ANSES-Reuitilisation Des Eaux en Irrigation

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Réutilisation

des eaux usées traitées


pour l’irrigation
des cultures, l’arrosage
des espaces verts
par aspersion et
le lavage des voiries
Avis de l’Anses
Rapport d’expertise collective

Mars 2012 Édition scientifique


Réutilisation
des eaux usées traitées
pour l’irrigation
des cultures, l’arrosage
des espaces verts
par aspersion et
le lavage des voiries
Avis de l’Anses
Rapport d’expertise collective

Mars 2012 Édition scientifique


Avis de l’Anses
Saisine n° 2009-SA-0329

Le directeur général Maisons-Alfort, le 30 mars 2012

    AVIS
de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail
relatif à « la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures,
l’arrosage des espaces verts par aspersion et le lavage des voiries »

L’Anses met en œuvre une expertise scientifique indépendante et pluraliste.


L’Anses contribue principalement à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de l’environnement, du
travail et de l’alimentation et à évaluer les risques sanitaires qu’ils peuvent comporter.
Elle contribue également à assurer d’une part la protection de la santé et du bien-être des animaux et de la
santé des végétaux et d’autre part l’évaluation des propriétés nutritionnelles des aliments.
Elle fournit aux autorités compétentes toutes les informations sur ces risques ainsi que l’expertise et l’appui
scientifique technique nécessaires à l’élaboration des dispositions législatives et réglementaires et à la mise en
œuvre des mesures de gestion du risque (article L.1313-1 du code de la santé publique).
Ses avis sont rendus publics.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), devenue


depuis le 1er juillet 2010, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail (Anses)1 a été saisie le 7 août 2009 par le Directeur général
de la santé du ministère chargé de la santé et la Directrice de l’eau et de la biodiversité du
ministère chargé de l’écologie, d’une demande d’évaluation des risques sanitaires liés à
l’aspersion des eaux usées traitées (EUT).

1. CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE

1.1. Contexte de la saisine


La réutilisation d’eaux usées traitées (REUT) pour l’irrigation de cultures ou l’arrosage
d’espaces verts présente un intérêt vis-à-vis de la préservation de la ressource en eau,
notamment en cas de conditions climatiques défavorables (période de sécheresse
prolongée) ou dans des zones de faible disponibilité des ressources en eau.
Les conditions de REUT doivent être encadrées réglementairement afin de prévenir les
risques sanitaires liés à cette pratique. En effet, les eaux résiduaires urbaines, même
traitées par une station d’épuration (STEP), contiennent divers micro-organismes
pathogènes et des éléments organiques et minéraux potentiellement toxiques.
Afin de garantir la protection de la santé publique et de l’environnement, la section des
eaux du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) a défini, en juillet 1991,
des prescriptions sanitaires et techniques applicables aux installations utilisant, après
traitement, des eaux usées à des fins d’arrosage ou d’irrigation. Ces prescriptions ont été

1
L’Afsset et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) ont fusionné pour donner naissance
à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le 1er
juillet 2010.

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail,


27-31 av. du Général Leclerc, 94701 Maisons-Alfort Cedex - Téléphone : + 33 (0)1 49 77 13 50 - Télécopie : + 33 (0)1 49 77 26 26 - www.anses.fr
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actualisées en 2001 et un projet d’arrêté a été élaboré en application de l’article 24 du


décret du 3 juin 1994 relatif à l’assainissement des eaux usées urbaines. Ce projet a été
transmis à l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Afssa) pour avis.
L’Afssa a rendu un avis2 en 2008 relatif aux risques sanitaires pour l’Homme et les
animaux, liés à une exposition par voie orale. L’utilisation des EUT pour l’arrosage des
espaces verts, les dangers que peut présenter cette pratique pour les riverains ou les
professionnels (notamment par aspersion) sont exclus du rapport de l’Afssa qui définit des
contraintes d’usage, de distances et de terrains en fonction du niveau de qualité des EUT.
En 2010, l’Afssa a complété son analyse par une évaluation des risques liés aux effluents
issus des établissements de transformation de sous-produits animaux de catégorie 1, 2 ou
3, toujours à des fins de réutilisation pour l’irrigation des cultures destinées à la
consommation humaine ou animale (Afssa, 2010)3.
L’évaluation des risques sanitaires pour l’Homme liés à l’exposition par voies respiratoire
et/ou cutanéo-muqueuse fait l’objet du présent avis.
L’article 4 de l’arrêté du 2 août 20104 publié au journal officiel le 31 août 2010 n’autorise la
réutilisation des EUT par aspersion qu’à titre expérimental, après avis favorable de
l’Anses.

1.2. Objet de la saisine


Les objectifs de ce travail sont donc :
 d’évaluer les risques sanitaires liés à la REUT par aspersion pour l’irrigation
des cultures et l’arrosage des espaces verts pour les voies respiratoire et
cutanéo-muqueuse ;
 de confirmer ou infirmer les critères et valeurs retenues par l’Afssa dans le
cadre de l’aspersion ;
 de proposer des recommandations visant à compléter l’arrêté du 2 août 2010 et
remplacer l’expérimentation prévue dans son article 4 ; ces recommandations
devant inclure des niveaux de traitement et proposer des moyens pour
maîtriser le risque lié à l’irrigation par aspersion ;
 d’évaluer les risques sanitaires liés à la REUT pour le lavage des voiries.

L’expertise conduite dans le cadre de cette saisine ne prend pas en compte :


 l’impact de la REUT sur l’environnement, car encadré par la réglementation ;
 les voies de contamination indirecte par ingestion de végétaux arrosés avec
des EUT (traitée par l’Afssa en 2008) et par contact main-bouche ou
manuportage.

2. ORGANISATION DE L’EXPERTISE
L’expertise a été réalisée dans le respect de la norme NF X 50-110 « Qualité en expertise
– Prescriptions générales de compétence pour une expertise (Mai 2003) ».

2
Afssa (2008). Réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage ou l’irrigation. 69 p.
3
Afssa (2010). Avis de l’agence française de sécurité sanitaire des aliments relatifs à l’évaluation des risques
sur les effluents issus des établissements de transformation de sous-produits animaux de catégories 1,2 ou 3
à des fins de réutilisation pour l’irrigation des cultures destinées à la consommation humaine. 34 p.
4
Journal officiel de la République Française. (2010). Arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues
du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts –
NOR : SASP1013629A.

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L’expertise relève du domaine de compétences du comité d’experts spécialisé (CES)


« Eaux ». L’Anses a confié l’expertise au groupe de travail « Réutilisation des eaux usées
traitées ». Les travaux ont été présentés au CES tant sur les aspects méthodologiques
que scientifiques entre le 4 octobre 2011 et le 6 mars 2012.
Le présent avis se fonde, pour les aspects scientifiques sur le rapport final issu de cette
expertise collective qui a été approuvé par le comité d’experts spécialisé lors de sa séance
du 7 février 2012.

3. ANALYSE ET CONCLUSIONS DU CES

3.1. Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs

3.1.1. Évaluation des risques sanitaires liés aux contaminants chimiques


■ Description de la méthode
L’évaluation des risques sanitaires liés aux contaminants chimiques a été conduite en
adoptant la démarche suivante :
i. identification des dangers chimiques ;
ii. évaluation des expositions ;
iii. recherche et sélection des valeurs toxicologiques de référence (VTR) des
contaminants chimiques retenus ;
iv. caractérisation des risques sanitaires.

Les données relatives aux concentrations en micropolluants dans les effluents de STEP
sont, à ce jour, partielles et relativement récentes.
La caractérisation chimique des EUT s’est appuyée sur les résultats de deux études5 qui
ont quantifié différents micropolluants dans les rejets de STEP. Au total, plus d’une
centaine de contaminants chimiques ont été quantifiés en sortie de STEP.

Les critères de sélection des micropolluants d’intérêt peuvent être multiples. Dans le cadre
de ce travail, les contaminants chimiques ont été retenus en considérant :
 la composition des EUT : sont retenues prioritairement les substances qui ont
été quantifiées, dans les études AMPERES6 et/ou RSDE17 ;
 la volatilité des contaminants chimiques : sont retenues les substances peu
volatiles dont la constante de Henry < 1 Pa.m3/mol ou la pression de vapeur
< 100 Pa si la constante de Henry n’est pas disponible ;
 la toxicité pour l’Homme des substances : sont retenues les substances figurant
sur la liste de substances cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la
reproduction (CMR) ayant fait l’objet d’un classement européen harmonisé ou

5
Programme de recherche sur l’Analyse de Micropolluants Prioritaires et Émergents dans les Rejets des Eaux
Superficielles (AMPERES).
Action de Recherche et réduction de substances dangereuses pour le milieu aquatique (RSDE1).
6
Coquery M., Pomiès M., Martin-Ruel S., et al. (2011). Mesurer les micropolluants dans les eaux brutes et
traitées - Protocoles et résultats pour l'analyse des concentrations et des flux. Techniques-Sciences-Méthodes
; 1/2 : 25-43.
Martin Ruel S., Choubert J.M., Esperanza M. et al. (2011). On-site evaluation of the removal of 100 micro-
pollutants through advanced wastewater treatment processes for reuse applications. Water Science and
Technology ; 63 (11) : 2486-2497.
7
INERIS. Les substances dangereuses pour le milieu aquatique dans les rejets au milieu naturel. Bilan de
l’action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau. Volet
stations d’épuration. Action 11 : Convention ONEMA-INERIS 2008. Verneuil en halatte : INERIS, 2009. 55 p.
(Rapport d’étude n°DRC-09-95687-02648A).

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celles ayant fait l’objet d’un classement par le Centre international de recherche
sur le cancer ;
 la disponibilité de VTR8 pour la voie respiratoire ou le contact cutanéo-
muqueux.

Dix contaminants chimiques ont donc été retenus : l’hexachlorocyclohexane, la dieldrine, le


Di(2-ethylhexyl)phtalate (DEHP), le pentachlorophénol, le chrome, le nickel, le cobalt,
l’arsenic, le cadmium et le plomb.
Les durées d’arrosage étant différentes, l’irrigation des cultures9 et l’arrosage des golfs et
espaces verts ont été traités séparément. Des scenarii « pire cas »10 pour une exposition
chronique ont été construits pour cinq catégories de population adulte :
 travailleurs ;
 passants ;
 résidents ;
 utilisateurs des espaces verts ;
 sportifs.

Concernant la sélection des VTR, les valeurs construites par l’Anses ont été retenues
prioritairement. En l’absence de VTR élaborées par l’Anses, un recensement des VTR
existantes et élaborées par des organismes internationaux a été réalisé. Ont été retenues
les valeurs étant en adéquation avec les scenarii d’exposition et en cas d’existence de
plusieurs VTR pour un même contaminant chimique la valeur la plus protectrice pour la
santé humaine. Au regard de l’absence de VTR pour la voie cutanéo-muqueuse,
l’évaluation des risques a été menée uniquement pour la voie respiratoire.

Ne disposant pas de concentrations en micropolluants représentatives de l’ensemble des


EUT métropolitaines, plutôt que de calculer le risque sanitaire pour chacune des
substances sélectionnées, il a été jugé plus pertinent de calculer les concentrations
maximales théoriques dans les EUT à ne pas dépasser, pour chaque catégorie de
population et pour un quotient de danger pris égal à 1 lorsque la substance est à seuil
d’effet et un risque de 10-5 lorsque la substance est sans seuil d’effet. Pour chaque
substance, la concentration maximale théorique à ne pas dépasser a ensuite été
comparée à la concentration moyenne retrouvée dans les EUT dans les études
AMPERES et RSDE1 à laquelle a été ajouté un facteur de sécurité égal à deux fois l’écart
type (95e percentile).

■ Résultats
Les concentrations maximales théoriques à ne pas dépasser dans les EUT afin d’éviter la
survenue d’un effet néfaste sur la santé pour les populations exposées par voie
respiratoire, basées sur des hypothèses maximalistes sont largement supérieures (entre
102 et 107 fois) aux concentrations retrouvées dans les EUT étudiées au cours des
programmes AMPERES et RSDE1. Au regard de ces résultats, sauf pollution ponctuelle
ou accidentelle, ces substances ne devraient pas se retrouver dans les EUT à des
concentrations pouvant induire par voie respiratoire un effet néfaste pour la santé des
populations lors de l’irrigation par aspersion des cultures ou l’arrosage des espaces verts
et des golfs.

8
VTR à seuil d’effets ou VTR sans seuil d’effets correspondant à un excès de risque unitaire (ERU).
9
Seul le maïs a été retenu compte tenu de ses besoins en eau et du temps d’irrigation nécessaire, ce qui
correspondrait pour un individu à une situation d’exposition « pire cas ».
10
La REUT a lieu sur 4 mois entre avril et octobre selon les cultures et les régions ; l’irrigation a toujours lieu à
la même plage horaire et les populations retenues sont exposées à chaque irrigation.

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3.1.2. Évaluation des risques sanitaires liés aux micro-organismes


■ Description de la méthode
L’évaluation quantitative d’un risque sanitaire lié à un micro-organisme nécessite, pour un
danger identifié, de disposer de données relatives à l’occurrence, la concentration, la
relation dose-réponse pour les voies d’exposition considérées.
Dans le cadre de cette expertise, la faisabilité d’une analyse des risques a été explorée.
Il en résulte que la réalisation d’une analyse des risques microbiologiques s’avère
impossible du fait :
 du manque de données d’exposition ;
 de l’existence d’une seule relation dose-réponse pour Legionella pneumophila
pour la voie respiratoire et non transposable aux autres micro-organismes ;
 des conditions complexes de survie des micro-organismes dans
l’environnement ;
 de l’absence de valeur de seuil acceptable pour caractériser le risque.
Ainsi, seule une identification des dangers et de leurs effets potentiels sur la santé
humaine a été réalisée.
L’identification des dangers microbiologiques a été menée sur la base d’une revue de la
littérature relative à la contamination des EUT (prenant en compte celle des eaux usées
brutes et de l’effet des traitements sur l’abattement des concentrations en micro-
organismes) complétée par une recherche de données épidémiologiques liées à la REUT
par aspersion.
Une liste de dangers, pour laquelle seuls les agents biologiques pathogènes par voies
respiratoire et cutanéo-muqueuse ont été retenus, a été établie.

■ Résultats
La composition microbiologique des EUT est extrêmement variable selon la saison,
l’origine des eaux usées collectées, l’état sanitaire des populations, le traitement appliqué
dans la STEP, etc. De ce fait, celles-ci contiennent une large variété de micro-organismes,
à des concentrations variables, potentiellement pathogènes pour l’Homme (bactéries,
champignons et leurs toxines, virus et protozoaires) et susceptibles d’induire des effets
sanitaires via les voies respiratoire et/ou cutanéo-muqueuse selon la sensibilité de la
personne exposée et la dose de micro-organismes à laquelle elle est exposée.
Les données épidémiologiques, retrouvées dans la littérature, sont, quant à elles,
insuffisantes pour conclure quant à l’existence d’un risque sanitaire lié à la présence de
micro-organismes dans les EUT pour des opérations de REUT, d’autant que peu de
données relatives à la composition microbiologiques des EUT réutilisées sont disponibles.

3.2. Conclusions et recommandations de l’expertise collective pour l’irrigation


des cultures, l’arrosage des golfs et des espaces verts
En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de conclure à l’absence totale de
risques chimiques et microbiologiques liés à la REUT par aspersion par voies respiratoire
et/ou cutanéo-muqueuse. Le CES préconise donc de limiter au maximum l’exposition de
l’Homme aux EUT lors des opérations d’aspersion.
Un ensemble de mesures en vue de limiter cette exposition est proposé et concerne :
 les qualités d’eaux ;
 l’encadrement des pratiques ;
 la limitation de l’exposition humaine.
Ces recommandations viennent compléter l’arrêté du 2 août 2010 et préciser
l’encadrement réglementaire de l’irrigation des cultures, l’arrosage des golfs et espaces

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verts par aspersion. Elles visent à se substituer à l’étude expérimentale préconisée dans
l’article 4 et définie dans l’annexe III de ce même arrêté. De ce fait, l’instruction des
dossiers de REUT par aspersion serait menée par les services préfectoraux du
département où l’opération de REUT est réalisée, au même titre que tout type de
demande de REUT.

3.2.1. Qualités d’eaux


S’agissant des qualités d’EUT réutilisées, le CES recommande le respect de l’arrêté du
2 août 2010 concernant :
 les qualités d’eaux définies dans l’annexe I pour les usages tels que définis
dans l’annexe II du même arrêté ;
 le programme de surveillance des EUT défini dans l’article 10.
Concernant le stockage, comme mentionné dans l’article 3 de l’arrêté du 2 août 2010, les
conditions de stockage des EUT ne doivent pas favoriser le développement de vecteurs
ou d’agents pathogènes.
Le stockage d’eau en vue d’une irrigation ne devra pas être réalisé en cas de
fonctionnement dégradé momentané de la STEP.

3.2.2. Encadrement des pratiques


■ Liées à la conception et à la gestion du réseau de distribution
Le réseau de distribution des EUT doit être conçu de telle manière qu’il ne dégrade pas la
qualité de l’eau. Tout doit être mis en œuvre de façon à éviter la possible prolifération
d’espèces microbiennes, notamment en proscrivant les bras morts.
Le réseau devrait être conçu de telle sorte que des purges puissent être facilement
réalisées par le gestionnaire.
Une vidange totale du réseau d’irrigation et un rinçage sous pression à la fin de la saison
d’irrigation et au moment de sa mise en route devraient être réalisés. Des procédures de
nettoyage et d’entretien de ce réseau, déterminées par les exploitants, devraient être
élaborées et mises en œuvre.

■ Liées aux systèmes d’aspersion et à l’irrigation par aspersion


L’utilisation d’asperseurs basse pression devrait être privilégiée dans les zones ventées :
pression inférieure à 3,5 bar pour les turbines ou les asperseurs de couverture intégrale et
inférieure à 5,5 bar pour les canons d’arrosage. Par ailleurs l’utilisation d’asperseurs ayant
une faible apogée devrait également être privilégiée.

L’arrêté du 2 août 2010 préconise des distances de sécurité définies pour protéger des
activités sensibles mais ne visant pas à limiter l’exposition humaine.
Afin de limiter l’exposition des populations au-delà de la portée théorique de l’asperseur, le
CES préconise :
 la mise en place des distances de sécurité modulées en fonction du type
d’asperseur utilisé, correspondant a minima à deux fois la portée de
l’asperseur, à respecter quelle que soit la vitesse du vent ;
 l’installation d’obstacles physiques (haies végétalisées, murs, etc.) autour des
sites irrigués.
En complément des informations demandées dans l’article 9 de l’arrêté du 2 août 2010,
l’exploitant devrait fournir aux autorités compétentes avant le début de la campagne
d’irrigation la description du modèle des asperseurs, leur pression de fonctionnement, le
détail des surfaces irriguées et leurs pentes, les distances des surfaces par rapport aux
habitations et aux voies de circulation, le volume d’eau dans la bâche de stockage le cas
échéant, les périodes d’irrigation.

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Conformément à l’article 12 de l’arrêté, l’exploitant devrait consigner son programme


d’irrigation incluant les éléments précités dans un registre et le tenir à disposition des
autorités compétentes.

3.2.3. Limitation de l’exposition


■ Résidents – Passants
Une interdiction de présence du public au moment de l’aspersion permettrait de réduire
considérablement l’exposition.
De ce fait, l’arrosage en période nocturne pourrait être privilégié pour les espaces verts,
cette période étant caractérisée par une évaporation moindre et par conséquent une
dispersion plus limitée. Ainsi, cette mesure permettrait en outre de limiter l’exposition du
public au moment de l’arrosage bien que la période diurne soit plus favorable à
l’abattement microbien (Teltsch et al., 1980 11; Karra et Katsivela, 200712).
Le CES, par référence avec les préconisations de l’Australie13, recommande la fermeture,
aux usagers, des espaces verts arrosés par des EUT durant 1 à 4 heures suivant
l’arrosage. Des panneaux à l’entrée des espaces verts ouverts au public et des golfs
devraient être installés de manière à informer les utilisateurs de l’utilisation d’EUT et leur
rappeler les bonnes règles d’hygiène de manière à ne pas être exposés aux éventuels
contaminants présents dans les EUT par contact main-bouche, frottage des yeux après
avoir touché les zones arrosées par des EUT, etc..

■ Professionnels
Les professionnels ne devraient pas se trouver sur les sites irrigués au moment de
l’aspersion.
Des mesures de prévention collectives, individuelles et médicales devront être définies
telles que celles proposées dans le rapport.
Pour ce qui concerne la prévention médicale, le CES préconise la collecte et le traitement
au niveau régional (Consultation de pathologie professionnelle, Agence régionale de santé
(ARS), Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire), etc.) des informations médicales
recueillies afin de documenter les éventuels effets sanitaires de cette exposition et faire
progresser la connaissance des risques.

3.2.4. Acquisition de connaissances


Compte tenu des lacunes identifiées et/ou des données encore fragmentaires disponibles
qui n’ont pas permis de mener à son terme l’ERS liés à la REUT par aspersion, le CES
recommande que des études et/ou des travaux de recherche soient menés dans le but
de :
 caractériser quantitativement la composition microbiologique et chimique des EUT
et notamment rechercher sur des sites pilotes les micro-organismes listés dans
l’annexe III de l’arrêté du 2 août 2010 pour déterminer l’efficacité des filières de
traitement vis-à-vis de ces derniers (plus particulièrement pour les amibes et les
légionelles) et connaître le niveau de contamination des EUT par ces mêmes
micro-organismes ;
 réaliser des études épidémiologiques à proximité de sites (golfs, espaces verts
notamment) où est pratiquée la REUT par aspersion ;

11
Teltsch B., Kedmi S., Bonnet L. et al. (1980). Isolation and identification of pathogenic microorganisms at
wastewater-irrigated fields : ratios in air and wastewater. Applied and environmental microbiology ; 39 (6) :
1183-1190.
12
Karra S. et Katsivela E. (2007). Microorganisms in bioaerosol emissions from wastewater treatment plants
during summer at a Mediterranean site. Water Research ; 41: 1355-1365.
13
Australian EPA (2006). Australian guidelines for water recycling : managing health and environmental risks
(phase 1). Camberra, Nov 2006. 389 p.

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 mener des campagnes de mesures d’aérosols autour des zones aspersées afin de
les caractériser d’un point de vue chimique et microbiologique et notamment
poursuivre l’étude expérimentale pour évaluer le risque de dispersion d’aérosols
biologiques par aspersion d’EUT pour l’irrigation des cultures afin d’estimer la
dispersion des particules au-delà de la portée, affiner les distances de sécurité et
évaluer l’effet d’éventuels écrans ;
 produire des données relatives aux relations dose-réponse des micro-organismes
retrouvés dans les EUT pour une exposition par voies respiratoire et/ou cutanéo-
muqueuse ;
 produire des données toxicologiques relatives aux contaminants chimiques
retrouvés dans les EUT pour une exposition par voies respiratoire et/ou cutanéo-
muqueuse ;
 évaluer les effets des interactions des différents composés chimiques présents
dans les EUT.
Par ailleurs le CES recommande la création d’une base de données regroupant
l’ensemble des résultats du contrôle sanitaire des sites où est pratiquée la REUT (qualités
d’eaux, distances de sécurité, maladies recensées) afin de bénéficier d’un retour
d’expérience sur ces pratiques.

3.3. Lavage des voiries


En l’absence de données d’exposition, notamment sur les caractéristiques des particules
d’eaux émises par les engins de nettoyage des espaces publics, de données sur les
scenarii d’exposition des travailleurs et des passants (seules catégories de population
ayant été identifiées comme potentiellement exposées), il n’a pas été possible de réaliser
une ERS pour ces deux catégories de population.
Cependant, considérant que les travailleurs, notamment les opérateurs de lance,
pourraient être particulièrement exposés à des particules d’EUT, et dans l’optique de
pouvoir mener une ERS, le CES recommande la réalisation d’une étude permettant de
caractériser leurs expositions en fonction du matériel utilisé.
De même que pour l’irrigation, d’autres ressources en eau de qualité généralement non
contrôlées ou contrôlées partiellement sont utilisées pour le lavage des voiries, le CES
recommande la création d’une base de données afin de recenser et compiler les qualités
d’eau utilisées.

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4. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE L’AGENCE


L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
adopte la conclusion et les recommandations du comité d’experts spécialisé « Eaux ».
Elle renouvelle, par ailleurs, la recommandation, proposée par l’agence dans son rapport
intitulé « Réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage ou l’irrigation » (2008),
relative au suivi des éléments traces métalliques14 dans les EUT lors des six mois d’étude
de validation du procédé de traitement pour la constitution du dossier de demande
d’autorisation.

Le directeur général

Marc Mortureux

14
cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc.

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MOTS-CLÉS

Réutilisation des eaux usées traitées, irrigation, aspersion, aérosols, microbiologie,


micropolluants, effets sanitaires.

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Réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation
irrigation des
cultures, l’arrosage
arrosage des espaces verts par aspersion et le
lavage des voiries

Saisine « n°2009-SA-0329 »

Rapport d’expertise collective

Comité
omité d’experts spécialisé « Eaux »

« Groupe
roupe de travail Réutilisation
éutilisation des eaux usées traitées »

Mars 2012

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Mots clés

Réutilisation des eaux usées traitées, irrigation, aspersion, aérosols, microbiologie, micropolluants,
effets sanitaires.

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Présentation des intervenants

ANSES

Coordination de l’expertise, contribution scientifique et rédaction du rapport


Mme Marie TEYSSANDIER. Chargée de projets scientifiques – Anses
Mme Nathalie DUCLOVEL-PAME. Chef de projets scientifiques – Anses

Contribution scientifique
Mme Sylvie ZINI. Chef de l’unité eaux et agents biologiques jusqu’au 31 décembre 2010 – Anses
Mme Anne NOVELLI. Adjoint au chef de l’unité d’évaluation des risques liés à l’eau – Anses
Mme Pascale PANETIER. Chef de l’unité d’évaluation des risques liés à l’eau – Anses

Secrétariat administratif
Mme Séverine BOIX – Anses

GROUPE DE TRAVAIL

Président
M. Michel TOURNAIRE – Ingénieur principal, Conseil général de l’Allier, retraité – Traitement des
eaux, traitement des eaux usées.
Membres
Mme Claire ALBASI – Chargée de recherche, CNRS Toulouse – Traitement des eaux, physico-
chimie, chimie de l’eau.
Mme Catherine CHUBILLEAU – Chargée de projets scientifiques, Institut de veille sanitaire –
Santé publique, santé au travail, microbiologie, eaux usées et réutilisées.
M. Christophe CUDENNEC – Professeur, Agrocampus Ouest et INRA Rennes – Agronomie, génie
rural, hydrologie.
M. Stéphane GARNAUD – Chargé de mission, ONEMA – Traitement des eaux usées, qualité des
eaux, physico-chimie, chimie de l’eau.
M. Patrick MARCHANDISE – Membre permanent du Conseil général de l’environnement et du
développement durable (CGEDD) – Eau, assainissement, risques sanitaires.
Mme Laurence MATHIEU – Maître de conférences HDR, École pratique des hautes études –
Microbiologie, eau, aérosol, exposition aux contaminants biologiques.
M. Bruno MOLLE – Directeur du laboratoire de recherche sur les matériels d’irrigation, Irstea-
Cemagref Aix en Provence – Hydrologie, qualité des milieux, irrigation.
Mme Agnès ROSSO-DARMET – Ingénieure Divisionnaire des Travaux Publics de l’État - Chef de
projet à l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse – Gestion des eaux et milieux aquatiques
continentaux et littoraux – écotoxicologie, traitement des eaux.
Mme France WALLET – Médecin évaluateur de risques, EDF Service des études médicales –
évaluation des risques sanitaires.
Mme Nathalie WERY – Chargée de recherches, INRA Narbonne – Microbiologie, contaminants
microbiologiques, procédés de dépollution, bioaérosols.

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RAPPORTEURS

M. Michel JOYEUX – Directeur de recherche développement et qualité de l’eau, Eau de Paris –


toxicologie.
Mme Colette LE BACLE – Conseiller médical en santé au travail, INRS – Médecine du travail.
M. Christian SEIGNEUR – Directeur du Centre d’enseignement et de recherche en environnement
atmosphérique, Ecole nationale des ponts et chaussées – Aérosols.
M. Robert TARDIF – Professeur titulaire au département de santé environnementale et santé au
travail, Université de Montréal – Toxicologie.
Mme Michèle TREMBLAY – Médecin conseil en santé au travail et en maladies infectieuses,
Direction de santé publique de Montréal – Médecine du travail.

ADOPTION DU RAPPORT PAR LE(S) COMITÉ (S) D’EXPERTS SPECIALISÉS

Ce rapport a été soumis pour commentaires et avis au CES « Eaux » lors des séances des 8
novembre 2011, 5 décembre 2011, 6 janvier 2012 et 7 février 2012.

Le CES « Évaluation des risques liés aux milieux aériens » a également été consulté lors de sa
séance du 30 juin pour avis concernant la partie relative au comportement des particules d’eau
émises par les dispositifs d’aspersion et les hypothèses de travail retenues pour l’expertise.

AUDITION DE PERSONNES EXTÉRIEURES

FÉDÉRATION FRANÇAISE DES GOLFS (FFG)


Monsieur Jérôme PARIS, Vice-président de la FFG en charge de la Commission Environnement et
Développement durable.
Monsieur Rémy DORBEAU, Directeur du Golf de Chantilly et spécialiste de la gestion des terrains
de golf et représentant pour l’association française des personnels d’entretien des terrains de
golfs.
Monsieur Charles HAMELIN, représentant de l’association européenne de l'irrigation.
INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ POUR LA PRÉVENTION DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DES
MALADIES PROFESSIONNELLES (INRS)

Monsieur Denis Bemer, responsable d’études.


DIRECTON GÉNÉRALE DE LA SANTÉ (DGS)

Monsieur Nicolas LE PEN, chargé des dossiers eaux usées et usages des eaux non potables.
DIRECTION DE L’EAU ET DE LA BIODIVERSITÉ (DEB)

Monsieur Daniel BERTHAULT, chargé de mission « gestion quantitative de l’eau ».

