle il n'y a pas le problème de la pompe et du courant redirigé


vers l'hélice pour avoir une vitesse de fluide la plus élevée possible, on pourrait
donc augmenter la surface de la turbine et la puissance rendue serait alors
plus grande (explication détaillée dans la partie calculs).

De plus, à la place d'avoir une hélice à axe horizontal, on pourrait remplacer


notre hélice par une hélice à axe vertical. Un des meilleurs exemples est la turbine
Achard19 (voir figure 19). C'est une turbine à flux transversal.
Ce type de turbine a plusieurs avantages. L'idée serait d'en empiler plusieurs
sur un même axe, comme modélisé sur la figure 20 ci dessous, ce qui permettrait
par conséquent l'exploitation de l'énergie disponible sur une grande colonne d'eau,
donc un flux traversant une surface bien plus large. Un axe vertical permettrait
aussi d'éviter la présence d'une courroie, ce qui diminuerait les pertes. Ainsi on
pourrait soit directement fixer la dynamo sur l'axe de l'hélice, soit inclure seulement
un engrenage servant de multiplicateur.
30 Section 3

Figure 19. Modélisation 3D d'une turbine Achard Figure 20. Modélisation d'un empilement de turbines Achard
Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 31

Conclusion
Ce projet, bien qu'ayant été affecté par les conditions actuelles qui sont excep-
tionnelles, a été une première étape dans la construction du banc d'essai à énergie
hydraulique. Ainsi, si nous n'avons pas pu le réaliser physiquement, nous avons été
capables de proposer un modèle théorique cohérent, tout en contournant les limites
imposées par l'impossibilité de réaliser des mesures expérimentales. Cette première
version théorique du dispositif constitue une ébauche, mais aussi une bibliographie
qui facilitera la réalisation de la version physique du banc par les futurs repreneurs
du projet dans les prochaines années.

Avec notre montage, on a vu que le rendement global de la chaîne approche les


35%, ce qui signifie que théoriquement, il est possible de tirer 35% de la puissance
cinétique du courant que fournit la pompe pour la convertir en puissance électrique.
En d'autres mots, avec une pompe à débit réglable, prenons de 2150 à 5000 L/h,
nous pourrions obtenir une puissance électrique disponible en bout de chaîne allant
de 9 à 119 mW avec une turbine de 5cm de diamètre.

A travers ce projet, nous avons tiré des connaissances importantes qui nous
seront nécessaires pour exercer le métier d'ingénieur, notamment concernant notre
capacité à travailler et débattre en groupe. De même, il nous a poussé à évoluer pour
être capable d'effectuer un raisonnement qui est celui d'un ingénieur, c'est à dire
développer notre capacité à innover, à trouver des solutions lorsque nous sommes
confrontés à des difficultés ou que nous sommes bloqués, ou encore à réaliser des
choix techniques et à les justifier. Cela a donc été une expérience très valorisante au
sein de notre formation d'ingénieur à l'INSA.
32 Section 3

Bibliographie
Références textuelles
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10. https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/l-energie-de-a-a-z/tout-sur-l-
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Limites de la théorie face à la réalisation expérimentale, pistes d'amélioration 33

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15. https://fr.wikipedia.org/wiki/Limite_de_Betz
16. https://en.wikipedia.org/wiki/Tip-speed_ratio
17. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01186430/document
18. https://studylibfr.com/doc/3937918/caract%C3%A9ristiques-et-similitude-
des-turbomachines-hydrauli
19. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00876949/document
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01424843/document
Références des figures:
− Les figures 6, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18 ont été réalisées manuellement
− figure 1: https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/solaire-
photovoltaique
− figure 2: http://www.journal-eolien.org/tout-sur-l-eolien/le-fonctionnement-
d-une-eolienne/
− figure 3: https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/pour-
rait-on-alimenter-la-france-en-electricite-uniquement-avec-de-leolien/
− figure 4:https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/energie-
maremotrice
− figure 5: https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/manche/cher-
bourg-cotentin/incertitudes-projet-ferme-hydrolienne-manche-apres-retrait-
naval-energies-1518698.html
− figures 7 et 8: http://lamaintenance.fr/mecanique/les-roulements-les-diffe-
rents-types/
− figure 14: http://chimix.com/an10/concours10/general04.html
− figures 19 et 20: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00876949/document et
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01424843/document
34 Annexe A

