Livret Vipère Au Poing
Livret Vipère Au Poing
Livret Vipère Au Poing
Si nous te demandons de réaliser ce petit exercice, c’est parce que, en tant que filleul(e)
Chemins d’avenirs, tu as la chance de bénéficier de cet après-midi d’intervention
culturelle autour de la représentation de Vipère au poing. En réalisant ce petit exercice, tu
permettras à tes camarades de l’association qui n’ont pas bénéficié de cette intervention
de la découvrir. Ils seront très heureux de lire tes retours. Nous pourrons également les
publier sur la plateforme de l’association – qui rassemble plus de 1 500 filleul(e)s,
parrains et marraines - sur nos réseaux sociaux, ou auprès des partenaires de
l’association.
La Compagnie du Taxaudier
Qui sont-ils ?
Vipère au poing est l’un des plus grands romans de la littérature française, pour la première fois
adapté au théâtre par la metteuse en scène Victoria Ribeiro. Sous forme de seul en scène, c’est-à-
dire qu’une seule personne se produit sur scène, l’acteur Aurélien Houver interprète le rôle de Jean,
dit Brasse-Bouillon, qui mène avec ses frères une guerre sans merci contre leur mère, une femme
impitoyable et cruelle qu’ils ont surnommée « folcoche ».
Victoria Ribeiro
Aurélien Houver
Aurélien Houver se forme au jeu d'acteur d'abord dans les cours de
Gaëtan Peau puis au conservatoire du 7ème arrondissement de
Paris avec Daniel Berlioux, comme Victoria Ribeiro.
Un roman autobiographique
L’œuvre de Bazin s’inscrit dans la lignée des romans autobiographiques. Ces textes n’engagent pas
leur auteur, comme dans une autobiographie officielle, à ne raconter que la vérité : ils lui laissent la
liberté d’inventer propre au roman. Cependant, le lecteur est invité par une série d’indices à sentir
l’authenticité des origines du récit.
Dans Vipère au poing, le contexte géographique, temporel, social et surtout familial est celui que
Hervé Bazin a réellement vécu. Bien que certains caractères soient accentués et les événements
eux-mêmes parfois inventés, le lecteur est touché par la vérité et le réalisme du texte écrit à la
première personne.
Quelle part d'autobiographie dans Vipère au poing ? « Disons 25% » répond Bazin en 1962.
Pourtant, le doute est permis et l'auteur lui-même brouille les pistes. Lorsqu'on met en parallèle le
roman et les données biographiques, la quantité d'éléments identiques est frappante : prénoms à
peine modifiés, voire pas du tout, cadre spatio-temporel respecté, chronologie familiale identique,
etc. C'est dans ce mélange de fiction et réalité que naissent le sens aigu du détail, la finesse du
portrait des personnages, la saveur particulière des situations qui donnent à ce livre le caractère
unique qui l'a rendu célèbre.
Quelques clefs pour comprendre Vipère au
poin g
Entre la première et la dernière scène du roman, on suit l’histoire du personnage principal de ses 6
à ses 15 ans, racontée par l’adulte qu’il est devenu. Ces différents regards permettent le recul
critique du narrateur sur sa famille et sur lui-même, ce qui ne l’empêche pas de revivre et de faire
revivre au lecteur certains événements du présent. Par ce biais narratif, on assiste ainsi au fur et à
mesure du texte à la formation d’un personnage et de sa personnalité.
Si le roman frappe autant par son originalité et son dynamisme, ce n’est pas uniquement grâce à ce
qui est raconté, mais aussi grâce à la façon dont l’auteur le raconte. Le narrateur témoigne d’une
habileté particulière pour croquer des protagonistes hauts en couleur, aux traits physiques et
caractères très marqués, quels que soient leur rôle ou leur importance dans le récit. Presqu’aucun
des personnages n’échappe à sa moquerie piquante, pas même le héros dont on entend la voix.
À la fois une façon de prendre du recul et d’intensifier le récit, l’humour noir est l’instrument que
Bazin utilise pour poser des questions sur l’image traditionnelle des liens familiaux, de l’amour
maternel et filial, sur l’autonomie… Bazin affirme et questionne dans le même temps l’importance
de l’enfance et de l’éducation dans la construction d’un être humain, et ainsi la responsabilité des
parents et des adultes dans l’épanouissement et le devenir des enfants.
