Comment D Coder Les Gestes de Vos Interlocuteurs

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DAVID COHEN

Psychologue

COMMENT
DÉCODER
LES GESTES
DE VOS
INTERLOCUTEURS
ET ÊTRE CONSCIENT
DES VÔTRES !
COMMENT DÉCODER LES GESTES
DE VOS INTERLOCUTEURS
Et si le corps donnait spontanément bien plus d’informations que les

mots ? Les scientifiques l’ont prouvé : une jambe agitée, un mouvement

répété sans raison ou même un regard fuyant sont très révélateurs pour

qui sait les interpréter.

Apprenez à décoder le langage corporel pour :

● Repérer les menteurs et leurs techniques : les détails qui sonnent

faux, les contradictions corporelles…

● Faire bonne impression naturellement : tous les gestes et

expressions qui font la différence aussi bien en amour qu’au

travail.

● Argumenter et négocier efficacement pour obtenir ce que vous

voulez : les méthodes d’apaisement, de déstabilisation…

● Comprendre lorsque l’autre s’intéresse vraiment à vous : regards,

postures, attitudes…

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Psychologue et réalisateur, David Cohen est aussi l’auteur de plusieurs livres à succès
sur les tests psychométriques.

ISBN 978-2-84899-706-3 illustration : valérie lancaster design : bernard amiard

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Traduit de l’anglais par Marc Rozenbaum

Titre de l’édition anglaise : Body Language


Copyright © 2007 by David Cohen
Publié pour la première fois en 2007, Sheldon Press

Maquette : Facompo

© 2014 Quotidien Malin, une marque des éditions Leduc.s


17, rue du Regard
75006 Paris – France
www.editionsleduc.com
ISBN : 978-2-84899-706-3
DAVID COHEN

COMMENT
DÉCODER
LES GESTES
DE VOS
INTERLOCUTEURS
(ET ÊTRE CONSCIENT DES VÔTRES)
À la mémoire du Dr James MacKeith,
ami précieux et médecin avisé.
Sommaire

Introduction 7

1. La science du langage corporel 15

2. Les bases du langage corporel 35

3. La première impression 55

4. L’espace individuel et le contact physique 77

5. Les détails parlants du langage corporel 91

6. L’importance du regard 113

7. Ce que dit notre visage 131

8. Le langage corporel en action 141

9. Les signaux corporels du flirt et du désir 161

10. Détecter les indices du mensonge 181

11. Le langage corporel d’une culture à une autre 189

12. Les joies du langage du corps 197

Bibliographie 199

Index 203

Table des illustrations 207

Table des matières 211


Introduction
Nous nous servons de notre bouche pour parler, mais nous
communiquons avec les yeux, le visage, le sourire, les mains, les
bras et les jambes, et même les orteils. La seule partie de notre
corps dont nous ne nous servons pas pour communiquer est
peut-être le nombril, et encore, je ne suis même pas sûr de pou-
voir l’affirmer. Aujourd’hui, certaines jeunes femmes décorent
leur nombril d’un piercing en métal et cela révèle quelque
chose de leur personnalité : elles ne font généralement pas par-
tie des personnes timides qui feront tapisserie en soirée.
Nous ignorons si les dinosaures utilisaient une forme de
communication non verbale, mais il est certain que le langage
du corps n’est pas une invention récente. La communication
non verbale a été étudiée chez les chiens, les chats, les chevaux
et même les vaches. Les chimpanzés et les gorilles utilisent des
systèmes complexes de communication non verbale, et nous
avons bien des points communs avec eux. Dans son fameux
ouvrage Le singe nu, publié dans les années 1960, Desmond
Morris expliquait que, dans une large mesure, notre compor-
tement était très similaire à celui de ces grands singes.
Dans notre société actuelle, frénétique et changeante,
l’importance du langage corporel n’a pas décliné, bien au
contraire. Nous rencontrons sans arrêt de nouvelles têtes et
nous devons très rapidement nous en faire une impression.
Cette personne nous plaît-elle ? Mérite-t-elle notre confiance ?
Si nous lui faisons une proposition galante, comment réagira-
t-elle ? De façon favorable ou avec agressivité ?
Il y a cent ans, pour que vous puissiez être admis dans le
salon d’un hôte, il fallait d’abord que l’on vous présente à lui.
Aujourd’hui, ce genre de formalités a pratiquement disparu,
et si vous n’avez que cinq minutes pour décider si cet inconnu
assis en face de vous peut être un bon collègue, l’amour de
votre vie ou un vrai perdant, encore faut-il que vous soyez
8 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

