Cours Electromagnetisme
Cours Electromagnetisme
Cours Electromagnetisme
1.1.2 Définitions
Circuit électrique
Un courant électrique ne peut s'établir que dans un circuit électrique fermé. Celui-ci doit
contenir au moins un générateur électrique et un récepteur. Des conducteurs (fils) relient les
différents éléments du circuit. L'interrupteur permet d'autoriser ou non le passage du courant
électrique.
I= Q
t
I en Ampères (A), Q en Coulombs (C) et t en secondes (s).
Ordre de grandeurs :
Lors de l'étude d'un circuit, souvent on ne connaît pas le sens réel du courant. Dans ce cas, on
choisit arbitrairement un sens (dessin d'une flèche) et on mesure :
I1 + I2 = I3 + I4
Introduction
Introduction au potentiel électrique. Analogie hydraulique
Considérons le circuit électrique ci-dessous et essayons de trouver des similitudes avec un
circuit hydraulique.
1.2.1 Définitions
Le potentiel électrique
Définition : Le potentiel électrique (unité = Volt (V)) est une grandeur présente en tout point
d'un circuit, on peut l'assimiler à une " pression électrique ". On le mesure avec un voltmètre
dont la borne "com" ou "-" est relié au potentiel zéro (point du circuit relié à la terre) ; l'autre
borne "+" est reliée au point du circuit dont veut mesurer le potentiel.
La tension électrique
Définition : La tension électrique (unité = Volt (V)) aux bornes d'un circuit est la différence
de potentiel entre ces deux bornes. On notera par exemple UAB la tension égale à VA − VB.
Cette tension sera symbolisée par une flèche (pointe en A et origine en B).
La borne "+" du voltmètre est reliée au point A et la borne "com" ou "-" est relié au point B.
Remarques : Le sens de la flèche est choisi arbitrairement ou imposée sur le schéma. Une
tension a une valeur algébrique (elle a un signe). Un fil de liaison a tous ces points au même
potentiel (tension = 0V).
Mesure : La tension électrique entre deux points d'un circuit se mesure à l'aide d'un
voltmètre que l'on branche sur ces deux points :
Par exemple, pour mesurer la tension UAB : La borne "+" du voltmètre est relié au point A. La
borne "COM" est reliée au point B. Le voltmètre numérique indiquera une tension positive si
le potentiel VA et supérieur au potentiel VB ce qui correspond à UAB > 0. Le voltmètre
numérique indiquera une tension négative dans le cas contraire (UAB < 0). Le sens de
branchement du voltmètre doit être en accord avec la convention c'est-à-dire avec le sens de la
flèche.
Ordre de grandeur :
On peut énoncer la loi ainsi : la somme des tensions qui indiquent un sens est égale à la
somme des tensions qui indiquent l'autre sens. Pour notre exemple, on a la relation :
Voltmètre analogique
Avant l'apparition du matériel numérique, les voltmètres étaient analogiques. L'angle de
déplacement d'une aiguille sur un arc de cercle gradué est proportionnel à la tension mesurée.
Le calibre sélectionné correspond au maximum de déviation de l'aiguille. Pour mesurer des
tensions négatives, il faut inverser le sens de branchement.
Voltmètre numérique
Le voltmètre numérique affiche directement la mesure de tension à l'aide de "digits". Par
exemple, un voltmètre "3 digits [1/2]" aura une plage d'affichage de -1999 à +1999 (le digit de
gauche n'a que deux valeurs possibles : 0 ou 1). Ces appareils présentent les avantages
suivants :
Mais attention, ces appareils ont souvent un nombre de digits trop grand par rapport à la
précision; par exemple il indique +1,367 V alors qu'il n'a une précision que de 10mV. De plus
les appareils numériques sont faits de composants semi-conducteurs dont les performances se
dégradent dans le temps.
Oscilloscope
Lorsque la tension varie rapidement dans le temps, on peut utiliser un oscilloscope qui rend
ces variations visibles sur un écran.
Carte d'acquisition et matériel informatique
La carte d'acquisition permettra de convertir chaque point de mesure en un nombre qui sera
transmis à un ordinateur pour enregistrer et afficher ces points à l'écran sous forme de
tableaux et de courbes.
1.3.2 Convention récepteur
1.3.3 Caractéristique courant-tension
Tracé de la caractéristique
Adoptons la convention récepteur pour un conducteur ohmique aussi appelé "résistor linéaire"
mais aussi " résistance " par les électroniciens. Branchons cette "résistance" marquée "470 Ω"
aux bornes d'une source de tension continue réglable. Faisons varier la tension et relevons à
chaque fois l'intensité du courant; nous obtenons une série de points de mesures qui donnent
le tableau et le graphe suivant :
Relation entre I et U
La caractéristique semble est une droite qui passe par l'origine, le courant est donc
proportionnel à la tension et inversement (I = k.U mais aussi U = (1/k).I). On dira que le
conducteur ohmique est un dipôle passif linéaire (linéaire car " droite " et passif car " passe
par l'origine "). Evaluons le quotient [U/I] en utilisant plusieurs couples de points de mesures :
−10 −6 2 8
≈ 470; ≈ 470; ≈ 470; ≈ 470
−21,2.10 −3
−12,77.10−3 4,26.10−3 17,02.10−3
Les calculs ci-dessus confirment que le rapport [U/I] est constant et sa valeur "470" est celle
inscrite sur la résistance.
1.3.4 Loi d'Ohm
Association série
Définition : Des dipôles sont en série lorsqu'ils sont traversés par le même courant.
Exemple : Associons trois résistances en série et cherchons la résistance équivalente.
RS = R1 + R2 + R3.
Loi : Dans une association de résistors en série, la résistance équivalente est égale à la
somme des résistances. Si N est le nombre des résistors, on a :
RS = R1 + R2 + R3 + …+ RN.
Remarque : Pour N résistors identiques R : RS = N R.
Association parallèle
Définition : Des dipôles sont en parallèle lorsqu'ils sont soumis à la même tension.
Exemple : Associons trois résistances en parallèle et cherchons la résistance équivalente.
U U U U
I = I1 + I2 + I3 (loi des noeuds) ⇒ = + +
Rp R1 R2 R3
Donc
1 1 1 1
= + +
Rp R1 R2 R3
mais on a aussi : GP = G1 + G2 + G3 (avec G=[1/R]).
Loi : Dans une association de résistors en parallèle, la conductance équivalente est égale à la
somme des conductances. Si N est le nombre des résistors, on a :
GS = G1 + G2 + G3 + …+ GN.
Remarque 1 : Lors d'une association en parallèle, la résistance RP est plus petite que la plus
petite des résistances.
Remarque 1 : Pour N résistors identiques en parallèle on a GP = N G ou Rp=[R/N].
Remarque 3 : Pour deux résistors R1 et R2 en parallèle, on a :
R1R2 produit
Rp= =
R1+R2 somme
!!! Attention : La formule précédente (produit / somme) est valable uniquement pour deux
résistances.
R2
U2=U .
R1+R2
Généralisation : Considérons le schéma ci-dessous (N résistors en série)
RX
UX=U .
Rtotale
Application : On désire, par exemple, mesurer une tension de l'ordre de 100 V avec un
multimètre qui ne peut mesurer qu'un maximum de 10 V. On insère donc un pont diviseur de
tension entre le point à mesurer et le multimètre. On prendra R1 = 9R2, ce qui donne
R2 U
U2=U = .
R1+R2 10
Le multimètre mesure U2 et il faut multiplier U2 par 10 pour avoir la vraie valeur de U.
Le potentiomètre
Le potentiomètre est un composant très utilisé en électronique. On le trouve par exemple sur
la face avant de divers appareils; on l'utilise en agissant sur son curseur rotatif ou linéaire pour
ajuster un volume sonore, une intensité lumineuse etc.... Son schéma physique et son schéma
électrique sont représentés ci-dessous :
Le point C représente le curseur qui peut "glisser" de A vers B sur une piste résistive. La
relation fondamentale est R = R1 + R2 quelle que soit la position du curseur. Le potentiomètre
est donc un pont diviseur de tension à point milieu réglable. La relation U2=U[(R2)/(R1+R2)]
s'écrira :
U2=U R2
R
car R = R1 + R2.
Diviseur de courant
Définition : on est en présence d'un diviseur de courant chaque fois que des résistors sont
branchés en parallèle c'est-à-dire soumis à la même tension.
U R1R2 1 R1R2 R1
I2= avec U= I donc I2= I= I
R2 R1+R2 R2 R1+R2 R1+R2
Relation :
R1
I2=I .
R1+R2
En électronique, le diviseur de courant est moins souvent utilisé que le diviseur de tension.
1.5.2 Conductivité et résistivité
Définitions
La résistance R d'un matériau dépend de deux caractéristiques :
La relation est :
L
R=ρ
S
avec R en Ω ; L en m ; S en m2 et ρ en Ω.m
De même la conductance G d'un matériau dépend de deux caractéristiques :
La relation est :
S
G=
γ
L
avec G en S ; L en m ; S en m2 et ρ en S.m−1
Remarque : De même que l'on a G=[1/R], on a
1
γ
.
=
ρ
1 10
1
R=ρ =ρ D =1,72.10−8 0,1.10−3
S π( )2 π( )2
2 2
soit R ≈ 21,9Ω.
