Guide Methodologique Concertation

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Communication interne

Guide
méthodologique
pour la concertation des Val-de-Marnais
i l i t er t i on
fa c e rta a is
o n c a r n
la c al-de-m
v
des

« Notre service public n’existe que pour satisfaire les besoins de la popu-
lation de façon solidaire (…). Ces réponses multiples se font dans une
démarche démocratique que nous voulons encore améliorer, avec des par-
tenaires multiples et la participation de la population. »
En introduction du Projet pour le service public départemental, le Président
Christian Favier fixe clairement la feuille de route de la concertation : une démar-
che démocratique pour améliorer le service public, qui concerne les habitants
et les agents.

La démocratie participative a deux finalités pour le Département : améliorer


les services publics (efficacité, pertinence…) et réconcilier les citoyens avec la
politique (vie publique, choix collectifs…).

La concertation concourt à une action publique transparente et efficace, en


visant à traduire en projets et politiques publiques les besoins de la population.
Pour que cet objectif devienne une pratique ordinaire, parfaitement intégrée à
notre mode de gestion, l’Assemblée départementale a adopté le 13 octobre 2008,
à l’unanimité moins une voix, une Charte de la participation.

Le Guide méthodologique pour la concertation des Val-de-Marnais s’articule


pleinement avec le Projet d’administration. Il explicite les enjeux de chaque
action à engager pour réussir une démarche de concertation. Avec des Fiches
outils, il est conçu pour faciliter la tâche de chaque agent, de chaque service.
Résultat d’expériences acquises par les services départementaux, il donne des
repères et peut être facilement utilisé en fonction de vos besoins.

François Casteignau,
Directeur général des services départementaux

Faciliter la concertation des Val-de-Marnais 2


 harte de la participation
C
du conseil général du val-de-marne

1. COMPRENDRE LE PROCESSUS de concertation

• Une définition partagée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12


• S’engager dans un processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
• Décider de l’opportunité de concerter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15

2. PRÉPARER LE PROCESSUS DE CONCERTATION


• Identifier les interlocuteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19
• Préciser les parties prenantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20
• Choisir un mode de concertation et de mobilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21

3. CONDUIRE ET ÉVALUER LE PROCESSUS de concertation


• Conduire le processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26
• Gérer la part d’inconnu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
• Définir les moyens du processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28
• Prendre en compte les résultats de la concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29
• Évaluer le processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30

4. RESSOURCES
• FICHE 1 Schéma pour un processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34
• FICHE 2 Partager les objectifs avec les participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36
• FICHE 3 Associer et mobiliser les publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38
• FICHE 4 Définir les modes et formes d’association des publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44
• FICHE 5 Prévoir temps, budget et moyens humains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 47
• FICHE 6 Évaluer un processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 50
• FICHE 7 38 questions pour définir, préparer et conduire
un processus de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 53
• FICHE 8 Conduire une réunion publique de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 57
• FICHE 9 Diffuser les actions, les expériences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 59
• FICHE 10 Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 63

3 Faciliter la concertation des Val-de-Marnais


Faciliter la concertation des Val-de-Marnais 4
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AMBITIONS ET ENJEUX
En Val-de-Marne, l’engagement du Conseil général en faveur de la participation
de tous les publics (citoyens, usagers, habitants, associations…) se concrétise
déjà dans de nombreux espaces participatifs départementaux et dans l’élabora­
tion de nombreux projets d’intérêt départemental.
Par cette charte, l’ambition est :
- d’exposer les principes et valeurs qui guident le Conseil général dans la conduite
de ses démarches participatives auprès de la population ;
- de rendre cohérent l’ensemble des procédures, démarches et dispositifs de par-
ticipation que le Conseil général propose à la population ;
- de développer des initiatives de concertation, plus engageantes, organisant le
débat et « le faire ensemble » entre les citoyens, les conseillers généraux et les ser-
vices départementaux.
Le développement de la participation vise deux objectifs complémentaires :
- améliorer la qualité du service public départemental, en s’assurant que celui-ci
réponde au mieux aux besoins de ses publics ;
- rapprocher les citoyens de la politique, des élus et de l’institution départemen-
tale ;
- développer une culture de la participation et de la citoyenneté active.
Cette ambition s’inscrit dans une volonté politique forte de l’Exécutif départemen-
tal de développer la participation au-delà des seules obligations réglementaires,
et d’en faciliter l’exercice réel.
La participation permet au Conseil général de mieux comprendre les attentes spé-
cifiques des habitants et usagers, aux publics de mieux connaître et comprendre
l’action départementale.
Le Conseil général veille particulièrement à la définition des objectifs et des atten-
dus de la concertation, aux publics à associer, aux méthodes envisagées articulées
avec l’échéancier du projet, aux moyens consacrés, aux modes d’information, de
restitution et d’évaluation des apports de la concertation…
Par cette relation d’écoute et de coopération, les acteurs départementaux peu-
vent réfléchir ensemble sur l’intérêt général et ainsi renforcer la compréhension
partagée d’un projet et son efficacité.
Ce qui fonde la légitimité d’une action publique, c’est autant la manière dont elle
a été décidée que la décision elle-même.

5 Charte de la participation
d e la
a r t e i on
Ch a t
r t i cip
pa

CHAPITRE 1
PRÉPARER LES CONDITIONS
D’UNE PARTICIPATION UTILE
Article 1
Le Conseil général du Val-de-Marne s’engage à favoriser de façon systématique
la participation de la population aux principaux choix qui la concernent : qu’il
s’agisse de définir, mettre en œuvre ou évaluer les actions ou politiques publi-
ques départementales.
Les raisons qui rendent impossible ou non souhaitable une telle participation
seront explicitées.

Article 2
La participation peut prendre plusieurs formes qui répondent à des objectifs
ou des contextes différents. Sans sous-estimer la nécessité de l’information et
l’intérêt des procédures de type questionnaire ou sondage, le Conseil général
souhaite privilégier le débat avec le public : la consultation, la concertation, la
co-élaboration.

Article 3
L’ouverture de chaque démarche participative engagée par le Conseil général
est rendue publique, avec la volonté que tout Val-de-Marnais puisse en être
informé. Le Conseil général veille à diversifier ses modes de dialogue lors de
toute consultation ou concertation (électronique, courrier, téléphone…) en
complément des temps physiques de débats collectifs indispensables.

Article 4
Le Conseil général recherche une participation des citoyens les plus divers pos-
sibles et porte une attention toute particulière aux publics les plus éloignés de
ces démarches. À cet effet, il entend prendre les mesures techniques ou finan-
cières qui y contribueront.

Article 5
Le Conseil général reconnaît comme un investissement utile les moyens
humains et budgétaires qu’il convient de consacrer à la réussite des processus
de participation.

Charte de la participation 6
Article 6
Les dispositions de cette charte s’ajoutent aux dispositifs participatifs prévus
par la Loi que le Conseil général s’engage à faire pleinement vivre.

Article 7
Pour favoriser la mise en place de ces dispositions, le Conseil général s’engage
à se doter :
- d’un guide méthodologique pour outiller ses services à la conduite d’un pro-
cessus de démocratie participative,
- d’une équipe de professionnels pour accompagner les services qui mettent
en œuvre une concertation,
- d’un numéro d’appel gratuit pour informer des processus de concertation en
cours.

CHAPITRE 2
RÉUSSIR LE PROCESSUS PARTICIPATIF
Article 8
Le Conseil général recherche la participation de tous les publics potentielle-
ment concernés par le projet mis en débat, qu’ils soient des acteurs organi-
sés (élus locaux, associations, organisations syndicales, collectifs divers) ou des
acteurs individuels, en valorisant leurs savoirs ou expertises.

Article 9
Le Conseil général ne se résout pas à concerter uniquement les publics sponta-
nément volontaires. Donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ou ne la prennent
pas est un défi démocratique et social.
Le Conseil général s’attache à évaluer la typologie du public réellement mobi-
lisé dans la démarche.

Article 10
Le Conseil général considère que les démarches participatives doivent contri-
buer à la clarification du rôle de ses différents acteurs :
- l’élu départemental est le garant politique du processus de participation ; il
préside chaque phase clé. Il veille à l’analyse des résultats de la participation
pour qu’ils contribuent à la décision et en rend compte aux habitants concer-
nés.
- l’habitant / usager / citoyen est un interlocuteur à part entière. Il n’a pas à se
poser la question de sa représentativité. Il est libre de sa parole autant que de sa
participation. Certains dispositifs participatifs peuvent cependant exiger une
certaine assiduité.
- l’agent départemental, pilote technique du projet, met son expertise sur la
thématique soumise à participation et/ou sur les maîtrises des techniques de
la participation au service des processus participatifs. Il porte à tous les publics
concernés l’information qui leur est nécessaire. Sa neutralité et son obligation
de réserve sont scrupuleusement respectées.

7 Charte de la participation
CHAPITRE 3
RENDRE PUBLIC LES RéSULTATS
DE LA PARTICIPATION ET éVALUER
LES DÉMARCHES PARTICIPATIVES
Article 11
Les principaux résultats de la participation sont indiqués en préambule à toute
décision nouvelle. Le contenu des principaux débats tenus lors des phases de
concertation est rendu public.

Article 12
Les démarches de concertation sont évaluées avec les publics concernés.

Article 13
Le Conseil général évalue régulièrement les dispositifs permanents de partici-
pation qu’il a mis en place (Conseil général des collégiens, Conseil des crèches,
etc.).

Article 14
La mise en œuvre des dispositions de cette Charte de la participation fait l’ob-
jet d’un point spécifique du Rapport d’activité des services départementaux
présenté chaque année devant l’Assemblée départementale par le Président
du Conseil général.

Faciliter la concertation des Val-de-Marnais 8


ide ?
ce gu
quoi
Pour

Le projet de concertation répond à un besoin spécifique d’associer les publics


à l’élaboration, à la mise en œuvre ou à l’évaluation d’un projet global ou d’une
politique. En ce sens, il concourt à un projet global tout en étant un projet en
soi avec un objectif, un calendrier et des ressources spécifiques à mobiliser. Cela
implique de recourir à la méthodologie de conduite de projet, telle qu’elle est
proposée dans les outils du projet d’administration, tout en prenant en compte
les singularités d’un projet de concertation.
C’est ce à quoi vise ce guide, outil opérationnel destiné à faciliter la mise en
œuvre par l’administration départementale de la Charte de la participation. Il
porte sur les processus de concertation dans lesquels le Conseil général recher-
che une participation active de la population et non pas sur les processus d’in-
formation et de communication. Il traite spécifiquement de la concertation
citoyenne du Département du Val-de-Marne sur ses politiques pour la défini-
tion de ses projets, la conduite de ses actions, ses activités et leur évaluation,
dans tous les espaces et territoires d’intervention (équipement, quartier, ville,
secteur, canton…).
Ce guide méthodologique a été conçu comme un outil pour éclairer tous
les professionnels qui sont concernés par la mise en place d’un processus de
concertation dans le cadre de leur projet ou activité. Il s’agit notamment des
chefs de projet, responsables de service ou d’équipement, chargés d’opération,
des directeurs, tous ceux qui souhaitent associer les publics.
Le guide résulte du travail d’agents départementaux : quarante sept d’entre
eux, représentatifs de l’ensemble des directions, ont suivi durant cinq demi-
journées, de septembre 2007 à février 2008, une « formation-action » sur la
démocratie participative pour co-élaborer ces outils. Cent vingt directeurs et
chefs de service ont ensuite été consultés ; un travail auprès des habitants et
avec l’Exécutif a complété le dispositif.
Ce guide n’a pas l’ambition de proposer une méthode toute faite et n’est en
aucun cas un « code de la route ». Des fiches outils ont été conçues pour faci-
liter la tâche des agents ; de nouvelles pourront être rédigées au regard des
besoins.

9 Faciliter la concertation des Val-de-Marnais


1.