capable de comprendre sa communication non verbale. C’est


loin d’être évident, et cela pour une simple raison.
Homo sapiens n’est-il pas la seule espèce, ou presque, à pou-
voir mentir, tromper et s’imaginer ce qu’autrui peut penser ? Je
ne suis pas sûr que le plus évolué des autres grands singes soit
capable de s’imaginer ce que pense un de ses semblables : un
chimpanzé, par exemple, peut-il savoir qu’un autre chimpanzé
est jaloux de son pelage et le déteste à cause de cela ? En matière
de ruse, de méchanceté, de tromperie et de connaissance de soi,
les chimpanzés ne nous arrivent probablement pas à la cheville.
Nous autres membres de cette espèce qui a conquis et
assujetti toute la Terre, nous sommes extrêmement doués
pour tromper notre monde. C’est pourquoi il n’est pas tou-
jours aisé de savoir ce qu’une autre personne pense vraiment,
sachant qu’elle est peut-être trop polie, trop confuse, trop
maligne ou trop manipulatrice pour nous le dire.
Comme nous allons le voir, nous ne comprenons pas tous
aussi bien le langage du corps. Pour un autiste ou pour un
schizophrène, par exemple, le langage du corps est pratique-
ment impossible à saisir. Selon Sergio Paradiso (1999), psy-
chologue à l’université de l’Iowa  : « Dans nos échanges avec
les autres, nous portons des jugements dont nous n’avons pas
conscience. Si nous voyons un collègue recroquevillé, et si son
visage ne nous est pas visible, nous l’approcherons avec pru-
dence, car nous pensons que quelque chose ne va pas et que
nous pouvons peut-être lui être utile. C’est bien dans le langage
de son corps que nous puisons l’information. Les personnes
atteintes de schizophrénie ne parviennent pas aussi facilement
à recueillir ce genre d’information pour guider leurs interac-
tions sociales. »
Les conséquences peuvent être graves. Si vous ne savez
pas déchiffrer le langage du corps, vous risquez d’indisposer
vos interlocuteurs et de multiplier les impairs en société.
Cependant, ce n’est pas une simple question d’intelligence.
Vous pouvez très bien être un puits de science et ne pas savoir
interpréter les signaux que les autres vous envoient. Vous
Introduction \ 9

pouvez, au contraire, obtenir des résultats très médiocres à


des tests de logique et d’intelligence tout en étant parfaite-
ment capable de percevoir ce que les autres ressentent, pour
peu que vous soyez en mesure de réagir de façon « instinc-
tive » à leur langage corporel.
La réaction instinctive et l’intuition n’ont rien à voir avec
la magie. En réalité, de façon presque instantanée, nous ras-
semblons un certain nombre d’indices que notre interlocuteur
laisse transparaître : sa posture, la position de ses bras, la dila-
tation de ses pupilles, etc.
Le langage du corps ne nous permet pas seulement d’en
savoir davantage sur les autres : il nous permet aussi de savoir
nous-mêmes ce que nous ressentons. Dans la société stressante
qui est la nôtre, nos nerfs sont souvent mis à l’épreuve. Sous
l’effet du stress, nous avons tendance à boire un peu trop d’al-
cool, à consommer trop de médicaments, à souffrir de maux
psychosomatiques ou à nous focaliser sur nos frustrations. Ce
stress se manifeste entre autres par le langage corporel : par
des tics et par des gestes parasites. Je me frotte les yeux parce
que je suis inquiet, je m’assois autrement et je serre les genoux
pour être plus à l’aise. Je m’aperçois que je m’agite, et ainsi, je
réalise que la réunion à laquelle je suis sur le point de partici-
per m’angoisse davantage que je ne voulais l’admettre.

ILLUSTRATION

Tony est assis en face de son supérieur hiérarchique et du direc-


teur du personnel. Difficile de dire s’il est sur le point d’obtenir
une promotion ou de se faire réprimander. Il paraît détendu. Son
supérieur est souriant, mais de façon sournoise car un miroir
lui permet de voir ce que Tony s’efforce de dissimuler. Tony, qui
n’a pas remarqué le miroir, croit pouvoir cacher son anxiété en
gardant les mains dans son dos. Il se tord nerveusement les doigts,
un signe classique de nervosité, et a tendance à se frotter la joue.


10 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

Son supérieur s’en réjouit. Comme il cherche à se débarrasser


de lui, il a mis le nez dans ses courriers électroniques. Tony a été
assez imprudent pour discuter par e-mail d’un éventuel achat de
cannabis. Or, il n’était pas autorisé à utiliser le courrier électro-
nique pour ses communications privées, et encore moins pour
acheter une drogue illicite.
Cependant, son supérieur n’avait pas le droit d’accéder à son
courrier électronique, et il ne souhaite pas voir Tony entamer une
procédure à son encontre. En observant le langage corporel de
Tony dans le miroir, il constate que celui-ci est anxieux et mal
à l’aise.
Il en profite donc pour se montrer cruel et il se réjouit de constater
l’impact de son attitude. Tony finit par fermer les yeux, comme
pour tenter de se débarrasser de tout ce cauchemar. Son patron
a gagné la partie : Tony se laissera mettre à la porte sans opposer
de réelle résistance.
Si son supérieur n’avait pas été en mesure de percevoir son
langage corporel et de le comprendre, il n’aurait pas été aussi
sûr de lui et il n’aurait pas osé se montrer aussi agressif. Tony n’a
pas su contrôler le langage de son corps, et il en a payé le prix.