Chaque comédien ou acteur peut choisir d’interpréter un caractère en s’inspirant des qualités et
défauts supposés de son personnage. Chacun aura aussi sa lecture sur les actes d’un
personnage : là où certains vont l’adorer, d’autres le détesteront ou ne le comprendront pas.
Lorsque les comédiens font une interprétation de leur personnage, ils choisissent un « style de
jeu ». En réalité, il existe autant de styles de jeu que d’acteurs !
Dans le cas de Jean dit Brasse-Bouillon, l’interprétation faite par Victoria et Aurélien de ce
personnage est un parti pris. Voici un extrait de leur note d’intention :
Avec honnêteté et sans pudeur, le narrateur revient sur les événements avec un recul souvent
sarcastique qui n’épargne personne, lui compris. Il nous a paru évident que ce témoignage
doive être porté au plateau par un acteur seul, alternant un jeu en immersion où il incarne les
différents personnages et une adresse directe au public. »
Petit lexique du théâtre
Voici quelques exemples de métiers, mais cette liste est loin d’être exhaustive ! Si ce secteur
t’intéresse, nous te conseillons ce site, qui te guidera sur les différents métiers et les formations
possibles.
La pièce
Acte (n. m.) : Partie de la pièce qui marque les éléments importants de l’action. Une pièce
classique est composée de trois ou cinq actes divisés en scènes.
Aparté (n. m.) : Paroles que le personnage dit à l’intention du public et que les autres
personnages sur scène ne doivent pas entendre.
Dialogue (n. m.) : Échange entre deux personnages d’une pièce de théâtre.
Réplique (n. f.) : Texte prononcé sans être interrompu par un même personnage au cours d’un
dialogue.
Tirade (n. f.) : Longue suite de phrases prononcées par un même personnage sans
interruption.
Monologue (n. m.) : Scène où un personnage est seul sur scène et où il se parle à lui-même (le
véritable destinataire est en réalité le public), souvent pour annoncer un projet ou pour
exprimer des idées ou des sentiments.
Didascalie (n. f.) : Indication scénique donnée par l’auteur pour guider le jeu du comédien.
Souvent écrite en italique, elle peut préciser les gestes, les déplacements, les mimiques ou le
ton du personnage.
Mise en scène (n. f.) : Art de faire représenter une pièce de théâtre par des comédiens, de les
guider dans leur jeu et de décider de tout ce qui les entoure : décors, costumes, etc.
Péripétie (n. f.) : Evénement inattendu qui modifie et fait évoluer l’intrigue dramatique.
Quiproquo (n. m.) : Situation où un personnage commet une erreur en prenant une personne
ou une chose pour une autre. C’est un ressort récurrent de la comédie.
Scène (n. f.) : Division d’un acte entre l’entrée et la sortie d’un personnage.
Soliloque (n. m.) : Discours qu’un personnage seul sur scène se tient à lui-même.
Hors-scène (n.m) : En théâtre, le hors-scène désigne des évènements qui ne se produisent pas
sur la scène ou tout ce qui ne se trouve pas sur la scène. On inclut aussi dans le hors-scène les
paroles dites par des acteurs qu'on ne voit pas.
Seul en scène (n.m) : Désigne un spectacle où une seule personne se produit sur scène.
Petit lexique du théâtre
Sur scène
Côté cour/Côté jardin : Le côté cour est le côté droit de la scène telle qu’elle est vue par le public.
Le côté jardin est le côté gauche.
Coulisses : C’est l’envers du décor, c’est-à-dire l’espace situé derrière les pendrillons et le mur du
fond.
Face : C’est le devant du plateau, la partie la plus proche du public, opposé au lointain. Le
plateau étant autrefois en pente, descendre, c’est se déplacer du lointain à la face, et monter,
c’est se déplacer de la face au lointain.
Lointain : Matérialisé par le mur du fond, le lointain est l’endroit le plus éloigné de la scène,
opposé à la face.
Plateau : Le plateau désigne un espace plus important que la scène puisqu’il comprend aussi les
coulisses et les dessous.
Comédie : Pièce de théâtre qui veut faire rire, qui parle d’un sujet léger, qui dénonce les
problèmes de société et tourne souvent en ridicule ses personnages. La fin est heureuse.