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SOMMAIRE

Présentation des intervenants ....................................................................................................3


TABLE DES ILLUSTRATIONS .....................................................................................................8
GLOSSAIRE................................................................................................................................ 11
ABRÉVIATIONS OU ACRONYMES............................................................................................ 14

1 Contexte, objet et modalités de traitement de la saisine.......................... 17


1.1 Contexte............................................................................................................................. 17
1.2 Objet de la saisine ............................................................................................................. 17
1.3 Modalités de traitement .................................................................................................... 18
1.4 Champ de la saisine .......................................................................................................... 18

2 Réutilisation des eaux usées traitées ........................................................ 20


2.1 Principe .............................................................................................................................. 20
2.2 Usages et techniques employées .................................................................................... 21
2.2.1 Irrigation des parcelles agricoles et arrosage des espaces verts ......................................................... 21
2.2.1.1 Sites concernés ............................................................................................................................................. 21
2.2.1.2 Techniques d’irrigation .................................................................................................................................. 21
2.2.2 Lavage des espaces publics ................................................................................................................. 22
2.2.2.1 Domaine d’application ................................................................................................................................... 22
2.2.2.2 Techniques mises en œuvre pour le lavage des voiries................................................................................ 23
2.3 Réglementations et recommandations relatives à la réutilisation d’eaux usées
traitées ............................................................................................................................... 24
2.3.1 Aux fins d’irrigation par aspersion ......................................................................................................... 24
2.3.1.1 Historique ...................................................................................................................................................... 24
2.3.1.2 Arrêté interministériel du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration de
eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts.................................................... 25
2.3.1.3 Réglementations et recommandations existantes dans d’autres pays .......................................................... 27
2.3.2 Encadrement du lavage des voiries ...................................................................................................... 28

3 Évaluation des risques sanitaires liés à la réutilisation des eaux usées


traitées pour l’irrigation par aspersion des cultures et des espaces
verts, ainsi que pour le lavage des voiries ................................................. 29
3.1 Comportement des particules d’eau émises par les dispositifs d’aspersion ............... 30
3.2 Hypothèses de travail ....................................................................................................... 31
3.3 Évaluation des risques sanitaires liés aux agents chimiques ....................................... 32
3.3.1 Identification des dangers liés aux agents chimiques .......................................................................... 32
3.3.1.1 Composition des eaux usées traitées............................................................................................................ 32
3.3.1.2 Sélection des substances d’intérêt ................................................................................................................ 37
3.3.2 Évaluation des expositions ................................................................................................................... 41
3.3.2.1 Populations exposées ................................................................................................................................... 41
3.3.2.2 Voies d’exposition retenues........................................................................................................................... 41
3.3.2.3 Paramètres humains d’exposition et budget espace temps .......................................................................... 42
3.3.3 Identification et sélection des valeurs toxicologiques de référence (VTR) ........................................... 46
3.3.3.1 Méthode ........................................................................................................................................................ 46
3.3.3.2 Résultats ....................................................................................................................................................... 47

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3.3.4 Caractérisation des risques sanitaires .................................................................................................. 47


3.3.4.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs ................................................................... 47
3.3.4.2 Lavage des voiries ........................................................................................................................................ 52
3.3.5 Conclusions .......................................................................................................................................... 53
3.3.5.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs ................................................................... 53
3.3.5.2 Lavage des voiries ........................................................................................................................................ 53
3.3.6 Limites de l’évaluation des risques sanitaires liés aux contaminants chimiques ................................. 53
3.4 Évaluation des risques sanitaires liés aux micro-organismes ...................................... 54
3.4.1 Composition microbiologique des eaux usées brutes .......................................................................... 55
3.4.2 Effets des traitements sur les concentrations microbiennes des eaux usées ...................................... 59
3.4.2.1 Traitement primaire ....................................................................................................................................... 59
3.4.2.2 Traitement secondaire ................................................................................................................................... 60
3.4.2.3 Traitement tertiaire ........................................................................................................................................ 60
3.4.2.4 Effet du stockage........................................................................................................................................... 60
3.4.3 Identification des dangers ..................................................................................................................... 62
3.4.4 Données épidémiologiques................................................................................................................... 65
3.4.4.1 REUT par aspersion ...................................................................................................................................... 65
3.4.4.2 Épidémiologie liée aux aérosols d’eau de STEP ........................................................................................... 66
3.4.4.3 Épandage des « biosolides » ........................................................................................................................ 67
3.4.5 Analyse de risque ................................................................................................................................. 67

4 Conclusion .................................................................................................. 69

5 Recommandations ...................................................................................... 70
5.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs .................................. 70
5.1.1 Qualité de l’eau ..................................................................................................................................... 71
5.1.2 Encadrement des pratiques .................................................................................................................. 71
5.1.2.1 Liées à la conception et à la gestion du réseau de distribution ..................................................................... 71
5.1.2.2 Liées aux systèmes d’aspersion et à l’irrigation par aspersion ...................................................................... 71
5.1.3 Limitation de l’exposition ....................................................................................................................... 72
5.1.3.1 Résidents – Passants – Utilisateurs des espaces verts – Sportifs ................................................................ 72
5.1.3.2 Professionnels ............................................................................................................................................... 72
5.1.4 Acquisition de connaissances ............................................................................................................... 73
5.1.5 Contrôle des points critiques ................................................................................................................ 74
5.2 Lavage des voiries ............................................................................................................ 75
BIBLIOGRAPHIE, RÉGLEMENTS ET NORMES ........................................................................ 76

ANNEXES ........................................................................................................... 86
Annexe 1 : Lettre de saisine ...................................................................................................... 87
Annexe 2 : Annexe technique de la convention de recherche et développement entre
l’Anses, le CSTB et le Cemagref intitulée « Évaluation du risque de dispersion
d’aérosols biologiques par aspersion d’eaux usées traitées »...................................... 89
Annexe 3 : Arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement
d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation des cultures ou
d’espaces verts ................................................................................................................. 93
Annexe 4 : Techniques d’arrosage et d’irrigation selon les espaces verts ......................... 101
Annexe 5 : Encadrement de la réutilisation des eaux usées traitées par aspersion........... 103
Annexe 6 : Caractérisation du risque de dérive et d’évaporation d’une gamme
d’asperseurs d’irrigation ................................................................................................ 114

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Annexe 7 : Premiers résultats du volet de la convention de recherche et développement


intitulée « Évaluation du risque de dispersion d’aérosols biologiques par
aspersion d’eaux usées traitées » ................................................................................. 116
Annexe 8 : Sélection des VTR les plus pertinentes ............................................................... 119
Annexe 9 : Paramètres influençant la dissémination et la survie des micro-organismes
dans les particules d’eaux usées ................................................................................... 131
Annexe 10 : Synthèse des déclarations publiques d’intérêts des experts par rapport au
champ de la saisine ........................................................................................................ 133

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TABLE DES ILLUSTRATIONS


 Liste des tableaux :

Tableau I : Niveaux de qualité sanitaire des eaux usées traitées. .................................................................. 25


Tableau II : Fréquences de surveillance des eaux usées traitées. ................................................................. 25
Tableau III : Contraintes d’usage. .................................................................................................................... 26
Tableau IV : Distances de sécurité. ................................................................................................................. 27
Tableau V : Performances épuratoires minimales s’appliquant aux rejets de STEP en application de l’arrêté
du 22 juin 2007. ...................................................................................................................................... 33
Tableau VI : Niveau de concentrations des substances détectées et quantifiées en sortie de traitement
secondaire de type boues activées (d'après Martin Ruel et al., 2011). .................................................. 36
Tableau VII : Substances sélectionnées pour l’évaluation des risques sanitaires. ......................................... 39
Tableau VIII : Scenarii d’exposition retenus pour l’irrigation des cultures (maïs) et l’arrosage des espaces
verts et des golfs. .................................................................................................................................... 45
Tableau IX : Valeurs toxicologiques de référence et excès de risque unitaires retenus pour l’ERS. ............. 47
Tableau X : Équations utilisées pour le calcul des risques. ............................................................................ 47
Tableau XI : Equations utilisées pour le calcul des concentrations inhalées. ................................................. 48
Tableau XII : Caractéristiques des asperseurs retenus pour l’évaluation des risques sanitaires (résultats tirés
de Molle et al., 2010). ............................................................................................................................. 49
Tableau XIII : Concentrations maximales théoriques en cobalt à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 50
Tableau XIV : Concentrations maximales théoriques en dieldrine à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 50
Tableau XV : Concentrations maximales théoriques en pentachlorophénol à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées. ......................................................................................................................................... 50
Tableau XVI : Concentrations maximales théoriques en hexachlorocyclohexane à ne pas dépasser dans les
eaux usées traitées. ................................................................................................................................ 51
Tableau XVII : Concentrations maximales théoriques en chrome VI à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 51
Tableau XVIII : Concentrations maximales théoriques en nickel à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 51
Tableau XIX : Concentrations maximales théoriques en arsenic à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 52
Tableau XX : Concentrations maximales théoriques en cadmium à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 52
Tableau XXI : Concentrations maximales théoriques en plomb à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées. ................................................................................................................................................... 52
Tableau XXII : Liste non exhaustive de bactéries d’intérêts sanitaires pouvant être présentes dans les eaux
usées brutes............................................................................................................................................ 56
Tableau XXIII : Liste non exhaustive de virus d’intérêts sanitaires pouvant être présents dans les eaux usées
brutes. ..................................................................................................................................................... 57
Tableau XXIV : Liste non exhaustive de protozoaires et d’helminthes d’intérêts sanitaires pouvant être
présents dans les eaux usées brutes. .................................................................................................... 58
Tableau XXV : Liste non exhaustive de champignons/moisissures d’intérêts sanitaires pouvant être présents
dans les eaux usées brutes. ................................................................................................................... 59
Tableau XXVI : Exemples d’abattement en micro-organismes observés lors des étapes de traitements et de
stockage avant irrigation (Log10) (D’après Kamizoulis, 2008). ............................................................... 61

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Tableau XXVII : Exemple d’évolution des abattements en micro-organismes au cours de différentes étapes
du traitement des eaux usées (Station de St Petersburg, Floride, USA, utilisation des eaux traitées pour
l’irrigation d’un golf et d’espaces verts sur zones résidentielles) (D’après Rose et al., 1996). .............. 61
Tableau XXVIII : Synthèse de la littérature concernant les bactéries pathogènes potentiellement retrouvées
dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une
exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse. ....................................................................... 63
Tableau XXIX : Synthèse de la littérature concernant les principales toxines potentiellement retrouvées dans
les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une
exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse. ....................................................................... 64
Tableau XXX : Synthèse de la littérature concernant les principaux virus potentiellement retrouvés dans les
particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une exposition
par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse. ........................................................................................ 64
Tableau XXXI : Synthèse de la littérature concernant les principaux protozoaires retrouvés dans les
particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une exposition
par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse. ........................................................................................ 64
Tableau XXXII : Synthèse de la littérature concernant les principaux champignons/levures pathogènes
potentiellement retrouvés dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets
sanitaires associés lors d’une exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse. ....................... 65
Tableau XXXIII : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs recommandées pour
l’usage agricole. .................................................................................................................................... 103
Tableau XXXIV : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs recommandées pour les
usages urbains. ..................................................................................................................................... 104
Tableau XXXV : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs recommandées pour l’usage
agricole.................................................................................................................................................. 105
Tableau XXXVI : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs recommandées pour les
usages urbains. ..................................................................................................................................... 106
Tableau XXXVII : Mesures complémentaires préventives sur site pour les usages agricoles. .................... 107
Tableau XXXVIII : Mesures complémentaires préventives sur site pour les usages urbains. ...................... 108
Tableau XXXIX : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs limites réglementaires pour
les usages agricoles. ............................................................................................................................ 109
Tableau XL : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs limites réglementaires pour les
usages urbains. ..................................................................................................................................... 110
Tableau XLI : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologiques et valeurs limites réglementaires pour les
usages agricoles. .................................................................................................................................. 111
Tableau XLII : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs limites réglementaires pour les
usages urbains. ..................................................................................................................................... 112
Tableau XLIII : Paramètres chimiques et valeurs limites recommandées (mg/L). ........................................ 112
Tableau XLIV : Synthèse des résultats de l’étude Onema – Cémagref pour 7 asperseurs (Molle et al., 2010).
.............................................................................................................................................................. 114
Tableau XLV : Doses moyennes recueillies par les boîtes de pétri verticales à 0,4 et 1,3 m du sol en
mL/m²/h. ................................................................................................................................................ 118

 Liste des figures

Figure 1 : Schéma de principe de la réutilisation des eaux usées traitées. .................................................... 20


Figure 2 : Dispositifs d’aspersion : asperseurs et diffuseurs (Communication personnelle de Bruno Molle). 22
Figure 3 : Laveuse de trottoirs et laveuse de trottoir à lance (Mairie de Paris, 2011). .................................... 23
Figure 4 : Laveuse-balayeuse de trottoirs (Mairie de Paris, 2011). ................................................................ 23
Figure 5 : Schéma de principe d’exposition aux eaux usées traitées aspersées............................................ 29
Figure 6 : Distribution spatiale et radiale d’apport d’eau d’un asperseur (Isrtea). ........................................... 30
Figure 7 : Schéma de principe d’exposition aux eaux usées traitées aspersées – Hypothèses de travail. .... 31

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Figure 8 : Schémas généraux d’exposition. .................................................................................................... 43


Figure 9 : Démarche pour le choix des valeurs toxicologiques de référence.................................................. 46
Figure 10 : Recommandations liées à la REUT par aspersion pour l’irrigation des cultures, l’arrosage des
espaces verts et des golfs. ..................................................................................................................... 70
Figure 11 : Points critiques. ............................................................................................................................. 75
Figure 12 : Dispositifs de collecte horizontaux et verticaux........................................................................... 117
Figure 13 : Transport des particules mesuré sur l'ensemble des essais, asperseur Rainbird 5000+........... 118

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GLOSSAIRE
Aérosol Un aérosol désigne tout ensemble de particules solides ou
liquides, ou les deux, en suspension dans un milieu gazeux
(norme NF X 43-001, 1982). Les particules sont
conventionnellement considérées comme en suspension si
leur vitesse de chute maximale n’excède pas 0,25 m/s
(norme XP X43-244, 1998).
Un aérosol désigne donc tout type de particules en
suspension telles que fumées, poussières ou vésicules,
particules biologiques (bioaérosol). La taille des particules
peut varier de 0,02 à 100 µm de diamètre ; au delà de cette
taille, les particules se déposent rapidement par
sédimentation sur les surfaces (Dowd et Maier, 2000).
Le code du travail (article R.4222-3) précise que seules les
particules dont la taille est inférieure ou égale à 100 µm, dont
la vitesse limite de chute dans les conditions normales de
température, est au plus égale à 0,25 m/s, sont prises en
compte dans les risques d’inhalation pour les travailleurs.
Allergènes Structures macromoléculaires de masse moléculaire variable
capables de provoquer une réaction allergique chez un sujet
préalablement sensibilisé lorsqu’il est à son contact.
Arrosage Irrigation pratiquée sur les espaces verts.
Asperseur (Sprinkler) Dispositif de distribution d'eau comportant une partie rotative
apportant l'eau sous forme de pluie sur une surface circulaire
ou semi-circulaire. La rotation est assurée par un batteur,
une turbine ou un rotor sur lesquels vient impacter un jet issu
d'une buse calibrée. La portée ou rayon d'arrosage varie de 1
3
à 70 m pour un débit variant de 50 L/h à 70 m /h pour une
pression pouvant varier de 1 à 6 bars (annexe 4). Ces
asperseurs sont fixes ou mobiles (enrouleur, rampe pivotante
ou frontale). (Cemagref, 2010)
Bêta(1-3)glucanes Polymères de glucose de masse moléculaire variable
d’origine le plus souvent fongique, mais également
bactérienne ou végétale.
Biosolides Résidus solides, semi-solides, ou liquides produits pendant le
traitement des eaux usées domestiques.
Constante de Henry Caractérise la capacité d’une molécule à se partager entre
les deux phases d’un système binaire eau/air. S’exprime sans
3
unité ou exprimé en Pa.m /mol.
Une molécule est considérée comme volatile si sa constante
3
de Henry est supérieure à 1 Pa.m /mol.
Cyanotoxines Toxines à effets neurotoxiques, hépatotoxiques ou
dermatotoxiques produites par des cyanobactéries.
Demande biochimique en oxygène Quantité d’oxygène dissous consommée, dans des conditions
sous 5 jours (DBO5) définies (5 jours à 20°C, avec ou sans inhibition d e la
nitrification), par l’oxydation biologique des matières
organiques ou minérales de l’eau (norme NF EN 1085, 1997).
Demande chimique en oxygène Concentration d’oxygène équivalente à la quantité de
(DCO) dichromate de potassium consommée par un échantillon
d’eau avec cet oxydant dans des conditions définies (norme
NF EN 1085, 1997).

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Dérive Distance, par rapport à un asperseur, à laquelle est mesurée


une dose significative d'eau (0,3 mm/h), au-delà de la portée
observée sans vent. La dérive dépend essentiellement de la
vitesse du vent, de l'angle de jet, de la hauteur atteinte par le
jet ou plus généralement de la durée d'exposition du jet au
vent.
Diffuseur (Sprayer) Petit asperseur constitué d'une buse verticale impactant un
déflecteur fixe fonctionnant à basse pression.
Endotoxines Composés lipopolysaccharidiques, associés à la paroi des
bactéries à coloration de Gram-, présentant des propriétés
pro-inflammatoires.
Eaux résiduaires urbaines Eaux usées domestiques (eaux provenant des cuisines,
buanderies, lavabos, salles de bain, toilettes et installations
similaires ; NF EN 1085) ou mélange d’eaux usées
domestiques avec des eaux usées industrielles et/ou avec
des eaux de ruissellement (Directive n°91/271 du 21 /05/91
relative au traitement des eaux urbaines résiduaires).
Effluents secondaires Eaux usées issues du traitement biologique avec décantation
secondaire.
Gouttelette Particule d’eau en suspension dans l’air, dont la trajectoire
dépendra de sa vitesse initiale au moment où elle quitte le jet
principal, des mouvements d’air autour d’elle et de sa masse.
Le rapport entre la surface de la goutte et sa masse (ou son
volume pour des fluides proches de l’eau, ce qui est le cas
pour un effluent traité) définissent sa traînée et donc son
comportement balistique : chute sous l’influence de la gravité,
transport par le vent ou les ascendances dues à la
convection.
Irrigation Apport d'eau, sur ou dans le sol ou milieu de culture, par
diverses méthodes, à destination d'une plante ou d'un couvert
végétal, dans l'objectif de compenser tout ou partie du déficit
climatique et pour maintenir un niveau de production ou d'état
sanitaire satisfaisant.
Irrigation par aspersion Technique d'irrigation apportant l'eau sous forme de pluie
plus ou moins intense et plus ou moins dispersée au-dessus
des plantations.
Irrigation gravitaire Technique d’irrigation utilisant l’énergie potentielle gravitaire
de l’eau pour en assurer la distribution aux parcelles agricoles
et à l’intérieur des parcelles au moyen de canaux, rigoles ou
petits bassins d’infiltration.
Irrigation localisée Méthode d'irrigation apportant de l'eau sur une part réduite de
la surface du sol. Inclut le goutte-à-goutte et la micro-
aspersion.
Irrigation non restreinte ou illimitée Irrigation de terrains sur lesquels l’accès du public ne peut
pas être contrôlé.
Irrigation restreinte ou limitée Irrigation de terrains sur lesquels l’accès du public peut être
contrôlé.
Matières en suspension (MES) Concentration en matières particulaires contenues dans un
liquide normalement déterminée par filtration ou
centrifugation puis séchage dans des conditions définies
(norme NF EN 1085, 1997).

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Micro-aspersion Technique d’irrigation par aspersion à basse pression (<3.5


bars) à faible débit (<200 L/h) utilisée dans les vergers, les
serres et pour les massifs dans les espaces verts.
Particule d’eaux usées traitées Gouttelette ou aérosol d’eaux usées traitées sortant de
l’asperseur.
Peptidoglycanes Macromolécules formées d’une partie glucidique et d’une
partie peptidique, entrant dans la constitution de la paroi des
bactéries.
Portée Distance, par rapport à un asperseur, à laquelle on mesure
en l’absence de vent une dose significative d'eau définie par
convention supérieure ou égale à 0,3 mm/h.
Pression de vapeur La pression de vapeur d’une molécule est définie comme la
pression de saturation au-dessus de laquelle elle se présente
sous un état solide ou liquide. La pression de vapeur
s’exprime en Pascal (Pa). Une molécule est considérée
comme volatile si sa pression de vapeur est supérieure à 100
Pa.
Transport Volume des particules d’eaux de plus petite taille issues d’un
jet d’asperseur retrouvé au-delà de la portée avec une dose
inférieure à 0,3 mm/h sous l’influence du vent dont les
aérosols font partie.
Usages non restreints Usages pour lesquels l’accès du public aux terrains irrigués
ne peut pas être contrôlé comme les parcs, les terrains de
jeux, les cours d’école, les résidences.
Usages restreints Usages pour lesquels l’accès du public aux terrains irrigués
peut être contrôlé (golfs, cimetières ou aires d’autoroutes,
etc.).

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ABRÉVIATIONS OU ACRONYMES

Afssa Agence française de sécurité sanitaire des aliments


Afsset Agence française de sécurité sanitaire de l’environnent et du travail
AINS Anti-inflammatoire non stéroïdien
AMPA Acide aminométhylphosphonique
AMPERES Analyse de micropolluants prioritaires et émergents dans les rejets et les eaux
superficielles
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et
du travail
ARPE Agence régionale pour l’environnement
ARS Agence régionale de santé
ATNC Agents transmissibles non conventionnels
ATSDR Agency for toxic substances and disease registry
COV Composés organiques volatils
CIRE Cellule interrégionale d’épidémiologie
CIRC Centre international de recherche sur le cancer
CMR Cancérogène mutagène reprotoxique
CSHPF Conseil supérieur d’hygiène publique de France
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
DBO5 Demande biochimique en oxygène sous 5 jours
DCE Directive cadre sur l’eau
DCO Demande chimique en oxygène
DEB Direction de l’eau et de la biodiversité
DGS Direction générale de la santé
DROM-COM Département et région d’outre mer – collectivité d’outre mer
EH Équivalent habitant
ERI Excès de risque individuel
ERU Excès de risque unitaire
EUT Eaux usées traitées
FFG Fédération française des golfs
HAP Hydrocarbures aromatiques polycycliques
HR % Humidité relative
Ig G Immunoglobulines de type G
Ig M Immunoglobulines de type M
INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques

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INRS Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du


travail et des maladies professionnelles
Irstea Institut national de la recherché en sciences et technologie de l’environnement et
de l’agriculture (ex Cemagref)
LOAEL (DMENO) Lowest observed adverse effect level (dose minimale entraînant un effet nocif
observé)
LQ Limite de quantification
MES Matières en suspension
NGL Azote global
+
N-NH4 Azote ammoniacal
NOAEL (DSENO) No observable adverse effect level (dose sans effet nocif observé)
NOWMMA New Process for Optimizing Wastewater Reuse from Mauguio to the
Mediterranean Area in support of the French Reuse Directive (Nouvelle filière
pour une réutilisation des eaux usées optimisée – à Mauguio et dans le bassin
Méditerranéen, inspirée de la réglementation française)
NPP Nombre le plus probable
NRC National research council (USA)
NTK Azote Kjeldhal
NTU Nephelometric turbidity unit
OEHHA Office of environmental health hazard assessment (USA)
OHV Organo-halogénés volatils
OMS Organisation mondiale de la santé
ONEMA Office national de l’eau et des milieux aquatiques
PCB Polychlorobiphényles
PCR Polymerase chain reaction
PDU PCR detectable unit
PT Phosphore total
QD Quotient de danger
REUT Réutilisation des eaux usées traitées
RIVM National institute for public health and environment (Pays Bas)

RSDE Recherche des substances dangereuses dans l’eau

SAR Sodium absorption ratio


STEP Station d’épuration
THM Trihalométhane
UFC Unité formant colonie
UFP Unité formant plage
UG Unité génome
US EPA United State environmental protection agency

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VTR Valeur toxicologique de référence

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1 Contexte, objet et modalités de traitement de la


saisine

1.1 Contexte

La réutilisation d’eaux usées traitées (REUT) pour l’irrigation de cultures ou l’arrosage d’espaces
verts présente un intérêt vis-à-vis de la préservation de la ressource en eau, notamment dans un
contexte de conditions climatiques défavorables (période de sécheresse prolongée) ou dans une
zone de faible disponibilité des ressources en eau.

Les conditions de REUT doivent être encadrées réglementairement afin de prévenir les risques
sanitaires liés à cette pratique. En effet, les eaux résiduaires urbaines, même traitées par une
station d’épuration (STEP), contiennent divers micro-organismes pathogènes et des éléments
organiques et minéraux potentiellement toxiques.

Afin de garantir la protection de la santé publique et de l’environnement, la section des eaux du


Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) a défini, en juillet 1991, des
prescriptions sanitaires et techniques applicables aux installations utilisant après traitement des
eaux usées à des fins d’arrosage ou d’irrigation.

Ces prescriptions ont été actualisées en 2001 par un groupe d’experts et un projet d’arrêté a été
élaboré en application de l’article 24 du décret du 3 juin 1994 relatif à l’assainissement des eaux
usées urbaines. Ce projet a été transmis à l’Agence française de sécurité sanitaire de
l’alimentation (Afssa) pour avis.

Le rapport d’expertise de l’Afssa du 1er décembre 2008 définit des contraintes d’usage, de
distances et de terrains en fonction du niveau de qualité des eaux usées traitées (Afssa, 2008).
Compte tenu de son champ de compétences, l’Afssa a ciblé son évaluation sur le risque sanitaire
lié à la REUT pour l’irrigation des cultures destinées à la consommation humaine et le risque pour
la santé animale.

En 2010, l’Afssa a complété son analyse par une évaluation des risques liés aux effluents issus
des établissements de transformation de sous-produits animaux de catégorie 1, 2 ou 3, toujours à
des fins de réutilisation pour l’irrigation des cultures destinées à la consommation humaine ou
animale (Afssa, 2010).

1.2 Objet de la saisine

Le Directeur général de la santé du ministère de la santé et des sports et la Directrice de l’eau et


de la biodiversité du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de
l’aménagement du territoire, ont saisi l’Afsset le 7 août 2009 d’une demande d’évaluation des
risques sanitaires liés à l’aspersion des eaux usées traitées (annexe 1).

L’objectif de ce travail est de réaliser une évaluation des risques sanitaires liés à l’aspersion des
eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts et l’irrigation des cultures, ainsi que pour la
réutilisation pour des usages urbains autres que l’arrosage, en particulier le lavage des voiries.

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Seules les techniques d’irrigation utilisées pour les usages agricoles sur lesquels l’expertise de
l’Afssa n’a pas porté1 et les usages urbains seront pris en compte dans ce travail.
Les usages urbains correspondent à l’arrosage des espaces verts et au lavage des voiries.

L’expertise devra déterminer si les critères proposés par l’Afssa (qualité d’eau, contrainte de
distance et d’usage) sont applicables au cas de l’aspersion d’eaux usées traitées et permettent de
garantir la sécurité sanitaire des travailleurs, des usagers et des riverains.

1.3 Modalités de traitement


Les travaux d’expertise sont issus d’un collectif d’experts aux compétences complémentaires. Ils
ont été réalisés dans le respect de la norme NF X 50-110 « qualité en expertise » avec pour
objectif de respecter les points suivants : compétence, indépendance, transparence, traçabilité.
L’analyse des liens déclarés a permis de vérifier qu’aucun des experts concernés n’a d’intérêt
personnel pouvant conduire à un conflit d’intérêt.
L’expertise collective a été confiée au groupe de travail (GT) « Réutilisation des eaux usées
traitées » mis en place le 4 janvier 2010.

1.4 Champ de la saisine


Les représentants des ministères signataires de la saisine ont été auditionnés par le GT afin de
préciser leurs attentes et notamment :
 l’expertise devra permettre d’évaluer les risques sanitaires liés à la REUT pour l’irrigation
des cultures et l’arrosage des espaces verts en priorité. L’impact de la REUT sur
l’environnement, étant encadré par la réglementation, ne fait pas partie du champ de la
demande ;
 les voies d’exposition à prendre en considération sont la voie respiratoire et le contact
cutanéo-muqueux ;
 l’expertise devra confirmer ou infirmer les critères et valeurs retenues par l’Afssa dans le
cadre de l’aspersion ;
 les recommandations devront inclure des niveaux de traitement et pourront proposer des
moyens pour maîtriser le risque lié à l’irrigation par aspersion.

L’expertise s’est également appuyée sur :


 une audition de la Fédération française des golfs qui a apporté des informations quant aux
modalités d’arrosage (durée, fréquence, etc.) et aux tâches des jardiniers ;
 une convention de recherche et de développement signée en partenariat avec le
Cemagref2 et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) dont l’objectif était
d’évaluer le risque de dispersion d’aérosols biologiques par aspersion d’eaux usées
traitées (annexe 2). Néanmoins, à la date de rédaction du rapport, les conclusions n’ont été
que partiellement communiquées.

1« L’Afssa a ciblé son évaluation sur la portée sanitaire pour le consommateur et la santé animale des
dispositions proposées par le projet d’arrêté relatif à la réutilisation des eaux usées traitées ; Il est
précisé que l’utilisation des eaux usées traitées pour les espaces verts ainsi que le risque pour les riverains
ou les professionnels (notamment du fait de l’aspersion) pour lesquels il n’est pas identifié de risque
alimentaire, ne seront pas évalués par l’agence » (Afssa, 2008).
2 Le 30 novembre 2011, le Cemagref est devenu l’Institut national de recherche en sciences et technologies
pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA).

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Ainsi, l’évaluation des risques sanitaires prend en compte :


 les caractéristiques physiques du devenir de l’eau au cours de l’aspersion ;
 les compositions chimique et microbiologique des eaux usées traitées (EUT) ;
 la caractérisation des populations potentiellement exposées ;
 les risques liés à l’aspersion des EUT sur l’Homme via l’inhalation et le contact cutanéo-
muqueux.

Ont été exclues de l’expertise les voies de contamination indirecte par ingestion de végétaux
arrosés avec des EUT (traitée par l’Afssa en 2008) et par contact main-bouche ou manuportage.
L’évaluation conduite et les conclusions du GT « REUT » ont été adoptées par le CES « Eaux » de
l’Anses au cours de la séance 6 février 2012.

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2 Réutilisation des eaux usées traitées

2.1 Principe
La réutilisation des eaux usées traitées est l’étape finale d’un processus faisant appel
successivement à (figure 1) :
 la collecte des eaux résiduaires urbaines (domestiques et non domestiques) ;
 leur traitement plus ou moins avancé par diverses techniques mises en œuvre dans une
STEP ;
 leur stockage avant leur réutilisation.
La qualité des EUT requise pour la REUT dépend des usages pour lesquels elle est envisagée.
Les traitements classiques des eaux usées (par boues activées notamment) peuvent être
insuffisants pour certains usages de REUT. Ainsi, des traitements complémentaires peuvent être
mis en œuvre comme, par exemple, la coagulation physico-chimique, la filtration (comprenant les
techniques membranaires), le lagunage ou encore la désinfection.

Eaux usées
domestiques

Eaux
pluviales
Collecte et Station
transport d’épuration

Eaux du service Eaux usées


public (lavage des industrielles
voiries, etc.) autorisées
Traitement complémentaire et
stockage

REUT

Figure 1 : Schéma de principe de la réutilisation des eaux usées traitées3.

3 Images extraites de www.eau.public.lu/eaux_usées_pluviales/assainissement/cycle_urbain_eau/index.html

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2.2 Usages et techniques employées


2.2.1 Irrigation des parcelles agricoles et arrosage des espaces verts

2.2.1.1 Sites concernés


Concernant l’irrigation des cultures, l’ensemble des sites où la technique d’aspersion peut être
utilisée, est à considérer.
Concernant l’arrosage des espaces verts, les sites potentiels sont notamment :
 aires d’autoroute ;
 cimetières ;
 établissements sensibles recevant du public (crèches, établissements d’enseignement,
hôpitaux, maisons de retraite, etc.) ;
 golfs ;
 hippodromes ;
 parcs ;
 parties communes d’un lotissement ;
 rond-points et autres terre-pleins ;
 squares ;
 stades ;
 etc.

2.2.1.2 Techniques d’irrigation

2.2.1.2.1 Irrigation gravitaire – irrigation localisée


Selon l’article 2 de l’arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement
d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures et d’espaces verts (annexe
3), sont définies comme suit :
 « Irrigation gravitaire : l’eau est fournie aux plantes par remplissage de petits bassins,
par planches ou par calans, par des rigoles, canaux ou raies d’irrigation ;
 Irrigation localisée :
- Souterraine : l’eau est fournie par l’intermédiaire de tuyaux perforés, de
goutteurs de microirrigation ou de drains enterrés ;
- De surface : l’eau est distribuée au moyen de goutteurs ou de rampes perforées
au voisinage de la plante. »
L'irrigation gravitaire ou irrigation de surface consiste donc à distribuer l'eau à partir d'un canal
dans lequel l'écoulement est gravitaire et à répartir cette eau vers les parcelles au moyen de divers
dispositifs de régulation. Dans la parcelle celle-ci s'infiltre à partir de bassins, rigoles ou autres
zones de réduction de la vitesse de l'eau permettant son infiltration. Cette méthode est très
rustique et ne demande pas de matériel particulier.
L'irrigation localisée est un terme général pour désigner un ensemble de techniques d'apport d'eau
au pied des plantes, par doses faibles et fréquentes, sous forme de gouttes ou de jet à très faible
pression (n’engendrant pas de dispersion). Les distributeurs d'irrigation localisée peuvent être
posés en surface du sol ou plus ou moins enterrés (de quelques mm à 30 cm de profondeur).
Cette méthode est très exigeante en matière de conditionnement de l'eau (filtration) et de
maintenance des installations pour en prolonger la durée de vie.

2.2.1.2.2 Irrigation par aspersion


Selon l’article 2 de l’arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement
d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures et d’espaces verts, l’irrigation

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par aspersion est définie comme suit : « l’eau ’eau est fournie aux plantes sous forme de pluie
artificielle grâce à l’utilisation d’organes d’arrosage ou d’asperseurs alimentés en eau sous
pression ».
L’irrigation par aspersion est donc une technique d'irrigation apportant l'eau sous forme de pluie
plus ou moins intense et plus ou moins dispersée au-dessus
dessus des plantations.
plantations Pour cela, elle utilise
des canalisations enterrées ou de surface, dans lesquelles l’eau circule sous pression. Ces
canalisations distribuent
istribuent l’eau à des tuyaux secondaires, éventuellement mobiles, qui alimentent
des systèmes de distribution. Le système de distribution par aspersion, y compris la micro- micro
aspersion, doit apporter une lame d'eau homogène sur l'ensemble de la surface arrosée.arros Ces
formes d’irrigation peuvent être adaptées à toutes les configurations et natures de terrain, ainsi
qu’à tous les types de cultures et usages.
Les différents types de distributeurs d’eau par aspersion sont présentés dans la figure 2.
2 La
description des performances est présentée en annexe 4.

Canon d'irrigation Turbine Sprinkler à batteur

Micro sprinkler Diffuseur Micro jet ou micro spray


Figure 2 : Dispositifs d’aspersion : asperseurs et diffuseurs (Communication personnelle de Bruno
Molle).
L’asperseur projette en l’air des jets d’eau, qui se répandent sous la forme de gouttes de pluie sur
une superficie circulaire ou semi-circulaire.
semi Les asperseurs commercialisés existent en divers
débits, dimensions de buses, pressions de service, et rayon du cercle mouillé (ou rayon d’arrosage
ou portée),
), en cercle complet ou partiel.
Un asperseur est défini par le diamètre de la buse dont il est équipé et la pression de mise en
œuvre. Ces deux paramètres, ainsi que la forme du corps de l’asperseur sont les déterminants de
la granulométrie de la distribution, elle-même
elle même responsable de la sensibilité de l’arrosage au vent et
à l’évaporation, et donc des phénomènes de dérive de particules
part d’eau au-delà
delà de la zone cible ou
de transport de particules sur de grandes distances.

2.2.2 Lavage des espaces publics

2.2.2.1 Domaine d’application


Le nettoyage des espaces publics concerne en particulier :
 la chaussée ;
 les caniveaux ;

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 les voies piétonnes ;


 les places publiques (marchés, etc.) ;
 les ouvrages d'art (ponts, passerelles, tunnels, murs de soutènement) ;
 les accotements et les fossés.

2.2.2.2 Techniques mises en œuvre pour le lavage des voiries

Il existe deux techniques principales de nettoyage :


 le lavage au jet d’eau sous pression : il est effectué manuellement à l’aide d’une lance ou
par d’autres engins motorisés (figure 3). Pour le lavage à la lance, la pression utilisée est
de l’ordre de 15 bars. Pour les engins motorisés les pressions peuvent être supérieures. La
vitesse d’avancement des véhicules varie de 1 à 8 km/h. L’opérateur de la lance peut
porter des équipements de protection individuelle (gants, gilets fluorescents, chaussures de
sécurité, combinaisons jetables, masques, lunettes de protection et charlottes).
 le lavage par aspiration mécanique et brossage (laveuse balayeuse) : des engins de type
aspiratrices de chaussées sont alors employés. Les risques de contact avec l’eau ou de
projection sont négligeables. L’aspiration de l’eau est quasi immédiate après son contact
avec la surface à nettoyer (figure 4).

Figure 3 : Laveuse de trottoirs et laveuse de trottoir à lance (Mairie de Paris, 2011).

Figure 4 : Laveuse-balayeuse de trottoirs (Mairie de Paris, 2011).


L’eau utilisée est prélevée au niveau des poteaux incendie. Des additifs peuvent être parfois
ajoutés pour des traitements spécifiques. Dans le cas particulier de la ville de Paris, l’eau
employée est puisée sur le réseau d’eau non potable (eau de Seine dégrillée) ; le volume estimé
pour le nettoyage de la voie publique pour la ville de Paris est d’environ 40 000 m3 par an.
Larrouy (2005) a estimé des ratios de consommation d’eau en fonction de l’usage :
 5 L/m² pour le nettoyage des marchés ;
 25 L/m² pour le nettoyage des caniveaux.

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L’Agence régionale pour l’environnement de la région Provence Alpes Côte d’Azur indique, pour le
nettoyage des voiries ou des parkings, 5 litres par mètre linéaire. Ce chiffre peut varier très
sensiblement en fonction du type de machine utilisée et de son réglage.
La fréquence de nettoyage d'une voie publique est fonction de sa fréquentation, de ses
caractéristiques et de la politique de la collectivité concernée : une voie piétonne, avec ou sans
commerce, etc.