La célébrité
Le langage du corps est en grande partie inconscient, mais
un sourcil qui tressaute, une légère inclinaison de la tête ou
le mouvement d’un bras en disent parfois bien plus long
que les mots. De tels mouvements sont au cœur même de
la communication, que nous ayons affaire à des étrangers,
à des collègues de travail, à des amis ou à la personne que
nous aimons. Il est donc judicieux de s’efforcer de mieux
comprendre le langage du corps. Le fait de mieux interpréter
les signes que nos interlocuteurs nous envoient et de mieux
contrôler l’image et les signes que nous laissons paraître ne
peut que nous être profitable dans notre vie professionnelle,
sociale et sentimentale.
Introduction \ 11

Si le langage corporel revêt aujourd’hui une grande


importance, c’est aussi parce que nous sommes obsédés
par la célébrité. Les magazines féminins abondent en anec-
dotes sur le langage corporel des célébrités du moment. Un
agent du FBI a même analysé les battements de paupières
de Madonna afin de savoir si elle disait la vérité lorsqu’elle
avait nié être enceinte sur la chaîne NBC.
Il se trouve que pendant longtemps, Madonna a été non
seulement une chanteuse à succès, mais aussi une icône avec
un corps parfait.
Le corps parfait
Les médias regorgent d’images de femmes parfaites et
d’hommes parfaits, ce qui n’est pas sans engendrer frustra-
tions, anxiété et espoirs irréalistes chez le reste de la popula-
tion. Un tiers des hommes et 70 % des femmes pensent être
en surpoids. Des troubles liés à l’image de soi, comme l’ano-
rexie, la boulimie et la peur d’une dysmorphie corporelle
(qui consiste à avoir une perception fausse de son propre
corps), sont monnaie courante.
Pourtant, l’idée que nous nous faisons du corps parfait a
évolué. En 1917, par exemple, la femme physiquement par-
faite mesurait environ 1,60 m et pesait 63 kg. Au début des
années 1940, les personnes minces et osseuses étaient per-
çues comme nerveuses, soumises et socialement en retrait.
Le corps féminin idéal allait bientôt être incarné par Marylin
Monroe : un corps plantureux, en forme de sablier.
Dans les années 1980, les courbes n’étaient plus de mise :
les top-modèles étaient d’une minceur confinant à la mai-
greur et le moindre gramme de graisse devenait une tragédie
(c’est toujours le cas). Les mannequins pesaient alors 8  %
de moins que la moyenne. Aujourd’hui, elles pèsent 23  %
de moins, et seules 5 % des femmes ont la taille et le poids
considérés comme parfaits dans les médias.
En théorie, il serait bon que nous ayons une idée plus
objective de notre apparence. Si le bon vieux miroir ne suffit
12 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

pas, on peut essayer l’imagerie en 3D. D’après les toutes


récentes recherches de Philip Treleaven, professeur à l’Uni-
versity College, à Londres (2006), nous pouvons savoir,
aujourd’hui mieux que jamais, à quoi nous ressemblons et ce
qui nous attire chez les autres. Depuis 1920, selon Treleaven,
le tour de poitrine des femmes a augmenté en moyenne de
dix centimètres, le tour des hanches de quinze centimètres
et le tour de taille de vingt centimètres. D’après ses obser-
vations, nous n’en continuons pas moins, souvent, à culti-
ver une vision du corps qui n’est plus adaptée à notre temps.
Ainsi, par exemple, les hommes ont tendance à trouver les
femmes charnues plus attirantes, tandis que les femmes pré-
fèrent les hommes ayant peu de graisse, qu’ils soient musclés
ou non. De telles préférences s’expliquent par des raisons
biologiques. Plus ou moins inconsciemment, une femme
plus « forte » paraît plus fertile ou plus apte à donner la vie,
tandis qu’un homme ayant un torse large est perçu comme
plus apte à protéger sa famille.
Les critères définissant le corps parfait peuvent évoluer,
mais le langage du corps, par bien des aspects, ne change
pas. Le langage du corps – et la façon dont il est perçu – est
profondément inscrit dans nos gènes, si bien que souvent,
nous utilisons sans même en avoir conscience les indices
qu’il nous fournit. Ce livre se veut une introduction utile
aux dernières découvertes sur le langage du corps, avec des
conseils pratiques pour que vous puissiez mieux comprendre
le langage corporel des autres et mieux gérer le vôtre. Plus
nous en saurons sur l’art et la science du langage corporel,
qu’il est nécessaire de connaître, mieux nous pourrons les
exploiter.
Les thèmes abordés seront notamment :
• la première rencontre ;
• les rencontres amoureuses ;
• essayer de savoir ce que vous inspirez aux autres ;
• essayer de savoir si quelque chose ne va pas.
Introduction \ 13

