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MESURES
DE DISTANCE

 HISTORIQUE
Alors que de tout temps on a su facilement mesurer des angles avec précision, la mesure
de distances a toujours été un problème pour le topomètre. La précision des méthodes
classiques de mesure n’était pas homogène avec la précision des mesures angulaires : on
savait dès le début du siècle lire des angles à 2,5 dmgon près (ce qui donne un écart de
0,4 mm à 100 m) mais il était très difficile d’obtenir une précision au centimètre sur des
bases courtes de 100 m de long... Les mesures très précises au fil Invar 1 (voir § 2.3.1)
demandaient beaucoup de temps et de moyens.

Un premier progrès a été l’apparition des distancemètres (les premières mesures datent
de 1948 à la suite de travaux du physicien Suédois Erik Bergstrand sur la connaissance
de la vitesse de la lumière) : la mesure de distance est basée sur la mesure du déphasage
d’une onde lumineuse ayant parcouru l’aller-retour sur la distance à mesurer. Ce procédé
permet de s’affranchir des irrégularités du terrain et de la longueur limitée de la chaîne.
Les premiers distancemètres étaient toutefois très encombrants, peu précis, de faible
autonomie et très coûteux.

Le progrès décisif a été le perfectionnement et la miniaturisation de ces appareils


qui sont aujourd’hui intégrés à l’optique même des théodolites modernes (stations
totales). Les distancemètres actuels sont d’un encombrement négligeable, d’une auto-
nomie suffisante pour une journée de travail au minimum et leur précision varie de
±(5 mm + 5 mm /km) pour le DI 1001 à ± (1 mm + 1 mm/km) pour le DI 2002 (Wild),

1
L’Invar est un alliage d’acier à forte teneur en nickel et possédant un très faible coefficient de dilata-
tion, inférieur à 1 mm/ km/°C, soit 10 fois moins que l’acier dans le domaine des températures
courantes.

MESURES DE DISTANCE 

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soit environ ± 2 mm pour 1 km. (cf. § 6 pour le détail de ces caractéristiques de précision
en mm et mm/km).
La dernière étape est la démocratisation, depuis 1990, du système de positionnement
par satellite (système GPS, chap. 7) qui permet, grâce à l’emploi de deux récepteurs, de
mesurer la longueur d’une base avec une précision de l’ordre de ± (5 mm + 1 mm/km)
sur des distances de 10 à 15 km, le temps de mesure variant de 10 à 30 minutes quels que
soient les obstacles situés entre les points et quelles que soient les conditions météorolo-
giques, éventuellement de jour ou de nuit...
Dans ce chapitre, nous étudierons les principales techniques de mesure de distance
utilisables par le topomètre en comparant les précisions de chacune. Le but n’est pas de
déterminer la meilleure, mais d’en choisir une en fonction du matériel disponible et de la
précision demandée.

Remarque
Certaines méthodes décrites dans les paragraphes suivants paraîtront bien poussié-
reuses au topographe moderne, y compris la mesure au ruban, car avec les « stations
totales » actuelles, l’opérateur réfléchit de moins en moins. Afin de faire réfléchir les
futurs opérateurs, nous avons tout de même détaillé ces méthodes, sans toutefois
revenir au schéma du tachéomètre Sanguet. Leur aspect formateur n’est pas négli-
geable, ne serait-ce que pour la réflexion personnelle et l’application du calcul trigono-
métrique.

 MESURES DE DISTANCES
À L’AIDE D’UNE CHAÎNE
La mesure à la chaîne est le moyen le plus classique et utilisé pour déterminer les
distances. Ses inconvénients principaux sont d’être tributaire du terrain (accidenté ou
non, en forte pente ou non, etc.) et d’être limité en portée (les rubans utilisés couramment
sont limités à 100 m). La précision de la mesure est également limitée et dépend forte-
ment des opérateurs.
Autrefois, la chaîne était une véritable chaîne à maillons étalonnée servant à mesurer les
longueurs, appelée également chaîne d’arpenteur.
Aujourd’hui, on utilise le décamètre, simple, double, triple ou quintuple, bien plus facile
à manipuler. On a gardé le nom de chaîne qui devient le terme général englobant le
décamètre, le double-décamètre, etc. On utilise aussi le terme de ruban.

10 m 20 m 30 m 50 m 100 m
CLASSE I ± 1,1 mm ± 2,1 mm ± 3,1 mm ± 5,1 mm
CLASSE II ± 2,3 mm ± 4,3 mm ± 6,3 mm ± 10,3 mm ± 20,3 mm
CLASSE III ± 4,6 mm ± 8,6 mm ± 12,6 mm ± 20,6 mm

 MESURES DE DISTANCE

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Les rubans sont répartis en trois classes de précision : le tableau précédent en donne les
tolérances de précision fixées par une norme européenne CEE (Communauté Écono-
mique Européenne).

Les valeurs du tableau étant des tolérances, si l’on veut obtenir l’écart type il suffit de les
diviser par 2,7 (tome 2 chap. 5 § 12.3.2). Par exemple pour un ruban de 50 m de classe
II, l’écart type sur une mesure est de ± 10,3 / 2,7 = ± 3,8 mm.

La longueur d’un ruban est donnée à une température ambiante donnée (20 °C en
général) et pour une tension donnée. Par exemple, le ruban Métralon en acier est étalonné
avec une tension de 4,9 daN pour un ruban de 50 m de classe I. La force de tension à
respecter est généralement indiquée sur le ruban. Les rubans en matériaux souples sont
très sensibles à cette tension (voir l’étude des corrections dans les paragraphes suivants).

Fig. 4.1. : Mesure de précision au ruban

Lors de mesures fines, dont la précision doit avoisiner la tolérance du ruban, il faut :

● tenir le ruban par l’intermédiaire d’un dynamomètre pour assurer une tension opti-
male et éviter de l’allonger par traction lors de la mesure : un effort de 5 daN sur un
ruban en acier de section 0,2 × 13 mm2 équivaut à un allongement de 5 mm sur un
ruban de 50 m, ordre de grandeur de la tolérance de précision de la classe I. Si la
chaîne est suspendue au-dessus du sol, l’opérateur doit régler la tension du dynamo-
mètre de façon que l’erreur de chaînette, c’est-à-dire la forme incurvée prise par le
ruban, s’annule avec l’allongement dû à la tension du ruban (§ 2.3.6) ;
● corriger la valeur lue du coefficient de dilatation linéaire du matériau du ruban
(généralement de l’acier dont le coefficient vaut 11.10–6 °C–1, soit un allongement de
5,5 mm sur un ruban de 50 m pour une augmentation de 10 °C ;
● si le chaînage demande plusieurs portées de chaîne, aligner les différentes portées
soit à vue, soit avec des fiches d’arpentage ou des jalons. Une erreur d’alignement de
30 cm sur un ruban de 50 m donne une erreur sur la distance mesurée de 1 mm. Dans
ce cas, la mesure lue est plus grande que la valeur réelle.

 Mesures en terrain régulier


En topographie, la donnée essentielle est la distance horizontale entre deux points.
Suivant la configuration du terrain, elle est plus ou moins difficile à obtenir précisément
à la chaîne.

MESURES DE DISTANCE 

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 Terrain régulier et horizontal
Si le terrain est régulier et en pente
faible (moins de 2 %), il est possible
de se contenter de poser le ruban
sur le sol et de considérer que la dis-
tance horizontale est lue directement
(fig. 4.2.). La précision qu’il est pos-
Fig. 4.2. : Mesure au ruban
en terrain horizontal
sible d’obtenir sur une mesure est au
mieux de l’ordre de ± 5 mm à 50 m
pour un ruban de classe I.
Application
Montrez qu’à partir de 2 % de pente, une erreur de 1 cm apparaît sur une mesure de
50 m.

Réponse
Dp = 50 m, ∆H = 0,02 . 50 = 1 m donc Dh = 49,99 m.

 Terrain en pente régulière


Si le terrain n’est pas parfaite-
ment horizontal, il faut considé-
rer que l’on mesure la distance
suivant la pente. Pour connaître
la distance horizontale avec pré-
cision, il faut donc mesurer la
dénivelée ∆H entre A et B ou
Fig. 4.3. : Mesure au ruban en terrain bien la pente p de AB (fig. 4.3.).
en pente régulière
Dp – ∆H
2 2
Soit : Dh =

1 Dp
ou bien : Dh = Dp ⋅ cos i = Dp ⋅ ---------------------
2
= ------------------ puisque p = tani.
1 + tan i 2
1+p

La précision est du même ordre que précédemment, c’est-à-dire 10 mm à 50 m.

Application
Vous mesurez une distance suivant la pente de 37,25 m et vous mesurez, au clisimètre,
une pente de 2,3 %. Quelles sont les valeurs de Dh et de ∆H ?

Réponse
1 + 0, 023 = 37,24 m et ∆H = 37, 25 – 37, 24 = 0,86 m.
2 2 2
Dh = 37,25 /

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 Mesures en terrain irrégulier ou en forte pente
On ne peut pas tendre le ruban sur le sol à cause de ses ondulations. De plus, la pente (ou
la distance à chaîner) est telle qu’on ne peut pas directement mesurer la distance Dh.

 Mesure par ressauts horizontaux


Citons pour mémoire la méthode appelée mesure par ressauts horizontaux ou cultella-
tion. Illustrée par la figure 4.4., elle nécessite l’emploi d’un niveau à bulle et de deux fils
à plomb en plus de la chaîne et des fiches d’arpentage (ou jalons). Sa mise en œuvre est
longue et le procédé peu précis.

Fig. 4.4. : Mesure au ruban par ressauts horizontaux

On peut remarquer que : Dh = Dh 1 + Dh 2 + Dh 3

Remarque
Lorsque l’opérateur doit reporter plusieurs fois le ruban pour mesurer une longueur, il
faut aligner les portées. Cet alignement s’effectue généralement à vue en utilisant des
fiches d’arpentage ou des jalons. Le défaut d’alignement doit être inférieur à 20 cm sur
30 m (ce qui est relativement facile à respecter) pour obtenir une précision au milli-
mètre.

Si l’opérateur mesure une longueur de 50 m avec un écart type valant par exemple σL
= ± 10 mm, la précision obtenue sur une longueur mesurée avec n reports du ruban de
50 m vaut σ L ⋅ n (tome 2 chap. 5 § 12.3.6.4). Par exemple, une longueur de 125 m
exige trois reports de ruban, donc une incertitude minimale de ± 10 . 3 ≈ ± 17 mm.

 Mesure en mode suspendu


Un fil en matériau stable (Invar) est tendu au-dessus du sol. La tension est maintenue
constante par des poids (fig. 4.5.). L’opérateur doit mesurer la dénivelée ∆H entre les
sommets A′ et B′ des tripodes de suspension du fil pour pouvoir calculer la longueur Dh
Di – ∆H .
2 2
en fonction de la distance inclinée Di mesurée : Dh =

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On sait calculer l’erreur sur la distance due à la forme de chaînette prise par le fil
(§ 2.3.5). Il est même possible d’annuler l’erreur de chaînette par un choix judicieux de
la tension à appliquer au fil (§ 2.3.6).

Fig. 4.5. : Mesure en mode suspendu

Cette méthode donne des résultats satisfaisants en mesurage de précision mais elle est
longue à mettre en œuvre. On obtient une précision millimétrique pour des portées d’une
centaine de mètres. Elle est applicable à un ruban.

Remarque
La différence entre la longueur de la corde A′B′ et celle de la chaînette peut être
considérée comme constante pour une tension donnée et pour un fil donné (elle est
fonction de son poids par unité de longueur) si la dénivelée entre A′ et B′ reste faible.
C’est pourquoi certains constructeurs donnent la correction de chaînette à appliquer
pour une tension donnée sous forme d’une correction d’étalonnage spécifique à la
mesure en mode suspendu.

 Mesurage de précision : étalonnage d’un ruban


Pour effectuer des mesures de haute précision avec un ruban, il faut l’étalonner. Ceci se
fait en mesurant la longueur d’une base connue très précisément.

 Construction d’une base d’étalonnage précise


Une méthode consiste à utiliser le mesurage au fil Invar. Ce procédé sert aussi à
l’étalonnage des distancemètres : actuellement, cet étalonnage se fait plutôt par interfé-
rométrie, ce qui assure des précisions de l’ordre de 0,01 mm sur 100 m.
Le fil Invar permet la création de bases connues avec une précision inférieure au milli-
mètre sur des portées allant jusqu’au kilomètre (mesure en mode suspendu, § 2.2.2).
Des bases d’étalonnage d’une longueur de 120 m connues au millimètre, sont mises à
disposition des topomètres par le service du cadastre des grandes villes. La DRIR (Direc-

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tion Régionale de l’Industrie et de la Recherche) délivre les certificats d’étalonnage des
rubans de précision (classe I).

 Correction d’étalonnage

La valeur réelle d’une mesure s’exprime par L exacte = L mesurée ⋅ ( 1 + k E )

kE est le coefficient d’étalon-


nage déterminé en mesurant la
longueur d’une base d’étalon-
nage connue.
On appelle correction d’éta-
lonnage le terme
CE = kE . Lmesurée.
L’opérateur lit la valeur indi- Fig. 4.6. : Utilisation d’une base d’étalonnage
quée par le ruban sur la base
connue : si le ruban est trop
long, il lit une valeur trop petite
et inversement, s'il est trop
court, une valeur trop grande.
Par exemple, un double déca-
mètre indique 19,987 m en
mesurant une base de 20,000 m
(fig. 4.7.). Il est donc trop long Fig. 4.7. : Mesure avec le ruban étalonné
de 0,013 m et donne des valeurs
trop petites. Il faut le corriger de
0,013 m tous les 20 m.
L base – L indiquée par le ruban
L’expression du coefficient d’étalonnage est : k E = -----------------------------------------------------
-
L indiquée par le ruban

Dans le cas de la figure 4.7., on obtient : kE = 6,5.10–4.


Si l’opérateur mesure avec le même ruban une longueur de 20,000 m (fig. 4.6.), elle vaut
en réalité 20 . (1 + 6,5.10–4) = 20,013 m.
S’il mesure sur le terrain une longueur de 18,655 m, sa valeur « réelle » est :
Lexacte = 18,655 . (1 + 6,5.10–4) = 18,667 m.

Remarque
L base
Le terme mE = ------------------------------------
- est appelé module d’étalonnage. On a donc
L indiquée par le ruban
kE = mE – 1, ici mE = 1,00065.

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 Correction due à la température
Un ruban est généralement étalonné à la température te = 20 °C. La correction de
dilatation est positive si la température est supérieure à la température d’étalonnage ;
dans ce cas, un ruban trop long donne des résultats trop petits ; fig. 4.5. et 4.6. Cette
correction est négative si la température est inférieure à la température d’étalonnage ;
dans ce cas, un ruban trop court donne des résultats trop grands. Si vous mesurez en été,
au soleil, la température du ruban en acier peut atteindre 50 °C ; elle peut être mesurée
sur le terrain par des thermomètres d’ambiance ou par des thermomètres de contact.
Le coefficient de dilatation de l’acier est k = 1,08.10–5 °C–1. On obtient donc :
L exacte = L mesurée ⋅ [ 1 + 1, 08 ⋅ 10 ⋅ ( t – te ) ]
–5

te est la température d’étalonnage (20 °C en général).

Exemple
Si vous mesurez une longueur de 35,035 m avec un ruban en acier à t = 40 °C, il faut
corriger la valeur lue d’une valeur positive (40 – 20) . 1,08 . 10–5 soit + 0,22 mm/m.
Donc la longueur « exacte » est : 35,035 . (1 + 0,22 . 10–3 ) = 35,043 m.

 Correction de tension (ou d’élasticité du ruban)


Comme toute mesure, l’étalonnage doit être fait à tension constante connue du ruban :
pour cela, on utilise un dynamomètre ou bien un poids accroché au ruban suspendu au
dessus du sol. L’allongement ∆L en mètre d’un ruban d’acier soumis à une tension T
s’exprime comme suit :
L : longueur du ruban exprimée en m. LT
∆L = ------
S : section constante du ruban en mm2. ES
E : module d’élasticité de l’acier E = 21 000 daN/mm2.
T : effort de tension exprimée en daN (1 kgf = 9,81 N).

La longueur « exacte » est alors : L exacte = L mesurée ⋅ ( 1 + k T )

( T – T0 )
avec : k T = ------------------
-
ES

kT est appelé le coefficient de tension.