Définition
Il s'agit de dipôles passifs linéaires dont la résistance varie en fonction d'un paramètre
physique (température, éclairement, champ magnétique ...). La caractéristique U = f (I) est
une droite, mais la pente de cette droite dépend d'un paramètre physique.
Exemples
La thermistance CTN
La photorésistance
La magnétorésistance
La diode zener se comporte comme une diode "classique" dans le sens passant, mais présente
un phénomène de claquage dans le sens bloqué à partir d'une certaine tension négative
(utilisation en régulateur de tension).
1.6.2 Définition et convention
Définition
La caractéristique U = f (I) ou I = f (U) d'un dipôle actif ne passe pas par l'origine des axes.
De plus, il peut fournir de l'énergie électrique.
Remarque :
Convention générateur
Pour une batterie par exemple, le courant sort par la borne "+" (potentiel le plus fort). Il est
donc naturel de choisir la convention schématisé ci-dessous que l'on nommera " convention
générateur "
1.7.2 Approximation linéaire
La plupart des dipôles actifs ne sont pas linéaires. Cependant, une partie de la caractéristique
U=f(I) peut être assimilée à une droite.
Linéariser revient à remplacer une partie de la courbe par une droite. L'équation de la droite
sera de la forme U = U0 − R0I avec : U0 ordonnée à l'origine (tension à vide) R0 = [(∆U)/(∆I)]
(pente de la droite).
U0 est la tension à vide du dipôle actif linéaire(lorsque I = 0). R0 est la résistance interne du
dipôle actif linéaire.
I U0 − 1
U ⇒ I=I0− 1 U.
=
R0 R0 R0
Un dipôle actif composé d'une source de courant I0 en parallèle avec une résistance R0
débitera un courant I=I0−[1/(R0)]U.
Tout dipôle actif linéaire pourra donc être remplacé par une source de courant I0 en parallèle
avec une résistance R0. C'est le modèle équivalent de Norton (M.E.N.).
1
G0 = ⇒ I = I0 − G0 U.
R0
Pour passer de " Thévenin " vers " Norton " on pose I0 = [(U0)/(R0)] et on place la
résistance R0 en parallèle avec la source de courant I0.
Pour passer de " Norton " vers " Thévenin " on pose U0 = R0 I0 et on place la résistance
R0 en série avec la source de tension U0.
1.8.2 Association série
Définition
Des dipôles actifs sont en série, lorsque la borne " - " de l'un est reliée à la borne " + " de
l'autre.
On a :
ES = E1 + E2 + …+ EN
Les tensions à vide s'ajoutent.
RS = R1 + R2 + …+ RN
Les résistances internes s'ajoutent. Si les N dipôles sont identiques, on a : ES = N.E et RS =
N.R.
1.8.3 Association parallèle
Définition
Des dipôles actifs sont en parallèle, lorsque les borne de même signe sont reliées entre elles.
On a :
E1 E2 R1R2
Ip= + et Rp = R1 // R2 = (modèle de Norton)
R1 R2 R1+R2
et
EP = RP IP (modèle de Thévenin).
GP = G1 + G2 + …+ GN
Les conductances internes s'ajoutent. ou
RP = R1 // R2 // …// RN
Les résistances internes se mettent en parallèle. Si les N dipôles sont identiques, on a :
R
EP = E et RP = .
N
Remarques
L'association en série permet "d'augmenter" la tension mais pas l'intensité.
L'association en parallèle permet "d'augmenter" l'intensité mais pas la tension.
En général, il ne faut pas associer des sources parfaites de tension en parallèle.
En général, il ne faut pas associer des sources parfaites de courant en série.
Introduction
Lorsqu'on alimente un dipôle (lampe, diode, résistance), on réalise une association dipôle
passif - dipôle actif.
Il est préférable de prévoir les valeurs de la tension et ldu courant qui résulteront de cette
association. Un exemple concret illustrera plusieurs méthodes de prévision.
Cas général
Alimentons un récepteur (dipôle passif) à l'aide d'un générateur linéaire (dipôle actif linéaire
ou linéarisé). Pour prédire la valeur de UP et la valeur de IP (point de fonctionnement), on va
décrire trois méthodes :
Considérons un exemple :
U = 12 − 5I et U = 20 I
12
⇒ 20I = 12−5I ⇒ 25I = 12 ⇒
=0,48 A et U=20×0,48 = 9,6 V
I=
25
1. Méthode par la mesure La sortie du port série est protégée et délivre au maximum
10mA. On peut donc brancher directement la LED et on mesure directement :
UP ≈ 1,93 V et IP ≈ 9,8 mA.
UP ≈ 1,95 V et IP ≈ 9,3 mA.
3.
4. Méthode par le calcul Le générateur possède une tension à vide U0 = 11 V et une
résistance interne R0 = 900 Ω. La relation courant-tension est : U = 11 − 900.I La
caractéristique du récepteur (LED) a été linéarisée : U = 1,8 + 13,8.I Il suffit de
résoudre le système d'équation
5.
6.
9,2
⇒I= ≈ 10,1 mA ⇒ U = 11 −900×10,1.10−3 ⇒ U ≈ 1,91V.
913,8
Conclusion
Il n'existe pas de recette "type" pour prévoir le comportement électrique d'un générateur et
d'un récepteur connectés ensemble.
Si les dipôles ne sont pas linéaires, la méthode graphique ou la méthode par la mesure
directe sera nécessaire.
Si les modèles sont connus, la méthode par le calcul sera la plus rapide.
Dans tous les cas, il est important d'évaluer, même grossièrement, les valeurs de tension et de
courant lors de l'alimentation d'un récepteur. Une mauvaise appréciation peut entraîner la
détérioration du récepteur ou du générateur.
1.9 Théorème de superposition
1.9.1 Objectifs
Connaître le modèle d'une source éteinte (source de tension ou source de courant).
Résoudre un problème comportant plusieurs sources d'énergie.
Appliquer la méthode d'extinction des sources pour trouver rapidement le modèle de
Thévenin ou le modèle de Norton.
La méthode consiste à ne faire agir qu'une seule source à la fois. Dans un premier temps on
prendra E2 = 0 et on calculera U01 (source E1 agissant seule). Dans un deuxième temps on
prendra E1 = 0 et on calculera U02 (source E2 agissant seule).
On a donc :
R2 R1
U01 = E1 et U02 = E2
R1+R2 R1+R2
Pour exprimer U0 il suffit de faire :
U0 = U01 + U02.
1.9.3 Théorème de superposition
Énoncé 1 :
La tension entre deux points d'un circuit électrique linéaire comportant plusieurs sources
d'énergie est égale à la somme des tensions obtenues entre ces deux points lorsque chaque
source agit seule. Le théorème s'applique aussi aux courants :
Énoncé 2 :
Le courant dans une branche AB d'un circuit électrique linéaire comportant plusieurs sources
d'énergie est égal à la somme des intensités des courants dans cette branche lorsque chaque
source agit seule.
Source de tension
Une source de tension n'agit plus lorsque sa tension est égale à zéro Volt. Il est donc naturel
de la remplacer alors par un "court circuit" (résistance nulle).
Source de courant
Une source de courant n'agit plus lorsque son courant est égal à zéro Ampère. Il est donc
naturel de la remplacer alors par un "circuit ouvert" (résistance infinie).
La puissance est une grandeur algébrique dont le signe dépend de la convention choisie. Avec
la convention récepteur, le comportement du dipôle est le suivant :
Cet appareil mesure à la fois la tension et le courant pour en déduire la puissance. Sur les
Wattmètres modernes, la mesure du courant se fait à l'aide d'une pince ampèremétrique.
En courant continu, la mesure de la tension u et du courant i permet de calculer la puissance p
= u.i (attention à la convention).
1.10.3 L'énergie électrique
Pour une puissance constante, l'énergie augmente linéairement. L'énergie augmente avec la
puissance mais aussi avec le temps. Pour les fortes quantités d'énergie, on utilise une autre
unité, le Wattheure (W.h) :
1 W.h = 3600 J
1 kW.h = 103 W.h = 3,6.106 J.
W = QU = Q(VA − VB).
3.
Loi : Toute charge électrique Q passant d'un point A où le potentiel est VA à un point
B où le potentiel est VB reçoit l'énergie électrique W = QU = Q(VA − VB).
Loi de Joule
Dans le cas d'un résistor linéaire de résistance R, l'énergie reçue et dissipée sous forme de
chaleur WJ = U.I.t peut s'écrire en tenant compte de la relation U = RI :
WJ = RI2t
avec WJ en joules (J); R en ohms (Ω); I en ampères (A) et t en secondes (s).
Cette relation traduit la loi de Joule. On dit que l'énergie est dissipée par effet Joule.
1.10.4 Conservation de l'énergie
Principe de conservation de l'énergie
L'énergie se trouve sous diverses formes :
Loi : énergie reçue par un système = variation de son énergie interne + énergie fournie.
L'énergie fournie par un système est composée d'énergie utile et d'énergie perdue.
Exemple 1 : La batterie d'accumulateur (énergie stockée)
1.10.5 Rendement
Puissance absorbée Pu
η= = \leqslant1
Puissance utile Pa
et on a aussi
Pu
η=
Pu+Pp
Exemples :
Photopile → η ≤ 10 %.