Des situations professionnelles seront également étudiées :


• l’entretien de recrutement ;
• l’entretien en vue d’une promotion ;
• les relations quotidiennes avec les collègues, suscep-
tibles de faire naître des conflits parfois très sérieux.
Le chapitre  1  présente l’historique des recherches sur
le langage du corps et les controverses auxquelles elles ont
donné lieu. Le chapitre 2 examine les bases du langage cor-
porel, et le chapitre  3  traite de la première impression que
nous donnons aux autres. Le chapitre  4  est consacré au
problème de l’espace individuel (sa signification et les mou-
vements conscients ou inconscients par lesquels nous le pro-
tégeons). Le chapitre  5  traite de divers détails du langage
corporel, par exemple de ce que nous faisons de nos mains.
Le chapitre  6  couvre les plus récentes observations sur le
regard. Le chapitre  7  résume quarante ans de recherches
sur les expressions faciales  : ce que nous pouvons lire sur
le visage de quelqu’un et la façon dont nous contrôlons nos
propres expressions.
Le chapitre  8  est consacré au contexte professionnel et
traite du langage corporel au bureau et pendant les entre-
tiens. Ce chapitre vous apprend à analyser les tics et les ges-
ticulations de votre supérieur hiérarchique et à résoudre les
problèmes relationnels que vous pouvez rencontrer au tra-
vail. Il vous présente aussi une technique originale appelée
« l’intention paradoxale ». Le chapitre  9  est consacré au
flirt, à la séduction et au sexe : comment savoir si vous plai-
sez à quelqu’un et, tout aussi important, comment savoir
que ce n’est pas le cas. Le chapitre 10 traite du mensonge :
comment savoir si l’on vous dit la vérité, et comment éviter
que le langage de votre corps révèle à votre interlocuteur que
vous lui mentez. Le chapitre  11  parle du langage corporel
dans différentes cultures, et explique, par exemple, pourquoi
il peut être difficile pour des Arabes de saisir les nuances du
langage corporel des Japonais. Le chapitre 12 résume ce que
j’espère avoir appris à mes lecteurs.
La science du langage
corporel
Ces dernières années ont vu augmenter le nombre d’études
« sérieuses » sur le langage du corps comme jamais aupa-
ravant et des spécialistes de la psychologie comme Peter
Collett ou Geoffrey Beattie, de la Sheffield University, ont
élaboré de nouvelles théories. Les plus récentes techniques
d’imagerie cérébrale permettent aux scientifiques de voir
quelles régions du cerveau sont les plus sollicitées quand
le sujet se consacre à diverses tâches. Ces techniques per-
mettent aussi d’établir un lien entre le langage du corps et
certaines régions du cerveau, et d’observer ce qui se produit
quand ces régions sont détériorées. Des spécialistes ont ainsi
étudié la façon dont les enfants développaient des capacités
de langage corporel et ce qu’il convenait de faire lorsqu’ils
ne les développaient pas de façon « normale ».
Les signes du ciel
Un bon exemple pour commencer est celui de Bernadette
Soubirous, une jeune paysanne qui, en 1853, déclara avoir vu
une apparition de la Vierge Marie dans une grotte à Lourdes,
dans le sud-ouest de la France. Au début, ses voisins s’étaient
montrés sceptiques : la famille de Bernadette était pauvre et
avait eu des problèmes avec la police. Cependant, grâce à sa
16 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

gestuelle, Bernadette n’a pas tardé à convaincre son entou-


rage que la Vierge lui était vraiment apparue.
En l’espace de deux ans, la petite ville de Lourdes était
devenue célèbre. Même l’Église, qui craignait toujours que
de telles visions ne soient inspirées par le démon, admit
que la jeune femme avait bien vu la Sainte Vierge. Chaque
année, des milliers de pèlerins se rendent ainsi à Lourdes, et
cela, peut-être simplement parce que le langage corporel de
Bernadette était si convaincant.
Le reste de ce livre traite de sujets plus éloignés de la
spiritualité, comme le sexe, le pouvoir et l’entreprise, mais
n’oubliez pas le rapport avec le religieux. Si les gens prient
souvent à genoux, une position de soumission par excel-
lence, ce n’est pas un hasard. Les musulmans vont plus loin
encore, dans leur façon de se prosterner devant Allah.
Le langage du corps et le mensonge
Les signes du mensonge
Peut-être ne savez-vous pas encore quels sont les gestes qui
trahissent souvent les menteurs  : le fait de se tripoter les
doigts, de se toucher le nez, de jouer avec l’extrémité de ses
cheveux, de diriger son regard vers le sol ou vers le côté, de
triturer un objet tout en parlant, par exemple son sac, ses
gants ou sa cigarette. On dit parfois que les gens qui sont
très nerveux se comportent comme s’ils mentaient : il y a du
vrai là-dedans.
Grande attention, grande attraction
Carl Rogers (1902-1986), un célèbre thérapeute américain, a
fondé une école en promouvant le principe de ce qu’il a appelé
l’accueil inconditionnel du patient. Cette expression signifie
simplement que le thérapeute doit montrer à son patient qu’il
l’écoute et qu’il est totalement concentré (voir figure ci-dessous).
Rogers appliquait notamment les techniques suivantes :
• Il laissait à son patient le temps qui lui était nécessaire
pour s’exprimer.
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 17

• Il hochait la tête pour l’encourager à continuer.