Dans l’expression précédente, T0 est la tension d’étalonnage ( ≈ 5 daN).

Exemple
Un ruban de 50 m, de section (0,2 × 13) mm2 étalonné sous une tension de 5 daN
s’allonge de 10 mm sous une tension de 16 daN.

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 Correction de chaînette
Lors d’une mesure en mode suspendu, le ruban prend une forme dite de chaînette
(déformation libre d’une chaîne tendue entre deux points A et B ; fig. 4.8.).

Fig. 4.8. : Effet de chaînette sur une mesure en mode suspendu

La flèche f de cette chaînette peut être réduite par augmentation de la tension mais ne peut
pas être annulée. La correction est toujours négative car l’effet de chaînette est identique
à un allongement de la chaîne.
3
p ⋅D
2
Elle s’exprime par : L exacte = D = L mesurée ⋅ ( 1 + k C ) avec k C = – -----------------------2
24 ⋅ L ⋅ T

T est la tension de la chaîne (daN).


D est la distance rectiligne entre les supports du ruban (m).
L est la longueur suivant le ruban c’est-à-dire Lmesurée .
p est le poids du ruban par mètre de longueur (daN/m). Le poids volumique de l’acier
étant de 7,85 . 10 3 daN/m3, pour une section classique (0,2 × 13) mm2, le poids linéaire
est p = 7,85 . 103 × 0,2 . 10 –3 × 13 . 10 –3 ≈ 20 . 10 –3 daN/m.

Application
1) Calculez la longueur réelle D mesurée par une chaîne en acier de longueur L = 50 m
et de (0,2 × 13) mm2 de section, suspendue à ses extrémités et tendue à 5 daN.

2) Calculez l’erreur de chaînette induite par une variation de la tension de 2 daN sur la
chaîne de l’exercice précédent lorsqu’elle est tendue à 10 daN.

Réponse
1) On cherche D = L (1 + kC) donc il faut résoudre une équation du troisième degré. La
résolution par approximations successives 1 permet de trouver dès la seconde itération
que D = 49,914 m. Le tableau ci-après indique les calculs successifs.

1
L’équation du troisième degré est programmée sur certaines calculatrice, on peut aussi retrouver ses
solutions exactes en utilisant par exemple la théorie des nombres complexes.

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L’écart entre la longueur réelle et la longueur mesurée est 8,6 cm.
Si la tension est de 10 daN, on obtient I TÉRATIONS D L – p2 .D3/24/T2
D = 49,978 m, soit un écart de 2,2 cm. 50,000 49,913
1 49,913 49,914
Pour obtenir un écart de l’ordre du milli-
2 49,914 49,914
mètre, il faudrait tendre à 39 daN ; le
ruban s’allongerait alors de 3,1 cm. Nous
verrons au paragraphe 2.3.6. qu’une tension de l’ordre de 15 daN permet d’équilibrer
l’allongement dû à la tension et le « raccourcissement » dû à la chaînette.
2) Pour T = 8 daN, D = 49,966 m ; l’écart est donc de 1,2 cm.
Pour T = 12 daN, D = 49,985 m ; l’écart est donc de 7 mm.
À partir de T = 16 daN, une variation de tension de 1,5 daN entraîne une erreur
inférieure à 1 mm sur 50 m.

Remarque
Les résultats des deux exercices précédents montrent qu’une tension de l’ordre de 15 à
16 daN permet une précision optimale avec ce ruban.

 Notion de tension normale du ruban


Pour éliminer l’erreur de chaînette, il est possible d’appliquer au ruban une tension dite
normale Tn telle que l’allongement dû à la tension compense l’erreur de chaînette. La
valeur de Tn peut être calculée en égalisant les erreurs de chaînette et de tension, c’est-
à-dire :

( Tn – To ) ⋅ L p ⋅ D 
2 3
-------------------------------- = ------------------2-
S⋅E 24 ⋅ Tn  ⇒ Tn = To +  1 – D
 ---- ⋅ S ⋅E Attention ! D est fonction de Tn.
 L
p ⋅D
2 3 
------------------2- = L – D 
24 ⋅ Tn 

Application
Calculez Tn pour une chaîne en acier de 50 m, de (0,2 × 13) mm2 de section étalonnée
à 5 daN.
Réponse
Cette équation doit être résolue par approximations successives car la longueur exacte
D est fonction de la tension normale Tn (voir ci-après). On trouve Tn = 15,221 daN.
L’erreur due à la chaînette est de + 9 mm. La longueur exacte est plus petite : c’est
comme si on utilisait un ruban droit mais plus long de 9 mm. L’erreur due à l’augmen-
tation de tension est de – 9 mm : le ruban est allongé de 9 mm, il indique donc une
mesure trop petite. Les deux erreurs se compensent.

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Résolution de l’équation à l’aide d’un tableur
Pour trouver Tn il faut effectuer une résolution par approximation successives.
Dans ce cas, elle ne peut être faite directement sur l’inconnue Tn car D est aussi
inconnue et doit se calculer elle aussi par approximations. Une solution consiste
à remplacer la valeur de Tn dans l’expression de D pour calculer D par approxi-
mations successives puis d’en déduire Tn.
p ⋅D
2 3
La formule de calcul de D est : 0 = -----------------------------------------------------------------2 – L + D (1)
24 ⋅[ To + ( 1 – D/L ) ⋅S ⋅E ]

Dans une nouvelle feuille de calcul d’Excel, disposez les calculs ainsi :

A B C
1 L= 50 m
2 S= 2,6 mm2
3 E= 21 000 daN/mm2
4 p= 0,020 41 daN/m
5 T0 = 5 daN
6 D= 49,990 6 m
7 Formule 0,000 000 0
8 Tn 15,221 daN

— en case B1 la longueur de la chaîne : 50↵


— en case B2 la section : = 0,2*13↵
— en case B3 le module d’Young : 21 000↵
— en case B4 on calcule p : =7,85*B2/1 000↵
— en case B5 la tension d’étalonnage : 5↵
— en case B6, valeur quelconque de D : 50↵
— en B7, équation (1) : = B4^2 * B6^3 / 24 / (B5+(1–B6/B1)*B2*B3)^2 – B1 + B6↵
— en B8, formule donnant Tn : = B5 + (1– B6/B1)*B2*B3↵
La résolution utilisera la fonction « valeur cible » d’Excel (menu OUTILS) après avoir
réglé la précision de ce calcul itératif à 0,000 001 ou moins dans la rubrique Calcul du
menu OUTILS / OPTIONS. Dans la boîte de dialogue valeur cible, la cellule à définir est
B7, la valeur à atteindre 0, la cellule à modifier B6. Excel trouve la valeur D = 49,9906 m
ce qui donne Tn = 15,221 daN.

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 Applications

Application
Calculez la valeur exacte de la mesure suivante effectuée en mode suspendu en terrain
horizontal, avec un ruban en acier de classe I, de 2,6 mm2 de section, de longueur 50 m :
Lmesurée = 365,145 m. La température du ruban est mesurée à 28 °C et reste constante
pendant toute la mesure ; la tension constante est de 10 daN. La mesure est faite en sept
portées de 50 m et une portée d’appoint (toutes les portées sont considérées parfaite-
ment alignées). Le ruban a été étalonné au préalable dans les conditions suivantes : To
= 4,5 daN, te = 20 °C. On a mesuré l’indication du ruban sur une base connue de 50 m,
soit 49,986 m.

Réponse
Pour chaque portée de 50 m, on calcule la longueur exacte.
● Après correction d’étalonnage, la longueur réelle d’une portée de ruban à 20 °C est :
50 . [1 + (50 – 49,986)/49,986] = 50,0140 m.
● Après correction de température, la longueur effective du ruban à 28 °C est :
50,0140 . [1 + 1,08 .10 –5 (28 – 20)] = 50,0183 m.
● Après correction de tension, la longueur du ruban tendu à 10 daN est :
50,018 3 . [1 + (10 – 4,5)/(21 000 × 2,6)] = 50,0234 m.
● Après correction de chaînette, la longueur finale de D est :
50,0234 . [1 – (20,41 .10 –3) 2 D 3 / 24 / 102 / 50,0234].

On calcule D par approximations successives et on obtient D = 50,0017 m. Ce qui est


proche de la valeur étalon. La longueur exacte des sept premières portées est donc de
350,012 m.

Le calcul de la mesure d’appoint de 15,145 m est faite à l’aide du même principe ;


comme précédemment, on reprend chaque correction :
● correction d’étalonnage : 15,145. (1 + 2,8 .10 –4) = 15,149 2 m
● correction de température : 15,1492. (1 + 8,64 .10 –5) = 15,1505 m
● correction de tension : 15,1505. (1 + 1.10 –4) = 15,1521 m
● correction de chaînette : longueur finale D = 15,1515 m.

L’écart type sur une mesure étant de ± 1,9 mm (= ± 5,1/2,7 en classe I), sur huit portées
il sera de ± 5,3 mm (± 1,9 . √8). La longueur exacte finale est de 365,163 m ± 5 mm,
soit un écart d’environ 2 cm par rapport à la valeur brute.

Remarque
La précision finale étant généralement du centimètre, on peut effectuer un calcul plus
rapide comme suit :
● en cumulant directement les corrections sans se soucier de l’ordre de calcul ;

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● les longueurs D et L étant proches, on peut remplacer D3 par L3 dans l’expression
de kC , ce qui évite la résolution par approximations successives.
On obtiendrait ici :
365,145 . (1 + 2,8 .10 –4 + 8,64 .10 –5 + 1.10 –4 – 4,34 .10 –4)= 365,157m.

Application
Cet exercice est extrait de l’examen préliminaire de géomètre expert (1986).
Pour déterminer les corrections d’étalonnage de deux rubans de précision, un topo-
graphe mesure une base de longueur connue, par exemple Lbase = 120,032 m. Les
résultats de ces mesures d’étalonnage sont les suivants :
– ruban n° 106 : 120,0656 m à – 4,1 °C.
– ruban n° 107 : 120,0685 m à – 5,2 °C.
1) Calculez la correction d’étalonnage pour 100 m de ruban à 0 °C, sachant que la
dilatation de ces rubans donne une variation de 1,08 mm à 100 m pour 1 °C.
2) Déterminez la valeur de la distance horizontale AB mesurée avec ces deux rubans à
partir des données du tableau ci-dessous. Les colonnes Larrière et Lavant correspondent à
des lectures sur mire sur les points de report du ruban.

RUBAN N° 106 (DE A VERS B) RUBAN N° 107 (DE A VERS B)


MESURES T EMP . LARRIÈRE LAVANT MESURES T EMP. LARRIÈRE LAVANT
L (m) t(°C) (mm) (mm) L (m) t (°C) (mm) (mm)
20,0000 11,0 1519 1464 20,0000 9,2 1498 1443
20,0000 13,1 1555 1518 20,0000 11,5 1546 1511
20,0000 15,4 1515 1494 20,0000 14,3 1530 1510
20,0000 16,9 1510 1417 20,0000 16,7 1500 1405
20,0000 18,3 1473 1373 20,0000 15,6 1473 1374
20,0000 18,0 1636 1445 20,0000 17,6 1606 1417
20,0000 19,5 1441 1441 20,0000 18,9 1438 1437
20,0000 20,0 1508 1448 20,0000 19,9 1509 1448
10,3071 21,9 1496 1499 10,3121 20,8 1505 1508

Réponse
1) Le coefficient de dilatation est donc k = 1,08 . 10 –5 °C –1.
– pour le ruban n° 106, une lecture de 120,065 6 à – 4,1 °C donnerait :
120,065 6 [1 + k(– 4,1 – 0)] = 120,060 28 m à 0 °C.
– pour le ruban n° 107, une lecture de 120,068 5 à – 5,2 °C donnerait :
120,068 5 [1 + k(– 5,2 – 0)] = 120,061 76 m à 0 °C.
La correction d’étalonnage à 0 °C et pour 100 m de longueur est donc de :
– pour le ruban n° 106,
Ce = 100 (120,032 – 120,060 28) /120,060 28 = – 0,02356 m /100 m.

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– pour le ruban n° 107,
Ce = 100 . (120,032 – 120,06176)/ 120,06176 = – 0,02478 m /100 m.
2) Le tableau de réponses est donné ci-après.

RUBAN N° 106 RUBAN N° 107


LONGUEUR L0 LONGUEUR Lc DÉNIVEL. DISTANCE LONGUEUR L0 LONGUEUR Lc DÉNIVEL. DISTANCE
À 0 °C (m) CORRIGÉE (m) Dn (m) Dh (m) À 0 °C (m) CORRIGÉE (m) Dn (m) Dh (m)
L[1+k(t — 0)] L0(1+Ce/100) Lar — Lav √(Lc2—Dn2) L [1+k(t — 0)] L0(1+Ce/100) Lar — Lav √(Lc2—Dn2)
20,00238 19,99766 0,055 19,99759 20,00199 19,99703 0,055 19,99695
20,00283 19,99812 0,037 19,99808 20,00248 19,99753 0,035 19,99750
20,00333 19,99861 0,021 19,99860 20,00309 19,99813 0,020 19,99812
20,00365 19,99894 0,093 19,99872 20,00361 19,99865 0,095 19,99842
20,00395 19,99924 0,100 19,99899 20,00337 19,99841 0,099 19,99817
20,00389 19,99918 0,191 19,99826 20,00380 19,99884 0,189 19,99795
20,00421 19,99950 0,000 19,99950 20,00408 19,99912 0,001 19,99912
20,00432 19,99961 0,060 19,99952 20,00430 19,99934 0,061 19,99925
10,30954 10,30711 —0,003 10,30711 10,31442 10,31186 —0,003 10,31186
Total 170,29638 Total 170,29734

La distance AB est donc de (170,29638 + 170,29734)/2, soit 170,2969 m ± 0,5 mm.

Application
Quelle est la longueur à reporter sur le sol pour implanter une distance horizontale de
50,135 m avec un ruban en acier de 20 m étalonné sous une tension de 15 daN à
23,2 °C, la mesure d’une base de 100 m ayant donné un résultat de 99,976 4 m. La
température au moment de l’implantation est de 29,6 °C. La distance sera reportée sous
une tension de 15 DaN, on peut ainsi éliminer la correction de tension.

Réponse
À 23,2 °C, la longueur est L′ = 50,1350 /[1 + (100 – 99,9764) / 99,9764] = 50,123 m.
À 29,6 °C, la longueur à reporter est L′′ = 50,1232 / [1 + k (29,6 – 23,2)] = 50,120 m.

 Extension de la notion de tension normale


Il est possible d’étendre cette notion en tenant compte dans la tension normale de la
température du ruban lors de la mesure. Les équations précédentes (§ 2.3.6) donnent
alors :
D
Tn = To + 1 – ---- + k ⋅ ( t – t e ) ⋅ S ⋅ E
L

On peut utiliser un tableur pour établir l’abaque suivant (fig. 4.9.) donnant la tension
normale Tn d’un ruban en acier (k = 10 mm/km/°C), de section (0,2 × 13) mm2 étalonné

 MESURES DE DISTANCE

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sous une tension de 5 daN à 20 °C, en fonction de la longueur à mesurer L. C’est un
moyen simple d’éviter les calculs précédents dans les cas où la précision du centimètre
suffit.

Fig. 4.9. : Tension normale en fonction de la longueur du ruban


et de la température de mesure

 MESURES PARALLACTIQUES

 Mesure avec une stadia


Ce type de mesure parallactique
nécessite l’emploi d’un théodo-
lite et d’une stadia. Une stadia
est une règle comportant deux
voyants (triangulaires ou circu-
laires) dont l’écartement est
connu (généralement 2 m). Il
existe des stadias Invar pour des
mesures de haute précision. La
stadia est dotée d’une nivelle
sphérique et d’un viseur pour
régler sa perpendicularité par
rapport à la ligne de visée A′ B′
(fig. 4.10-a.).
L’opérateur dispose en A un
théodolite (ou un cercle d’ali-
gnement) et en B une stadia
horizontale perpendiculaire à la Fig. 4.10-a. : Mesure avec une stadia
distance à mesurer AB.
Le réglage en hauteur est inutile : l’angle mesuré est l’angle projeté sur le plan horizontal.

