Qualité en Construction Mécanique-Bm5010

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Qualité en conception -
Date de publication :
10 octobre 2014 Méthodologie et mise en
œuvre

Cet article est issu de : Mécanique | Fonctions et composants mécaniques

par Claude FERREBOEUF

Mots-clés Résumé Cet article donne les éléments nécessaires à la mise en œuvre d’un système de
qualité | conception | AMDEC | management de la qualité en conception. Le premier paragraphe définit le concept
analyse fonctionnelle | analyse
de la valeur qualité et montre l’intérêt d’une telle démarche. Le deuxième rassemble les éléments
normatifs de base servant de support lors de la mise en place du système de
management de la qualité. Le troisième traite de la mise en œuvre de la qualité en
conception, définit comment s’y prendre pour mettre en place un système efficace et fait
ressortir les deux aspects à prendre en compte : la chronologie opérationnelle avec ses
outils et la satisfaction aux exigences normatives, cette dernière étant de plus en plus
souvent contractuelle.

Keywords Abstract This article gives the necessary elements for the implementation of a quality
quality | design | FMECA | management system in design. The first chapter defined the quality concept and shows
functional analysis | value
analysis the interest of such an approach. The second gathers the normative basic elements
serving as support during the implementation of the quality system management. The
third deals with the implementation of the quality in design and defines how to position an
effective system and highlights the two aspects to take into account: the operational
chronology with its tools and the satisfaction to the normative requirement, this last one
being more and more often contractual.

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Qualité en conception
Méthodologie et mise en œuvre

par Claude FERREBOEUF


Expert et conseil en qualité
Maître de conférences associé à l’université Paul Sabatier (Toulouse)

1. Principes et enjeux ............................................................................... BM 5 010v2 - 2


1.1 Management de la qualité et son concept .............................................. — 2
1.2 Raisons d’être de la qualité en conception ............................................. — 3
2. Référentiels ............................................................................................. — 4
3. Mise en œuvre ........................................................................................ — 4
Parution : octobre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200107668 - esprit // etudiant ESPRIT // 197.238.165.177

3.1 Méthodologie ............................................................................................ — 4


3.2 Outils .......................................................................................................... — 5
3.3 Procédures................................................................................................. — 14
3.4 Plan qualité produit................................................................................... — 17
4. Conclusion............................................................................................... — 18
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BM 5 010v2

ujourd’hui les entreprises sont confrontées aux exigences de leurs clients


A qui souhaitent qu’elles mettent sur le marché des produits correspondant
à leurs besoins, mais surtout à ceux des utilisateurs. Ces exigences peuvent
être satisfaites en mettant en œuvre une organisation, correspondant à des
moyens, qui réduira au maximum la non-qualité ou ce que l’on appelle
communément les coûts non maîtrisés ou, parfois, les coûts cachés, corres-
pondant à un travail mal fait ou non acceptable dans l’entreprise.
Ces coûts-là se situent à tous les niveaux dans le processus global de
l’entreprise, de la définition du besoin du client ou de l’utilisateur, jusqu’à la
distribution du produit. Beaucoup d’entreprises qui conçoivent et réalisent
leurs produits, concentrent en priorité leurs efforts sur la qualité au niveau de
la réalisation (production). Or, aujourd’hui pour être performant, il est indis-
pensable de s’organiser le plus en amont possible et donc de mettre en œuvre
ce que l’on appelle un système de management de la qualité dès la phase de
conception. C’est à ce stade que la non-qualité coûte le plus à l’entreprise et
plus particulièrement les erreurs de conception.
Comment maîtriser la qualité en conception ou plus généralement maîtriser
le processus de conception ? Il est nécessaire de scinder la question en plu-
sieurs parties si l’on veut poser le vrai problème et être en mesure d’apporter
des réponses. Tout d’abord, il est nécessaire de répondre aux exigences des
cinq parties intéressées (clients, actionnaires, État, personnel et fournisseurs).
Par la suite, il faut intégrer les principes de base du concepteur qui sont : le
bon service rendu par le produit conçu, le juste produit, la maintenabilité aisée,
l’évolution et l’écoconception. Enfin, il est impératif de s’organiser pour
assurer une reproductibilité du processus tout en utilisant des outils
appropriés.

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

Bien entendu la conception, lorsqu’elle est mise en œuvre avec une


démarche qualité, repose sur une logique simple faisant appel à des outils
faciles à mettre en œuvre et à une organisation souple. Beaucoup d’éléments
décrits dans les différents paragraphes sont illustrés par des exemples vécus
avec leurs conséquences, afin de sensibiliser d’avantage les concepteurs sur
l’importance de la qualité dans leur domaine. Enfin, plusieurs conseils sont
donnés, sous forme de trame à suivre, afin de ne pas tomber dans certains
pièges de l’organisation. L’AMDEC produit, outil très prisé par les concepteurs,
est présentée comme une procédure à suivre.

1. Principes et enjeux Il est nécessaire de compléter cette définition par les définitions
suivantes.
Aptitude : le produit est conforme à ce que l’utilisateur en
1.1 Management de la qualité attend, autrement dit le produit est censé fournir le service que
l’utilisateur souhaite.
et son concept
Caractéristiques : elles représentent toutes les valeurs ou gran-
Nota : le lecteur pourra se reporter aux références [1] [2]. deurs ou critères qui définissent le produit (puissance, précision,
capacité, couleur etc.). C’est avec ces caractéristiques que le pro-
Tout d’abord donnons une définition de ce qu’est la conception. duit est censé rendre le service que l’utilisateur attend. Un produit
La définition selon la norme ISO 9000 est la suivante : pouvant être matériel ou immatériel, c’est-à-dire un service (forma-
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tion par exemple).


Conception : « ensemble de processus qui transforme des exi-
gences en caractéristiques spécifiées ou en spécification d’un pro- Exigences : ce sont les exigences du client ou de l’utilisateur à
duit, d’un processus ou d’un système ». propos du produit, qu’il aura consignées par écrit (cahier des char-
Plus simplement, la conception est le fait de transformer des exi- ges, spécification, etc.), voire qui feront l’objet de textes règlemen-
gences fonctionnelles (que veut-on faire avec le produit ?) en solu- taires et légaux.
tions techniques. Attention aux exigences non spécifiées dites « implicites » : ce
Qu’est ce qu’un produit de bonne qualité ? sont les exigences du client et souvent de l’utilisateur qui ne sont
Voilà une question à laquelle il est facile d’apporter une réponse, pas spécifiées par écrit et qu’il va falloir détecter. Il faut être bien
mais quelle réponse ? Pourtant le mot qualité est lié au client et au conscient que l’implicite est source de mécontentement du client
produit qu’il achète. Mais, il peut aussi être lié, à des degrés et très souvent un produit ne rend pas le service attendu car
divers, aux cinq parties intéressées ou parties prenantes, qui en l’implicite n’a pas été mis en évidence.
fait attendent quelque chose de l’entreprise. Ces parties intéres- En bref la qualité : c’est satisfaire le client et/ou l’utilisateur. Et
sées ou parties prenantes sont : les clients, les actionnaires, les pour y parvenir, il est indispensable de faire décrire au client ou à
salariés, les fournisseurs et l’État. Le tableau 1 précise leurs atten- l’utilisateur ce qu’il veut faire avec le produit, autrement dit quel
tes liées à la conception. service il en attend.
La définition du mot qualité selon la norme ISO 9000 version Il est souvent beaucoup plus efficace que le client ou l’utilisateur
2005 est la suivante : décrive le mieux possible ce qu’il veut faire avec le produit plutôt
Qualité : aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsè- qu’il décrive le produit et ses caractéristiques (c’est l’affaire des
ques à satisfaire des exigences (ISO 9000:2005). professionnels que de décrire les caractéristiques du produit).

Tableau 1 – Les cinq parties intéressées et leurs attentes


Parties intéressées Attentes liées à la conception

Clients Des produits conformes à leurs exigences et aptes à rendre les services attendus

Des résultats économiques, à court terme en accord avec les capitaux apportés ; à moyen terme,
Actionnaires des résultats rassurant et à long terme des résultats technico-économiques démontrant un avenir
pérenne basé sur l’innovation

Salariés Des compétences reconnues et si possible récompensées

Des liens de partenariat dans le cadre de l’innovation et donc des apports techniques
Fournisseurs
et technologiques assurant une vision à long terme

Des produits respectant les exigences règlementaires en matière de respect de l’environnement


État et de sécurité pour les utilisateurs et plus particulièrement conçus avec les règles de l’écoconception
(coût global)

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

Construction
de la qualité
C D

Évolution de la qualité
A P
Évaluation Management
de la qualité de la qualité

Construction : définir ce que l’on veut et comment le réaliser.


P « Plan » : prévoir, planifier, construire
Évaluation : quantifier les écarts qu’il y a entre ce que l’on a réalisé et D « Do » : réaliser selon ce qui avait été prévu
ce que l’on voulait. C « Check » : vérifier, évaluer
A « Act » : agir, corriger
Management : gérer, prendre les dispositions, afin que les écarts
constatés soient le plus faibles possible.
Figure 2 – Roue de Deming ou PDCA

Figure 1 – Boucle de la qualité

Pour satisfaire les clients ou les utilisateurs, il est nécessaire de b spécifié


s’organiser selon le concept de la qualité. Il existe plusieurs façons
de représenter le concept, et il est intéressant de retenir les trois
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suivantes :
3
– la boucle de la qualité (figure 1) ;
– la roue de Deming ou PDCA (figure 2) ;
– la maîtrise de la qualité (figure 3). 2
4
a besoin 7

1.2 Raisons d’être de la qualité


en conception 1 6 5

Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, la


qualité c’est satisfaire le client et donc c’est concevoir un produit c réalisé
qui soit en mesure de rendre le service que l’utilisateur attend. Un
produit qui rend à tous les coups le service attendu sera très prisé 1 Besoin non spécifié (client ou en interne) et non réalisé
et se vendra bien. La phase de conception dans le processus glo- (manque d’approche marketing)
bal de l’entreprise est très en amont, ce qui laisse penser qu’un 2 Besoin spécifié (client ou en interne) et non réalisé (c’est une
produit mal conçu aura beaucoup de mal à rendre le service non-conformité)
attendu. Que le produit soit bien ou mal conçu, les investissements 3 Partie du produit spécifiée (client ou en interne) inutile (excès
sont sensiblement les mêmes, donc la rentabilité sera bien évi- de protection client ou en interne) et non réalisée (se traduit
demment différente selon que le produit répondra ou ne répondra par une non-conformité et par une acceptation sous
pas aux attentes des utilisateurs. Donc plus une erreur est dérogation)
commise en amont dans le processus global, plus elle coûte à 4 Partie du produit spécifiée (client ou en interne) inutile (excès
l’entreprise. À titre indicatif le tableau 2 donne une estimation de de protection client ou en interne) et réalisée
ce qu’une erreur commise en phase marketing (définition du 5 Partie du produit non spécifiée (client ou en interne), inutile et
besoin) peut coûter à l’entreprise en fonction de l’état d’avance- réalisée (attention aux initiatives malheureuses)
6 Besoin non spécifié (client ou en interne) et réalisé
ment du produit.
(l’habitude de l’opérateur), attention lors d’un changement
Nota : cette fourchette de coût est calculée d’après une estimation afin de donner un de main-d’œuvre
ordre de grandeur.
7 Qualité maîtrisée (cet espace doit être le plus grand possible)

Exemple : une non-conformité commise au stade de la phase mar- 1 + 2 Sous-qualité


keting coûtera probablement entre 86 et 200 € si elle est découverte 1 + 2 Sur-qualité
en conception, découverte à un stade ultérieur, elle peut prendre des 6 Implicite (voir définition)
valeurs à peine imaginables. 3 Sur-qualité potentielle

L’intérêt principal est donc d’adopter une démarche logique de Figure 3 – Maîtrise de la qualité
qualité dans le processus global de l’entreprise, qui dans un pre-
mier temps, consistera à définir le besoin du client et plus parti-
culièrement l’utilisation du produit. Par ailleurs, aujourd’hui une minimal, en intégrant les achats de composants et matières pre-
autre dimension est prise en considération de plus en plus dans mière, la réalisation, la distribution, la mise en route, l’utilisation,
les processus de conception, il s’agit de l’écoconception le stockage et la destruction en fait tout le cycle de vie du produit.
[BM 5 009]. Elle nécessite que, sur les grandes lignes, soit retenues Les exigences règlementaires vont de plus en plus dans ce sens,
des solutions techniques qui auront un impact environnemental ainsi que les cahiers des charges des clients.