• Quand le patient marquait une pause, il attendait
patiemment.
• Il se penchait en avant fréquemment, pour susciter un
sentiment d’intimité.
Nombreux sont ceux d’entre nous qui ne savent pas
écouter, mais c’est une capacité qui n’a rien de mystérieux
et que tout le monde peut acquérir, de même que nous pou-
vons très bien apprendre à découvrir la plupart des aspects
de notre personnalité : un apprentissage indispensable pour
qui veut devenir un maître du langage du corps.

Figure 1.1 – L’accueil inconditionnel du patient

Exercice – Un test pour se connaître soi-même


À chacune des propositions qui vont suivre, entourez un chiffre sur
une échelle de 1 à 5, où :
◾ 1 signifie que ce n’est jamais vrai pour vous ;
◾ 2 signifie que c’est quelquefois vrai pour vous ;
◾ 3 signifie que c’est parfois vrai pour vous ;
◾ 4 signifie que c’est très souvent vrai pour vous ;
◾ 5 signifie que c’est toujours vrai pour vous.
18 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

À vous de jouer :
1. Je me soucie de savoir ce que l’on peut penser de moi.
1 2 3 4 5

2. Je me demande pourquoi je me comporte comme je le fais.


1 2 3 4 5

3. Avant de sortir, je m’inspecte dans le miroir.


1 2 3 4 5

4. Quand quelqu’un que je crois être un ami se comporte


d’une façon que je ne comprends pas, je suis déstabilisé.
1 2 3 4 5

5. Je crains d’être bien trop vain.


1 2 3 4 5

6. Quand j’arrive en un lieu où je ne connais personne, je suis


mal à l’aise.
1 2 3 4 5

7. J’aime essayer de savoir ce que les autres pensent.


1 2 3 4 5

8. Dans le langage corporel des gens, il y a des choses que je


remarque toujours.
1 2 3 4 5

9. Je pense qu’il est important de rester calme et détendu.


1 2 3 4 5

10. J’aurais aimé ressembler à quelqu’un d’autre, par exemple


à Nicole Kidman ou à Brad Pitt, mais cela ne m’empêche
pas de dormir.
1 2 3 4 5
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 19

11. J’ai des difficultés à écouter ce que les autres ont à dire et à
me concentrer sur ce qu’ils disent.
1 2 3 4 5

12. J’ai souvent peur de ne pas faire une bonne impression.


1 2 3 4 5

13. J’aime observer les autres.


1 2 3 4 5

14. J’aime observer les autres quand ils ne s’en rendent pas
compte.
1 2 3 4 5

15. Cela me dérange de penser que les autres pourraient lire


dans mes pensées, rien qu’en m’observant.
1 2 3 4 5

Réponses
En théorie, votre score pourrait atteindre 75.
Les questions 1 à 6, 12 et 15 portent sur votre anxiété liée à l’im-
pression que vous pouvez donner de vous-même. Si c’est pour
vous un grand sujet d’inquiétude, votre score peut atteindre 40 sur
ces huit questions. Au contraire, une personne très confiante en
elle-même pourra ne totaliser que 8 points.
◾ Si votre total est compris entre 30 et 40, vous êtes très inquiet
de la façon dont votre corps parle à votre place.
◾ Si votre score est compris entre 20 et 30, vous êtes relative-
ment inquiet sur ce sujet.
◾ En dessous de 20, vous ne vous souciez pas de votre langage
corporel.
Les questions 7 à 11, 13 et 14 concernent le détachement et la
curiosité à propos du langage du corps. Le score maximum sur ces
questions est de 35.
20 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

◾ Si vous avez obtenu un score entre 25 et 35, vous éprouvez


une grande curiosité par rapport au langage corporel des
autres et vous êtes très détaché.
◾ Entre 15 et 25, vous êtes moyennement curieux et moyen-
nement détaché.
◾ En-dessous de 15, vous ne vous intéressez vraiment pas au
langage corporel des autres, et c’est dommage car les détails
les plus captivants sur leur comportement vous échappent.