MESURES DE DISTANCE 

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En projection sur le plan horizontal passant par exemple par le point A, on obtient :
α L
tan --- = ----------- ⇒
α
Dh = cot --- avec L = 2 m (cas général).
2 2Dh 2

 Précision de cette technique de mesure


En considérant la longueur L exacte, le calcul de l'écart type théorique sur la distance
L [ 1 + tan ( α /2 ) ]
2 2 2
4Dh + L
horizontale Dh donne : σDh = ----------------------------------------
- ⋅ σ α rad = ------------------------- ⋅ σ α rad .
4tan ( α /2 )
2 4L

Si l’on utilise un théodolite T16 et que l’on mesure avec une paire de séquences (chap. 3,
§ 4.3), on peut estimer σα = ± 2,5 mgon. Cela donne donc une précision de ± 2,4 cm à
35 m ou ± 5 cm à 50 m.
Si l’on utilise un théodolite T2 et une mesure à deux paires de séquences, on peut estimer
σα = ± 5/ 2 = ± 3,5 dmgon, valeur usuelle ; on peut donc obtenir jusqu’à ± 7 mm à
50 m.

 Application
Une mesure de métrologie nécessite la
connaissance au millimètre près de la
distance entre deux théodolites. Un théo-
dolite est stationné en chacun des points
A et B et par des visées angulaires sur
une stadia Invar ; l’opérateur cherche à
déterminer la précision de connaissance
de la base AB.(fig. 4.10-b.).

Fig. 4.10-b. : Application


d’une mesure parallactique

 Description

La stadia Invar est constituée d’un tube semi-circulaire en acier entourant un fil Invar. Ce
fil est rivé au tube d’un côté et mis sous tension constante de 10 daN par un ressort de
l’autre côté. Pour une augmentation de la température égale à 10 °C, le fil de 2 000 mm
de long s’allonge de 0,024 mm, le tube en acier s’allonge de 0,24 mm ce qui augmente
la tension du ressort et allonge le fil Invar de 0,004 mm. Mais le système de suspension
en laiton du voyant agit de 0,018 mm en sens opposé, ce qui fait que globalement
l’allongement n’est que de 0,01 mm pour 10 °C. On peut donc considérer connaître la
longueur de la stadia Invar au moins au dixième de millimètre près.

 MESURES DE DISTANCE

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 Manipulation

L’opérateur mesure au ruban la base AB puis effectue les visées angulaires détaillées
(fig. 4.10-b.). Il calcule enfin la longueur de stadia déduite de ces mesures et en déduit un
facteur de mise à l’échelle qui permettra d’obtenir la base AB avec une précision
inférieure au millimètre.

AB est mesurée à 4,09 m au ruban. La résolution des triangles ABa et ABb permet
d’obtenir :

Aa = 2,6190 m Ba = 3,8551 m AbB = 80,0288 gon


Ab = 3,9862 m Bb = 2,7635 m AaB = 84,0943 gon

On en déduit deux valeurs de (ab) dans les triangles Aab et Bab :


Aab : ab = 1,9945 m Bab : ab = 1,9945 m

La solution de ce problème étant unique, le double calcul de (ab) sert de contrôle. On


2, 0000
applique donc un facteur de mise à l’échelle: AB = 4,09 . f avec f = ------------------ = 1,00276.
1, 9945

Finalement, on obtient : AB = 4,1013 m.

Un calcul d’erreur fastidieux dans cet exemple puisqu’il fait intervenir quatre triangles,
montre que si l’on considère que la longueur de la stadia Invar est connue avec un écart
type de 0,05 mm et si l’on effectue les mesures angulaires avec un théodolite de précision
(2,5 dmgon sur une direction) et avec deux paires de séquences, on obtient AB avec un
écart type de l’ordre de 0,1 mm.
AB
On peut considérer que l’écart type sur AB est de la forme σ AB = -------- ⋅ σ ab .
ab
Remarque
La mesure initiale de AB est inutile ; vérifiez qu’en partant d’une valeur initiale quel-
conque vous retrouvez le même résultat final : cette mesure sert de contrôle.

En conclusion, ce type de mesure, qui peut paraître aujourd’hui obsolète, donne une
meilleure précision sur des bases courtes que certains distancemètres.

 Mesure avec une base auxiliaire


Le principe de base de cette méthode est aussi utilisée dans la mesure d’altitude (ou de
coordonnées) d’un point inaccessible (chap. 3 § 7.4). Cette méthode nécessite l’emploi
d’un ruban et d’un théodolite classique. Il s’agit de transformer la mesure d’une longue
distance en une mesure d’une distance courte associée à des mesures angulaires qui sont
d’autant plus précises que l’on vise loin. On crée donc une base AB dont on connaît
parfaitement la longueur. En stationnant un théodolite en A puis en B, on mesure les
angles (PAB) et (PBA) (fig. 4.10-c.).

MESURES DE DISTANCE 

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sin β
La résolution du triangle PAB permet d’obtenir : D AP = D AB --------------------------
sin ( α + β )

La précision est meilleure que celle


obtenue par la méthode précédente
(§ 3.1) puisque la base AB est plus longue
et l’angle en P est déterminé par un plus
grand nombre de lectures.
Il faut préciser qu’en supposant que le
triangle APB est isocèle (α = β ) et que
l’écart type de mesure des angles horizon-
Fig. 4.10-c. : Emploi d’une base auxiliaire taux est identique en station en A et en B,
on obtient pour l'écart type sur DAP :

D AB σ DAB 2
σ α ⋅ sin α
2
- ⇒ ( σ DAP ) = ------------------- + D AB ⋅ ----------------------
2
D AP = ------------------- - - ,
2 ⋅ cos α 2 ⋅ cos α 2 ⋅ cos α
2

D AP σ DAB 2
1 2D AP 2
( σ DAP ) = + [ D AP σ α tan α ] avec tan α = -------------
2 2 2
---------------------- - – 1 = ------------
- –1
cos α
D AB 2 D AB

Sur une distance AP de 50 m mesurée à partir d’une base égale à 10 m (pour un ruban
de classe II, σDAB = ± 1 mm, avec un théodolite T16 pour lequel σα = ± 2,5 mgon), on
obtient une précision théorique de ± 1,5 cm. On obtiendrait ± 6 mm avec un théodolite
T2 pour lequel σα = ± 0,5 mgon.
Pour une distance à mesurer de l’ordre de 250 m, la base créée est de la longueur du ruban
dont on dispose. Si l’on dispose d’un ruban de 20 m de classe II pour lequel σ = ± 1,7 mm
et d’un théodolite T16 pour lequel σ = ± 1,7 mgon (mesurage avec deux paires de
séquences), on obtient une précision théorique de ± 17 cm sur la mesure de DAP . Si l’on
dispose d’un ruban de 50 m de classe I pour lequel σ = ± 2 mm et d’un théodolite T2 pour
lequel σ = ± 3,5 dmgon (mesurage avec deux paires de séquences), la précision théo-
rique devient ± 1,7 cm.

Application
En supposant que le triangle APB est isocèle et que la longueur de la base AB est
connue sans erreur, déterminez la longueur AB à mettre en place pour minimiser
l’erreur sur la détermination de la distance DAP .

Réponse
La précision optimale serait obtenue avec une base AB telle que DAB = 2 DAP, ce qui
donne un triangle plat (impossible dans la réalité) et prouve donc que la distance AB
doit être la plus grande possible.

 MESURES DE DISTANCE

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 MESURES STADIMÉTRIQUES
La stadimétrie est une
méthode moins précise que
les précédentes. Elle permet
la mesure indirecte d’une
distance horizontale en lisant
la longueur interceptée sur
une mire par les fils stadimé-
triques du réticule de visée.
Le point A, centre optique
d’un théodolite, est situé à la
verticale du point stationné en
S ; l’opérateur vise une mire
posée en P et effectue la lec-
ture interceptée par chaque fil Fig. 4.11. : Mesure par stadimétrie
sur la mire soit m1 et m2.

m2 – m1
La distance horizontale peut s’exprimer par 1 : Dh = ------------------ 2
- sin V
2 tan ---
α
2

m2 – m1
Si la visée est horizontale, (V = 100 gon) ; on obtient : Dh = ------------------
-
2 tan ---
α
2

 Stadimétrie à angle constant


Si l’angle α est constant dans l’appareil utilisé, on a : Dh = K (m2 – m1) sin2 V.
1
La constante K = -------------------------- est appelée constante stadimétrique. Elle vaut générale-
2 tan ( α / 2 )
ment 100 (voir chap. 5 § 1.2.6) ; c’est pourquoi l’expression de Dh devient :
Dh = 100 ( m 2 – m 1 ) sin V .
2

 Précision obtenue sur la mesure de Dh avec un niveau

Pour un niveau, V = 100 gon, d’où : Dh = 100 ( m 2 – m 1 ) .

1
Voir la démonstration sur le nivellement indirect au chapitre 6, paragraphe 4.1.2.

MESURES DE DISTANCE 

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Le calcul de l'écart type sur Dh donne permet d’obtenir : σDh2 = 2 (K . σm )2.
σm est l’écart type sur la connaissance
des lectures m : on peut l’évaluer au
mieux à 1 mm jusqu'à 35 m pour un
niveau ou un théodolite classique. Ce qui
implique que la précision sur Dh est de
l’ordre de ± 14 cm à 35m.
Avec un niveau de précision (de type
NA2 avec micromètre optique et mire
Invar), on peut estimer que σm ≈ ± 0,1mm
à 35 m.
La précision devient alors ± 1,4 cm à
35 m.
Exemple de lecture dans l’optique d’un
niveau de chantier type NAK (fig.
Fig. 4.12. : Lecture sur fils stadimétriques
4.12.) : l’opérateur lit : m2 = 7,60 dm
et m1 = 5,69 dm et on obtient
Dh = 19,1 m ±14 cm.

 Précision sur la mesure de Dh avec un théodolite


L’écart type sur Dh est calculé à partir de l’expression générale (qui est une expression
approchée) : Dh = 100 (m2 – m1) sin2 V.
σDh2 = 2 [ K σm sin2 V ] 2 + [ 2K (m2 – m1 ) sinV cosV σV rad ]2.
Comme K (m2 – m1) sin V = Dh /sinV, on obtient finalement :
σDh2 = 2 [ K σm sin2 V ] 2 + [ 2 Dh cotanV σV rad ]2.
Si l’on utilise un théodolite T16, on a σV = ± 2,5 mgon. Chaque lecture sur mire est
estimée à σm = ± 1mm près jusqu'à 35 m de portée.
● Pour une portée de 35 m et un angle zénithal V de 100 gon, on retrouve la précision
du niveau ± 14 cm à 35 m.
● Pour une portée de 35 m et pour V = 80 gon, on obtient une précision de ± 13 cm.
● Pour une portée de 35 m et pour V = 50 gon, on obtient une précision de ± 7 cm.
Attention ! la précision semble s’améliorer avec la diminution de V mais, en fait, plus la
visée devient verticale et moins les lectures sur mire sont aisées. Par exemple, pour
V = 50 gon et Dh = 35 m, la distance de visée est en réalité de 49,5 m.
La valeur obtenue de Dh reste indicative, au mieux à ± 10 cm près.

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 Stadimétrie à angle variable
L’angle α est variable sur certains appareils dits « auto-réducteurs », par exemple le
tachéomètre Wild RDS, le terme « auto-réducteur » signifiant que le calcul de réduction
de la distance inclinée à l’horizontale est automatisé. L’angle stadimétrique varie en
permanence en fonction de l’inclinaison de la visée de manière à intercepter une longueur
constante L sur la mire. Les fils stadimétriques deviennent des courbes qui défilent dans
l’optique au fur et à mesure de l’inclinaison de la lunette (voir courbes C0, C1 et C2,
fig. 4.13.). La mire utilisée est spéciale : elle comporte une graduation particulière (sur la
figure 4.13., elle est placée à 1m du sol) sur laquelle l’opérateur fait tangenter la courbe
origine C0 de manière à pouvoir lire directement sur la mire la longueur Dh, sans avoir à
faire de soustraction et en une seule lecture. La mire comporte aussi une graduation
coulissante qui permet de positionner la graduation particulière à la hauteur des tourillons
du théodolite.
La formule donnant Dh reste la même, c’est-à-dire Dh = 100 . L , L étant la longueur
interceptée sur la mire.
En stadimétrie à angle variable, la précision est légèrement meilleure qu’en stadimétrie
à angle constant, puisque l’opérateur n’effectue qu’une lecture et le pointé de la gradua-
tion origine est plus précis qu’une seconde lecture. On peut estimer l’erreur de pointé à
0,5 mm à 35 m. La précision devient alors ± 100 ( 1 ) + ( 0, 5 ) = ± 112 mm.
2 2

La figure 4.13. ci-contre représente l’ob-


jectif du Wild RDS ; C0 est la courbe ori-
gine, C1 la courbe des dénivelées (avec
coefficient) et C2 la courbe des distances
horizontales. Les lectures sont :
Dh = 100 × 2,53 dm
soit : 25,30 m ± 11 cm
∆H = 100 × 0,1 × 1,05 dm
soit : 1,05 m ± 1 cm
Fig. 4.13. : Lecture sur fils
stadimétriques mobiles

 MESURE PAR VARIATION DE PENTE


C’est un procédé qui est peu précis bien que plus précis que la stadimétrie.
La méthode générale consiste à lire (fig. 4.14.) les angles V et V′ correspondant à des
graduations m et m′ de la mire interceptées par le fil horizontal du réticule (axe de visée).
On pose pour la suite L = m′ – m.

MESURES DE DISTANCE 

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Fig. 4.14. : Variation de pente

Pour calculer Dh, on fait intervenir la lecture m0 faite sur la mire lorsque l’appareil est
horizontal V = 100 gon, mais sa connaissance est inutile puisqu’elle s’élimine dans le
calcul :


tan V ′ = ----------------------- ⇒ m′ – m 0 = ------------- 
Dh Dh
( m′ – m 0 ) tan V ′  L
⇒ Dh = ----------------------------------------- (1)
Dh Dh  cotanV ′ – cotanV
tan V = --------------------- ⇒ m – m 0 = ----------- 
( m – m0 ) tan V

Ce procédé s’applique à tout appareil mesurant des angles verticaux (ou des pentes).

 Variation de pente à base variable


L’opérateur lit les graduations m et m′ de la mire interceptées pour des lectures angulaires
imposées de V et V′. La base, c’est-à-dire la longueur L interceptée sur la mire, varie
d’une mesure à l’autre. Le tachéomètre Sanguet fonctionnait sur ce principe : on effec-
tuait quatre lectures sur la mire, chaque passage d’une lecture à l’autre étant fait avec une
différence de pente constante. La formule utilisée est une transformation de la formule
générale faisant intervenir les pentes des visées.

Soit i l’angle de site de la visée de pente p (i = V – 100 gon), on a p = tan i = cotan V et


p′ = tan i ′= cotan V′.

L
Finalement, en reprenant l’équation (1) : Dh = -------------
p′ – p

 MESURES DE DISTANCE

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Application
Vous disposez d’un tachéomètre autoréducteur Tari. Dans l’optique de cet appareil
existe une graduation dont l’intervalle correspond à une variation de pente constante de
valeur 1/200. Vous lisez sur une mire les valeurs m1 = 1,000 ; m2 = 1,245 ; m3 = 1,488
pour trois graduations consécutives de l’échelle de variation de pente.

Calculez la distance horizontale Dh séparant la mire du tachéomètre.

Réponse
On obtient trois valeurs de Dh, Dh1 = 200 (1,245 – 1,000) = 49,00 m ± 28 cm
Dh2 = 200 (1,488 – 1,245) = 48,60 m ± 28 cm
Dh3 = 100 (1,488 – 1,000) = 48,80 m ± 14 cm

La valeur finale est la moyenne pondérée des trois, soit 48,80 m ± 14 cm. Dh3 est
théoriquement aussi précise que cette moyenne.

 Variation de pente à base fixe


Dans ce cas, l’opérateur vise des graduations entières sur la mire et lit les angles zéni-
thaux correspondants. La base, c’est-à-dire la longueur L = m′ – m interceptée sur la mire,
est dite « fixe » puisqu’elle peut garder une valeur constante pendant une série de
mesures. Cette technique est adaptée à l’emploi d’un théodolite. Elle permet d’obtenir
une meilleure précision que la stadimétrie, pour deux raisons :

● la constante stadimétrique K qui multiplie les erreurs de lecture sur mire par un
facteur 100 n’intervient plus ;
● le pointé d’une graduation entière de la mire est plus précis.