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

Tableau 2 – Coût d’une non-conformité ou anomalie commise en fonction


de l’état d’avancement du produit (en euros)
Marketing Conception Industrialisation Approvisionnement Fabrication Assemblage Produit fini Client

Coefficient mini 1 3 5 10 20 50 100 500


Coefficient maxi 7 10 25 100 400 2 000 10 000

Fax 1,22
Tel au client 3,82

Mise à jour dossier 19,08


Diffusion 4,58

Total mini 28,70 86,11 143,51 287,02 574,05 1 435,11 2 870,23 14 351,15

Total maxi 200,92 287,02 717,56 2870,23 11 480,92 57 404,58 287 022,90

Par la suite, il s’agira de s’organiser et d’utiliser certains outils Le premier réflexe doit donc consister à bien connaître le besoin
selon une méthodologie prédéfinie (§ 3.1). Il est vrai, il faut le de l’utilisateur et donc le « service » que devra rendre le produit.
préciser, que la démarche qualité en conception peut paraître On ne doit pas créer un produit puis un service, mais un service
lourde et coûteuse ; en fait si l’on regarde à court terme c’est puis un produit.
peut-être vrai, mais en réalité un produit n’est jamais conçu intrin- Le deuxième réflexe consiste à concevoir le « juste produit
sèquement pour une durée courte. En cas d’évolution rapide du nécessaire » pas plus, en se mettant à la place de celui qui l’utili-
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produit dans le temps (secteur informatique par exemple), l’expé- sera. Un produit facile d’utilisation, simple et donc probablement
rience acquise est utilisée pour les versions suivantes. Il faut abso- peu onéreux, fera certainement le bonheur de son utilisateur car il
lument considérer que cette démarche est une sorte rendra le service qu’il en attend à un prix acceptable.
d’investissement immatériel sur le produit et que c’est avec cela
que l’on satisfera les clients et mieux encore que l’on les fidélisera. Le troisième réflexe consiste à concevoir un produit dont la
« maintenabilité » est aisée et peu onéreuse. Attention à
l’après-vente coûteuse et dont les délais seront souvent longs du
fait que les techniques utilisées sur le produit sont difficiles à
maîtriser.
2. Référentiels Le quatrième réflexe consistera à concevoir un produit dit
« évolutif ». À un instant donné l’utilisateur a certaines exigences
La qualité en conception s’appuie aujourd’hui sur un certain et donc attend un certain service rendu par le produit, plus tard et
nombre de référentiels ou plus précisément de normes. Il existe parfois rapidement ces exigences évoluent. Le produit devra pou-
dans ce domaine deux types de normes que nous appellerons les voir évoluer lui aussi. Prenons l’exemple du secteur automobile ou
normes de base ou de système et les normes opérationnelles, uti- informatique : les exigences et les besoins sont en constante évo-
lisées au cours de la phase de conception du produit : lution, les produits peu ou pas évolutifs ne font qu’une brève
– les normes de base sont des référentiels organisationnels qui apparition et les investissements relatifs à ces produits s’avèrent
exigent ou recommandent un minimum de dispositions organisa- non rentables et du coup pénalisent fortement la santé économi-
tionnelles à mettre en place, afin de garantir un minimum de que de l’entreprise (constructeur).
maîtrise des processus (ex. : NF ISO 9001-11.2008 et similaires) ; Le cinquième réflexe s’appuiera sur l’écoconception du
– les normes opérationnelles sont les référentiels d’appui, préci- produit [10]. En effet, ce dernier devra rendre un service à l’utilisa-
sant des modalités à mettre en œuvre et donc à considérer comme teur, mais aussi ne devra pas compromettre la vie des générations
des outils (ex. : NF EN 16 271-02.2013 et similaires). futures et devra donc avoir un impact minimal sur l’environnement
(production/émission) et donc limiter la consommation de ressour-
Ces normes sont listées dans le « Pour en savoir plus ». ces naturelles, minimiser ses impacts sur la santé humaine et opti-
miser dans le temps le service rendu.
Enfin le sixième réflexe intègrera quelques éléments complé-
mentaires augmentant la durée de vie, la disponibilité et, plus pré-
3. Mise en œuvre cisément, la « sureté de fonctionnement » [MT 9 200]. Ce dernier
point comprend certains des réflexes déjà évoqués, cependant, il
Nota : le lecteur pourra se reporter à la référence [3] des sources bibliographiques. intègre un élément clé, la « fiabilité », qui consiste à concevoir un
produit dont l’aptitude est de fonctionner sans défaillance, dans
des conditions données, pendant un temps donné.
3.1 Méthodologie
En résumé, les six principes du concepteur sont :
La mise en œuvre de la conception nécessite l’utilisation d’un
– le bon service ;
certain nombre d’outils et d’une chronologie. Comme nous l’avons
déjà vu, les erreurs de conception sont très souvent fatales à la vie – le juste produit ;
d’un produit, il est alors ce que l’on appelle « mort né ». Concevoir – la maintenabilité aisée ;
un produit découle d’une logique s’appuyant tout d’abord sur le – l’évolution ;
service que le client ou l’utilisateur attend de l’utilisation de ce – l’écoconception ;
– la sureté de fonctionnement.
produit.

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

Ces six principes peuvent être maîtrisés en établissant une chro- cahier des charges fonctionnel, les spécificités d’écoconception
nologie dans l’avancement de la conception. À chaque phase cor- devront être clairement exprimées. Elles pourront dans un premier
respondent certains outils permettant de mener à bien les travaux temps se traduire par des exigences en matière de :
effectués (voir plan qualité produit § 3.4). Bien entendu pour cha- – réduction de la quantité de matière, surtout non renouvelable
que principe du concepteur, une analyse des risques pour l’uti- utilisée pour réaliser le produit ;
lisateur et le constructeur est réalisée. – réduction de la quantité de matière, surtout non renouvelable
que le produit consomme lors de son fonctionnement ;
– allongement de la durée de vie des pièces ou composants et
3.2 Outils plus particulièrement des pièces dites d’usure ;
Nota : le lecteur pourra se reporter à l’article [G 6 010]. – réduction de la quantité de déchets solides, liquides, gazeux
(dont GES), et donc polluants, que le produit émet ;
La méthodologie de mise en service de la qualité en conception – réduction des déchets et polluants liés au produit en fin de vie,
s’appuie sur différents « outils ». Il faut en retenir certains qui sont y compris l’énergie qu’il sera nécessaire de consommer pour le
des éléments incontournables dans le domaine de la conception et recyclage ou la destruction de tout ou partie du produit.
pour lesquels la démarche d’écoconception est omniprésente :
Cela sous-entend l’intégration de l’analyse du cycle de vie du
– marketing ou mercatique ; produit (ACV) [13].
– cahier des charges fonctionnel (CDCF) ;
– AMDEC produit ;
– plan d’expérience. 3.2.2 Analyse fonctionnelle et analyse
de la valeur
3.2.1 Marketing et cahier des charges fonctionnel Nota : le lecteur pourra se reporter aux références [7] [12].

Nota : le lecteur pourra se reporter à la référence [11]. Nous entendons par analyse fonctionnelle le fait de rechercher,
ordonner, caractériser et hiérarchiser les fonctions d’un ensemble
La phase marketing ou mercatique est en amont du processus mécanique (définition selon NFX50-150). L’analyse de la valeur va
de conception, et donc n’en fait pas réellement partie, cependant plutôt consister à utiliser les résultats de l’analyse fonctionnelle
faire de la conception sans en parler paraît impensable. En effet, le pour évaluer un coût d’obtention de chaque fonction du produit et
cahier des charges fonctionnel (CDCF) est un document élaboré
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à en faire une synthèse. Ici la notion de compétitivité est mise en