COMPRENDRE
COMPRENDRE
LE PROCESSUS
DE CONCERTATION

Une définition partagée

S’engager dans un processus de concertation

Décider de l’opportunité de concerter


1. sus
es
le proc
nd re
m pre t ion
co ert a
o nc
de c

1. Une définition toriales, les services du Conseil géné-


ral… Par « publics », nous entendons
partagée l’ensemble des habitants, usagers,
allocataires, les citoyens, les salariés,
S’engager dans un processus de riverains, c’est-à-dire toute personne
concer­­tation suppose d’identifier des qui vit, habite, travaille, voire qui se
acteurs et d’opter pour une forme déplace, se cultive sur le territoire, et
d’implication. Donner un sens partagé fréquente les équipements du Conseil
de ces actions, c’est faciliter le «  faire général.
ensemble ».

Les formes d’implication


Les acteurs
Le processus global de concertation
Les parties prenantes sont des per- Le processus englobe des acteurs et
sonnes physiques ou morales ayant différentes formes de travail qui se
un intérêt commun à une question distinguent par leur objet. Il permet
ou un projet. Elles choisissent ou ac- débat et travail collectif.
ceptent de prendre part au processus
de concertation. Être partie prenante, Les composantes du processus global
c’est accepter d’être impliqué, d’avoir de concertation
un parti pris. Ce guide met en avant trois compo-
santes du processus de concertation :
Les publics sont une des parties pre- la concertation stricto sensu, la consul-
nantes d’un projet de concertation, tation et la co-élaboration. Solutions
au même titre que les institutions du complémentaires ou alternative du
territoire, les autres collectivités terri- processus global, ces différentes for-

Comprendre 12
mes de travail sont, en réalité, souvent recommandations, des reformula-
entremêlées. Et chacune de ces formes tions, des priorités, des points d’alerte,
de participation suppose un effort de etc. Autant d’éléments qui permet-
communication. tront au décideur de privilégier une
décision. Bien sûr, il doit restituer aux
La consultation différents acteurs concertés les résul-
Elle se caractérise par une demande tats de cette concertation et motiver
d’avis du public concerné par un sa décision finale.
projet en débat ou sur une question
concrète. La consultation permet La co-élaboration
d’obtenir une « photographie » de C’est une concertation qui part d’une
l’état de l’opinion. Elle peut aussi être intention du décideur ; celui-ci per-
utilisée pour vérifier un diagnostic çoit la nécessité d’intervenir sur un
(s’assurer qu’aucun obstacle n’a été champ (l’avenir d’un équipement ou
ignoré, aucun point oublié) ou valider d’un service public, l’accessibilité au
une proposition (ou au contraire l’in- logement des jeunes ménages, etc.). Il
valider). s’engage alors dans une construction
Le décideur organise seul la consul- concertée de tout le projet.
tation (échéancier, questionnement, C’est une concertation qui implique
conclusions), qui peut être orale, les acteurs dans l’élaboration du pro-
écrite, électronique… Ses résultats jet. Le diagnostic comme le plan d’ac-
permettent de mesurer le position- tion peuvent faire l’objet d’un travail
nement des différents acteurs sur une de co-élaboration. Les résultats sont
question précise ; éléments à porter plus probants s’ils sont impliqués dès
au dossier, ils exigent cependant de la l’émergence du projet, mais la co-éla-
part du décideur un travail d’analyse. boration peut également ne concer-
Aussi le décideur doit restituer ces ner qu’une seule phase (alors centrale)
résultats aux personnes consultées. d’un projet. Ce processus passe par
Participer à une consultation ne rend des points d’étape réguliers pendant
pas pour autant le citoyen ou usager lesquels les participants décident de
co-auteur de l’action. valider certaines étapes du projet
et de poursuivre son élaboration. Le
La concertation décideur garde la responsabilité du
La concertation stricto sensu porte choix final, donc du processus.
sur un objet plus ouvert que la
consultation. Elle intervient lorsque La plupart des processus de concerta-
le projet est conçu dans ses finalités ; tion y ajoutent des techniques moins
le public concerné prend alors part interactives de communication -infor-
au débat avec les autres parties pre- mation, sondage ou enquête- qui sont
nantes du projet pour construire une d’autres moyens pour renseigner les
(des) solution(s) partagée(s). Phase personnes concernées, connaître leur
interactive par essence, elle permet, avis, et pour dresser un bilan ou rédi-
outre leur validation, la définition et ger un diagnostic.
l’analyse communes de solutions.
Le décideur doit tenir compte des Dans ce guide nous désignerons sous
disponibilités et motivations de cha- le vocable générique « concertation  »,
cun pour organiser cette phase de l’ensemble des processus, qu’il s’agisse
concertation. Les contenus recueillis de la consultation, de la concertation
peuvent être des points de vue, des stricto sensu ou de la co-élaboration.

13 Comprendre
2. S’engager La concertation de la population
peut être utile si…
dans un processus • le projet, l’action ou la politique
de concertation publique en question suscite des
incompréhensions, des controver-
Organiser la concertation des publics ses, des résistances ;
autour d’un projet, d’une action ou • le projet ou l’action peut être
d’une politique départementale adapté ou modifié ;
répond à des objectifs de démocratie • elle favorise l’expression de tous les
(rapprocher les politiques publiques avis ;
de ceux qui les vivent) et d’efficacité • elle permet d’anticiper ou de résou-
(construire une action publique plus dre un blocage, un conflit ;
adaptée). • les porteurs sont prêts à accepter le
changement.
La décision de concerter, prise par les
élus, entraîne une mobilisation et une Alors, le projet peut gagner en :
implication forte des services dépar- • Sens
tementaux. • Précision
• Légitimité
Le processus de concertation mis • Efficacité
en œuvre dans le cadre d’un projet • Utilité
s’articule étroitement avec le projet • Appropriation réciproque
politique voté par l’électeur dans un • Qualité de service rendu
processus de démocratie représen­ • Acceptabilité sociale…
tative.
La concertation de la population
Lancer un processus de concertation n’est pas utile si…
permet de questionner l’objectif du • rien ne semble négociable ;
projet ou de la politique mise en dis- • les élus et les techniciens n’ont pas
cussion (quel est le besoin auquel il le temps, l’envie ni les moyens de
répond ?), les moyens pour atteindre questionner les publics ;
cet objectif (comment ?) et les per- • les besoins et les avis des publics
sonnes à y associer (qui ?). concernés semblent connus.
Avant de lancer tout processus de Dans ce cas, mieux vaut opter pour
concertation, il est nécessaire de s’in- une information du grand public, sans
terroger sur la pertinence, l’opportu- lui laisser croire qu’il a son mot à dire.
nité, la faisabilité de la concertation,
et définir précisément son objet (la
question mise en débat).

Comprendre 14
3. Décider Déterminer la faisabilité
• R epérer s’il existe une obligation ré­­
de l’opportunité gle­mentaire de concertation de la
de concerter po­pulation dans le domaine con­cer­
né.
Choisir de mettre en œuvre une • Identifier dans l’objet de la concer-
concertation des publics nécessite, tation ce qui est négociable, ce qui
en amont, de définir l’objectif de la est techniquement et/ou économi-
concertation, tout en évaluant les quement contraint et ce qui relève
avantages et les risques de celle-ci. du choix politique.
Les points suivants doivent aider à • Identifier le territoire pertinent et
choisir la forme de la concertation de le moment opportun pour concer-
la population et le type de méthodes ter les publics (en amont, pendant,
à privilégier. après pour l’évaluer).
• Si cette faisabilité n’est pas avérée,
Définir ce qui est attendu en expliciter les causes et faire vali-
• Des idées nouvelles der par la hiérarchie et l’élu réfé-
• Un avis sur le projet rent.
• Une validation « citoyenne »
• Une meilleure connaissance des Préciser l’objet de la concertation
besoins des bénéficiaires des publics
• Une meilleure réponse aux besoins • D éfinir l’objet de la concertation  :
connus « quelle est la question posée ? ».
• Un espace de rencontre entre des • Identifier l’intérêt des publics
élus et les publics • Déterminer les publics concernés
• Une amélioration des services ren- par l’objet de la concertation.
dus au public… • Expliciter le cadre : l’objet de la con­
certation, le rôle attendu pour cha­cun
et les modalités de la concertation.

REPÈRES

Charte de la Participation : Chapitre 1, Articles 1 à 6


Projet d’administration : Cahier « Conduite de projet »
Fiches du Guide méthodologique :
FICHE 2 : Partager les objectifs avec les participants
FICHE 3 : Associer et mobiliser les publics
FICHE 4 : Définir les modes et formes d’association des publics
FICHE 5 : Prévoir temps, budget et moyens humains
FICHE 7 : 38 questions pour définir, préparer et conduire
un processus de concertation

15 Comprendre
COMPRENDRE ET ENGAGER
2 .
PRÉPARER LE PROCESSUS

PRÉPARER
DE CONCErtATION

Identifier les interlocuteurs

Préciser les parties prenantes

Choisir un mode de concertation et de mobilisation


2. su s
c e s
e p ro
e r l on
p a r at i
PRé oncert
de c

Partager l’action publique avec ceux qui la vivent en les informant, en les écou-
tant, en les associant à la réflexion : tel est l’objectif de la démocratie partici­
pative.

Cela implique de donner à chacun et à tous l’occasion de prendre la parole sur


les enjeux collectifs, sans se contenter des acteurs habituellement mobilisés.

L’originalité d’un processus de concertation, c’est la dynamique de travail


collectif qui s’installe entre ses protagonistes, grâce à des méthodes qui per-
mettent le débat et l’échange de points de vue.

Il est indispensable de savoir qui associer et pour quoi faire !

Préparer 18
1. Identifier les interlocuteurs
Qui inviter au processus de concertation ?
À la recherche des interlocuteurs potentiels...

Portage du projet
- Chef de projet
- Équipe projet
ou service porteur
- Élu référent

Au sein de l’administration
commanditaire
- Élu(s) concerné(s)
- Services et agents concernés ou à associer
- Organismes paritaires
- Organisations syndicales

Acteurs institutionnels
- Représentants de l’État sur le sujet mis
en discussion
- Représentants des collectivités locales concernés
par le thème ou le territoire concerné
- Représentants institutionnels locaux ou thématiques
(ex. Chambre de Commerce et d’Industrie, etc.)

Acteurs collectifs identifiés / corps intermédiaires


- Syndicats
- Associations thématiques locales

- Instances participatives permanentes


( ex. Conseil de Développement, conseil de quartier…)
- Groupes de pression
blics
u
Les p

Acteurs individuels
- Habitants
- Riverains
- Usagers

- Bénéficiaires potentiels

19 Préparer
ÉTAPE 1 ÉTAPE 5

Identifier l’ensemble des acteurs insti- Calibrer le type de concertation. L’é­­qui­pe


tutionnels ou non, collectifs ou indivi- projet devra notamment arbitrer des
duels qui, parce qu’ils sont concernés objectifs attendus du processus de
à un titre ou un autre par un projet, concertation :
pourraient être sollicités et informés.
• Est-il souhaitable de favoriser une
ÉTAPE 2 participation « institutionnelle » ou de
rechercher les avis moins connus ?
Faire la liste la plus exhaustive possible
des interlocuteurs qui semblent être • Que sait-on déjà de leurs positions,
des « parties prenantes potentielles ». attentes ou demandes ?
L’équipe portant le projet devra définir
qui elle souhaite inviter dans le proces- Les réponses déterminent les acteurs à
sus de concertation. inviter en priorité et donnent des indi-
cations sur les méthodes à privilégier
ÉTAPE 3 pour organiser la concertation.