L
L’expression de Dh est donnée par : Dh = -----------------------------------------
cotanV′ – cotanV

La précision de cette méthode est donnée par l’écart type σDh sur Dh :

2 2
2 ( σm ) ( L ⋅ σ V rad ) [ ( 1 + cotan V ′ ) + ( 1 + cotan V ) ]
2 2 2 2
σ Dh
2
= ------------------------------------------------ + ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
( cotanV′ – cotanV ) ( cotanV ′ – cotanV )
2 4

en considérant que σm = σm′

L’erreur est donc minimisée si les angles V et V′ sont éloignés l’un de l’autre ; elle tend
vers l’infini s’ils se rapprochent. Donc l’opérateur doit viser V´ le plus haut possible et V
le plus bas possible sur la mire. Il est possible d’obtenir avec un théodolite au mgon une
précision de quelques centimètres sur 100 m.

MESURES DE DISTANCE 

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Application
Calculez la distance Dh caractérisée par les données suivantes et évaluez son incerti-
tude. La longueur interceptée sur la mire est L = 3,8 m ; l’angle V = 103,333 gon et
l’angle V′ = 96,445 gon sont mesurés au théodolite T16.

Réponse

Dh = 35,087 m. Si on utilise un théodolite T16, σV = ± 2,5 mgon, on peut estimer les


erreurs de pointé sur la mire à σm = ± 0,5 mm à 35m.

On trouve alors σDh = ± 1,9 cm. Donc, on peut écrire : Dh = 35,09 m ± 2 cm.

 MESURE AU MOYEN D’UN IMEL


Un IMEL, Instrument de Mesure Électronique des Longueurs ou distancemètre, est
un appareil qui fonctionne le plus souvent par émission d’une onde électromagnétique,
qui permet la mesure du déphasage de l’écho de cette onde renvoyée par un réflecteur.

Fig. 4.14- a. : T1010 et DI 1001, 1600, 2002, doc. Leica

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Ces appareils peuvent être intégrés à l’optique d’un théodolite ou être montés en externe
sur des bases de théodolites optico-mécaniques classiques ou électroniques .

Ils fonctionnent sur la base de différentes technologies, dont les suivantes :

● les appareils électro-optiques utilisent une onde électromagnétique modulée (voir


§ 6.1.3) par une onde porteuse lumineuse de type lumière blanche, infrarouge ou
laser. Ce sont les plus utilisés dans le domaine de la topométrie. La photographie de
la page précédente (documentation Leica) présente trois types de distancemètres
indépendants pouvant être associés à des théodolites optico-mécaniques ou
électroniques ;
● les appareils à micro-ondes utilisent des micro-ondes dont les fréquences varient de
5 à 35 GHz (Gigahertz ou 109 Hz) ;
● les appareils à longues ondes utilisent des ondes radio très longues, de l’ordre du
kilomètre : d’une moins bonne précision que les appareils précédemment cités, ils
sont très peu utilisés en topométrie.

La précision des distancemètres varie actuellement de ± (5 mm + 5 ppm), soit ± 1 cm


pour 1 km pour le DI 1001) à ± (1 mm + 1 ppm), soit ± 2 mm pour 1 km pour le Wild DI
2002. Le ppm (ou partie par million) représente 1 mm/km. La notation de l’écart type
sous la forme ± (Cste + k.ppm) est adoptée par tous les constructeurs. L'erreur ppm, dite
proportionnelle, est essentiellement due à la précision de connaissance de l’indice de
l’air.

La portée des visées varie selon les ondes employées : les appareils utilisant l’infrarouge
(les moins coûteux à réaliser) portent jusqu’à 7 km, par exemple le DI 2002 avec un
miroir à onze prismes, dans des conditions atmosphériques très favorables c’est-à-dire
sans brume, par temps couvert, avec une visibilité 30 km et en l’absence de flamboiement
de l’air. Les appareils utilisant le laser portent jusqu’à 60 km en gardant une précision de
± (6 mm + 1 ppm), soit ± 6,6 cm sur 60 km. Ces appareils nécessitent toutefois plus de
puissance à l’émission et sont plus coûteux. Les appareils à micro-ondes portent jusqu’à
150 km avec une précision de l’ordre de ± (1 cm + 3 ppm).

 Principe de la mesure d’une distance à l’aide d’un IMEL

 Propriétés de la propagation des ondes


Les propriétés fondamentales de la propagation des ondes utilisées par ces appareils sont
les suivantes :

● la fréquence, notée f, et la vitesse de propagation d’une onde dans le vide, notée


c pour célérité, sont constantes entre le point d’émission et le point de réception.
La longueur d’onde est notée λ. Ces termes sont liés par la relation c = λ f.
Dans le vide, la vitesse de propagation d’une onde électromagnétique est de cvide
= 299 792 458 m . s–1 ;

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● l’atmosphère diminue la vitesse de propagation des ondes. Cette diminution est
fonction de la fréquence de l’onde, de la composition chimique de l’atmosphère et des
conditions de température, d’humidité et de pression atmosphérique ;
● l’amplitude d’une onde diminue en traversant l’atmosphère : c’est un phénomène
d’absorption de dispersion de l’énergie ;
● le rapport entre la vitesse de propagation d’une onde dans l’atmosphère, notée V, et sa
vitesse dans le vide est appelé indice de réfraction, noté n, de cette onde de fréquence
f ; on a n = c/ V. L’indice de réfraction de l’atmosphère est déterminé expérimentale-
ment et a pour valeur approximative n = 1,0003 dans des conditions normales de
température et de pression.

 Mesure de déphasage


Pour mesurer une distance Di entre deux points au moyen d’un IMEL, l’opérateur
stationne l’appareil sur le point A et on place un miroir à la verticale du point B
(fig. 4.15.). Un train d’ondes est envoyé de A′ vers B′ : c’est son retour au point A′ après
réflexion sur le miroir B′ qui permet de calculer la distance Di parcourue.

Fig. 4.15. : Mesure de distance avec un IMEL

Il n’est pas concevable de mesurer la distance simplement par calcul du temps mis par
l’onde à faire le parcours aller-retour et ce pour la raison suivante : supposons que
l’opérateur utilise un distancemètre du type DI 2002 dont le système de mesure fonc-
tionne avec une fréquence de base 50 Mhz, de longueur d’onde 3 m. La vitesse de
propagation de l’onde dans l’atmosphère est V = λ . f = 3 × 50.106 = 150 000 km/s. Le

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temps mis par l’onde pour faire l’aller-retour sur une distance de 1 km est de 7 . 10–6 s,
ce qui est techniquement impossible à mesurer avec précision, du moins avec une tech-
nologie simple et peu coûteuse : seule une horloge atomique, permettant d’aller jusqu’à
10 –13 seconde, donnerait la distance au millimètre près, sans compter les variations de
vitesse dues au fait que l’onde ne se déplace pas dans un milieu vide et homogène.
La mesure de la distance sera faite par la mesure du déphasage de l’onde retour par
rapport à l’onde aller. Le signal émis par l’IMEL est une série d’ondes sinusoïdales dont
la longueur d’onde λ correspond à la distance rectiligne parcourue par l’onde pendant
1 λ
un temps T appelé période (fig. 4.16.) : T = --- = ------- , T est l’inverse de la fréquence.
f c air

Fig. 4.16. : Principe de la mesure de déphasage

Entre l’émetteur et le récepteur (par l’intermédiaire du réflecteur), il existe un nombre


entier n de longueurs d’onde plus une fraction ∆λ de longueur d’onde : sur la figure 4.15.,
n = 4 et ∆λ = λ / 4. Cela correspond à un déphasage de π /4, techniquement simple à
déterminer. On peut en déduire avec précision la distance correspondante, à savoir λ / 8
dans cet exemple.
1
On sait donc maintenant que : D A′B′ = --- ( n λ + ∆λ )
2

Le problème consiste à présent de compter le nombre entier n de longueurs d’onde


nécessaire au parcours aller-retour de DA′B′ . On appelle cela une ambiguïté sur la
distance (voir aussi l’ambiguïté en GPS, chapitre 7).
L’ambiguïté peut être levée par l’utilisation de fréquences multiples suivant le principe
suivant : admettons que l’on mesure une distance de 6 321,45 m avec un distancemètre
dont la fréquence de base est de longueur d’onde 20 m. On peut donc mesurer sans
ambiguïté une distance inférieure à 10 m puisque le trajet aller-retour sera inférieur à
20 m ; avec une fréquence de longueur d’onde 200 m, il est possible de mesurer sans
ambiguïté une distance inférieure à 100, et ainsi de suite. L’onde émise comporte d’autres
fréquences qui seront des sous-multiples de la fréquence de base.

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Par exemple : fréquence de base λ = 20 m mesure 1,45 m
2e fréquence λ = 200 m mesure 21,4 ..m
3 e fréquence λ = 2 000 m mesure 321.....m
4 e fréquence λ = 20 000 m mesure 6 320.....m
La lecture finale est composée de toutes les lectures sur chaque fréquence : 6 321,45 m.
Ces mesures sont effectuées plusieurs fois et une moyenne est affichée au bout d’un
temps variant de 0,5 à 3 secondes suivant le mode de mesure sélectionné : normal, rapide
ou répétitif. Elles sont effectuées en continu en mode « tracking » (recherche, suivi).
On n’utilise pas une seule longueur d’onde de 20 000 m parce que la précision obtenue
par la mesure du déphasage est moins bonne sur de grandes longueurs d’onde ; d’où le
faible intérêt des appareils à longues ondes.

 Modulation de l’onde


L’amplitude d’une onde se propageant dans
l’atmosphère diminue par absorption de son
énergie. L’incidence de cette absorption varie en
fonction de la fréquence, à savoir que plus la fré-
quence est élevée, plus la longueur d’onde est
courte et plus l’absorption est importante. Pour
augmenter la portée des ondes courtes utilisées, on
les superpose à une onde dite porteuse de fré-
Fig. 4.17. : Modulation quence plus basse, qui porte plus loin. Cette super-
en amplitude position est appelée modulation (fig. 4.17. : l’onde
courte λ1 est superposée à une onde plus longue λ2
réalisant une modulation en amplitude).

 Schéma fonctionnel d’un IMEL


Le schéma de la figure 4.18.
ci-contre permet de com-
prendre comment fonctionne
un IMEL.
Le générateur d’onde produit
une onde qui est séparée en
deux faisceaux (qui sont
donc en phase) dirigés l’un
vers le réflecteur et l’autre
Fig. 4.18. : Schéma fonctionnel d’un IMEL vers un appareil comparateur
de phase. C’est à l’aide de cet
appareil qu’est déterminé le
déphasage entre l’onde initiale et l’onde ayant effectué le trajet aller-retour au réflecteur.

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 Phénomènes parasites

 Erreurs dues au système de mesure


L’émetteur et le système de mesure de phase induisent deux types d’erreur :

● une erreur cyclique, qui reprend périodiquement la même valeur ;


● une erreur proportionnelle due à un défaut de fréquence de l’émetteur. Un décalage
de fréquence de ∆ f entraîne une erreur ∆D sur la distance, soit D ≈ K . λ
donc ∆D = –D ∆ f / f . L’erreur est proportionnelle à la distance mesurée.

Ces deux erreurs impliquent des calibrages réguliers de l’émetteur et du système de


mesure de phase.

 Densité de l’atmosphère


La propagation d’une onde électromagnétique est gênée par les molécules de
l’atmosphère : plus le milieu traversé est dense, plus l’indice de réfraction du milieu
augmente et plus l’onde est ralentie. Cela influe donc sur le déphasage qui est faussé
puisque la distance mesurée augmente si la vitesse de propagation diminue. L’indice de
réfraction est fortement dépendant de la température et de la pression, mais indépendant
de l’humidité pour des ondes lumineuses. Pour des ondes centimétriques, l’humidité est
à prendre en compte.

La mesure directe de la distance inclinée Di doit donc subir une correction atmosphérique
qui peut être faite de trois manières différentes, toutes basées sur la même formule de
correction :

1- automatiquement par l’appareil en entrant la température et la pression sur le lieu de


mesure. Ce dernier affiche directement la valeur corrigée. Le théodolite T1010 de Leica
fonctionne sur ce principe. Certains appareils mesurent eux-mêmes ces paramètres et
corrigent en permanence la valeur lue ;

2- semi-automatiquement en entrant dans l’appareil une correction en ppm correspon-


dant à l’erreur commise sur la distance. Cette valeur est calculée par la formule ci-après,
0, 2908P
fonction de l’appareil : ∆Di = 282, 2 – --------------------------------- pour le Wild DI4L ;
1 + 0, 00366 t

οù ∆Di est donnée en ppm (mm/km) ;


P est la pression en millibars (ou hectoPascal) et t la température en °C.

Exemple
– pour une pression extérieure de 1 000 mb (hPa), une augmentation de température de
20 °C à 30 °C entraîne une erreur de + 9 ppm (on passe de 11,2 ppm à 20,2 ppm, soit

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+ 9 mm/km ce qui est supérieur à l’ordre de grandeur de l’écart type du distancemètre
(fig. 4.19.) ;
– pour une température extérieure de 25 °C, si la pression diminue de 1 000 mb (au
niveau de la mer) à 950 mb (à une altitude de 500 m environ), cela entraîne une erreur
de +13 ppm, soit +13 mm/km (fig. 4.19.).

La correction peut aussi être lue sur un abaque fourni par le constructeur dans la docu-
mentation technique de l’appareil (voir l’abaque fig. 4.19. donné pour le distancemètre
indépendant Wild DI4L).

Fig. 4.19. : Abaque de détermination des ppm pour le distancemètre Wild DI4L

3- manuellement, à partir des résultats des mesures brutes en utilisant les abaques de
correction ou la formule donnée précédemment en 2-.

On peut retrouver sur l’abaque ci-dessus les résultats donnés dans les deux exemples
précédents. Si vous disposez d’une calculatrice programmable, il est préférable de pro-
grammer la formule de correction.

 Absorption de l’atmosphère

L’inertie de l’atmosphère crée un phénomène d’absorption qui tend à diminuer l’ampli-


tude de l’onde émise, c’est-à-dire que l’énergie de l’onde est consommée par la mise en
mouvement ondulatoire des molécules de l’atmosphère. Ce phénomène n’influe pas sur
le déphasage ; il ne fausse donc pas les mesures mais il limite simplement la portée des
visées.

Les portées maximales sont atteintes par temps très couvert, sans brume, avec une
visibilité de l’ordre de 30 km (en matinée, après une pluie, en altitude). Le distancemètre
DI 2002 porte dans ces conditions jusqu’à 7 km avec onze miroirs.

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Les conditions les plus défavorables sont les suivantes : fort soleil, forte brume, flamboie-
ment de l’air, visibilité inférieure à 3 km. Dans ces conditions, la portée du même
DI 2002 avec onze miroirs est réduite à 1,8 km.

 Dispersion du faisceau lumineux


La source d’émission de l’onde n’étant ni strictement ponctuelle ni parfaitement foca-
lisée, le faisceau émergent est de forme conique centré sur l’axe de l’IMEL. La tache
lumineuse envoyée par ce dernier augmente donc au fur et à mesure de la distance
parcourue par l’onde. Cela crée une dispersion de l’énergie puisque seule une partie de
l’onde émise frappe le réflecteur et limite ainsi la portée de l’appareil. Sur de grandes
portées, on utilise donc des réflecteurs à plusieurs miroirs juxtaposés (jusqu’à 11
miroirs).

 Trajet de l’onde


La distance inclinée mesurée par l’appareil doit subir les corrections suivantes dues à la
sphéricité terrestre, à la réfraction atmosphérique (voir l’étude complète au chapitre 6
§ 5) et aux réflexions parasites de l’onde.

1 - La réfraction atmosphérique et la sphéricité terrestre – que l’on sait prendre en


compte (voir chap. 6 § 5.1 et § 5.2). Les appareils modernes intègrent une correction
automatique de l’erreur de niveau apparent à partir des formules de bases suivantes
donnant la distance horizontale Dh et la dénivelée instrumentale ∆hi :
( mra – 2 )
Dh = Di ⋅ sin V + ------------------------ ⋅ Di ⋅ sin V ⋅ cos V
2
;
2R
( 1 – mra )
∆hi = Di ⋅ cos V + ------------------------ ⋅ Di ⋅ sin V ;
2 2
2R

mra est le module de réfraction atmosphérique qui a pour valeur environ 0,16. Si les
conditions de température et de pression s’éloignent de la normale, la valeur de mra peut
être déterminée expérimentalement et entrée dans le calculateur de l’appareil (voir
l’exemple au chapitre 6, paragraphe 5.2.3.4.).