Moteur électrique → 85 % ≤ η ≤ 98 %.
Résistance chauffante → η = 100 %.
1.11 Les condensateurs
1.11.1 Objectifs
Connaître la constitution interne d'un condensateur.
Connaître les propriétés d'un condensateur (capacité, relation courant-tension,
énergie,).
Savoir comment associer des condensateurs.
Connaître les différentes utilisations du condensateur en électronique.
Avoir les connaissances de base sur le champ électrique et la force électrostatique.
Présentation
Un condensateur se présente en général comme un dipôle polarisé, ou non polarisé, dont voici
quelques exemples :
Constitution
Un condensateur est constitué de deux surfaces conductrices (armatures) séparées par un
isolant (diélectrique). Le contact électrique se fait sur chacune des armatures.
Symbole
q=C.u
avec q en coulomb C, C en farad F et u en volt V.
Ordre de grandeur et sous-multiples :
0 < t < 300 ms : La tension u croît linéairement, le coefficient directeur de la droite est
positif : [(∆u)/(∆t)]=[(+I)/C].
300 < t < 600 ms : La tension u reste constante, le coefficient directeur de la droite est
donc égal à zéro : [(∆u)/(∆t)]=[0/C]=0.
600 < t < 900 ms : La tension u décroît linéairement, le coefficient directeur de la
droite est négatif : [(∆u)/(∆t)]=[(−I)/C].
Loi : La relation entre l'intensité du courant et la tension aux bornes d'un condensateur
parfait est : i=C[(∆u)/(∆t)] ou i=C[du/dt].
Q = |QA| = |QB|.
L'énergie W stockée, par le condensateur jusqu'à la durée t1, est représentée par la surface
colorée. On a donc :
t1 t1 Q1
W=p1 =u1I =u1 .
2 2 2
Loi : L'énergie stockée dans un condensateur dépend de la charge Q accumulée et donc de la
tension U à ses bornes :
1 1
1 Q2
W QU
= CU2.
= =
2 2 C
2
Q en coulombs (C), U en volts (V), W en joules (J), C en Farads (F).
1.11.4 Associations de condensateurs
Loi : La capacité équivalente pour N condensateurs en parallèle est égale à la somme des
capacités.
CP = C1 + C2 + …+ CN.
Remarque : L'association en parallèle permet d'augmenter la capacité.
On a :
Q Q Q
U = U1 + U2 ⇒ = + .
CS C1 C2
Loi : L'inverse de la capacité équivalente pour N condensateurs en parallèle est égale à la
somme des inverses des capacités.
1 1 1 1
= + +…+ .
CS C1 C2 CN
Remarque : L'association en série permet d'augmenter la tension d'utilisation.
1
ϵ0= F.m−1 = permittivité du vide (air)
36π.109
et ϵr permittivité relative du diélectrique.
S
C=ϵ0ϵr .
e
unités :
surface S = 10 dm2
épaisseur de l'isolant e = 100 μm
permittivité relative ϵr = 7 (condensateur au micas).
1 10.10−2
C= ×7× ≈ 62 nF.
36π.10 9
100.10−6
Champ disruptif
Il existe une limite à l'intensité du champ électrique dans le diélectrique. Au-delà d'une
certaine intensité, le diélectrique peut être détruit. Le champ maximal est appelé champ
disruptif. Au champ disruptif correspond une valeur maximale de tension qu'il ne faut jamais
atteindre.
Exemple : Calculons la capacité C et la tension maximale UMAX admissible pour un
condensateur mylar (polyester MKT) dont les caractéristiques sont :
surface S = 2 dm2
permittivité relative ϵr = 3,25
épaisseur diélectrique e = 2 mm
champ disruptif EMAX = 200 MV/m.
1 2.10−2
×3,25
C= ≈ 290 nF.
×
36π.10 9
2.10−6
UMAX=EMAX.e=200.106×2.10−6=400 V.
Force électrostatique
Un porteur de charge électrique q, placé dans un champ électrique →E subit une force
électrostatique →F telle que :
→ →
F =q F
q en coulomb (C), E en (volt.m ) et F en newtons (N).
−1
Application de la force électrostatique : l'oscilloscope cathodique
Un oscilloscope sert à visualiser l'évolution d'une tension au cours du temps. La tension à
mesurer est amplifiée pour donner la tension VY qui sera appliquée sur les plaques de
déviation verticale. Une tension VX en dent de scie est produite par l'oscilloscope et appliquée
sur les plaques de déviation horizontale pour faire déplacer le spot de gauche à droite.
Différents réglages permettent d'adapter la vitesse horizontale du spot, ainsi que
l'amplification de la tension à mesurer, pour visualiser correctement le signal.
Le principe physique est la déviation d'un faisceau d'électron par le champ électrique présent
entre des plaques de déviation.
Objectifs
L'objet de ce chapitre est d'indiquer, sans développement théorique, différentes utilisations
des condensateurs en électronique.
∆uC I
= .
∆t C
2. On a donc :
I
uC(t)=uC(0)+ t.
C
3.
4. Avec circuit intégrateur et tension constante La tension E est constante donc :
E
vS(t)=− t +vS(0).
RC
Remarque : La réglage de la rampe de tension se fait en ajustant la tension E.
Fonction temporisation
Il s'agit ici de charger ou de décharger un condensateur avec une source de tension et à travers
une résistance. C'est la durée de charge ou de décharge qui permet de réaliser une
"temporisation". À l'instant t = 0, le condensateur est déchargé et on ferme l'interrupteur K.
Courbe de charge
(τ en s; R en Ω et C en F).
La courbe uC (t) possède les propriétés ci-dessous :
uC(t) = E.e−t /τ
Courbe générale de décharge :
La relation donnant ∆t en fonction de U2 et U1 est :
U∞−U1
∆t = t2−t1=τln .
U∞−U2
Remarque : cette relation est valable pour les deux courbes (charge et décharge).
Fonction filtrage
Filtre passe-bas passif La tension aux bornes du condensateur (montage ci-dessous)
représente la tension de sortie du filtre. Le condensateur absorbe les variations rapides
de tension, les "hautes fréquences" seront donc atténuées tandis que les "basses
fréquences" seront transmises. La fonction de transfert du filtre est :
1 1
T(jω)
avec ω0= .
=
1+jω/ω0 RC
Le graphe ci-dessous illustre l'utilisation du filtre pour éliminer un signal parasite "
haute fréquence " :
Filtre passe-haut passif À l'inverse du filtre passe-bas, le filtre passe-haut va atténuer
les basses fréquences pour laisser "passer" les plus hautes fréquences. La fonction de
transfert du filtre est :
jω/ω0 1
T(jω)
avec ω0= .
=
1+jω/ω0 RC
Remarque : Ici, les fronts montants et les fronts descendants sont transformés
respectivement en impulsions positives et négatives.
Montage " amélioré " Les impulsions négatives peuvent être néfastes dans certains
cas. On peut améliorer le dispositif en " éliminant " ces impulsions négatives. Il suffit
d'ajouter au montage, une diode de redressement qui " absorbera " les tensions
négatives (schéma et chronogramme ci-dessous) :
Analyse des chronogrammes : Pour les impulsions positives, la diode est bloquée et
n'a donc aucun effet sur la tension u2. Lors d'une impulsion négative, la diode devient
passante et la tension u2 doit idéalement être égale à zéro volts. En pratique, on sait
que la diode passante présente une tension de seuil (0,7 V pour une diode au silicium).
La tension u2 est donc constituée d'impulsions positives (5 V) et d'impulsions
négatives (−0,7 V). Ces impulsions négatives, de part leur faible tension, seront
considérées comme négligeables.
Chapitre 2
Électromagnétisme
2.1 Champ magnétique - spectre
2.1.1 Objectifs
Connaître les différentes sources de champ magnétique.
Justifier l'utilisation du vecteur pour caractériser le champ magnétique.
Observer le spectre de quelques sources de champ.
Remarque : Les aimants se trouvent à l'état naturel et sont connus depuis l'antiquité,
ils ont été utilisés pour réaliser les premières boussoles.
une sonde munie d'un capteur à ëffet Hall" dont la sortie sera une tension.
un amplificateur de tension avec réglage du "zéro" et de la sensibilité.
un dispositif d'affichage des valeurs de B en teslas
Lignes de champ
L'aiguille aimantée donne, entre autre, la direction et le sens du champ magnétique en un
point de l'espace. Plaçons des aiguilles sur un plan au voisinage d'un aimant droit (schéma ci-
dessous) :
On constate que les aiguilles s'orientent suivant une géométrie précise. En plaçant un nombre
plus important d'aiguilles, on peut matérialiser des lignes de champ représentées en pointillés
sur la figure ci-dessous :
Spectre magnétique
L'ensemble des lignes de champ constitue le spectre du champ magnétique. La géométrie du
spectre magnétique dépend de la source de champ magnétique. Les figures ci-dessous
représentent les spectres de quelques sources de champ :
Aimant en U
Spire circulaire
Un solénoïde est une bobine dont la longueur est grande devant le diamètre.
À l'intérieur de la bobine, les lignes de champ sont des droites parallèles, le champ est
donc sensiblement uniforme et dirigé suivant l'axe de la bobine.