Annexe A : L'origine des courants


Un courant marin est un déplacement d'eau de mer défini par plusieurs critères
qui sont : le débit du courant, sa direction ainsi que sa vitesse. Nous pouvons parler
de deux types de courants, ceux en surface et ceux en profondeur et les deux peuvent
avoir des origines communes ou non.
Les courants en surface ne concernent que 10% des courants des océans. Ils sont
généralement dus aux vents ainsi qu'à la marée lorsque l'on s'approche des côtes.
Au delà de 800 mètres de profondeur, les vents n'ont plus d'influence mais l'eau
des océans est toujours en mouvement, c'est la circulation thermohaline. Cela peut
se résumer par la différence de densité en profondeur aux différents endroits du globe.
Il est connu de tous que l'eau chaude est moins dense que l'eau froide car l'eau chaude
est plus dilatée. Si on prend l'exemple d'un bain chaud laissé au repos un moment
on pourra observer ensuite que l'eau chaude sera en haut et l'eau froide en bas.
Sur la planète, il existe des endroits où l'eau se fait réchauffer constamment par
le Soleil jusqu'en profondeur comme les eaux entre la Floride et les Bahamas. À
l'inverse, aux pôles, les glaciers sont la source des eaux froides du globe.
Pour décrire globalement les courants de l'océan Atlantique, les eaux chaudes
de Floride remontent alors au Pôle nord jusqu'à la surface et les eaux froides des
glaciers descendent en profondeur vers la source chaude. Deux courants sont alors
créés, un qui arrive jusqu'à la surface vers les glaciers et un autre en profondeur vers
les Bahamas pour refroidir les eaux que le Soleil réchauffe continuellement.

On peut alors schématiser ainsi la circulation thermohaline1 :

Figure 21. Schéma de la circulation thermohaline

1. figure réalisée manuellement


: L'origine des courants 35

Dans la circulation thermohaline, le sel joue aussi un rôle important, en effet,


plus une eau est salée et plus elle est dense. Donc, plus l'eau est salée et plus elle ira
vers le fond des océans. La différence de salinité de l'eau selon la profondeur joue
exactement le même rôle que la température, car elle crée des différences de densité
de l'eau dans les océans, ce qui favorise encore plus les courants marins2.

2. d'après https://www.youtube.com/watch?v=PvUTDlbbk0U et
https://www.youtube.com/watch?v=m4el8ARcO-8
36 Annexe B

Annexe B : Autres types d'énergies maritimes


L'énergie thermique:

L'énergie thermique des mers (ETM), également appelée énergie maréthermique


consiste à exploiter la différence de température entre les eaux profondes et les eaux
à la surface d'un océan dans le but de créer de l'électricité.
Chaque unité de production d'ETM comprend ces composants :
− un ensemble évaporateur-turbine-condenseur
− des conduites et des pompes d'alimentation en eau chaude et froide pompée
en surface et en profondeur
Ces installations doivent être situées dans les zones intertropicales (entre 30° de
latitude nord et 30° de latitude Sud) puisqu'il faut une différence supérieure à 20°C
entre les eaux profondes et les eaux à la surface.
Le fonctionnement de ces infrastructures est assez connu puisqu'elles fonction-
nent suivant le modèle d'une pompe à chaleur. Les centrales ETM se divisent en 2
types principaux. Celles en cycle ouvert et celles en cycle fermé.

Concernant les centrales ETM en cycle ouvert, le fonctionnement est le suivant


(voir figure ci-dessous). L'eau de mer située à la surface est récupérée et traverse un
évaporateur dans lequel une infime partie de vapeur s'échappe. La vapeur produite
entraîne la turbine qui produit de l'électricité. La vapeur repasse sous forme liquide
dans le condenseur lorsqu'elle entre en contact avec l'eau froide puisée en profondeur.
L'eau est ensuite remise en mer.

Figure 22. Fonctionnement d'une centrale ETM en cycle ouvert


: Autres types d'énergies maritimes 37

Pour les centrales ETM en cycle fermé (ou cycle de Rankine), il s'agit d'un
fonctionnement en cycle thermodynamique (voir figure ci dessous). Le fluide est le
même tout au long du cycle, pas d'échange avec l'eau de mer. La centrale comprend
les mêmes composants qu'une centrale en cycle ouvert. La grande différence est qu'il
y a une boucle fermée. Dans ce cas, ce n'est plus l'eau qui est le fluide caloporteur
mais de l'ammoniac car son point de condensation est plus haut que celui de l'eau
(4°C).
L'eau chaude est pompée à la surface puis ses calories sont transmises à l'ammo-
niac dans l'évaporateur, qui transforme le fluide en vapeur. Puis, de la même façon
qu'en circuit ouvert, la vapeur entraîne la turbine. Enfin le fluide est condensé dans
le condenseur alimenté en eau froide.
L'avantage des centrales en cycle fermé est que le fluide circule plus rapidement
car il passe moins de temps au niveau de l'évaporateur. La production est donc
meilleure.