grâce à cette phase marketing et constitue ce que l’on appelle des avant, le but étant de concevoir un produit assurant les fonctions
données d’entrée en conception (§ 3.3.1.1). Plus ces données voulues et permettant de rendre le service attendu au moindre
d’entrée seront justes et complètes, plus le produit aura de chan- coût. Il est à noter au passage que la simplification des disposi-
ces de satisfaire le client. La phase marketing permet donc de ras- tions techniques en général permet de baisser les coûts et surtout
sembler les éléments de base décrivant au mieux, non pas le va dans le sens de l’écoconception. L’analyse fonctionnelle est par-
produit et donc des solutions à un besoin, mais le besoin du client fois appelée « écoconception fonctionnelle ».
ou de l’utilisateur. Ce besoin doit être décrit en termes de services
que le client ou l’utilisateur attend du produit et ce de façon très
précise. 3.2.2.1 Analyse fonctionnelle
Nota : le lecteur pourra se reporter à la référence [7].
Exemple : un client fabricant des outils tranchants (bois et métal)
souhaitait s’équiper d’une affûteuse pour fraises deux tailles et trois C’est la phase préliminaire à la phase d’analyse de la valeur, elle
tailles équipées d’un système d’approvisionnement par tapis, en affû- permet, après avoir défini sur le cahier des charges fonctionnel, le
tage à meule réversible, etc. besoin du client ou de l’utilisateur, de mettre sur pied les bases qui
aideront à concevoir le « juste produit ». Cette phase doit être réa-
Ce besoin était formulé en termes de solutions (parties en italique).
lisée en groupe afin d’avoir un maximum d’idées et donc plus de
Cette machine a été conçue selon son cahier des charges, pas vrai-
solutions. Elle consiste à décomposer par fonctions tout ce que le
ment fonctionnel, plutôt contractuel ou technique et, en fait trois
produit est censé pouvoir assurer et définir pour chacune d’elles
mois après la mise en service, il s’est avéré qu’elle ne rendait pas
le(s) moyen(s) utilisé(s) pour l’assurer. Les fonctions peuvent être
vraiment le service attendu. Si la phase marketing avait été réalisée
décomposées elles aussi en plusieurs familles.
comme il se doit, ce client aurait défini ce qu’il voulait faire avec cette
affûteuse et les professionnels de la conception auraient trouvé des
solutions. Exemple : prenons le cas d’un boîtier de connexion électrique
pour un capteur de température (partie mécanique), qui avait fait
Les éléments marketing étant rassemblés, le cahier des charges l’objet d’une action de conception axée sur l’analyse de la valeur.
fonctionnel peut être rédigé, il doit donc exprimer le besoin et Les exigences fonctionnelles extraites du cahier des charges fonc-
constituer la référence entre deux partenaires. Il doit être le plus tionnel sont listées ci-dessous.
clair et le plus exhaustif possible. Il doit, avant d’être utilisé par le Fonctions principales
groupe chargé de l’analyse fonctionnelle, être critiqué de façon
constructive, le but étant de détecter des incohérences, des oublis, F1 : Connecter huit types de transmetteurs (existants)
de clarifier des éléments ambigus. La méthode du brain storming F2 : Pouvoir assembler le boîtier sur quatre diamètres de capteurs
(remue-méninges) s’avère être relativement efficace. Par ailleurs, différents
utiliser la méthode du processus dit des « 5 M » (Main-d’œuvre, F3 : Tenue aux vibrations (x1)
Milieu, Machine, Matière première, Méthode) et celle des
« 3 QOCPC » (Qui, Quand, Quoi, Où, Comment, Pourquoi, F4 : Tenue à température ambiante pouvant aller jusqu’à x2
Combien) pour répondre à toutes les questions possibles s’avère F5 : Étanchéité à l’eau par aspersion et à la poussière à la pression
très intéressant. Lorsque le cahier des charges fonctionnel est atmosphérique
rédigé et critiqué, il doit être visé par toutes les parties prenantes F6 : Aucune dimension > x3 mm (place disponible souvent limitée
(client/utilisateur, rédacteur du CDCF, concepteur/groupe d’analyse sur les sites)
fonctionnelle).
Fonctions secondaires
À ce stade-là l’intégration de l’approche « écoconception »
s’avère nécessaire, en effet lorsque l’analyse fonctionnelle (phase F7 : Fermeture du boîtier aisée et rapide (temps d’installation court)
suivante) sera faite sur la base des exigences décrites dans le F8 : Boîtier non métallique (isolement électrique)

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple : revenons à notre boîtier de connexion électrique


Tableau 3 – Tableau de compatibilité (§ 3.2.2.1), avant l’analyse de la valeur, le boîtier existant, ne répon-
Exigences fonctionnelles (fonctions) dant pas à la totalité des exigences du CDCF, coûtait à l’entreprise
4,50 €, après il ne coûtait plus que 1,28 €. L’économie à l’unité a été
F1 F2 ... F13 de 3,22 €, l’entreprise vendait environ 25 000 boîtiers par an, soit une
économie globale de 88 500 €. À ce prix-là, « l’investissement » dans
S1 l’analyse de la valeur (durée environ 350 h) est très vite remboursé et
cet exemple n’a rien d’exceptionnel, pour certains produits, il est pos-
Solutions S2 sible de diviser le coût par 5, par 8 voire par 10.
(13 minimum) ... À cette analyse de coût par fonction, il faut maintenant intégrer
S13 l’écoconception qui comprend les concepts suivants (voir articles
TI dans « Pour en savoir plus ») :
– simplifier le produit, retirer les gadgets et se centrer sur la
suite exemple fonction première, ce qui est un point commun avec l’analyse de la
F9 : Masse maximale égale à x4 valeur du fait que c’est sa raison d’être ;
F10 : Lecture aisée de l’identification de la tête de connexion quelle – se centrer aussi sur sa fabrication en termes de techniques à
que soit sa position (verticale, oblique, horizontale, tête en bas) mettre en œuvre (énergivores et sujettes à effluents), ainsi que son
conditionnement et sa distribution ;
F11 : Couvercle du boîtier « imperdable » (sécurité en maintenance)
– alléger, réduire la consommation de matière, sans fragiliser
F12 : Test des différents conducteurs aisé et en direct, pas de (exemple : techniques des bateaux de course ou de la formule 1) ;
démontage autre que le couvercle – substituer, rechercher « l’ersatz », non plus pour des raisons
F13 : Fonctions liées à l’écoconception économiques mais écologiques, sanitaires et de sécurité (produits
Pour chaque fonction la deuxième opération consiste à définir ce dangereux pour la santé ou la sécurité) ;
que l’on va mettre en oeuvre pour l’assurer (solutions). Il peut y avoir – renforcer pour faire durer ;
plusieurs solutions possibles, par exemple : – rechercher les meilleurs rendements, surtout énergétiques ;
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– fonction F11 : – recycler ou détruire facilement, avec des consommations


• le couvercle est solidaire du boîtier à l’aide d’une chaînette d’énergie diminuées, en utilisant des produits et procédés peu pol-
(1re solution S11), luants (effluents).
• le couvercle sera articulé avec le corps du boîtier (2e solution
S11) ;
3.2.3 AMDEC produit
– fonction F5 : joints torique : type......... ref........ etc... (solution S5).
Par la suite, il est important de faire un tableau de synthèse 3.2.3.1 Finalités
(tableau 3) appelé tableau de compatibilité. Ce tableau permet d’évi-
ter de retenir une solution qui ne satisferait pas une des exigences du Le présent paragraphe a pour objet de définir la méthode d’ana-
CDCF. lyse des modes de défaillance de leurs effets et de leur criticité
Il est indispensable de vérifier en termes de faisabilité que chaque d’un produit, dénommée AMDEC produit. En anglais FMECA :
solution répond à toutes les exigences ou fonctions à assurer. Failure Mode, Effect and Criticality Analysis. C’est une méthode
d’analyse préventive qui aide à la validation des « plans études de
Exemple : solution S11 : attention à la matière (plastique, métalli- définition du produit » par :
que) de la chaînette car il y a des exigences de températures qui peu-
vent être incompatibles avec les matériaux utilisés (fonction F4). – la recherche des défaillances potentielles des fonctions d’un
produit, y compris celles liées à une approche d’écoconception. En
Nota : il existe beaucoup d’autres méthodes d’analyse fonctionnelle, toutes plus ou fait, il s’agit de vérifier que la solution technique choisie pour assu-
moins efficaces, seules deux sont utilisées usuellement et s’avèrent peu complexes : rer une fonction est à un niveau de « criticité » minimal ou tout au
FAST (Fonction Analyse Système Technique) et SAFE (Sequential Analysis of Functional moins acceptable ;
Elements).
– l’évaluation chez les clients des effets de ces défaillances
3.2.2.2 Analyse de la valeur potentielles, y compris en matière d’écoconception ;
– la recherche des causes possibles d’apparition de ces défaillan-
Nota : le lecteur pourra se reporter à la référence [7]. ces, c’est-à-dire les défaillances du produit liées à sa conception ;
L’action « analyse de la valeur » est mise en œuvre en groupe et – la recherche et la mise en œuvre d’actions correctives, en
consiste, après que toutes les solutions « viables » aient été réperto- s’assurant qu’elles respectent l’approche écoconception.
riées, à chiffrer économiquement ce que va probablement coûter la Cette procédure est applicable à tous les « plans études de défi-
mise en œuvre de chaque fonction (coût de production) mais aussi, nition de produits » conçus dans un organisme faisant de la
lorsque cela est approprié, de chiffrer ce que coûtera la maintenance conception. Toute étude AMDEC produit doit s’inscrire dans le
de cette fonction. Il est vrai que cela n’est pas toujours facile de planning général de développement d’un produit avant diffusion
quantifier ce genre d’élément, surtout lorsque l’étude de conception officielle des plans études.
n’a pas été faite ; il est souvent conseillé de raisonner par
comparaison avec des solutions similaires existantes.
3.2.3.2 Principe de base
Cette phase est importante car elle va permettre d’éliminer les
solutions trop coûteuses et donc conditionner l’étude de En s’appuyant sur les résultats de l’analyse fonctionnelle du pro-
conception. En effet, il n’est pas utile de passer du temps à étudier duit préalablement effectuée, l’AMDEC produit est rendue très effi-
un produit comportant des solutions qui dès le départ sont cace par la mise en commun de l’expérience et de la compétence
connues pour être coûteuses. Bien entendu les coûts de produc- de chaque participant d’un groupe de travail. Cette méthode
tion dans l’entreprise doivent être connus par le service compétent débouche éventuellement sur des remises en cause de la
afin d’obtenir des résultats le plus justes possible. Toutefois, la conception du produit, sur des recommandations pour sa fabri-
pratique courante consiste à définir un coût minimal et un coût cation et pour le maintien en bon état de fonctionnement des
maximal pour chaque fonction. matériels (maintenance).

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

3.2.3.3 Méthode – étape 6 : réévaluation de la criticité des défaillances, validation


des dispositions ;
Elle consiste à créer dans un premier temps un groupe de tra-
– étape 7 : mise à jour des documents de sortie.
vail, à constituer un dossier, puis à enchaîner les sept phases du
travail d’AMDEC proprement dit et, enfin, à conclure en effectuant Étape 1. Validation de l’analyse fonctionnelle
une synthèse souvent matérialisée par un rapport.
Le pilote présente au groupe le sujet de l’étude :
■ Création du groupe de travail – le produit ;
Le groupe de permanents est composé : – ses situations de vie ;
– son environnement ;
– d’un animateur, garant de la méthode ; – ses fonctions classées (principale, service, contrainte, technique).
– d’un pilote, chef du projet par exemple, garant de l’étude
jusqu’à son aboutissement ; il en définit le sujet, les critères et les Le groupe valide l’analyse fonctionnelle du produit avant de
objectifs ; il pourra aussi jouer le rôle de secrétaire de séance ; commencer la démarche AMDEC produit.
– de représentants des diverses directions concernées par l’ana- Étape 2. Recherche des défaillances potentielles
lyse du produit : études, méthodes, qualité, marketing, fabrication,
technique, réseau, d’un spécialiste en environnement voire en éco- Une défaillance est une fonction non satisfaite ; c’est un écart
conception, etc. par rapport à un résultat attendu.
Remarques : Le groupe doit décliner pour chaque fonction les quatre types de
défaillance (cf. norme AFNOR X 60 510) :
– ces personnes sont garantes de l’homogénéité de la cotation
durant l’étude ; – absence de la fonction : la fonction ne se réalise pas à l’instant
– elles sont responsables, compétentes, et disponibles ; où on la sollicite ;
– la séparation des fonctions animation et pilotage est indispen- – arrêt de la fonction : la fonction cesse de se réaliser ;
sable pour assurer l’indépendance des jugements ; – dégradation de la fonction : altération des performances ;
– la structure du groupe est fonctionnelle et non hiérarchique. – déclenchement intempestif de la fonction : la fonction se réa-
lise lorsqu’elle n’est pas sollicitée.
En fonction de l’ordre du jour, le groupe demande, ou non,
l’appui de spécialistes appelés aussi « experts » (appartenant aux On obtient ainsi la liste des défaillances potentielles des fonc-
fournisseurs, aux clients, à l’entreprise). tions du produit étudié.
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Étape 3. Recherche des causes et des effets, calcul de la criticité