À l'extérieur, le spectre est semblable à celui d'un aimant droit. Les pôles nord et sud
sont donnés par la règle du tire-bouchon.
À l'intérieur, les spires sont des cercles concentriques et l'intensité du champ est
sensiblement uniforme.
Le schéma ci-dessous illustre l'utilisation de la règle de la main droite pour trouver le sens du
champ magnétique dans un solénoïde :
Remarque : Dans le cas du fil rectiligne, le pouce indique le sens du courant et les autres
doigts indiquent le sens de rotation des lignes de champ.
2.2.2 Étude expérimentale
Deux bobines plates sont placées de telle sorte qu'un champ magnétique quasi-uniforme est
présent au centre du dispositif. Plaçons un canon à électrons entre les deux bobines (figure ci-
dessous) :
On observe une déviation du faisceau d'électrons dans la zone où règne le champ magnétique.
Les électrons sont donc soumis à une force →F appelée force de Lorentz. Le sens de cette
force dépend des vecteurs q→V et →B en appliquant la règle de la main droite : →F est sur le
pouce, q→V est sur l'index et →B est sur le majeur (figure ci-dessous).
2.2.3 Interprétation
Une particule de charge q animée d'une vitesse →V en un point de l'espace où règne un
champ magnétique →B est soumise à une force électromagnétique →F dont les
caractéristiques sont les suivantes :
Remarques :
Autre exemple :
2.3.2 Étude expérimentale
Le dispositif représenté ci-dessous permet de mesurer l'intensité du champ magnétique au
centre d'une bobine longue (solénoïde) mais aussi de mesurer l'intensité du courant traversant
la bobine.
Observation :
1. La courbe B (I) est une droite passant par l'origine l'équation peut donc s'écrire B = k.I
2. Le coefficient directeur k=[(∆B)/(∆I)] est proportionnel au rapport [N/(l)].
2.3.3 Interprétation
Le champ magnétique →B à l'intérieur d'une bobine longue sans noyau (solénoïde) possède
les propriétés suivantes :
1. →B est uniforme.
2. Son module B est proportionnel à l'intensité du courant I traversant la bobine et est
aussi proportionnel au nombre de spires par unité de longueur [N/(l)].
3. La relation donnant B en fonction de I est la suivante :
N
B=μ0 I
l
4. avec :
o μ0 = 4.π.10−7 T.m.A−1 (perméabilité du vide)
o N = nombre de spires
o l = longueur de la bobine (m)
o I = intensité du courant traversant la bobine (A)
o B = intensité du champ magnétique dans la bobine (T).
Fil rectiligne
Les lignes de champ sont des cercles concentriques. En tout point M dont la distance par
rapport au fil est r, l'intensité du champ magnétique est définit par la relation :
μ0 I
B(M)
.
=
2π r
μ0 N
B(O)= I avec R le rayon de la bobine.
2 R
Exemple : L'intensité du champ magnétique au centre d'une bobine plate (500 spires de
rayon R = 4 cm) parcourue par un courant I = 8 A est :
μ0 N 4π10−7 500
B(O)= I= ×8 ≈ 62,8 mT.
2 R 2 0,04
Bobine torique
Si le diamètre des spires est petit devant le diamètre du tore alors la relation donnant B est la
même que pour un solénoïde soit :
N
B=μ0 I avec l le périmètre moyen du tore.
l
Exemple : On veut avoir un champ magnétique B = 1 tesla à l'intérieur d'une bobine torique
de 1500 spires et de rayon moyen R = 2 cm. Calculons l'intensité I du courant qui devra
traverser ce circuit :
Ml 1×2π×0,02
I= ≈ 67 A.
μ0N 4π10−7×1500
2.4 Action d'un champ magnétique sur un élément de
circuit parcouru par un courant
2.4.1 Objectifs
Montrer expérimentalement l'action d'un champ magnétique sur un conducteur
parcouru par un courant.
Prévoir la direction, le sens et le module de la force exercée sur le conducteur.
Décrire l'action d'un champ sur une spire circulaire ou rectangulaire.
Connaître quelques exemples de dispositifs utilisant l'action électromagnétique.
2.4.2 Étude expérimentale
Le dispositif représenté ci-dessous comporte les éléments suivants :
1. Un aimant en U créant, entre ses pôles, un champ magnétique uniforme vertical dirigé
vers le bas.
2. Un générateur de courant constant I.
3. Un conducteur mobile pouvant se déplacer librement, entre les pôles de l'aimant, dans
une direction donnée et parcouru par le courant I.
Lors de la fermeture de l'interrupteur K, la tige se déplace de gauche à droite su les rails. Lors
d'un autre essai, la tige se déplace dans l'autre sens dans les deux cas suivants :
Remarque 1 : Il est important de choisir le sens de la flèche du courant (convention) dans le
même sens que le courant réel pour avoir toujours i > 0.
Loi de Laplace : Un conducteur de longueur l parcouru par un courant i et placé dans un
champ magnétique →B est soumis à une force électromagnétique →F (force de Laplace)
appliquée au milieu du conducteur dont les caractéristiques sont :
→ →
F=||F|| = i.l.B.sin( il , B )
F = i.l.B
Application : Dans l'expérience on a i = 5 A ; l = 4 cm ; B = 0,3 T et →B⊥→l. Ce qui
donne F = i.l.B = 5 ×0,04 ×0,3 = 0,06 N.
1. →F1 = −→F3 et →F2 = →F4 ce qui implique que l'ensemble des forces n'imprime pas
un mouvement de translation de cadre.
2. →F2 = →F4 = iaB. Ces deux forces ne sont pas parallèles à l'axe δ, elles ont donc un
effet de rotation du cadre autour de l'axe δ.
3. →F1 = →F3 = ibB. Ces deux forces sont parallèles à l'axe δ, elles n'ont donc aucun
effet sur la rotation du cadre autour de l'axe δ.
Le schéma ci-dessous illustre l'action des quatre forces sur le cadre rectangulaire :
Remarque 1 : L'action des forces électromagnétiques est maximale lorsque α = ±[(π)/2].
Cette remarque est valable pour toutes les machines tournantes (moteurs ou génératrices). Le
schéma ci-dessous illustre la cas où α = [(π)/2].
Remarque : Lorsque la spire est orientée suivant le courant i qui la traverse, le champ
magnétique →Bspire produit par la spire est dans le même sens que le vecteur S. On peut alors
énoncé la propriété suivante : L'action électromagnétique est optimale lorsque le champ
→Bspire produit par le courant de la spire est perpendiculaire au champ extérieur →B appelé
aussi " champ inducteur ".
1. Le champ →Brotor tend à s'aligner sur le champ →Bstator ce qui provoque la rotation du
rotor.
2. Le collecteur fait en sorte que les deux champs soient toujours perpendiculaires. Ainsi
les forces provoquant la rotation sont maximales.
Le haut-parleur électromagnétique
Le haut-parleur transforme l'énergie électrique en énergie acoustique (vibrations de pression
de l'air). Il est constitué des éléments suivants :
1. Lorsqu'un courant i traverse la bobine, une force de Laplace F s'applique sur chaque
portions des conducteurs. La force résultante, proportionnelle à i agit sur la bobine
sous forme de vibrations (i est variable).
2. La membrane subit les mêmes vibrations que la bobine, ce qui engendre des variations
de la pression de l'air. La propagation du son est transmise par le cône solidaire de la
membrane.
2.5 Induction électromagnétique
2.5.1 Objectifs
Découvrir expérimentalement le phénomène d'induction électromagnétique sur un
circuit ouvert (force électromotrice).
Prévoir le signe du courant induit (circuit fermé) en utilisant la loi de Lenz.
Connaître quelques applications de l'induction électromagnétique.
2.5.2 Étude expérimentale
Observations :
1. Si l'aimant n'est pas en mouvement (champ magnétique fixe), aucune tension
n'est détectée par l'oscilloscope.
2. Lors de la rotation de l'aimant, une tension alternative est détectée avec les
propriétés suivantes :
sa fréquence est égale à la fréquence de rotation de l'aimant
(tour/seconde);
son amplitude augmente avec la fréquence de rotation de l'aimant.
Déplacement d'un circuit dans un champ magnétique fixe
Un aimant en U produit un champ magnétique uniforme entre ses deux pôles. Un conducteur
mobile peut se déplacer dans une direction donnée sur deux rails conducteurs. L'ensemble
"conducteur + rail" est placé entre les pôles de l'aimant et un oscilloscope est branché à
l'extrémité des deux rails. On déplace manuellement le conducteur qui atteint la vitesse →v.
Cette expérience traduit donc le déplacement d'un circuit dans un champ magnétique fixe.
Observations :
1. Lorsque le conducteur est déplacé avec la vitesse →v, il apparaît une tension
négative à l'écran de l'oscilloscope. La forme de la tension traduit l'accélération
puis la décélération de la tige.
2. Le signe de la tension apparaissant à l'oscilloscope change lorsque la vitesse
est inversée.