2.3 Réglementations et recommandations relatives à la réutilisation


d’eaux usées traitées
2.3.1 Aux fins d’irrigation par aspersion

2.3.1.1 Historique
Les circulaires du 22 juillet 1991 (circulaire DGS/SD1.D/91/N°51) et du 3 août 1992 (circulaire
DGS/SD1.1D/92 N°42) préconisent d’appliquer les rec ommandations du CSHPF de 1991 relatives
à l’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures et l’arrosage des espaces verts.
Par ailleurs, la DGS attirait l’attention sur la nécessité de développer les projets d’utilisation d’eaux
usées épurées, disposant d’un plan de gestion rigoureux, à savoir :
 en supprimant ou réduisant fortement les possibilités de contact entre les populations et
l’eau mais aussi les risques de contamination des chaînes alimentaires ;
 en limitant la dispersion des effluents, le recours à l’aspersion pouvant être toléré lorsque
les conditions hydrologiques s’imposaient.

En 2001, le CSHPF a révisé les recommandations de 1991 et a rédigé un projet d’arrêté fixant du
point de vue sanitaire les prescriptions techniques, les modalités de mises en œuvre et de
surveillance applicables à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires
des collectivités territoriales pour l’arrosage ou l’irrigation de cultures ou d’espaces verts. L’Afssa a
rendu son avis sur ce projet d’arrêté dans son rapport « Réutilisation des eaux usées traitées pour
l’arrosage ou l’irrigation », publié en décembre 2008.

Du fait des champs de compétences respectifs de l’Afssa et de l’Afsset avant leur fusion, l’avis de
l’Afssa porte sur les risques sanitaires pour l’Homme et les animaux, liés à une exposition par voie
orale et n’inclut pas les risques sanitaires pour l’Homme liés à l’exposition par voie respiratoire ou
cutanéo-muqueuse. L’utilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts (pour
lesquels il n’est pas identifié de risque sanitaire par ingestion), les dangers que peut présenter
cette pratique pour les riverains ou les professionnels (notamment par aspersion) sont donc exclus
du rapport de l’Afssa.

Sur la base du rapport de l’Afssa (2008), de l’avis de l’Afsset sur le projet d’arrêté relatif à
l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour irrigation ou
arrosage de cultures et d’espaces verts (2009)4, de l’avis de l’Afssa relatif à l’évaluation des
risques sur les effluents issus des établissements de transformation de sous-produits de
catégories 1, 2 ou 3 à des fins de réutilisation pour l’irrigation des cultures destinées à la
consommation humaine ou animale (2010), les ministères concernés (santé, environnement et
agriculture) ont publié au Journal Officiel l’arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues
du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces
verts.

4 Afsset (2009). Avis de l’agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail relatif au
projet d’arrêté interministériel relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux
résiduaires urbaines pour l’irrigation des cultures ou d’espaces verts. Non publié.

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2.3.1.2 Arrêté interministériel du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues


du traitement d’épuration de eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de
cultures ou d’espaces verts
L’article 4 autorise à titre expérimental par arrêté préfectoral pris après avis favorable de l’Anses,
l’utilisation d’eaux usées traitées à des fins d’irrigation par aspersion.
Les annexes I et II de l’arrêté du 2 août 2010 définissent quatre niveaux de qualité sanitaire (A, B,
C et D) des eaux usées traitées auxquels sont associées des contraintes d’usage, de terrains et de
distances.

 Niveaux de qualité sanitaire des eaux usées traitées et fréquence de surveillance des eaux
usées traitées :
Tableau I : Niveaux de qualité sanitaire des eaux usées traitées.

Niveau de qualité sanitaire des eaux usées traitées


Paramètres
A B C D

Matières en suspension (mg/L) < 15 Conforme à la réglementation des rejets d’eaux usées
Demande chimique en traitées pour l’exutoire de la station hors période
< 60 d’irrigation
oxygène (mg/L)

Entérocoques fécaux
≥4 ≥3 ≥2 ≥2
(abattement en log)

Phages ARN F-spécifiques


≥4 ≥3 ≥2 ≥2
(abattement en log)

Spores de bactéries
anaérobies sulfito-réductrices ≥4 ≥3 ≥2 ≥2
(abattement en log)

Escherichia coli
≤ 250 ≤ 10 000 ≤ 100 000 -
(UFC/100mL)
- : pas de valeur
Tableau II : Fréquences de surveillance des eaux usées traitées.
Valeur limite à respecter
Usage requérant a en
minima (1) une eau de Fréquence d’analyses
qualité sanitaire Escherichia coli
(UFC/100ml)

A 1 par semaine ≤ 250

B 1 tous les 15 jours ≤ 10 000

C et D 1 par mois ≤100 000

(1) tableau III ci-dessous

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 Contraintes d’usages :
Tableau III : Contraintes d’usage.

Niveau de qualité sanitaire des eaux usées traitées


Type d’usage
A B C D

Cultures maraîchères,
fruitières et légumières non + - - -
transformées

Cultures maraîchères,
fruitières, légumières + + - -
transformées
(1)
Pâturage + + - -

Espaces verts et forêts


(2)
ouverts au public + - - -
(notamment golfs)

Fleurs vendues coupées + + - -


(3)
Autres cultures florales + + + -
(3)
Pépinières et arbustes + + + -
(1)
Fourrage frais + + - -

Autres cultures céréalières (3)


+ + + -
et fourragères
(3)
Arboriculture fruitière + + + -

Forêt d’exploitation avec (3) (3)


+ + + +
accès contrôlé du public

+ : autorisée, - : interdite
(1) Sous réserve du respect d’un délai après irrigation de 10 jours en l’absence d’abattoir relié à la STEP et
de 30 jours dans le cas contraire.
(2) Irrigation en dehors des heures d’ouverture au public.
(3) Uniquement par irrigation localisée, telle que définie à l’article 2 du présent arrêté.5
Dans le cas d’une culture sous serre, seule l’irrigation localisée, telle que définie à l’article 2, est
autorisée.

5Irrigation localisée : Souterraine : l’eau est fournie par l’intermédiaire de tuyaux perforés, de goutteurs de
microirrigation ou de drains enterrés ; De surface : l’eau est distribuée au moyen de goutteurs ou de rampes
perforées au voisinage de la plante.

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 Contraintes de distances :
Tableau IV : Distances de sécurité.

Niveau de qualité sanitaire des eaux usées traitées


Nature des activités à protéger
A B C et D
(1)
Plan d’eau 20 m 50 m 100 m

Bassin aquacole (à l’exception des


coquillages filtreurs)
20 m 50 m 100 m
Pisciculture y compris pêche de
loisir

Conchyliculture
Pêche à pied des coquillages 50 m 200 m 300 m
filtreurs

Baignades et activités nautiques 50 m 100 m 200 m

Abreuvement du bétail 50 m 100 m 200 m

(1) A l’exception du plan d’eau servant d’exutoire au rejet de la station d’épuration et des plans d’eau privés
où l’accès est réglementé et où aucune activité telle que baignade, sport nautique et aquatique, pêche ou
abreuvement du bétail n’est pratiquée.

 Contraintes de terrains :
Dans le cas d’un terrain dont la pente est supérieure à 7 %, seule l’irrigation localisée est
autorisée.
L’irrigation par des eaux usées traitées de terrains saturés en eau est interdite de manière à éviter
tout ruissellement d’eaux usées traitées hors du site.
En terrains karstiques, l’irrigation n’est possible qu’avec des eaux de qualité A et B et seulement
s’ils comportent un sol épais avec un couvert végétal. En outre, si la pente de ces terrains excède
3 %, l’irrigation doit être localisée.

En résumé, l’arrêté prévoit l’interdiction d’aspersion dans :


 les serres ;
 les espaces verts (dont les golfs) et les forêts d’exploitation en période d’ouverture au
public.

2.3.1.3 Réglementations et recommandations existantes dans d’autres pays


Afin de garantir la protection de la santé et de l’environnement, des organismes étrangers (US
EPA, Australian EPA) et international (OMS) ont émis des recommandations adaptées aux usages
urbains et/ou agricoles.
Ces recommandations fixent des objectifs de résultats en termes de qualité d’EUT (physico-
chimiques et microbiologiques) et proposent des moyens pour y parvenir : soit par le seul
traitement des eaux usées soit en l’associant avec des mesures préventives sur site (distances de
sécurité, contraintes vis-à-vis du type d’irrigation et des conditions météorologiques, etc.).
S’agissant de la qualité physico-chimique des EUT, dans l’attente d’études complémentaires,
aucun suivi de substances spécifiques n’est proposé dans ces recommandations. Le suivi de la
qualité des EUT est assuré au moyen d’indicateurs classiques de pollution des eaux usées (DBO5,
MES, turbidité, etc.).

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S’agissant de la qualité microbiologique des EUT, celle-ci est évaluée au moyen d’indicateurs
conventionnels de contamination d’origine fécale (coliformes fécaux, Escherichia coli). Il est à
noter que les valeurs préconisées diffèrent d’un organisme à l’autre.
Les recommandations de l’OMS, l’US EPA, et l’Australian EPA ainsi que les réglementations de
deux états (Californie et South Australia) et de six pays (Italie, Israël, Chypre, Espagne, Jordanie
et Japon) sont précisées en annexe 5. Elles ne concernent que la réutilisation par aspersion pour
des usages agricoles et urbains. Elles fixent des critères de qualités d’eaux pour les paramètres
physico-chimique, chimique, microbiologique ainsi que les mesures préventives sur sites à mettre
en œuvre.

2.3.2 Encadrement du lavage des voiries


Aucun cadre réglementaire n’est fixé au niveau national, cette compétence relève du maire au titre
de la salubrité publique.

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3 Évaluation
valuation des risques sanitaires liés à la
réutilisation des eaux usées traitées pour
l’irrigation par aspersion
aspers des cultures et des
espaces verts, ainsi que pour le lavage des
voiries
L'objectif de l’aspersion est de générer à partir d'un jet principal un nuage de particules de taille
variable pour apporter une lame d'eau régulière et prédéterminée au sol. Que ce soit pour
l’irrigation des cultures ou pour le lavage des voiries, les techniques employées induisent la
production de particules d’eau de taille et de compositions chimique et biologique variables. En
effet, les particules d’eau de taille inférieure à 100 µm restent en suspension dans l’air et sont
susceptibles d’être inhalées par un individu ; les particules
ticules d’eau de taille supérieure à 100 µm
sédimentent rapidement en raison de leur masse (Dowd et Maier, 2000). 2000) Les deux types de
particules d’eau sont susceptibles de se déposer sur la peau d’individus situés à proximité ou à
distance des dispositifs d’aspersion.
aspersion.
Dans la mesure où l’eau utilisée est chargée en contaminants chimiques et biologiques, il convient
d’analyser les risques pour l’Homme liés à ces pratiques.
pratiques
Seuls les risques sanitaires pour les voies respiratoire et cutanéo-muqueuse
cutané seront traités.
Après
près avoir analysé le comportement des particules d’eau émises par les dispositifs d’aspersion,
d
puis formulé des hypothèses de travail, l’évaluation
l des risques sanitaires
res a été réalisée selon la
démarche suivante (figure 5) :
 identification des dangers ;
 évaluation des expositions ;
 identification
ntification et sélection des relations dose-réponse
dose ;
 caractérisation des risques liés à l’aspersion des EUT.

Figure 5 : Schéma de principe d’exposition aux eaux usées traitées aspersées.


Cependant, en l’absence de relation dose-réponse
dose (cf. paragraphe 3.3.3) et de données
d’exposition (cf. paragraphe 3.3.2),
3.3.2), l’évaluation des risques sanitaires n’a pu être réalisée
pour le contact cutanéo-muqueux
muqueux et le lavage des voiries en général.

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3.1 Comportement des particules d’eau émises par les dispositifs


d’aspersion
Molle et al. (2010) ont étudié sept modèles d’arroseurs (usages agricoles et urbains) représentatifs
de ceux qui sont disponibless sur le marché français, à trois pressions différentes représentatives
des pratiques. Pour chaque combinaison arroseur – pression et afin de connaître la répartition des
volumes distribués sur la zone arrosée, les distributions radiales ou spatiales
atiales d’apport d’eau
(figure 6) ont été mesurées (en mm/h).
mm/ Les distributions de tailles et de vitesses des particules
partic de
taille supérieure à 150 µmm ont également été évaluées à différentes distances de l’arroseur grâce
à un spectropluviomètre à infra-rouge
rouge (Delahaye et al., 2001).

Figure 6 : Distribution spatiale et radiale d’apport d’eau d’un asperseur (Isrtea).


Hendawi (2006) a mis en évidence qu'en cas de conditions climatiques très évaporantes, les
particules d’eau de moins de 150 µm pouvaient avant leur arrivée au sol faire l’objet d’une
évaporation totale. Partant de cette hypothèse, et de celle que ces particules d’eau de moins de
150 µm peuvent rester en suspension dans l’air, Molle et al. (2010) ont évalué les volumes d’eaux
représentés par ces particules (annexe 6).
Les résultats de cette étude indiquent que :
 la sédimentation est le phénomène majeur intervenant au cours de l’irrigation par
aspersion et représente,
représente selon l’asperseur, au minimum 97,5 % du volume d’eau
aspergé ;
 les asperseurs produisent très peu (en volume) de particules d’eau de diamètre
inférieur à 150 µm. Leur production dépend
dépend du débit, de la pression et du type
d’asperseur. Dans tous les cas, le pourcentage en volume de ces particules d’eau ne
dépasse pas 2,5 % du volume distribué ;
 le pourcentage en volume des particules d’eau de taille inférieure à 150 µm diminue
avec la distance à l’asperseur,
l’asperseur car le jet ralentit lors de sa propagation dans l’air ce qui
réduit progressivement la production de particules de 150 µm pendant le trajet ;
 les dérives aériennes, exprimées en pourcentage de la portée de l’asperseur varient en
fonction du type d’asperseur mais n’excèdent pas 20 % pour les arroseurs à grande
portée (> 20 m) et 40 % pour les autres ;

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 le volume total susceptible d’être


d transporté au-delà
delà de la portée est faible (quelques
centaines de mL/m²/h h d'arrosage,, pour un arroseur débitant à 600 L/h portant à 13,5 m
et jusqu’à 45 m de l’arroseur,
l’arroseur cf. annexe 7).

3.2 Hypothèses de travail


Compte tenu des observations ci-dessus,
ci , de la complexité des phénomènes en jeu et de la durée
de la trajectoire (de l’ordre de quelques secondes), les hypothèses suivantes sont retenues
retenu pour la
suite de l’expertise et schématisées dans la figure 7 :

1) Concernant la voie respiratoire


 Une taille de particule d’eau de 150 µm (au lieu de 100 µm) a été retenue comme
valeur seuil pour l’ERS sur la base des
de données expérimentales en irrigation par
aspersion (Molle et al.,
al. 2010) ;
 Seules les particules de taille inférieure à 150 µm créées initialement
in tialement par l’asperseur
sont prises en compte. Les phénomènes pouvant intervenir pendant le trajet des
particules d’eau tels que la volatilisation ou l’évaporation seront
s ont considérés comme
négligeables ;
 La
a distribution granulométrique des particules d’eaux usées traitées reste constante
après la sortie de l’asperseur ;
 La composition chimique des particules d’eaux usées traitées crées par l’asperseur est
identique à celle des eaux usées en sortie de STEP.

2) Concernant la voie cutanéo-muqueuse


cutané
 L’ensemble
ble des tailles de particules d’eau sera considéré.

Figure 7 : Schéma de principe d’exposition aux eaux usées traitées aspersées – Hypothèses de
travail.

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3.3 Évaluation des risques sanitaires liés aux agents chimiques


3.3.1 Identification des dangers liés aux agents chimiques
La composition des eaux usées traitées dépend d’une part de la composition des eaux usées
brutes et d’autre part des techniques d’épuration appliquées. Quelle que soit la nature des
traitements appliqués, les eaux usées traitées restent chargées en substances minérales et
organiques de natures dissoute, colloïdale et particulaire.

3.3.1.1 Composition des eaux usées traitées


Les eaux résiduaires urbaines admises à l’entrée d’une STEP véhiculent conventionnellement trois
grands types de pollution (tableau V) : la pollution carbonée (mesurée indirectement par les
paramètres DCO, DBO5 et MES), la pollution azotée et la pollution phosphorée. Ces pollutions se
répartissent sous trois formes physiques : particulaire, colloïdale et dissoute.

L’épuration consiste à séparer, par des traitements physiques, physico-chimiques ou biologiques,


une part plus ou moins importante de ces différentes fractions pour diminuer la pollution contenue
dans les effluents rejetés dans le milieu récepteur.

Le tableau V rappelle les performances « épuratoires » minimales s’appliquant aux rejets de


STEP, au regard de l’arrêté du 22 juin 20076. Les objectifs de qualité des eaux réceptrices peuvent
conduire à adopter des qualités de rejet supérieures à ces valeurs et ainsi des traitements
appropriés.

6 Arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au transport et au traitement des eaux usées des
agglomérations d’assainissement ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et de leur efficacité et aux
dispositifs d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique supérieure à
1,5 kg/j de DBO5.

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Tableau V : Performances épuratoires minimales s’appliquant aux rejets de STEP en application de


l’arrêté du 22 juin 2007.
N-
Paramètres DCO DBO5 MES NTK NGL en N PT
NH4+
Performance minimale des STEP (mg/L ou %)
(arrêté du 22 juin 2007)

CAPACITE INFÉRIEURE OU ÉGALE A 2000 ÉQUIVALENTS HABITANTS (EH)


(ne s’applique pas aux dispositifs mettant en œuvre une épuration par infiltration)

< 35 mg/L
rendement ou rendement
> 60 % rendement > > 50 %
60 %

ne s’applique pas aux


installations de lagunage

CAPACITE SUPÉRIEURE A 2 000 EH

< 25 mg/L
ou
2000 à 10000 EH inclus
rendement
> 70 %
-

> 10000 EH
< 25 mg/L
ou
______________
rendement > _____________ _____________
80 % < 35 mg/L
<125 mg/L (1) valeurs à
ou ou respecter en Valeurs à respecter
rendement rendement moyenne
en moyenne
> 75 % > 90 % annuelle annuelle
> 10000 EH avec rejet en * 10000 à 100000 * 10000 à 100000
zone sensible à EH inclus
EH inclus
l’eutrophisation < 15 mg/L < 2 mg/L
(Obligation de mettre en ou rendement ou rendement
place un traitement de la > 70 %
> 80 %
pollution azotée et/ou
phosphorée) * > 100000 EH : * > 100000 EH :
< 10 mg/L
< 1 mg/L
ou rendement ou rendement
> 70 % > 80 %

(1) cette valeur est fixée à 150 mg/L pour un rejet issu de bassin de lagunage dans le milieu naturel.

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Par ailleurs, outre le carbone, l’azote et le phosphore qui sont retrouvés majoritairement dans les
eaux résiduaires urbaines, les eaux usées peuvent également contenir divers micropolluants. La
composition des eaux usées en micropolluants à l’entrée de la station est par nature étroitement
liée à la nature du bassin versant de collecte des eaux usées ; les apports peuvent être directs
(établissements industriels raccordés sur le réseau, effluents urbains domestiques, etc.) ou
indirects (ruissellement, drainage, retombées atmosphériques, etc.).

Les informations sur les concentrations en micropolluants dans les eaux résiduaires urbaines et
leurs flux à l’entrée de la STEP, leur élimination par les filières de traitement des eaux usées, leurs
concentrations rejetées dans le milieu récepteur sont, à ce jour, partielles et relativement récentes.
La surveillance des STEP porte en effet classiquement sur les paramètres de suivi de la pollution
carbonée, azotée ou phosphorée et des débits (arrêté du 22 juin 2007).

La Directive cadre européenne sur l’eau (DCE)7, fixe comme objectif aux États membres l’atteinte
des bons états écologique et chimique des différents milieux aquatiques notamment en réduisant
les rejets des substances dangereuses et en supprimant à termes les rejets des substances
dangereuses prioritaires. En France, 66 % des masses d’eau superficielles (lac, réservoir, rivière,
fleuve ou canal, etc.) devront atteindre le bon état d’ici 2015. Même si la DCE ne vise pas
réglementairement les rejets de STEP, ceux-ci participent à l’amélioration de l’état chimique des
masses d’eau. Dans ce contexte, la circulaire du 29 septembre 20108 a introduit l’obligation de
suivi de divers micropolluants dans les rejets des STEP de plus de 10000 EH. Les données
acquises devraient permettre de mieux estimer les concentrations et flux en micropolluants rejetés
par les gros ouvrages de traitement des eaux usées. Cette circulaire s’inscrit dans le champ des
développements techniques et réglementaires visant globalement à limiter l’émission des rejets en
micropolluants vers le milieu naturel9.

En France, deux études principales ont permis de quantifier différents micropolluants dans les
rejets des STEP :
 Action de Recherche et réduction des substances dangereuses pour le milieu aquatique
(RSDE1), initiée par le Ministère en charge de l’Environnement avec l’appui technique de
l’INERIS
Menée entre 2003 et 2007, et publiée en 2009 (INERIS, 2009), cette action dite RSDE1 a
inventorié, dans les rejets aqueux, 106 substances individuelles dangereuses pour le milieu
aquatique. Elles sont, pour la majorité d’entre elles, visées par la directive 76/464/CEE concernant
la pollution des eaux par les substances dangereuses ou la directive cadre sur l’eau 2000/60/CE.
Il ressort des analyses menées sur 113 STEP réparties sur le territoire métropolitain que de
nombreuses substances dangereuses transitent par les STEP et que leurs effluents sont à l’origine
de leur émission vers le milieu aquatique. Sur les 106 substances recherchées, 75 ont été
quantifiées au moins une fois dans les rejets. En moyenne, 7 substances ont été quantifiées par
effluent de sortie de STEP.
Plusieurs contaminants chimiques ont été retrouvés de façon très ubiquitaire dans les effluents
(certains métaux comme le zinc, le cuivre et le plomb, des phtalates et des phytopharmaceutiques

7 Directive 2000/60 CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour
une politique communautaire dans le domaine de l’eau. Journal official des Communautés européennes
n°L327 du 22 décembre 2000 : 1-72.
8 DEB (2010). Circulaire du 29/09/10 relative à la surveillance de la présence de micropolluants dans les
eaux rejetées au milieu naturel par les stations de traitement des eaux usées. BO/MEEDDM n°2010/21 du
25 novembre 2010 – NOR : DEVO1022584C.
9 Plan micropolluants 2010-2013, plan national sur les résidus de médicaments dans l’eau de 2011, etc.

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comme le diuron). L’essentiel des flux en sortie des STEP est composé de métaux, de composés
organiques halogénés volatils (COHV) et de phtalates. Concernant les phtalates, le rapport signale
la possibilité que les flux de Di(2-ethylhexyl)phtalate (DEHP) soient surestimés du fait de la
contamination du flaconnage des échantillons.
Les abattements entre l’entrée et la sortie de la filière de traitement, calculés sur 41 STEP, sont en
moyenne assez élevés pour la plupart des contaminants (> 80 % notamment pour les
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et COHV analysés). La volatilité de certaines
substances et/ou leur potentiel d’adsorption sur les matières en suspension (puis accumulation
dans les boues après décantation) expliquent vraisemblablement les abattements constatés,
compte tenu du temps de séjour des effluents dans les STEP. L’étude souligne par ailleurs la forte
variabilité du rendement épuratoire pour la plupart des substances étudiées.
En outre, cette étude a mis en évidence la nécessité d’améliorer les performances analytiques
pour la quantification des substances dangereuses dans les effluents de STEP. En effet, une
grande disparité des limites de quantification (LQ) a été relevée entre les 22 laboratoires
impliqués, rendant difficile la comparaison des données au niveau national. Des LQ élevées
peuvent conduire à sous-estimer le flux de certains contaminants dans les EUT.
 Programme de recherche sur l’Analyse de Micropolluants Prioritaires et Emergents dans
les Rejets et les Eaux Superficielles (AMPERES) :
Ce programme de recherche, associant plusieurs équipes de recherche et coordonné par l’Irstea
de Lyon, mené entre 2006 et 2009, avait pour objectif de déterminer la composition en
micropolluants des eaux usées brutes et traitées puis de quantifier les performances épuratoires
de douze filières « eau » différentes vis-à-vis de ces contaminants.
En premier lieu, un travail de hiérarchisation a permis de sélectionner une centaine de substances
(Coquery et al., 2011 ; Martin Ruel et al., 2011) : des métaux, des composés organiques volatils
(COV), des alkylphénols, des HAP, des pesticides, divers composés chlorés et bromés, des
phtalates ainsi que divers résidus de médicaments (33) et des hormones (5).
Les travaux ont consisté également à développer et à valider des méthodologies et outils
d’échantillonnage et d’analyse des substances prioritaires (substances de la DCE) et émergentes
(médicaments et hormones) dans les eaux et les boues de STEP.
Si cette étude a porté sur 21 STEP, choisies de façon à être représentatives du fonctionnement
des filières retenues, il est à noter toutefois que les concentrations en micropolluants analysés ne
sont pas totalement représentatives de la pollution chimique des EUT au niveau national.
Le tableau VI présente les gammes de concentrations moyennes identifiées en sortie de STEP
(traitement secondaire de type boues activées), pour l’ensemble des substances quantifiées.

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Tableau VI : Niveau de concentrations des substances détectées et quantifiées en sortie de


traitement secondaire de type boues activées (d'après Martin Ruel et al., 2011).
Concentration
Concentration Concentration Concentration
comprise entre Concentration comprise
comprise entre 0,1 comprise entre 1 supérieure à 10
0,001 et 0,01 entre 0,01 et 0,1 µg/L
et 1 µg/L µg/L et 10 µg/L µg/L
µg/L
Dichlorométhane
COV Trichlorométhane Tétrachloréthylène
Trichloroéthylène
Hexachlorocyclohexane
Dieldrine
Glyphosate
Pesticides Simazine Chlorpyrifos AMPA
Diuron
Atrazine
Monobutylétain
Composés
Trichlorobenzène
organochlorés
Fluoranthène
HAP
Naphtalène
Phtalates DEHP
Dichlorophénol
Pentachlorophénol
Trichlorophénol
Chlorophénols Tétrachlorophénol
2,4-dibromophénol
2-bromophénol
2,4,6-tribromophénol
4-NP2EO
(nonylphénols
4-NP (nonylphénols)
polyéthoxylates)
4-tert-butylphénol 4-NP1EO
Alkylphénols 4-NP1EC (acides
4-t-OP (octylphénols) (nonylphénols
alkylphénol-
polyéthoxylates)
polyéthoxy-
phénoxyacétiques)
Lithium
Vanadium
Bore
Chrome
Aluminium
Cobalt Nickel
Titane
Mercure Argent Arsenic
Métaux Fer
Cadmium Etain Sélénium
Cuivre
Antimoine Molybdène
Zinc
Plomb
Rubidium
Uranium
Baryum
17β-estradiol
Hormones Estrone
Ethinylestradiol
Oxprénolol
Propanolol
Timolol Métoprolol
Acébutolol
Bétabloquants Bêtaxolol Nadolol
Aténolol
Bisoprolol
Sotalol

Antibiotiques Roxithromycine Sulfaméthoxazole


Diazépam
Nordiazépam
Doxépine Amitriptyline
Antidépresseurs Carbamazépine
Imipramine Alprazolam
Bromazépam
Fluoxétine
Paracétamol
Kétoprofène
Analgésiques Naproxène Ibuprofène
Aspirine
Diclofénac
Bronchodilatateurs Terbutaline Salbutamol
Caféine
Autres Benzothiazole Théophylline
Tributylphosphate

Dans les eaux usées brutes, 6 substances prioritaires ont été quantifiés à des fréquences
supérieures à 97 % (Coquery et al., 2011) : le 4t-nonylphénol, le DEHP et 4 métaux (mercure,
cadmium, plomb et nickel). Les métaux, les COV, les alkylphénols, les pesticides et certains HAP
légers sont des familles de micropolluants fréquemment quantifiées. Dans le cadre de cette étude,

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les fréquences de quantification, en entrée de STEP, sont nettement supérieures à celles qui sont
relevées dans l’étude RSDE1 (notamment pour les métaux), grâce à une amélioration des limites
de quantification des méthodes analytiques mises en œuvre. Les concentrations mesurées en
entrée de STEP, dans le cadre de l’étude AMPERES, restent globalement faibles ; la majorité des
micropolluants présente des concentrations moyennes inférieures à 1 µg/L. Les concentrations
moyennes les plus élevées (supérieures à 1 µg/L) sont observées pour le DEHP, certains COV
(dichlorométhane, trichlorométhane, tetrachloroétylène), des retardateurs de flamme
(décabromodiphényléther, tribromodiphényléther), les C10-13 chloroalcanes, le triclosan, les
alkylphénols et presque tous les métaux.
Le passage dans une STEP équipée d’un traitement secondaire se traduit généralement pour les
substances de l’annexe X de la DCE par une réduction significative des concentrations par rapport
aux eaux usées brutes (modification de la classe de concentration et/ou de fréquence de
quantification). Les concentrations moyennes de la plupart de ces micropolluants sont inférieures à
0,1 µg/L. Seules 2 substances sont retrouvées à des concentrations supérieures à 1 µg/L : le
DEHP et le nickel. Concernant les autres substances (hors DCE), des concentrations moyennes
supérieures à 1 µg/L ont fréquemment été mesurées pour plusieurs métaux, des alkylphénols et
l’AMPA.

3.3.1.2 Sélection des substances d’intérêt


La sélection des substances à prendre en considération dans le cadre de la présente évaluation
des risques sanitaires se heurte aux difficultés suivantes :
 Diversité des contaminants chimiques susceptibles d’être présents dans un
réseau d’assainissement et, par conséquent dans les effluents de STEP. Les
études montrent une présence de plusieurs micropolluants simultanément (cf.
AMPERES ou RSDE1). De même, la mise sur le marché régulière de nouvelles
molécules et l’arrêt de la commercialisation de certaines autres peuvent modifier la
composition dans le temps des effluents.
 Diversité des systèmes d’assainissement concernés : le parc d’assainissement
collectif français couvre des situations variées : STEP s’inscrivant dans un contexte
rural, urbain ou mixte, STEP recevant majoritairement des eaux d’origine
industrielle. La nature et l’importance du tissu industriel/artisanal/commercial sur un
territoire, l’occupation du sol et les pratiques associées sont autant d’éléments
générateurs de cette diversité.
 Données disponibles, sur les concentrations en micropolluants en sortie de
STEP et leurs effets sur la santé. Compte tenu des difficultés d’analyses des
nombreux micropolluants dans les eaux usées, la question de la qualité des
données et de la comparaison possible de plusieurs jeux de données se pose
rapidement (cf. limites analytiques et incertitudes des mesures ; matrice analysée).
La représentativité des données acquises est également délicate à appréhender,
d’une part vis-à-vis du parc de STEP français, d’autre part au regard de la variabilité
dans le temps des concentrations relevées sur une même STEP.

3.3.1.2.1 Critères de sélection des contaminants chimiques


Les clés de sélection peuvent être multiples, selon l’axe d’entrée retenu. Dans le cadre de ce
rapport, les paramètres suivants ont été considérés :
 composition des EUT : sont retenues prioritairement les substances qui ont été
quantifiées, dans les études AMPERES et/ou RSDE1 ;
 micropolluants faiblement volatils : constante de Henry < 1 Pa.m3/mol ou pression
de vapeur < 100 Pa si la constante de Henry n’est pas disponible ;
 toxicité pour l’Homme des substances :
- substances figurant dans la liste de substances cancérogènes, mutagènes,
toxiques pour la reproduction (CMR) ayant fait l’objet d’un classement

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européen harmonisé10. Les CMR avérés sont classés en catégorie 1A ou


1B, et portent une étiquette avec la mention d’avertissement « danger », une
mention de danger spécifique (H350, H340 ou H360) et le pictogramme
« Danger pour la santé ». Les CMR suspectés sont classés en catégorie 2,
portent une étiquette avec la mention d’avertissement « Attention », une
mention de danger spécifique (H351, H341 ou H361) et le pictogramme
« Danger pour la santé » ;
- substances ayant fait l’objet d’un classement par le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC). Les substances classées dans les groupes
1 sont cancérogènes pour l’Homme, celles classées dans le groupe 2A sont
probablement cancérogènes pour l’Homme, celles classées en 2B sont peut
être cancérogènes pour l’Homme, celles classées dans le groupe 3 sont
inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’Homme.
 la disponibilité de VTR à seuil d’effets ou de VTR sans seuil d’effets correspondant
à un excès de risque unitaire (ERU) pour la voie respiratoire ou le contact cutanéo-
muqueux.
Il est à noter que pour les micropolluants quantifiés dans les EUT, très peu de VTR existent pour
les voies d'expositions retenues. Ainsi, la disponibilité des VTR est un critère discriminant dans
le choix des contaminants chimiques.

3.3.1.2.2 Contaminants chimiques sélectionnés


Sur la base des études AMPERES et RSDE1, dix contaminants appartenant à quatre familles
chimiques ont été sélectionnées et sont répertoriées dans le tableau VII.
Des principes actifs de médicaments, notamment des antidépresseurs comme la carbamazépine
et des anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) comme l’ibuprofène, ont été quantifiés avec des
concentrations parfois importantes en sortie de STEP. Cependant, il n’existe aucune VTR pour la
voie respiratoire ou le contact cutanéo-muqueux. Par ailleurs, excepté les bronchodilatants et
certains AINS comme le kétoprofène ou le diclofénac, l’administration de ces molécules se fait par
voie orale, ce qui ne permet pas de comparer les concentrations retrouvées en sortie de STEP
avec leurs posologies minimales.

10 Règlement (CE) n°1272/2008 modifié du Parlement Eu ropéen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif
à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges, modifiant et abrogeant les
directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le règlement (CE) n°1907/2006.