2 - La réflexion des ondes sur des obstacles – qui peut être éliminée par des mesures
répétitives (ou cycliques). Les mesures répétitives permettent aussi de négliger les inter-
ruptions des faisceaux par exemple, les passages de véhicules etc.

 Excentrement de l’IMEL


L’émetteur peut être décalé de l’axe optique de l’appareil, ce qui entraîne une erreur
d’excentrement qu’il est possible de chiffrer. Si l’IMEL est excentré de e par rapport à
l’axe de l’appareil, le miroir doit aussi être excentré de e par rapport à la cible de façon
que le rayon lumineux envoyé par l’IMEL frappe directement le centre du miroir lorsque

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l’opérateur vise le centre de la cible. Les deux paragraphes suivants concernent l’étude
de l’erreur due à l’excentrement.
● Si le miroir est au centre de
la cible, l’IMEL, qui est
décalé de l’excentrement e
par rapport à l’axe optique
de la lunette, devrait viser
« de travers » pour mesurer
la distance inclinée Di
(fig. 4.20.). L’écart sur la
distance Di mesurée est tou-
jours positif :
Fig. 4.20. : IMEL excentré 2 2
Di exacte = Di mesurée – e

Application
Montrez que l’effet de cet excentrement est négligeable (en supposant que e ne dépasse
pas 10 cm) en calculant la distance Di en dessous de laquelle l’erreur dépasse le
millimètre.

Réponse

Di mesurée – Di exacte > 0, 001  d’où Di


 mesurée < 5 m.
e = 0, 1 m 
Au-delà de cette valeur, l’erreur est inférieure au millimètre. Cet écart étant inférieur à
la précision des meilleurs distancemètres, il est pratiquement négligeable.
● Si le miroir est excentré
par rapport à la cible de la
valeur e′ (fig. 4.21.) :
l’erreur commise sur Di est
notée d, elle est fonction de
l’angle zénithal V. L’inci-
dence de la différence entre
e et e′ étant négligeable, on
peut écrire :
Di exacte ≈ Di mesurée – e′ ⋅ cos V

Posons e = e′. L’erreur commise


est positive si V < 100 gon et néga-
tive si V > 100 gon. Elle est indé-
Fig. 4.21. : Excentrement de l’IMEL et du miroir pendante de la distance Di.

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Application
À partir de quelle valeur de V une erreur de 2 mm apparaît-elle sur Di pour un
excentrement de e′ = 5 cm ?

Réponse
À partir de V = 97,5 gon. Cette erreur passe à 1 cm pour V = 87,2 gon.
En conclusion, l’excentrement doit être réduit au minimum. Si l’excentrement n’est pas
nul, l’erreur qu’il engendre doit être prise en compte dans les mesures de précision.

Remarque
Les appareils modernes intègrent l’IMEL directement dans leur optique, réduisant
ainsi l’excentricité à zéro. Les distancemètres vendus séparément fonctionnent avec
des miroirs spéciaux dont le centre de visée est décalé vers le bas par rapport au centre
du miroir de la même valeur que le centre de l’IMEL est décalé du centre de l’optique.
Ceci permet d’aligner l’IMEL directement sur le miroir en visant le centre de la cible
dans l’optique du théodolite. Par exemple, soit un distancemètre DI4L monté sur un
théodolite T16, sur un T2 ou un T2000 avec un miroir ressemblant à celui schématisé
sur la figure 4.21., la croix centrale est décalée vers le bas de la valeur e′ = e.

 Forme du réflecteur


Si la puissance de l’émetteur est suffi-
sante, une simple paroi réfléchissante
(paroi lisse en béton, acier, verre, etc.)
peut être suffisante pour effectuer la
mesure (en particulier pour les appareils
laser grâce à leur puissance d’émission).
Pour assurer une importante autonomie
aux appareils qui fonctionnent sur batte-
ries portables, l’énergie à l’émission doit
être la plus faible possible. On utilise
donc un réflecteur spécial qui est un
prisme rhomboédrique, coin de cube
tronqué pour limiter sa fragilité au niveau
des coins, ou prisme trirectangle.
Ce système est le plus utilisé en raison de
sa simplicité de fabrication et de la pro-
priété suivante : tout rayon lumineux
subit une réflexion sur trois faces réflé-
chissantes (formant un trièdre rectangle)
et est renvoyé parallèlement à lui-
même (vue de dessus de la figure 4.22.). Fig. 4.22. : Détail d’un miroir

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On remarque sur la figure 4.22. que le rayon lumineux retour est déplacé par rapport au
rayon lumineux aller : son trajet n’est donc pas exactement l’aller-retour jusqu’à l’axe du
support du miroir, mais un trajet plus long.
En mesurage de précision (au millimètre près), il faut tenir compte de ce phénomène.
L’IMEL est donc calibré en tenant compte de cette différence de trajet. La constante de
calibrage est réglée de manière à annuler la constante d’addition C du réflecteur
utilisé. Pour des mesures de précision, on ne peut donc pas jumeler n’importe quel
distancemètre avec n’importe quel réflecteur. Si l’on ne peut pas faire autrement, il faut
déterminer la constante d’addition (voir l’étalonnage au § 6.3.2) et l’entrer dans le
calculateur pour les appareils qui permettent de modifier cette constante.

 Précision des IMEL

 Facteurs influant sur la précision


La précision des IMEL est fonction des quatre principaux facteurs suivants :
● la fréquence de modulation : elle est ajustée en laboratoire de manière précise, mais
elle peut évoluer et nécessite donc des étalonnages réguliers. Sur les appareils les plus
précis, distancemètre de type DI 2002, la fréquence est pilotée par un quartz dont le
vieillissement donne une erreur inférieure à 1 ppm par année ;
● les erreurs cycliques provenant de l’influence réciproque de l’émetteur, du récepteur,
du comparateur de phase ;
● la constante d’addition qui dépend des caractéristiques optico-mécaniques de
l’IMEL et du réflecteur. Elle représente physiquement la différence constante entre la
valeur mesurée et la valeur « exacte ». Cette différence est annulée au cours des
mesures par l’entrée d’une correction de calibrage dans le calculateur de l’appareil ;
● la connaissance plus ou moins précise de la correction atmosphérique à apporter à
la mesure. En effet, les conditions de température et de pression peuvent sensiblement
varier de l’endroit de l’émission à l’endroit de réflexion.

 Étalonnage d’un IMEL


C’est l’opération qui consiste à déterminer ou à vérifier la valeur et le signe de la
constante d’addition C de l’ensemble composé par l’appareil et le réflecteur. Ceci est
effectué en usine par la comparaison de la mesure de l’IMEL à une mesure effectuée par
interférométrie (précision inférieure au micromètre...). Si l’on ne dispose pas de base
d’étalonnage (voir la DRIR ou le service du cadastre), on peut utiliser la méthode
suivante, préconisée par les constructeurs (fig. 4.23.).
Fixez trois points stables et alignez les au moyen d’un théodolite de précision. En
utilisant le centrage forcé et en se plaçant aux deux extrémités de chaque tronçon mesuré,
mesurez plusieurs fois les longueurs (AB), (AC) et (BC). L’appareil donne les mesures
« fausses » (AB)′, (AC)′ et (BC)′.

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Fig. 4.23. : Base d’étalonnage

Si les autres sources d’erreurs peuvent être négligées, on obtient : (AB) = (AB)′ + C
(BC) = (BC)′ + C
(AC) = (AC)′ + C

Or : (AB) + (BC) = (AC) donc (AB)′ + C + (BC)′ + C = (AC)′ + C

D’où : C = ( AC )′ – [ ( AB )′ + ( BC )′ ]

 Caractéristiques des appareils actuels


Les IMEL à onde porteuse infrarouge sont les plus courants ; cette technologie a été
choisie par la majorité des constructeurs puisque :

● la source émettrice de l’onde (diode à l’arséniure de gallium) est fiable et de longue


durée ;
● la technologie du modulateur infrarouge est très répandue et peu onéreuse.
● le rayonnement infrarouge est sans danger pour l’œil de l’opérateur, ce qui n’est pas
le cas des appareils laser ;
● l’onde lumineuse est peu sensible aux variations hygrométriques de l’air, ce qui n’est
pas le cas des ondes radio ;
● l’énergie consommée est faible, ce qui autorise une miniaturisation et une autonomie
suffisantes ;
● le réflecteur est de technologie simple et robuste.

Le tableau ci-après donne les principales caractéristiques de trois appareils de la gamme


Wild qui sont indépendants et peuvent se monter sur des théodolites optico-mécaniques
classiques. Ils fonctionnent sur la base d’une onde porteuse infrarouge (longueur d'onde
λ = 0,850 µm). Les batteries disponibles assurent une autonomie de 350 à 4 900 mesures.

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MODÈLES (WILD) DI 1001 DI 1600 DI 2002

ÉCART TYPE (DURÉE) 5 mm + 5 ppm (1,5s) 3 mm + 2 ppm (1,5s) 1 mm + 1 ppm (< 3s)
MESURE NORMALE : 20 mm + 2 ppm (0,2-1s) 3 mm + 1 ppm (1,5s)
MESURE RAPIDE :
MESURE CYCLIQUE : 3 mm + 2 ppm (1,5s) 1 mm + 1 ppm (2s)
MESURE RÉPÉTITIVE : 10 mm + 5 ppm 10 mm + 2 ppm 5 mm + 1 ppm
(0,3 à 1s) (0,3 à 1s) (0,3 à 1s)
RÉSOLUTION 1 mm 1 mm 0,1 mm
OUVERTURE FAISCEAU 40 cm à 1 000 m 70 cm à 1 000 m 70 cm à 1 000 m
PORTÉE (EN m) SUR 1 ,3 OU 11 MIROIRS EN FONCTION DES CONDITIONS DE VISIBILITÉ

COND . DÉFAVORABLES 500, 700, – 1 200, 1 500, 1 800 1 200, 1 500, 1 800
COND . MOYENNES 800, 1 100, – 2 500, 3 500, 5 000 2 500, 3 500, 5 000
COND . EXCELLENTES* 900, 1 300, – 3 500, 5 000, 7 000 3 500, 5 000, 7 000

*Les conditions météorologiques sont définies dans la documentation du constructeur.

 RÉDUCTION À LA PROJECTION
DES DISTANCES MESURÉES
Toutes les distances mesurées par les techniques vues précédemment doivent être trans-
formées avant d’être retranscrites sur une carte en raison des problèmes de représentation
plane de l’ellipsoïde (voir chapitre 2).

 Détermination de la distance réduite à partir


de la distance mesurée sur le terrain
On cherche à obtenir la distance A′B′ notée Dr (fig. 4.24.) en projection sur un plan
horizontal, par exemple une carte.

Sur le terrain, on mesure la distance inclinée Di au moyen d’un appareil à réflexion


d’ondes. Cette distance est mesurée suivant le trajet du rayon lumineux incurvé par la
réfraction atmosphérique (angle de réfraction r). Di est mesurée entre les points (a) et (b),
centres optiques des appareils posés en A et B : par exemple (a) représente l’axe des
tourillons en A et (b) le centre du miroir en B.

On peut mesurer Di en station en A et en visant B ou bien en station en B et en visant A


ou encore par visées réciproques (simultanées ou non) entre A et B. On mesure égale-
ment les angles verticaux VA et VB. On doit connaître les hauteurs ha et hb des points a et
b au-dessus de l’ellipsoïde.

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Remarque
Les points (a) et (b) ont la même projection sur l’ellipsoïde que les points A et B
stationnés. Ils sont confondus pour le calcul des distances. Pour le calcul des dénive-
lées, on s’attache à la dénivelée instrumentale entre a et b (voir chap. 6 § 1) puis on y
rajoute la différence de hauteur de station entre A et BLes notations sont les suivantes :
.

Fig. 4.24. : Réduction des distances mesurées

RA + RB
- est la moyenne des rayons des sections normales à l’ellipsoïde en A et B.
R N = ------------------
2
ha + hb
L’altitude du point m situé au milieu du segment (ab) est : hm = ---------------- .
2
t t
On note h a et h b la hauteur des tourillons ou du voyant en A ou en B tel que ha = hA +
t t
h a et hb = hB + h b . On définit de même un point M milieu de AB tel que :
hA + hB
h M = -----------------
-.
2
Do est la distance en mètre réduite à l’ellipsoïde.
Dr est la distance en mètre réduite à la projection (projection conique conforme
Lambert en France ; chap. 2 § 3.4).
DhA est la distance horizontale en mètre réduite à l’horizon du point A.
Dh = DhAB est la distance en mètre réduite à l’horizon du point M d’altitude moyenne
entre A et B.

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En raison de la sphéricité terrestre, les distances horizontales sur le terrain sont fonction
de l’altitude du point de réduction. En toute rigueur, la distance horizontale réduite à
l’horizon du point A est différente de celle réduite à l’horizon du point (a). On confondra
ces deux valeurs dans les calculs car elles sont très proches.
En effet, l’incidence de cette approximation sur le résultat est très faible. On peut écrire :
t
Dh A Dh a Dh a – Dh A Dh a – Dh A ha
sin ( α /2 ) = ------------------
- = ------------------------------
t t
- d’où -------------------------
= ------------------------- -.
- = ------------------
RN + hA RN + hA + ha ha Dh A R N + hA

t
Numériquement, dans un cas très défavorable où hA = 0 et h A = 2 m, cela donne une
erreur de l’ordre de 0,3 ppm. Donc, pour la suite, on admettra que DhA = Dha , DhB = Dhb
et DhM = Dhm .
Nous allons établir dans les paragraphes suivants la chronologie des calculs de réduction.

 Mesure de Di
Le trajet de la ligne de visée est incurvé par la réfraction atmosphérique ; cette courbe est
assimilée à un arc de cercle de rayon R′ ≈ 6 RN (voir chapitre 6).

 Réduction à la corde pour obtenir Di′


En topographie, étant donné la valeur du rayon de la terre
par rapport aux mesures effectuées, cette réduction est
négligée. Cela est d’autant plus vrai que le rayon de cour-
bure des rayons lumineux est environ six fois plus grand.
La corde (ab) est notée Di′ et l’arc est noté Di (fig. 4.25.).
Di = 2 R′ rradian et Di′ = 2 R′. sin r donc
Di
Di′ = 2R′. sin -------- .
2R′
Fig. 4.25. : Arc et corde En utilisant un développement limité de la fonction sinus
puisque la distance Di est très inférieure à 2 R′, on obtient :
3
Di
Di′ ≈ Di – --------------2 , ce qui donne une erreur de 1 mm à partir
24R′
de 32,7 km de portée, avec RN = 6 380 km. On assimilera donc pratiquement toujours
l’arc à la corde.

 Réduction à l’horizontale Dh


La visée unilatérale depuis A, les visées réciproques depuis A et B et les visées récipro-
ques simultanées permettent d’écrire :

( mra – 2 ) 2
Dh A = Di ⋅ sin V A + ------------------------ Di ⋅ sin V A ⋅ cos V A
2R N

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Dh A = Di ⋅ sin V A  Dh A + Dh B
 Dh AB = ---------------------------
Dh B = Di ⋅ sin V B  2

Dh AB = Di ⋅ cos  ------------------
V B – V A
- (chap. 6, § 6)
 2 

Ces trois formules permettent de corriger la valeur de Dh des erreurs dues à la réfraction
atmosphériques et à la sphéricité terrestre. Dans les deux dernières formules, les termes
de réfraction et de sphéricité s’éliminent par différence ; dans la première, ils sont évalués
par un terme correctif faisant intervenir le module de réfraction atmosphérique mra et
le rayon terrestre RN , (voir chap. 6 § 5.1 et 5.2). Dans la nouvelle gamme des appareils
Leica (tachéomètre TPS 1000), le module mra peut être entré par l’utilisateur. Dans les
appareils précédents, il était pris égal à 0,13.

Dans la deuxième formule, les valeurs de DhA et DhB sont théoriquement fausses
puisqu’elles ne prennent pas en compte la sphéricité et la réfraction, mais leur moyenne
donne bien la distance réduite au point milieu M.

Application
Avec quelle précision faut-il lire les angles verticaux pour obtenir DhAB au centimètre
près si une distance Di de 2 km est mesurée avec un IMEL dont les caractéristiques sont
σDi = ± (3 mm + 2 ppm) ? On procède par visées réciproques simultanées.

VB – VA = 6 gon.

