Support de Cours Vitesse
Support de Cours Vitesse
Support de Cours Vitesse
La vitesse c’est : « La capacité d’exécuter des actions motrices dans un cadre donné, à une
intensité maximale dans le plus bref délai »
Il y a aussi les processus cognitifs et de la volonté qui peuvent influencer la rapidité du geste.
Un petit rappel de comment se présente les différentes formes de vitesse :
Pure :
- vitesse de réaction : réponse dans le plus bref délai à un stimuli
- vitesse d’action : (acyclique) un mouvement unique réalisé le plus vite possible
- vitesse de fréquence (cyclique) un mouvement répété à vitesse maximale
Complexe :
- force-vitesse : repousser des résistance (tirer, pousser, monter)
- vitesse-endurance :
o acyclique
o cyclique
! Résister à la perte de vitesse lors d’un geste à vitesse maximale lors de
l’arrivée de la fatigue.
On sait aussi que certaines aptitudes liées à la vitesse sont définies génétiquement et ne se
commandent pas au magasin, c’est d’origine !
Il y a les fibres rouges (ST) à contraction lente, (type I) Elles ont une impulsion nerveuse continue et
serve au maintien de la posture.
Les Fibres blanches (FT) à contraction rapide (type II) sont riches en composés phosphatiques et
en glycogène, elles ont des impulsions nerveuses discontinues brèves et permettent des actions
motrices maximales.
On sait aujourd’hui que l’on peut augmenter le diamètre des fibres et leur efficacité par un
entraînement de vitesse adéquate.
On n’observe pas vraiment de transformation des fibres rapides vers des fibres lentes, et même si
on privilégie un moment de préparation à l’endurance, les fibres qui provisoirement travaillent et
prennent une coloration plus lente, retrouvent leur identité dès qu’on cesse l’entraînement.
La force :
Il est aujourd’hui largement admis que celui qui augmente sa force améliore sa vitesse.
Il est aussi important d’avoir une musculature élastique et qui peut s’étirer, et se relâcher, sans quoi
il est difficile d’avoir une amplitude de mouvement et la coordination est détériorée.
Je n’entrerai pas davantage dans les différentes approches du travail de la force pour le sprinter.
Le facteur de réaction :
Réagir au bon moment, intervenir rapidement, sur un signal, pour un effort de vitesse maximale de
courte durée (action à court terme).
Lors du départ en blocs, l’athlète sous tension maximale va réagir au signal sonore du coup de feu
pour libérer son énergie et débuter son sprint.
Le développement de la réactivité :
On sait que dès le plus jeune âge, le cerveau se développe plus vite que le corps, il subit beaucoup
d’interconnections des cellules nerveuses.
De 6 à 9 ans, c’est l’âge d’or, l’enfant a des activités spontanées, il court tout le temps.
Faut dire qu’il est choqué par des impulsions cérébrales et il ne sait pas trop pourquoi il court.
Il ressent moins que l’adulte que bouger demande un effort !
L’amélioration du temps de réaction n’améliore pas la vitesse en tant que tel, mais permet à l’athlète
d’être plus attentif et réactif dans la réalisation de ces mouvements.
L’enfant à très tôt des aptitudes à développer les grandes fréquences (processus neuro musculaire).
Le potentiel de fréquence est à son pic vers 13-14 ans, puis ne progresse quasi plus.
À la puberté (F 11-13 ans – G 13-15 ans) l’enfant subit une forte poussée de croissance assez
irrégulière de 8 – 10 cm. Il y a une diminution de la coordination de la motricité fine qui conduit
parfois à un peu de maladresse !
Cette période est propice pour travailler la condition physique, force vitesse et la force maximale.
Plus tard, avec la force acquise, l’amplitude va entrer en ligne de compte, le coureur aura de la
puissance pour allonger sa foulée, tout en conservant sa vélocité (rythme de fréquence).
En France ils sont appelés les éducatifs, en Suisse-romande la coordination, en Suisse alémanique
l’ABC sprint … il s’agit d’une gamme d’exercices analytiques réalisés avec intensité. Ces exercices
découpent le cycle de la course (poulaine) et permettent d’entraîner un mouvement précis par des
séries de répétitions.
Avec les jeunes et les débutants ne pas exagérer la montée des genoux. Travailler
progressivement afin de ne pas avoir la position assise, souvent due au manque de
gainage et de poussée de la jambe au sol qui se fléchit trop et n’est pas tonique à
l’appui au sol.
Dans la phase de course il est important que le genou vienne rapidement vers
l’avant et le haut, ce qui induit que le talon doit venir se blottir sous la fesse le
plus proche de la cuisse possible
Le tendu griffé " travail de la cheville et du retour actif du pied en flexion pour
poser la plante du pied)
Travail progressif avec ouverture des jambes tendues vers l’avant (flexion de la hanche). Veiller à
conserver le buste vertical même légèrement vers l’avant, tout en évitant de faire passer son centre
de gravité trop vers l’arrière.