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Tableau VII : Substances sélectionnées pour l’évaluation des risques sanitaires.
Concentrations moyennes retrouvées en Existence
Classification Constante de Pression Existence
sortie de STEP (en µg/L) d’une VTR sans
Familles Substances N° CAS Henry (en de vapeur d’une VTR à
3 seuil d’effet
Pa.m /mol) (en Pa) seuil d’effet
Ampères RSDE1 CIRC Règlement CLP (ERU)

Acute tox. 3(*) H301


0,033 (avec un écart
Hexachorocyclohexane 58-89-9 0,06 Acute tox. 4(*) H332, H312 0,35 (à 25°C) Oui
type de 0,04)
STOT RE 2(*) H373
Pesticides
Carc. 2 H351
Dieldrine 60-57-4 0,01 3 Acute tox.1 H310 4,13*10-5 Oui Oui
Acute tox. 3(*) H301

2,2 (avec un écart 32,9 (avec un écart


Phtalates DEHP 117-81-7 2B Repr.1B-H360 FD 4,43 (à 20°C) Oui
type de 1.8) type de 135)

Carc. 2-H351
Acute tox. 2(*) H330

0,057 (avec un écart Acute tox. 3(*) H311-H301 41-51*10-4


Chlorophénols Pentachlorophénol 87-86-5 0,05 2B 0,26 (calc) Oui
type de 0.069) Eye irrit.2 H319 (à 20°C)

STOT SE 3 H335
Skin Irrit.2 H315

7440-47-3
Chrome métallique 3
2,7 (avec un écart 157,6 (avec un écart 10-6 (à
Oui
Chrome (III) 16065-83-1 type de 4,3) type de 213) 3 844°C)

Chrome (VI) 18540-29-9 1

5,2 (avec un écart 14,327 (avec un écart Carc. 2 H351


Nickel 7440-02-0 2B 0 à 20°C Oui Oui
type de 5,1) type de 14) Skin Sens.1 H317

Métaux Resp. Sens.1 H334


Cobalt et composés du
7440-48-4 2B
cobalt Skin Sens.1 H317

Cobalt métallique 7440-48-4 Resp. Sens.1 H334


associé au carbure de 2A
tungstène 12070-12-1 0,47 (avec un écart Skin Sens.1 H317
Oui
type de 0,11)
Cobalt métallique sans Resp. Sens.1 H334
7440-48-4 2B
carbure de tungstène Skin Sens.1 H317

Sulfate de cobalt et
10026-24-1 2B
autres sels de cobalt

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1,3 (avec un écart 2,165 (avec un écart


Arsenic 7440-38-2 1 Acute tox. 3(*) H331-H301 Oui Oui
type de 0,72) type de 1,842)

Carc.1B H350
Muta.2 H341
0,06 (avec un écart 5,5 (avec un écart type En cours
Cadmium 7440-43-9 1 Repr. 2 H361 fd 14,8
type de 0,05) de 6,364) Anses
Acute tox. 2(*)
STOT RE1 H330

1,5 (avec un écart 9,736 (avec un écart En cours


Plomb 7439-92-1 2B
type de 1,8) type de 13,285) Anses

Classification du CIRC Groupe 1 : l’agent est cancérogène pour l’Homme


Groupe 2A : l’agent est probablement cancérogène pour l’Homme
Groupe 2B : l’agent est peut être cancérogène pour l’Homme
Groupe 3 : l’agent est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’Homme

Classification de l’Union Acute tox. : toxicité aigue


européenne (Règlement
Skin Sens. 1 : Sensibilisation cutanée
CLP)
H301 : Toxique en cas d’ingestion
H310 : Mortel par contact cutané
H312 : Nocif par contact cutané
H315 : Provoque une irritation cutanée
H317 : Peut provoquer une allergie cutanée
H319 : Provoque une sévère irritation des yeux
H330 : Mortel par inhalation
H331 : Toxique par inhalation
H332 : Nocif par inhalation
H334 : peut provoquer des symptômes allergiques ou d’asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation
H335 : peut irriter les voies respiratoires
Muta.2 - H341 : Susceptibles d’induire des anomalies génétiques
Carc.1B - H350 : Peut provoquer le cancer
Carc. 2 - H351 : Susceptible de provoquer le cancer
Repr.1B - H360 : Peut nuire à la fertilité ou au fœtus
Repr.2 - H361 : Susceptible de nuire à la fertilité ou au fœtus
H373 : Risque présumé d’effets grave pour les organes à la suite d’exposition répétée ou prolongée

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3.3.2 Évaluation des expositions


L’évaluation des risques sanitaires a été menée pour un scenario dit du « pire cas ». Ainsi les
hypothèses suivantes ont été fixées :
 la REUT a lieu sur 4 mois entre avril et octobre selon les cultures et les régions ;
 l’irrigation a lieu toujours à la même plage horaire ;
 les populations retenues sont exposées à chaque irrigation.
Les durées d’arrosage étant différentes, l’irrigation des cultures et l’arrosage des golfs et espaces
verts ont été traités séparément.
Concernant l’irrigation des cultures, seule la culture du maïs a été retenue pour la suite de
l’expertise compte tenu de ses besoins en eau et du temps d’irrigation nécessaire, ce qui
correspondrait pour un individu à une situation d’exposition du « pire cas ».

3.3.2.1 Populations exposées

3.3.2.1.1 Irrigation des cultures / Arrosage des espaces verts


Les activités suivantes ont été ciblées :
 travail sur les cultures et dans les espaces verts pendant et après l’aspersion
(surveillance, entretien, récolte, etc.) ;
 travail au niveau des asperseurs et des appareils reliés aux asperseurs ;
 passage à proximité des terrains irrigués pendant l’aspersion ;
 résidence à proximité des terrains irrigués ou arrosés ;
 utilisation des terrains après aspersion (terrains de sport, espaces verts).
Pour rappel, l’arrêté du 2 août 2010 interdit l’aspersion d’EUT à l’intérieur des serres, cette
éventualité n’a donc pas été prise en compte dans la suite de l’expertise.
Cinq catégories de population peuvent être exposées aux EUT :
 les travailleurs ;
 les passants ;
 les résidents ;
 les utilisateurs des espaces verts (parcs) ;
 les sportifs (stades, golfs).
En l’absence de VTR spécifique pour les enfants, aucune distinction entre les catégories de
population (enfants, adultes) n’a été faite.

3.3.2.1.2 Lavage des voiries


Deux catégories de population peuvent être exposées :
 les travailleurs ;
 les passants.

3.3.2.2 Voies d’exposition retenues


Les voies d’exposition possibles sont :
 Voie respiratoire

Selon la taille des particules d’eau émises par les asperseurs, celles-ci peuvent pénétrer plus ou
moins profondément dans l’arbre respiratoire en fonction du mode de respiration, nasale ou orale.
Toutes les catégories de population peuvent être exposées par voie respiratoire aux EUT, que ce
soit directement ou indirectement par remise en suspension de particules. Cependant,
conformément aux hypothèses émises dans le paragraphe 3.2, seule l’exposition directe sera prise
en compte.
De ce fait, seuls les travailleurs, les passants, les résidents, et les utilisateurs des espaces verts
sont considérés comme pouvant être exposés de manière directe par voie respiratoire aux EUT.

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 Voie cutanéo-muqueuse

Lors de l’aspersion d’EUT, les passants et les résidents peuvent être en contact direct avec les
EUT chargées en polluants chimiques, par dépôt de particules d’eaux sur le corps.
Toutes les catégories de population peuvent être exposées indirectement par contact avec une
surface souillée par les EUT.
En raison du manque de données toxicologiques pour cette voie d’exposition, la quantification du
risque sanitaire n’a pu être réalisée.

3.3.2.3 Paramètres humains d’exposition et budget espace temps


Selon l’usage ciblé, les caractéristiques de l’asperseur (débit, angle du jet, vitesse de rotation,
apogée) diffèrent, de même que le volume d’air occupé par le nuage de particules d’eaux
produites. L’évaluation du risque a donc été faite pour des asperseurs utilisés pour l’irrigation des
cultures, l’arrosage des espaces verts et des golfs.
Trois asperseurs représentatifs de ces usages ont été retenus :
 canon Twin 101+ pour l’irrigation du maïs ;
 turbine Rainbird 5000+ pour l’arrosage des espaces verts ;
 turbine Eagle 750 pour l’arrosage des golfs.

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3.3.2.3.1 Irrigation
rrigation des cultures et arrosage des espaces verts

La suite de l’expertise tient compte des hypothèses générales suivantes schématisées dans la
figure 8 :
 les scenarii d’exposition sont valables pour UN seul asperseur et son temps de
fonctionnement habituel et en l’absence de vent ;
 les
es populations exposées sont situées sous le jet d’aspersion dans une couronne de
terrain comprise entre 90 % (R2) et 100 % (R1) de la portée ;
 les durées d’exposition varient
vari t d’une population à l’autre et d’un type de culture à l’autre et
sont tirées du Exposure
xposure Factors Handbook (2010) ;
 les
es populations exposées sont susceptibles d’inhaler des particules d’eau de taille
inférieure à 150 µm contenues dans le nuage de gouttelettes de d la bande d’exposition.
Les hypothèses sont maximalistes, en particulier pour les résidents, puisqu’il est interdit d’arroser
en dehors des parcelles cibles.
L’ensemble des paramètres humains d’exposition est synthétisé dans le tableau VIII.

Figure 8 : Schémas généraux d’exposition.


1. Passants
Les
es passants inhalent le volume de particules d’eaux de taille inférieure à 150 µm dispersé par
l’asperseur dans la couronne d’exposition,
d’exposition, alors qu’ils passent directement sous le jet.
jet Pour
déterminer la durée d’exposition, il a été considéré que les passants longeaient un terrain carré
d’une surface de un hectare et marchaient à une vitesse de 4 km/h,
km h, ainsi la durée pour parcourir
parcour
100 mètres est de 1 minute.
Ils sont exposés pendant une minute les jours d’arrosage.

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2. Résidents
Les résidents inhalent le volume de particules d’eaux de taille inférieure à 150 µm dispersé par
l’asperseur lors d’un passage du jet. Cependant, ils sont exposés pendant la durée entière de
l’arrosage ce qui correspond à 2 secondes d’exposition par minute d’arrosage.
Pour calculer la durée d’exposition journalière des résidents lors de l’irrigation des cultures,
l’utilisation du nombre d’heures passées à l’extérieur par jour (référence dans le « exposure
handbook » de l’US EPA) a été préférée puisque la durée d’arrosage de la culture choisie était
nettement supérieure à la durée passée à l’extérieur.
Les durées hebdomadaires d’exposition correspondent au nombre d’arrosages par semaine.

3. Travailleurs
Seules les personnes travaillant dans les espaces verts ont été prises en compte, car il a été
considéré que pour l’irrigation des cultures, le travailleur n’était pas présent dans le champ au
moment de l’aspersion.
Concernant leur durée d’exposition par voie respiratoire, il a été considéré qu’ils étaient exposés le
temps de fonctionnement d’un seul asperseur, même si le GT est conscient que les travailleurs
peuvent être exposés aux EUT via plusieurs asperseurs. Il n’a pas été jugé réaliste de considérer
que les travailleurs sont exposés par inhalation aux particules d’EUT pendant leur journée de
travail.
Aussi, les modalités d’exposition des travailleurs par voie respiratoire correspondraient à celles
des utilisateurs des espaces verts et des sportifs si ceux-ci étaient amenés à être présents sur le
terrain au moment de l’aspersion.

Pour rappel, bien que seule la voie respiratoire ait été prise en compte, il faut noter que les
travailleurs sont davantage exposés aux EUT par contact cutanéo-muqueux, et notamment
par manuportage, que par voie respiratoire.
En effet, ils sont exposés aux EUT lorsqu’ils :
 circulent sur les surfaces irriguées dès la fin de l’arrosage ;
 manipulent tout objet ou pièce d’équipement (dont les tuyaux) atteint par des EUT ;
 manipulent un asperseur et/ou les pièces associées, pour les régler, les vérifier, les
réparer ou pour toute autre activité de service et d’entretien, etc.

Le tableau VIII résume les paramètres humains d’exposition et les budgets espaces temps retenus
pour l’irrigation des cultures et l’arrosage des espaces verts et des golfs.

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Tableau VIII : Scenarii d’exposition retenus pour l’irrigation des cultures (maïs) et l’arrosage des
espaces verts et des golfs.
Population Passants Résidents Travailleurs
0,075 (2 secondes toutes les
minutes pendant les 2,27h passées
Cultures -
dans le jardin, handbook exposure –
2010)
0,011 (2 secondes toutes les
Espaces 0,33 (temps de fonctionnement
T (h/j) 0,016 (1 minute par jour) minutes pendant les 0,33h de
verts d’un asperseur)
fonctionnement d’un asperseur)
0,0083 (2 secondes toutes les
minutes pendant les 0,25h 0,25 (durée d’arrosage d’un golf,
Golfs
d’arrosage d’un golf, audition de la audition de la FFG)
FFG)
Cultures 0,0031 -

Espaces
tj 0,00069 0,00046 0,01375
verts

Golfs 0,00035 0,0104

Cultures 20 20 -

Espaces
Tj (j/an) 100 100 100
verts

Golfs 140 140 140

Cultures 0,054 0,054 -

Espaces
F 0,273 0,273 0,273
verts

Golfs 0,383 0,383 0,383

DE (années) 70 70 41

TP (années) 85

T Durée d’exposition journalière en heure par jour


tj Fraction du temps quotidien d’exposition aux eaux usées traitées calculée comme suit : T/24 (sans unité)
Tj Durée d’exposition annuelle en jour par an
F Fraction de temps annuelle d’exposition calculée comme suit : Tj/365 (sans unité)
DE Nombre d’années d’exposition
TP Temps de pondération (années)

Afin de déterminer les durées d’exposition annuelle, le groupe de travail s’est basé sur les besoins
annuels en eaux du maïs et du gazon et les apports d’eaux journaliers afin d’obtenir le nombre de
jours d’arrosage pendant 4 mois (Deumier et al., 2006).

3.3.2.3.2 Lavage des voiries


Aucune donnée d’exposition n’est disponible.
Cependant, les travailleurs, notamment les opérateurs de lance, seraient particulièrement exposés
aux particules d’EUT par voie respiratoire.

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3.3.3 Identification et sélection des valeurs toxicologiques de référence (VTR)


(V

3.3.3.1 Méthode

Cette partie est uniquement consacrée à l’exposition par voie respiratoire puisqu’aucune
puisqu’aucu VTR
pour le contact cutanéo-muqueux
muqueux n’est disponible.
La démarche d’évaluation des risques sanitaires nécessite la recherche de VTR afin de pouvoir
caractériser les risques liés à l’exposition aux polluants. Ces valeurs traduisent la relation entre les
doses ou niveaux d’exposition auxquels les personnes peuvent être exposées et l’incidence ou la
gravité des effets. Deux types de VTR sont disponibles : les VTR « à seuil d’effet d’ » (pour
lesquelles les effets surviennent au-delà
au d’un certain seuil) et les VTR « sans seuil d’effet » (pour
lesquelles des effets peuvent apparaître quelle
quel que soit la dose et correspondant à un ERU).
ERU
nses, l’US EPA, l’Agency for toxic substances and disease registry
Divers organismes tels que l’Anses
National institute for public health and environment (RIVM), l’Office of
(ATSDR), Santé Canada, le National
environmental health hazard assessment (OEHHA), l’Organisation
rganisation mondiale de la santé (OMS),
(O
ont construit des VTR.
Afin de retenir la VTR la plus appropriée aux scenarii d’exposition mentionnés
nés ci-dessus,
ci à savoir
une exposition chronique par inhalation, les critères de sélection suivants ont été pris en compte
(figure 9).
Les VTR construites par l’Anses, lorsqu’elles existent, ont été retenues. Dans le cas contraire, la
VTR a été choisie en fonction de :
 la transparence :
- disponibilité d’un document source expliquant et justifiant la détermination de la valeur
de référence ;
 l’argumentation
rgumentation de la construction de la VTR :
- année d’élaboration de la valeur de référence ;
- effet critique, choix de l’étude source, dose critique, mécanismes d’action, hypothèses
de construction, modèle utilisé, facteurs d’incertitude ;
- qualité scientifique des données en privilégiant les données humaines aux données
animales ;
- adéquation des voies d’exposition, des durées
durées d’exposition et forme chimique.
chimique

Figure 9 : Démarche pour le choix des valeurs toxicologiques de référence.


référence

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3.3.3.2 Résultats
En fonction des critères détaillés ci-dessus, les VTR sélectionnées sont présentées dans le
Tableau IX. Le détail de cette sélection est disponible en annexe 8.
Tableau IX : Valeurs toxicologiques de référence et excès de risque unitaires retenus pour l’ERS.
Substances Effet critique Nature des effets VTR (source)
3,1.10-4 (µg/m3)-1
Hexachorocyclohexane Carcinome hépatocellulaire Sans seuil
(OEHHA, 2005)
4,6.10-3 (µg/m3)-1
Dieldrine Carcinome hépatocellulaire Sans seuil
(US EPA 1993)
2,4.10-6 (µg/m3)-1
DEHP Carcinome hépatocellulaire Sans seuil
(OEHHA, 2002)
Augmentation de
l’incidence des tumeurs du 5,1.10-6 (µg/m3)-1
Pentachlorophénol Sans seuil
foie et des glandes (OEHHA, 2009)
surrénales
1,2.10-2 (µg/m3)-1
Chrome Cancer du poumon Sans seuil
(OEHHA, 2000)
Effets sur les poumons 2,6.10-4 (µg/m3)-1
Nickel Sans seuil
(inflammation et fibrose) (OEHHA, 2001)
Diminution de la capacité 10-4 µg/m3
Cobalt A seuil
respiratoire (ATSDR, 2004)
4,3.10-3 (µg/m3)-1
Arsenic Cancer du poumon Sans seuil
(US EPA, 1998)
0,31 µg/m3
Cadmium Effets cancéro pulmonaires A seuil
(Anses, 2012)
1,2.10-5 (µg/m3)-1
Plomb Tumeurs rénales Sans seuil
(US EPA, 1998)
Concernant le DEHP, seule une valeur d’ERU, élaborée par l’OEHHA en 2002, était disponible. Or
à ce jour, le potentiel cancérogène du DEHP n’ayant pas été démontré, le GT n’a pas retenu cette
valeur pour la suite de l’expertise.

3.3.4 Caractérisation des risques sanitaires

3.3.4.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs

3.3.4.1.1 Méthode
Les limites analytiques de l’étude RSDE1 et de représentativité des STEP françaises dans l’étude
AMPERES suggèrent que les concentrations en micropolluants sont variables et ne sont pas
représentatives de l’ensemble des EUT métropolitaines.
De ce fait, plutôt que de calculer le risque sanitaire pour chacune des dix substances
sélectionnées (cf. paragraphe 3.3.1.2.2), le GT a jugé plus pertinent de calculer les concentrations
maximales théoriques dans les EUT à ne pas dépasser, pour chaque catégorie de population et
pour un quotient de danger pris égal à 1 lorsque la substance est à seuil d’effet et un risque
acceptable de 10-5 lorsque la substance est sans seuil d’effet.
Pour chaque substance, la concentration maximale théorique à ne pas dépasser a ensuite été
comparée à la concentration moyenne retrouvée dans les études AMPERES et RSDE1 à laquelle
a été ajouté 2 fois l’écart-type (95e percentile). Ces concentrations maximales théoriques à ne pas
dépasser sont données, pour chaque usage retenu, dans les tableaux XIII à XXII.
Le risque de survenue d’un effet sanitaire néfaste peut être calculé pour un effet à seuil ou un effet
sans seuil de dose selon les équations suivantes (tableau X).
Tableau X : Équations utilisées pour le calcul des risques.
Effets Risques Commentaires
 Si QD< 1, survenue d’un effet toxique peu
à seuil de dose   probable

Le risque est considéré comme acceptable
sans seuil de dose   

pour un ERI de 10-5
Où :
QD Quotient de danger

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3
VTR (µg/m ) Valeur toxicologique de référence
3
CI (µg/m ) Concentration inhalée
ERI Excès de risque individuel
3 -1
ERU (µg/m ) Excès de risque unitaire

Pour connaître les concentrations inhalées (CI) des substances chimiques, il convient d’utiliser les
formules présentées dans le tableau XI pour des substances susceptibles d’engendrer un risque à
seuil de dose ou sans seuil de dose et pour des durées d’exposition chronique.
Tableau XI : Equations utilisées pour le calcul des concentrations inhalées.
Exposition Concentration inhalée

Chronique à seuil de dose  






Chronique sans seuil de dose  





Où :
3
Ci air Concentration du micropolluant i dans l’air (µg/m )
tj Fraction du temps quotidien d’exposition aux eaux usées traitées aspersées (sans unité)
F Fraction annuelle d’exposition aux eaux usées traitées aspersées (sans unité)
DE Nombre d’années d’exposition
TP Temps de pondération (années)

Le calcul des concentrations inhalées par les personnes exposées dépend des concentrations en
micropolluants dans l’air.
Afin, de déterminer les concentrations en micropolluants dans l’air, il a été fait comme hypothèse
que la quantité de micropolluant dans l’air était égale à la quantité de micropolluant retrouvée dans
les particules d’eau, à condition de ne pas considérer les substances volatiles, soit :
 
     
 
Avec :
Ciair Concentration du micropolluant dans l’air (µg/m3)
Vair Volume d’air contenu sous le jet d’aspersion (m3)
Le volume d’air considéré représente le volume dans lequel l’eau est aspersée lors d’un
mouvement d’asperseur. Le volume encadrant le panache d’aspersion est fonction de
l’apogée du jet produit, de la portée de l’asperseur et de l’angle d’un jet d’aspersion.
Selon le théorème de Pappus-Guldin, compte tenu de la forme en cloche du panache,
le volume d’air à considérer est approché en ne prenant en compte que la moitié du
volume représenté par l’apogée h, la portée R1 de l’asperseur et l’angle α couvert par un
jet.


  



360 4

Ci eau Concentration du micropolluant dans la particule de taille inférieure à 150 µm, en


prenant comme hypothèse que cette concentration est égale à la concentration en
micropolluant dans les eaux usées traitées (µg/m3)
Veau Volume d’eau des particules de taille inférieure à 150 µm ; ce volume d’eau étant
calculé à partir du débit de l’asperseur, du temps d’éjection des particules d’eau par la
buse d’aspersion dans un volume d’air correspondant à un secteur d’aspersion (cf.
figure 8) sur un angle de 7° pour les résidents et de 220° pour les passants et du

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pourcentage de particules de taille inférieure à 150 µm contenues dans la bande


d’exposition.
Soit Veau = Q / 3600
tv
proportion des particules de taille inférieure à 150 µm.
Q Débit délivré par l’asperseur (m3/h)
tv Temps d’éjection des gouttelettes par l’asperseur pour un secteur angulaire donné
(seconde)

Pour connaître la quantité de particules d’EUT pouvant être inhalées par un individu, le GT s’est
appuyé sur l’étude de Molle et al. (2010), en particulier les résultats correspondant au volume
d’eau des particules de taille inférieure à 150 µm. Le tableau XII reprend les caractéristiques des
asperseurs utilisés pour la suite des calculs.

Tableau XII : Caractéristiques des asperseurs retenus pour l’évaluation des risques sanitaires
(résultats tirés de Molle et al., 2010).
Canon Twin 101+ Turbine Rainbird 5000+ Turbine Eagle 750
(Cultures - maïs) (Espaces verts) (Golfs)
Pression Bar 5,5 4 6,5
Portée (R1) mètres 50,5 14,5 23,5

90 % Portée (R2) mètres 45,45 13,05 21,15


Angle du secteur
degrés 7 7 7
d’exposition (résident)
Angle du secteur
degrés 220 360 360
d’exposition (passant)
Temps d’éjection secondes 10 4 5
Hauteur mètres 10 2 5
3
Débit m /h 44,2 0,72 7
% total de particules <
Sans unité 0,10 0,43 0,03
150 µm
Veau litres 0,1228 0,0034 0,0029

Il est donc obtenu :


 pour les micropolluants à seuil d’effet :
  ²
" #    $
%4
  


 360  
 pour les micropolluants sans seuil d’effet :

  ²" #  $ &


  


 360   4 



3.3.4.1.2 Résultats
Les concentrations maximales théoriques dans les EUT à ne pas dépasser afin d’éviter la
survenue d’effet néfaste sur la santé des populations exposées ont été calculées pour les dix
substances (Tableaux XIII à XXI).

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Tableau XIII : Concentrations maximales théoriques en cobalt à ne pas dépasser dans les eaux usées
traitées.
Concentrations maximales théoriques en cobalt à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1


8 6
Cultures 1,66.10 1,13.10 -
Absence de
Espaces verts 3,18.107 8,86.105 2,96.104 0,69
données
Golfs 1,75.108 6,43.106 2,16.105

La concentration maximale théorique en cobalt à ne pas dépasser dans les EUT est au minimum
4,3.104 fois supérieure à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans le cadre de l’étude
AMPERES.

Tableau XIV : Concentrations maximales théoriques en dieldrine à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en dieldrine à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1


6 4
Cultures 4,40.10 2,98.10 -
Absence de
Espaces verts 8,39.105 2,34.104 1,33.103 0,01
données
Golfs 4,63.106 1,69.105 9,75.103

La concentration maximale théorique en dieldrine à ne pas dépasser dans les EUT est au
minimum 1,3.105 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans le
cadre de l’étude AMPERES.

Tableau XV : Concentrations maximales théoriques en pentachlorophénol à ne pas dépasser dans


les eaux usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en pentachlorophénol Concentration retrouvées dans les EUT
à ne pas dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1


9 7
Cultures 3,97.10 2,69.10 -

Espaces verts 7,56.108 2,11.107 1,20.106 0,05 0,195


9 8 6
Golfs 4,18.10 1,53.10 8,79.10

La concentration maximale théorique en pentachlorophénol à ne pas dépasser dans les EUT est
au minimum 2,4.107 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans
le cadre de l’étude AMPERES et 6,2.105 à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre
de l’étude RSDE1.

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Tableau XVI : Concentrations maximales théoriques en hexachlorocyclohexane à ne pas dépasser


dans les eaux usées traitées.
Concentrations maximales théoriques EUT en Concentration retrouvées dans les EUT
hexachlorocyclohexane à ne pas dépasser dans les (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1


7 5
Cultures 6,53.10 4,42.10 -

Espaces verts 1,24.107 3,47.105 1,98.104 0,06 0,003


7 6 5
Golfs 6,87.10 2,52.10 1,44.10

La concentration maximale théorique en hexachlorocyclohexane à ne pas dépasser dans les EUT


est au minimum 3,93.104 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées
dans le cadre de l’étude AMPERES et 7,8.105 à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans
cadre de l’étude RSDE1.

Tableau XVII : Concentrations maximales théoriques en chrome VI à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en chrome VI à ne Concentration en chrome total
pas dépasser dans les EUT (en µg/L) retrouvées dans les EUT (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1

Cultures 1,69.106 1,14.104 -


5 3
Espaces verts 3,21.10 8,96.10 5,12.102

Golfs 1,77.106 6,50.104 3,74.103

Les concentrations retrouvées dans le cadre des études AMPERES et RSDE1 étant des
concentrations en chrome total et les concentrations maximales théoriques à ne pas dépasser
ayant été calculées pour le chrome VI, la comparaison entre les différentes concentrations ne peut
être faite.

Tableau XVIII : Concentrations maximales théoriques en nickel à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en nickel à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1

Cultures 7,79.107 5,27.105 -


7 5
Espaces verts 1,48.10 4,14.10 2,36.104 15,4 42,83

Golfs 8,19.107 3,00.106 1,72.105

La concentration maximale théorique en nickel à ne pas dépasser dans les EUT est au minimum
1,5.103 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de
l’étude AMPERES et 5,5.10² fois à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de
l’étude RSDE1.

Mars 2012 page 51 / 137


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Tableau XIX : Concentrations maximales théoriques en arsenic à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en arsenic à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1


6 4
Cultures 4,71.10 3,19.10 -

Espaces verts 8,97.105 2,50.104 1,43.103 2,74 5,85


6 5 4
Golfs 4,95.10 1,81.10 1,04.10

La concentration maximale théorique en arsenic à ne pas dépasser dans les EUT est au minimum
5,2.10² fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de
l’étude AMPERES et 2,4.10² fois à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de
l’étude RSDE1.

Tableau XX : Concentrations maximales théoriques en cadmium à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en cadmium à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1

Cultures 5,17.108 3,50.106 -


7 6
Espaces verts 9,85.10 2,74.10 9,19.104 0,16 12,23
8 7 5
Golfs 5,44.10 1,99.10 6,71.10

La concentration maximale théorique en cadmium à ne pas dépasser dans les EUT est au
minimum 5,7.105 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans
cadre de l’étude AMPERES et 7,5.103 fois à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans
cadre de l’étude RSDE1.

Tableau XXI : Concentrations maximales théoriques en plomb à ne pas dépasser dans les eaux
usées traitées.
Concentrations maximales théoriques en plomb à ne pas Concentration retrouvées dans les EUT
dépasser dans les EUT (en µg/L) (en µg/L)

Passants Résidents Travailleurs Ampères RSDE1

Cultures 1,68.109 1,14.107 -


8 6
Espaces verts 3,21.10 8,97.10 5,12.105 5,1 36,31

Golfs 1,77.109 6,51.107 3,74.106

La concentration maximale théorique en plomb à ne pas dépasser dans les EUT est au minimum
105 fois supérieure à la concentration retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de l’étude
AMPERES et 1,4.104 fois à celle retrouvée dans les analyses réalisées dans cadre de l’étude
RSDE1.

3.3.4.2 Lavage des voiries


Ne disposant pas de donnée sur les caractéristiques des particules d’eau émises par les engins de
nettoyage des espaces publics, ni sur les scenarii d’exposition des travailleurs et des passants, il
n’a pas été possible de réaliser une ERS pour ces deux catégories de population.

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3.3.5 Conclusions

3.3.5.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs
Pour les contaminants sélectionnés, les concentrations maximales théoriques à ne pas dépasser
dans les EUT afin d’éviter la survenue d’un effet néfaste pour la santé des populations exposées
par voie respiratoire, basées sur des hypothèses maximalistes ont été comparées aux
concentrations moyennes mesurées dans les EUT lors des études AMPERES et RSDE1 majorées
par deux fois la valeur de l’écart-type. Les concentrations maximales théoriques à ne pas dépasser
sont supérieures aux concentrations retrouvées dans les EUT étudiées au cours des programmes
AMPERES et RSDE1. Au regard de ces résultats, et excepté dans les cas de contamination
ponctuelle volontaire ou accidentelle, ces substances ne devraient pas se retrouver dans les EUT
à des concentrations pouvant induire un effet néfaste par voie respiratoire pour la santé des
populations lors de l’irrigation par aspersion.

3.3.5.2 Lavage des voiries


Ne disposant pas de donnée sur les caractéristiques des particules d’eaux émises par les engins
de nettoyage des espaces publics, ni sur les scenarii d’exposition des travailleurs et des passants,
il n’a pas été possible de réaliser une ERS pour ces deux catégories de population. Il est
cependant probable que les travailleurs, et notamment les opérateurs de lance, soient
particulièrement exposés à des particules d’EUT.
L’étude « New Process for Optimizing Wastewater Reuse from Mauguio to the Mediterranean Area
in support of the French Reuse Directive » (NOWMMA), pilotée par un consortium composé
d’industriels à l’initiative de la Saur et de laboratoires (Irstea Aix en Provence, École des Mines
d’Alès, INSA Toulouse) et financée dans le cadre de l’appel à projets français eco-industries,
permettra notamment de disposer de données jusque là non disponibles dans la littérature
scientifique concernant les dispositifs de nettoyage sous haute pression (nettoyeur haute pression,
camions de nettoyage, etc.). La méthode de travail de l’étude sera similaire à celle qui a été
adoptée pour l’étude de la distribution par aspersion (Molle et al., 2010). Sur cette base, des
expériences en conditions naturelles seront réalisées pour déterminer les risques induits en termes
de dérive et de génération d’aérosols.

3.3.6 Limites de l’évaluation des risques sanitaires liés aux contaminants chimiques
1) Le GT n’a pas été en mesure d’évaluer l’impact des phénomènes physiques pouvant
intervenir sur les particules d’EUT au cours de l’aspersion. Bien qu’il soit admis par la
communauté scientifique que le diamètre moyen maximal des particules inhalables est de
100 µm, la seule étude disponible sur la caractérisation des particules d’eaux émises par
les asperseurs (Molle et al., 2010) ne lui a permis de travailler qu’avec un diamètre moyen
maximal de 150 µm. Cette hypothèse tend à surestimer le risque.
Dans un souci de simplification, seuls trois asperseurs représentatifs des usages agricoles
et urbains ont été retenus. Il a été considéré que la forme du jet d’aspersion (une cloche)
était identique pour l’ensemble de ces asperseurs, sachant qu’il peut exister différentes
formes de jet d’aspersion.
Le GT a émis l’hypothèse que les quantités en micropolluants dans l’eau étaient égales à
celles retrouvées dans l’air, à condition de ne considérer que les substances non volatiles.

2) Afin d’identifier les contaminants chimiques potentiellement présents dans les EUT, le GT
s’est appuyé sur les résultats des études RSDE1 et AMPERES. Cependant, concernant le
RSDE1, les auteurs ont mis en évidence l’existence d’une grande disparité dans les limites
de quantification des laboratoires. Celles-ci peuvent varier de façon importante d’un
laboratoire à l’autre rendant la comparaison des données au niveau national
problématique. En effet, des limites de quantification élevées peuvent conduire à sous
estimer le flux de certaines substances sur tout ou partie des sites d’études.
Concernant le programme de recherche AMPERES, la détection et quantification des
substances ont été réalisées sur 21 STEP en France ce qui ne permet pas d’obtenir des
concentrations représentatives à l’échelle nationale.

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3) Les EUT constituent un mélange complexe de contaminants chimiques pour lequel il n’est
pas possible à l’heure actuelle d’évaluer le risque sanitaire pour l’Homme. Or, les effets
délétères sur la santé de certains composés peuvent être majorés lorsqu’ils sont associés,
en raison d’effets additifs ou synergiques.
Cependant, en l’absence de méthodologie pour évaluer les risques sanitaires liés à un
mélange de contaminants, le GT a été contraint de sélectionner les substances à partir des
deux études mentionnées ci-dessus. Seuls les risques liés aux substances quantifiées
dans le cadre des études AMPERES et/ou RSDE1 et disposant de VTR pour la voie
respiratoire ont été évalués. Au total, dix substances ont été étudiées sur la centaine
recensées dans les EUT ce qui constitue une incertitude majeure.
Par ailleurs, ces substances retenues pour l’ERS peuvent être déjà présentes dans l’air
ambiant, mais en l’absence de donnée concernant leurs concentrations dans l’air, il n’a pas
été possible de tenir compte du bruit de fond environnemental.

4) Les durées et fréquences d’exposition peuvent contribuer à une surestimation du risque par
rapport à la réalité.
En l’absence de VTR pour le contact cutanéo-muqueux, les risques liés à cette voie
d’exposition n’ont pu être considérés pour les molécules retenues. Cependant, ce risque ne
pouvant être estimé, il ne peut pas être exclu en l’état actuel des connaissances et en
particulier chez les travailleurs.
En l’absence d’existence de VTR spécifique pour les enfants, aucune distinction entre les
catégories de population (enfants, adultes), n’a été faite.