Identifier les jeux d’acteurs. En effet,


les interlocuteurs identifiés dans le
schéma occupent des positions diffé- 2. Préciser les parties
rentes, ont des pouvoirs d’influence
et des attentes diverses quant à la prenantes
concertation. Les acteurs s’y trouvent
dans un système d’action complexe, Faire le choix d’une concertation des
où leurs intérêts peuvent être contra- parties prenantes institutionnelles,
dictoires. c’est-à-dire des acteurs collectifs, pro-
fessionnels ou non, permet de mieux
ÉTAPE 4 connaître d’avance les positions des
différents acteurs en présence et de
Établir une typologie d’acteurs. Il est pouvoir s’assurer de leur diversité
important de distinguer : (ils parlent au nom d’une collectivité
locale, d’une institution, d’une associa-
• les acteurs professionnels (par tion, etc.).
ex­emple les agents administratifs, les
prestataires techniques) et les acteurs Leurs avis ont parfois déjà été recueillis
non professionnels (des militants asso- lors de concertations antérieures, il est
ciatifs, des usagers…) donc possible de capitaliser ce qui a pu
déjà être exprimé sans les mobiliser à
• les acteurs collectifs (un responsable nouveau. Ces acteurs ont souvent une
d’association de locataires, des repré- légitimité claire (ils sont identifiés) et
sentants syndicaux…) des intérêts lisibles dans le projet sou-
mis à participation. Leur participation
• les acteurs individuels (un riverain
peut être incontournable pour la réali-
non engagé dans une association de
sation effective du projet.
riverain, un usager…).

Préparer 20
Pour autant, la participation vise aussi Chaque concertation est unique, il
à donner la parole sur l’action publi- n’y a pas de bonne ou de mauvaise
que à ceux qui n’en ont que rarement méthode. Vous devrez adapter ou
l’occasion. inventer des méthodes pour que la
vôtre corresponde au mieux à votre
Pour cela, il peut être souhaitable de secteur d’activité, au public à mobiliser
solliciter l’expression des acteurs col- et à la question à traiter ; vous devrez
lectifs peu reconnus et peu associés réfléchir à l’équilibre que vous souhai­
par l’institution, et a fortiori des acteurs tez entre le nombre de personnes
individuels non organisés, de la popu- physiques réellement impliquées dans
lation du territoire concerné par le pro- le processus et le contenu de la partici-
jet soumis à participation. pation proposée. Plus il y a de contenu,
moins il peut y avoir de personnes
Donner la parole à ceux qui ne l’ont
associées ; inversement, si l’on pense
pas ou ne la prennent pas est un défi
mobiliser un grand nombre de per-
démocratique et social. Cela implique
sonnes, il semble peu probable qu’elles
d’aller à la rencontre de ceux qui ne
puissent fournir un travail approfondi
viennent pas en réunion publique et en
de co-élaboration…
particulier de rechercher toute forme
de participation possible sans s’en La méthode adoptée doit donner
tenir aux seules réunions publiques. envie au public de participer, lui per-
Il nous faut aussi, comme pour les mettre de se forger un avis, de l’expri-
autres personnes, s’interroger sur leur mer et de le débattre collectivement
intérêt à participer, sur les relations (expression) ; faire se rencontrer ces
du Conseil général avec ces publics, avis avec les ambitions des décideurs,
mais aussi sur les questions soumises les contraintes et les possibilités tech-
au débat. Ce sont des « paroles singu- niques pour aboutir à un résultat com-
lières », diverses et ne cherchant pas à mun explicité (construction).
être représentatives, qui seront alors
recueillies, basées sur une expertise La méthode retenue peut donc com-
d’usage, de « bon sens »… prendre plusieurs phases qui s’articu-
lent de manière à répondre à l’ensem-
ble du cahier des charges fixé à une
concertation.

3. Choisir un mode
1re phase :
de concertation et de l’information à la consultation
de mobilisation Les méthodes qui privilégient l’infor-
mation et la consultation peuvent
Quand on connaît précisément l’objet être :
de la participation et qu’on a globale-
ment identifié les parties prenantes à • les événements mobilisateurs utili-
mobiliser, reste à savoir comment s’y sant des arts de rue ou combinant des
prendre. moyens proches de ceux utilisés en
« campagne publicitaire », l’événement
favorisant la rencontre et le débat ;

21 Préparer
• les réunions d’information sur un nes concernées par la situation en
projet où les présents vont pouvoir question, interrompant la scène plu-
réagir (consultation), procédé plus sieurs fois pour imaginer d’autres solu-
institutionnel qui peut cependant tions au problème par un changement
être agrémenté d’éléments qui sor- d’attitude ;
tent de l’ordinaire, place au débat, lieu
de réunion en relation avec la ques- - faciliter la communication et la
tion traitée par exemple dans un parc compréhension mutuelle de publics
pour parler d’un parc ou préparée sur et de décideurs ou acteurs. Le théâtre
Internet par un forum de discussion, forum peut convenir également car il
ou encore transmise sur Internet pour agit sur les représentations des unes et
faciliter des interventions à distance ; des autres parties prenantes. Ce peut
être aussi un travail de « qualification
• des visites sur site (espace ou équi- mutuelle » ou de « thérapie sociale »,
pement) de type balade urbaine où méthode de mise en débat, au sein
un projet peut être exposé en parcou- d’un groupe, de questions pour abou-
rant le lieu où il sera implanté avec les tir à des préconisations communes,
décideurs, de façon à engager le débat mais surtout à une dynamique de coo-
sans obstacle, « de vive voix », souvent pération entre ses membres ;
de façon constructive.
- co-élaborer, atelier de travail urbain
ou plus général (cf. les instances, selon
2e phase : la pérennité envisagée pour l’atelier)
de la concertation à la co-élaboration où des outils sont mis à disposition
Lorsque l’objet ou la question posée pour développer l’expertise et la capa-
est plus conséquent, les méthodes à cité d’expression des volontaires ; il
privilégier visent à : peut même y avoir des moyens d’éla-
boration de contre-propositions aux
- faciliter l’appropriation et le débat projets…
sur des sujets complexes, comme dans
les conférences ou panel de citoyens - participer à un diagnostic parta­gé,
(ex. sur les nanotechnologies) où un en utilisant photographies, films, té­moi­
petit groupe de citoyens (moins de 50 gnages et/ou questionnaires, porte
personnes en général) se retrouvent à porte, et différentes réunions pour
plusieurs week-end pour découvrir aboutir à la description d’une situation
un sujet, en discuter, auditionner des et de ce qui doit changer (« nous vou-
experts et rendre un avis aux déci- lons ») partagés par tous les acteurs de
deurs ; cette situation.

- faciliter l’expression des plus éloi-


gnés de « la chose publique » ou sur
des questions particulièrement diffici-
les, intimes ou conflictuelles, com­me le
théâtre forum où des personnes mobi-
lisées par une question, n’ayant aucune
expérience en théâtre, vont mettre en
scène puis jouer des moments de leur
vie devant une assemblée de person-

Préparer 22
3e phase : Institutions composées de
les espaces permanents représen­tants nommés
de concertation
Dans la plupart des cas, ces institutions
Le Conseil général a créé des structures représentatives sont créées suite à une
pérennes ayant vocation à représenter obligation légale.
les publics. Nous pouvons distinguer
plusieurs typologies pouvant être asso- EXEMPLE :
ciées à des processus de concertation : Conseil consultatif des personnes
âgées, Conseil départemental consul-
tatif des personnes handicapées
Institutions composées de
représentants élus
Institutions liées à l’utilisation
Le choix de créer des instances com- d’un service public
posées de représentants élus repose
sur une double dimension : la mise en Il s’agit d’espaces permanents liés à
place d’un processus électif (ce à quoi l’utilisation d’une structure. Nous par-
on peut ajouter le caractère d’appren- lerons ici de démocratie usager dans
tissage de la démocratie représenta- la mesure où la participation est celle
tive), la définition du rôle de ces repré- d’un bénéficiaire ou d’un utilisateur.
sentants dans ces institutions et les
relations avec les personnes qu’elles EXEMPLE :
sont censées représenter. Conseil de vie sociale, Comité usager
Filival, Comité des usagers des villa-
EXEMPLE : ges de vacances
Le Conseil général des collégiens, le
Conseil de crèche

REPÈRES

Charte de la Participation : Chapitre 2, Articles 7 et 8

Fiches du Guide méthodologique :


FICHE 3 : Associer et mobiliser les publics
FICHE 4 : Définir les modes et formes d’association des publics
FICHE 7 : 38 questions pour définir, préparer et conduire
un processus de concertation

23 Préparer
3 .
CONDUIRE ET ÉVALUER
LE PROCESSUS
DE CONCERTATION

Conduire le processus de concertation

Gérer la part d’inconnu

Définir les moyens du processus de concertation


CONDUIRE ET ÉVALUER
Prendre en compte les résultats de la concertation

Évaluer le processus de concertation


3. Éva l u e r
e t
d u i re
Con e s s us
p r oc at i on
le n c e rt
o
de c

1. Conduire mentale. Ils doivent savoir qui décide


en fin de processus.
le processus
Le portage technique du processus
de concertation participatif est ensuite réalisé par le
service responsable de la mise en
Avant tout, il s’agit de définir le niveau
œuvre du projet ou de la politique.
de portage, commande politique ou
administrative. Le portage du proces-
L’articulation entre le portage politi-
sus participatif est double : politique
que et le portage technique doit être
et technique.
prévue en amont :
- phasage prenant en compte les
L’initiative du projet, de l’action, de
contraintes temporelles de l’adminis-
l’activité est formalisée par une déci-
tration et de l’élu référent ;
sion politique prise par un Conseiller
- temps de rencontre entre l’élu réfé-
général. En général, la nature des
rent, son collaborateur et le porteur
processus de concertation rend la
de projet de concertation ;
dimension politique du portage
- moments clés où la présence
essentielle pour que les résultats de
conjointe du porteur politique et du
la concertation puissent irriguer l’ac-
porteur technique est requise dans
tion publique. De plus, les citoyens
le processus participatif, notamment
concertés, sollicités, sont demandeurs
lors de réunions publiques.
d’une bonne compréhension de la
façon dont leur parole pourra intégrer
Le porteur de projet technique a en
le circuit de décision et réellement
charge la préparation et la mise en
impacter l’action publique départe-
œuvre de la concertation*.

* Se reporter au rôle du chef de projet, tel que le définit le projet d’administration.

Conduire et évaluer 26
Le projet de concertation nécessite vous organisez cette démarche. Prenez
une planification, un plan de finance- garde à laisser une véritable place à
ment et un plan de communication vos interlocuteurs et à les convaincre
qui constituent un « plan de concerta- de l’intérêt que vous portez à leur avis.
tion », interdépendant et articulé avec Ils sont invités et non convoqués. Ils
le plan du projet. sont écoutés : ce qui pourra induire des
changements dans le dispositif prévu
La formulation claire du portage poli- initialement.
tique et technique doit permettre
d’identifier : le responsable politique, •  Les documents définissant l’objet de
administratif ; le rôle de chacun ; leurs la concertation ne doivent pas être
attentes respectives envers la concer- trop finalisés même s’ils doivent être
tation de la population. clairs, sérieux, les plus complets possi-
ble. En effet, il est difficile de croire avoir
son mot à dire lorsque la maquette et
les plans présentés sont sur papier
2. Gérer la part glacé…
d’inconnu •  Donner de véritables moyens et du
temps au public pour répondre aux
Concerter, c’est faire face à l’inconnu. questions qui lui sont posées, être à
Vous avez décidé d’organiser une son écoute et réceptif aux moyens qu’il
concertation pour avoir un avis que demande. Certaines réactions peuvent
vous n’avez pas ! Habituellement, on paraître saugrenues ou inadaptées au
met en avant ce qu’on maîtrise d’un premier abord.
projet, ce qu’on sait déjà. Là l’accent
doit être mis sur les incertitudes, les •  Prenez garde à les recevoir avec
problématiques, sur ce qui n’est pas inté­rêt : laisser croire qu’une réponse
déjà résolu. précise est attendue pourrait entamer
leur créativité potentielle et votre cré-
En décidant d’associer les habitants dibilité.
qui ne sont, ni n’ont vocation à être
des experts du sujet, on s’expose à •  L’élu référent et le pilote techni-
des avis différents, peut-être inatten- que doivent garder à l’esprit qu’ils ne
dus ou inhabituels. Ils peuvent égale- connaissent pas d’avance la nature des
ment révéler du conflit ou des avis qui résultats du processus, même s’ils doi-
remettent en cause votre projet dans vent dès le début imaginer comment
sa nature ou dans son intention. Soyez ils seront intégrés dans le projet.
préparés à y faire face car il serait dom-
mageable de laisser croire que nous •  Les acteurs associés doivent savoir à
attendons uniquement des paroles quoi leur parole va servir et ensuite ce
positives. De plus, les opposants ont qui est retenu ou non par l’institution ;
souvent un avis bien plus « riche » pour celle-ci a le devoir de rendre compte et
améliorer le projet que les gens qui le de définir la manière de restituer l’im-
trouvent parfait… pact de la concertation dans le projet.