Drame : Pièce de théâtre qui parle d’un héros passionné, et comprend de nombreux
personnages. La fin est malheureuse, mais la pièce ne respecte pas les règles de la tragédie.
Tragédie : Pièce de théâtre, originaire de la Grèce antique, qui parle d’un sujet grave. Elle a
souvent une fin malheureuse, avec la mort d’un ou plusieurs personnages. C’est un genre
soumis à de nombreuses règles dans son écriture, comme la règle des trois unités.
Farce : Genre théâtral qui a pour but de faire rire, avec des caractéristiques et un humour
qualifié de « grossier ». Les personnages sont peu nombreux et l’intrigue est simple.
Tragi-comédie : Genre dramatique, qui mêle des éléments de la tragédie (action romanesque) et
de la comédie.
Source : http://actintheatre.com/fr/le-vocabulaire-du-theatre/
Des ressources pour aller plus loin
Daniel Mesguich est un auteur et metteur en scène de théâtre et écrivain dont le travail a été
plusieurs fois salué, par la critique comme par le public.
En 2002, Mesguich fait une adaptation du Dom Juan de Molière particulièrement originale : Dom
Juan porte des vestes de cuir, Sganarelle, son fidèle serviteur, parle directement au public et les
nombreuses conquêtes de Dom Juan ne sont que… des statues de pierre.
Cette adaptation montre l’étendue de l’interprétation que l’on peut faire du texte théâtral et les
conséquences de cette interprétation sur les choix de mise en scène.
Etienne Chatiliez est un réalisateur et scénariste français, qui a réalisé beaucoup de comédies
« cultes » du cinéma français. Dans ce film, Tatie Danielle est la « folcoche » de sa famille !
En effet, à 82 ans, Danielle est la grand-tante qu'on ne souhaiterait pas avoir. Odieuse, mesquine,
voleuse, menteuse, capricieuse, elle en fait voir de toutes les couleurs à sa gouvernante avant de
décider de s’en prendre à sa propre famille.
Avec humour, Chatiliez nous questionne sur les liens familiaux et les idées préconçues.
Le savais tu ?
La couleur verte est considérée comme maléfique dans le monde du spectacle ! Cette
malédiction vient de la toxicité des substances utilisées pour teinter les costumes, mais aussi
du fait que Molière soit mort – sur scène ! – en portant un costume vert.
Des exercices pour approfondir
La critique peut s'exercer sur des pièces de théâtre mais surtout sur des interprétations en spectacle,
c’est-à-dire des mises en scène. La mise en scène, c’est l’ensemble de toutes les dispositions relatives à
l’action, aux mouvements des acteurs, aux incidents qui doivent se produire autour d’eux, aux
meubles, objets, accessoires, etc.
Une critique peut intégrer différents éléments comme l’histoire, la trame, le décor, la mise en scène, les
dialogues, les personnages. La critique se fait surtout dans la presse écrite mais aussi à la radio, de plus
en plus rarement à la télévision, et maintenant sur Internet.
C'est la partie informative, qui donne des informations sur l'œuvre et permet au destinataire de se
représenter plus complètement l'objet de la critique. Cette intention informative conduit à fournir
au destinataire les références complètes de l'œuvre : Quand – les dates de présentation/publication du
spectacle ou film ou livre...
C'est la partie narrative, qui permet, quand l'objet de la critique est un récit, de présenter l'histoire
de façon accrocheuse. Cela aide le destinataire à se faire une première idée de l'œuvre. La fin n'est
donc pas souvent divulguée. Elle raconte brièvement l’histoire en pensant au fait que le lecteur n’a
pas encore vu le spectacle/film ou lu le livre.
C'est la partie argumentative, qui est l'élément essentiel. Il s’agit de donner ton appréciation en
abordant les éléments suivants :
o pour un spectacle ou un film : le texte/scénario, la mise en scène/réalisation, les
éclairages/lumières, la musique/bande son, le jeu des comédiens/acteurs, le décor, les
costumes, le maquillage...
o pour un livre : l'histoire, les personnages, les choix narratifs, le style, la littérarité (est-ce
un texte littéraire ou pas ?)...