Figure 23. Fonctionnement d'une centrale ETM à cycle fermé

L'énergie thermique disponible dans les mers et océans a l'avantage d'être abon-
dante, prévisible (comme la plupart des énergies maritimes) et disponible toute
l'année.
Malgré son fort potentiel estimé à 50% de la consommation mondiale, cette
énergie demeure peu exploitée à l'heure actuelle. En effet, son rendement n'est pour
l'heure pas assez élevé par rapport aux autres types d'énergie maritime. De plus
son coût élevé freine les investisseurs. L'Inde, le Japon, Taiwan, les Etats-Unis et la
France sont les pays qui investissent le plus dans ce type d'énergie3.

L'énergie houlomotrice

3. Source pour les centrales ETM et les schémas: https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-


pedagogique/energie-thermique-des-mers-etm
38 Annexe B

L'énergie houlomotrice désigne la production d'énergie électrique à partir de la


houle, c'est-à-dire à partir de vagues successives nées de l'effet du vent à la surface de
la mer. Il existe de multiples dispositifs permettant d'exploiter l'énergie des vagues.
La plupart ne sont encore que des prototypes.
Une des installations existantes est la chaîne flottante articulée (ou serpent
des mers). Ce dispositif est composé de longs flotteurs qui s'alignent dans le sens
du vent, comme représenté ci-dessous. Ceux-ci disposent d'une tête ancrée au fond
marin par un cable. Les vagues mettent alors en mouvement les câbles qui oscillent.
Ces oscillations permettent de comprimer un fluide qui entraîne une turbine. Ce
procédé est à l'heure actuelle le plus connu. Ce système est implanté au Portugal
notamment.

Figure 24. exploitation de l'énergie houlomotrice de la mer

L'avantage majeur de ces installations est qu'elles peuvent être implantées aux
quatre coins du globe. Le potentiel exploitable est donc important. En revanche, ces
infrastructures nécessitent beaucoup d'entretien et leur durée de vie n'est pas élevée.
En effet, la corrosion et l'accumulation de dépôt usent les matériaux. La résistance
des matériaux doit donc être importante. Il faut qu'en cas de conditions extrêmes,
le système ne soit pas endommagé ce qui implique un coût élevé. De plus, l'ancrage
et l'accessibilité en milieu marin pour entretenir régulièrement en font une solution
peu pratique4.

4. source de l'énergie houlomotrice: https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-


pedagogique/energie-houlomotrice-ou-energie-des-vagues
: Nombre de pales 39

Annexe C : Nombre de pales


On retrouve des hydroliennes dans des zones de fort courant (supérieur à 4 ou
5 noeuds). Les hydroliennes exploitent l'énergie cinétique de l'eau. Elles mesurent
plusieurs dizaines de mètres. Le nombre de pales varie entre 2 et 6 par turbine
chez les hydroliennes actuelles. La meilleure hélice est celle qui transmet le moins
d'énergie en aval.
On observe que plus on augmente le nombre de pales plus on augmente le couple,
mais on perd aussi en rendement. En effet, plus il y a de pales, plus la dissipation
d'énergie est importante. Et au contraire, moins il y a de pales plus la turbine gagne
en vitesse et plus elle est efficace. Ainsi, on en déduit qu'il faut diminuer le nombre
de pales si la vitesse de rotation est faible.
Le rendement de la turbine est le plus optimum à vitesse de rotation élevée. Or,
un des facteurs qui limite la vitesse de rotation est l'interaction entre les pales. Afin
de minimiser ce phénomène on peut modifier la géométrie des pales. En effet, cela
permet d'augmenter le rendement en diminuant l'interaction entre les pales.
Il faut veiller à ce que la largeur des pales ne soit pas trop importante afin d'avoir
une vitesse de rotation plus élevée. De plus, il faut adapter les pales à l'alternateur
ou au moteur, car la turbine absorbe la puissance qui lui est fournie.

Quand la puissance moteur augmente, il existe différentes paramètres sur lesquels


on peut agir pour améliorer le rendement: augmenter l'angle d'attaque des pales,
leur longueur, largeur et courbure dans le but d'augmenter la vitesse de rotation.
Agir sur les dimensions des pales influence notamment la solidité de la turbine,
ainsi augmenter leurs dimensions permet de travailler sur plus de fluide. La meilleure
option est d'augmenter le nombre de pales puisque la perte de rendement est la plus
faible.