Définitions
La tension d'induction qui apparaît aux bornes d'un circuit est appelée force électromotrice ou
fém. Le phénomène d'apparition de la fém se nomme induction électromagnétique :
Propriétés
Une force électromotrice ou fém apparaît aux bornes d'un circuit dans les cas suivants :
|e| = B.l.v
avec:
L'alternateur est utilisé pour produire l'énergie électrique. On le trouve aussi dans les
automobiles et sert à recharger la batterie.
a. Une source de tension alternative u1 (réseau électrique EDF par exemple) est branchée
au primaire et fait circuler un courant i1 qui va créer un champ magnétique dans la
structure métallique (carcasse).
b. La carcasse métallique va canaliser les lignes de champ vers la bobine
secondaire.
c. La bobine secondaire est donc le siège d'un champ magnétique variable et une
tension u2 induite prendra naissance aux bornes de la bobine secondaire.
d. Le courant i2 et le courant i1 seront imposés par la charge branchée au
secondaire. ⇒ Le générateur impose les tensions et la charge impose les
courants. Si on a N1 spires au primaire et N2 spires au secondaire, on a les
relations suivantes :
pour les tensions :
u2 N2
≈−
u1 N1
pour les courants :
i1 N2
≈−
i2 N1
On peut retenir le principe suivant : Pour un transformateur idéal, le rapport des tensions est
égal au rapport des nombres de spires.
Étude expérimentale
Un ampèremètre à aiguille est branché en série avec une bobine. Un aimant droit, placé
devant la bobine sera mis en mouvement.
Observations :
1. Lorsque l'aimant s'approche de la bobine, un courant prend naissance dans la
bobine dont le sens est donné par la figure ci-dessus.
2. Si on inverse un seul des paramètres suivants :
sens de l'aimant,
sens de déplacement,
sens d'enroulement de la bobine,
Interprétation
La variation du champ →B à travers la bobine entraîne la circulation d'un courant induit qui
s'oppose à la cause qui lui a donné naissance. Ce courant va donc créer un champ magnétique
qui va s'opposer aux variations de →B. Le déplacement de l'aimant produit une augmentation
du champ →B vers le fond de la figure, la bobine réagit en créant un courant qui donne un
champ magnétique vers l'avant de la figure. La règle du tire-bouchon nous confirme le sens du
courant induit.
Remarque : Si le circuit est fermé, c'est la fém d'induction e qui est responsable du courant
induit i. Si le circuit a une résistance R, on a alors e = R.i.
Loi de Lenz
Le courant induit, par ses effets, s'oppose à la cause qui lui a donné naissance. La loi de Lenz
permet de trouver le sens du courant induit. Pour un circuit ouvert, la loi de Lenz permet aussi
de trouver le sens de la fém e (le potentiel le plus fort sera sur la borne où sortira le courant
induit : convention générateur).
2.6 Auto-induction
2.6.1 Objectifs
Découvrir expérimentalement le phénomène d'auto-induction pour une bobine.
Appréhender la notion d'inductance.
Connaître et savoir utiliser la relation courant-tension pour une bobine idéale mais
aussi pour une bobine réelle.
2.6.2 Éude expérimentale
Expérience
Alimentons une bobine à noyau avec une tension en créneaux et visualisons la forme du
courant à l'oscilloscope.
Pour une tension constante et positive, le courant a une variation linéaire de coefficient
directeur [(∆i)/(∆t)] positif.
Pour une tension constante et négative, le courant a une variation linéaire de
coefficient directeur [(∆i)/(∆t)] < 0.
Si on augmente l'amplitude des créneaux, le coefficient [(∆i)/(∆t)] augmente dans les
mêmes proportions.
Interprétations :
La variation de courant i donne une variation du champ magnétique qui induit une
tension u qui s'oppose à cette variation.
La tension u (fem d'auto-induction) est proportionnelle à la variation [(∆i)/(∆t)].
On a donc :
∆
i
u=k
∆
t
1. Définition : L'inductance notée L d'une bobine est le rapport entre la tension u à ses
bornes et la variation de courant [(∆i)/(∆t)] qui traverse cette bobine dans la
convention récepteur.
On a donc u=L [(∆i)/(∆t)] avec L en henry (H); i en ampère (A) et t en seconde (s).
2. Inductance d'une bobine longue : Pour une bobine longue (solénoïde) ou une bobine
torique, l'inductance peut s'exprimer simplement en fonction des paramètres
géométriques :
N2S
L=μ0
l
avec:
o L en Henry (H);
o S en mètres carrés (m2);
o l en mètres (m);
o μ0 = 4.π.10−7 H.m−1
Exemple : Une bobine de longueur l = 50 cm, de diamètre D petit devant l et
comportant N = 500 spires de surface S = 10 cm2 a une inductance :
5002×10.10−4
L=4.π.10−7× ≈ 628 μH.
0,5
∆u
i=C .
∆t
∆i
u=
.
L
∆t
Bobine réelle
Le modèle d'une bobine réelle tient compte de son inductance et de la résistance de ses
enroulements (schéma ci-dessous) :
Relation courant-tension
La tension u aux bornes de la bobine est la somme de la tension uR (résistance) et de la tension
uL (inductance pure).
∆
i
u=Ri+L
∆
t
Montage :
Chronogrammes :
Interprétation :
Étude expérimentale
Dans l'expérience ci-dessous, la bobine B est alimentée par la source de tension E. Le moteur
à courant continu MCC est branché aux bornes de la bobine et peut soulever une masse m par
l'intermédiaire d'une poulie.
1
W
Li2
=
2
avec :
W en joule J
L en henry H
i en ampère A
Exemple de calcul de W
Une bobine L = 0,5 H parcourue par un courant i = 10 A a stocké l'énergie W=[1/2]×0,5 ×102
= 25 J.
C'est l'énergie qu'il faut pour soulever une masse m = 100g d'une hauteur de 25m ⇒ W =
m.g.h = 0,1 ×10 ×25 = 25 J.
Filtrage audio
Les sons de basses fréquences (graves) sont caractérisés par des variations lentes du signal
alors que les sons de hautes fréquences (aigus) proviennent de variations rapides du signal.
Avant de brancher un haut-parleur "basses fréquences", il faut atténuer les aigus en utilisant le
montage ci-dessous :
La bobine s'oppose aux variations rapides du courant et ne va laisser "passer" que les
variations lentes (basses fréquences). Le condensateur s'oppose aux variations rapides de
tension et va jouer le même rôle que la bobine en étant branché en parallèle sur le haut-
parleur.
Lissage de courant
En sortie d'un montage redresseur, si l'on souhaite avoir un courant le plus constant possible,
il faudra ajouter une bobine en série avec la charge.
Remarques : Les diodes de redressements jouent aussi le rôle de "roue libre" et permettent
le passage du courant lorsque la bobine restitue l'énergie. Plus la valeur de l'inductance est
grande, plus le courant est "lissé".
Chapitre 3
Régimes variables
3.1 Les grandeurs périodiques : généralités
3.1.1 Objectifs
Connaître les caractéristiques essentielles des grandeurs périodiques.
Saisir le sens physique de la valeur moyenne et de la valeur efficace d'une tension ou
d'un courant.
Savoir calculer, pour des formes de signaux simples, les valeurs moyenne et efficace.
Savoir mesurer les valeurs moyenne et efficace pour une tension ou un courant.
Introduction
La plupart des grandeurs physiques sont variables au cours du temps. Donnons quelques
exemples :
Représentation
Les grandeurs variables dépendent du temps, on les notera en lettres minuscules. Par exemple
on notera que le courant i = 20 mA à l'instant t = 80 μs; il s'agit de la valeur instantanée du
courant (à un instant précis). La grandeur variable sera représentée sur l'ordonnée d'un
graphique dont l'abscisse est le temps. Le graphique ci-dessous représente une tension dont les
variations ont été enregistrées durant 10 ms :
Les unités, les échelles et les graduations doivent être précisées pour pouvoir exploiter
l'enregistrement.
La période
Beaucoup de grandeurs ont des variations qui se reproduisent identiquement entre deux
instants consécutifs.
Définition : On définira la période, en secondes, d'une grandeur périodique s(t) comme la
plus petite durée T vérifiant la relation :
s(t + T) = s(t).
Remarque : L'étude d'un signal périodique pourra donc se faire sur une seule période.
La fréquence
Définition : La fréquence F, exprimée en Hertz (Hz), d'une grandeur périodique est le
nombre de périodes contenues dans une durée égale à une seconde. En une seconde, on aura F
périodes de durée T donc F.T = 1s ce qui donne :
F
=1
T
avec F en Hertz (Hz) et T en secondes (s). Les multiples pour l'unité de fréquence sont :
La valeur moyenne
Prenons le graphique ci-dessous (variation d'une grandeur x) et essayons d'ajuster une droite
horizontale (tension continue) qui représenterait la moyenne Xmoy des valeurs prises par la
grandeur variable x(t).
À l'aide du schéma ci-dessous, définissons la surface A entre la courbe x(t) et l'axe des
abscisses.
Le fait que A+ = A− implique que la surface A est aussi égale à la surface du rectangle de
largeur T et de hauteur Xmoy. On a donc
A
A = Xmoy.T ⇒ Xmoy = .
T
Définition : La valeur moyenne d'une grandeur périodique x(t) de période T est la tension
constante Xmoy définie par la relation : Xmoy = [(A)/T] avec A surface entre la courbe x(t) et
l'axe des abscisses.
Méthode de calcul :
1. Calcul de la surface A en faisant la somme algébrique de toutes les surfaces pour une
période T (si la courbe est en dessous de l'axe, la surface sera négative).