■ Constitution du dossier et hiérarchisation des notes
Pour l’analyse, le groupe s’appuie sur l’apport de toutes les • Causes : pour chaque défaillance potentielle on recherche les
fonctions concernées. Ces apports doivent comporter des causes possibles liées à la conception du produit.
éléments relatifs à l’approche écoconception, car chaque fonction
doit apporter sa pierre à l’édifice. • Effets : ce qui est engendré sur les fonctions supérieures, sur
les clients, sur les performances...
Études :
• Criticité : l’analyse qualitative permet ensuite, en s’appuyant
– l’analyse fonctionnelle du produit ;
sur la connaissance de produits similaires existants, de quantifier
– les plans du produit ;
chaque défaillance et chacune de ses causes par quatre notes de 1
– le cahier des charges et ses spécifications techniques, de régle-
à 10 (tableaux 4, 5 et 6).
mentation et de sécurité ;
– les calculs et leur vérification (chaîne de cotes...) ; D = Détectabilité (voir tableau 4 pour notation) : il s’agit d’esti-
– le programme d’essais ; mer et de noter la probabilité de ne pas détecter la cause d’une
– les résultats des essais effectués ou en cours s’il y a lieu. défaillance avant diffusion du plan officiel :
Marketing : les spécifications marketing. – maquettage, plans ;
– essais physiques, essais d’endurance ;
Qualité : – obtention des performances ;
– les objectifs qualité et fiabilité du produit ; – calculs cinématiques, dynamiques, résistance des matériaux,
– l’historique qualité sur des produits similaires... maillage par éléments finis ;
Commercial : – expérience sur des produits comparables ;
– etc.
– les exigences commerciales pour la réparation, la maintena-
bilité ; O = Occurrence (voir tableau 5 pour notation) : il s’agit d’estimer
– les conditions à respecter pour certains pays... et de noter la probabilité d’apparition d’un défaut ou d’une
défaillance pour une cause donnée. Dans l’attribution de cette
Méthodes :
note, tenir compte de l’historique qualité sur des produits
– les contraintes de fabrication ; comparables.
– les hypothèses de choix des moyens.
G = Gravité (voir tableau 6 pour notation) : il s’agit d’estimer et
de noter le niveau de gravité de l’ensemble des effets d’une
Tous les éléments du dossier sont indispensables pour réali- défaillance sur les clients, final et direct, interne à l’entreprise (ser-
ser une AMDEC produit efficace. vice ou fonction aval).
C = Criticité : la criticité de chaque défaillance est calculée pour
chacune des causes, elle est obtenue par le produit des notes « D »
■ Déroulement de la méthode détectabilité, « O » occurrence et « G maxi » gravité maximale :
Elle se déroule en sept étapes :
C = D × O × G maxi
– étape 1 : validation de l’analyse fonctionnelle ;
– étape 2 : recherche des défaillances potentielles ; Plus l’indice de criticité est élevé, plus la défaillance considérée
– étape 3 : recherche des causes et des effets, calcul de la est préoccupante.
criticité et hiérarchisation des notes ; • Hiérarchisation : les notes de criticité et les notes de gravité
– étape 4 : dispositions, désignation des responsables, planning sont présentées sous forme d’un diagramme de Pareto (pour la
d’amélioration ; sécurité du personnel et/ou des biens) pour faciliter la présentation
– étape 5 : mise en place, suivi, efficacité des actions engagées ; et le choix de celles qui sont supérieures à la limite fixée.

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

Tableau 4 – Détectabilité (1)

Critères (2) Note « D »

Cause du défaut détectée à 100 % au cours de la validation


Toutes les validations prévues au cahier des charges sont faites et leurs résultats confirment la conception
1
Échantillonnage adapté
r=0%

Toutes les validations prévues au cahier des charges sont faites et leurs résultats confirment la conception
Échantillonnage insuffisant 2 ou 3
0 < r  10 %

Toutes les validations prévues au cahier des charges sont faites et leurs résultats confirment la conception
Échantillonnage insuffisant et soumis à des conditions différentes de celles du cahier des charges 4 ou 5
10 < r  30 %

Toutes les validations prévues au cahier des charges sont faites et leurs résultats confirment la conception
Moyens non performants, échantillonnage insuffisant et soumis à des conditions différentes de celles du cahier
6 ou 7
des charges
30 < r  50 %

Quels que soient les résultats des essais réalisés, on ne peut pas assurer la validation du plan
8 ou 9
r  50 %

Aucune des validations prévues au cahier des charges n’est faite 10


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(1) Ce tableau est donné à titre indicatif et peut être aménagé selon le secteur d’activités ou les techniques utilisées (électricité, mécanique, électronique, service,
etc.). Dans ce cas, il doit être agréé par l’ensemble du groupe de travail dès le début de l’analyse.
(2) r : risque de ne pas détecter la cause du défaut au cours de la validation.

Tableau 5 – Occurrence (1)

Fréquence d’apparition
Critères (2) Note « O » du défaut
(ppm) (3)

Défaut inexistant sur des produits existants ou similaires


utilisés dans des fonctions et des conditions analogues < 10
1 ou 2
Pas d’incident connu en clientèle 100
f  0,01 %

Peu de défauts sur des produits existants ou similaires utilisés


dans des fonctions et des conditions analogues 500
3 ou 4
Très peu d’incidents connus en clientèle 1 000
0,05  f  0,1 %

Défaut apparu occasionnellement sur des produits existants


ou similaires utilisés dans des fonctions et des conditions
2 000
analogues 5 ou 6
5 000
Quelques incidents connus en clientèle
0, 2  f  0,5 %

Défaut apparu fréquemment sur des produits existants


ou similaires utilisés dans des fonctions et des conditions
10 000
analogues 7 ou 8
20 000
Quelques incidents connus en clientèle
1 f  2 %

Apparition fréquente du défaut


50 000
Risque de rattrapages sur les produits finis 9 ou 10
> 100 000
f 5 %

(1) Ce tableau est donné à titre indicatif et peut être aménagé selon le secteur d’activités ou les techniques utilisées (électricité, mécanique, électronique, service,
etc.). Dans ce cas, il doit être agréé par l’ensemble du groupe de travail dès le début de l’analyse.
(2) f : fréquence d’apparition du défaut ou de la défaillance.
(3) ppm = partie par million = 1/106.

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

Tableau 6 – Gravité
Critères client final (ou utilisateur) Note « G » (1) Critères client aval (entreprise)
Effet minime Aucune influence sur les opérations de fabrication
1
Le client ne s’en aperçoit pas et/ou de montage
Effet mineur que le client peut déceler, mais ne Effet minime décelable lors des opérations
provoquant qu’une gêne légère et aucune dégradation 2 ou 3 de fabrication et /ou de montage mais ne provoquant
notable des performances qu’une gêne légère sans perturbation du flux
Effet avec signe avant-coureur qui mécontente le client Légère perturbation du flux de fabrication et/ou
ou le met mal à l’aise. Aucune dégradation notable 4 ou 5 de montage due à des opérations difficiles à réaliser
des performances (par exemple cotes)
Effet sans signe avant-coureur qui mécontente le client Perturbation modérée du flux de fabrication et/ou
et l’indispose ou le met mal à l’aise. On peut noter une de montage due à des opérations très difficiles à réaliser
6 ou 7
dégradation des performances. Les frais de réparation (tolérances difficiles à tenir), mais réalisables
sont modérés avec les techniques actuelles
Effet avec signe avant-coureur qui provoque un grand Perturbation élevée du flux de fabrication et/ou
mécontentement du client et/ou des frais de réparation de montage due à des opérations très difficiles à réaliser
8
élevés en raison de la perte des fonctions (tolérances difficiles à tenir), non réalisables
d’un sous-ensemble avec les techniques actuelles
Effet sans signe avant-coureur qui provoque un grand
Perturbation très élevée du flux de fabrication et/ou
mécontentement du client et/ou des frais de réparation 9
de montage due à des opérations impossibles à réaliser
élevés
Effet impliquant des problèmes de sécurité ou de non- Effet impliquant des problèmes de sécurité pour
conformité aux règlements en vigueur 10 l’opérateur aval ou dans l’usine cliente
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Arrêt des opérations de fabrication et de montage


(1) Retenir la note la plus élevée entre le client interne et le client final.

Étape 4. Dispositions, désignation des responsables, planning Étape 7. Mise à jour des documents de sortie
d’amélioration Pour clore l’analyse, il est impératif de reporter sur les docu-
Le groupe, pour les notes de criticité et de gravité prises en ments de sortie toutes les modifications demandées, avant leur
compte, désigne les responsables de recherche des actions correc- approbation et diffusion.
tives et élabore un planning d’amélioration (délai d’obtention des Pour cela, il faut gérer les modifications d’actions correctives au
résultats). Par souci d’efficacité, les responsables choisis dans le cours de leur réalisation.
groupe doivent définir les tâches à mener en dehors des réunions
AMDEC produit, avec la participation, si nécessaire, des membres ■ Conclusion, synthèse, rapport
du groupe. Un rapport d’analyse des dispositions prises et des résultats
obtenus peut-être rédigé pour :
Dans la colonne « dispositions » peuvent apparaître des solu-
tions palliatives dans le cas où une remise en cause tardive des – conservation ;
choix de conception peut intervenir. – présentation à la hiérarchie ;
– présentation aux clients (l’AMDEC peut être un élément
Étape 5. Mise en place, suivi, efficacité des actions engagées contractuel).

Le pilote suit la réalisation des actions engagées. Ces actions 3.2.4 Caractéristiques majeures
sont à réaliser impérativement avant la diffusion des plans études.
À l’issue de la phase AMDEC où, nous l’avons vu, les solutions
mises en œuvre retenues ont une criticité acceptable, il est néces-
Les actions correctives doivent être planifiées, depuis leur saire d’identifier les caractéristiques principales définissant le pro-
recherche jusqu’à leur aboutissement. duit, appelées caractéristiques majeures et définies de la façon
suivante :
– une caractéristique est un élément mesurable (exemples : le
Étape 6. Réévaluation de la criticité des défaillances, validation ∅ 20H7 sur une pièce mécanique, un état de surface, etc.) ;
des dispositions – une caractéristique majeure a les particularités suivantes :
• elle a une incidence directe sur le fonctionnement du produit
De la même manière que pour la première évaluation, une nou-
fini (exemple : sur une machine à laver le linge, la vitesse de
velle note de criticité est calculée, prenant en compte les résultats
rotation du tambour),
des actions correctives :
• elle peut être identifiée sur le produit fini, un sous-ensemble
C = D × O × G maxi ou un composant,
• elle est commune à deux composants ou sous-ensembles
Bien qu’étant une méthode d’analyse du produit, l’AMDEC pro- devant être assemblés (exemple : un ajustement arbre-
duit peut amener des propositions d’actions sur le ou les proces- alésage).
sus de réalisation du produit. L’identification de ces caractéristiques a deux objectifs :
Lorsque la nouvelle criticité ou gravité est supérieure à la valeur – sur le produit fini, elle permet de s’assurer que le produit satis-
à ne pas dépasser, une nouvelle action corrective doit être prévue. fera le client ou l’utilisateur ;