5) En l’absence de donnée d’exposition relative au lavage des voiries et plus particulièrement


à la taille des particules émises par les différents systèmes utilisés, aucune quantification
du risque lié aux contaminants chimiques n’a pu aboutir. Si un risque devait être mis en
évidence, il serait probable que, compte tenu des jets sous pression utilisés par les
systèmes de lavage, les travailleurs, notamment les opérateurs de lance, pourraient être
particulièrement exposés aux particules d’EUT.

3.4 Évaluation des risques sanitaires liés aux micro-organismes


La composition des EUT dépend, d’une part de la composition des eaux usées brutes et, d’autre
part, des traitements appliqués. Elle est donc éminemment variable selon les spécificités de ces
deux composantes.
Peu d’informations sont disponibles sur la nature, l’identité et le niveau de concentration de tous
les micro-organismes d’intérêt sanitaire présents dans les EUT, sur leur propension à survivre lors
d’une dissémination ainsi que sur leurs doses minimales infectieuses. De ce fait, la méthode de
travail adoptée pour évaluer les risques microbiologiques liés à la REUT par aspersion est
différente de celle qui a été retenue pour l’ERS liés aux contaminants chimiques.
Notamment, l’identification des dangers microbiologiques a été réalisée grâce à une revue de la
littérature relative :
 à la composition microbiologique des eaux usées brutes ;
 à l’effet des traitements sur les concentrations ;
 aux données épidémiologiques liées à la REUT par aspersion en première approche et
étendue aux STEP et à l’épandage des biosolides.
Cette recherche bibliographique a donc permis d’aboutir à une composition microbiologique des
EUT pour laquelle seuls les micro-organismes pathogènes pour les voies respiratoire et cutanéo-
muqueuse pour l’Homme ont été retenus.
A partir des micro-organismes identifiés comme dangers potentiels pour l’Homme, la question de
la faisabilité et de la pertinence d’une analyse du risque microbiologique s’est posée.

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3.4.1 Composition microbiologique des eaux usées brutes


La composition microbiologique des eaux usées urbaines brutes est extrêmement variable. Elle
dépend de leur origine (domestique, industrielle) et des caractéristiques du réseau
d’assainissement (séparatif, unitaire, mixte). La diversité des contaminants microbiologiques, ainsi
que leurs concentrations sont fonction de l’état sanitaire des populations, de leur statut socio-
économique, des industries raccordées, de l’origine hydrologique des eaux et de la saison.

De nombreux micro-organismes peuvent être identifiés dans les eaux usées. Seuls les micro-
organismes pathogènes pour l’Homme, dont une liste non exhaustive est donnée dans les
tableaux XXII à XXV, sont considérés dans ce rapport.

 Bactéries
Ont été identifiées dans les eaux usées :
- des bactéries d’origine fécale pathogènes et non pathogènes pour l’Homme ;
- des bactéries de l’environnement, i.e. d’origine non fécale, pathogènes ou
pathogènes opportunistes pour l’Homme.

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Tableau XXII : Liste non exhaustive de bactéries d’intérêts sanitaires pouvant être présentes dans les
eaux usées brutes.
Espèces ou sérotypes Gammes de concentrations
Genres (*)
(*) (UFC par litre)

Escherichia E. coli 106 – 107 Birks et al., 200411

Salmonella S.typhi12
S. typhimurium
S. paratyphi A, B, C 1 – 103 OMS, 2006

Shigella S. dysenteriae
S. boydii
S. sonnei 1 – 10 4 Petterson et Ahsbold,
S. flexneri 200313

Yersinia Y. enterocolitica

Vibrio V. cholerae10 102 – 105 OMS, 2006

Plesiomonas P. shigelloides10

Pseudomonas P. aeruginosa

Staphylococcus S. aureus

Campylobacter C. coli
C. jejuni 10 – 104 OMS, 2006
4 5
Clostridium C. perfringens 10 – 10 Harwood et al., 2005

Leptospira L. interrogans

Listeria L. monocytogenes

Mycobacterium M. tuberculosis, M.
kansasii, M. xenopi, M.
avium, M. marinum, M.
ulcerans10, M. fortuitum,
M. abcessus, M. chelonae

Legionella L. pneumophila

Klebsiella K. pneumoniae

Bacillus Bacillus anthracis14

(*) D’après Dumontet (1997), Schwartzbrod (1999), Cadiergues (2000), Garrec (2003)

 Virus
Les eaux usées contiennent de nombreux virus (tableau XXIII). Comparativement aux bactéries
pathogènes entériques, ils ne se reproduisent pas en dehors de leur hôte mais ont généralement
une dose infectante faible et peuvent survivre plusieurs mois dans le milieu hydrique.

11 Il s’agit de la concentration en E. coli indicateur de contamination fécale et non en E. coli pathogène.


12 Non présent de façon régulière en France métropolitaine.
13 Toutes espèces confondues.
14 Le risque concerne surtout les effluents des établissements d’équarrissage (Afssa, 2008).

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Tableau XXIII : Liste non exhaustive de virus d’intérêts sanitaires pouvant être présents dans les
eaux usées brutes.
Gamme de concentrations
Famille (*) Espèces (*)
(UFP par litre)

Picornaviridae Virus poliomyélitiques15 102 – 105 Petterson et Ahshbold,


2003
Virus Coxsackie A
Virus Coxsackie B
Echovirus
Enterovirus 68 à 71
Virus de l’hépatite A

Reoviridae Réovirus humains


Rotavirus humains 102 – 105 OMS, 2006
4
Caliciviridae ND – 10 Petterson et Ashbold,
Norovirus 200316
<1000 - 107 PDU/L Van Der Berg, 2005

Herpesviridae Virus de l’hépatite E

Astroviridae Astrovirus humains

Coronaviridae Coronavirus humains

Adenoviridae 250 – 250 000 Boffil-Mas et al., 2000


Adenovirus humains 4
2.10 – 7.10 8
Simmons et Xagoraraki,
2011

(*) D’après Dumontet (1997), Schwartzbrod (1999), Cadiergues (2000), Garrec (2003)

 Protozoaires
Les eaux usées véhiculent des protozoaires sous des formes très résistantes (kystes, oocystes)
aux conditions environnementales et aux traitements de désinfection. Certains présentent une
faible dose infectante en comparaison avec les bactéries (tableau XXIV).

 Helminthes
Les eaux usées peuvent également contenir des helminthes pathogènes potentiels pour l’Homme
(tableau XXIV).

15 Non présent de façon régulière en France métropolitaine.


16 Détection positive par PCR.

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Tableau XXIV : Liste non exhaustive de protozoaires et d’helminthes d’intérêts sanitaires pouvant
être présents dans les eaux usées brutes.
Familles (*) Espèces (*) Gammes de concentrations (par litre)

Entamoeba
Rhizopodes 1 – 102
histolytica/dispar

Flagellés Giardia intestinalis 102 – 105

Acanthamoeba
Amibes libres Naegleria fowleri
Hartmannella

Toxoplasma gondii
Isospora belli
Sporozoaires
Isospora hominis
Cryptosporidum parvum 1 – 104

Enterobium vermicularis
OMS, 2006
Trichuris trichura 1 – 102
Ascaris lumbricoides 1 – 103
Necator americanus, 1 – 103
Nemathelminthes
Ankylostoma duodenale
Strongyloides stercoralis
Toxocara canis,
Toxocara cati

Taenia saginata,
T.solium,
T.hydatigena
Plathelminthes Hymenoleptis nana,
H.diminuta
Echinococcus
granulosus,
multilocuralis

(*) D’après Dumontet (1997), Schwartzbrod (1999), Cadiergues (2000), Garrec (2003)

 Champignons, moisissures, levures


Les eaux usées contiennent également des champignons, moisissures et levures, parfois
pathogènes (Altmeyer et al., 1990, Korzeniewska et al., 2009). Certains d’entre eux sont
ubiquitaires de l’environnement. Par exemple, les genres Penicillium, Mucor, Cladosporium et
Aspergillus sont présents dans le sol, sur les végétaux et dans les milieux aériens (tableau XXV).

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Tableau XXV : Liste non exhaustive de champignons/moisissures d’intérêts sanitaires pouvant être
présents dans les eaux usées brutes.
Gammes de concentrations
Genres Espèces
(UFC par litre)

Candida C. albicans

Cryptococcus C. neoformans

Aspergillus

Trichophyton

Epidermophyton 8,5 106 à 5 107 UFC 17 Korzeniewska et al., 2009

Chryseosporium

Cladosporium

Mucor

Penicillium P. marneffei

 Toxines
Les eaux usées peuvent également contenir des toxines : endotoxines, toxines clostridiales et
cyanotoxines (Ho et al., 2010 ; Vasconcelos et al., 2001).

S’agissant de la France métropolitaine et des DROM-COM, l’ensemble des bactéries, virus,


protozoaires, levures et champignons peut potentiellement être présent dans les eaux usées. Les
données recueillies montrent que, parmi les helminthes, Necator et Stongyloïdes ne sont pas
présents en France métropolitaine. Il en est de même pour les bactéries Salmonella typhi, Vibrio
cholerae O1-O139 et Mycobacterium ulcerans.
Ont été exclus de l’expertise les ATNC puisque cet aspect a été traité par l’Afssa dans son avis du
19 mai 2010 relatif à « l’évaluation des risques sur les effluents issus des établissements de
transformation des sous-produits animaux de catégorie 1, 2 ou 3 à des fins de réutilisation pour
l’irrigation des cultures destinées à la consommation humaine ou animale » et pris en compte dans
l’arrêté du 2 août 2010.

3.4.2 Effets des traitements sur les concentrations microbiennes des eaux usées
Les plages de concentrations en micro-organismes pathogènes et toxines dans les eaux usées
brutes et/ou traitées sont larges au regard de leur variabilité, des difficultés d’échantillonnage et
d’analyse et des coûts élevés de leur recherche.
Certaines étapes de traitement des eaux usées urbaines en STEP peuvent diminuer les
concentrations en micro-organismes pathogènes. Les abattements observés au cours du
traitement dépendent à la fois de l’étape du procédé de traitement considérée et du type d’agent
microbien.

3.4.2.1 Traitement primaire


Le traitement primaire, étape de décantation, conduit à un faible abattement pour la plupart des
micro-organismes (0-1 Log10), potentiellement adsorbés sur les matières décantées (Boutin et al.,
2008).

17 Il s’agit de la concentration en levures totales et champignons totaux dans les eaux usées (Korzeniewska
et al., 2009).

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3.4.2.2 Traitement secondaire


Le traitement secondaire (traitement biologique) conduit à un abattement supérieur à celui qui est
observé au cours du traitement primaire et variable d’un micro-organisme à l’autre : 0-3 Log10 pour
les virus, les bactéries et les protozoaires, 1-2 Log10 pour les helminthes (Rose et al., 1996;
Lucena et al., 2004 ; Harwood et al., 2005 ; Wéry et al., 2008) et avec la nature du traitement.
Après traitement secondaire, certains micro-organismes, y compris des pathogènes, sont encore
présents dans les EUT.

3.4.2.3 Traitement tertiaire


Les traitements tertiaires permettent d’améliorer la qualité des effluents secondaires en diminuant
les matières en suspension et les pathogènes. Sont distingués les traitements de rétention
(filtration sur sable, membranes), les traitements de désinfection chimique (comprenant
notamment la chloration et l’ozonation) et les traitements de désinfection photochimique
(traitements UV, lagunage). Les tableaux XXVI et XXVII présentent les abattements obtenus pour
différents traitements et pour différents pathogènes. Sous réserve du seuil de coupure des
membranes, les traitements membranaires peuvent être efficaces sur l’ensemble des micro-
organismes (Zhang et Farahbaksh, 2007 ; Arevalo et al., 2009 ; Hirani et al., 2010 ; Kuo et al.,
2010 ; Wu et al., 2010).
Après traitement tertiaire, certains pathogènes peuvent encore être présents dans les effluents
(Rose et al., 1996 ; Gennaccaro et al., 2003 ; He et al., 2011).

3.4.2.4 Effet du stockage


L’influence du stockage dans les changements de qualité de l'eau dépend principalement des
caractéristiques des eaux usées stockées, des conditions climatiques (rayonnement solaire,
température, etc.), des caractéristiques de l'écosystème (concentrations en nutriments, en micro-
organismes), ainsi que des caractéristiques de conception du réservoir (capacité, surface ouverte,
profondeur, etc.) et de ses modalités de fonctionnement (débit continu par rapport au stockage du
lot) (Cirelli et al., 2008 ; Lazarova et Bahri, 2008). Le stockage de l’EUT avant irrigation peut
permettre la diminution des micro-organismes, dont les pathogènes, du fait de la limitation en
nutriments et en oxygène, du rayonnement ultra-violet et des phénomènes de compétition
(Campos et al., 2002 ; Lucena et al., 2004). A contrario, certains micro-organismes pathogènes
pourraient malgré tout se développer dans ces bassins ainsi que dans le réseau d’irrigation.
Le tableau XXVI dresse une synthèse des abattements décrits pour divers micro-organismes pour
différents types de traitement (Log10).

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Tableau XXVI : Exemples d’abattement en micro-organismes observés lors des étapes de traitements
et de stockage avant irrigation (Log10) (D’après Kamizoulis, 2008).
Traitement Bactéries Helminthes Protozoaires Virus

Traitement primaire

Sédimentation 0-1 0-1 0-1 0-1

Sédimentation + coagulation chimique 0-1 1-3 0-1 0-1

Traitement secondaire

Boues activées ou biofiltre + décantation secondaire 1-3 1-2 0-1 0-3

Bioréacteur à membrane – microfiltration (*) 1-3 1-2 0-1 0-3

Lagune aérée + sédimentation dans bassin 1-2 1-3 0-1 1-2

Traitements tertiaires

Coagulation/floculation 0-1 2 1,5-4 1-3

Filtration sur sable 0-2,5 1-2 0-3 1-4

Filtres 0-1 2-3 1-3 0,5-3

Procédés membranaires (**) 3,5-6 >3 >6 2,5-6

Chloration 2-6 0-1 0-1.5 1-3

Ozonation 2-6 0-1 1-2 3-6

Lagune 1-6 1-3 1-4 1-4

UV 2-4 - >3 1-3

Stockage

Réservoirs de stockage 1-6 1-3 1-4 1-4

(*) D’après Wéry (2008)


(**) D’après Zhang et Farahbaksh, 2007 ; Arevalo et al., 2009 ; Hirani et al., 2010 ; Kuo et al., 2010 ; Wu et
al., 2010.

Le tableau XXVII présente un exemple des abattements observés pour la STEP de St Petersburg
(USA) pour les coliformes totaux, les coliformes fécaux, les phages, les entérovirus, Giardia et
Cryptosporidium.

Tableau XXVII : Exemple d’évolution des abattements en micro-organismes au cours de différentes


étapes du traitement des eaux usées (Station de St Petersburg, Floride, USA, utilisation des eaux
traitées pour l’irrigation d’un golf et d’espaces verts sur zones résidentielles) (D’après Rose et al.,
1996).
Traitement Totalité du
Micro-organisme Filtration Chloration Stockage
biologique/Clarification traitement

Coliformes totaux 1,75 0,51 4,23 0,61 7,1

Coliformes fécaux 2,06 0,05 4,95 0,36 7,42

Phages 0,75 3,81 1,03 1,03 6,62

Entérovirus 1,71 0,81 1,45 1,04 5,01

Giardia 1,19 2,00 0,65 0,30 4,14

Cryptosporidium 1,14 1,68 0,41 0,04 3,27

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Pour un traitement donné, les micro-organismes vont présenter des résistances variables. Ainsi,
les espèces de Cryptosporidium et de Giardia sont difficiles à inactiver avec des dérivés de chlore
(Finch et Belosevitch, 2002), et les adénovirus sont résistants aux traitements par rayonnements
UV (Hijnen et al., 2006). Les helminthes, tels que les œufs d’Ascaris, sont résistants à de
nombreux traitements (température, dessiccation, dégradation chimique ou biologique) (Carlander,
2006).
La présence de biofilm, l’interaction avec des protozoaires (dont les amibes) ou d’autres micro-
organismes protègent les légionelles des traitements de désinfection (Lemarchand et al., 2004) et
favorisent leur survie et croissance dans l’eau.
De même, les espèces de mycobactéries sont résistantes aux traitements de désinfection de type
chlore et ozone (Taylor et al., 2000) et sont plus résistantes aux désinfectants que E. coli (Pelletier
et al., 1988 ; Santé Canada, 2006).

Les eaux usées brutes et traitées contiennent une large variété de micro-organismes
potentiellement pathogènes pour l’Homme.
Actuellement, la surveillance de la qualité microbiologique des EUT réutilisées est assurée
au moyen d’une combinaison d’indicateurs d’efficacité de traitement et/ou d’indicateurs de
contamination d’origine fécale. Cependant la présence de bactéries indicatrices ne reflète
pas celle des micro-organismes pathogènes pour les voies d’exposition retenues dans ce
travail.
De ce fait, le GT s’est attaché à lister les agents pathogènes présents dans les EUT et
susceptibles d’induire des effets sanitaires par voies respiratoire et cutanéo-muqueuse.

3.4.3 Identification des dangers


Dans la mesure où les STEP ne sont généralement pas conçues pour réduire le niveau de
contamination microbiologique des eaux usées, sauf si elles sont dotées d’un étage de
désinfection performant, les micro-organismes présents en entrée sont susceptibles de se
retrouver en sortie dans les effluents traités.
Considérant également que l’objet de la saisine ne concerne que les risques liés à l’aspersion
d’EUT par exposition directe, le GT, sur une base bibliographique, a sélectionné des micro-
organismes pathogènes susceptibles de se retrouver dans les particules d’EUT dispersées par
l’asperseur et d’induire des risques sanitaires par voies respiratoire et/ou cutanéo-muqueuse (cf.
chapitre 3.2).
Concernant la voie cutanéo-muqueuse, aucune étude spécifique n’a été retrouvée et donc il a été
considéré que les micro-organismes potentiellement présents dans les EUT pouvaient être
retrouvés dans les particules d’EUT formées après aspersion puisque certains agents pathogènes
présents dans les EUT sont connus pour provoquer des effets sanitaires par contact cutanéo-
muqueux.
Concernant la voie respiratoire, le GT a réalisé une recherche bibliographique sur la présence de
micro-organismes dans les aérosols d’EUT.
Néanmoins, peu d’études caractérisent la composition microbiologique des aérosols lors
d’aspersion d’EUT. De ce fait, le GT a élargi la recherche bibliographique aux STEP.
Il a été montré qu’après aspersion d’eaux usées, certains micro-organismes (bactéries, virus et
champignons) peuvent se retrouver dans les aérosols (Altmeyer et al., 1990 ; rapport institut du
Québec, 2008). En particulier, certains travaux montrent la présence d’entérovirus à des
concentrations inférieures à 10 UFP/m3 dans les aérosols d’EUT lors d’irrigation par aspersion
(Carducci et al., 2000 ; Fattal et al., 1982 ; Moore et al., 1979 ; Telsch et al., 1980 ; Fannin et al.,
1985).
De plus, certaines espèces de champignons présentes dans les eaux usées ont été détectées
dans les aérosols provenant de STEP à des concentrations de l’ordre de 102 UFC/m3 (Altmeyer,

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1990 ; Bauer et al., 2002 ; Korzeniewska et al., 2009 ; Prazmo et al., 2003 ; Oppliger et al., 2005 ;
Delery, 2003).
Des légionelles (Legionella spp dont L. pneumophila) ont également été détectées dans
l’atmosphère au-dessus de bassins d’aération de STEP à une concentration maximale de 3300
UFC/m3 d’air, ce niveau de concentration diminuant avec l’augmentation de la distance au bassin
d’aération (Blatny et al., 2008). Medema et al. (2004) ont également détecté des légionelles dans
des STEP à des concentrations variant entre 0,5 et 56 UG/m3 d’air (par PCR).
Il est à noter que des contaminations via des aérosols contenant des cyanobactéries lors
d’activités de baignade sont évoquées (Backer et al., 2010 ; Donohue et al., 2008).
Concernant la présence de protozoaires et d’helminthes dans les aérosols provenant d’EUT,
aucune étude n’a été retrouvée. Les tableaux XXVIII à XXXII dressent une synthèse des
principaux micro-organismes pathogènes susceptibles de se trouver dans les EUT et
potentiellement transmissibles par voie cutanéo-muqueuse ou respiratoire après dissémination par
aspersion d’EUT (Ripert, 1998 ; Schwartzbrod, 1991 ; Pilly, 2010 ; Hunter, 1998). Les effets
sanitaires potentiels décrits dans les tableaux sont spécifiques des deux voies d’exposition
retenues, leur apparition dépend de la sensibilité de la personne exposée et de la dose de micro-
organisme reçue.
Tableau XXVIII : Synthèse de la littérature concernant les bactéries pathogènes potentiellement
retrouvées dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés
lors d’une exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse.
Voie
d’exposition
Bactéries Effets sanitaires potentiels Références
autre que
digestive

Respiratoire Pneumopathie
Klebsiella pneumoniae
Cutanéo
Infection cutanée
muqueuse

Cutanéo
Vibrio Infection cutanée, cellulite, otites
muqueuse
Mycobacterium :
M. kansasii, M. xenopi, M. Respiratoire Pneumopathie
avium
Mycobacterium :
M. marinum, M. ulcerans Cutanéo
Infection cutanée
(tropiques), M. fortuitum, muqueuse
M. abcessus, M. chelonae
Respiratoire Pneumopathie
Bacillus anthracis
Cutanéo
Infection cutanée
muqueuse
Forme anictérique pseudo-grippale,
Cutanéo Pilly, 2010
Leptospira interrogans d’évolution favorable
muqueuse
Forme ictérique pluriviscérale
Fièvre de Pontiac
Legionella pneumophila Respiratoire
Maladie du légionnaire
Surinfection d’une infection
bronchique chronique
Risque de bactériémie ou
Respiratoire
localisations viscérales multiples
Pseudomonas aeruginosa (meningite, pneumopathies) chez
l’immunodéprimé
Cutanéo
Plaies chroniques
muqueuse

Cutanéo
Clostridium perfringens Gangrène gazeuse, myosite
muqueuse

Cutanéo Furoncles, panaris, suppurations de


muqueuse plaies
Staphylococcus aureus
Respiratoire Pneumopathie

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Différentes toxines produites par ces bactéries peuvent être à l’origine de pathologies après
exposition par voie aérosol.
Tableau XXIX : Synthèse de la littérature concernant les principales toxines potentiellement
retrouvées dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés
lors d’une exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse.
Voie
d’exposition
Toxines Effets sanitaires potentiels Références
autre que
digestive
Toxine botulique Respiratoire Botulisme Park, 2003
Asthme, rhinite, bronchite chronique,
Endotoxines Respiratoire Douwes et al., 2003
pneumopathie

Tableau XXX : Synthèse de la littérature concernant les principaux virus potentiellement retrouvés
dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une
exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse.
Voie
d’exposition
Virus Effet sanitaires potentiels Références
autre que
digestive

Méningite, herpangine (Coxsackie A), Couch et al., 1966, 1970


Coxsackievirus Respiratoire fièvre, infection respiratoire Asano, 1998
myocardite, péricardite Pilly, 2010

Méningite, encéphalite, infection


respiratoire, rash cutané, diarrhée,
Echovirus Respiratoire fièvre Asano, 1998
Myocardite et péricardite Pilly, 2010

Vomissements Schlindwein et.al., 2010


Rotavirus Respiratoire
Diarrhée Asano, 1998

Infection respiratoire, conjonctivite, Couch, 1966 ; Hunter, 1998


Adenovirus Respiratoire vomissements, diarrhée Asano, 1998
Myocardite et péricardite Pilly, 2010

Pour les virus des hépatites A et E, dans l’état actuel des connaissances, seule la voie d’exposition
par ingestion a été confirmée. Cependant, d’autres voies de contamination sont soupçonnées
notamment pour le virus de l’hépatite E, mais à ce jour aucune publication scientifique ne vient
étayer l’hypothèse d’une possible transmission par aérosols.

Tableau XXXI : Synthèse de la littérature concernant les principaux protozoaires retrouvés dans les
particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels effets sanitaires associés lors d’une exposition
par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse.
Voie d’exposition autre que
Effets sanitaires Références
Amibes libres digestitive

Acanthamoeba
Cutanéo muqueuse Kératites Vivesvara, 2007
Hartmanella

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Tableau XXXII : Synthèse de la littérature concernant les principaux champignons/levures


pathogènes potentiellement retrouvés dans les particules d’eaux usées traitées et de leurs potentiels
effets sanitaires associés lors d’une exposition par voies respiratoire ou cutanéo-muqueuse.
Voie d’exposition autre que
Champignons Effets sanitaires potentiels Références
digestive

Candida Cutanéo muqueuse Infection cutanée, Erythème

Respiratoire Pneumopathies
Cryptococcus
Cutanéo muqueuse Infection cutanée acnéique

Aspergillus Respiratoire Aspergillose bronchopulmonaire

Trichophyton Cutanéo muqueuse Infection cutanée et des ongles

Epidermophyton Cutanéo muqueuse Infection cutanée et des ongles


Pilly, 2010
Chryseosporium Cutanéo muqueuse Inflammations des ongles

Cutanéo muqueuse Infection cutanée et des ongles


Cladosporium
Respiratoire Sinusite, infection pulmonaire

Cutanéo muqueuse Infection cutanée


Mucor
Formes pulmonaire et rhino-
Respiratoire
cérébrale

Il est à noter que, l’air étant un milieu extrême pour les micro-organismes et les toxines d’origine
hydrique, leur transport et leur survie dans les particules d’EUT aéroportées peuvent être
influencés par différents facteurs environnementaux tels que la température de l’air, l’humidité
relative, l’ensoleillement et les rayonnements UV, la présence de polluants dans l’air, etc. (annexe
9). De ce fait, la complexité des phénomènes ne permet pas de généraliser la survie des micro-
organismes aéroportés.

3.4.4 Données épidémiologiques


Il existe peu de données épidémiologiques concernant les effets sanitaires liés à la REUT par
aspersion et la plupart des études réalisées datent des années 1980. Par conséquent, ont
également été pris en considération les résultats des études menées sur les STEP et lors des
pratiques d’épandage de biosolides.

3.4.4.1 REUT par aspersion


Fattal et al. (1986) ont mené une étude en Israël sur 11 kibboutzim (3040 personnes) dans
lesquels étaient utilisées en alternance des eaux usées partiellement traitées et d’autres eaux pour
l’irrigation de cultures non destinées à la consommation humaine. Il avait mis en évidence, chez
les jeunes enfants (0-4 ans), un excès de risque de maladies entériques uniquement pendant l’été
où étaient utilisées les eaux usées partiellement traitées (principalement des gastro-entérites).
Les résultats d’une autre étude épidémiologique (Shuval et al., 1989) menée sur 20 kibboutzim
entre mars 1981 et février 1982 en Israël, sur près de 10231 personnes, ne montrent pas d’excès
de maladies entériques dans une population de travailleurs et leurs familles en contact avec des
aérosols d’eaux usées partiellement traitées comparée à une population de référence non
exposée. Dans cette étude qui inclut une large population, y compris de jeunes enfants, aucun
effet négatif sur la santé n’a été observé pour des populations exposées à des aérosols d’eaux
usées traitées émis à des distances de 300 à 600 mètres.
La seule étude épidémiologique française sur la REUT par aspersion a été réalisée en Auvergne
(Devaux et al., 2001). Elle est basée d’une part, sur l’exploitation des résultats de la surveillance
sanitaire de la population issus de deux réseaux sentinelles (pharmaciens et médecins volontaires
de Limagne Noire) associée à une surveillance microbiologique des eaux d’irrigation et d’autre

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part, sur des enquêtes de suivi des exploitants et salariés agricoles (écimeurs de maïs)
potentiellement exposés aux aérosols d’EUT.
La surveillance environnementale a reposé sur l'analyse microbiologique (coliformes
thermotolérants, etc.) et sur le suivi de certains indicateurs de charge organique des eaux usées
(DBO5, DCO) à différents points du réseau : en sortie de STEP, dans les lagunes, en sortie de
lagunes, aux bornes, en sortie d'asperseur.
Le suivi auprès du réseau sentinelle de 10 à 20 médecins du secteur de Limagne Noire a reposé
sur le recueil, notamment des cas de troubles digestifs, cutanés, oculaires, ORL, pulmonaire
constatés chez leurs patients. Le réseau sentinelle de 5 à 10 pharmaciens de Limagne Noire a
assuré le recueil des ventes de certaines spécialités, dont celles à visées digestives,
antihistaminiques, antibiotiques. L'analyse des données était hebdomadaire (évolution de la
moyenne mobile).
L'étude épidémiologique menée auprès des exploitants agricoles était une étude prospective
longitudinale, de type exposé/non-exposé. Les sujets exposés étaient les exploitants agricoles
utilisateurs du réseau de REUT de Limagne Noire (n=50), les sujets non-exposés étaient des
membres de leurs familles (n=50). Du début à la fin de la période d'irrigation, pour chaque jour du
suivi, les exploitants et les témoins appariés ont déclaré les symptômes digestifs, cutanés,
oculaires, oto-rhino-laryngés, pulmonaires. Les observations ont été comparées entre les exposés
et les non-exposés.
L'étude épidémiologique menée auprès des écimeurs de maïs a permis de recueillir les
symptômes digestifs, oculaire, oto-rhino-laryngés, cutanés, pulmonaires, de chaque écimeur,
pendant la période de castration des maïs (évolution de la moyenne mobile).
La surveillance environnementale a montré que l’eau d’irrigation était conforme aux
recommandations du CSHPF (eaux en sortie de lagunes et en sortie d’asperseurs).
Aucun évènement épidémique particulier n’a été rapporté par les réseaux sentinelles. L’enquête
auprès des exploitants et des salariés agricoles n’a pas montré de problèmes de santé particuliers.

3.4.4.2 Épidémiologie liée aux aérosols d’eau de STEP


Les symptômes observés chez les travailleurs des STEP sont variés (Altmeyer, 1990 ; Rylander et
al., 1976 ; Rylander, 1999 ; Melbostad et al., 1994 ; Douwes et al., 2001 ; Thorn et Kerekes,
2001) :
 fatigue,
 maux de tête,
 fièvres,
 nausées,
 symptômes gastro-intestinaux,
 symptômes respiratoires,
 problèmes oculaires et cutanés.

Dans la plupart des études, ces symptômes ne sont ni strictement associés aux aérosols,
plusieurs voies d’exposition des travailleurs étant possibles, ni à un contaminant microbiologique
particulier.
Si les symptômes sont décrits dans plusieurs articles, leur origine est rarement identifiée. Les
inflammations intestinale et des voies respiratoires sont souvent citées (Rylander, 1999 ; Thorn et
Kerekes, 2001). Certains auteurs relèvent l’importance des endotoxines et/ou indiquent des
concentrations en endotoxines élevées dans l’air des STEP (Rylander, 1999) quand d’autres
précisent que la variété des symptômes observés ne peut être expliquée uniquement par
l’exposition aux endotoxines (Douwes et al., 2001).
Enfin, certaines études montrent également que l’exposition des professionnels à des eaux usées
peut conduire à une forme particulière de maladie, appelée le « syndrome des égoutiers ». Elle est
associée à l’inhalation d’endotoxines, présentes en grandes quantités et provenant des
entérobactéries et se caractérise par un état de malaise général avec fièvre et rhinite aigue
(Fannin et al., 1985 ; Clark 1987).

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La bibliographie fait état de la présence de légionelles pathogènes dans les eaux usées et les
aérosols de STEP (Pascual et al., 2001 ; Medema et al., 2004) et de cas de fièvre de Pontiac
(Gregersen et al., 1999) chez les travailleurs de STEP.

3.4.4.3 Épandage des « biosolides »


Les « biosolides »18 peuvent être épandus sur les terres agricoles et non-agricoles (forêts, parcs
publics, golfs, cimetières) comme amendement de sol (apport minéral et organique, amélioration
des propriétés physiques des sols).
L’épandage des biosolides de classe B est potentiellement générateur d’aérosols contaminés par
E. coli et d’autres bactéries coliformes, des entérocoques fécaux ainsi que des bactéries du genre
Clostridium, des virus entériques et des coliphages (Pillai, 1996 ; Sorber et al., 1984 ; Brooks et al.,
2005 ; Pepper et al., 2006, 2008 ; Tanner et al., 2008) et, en conséquence peut conduire à un
risque sanitaire pour les travailleurs et les populations avoisinantes des terres amendées.
Une évaluation des risques sanitaires pour les travailleurs, liés à une exposition aux bioaérosols
lors de l’épandage de biosolides de classe B, prenant comme modèle un Coxsackievirus, conclut à
un risque annuel d’infection supérieur de 0,78 à 2,1 % par an lors d’une exposition pulmonaire
(Tanner et al., 2008). Dans un contexte d’étude similaire, d’autres chercheurs ont également
évalué les risques sanitaires pour les populations avoisinantes des lieux d’épandage. Les risques
d’infection annuels seraient faibles : 3,8.10-5 à 4,7.10-6 pour les coxsackievirus, selon la durée
d’exposition de l’individu (1 ou 8 heures/jour) (Brooks et al., 2005 ; Pepper et al., 2006).

Les données épidémiologiques sont insuffisantes pour conclure sur l’existence d’un risque
sanitaire lié à la présence de micro-organismes dans les EUT pour des opérations de REUT.
Par ailleurs, un faible nombre de données relatives à la composition microbiologique des EUT
réutilisées est disponible.

3.4.5 Analyse de risque


A partir des micro-organismes sélectionnés précédemment (micro-organismes pathogènes
potentiellement présents dans les EUT et pouvant induire des infections après exposition par voie
respiratoire ou cutanéo-muqueuse), le GT a évalué la possibilité de réaliser une évaluation du
risque.
L’évaluation quantitative du risque microbien est strictement conditionnée par l’existence de
relation dose-effet ou dose-réponse spécifique des micro-organismes pathogènes recherchés.
Dans le cas de la saisine, cette exigence est circonscrite aux expositions par voies respiratoire et
cutanéo-muqueuse, ce qui a clairement constitué le facteur limitant de l’ERS. De ce fait, l’ERS liés
aux micro-organismes véhiculés par des gouttelettes d’EUT est actuellement très difficile à réaliser
pour les raisons suivantes :
 Les mesures d'exposition sont souvent indisponibles. En effet, la collecte et la
détection/quantification de micro-organismes aéroportés restent aujourd’hui parcellaires, et ce
d’autant plus que le sujet concerne les EUT.