Réponse
σDh2 = [σDi . cos(VB – VA) /2 ] 2 + 2 [Di . σV . sin (VB – VA)/2 ] 2, soit σV = ± 5,8 mgon.

 Réduction à l’ellipsoïde


Le théorème de Thalès (fig. 4.24.) permet d’écrire :

RN RN RN
Do′ = Dh ab -------------------- = Dh a -----------------
- = Dh b -----------------
-
R N + hm RN + ha RN + hb

Il faut donc connaître l’altitude moyenne de la visée (ab), c’est-à-dire celle du point m,
ou celle de a ou b. Étant donné la valeur du rayon moyen terrestre par rapport aux
altitudes courantes, il suffit de connaître hm, ha ou hb au mètre près (nous avons vu que
l’erreur commise est inférieure à 1 ppm). On évalue hm comme suit :

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Les visées unilatérales ou réciproques permettent d’écrire :
t Di t Di
hm = hA + h a + ------ cosVA + Cna = hB + h b + ------ cosVB + Cna
2 2
Les visées réciproques simultanées permettent d’écrire :

hm = hA + h a + ------ sin  ------------------


V B – V A
- = hB + h b + ------ sin  ------------------
t Di t Di V A – V B
-
2  2  2  2 
Cna est la correction de niveau apparent en mètre et est définie au chapitre 6 § 5.3 :
2
Dh km
Cnam ≈ ------------
-
15, 2
Attention ! il faut prendre Dh/2 pour le calcul de Cna puisque m est au milieu de ab.

Application
Avec quelle précision faut-il connaître hm pour obtenir Do′ au millimètre près, en
admettant qu’il n’y ait pas d’incertitude sur Di et sur RN ? Prenez les valeurs numéri-
ques de l’exemple précédent.

Réponse
Di = 2 km , VB – VA = 6 gon, donc DhAB ≈ 1 997,8 m et ∆hAB ≈ 94,2 m.
DhR N R
σDo′ = --------------------------- σ
2 h
donc σh ≈ ------N- σ Do′ .
( R N + hm ) Dh

On obtient σh = ± 3,2 m ou encore ± 16 m pour connaître Do′ à ± 5 mm près.


Pour Di = 5 km, on trouve σh = ± 6,5 m pour obtenir la distance à ± 5 mm près, ce qui
est homogène à la précision des meilleurs appareils de mesure actuels. Par exemple,
± 6 mm sur 5 km pour le distancemètre DI 2002. Donc, pour des visées ordinaires,
l’altitude moyenne hm pourra être simplement évaluée au mètre près.
Attention ! les calculs précédents sont effectués à partir des hauteurs h au-dessus de
l’ellipsoïde. On connaît plus généralement l’altitude d’un point c’est-à-dire sa hauteur au
dessus du géoïde (voir chap. 2 § 6.1) ; et ce dernier présente des irrégularités par rapport
à l’ellipsoïde (voir au chapitre 2 la figure 2.49-a. présentant la carte donnant les ondula-
tions du géoïde par rapport à l’ellipsoïde. Cette carte fait apparaître des différences
variant de + 14 m dans les Alpes à –1 m en Gironde). On constate donc que ces ondula-
tions introduisent des erreurs qui, dans certains cas, peuvent être plus grandes que la
limite de 1 à 6 m que nous avons déterminée dans l’exercice précédent.
Il faudra donc, en toute rigueur, corriger l’altitude des points (donnée par rapport au
géoïde), l’interpolation à vue sur la carte étant suffisante puisque les courbes sont don-
nées tous les mètres et que la précision du mètre suffit.
Exemple
L’altitude moyenne de visée est calculée à partir des altitudes NGF : Hm = 130,142 m.
La mesure se situe à Antibes où le géoïde est à environ 8 m au dessus de l’ellipsoïde.
L’altitude à prendre en compte dans le calcul est donc hm ≈ 138 m.

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Application
Avec quelle précision faut-il connaître le rayon terrestre pour obtenir une précision
homogène à celle des appareils de mesure ? Faites ces calculs pour des portées de 2 km
et 5 km à une altitude moyenne de 1 500 m.

Réponse
Dh ⋅ hm
Do' = ----------------- ≈ Dh  1 – -------
Dh hm

donc : σDo' = ------------------- σR .
hm
1 + ------- RN  RN
2

RN

En prenant une altitude moyenne de 1 500 m, on obtient :


● pour une portée de 2 km : une incertitude de ± 2 mm sur Do' autorise une
incertitude de ± 27 km sur R ;
● pour une portée de 5 km : une incertitude de ± 6 mm sur Do' autorise une
incertitude de ± 33 km sur R.
On peut donc se contenter de prendre une valeur moyenne du rayon terrestre (rayon
moyen de l’ellipsoïde de Clarke : Ro = (a + b) / 2 ≈ 6 367 km pour des altitudes
courantes. On peut aussi utiliser le rayon de courbure de la sphère voisine de l’ellip-
soïde RN qui vaut en moyenne 6 380 km en France (voir chap. 2 § 2.4).

Remarque
Pour une précision optimale, on peut utiliser la
formule :

Di – ( h b – h a )
2
Do′= -------------------------------------------
-
ha hb
1 + ------ 1 + ------
RN RN

Cette formule donne directement le passage de


Di à Do'.
Démontrons cette formule.
Dans les deux triangles CAoBo et Cab (fig. 4.26.),
Fig. 4.26. : Passage de Di à Do′
en considérant un rayon moyen constant RN entre
Ao et Bo, on peut écrire :
Do′ 2 = R N + R N – 2 R N cos(2α)
2 2 2

Di 2 = (RN + ha )2 + (RN + hb )2 – 2 (RN + ha ) (RN + hb ) cos(2α)


En éliminant le terme en cos(2α) dans ces deux équations on arrive à :
( R N + h a ) + ( R N + h b ) – Di
2 2 2 2 2
2 R N – Do′
----------------------------
- = ----------------------------------------------------------------------- ;
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

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2 ( R N + h a ) ( R N + h b ) – ( R N + h a ) – ( R N + h b ) + Di
2 2 2 2
Do′
soit -----------
- - ;
= -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

Di – [ ( R N + h a ) – ( R N + h b ) ] Di – ( h a – h b )
2 2 2 2 2
Do′
puis -----------
- = ------------------------------------------------------------------------- - ;
- = -------------------------------------------------
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb ) 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

Di – ( h a – h b )
2 2
2
donc : Do′ = -------------------------------------------
-.
 1 + ----- ha  
- 1 + ------
hb 
 R N  R N

 Correction pour passer de Do′ à Do


Comme au paragraphe 7.1.2., on assimile l’arc à la corde, donc : Do = Do′

 Correction de réduction à la projection pour obtenir Dr


C’est une quantité algébrique que l’on ajoute à Do pour obtenir la distance définitive Dr.
Elle dépend du système de projection utilisé (projection conique conforme Lambert en
France).
Dr = Do ( 1 + kr ) kr est le coefficient d’altération linéaire (chap. 2 § 3.4.2.2.)
On note aussi : Dr = Do + Cr avec Cr = kr . Do Cr est la correction d’altération
linéaire.

Pour une même zone Lambert et sur le méridien origine, la valeur de kr varie
d’environ + 36 cm/km en limite nord de la zone à + 37 cm/km en limite sud, en passant
par – 12 cm/km sur le parallèle origine. Il existe plusieurs manières d’obtenir la valeur
de kr :

1 - Utiliser un tableau comme celui de la page 180 qui donne le coefficient d’altération
linéaire kr en cm/km pour la zone II. kr y est obtenu par interpolation linéaire à partir
des coordonnées du point milieu de chaque visée (E au kilomètre près et N à 100 mètre
près).

2 - Utiliser un graphique comme celui de la figure 4.27. qui permet de faire une
interpolation à vue (plus rapide mais moins précise). Ce graphique (établi sur
Excel dans le tableau ALTERAT.XLS du cédérom) donne la valeur de kr en cm/
km en fonction de l’ordonnée Y (ou Nord en km). Il faut interpoler à vue en
fonction de la valeur de X (ou Est) : chaque courbe correspond à deux valeurs
de X (en km) du fait de la symétrie des valeurs par rapport au méridien de Paris.
Il n’y a donc que sept courbes. Ce graphique est établi pour la zone II. Pour
obtenir un graphique sur d’autres zones, utilisez le tableau ALTERAT.XLS.
D’autres courbes donnant kr en fonction de X (en km) y sont disponibles.

 MESURES DE DISTANCE

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3 - Effectuer un calcul de transformation de coordonnées Lambert en coordonnées géo-
graphiques et en déduire kr (voir chap. 2 § 3.4.2 et 3.4.6) soit manuellement, soit avec le
tableau COORDON.XLS. Le calcul manuel est très fastidieux et constitue un exercice de
calcul complet : il fait appel à une résolution par approximations successives.
4 - Utiliser les graphiques fournis avec les répertoires de points de l’IGN sur lesquels on
peut calculer par interpolation graphique la valeur de kr (voir chap. 2 § 3.4.2.2).
5 - Utiliser la fonction kr(X,Y) du tableau MENUTOPO.XLS.
Attention ! kr est donné en cm/km ; pour l’utiliser dans la formule Dr = Do (1 + kr), il
faut le convertir en m/m donc le diviser par 10 5. Le signe de kr doit être conservé dans la
formule de réduction.

Application
Le point central d’un chantier en zone Lambert II est de coordonnées (982 165,36 m ;
2 152 145,68 m). L’étendue du chantier autour de ce point est de 5 km de part et d’autre
en Est et 10 km de part et d’autre au Nord. Quelle est la valeur moyenne de kr sur ce
chantier ?

Réponse
À partir du tableau, N = 152,1 km donne kr = – 8,5 cm/km pour E = 900 km et kr =
– 7,7 cm/km pour E = 1 000 km. Pour E = 982 km, on obtient par interpolation kr =
– 7,8 cm/ km.
À partir de l’abaque (fig. 4.27.), on obtient – 8 cm/km. Une erreur de 0,5 cm/km sur kr
donnerait un écart de 1 cm sur Dr pour une distance Do de 2 km.

Remarque
On peut faire apparaître dans ces calculs de réduction des formulations différentes en
fonction de la portée des visées, reprenant par exemple les limites de 500 m et 1 500 m
comme en nivellement indirect (chapitre 6). Ce découpage est justifié par l’influence
d’erreurs systématiques que l’on ne peut plus négliger au-delà de certaines portées.
Nous n’avons pas repris ce découpage, considérant que les moyens informatiques
actuels permettent de ne plus se poser ce genre de problème : les formules utilisées
donneront toujours la précision maximale. 1

1
Pour plus de précision, voir par exemple l’article Réduction des longueurs paru dans la revue XYZ,
n° 30, de 1987, dans lequel est étudiée l’influence de toutes les approximations en fonction de la
portée de la visée. Cet article a été complété par À propos de la réduction des distances à l’ellip-
soïde, n° 46 de la même revue.

MESURES DE DISTANCE 

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Tableau donnant kr en cm/km pour la zone II
E 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 E
(km) (km)
N N
(km) (km)
0 51,4 46,6 42,8 39,9 37,9 36,8 36,4 36,8 37,9 39,9 42,8 46,6 51,4 0
10 46,0 41,4 37,8 35,1 33,1 32,0 31,6 32,0 33,1 35,1 37,8 41,4 46,0 10
20 40,8 36,5 33,0 30,4 28,6 27,5 27,2 27,5 28,6 30,4 33,0 36,5 40,8 20
30 35,9 31,8 28,5 26,0 24,3 23,3 22,9 23,3 24,3 26,0 28,5 31,8 35,9 30
40 31,3 27,3 24,2 21,8 20,2 19,2 18,9 19,2 20,2 21,8 24,2 27,3 31,3 40
50 26,8 23,0 20,1 17,9 16,4 15,5 15,2 15,5 16,4 17,9 20,1 23,0 26,8 50
60 22,6 19,1 16,3 14,2 12,8 11,9 11,6 11,9 12,8 14,2 16,3 19,1 22,6 60
70 18,7 15,3 12,7 10,7 9,4 8,6 8,4 8,6 9,4 10,7 12,7 15,3 18,7 70
80 14,9 11,8 9,3 7,5 6,3 5,6 5,3 5,6 6,3 7,5 9,3 11,8 14,9 80
90 11,4 8,5 6,2 4,6 3,4 2,7 2,5 2,7 3,4 4,6 6,2 8,5 11,4 90
100 8,2 5,5 3,4 1,8 0,8 0,2 0,0 0,2 0,8 1,8 3,4 5,5 8,2 100
110 5,2 2,7 0,7 —0,7 —1,6 —2,2 —2,4 —2,2 —1,6 —0,7 0,7 2,7 5,2 110
120 2,4 0,1 —1,7 —2,9 —3,8 —4,3 —4,4 —4,3 —3,8 —2,9 —1,7 0,1 2,4 120
130 —0,1 —2,2 —3,8 —4,9 —5,7 —6,1 —6,3 —6,1 —5,7 —4,9 —3,8 —2,2 —0,1 130
140 —2,4 —4,3 —5,7 —6,7 —7,4 —7,7 —7,9 —7,7 —7,4 —6,7 —5,7 —4,3 —2,4 140
150 —4,5 —6,2 —7,4 —8,2 —8,8 —9,1 —9,2 —9,1 —8,8 —8,2 —7,4 —6,2 —4,5 150
160 —6,3 —7,8 —8,8 —9,5 —10,0 —10,2 —10,3 —10,2 —10,0 —9,5 —8,8 —7,8 —6,3 160
170 —7,9 —9,1 —10,0 —10,5 —10,9 —11,1 —11,2 —11,1 —10,9 —10,5 —10,0 —9,1 —7,9 170
180 —9,2 —10,2 —10,9 —11,3 —11,6 —11,7 —11,8 —11,7 —11,6 —11,3 —10,9 —10,2 —9,2 180
190 —10,3 —11,1 —11,6 —11,9 —12,0 —12,1 —12,1 —12,1 —12,0 —11,9 —11,6 —11,1 —10,3 190
200 —11,2 —11,7 —12,0 —12,2 —12,2 —12,3 —12,3 —12,3 —12,2 —12,2 —12,0 —11,7 —11,2 200
210 —11,8 —12,1 —12,2 —12,3 —12,2 —12,2 —12,1 —12,2 —12,2 —12,3 —12,2 —12,1 —11,8 210
220 —12,1 —12,3 —12,2 —12,1 —11,9 —11,8 —11,8 —11,8 —11,9 —12,1 —12,2 —12,3 —12,1 220
230 —12,3 —12,2 —11,9 —11,6 —11,4 —11,2 —11,2 —11,2 —11,4 —11,6 —11,9 —12,2 —12,3 230
240 —12,1 —11,8 —11,4 —11,0 —10,6 —10,4 —10,3 —10,4 —10,6 —11,0 —11,4 —11,8 —12,1 240
250 —11,8 —11,2 —10,6 —10,0 —9,6 —9,3 —9,2 —9,3 —9,6 —10,0 —10,6 —11,2 —11,8 250
260 —11,2 —10,4 —9,6 —8,9 —8,3 —7,9 —7,8 —7,9 —8,3 —8,9 —9,6 —10,4 —11,2 260
270 —10,3 —9,3 —8,3 —7,5 —6,8 —6,4 —6,2 —6,4 —6,8 —7,5 —8,3 —9,3 —10,3 270
280 —9,2 —8,0 —6,8 —5,8 —5,0 —4,5 —4,4 —4,5 —5,0 —5,8 —6,8 —8,0 —9,2 280
290 —7,9 —6,4 —5,0 —3,9 —3,0 —2,4 —2,3 —2,4 —3,0 —3,9 —5,0 —6,4 —7,9 290
300 —6,3 —4,6 —3,0 —1,7 —0,7 —0,1 0,1 —0,1 —0,7 —1,7 —3,0 —4,6 —6,3 300
310 —4,5 —2,5 —0,8 0,7 1,8 2,5 2,7 2,5 1,8 0,7 —0,8 —2,5 —4,5 310
320 —2,4 —0,2 1,7 3,3 4,6 5,3 5,6 5,3 4,6 3,3 1,7 —0,2 —2,4 320
330 0,0 2,4 4,5 6,3 7,6 8,4 8,7 8,4 7,6 6,3 4,5 2,4 0,0 330
340 2,5 5,2 7,5 9,4 10,8 11,7 12,0 11,7 10,8 9,4 7,5 5,2 2,5 340
350 5,3 8,2 10,8 12,8 14,4 15,3 15,6 15,3 14,4 12,8 10,8 8,2 5,3 350
360 8,4 11,5 14,3 16,5 18,1 19,1 19,5 19,1 18,1 16,5 14,3 11,5 8,4 360
370 11,7 15,1 18,0 20,4 22,2 23,2 23,6 23,2 22,2 20,4 18,0 15,1 11,7 370
380 15,3 18,9 22,0 24,6 26,4 27,6 28,0 27,6 26,4 24,6 22,0 18,9 15,3 380
390 19,1 23,0 26,3 29,0 31,0 32,2 32,6 32,2 31,0 29,0 26,3 23,0 19,1 390
400 23,2 27,3 30,8 33,6 35,7 37,0 37,4 37,0 35,7 33,6 30,8 27,3 23,2 400

 MESURES DE DISTANCE

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Fig. 4.27. : Évolutin de kr en fonction de l’ordonnée Y (Nord)
pour différentes valeurs de X (Est), Zone Lambert II

MESURES DE DISTANCE 

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 Distance déduite des coordonnées
C’est l’opération inverse de celle décrite au paragraphe 7.1. Ci-dessous est donné le détail
des calculs.
1 - Dr est déduite des coordonnées Lambert des points A et B par la formule :

( EA – EB ) + ( NA – NB )
2 2
Dr =

2 - On obtient Do en utilisant l’opposé de la correction d’altération linéaire, c’est-à-dire :


Dr
Do ≈ Dr – Cr = -------------- ≈ Dr ( 1 – kr )
1 + kr

3 - On remonte à l’altitude moyenne de la visée (ou du chantier), soit :

Dh AB = Do  1 + -----m-
h
 R N

 Exemples de calcul


Application
Calculez les coordonnées Lambert d’un point B visé par rayonnement depuis un point
A connu. Les données sont :
A (952 165,36 m ; 2 002 145,68 m), zone II. hA = 831,221 m (au-dessus de l’ellipsoïde).
Di = 542,124 m ; V = 90,877 1 gon ; h t = 1,72 m ; h v = 1,9 m ; mra ≈ 0,16 ; RN
= 6380 km. GAB = 2,8858 gon (correction de dv effectuée).