•  Laisser sa part de suspense au pro- Tout ceci est de nature à favoriser et


cessus de concertation : on ne peut à développer la confiance que votre
pas savoir d’avance ce qui va en sor- processus de concertation peut inspi-
tir ! C’est même la raison pour laquelle rer au public.

27 Conduire et évaluer
3. Définir les moyens citoyen, spécifique, apporté pour la
construction de l’action publique, à
du processus côté d’un savoir technique rémunéré ;
ils garantissent la présence de publics
de concertation concernés, en particulier dans des pro-
cessus où un engagement régulier leur
La mise en œuvre d’un projet partici-
est demandé.
patif s’inscrit dans une méthodologie
de projet classique qui comprend la
définition des moyens. Des moyens humains
Définir, au delà du porteur du projet,
Du temps porteur de la conduite de la concer-
tation, les besoins humains pour
Un plan de concertation s’inscrit dans
mobiliser/inviter aux temps de ren-
une durée : un début marqué par le
contre, les animer… Et définir égale-
lancement de la concertation et une
ment l’organisation interne du temps
fin marquée par la restitution des
de travail qui doit s’opérer pour les
résultats de la concertation.
agents quand la concertation oblige
Ceci s’applique également aux espa- à travailler en soirée ou le week-end.
ces permanents de concertation dont En effet, la réflexion sur les conditions
les ordres du jour sont rythmés par de mise en œuvre de la concertation
une succession de questions mises en témoigne du fait qu’elle doit être une
débat. mission à part entière et non pas une
activité facultative selon le bon vouloir
Le plan de concertation va être cons­ de quelques passionnés...
truit en articulation avec l’échéancier
du projet ou de l’action qu’il nourrit. Prévoir les moments où la présence
de l’élu est essentielle et son rôle à ces
Le temps ne doit pas être un frein au moments-là (énoncé des orientations,
lancement d’une concertation. Bien écoute, restitution des résultats de la
souvent l’expérience montre que le concertation ou des décisions prises).
temps pris pour la concertation est
toujours bien inférieur à celui qui doit Préciser également si un prestataire
être pris quand le projet ou l’action extérieur est nécessaire à tout ou par-
sont bloqués par des oppositions tie du processus.
diverses.
Une organisation matérielle
Un budget Prévoir dans les détails les aspects
Identifier le coût des différents postes logistiques et matériels pour favoriser
de dépense. la concertation, parce que « le diable
est dans les détails ».
Parfois, pour faire venir les « plus éloi-
gnés » qui ne viennent pas spontané- Permettre l’accessibilité de tous à la
ment dans les espaces de concerta- concertation, c’est :
tion, il est nécessaire d’avoir recours
- organiser des réunions à des horai-
à des moyens spécifiques : transport,
res adaptés au public concerné dont
garde d’enfants, défraiement… Ils per-
on veut recueillir l’avis ;
mettent la reconnaissance du savoir

Conduire et évaluer 28
- parfois changer les lieux de réunion, 4. Prendre en compte
en allant par exemple sur place, là où la
question d’aménagement se pose ; les résultats de
- intégrer une dimension conviviale à la concertation
ces temps de rencontre collectifs « du
La prise en compte institutionnelle
faire ensemble » car rappelons-nous
des résultats de la concertation doit
que les publics ne sont pas obligés
être préparée en amont. En effet, il
de participer et l’attrait de ce temps
convient que le chef de projet per-
donné, sans être central, compte ;
mette une prise en compte honnête,
- préparer des documents supports transparente, objective et profession-
explicites sur les enjeux, les donner nelle des apports de la concertation.
avant la rencontre quand c’est possi-
ble, ceci pour une plus grande effica-
« Traçabiliser » la parole 
cité, une appropriation des enjeux et
donc un recueil d’avis argumentés. Il Lors des rencontres ou réunions de
s’agit d’offrir aux publics le temps de concertation, de nombreux avis, par-
maturation des projets dont dispo- fois contradictoires, s’expriment. Il faut
sent les professionnels. Une réunion à prendre les dispositions nécessaires
forte dimension technique nécessite pour les noter, les référencer (secréta-
un travail sur les supports remis aux riat de la rencontre, vidéo…).
participants pour que ceux-ci soient
compréhensibles. Le compte-rendu est l’outil le plus
simple pour assurer le suivi du proces-
La transparence du processus de sus de concertation :
con­certation doit être mise en œuvre
par la réalisation de supports écrits - il doit être fidèle aux échanges et
à penser tout au long de celui-ci. dres­ser le bilan de la réunion ou du
Les participants doivent pouvoir temps de concertation : participation,
se situer dans le processus et une ambiance, apport sur le fond du pro-
trace doit être gardée de ce qui a été jet ;
exprimé afin d’identifier l’apport de la - il permet de poursuivre la rela-
concertation dans la décision finale du tion entre les participants et sert de
projet ou de l’action pour laquelle on référence pour la phase suivante de
concerte : présentations claires du pro- concertation ;
jet, de son objet, de la question mise
en débat, ce pourquoi les participants - il est la mémoire de la concertation
sont là, des étapes de la concertation, à travers laquelle se lit l’évolution du
diffusion de comptes rendus clairs, for- projet ;
malisation des avis exprimés, à la fois
consensus et dissensus, et de la pro- - il peut servir de base à la commu-
gression de ces avis pour les « traçabi- nication du projet et peut faire l’objet
liser » depuis leur expression jusqu’à la d’une publication restreinte ou grand
prise de décision. public ;

- il doit être conservé et peut être


annexé au bilan de la concertation qui
sera présenté lors de la phase de resti-
tution aux participants.

29 Conduire et évaluer
Analyser 5. Évaluer
Prévoir le temps de lecture de ces paro-
les citoyennes, les classer par thème,
le processus
par grandes questions. Au regard de de concertation
ces remarques, inscrire la façon dont
vous proposez de les prendre en Évaluer le contenu
compte ou non dans le projet.
L’évaluation du processus de concer-
Prendre les moyens nécessaires pour tation est une étape essentielle qui
étudier les conséquences de ces pro- va permettre d’analyser le processus
positions citoyennes majoritaires ou selon les critères habituels de l’éva-
minoritaires sur le projet, leur faisabilité, luation : a-t-il été pertinent, efficace,
les contraintes techniques et juridiques. efficient ou cohérent ? Quel en a été
Définir la marge de manœuvre, pou- l’impact ?
vant aller vers une opposabilité du
Des indicateurs prioritaires pour appré-
résultat de la concertation.
cier le processus :

Porter à connaissance - Analyse du projet de concertation à


partir de l’impact sur la décision finale
Rendre compte à la hiérarchie, à l’élu,
et de ce que cela a permis de réajuster,
des contenus de la concertation, de
d’améliorer, de modifier dans le projet : 
votre analyse et des conséquences de
leur prise en compte totale ou partielle. quels sont les principaux résultats, les
apports de la concertation ?
Proposer des hypothèses.
- Analyse du projet de concertation
Rendre lisible à partir de l’impact sur la conduite du
projet : quel a été la richesse des échan-
Au moment de la décision, le résultat
de la concertation peut être annexé ges ? Et en quoi l’organisation du débat
aux PV de concertation, au rapport au et le cheminement des avis émis ont-ils
bureau, à l’assemblée, aux notes ; ins- permis de nourrir la décision ?
crit dans les considérants d’une déli-
bération. - Analyse du processus de concerta-
tion à partir des impacts sur ceux qui y
ont pris part : quel est le nombre de per-
Rendre public
sonnes impactées par la concertation et
Informer la plate-forme d’accueil télé- la diversité du public qui y a participé ?
phonique du Conseil général afin que Quel a été leur degré d’implication ?
toute personne qui souhaite se rensei-
Qu’en ont-ils retiré ?
gner sur les processus en cours puisse
le faire via le numéro court 39 94. En réponse au principe de transpa-
Faciliter l’accès aux comptes rendus rence de l’évaluation, les résultats de la
des concertations sur le site cg94.fr, concertation doivent être analysés et
dans les publications. diffusés. L’évaluation est un moment
opportun pour tirer un bilan d’un pro-
Ce travail préalable facilitera la phase
cessus avec l’ensemble de ceux qui
de restitution lors de laquelle le Conseil
l’ont vécu, en croisant les regards sur ce
général fera connaître aux parties pre-
qui s’est passé et ce que cela a produit.
nantes de la concertation la manière
dont il a intégré dans son processus de
délibération leurs avis et propositions.

Conduire et évaluer 30
S’appuyer sur les principes généraux les temps du projet : diagnostic, défini-
de l’évaluation tion, mise en œuvre et également éva-
Comme pour l’évaluation d’une politi­ luation. Cette méthode peut tout à fait
que publique, l’évaluation d’un proces­ se réaliser pour évaluer le processus de
sus de concertation sert également à : concertation conduit.

- produire de la connaissance sur l’ac- Une évaluation participative con­siste à


tion publique, notamment quant à son associer les publics à la conception, la
effet ; conduite et aux conclusions de l’éva-
- permettre aux citoyens ou bénéfi- luation. Le partage des questions éva-
ciaires d’apprécier la valeur de cette luatives entre les parties prenantes du
action par sa mise en débat ; projet permet d’augmenter la perti-
nence de la démarche. L’implication
- aider les décideurs à améliorer le des publics dans une réflexion collec-
service public en continu. tive sur les préconisations, bien au-delà
du simple constat, permet d’engager
L’évaluation participative : une dynamique de mobilisation sur les
un temps du projet pour concerter changements à apporter. Cette démar-
et une méthode participative pour che de responsabilisation des parties
évaluer un processus prenantes facilite leur appropriation
L’évaluation participative s’entend et leur prise en compte des résultats
d’abord par la mise en œuvre d’un et des préconisations. La décision
pro­cessus de concertation à une sur les suites à donner à l’évaluation
étape spécifique de l’action publique : reste, comme dans tout processus de
son évaluation. Ainsi vu plus haut, la concertation, du ressort des élus.
concertation peut s’appliquer à tous

REPÈRES Fiches du Guide méthodologique :


Charte de la FICHE 2 : Partager les objectifs avec
Participation : les participants
Chapitre 2, FICHE 3 : Associer et mobiliser les
Articles 9, 10 et 11 publics
et Chapitre 3, FICHE 4 : Définir les modes et formes
Articles 12, 13, 14 et 15 d’association des publics
FICHE 5 : Prévoir temps, budget et
Projet d’administration : moyens humains
Cahier « conduite de
FICHE 6 : Évaluer un processus de
projet »
concertation
Guide de l’évaluation FICHE 7 : 38 questions pour définir,
(direction du Contrôle préparer et conduire un
de Gestion et de processus de concertation
l’Évaluation) : « III. FICHE 8 : Conduire une réunion
Phases d’un projet et publique de concertation
outils correspondants » FICHE 9 : Diffuser les actions, les
expériences

31 Conduire et évaluer
4 .
RESSOURCES

FICHE 1 : Schéma pour un processus de concertation

FICHE 2 : Partager les objectifs avec les participants

FICHE 3 : Associer et mobiliser les publics

FICHE 4 : Définir les modes et formes d’association des publics

FICHE 5 : Prévoir temps, budget et moyens humains

FICHE 6 : Évaluer un processus de concertation

FICHE 7 : 38 questions pour définir, préparer et conduire


un processus de concertation

FICHE 8 : Conduire une réunion publique de concertation

FICHE 9 : Diffuser les actions, les expériences

FICHE 10 : Pour aller plus loin


RESSOURCES
n
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C
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FIhéma pour
es
u n proc

Sc

Phase 1 : Définir et préparer les conditions de la concertation

1. IDENTIFIER LA COMMANDE POLITIQUE


2. DÉFINIR L’OBJET
La thématique
Le territoire concerné
Le cadre réglementaire de concertation
Ce qui est négociable
Ce qui est techniquement et/ou économiquement contraint
L’intérêt des publics
Le moment de concertation (en amont, pendant, après pour l’évaluer)
La plus-value attendue
3. IDENTIFIER « QUI » ASSOCIER
Les publics concernés (carte des parties prenantes)
Les partenaires locaux du projet
Les mobiliser
4. VEILLER AU PORTAGE
PHASE 1

Politique et technique du processus


Définir le rôle et les responsabilités de chacun
Veiller aux attentes respectives des acteurs envers le processus de concertation
Estimer les moyens humains et financiers disponibles pour organiser la concer-
tation
Le dispositif participatif doit-il être internalisé ou externalisé (appel à un presta-
taire extérieur) ?
5. CHOISIR LA MÉTHODE
Réunions publiques, forums, questionnaires, ateliers de travail, visites sur sites,
TIC, etc.
Choisir la méthode en fonction :
- de l’objet soumis à concertation,
- des documents existants ou à créer,
- des ressources humaines et financières,
- des populations à associer,
- des moyens techniques et de communication,
- du temps disponible et du calendrier.