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

– sur les composants ou sous-ensembles, elle permet de s’assu- si le produit est entièrement réalisé intra-muros, en particulier si
rer qu’il n’y aura pas de problème en cours de montage (le cycle cela concerne la partie « noble » du produit.
de production n’est pas perturbé).
Exemple : prenons le cas du projet de fabrication d’un nouveau
L’identification des caractéristiques étant faite, il est nécessaire
capteur de température à sonde platine (Pt 100 Ω) dans lequel la par-
de les suivre dans le temps, à l’aide de l’outil statistique par
tie « noble » dite sensible devait avoir une très bonne conductivité
exemple, afin de prendre les dispositions nécessaires en cas de
thermique (matériau adéquat et masse minimale) afin d’obtenir un
dérive et donc d’anticiper des problèmes en cours de production,
« temps de réponse » le plus court possible. (Le temps de réponse
cela afin de diminuer très sensiblement le risque d’avoir des pro-
d’un capteur de température correspond au temps qui s’écoule entre
duits finis non conformes.
l’instant où la température s’élève effectivement et l’instant où le
capteur transmet l’information.)
3.2.5 Prise en compte des éléments relatifs À l’issue de la première étude il s’est avéré que, étant donné sa
à la production forme, cette partie du capteur ne pouvait être réalisée que par élec-
troérosion à fil. Seule une entreprise dans un rayon de 400 km maîtri-
Pendant toute la conception et en particulier au moment de sait cette technique et donc l’entreprise productrice a passé un
l’étude de conception, il est indispensable de prendre en compte contrat avec cette dernière (prix unitaire : 396,00 € ; délai : quatre
un certain nombre d’éléments relatifs à la production, afin de ne semaines). Les mois passant, les résultats (qualité des travaux
pas se retrouver dans une situation où il serait impossible de réali- réalisés en sous-traitance) se sont détériorés, le sous-traitant a dû
ser les pièces à un prix raisonnable (prévu au cours de la phase améliorer son processus et a fait supporter le coût supplémentaire à
d’analyse de la valeur). Les éléments à prendre en compte peuvent l’entreprise productrice (prix unitaire : 434,50 €).
être les suivants :
Après un an de fabrication de ce produit un bilan a été fait, et il est
– précision des équipements de production (capabilité des ressorti une perte importante : les coûts de production étaient plus
machines) ; élevés que les montants des ventes. La décision fut prise de
– techniques de production, y compris celles ne s’inscrivant pas reconcevoir le capteur, car cela ne devenait plus acceptable. La partie
dans l’approche écoconception (usinage, assemblage, revêtement sensible a été réétudiée et complètement reconçue et il s’est avéré
par peinture etc.) ; qu’en changeant de technologie de prise de température, un perçage
– moyens de production (capacités dimensionnelles, cadences, ∅ 2 ± 0,1 (mm) dans la partie sensible suffirait pour assurer la même
fonction principale du capteur (prix unitaire : < 1,00 €).
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etc.).
■ Précision des équipements Nous venions de maîtriser nos coûts de production grâce à une
conception adaptée et venions de répondre à l’approche écoconcep-
Pour traiter cette partie, nous allons prendre un exemple très tion. En effet la simplification de l’usinage a généré une économie
simple, réel, qui une fois traité permettra de mieux comprendre d’énergie importante (l’électroérosion étant très énergivore, elle a été
l’intérêt de prendre en compte les éléments relatifs à la production supprimée et remplacée par la réalisation d’un simple trou, de plus
et par ailleurs d’imaginer le risque encouru sur des produits cette phase étant réalisée sur place, elle a amélioré notre bilan carbone
complexes. du fait qu’il n’y avait plus de transport chez le sous-traitant). Cette
phase de production s’effectuant dans nos murs, cela permettait d’être
Prenons l’exemple d’un produit dont les prévisions de vente sont beaucoup plus réactif en cas de dérive de la qualité de l’usinage.
de l’ordre 10 000 unités par an. Une caractéristique majeure sur un
composant est son diamètre : ∅ 20 ± 0,02 (mm), 40 µm de tolérance.
Les composants seront lancés par série de l’ordre de 1 000 unités et
3.2.6 Évolution des produits
bien entendu aucun ne devra être non conforme. Statistiquement la Comme nous l’avons vu précédemment au paragraphe 3.1, l’un
probabilité d’avoir un élément non conforme doit être inférieure à des « réflexes » du concepteur est de créer un produit évolutif, qui
1/1 000 (la 1001e étant celle qui est considérée comme non permettra très facilement de satisfaire un besoin nouveau du client
conforme) probabilité p = 1 × 10–3, ce qui équivaut à avoir une popula- ou de l’utilisateur. Le concept d’évolution revêt en fait deux
tion dont l’écart-type serait de l’ordre de 6 µm, or l’on sait que le pro- aspects : le premier considère une évolution à partir de l’existant
cessus de réalisation des pièces donne très rarement une population (modification), le second utilise uniquement les principes de base
centrée sur la cote nominale. des produits déjà existants. La réflexion se situe également à deux
Il est généralement conseillé d’avoir une capabilité de processus de niveaux : le premier lorsque le concepteur définit un principe de
l’ordre de 1,66 ou plus, ce qui ramène la probabilité d’avoir une pièce fonctionnement et l’autre lorsqu’il réalise l’étude de construction. Il
non conforme à p = 3,2 × 10–7 et donne un écart-type sur la popula- est vrai que ce n’est pas toujours facile d’imaginer ce que le pro-
tion de l’ordre de 4 µm [6] [7]. Il existe donc deux possibilités : duit pourrait rendre comme service et ce que l’on en attendra dans
– soit la cote de ∅ 20 ± 0,02 est indispensable et justifiée et la pré- le futur. Cela étant, lorsqu’il est possible de consacrer du temps à
cision des équipements pour la réaliser devra être bonne et donc cette réflexion, il faut le faire car c’est cette démarche qui permet
risque de coûter plus que ce qui est admissible étant donné le prix du de devancer la concurrence. Une entreprise qui sait rapidement
produit sur le marché ; adapter ses produits aux nouveaux besoins, qui crée de façon
– soit la précision de ± 0,02 peut être revue et adaptée afin d’obte- régulière de nouveaux produits et donc qui anticipe les besoins
nir un coût acceptable. futurs des utilisateurs a toutes les chances de devenir leader dans
son domaine et d’assurer sa pérennité. Cela s’applique aussi aux
produits nouveaux qui vont être nécessaires sur le marché et pour
Il est à noter que cet exemple s’inscrit tout à fait dans l’approche lesquels il sera nécessaire de revoir tout ou partie des conceptions
écoconception du fait qu’il incite à rechercher l’exigence technique déjà existantes et de les modifier pour les mettre en accord avec
suffisante et donc moins énergivore lors de sa réalisation voire de l’approche écoconception.
son contrôle.
■ Technique et moyen de production 3.2.7 Plan d’expérience
Il est important que le concepteur connaisse les techniques Nota : : le lecteur pourra se reporter à la référence [8].
utilisées en production et adapte au mieux la conception de son
produit. En effet un produit qui nécessite des techniques de pro- Dans le cadre de la conception d’un produit, le plan d’expé-
duction dont une partie doit être réalisée en sous-traitance par rience, bien que peu utilisé peut être dans certains cas d’un grand
manque de moyens est plus difficile à maîtriser en production que secours.

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

3.2.7.1 Objectif avec y valeur du paramètre caractéristique du


phénomène,
Les plans d’expérience sont utilisés pour identifier et quantifier
les facteurs influents sur un phénomène étudié en vue de le maîtri- x1 ,..., xn valeurs des facteurs influents.
ser. La méthodologie employée, par utilisation d’outils mathémati-
ques adaptés, facilite l’élaboration d’un plan d’expérience optimal, Outils mathématiques associés : modèle polynomial du premier
permettant de réduire, en délai et en coût, la charge expérimentale et second degré, régression multiple...
(le nombre d’essais). Étape 4. Optimisation : détermination des valeurs des facteurs
influents qui donnent le meilleur résultat. La recherche de l’opti-
3.2.7.2 Utilisation mum suppose préalablement une bonne connaissance du phéno-
mène (recherche des facteurs influents et de leurs interactions),
Un plan d’expérience se réalise en quatre étapes successives.
qui ne passe pas obligatoirement par sa modélisation. Cette possi-
Étape 1. Analyse du phénomène ou du procédé à étudier. bilité amène à distinguer deux démarches :
Étape 2. Détermination des facteurs influents : cette étape per- – optimisation avec modélisation : utilisation du tracé des
met de répondre aux questions suivantes : iso-réponses ou de la méthode de la plus grande pente ;
– parmi tous les facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur – optimisation sans modélisation, la recherche de l’optimum est
le phénomène étudié, lesquels ont réellement une influence ? réalisée par la méthode du simplex.
– si l’influence est réelle, peut-on la quantifier et est-elle, en
fonction des conditions expérimentales, significative ?
3.2.7.3 Application d’un plan d’expérience
– y a-t-il des interactions entre facteurs influents, et si oui, à deux exemples très simples
comment jouent-elles ?
Outils mathématiques associés : plan factoriel complet ou frac- Les deux problèmes suivants vont être analysés au moyen d’un
tionnaire à deux niveaux, plan factoriel complet quelconque, étude plan d’expérience :
de la variance... – problème no 1 : dans quelles conditions de température et de
Étape 3. Modélisation : recherche de la fonction mathématique pression a-t-on le meilleur rendement d’une réaction chimique ?
permettant de décrire les variations du phénomène étudié avec les – problème no 2 : comment optimiser la consommation
facteurs influents : d’essence d’un véhicule sur un trajet donné ?
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Les différentes étapes du plan d’expérience sont détaillées dans


y = f (x1,..., xn ) les tableaux 7, 8, 9, 10 et 11.

Tableau 7 – Étape 1. Formaliser le problème

Problème no 1 Problème no 2

Dans quelles conditions de température (oC) et de pression (bar) a-t-on


le meilleur rendement (%) d’une réaction chimique ?
Une personne cherche à optimiser la consommation d’essence
La température varie de 60 à 80 oC
(L/100 km) de son véhicule (cylindrée 1,2 L) sur un même trajet
La pression varie de 1 à 2 bar
Quelle est l’influence d’une variation de la pression sur le rendement ?