Controverse
Aujourd’hui, les spécialistes du langage corporel sont pris
dans une controverse. Les traditionalistes considèrent que le
langage non verbal peut être presque totalement dissocié du
langage verbal. La position la plus extrême est sans doute
celle du professeur Albert Mehrabian, un psychologue cali-
fornien, qui déclarait dans les années 1970 :
• que les mots prononcés ne représentent que 7 % du
signifié ;
• que 38 % du signifié est dans le paralinguistique (dans
la façon dont les mots sont prononcés) ;
• que 55 % du signifié est dans l’expression faciale qui
accompagne le message verbal.
D’après Mehrabian (1972), les indices non verbaux repré-
senteraient donc 93 % du message. Nombreux sont ceux qui
tiennent ces chiffres pour vraisemblables. Par conséquent, en
théorie, si je souris tendrement et si je prends une voix de
colombe pour vous susurrer que vous me cassez les pieds,
vous ne devriez pas accorder une grande attention à la partie
verbale de mon message, et rien ne devrait vous choquer. En
effet, mon message est positif à 93 %.
Pour ma part, je n’expérimenterais pas une telle méthode.
La plupart des gens, si vous leur dites qu’ils vous cassent les
pieds, s’en offusquent. Il n’est donc pas surprenant que les
idées de Mehrabian se trouvent contredites par les ouvrages
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 21

d’un certain nombre d’auteurs, de chercheurs et même


d’artistes. On pourrait notamment citer Shakespeare. L’idée
que les gestes comptent davantage que les mots s’oppose
aux recommandations formulées par Hamlet au chef de la
troupe de théâtre reçue par la cour du roi du Danemark  :
« Mettez l’action d’accord avec la parole, la parole d’accord
avec l’action, en vous appliquant spécialement à ne jamais
violer la nature. » Ce conseil reste valable aujourd’hui pour
les comédiens.
Un certain nombre de chercheurs, parmi lesquels le psy-
chologue Geoffrey Beattie, dans Visible Language (2004),
considèrent que la psychologie devrait prendre exemple
sur Hamlet. Le geste et la parole vont de pair et devraient
être pris en compte conjointement en tant qu’éléments de la
communication plutôt que coupés en morceaux comme le
suggère Mehrabian. Enfin, selon Beattie, le langage du corps
n’en est que plus révélateur  : « Nous reconnaissons main-
tenant que la majeure partie de notre langage corporel est
fugace et que, en réalité, il révèle ce que nous pensons plutôt
que nos émotions. »
Darwin savait qualifier cela
Les philosophes de la Grèce antique considéraient que les
passions bonnes et mauvaises finissent par s’imprimer sur le
visage et que chacune a sa propre expression. Pour Homère,
l’expression et l’apparence étaient liées au caractère.
Près de deux mille ans plus tard, en 1600, Sir Francis
Bacon, le célèbre homme d’État anglais, affirmait qu’il était
possible de connaître « les dispositions de l’esprit d’après
les linéaments du corps ». Ce principe a été le fondement
d’une science, la physiognomonie, laquelle a cependant eu
longtemps mauvaise réputation car ceux qui la pratiquaient
ne le faisaient souvent que dans un but lucratif. Il y avait
tant d’abus qu’en 1743, une loi britannique condamna
« tout vagabond prétendant avoir des compétences en phy-
siognomonie » à être fouetté en public ou envoyé en prison.
22 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

Heureusement, cette loi est maintenant tombée en désué-


tude. Autrement, j’aurais des ennuis, tout comme un certain
nombre de mes collègues.
En 1872, l’éminent et respecté Charles Darwin pouvait
sans risque publier L’expression des émotions chez l’homme
et les animaux. Darwin, le père de la théorie de l’évolution,
avait remarqué que les grands singes répétaient encore et
toujours certains gestes. Il s’était fait envoyer par des savants
du monde entier des exemples intéressants de ce qu’il appe-
lait un « langage animal » pour déterminer d’éventuels liens
entre la gestuelle des humains et celle des grands singes. Il
avait obtenu des centaines de réponses, en particulier des
descriptions de la manière dont les grands singes montraient
les dents, riaient ou exprimaient leur triomphe, non pas seu-
lement en se battant la poitrine mais aussi en sautant, en
courant ou en glapissant.
Loin de moi l’idée d’insinuer que les footballeurs pré-
senteraient une certaine ressemblance avec les gorilles, mais
je dirai que lorsqu’ils marquent un but, ils ont tendance à
manifester un comportement que Darwin aurait caractérisé
sans peine (comme le montre la figure ci-dessous).

Figure 1.2 – Les hommes et les grands singes


Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 23

Chez les grands singes, le mâle dominant se frappe la


poitrine après avoir réglé son compte à un mâle soumis. Le
footballeur qui vient de marquer un but court frénétique-
ment, fait la roue et serre ses coéquipiers dans ses bras. Les
footballeurs ne se frappent généralement pas la poitrine
comme King Kong, mais ils se livrent bel et bien à une sorte
de danse rituelle dont la signification est évidente : « Je suis
le meilleur, le plus fort… », etc.
Il existe toutefois quelques différences entre le gorille
dominant et le footballeur qui marque un but. Tout d’abord,
les gorilles sont bien trop inhibés pour pouvoir s’adonner à
ces étreintes collectives, qui s’observent maintenant même
au cricket, ce sport naguère si distingué (W. G. Grace doit se
retourner dans sa tombe).
Ensuite, il y a peu de chances que l’avant-centre, dans un
excès d’exubérance, se mette à uriner dans le but ou sur ses
adversaires.
On ne verra pas non plus un gorille adresser un baiser au
public.
D’autre part, il arrive souvent que l’avant-centre,
lorsqu’il est hué, défie son public en pointant en l’air un
doigt provocateur. Les gorilles ne font pas cela, sans doute
parce qu’ils ne se soucient pas de la façon dont la presse
couvrira l’événement.