Réponse
Dh =Di sinV + (mra – 2) sinV . cosV . Di 2/ 2 /RN ; Dh = 536,561 m.
t v
hB = hA + h A – h B + Dh cot V + Cna ; hB = 908,481 m.
Hauteur de l’appareil en A : ha = 832,941 m
Hauteur du voyant en B : hb = 910,381 m.
Do : formule complète avec ha , hb et Di ; Do = 536,491 m.
Dr = Do (1 + kr), kr est déterminé à partir des coordonnées du milieu de la visée :
Em ≈ EA + Dh /2 sinGAB Em = 952 km.
Nm ≈ NA + Dh /2 cosGAB Nm = 2,4 km.
–5
kr = 40,1.10 Dr = 536,706 m
Si on refait le calcul plus rapidement, en négligeant toute correction de niveau apparent
et en prenant les formules les plus simples, on obtient :
Dh = Di sinV = 536,567 m.
Altitude moyenne de la visée : hm = hA + h A + Di . cosV/ 2 ≈ 872 m.
t

 MESURES DE DISTANCE

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Do = Dh . RN / (hm + RN ) = 536,494 m.
Dr = 536,708 m en prenant kr = 40 . 10 –5 pour le point A soit un écart de 2 mm avec le
calcul précédent. Notez que les valeurs choisies donnent des conditions défavorables.

Les coordonnées de B sont alors : EB = EA + Dr . sinGAB = 952 189,68 m


Vérification : DAB = 536,70 m NB = NA + Dr . cosGAB = 2 002 681,83 m

Application
Refaites les calculs précédents (uniquement jusqu’à Dr) pour une distance inclinée
mesurée de 3042,120 m.

Réponse
1- Le calcul rapide permet d’obtenir : Dh = 3 010,938 m ; hm = 1050 m ;
Do = 3 010,442 m ; Dr = 3 011,646 m avec kr = 40 cm/km.

2- Le calcul exact permet d’obtenir : Dr = 3 011,545 m avec kr = 39,5 cm/km, soit un


écart total de l’ordre de 10 cm.

3- Pour d’autres valeurs de la distance inclinée Di, on obtient dans les mêmes
conditions :
pour Di = 5 000 m, on trouve Dr = 4 949,523 et un écart entre les deux calculs de
23 cm ;
● pour Di = 2 000 m, on trouve Dr = 1 979,946 et un écart de 4 cm ;
● pour Di = 1 000 m, on trouve Dr = 989,996 m et un écart de 9 mm.

4- Si on choisit A vers le centre de la zone Lambert (EA = 600 km et NA = 200 km), on


trouve :
● pour Di = 5 000 m, Dr = 4 946,987 m (écart de 25 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 3 000 m, Dr = 2 968,314 m (écart de 9 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 2 000 m, Dr = 1 978,917 m (écart de 4 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 1 000 m, Dr = 989,479 m (écart de 1 cm avec les calculs simplifiés).

Ces calculs montrent donc que pour des portées inférieures à 1 km et pour des visées
ordinaires (V > 90 gon), le calcul simplifié est largement suffisant.

Grâce à l’informatique, la question des approximations ne se pose plus : le


tableau DISTANCE.XLS fournit sur le cédérom de l’ouvrage permet de faire
tous ces calculs avec un minimum d’approximations.

Application
Calculez la distance horizontale à implanter sur le terrain pour obtenir B depuis A. B
et A sont connus en coordonnées Lambert zone III : A (982 165,36 m ; 3 152 145,68 m)
et B (982 362,66 m ; 3 152 045,78 m). L’altitude moyenne est de 130 m.

MESURES DE DISTANCE 

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Réponse
Dr = 221,150 m ; kr = – 8,0 cm/km ; Do = 221,167 m ; Dh = 221,172 m.

 Correction globale pour un chantier


Pour l’ensemble d’un chantier d’étendue réduite (pas pour un projet routier), on peut
déterminer une correction globale à appliquer à toutes les mesures. Cette correction
permettra de passer de la distance horizontale Dh à la distance réduite Dr. Le but final est
de calculer cette correction sous forme de ppm et d’introduire sa valeur dans le calcula-
teur de la station totale utilisée qui donnera alors directement les distances réduites Dr.

L’appareil est en station au point S, la hauteur de l’axe des tourillons au-dessus de


l’ellipsoïde est hs. Donc, on peut écrire la relation suivante :
RN R N kr – hs
Dr = Do(1 + kr) = DhS ------------------ (1 + kr) = DhS 1 + ------------------------
- .
R N + hs R N + hs

R N kr – hs
On obtient une expression de la forme : Dr = Dhs ( 1 + C ) avec C = ------------------------
-
R N + hs

Il suffit de calculer le coefficient C et d’introduire sa valeur dans le calculateur de


l’appareil sous forme de ppm (ou mm/km) pour obtenir directement les distances
réduites à la projection, et donc les coordonnées Lambert des points visés. Attention aux
unités ! si hs et RN sont donnés en m, kr est sans dimension et ne doit pas être en cm/km
ou mm/km dans la formule de C. Les termes kr et hs sont déterminés à partir d’un point
central du chantier. C est donc bien une constante du chantier. Par exemple, sur les
valeurs de la 3ème application du paragraphe 7.3., on a : C = – 100 ppm (mm/km).

Dh = 221,172 m donne Dh (1 + C .10 –6) = Dr = 221,149 m affiché directement par la


station totale. Étant donnée la faible portée, on assimile hs et hm, DhS et DhAB.

Remarque

La station totale effectue directement les corrections de niveau apparent (voir chap. 6
§ 5.3). Les seules sources d’erreur qui subsistent sont :

1- la forte variation en altitude, ce qui est assez rare. Une erreur de 5 m sur l’altitude
moyenne, soit 10 m entre station et miroir, donne environ 1 mm sur 1 km (1 ppm) ;

2- la variation de kr le long de la visée : si le chantier est situé près du centre de la zone


Lambert, kr varie peu. Il serait par exemple possible de traiter un chantier d’une largeur
de 400 km en Est par 40 km au Nord sur lequel kr ≈ – 12 cm/km. Alors que si le chantier
est situé aux extrémités nord ou sud de la zone Lambert, kr varie plus rapidement. Au
pire, à l’extrême sud-ouest ou sud-est d’une zone, kr reste constant sur un chantier de
15 km en Est par 2 km au Nord.

 MESURES DE DISTANCE

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 MESURE ASSISTÉE PAR SATELLITE (GPS)
La technologie GPS (Global Positionning System), en plein développement, permet
d’obtenir directement les coordonnées géodésiques d’un point stationné (une seule
antenne sur un point) mais avec une précision médiocre, inutilisable en topographie. Si
l’on dispose de deux antennes, on obtient avec précision la distance entre les deux points
et l’orientation du vecteur mesuré (fig. 4.28. et chap. 7 § 1). Dans ce cas, on parle de
mesure par translocation, c’est-à-dire de report des informations d'un point vers un autre
point. A étant connu, on mesure par GPS ∆X, ∆Y et ∆Z et on en déduit que XB = XA + ∆X,
YB = YA + ∆Y, ZB = ZA + ∆Z.
Les coordonnées sont initialement calculées dans un référentiel cartésien géocentrique
(voir chap. 2 § 2.2.3.1) et doivent ensuite être transformées en coordonnées planes en
projection. L’ellipsoïde de référence est aussi différent : c’est l’ellipsoïde international
IAGRS80 (très proche de GRS80) sur lequel s’appuie le système géocentrique WGS 84
(World Géodétic System, datant de 1984). Il faut ainsi prévoir des transformations de
coordonnées, dont se charge généralement le logiciel livré avec les antennes réceptrices
(voir chap. 2 § 3.4).
La précision obtenue sur les coordon-
nées d’un point en mode différentiel
(deux antennes) est de l’ordre du cen-
timètre en planimétrie sur des dis-
tances de plusieurs dizaines de
kilomètres et de quelques centimètres
en altimétrie à cause essentiellement
du problème de référence en altitude
(voir chapitre 7).

Fig. 4.28. : Mesure GPS

MESURES DE DISTANCE 

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NIVELLEMENT
DIRECT

 NIVELLEMENT DIRECT ORDINAIRE

 Principe
Le nivellement direct, appelé aussi nivellement
géométrique, consiste à déterminer la dénivelée
∆HAB entre deux points A et B à l’aide d’un
appareil : le niveau (ci-contre un NAK20) et
d’une échelle verticale appelée mire. Le niveau
est constitué d’une optique de visée tournant
autour d’un axe vertical (fig. 5.3.) : il définit donc
un plan de visée horizontal (fig. 5.1.).
La mire est placée successivement sur les deux NAK20 de Leica
points. L’opérateur lit la valeur ma sur la mire
posée en A et la valeur mb sur la mire posée en B.
La différence des lectures sur mire est égale à la
dénivelée entre A et B. Cette dénivelée est une valeur algébrique dont le signe indique si
B est plus haut ou plus bas que A (si ∆HAB est négative alors B est plus bas que A).

● la dénivelée de A vers B est : ∆HAB = ma – mb


● la dénivelée de B vers A est : ∆HBA = mb – ma

L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du
géoïde (surface de niveau 0, voir chapitre 2). Si l’altitude du point A est connue, on peut
en déduire celle du point B par :
H B = H A + ∆H AB

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Fig. 5.1. : Principe de base du nivellement direct

Remarque
L’altitude est souvent notée Z au lieu de H.
Attention aux éventuelles confusions avec les
coordonnées géocentriques (X, Y, Z).
La portée est la distance du niveau à la mire ;
elle varie suivant le matériel et la précision cher-
chée, et doit être au maximum de 60 m en nivel-
lement ordinaire et 35 m en nivellement de
précision. Dans la mesure du possible, l’opéra-
Fig. 5.2. : Égalité des portées
teur place le niveau à peu près à égale distance
de A et de B (sur la médiatrice de AB, fig. 5.2)
de manière à réaliser l’égalité des portées (voir
§ 1.2.7.3).

 Le niveau

 Principe de fonctionnement


Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique
(O)) tournant autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est perpendicu-
laire (fig. 5.3.). Le réglage de la verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une
nivelle sphérique. L’axe optique tournant autour de l’axe principal décrit donc un plan
horizontal passant par le centre optique du niveau qui est l’intersection des axes (P) et
(O).

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L’axe principal (P) peut être stationné
à la verticale d’un point au moyen
d’un fil à plomb, mais généralement
le niveau est placé à un endroit quel-
conque entre les points A et B, si pos-
sible sur la médiatrice de AB
(fig. 5.2.). Un niveau n’est donc pas
muni d’un plomb optique comme un
théodolite.
Certains appareils possèdent une gra-
duation (ou cercle horizontal) qui
permet de lire des angles horizontaux
avec une précision médiocre, de Fig. 5.3. : Schéma d’un niveau
l’ordre de ± 0,25 gon : ils ne sont uti-
lisés que pour des implantations ou
des levers grossiers.
Les éléments constitutifs d’un niveau sont les suivants :
- 1. Embase - 7. Oculaire
- 2. Vis calantes (3 vis) - 8. Anneau amovible
- 3. Rotation lente - 9. Contrôle de l’automatisme
- 4. Mise au point sur l’objet - 10. Compensateur à pendule
- 5. Objectif - 11. Cercle horizontal (option sur le NA2)
- 6. Viseur d’approche rapide - 12. Nivelle sphérique (invisible ici)

6
4
12
8

3 7

10 9
11
2 1

Doc. Leica : NAK2 (vue en coupe)

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Pour déterminer précisément des dénivelées, l’appareil doit vérifier :

● la perpendicularité de (O) et (P) ;


● que le fil horizontal du réticule de visée est situé dans un plan perpendiculaire à l’axe
principal (P) ;
● que l’axe optique (O) est parallèle à la directrice de la nivelle, si c’est une nivelle
torique, ou que le plan décrit par l’axe optique (O) tournant autour de l’axe principal
(P) est parallèle au plan dans lequel est inscrit le cercle de centrage de la bulle, si la
nivelle est sphérique.

 Mise en station d’un niveau


Le niveau n’étant pas (ou très rarement) stationné sur un point donné, le trépied est posé
sur un point quelconque. L’opérateur doit reculer après avoir positionné le trépied afin de
s’assurer de l’horizontalité du plateau supérieur. Lorsque le plateau est approximative-
ment horizontal, l’opérateur y fixe le niveau.

Fig. 5.4. : Calage de la nivelle sphérique

Le calage de la nivelle sphérique se fait au moyen des vis calantes, comme indiqué sur
la figure 5.4. : en agissant sur les deux vis calantes V1 et V2 (en les tournant en sens
inverse l’une de l’autre), l’opérateur fait pivoter le corps du niveau autour de la droite D3.
Il amène ainsi la bulle de la nivelle sur la droite D2 parallèle à D3. En agissant ensuite
sur la vis calante V3, il fait pivoter le niveau autour de la droite D1 et centre ainsi la bulle
dans le cercle de centrage de la nivelle sphérique.

Ce calage n’est pas très précis car la nivelle sphérique est d’une sensibilité relativement
faible : par exemple, pour un NA20, la sensibilité de la nivelle sphérique est de 8´/2 mm
soit une rotation angulaire de 15 cgon pour un déplacement de 2mm (voir chapitre 3,
§ 2.2). Une erreur de calage de la bulle de 0,2 mm entraînerait donc une erreur angulaire
de ε =1,5 cgon.

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La visée sur une mire placée à 35 m donne un écart e = 35.103. tanε ≈ 8 mm sur la mire
(voir fig. 5.5.). Nous verrons que les lectures sur mire sont appréciées au millimètre près :
cette erreur due à l’imprécision de la nivelle est donc inacceptable.
En fait, sur un niveau moderne (dit
« automatique »), le calage de la
nivelle sphérique ne sert qu’à
approcher l’axe principal de la
verticale. L’horizontalité de la
ligne de visée est ensuite calée plus
finement par un automatisme qui
ne fonctionne correctement que
lorsque l’axe vertical est proche de
la verticale (voir § 1.2.3).
Sur un niveau sans automatisme, Fig. 5.5. : Erreur de lecture
une nivelle torique de directrice due à une nivelle fausse
parallèle à l’axe optique permet un
calage précis de la ligne de visée,
mais elle doit être calée avant
chaque pointé sur mire (voir N3 au paragraphe 3). Son calage et son réglage obéissent
aux mêmes principes que les nivelles toriques des théodolites (voir chapitre 3, § 2.2).