6. DÉFINIR LE PLAN DE COMMUNICATION INTERNE ET EXTERNE


Du projet
Du processus de concertation

Ressources 34
S
ROC ESSU
U R UN P
A P O
CHÉM
h e 1 / S ATION
Fic RT
ONCE
DE C

Phase 2 : Conduire le processus de concertation


7. ANIMER LE DÉBAT
Identifier les dissensus et les consensus
Garder la trace de la parole des participants

8. ANTICIPER LES CONDITIONS DE PRISE EN COMPTE DES RÉSULTATS


Préparer la prise en compte institutionnelle des résultats de la concertation
Préparer la réponse institutionnelle envers les acteurs de la concertation,
PHASE 2

identifier les marges de manœuvre


Analyser, cheminement de la prise en compte de la parole des participants
Prioriser les demandes
Ne pas confondre besoins, demandes et résultats

9. TENIR LE RYTHME
Informer la population de l’avancement du projet
Veiller au rythme du processus de concertation articulé avec l’échéancier
général du projet
Savoir utiliser les temps morts du projet
Mettre en œuvre le calendrier de la concertation

Phase 3 : Rendre public et évaluer

10. TENIR COMPTE DES RÉSULTATS DE LA CONCERTATION DANS LA DÉCISION

11. REVENIR DEVANT LES PARTICIPANTS


Les informer de l’incidence de leur participation sur le projet initial
PHASE 3

Terminer un processus de concertation

12. ÉVALUER LE PROJET DE CONCERTATION


Analyser le processus de concertation, les réajustements et l’amélioration du projet
Impact sur la décision finale
Impact sur la conduite du projet

13. METTRE EN œUVRE LE PROJET CONCERTÉ

35 Ressources
H E 2 tifs
FI C l e s
c
obje ts
n a
a r tager articip
P p
les
avec

I. POURQUOI ?
L’intérêt est d’élaborer ensemble un « cadre » liant les parties prenantes dans
un processus de concertation.

Le cadre initial du processus de concertation constitue une référence, une


garantie partagée pour et par tous. Même s’il peut évoluer, il doit rester expli-
cite et écrit, afin de bannir malentendus et faux-semblants, effets d’annonce,
liste de doléances et revendications partisanes.
C’est une manière de dire : « Ici, on travaille ensemble » et de le prouver, autant
que de se donner les moyens d’accomplir ce travail collectif.

Créer les conditions pour se comprendre est un des objectifs de la concerta-


tion. Parce que les attentes autour de la concertation souvent diffèrent d’une
catégorie d’acteurs à l’autre. Parce que du flou, parfois involontairement entre-
tenu, autour des objectifs fixés à la concertation sur le rôle de chacun, naît de la
frustration, voire de la suspicion de manipulation : « On n’était pas venus pour
cela », « Notre avis n’a pas été écouté », etc.

Un cadre commun, discuté collectivement en début de processus avec les


acteurs concernés, permet de se fixer un contrat moral tout en reconnaissant la
légitimité de chacun, y compris du Conseil général, dans la fixation des limites
de la concertation.

Les objectifs sont multiples :


- se mettre d’accord, dès le lancement d’un dispositif de concertation, sur ses
objectifs et son mode de fonctionnement ;
- discuter des attentes de chacun des participants ;
- définir les rôles de chacun et leurs responsabilités respectives ;
- délimiter ce qui est négociable ou non, donc les limites de la concertation.

Ressources 36
s
ctif
obje
les
ger
/ P arta ipants
e2 tic
Fich les par
avec

II. COMMENT ?
Des points à aborder lors de la première rencontre entre les partici-
pants :

Présenter les différents participants associés au dispositif de concertation


et évoquer leur rôle dans le dispositif.

Parler des attentes politiques et institutionnelles envers la concertation


des publics : un avis ? Une co-construction de propositions ?

Questionner les publics sur leurs attentes et y répondre en argumentant


(certaines attentes seront traitées dans la concertation, d’autres pas). Cela
permet à chacun des participants de se référer au contrat commun s’il
estime être lésé ou incompris au sein du processus de concertation.

37 Ressources
H E 3 er
FI C e t m obil
is

s s o cier s
A c
s p ubli
le

I. POURQUOI ?
Promouvoir la participation, c’est chercher à inviter dans le cercle de la discus-
sion publique ceux qui sont concernés par un enjeu collectif.
Cela nécessite de s’interroger sur les acteurs -individuels ou collectifs- à asso-
cier, en prenant en considération leur diversité, leurs enjeux propres en lien
avec le projet et le rôle qu’ils peuvent tenir dans la concertation.
S’interroger sur les personnes à associer et sur la manière de faire est une
garantie pour ne pas se contenter d’associer les acteurs les plus évidents, les
plus investis, les plus faciles à toucher.

L’ensemble de ces acteurs est désigné ci-dessous par le terme « parties pre-
nantes ».

Nous vous proposons de réaliser cette cartographie des parties prenantes en


cinq étapes. Ces cinq étapes permettent de lister les acteurs concernés, dans leur
diversité de statut, de position et d’attentes quant à la participation, afin de déci-
der en connaissance de cause qui associer et pour quoi faire.

Ressources 38
r
ob ilise
et m
cier
Asso
e3/
Fich ublics
p
les

II. COMMENT ?
1. Comment repérer l’ensemble des parties prenantes
et définir ce qui en est attendu ?

Habitants
Syndicats
Repré­sentants
de l’État sur
le sujet mis
Élu en dis­cussion
concerné
Associations
Équipe thématiques Riverains
projet ou Service
concerné ou Repré­sentants
service
à associer des col­lec­­tivités
Chef de lo­ca­les concernés et/ou
projet par le thème
Instances ou le territoire
partici­pa­tives instances
Élu participatives
référent permanentes
permanentes
Usagers
Repré­sentants
Orga­nisations institutionnels
syndicales locaux ou
thé­matiques*

Groupe
de pression
Bénéficiaires
potentiels

Portage Au sein de Acteurs Acteurs collectifs Acteurs


du projet l’admini­stration institutionnels identifiés / corps
commanditaire intermédiaires

39 Ressources
r
ob ilise
et m
cier
Asso
e3/
Fich ublics
p
les

ÉTAPE 1
Lister les acteurs et définir leurs niveaux d’implication, à la fois individuels et
collectifs, institutionnels et privés.

Qui est concerné par le projet discuté dans le processus participatif


• dans ses usages quotidiens ou réguliers ?

• dans son activité professionnelle / militante ?

Qui pourrait être concerné dans les années à venir ?

ÉTAPE 2
Définir le besoin de concertation et donc les acteurs à associer en priorité pour
une concertation utile.

Quels sont les éléments en notre possession ?


• comptes-rendus et synthèse d’anciennes concertations

Quels avis nous manquent le plus pour adapter le projet / la politique ?

Qu’est-ce qui a déjà été exprimé dans d’autres espaces de participation


ponctuels ou permanents à d’autres échelles du territoire ? (quartiers,
ville, agglomération de communes, département, région…)

 Quelles sont les personnes / les structures qui ont été concernées ?

ÉTAPE 3
Définir les acteurs déjà mobilisés à associer en priorité pour une concertation
efficace et respectueuse de la société civile.

Quels sont les acteurs déjà mobilisés, professionnellement ou par le biais


d’une association, sur l’objet de la concertation ? (notamment en cas de
contestation forte d’un projet ou de controverses établies)

Ressources 40
r
ob ilise
et m
cier
Asso
e3/
Fich ublics
p
les

ÉTAPE 4
Repérer les positionnements actuels des différents acteurs.

Quelle est la position actuelle de chaque partie prenante ?

• Comment est-elle impliquée dans le projet ? (pas du tout, informée,


mobilisée)

• Comment souhaite-t-elle être impliquée ? (informée, concertée, co-éla-


boratrice)

• Quelle est sa disponibilité ?

• Quelle est sa position sur le projet ? (aucune, simulatrice, neutre, favora-


ble, hostile)

ÉTAPE 5
Valider la forme d’implication utile et/ou possible des différents acteurs.

Qu’attend le Conseil général du recueil de la parole de chacune des par-


ties prenantes ?

• Un regard non engageant sur le projet (information/consultation).

• Une meilleure connaissance des besoins et des attentes (recueil du


savoir d’usage).

• Une co-élaboration d’une partie du projet (mobilisation de l’expertise


d’usage).

• Un retour sur la finalité et les moyens du projet, de l’action (mobilisa-


tion du bon sens, un citoyen associé à son expertise d’usage).

• Une prise en considération des positions des associations (expertise


citoyenne/contre-expertise).

41 Ressources
r
ob ilise
et m
cier
Asso
e3/
Fich ublics
p
les

2. Comment mobiliser les différents acteurs ?

Moyens de
Avantages Limites
mobilisation
Faible attractivité en
Facilité de mise en œuvre dehors des publics
déjà très mobilisés et
Affichage sur la voie
Transparence de concernés
publique, dans les
l’information
médias institutionnels
Incertitude sur la visibilité
locaux, dans les mairies
Ouverture potentielle à réelle de l’information,
tous inégalité d’accès (lecture,
fréquentation)

Inégalité d’accès réel :


Appel à volontariat les catégories les plus
Message ciblé et donc
ciblé (par voie de presse éloignées de la prise de
a priori plus attractif
et d’affichage parole publique osent
peu se porter volontaires

Mobilisation par des


relais pertinents

Exemples
Temps de sensibilisation
Pour toucher les jeunes :
Efficace pour toucher des relais assez variable
lieux de formation, MJC,
des catégories d’acteurs
lieux de loisirs, etc.
précis et les mettre en Influence de l’image du
Pour toucher les
confiance relais à anticiper
publics en précarité
économique : les
circonscriptions d’action
sociale, les maisons des
solidarités, etc.

Ressources 42
r
ob ilise
et m
cier
Asso
e3/
Fich ublics
p
les

Moyens de
Avantages Limites
mobilisation
Efficacité pour toucher
Disponibilité ensuite pour
Sollicitation directe sur des publics qui ne sont
s’impliquer dans un travail
les lieux de vie, de travail, pas spontanément
plus poussé. Plus adapté à
de loisirs, de mobilité intéressés par ces
consultation simple.
démarches

Tirage au sort Démarche aléatoire


(par exemple, sur liste réellement ouverte à
téléphonique ou sur liste toute catégorie sociale
électorale) (comme pour les jurys
Frustrant pour les
d’assises)
volontaires qui ne
seraient pas tirés au sort.
Échantillonnage Équilibre dans la
Que deviennent-ils
(méthode des quotas, par représentation des
après ?
exemple à partir d’une différentes catégories
base de données) retenues pour
l’établissement des
quotas

Fracture numérique
Transparence et visibilité ;
Exigeant en termes
Internet image dynamique et
de mise à jour et de
notoriété
modération

43 Ressources
H E 4 et formes
FIC i
odes
r
blic
les
m
s
d es p
u
i n o n
Déf ociati
s
d’as

I. POURQUOI ?
Permettre au porteur de projet de choisir une méthode adaptée à l’objectif du
processus de concertation et aux contraintes.