Exercice – Vos émotions et vous


À quelle occasion avez-vous éprouvé pour la dernière fois un senti-
ment de triomphe ?
Comment vous êtes-vous comporté ?
Vous êtes-vous réjoui de montrer votre excitation aux autres ?
Dans le cas contraire, comment avez-vous tenté de dissimuler
ce que vous ressentiez ?
24 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

CONSEIL

Quand vous triomphez, évitez d’être trop démonstratif. Vous


risqueriez de susciter du ressentiment, sauf si votre entourage
vous aime vraiment et se réjouit sans réserve de votre succès.
La plupart des gens ont des réactions plus ambivalentes.

Darwin supposait même que l’on pouvait déceler l’égoïsme


à travers des signes non verbaux : « La ruse s’exprime aussi,
je crois, par des mouvements des yeux ou des téguments qui
les avoisinent ; en effet, ces mouvements sont moins soumis
que ceux du corps au contrôle de la volonté » (1877).
Après Darwin, le langage du corps n’a fait l’objet que
de peu d’études scientifiques, jusqu’à ce que deux hommes
s’y intéressent dans les années 1960 et confèrent à ce sujet
une popularité nouvelle et une respectabilité inédite dans
la communauté scientifique. L’un est le zoologue Desmond
Morris, l’auteur du Singe nu (1967), qui a montré combien
le comportement de l’être humain était similaire à celui des
gorilles, des babouins et des chimpanzés.
L’autre est Michael Argyle, un homme excentrique qui
a été mon professeur de psychologie à Oxford. C’était un
homme grand, plutôt peu commode et pas toujours très
subtil. Il avait l’habitude d’insérer un coussin sous ses
fesses, si bien qu’il paraissait être assis bien plus haut que
ses étudiants. Tout en préparant son coussin, il nous expli-
quait que plus on est assis haut, plus on est en position de
supériorité. De la part d’un universitaire distingué, c’était
quelque peu surprenant, mais comme nous allons le voir, il
avait raison.
D’après Argyle (1975), les gens qui vous regardent droit
dans les yeux sont le plus souvent sincères. Les yeux sont les
fenêtres de l’âme. Cependant, ce principe ne s’applique pas
à tout le monde.
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 25

Certaines personnes ont un type de personnalité machia-


vélique. En choisissant cette désignation, Argyle fait réfé-
rence au fameux ouvrage de Niccolo Machiavel, Le Prince,
dans lequel certains hommes politiques actuels avouent pui-
ser des idées. On y trouve en effet des conseils de portée uni-
verselle sur l’art de comploter, de dissimuler l’information et
de prendre l’adversaire par surprise.
Selon Argyle, les personnes qui présentent ce type sont
si naturellement retorses qu’elles sont capables de vous
dévisager avec toute l’apparence de l’innocence et de la sin-
cérité, tout en vous mentant effrontément.
Shakespeare, qui avait bien assimilé ce type de person-
nage, faisait dire à Richard III  : « Je peux sourire et tuer
tout en souriant, et crier mon contentement. »
Shakespeare avait compris que la gestuelle renforce le
message verbal, comme il le fait dire à Hamlet, mais aussi,
qu’elle ne va pas nécessairement dans le même sens. Freud
avait raison de voir en Shakespeare le plus grand psycho-
logue de l’instinct qui ait jamais vécu.
Les individus machiavéliques maîtrisent suffisamment
bien le langage de leur propre corps pour pouvoir contrô-
ler les signaux qu’ils émettent. S’ils savent se montrer si
convaincants, c’est parce que ces signaux sont précisément
ceux dont nous supposons qu’ils sont inconscients et auto-
matiques. Or, les individus machiavéliques les utilisent pour
donner l’illusion de leur sincérité. C’est ainsi qu’ils mani-
pulent leur entourage. Ils peuvent, par exemple, vous mentir
tout en soutenant votre regard (voir en page suivante).
26 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

Figure 1.3 – Les personnalités machiavéliques

Est-on machiavélique de naissance, ou le devient-on ?