Tableau 8 – Étape 2. Sélectionner les paramètres

Problème no 1 Problème no 2

Le rendement dépend de deux paramètres : La consommation dépend de quatre paramètres :


– température (oC) – bougies : deux types, B1 et B2
– pression (bar) – pneus : deux types, P1 et P2
– chargement : galerie (G) ou remorque (R)
– mode de conduite : sportive (S) ou calme (C)

Bougie B1 B2
Température ............................(oC) 60 80
Pneus P1 P2

Chargement G R
Pression ................................. (bar) 1 2
Mode de conduite S C

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

Tableau 9 – Étape 3. Construire le plan


Problème no 1 Problème no 2
Combien y a-t-il de combinaisons possibles pour Combien y a-t-il de combinaisons possibles pour faire les essais ?
faire les essais ? – nombre de paramètres : p = 4
– nombre de paramètres : p = 2 – nombre de combinaisons : NC = 24 = 16
– nombre de combinaisons : NC = 2p = 4
Graphiquement dans ce cas simple on a un domaine
d’expérience.
On choisit deux niveaux pour chaque paramètre que l’on note par – et +
On choisit les extrêmes que l’on note – et +.
On fait un plan d’essai ou une matrice d’expérience :
On peut tracer le plan d’essais ou la matrice
d’expérience :
T P
Essai no Essai no Bougie Pneus Chargement Conduite
(oC) (bar)
1 – – 1 – – – –
2 + – 2 + – – –
3 – + 3 – + – –
4 + + 4 + + – –
5 – – + –
6 + – + –
... ... ... ... ...
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16 + + + +
P (bar) P (bar) Technique :
– facteur 1 : on alterne les signes – et +
2 + – facteur 2 : on double chaque signe –– puis ++
– facteur 3 : on quadruple chaque signe
1 −
60 80 T (°C) − + T (°C)

Tableau 10 – Étape 4. Analyser les résultats


Problème no 1 Problème no 2
Essais Résultats Essais Résultats
T P Rendement Consommation
Essai no Essai no Bougie Pneus Chargement Conduite
(oC) (bar) (%) (L/100 km)
1 60 1 60 1 B1 P1 G S 7,1
2 80 1 80 2 B2 P1 G S 7,05
3 60 2 70 3 B1 P2 G S 7,05
4 80 2 90 4 B2 P2 G S 7,00
5 B1 P1 R S 5,8
6 B2 P1 R S 5,75
7 B1 P2 R S 5,81
8 B2 P2 R S 5,8
9 B1 P1 G C 5,85
10 B2 P1 G C 5,8
11 B1 P2 G C 5,9
12 B2 P2 G C 5,85
13 B1 P1 R C 5,47
14 B2 P1 R C 5,36

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

Tableau 10 – Étape 4. Analyser les résultats (suite)


Problème no 1 Problème no 2
Essais Résultats Essais Résultats
T P Rendement Consommation
Essai no Essai no Bougie Pneus Chargement Conduite
(oC) (bar) (%) (L/100 km)
15 B1 P2 R C 5,44
16 B2 P2 R C 5,33

P (bar)
Rendement
70 % 90 %
2

1
60 % 80 %

60 80 T (°C)

Tableau 11 – Étape 5. Conclure


no Problème no 2
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Problème 1
Le rendement optimal est obtenu à 80 oC sous 2 bar La meilleure consommation est obtenue avec B2 , P2, « remorque »
On peut constater que la pression joue un rôle moindre et « calme »
sur le rendement à température constante que la température On peut noter que la nature des bougies et des pneus ne joue pas
à pression constante un grand rôle dans la consommation; on choisira plutôt une solu-
Exemple : tion entre :
à 60 oC : P=1 η = 60
– galerie ou remorque
P=2 η = 70
– sportive ou calme
à P = 1 bar : T = 60 oC η = 60
T = 80 oC η = 80
Lorsque le rendement augmente avec la température, l’écart est
appelé effet et on pourra considérer l’effet moyen si on veut savoir
si la variation est linéaire

Consommation
(L/100 km)
Conduite calme

5,85

Effet global
Rendement (%) 5,47

80 Chargement
Effet moyen Effet Remorque Galerie
global
60 Consommation
(L/100 km) Avec remorque

60 80 Température (°C) 5,80

Effet global
Effet global et effet moyen selon la température
5,47

Conduite
Calme Sportive

Effet global selon le chargement et la conduite

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

3.3 Procédures Elles définissent le produit et doivent être vérifiées par rapport
aux données d’entrée au cours des différentes revues de
Nota : : le lecteur pourra se reporter à la référence [5]. conception (§ 3.3.2).
Le paragraphe précédent traitait, nous l’avons vu, des outils à Bien entendu, toutes les caractéristiques majeures (§ 3.2.4) doi-
utiliser pour la mise en œuvre de la conception. Cela étant, il est vent être identifiées. Ce sont elles qui permettront d’accepter ou
indispensable d’organiser tout ce processus de conception et bien non les produits, elles sont à considérer comme des critères
entendu de le consigner sur des documents propres à l’entreprise d’acceptation.
(procédures). N’oublions pas qu’une entreprise peut posséder les Par ailleurs tous les éléments annexes au produit doivent être
machines ou les outils les plus performants, les retombées écono- définis et font partie intégrante des données de sortie. Exemples :
miques en seront très réduites si elle n’est pas organisée. L’objec- – notice(s) d’utilisation ;
tif de ce paragraphe est d’identifier en matière organisationnelle – notice(s) de manutention ;
les éléments principaux à définir et bien entendu à mettre en – notice(s) d’emballage ou/et de conditionnement ;
place, afin de les appliquer. Ils répondent en matière d’assurance – notice(s) de maintenance ;
qualité aux exigences de la norme ISO 9001 édition 2008 [4]. – notice(s) de mise en/ou hors service.
Tous les documents destinés aux clients ou utilisateurs doivent
3.3.1 Données d’entrée et données de sortie être traduits dans la langue adéquate en cas d’export. Attention :
l’anglais, qui est la langue la plus utilisée, demeure la solution de
Le processus de conception est composé comme tout processus simplicité, mais certains pays sont encore loin de l’utiliser de façon
d’éléments entrants et d’éléments sortants. systématique. L’utilisateur sera d’autant plus satisfait s’il a à sa
Rappel : par définition (ISO 9000), un processus transforme des disposition une documentation facilement exploitable. Une
éléments entrants en éléments sortants considérés comme le pro- deuxième recommandation consiste à faire « tester » cette docu-
duit du processus. Dans notre processus de conception, le produit mentation par un candide, afin de s’assurer que le risque de
est matérialisé par les données de sortie, données utilisées par la mécontentement du client ou de l’utilisateur dû à une mauvaise
fonction industrialisation dans le processus global de l’entreprise, documentation sera minimal.
et les éléments entrants sont les données d’entrée fournies par les L’ensemble des données de sortie, si elles doivent se présenter
fonctions en amont du processus de conception. sous forme purement informatique, implique une compatibilité
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totale des différentes applications utilisées et donc une anticipa-


3.3.1.1 Données d’entrée tion des ressources à mettre en œuvre.
Elles doivent au minimum comprendre les exigences du client
(interne ou externe à l’entreprise) et les exigences en matière de 3.3.2 Revues de conception
réglementation.
• Exigences du client : La revue de conception en tant de telle est à considérer comme
une sorte de vérification du produit en phase de conception et ce à
– cahier des charges fonctionnel (§ 3.2.1) ; différents stades d’avancement. Sa finalité est de statuer sur les
– spécification, normes ; différentes solutions imaginées, pour satisfaire une ou plusieurs
– règles de l’art du domaine du secteur concerné, etc. exigences(s) fonctionnelle(s) et de retenir celles étant les plus
• Réglementation : viables : techniquement, économiquement, écologiquement, dura-
– sécurité, environnement, etc. ; blement, voire sociétalement. Généralement le nombre de ces
– arrêtés ; revues est fonction de la complexité du produit et donc de l’impor-
– textes de loi, etc. tance, en volume (temps à passer et moyens mis en œuvre) de la
phase de conception. Par principe, il y a trois types de revues de
Dans le futur dossier technique du produit, il est conseillé de conception : initiale, intermédiaire et finale, chacune ayant sa fina-
répertorier sous forme de liste la plus exhaustive possible tous les lité et son rôle à jouer dans le processus de conception. Chaque
documents de référence qui définissent en fait les éléments qui ont revue doit faire l’objet d’un rapport afin de garder une « trace » de
servi à concevoir le produit. Toute donnée d’entrée, après examen ce qui a été fait et des décisions prises.
(lecture, analyse) donnant lieu à des questions ou étant ambiguë,
en particulier sur la faisabilité, doit être complémentée. N’oublions
3.3.2.1 Revue initiale de conception
pas que ces éléments sont les fondations du produit, ils doivent
être parfaitement clairs. Elle est réalisée dès que le principe utilisé pour le produit est
En effet, le processus de conception, comme tout processus, est défini. Le travail va consister à vérifier que le principe permet de
assimilable à un amplificateur du fait qu’il génère de la valeur satisfaire les exigences du cahier des charges fonctionnel. Lorsque
ajoutée. Si les éléments d’entrée ne sont pas clairement définis et pour certaines exigences cela n’est pas possible (exemple : une
ne sont pas suffisamment exhaustifs (approche marketing et fonc- couleur, une forme, etc.) il s’agira de s’assurer que le principe
tions à remplir), il est évident que ces données « parasites ou n’empêchera pas de satisfaire cette exigence.
manquantes » vont être, elles aussi amplifiées et donc générer des
données de sortie inutiles, coûteuses et génératrices de Prenons l’exemple d’un produit dont le principe était mécanique-
mécontentement du client ou des utilisateurs. ment adapté, mais qui n’était pas conforme aux exigences
concernant le poids de l’ensemble. Ce critère ne pouvait être satisfait
L’ensemble des données d’entrée peuvent se présenter sous
qu’en utilisant du titane ou éventuellement un alliage léger à base
forme purement informatique, ce qui implique une compatibilité
d’aluminium. Ce fut chose faite au cours de l’étude, mais le fait d’uti-
totale des différentes applications utilisées et donc une anticipa-
liser des matériaux de ce type a généré des problèmes de pollution
tion des ressources à mettre en œuvre.
du fluide en contact avec les alliages d’aluminium. Cela est apparu sur
le prototype en phase d’essais et il a fallu revoir le principe de base
3.3.1.2 Données de sortie afin de supprimer ces problèmes.
Elles représentent le « produit » du processus de conception et
la plupart de ces éléments seront donc utilisés par la fonction Cela nous montre qu’au cours de la revue de conception il faut,
industrialisation dans le processus global de l’entreprise. Ils sont à pour les critères non vérifiables, envisager un maximum de
considérer comme des données d’entrée pour la fonction indus- configurations, afin de détecter le plus en amont possible les
trialisation. futurs problèmes qui auraient pour cause une erreur de

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

conception. Cette revue est conduite sous la responsabilité de la


fonction conception et avec la collaboration des fonctions marke-
Processus de Processus de Processus
ting (mercatique) et industrialisation. Cela étant, le fait de réaliser
marketing conception d’industrialisation
une analyse de risque sur le produit sous forme d’AMDEC doit
réduire considérablement ce genre de problème.
Figure 4 – Processus amont et aval
3.3.2.2 Revue intermédiaire de conception
En fait, il peut y avoir plusieurs revues intermédiaires de En amont du processus de conception se situe le processus de
conception, tout dépend de la complexité du produit, de l’intérêt et marketing plus simplement appelé définition du besoin du client.
donc du « plus » que cela peut apporter en matière de qualité. En aval se situe le processus dit d’industrialisation (figure 4).
Attention à ne pas tomber dans l’excès qui alourdirait le processus
de conception et de ce fait coûterait beaucoup plus qu’il ne rappor- À l’intérieur même du processus de conception, en particulier
terait. Là aussi, la revue intermédiaire consiste à vérifier que les lorsque le produit est complexe, il y a différentes équipes qui ont
éléments définis à un stade d’avancement donné permettent de un rôle bien précis à jouer. En réalité, il n’y a pas de règles orga-
satisfaire les exigences du cahier des charges. Au préalable, les nisationnelles uniques qui conviendraient à toutes les entreprises.
éléments de la revue initiale de conception sont à reprendre, en Toutefois, il est intéressant de définir un modèle qui pourrait être
particulier pour les points dont les critères n’avaient pas pu être adapté à la fois à chaque entreprise, mais aussi à chaque activité.
vérifiés. Généralement à ce stade, l’étude de conception est bien Pour ce faire, il faut baser cette organisation du « qui fait quoi »
avancée, il est donc important de reprendre les exigences du autour du produit en le traitant comme dans le cadre de la gestion
cahier des charges fonctionnel et de vérifier qu’elles sont satisfai- d’un projet. Cela veut dire qu’au sein de l’équipe de conception, il
tes, mais l’idéal est d’aller au-delà et de se mettre à la place de y a un chef de produit ou de projet qui doit s’entourer des
l’utilisateur afin de détecter ce que l’on peut appeler des « besoins compétences nécessaires. Imaginons la conception d’une machine
potentiels implicites » (cf. figure 3 Maîtrise de la qualité). Lorsque à laver le linge, il va falloir rassembler des compétences dans les
le produit est complexe, chaque sous-ensemble peut faire l’objet domaines suivants : mécanique, électricité, électronique, thermi-
d’une revue intermédiaire de conception. Cette ou ces revues(s) que, et éventuellement en matière de design. Les responsabilités
sont menées(s) sous la responsabilité de la fonction conception en de chaque participant dans le cadre du projet, doivent être défi-
collaboration avec les fonctions marketing et industrialisation. nies. Les liaisons fonctionnelles et « hiérarchiques » sont aussi éta-
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blies et peuvent se présenter de la manière décrite à la figure 5.