18 Il existe deux classes de biosolides (NRC, 2002 ; US EPA, 2000) : ceux de la classe A sont traités afin de
réduire les micro-organismes pathogènes au-dessous des niveaux détectables et ils peuvent être employés
sans aucune restriction d’usage ; ceux de la classe B sont également traités pour réduire les micro-
organismes pathogènes, mais contiennent toujours des niveaux détectables. Ils présentent des restrictions
d’utilisation pour limiter au maximum l’exposition des personnes ou des animaux jusqu'à ce que les facteurs
environnementaux tels que la chaleur, la lumière du soleil, ou la dessiccation aient contribué à la réduction
des micro-organismes pathogènes. Ces biosolides de classe B ne peuvent pas être vendus, donnés, ou être
utilisés dans les lieux publics.

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 La plupart des études sur les risques liés à l’aspersion s’est limitée à la recherche d’indicateurs
de contamination fécale des eaux usées potentiellement retrouvés dans les aérosols. Rares
sont les travaux documentant la présence et la survie de micro-organismes pathogènes.
 Les relations dose-réponse pour les deux voies d’exposition considérées sont inexistantes.
Seule une relation dose-réponse pour la voie respiratoire a été décrite pour Legionella
pneumophila pour la légionellose et la fièvre de Pontiac (Amstrong et al., 2007, 2008). Celle-ci a
été déterminée chez le cochon d'inde et les données retenues sont cohérentes avec le travail
d'Ambroise (2003). La transposition à l'Homme pose néanmoins des problèmes. Les données
issues des épidémies choisies par Armstrong et ses collaborateurs sont controversées (Kura,
2010), et l'application de cette relation en milieu environnemental extérieur montrerait un
décalage de plusieurs ordres de grandeur (Schlosser 2009 ; Ambroise 2003 ; Wallet 2010). Par
ailleurs, les données utilisées sont anciennes et les résultats peuvent être modifiés en fonction
de la souche considérée.

Compte tenu des incertitudes, une estimation quantitative des risques sanitaires liés à l’aspersion
d’EUT n’est pas possible en l’état actuel des connaissances.

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4 Conclusion
L’objectif de l’expertise était d’évaluer les risques sanitaires liés à l’aspersion d’EUT pour l’irrigation
des cultures, l’arrosage des espaces verts (dont les golfs) et le lavage des voiries pour la
population générale et les travailleurs lors d’une exposition directe par voie respiratoire (via
l’inhalation d’aérosols d’EUT) ou par contact cutanéo-muqueux (via des gouttelettes ou des
aérosols d’EUT).
Les dangers, associés à la REUT sont d’origine microbiologique (agents pathogènes d’origines
humaine ou environnementale) et chimique.
Actuellement, en l’absence de méthodologie, peu de données sont disponibles sur la détection, la
quantification et la dissémination des contaminants microbiologiques et chimiques lors d’aspersion
d’EUT.
S’agissant de la caractérisation des risques chimiques, sur la base des connaissances actuelles,
une évaluation des risques sanitaires a pu être réalisée pour la voie respiratoire, indifféremment
pour les enfants et les adultes, à partir d’hypothèses maximalistes sur 10 substances. Aucun
risque sanitaire sur celles-ci n’a été mis en évidence.
S’agissant de la caractérisation des risques sanitaires d’origine microbiologique, la faisabilité d’une
analyse des risques a été explorée. Cependant du fait i) du manque de données d’exposition, ii) de
l’existence d’une seule relation dose-réponse établie pour Legionella pneumophila pour la voie
respiratoire et non transposable aux autres micro-organismes, iii) des conditions complexes de
survie des micro-organismes dans l’environnement et, iv) de l’absence de valeur de seuil
acceptable pour caractériser le risque, il n’a pas été possible de réaliser une analyse des risques
microbiologiques.
Le GT a par conséquent arrêté ses travaux à une identification des dangers. Le GT tient à attirer
l’attention sur le caractère très aléatoire d’une caractérisation du risque infectieux lié à la REUT par
aspersion, celui-ci étant extrêmement variable selon la STEP considérée et fortement influencé par
le climat, la localisation géographique et l’état sanitaire des populations.
En l’état actuel des connaissances, le GT ne peut pas conclure à l’absence totale de risques
chimiques et microbiologiques liés à la REUT par aspersion par voies respiratoire et cutanéo-
muqueuse. Les diverses recommandations internationales préconisent, quant à elles, de limiter au
maximum l’exposition aux aérosols en adoptant des mesures préventives sur site.
Le GT estime donc nécessaire de limiter l’exposition de l’Homme aux EUT lors des opérations
d’aspersion.
Le GT souligne qu’au-delà des risques sanitaires directs pour l’Homme, la dissémination dans
l’environnement des contaminants chimiques (notamment les polluants organiques persistants) et
microbiologiques présents dans les EUT pouvant induire notamment une contamination indirecte
des populations devrait être étudiée.
En l’absence de données d’exposition relatives au lavage des voiries et plus particulièrement à la
taille des particules émises par les différents systèmes, aucune quantification du risque sanitaire
n’a pu aboutir.

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5 Recommandations
Pour élaborer ses recommandations, le GT s’est appuyé sur les premiers résultats d’une étude
française financée par l’Anses19 et dont les données ne sont pas publiées. L’objectif était
d’évaluer le risque de dispersion d’aérosols biologiques par aspersion d’EUT pour des asperseurs
dédiés à l’arrosage de parcs et jardins et ayant une portée ne dépassant pas 15 mètres.
Les deux premiers volets de cette étude ont confirmé que le vent était un facteur important de
dispersion de particules d’EUT.
Notamment, pour des vitesses de vent variant entre 1,8 et 3,7 m/s, s, des particules d’eaux
contenant des micro-organismes
organismes initialement présents dans les EUT peuvent être recueillies à
une distance correspondant à 2 fois la portée de l’asperseur.
La direction du vent est également une donnée
nnée importante puisqu’il a été montré que pour un vent
d’une vitesse de 1,9 m/s à contre courant
coura du jet, des particules d’eau contenant des micro-
organismes initialement présents dans les EUT pouvaient être retrouvéess à au moins deux fois la
portée de l’asperseur sous le vent.
vent

5.1 Irrigation des cultures, arrosage des espaces verts et des golfs
Concernant la modification de l’arrêté du 2 août 2010, les recommandations suivantes viennent
compléter et préciser l’encadrement réglementaire de l’irrigation des cultures, l’arrosage des golfs
et espaces verts par aspersion et visent à se substituer à l’étude expérimentale préconisée dans
l’article 4 et définie dans l’annexe III.
De ce fait, le niveau d’instruction des dossiers de REUT par aspersion devient le même que pour
tout type de demande de REUT à savoir que l’instruction doit être menée par les services
préfectoraux du département où l’opération de REUT doit être réalisée.
Ces recommandations concernent (figure 10) :
 les qualités d’eaux ;
 l’encadrement des pratiques ;
 la
a limitation de l’exposition humaine.

Figure 10 : Recommandations liées à la REUT par aspersion pour l’irrigation des cultures, l’arrosage
des espaces verts et des golfs.

19 Anses (2010). Convention de recherche et de développement : Évaluation du risque de dispersion


d’aérosols biologiques par aspersion d’eaux uses traitées. Rapport non publié.

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5.1.1 Qualité de l’eau


S’agissant des qualités d’EUT réutilisées, le GT recommande le respect de l’arrêté du 2 août 2010
concernant :
 les qualités d’eaux définies dans l’annexe I pour les usages tels que définis dans l’annexe II
du même arrêté ;
 le programme de surveillance des eaux usées traitées défini dans l’article 10.
Concernant le stockage, comme mentionné dans l’article 3 de l’arrêté du 2 août 2010, les
conditions de stockage des EUT ne doivent pas favoriser le développement de vecteurs ou
d’agents pathogènes.
Le stockage d’eau en vue d’une irrigation ne devra pas être réalisé en cas de fonctionnement
dégradé momentané de la STEP.
Le GT rappelle que d’autres ressources en eaux de surface de qualités généralement non
contrôlées spécifiquement pour cet usage sont utilisées pour l’aspersion de cultures et espaces
verts.

5.1.2 Encadrement des pratiques

5.1.2.1 Liées à la conception et à la gestion du réseau de distribution


Le réseau de distribution des EUT doit être conçu de telle manière qu’il ne dégrade pas la qualité
de l’eau. Tout doit être mis en œuvre de façon à éviter la possible prolifération d’espèces
microbiennes, à ce titre, il importe de proscrire les bras morts.
Le réseau devrait être conçu de telle sorte que des purges puissent être facilement réalisées par le
gestionnaire.
Une vidange totale du réseau d’irrigation à la fin de la saison d’irrigation et un rinçage sous
pression à la fin de la saison d’irrigation et au moment de sa mise en route devraient être réalisés.
Des procédures de nettoyage et d’entretien de ce réseau, déterminées par les exploitants,
devraient être élaborées et mises en place.

5.1.2.2 Liées aux systèmes d’aspersion et à l’irrigation par aspersion

5.1.2.2.1 Systèmes d’aspersion


L’utilisation d’asperseurs basse pression, i.e. inférieure à 3,5 bars pour les turbines ou les
asperseurs de couverture intégrale et 5,5 bars pour les canons d’arrosage, devrait être privilégiée
dans les zones ventées. De même l’utilisation d’asperseurs ayant une faible apogée devrait être
préférée.

5.1.2.2.2 Vitesse de vent et distances de sécurité


L’arrêté du 2 août 2010 préconise des distances de sécurité définies pour protéger des activités
mais ne visant pas à limiter l’exposition humaine.
L’étude « Évaluation du risque de dispersion d’aérosols biologiques par aspersion d’eaux usées
traitées » (Anses, 2010) a démontré que le vent (direction et vitesse) était un facteur important de
dispersion des particules d’eau : pour des vitesses de vent supérieures à 1,8 m/s, des particules
d’eau contenant des micro-organismes initialement présents dans les EUT ont été retrouvées à
des distances correspondant à deux fois la portée de l’asperseur sous le vent. Il est à noter qu’au-
delà de 4m/s, des particules d’eau sont retrouvées à une distance de plus de trois fois la portée de
l’asperseur (annexe 7).
Afin de limiter l’exposition des populations au-delà de la portée théorique de l’asperseur, les
moyens préconisés par le GT sont :
 la mise en place des distances de sécurité modulées en fonction du type d’asperseur
utilisé, correspondant a minima à deux fois la portée de l’asperseur ;

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 l’installation d’obstacles physiques (haies végétalisées, murs, etc.) autour des sites
irrigués ;
 un arrêt de l’aspersion au-delà d’une vitesse limite de vent (par exemple par l’installation de
pompage asservi à un anémomètre) mais en l’état actuel des connaissances, le GT n’est
pas en mesure de proposer une valeur seuil de cette vitesse.

5.1.2.2.3 Programme d’irrigation


En complément des informations demandées dans l’article 9 de l’arrêté du 2 août 2010, l’exploitant
devrait fournir aux autorités compétentes avant le début de la campagne d’irrigation la description
et le modèle des asperseurs, leur pression de fonctionnement, le détail des surfaces irriguées et
leurs pentes, les distances des surfaces par rapport aux habitations et aux voies de circulation, le
volume d’eau dans la bâche de stockage le cas échéant, les périodes d’irrigation.
Conformément à l’article 12 de l’arrêté, l’exploitant consigne son programme d’irrigation incluant
les éléments précités dans un registre et le tient à disposition des autorités compétentes.

5.1.3 Limitation de l’exposition

5.1.3.1 Résidents – Passants – Utilisateurs des espaces verts – Sportifs

5.1.3.1.1 Période d’arrosage


L’annexe II de l’arrêté du 2 août 2010 relative aux contraintes d’usage autorise l’irrigation des
espaces verts et forêts ouverts au public (notamment golfs) en dehors des horaires d’ouverture au
public.
En effet, une interdiction de présence du public au moment de l’aspersion permettrait de réduire
considérablement l’exposition.
De ce fait, l’arrosage en période nocturne pourrait être privilégié pour les espaces verts (en
général moins d’évaporation et donc moins de dispersion) ce qui permettrait en outre de limiter
l’exposition du public au moment de l’arrosage. Néanmoins la période diurne est plus favorable à
l’abattement microbien (Teltsch et al., 1980 ; Karra et Katsivela, 2007).
Les autorités australiennes recommandent la fermeture des espaces verts arrosés aux usagers
par des EUT pendant 1 à 4 heures suivant l’arrosage. Le GT attire l’attention sur cette
recommandation qui permettrait de limiter l’exposition.

5.1.3.1.2 Information du public


Des panneaux à l’entrée des espaces verts ouverts au public et des golfs devraient être installés
de manière à informer les utilisateurs de l’utilisation des EUT. Ces panneaux devraient également
rappeler aux utilisateurs les bonnes règles d’hygiène de manière à ne pas être exposés aux
éventuels contaminants présents dans les EUT par contact main-bouche, frottage des yeux après
avoir touché les zones arrosées par des EUT, etc..

5.1.3.2 Professionnels
Les professionnels ne devraient pas se trouver sur les sites irrigués au moment de l’aspersion.
Les mesures préventives suivantes devraient être suivies :
 Prévention collective :
- Informer les professionnels sur les éventuels risques sanitaires liés à la REUT par
aspersion et les mesures préventives à respecter (dont les pratiques d’hygiène de
base) ;
- Assurer une formation particulière à l’hygiène et particulièrement au lavage des
mains (risque de manuportage à la bouche et aux muqueuses du visage) ;
- Prévoir une double rangée de vestiaires séparés : une pour les vêtements de ville et
une pour les vêtements de travail ;

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- Mettre à disposition des douches et des lavabos en nombre suffisant, ainsi que du
savon (savon liquide de préférence, en distributeur à commande au coude) et des
essuie-mains jetables ou des sèche-mains à air chaud ;
- Fournir aux travailleurs qui ne peuvent avoir accès à des installations sanitaires,
des moyens de nettoyage sans eau (mousse, gel liquide ou lingettes antiseptiques),
à séchage rapide ou des conteneurs d’eau potable et du savon ;
- Nettoyer toute blessure immédiatement et la recouvrir d’un pansement
imperméable ;
- Recouvrir toute plaie cutanée sur peau dénudée avec un pansement imperméable,
avant de débuter le travail ;
- Assurer un nettoyage adéquat et régulier des locaux des travailleurs ;
 Prévention individuelle :
- Fournir des vêtements de travail en nombre suffisant pour être changés pour autant
que de besoin, les faire nettoyer et interdire de les ramener à la maison ;
- Conseiller le port de gants imperméables dès qu’il y a entrée sur un site qui a été
arrosé peu de temps auparavant et qu’il est prévisible que le travailleur sera en
contact avec des objets arrosés. Un petit gant de coton peut être inséré dans le
gant pour absorber l’humidité ;
- Interdire de circuler dans les espaces verts durant l’aspersion. Si un travailleur se
trouvait obligé de le faire, il devrait porter :
 un survêtement imperméable ;
 des lunettes de sécurité ou un écran facial anti-éclaboussures ;
 des bottes imperméables s’il devait circuler sur le sol peu de temps après
aspersion ;
- Conseiller le port systématique de protection individuelle des yeux s’il y a risque
d’éclaboussures au niveau du visage (lors de nettoyage, de réparation ou de
manipulation de l’asperseur, de buse ou tout autre matériel relié) : lunettes avec
protecteurs latéraux rigides ou un écran facial anti éclaboussures ;
 Prévention médicale :
- Faire assurer un suivi médical régulier enregistrant tout symptôme pouvant être
rapporté à une exposition aux EUT réutilisées par aspersion : troubles respiratoires,
cutanés ou digestifs semblables à ceux retrouvés dans les métiers du traitement
des eaux usées, en particulier si leur occurrence est rythmée par le travail ;
- Prévoir la collecte et le traitement de ces informations au niveau régional
(Consultation de pathologie professionnelle, ARS, Cire, etc.) afin de documenter les
éventuels effets sanitaires de cette exposition et faire progresser la connaissance
des risques.

5.1.4 Acquisition de connaissances


Compte tenu des lacunes identifiées et/ou des données encore fragmentaires disponibles qui n’ont
pas permis de mener à son terme l’ERS liés à la REUT par aspersion, et puisque l’un des objectifs
du plan national assainissement est d’intégrer l’assainissement dans une logique de
développement durable en favorisant par exemple la REUT (en lien avec la prise en compte des
enjeux du changement climatique), des études et/ou des travaux de recherche devraient être
menés dans le but de :
 Caractériser quantitativement la composition chimique des EUT notamment en élargissant
la surveillance de la présence de micropolluants dans les eaux rejetées au milieu naturel
par les stations de traitement des eaux usées supérieures à 10000 EH prévue par la

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circulaire du 29 septembre 201020 à toutes les STEP inférieures à 10000 EH prévoyant de


réutiliser leurs EUT ;
 Caractériser quantitativement la composition microbiologique des EUT et notamment
rechercher sur des sites pilotes les micro-organismes listés dans l’annexe III de l’arrêté du
2 août 2010 pour déterminer l’efficacité des filières de traitement vis-à-vis de ces derniers
(plus particulièrement pour les amibes et les légionelles) et connaître le niveau de
contamination des EUT par ces mêmes micro-organismes ;
 Réaliser des études épidémiologiques à proximité de sites (golfs, espaces verts
notamment) où est pratiquée la REUT par aspersion ;
 Mener des campagnes de mesures d’aérosols autour des zones aspersées afin de les
caractériser d’un point de vue chimique et microbiologique et notamment poursuivre l’étude
expérimentale pour évaluer le risque de dispersion d’aérosols biologiques par aspersion
d’EUT pour l’irrigation des cultures afin d’estimer la dispersion des particules au-delà de la
portée, affiner les distances de sécurité et évaluer l’effet d’éventuels écrans ;
 Produire des données relatives aux relations dose-réponse des micro-organismes
retrouvés dans les EUT pour une exposition par voies respiratoire et/ou cutanéo-
muqueuse ;
 Produire des données toxicologiques relatives aux contaminants chimiques retrouvés dans
les EUT pour une exposition par voies respiratoire et/ou cutanéo-muqueuse ;
 Evaluer les effets des interactions des différents composés chimiques présents dans les
EUT.
Par ailleurs le GT recommande la création d’une base de données regroupant l’ensemble des
résultats du contrôle sanitaire des sites où est pratiquée la REUT (qualités d’eaux, distances de
sécurité, maladies recensées) afin de bénéficier d’un retour d’expérience sur ces pratiques.

5.1.5 Contrôle des points critiques


La figure 11 indique les points d’action pour limiter l’exposition des travailleurs et de la population
générale au cours d’irrigation pas aspersion.

20 DEB (2010). Circulaire du 29/09/10 relative à la surveillance de la présence de micropolluants dans les
eaux rejetées au milieu naturel par les stations de traitement des eaux usées. BO/MEEDDM n°2010/21 du
25 novembre 2010 – NOR : DEVO1022584C.

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Figure 11 : Points critiques.

5.2 Lavage des voiries


En l’état actuel des connaissances, le GT ne peut se prononcer sur le risque sanitaire lié à
l’utilisation d’EUT pour le lavage des voiries.
Afin de pouvoir mener à bien une ERS liés à cette pratique, il recommande la réalisation d’une
étude permettant de caractériser
er les expositions, en particulier celles des travailleurs, en fonction
du matériel utilisé.
De même que pour l’irrigation, d’autres ressources en eau de qualités généralement non
contrôlées ou contrôlées partiellement sont utilisées
utilis pour le lavage des voiries,
ries, un recensement et
une compilation des qualités d’eau utilisées dans une base de données seraient importants.

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3) NORMES
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Norme XP X 43-244. Décembre 1998. Air des lieux de travail. Eléments de terminogie en hygiène
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Norme NF EN 1085. Avril 2007. Traitement des eaux usées. Vocabulaire. Paris. AFNOR, 2007.
69p.

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ANNEXES

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Annexe 1 : Lettre de saisine

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Annexe 2 : Annexe technique de la convention de recherche et


développement entre l’Anses, le CSTB et le Cemagref intitulée «
Évaluation du risque de dispersion d’aérosols biologiques par
aspersion d’eaux usées traitées »
Projet d’étude :
Evaluation du risque de dispersion d’aérosols
biologiques par aspersion d’eaux usées traitées

1. Contexte et objet de l’étude

La réutilisation d’eaux usées traitées (REUT) pour l’arrosage ou l’irrigation de cultures


ou d’espaces verts présente un intérêt vis-à-vis de la préservation de la ressource en eau,
notamment dans un contexte de conditions météorologiques défavorables (période de
sécheresse prolongée), dans les zones où la pression des rejets est trop élevée pour
l'environnement ou dans une zone de faible disponibilité des ressources en eau. En France,
ces opérations sont encadrées par l’arrêté du 2 août 2010 qui autorise l’usage de systèmes
d’irrigation gravitaire et localisée, mais ne tolère qu’à titre expérimental la REUT par
aspersion dans l’attente d’une meilleure évaluation des risques sanitaires liés à cette
application.
Dans ce contexte, le CSTB et le Cemagref ont été sollicités par l’ANSES pour étudier
le risque microbiologique relevant de l’aspersion d’eaux usées potentiellement chargées en
microorganismes pathogènes. L’objet de l’étude porte en particulier sur une caractérisation
du transfert et de la dispersion des microorganismes en aérosols, associée à l’usage des
procédés d’aspersion.

2. Démarche

Étant donnés les délais et les contraintes expérimentales, la mise en œuvre des
procédés d’aspersion dans les conditions réelles d’usage (réutilisation des EUT par les
asperseurs en plein champ et conditions climatiques fluctuantes) n'est pas envisagée à ce
stade. La méthodologie proposée comprendra ainsi trois volets expérimentaux en conditions
semi-réelles, puis laboratoire. Ils consisteront en :
- Un travail d’inventaire et d’analyse technique des procédés d’aspersion. Cette
analyse portera notamment sur la mesure des émissions de particules d'eau
produites et potentiellement porteuses de germes microbiologiques.
- Une évaluation de l’exposition aux aérosols microbiens par l’usage des asperseurs.
- Une étude en laboratoire du potentiel de transfert des microorganismes, selon le
modèle microbien et la qualité de l’eau réutilisée.

Inventaire et analyse technique des procédés d’aspersion


Ce volet vise à orienter le ou les procédés d’aspersion à évaluer en regard du risque de
diffusion de microorganismes aéroportés. Une première évaluation consistera à caractériser la
composition du jet dispersé, en volume par classes de diamètres de gouttes, pour différents
modèles d'asperseurs. Par ailleurs, pour un asperseur modèle, on caractérisera l'effet de la
charge transportée et de la viscosité d’une EUT modèle sur les caractéristiques physiques de la

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dispersion. De cette phase, on déduira les conditions auxquelles les germes microbiens seront
exposés ou comment ils seront protégés par la goutte susceptible de les transporter.
Concernant le choix des asperseurs, celui-ci sera établi parmi les typologies représentatives
des usages en vigueur, notamment dans le cadre de pratiques agricoles et paysagères.
Évaluation de l’exposition aux aérosols microbiologiques par l’usage de
dispositifs d’aspersion
Les procédés d’aspersion retenus seront ensuite mis en œuvre en conditions semi-
contrôlées pour appréhender l’exposition potentielle des travailleurs et des populations riveraines.
La dispersion microbiologique associée à l’utilisation de ces dispositifs sera évaluée à l’aide
d’un traceur bactérien, par des mesures sous le vent, à l’émission, puis en s’éloignant du terme
source, selon les conditions climatiques fournies par une station météo locale (direction et vitesse
du vent, température, hygrométrie). L’emploi d’un traceur permet d’accéder à une cartographie de
la répartition du flux microbien spécifique à l’asperseur parmi le bruit de fond environnemental. La
dispersion sera ainsi caractérisée en termes de concentration et granulométrie du bioaérosol
collecté, aux différents points de mesure.

Étude en laboratoire du potentiel de transfert par aspersion de pathogènes cibles,


selon le type de microorganisme et la qualité de l’eau
Dans le cadre d’une réutilisation d’eaux usées traitées par aspersion, certains microorganismes
présents dans les EUT, s’ils s’aérosolisent, sont susceptibles d’induire des effets sur la santé de
l’homme, notamment par voie respiratoire. Cette étude vise donc à renseigner leur propension
potentielle à être vectorisés par l’air, en fonction de la qualité de l’eau dispersée.
Il s’agira de reproduire expérimentalement, en environnement confiné et maîtrisé, à l’aide d’un
dispositif d’aspersion de référence proposé par le Cemagref, l’aérosolisation d’eaux usées traitées
dopées à l’aide de microorganismes pathogènes naturellement présents dans les EUT et
pertinents en termes sanitaires.
 Première étape : caractérisation de la flore microbiologique aérosolisée selon la
typologie des EUT dispersées
Des eaux usées traitées seront collectées en sortie de traitement secondaire classique de station
d’épuration et analysées. Ces eaux seront aspersées à l’aide de l’asperseur modèle. La fraction
aérosol (<10 µm) sera collectée et analysée. La biodiversité microbiologique de ces EUT et des
aérosols sera comparée.
 Deuxième étape : choix des microorganismes modèles (référents)
Cette étape a pour objectif de sélectionner deux microorganismes modèles (une bactérie, un virus)
pour doper les eaux usées traitées lors de la 3ème étape. Ces modèles seront choisis en fonction
des résultats de l’étape 1 et de la revue de la littérature effectuée par le GT REUT de l’Anses sur
les microorganismes d’intérêt sanitaire retrouvés dans les EUT. Ce choix devra également tenir
compte des limites de quantification éventuelles lors de mise en culture sur milieu gélosé (bactérie)
ou modèle cellulaire (virus).
 Troisième étape : évaluation de la survie des modèles microbiologiques lors de
l’aspersion d’EUT
Les EUT collectées seront ensuite dopées avec les microorganismes retenus à l’étape 2, puis
dispersées à l’aide de l’asperseur modèle. La survie des microorganismes lors du transfert eau/air
sera évaluée par la cultivabilité des bactéries et l’infectiosité des virus.

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3. Méthodes et outils

3.1. Caractérisation de la distribution des dispositifs d'aspersion


Deux questions se posent:
- Quelles sont les caractéristiques fines de la distribution des différents types d'asperseurs
utilisés pour distribuer des EUT sur une parcelle?
L’objectif de cette question est de caractériser la taille (et la vitesse) des gouttes en vol en
différentes abscisses pour trois types d’arroseurs et trois pressions incluant les valeurs
minimale et maximale des pressions recommandées par les constructeurs. On choisira un
arroseur type turbine (utilisé en Parcs et Jardins et qui fonctionne entre 4 et 6 bars) ; un
arroseur type sprinkler (utilisé en agriculture en couverture intégrale et qui fonctionne entre 2.5
et 4.5 bars) et un arroseur de type micro-asperseur (utilisé en arboriculture et qui fonctionne
entre 1.5 et 3 bars). Cette caractérisation sera traitée à partir de mesures avec différents
instruments disponibles au Cemagref (granulomètre à IR et système PTV) pour explorer
l'ensemble de la gamme des tailles de particules présentes dans un jet (de plusieurs mm à
quelques µm).
- Dans quelle mesure la charge de l'EUT peut-elle jouer un rôle sur les propriétés de
dispersion?
L’objectif de cette partie est de pouvoir étudier dans le cas d’un arroseur modèle (pour
s’affranchir des spécificités constructeurs) l’impact de la viscosité et des particules en
suspension sur la granulo-vélocimétrie des gouttes. L’arroseur modèle sera un tuyau de 1 cm
de diamètre, équipé d’un coude à 21° et d’un tube l ong de 10 cm sur lequel on pourra monter
différentes buses (diamètre de 2, 3 et 4 mm) . La charge des particules en suspension sera
déterminée en fonction des critères retenus pour la classification des eaux de l’arrêté du
2/08/2010. Ces matières en suspension proviendront de boues séchées au soleil, diluées et
filtrées à 80µm. Quant au choix de la viscosité, des études précédentes sur des eaux usées
simplement dégrillées à 1mm nous ont montré que la viscosité de ces eaux était au maximum
de deux fois celle de l’eau et qu’il s’agissait de fluides Newtoniens. Aussi, on ne travaillera qu’à
deux viscosités différentes : celle de l’eau et un fluide qui aura une viscosité double. Au total,
cela constitue 24 combinaisons (eau, fluide modèle*2 charges*3 pressions*2 abscisses) dont
seules les plus pertinentes seront étudiées en détail. Cette analyse fera intervenir à la fois des
simulations mécaniques du comportement de l'EUT (viscosité uniquement) dans l'asperseur
(code CFD commercial, ANSYS/Fluent), et des mesures avec les dispositifs précédemment
évoqués.
L'effet généralement le plus évoqué sur la dispersion d'un jet en gouttes habituellement
mesurées pour l'irrigation agricole, est celui de la pression, celui-ci sera analysé en détail pour en
tirer quelques règles générales en étendant les conclusions aux plus petites particules émises (de
5 à 200 µm) qui sont les plus à même de dériver loin et de donner naissance à des aérosols.

3.2. Échantillonnage et caractérisation granulométrique de l’aérosol biologique produit


par les procédés d’aspersion
La caractérisation des particules distribuées par les procédés d’aspersion sera complétée
par une caractérisation spécifique, lors des dispersions en extérieur, de la granulométrie des
aérosols contaminés par les microorganismes. L’analyse sera menée avec un biocollecteur
permettant de distribuer les microorganismes présents dans l’aérosol sur différents étages corrélés
à des domaines de tailles spécifiques. Les aérosols biologiques seront caractérisés à un point
proche de l’asperseur, puis à différents points distants, de manière à suivre la dynamique
granulométrique de ces particules durant l’émission.
A ces mêmes points, seront mesurées simultanément les concentrations des
microorganismes aérosolisés par des prélèvements au sol, à l’aide de biocollecteurs liquides et

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impacteurs sur gélose. Des dispositifs d’impaction séquentielle seront également mis en œuvre
pour suivre l’évolution du nuage biologique au cours du fonctionnement des asperseurs. Les
conditions climatiques seront identifiées au cours de ces mesures à l’aide d’anémomètres
soniques (champ de vitesses moyennes et turbulentes, hygrométrie, température, rayonnement).
3.3. Analyse microbiologique des échantillons d’eaux usées

3.3.1. Caractérisation de la diversité microbienne


L’analyse qualitative des populations microbiennes présentes dans les prélèvements
d’eaux usées sera réalisée par empreinte moléculaire SSCP (Single Strand Conformation
Polymorphism), technique permettant d’établir un profil global de la microflore. Les espèces
détectées seront ensuite identifiées par séquençage sur l’ADN ribosomique 16S.

3.3.2. Quantification des groupes microbiens d’intérêt sanitaire


Les groupes biologiques d’intérêt seront quantifiés par PCR quantitative et RT-PCR
quantitative en temps réel. Ces dénombrements pourront porter sur les espèces majoritaires
révélées par l’analyse de la diversité ou certaines cibles caractéristiques des EUT et identifiées par
ailleurs dans la littérature. Il pourra s’agir notamment des bactéries coliformes (Escherichia coli),
entérovirus, légionelles (Legionella spp. et Legionella pneumophila).

3.3.3. Dénombrement de la flore cultivable


La flore cultivable correspondante sera évaluée par ensemencement d’une partie de
l’échantillon sur des milieux nutritifs adaptés. Les protocoles s’appuieront en partie sur les
protocoles normatifs relatifs à la recherche de germes microbiens à partir de prélèvements d’eau
(ex. NF EN ISO 6222 pour les bactéries totales à 22°C et 37°C, ISO 9308-1 pour les coliformes,
NFT 90-431 pour Legionella).

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Annexe 3 : Arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du


traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation
des cultures ou d’espaces verts

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Annexe 4 : Techniques d’arrosage et d’irrigation selon les espaces verts


Pour les espaces verts les différentes techniques d'arrosage par aspersion sont choisies en fonction de la nature du couvert, de l'intensité et du
type de fréquentation, de la fréquence des apports, de la capacité d'investissement et de la disponibilité de la main d'œuvre.
Les solutions d'irrigation localisée, du type goutte à goutte, qui n'est pas envisageable pour les couverts homogènes et couvrants comme les
pelouses ne seront pas abordées. Seule l'aspersion a un coût abordable, les techniques localisées étant appliquées aux massifs et bosquets.

Techniques Pression Débit Portée Usages Objectifs spécifiques Contraintes spécifiques


Apport d'une lame d'eau homogène Positionnés sur les bordures
Fixes
Stades, Recherche d'uniformité Risque physique (pression, jet)
Escamotables
5 à 7 bars 15 à 70 m3/h 20 à 70 m hippodromes Maintien de la souplesse des terrains Fonctionnement hors périodes de fréquentation
ou sur
Utilisés sur terrains synthétiques Apports fréquents doses faibles
Canons rehausse
Espaces de grande dimension Contrôle des doses
d'irrigation
Arrosage par bandes parallèles
Apport d'une lame d'eau homogène
Mobiles sur Golfs (fairway), Besoin de main d'œuvre
3 à 7 bars 20 à 40 m3/h 25 à 45 m Recherche d'uniformité
enrouleur Stades, parcs Apports peu fréquents
Espaces de grande dimension
Contrôle des doses

Techniques Pression Débit Portée Usages Objectifs spécifiques Contraintes spécifiques


Positionnés sur les bordures ou au milieu des
Apport d'une lame d'eau homogène
Golfs (fairway), espaces cibles
Turbines à Recherche d'uniformité
Escamotables parcs, stades Risque physique (pression, jet)
grande 4 à 7 bars 7 à 40 m3/h 20 à 45 m Maintien de la végétation Maintien de
Fixes hippodromes, Fonctionnement hors périodes de fréquentation
portée la souplesse des terrains
terrains de sport Apports fréquents doses faibles
Espaces de grande dimension
Contrôle des doses
Positionnés sur les bordures ou au milieu des
Golfs (green),
espaces cibles
parcs, terrains Apport d'une lame d'eau homogène
Turbines à Risque physique réduit
Escamotables de sport, jardins Recherche d'uniformité
moyenne 3 à 5 bars 2 à 7 m3/h 8 à 20 m Fonctionnement hors périodes de fréquentation
Fixes terre-pleins, Maintien de la souplesse des terrains
portée Fonctionnement pendant la fréquentation
rond points, Espaces de dimension réduite
Apports fréquents doses faibles
aires d'autoroute
Contrôle des doses
Positionnés sur les bordures ou au milieu des
Parcs, jardins, espaces cibles
Apport d'une lame d'eau homogène
Diffuseurs Fixes terre-pleins, Fonctionnement indépendant de la fréquentation
1 à 3 bars 0,3 à 2 m3/h <7 m Uniformité variable
ou sprays Escamotables rond points, sauf sur pelouses ouvertes aux piétons
Espaces de dimension réduite
massifs Apports fréquents doses faibles
Contrôle des doses médiocre
Massifs,
Apport d'eau localisé Positionnés au milieu des espaces cibles
jardinières,
Micro- 0,1 à 0.8 Uniformité variable Fonctionnement indépendant de la fréquentation
Fixes 0.5 à 3 bars <5 m jardins, terre-
asperseurs m3/h Espaces de dimension réduite Apports fréquents doses faibles
pleins, rond
Souvent sous couvert Contrôle des doses médiocre
points

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Dans le domaine de la production végétale à des fins économiques, les technologies d'irrigation suivantes peuvent être utilisées.