Le langage du corps, dès le plus jeune âge


Nous commençons à apprendre le langage du corps dès la
naissance. Nous tétons, nous pleurons, nous agrippons des
mains, et au bout de quatre à cinq semaines, nous sourions.
Au bout de six à neuf mois, nous tendons la main vers les
objets. Dès leurs deux premières années d’apprentissage de
la parole, les enfants apprennent qu’il est possible de dire
ce que l’on ne pense pas et de ne pas penser ce que l’on dit.
Vers l’âge de 3 ans, nous faisons nos premiers pas dans un
apprentissage qui durera toute la vie, celui de la psychologie
d’autrui. Personne n’apprend aux enfants à être des Freud en
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 27

culotte courte et à interpréter les gestes des autres, mais c’est


bien ce qu’ils font, sauf s’ils sont autistes ou s’ils présentent
le syndrome d’Asperger. À l’âge de 4 ans, un enfant normal
en sait déjà beaucoup sur la signification des gestes et connaît
donc la différence entre la réalité et le mensonge.
Pour que nos enfants comprennent facilement où se
trouve la limite entre le réel et le fictif, nous exagérons sou-
vent nos gestes et nos expressions du visage dès que nous
commençons à faire semblant (ce que reproduit l’enfant ci-
dessous).

Figure 1.4 – Une expression simulée

Un enfant de 4  ans sait aussi qu’il n’est pas malin de


mettre sa main devant sa bouche quand on dit un mensonge.
Cependant, sous l’effet du stress, même un adulte cultivé et
averti peut ne plus y penser. La prochaine fois que vous ver-
rez une personnalité de la politique à la télévision, essayez
de détecter les signes permettant de savoir si elle dit la vérité.
Regardez, par exemple, où sont ses mains.
Quand on dissimule sa bouche à l’aide de sa main ou de
ses doigts, cela signifie que la bouche a « honte » de ne pas
28 / Comment décoder les gestes de vos interlocuteurs

dire la vérité. Quand un enfant fait « chut ! » en posant l’index


devant les lèvres, il applique ce principe. Argyle (1975) a aussi
largement étudié les signes révélateurs d’une tromperie que
certains psychologues comme Peter Collett (2005) appellent
des gestes qui parlent.

Figure 1.5 – Un signe de mensonge : une main sur la bouche

Là encore, nous sommes redevables à Freud. Dans Psy-


chopathologie de la vie quotidienne (1930), il a donné un
certain nombre d’exemples de « parapraxies », c’est-à-dire
d’oublis ou d’erreurs d’un genre particulier. L’inconscient
est primitif et rempli de désirs tabous qui ont tendance à
affleurer. Freud a raconté le cas d’une patiente qui affirmait
être heureuse en ménage mais qui n’arrêtait pas de tripoter
son alliance, de l’enlever de son doigt et de la remettre. On
n’a pas besoin d’être un génie pour comprendre que de tels
gestes trahissent une ambivalence. Les motivations et les sou-
haits inconscients finissent par émerger. Cependant, tous les
signes ne sont pas aussi parlants ni aussi transparents que ces
gestes autour de l’alliance.
Chapitre 1 : La science du langage corporel \ 29

En anglais, le terme désignant un geste qui parle est tell.


Il est emprunté au vocabulaire du poker, mais son emploi
s’est maintenant généralisé. Dans le film Casino Royale avec
Daniel Craig, il est beaucoup question des tells pendant la
partie de poker entre James Bond et Le Chiffre. C’est Bond
qui gagne, mais il n’est pas assez expert en langage du corps
pour remarquer que sa nouvelle petite amie est en réalité
du côté des méchants  : c’est une personne véritablement
machiavélique.
Les célébrités, la politique et le langage du corps
À l’époque où Gordon Brown et Tony Blair s’affrontaient,
leur langage corporel fascinait les journalistes. En 2004,
le Daily Mail avait demandé à Peter Collett, l’auteur de
la théorie des gestes qui parlent, d’étudier des vidéos des
deux hommes. L’un était alors chancelier, l’autre Premier
ministre.
Malgré tous les efforts de ces deux leaders pour dissi-
muler à quel point ils étaient en compétition, leurs pieds le
révélaient. Pendant l’allocution de Tony Blair au congrès du
Parti travailliste de 2004, Brown s’est trémoussé pas moins de
322 fois. Il s’est notamment massé les poignets quinze fois et
a regardé le sol à de multiples reprises. Collett a aussi compté
combien de fois il s’est croisé les bras et combien de fois il
s’est passé la main sur le visage.
« M.  Blair trahit aussi son sentiment d’insécurité en
se passant la main sur le ventre, un signe de recherche du
confort maternel », a aussi conclu Collett. Une mère, pour
calmer son bébé, a tendance à lui caresser le ventre. Le Psy-
cho Mail a ajouté : « Sa mère n’est pas là pour lui caresser le
ventre, donc il le fait lui-même. »
En 2006, il y a eu pire. Alors même qu’il faisait l’éloge de
Tony Blair, Gordon Brown s’est touché le nez.
D’après un certain nombre de spécialistes, se toucher
le nez est un « geste de déplacement » indiquant que la
Nous espérons que cet extrait
vous a plu !

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