Augmenter la cadence jusqu’au moment ou l’accélération donne envie de courir, bien sentir les
contacts du griffé sous le centre de gravité lors de l’accélération.
Le réglage demeure une affaire personnelle, mais les bases théoriques sont universelles.
On prescrit un pied d’écart entre le pied avant et arrière, et le genou de la jambe d’appui (avant)
se pose juste sur la ligne de départ. Cela correspond souvent à 2 pieds pour le plot avant et 3
pieds pour le plot arrière comptés depuis la ligne de départ.
Le réglage de la hauteur des plots : le plot arrière est monté un ou deux crans plus haut que le
plot avant, ceci pour une raison d’angle et de pression du pied (plante et talon) contre la cale. En
effet, pour que le talon puisse prendre appui (pression) contre les plots celui de devant est
moins incliné (45°) que le plot arrière plus incliné (60°).
En position «prêt », l’athlète monte les hanches et applique une pression contre les plots, le
genou de la jambe avant à un angle autour des 90°, mais la jambe arrière a un angle de genou
plus ouvert (autour des 110°) puisque son plot est un pied plus loin.
Plus le plot arrière est monté, plus la position du buste est inclinée et en déséquilibre, ce qui
provoque lors du départ une compensation qui se traduit par un redressement précipité, que les
sprinters tentent d’éviter.
« À vos marques » : mise dans les blocs, placement des pieds dans les cales, les 2 mains se
placent à la limite devant la ligne de départ (on ne la touche pas), écart des bras largeur épaule,
bras tendus (verrouillés au coude), le genou de la jambe avant est au sol, le regard placé devant
soi (30-50cm devant la ligne) la nuque relâchée, le dos est un peu arrondi, le bassin en
rétroversion, le poids du corps réparti sur les 4 appuis, une pression est mise par les jambes
contre les plots.
« Prêt » : une fois que plus aucun athlète ne bouge, le starter annonce le prêt, d’une durée de 2’’
environ va permettre à l’athlète de monter les hanches, (élévation du bassin), de fixer un angle
de genou d’environ 90° - 100° pour la jambe avant et de 110-130° pour la jambe arrière. Les 2
pieds appuient contre les plots avec une mise en tension préalable. L’athlète doit se sentir
« compressé » dans le bloc, avec l’envie de sortir des blocs mais retenu par ses bras et épaules
qui l’en empêche (auto-résistance à la pression des jambes). Il est tel un ressort, prêt à jaillir des
blocs.
Unil / 2015 / Support de cours athlétisme II / sprint 100m /
UNIL / ISSUL / 2015 / Support de cours athlétisme II
« Coup de feu » : libération de la tension, l’athlète se propulse hors des blocs, une poussée
simultanée des 2 jambes, un engagement des bras. Le corps de l’athlète se propulse dans un
axe de 45° environ, avec un alignement tête-bassin-jambe.
La réaction au signal sonore doit être la plus immédiate possible, sans toutefois descendre sous
les 100/1000ème admis par le règlement, qui implique un faux départ et la disqualification.
Le travail de réaction peut s’améliorer par un travail différencié de réaction à différents stimulis, il
s’agit principalement là d’une réaction du système nerveux. L’athlète doit être concentré, centré
en lui, vide de tout autre pensée que l’envie furieuse de jaillir des blocs.
- poussée simultanée des 2 jambes (30% de force en plus pour la jambe avant)
o extension de la chaîne postérieure (poussée de la jambe avant)
o flexion de la hanche (psoas) tirage du genou de la jambe arrière sous le corps pour
initier le premier contact au sol.
- Les bras participent à la sortie des blocs :
o le bras de la jambe avant va partir vers l’avant tandis que l’autre en arrière
- tête reste dans l’axe de la colonne
- l’athlète évite de se redresser trop précipitamment
L’accélération :
Le premier appui lance la phase d’accélération ; les pas prennent de l’ampleur, c’est la montée
en amplitude.
Les premiers appuis sont rasants par rapport au sol (images n°2-4), il n’y a pas de cycle talon-
fesse mais un engagement direct (mouvement de piston).
Il est capital d’avoir un contact de cheville solide sous le centre de gravité (n°4) afin d’initier un
déséquilibre qui permet un travail sous le corps (piston). Les 2 segments des jambes doivent
être, en fin d’extension et de la flexion, parallèles (n°3-5). L’athlète conserve une position
inclinée, aérodynamique, ce qui facilite sa poussée, sa propulsion.
La phase d’accélération peut aller jusqu’à 50m, parfois un peu plus selon les athlètes.
5 4 3 2 1
2) La vitesse maximale
C’est la recherche de la stabilisation de la foulée optimale, la vitesse maximale se tient autour des 6’’
secondes (filière anaérobie alactique, création d’énergie ATP (adp-PCr).
Une fois le corps redressé, le sprinter entame sa phase de vitesse maximale, il a moins de force de
poussée (horizontale) et va jouer sur les facteurs de rebond, griffé et appuis solides (pliométrie).