Les turbines bipales permettent une vitesse de rotation plus élevée. Elles ont
un poids plus faible et un coût moins important. Mais si l'on a que deux pales,
les vibrations seront plus importantes donc les pales seront plus fragiles. Ainsi,
le meilleur compromis serait une turbine à 3 pâles. De plus, pour limiter la perte
d'énergie au bout de celles-ci on peut mettre en place un carénage. Cela empêche
l'eau d'être déviée au niveau de l'extrémité des pales.

Pour ce qui est des matériaux, il faut qu'ils soient résistants et légers. On peut
négliger lors de la modélisation de notre projet la fatigue mécanique et la résistance
à l'érosion. Les meilleurs matériaux sont donc des matériaux composites comme la
fibre de verre ou la fibre de carbone. De plus, il faut protéger l'hydrolienne avec un
produit antirouille. On peut réaliser les pales grâce à l'impression 3D, à l'usinage
ou au moulage5.

5. voir sur https://tpehydroliennes.webnode.fr/presentation-du-concept/


40 Annexe D

Annexe D : Les différentes turbines existant à ce


jour
Il existe principalement 3 types de turbines: les turbines Francis, Kaplan et
Pelton. Les turbines Francis et Kaplan sont des turbines hydrauliques à réaction,
c'est-à-dire que la pression à l'entrée de la roue est supérieure à celle de sortie de
la roue. Le principe de ces turbines est de transformer à la fois l'énergie cinétique
(vitesse de l'eau) et une différence de pression (à l'entrée et à la sortie de la roue).
C'est pourquoi elles utilisent à la fois un principe de réaction (la pression statique
du fluide est transmise à la roue) et un principe d'impulsion (l'énergie cinétique du
fluide est transmise à la roue). De plus, ce sont des turbines à écoulement centripète.

Turbine Francis:

Figure 25. Schéma d'une turbine francis

Principe de fonctionnement: l'eau entre dans la bâche de spirale. Elle passe


dans l'aubage fixe de l'avant distributeur, puis à travers un cercle de vannage à aubes
mobiles. Ici, la section de passage peut être réglée en fonction du débit souhaité.
L'eau pénètre alors dans la roue de manière radiale, et est ensuite dirigée axialement
vers l'évacuateur. L'évacuateur permet de ramener le fluide à la même pression que la
pression extérieure et de récupérer l'énergie cinétique restante à la sortie de la roue6.
Fonctions du distributeur:
− Propulser l'eau dans une direction adaptée à l'entrée de la roue pour mini-
miser les chocs.
− Régler le débit.

6. https://lamh.gmc.ulaval.ca/turbines-en-bref/turbine-francis/
: Les différentes turbines existant à ce jour 41

La turbine Francis est généralement installée selon un axe vertical, mais elle peut
être montée horizontalement pour des puissances moyennes à faibles. Elles sont uti-
lisées pour des chutes moyennes, et peuvent développer des puissances importantes.
Le diamètre de la roue peut varier de quelques décimètres à 10m. Constituées
de 11 à 17 aubes, leur vitesse de rotation varie entre 70 et 3000 tours par minutes.

Turbine Kaplan:
Cette turbine exploite des petites différences de hauteur jusqu'à 10m environ.

Figure 26. Schéma d'une turbine Kaplan

Principe de fonctionnement: Comme représenté sur la figure 23, l'eau passe


d'abord par une chambre de forme telle que l'écoulement complet est distribué sur la
circonférence du distributeur. Celui-ci a pour fonction d'ajuster le débit de l'eau et
il fait tourner l'eau par rapport à l'axe de la roue. L'eau arrive alors sur les aubes de
la roue de manière axiale qui transforme l'énergie hydraulique en énergie mécanique.
Le flux passe alors à travers un diffuseur qui a pour fonction de récupérer l'énergie
cinétique.
La particularité de cette turbine est que les pales peuvent pivoter grâce à un
mécanisme situé dans le moyeu. Cette turbine peut supporter un fort débit mais de
petites chutes d'eau, c'est pourquoi les aubes sont longues et solides. En effet elles
supportent des débit allant de 70 à 800 m3 /s, et leur rotation varie entre 50 et 250
tours par minutes. Le diamètre de la roue est compris entre 2 et 10m7.

Turbine Pelton
Il s'agit d'une turbine à action pure, c'est-à-dire que la pression à l'entrée de la
roue est égale à la pression de sortie de la roue. L'énergie est fournie à la sortie du
distributeur sous forme d'énergie cinétique. Cette turbine est utilisée pour des chutes
hautes et des petits débits. Un jet projette l'eau sur les augets.