Techniques Pression Débit Portée Usages Objectifs spécifiques Contraintes spécifiques


Arrosage par bandes parallèles
Canons
Positions de 10 à 20h
d'irrigation Mobiles sur Cérales,
Enrouleur Apport d'une lame d'eau homogène Besoin de main d'œuvre
enrouleur oléagineux,
7 à 10 bars 3 Recherche d'uniformité Apports peu fréquents (tour d'eau)
50 % des Dédié à 30 à 70 m /h 30 à 70 m fourrages,
Canon 4,5 à Espaces de grande dimension (>10ha) Contrôle des doses variable
surfaces plusieurs pommes de
7 bars Sensibilité au vent
irriguées en parcelels terre, betteraves
Forte intensité
France
Forts risques de ruissellement
Cérales,
oléagineux, Arrosage en rond ou par bande
Apport d'une lame d'eau homogène
Rampes Mobiles fourrages, Apports fréquents
50 à 300 100 à Recherche d'uniformité
pivotantes et dédiées à une 2 à 5 bars betteraves, Contrôle des doses optimal
m3/h 1000 m Espaces de grande dimension (>20ha)
frontales parcelle légumes de Fertigation fréquente
plein champ Bonne tolérance au vent
pépinières
Cultures
Adaptation à tous types de parcelles
spéciales,
Apports fréquents
Semences, Apport d'une lame d'eau homogène
Faible intensité d'arrosage
Couverture Quadrillage 1 à 2 m3/h légumes de Recherche d'uniformité
2 à 5 bars 10 à 20 m Sensible au vent
d'asperseurs fixe par arroseur plein champ, Utilisation sur ou sous frondaison
Bon contrôle des doses
fruitiers, Utilisation en lutte anti-gel
Besoin en main d'œuvre au montage démontage
horticulture,
céréales
Légumes de Apports fréquents
Fixe
plein champ et Apport d'une lame d'eau localisée Faible intensité d'arrosage
Micro- Pérenne 0,1 à 0,5
1 à 2.5 bars <4 m sous serre, Utilisation sous frondaison en vergers Bon contrôle des doses
aspersion Apport m3/h
Fruitiers, Filtration 150 à 200µm
localisé
horticulture Fertigation très fréquente

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Annexe 5 : Encadrement de la réutilisation des eaux usées traitées par


aspersion
1. Recommandations
Les trois principales recommandations concernant la REUT sont celles élaborées par l’US EPA
(2004), l’OMS (2006) et l’australian EPA (2006).
Les tableaux XXXIII à XXXVIII regroupent les paramètres de suivi et les valeurs limites retenues
par ces organismes. Ils portent uniquement sur la REUT par ASPERSION pour les usages
agricoles et urbains.
A noter que l’OMS n’a émis des recommandations que pour les usages agricoles.

1.1 Aspect physico-chimique


1.1.1 Usages agricoles
Tableau XXXIII : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs recommandées
pour l’usage agricole.
Cl2
Turbidité
DBO5 (mg/L) MES (mg/L) pH Couleur Odeur résiduel
(NTU)
(mg/L)

Cultures alimentaires ≤ 10 ≤2
sans transformation
industrielle

Cultures alimentaires
US EPA Entre
avec transformation ≤ 30 (a) (a) (a) (a) ≥1
(2004) 6 et 9
industrielle

Cultures non
(a) (a)
alimentaires

Irrigation illimitée
OMS (2006) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
Irrigation limitée

Cultures alimentaires A déterminer A déterminer


sans transformation au cas par au cas par
industrielle cas cas

Australian Cultures alimentaires


(a) (a) (a) (a) A prévoir
EPA (2006) avec transformation < 20 < 30
industrielle

Cultures non
< 20
alimentaires
(a) : pas de recommandation particulière

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1.1.2 Usages urbains


Tableau XXXIV : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs recommandées
pour les usages urbains.
Turbidité Cl2 résiduel
DBO5 (mg/L) MES (mg/L) pH Couleur Odeur
(NTU) (mg/L)

Usages non
≤ 10 (a) ≤2 Absence Absence >1
restreints
US EPA Entre
(2004) 6 et 9
Usages
≤ 30 ≤ 30 (a) (a) (a) (a)
restreints

OMS (2006) (b)

Usages non A déterminer A déterminer A déterminer


restreints au cas par cas au cas par cas au cas par cas
Australian
(a) (a) (a) (a)
EPA (2006)
Usages
< 20 < 30 A prévoir
restreints

(a) : pas de recommandation particulière


(b) : aspect non traité pour cet usage

1.3 Aspect chimique


Au niveau de la contamination chimique, les eaux usées urbaines contiennent de nombreux
micropolluants dont un certain nombre est difficilement quantifiable par manque de techniques
analytiques suffisamment sensibles à ce jour (émergents majoritairement).
Ces micropolluants peuvent être classés en deux familles (composés minéraux et organiques)
parmi lesquelles figurent des substances dites « émergentes » (perturbateurs endocriniens,
résidus de médicaments, drogues, etc.).
Les trois organismes (US EPA (2004), OMS (2006) et Australian EPA (2006)) ont abouti aux
conclusions suivantes :
 concernant les composés minéraux et organiques, en comparaison avec l’eau destinée à la
consommation humaine, l’exposition des populations à ces substances via la REUT est
beaucoup plus faible. De ce fait, aucune valeur n’est proposée et l’Australian EPA estime
que les valeurs limites pour ces substances pourraient être nettement supérieures à celles
recommandées pour l’eau potable.
 concernant les substances dites « émergentes », des études complémentaires sont
nécessaires pour les quantifier dans les eaux usées urbaines, évaluer leur abattement par
les divers procédés de traitements et déterminer les effets potentiels sur la santé et
l’environnement.

1.4 Aspect microbiologique


Trois approches différentes pour établir des niveaux de qualité microbiologique des eaux pour la
REUT ont été utilisées par l’US EPA, l’OMS et l’Australian EPA (Blumenthal et al., 2000) :
 l’absence de micro-organismes, indicateurs de contamination fécale dans les eaux usées
traitées réutilisées tels E. coli, les coliformes fécaux. Pour l’US EPA (2004), l’objectif
recherché est l’absence d’indicateur fécal dans les eaux usées traitées réutilisées, mais
aucune précision n’est donnée sur le volume d’eau analysé ;
 l’absence d’excès de cas d’infections entériques mesurable dans la population exposée.
Les critères de qualité des eaux usées traitées sont basés sur les résultats d’études
épidémiologiques complétées par des études microbiologiques sur la transmission des
germes pathogènes (ex : OMS, 1989) (Anderson, 2001) ;

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 l’estimation d’un risque, calculé à partir d’un modèle applicable à des germes pathogènes
choisis (méthode d’analyse quantitative du risque microbiologique). Ce risque devra être
inférieur au risque défini comme acceptable. Cette méthode a été appliquée par l’OMS
pour réviser ses recommandations en 2006 et par l’Australie pour établir ses propres lignes
directrices.
Dans ces recommandations, seule l’US EPA évoque les risques microbiologiques liés à
l’aspersion. Cet organisme, seul à préconiser une désinfection chimique et une valeur de chlore
résiduel, indique que même si aucune épidémie résultant de l’aspersion d’EUT n’a été
documentée et même si les études montrent que les risques sanitaires associés aux aérosols sont
faibles (US EPA, 1980), il est nécessaire de limiter l’exposition aux aérosols jusqu’à ce qu’une
évaluation complète des risques sanitaires ait été menée.
1.4.1 Usages agricoles
Tableau XXXV : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs recommandées pour
l’usage agricole.
E. coli Virus Protozoaires Bactéries
Coliformes Œufs
(UFC/ entériques entériques entériques
fécaux (UFC/ d’helminthes
100
100 mL) (œuf/L) (Abattement) (Abattement) (Abattement)
mL)

Cultures
alimentaires sans
ND
transformation
industrielle

US EPA Cultures (a) (a) (a) (a) (a)


(2004) alimentaires avec
< 200
transformation
industrielle

Cultures non
< 200
alimentaires

Irrigation illimitée ≤ 0.1


OMS (2006) (a) (a) 6 – 7 log
Irrigation limitée (a)

Cultures
alimentaires sans
<1
transformation
industrielle

Australian Cultures
(a) (a) 6 log 5 log 5 log
EPA (2006) alimentaires avec
< 100
transformation
industrielle

Cultures non <


alimentaires 10000

ND : non détectable
(a) : pas de recommandation particulière

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1.4.2 Usages urbains


Tableau XXXVI : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs recommandées pour
les usages urbains.
E. coli Coliformes Virus Protozoaires Bactéries
(UFC/ 100 fécaux entériques entériques entériques
mL) (UFC/ 100 mL) (Abattement) (Abattement) (Abattement)

Usages non
0
restreints
US EPA (2004) (a) (a) (a) (a)
Usages
< 200
restreints

OMS (2006) (b)

Usages non
<1
restreints
Australian EPA
(a) 5 log 3,5 log 4 log
(2006)
Usages
< 100
restreints
(a) : pas de recommandation particulière
(b) : aspect non traité pour cet usage

1.5 Mesures complémentaires


Pour limiter l’exposition, les préconisations suivantes ont été proposées par l’US EPA en 2004 et
reprises par l’OMS et l’Australian EPA en 2006 :
 respecter des distances de sécurité ;
 créer des barrières au vent (barrières végétales ou murs autour des surfaces irriguées) ;
 préférer des systèmes d’irrigation basse pression équipés d’arroseurs dont les brises jets
permettent de réduire la formation de fines goutelettes, positionnés le plus proche possible
du sol et si possible dans le couvert végétal ;
 irriguer hors période d’ouverture au public, ou de passage du personnel, et avec des
vitesses de vent faibles ;
 préférer des méthodes d’irrigation localisée.
L’US EPA précise que les distances de sécurité sont définies par les instances réglementaires
d’une manière arbitraire sur la base du niveau de désinfection et de l’expérience.

Les tableaux XXXVII et XXXVIII suivants reprennent les mesures préventives complémentaires à
mettre en place directement sur le site de REUT.

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1.5.1 Usages agricoles


Tableau XXXVII : Mesures complémentaires préventives sur site pour les usages agricoles.
Accès du Distances de Contrôle de
Autres
public sécurité l’aspersion

Cultures
15 mètres des
alimentaires sans
(a) forages d’eau (a) (a)
transformation
potable
industrielle

Cultures 90 mètres des


US EPA (2004)
alimentaires avec forages d’eau
(a) (a) (a)
transformation potable
industrielle
30 mètres des
Cultures non zones accessibles
(a) au public (a) (a)
alimentaires

Plusieurs combinaisons
possibles :
Traitement + inhibition
Angle des asperseurs naturelle des
(180°), microorganismes +
50 mètres des lavages des cultures
microasperseurs,
Irrigation illimitée (a) maisons et des
écran végétal, arrêt Ou
OMS (2006) routes
automatisé en cas de
vent Traitement
Ou
Traitement + type
d’irrigation

Irrigation limitée (a)

Cultures
alimentaires sans
(a)
transformation
industrielle

Cultures
Australian EPA
alimentaires avec Durée de 2 jours entre
(2006) 25 à 30 mètres
transformation Pas d’accès Angle des asperseurs l’irrigation et la récolte
industrielle du public (180°), écran végétal,
pendant arrêt automatisé en
l’irrigation 25 à 30 mètres et cas de vent
Cultures non
possible extension (a)
alimentaires
à 50 mètres
(a) : pas de recommandation particulière

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1.5.2 Usages urbains


Tableau XXXVIII : Mesures complémentaires préventives sur site pour les usages urbains.
Accès du Distances de
Contrôle de l’aspersion Autres
public sécurité

Taux de chlore résiduel de 1,5


Usages non 15 mètres des
mg/L dans le système de
restreints forages d’eau potable
distribution
US EPA
(a) 90 mètres des (a)
(2004)
Usages forages d’eau potable
(a)
restreints 30 mètres des zones
accessibles au public

OMS (2006) (b)

Usages non Pas de mesures préventives sur site, le traitement devant permettre d’atteindre les objectifs de
restreints qualité microbiologique

Plus, au choix, l’une des recommandations ci-dessous :


Australian
EPA (2006) Interdit
Usages Accès aux terrains irrigués
pendant 25 à 30 mètres du Angle des asperseurs
restreints interdits pendant une durée
l’irrigation point d’accès au (180°), écran végétal, arrêt
comprise entre 1 et 4 heures
public le plus proche automatisé en cas de vent
suivant l’irrigation
(a) : pas de recommandation particulière
(b) : aspect non traité pour cet usage

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2. Réglementations
Ce chapitre recense les valeurs réglementaires retenues par différents pays dont les pratiques
sont proches de celles utilisées en France. Il s’agit des États de Californie (US), de South Australia
(Australie), d’Israël, de l’Espagne, Chypre, la Jordanie, l’Italie et du Japon.
Les tableaux XXXIX à XLIII reprennent les paramètres suivis et valeurs limites retenues pour les
usages agricoles et urbains.
2.1 Suivi physico-chimique
2.1.1 Usages agricoles
Tableau XXXIX : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs limites
réglementaires pour les usages agricoles.
O2 Cl2 Azote
DBO5 DCO MES Turbidité Phosphore Nitrate Conductivité
dissous résiduel pH SAR total
(mg/L) (mg/L) (mg/L) (NTU) (mg/L) (mg/L) (mg/L) (µS/cm)
(mg/L) (mg/L)

Californie (a) (a) (a) (a) ≤2 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)

South
< 20 (a) (a) (a) ≤2 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
Australia

Israël 15 (a) 0.5 15 (a) 0.5 (a) (a) (a) (a) (a) (a)

Cultures
alimentaires
sans 20 10 (a)
transformation
industrielle

Cultures
Espagne (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
alimentaires
avec 35 (a) (a)
transformation
industrielle

Cultures non
35 (a) (a)
alimentaires

Chypre 10 10 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)

Cultures
alimentaires 30 100 >2 50 10 (a) 30 45
cuites

Arbres
200 500 (a) 150 (a) (a) Entre 45 70
fruitiers
Jordanie 6 et (a) (a) (a)
9
Cultures de
champs,
cultures 300 500 (a) 150 (a) (a) 45 70
industrielles et
forêts

Entre
Italie 20 100 (a) 10 (a) (a) 6.5 10 2 15 3 000
et 9

(a) : pas de valeur limite

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2.1.2 Usages urbains


Tableau XL : Paramètres de suivi pour l’aspect physico – chimique et valeurs limites réglementaires
pour les usages urbains.
O2 Azote Apparence
DBO5 DCO MES Turbidité Phosphore Nitrate Conductivité
dissous pH SAR total Couleur
(mg/L) (mg/L) (mg/L) (NTU) (mg/L) (mg/L) (µS/cm)
(mg/L) (mg/L) Odeur

Restreints (a)
Californie (a) (a) (a) (a) 2 (a) (a) (a) (a) (a) (a)
Non
(a)
restreints

Restreints (a) (a) (a)


South
< 20 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
Australia Non
< 30 ≤2 (a)
restreints

6
Italie 20 100 (a) 10 (a) et 10 2 15 (a) 3000 (a)
9.5

Restreints 30 100 >2 50 10 (a) 30 45


6
Jordanie et (a) (a) (a)
Non
200 500 (a) 150 (a) 9 9 45 70
restreints

≤ 2 mg-
5.8
kaolin
Japon (a) (a) (a) et (a) (a) (a) (a) (a) Plaisant
equivalent/
8.6
L

Espagne (a) (a) (a) 20 10 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)

(a) : pas de valeur limite

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2.2 Suivi microbiologique


2.2.1 Usages agricoles
Tableau XLI : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologiques et valeurs limites réglementaires
pour les usages agricoles.
E.
Coliformes Coliformes Taenia
coli Nématodes Taenia Œufs Legionella
fécaux totaux solium
intestinaux saginata d’helminthes spp Salmonelles
(UFC/
(NPP/100 (UFC/100 (œuf /
100 (œuf/10L) (œuf/L) (œuf/L) (UFC/L)
mL) mL) L)
mL)

2.2
Cultures
(moyenne
alimentaires
sur 7 jours)
Californie (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
23
Cultures non
alimentaires (moyenne
sur 7 jours)

Toutes cultures < 10

Cultures
South < 100
restreintes (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a)
Australia
<
Prairies, fourrages
1 000

12 NPP/100
mL (80 %
du temps)
Israël (a) (a) 2.2 (a) (a) (a) (a) (a) (a)
NPP/100mL
(50 % du
temps)

Cultures
alimentaires
100 (a) (a) 100
sanstransformation
industrielle
1
Cultures (Ancylostoma,
Espagne (a) (a) (a) (a)
alimentaires avec Trichuris et
1 000 1 1 (a)
transformation Ascaris)
industrielle

Cultures non 10
(a) (a) 1 000
alimentaires 000

Chypre 50 (a) (a) (a) (a) 0 (a) (a)

cultures
100
alimentaires cuites

Arbres fruitiers 1 000


Jordanie (a) (a) (a) (a) (a) ≤1 (a) (a)
Cultures de
champs, cultures
industrielles et
forêts

Italie 10 (a) (a) (a) (a) (a) (a) (a) Absence

(a) : pas de valeur limite

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2.2.2 Usages urbains


Tableau XLII : Paramètres de suivi pour l’aspect microbiologique et valeurs limites réglementaires
pour les usages urbains.
Coliformes
E. coli Nématodes Œufs Legionella
totaux
(UFC/ intestinaux d’helminthes spp
(UFC/ 100
100 mL) (œuf/10L) (œuf/L) (UFC/L)
mL)

Restreints (a) 2.2 (a) (a) (a)


Californie
Non restreints (a) 23 (a) (a) (a)

South Restreints < 10 (a) (a) (a) (a)


Australia
Non restreints < 100 (a) (a) (a) (a)

Italie 10 (a) (a) (a) Absence

Parcs, aires de jeux, bords


de routes à l’intérieur des 100 (a) (a) (a)
villes
Jordanie ≤1
Bords des routes à
l’extérieur des villes, jardins 1 000 (a) (a) (a)
paysagés

Japon ND (a) (a) (a) (a)

1 (Ancylostoma,
Espagne 200 (a) (a) 100
Trichuris et Ascaris)

ND : Non détectable
(a) : pas valeur limite

2.3 Suivi chimique


Seules la Jordanie et l’Italie préconisent le suivi de paramètres chimiques (Tableau XXXIV).
Tableau XLIII : Paramètres chimiques et valeurs limites recommandées (mg/L).
Italie Jordanie

Aluminium 1,0 5,0

Arsenic 0,02 0,1

Barium 10 (a)

Beryllium (a) 0,1

Bore 1,0 1,0

Cadmium 0,005 0,01

Calcium (a) 230

Cobalt 0,05 0,05

Chrome (total) 0,1 0,1

Chrome hexavalent 0,005 (a)

Fer 2,0 5,0

Fluor (a) 1,5

Lithium (a) 2,5 (0,075 pour les citronniers)

Magnésium (a) 100

Manganèse 0,2 0,2

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Mercure 0,001 0,002

Molybdène (a) 0,01

Nickel 0,2 0,2

Plomb 0,1 5,0

Cuivre 1,0 0,2

Sélénium 0,01 0,05

Etain 3,0 (a)

Thallium 0,001 (a)

Vanadium 0,1 0,1

Zinc 0,5 5,0

Cyanures 0,05 (a)

Sulfure d’hydrogène 0,5 (a)

Sulfites 0,5 (a)

Sulfates 500 500

Phosphates (a) 30

Chlorure 250 400

Bicarbonates (a) 400

Fluorure 1,5 (a)

Phénols 0,1 < 0,002

Pentachlorophénols 0,003 (a)

Aldéhydes 0,5 (a)

Tetra/trichloro-éthylène 0,01 (a)

THM totaux 0,03 (a)

Solvants chlorés 0,04 (a)

Solvants aromatiques 0,001 (a)

Benzène 0,01 (a)

Benzo[a]pyrene 0,00001 (a)

Pesticides organophosphorés 0,00001 (a)

Autres pesticides (total) 0,05 (a)

Biocides chlorés 0,0001 (a)

Surfactants (total) 0,5 (a)


(a) : pas de valeur limite

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Annexe 6 : Caractérisation du risque de dérive et d’évaporation d’une


gamme d’asperseurs d’irrigation

Tableau XLIV : Synthèse des résultats de l’étude Onema – Cémagref pour 7 asperseurs (Molle et al.,
2010).
Canon Komet Twin 101 Plus, buse 22mm

Pression de fonctionnement (bar) 3,5 4,5 5,5

Débit délivré (m3/h) 35,3 41,0 44,2

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 11,4 0,03 % 22,6 0,06 % 27,1 0,06 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 125,6 0,35 % 227,6 0,56 % 271,3 0,61 %

Portée (m) Dérive 42,0 18 % 47,0 18 % 50,5 21 %

Turbine Rain Bird EAGLE 750 S

Pression de fonctionnement (bar) 4,5 5,5 6,5


3
Débit délivré (m /h) 5,19 5,85 7,01

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 2,6 0,05 % 1,9 0,03 % 2,0 0,03 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 28,1 0,54 % 21,1 0,36 % 24,6 0,35 %

Portée (m) Dérive 22,2 20 % 23,5 20 % 23,5 19 %

Asperseur Rain Bird 46 WH

Pression de fonctionnement (bar) 2,5 3,5 4,5

Débit délivré (L/h) 1530 1789 2100

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 4,7 0,30 % 3,1 0,17 % 4,8 0,23 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 64,8 4,23 % 75,0 4,19 % 118,1 5,62 %

Portée (m) Dérive 13,5 25 % 14,0 30 % 14,5 37 %

Turbine Rain Bird 5000 plus

Pression de fonctionnement (bar) 2,0 3,0 4,0

Débit délivré (L/h) 489 601 716

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 0,9 0,19 % 2,11 0,35 % 3,1 0,43 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 21,5 4,42 % 38,81 6,46 % 55,3 7,73 %

Portée (m) Dérive 11,5 17 % 12,5 23 % 12,5 28 %

Asperseur Nan-Dan 5022 U

Pression de fonctionnement (bar) 2,5 3,0 3,5

Débit délivré (L/h) 575 657 700

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 7,0 1,2 % 11,9 1,8 % 17,5 2,5 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 66,1 11,5 % 96,7 14,7 % 165,4 23,6 %

Portée (m) Dérive 10,0 18 % 10,3 20 % 10,2 16 %

Micro-asperseur Nan-Dan Hadar 7110

Pression de fonctionnement (bar) 2,5 3,0 3,5

Débit délivré (L/h) 87,7 99,0 127,2

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 5,3 6,1 % 7,0 7,1 % 7,6 6,0 %

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Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 54,0 61,7 % 78,0 78,8 % 94,1 74,0 %

Portée (m) Dérive 3,8 34 % 3,9 37 % 3,75 29 %

Micro-asperseur Nan-Dan Turbojet

Pression de fonctionnement (bar) 2,5 3,0 3,5

Débit délivré (L/h) 31,1 36,7 35,7

Volume (L/h) & % gouttes <0,15mm 1,7 5,5 % 0,2 0,5 % 0,5 1,3 %

Volume (L/h) & % gouttes <0,40mm 14,3 46,1 % 4,82 13,1 % 7,10 21,0 %

Portée (m) Dérive 2,25 39 % 3,0 22 % 3,75 21 %

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Annexe 7 : Premiers résultats du volet de la convention de recherche et


développement intitulée « Évaluation du risque de dispersion
d’aérosols biologiques par aspersion d’eaux usées traitées »
Dans le cadre de la convention de recherche et développement (CRD) dont l’annexe technique est
présentée en annexe 2, voici les principaux résultats qu’il convient de retenir sur le volet 1
concernant les aspects technologiques, sans prise en compte du volet biologique. L'analyse
technique des procédés d’aspersion a été conduite à partir de mesure de tailles des particules
d'eau produites au laboratoire, puis d'une première approche de l'évaluation in situ du transport
des plus petites d'entre elles sous le vent de l'asperseur. Ce volet est axé sur le transport des
particules d’eau (ou volume transporté) échappant au périmètre mouillé et correspondant à une
pluviométrie inférieure à 0,3 mm/h (le périmètre mouillé recevant une pluviométrie supérieure à 0,3
mm/h) et éventuellement affecté par de la dérive,
 Méthodes et outils
o Caractérisation de la distribution des dispositifs d'aspersion utilisables avec des
EUT
L’objectif de ce travail est de caractériser la composition granulométrique du nuage de gouttelettes
issu d'un jet au cours de sa dispersion. La dispersion d'un jet est due principalement à sa
turbulence et à la différence entre sa vitesse lorsqu'il sort de la buse et la vitesse de l'air
environnant. La vitesse de l'eau dans le jet est déterminée par la pression, le diamètre et la forme
de la buse. Toutefois, pour les eaux usées, il faut vérifier si d’autres paramètres interviennent
comme la charge en particules en suspension et/ou la viscosité du fluide.
Les effets de la charge solide transportée et de la viscosité d’une EUT modèle sur les
caractéristiques physiques de l'écoulement ou de la dispersion au moyen d'un asperseur modèle
ont été caractérisés. Une partie du travail a été faite en expérimentation (charge), une autre en
simulation (viscosité).
o Matériels et méthodes
Deux types d’asperseurs, représentatifs du marché français et testés pour trois pressions
différentes (incluant les valeurs minimale et maximale des pressions recommandées par les
constructeurs) ont été utilisés :
- arroseur type turbine utilisé en Parcs et Jardins fonctionnant entre 2 et 4 bars, avec un
débit variant entre 500 et 700 L/h, et une portée de moins de 13 m ;
- arroseur type sprinkler utilisé en agriculture fonctionnant entre 2,5 et 4,5 bars, avec un
débit variant entre 1500 et 2000 L/h et une portée de moins de 15 m.
Leur distribution radiale d'apport d'eau a été mesurée en laboratoire dans chacune des
configurations sus-mentionnées, c'est à dire sans vent dont on déduit la portée de l'asperseur.
Puis a été mesurée la distribution granulométrique des gouttelettes produites au moyen de deux
dispositifs : un capteur à infra rouge (DBS), pour caractériser les gouttelettes au niveau du sol
entre 100 et 5000 µm et un dispositif de « particle tracking velocimetry » (PTV), pour les
gouttelettes à partir de 70 µm en différentes hauteurs au niveau de l'apogée.
Un arroseur modèle sans batteur a été utilisé afin d’analyser l'effet de la charge sur la dispersion
du jet. Trois essais, l’un avec une eau pure et l’autre avec une eau chargée de particules
minérales à 22 et 33 mg/L, ont été réalisés et ont permis d’obtenir la distribution granulométrique.
L’effet de la viscosité a ensuite été étudié par simulation.
L'effet de la pression a également été étudié à l’aide du dispositif PTV et par simulation comme
pour la viscosité, deux valeurs de viscosité ont été testées, celle de l'eau (1 centipoise) et son
double.
Enfin un arroseur de parc et jardin (Rainbird 5000+) utilisé aussi couramment sur les golfs, sur une
parcelle isolée, alimentée en eau potable additionnée d'un colorant a été testé. Cette parcelle étant

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dégagée, cela a permis d'avoir des conditions de vent stables. Des dispositifs de collecte
horizontaux et verticaux (0,5 et 1,5 m de hauteur) ont été placés sous le vent et jusqu’à une
distance de 45 m de l’asperseur.

Figure 12 : Dispositifs de collecte horizontaux et verticaux.


Pour estimer le transport, le traceur recueilli dans les collecteurs par colorimétrie a été dosé. Les
valeurs obtenues ont ensuite été comparées à la solution mère dispersée par l'arroseur ce qui a
permis d’en déduire le volume collecté.
Les données météorologiques ont été enregistrées au moyen de 2 anémomètres soniques 3D (2,7
et 3,9 m), un pyranomètre (rayonnement en kW/m²), une sonde de température et humidité
relative.
 Résultats des mesures et simulations
o Caractérisation des paramètres de distribution
La mesure de distribution radiale de pluviométrie donne la répartition de l'eau autour de l'asperseur
en volume, permettant ensuite d’en déduire la distribution de diamètres de gouttelettes pour
affecter à chaque classe de diamètre le volume d'eau représenté.
Le DBS permet d'obtenir une distribution en diamètre et vitesses des gouttes en 6 points de la
portée de l’asperseur et donc d'estimer la proportion en volume des gouttelettes sensibles à la
dérive (gouttelettes de moins de 400 µm de diamètre) et au transport (moins de 150 µm).
Il ressort de ces essais que :
- la viscosité exerce un effet mineur sur les valeurs de l'énergie cinétique turbulente à la
sortie de la buse ;
- L'augmentation de la pression se traduit par une augmentation de l'apogée liée à
l'augmentation de la vitesse d’éjection du jet, et une baisse de la taille moyenne des
gouttelettes. Les courbes obtenues sur les deux asperseurs suivent la même tendance,
laissant penser que les processus de dispersion mis en œuvre, à partir d'un jet principal,
pour ce type d'arroseurs, sont comparables. Les simulations effectuées en complément sur
le même arroseur aux trois valeurs de pression: 2,5 ; 3,5 ; 4,5 bar mettent en évidence ce
même phénomène.
Enfin, il n’a pas été possible de mettre en évidence l’effet de la charge de l’effluent sur la
dispersion des gouttelettes issu d’un jet d’aspersion.
o Analyse du transport in situ en conditions ventées au moyen d'eau colorée
Une dizaine d'essais de mesure a été menée dans des conditions climatiques cohérentes avec les
conditions rencontrées lors de l'utilisation d'eaux usées traitées en aspersion. Pour chaque
distance de mesure, les courbes des doses transportées sous le vent de l'asperseur ont été
tracées en fonction de la distance (Figure 13). Au cours de l'ensemble des 10 sessions de
mesures, la vitesse moyenne du vent horizontal a varié de 1,5 à 4,8 m/s. La composante verticale

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de la vitesse a quant à elle varié de -7 à +9 cm/s, soit des valeurs faibles au regard des vitesses
de sédimentation d'un aérosol (25 cm/s).

0.45

0.40 Moyenne
Moyenne-Écart type
0.35 Moyenne+Écart type

0.30
Volume en l/m²

0.25

0.20

0.15

0.10

0.05

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Distance en m

Figure 13 : Transport des particules mesuré sur l'ensemble des essais, asperseur Rainbird 5000+.
Même si les doses sont faibles (<0,1 mL/m²/h), un transport de particules d’eau a pu être observé
avec des vitesses du vent inférieures à 2 m/s.
Jusqu’à 12 m, il s’agit de volume soumis à la dérive. La quantité d’eau recueillie diminue ensuite
très rapidement. Au-delà de 18 m la dose recueillie est inférieure 5mL/m²/h puis à une distance
égale à deux fois la portée de l’asperseur (25 m), elle devient inférieure à 2 mL/m²/h.
Dans les boîtes de Pétri placées verticalement, des quantités proches de celles collectées dans
les boites de Pétri placées horizontalement ont été recueillies (Tableau XLV). En bordure de la
zone de mesure, la dose maximale mesurée d'embruns en suspension dans la masse d'air se
déplaçant avec elle est de 5mL/m²/h. Ces mesures donnent une idée du panache de gouttelettes
passant à une hauteur moyenne de 1 m du sol environ. La méthode doit être affinée pour pouvoir
reconstituer l'ensemble des volumes pouvant être transportés.
Distance m Minimum Bas Maximum Bas Minimum Haut Maximum Haut
21 0.298 26.598 0.379 27.722
30 0.069 10.722 0.066 10.385
39 0.029 4.075 0.031 4.052
48 0.008 2.662 0.002 4.102

Tableau XLV : Doses moyennes recueillies par les boîtes de pétri verticales à 0,4 et 1,3 m du sol en
mL/m²/h.
 Conclusions et perspectives
Les mesures in situ ont permis de développer un protocole pour caractériser les volumes d’eau
dérivés et transportés. Pour un asperseur d’un débit de 700 L/h, une portée de 12,5 m et une
pression de 3 bars, des volumes de moins de 2 mL/m²/h ont été mesurés à une distance de 45 m
de l’asperseur sous un vent moyen maximum de 4,4 m/s. Le travail a été conduit sur un modèle
d'asperseur à relativement faible portée, ainsi pour être plus complet la prise en compte des
asperseurs à grande portée (plus de 20 m) serait nécessaire, à la fois en modélisation et in situ.

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Annexe 8 : Sélection des VTR les plus pertinentes

 Dieldrine (n°CAS : 60-57-1)


 VTR pour des effets chroniques à seuil
Sans objet.
 VTR pour des effets chroniques sans seuil

US EPA (1993) OEHHA

VTR ERU = 4,6.10-3 (µg/m3)-1 ERU = 4,6.10-3 (µg/m3)-1

Davis (1965), Walker (1972), Thorpe et


Études clés Walker (1973), Tennekes et al. (1981), US EPA (1993)
Meierhenry (1983)

Population d’étude Souris (souches CF1, B63F1)

Voie d’exposition Orale (alimentation)

Concentrations testées

Durée d’exposition 80 à 110 semaines

Effet critique Carcinomes hépatocellulaires

Concentration critique

Modèle utilisé Modèle multi-étape linéarisé

Facteurs d’incertitude ERU basé sur données voie orale

Commentaires : Aucune VTR pour un effet à seuil n’est disponible. Pour les effets sans seuil, une
seule valeur a été identifiée à partir d’une étude animale (US EPA, 1993 ; ATSDR, 2002), soit une
valeur correspondant à un excès de risque pour une étude impliquant la voie orale (alimentation)
ERU= 4,6.10-3 (µg/m3)-1.
Le document source de l’OEHHA expliquant et justifiant la détermination de la valeur de référence
est indisponible.
Conclusion : Cette VTR semble adaptée au contexte de l’ERS. De plus, une seule valeur est
disponible. Ainsi, pas de choix à opérer : VTR retenue.
La VTR est utilisée sous l’acronyme VTRextrapolée Orale-Inhalation.