2. Finir par le calcul Xmoy = [(A)/T].
Exemple de calcul pour une tension : Calculons la valeur moyenne de la tension u(t)
représentée sur l'oscillogramme ci-dessous :
A
6.10−3
< v1 > = = = 1,2 V.
T 5×1.10−3
Remarques :
1. Une grandeur ayant une valeur moyenne nulle est appelée grandeur alternative.
2. La valeur moyenne est aussi appelée "composante continue".
3. La valeur moyenne d'une grandeur x se note aussi < x > .
La valeur efficace
Expérience : Alimentons une ampoule d'éclairage supposée "résistive" avec la tension u
sinusoïdale alternative du secteur "230V".
Nous constatons que l'ampoule brille; elle reçoit donc de l'énergie bien que Umoy = 0 V.
Alimentons cette même ampoule avec une tension continue U que l'on règlera jusqu'à avoir le
même éclairement qu'avec la tension du secteur. On remarque alors que la tension continue a
été réglée à U = 230V.
On va donc définir une grandeur appelée "valeur efficace" qui sera utile pour caractériser les
notions de puissances et énergies.
Définition : La valeur efficace d'une tension périodique u est la tension constante U qui
fournirait la même puissance à une résistance. Cette définition est aussi valable pour un
courant i.
Relation donnant la valeur efficace du courant I en fonction de i (valeur instantanée) :
X = √ < x2 > .
Cette valeur efficace "vraie" est dénommée RMS (Root Mean Square) soit Racine carrée de la
Moyenne du Carré.
Méthode de calcul :
0,62×150.10−6+(−0,2)2×100.10−6
< i2 > = =0,232 A2.
250.10−6
Valeur efficace :
Remarque : Les multimètres "bas de gamme" mesurent les valeurs efficaces que pour des
signaux sinusoïdaux (tension et courant du secteur ou en sortie de transformateur).
En électronique, on rencontre souvent des signaux ayant une valeur moyenne non nulle
(composante continue) et une composante variable autour de la valeur moyenne.
Si on note Umoy la valeur moyenne (composante continue); Uond la valeur efficace de la
composante variable (sans la composante continue) et Ueff la valeur efficace du signal complet
alors on a la relation :
Ueff2=Umoy2+Uond2.
Du point de vue des appareils de mesures, la relation peut s'écrire aussi :
UAC+DC2=UAC2+UDC2.
Remarque : Certains multimètres "RMS" peuvent mesurer la valeur efficace Uond
(composante variable) en sélectionnant le calibre ÄC". Pour mesurer la valeur Ueff du signal
complet on sélectionne ÄC+DC".
1. Electrotechnique : La tension du secteur " EDF " est une sinusoïde de fréquence 50 Hz
et de valeur efficace 230V.
2. Radiodiffusion : Le signal porteur de la station FM " RTL2 " est une sinusoïde de
fréquence 94,6 MHz.
3. Acoustique : La note " La " fournie par un diapason est une sinusoïde de fréquence
440 Hz.
4. Mécanique : La course d'un piston dans son cylindre présente une variation
quasisinusoïdale.
5. Electronique : La tension aux bornes d'un "quartz" qui cadence le microprocesseur
d'un ordinateur est sinusoïdale de fréquence supérieure au GHz. La mise au point d'un
filtre passe par une étude harmonique (régime sinusoïdal).
Remarque : Lorsque le signal n'est pas sinusoïdal, on montrera qu'il peut se décomposer en
une somme de plusieurs sinusoïdes appelées harmoniques. L'étude du régime sinusoïdal est
donc incontournable dans beaucoup de domaines et en particulier en électronique.
Expression temporelle
Une grandeur sinusoïdale s(t) est représenté par l'expression :
1. Amplitude : L'amplitude Smax est la valeur maximale du signal qui va donc varier de
+Smax à −Smax.
2. Pulsation : La pulsation représente l'angle ω parcouru par la sinusoïde durant une
seconde. La fréquence f représente le nombre de périodes effectuées durant une
seconde. Sachant qu'une période T représente un angle de 2π rad, les relations entre Ω,
f et T sont :
2π
ω = 2πf=
T
o ω en rad.s−1
o f en Hz
o T en s.
3. Phase à l'origine : La phase à l'origine (du temps) représente le décalage angulaire qu'il
faut effectuer pour que la sinusoïde soit du type " sinωt". Une sinusoïde qui "passe par
zéro" dans le sens croissant, possède une phase à l'origine nulle (θ = 0).
Remarque : L'origine des temps est choisit arbitrairement. Ce qui est important c'est la
phase entre deux signaux; on prendra donc θ = 0 pour le signal de référence et on parlera de
différence de phase entre les deux signaux.
Valeur moyenne
Dans la majorité des cas, les grandeurs sinusoïdales seront alternatives, c'est-à-dire à valeur
moyenne nulle. L'expression s(t) = Smax sin(ωt + θ) utilisée pour un signal sinusoïdal implique
que la valeur moyenne notée < > soit nulle.
Dans tous les chapitres sur le régime sinusoïdal, on prend < signal > = 0.
Valeur efficace
La valeur efficace est la " racine carrée de la valeur moyenne du carré". Essayons d'exprimer
la valeur efficace de s(t) = Smax sin(ωt + θ) :
1. Exprimons s2 (t) :
1−cos[2(ωt+θ)
] S2max cos[2(ωt+θ)]
s2(t) = S2max sin2(ωt + θ)⇒ s2(t) = S2max( )⇒ − .
2 2 2
3. car
cos[2(ωt+θ)]
<
> =0
2
Seff= = Smax .
S2max
⎛
2
√ √2
5.
Smax
Seff=S= .
√2
Remarque :
Application : La valeur efficace de la tension du ßecteur" est de 230V ce qui donne une
sinusoïde d'amplitude 230 ×√2 ≈ 325 V.
Effectuons la somme u1(t) + u2(t) des tensions en ajoutant point par point les deux sinusoïdes
relatives à u1(t) et u2(t). On a
2
π
u1(t) = 3 √2 sin(100πt) et u2(t) = 2 √2 sin(100πt − ).
3
On mesure sur le graphe :
θu ≈ −40,9°.
ω ≈ 100 π rad.
Remarque :
Bilan :
Vecteur de Fresnel
Pour un circuit linéaire, les deux grandeurs variables en régime sinusoïdal sont la valeur
efficace et la phase à l'origine. Nous allons voir qu'il est possible de représenter ces deux
grandeurs à l'aide d'un vecteur et d'un axe Ox comme repère de référence.
Définition : Le vecteur U associé au signal sinusoïdal u(t) est appelé vecteur de Fresnel et a
les propriétés suivantes :
Exemple : Soit la tension u(t) = 12√2 sin(100πt + [(π)/3]), le vecteur de Fresnel U associé
est représenté ci-dessous :
Ensuite on mesure :
Remarque : La méthode des vecteurs de Fresnel est plus rapide que la méthode d'addition
point par point de u1(t) et u2(t).
Si on désire une méthode non graphique, il faudra utiliser la représentation par des nombres
complexes.
Nombres complexes
Un nombre complexe peut avoir une représentation vectorielle dans laquelle la longueur et
l'angle représentent respectivement le module et l'argument du nombre complexe représenté.
Rappel de Mathématiques Le nombre complexe z = a + jb est composé d'une partie réelle a
et d'une partie imaginaire b. La représentation vectorielle →OM du nombre complexe permet
de d'illustrer ses propriétés :
Représentation cartésienne : z = a + jb
Représentation géométrique : z = (Z, θ) Avec module → Z = √{a2 + b2} et argument
→ θ = tan−1 [b/a] si a > 0.
Définition : Le nombre complexe U = (U, θU) associé au signal sinusoïdal u(t) a les
propriétés suivantes :
Exemple : Prenons par exemple le courant sinusoïdal i(t) = 5 √2 sin(ωt − 3[(π)/4]) (A). Le
nombre complexe I associé à i(t) est :
π
u(t) = U√2 sin(ωt + θu) avec θu = .
2
et
π
i(t) = I√2 sin(Ωt + θi) avec θi= .
6
La figure ci-dessous représente le chronogramme et la représentation de Fresnel associée :
Définition
On appelle déphasage ϕ de la tension u par rapport au courant i, la différence entre la phase à
l'origine θu de u et la phase à l'origine θi de i.
ϕ = θu−θi.
Remarque : ϕ > 0 ⇒ i est en "retard" par rapport à u.
Cas particuliers
1. ϕ = 0 rad ⇒ u et i sont en phase
2. ϕ = π rad ⇒ u et i sont en opposition de phase
ϕdiv
ϕ
×360 (degrés) .
=
Tdiv
o
⇒Le résultat en radians est
ϕdiv
ϕ
×2π (radians) .
=
Tdiv
2. Exemple :
3.
4.
1,3
ϕ
×360 = 62,4°
=
7,8
5. ou
1,3
ϕ
×2π ≈ 1,09 rad.
=
7,8
Exemple :
7. Etirement maximum pour la mesure du décalage (la période du signal doit être connue
à l'avance)
o Régler la base de temps pour que la portion des signaux représentant le
décalage soit maximale sur l'écran (la base de temps ne doit pas être
décalibrée).
o Mesurer le temps τ de décalage des deux signaux.