7. https://lamh.gmc.ulaval.ca/turbines-en-bref/turbine-kaplan-et-helices/
42 Annexe D

Figure 27. schéma d'une turbine Pelton

Principe de fonctionnement: Le jet exerce une force sur les augets à la


périphérie de la roue, ce qui est illustré sur le schéma ci-dessus. Cette force est
transformée en couple et puissance mécanique. Le jet est alors dévié de 160 à 165°
dans le même plan. Ce changement entraîne la roue pour produire de l'électricité.
Son rendement est supérieur à 80%8.

Comparaison du rendement des turbines:


Il est intéressant de comparer le rendement des différentes turbines9 entre elles
et avec une hélice. Voici un graphique10 illustrant cette comparaison:

hautes
Figure 28. Graphe de comparaison des différentes turbines
a: hélice classique, b:turbine Francis, c: turbine Kaplan, d: turbine Pelton

8. https://lamh.gmc.ulaval.ca/turbines-en-bref/turbine-pelton/
9. Toutes les représentations schématiques proviennent du site https://lamh.gmc.ulaval.ca/turbines-
en-bref/
10. https://www.mecaflux.com/turbines.htm
: Les différentes turbines existant à ce jour 43

Ainsi, on remarque que ces turbines ont un rendement très supérieur aux hélices
classiques. La turbine Pelton selon ce document semble être celle avec le meilleur ren-
dement, même si l'on constate que les autres ont des rendements assez similaires11.

11. https://www.mecaflux.com/turbines.htm
44 Annexe E

Annexe E : La dynamo
Pour ce qui est de la dynamo, nous nous sommes orientés vers une dynamo
moyeu de vélo de la marque SON. Le modèle choisi est le SON 2812 c'est le produit
avec le plus de caractéristiques techniques. D'après le site internet Rosebikes13,
cette dynamo produit une tension de 6 volts, une puissance de 3 watts et elle a un
rendement de 65% à 15 km/h pour une roue de 28 pouces. D'après le site Cyclabe14,
une roue de 28 pouces correspond à l'appellation française 700C. Or, une roue
700C a une jante de 622 mm de diamètre, le diamètre de la roue varie ensuite en
fonction de l'épaisseur des pneus équipés.

Figure 29. Photo du modèle de dynamo choisi

Déterminons à présent le nombre de tours par seconde nécessaires pour avoir un


rendement de 65% avec cette dynamo. Ne sachant pas le type de pneu équipé, nous
allons faire nos calculs seulement avec le diamètre de la jante, ce qui correspond au
pire des cas.
Calculons le périmètre de la roue :

P érimètre = 2r avec r le rayon de la jante en km


0.622 10 −3
= 2 
2
= 1.954  10−3 km

12. Page du produit et source de la dynamo en photo: https://nabendynamo.de/en/products/hub-


dynamos/for-standard-forks/
13. https://www.rosebikes.fr/son-28-dynamo-dans-le-moyeu-551884
14. https://www.cyclable.com/quelle-taille-de-roue-privilegier-pour-un-velo-a-assistance-electrique/
: La dynamo 45

On sait que 1 tour de roue correspond à 1.954  10−3 km, ainsi par règle de trois:
15
= 7692 tours
1.95  10−3
En 15 km il y a 7692 tours de roue. Pour obtenir le nombre de tours par seconde
on divise le résultat par 3600 :
7692
= 2.1 tr/s
3600
Il faut donc une rotation de 2,1 tr/s au minimum pour que la dynamo ait un
rendement de 65%.
46 Annexe F

Annexe F : Application numérique


Débit de la pompe: 2150 L/h
turbine: diamètre de 10 cm
essieu: diamètre de 10 cm

Figure 30. Calculs à suivre avec les données en entrée, pour obtenir la puissance cinétique

Nous supposons que notre turbine est parfaite, son rendement est donc maximal:
16
Protation;turbine = P (=1.010  10−3 W )
27 cinétique
Puis nous avons le multiplicateur, avec un rendement théorique de 90%, donc:
90
Protation;multiplicateur = P (=9.088  10−4 W )
100 rotation;turbine
Enfin, pour obtenir la puissance électrique disponible en bout de chaîne, la dynamo
a un rendement de 65%, on a alors:
65
Pélectrique = Protation;multiplicateur (=5.907  10−4 W )
100
Nous pouvons simplifier ces calculs de puissance avec l'aide d'un seul rendement, il
s'agit du rendement global de la chaîne de montage (de la turbine jusqu'au circuit
électrique), nous le nommerons chaîne, ainsi:
16 90 65 26
chaîne =   = ) chaîne = 34.67%
27 100 100 75

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