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 Cobalt (n°CAS : 7440-48-4)


 VTR pour des effets chroniques à seuil

ATSDR (2004) RIVM(2000)

VTR VTR = 0,1 µg/m3 VTR = 0,5 µg/m3

Étude clé Némery et al., 1992

Humaine (travailleurs, polisseurs de


Population d’étude Humaine (travailleurs)
diamants)

Voie d’exposition inhalation

Concentrations testées

Durée d’exposition

Effet critique Diminution de la capacité respiratoire Effets pulmonaires

LOAEL=0,0151 mg/m3
Concentration critique LOAEL=0,05 mg/m3
NOAEL=0,0053 mg/m3

Ajustement temporel du NOAEL à 0,0013


Modèle utilisé
mg/m3

10 : variabilité interindividuelle
Facteurs d’incertitude 10 : variabilité interindividuelle 10 : extrapolation à partir d’un
LOAEL

 VTR pour des effets chroniques sans seuil


Sans objet

Commentaires : Trois valeurs de doses repères sont disponibles pour les effets à seuil : LOAEL
(0,015 mg/m3) et NOAEL (0,0053 mg/m3) de l’ATSDR (2004), et LOAEL (0,05 mg/m3) du RIVM
(2000) (valeur non-documentée).
La VTR de 0,01 µg/m3 a été calculée à partir d’une seule valeur de NOAEL (obtenue dans une
étude humaine) après un ajustement temporel (facteur 4) et l’utilisation d’un facteur de sécurité de
10 (variation interindividuelle).
Conclusion : Le RIVM ne documente pas sa valeur. La VTR de l’ATSDR semble adaptée au
contexte de l’ERS et est donc retenue.

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 Hexachlorocyclohexane (=lindane) CAS N°58-89-9


 VTR pour des effets chroniques à seuil
A ce jour, aucune instance ne propose de VTR se rapportant à un effet à seuil pour
l’hexachlorocyclohexane pour une exposition chronique par voie respiratoire.
 VTR pour des effets chroniques sans seuil
L’OEHHA en 1994 a proposé la valeur de 3,1.10-4 (µg/m3) -1
comme valeur de risque unitaire pour
la voie d’inhalation.

OEHHA (1994)

VTR ERU = 3,1.10-4 (µg/m3)-1

Étude clé Thorpe et Walker (1973)

Population d’étude Souris mâle CF1

Voie d’exposition voie orale

Concentrations testées 400 ppm, soit 52 mg/kg/j

Durée d’exposition 110 semaines

Effet critique Carcinome hépatocellulaire

Concentration critique

Modèle multi-étape linéarisé


Modèle utilisé
(ERU voie orale = 1,1 mg/kg/j)-1

Facteurs d’incertitude Aucun

Commentaires : La construction de la VTR de l’OEHHA repose sur des choix méthodologiques


justifiés : la VTR proposée a été construite à partir de données animales en l’absence de données
chez l’homme sur une durée d’exposition de 110 semaines, ce qui correspond à la vie entière chez
l’animal.
L’OEHHA justifie la construction de sa VTR à partir d’une étude menée par voie orale par
l’absence d’étude disponible par voie respiratoire. La valeur a été extrapolée pour la voie
d’inhalation : ERU = 3,1.10-4 (µg/m-3)-1.
Conclusion : Cette VTR semble adaptée au contexte de l’ERS. De plus, une seule valeur est
disponible. Ainsi, pas de choix à opérer : VTR retenue. La VTR a été extrapolée à partir de
données obtenues dans une étude impliquant la voie orale.

Mars 2012 page 121 / 137


Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 Pentachlorophénol (n°CAS : 87-86-5)


 VTR pour des effets chroniques à seuil
Sans objet
 VTR pour des effets chroniques sans seuil

OEHHA (2009)

VTR ERU = 5,1.10-6 (µg/m3)-1

Étude clé NTP (1989)

Population d’étude Souris B6C3F1

Voie d’exposition Alimentation

Concentrations
0, 100, 200, ou 600 mg/kg/j
testées

Durée d’exposition Étude cancérogénèse sur 2 ans

Augmentation dose dépendant


de l’incidence des tumeurs du
Effet critique
foie et des glandes surrénales
chez mâles et femelles

Concentration critique

Modèle multi-étape linéarisé


Modèle utilisé (adénomes et carcinomes
hépatocellulaires)

Commentaires : Aucune VTR pour effet à seuil n’est disponible. Pour les effets sans seuil, une
seule valeur a été identifiée à partir d’une étude animale (NTP, 1989) et retenue par l’OEHHA en
2009, soit une valeur correspondant à un excès de risque pour une étude impliquant la voie orale
(alimentation). L’OEHHA a calculé une valeur de q1* = 8,34.10-2 (mg/kg/j)-1 et une valeur
équivalente chez l’humain de q1* = 8,11.10-2 (mg/kg/j)-1.
Conclusion : Cette VTR semble adaptée au contexte de l’ERS. De plus, une seule valeur est
disponible. Ainsi, pas de choix à opérer : VTR retenue et sera utilisée sous l’acronyme VTR Extrapolée
Orale-Inhalation. La VTR a été extrapolée à partir de données obtenues dans une étude impliquant la
voie orale.

 DEHP n° CAS (117-81-7) :


A ce jour, seul l’OEHHA propose une VTR à seuil d’effet datant de 2002. Or le potentiel
cancérogène du DEHP n’est pas démontré.

Conclusion : Cette VTR ne semble pas pertinente et n’est donc pas retenue par le GT.

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 Chrome VI n° CAS (18540-29-9) :


Le choix des VTR a été restreint au chrome VI qui est la forme la plus toxique.
La toxicité du chrome dépend de son niveau d’oxydation. Parmi les états d’oxydation prédominants
dans les eaux (chrome III et chrome VI) ; les composés du chrome VI présentent la plus forte
toxicité pour l’Homme (ATSDR 2008 ; OEHHA 2011).
 VTR pour des effets chroniques à seuil
Composés de chrome VI dissouts

US-EPA (1998) OEHHA (2000) OEHHA (2000) ATSDR (2008)

Vapeurs d’oxyde Composés solubles du


Vapeurs d’oxyde Aérosols et vapeurs de
Composés chromique et aérosols chrome VI à l’exception de
chromique chrome VI dissout
de chrome VI dissout l’oxyde chromique

VTR VTR = 8.10-6 mg/m3 VTR = 2.10-4 mg/m3 VTR = 2.10-6 mg/m3 VTR = 5.10-6 mg/m3

Lindberg et Lindberg et Lindberg et


Études clés Glaser et al., 1990
Hedenstierna,1983 Hedenstierna,1983 Hedenstierna,1983

Population d’étude humaine (travailleurs) Rats wistar humaine (travailleurs) humaine (travailleurs)

Voie d’exposition Inhalation inhalation Inhalation Inhalation

Concentrations 2.10-3 mg/m3 pendant


De 0,54 à 403 µg/m3 6,8.10-4 µg/m3
testées 8h/24h et 5j/semaine

Durée d’exposition 2,5 ans 90 jours 2,5 ans 2,5 ans

Irritation nasale, atrophie


Atrophie du septum Hyperplasie Atrophie du septum
Effet critique des muqueuses et
nasale bronchoalvéolaire nasale
ulcérations

Concentration LOAEL= 1,9.10-3


LOAEL= 2.10-3 mg/m3 LOAEL = 5.10-2 mg/m3 LOAEL= 2.10-3 mg/m3
critique mg/m3

Ajustement temporel de Benchmark concentration Ajustement temporel Ajustement temporel de la


Modèle utilisé la LOAEL à 7,14.10-4
BMC05 = 1,25.10-2 mg/m3 de la LOAEL LOAEL à 5.10-4 mg/m3
mg/m3

3 : extrapolation à partir 3 : extrapolation à


d’un LOAEL 3 : extrapolation à partir partir d’un LOAEL
d’une étude de toxicité 10 : extrapolation à partir
3 : extrapolation à partir subchronique 10 : extrapolation à
Facteurs d’un LOAEL
d’une étude de toxicité partir d’une étude de
d’incertitude
subchronique 3 : variabilité inter-espèce toxicité subchronique 10 : variabilité interhumaine
10 : variabilité 10 : variabilité interhumaine 10 : variabilité
interhumaine interhumaine

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Composés de chrome VI particulaires

ATSDR (2008)
US-EPA (1998)
(exposition intermédiaire)

Composés Chrome VI particulaire Chrome VI particulaire

VTR VTR = 1.10-4 mg/m3 VTR = 3.10-4 mg/m3

Glaser et al., 1990


Études clés Glaser et al., 1990
Malsch et al., 1994

Population d’étude Rats Wistar Rats Wistar

Voie d’exposition Inhalation Inhalation

Concentrations
0,025 à 0,4 mg/m3 0,05 à 0,4 mg/m3
testées

Durée d’exposition 90 jours 90 jours

Altération des niveaux de


Altération des niveaux de lactate
lactate déshydrogénase dans
Effet critique déshydrogénase dans le liquide de
le liquide de lavage broncho-
lavage broncho-alvéolaire
alvéolaire

BMCL = 0,016 mg/m3


BMD10= 0,016 mg/m3
Concentration critique BMCLhumaine = 0,01 mg/m3
0,034 mg/m3 (ajustée)

Modèle utilisé Benchmark concentration Benchmark concentration

3 : différences
pharmacodynamiques non
prises en compte 3 : variabilité inter-espèces
Facteurs d’incertitude
10 : extrapolation à partir d’une 10 : variabilité interindividuelle
étude de toxicité subchronique
10 : variabilité interindividuelle

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 VTR pour des effets chroniques sans seuil

Santé Canada
US EPA (1998) RIVM (2001) OEHHA
(1993)

Chrome VI
Composés concernés Chrome VI Chrome VI
particulaire

ERU = 1,2.10-2 ERU = 2,5.10-6 ERU = 6,6.10-4 ERU = 1,2.10-2


VTR
(µg/m3)-1 (mg/m3)-1 (mg/m3)-1 (µg/m3)-1

Études clés Mancuso (1975) OMS (1987) Mancuso (1975) Mancuso (1975)

Humaine Humaine
Population d’étude Humaine (travailleurs)
(travailleurs) (travailleurs)

Voie d’exposition Inhalation Inhalation Inhalation

Concentrations testées De 4 à 47 µg/m3 De 4 à 47 µg/m3

Durée d’exposition

Cancer du Mortalité par cancer


Effet critique Cancer du Poumon
poumon du poumon

Concentration critique DT0,05 = 0,66 µg/m3

Modèle multi-étape
Modèle utilisé Modèle multi-étape
linéarisé

Facteurs d’incertitude

Commentaires : Parmi les valeurs pour des effets à seuil, celle de l’OEHHA (2000) est la plus
sévère pour le chrome VI dissout : 5.10-6 mg/m3 ou 5.10-3 µg/m3.
Parmi les valeurs pour des effets sans seuil, la valeur la plus sévère est celle de l’US EPA :
1,2.10-2 (µg/m3)-1.
Un choix doit être fait à savoir si on doit privilégier une valeur de VTR ou d’ERU.
Une façon de répondre consiste à calculer l’excès de risque cancérogène correspondant à la dose
équivalente à la VTR (sans seuil). Dans ce cas le niveau de risque attendu est égal à :
 '()*  + ,+ +-

 '()*  5. 1012 μ4/62
1,2. 101 "μ4/62 $1  6. 1019
Soit une valeur supérieure à 1.10-5.
Conclusions : La valeur de l’ERU de 1,2.10-2 (µg/m3)-1 est donc la plus protectrice et devrait être
privilégiée pour le calcul de la concentration maximale théorique.

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 Nickel (n°CAS : 7440-02-0)


 VTR pour des effets chroniques à seuil

ATSDR (2005) RIVM (2001)

VTR 9.10-5 mg/m3 5.10-2 µg/m3

Étude clé NTP (1996)

Population d’étude Rats F344 Rats

Voie d’exposition inhalation

Concentrations testées 0 ; 0,03 ; 0,06 ; ou 0,11 mg/m3

6 heures/j, 5 jours/semaine pendant 104


Durée d’exposition
semaines

Effets sur les poumons (inflammation et


Effet critique Effet sur le système respiratoire
fibrose)

NOAEL=0,03 mg/m3
Concentration critique NOAEC = 30 µg/m3
LOAEL= 0,03 mg/m3

A partir du NOAEL, ajustement allométrique,


Modèle utilisé
puis extrapolation de ce NOAEL à l’homme.

Transposition animal homme, puis


Facteurs d’incertitude ajustement allométrique : 3 Extrapolation intra et interespèce : 100
Variabilité interhumaine : 10

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 VTR pour des effets chroniques sans seuil

OEHHA (2001)

VTR ERU =2,6*10-4 (µg/m3)-1

Chovil et al., 1981 ; Roberts et al., 1984 ; Muir


Etude clé
et al., 1985

Travailleurs de l’industrie du nickel (cohorte


Population d’étude
Ontario)

Voie d’exposition Respiratoire

Concentrations
testées

Durée d’exposition

Effet critique Cancer du poumon

Concentration
critique

Modèle utilisé Extrapolation linéaire aux faibles doses

Commentaires : Des VTR ont été identifiées pour des effets avec ou sans seuil.
Concernant les VTR avec des seuils d’effets, celle de l’ATSDR est construite à partir d’une étude
menée chez le rat, pour une administration vie entière par inhalation. La méthode de construction
est disponible et bien étayée scientifiquement.
Le RIVM ne cite pas l’étude source ayant permis de déterminer le LOAEC de 30 µg/m3. La
méthodologie conduisant à la VTR de 5.10-2 µg/m3 est peu justifiée.
Ainsi La VTR à seuil d’effet de l’ATSDR, plus sévère, est retenue ce qui cadre bien avec les
scenarii d’exposition choisis pour l’ERS.
Concernant les VTR sans seuil d’effet, seule une valeur est disponible, celle de l’OEHHA (2001).
En ce qui à trait au choix de la VTR, un choix doit être fait à savoir si on doit privilégier une valeur
de VTR ou d’ERU.
Une façon de répondre consiste à calculer le l’excès de risque cancérogène correspondant à une
dose égale à la VTR sans seuil. Dans ce cas le niveau de risque attendu est égal à :
 '()*  + ,+ +-

 '()*  0,09 μ4/62
2,6. 101; "μ4/62 $1  2,3. 1019
Soit une valeur légèrement supérieure à 1.10-5.
La valeur de l’ERU de 2,6.10-4 (µg/m3)-1 est donc la plus protectrice et devrait être privilégiée pour
le calcul de la concentration maximale théorique.

Conclusion : l’ERU de l’OEHHA est retenu pour l’expertise.

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 Arsenic (n°CAS : 7440-38-2)


 VTR pour des effets chroniques à seuil

OEHHA (2008) RIVM (2001)

VTR 1,5.10-5 mg/m3 1 µg/m3

Wasserman et al. (2004); Tsai et al.


Étude clé
(2003)

Population d’étude 201 enfants âgés de 10 ans Homme

Voie d’exposition Eau de boisson

Concentrations
testées

Durée d’exposition 9,5 à 10,5 ans

Diminution des fonctions intellectuelles


Effet critique chez des enfants de 10 ans – système Cancer du poumon
cardiovasculaire

Concentration
LOAEL = 2,27 µg/L LOAEC =10 µg/m3
critique

Extrapolation de la voie orale vers


Modèle utilisé
respiratoire

1 : Variabilité Interespèces
Facteurs d’incertitude 10 : variabilité Intraespèces 10 : variabilité interindividuelle
3 : Passage LOAEL vers NOAEL

Commentaires : La valeur de l’OEHHA est le résultat d’une extrapolation de voie à voie, réalisée à
partir de la REL déterminée pour la voie orale. Il s’agit d’une REL déterminée à partir d’une étude
épidémiologique menée chez les enfants.
L’OEHHA considère une absorption de l’arsenic 2 fois plus importante par voie respiratoire que par
voie orale et un volume inhalé de 9,9 m3 par jour et un poids moyen des enfants de 21,9 kg.
,=
Calcul : 3,5
101<

2  1,5. 1019 64/62
=,=

La valeur de l’OEHHA est une VTR chronique par inhalation destinée à protéger la santé des
enfants. L’OEHHA propose également pour l’adulte plusieurs VTR en fonction des effets critiques
recensés dans la littérature scientifique. Elle indique toutefois que ces études épidémiologiques
comportent des facteurs confondants, ce qui ne permet pas de dériver de VTR chronique par
inhalation pour l’adulte.
Le RIVM indique que les effets cancérogènes induits par l’arsenic ne sont pas génotoxiques et que
le mécanisme d’action est épigénétique. C’est ce qui explique le fait qu’ils ont basé leur VTR sur

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

un LOAEC et établi un TCA et non une valeur de risque pour le cancer. Par ailleurs, le RIVM ne
cite pas l’étude source ayant permis de déterminer le LOAEC de 10 µg/m3. Il ajoute que ce TCA
est valable à la fois pour l’arsenic trivalent et pentavalent.
Conclusion : la VTR de l’OEHHA, plus récente et plus sévère est retenue.
 VTR pour des effets chroniques sans seuil

OEHHA (2009) US EPA (1998) Santé Canada (2004)

VTR ERU =3,3.10-3 (µg/m3)-1 ERU =4,3.10-3 (µg/m3)-1 ERU =6,1.10-3 (µg/m3)-1

Brown et Chu, 1983


Enterline et Marsh, 1982
Études clés Enterline et Marsh, 1982
Higgins et al., 1982
Lee-Feldtein, 1983

Etudes épidémiologiques
Etudes épidémiologiques
Population d’étude menées en milieu
menées en milieu professionnel
professionnel

Voie d’exposition respiratoire respiratoire

Concentrations testées

Durée d’exposition

Effet critique Cancers pulmonaires Cancers pulmonaires

Concentration critique

Il s’agit d’une moyenne


géométrique calculée à partir de
Modèle utilisé 2 moyennes géométriques de 2,6
10-3 et
7,2.10-3 µg/m3

Commentaires : La méthode de construction de la VTR de Santé Canada n’est pas décrite.


L’US EPA utilise les résultats de plusieurs études dans lesquelles les concentrations en arsenic
étaient disponibles et pour lesquelles des ERU ont été estimés sur la base d’un modèle
mathématique. Une moyenne géométrique a ensuite été utilisée pour déterminer l’excès de risque
final. Cette méthodologie semble plus robuste que celle adoptée par l’OEHHA qui n’utilise qu’une
seule étude épidémiologique (cancer pulmonaire).
Conclusion : La VTR de l’US EPA est donc retenue.

Choix entre VTR ou ERU :


Une façon de répondre consiste à calculer le l’excès de risque cancérogène correspondant à une
dose égale à la VTR sans seuil. Dans ce cas le niveau de risque attendu est égal à :
 '()*  + ,+ +-


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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 '()*  0,015 μ4/62


4,3. 1012 "μ4/62 $1  6,45. 1019
Soit une valeur supérieure à 1*10-5.

La valeur de l’ERU de 4,3.10-3 (µg/m3)-1 est donc la plus protectrice et devrait être privilégiée pour
le calcul de la concentration maximale théorique.

Conclusion : l’ERU est retenu pour l’expertise.

 Plomb (n°CAS : 7439-92-1)


 VTR pour des effets chroniques à seuil
A ce jour, aucune instance ne propose de VTR se rapportant à un effet à seuil pour le plomb pour
une exposition chronique par voie respiratoire.
 VTR pour des effets chroniques sans seuil

OEHHA (2002)

VTR ERU = 1,2.10-5 (µg.m-3)-1

Étude clé Azar et al., 1972

Population d’étude Rat

Alimentation
Voie d’exposition

Concentrations testées 0,10, 50, 100, 500, 1000 et 2000 ppm

Durée d’exposition 2 ans

Effet critique Tumeurs rénales

Concentration critique

Modèle utilisé Modèle multi-étape linéarisé

Conclusion : La VTR du plomb semble adaptée au contexte de l’ERS. De plus, une seule valeur
est disponible. Ainsi, pas de choix à opérer : VTR retenue. La VTR a été extrapolée à partir de
données obtenues dans une étude impliquant la voie orale.

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Annexe 9 : Paramètres influençant la dissémination et la survie des


micro-organismes dans les particules d’eaux usées
Au cours des 50 dernières années, de nombreuses publications ont étudié les effets des
paramètres environnementaux (température, humidité de l’air, ensoleillement / rayonnement,
polluants de l’air, etc.) sur la survie dans l'air des organismes infectieux (virus, bactéries et
champignons).
L’une des principales limites de toutes ces études, pour la plupart anciennes, est qu’elles diffèrent
grandement dans leurs méthodes de sorte que les résultats obtenus sur les mêmes micro-
organismes par des équipes différentes sont difficiles à comparer.
L’objet de ce paragraphe est de donner un aperçu d’ensemble des connaissances sur les
paramètres d’influence de la dissémination et de la survie des micro-organismes aéroportés. La
complexité des phénomènes et la diversité des conditions opératoires rendent la généralisation
difficile.
 Dissémination des micro-organismes dans les aérosols
La dissémination des micro-organismes dans les aérosols est influencée par de nombreux facteurs
physiques (mouvement brownien, pesanteur, gradients thermiques, rayonnement
électromagnétique, etc.) (Lightart et Mohr, 1987 ; Pedgley, 1991 ; Pillai et Ricke, 2002). Parmi eux,
la taille, la forme et la densité des particules aérosolisées sont d'une importance particulière pour
le transport car elles contrôlent leur vitesse de sédimentation. Ainsi, les bioaérosols dont la taille
des particules est comprise entre 1 et 5 µm tendent à suivre les lignes de courants de l'air ambiant,
ce qui les rend moins sensibles que les grosses particules à s’impacter sur des surfaces (Cox,
1989 ; Mohr, 2007).
La température et l'humidité relative (HR %) de l’air peuvent aussi affecter la dissémination des
bioaérosols (Mohr, 2007 ; Gilbert et Duchaine, 2009). Elles conditionnent l’évaporation des
particules d’eau dans les aérosols et conduisent à leur déshydratation. Cette perte en eau lors du
phénomène d’aérosolisation est souvent à l’origine des altérations cellulaires et de l’inactivation
rapide des micro-organismes aérosolisés (Cox 1989, 1998). Les études en laboratoire sur souche
pure et eau distillée montrent des taux d'évaporation de gouttelette de l'eau de 50 µm en 0,3
seconde dans un air à 50 % d'humidité relative et une température de 22°C (Glaser et Ledbetter,
1967 ; Sorber et al., 1975). Dans le même esprit, Walter et al. (1990) ont réalisé des aérosols de
bactéries en souche pure, sous serre, en utilisant des « sprayers » équipés de buses. Ils montrent
que la taille des gouttelettes d’eau est un facteur déterminant leur survie. Ainsi, sur les 8.106
gouttelettes générées par seconde, 40 % ont une taille comprises entre 100 et 200 µm. Leur
évaporation a été estimée à moins de 50 secondes pour les plus grosses, avec une humidité
relative de 47 %, une température de 24,5°C et une vitesse de vent de 0,6 m/s. Les auteurs
suggèrent aussi que les bactéries contenues dans les plus grosses gouttelettes auraient un temps
de survie supérieur car elles seraient protégées plus longtemps de la dessiccation et du stress
osmotique.
 Survie des micro-organismes aérosolisés
L’air est un milieu extrême pour les micro-organismes. Leur survie dans les aérosols a été le plus
souvent étudiée avec des dispositifs de laboratoire en conditions contrôlées, et rares sont les
études à échelle réelle sur des champs irrigués. Les études ont majoritairement porté sur des
modèles bactériens et de rares études sur les virus. Notre recherche bibliographique n’a pas
permis de détecter d’étude sur la dissémination et la survie des eucaryotes (protozoaires,
parasites).
- Survie des bactéries
Les déterminants de la survie bactérienne sont nombreux et interdépendants: les principaux sont
présentés dans les paragraphes suivants.
La survie bactérienne semble meilleure :

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

 à faible température, forte hygrométrie et avec un faible ensoleillement (Karra et al.,


2007 ; Telsch et al., 1980). A titre d’exemple, l’étude de Walter et al. (1990) montre que la
cultivabilité de bactéries aérosolisées dans des conditions d’humidité relative modérée (HR 54
%) et une température de l’air de 27°C n’est pas af fectée par l’aérosolisation sur une distance
de 15 m. Par contre, ils observent des atteintes de viabilité de ces bactéries pour des HR %
plus faibles (40-45 %) et une température de 27°C.
 pour des particules d’eau de grosse taille (Lighthart et Shaffer, 1997 ; Tong et Lighthart,
1997). Ce phénomène pourrait être expliqué par le fait que des particules plus grosses
contiennent un nombre plus élevé de bactéries dans des agrégats (Thomas et al., 2008),
permettant à une fraction de survivre aux stress délétères rencontrés en aérosol, et notamment
à celles les plus internes de ces agrégats d’être moins altérées (Carrera et al., 2005, Lighthart
et Shaffer, 1997).
 en présence de matières organiques dans l’eau (Marthi et al., 1990). L’hypothèse avancée
est une limitation de l’évaporation de l’eau et un rôle protecteur des matières organiques vis-à-
vis des cellules aérosolisées.
 en absence de matières minérales dans l’eau. Xie et al. (2006) démontrent que la survie de
Escherichia coli et Acinetobacter est diminuée lors de la déshydratation de gouttelettes d’eau
en présence de sels (NaCl) comparativement à celle observée en eau distillée. Ils suggèrent
que deux phénomènes se mettent en place : d’une part la salinité pourrait prolonger le temps
d'évaporation d'une goutte, favorisant de fait la survie des bactéries, et d’autre part,
l’évaporation conduirait à la cristallisation du soluté et à la génération d’un choc osmotique.
 pour une durée d’aérosolisation courte (temps entre la création de l’aérosol et le dépôt
sur le sol ou la plante). Selon Walter et al. (1990), les bactéries impactées sur les plantes
rapidement (à 1 m de l’asperseur) ne sont pas ou peu affectées par l’aérosolisation.
 pour des micro-organismes sous forme de spores (champignons) ou d’endospores
(Bacillus spp., Clostridium spp.) qui sont plus résistants aux facteurs environnementaux que
les cellules végétatives (Stetzenbach, 2007).
 pour les bactéries à Gram positive comparativement aux bactéries à Gram négatives plus
sensibles à l'inactivation par la déshydratation et les chocs osmotiques (Marthi et al. 1990 ; Xie
et al., 2006 ; Mohr, 2007).
 en période nocturne ou lors d’un faible ensoleillement. En effet, l’irradiation solaire (rayons
γ, rayons X et ultraviolets (UV)) est connue pour provoquer l'inactivation de micro-organismes
(rupture des brins d'ADN, la dénaturation des protéines) (Gilbert et Duchaine, 2009). De
même, les radicaux libres, l'oxygène (Israeli et al., 1994) et les autres oxydants de l’air sont
également soupçonnés de diminuer la viabilité des micro-organismes, et il semble que ce
phénomène s’accroît avec la déshydratation, la concentration en oxygène, et le temps
d'exposition (Mohr, 2007 ; Gilbert et Duchaine, 2009).
- Survie des virus
Le déterminant principal de survie pour les virus est la température dans la mesure où elle
conditionne l’ensemble des activités protéiques, dont les enzymes et l’état de leurs génomes.
Selon Tang (2009), les virus à ADN sont généralement plus stables que les virus à ARN. En
principe, toute augmentation de température conduit à une perte de viabilité des virus.
Comme les bactéries, les virus sont aussi sensibles au degré d’humidité relative de l’air.
Généralement, les virus nus (capside protéique hydrophile) sont stables à haute humidité relative
(HR 70-90 %), comme cela est le cas pour les adénovirus (Arundel et al., 1986 ; Cox, 1989), alors
que les virus enveloppés (enveloppe lipidique hydrophobe) sont plus stables à une faible humidité
relative (HR 20-30 %). Ceci est vrai pour la plupart des virus respiratoires tels que les virus
Influenza, les coronavirus (Tang, 2009).

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Annexe 10 : Synthèse des déclarations publiques d’intérêts des experts


par rapport au champ de la saisine

RAPPEL DES RUBRIQUES DE LA DÉCLARATION PUBLIQUE D’INTÉRÊTS

IF Intérêts financiers dans le capital d’une entreprise


LD Liens durables ou permanents (Contrat de travail, rémunération régulière…)
IP Interventions ponctuelles (travaux scientifiques, rapports d’expertise, activités
de conseil, conférences, colloques, actions de formation…)
SR-A Autres liens sans rémunération ponctuelle (Participation à des conseils
d’administration, scientifiques d’une firme, société ou organisme professionnel)
VB Activités donnant lieu à un versement au budget d’une structure dont l’expert
est responsable ou dans laquelle il exerce une responsabilité scientifique
(correspondant à la rubrique 3 de la DPI)
SR Autres liens sans rémunération (Parents salariés dans des personnes morales
visées par la loi – voir paragraphe de la notice de la DPI ; antres intérêts
considérés comme préjudiciables à l’impartialité de l’expert)

SYNTHÈSE DES DÉCLARATIONS PUBLIQUES D’INTÉRÊTS DES MEMBRES DU CES PAR RAPPORT AU CHAMP
DE LA SAISINE

NOM Prénom Date de déclaration


Rubriques de la DPI des intérêts
Description de l’intérêt

Analyse Anses : en cas de lien déclaré


ANDRES Yves 09/09/2010
16/04/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

BOUDENNE Jean-Luc 26/07/2010


07/02/2011
30/05/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

CABASSUD Corinne 12/09/2010


SR 26/05/2011
ADEME, Saur, Eau de Paris, Cemagref : Participation au
projet ANR ECOTECH REEBIM sur la réutilisation des eaux
usées (Travaux sur le colmatage et l’élimination de
micropolluants par membrane (BAM+NF/RO) – Thèse M.
Jacob) (2007-2010)

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Analyse Anses : Pas de risque de conflits d’intérêts par rapport à la


thématique de la saisine
CARRÉ Jean 01/09/2009
12/08/2010
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 22/03/2011
CHUBILLEAU Catherine 24/09/2009
08/09/2010
08/02/2011
06/10/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 19/01/2012
CORREC Olivier 25/05/2009
26/09/2010
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 03/05/2011
DAGOT Christophe 15/10/2008
IP 12/04/2011
OIEAU : travaux sur le traitement et la gestion des eaux
(Rémunération personnelle) (2008) et recyclage des eaux
(Pas de rémunération)

Pas de risque de conflits d’intérêts par rapport à la


Analyse Anses : thématique de la saisine
DUBROU Sylvie 23/02/2009
09/09/2010
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 20/04/2011
HÉDUIT Alain 20/08/2010
09/02/2011
13/10/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

HUMBERT Jean-François 17/07/2010


03/05/2011
09/11/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

JOYEUX Michel 25/02/2009


05/08/2010
23/04/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

LE BÂCLE Colette 23/09/2010


03/05/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

LE CANN Pierre 28/02/2009


08/09/2010
15/03/2011

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

LÉVI Yves 08/02/2009


04/09/2010
13/03/2011
02/09/2011
07/02/2012
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine
MATHIEU Laurence 26/08/2010
27/03/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

MAZELLIER Patrick 20/03/2009


25/08/2010
27/01/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

MUDRY Jacques 26/02/2009


15/09/2010
13/04/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

PONTIÉ Maxime 27/08/2010


23/02/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

POURCHER Anne-Marie 02/09/2010


09/02/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

TARDIF Robert 21/09/2010


08/02/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine
TREMBLAY Michèle 02/09/2010
14/04/2011
03/05/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

WELTÉ Bénédicte 14/01/2009


23/08/2010
08/02/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

SYNTHÈSE DES DÉCLARATIONS PUBLIQUES D’INTÉRÊTS DES MEMBRES DU GT PAR RAPPORT AU CHAMP
DE LA SAISINE

NOM Prénom Date de déclaration


Rubriques de la DPI des intérêts
Description de l’intérêt

Analyse Anses : en cas de lien déclaré

ALBASI Claire 01/10/2009


14/05/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

CHUBILLEAU Catherine 24/09/2009


08/09/2010
08/02/2011
06/10/2011
19/01/2012
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

CUDENNEC Christophe 16/10/2008


26/08/2009
Analyse Anses : 30/08/2010
15/03/2011
GARNAUD Stéphane 06/10/2009
06/09/2010
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 28/04/2011
MARCHANDISE Patrick 03/09/2009
IP 10/09/2010
Membre du conseil scientifique du Syndicat Intercommunal 05/05/2011
d’assainissement de l’agglomération parisienne.

Analyse Anses : Pas de risque de conflits d’intérêts par rapport à la


thématique de la saisine

MATHIEU Laurence 14/09/2009


26/08/2010
08/02/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 27/03/2011
MOLLE Bruno 02/09/2009
IP
Essais et recherche et développement pour des
constructeurs de matériels d’irrigation
Expertise pour la Fédération française des golfs relative au
consommation en eau

Analyse Anses : Pas de risque de conflits d’intérêts par rapport à la

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Anses • rapport d’expertise collective Saisine « 2009-SA-0329, REUT par aspersion »

thématique de la saisine
ROSSO DARMET Agnès 17/10/2009
23/03/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine 19/05/2011
SEBILO Sébastien 19/10/2009
Démission le 27/04/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

TOURNAIRE Michel 09/12/2008


18/03/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine

WALLET France 28/08/2009


07/12/2009
23/07/2010
07/03/2011
Analyse Anses : Aucun lien déclaré par rapport au champ de la saisine
WERY Nathalie 21/03/2011
SR
Partenaire sur un projet de recherche avec VEOLIA sur la
valorisation des boues d’épuration (financement ADEME)
Partenaire sur un projet de recherche avec VEOLIA sur les
bioaérosols de compostage (financement ADEME)
Partenaire sur un projet de recherche avec SUEZ sur les
bioaérosols de compostage (financement ADEME)
Partenaire sur un appel à projets de recherche de l’Anses
avec VEOLIA sur les bioaérosols de compostage
Analyse Anses : Pas de risque de conflits d’intérêts par rapport à la
thématique de la saisine

Mars 2012 page 137 / 137


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94701 Maisons-Alfort Cedex
27-31 avenue du général Leclerc
Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail
ISBN 978-2-11-129550-6 – Dépôt légal : mars 2012 – © Anses Éditions : mai 2012 – Date de publication : mai 2012 – Couverture : Parimage – Crédit photo : © Phovoir

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