Bio-Filmographie Spielberg
Bio-Filmographie Spielberg
Bio-Filmographie Spielberg
né en 1946
- de l’autre, c’est un cinéaste qui souhaite avoir une place dans l’histoire du ci-
néma, être pris au sérieux en traitant des sujets « sérieux », généralement histo-
riques : l’esclavage aux Etats Unis (La couleur pourpre, Amistaad, Lincoln…), la
Seconde Guerre Mondiale (L’extermination des Juifs d’Europe avec La liste de
Schindler, le débarquement de Normandie avec Il faut sauver le soldat Ryan, la
guerre du Pacifique avec Empire du soleil…). Il faut se rappeler aussi que dès ses
premiers films, le travail de Spielberg est reconnu par François Truffaut, qui d’ail-
leurs accepte de jouer dans Rencontres du troisième type…
Il faut également toujours se rappeler que le nom de Spielberg est associé au New
Hollywood, un groupe de jeunes cinéastes des années 1970, bien décidés à pous-
ser leurs ainés vers la sortie, et à prendre la place que les grands studios (Warner,
MGM, Fox, Paramount, Colombia) ne veut pas leur donner. Ces jeunes gens en
colère, qui veulent renouveler la manière de faire du cinéma à Hollywood, se
nomment Arthur Penn (avec Bonnie and Clyde en 1967), Denis Hopper (Easy
Rider 1969), Robert Altman (M.A.S.H 1970), George Romero (La nuit des morts-
vivants 1968), John Cassavetes… Spielberg appartient à la deuxième génération
du New Hollywood, celle de Martin Scorcese, Brian de Palma, Francis Ford Cop-
pola ou George Lucas.
Le New Hollywood est contemporain de la fin du code Hays, le code de
bienséance qui régit le cinéma hollywoodien depuis les années 30, qui régule
très sévèrement la représentation de la violence physique, de la sexualité, qui
exige que les personnages négatifs soient punis à la fin… En 1966 ce code est
enfin supprimé, ce qui a une influence considérable sur les thèmes abordés par
le Nouvel Hollywood, beaucoup plus ancrés dans le réel, beaucoup plus mo-
dernes, en phase avec les questions qui agitent la jeunesse de la fin des années
60. C’est souvent un cinéma très critique, très sombre. L’influence du Néoréa-
lisme italien ou de la Nouvelle Vague française conduit à une valorisation de
l’auteur-réalisateur, artiste indépendant et non plus employé des grands studios.
Enfin, il ne faut pas oublier que Steven Spielberg, comme la plupart des
cinéastes du New Hollywood, a commencé par des films à très petits budgets.
C’est donc un bricoleur génial, capable de produire beaucoup d’effet cinéma-
tographique avec très peu de moyens financiers. Les productions gigantesques
qui ont émaillé sa carrière, telles que Jurassic Park, Tintin, Ready Player One, ne
doivent pas faire oublier cela : Spielberg a une grande maîtrise d’une forme de
cinéma très artisanale, très « bricolée », ce qui a une influence considérable sur
sa manière de fabriquer un film.
Un petit rappel pour conclure : Spielberg - mais ceci est valable pour
n’importe quel artiste - parle souvent de son travail de réalisateur. Etant sou-
cieux de sa place dans l’histoire du cinéma, ayant crée un mythe autour de sa
personne, il raconte ce qu’il veut, dans le sens où il souhaite aller. On se méfie,
donc! Une interview de Steven Spielberg est un exercice maîtrisé, entre la com-
munication publicitaire et la création d’une mythologie, il faut savoir mettre ses
propos à distance!