Fig .A.Smail
- la mise en tension frénatrice, amortissement (griffé au sol légèrement devant le centre de gravité)
- la phase de soutien (le passage du bassin sur le centre de gravité, une rétroversion du
bassin)
- la phase de renvoi, d’impulsion (propulsion, extension de la chaîne postérieure)
- la phase de suspension en l’air (position aérienne, alignement des bras, relâchement)
A vitesse maximale le record sur les intervalles de 10m est de : 0.82 s /10m (12.19 m/s ou 43.9
km/h), cette performances a été réalisée par des athlètes comme D.Bailey, M.Green, T.Gay, U.Bolt.
La vitesse instantanée a elle même dépassé les 45 km/h, ces pointes de vitesse ont été mesurées
avec un radar. C’est dans l’intervalle de 60-70m que la plupart des athlètes atteignent leur vitesse
maximale.
Les temps de contact au sol les plus brefs atteignent 85-90 ms.
Cette phase représente le moment où l’athlète a puisé sa capacité de vitesse maximale, atteinte au
bout de 6’’, il entre dans la phase de lutte contre la perte de vitesse ou le maintient de sa gestuelle.
L’objectif de tous les sprinters est de prolonger le plus longtemps la phase d’accélération pour
diminuer la phase de résistance contre la fatigue.
Lorsqu’on observe de grands sprinters on peut observer que certains rattrapent d’autres qui perdent
de leur vitesse. Mais il ne s’agit pas vraiment d’une baisse de vitesse, souvent la vitesse est la
même pour les 2, seulement l’un a mis plus de temps à arriver à pleine vitesse, alors que l’autre est
déjà dans sa phase de maintien, ce qui donne cette impression.
Fig : G.Ontanon
(2009)
Pour le sprinter, le cycle antérieur amène le genou plus haut devant par l’action du bassin en
rétroversion. Le talon vient rapidement sous le pli-fessier ce qui permet une vitesse plus grande au
sol. Le cycle postérieur (talon fesse loin en arrière) caractérise davantage les coureurs d’endurance.
5) La fréquence et l’amplitude
L’amplitude se détermine par la distance entre les 2 appuis successifs. La fréquence est le temps
mis entre chaque pose d’appui.
La fréquence maximale est observée dans la phase d’accélération et l’amplitude maximale en fin de
course (avec l’arrivée de la fatigue).
La recherche d’optimisation des paramètres de fréquence et d’amplitude est propre à chacun. Des
profils se distinguent ; certains organisent leur performance autour d’une fréquence élevée
(M.Powell, M.Johnson) et d’autres par leur amplitude de foulée (C.Lewis, U.Bolt).
Lorsqu’un paramètre est amélioré au détriment de l’autre la performance diminue, il faut donc veiller
à trouver le bon compromis amplitude et fréquence si on travaille avec des lattes, des cônes.
Lorsqu’on compare des sprinters en pleine vitesse, les meilleurs d’entre eux ont une amplitude de
foulée supérieure, et les facteurs de fréquence sont peu discriminants. Il existe donc une relation
entre l’amplitude et la vitesse mais pas entre la fréquence et la vitesse, qui apparaît davantage
comme un moyen de compensation fac au manque de puissance. (Ontanon 1997)
Pourtant dans l’entraînement individualisé, le constat démontre que l’athlète progresse lorsqu’il
augmente la fréquence et non pas l’amplitude. Il ne s’agit pas d’avoir de plus petit pas mais d’avoir
un contact plus bref au sol. Cette réduction de contact s’entraîne par les sauts, la pliométrie,
l’explosivité, l’innervation… il s’agit de comprimer la même force dans un laps de temps plus court.
L’athlète va toujours avoir le même nombre de foulées et son amplitude mais le gain est au niveau
de l’explosivité et du contact au sol (griffé).
Ces constats se font en pleine vitesse, là où le tronc relevé et la production de force verticale
possible.
# Vitesse submaximale 80% à 95% s’utilise dans les séries de course, permettant une pause
incomplète (ex : 2x3x60m à 95% p 3’ / 10’ ou 2x3x120m (85%) p 4’ / 10’
# Vitesse maximale : travail nécessitant une pause complète (une minute par 10m de course)
exemple : 4 x 60m (p6’), 120m – 80m – 150m ( p 12’-8’)
Exemple : Speedy sur 30m (un athlète est tiré par un autre sur 20-30m, puis il est libéré du tirage et
continue à courir profitant d’un moment de survitesse où il doit «tourner le moteur à sur-régime.
- La vitesse courte: vitesse maximale au plat comme en pente légère, des mouvements de
coordination exécutés à pleine vitesse, distance de 10 à 50m, pause complète (1’ pour 10m)
9) La stratégie de course
10) Conclusion :
Depuis la nuit des temps, et bien avant de jouer aux dieux des stades, l’être humain a cherché à
courir vite, que ce soit pour fuir ses prédateurs ou chasser ses proies, l’homme a toujours puisé
dans ces capacités innées de vitesse.
Cela continue ainsi encore aujourd’hui où cette discipline continue à fasciner.
Bibliographie :