Il existe aujourd’hui de nombreuses techniques et méthodes pour associer les


citoyens à l’action publique, des plus classiques aux plus expérimentales. Toutes
présentent des avantages et des limites différentes. Nous vous proposons une
catégorisation des méthodes selon les objectifs qu’elles permettent d’atteindre,
en utilisant une première grande distinction entre participation large et partici-
pation intense.
En effet, suivant l’objectif, des méthodes larges de participation visant à mobiliser
le plus grand nombre pourront être recherchées (exemple : réunions publiques
ouvertes à tous) ou au contraire des démarches plus qualitatives privilégiant
l’expression en petits groupes, plus propices à la discussion collective et à la
construction commune.

Ressources 44
rm es
t fo
o d es e
sm
ir le ics
/ D éfin es publ
h e 4 o n d
Fic ati
soci
d’as

II. COMMENT ?
De l’information à Méthodes Ce que cela
Limites
la consultation possibles permet
Le service diffuse Campagne de Souci de Absence
une information communication transparence et d’interactivité
vers le ou les publics de clarification ou faible
Réunion publique
de manière verticale auprès du public interactivité
d’information
et unilatérale des projets de effective
Enquête de terrain l’institution
L’avis du public est Le public
sollicité Micro-trottoir Permet une risque de rester
Sondage photographie de extérieur au
Les résultats peu-
l’instant I processus
vent être communi- Boîte à idées d’élaboration
qués à la population Les avis sont
sollicitée en forme Appel à suggestions étudiés par des Difficulté
de reconnaissance Réunion de groupe techniciens à créer les
et d’information d’usagers anonymes conditions d’une
Visibilité et
construction
Enquête d’opinion reconnaissance
collective
de l’implication
de la population

De la concerta-
Méthodes Ce que cela
tion à la co-éla- Limites
possibles permet
boration
Les acteurs Toutes celles favorisant le travail Les décideurs Question de
associés sont en sous-groupe, l’expression tiennent compte la légitimité
considérés individuelle, la créativité, l’inte- des points de vues du « petit »
comme des raction, la construction collec- exprimés : groupe à
interlocuteurs, tive, en un mot la co-élaboration s’exprimer
- Créativité ren-
voire comme des (quelle repré-
Exemples : forcée
partenaires de sentativité ?)
Méthodes délibératives, type
l’action publique - Richesse des
conférences de consensus, jury Si aucune
propositions
L’avis de la popu- citoyen, ateliers citoyens des préco-
lation concertée Mises en situation, type balades Plus forte adhésion nisations
doit contribuer urbaines, ateliers d’urbanisme, des acteurs asso- formulées
à alimenter le théâtre-forum, auto médiatisa- ciés : par le groupe
projet/le sujet tions… - Permet un par- n’est prise
mis en débat Ateliers prospectifs, type ateliers tage des enjeux en compte,
de l’avenir, ateliers scénarios et du diagnostic risque de
Autres méthodes, type thérapie déception et
sociale, co-formation, qualifica- - Permet de peser contre-pro-
tion mutuelle sur le contenu de duction
l’action publique

45 Ressources
rm es
t fo
o d es e
sm
ir le ics
/ D éfin es publ
h e 4 o n d
Fic ati
soci
d’as

Les instances Ce que


Espaces
permanentes cela Risques
existants
de concertation permet

Elle est caractérisée Exemples : Stabilité et Processus pouvant


par une certaine conseils de crèches, reconnais­ être lourds
institutionnalisation conseils d’usagers, des sance nécessitant un
de la pratique de la collégiens, CODERPA, mutuelle des partage des objectifs
concertation conseils de vie partenaires de départ, une
sociale, conseils de attention continue,
quartier, conseils de la mise à jour et le
développement remplacement des
personnes quittant
le projet
Représentativité
Visibilité des résultats
Notabilisation des
membres

III. Remarques
La forme effective de participation n’est pas entièrement déterminée par la
méthode, elle dépend de la réactivité des publics. Par exemple, une réunion de
simple information peut se transformer en lieu de concertation sous la pression
des participants.

Ressources 46
H E 5 get
FI C e m p
d
s, bu s
n
r é v oir t humai
P s
oyen
et m

I - POURQUOI ?
Calibrer un processus de concertation implique d’anticiper un certain nombre
de facteurs :

- durée et rythme du processus,


- mobilisation des moyens humains et matériels,
- incidence financière.

S’il est exact que la participation des acteurs prend du temps et de l’énergie, elle
permet d’en gagner parfois beaucoup dans la mise en œuvre d’un projet utile,
efficace, compris et accepté.

De même, communiquer sur le coût réel d’une démarche participative permet


souvent de couper court aux «  bruits  » les plus exagérés sur les coûts supposés.

Anticiper les moyens nécessaires à un processus de concertation

Pour anticiper à chaque étape du projet :

les tâches à accomplir,

le temps de travail qu’elles nécessitent en interne et en coût externalisé s’il y a


recours à un prestataire ou une nécessité de matériels spécifiques.

Maîtriser le processus de concertation

Cela permet au pilote de pouvoir se concentrer sur l’essentiel : la dynamique de la


participation et la prise en compte de la parole des acteurs concertés.

47 Ressources
dg et
s, bu
emp
r é v oir t
P s
e5/ main
Fich yens hu
o
et m

II. Comment ?
En prévoyant les moyens pour réussir à différentes phases du processus de par-
ticipation :

PHASE 1 : Préparation du processus

1. Durée et rythme du processus


Identifier les moments clés du processus de concertation –notamment en lien
avec le projet global auquel il contribue- et les contraintes temporelles.

2. Moyens humains
Identifier les élus référents mobilisables (qui et quand ?).
Constituer le comité de pilotage du processus de concertation (avec implication
hiérarchique) et déterminer son rôle et sa fréquence de réunion.
Identifier le chef de projet (ou équipe projet) et déterminer sa charge de travail
en fonction des tâches à accomplir.
Arbitrer le recours ou non à un prestataire.
Prévoir les temps de travail avec d’autres services.
Prévoir une communication sur la démarche.

3. Moyens matériels
Identifier les lieux de réunion.
Préparer les supports de la concertation.
Prestation, eau-café, convivialité.

4. Incidence financière
Calculer le budget temps des personnes mobilisées en interne.
Prévoir le budget disponible pour un prestataire extérieur, pour la garde d’en-
fants, le défraiement, les transports.

PHASE 2 : Conduite du processus de concertation

1. Durée et rythme du projet


Planifier les étapes de la démarche : moments de rencontre avec le public, réu-
nions de pilotage de la démarche, production de rapport et analyse, actions
diverses. Veiller à maintenir le lien par la diffusion régulière d’information.

Ressources 48
dg et
s, bu
emp
r é v oir t
P s
e5/ main
Fich yens hu
o
et m

2. Moyens humains
Identifier les personnes nécessaires pour accueillir les participants lors des ren-
contres.
Choix de la méthode de « recrutement » des participants.
Prévoir le temps de rédaction et de diffusion des comptes rendus.

3. Moyens matériels
Identifier les lieux de rencontre (location de salle…).
Prévoir les horaires adaptés à la tenue des rencontres avec les participants.
Prévoir les conditions d’accueil des participants : collations, gardes d’enfants pour
les participants, transports, hébergement…
Prévoir le matériel nécessaire à l’animation (support papier et/ou électronique,
paper-board, microphone, vidéoprojection…).

4. Incidence financière
Indemnisation financière ou défraiement des participants sont-ils prévus ?
Budget afférent.

PHASE 3 : Après le processus de concertation…

1. Durée et rythme
Prévoir un moment de retour vers les participants sur ce qui a été pris en compte
par l’institution dans les avis recueillis.

2. Moyens humains
Prévoir le suivi (réunions en interne, plan d’action, plan de communication, etc.)

3. Incidence financière
En lien avec le suivi choisi (réunion de rétrocession, plan de communication, éva-
luation, etc.).

49 Ressources
H E 6 sus
FI C n pr
oces
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va l uer tati
on
É c e r
on
de c

I - POURQUOI ?
Parce que, comme tout élément d’action publique, les effets d’un processus de
concertation doivent être mesurés et partagés de manière transparente.
Parce que l’évaluation est un moyen de capitaliser et de se remettre en ques-
tion pour les processus de concertation à venir, ainsi que d’améliorer le projet en
cours sur lequel il y a eu participation d’acteurs.
Et enfin, parce que le temps de l’évaluation est un moment opportun pour tirer
un bilan d’un processus avec l’ensemble de ceux qui l’ont vécu, en croisant les
regards sur ce qui s’est passé et ce que cela a produit.

Ressources 50
s
roc essu
un p
va l uer
É
e6/ ion
Fich ncertat
o
de c

II. Comment ?
L’évaluation du processus peut se faire selon divers critères d’évaluation.

1. Impact
• Q
 uels sont les effets du processus de concertation sur le projet auquel il se
rapporte ? (en termes de contenu, de conduite de projet, de calendrier, etc.)
• Q
 uels sont les principaux apports de la concertation sur la décision ? (aspects
du projet qui tiennent compte des propositions émises, changements appor-
tés aux projets issus de la concertation)
• Q
 uels sont les effets du processus de concertation sur les porteurs de projet et
sur l’institution ? (ex. : facilitation de l’acceptabilité sociale du projet, évolution
de la conduite du projet)
• Q
 uels sont les effets du processus de concertation sur les acteurs associés ?
(en termes de compréhension du projet, de mobilisation, de projets, de savoirs
acquis, de confiance dans l’institution, de rapport sur la relation habitants/élus/
techniciens, etc.)
• Q
 uel est l’impact pour chaque partie prenante ? (habitant, élus, technicien)
Qu’est-ce ce que le processus de concertation a changé pour eux ?
• Quel est l’impact sur le partenariat local, sur le partenariat institutionnel ?
• Q
 uels sont les impacts « colatéraux » observés ? (sur d’autres projets, d’autres
échelles de territoires…)

2. Pertinence
• L es objectifs du processus de concertation étaient-ils pertinents au regard des
besoins du projet global auquel il se rapporte ?
• L es objectifs du processus de concertation étaient-ils appropriés au regard des
attentes des acteurs associés ?

51 Ressources
s
roc essu
un p
va l uer
É
e6/ ion
Fich ncertat
o
de c

3. Cohérence
• E n quoi l’organisation du débat et le cheminement des avis émis ont-ils
permis de nourrir la décision ?
• L ’organisation a-t-elle permis de toucher une diversité de public, a-t-elle
permis la transparence, la maturation du projet pour l’argumentation des
avis, l’expression des divergences de points de vue portées à connaissance
des élus, la restitution des apports de la concertation ?
• L ’organisation a-t-elle permis une richesse des échanges ? (nombre de thè-
mes abordés, nombre d’expériences et scénarii d’aménagement présentés,
nombre de propositions recueillies)

4. Efficacité
• Les objectifs de départ fixés au processus de concertation ont-ils été atteints ?

5. Efficience
• L es moyens humains et matériels dépensés sont-ils proportionnés aux résul-
tats obtenus ? (temps de mobilisation des porteurs de projet comme des par-
ties prenantes, coût financier, efforts de communication, etc.)
• L e fonctionnement et ressources mis à disposition ont-ils été satisfaisants ?
(degré d’autonomie ; moyens alloués financiers, humains, de communication
ou logistiques…)

6. Durabilité
• L e processus de concertation a-t-il vocation à contribuer à une dynamique
durable ?
• S i oui, comment l’institution réunit-elle les conditions pour pérenniser cette
dynamique ? (moyens humains, moyens financiers, objectifs, dispositif…)

Ressources 52
H E 7 r é parer tation

F I C o
our
d é
ns p process
us
,p
finir de conc
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38 Q nduire
o
et c

I. POURQUOI ?
Pour avoir en tête les questions à se poser avant, pendant et après la tenue d’un
processus de concertation, pour une concertation citoyenne efficace, utile, dans
le respect des responsabilités de chacun, citoyen, élu, agent de l’administration.
Pour pouvoir construire un processus de concertation en anticipant les difficul-
tés et en le calibrant aux besoins du projet dans lequel il s’insère, tout en tenant
compte des ressources et contraintes.
Pour une conduite de projet de la concertation rigoureuse, méthodique et en
même temps souple et adaptée.