⇒ Le résultat en degrés est ϕ = [(τ)/T]×360 (degrés).
⇒ Le résultat en radians est ϕ = [(τ)/T]×2π (radians).
τ −15.10−6
ϕ
×360 = ×360 ⇒ ϕ = 27°.
=
T 200.10−6
τ −15.10−6
ϕ
×2π = ×2π⇒ ϕ = − 0,471 rad.
=
T 200.10−6
3.3.2 Généralités
Si un dipôle linéaire est soumis à une tension sinusoïdale u(t) = U√2 sin(ωt); il sera alors
traversé par un courant sinusoïdal i(t) = I√2 sin(Ωt − ϕ).
Impédance et admittance
On appelle Impédance du dipôle la grandeur Z = U / I (en Ω).
On appelle Admittance du dipôle la grandeur Y = I / U (en S ou Ω−1).
Déphasage
On appelle déphasage de i par rapport à u l'angle ϕ représentant le retard angulaire de i par
rapport à u (en degrés ou radians).
Représentation de Fresnel
On représente u par un vecteur de module U et faisant un angle θu avec l'axe Ox (θu = 0 dans
notre exemple).
On représente i par un vecteur de module I et faisant un angle θi avec l'axe Ox (θi = −ϕ dans
notre exemple).
Notation complexe
On représente u par le nombre complexe U = [ U ; θu ].
On représente i par le nombre complexe I = [ I ; θi ].
On représente l'impédance par le nombre complexe Z = [ U/I ; θu − θi ] = [ U/I ; ϕ].
On représente l'admittance par le nombre complexe Y = [ I/U ; θi − θu ] = [ I/U ; −ϕ].
3.3.3 Résistance linéaire
Expérience
Alimentons une résistance linéaire R avec une source de tension sinusoïdale d'amplitude et de
fréquence réglable. Nous constatons les résultats suivants :
Interprétation
La résistance est soumise à la tension uR(t) = UR √2 sin(ωt). La relation courant-tension pour
une résistance est uR(t) = RiR(t). On a iR(t) = IR √2 sin(ωt − ϕ) avec iR=[(uR(t))/R]=[(UR)/R]√2
sin(ωt).
Par identification, on a donc IR=[(UR)/R] et ϕ = 0.
3.3.4 Bobine parfaite
Expérience
Alimentons une bobine parfaite d'inductance L avec une source de tension sinusoïdale
d'amplitude et de fréquence réglable.
Nous constatons les résultats suivants :
2. Variation de la fréquence :
o Le rapport des valeurs efficaces UL / IL est proportionnel à ω (UL / IL = Lω).
o Le déphasage ϕ est constant et égal à +π/2.
⇒ La fréquence n'agit pas sur le déphasage ϕ mais seulement sur l'impédance.
⇒ Plus la fréquence est élevée, plus l'impédance ZL est grande.
Interprétation
La bobine (inductance) est soumise au courant iL(t) = IL √2 sin(ωt).
La relation courant-tension pour une inductance est : uL=L[(dIL(t))/dt].
Ce qui donne uL(t) = LωIL √2 cos(ωt) ⇒ uL(t) = LΩIL √2 sin(ωt + π/2) Par identification, on a
donc UL = LωIL et ϕ = π/2.
Expérience
Alimentons un condensateur parfait de capacité C avec une source de tension sinusoïdale
d'amplitude et de fréquence réglable. Nous constatons les résultats suivants :
Interprétation
Le condensateur est soumis à la tension uC(t) = UC √2 sin(ωt).
La relation courant-tension pour une résistance est iC(t) = C [(duC(t))/dt].
Ce qui donne
2. Notation complexe :
3.3.6 Tableau récapitulatif
3.4 Régime sinusoïdal association de dipôles
3.4.1 Objectifs
Il s'agit d'étudier la relation courant-tension (impédance Z = [ Z ; ϕ]) dans des
associations de dipôles linéaires élémentaires (résistances, inductances et
condensateurs).
o Association série ("RL série", "RC série" et "RLC série").
o Association parallèle ("RL parallèle", "RC parallèle" et "RLC parallèle").
Dans le cas d'une association "RLC", la phénomène de résonance sera mis en évidence
et interprété.
3.4.2 Généralités
La voie Y1 de l'oscilloscope visualise la tension uGBF qui est très proche de la tension u
car ur est négligeable devant u.
Un voltmètre ÄC" branché aux bornes du GBF donnera la tension uGBF directement
proportionnelle au courant I (1V → 1 mA).
Montage
Le dipôle est constitué d'une résistance en série avec une inductance :
On constate un déphasage ϕ positif et de faible valeur (i est en retard par rapport à u). Le
courant I est proche de la valeur U / R.
⇒ L'inductance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
On constate un déphasage ϕ positif et proche de π/2 (i est en retard par rapport à u).
Le courant I est proche de la valeur [U/(Lω)].
⇒ La résistance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
Interprétation
1. Représentation de Fresnel : La relation vectorielle donne →U = →UR + →UL avec :
→UL en avance de π/2 par rapport à I car uL est en "quadrature avance" sur i.
La longueur des vecteurs donne UR = RI et UL = LωI. En appliquant le théorème de
Pythagore, on obtient :
U2=UR2+UL2
⇒ ZRLsérie2 = R2 + (Lω)2
⇒ ZRLsérie = √R 2
+ (Lω)2 .
On a aussi
Lω
ϕRLsérie=tan−1( ).
R
2. Impédance complexe :
avec
⇒ ZRLsérie = √R 2
+ (Lω)2
et
Lω
ϕRLsérie=tan−1( ).
R
Montage
Le dipôle est constitué d'une résistance en série avec un condensateur :
On constate un déphasage ϕ négatif et proche de −π/2 (i est en avance par rapport à u). Le
courant I est proche de la valeur CωU.
⇒ La résistance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
On constate un déphasage ϕ positif et de faible valeur (i est en avance par rapport à u). Le
courant I est proche de la valeur [U/R].
⇒ Le condensateur semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
Interprétation
1. Représentation de Fresnel La relation vectorielle donne →U = →UR + →UC avec :
→UC en retard de π/2 par rapport à →I car i est en "quadrature avance" sur uC.
U2=UR2+UC2
1
⇒ (ZRCsérieI)2 = (RI)2 + ( I)2
Cω
1
⇒ ZRCsérie2 = R2 + ( )2
Cω
1
⇒ ZRCsérie =
⎛ R 2
+( )2 .
√ Cω
On a aussi
ϕRCsérie=tan−1( 1 ).
RCω
2. Impédance complexe Les impédances s'ajoutent car les dipôles sont en série :
1
⇒ ZRCsérie = ZR + ZC = R − j = [ZRCsérie;ϕRCsérie
Cω
3. avec
1
⇒ ZRCsérie =
⎛ R 2
+( )2
√ Cω
4. et
1
ϕRLsérie=tan−1( ).
RCω
Montage
Le dipôle est constitué d'une résistance en série avec une inductance et en série avec un
condensateur :
Essai à basse fréquence
Le dipôle est alimenté avec une tension sinusoïdale de faible fréquence.
On mesure une tension UC supérieure à UL.
L'oscillogramme est représenté ci-dessous :
Interprétation
1. Représentation de Fresnel La relation vectorielle donne →U = →UR + →UL + →UC
avec :
o →UR colinéaire à →I car uR et i sont ën phase".
o →UL en avance de π/2 par rapport à →I car uL est en "quadrature avance" sur i.
o →UC en retard de π/2 par rapport à →I car i est en "quadrature avance" sur uC.
o Basse fréquence
o Haute fréquence
U2=UR2+(UL−UC)2
1
⇒ (ZRLCsérieI)2 = (RI)2 + (LωI− I)2
Cω
1
⇒ ZRLCsérie2 = R2 + (Lω− )2
Cω
1
⇒ ZRLCsérie =
⎛ R 2
+ (Lω− )2 .
√ Cω
On a aussi
1
Lω
−
Cω ).
ϕRLCsérie=tan−1(
On a aussi :
LCω02=1 ⇒ ω0=
√LC
ou
f0= .
2π
√LC
2. Impédance complexe Les impédances s'ajoutent car les dipôles sont en série :
1
⇒ ZRLCsérie = ZR+ZL+ZC = R +j(Lω− ) = [ZRLCsérie,ϕRLCsérie]
Cω
3. avec
1
⇒ ZRLCsérie = ⎛ R2 + (Lω− )2
Cω
√
4. et
1
Lω
−
Cω ).
ϕRLCsérie=tan−1(
On alimente un circuit RLC série avec une tension sinusoïdale de tension efficace 5V
et de fréquence f0 telle que ϕ = 0 (résonance).
2. Interprétation
À la fréquence f0, l'impédance du circuit est minimale et égale à R; le courant est donc
maximal (on dit qu'il y a résonance en courant).
UC= 1 I =
0 U
Cω0 RCω0
1 Lω0
Q0= = .
RCω0 R
Montage
Le dipôle est constitué d'une résistance en parallèle avec une inductance :
On constate un déphasage ϕ positif et proche de π/2 (i est en retard par rapport à u).
La tension U est proche de la valeur Lω.I.
⇒ La résistance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
On constate un déphasage ϕ positif et de faible valeur (i est en retard par rapport à u).