Exemples de questions auxquelles tu peux répondre : Était-ce réussi ou décevant ? As-tu été
touché(e), surpris(e), choqué(e)... ? Qu’est-ce que cette pièce a suscité en toi?
Tu l’auras compris : cette partie de la critique est la plus personnelle ! Tu peux citer des extraits de
l’œuvre et faire référence à d'autres pièces ou d'autres auteurs.
Partie IV : Conclusion
Il s’agit d’une phrase ou deux avec ton appréciation globale de l’œuvre afin de donner ton avis à
d’autres lecteurs à propos du livre ou de la pièce.
La culture générale
La culture générale s’acquière par l’expérience et la curiosité personnelle. Par exemple, si tu aimes
le français, tu peux travailler ta culture générale en lisant des livres, en plus de ceux que tu as à lire
dans le cadre de tes cours ; si tu aimes l’histoire-géo, tu peux regarder des documentaires pour la
développer, ou encore si tu es passionné(e) par le sport, lire des journaux à ce sujet est un bon
moyen d’étendre ta culture générale.
À quoi ça sert ?
La culture générale est très valorisée dans le monde professionnel et est un indicateur de curiosité
intellectuelle. Elle manifeste ton intérêt pour divers sujets, concernant l’actualité ou l’histoire par
exemple. Elle montre aussi une démarche proactive de recherches d’informations et de capacité
à emmagasiner de l’information.
• Comprendre l’actualité ;
• Suivre des discussions d’adultes et de professionnels ;
• Envoyer un signal positif aux jurys d’entretien pour accéder à une formation précise ;
• Envoyer un signal positif à tes futurs employeurs pour des stages ou des emplois.
À noter : l’avantage de la culture générale, c’est qu’elle se développe tout au long de la vie ! Raison
pour laquelle il est idéal de commencer ce travail d’approfondissement des sujets qui t’intéressent
dès à présent.
Des exercices pour approfondir
➔ Partage-nous ton ressenti et tes réflexions sur la rencontre avec la metteuse en scène et le comédien du
spectacle. Tu peux rédiger ce que tu as pensé de la rencontre et de vos échanges, ce qui t’a surpris, ce que tu
as appris, ce qui te donne envie ou moins envie dans le métier de comédien et le métier de metteur en scène,
etc.
Tu peux également nous raconter un des exercices de l’atelier d’initiation au théâtre. Par exemple si
un exercice d’improvisation t’a particulièrement plu, tu peux nous raconter ce moment et ce qu’il
t’a apporté, les réflexions qu’il a provoquées en toi, ce que tu en retiens.
• Option 2 : Toi aussi, écris une scène d’exposition d’une pièce de théâtre ou une scène pilote de
film/série !
➔ La première scène d’une série, d’un film ou d’une pièce de théâtre donne tout de suite le ton : c’est elle qui
permet de faire entrer le spectateur dans l’histoire qui va lui être racontée. Montre-nous tes talents en
imaginant la première scène d’une pièce de théâtre, d’un film ou d’une série ! Pour cela, choisis : un lieu,
un(e) personne ou personnage, un moyen de locomotion, un(e) métier ou activité.
Tu peux, par exemple, choisir d’écrire une première scène d’une série qui mettra en scène ton
artiste préféré arrivant en France et qui, après avoir mal indiqué la direction à son taxi, se
retrouverait dans ta ville ou ton village. N’hésite pas à faire preuve d’imagination !
➔ Choisis un ou plusieurs éléments à analyser dans la pièce et écris une critique de Vipère au poing et de sa
mise en scène par Victoria Ribeiro. N’oublie pas d’argumenter et de détailler tes propos (décor, costumes,
mise en scène, types de comiques utilisés, personnage, etc.). Qu’est-ce qui t’a plu ou déplu ? Qu’est-ce que
tu aurais fait autrement ?
Comme expliqué dans la page précédente, une critique ne veut pas dire un texte qui critique au
sens courant du terme. Il s’agit surtout d’exercer ton esprit critique, c’est-à-dire d’expliquer ce qui t’a
plu ou moins plu, d’argumenter en faveur du jeu de la personne choisie dans une pièce de théâtre,
un film, une série, une vidéo, etc. Un texte critique au sens où on l’entend ici peut être positif ! Il
veut surtout dire prendre du recul sur ce que tu as vu et donner ton avis.