Certaines questions vous accompagneront tout au long du projet, d’autres trou-


veront leurs réponses au cours du processus, enfin certaines, dont les réponses
vous semblent évidentes aujourd’hui, s’avéreront plus complexes, voire remises
en cause demain.
Ce sont donc plus des questions clefs qu’une liste d’incontournables qui vous
sont proposées, car l’ensemble des conditions pour se lancer dans une concerta-
tion sont rarement réunies.

REPÈRES

Retrouvez cette fiche sur le site Intranet

53 Ressources
arer
i r , prép n
éfin atio
ur d concert
i o n s po d e
est sus
8 Qu proces
h e 7/3 u n
Fic uire
ond
et c

II. COMMENT ?
Phase 1 : Préparer les conditions de la concertation

1. Les questions à se poser sur l’objet

1 Quel est l’objet soumis à la concertation ?



2 Y a-t-il une obligation réglementaire de concertation ?

3 Dans cet objet, qu’est-ce qui est négociable ?

4 Qu’est-ce qui est techniquement et/ou économiquement contraint ?

5 Qu’est-ce qui relève du choix politique ?

6 En quoi intéresse-t-il des publics ?

7 À quel moment va-t-on concerter ? (en amont, pendant, après pour l’éva-
luer)

8 Quel est le territoire pour cette concertation ?

9 Quelle plus-value est attendue de la concertation ?




2. Les questions à se poser sur le portage

10 Qui porte le processus politiquement ?



11 Qui porte le processus techniquement ?

12 D
 ans cet objet, qu’est-ce qui est négociable ?

13 Quelles sont les responsabilités de chacun ?

14 Quelles sont les attentes respectives des acteurs envers le processus de
concertation ?

15 De quels moyens humains et financiers dispose-t-on pour organiser la
concertation ?

Ressources 54
arer
i r , prép n
éfin atio
ur d concert
i o n s po d e
est sus
8 Qu proces
h e 7/3 u n
Fic uire
ond
et c


16 Le dispositif participatif est-il internalisé ou externalisé (appel à un presta-
taire extérieur) : cela dépend des compétences internes et du temps dis-
ponibles.

17 Faut-il prévoir un plan de communication autour du processus de concer-
tation et/ou sur le projet ? Et à quel moment ?

3. Les questions à se poser sur les partenaires et publics

18 Qui sont les partenaires locaux du projet ?



19 Qui sont les publics concernés ? (carte des parties prenantes)

20 Quels partenaires et publics associer et pourquoi ?
Au sein de quel dispo­sitif ?

21 Comment les solliciter et les faire venir ?

22 Les horaires et lieux de réunion sont-ils pertinents ?

23 Défraiements
 ou non des publics, ou des contreparties ?
(repas, rembour­sement)

24 Les thèmes et contenus de réunion.
.
25 Le rythme du processus de concertation articulé avec l’échéancier
général du projet.

26 Quelle prise en compte de la parole des participants ?

Phase 2 : Réussir le processus de concertation

1. Tenue de la concertation : comment choisir la méthode


27 Quels sont les différents dispositifs existants ? (réunions publiques, forums,
questionnaires, ateliers de travail, visites sur sites,TIC, etc.)

28 Choisir la méthode en fonction :
Des ressources documentaires
Des ressources humaines et financières
Des populations à associer
Des moyens techniques et de communication

55 Ressources
arer
i r , prép n
éfin atio
ur d concert
i o n s po d e
est sus
8 Qu proces
h e 7/3 u n
Fic uire
ond
et c

2. Tenue de la concertation : les questions à se poser pendant

29 Comment préparer la prise en compte institutionnelle des résultats de


la concertation ?

30 Comment préparer la réponse institutionnelle envers les acteurs de la
concertation ?

31 Quelle est sa marge de manœuvre ?

32 Doit-on aller vers une opposabilité du résultat de la concertation ?

3. Tenue de la concertation : tenir le timing

33 Comment tenir au courant la population de l’avancement du projet ?



34 Quel est le calendrier de la concertation ?

35 Quelle est la perception du temps pour les différents acteurs ?

4. Tenir compte des résultats de la concertation dans la décision

36 Quel impact sur la décision finale ?



37 Quel impact sur la conduite du projet ?

5. Évaluer le projet de concertation



38 Analyse de la procédure de concertation :
en quoi cela a permis de réajuster, d’améliorer le projet ?

et la 39e : quelle question ai-je oublié de me poser ?

Ressources 56
H E 8 ion Publique
FIC e ré
un
n
ire u ation
d u
Con ncert
o
de c

I. POURQUOI ?
L’animation d’une réunion avec des publics hétérogènes (habitants, riverains,
membres d’association) ne va pas de soi ; elle nécessite une approche différente
d’une conduite de réunion menée avec des collègues ou des partenaires profes-
sionnels.
C’est pourquoi cette fiche propose des points de vigilance et quelques « trucs ».

II. COMMENT ?
En définissant les étapes de la réunion...
1. L’accueil et la présentation des participants
Objectif : faire connaissance et établir des relations de confiance
Quelques méthodes et moyens :
Prévoir un accueil convivial : boissons, collation légère…
Prévoir une liste d’émargement
Prévoir des badges ou des chevalets pour que les participants se repèrent
Prévoir dans le déroulé de l’animation du temps pour que les participants se
présentent (individuellement ou collectivement)

57 Ressources
bl ique
io n Pu
réun
une
n d uire
C o
e8/ ion
Fich ncertat
o
de c

2. La présentation du cadre de la réunion


Objectif : partager les objectifs et les modalités de la réunion
Quelques méthodes et moyens :
Rappeler le contexte de la réunion : comment elle s’insère dans le processus
participatif, ce qui est attendu de cette réunion
Partager l’ordre du jour
Permettre aux participants de réagir et de questionner, y compris en prenant le
temps de travailler collectivement, en sous-groupe, sur ce qu’ils attendent de la
réunion et de leur participation
Se référer à la fiche outil « partager les objectifs »

3. L’animation de la réunion : quelques principes


Objectif : permettre à tous les participants de s’approprier les enjeux et de s’expri-
mer dessus, le plus à égalité possible
Quelques méthodes et moyens :
Concevoir les supports de travail de manière accessible : des supports brefs,
sans jargon technique, imagés
Concevoir des outils d’animation de réunion laissant le temps à la prise de
parole des participants
Présenter de manière claire et explicite les règles de prise de parole, d’écoute et
de respect d’autrui
Varier les modes d’interpellation des participants : expression orale, expression
écrite, dessin, etc.
Privilégier les petits groupes de travail, plus propices à la prise de parole des
personnes les plus timides
Solliciter plus spécifiquement la parole de ceux qui s’expriment le moins spon-
tanément

Ressources 58
H E 9 s,
FI C L E S acti
on
user ces
Diff xpérien
e
LES

I. POURQUOI ?
Pour garder la mémoire des processus de concertation, ponctuels ou perma-
nents, menés par le Conseil général du Val-de-Marne, grâce à la centralisation et à
la diffusion des fiches action par la Mission Démocratie participative.
Pour permettre une vision rapide et pratique des expériences menées dans leur
diversité mais aussi dans leurs points communs.
Pour que les porteurs de projets participatifs sachent quels autres porteurs de
projet contacter pour les aider à monter leurs projets, en tenant compte des
expériences passées, des manières de surmonter des difficultés, des « tuyaux ».
Pour participer à la diffusion d’une culture de la participation créative et inno-
vante.

REPÈRES

Retrouvez cette fiche sur le site Intranet. Vous avez la


possibilité de transmettre vos fiches à l’équipe de la
Mission Démocratie participative qui se chargera de les
mettre en ligne et de faire partager votre expérience aux
collègues.

Remplissez les fiches suivantes selon le procédé choisi : processus de concertation ou


dispositif permanent de concertation.

59 Ressources
,
ons
acti
LES
ser
/ D iffu
e9 ce s
Fich xpérien
e
LES

II. FAIRE CONNAÎTRE LE PROCESSUS DE CONCERTATION


1. Indiquez le nom du processus de concertation

2. Description du processus de concertation

D
 escription du projet global dans lequel s’intègre le processus de concerta-
tion
1. Thème
2. Portage
3. Calendrier
4. Enjeux

Qu’est-ce qui était attendu de la concertation ?


Qui portait le processus…


sur le plan politique ?
sur le plan technique ?

Quel était le thème soumis à concertation ?


Quelle était la durée du projet et quelles sont ses moments clés ?


Qui a participé ?
• en interne au Conseil général
• prestataire spécialisé
• partenaires institutionnels
• acteurs associés
(détaillez les rôles de chacun)

Quel était le ressort territorial ?


Comment résumer le déroulement du projet ? (maximum 15 lignes)


Quelles étaient les méthodes / outils / techniques de concertation utilisés ?

Ressources 60
,
ons
acti
LES
ser
/ D iffu
e9 ce s
Fich xpérien
e
LES

3. Premier bilan

Quels en sont les grands résultats ?

Combien de personnes ont participé ?

E n quoi la concertation a-t-elle influencé le projet, son portage, sa mise en


œuvre ?

Points forts

Points faibles

Direction et personne ressource à contacter :

III. FAIRE CONNAÎTRE LEs dispositifs permanents


DE CONCERTATION
1. Indiquez le nom du dispositif permanent de concertation
2. Description de l’instance de concertation

Qu’est ce qui était attendu au moment de sa création ?


Qui porte le projet…


sur le plan politique ?
sur le plan technique ?

Quel est le ressort territorial ?

Qui sont les membres ?

Comment sont-ils désignés et pour combien de temps ?

Quelles sont les missions du dispositif ?

61 Ressources
,
ons
acti
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Qui préside ?

Qui anime et comment ?

Qui accueille les avis ?

Qui prend les décisions ?

Quelle est l’autonomie réelle ? (budget propre, fonctionnement inté-


rieur, etc.) 

Quelle est l’intensité de l’activité ? (fréquence de réunion, travail en com-


missions, etc.)

3. Premier bilan

Quels en sont les grands résultats ?


Combien de personnes ont participé ?

E n quoi ce dispositif influe-t-il sur le service public/l’action publique mis en


débat ?

Points forts

Points faibles

Direction et personne ressource à contacter :

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I. Définitions
Démocratie tinguer la délibération comme abou-
C’est La définition de la « démocra- tissement du travail d’une assemblée
tie  » issue du dictionnaire Le Robert décisionnelle (le conseil municipal par
qui fait référence : « Doctrine politique exemple) de la délibération comme
d’après laquelle la souveraineté doit processus de discussion qui permet-
appartenir à l’ensemble des citoyens ; trait de revitaliser la participation
organisation politique dans laquelle démocratique.
les citoyens exercent cette souverai-
neté ». Ce postulat initial rappelle que Démocratie participative
c’est le peuple qui gouverne (de façon
directe ou indirecte). La démocratie participative consiste à
développer l’expression des citoyens
pour tendre vers un projet collectif
Démocratie représentative partagé dont les élus restent garants
Au cœur de notre pensée politique et décideurs in fine. Cette participa-
et de l’organisation des institutions, tion des publics aux processus de
la légitimité de l’élection reste pleine décision, où la dimension politique
et entière, inscrite dans la Constitution est forte, renforce une dynamique
française qui en définit les modalités d’affirmation de la responsabilité des
fondamentales. citoyens. La démocratie participative
repose sur l’affirmation de règles clai-
res et sur des garanties procédurales.
Démocratie délibérative La démocratie participative n’est ni
un luxe pour démocraties éclairées ni
Qualifier la démocratie de « délibéra-
une alternative à la démocratie repré-
tive », c’est mettre en lumière le prin-
sentative : elle peut être le terreau
cipe selon lequel la délibération est
de la démocratie représentative, son
un fondement essentiel de l’action
fondement, son mode de fonctionne-
publique. La formule permet de dis-
ment ordinaire.