La tension U est proche de la valeur R.I.
⇒ L'inductance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
Interprétation
1. Représentation de Fresnel La relation vectorielle donne →I = →IR + →IL avec : →IR
colinéaire à →U car iR et u sont ën phase".
→IL en retard de π/2 par rapport à →U car iL est en "quadrature retard" sur u.
U
IR=
R
et
1
IL= U.
Lω
I2=IR2+IL2
1 1
1 1
⇒ YRLparall2 = ( )2 + ( )2
R Lω
1 1
⇒ YRLparall =
⎛ ( ) 2
+( )2
√ R Lω
On a aussi
R
ϕRLparall=tan−1( ).
Lω
En basse fréquence, on a [1/R] << [1/(Lω)] ce qui donne YRLparall ≈ [1/(Lω)] soit ZRLparall
≈ Lω et ϕRLparall ≈ +π/2.
En haute fréquence, on a [1/(Lω)] << [1/R] ce qui donne YRLparall ≈ [1/R] soit ZRLparall ≈
R et ϕRLparall ≈ 0.
2. Admittance complexe Les admittances s'ajoutent car les dipôles sont en parallèle :
1 1
3. avec
1 1
YRLparall =
⎛ ( ) 2
+( )2
√ R Lω
4. et
R
ϕRLparall=tan−1( ).
Lω
5. En basse fréquence, on a [1/R] << [1/(Lω)] ce qui donne YRLparall ≈ −j[1/(Lω)] soit
ZRLparall ≈ jLω.
6. En haute fréquence, on a [1/(Lω)] << [1/R] ce qui donne YRLparall ≈ [1/R] soit ZRLparall ≈
R.
On constate un déphasage ϕ positif et de faible valeur (i est en avance par rapport à u).
La tension U est proche de la valeur R.I.
⇒ Le condensateur semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
On constate un déphasage ϕ négatif et proche de −π/2 (i est en avance par rapport à u).
La tension U est proche de la valeur [1/(Cω)]I.
⇒ La résistance semble avoir une action négligeable à cette fréquence.
Interprétation
1. Représentation de Fresnel
→IC en retard de π/2 par rapport à →U car iC est en "quadrature retard" sur u.
La longueur des vecteurs donne
U
IR=
R
et
IC=CωU.
I2=IR2+IC2
1
⇒ (YRCparallU)2 = ( U)2 + (CωU)2
R
1
⇒ YRCparall2 = ( )2 + (Cω)2
R
⇒ YRCparall =
⎛ 1
√ ( )2 + (Cω)2
R
On a aussi
ϕRCparall=−tan−1(RCω).
En basse fréquence, on a Cω << [1/R] ce qui donne YRCparall ≈ [1/R] soit ZRCparall ≈ R et
ϕRCparall ≈ 0.
2. Admittance complexe Les admittances s'ajoutent car les dipôles sont en parallèle :
1
⇒ YRCparall = YR+ YC= +jCω = [YRCparall;−ϕRCparall]
R
3. avec
1
YRCparall =
⎛ ( ) 2
+ (Cω)2
√ R
4. et
ϕRCparall=tan−1(RCω).
5. En basse fréquence, on a Cω << [1/R] ce qui donne YRCparall ≈ [1/R] soit ZRCparall ≈ R.
6. En haute fréquence, on a [1/R] << Cω ce qui donne YRCparall ≈ jCω soit ZRCparall ≈
−j[1/(Cω)] et ϕRCparall ≈ − π/2.
Montage
Le dipôle est constitué d'une résistance en série avec une inductance et en série avec un
condensateur :
Interprétation
1. Représentation de Fresnel La relation vectorielle donne →I = →IR + →IL + →IC avec :
o →IR colinéaire à →U car iR et u sont ën phase".
o →IL en retard de π/2 par rapport à →U car iL est en "quadrature avance" sur u.
o →IC en avance de π/2 par rapport à →U car iC est en "quadrature avance" sur u.
o Basse fréquence
o Haute fréquence
IC étant supérieur à IL, le vecteur →I se situe "du côté" de IC avec un déphasage
négatif.
o Fréquence de résonance (ϕ = 0)
I2=IR2+(IL−IC)2
1 1
⇒ (YRLCparallI)2 = ( I)2 + ( I−CωI)2
R Lω
1 1
⇒ YRLCparall2 = ( )2 + ( −Cω)2
R Lω
⇒ YRLCparall = ⎛ .
√ 1 1
( ) + ( −Cω)2
2
R Lω
On a aussi
−Cω
L
ω
ϕRLCparall=tan−1( ).
On a aussi :
LCω02=1 ⇒ ω0=
√LC
ou
f0= .
2π
√LC
2. Impédance complexe Les impédances s'ajoutent car les dipôles sont en parallèle :
1 1
⇒ YRLCparall = YR+YL+YC = +j(Cω− ) = [YRLCparall,ϕRLCparall]
R Lω
3. avec
1 1
⇒ YRLCparall =
⎛ ( ) 2
+ (Cω− )2
√ R Lω
4. et
1
Cω−
Lω
ϕRLCparall=tan−1( ).
1
R
Q0 = RC ω0 = .
Lω
3.5.2 Puissance instantanée
P=U.I
P en Watts (W)
U en Volts (V)
A en Ampères (A)
En régime sinusoïdal, la tension et le courant sont variables dans le temps, la puissance porte
donc le nom de puissance instantanée et la relation devient :
p(t) = u(t).i(t)
Si la tension et le courant sont variables, la puissance sera aussi variable dans le temps.
Expérience
Les deux circuits suivants sont très utilisés en électronique :
Nous allons utiliser ces deux circuits pour visualiser la puissance instantanée sur l'écran d'un
oscilloscope (schéma suivant) :
3.5.3 Puissance active
Définition
Observons en détail les chronogrammes relatifs à u(t), i(t) et p(t) de l'expérience précédente :
P en Watts (W)
U en Volts (V)
A en Ampères (A)
ϕ déphasage (retard de i par rapport à u)
Remarque : Dans le cas d'un dipôle passif, P est positive (cosϕ > 0). Le dipôle est donc
globalement récepteur même si, à certains instants, il peut être générateur.
Dipôles élémentaires
1. Résistance R : cosϕ = 1 (car ϕ = 0) et U = RI
U2
⇒ P=UI=RI2= .
R
1.
230
I= ≈ 0,679 A.
2.
R
300
3.
3.5.4 Puissance apparente
Introduction
Pour un récepteur, si le terme cosϕ n'est pas connu, on ne peut évaluer le courant efficace I
absorbé. Par contre, si produit U.I est connu, il est alors possible d'en déduire la valeur I.
Définition
La puissance apparente (notée S) est le produit des valeurs efficaces U et I. C'est une grandeur
théorique qui n'a pas d'existence physique en tant que puissance et son unité sera le
voltampère (VA) :
S=U.I
S en voltampère (VA)
U en Volts (V)
I en Ampères (A)
Pgéné 139
Igéné= = ≈ 600 mA
U 230
mais on a Imoteur ≈ 679 mA.
!!! La seule considération de la puissance active des récepteurs pour dimensionner un
générateur conduit à une mauvaise estimation du courant.
Par contre, si on considère Smoteur = 156 VA, on aura Igéné=[(Sgéné)/U]=[159/230] ≈ 679 mA
Remarque : Le principe de conservation de l'énergie ne s'applique pas aux puissances
apparentes et on a :
3.6.2 Généralités
Présentation
Un circuit triphasé élémentaire est constitué d'un générateur (réseau de distribution de
l'énergie) et d'un récepteur. Le schéma est indiqué ci-dessous :
L'énergie est véhiculée par les trois conducteurs de phase, d'où l'appellation "triphasé". Le
conducteur de neutre est en général au potentiel 0V et peut ne pas être utilisé.
Courants et tensions
Le circuit présenté plus haut permet de définir 6 tensions et 4 courants (schéma ci-dessous) :
Tensions simples
La figure ci-dessous représente le chronogramme relatif aux tensions simples u1, u2 et u3 :
o v1(t) = √2sin(ωt)
o v2(t) = √2sin(ωt − 2π/3)
o v3(t) = √2sin(ωt − 4π/3)
Schéma de Fresnel : Connaissant la valeur efficace et les phases entre les tensions simples,
on peut tracer un schéma de Fresnel :
Tensions composées
Reprenons le schéma de Fresnel relatif aux tensions simples et ajoutons les vecteurs relatifs
aux tension composées :
→ → → → → → → → →
− ; = −
U =V V U = V − V et U V V .
12 1 2 23 2 3 31 3 1
3.6.4 Puissances en triphasé
i1(t) = √2sin(ωt − ϕ)
U
P = P1 + P2 + P3 = 3VI cosϕ = 3 I cosϕ
√3
Ce qui donne la relation générale
P = √3UI cosϕ.
On démontre que :
I = J √3.
Exemple 2 : Considérons un récepteur triphasé composé de trois phases (dipôles). Chaque
phase fonctionne sous une tension U = 230 V. Le réseau est de type 230 V /400 V soit
V=230 V et U=400 V. Le branchement du récepteur sera de type étoile car la tension d'une
phase du récepteur doit être la tension entre phase et neutre du générateur. Couplage triangle
⇒
On a démontré que :
U = V √3.