3.3.2.3 Revue finale de conception Il peut arriver que certaines compétences ne puissent être réu-
nies au sein même de l’entreprise. Il faudra donc les trouver
Elle a pour but de vérifier pour une dernière fois que le produit auprès d’une entreprise extérieure sous-traitante. L’entreprise
qui a été conçu répond aux exigences du cahier des charges fonc- sous-traitante sera considérée, dans le cadre du projet, comme un
tionnel. Bien entendu, il s’agit d’analyser tous les documents pôle de compétence lié hiérarchiquement et fonctionnellement aux
(plans, spécifications, etc.) qui ont été créés à l’occasion de la autres pôles.
phase de conception et par ailleurs de vérifier que toutes les
revues de conception (initiale, intermédiaire) ont été faites correc- Afin de garantir une démarche d’écoconception efficace, il est
tement et que tous les points sujets à interrogation ont été traités fortement recommandé de former les concepteurs (techniciens et
et soldés (exigences du cahier des charges : fonctions non satisfai- ingénieurs) à cette discipline, car de nombreuses techniques sont
tes par exemple). Elle est réalisée sous la responsabilité de la fonc- spécifiques à l’écoconception, telles que :
tion conception en collaboration avec les fonctions industria- – l’écoconception fonctionnelle ;
lisation et marketing. – l’AVEEF (analyse de la valeur économique écologique et
fonctionnelle) ;
3.3.3 Interfaces entre les fonctions – l’outil ADEMA de l’ADEME pour la mesure de l’impact environ-
nemental de ses choix techniques et des matériaux qui lui sont
Comme nous l’avons vu, le processus global de l’entreprise est associés, qui évalue l’impact environnemental sur l’ACV (analyse
constitué de plusieurs sous-processus, dont celui de la conception. du cycle de vie) d‘un produit ;

Compétence en électricité
ou électronique

Compétence Compétence
en mécanique en thermique

Chef de projet
ou de produit

etc. Compétence
en design

Liaison « hiérarchique » dans le cadre du projet


Liaison fonctionnelle (chaque pôle de compétence doit être en constante
relation avec les autres

Figure 5 – Liaisons fonctionnelles et « hiérarchiques » dans le cas d’un projet de machine à laver

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

– l’économie de fonctionnalités ; Bien entendu, la validation fait l’objet d’un compte rendu, afin
– les « biomatériaux » ou « Écomatériaux ; de garder une trace de ce qui a été traité et des décisions prises.
– le « biomimétisme » ;
– le bilan carbone et les GES (gaz à effet de serre) ;
– la notion d’unité fonctionnelle. 3.3.6 Modification de la conception
Un produit peut être modifié tout au long de sa vie pour de mul-
3.3.4 Vérification de la conception tiples raisons :
– difficultés d’utilisation ;
Ce paragraphe est un élément clé du processus de conception
car il permet de s’assurer que chaque phase de ce processus est – difficultés en production ;
« conforme ». Cet acte de vérification peut être comparé, par ana- – amélioration des caractéristiques ;
logie, au contrôle d’une pièce mécanique en atelier. La vérification – ajout d’options ;
de la conception peut être assurée par chaque acteur pour – mise en conformité à de nouvelles exigences réglementaires
lui-même (autovérification) ou, au contraire, chaque acteur, si ses ou dans le cadre d’une approche écoconception (sécurité, environ-
compétences sont suffisantes, peut vérifier le travail d’un autre. La nement etc.) ;
vérification de la cotation des plans de détail par rapport au plan – etc.
d’ensemble, d’une note de calcul, etc. sont des exemples courants
de vérification de la conception. Mais parfois, il faut aller plus loin Par principe, il est recommandé de justifier toute demande de
dans la vérification, et il faut noter que, pour ce type d’action, le modification : Pourquoi cette modification ? Quel avantage
travail en groupe est très efficace. Il est nécessaire de se poser un va-t-elle apporter à l’entreprise, au client et à l’utilisateur ? Il faut
maximum de questions et l’exemple ci-après est assez représenta- être très prudent, car toute modification engendre un coût pour
tif de cette vérification « d’éléments induits ». l’entreprise dans le cadre de sa mise en œuvre. Elle a très généra-
lement une incidence sur les processus de production. Elle peut
Exemple : une équipe d’ingénieurs devait étudier un ensemble coûter beaucoup plus au client ou à l’utilisateur si elle n’est pas
mécanique permettant d’alimenter en matière première un four rotatif suffisamment argumentée et donc réfléchie. La décision de modi-
fabriquant de la « laine de roche » (isolant à haute résistance thermi- fier la conception d’un produit doit donc être prise avec un maxi-
que). Cet ensemble devait se déplacer sur une plate-forme à une mum d’éléments et, si possible, en groupe. Elle sera entérinée par
le chef de produit.
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vitesse bien définie (exigence du cahier des charges fonctionnel). La


phase de vérification, après l’étude de l’ensemble, devait principa- Afin d’alléger le processus de modification de la conception, il
lement consister à vérifier que les calculs de réduction de vitesses est indispensable de définir l’importance de la modification :
étaient conformes, que le champ d’action de l’appareil était bon, ainsi sera-t-elle majeure ou mineure ? Par principe une modification
que d’autres exigences. Mais il a fallu aller plus loin et ne pas regar- majeure touche une ou plusieurs exigences du cahier des charges
der uniquement l’aspect dimensionnel, il a fallu vérifier l’aspect fonctionnel alors qu’une modification mineure ne touche que des
masse de l’ensemble, malgré qu’il n’y eût pas d’exigence particulière exigences internes. Le processus pour une modification mineure
et, de fil en aiguille, l’équipe s’est inquiétée de savoir où se situait le ne sera pas aussi complexe que celui d’une modification majeure.
centre de gravité de l’ensemble. Heureusement que cette vérification Les deux processus différents sont définis à la figure 6. La phase
a été faite car l’ensemble, une fois installé, serait tombé dans le four de mise en œuvre d’une modification mineure peut nécessiter des
rotatif. Il a donc fallu reconcevoir partiellement l’ensemble afin de essais de qualification. Les indices de révision de tous les docu-
remédier au problème d’instabilité. ments touchés par la modification doivent être incrémentés
(exemple : révision A : création, passe à révision B, les règles
Cette phase de vérification n’est pas à considérer comme une d’indiçage des documents peuvent être adaptées selon l’impor-
revue de conception, car elle n’a pas la même finalité. Les revues tance des modifications) et les éléments modifiés définis sommai-
de conception, il faut le rappeler, se font lorsque la conception a rement et éventuellement, faire référence à la demande de
été vérifiée. Bien entendu toute vérification de la conception doit modification afin de faire le lien entre la source de la modification
apparaître (visa, date) sur les documents vérifiés. et la modification elle-même.

3.3.5 Validation de la conception 3.3.7 Planification de la conception


Le fait de valider veut simplement dire que le produit, tel qu’il a Tout processus de conception doit être planifié dans le temps
été conçu, satisfait effectivement le client ou l’utilisateur, qu’il rend afin de pouvoir assurer un suivi et, le cas échéant, prévoir un éven-
le ou les services attendus. Cela implique donc que la conception ne tuel retard et donc prendre les dispositions nécessaires. La planifi-
pourra être validée qu’après la réalisation, la vente et l’utilisation du cation peut se présenter sous deux formes : soit le délai de
produit (un exemplaire ou deux si la série est très petite et éventuel- réalisation du produit est au départ imposé par le client, soit le
lement plusieurs milliers dans le cas contraire). La finalité étant de client demande à l’entreprise de proposer un délai, bien entendu
conclure que la conception du produit n’est pas la source des éven- acceptable et réaliste. Il ne faut pas perdre de vue que la notion de
tuels problèmes rencontrés sur le produit. La phase de validation se délai conditionne les moyens à mettre en œuvre. Dans le proces-
situe en dernière phase du processus de conception et est générale- sus global de l’entreprise, le délai de fin de conception doit être
ment conduite par le chef de projet ou de produit, accompagné des défini au préalable, puis une estimation du nombre d’heures
différents acteurs du projet, mais aussi des différentes fonctions nécessaires et des moyens à mettre en œuvre doit être faite par le
amont et aval de la conception, marketing et production. chef de projet ou de produit. Pour un même projet, un délai court
Il n’existe pas de méthode particulière pour valider la conception en conception nécessitera simultanément plus de personnel et
d’un produit, toutefois, il est nécessaire de prendre en compte un donc de moyens qu’un délai long. Cela veut dire que la structure et
minimum d’éléments tels que : les liaisons (interfaces entre les fonctions cf. § 3.3.3) seront diffé-
– modifications soldées et approuvées ; rentes et donc dépendent aussi du délai global.
– retours d’information côté client satisfaisants ; Par la suite, chaque phase de la conception doit être planifiée et
– réclamations clients prises en compte et validées ; chaque responsable devra s’assurer qu’il aura les moyens néces-
– réalisation du produit aisée, et conforme aux exigences de saires sur la période correspondante. Cette planification peut être
l’industrialisation ; faite selon la méthode « PERT/GANTT » qui s’avère être simple et
– etc. bien adaptée au suivi de projet et du processus de conception.