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Deux finalités guident la démocratie Les acteurs


participative au Conseil général du
Les parties prenantes
Val-de-Marne :
Les parties prenantes sont des person-
améliorer les services publics (efficacité, nes physiques ou morales qui ont un
pertinence…), intérêt commun à une question ou un
réconcilier les citoyens avec la politique projet. Elles choisissent ou acceptent de
(vie publique, choix collectifs…). prendre part au processus de concerta-
tion. Être partie prenante, c’est accepter
Il s’agit d’associer la population à l’ac-
d’être impliqué, d’avoir un parti pris.
tion publique du Conseil général (pro-
jets, choix des actions conduites, mises
en œuvre, évaluations) pour un service Les publics
public plus proche des besoins, et rap-
procher les citoyens des élus et des Nous entendons par publics un
décisions publiques. ter­me générique qui rassemble les
habitants, les usagers, les alloca-
taires, les citoyens, les salariés, les
riverains, toute personne qui vit,
habite, travaille, voire qui se déplace,
se cultive sur le territoire, fréquente
les équipements du Conseil géné-
ral. Les publics sont une des parties
prenantes d’un projet de concerta-
tion, les autres étant : les institutions
du territoire, les autres collectivités
territoriales, les services du Conseil
général…

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II. Différentes formes question précise. Ils ne sont en général


d’implication qu’un élément à porter au dossier et
exigent de la part du décideur un tra-
des citoyens vail d’analyse. Enfin, le décideur doit
restituer ces résultats aux personnes
Le processus global de concertation consultées. Participer à une consulta-
Le processus englobe plusieurs formes tion ne rend pas pour autant le citoyen,
de travail à mettre en œuvre en fonc- l’usager, co-auteur de l’action.
tion de l’objet et des acteurs. Il permet
l’échange de points de vue, le débat et La concertation
un travail collectif.
C’est agir ensemble, de concert pour
Ce guide fait le choix de mettre en avant proposer des solutions à un problème
trois composantes des processus de identifié. Il ne s’agit pas seulement de
concertation : la concertation propre- valider une solution mais d’analyser
ment dite, la consultation et la co-éla- ensemble un projet,de définir ensemble
boration qui lui sont complémentaires des solutions. C’est une phase interac-
ou peuvent être une alternative. Même tive par essence. La concertation porte
s’il est utile de faire la différence entre sur un objet plus ouvert que la consul-
ces différentes formes de travail, en réa- tation : le projet est conçu dans ses fina-
lité elles sont souvent entremêlées. Et lités, et le citoyen, le public concerné,
chacune de ces formes de participation prend part au débat avec les autres par-
suppose un effort de communication. ties prenantes du projet pour construire
une (des) solution(s) partagée(s). Le
La consultation décideur doit tenir compte des dispo-
nibilités et motivations de chacun pour
Elle se caractérise par une demande organiser cette phase de concertation.
d’avis du public concerné par un projet Les contenus recueillis peuvent être
en débat ou sur une question concrète. des points de vue, des recommanda-
La consultation permet d’obtenir une tions, des reformulations, des priorités,
« photographie » de l’état de l’opi- des points d’alerte, etc. Autant d’élé-
nion. Elle peut aussi bien être utilisée ments qui permettront au décideur de
pour vérifier un diagnostic (s’assurer privilégier une décision. Bien sûr il doit
qu’aucun obstacle n’a été ignoré, aucun restituer aux différents acteurs concer-
point oublié) que pour valider (ou au tés les résultats de cette concertation et
contraire invalider) une proposition. Le motiver sa décision finale.
décideur organise seul le processus de
consultation (échéancier, questionne-
ment, conclusions). Cette consultation La co-élaboration
peut être orale, écrite, électronique… C’est en quelque sorte une concer-
Ses résultats permettent de compren- tation mais qui ne part pas généra-
dre et surtout de mesurer le position- lement d’un problème et d’acteurs
nement des différents acteurs sur une identifiés. Le décideur a une intention,

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une ambition, il perçoit la nécessité Si elle ne répond pas à une demande,


d’intervenir sur un champ (l’avenir elle reste incomprise et mal utilisée.
d’un équipement ou d’un service S’il est possible d’influencer une de­man­
public, l’accessibilité au logement des ­de (voire de la fabriquer de toutes piè-
jeunes ménages, etc.) et il s’engage ces  : les exemples dans le marketing
dans une construction concertée de commercial ne manquent pas), le besoin
tout le projet. Le diagnostic comme le ne se crée pas artificiellement. Il pro-
plan d’action peuvent faire l’objet d’un gresse lentement, au fil de l’évolution
travail de co-élaboration. C’est une des sociétés.
concertation qui implique les acteurs
dans l’élaboration du projet. Les résul-
tats sont plus probants s’ils sont impli- La démocratie participative est une
qués dès l’émergence du projet, mais composante majeure de cette dyna-
la co-élaboration peut également ne mique du marketing public. Elle ne
concerner qu’une seule phase (alors confond pas demande et besoin mais
centrale) d’un projet. Ce processus permet à ceux qui sont concernés par
passe par des points d’étape réguliers une décision prise au nom de l’intérêt
pendant lesquels les participants déci- collectif d’exprimer leurs attentes.
dent de valider des étapes et de pour- Cette analyse du besoin peut s’opé-
suivre ensemble cette élaboration. rer sans la participation directe des
D’où le terme de co-élaboration. publics concernés : c’est par exemple
En tout état de cause, cela n’enlève rien le comptage du nombre de véhicules
au choix final par le décideur et donc sa empruntant une voirie départemen-
responsabilité dans le processus. tale ou la mesure du bruit, de la pollu-
tion de l’air etc., ou par une participa-
Dans la réalité, la plupart des proces- tion non interactive : par sondage ou
sus de concertation mêlent ces trois questionnaire. Mais cette analyse du
formes et y ajoutent des techniques besoin peut aussi s’opérer avec une
moins interactives de communication, participation active du public.
information, sondage ou enquête, qui
sont d’autres moyens de connaître
l’avis des personnes concernées ou de L’information
les renseigner, de dresser un bilan ou L’information est un mode d’expres-
rédiger un diagnostic. sion, un outil indispensable pour par-
tager des avis, les mettre en commun,
Le marketing public c’est-à-dire « communiquer ». Elle n’est
pas qu’une étape de la participation et
Analyser le besoin d’une collectivité, a sa propre logique. Il ne peut y avoir
comprendre son attente, puis proposer de participation sans échanges et donc
des solutions adaptées : c’est ce que sans information. Mais à l’inverse, l’in-
certains appellent le marketing public. formation ne suffit pas à caractériser
Une offre qui ne répond pas à un besoin un processus de participation.
est en quelque sorte un gâchis.

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III. Quelques moments clefs de la participation


Un processus de participation peut se des intérêts individuels, ni au plus petit
décomposer en différents moments dénominateur commun ! C’est une
forts, souvent combinés, dans lesquels recherche subtile, faite de petits pas,
il est utile que le public prenne part. pour lesquels il est nécessaire d’enten-
dre toutes les parties concernées (que
L’inscription à l’agenda public. C’est
l’on appelle aussi les parties prenan-
le premier pas, celui qui consiste à
tes).
comprendre qu’il y a un besoin non
ou mal satisfait. En général, c’est assez
consensuel et les élus discernent bien La prise de décision proprement dite.
ce manque. Le droit de pétition (que la Sauf les cas extrêmes que sont par
Constitution ouvre aux citoyens sous exemple les référendums décision-
réserve d’être suffisamment nom- nels, elle est de la responsabilité des
breux), les interpellations publiques, conseils élus. Et elle est mise en œuvre
les questions orales ou écrites sont des par l’autorité qui est chargée du pou-
procédures qui permettent d’inscrire voir exécutif (Maire ou Président).
une problématique à l’agenda public.
D’une façon plus générale, l’inscription L’action, le temps où l’on réalise, est
à l’agenda découle d’une demande aussi crucial, la mise en œuvre et la réa-
plus ou moins fortement exprimée, lité ayant leurs propres logiques.
plus ou moins partagée.

L’évaluation, temps encore trop sous-


L’analyse du besoin. Elle est fonda- estimé, permet de mesurer l’efficacité
mentale, puisqu’il peut y avoir des de la solution mise en œuvre (par rap-
demandes individuelles, légitimes ou port au besoin et/ou à la demande) ou
non, acceptables ou non. Cette ana- son efficience (par rapport aux moyens
lyse doit déboucher sur un diagnostic. humains ou financiers qu’exige sa mise
En démocratie participative, le but est en œuvre).
clairement de partager ce diagnostic
avec toutes les personnes concernées.
L’évaluation participative permet aux
parties prenantes de définir ensemble
La recherche de solutions. C’est plus les points qui doivent être évalués,
complexe qu’il y paraît, car ce qui est d’exprimer leur sentiment, de recher-
solution pour les uns n’est pas tou- cher de nouvelles solutions, d’engager
jours acceptable pour les autres. L’inté- une dynamique mobilisatrice de l’en-
rêt collectif ne se réduit ni à la somme semble des parties prenantes.

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IV. ressources documentaires


1. Manuels et guides DEPAQUIT Serge,
« Renouveler la démocratie, oui mais
RAYSSAC Gilles-Laurent , comment ? »
« Guide de la concertation locale. [éditeur : Adels édition]
Pour une meilleure définition du
vivre ensemble au niveau local » ROZENBERG Suzanne –
[éditeur : La lettre du cadre territorial] CARREL Marion,
« Face à l’insécurité sociale :
HANNOYER François, Désamorcer les conflits entre usagers
« Animer un projet participatif – et agents des services publics »
modes d’emploi » [éditeur : La Découverte]
[éditeur : Adels édition]
BACQUE Marie-Hélène -
FRANCE SERVICE D’INFORMATION REY Henri et SINTOMER Yves,
DU GOUVERNEMENT « Gestion de proximité et démocra-
« Guide du débat citoyen » tie participative : une perspective
réalisé par MOUTERDE François, comparative »
DELAHAIS Thomas [éditeur : La Découverte]
et PUPIER Delphine
[éditeur : Documentation Française] BEVORT Antoine,
« Pour une démocratie participative »
BOURG D. - BOY D. [éditeur : Presses de Sciences Po]
« Les enjeux de la démocratie par-
ticipative - Conférence de citoyens,
mode d’emploi » 3. Sites Internet
[éditeur : C.L Mayer – Descartes et Cie]
www.participation-locale.fr
www.adels.org
2. Ouvrages théoriques www.projetdeterritoire.com/
spip/index.php
BLONDIAUX Loïc,
« Le nouvel esprit de la démocratie » www.anacej.asso.fr
[éditeur : Seuil] www.cada.fr
www.qualite-publique.org/
MAHEY Pierre,
spip.php?article341
« Pour une culture de la participation »
[éditeur : Adels édition] www.capacitation-citoyenne.org
www.animerunereunion.com
www.projets-citoyens.fr

Ressources 68
Délégation à la Citoyenneté et au Développement durable
Mission Démocratie participative
121 avenue du Général-De-Gaulle - 94000 Créteil
Tél. 01 56 72 89 93
Mél : democratie.participative@cg94.fr
Ce guide a été conçu par la Mission démocratie participative du Conseil général

Conception et création graphique : Plan créatif Corporate - Réalisation : Pellicam productions - Impression : Grenier • Décembre 2008
du Val-de-Marne assistée du cabinet de consultants Missions publiques. Il est le
fruit du travail de capitalisation des savoir-faire développés par les services du
Conseil général et d’une formation action avec 50 fonctionnaires territoriaux de
20 directions différentes menée entre octobre 2007 et février 2008.

Conseil général du Val-de-Marne


Service de la Communication interne
Mission démocratie participative

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