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____________________________________________________________________________________________________________ QUALITÉ EN CONCEPTION

Client

*****
***
1. Besoin client, projet
Données d’entrée
Client ou Si modification mineure
Non
entreprise
OK ?
Oui
MAJ
2. Définition des ressources MAJ Oui

Demande de
modification 7. AMDEC produit et
3. Rédaction du CdCF caractéristiques majeures

Analyse Non Oui 8. Revue de conception

11. Planification
OK ?
MAJ MAJ
Oui
Majeure
Oui Non
? OK ?
4. Analyse de la valeur
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Mineure Oui

Non Oui MAJ


OK ? 9. Validation de la
conception

Oui

5. Étude de conception
10. Données de sorties
vérifiées

6. Vérification de
la conception
Production entreprise

***

*****

MAJ : Mise à jour CdCF : Cahier des charges fonctionnel

Figure 6 – Synoptique du processus de conception

3.3.8 Synthèse conception d’un produit. Le document recensant ces éléments est
appelé « plan qualité produit » ou « plan qualité de conception ». Il
L’ensemble des procédures ou phases du processus de définit la chronologie à suivre tout au long du processus de
conception peut être décrit dans la figure 6. conception et, à chaque phase, les moyens à mettre en œuvre en
faisant généralement référence à un document. De plus, tout au
long de l’avancement de la conception chaque phase est rensei-
3.4 Plan qualité produit gnée, afin de garder une trace de ce qui a été fait. Il n’existe pas de
Tous les éléments, tant outils que procédures, doivent apparaî- plan qualité produit répondant à toutes les configurations possi-
tre de façon formelle et utilisable de façon condensée, afin de pou- bles, cependant, celui qui est proposé à la figure 7 intègre de
voir assurer un suivi qualité et donc un pilotage tout au long de la façon exhaustive toutes les phases possibles.

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QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

PLAN QUALITÉ PRODUIT N° : Rev. Produit :

(1) Les phases 12 à 14 peuvent si necessaire être mises en Œuvre plusieurs fois, tant que les résultats ne sont pas satisfaisants.

N° Désignation de la phase Doc. de réf. Rev. Resp. N° doc. aval Date Visa de valid. Observations

Définition du besoin du client et/ou utilisateur

Référence ou n˚ d’identification du ou des document(s) qui ont été élaborés au cours de chaque phase
1 (service attendu)

Documents définissant la façon dont sont menés les phases du plan qualité produit, à chaque phase
2 Rédaction du cahier des charges fonctionnel (cdcf)

Décrire des événements importants, ou faire référence à des documents, qui se sont déroulés
3 Validation du cdcf (analyse critique)

au cours de la phase et qui sont susceptibles d’avoir modifié le déroulement de la phase.


L’incidence de ces évènements pour être positive comme négative, ils sont à signaler car
4 Analyse fonctionnelle

5 Analyse de la valeur

Indice de révision du document de référence à l’instant où il a été utilisé.


6 Définition du principe de fonctionnement

ils risquent d’avoir un effet sur la qualité de la conception du produit.


7 Analyse de la criticité sur principe

exemple : compte rendu d’essais ou de réunion N˚ 97065832


8 Revue initiale de conception

Visa du responsable de la phase validant ce qui a été fait.


9 Étude de conception ou construction
corresond un document (procédure ou instruction)

9.1 Définition des caractéristiques majeures

Date de fin de la phase du date de validation.


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9.2 Analyse d’évolution du produit


Nom du responsable de chaque phase.

10 Revue(s) intermédiaire(s) de conception

11 Analyse de la criticité sur produit

12 Réalisation d’essais de prototype(s) (1)

13 Essais sur prototype(s) et analyse des résultats (1)

14 Modification(s)(1)

15 Revue finale de conception

16 Validation de la conception (2)

Figure 7 – Exemple de plan qualité produit en conception

4. Conclusion pas trop pousser leur utilisation, car ils deviennent un frein à
l’avancement de la conception, « les choses simples fonctionnent,
les choses complexes sont souvent en panne ». Cela est valable,
Il est clair que la grande question tourne autour de plusieurs tant pour les produits conçus que pour les dispositions mises en
craintes : avoir un produit qui ne rend pas vraiment le service œuvre pour les concevoir. N’oublions pas que ce processus est en
attendu, qui est difficile à réaliser, d’une utilisation compliquée, amont du processus global de l’entreprise et que les erreurs
avec une maintenance coûteuse et risquant d’impacter l’environ- commises à ce stade coûtent cher à l’entreprise et peuvent faci-
nement de manière significative. lement grever ses résultats.

La réponse est simple : il s’agit de mettre en place une organisa- D’une manière très simpliste et sans occulter les prérogatives de
tion cohérente, s’appuyant sur des outils complémentaires les uns chacune des fonctions de l’entreprise, on peut dire que les
des autres. commerciaux font le chiffre d’affaires de l’entreprise et les
Cette organisation est bien entendu traitée dans une multitude concepteurs le résultat.
d’ouvrages, mais finit par être difficile à mettre en place, car du coup
Les besoins des clients vont sans doute évoluer encore et mettre
elle devient trop complexe. Comme à chaque fois « avant de courir,
l’accent sur l’esthétique, le design, la haute technologie et d’autres
il faut apprendre à marcher » et donc avant de mettre en place une
aspects de la même famille. Cela étant, dans les décennies qui
organisation qui risque de bouleverser l’entreprise, intéres-
viennent, il sera très probablement indispensable de se pencher
sons-nous aux points essentiels, mettons-les en œuvre et évaluons
sur les impacts environnementaux des produits que nous utilisons
leur bonne marche. Les référentiels ISO et plus particulièrement
et donc que nous concevons. Il est clair que les inventeurs ont déjà
l’ISO 9001 définissent des exigences organisationnelles à mettre en
une multitude de solutions très « écoconçues », mais aujourd’hui
place, elles sont tout à fait adaptées et suffisantes.
nous ne sommes pas prêts à revoir nos véritables besoins, par
Bien entendu si l’on veut que cette organisation gagne en effica- crainte de ne pas jouir du produit réalisé en série limitée voire très
cité, il est nécessaire d’utiliser les outils de base en matière de limitée. Le marketing opérationnel est en marche comme il ne l’a
conception. Attention à ne pas tomber dans les extrêmes, il ne faut jamais été.

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P
O
U
Qualité en conception R

Méthodologie et mise en œuvre E


par Claude FERREBOEUF
N
Expert et conseil en qualité
Maître de conférences associé à l’université Paul Sabatier (Toulouse)

S
A
Sources bibliographiques V
[1] KAORU ISHIKAWA. – La gestion de la
qualité : outils et application pratique. Dunod
[6] EBBEKKOYE ZIANE. – Maîtrise de la qualité
totale, maîtrise statistique des processus.
[11] BRUN (E.) et SAILLET (F.). – Étude sur l’eco-
conception – État de l’art dans le domaine de
O
Hermes, p. 345 (1993). l’écoconception. AFNOR (2005).
[2]
entreprise, p. 242 (1984).
JURAN (J.M.). – Planifier la qualité. AFNOR [7] JOUINEAU (C.L.). – L’analyse de la valeur,
méthode, mise en oeuvre et application. En-
[12] AFAV, Association française pour l’analyse
de la valeur (Paris). – Exprimer le besoin –
I
Gestion, p. 314 (1989).
treprise moderne d’édition, p. 253 (1985). Applications de la démarche fonctionnelle.
R
Parution : octobre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200107668 - esprit // etudiant ESPRIT // 197.238.165.177

[3] CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL (CTI). – Éditions AFNOR Gestion (1989/1998).


[8] GOUPY (J.). – La méthode des plans d’expé-
PME PMI – La démarche qualité. AFNOR,
riences. Dunod, p. 300 (1988). [13] FUGERE (M.). – Intégration des critères de
p. 327 (1992).
[9] LAMOUILLE (J.L.), MURRY (B.) et POTIE conception et de l’analyse de cycle de vie
[4] BUCH JENSEN (P.). – Guide d’interprétation (C.H.). – La maîtrise statistique des proces- simplifiée pour l’écoconception de produits
des normes ISO 9000. AFNOR, p. 154 (1993). sus. AFNOR Gestion, p. 126 (1989). à usage unique. Mémoire de maîtrise en
[5] FRAMOU (B.). – Le manuel qualité, outil stra-
tégique d’une démarche qualité. AFNOR,
[10] BOEGLIN (N.) et BONSCH (A.). – Conception
de produits et environnement : 90 exemples
sciences appliquées (génie chimique). École
Polytechnique de Montréal (2010). P
p. 181 (1994). d’écoconception. ADEME (2001).
L
À lire également dans nos bases U
BELLINI (B.) et JANIN (M.). – Écoconception : état
de l’art des outils disponibles. [G 6 010] (2011).
FAUCHER (J.). – Sûreté de fonctionnement :
concepts et enjeux. [MT 9 200] (2008).
DEVALAN (P.). – Écoconception des composants
mécaniques. [BM 5 009] (2014). S
Normes et standards
Normes de base ou de système NF EN ISO 26000 11-10 Lignes directrices relatives à la respon-
sabilité sociétale
NF EN ISO 9000 10-05 Système de management de la qualité –
Principes essentiels et vocabulaire FDX 50-819 2011 Qualité et management – Lignes directrices
pour mettre en synergie Lean management
NF EN ISO 19011 2011 Lignes directrices pour l’audit des systèmes et ISO 9001
de management de la qualité et de manage- NF ISO 31000 1-10 Management du risque – Principes et lignes
ment environnemental directrices
NF EN ISO 9001 2008 Système de management de la qualité – Exi- IRIS International Railway Industry Standard
gences
MASE UIC Manuel d’amélioration sécurité des entrepri-
NF EN ISO 9004 12-09 Gestion des performances durables d’un ses
organisme – Approche de management par
la qualité Normes opérationnelles en conception
NF EN ISO 9100 Systèmes de management de la qualité – X 50-151 Analyse de la valeur – Analyse fonctionnelle
Exigences des organisations pour l’aviation, – Expression fonctionnelle du besoin et
l’espace et la défense cahier des charges fonctionnel
NF EN ISO 14001 2004 Systèmes de management environnemental X 50-152 Analyse de la valeur – Caractéristiques fon-
– Exigences et lignes directrices pour son uti- damentales
lisation X 50-153 Analyse de la valeur – Recommandations
BS OHSAS 18001 2007 Systèmes de management de la santé et de pour sa mise en œuvre
la sécurité au travail – Exigences X 50-142 Relations clients-fournisseurs – Qualité des
FD ISO/TS 16949 12-09 Système de management de la qualité – Exi- essais – Lignes directrices pour demander et
gences particulières pour l’application de organiser les essais
l’ISO 9001 pour la production de série et de X 50-143 Métrologie – Essais – Conception et réalisa-
pièces de rechanges dans l’industrie auto- tion des essais – Pertinence et représentati-
mobile vité des essais

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P QUALITÉ EN CONCEPTION ____________________________________________________________________________________________________________

O
U X 60-510 Techniques d’analyse de la fiabilité des sys-
tèmes – Procédures d’analyse des modes de
défaillance, de leurs effets (AMDE)
NF EN ISO 14040 10-06 Management environnemental. Analyse du
cycle de vie

R NF EN ISO/TR 14062 2002 Prise en compte de l’environnement en


conception
NF EN ISO 14050 8-10 Management environnemental. Vocabulaire

NF EN ISO 14020 2-02 Étiquettes et déclarations environnementales ISO 14030 Évaluation des performances environnemen-
– Principes généraux tales

E Annuaire
N AFNOR : Association française de normalisation
http://www.afnor.org
NF : Norme française
http://www.afnor.org
ISO : The International Organization for Standardization
http://www.iso.org

S
A
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I
R
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U
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