 Le niveau automatique


Par abus de langage certains niveaux sont dits « automatiques » laissant croire que tout
se passe sans intervention humaine.
Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, la nivelle sphérique permet un réglage
d’approche de la verticalité de l’axe principal. Lorsque celui-ci est proche de la verticale
(dans une certaine plage de débattement), l’axe optique est automatiquement positionné
à l’horizontale par un compensateur qui, schématiquement, est un système mobile
soumis à la pesanteur : sur la figure 5.6., le compensateur est composé de deux prismes
fixes et d’un prisme mobile, libre d’osciller, suspendu à l’appareil par des fils. Sous
l’action de la pesanteur, la rotation du prisme mobile assure l’horizontalité de la ligne de
visée. Le compensateur peut aussi être basé sur l’équilibre d’un liquide, par exemple le
mercure.
Le compensateur fonctionne dans une plage de débattement donnée : en dehors de cette
plage, le mécanisme est en butée et ne remplit plus son rôle ; à l’intérieur de cette plage,
le compensateur oscille librement. Cette plage est par exemple de 30´(0,6gon) pour un
NA2, ce qui est supérieur à la sensibilité de la nivelle de manière à être certain que
l’automatisme ne soit pas en butée.
La précision de calage obtenue par ce type d’appareil est excellente : par exemple
± 0,3´´ (0,9 dmgon) pour un NA2 induit un écart de ± 0,05 mm sur la mire à 35 m.

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Fig. 5.6. : Schéma d’un compensateur à pendule

Un bouton de contrôle (voir doc. Leica § 1.2.1), souvent appelé par erreur automatisme
dans les documentations, permet de s’assurer du bon fonctionnement du compensateur.
L’opérateur appuie sur ce bouton avant d’effectuer chaque visée, ce qui fait osciller le
prisme mobile. Il peut ainsi s’assurer que l’image de la mire oscille librement et se
stabilise rapidement. Ceci permet de contrôler que le niveau est toujours bien positionné
avant chaque mesure. Pour qu’il soit utilisable, le compensateur doit avoir un temps
d’oscillation très court; il est donc amorti de manière magnétique (aimant permanent),
pneumatique, etc. Sur certains appareils, comme le NA820 ou le NA824 de Leica, ce
bouton de contrôle est remplacé par un voyant intégré à l’optique de visée : on le voit
donc en permanence pendant la visée ; il vire au rouge lorsque le compensateur est en
dehors de la plage de fonctionnement.
La fiabilité, la facilité d’emploi et la précision des appareils dits « automatiques » font
qu’ils s’imposent depuis quelques années comme matériel de base pour tous les types de
nivellement.

 La lunette
C’est une lunette du type « lunette astronomique » composée d’un oculaire (o), d’un
objectif (b), d’un dispositif de mise au point (m) et d’un réticule (r), (fig. 5.7.).
Placé du coté de l’objet, l’objectif (b) est un système optique fixe convergent à grande
distance focale qui fournit une image virtuelle renversée de l’objet visé. La mise au point
est faite par une lentille divergente mobile (m).
Placé du coté de l’œil, l’oculaire (o) est un ensemble de lentilles, dont certaines sont
mobiles, qui permet d’agrandir et de redresser l’image virtuelle de l’objet.

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Le réticule (r) est une plaque de verre sur laquelle sont gravées des lignes définissant
l’axe optique (fil niveleur (n) et fil vertical (v), fils stadimétriques (s’) et (s), fig. 5.7. et
5.8.).
L’axe optique est la droite joignant la croisée des fils du réticule et le centre optique de
l’objectif.
.

Fig. 5.7. : Schéma optique d’une lunette moderne

La lunette schématisée sur la figure 5.7. est une lunette à mise au point interne, techno-
logie actuellement la plus courante dont l’avantage principal est une meilleure étanchéité.
Le schéma optique, simplifié, fait apparaître une première image de l’objet visé inversée
et mise au point dans le plan du réticule par l’ensemble objectif (b) et lentille mobile (m).
Cette image est ensuite redressée et agrandie par l’oculaire (o). La mise au point de
l’oculaire est telle que l’observateur accommode ses yeux à l’infini, position la plus
reposante pour une personne n’ayant pas de problèmes de vue. On conseille d’ailleurs
souvent de garder les deux yeux ouverts lorsque l’on regarde dans une lunette de ce type.
Le réglage de la netteté du réticule et de l’image de l’objet visé se fait comme suit :
1- réglage de l’oculaire jusqu’à obtenir la netteté maximale sur les fils du réticule,
l’objectif étant calé à l’infini ;
2- réglage de l’objectif: amener l’image de l’objet visé dans le plan du réticule. À la fin
de ce deuxième réglage, l’image et le réticule doivent être nets. Affiner si nécessaire
Pour contrôler la qualité d’un réglage, l’opérateur peut, en déplaçant la tête devant
l’objectif soit de gauche à droite soit de haut en bas, s’assurer qu’il n’y a pas de paral-
laxe. S’il y a du parallaxe, les fils semblent se déplacer par rapport à l’image puisque
l’image n’est pas exactement dans le plan du réticule.
Les caractéristiques d’une lunette (voir tableau au paragraphe 1.4.) sont :
Le grossissement G est défini comme le rapport entre l’angle sous lequel on voit un objet
à travers l’objectif et l’angle sous lequel il est vu à l’oeil nu. Il est approximativement
égal au rapport des distances focales de l’oculaire et de l’objectif (G = Fobjectif / foculaire ).

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Par exemple, pour un télescope astronomique du type Newton, la distance focale du
miroir étant de 1000 mm, la distance focale de l’oculaire étant de 8 mm, on obtient un
grossissement de 125×, largement suffisant pour distinguer les anneaux de Saturne ou les
satellites de Jupiter...
La clarté d’une lunette est le rapport entre l’éclairement obtenu à travers l’optique et
celui obtenu à l’oeil nu. Plus le grossissement G est important, moins la lunette est claire.
Le champ est la partie de l’espace visible à travers la lunette. Plus le grossissement est
important, plus l’angle de champ est petit. Un champ maximal est souhaitable pour le
côté pratique de l’utilisation de l’instrument.
Le pouvoir séparateur, ou acuité visuelle, est l’angle minimal à partir duquel deux
points peuvent être distingués. Le pouvoir séparateur de l’oeil humain est de l’ordre de 4
cgon (en visée monoculaire, voir chapitre 7, § 5.1.6). Pour une lunette de grossissement
G, il est d’environ 200/G dmgon, par exemple, 10 dmgon pour un grossissement G = 20.
Les aberrations de l’optique sont les différents défauts des lentilles et groupes de
lentilles : sphéricité, astigmatisme, chromatisme, courbure de champ, volume de champ
et distorsion. Ces défauts sont corrigés au mieux par la combinaison de plusieurs lentilles
convergentes et divergentes composées de matériaux différents.

 Lectures sur mire


La mire est une échelle linéaire qui doit
être tenue verticalement (elle comporte une
nivelle sphérique) sur le point intervenant
dans la dénivelée à mesurer. La précision
de sa graduation et de son maintien en posi-
tion verticale influent fortement sur la pré-
cision de la dénivelée mesurée.
La mire classique est généralement gra-
duée en centimètre. La chiffraison est sou-
vent en décimètre (fig. 5.8.).
Il existe des mires à graduation renversée
Fig. 5.8. : Réticule de visée pour les optiques ne redressant pas l’image
(anciens modèles).
Le réticule d’un niveau est généralement constitué de quatre fils :
● le fil stadimétrique supérieur (s´), qui donne une lecture m1 sur la mire ;
● le fil stadimétrique inférieur (s), qui donne la lecture m2 sur la mire ;
● le fil niveleur (n), qui donne la lecture m sur la mire ;
● le fil vertical (v), qui permet le pointé de la mire ou d’un objet.

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Les différents types de réticules et de pointés sont détaillés au chapitre 3, paragraphe
2.4.1.
La lecture sur chaque fil est estimée visuellement au millimètre près (6,64 dm sur la
figure 5.8., fil niveleur). Les fils stadimétriques permettent d’obtenir une valeur appro-
chée de la portée (voir § 1.2.6). Pour chaque lecture, il est judicieux de lire les trois fils
horizontaux de manière à éviter les fautes de lecture: on vérifie en effet, directement sur
m1 + m2
- . Par exemple, figure 5.8. : 6,64 dm ≈ (5,69 + 7,60)/2.
le terrain, que : m = ------------------
2

On peut estimer l’incertitude d’une lecture par interpolation sur une mire centimétrique
à 4/G cgon (voir aussi chapitre 3, § 2.4.1), G étant le grossissement de la lunette. Si l’on
désire une incertitude de lecture de 1 mm avec une lunette de grossissement G = 24×, la
portée maximale de visée devra être de :
Dmax = 1.10–3/(4/24.10–2 . π/200) = 38 m.
Pour une lecture sur mire Invar (voir § 3.2), l’incertitude sur le pointé est de l’ordre de
1/G à 2/G cgon. Ce qui donne pour un niveau de précision G = 40 et pour obtenir une
incertitude de l’ordre du dixième de millimètre :
Dmax = 0,1.10–3/(2/40.10–2 . π/200) = 46 m.
La portée maximale usuellement retenue est de l’ordre de 30 m du niveau à la mire en
nivellement de précision.

 Estimation de la portée par stadimétrie


La portée, c’est-à-dire la distance horizontale entre le point de station et le point visé, est
utile dans les calculs de cheminement (voir § 1.5.3). Disposer d’un ordre de grandeur de
sa valeur est nécessaire, par exemple, pour vérifier l’égalité des portées. C’est le rôle des
fils stadimétriques qui, par lecture de la valeur L = m1 – m2 interceptée sur la mire,
permettent de calculer la distance horizontale DhSP à ± 14 cm près (fig. 5.9.).

 Formule de stadimétrie

Nous allons établir la formule de


stadimétrie ; pour cela, nous raisonnons à
partir du schéma simplifié de la figure
5.10.a. où l’image de l’objet vue par l’opé-
rateur est renversée. Si l’on considère que la
mire utilisée est renversée, on retrouve la
situation classique : le fil stadimétrique
supérieur (s´) lit la valeur la plus grande m1
et le fil (s) lit la valeur m2. f étant la distance
focale de l’objectif, on peut écrire :
α
tan  --- = ------------------------
m1 + m2 s Fig. 5.9. : Stadimètre
- = -----
 2 2 ( Dh – E ) 2f

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Le rapport s/f est une constante de l’appareil. E est appelée constante (ou correction)
f 1
d’anallatisme. Posons : - = K = --------------------------
s 2 tan ( α /2 )

K est appelée constante stadimétrique. La valeur usuelle de K est K = 100 (α ≈1/100 rad
soit 0,6366 gon ou encore 0,5 m à 100 m).

Fig. 5.10-a. : Justification de la formule de stadimétrie

De la première équation, on déduit : Dh = K.(m1 – m2) + E

E est appelée constante d’addition.

Pour les appareils modernes à mise au point intérieure, la constante d’addition E est
réduite par construction à une valeur négligeable vis-à-vis de la précision obtenue sur Dh.
Pour les appareils à mise au point extérieure, E est de l’ordre de 30 cm.

Finalement, on obtient (avec E = 0) : Dh = K ( m 1 – m 2 ) = KL

 Précision de l’évaluation de Dh

Le manque de précision sur la connaissance de Dh vient essentiellement de la valeur de


la constante stadimétrique qui multiplie les erreurs de lecture sur mire par 100 (voir le
chapitre 4 sur les mesures de distances, § 4.1.1).

La précision sur la distance horizontale Dh est de l’ordre de ± 14 cm à 35 m avec un


niveau classique (type NAK), ce qui est médiocre et ne fournit qu’un ordre de grandeur
de Dh suffisant pour les calculs grossiers ou pour les compensations (voir § 1.5.3). On
peut obtenir une valeur approchée de Dh à ± 1,4 cm près à 35 m si l’on utilise un niveau

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de précision (type NA2 avec micromètre et mire Invar). Par exemple, si l’on reprend la
figure 5.8., Dh = 100.(7,60 – 5,69) = 191 dm donc Dh = 19,1 m ± 1,4 dm.

 Contrôle et réglage du niveau

 Réglage de la nivelle

Fig. 5.10-b. : Contrôle et réglage de la nivelle sphérique

La directrice de la nivelle torique ou le cercle de centrage de la nivelle sphérique doivent


être inscrits dans un plan perpendiculaire à l’axe principal. Pour contrôler une nivelle,
procédez ainsi :

● calez la nivelle dans une position bien définie de l’appareil (repérez-vous sur le cercle
horizontal) ;
● faites pivoter le niveau de 200 gon et vérifiez que la nivelle reste dans ses repères ;
● si ce n’est pas le cas, ramenez la bulle vers la position centrale de la moitié de son
décalage au moyen de ses vis de réglage, l’autre moitié étant rattrapée par les vis
calantes du niveau. Recommencez la vérification jusqu’à obtenir un défaut négli-
geable (voir chapitre 3, § 2).

 Réglage du réticule

Le fil horizontal du réticule doit être situé dans un plan perpendiculaire à l’axe
principal.

Le contrôle et le réglage s’effectuent ainsi :


● choisissez un point bien défini coïncidant avec le fil horizontal du réticule ;

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● faites pivoter la lunette avec le mouvement lent et vérifier que le réticule reste en
contact avec le point choisi ;
● si ce n’est pas le cas, ramenez le réticule sur le point en agissant sur son dispositif de
réglage.

 Réglage de l’axe optique

L’axe de visée (O) doit être perpendiculaire à l’axe principal (P). L’axe de visée étant
défini par le centre optique de l’appareil et la croisée des fils du réticule, on peut modifier
l’inclinaison de l’axe (O) en agissant sur le réticule. Pour mettre en évidence un besoin
de réglage, il faut procéder comme suit (voir fig. 5.11. et 5.12.) :
● implantez deux points A et B distants d’environ 60m en terrain à peu près horizontal
et régulier ;
● stationnez le niveau en C, milieu de AB et lire la dénivelée ∆HAB ;
● stationnez en E, situé à 6 m de A à l’extérieur de AB, et lisez à nouveau ∆HAB ;
● déterminez par calcul la valeur du défaut éventuel ε appelé défaut d’horizontalité de
l’axe de visée (ou encore, de manière impropre, collimation verticale) ;
● si ce défaut est trop important, c’est-à-dire s'il provoque une erreur de plus de 2 mm
à 30 m, réglez l’appareil. Ceci peut se faire en station en E, en ramenant la ligne de
visée sur la lecture exacte calculée précédemment (agir pour cela sur les vis de
réglage du réticule ; voir la documentation de l’appareil).
a. Explications et calculs
La dénivelée réelle entre A et B est ∆HAB = ma – mb. Si le niveau possède un défaut ε de
perpendicularité entre (O) et (P), l’opérateur lit une dénivelée fausse ∆H´AB = m´a – m´b.
Or on peut écrire :

m′a = ma + D AC ⋅ tan ε 
 ⇒ m′a – m′b = ma – mb + ( D AC – D BC ) tan ε
m′b = mb + D BC ⋅ tan ε 

Fig. 5.11. : Station avec portées égales

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Puisque l’opérateur stationne au milieu de AB, DAC = DBC, on obtient m´a – m´b = ma
– mb = ∆HAB. La dénivelée mesurée est égale à la dénivelée réelle car l’effet de l’erreur
d’inclinaison ε s’annule du fait de l’égalité des portées CA et CB. Ceci signifie qu’en
pratiquant l’égalité des portées, on peut mesurer juste avec un appareil faussé, à condition
que son défaut reste faible. On peut admettre un écart angulaire provoquant sur la mire
une erreur de l’ordre du double de l’appréciation de la lecture, qui est de 1 mm à 30 m.
Donc εmaxi est tel que : tanεmaxi = 2.10–3/30, c’est-à-dire εmaxi = 4 mgon.

La station précédente a permis de mesurer la dénivelée « exacte » ∆HAB.

Fig. 5.12. : Station décentrée

Sur la figure 5.12., les lectures m′′a et m′′b donnent cette fois une dénivelée erronée
∆H´´AB. C’est le calcul de cette dénivelée fausse qui permet d’estimer le défaut d’incli-
naison de l’axe optique ε.

On peut écrire :

m″a = ma + D AE ⋅ tan ε 
 ⇒ m″a – m″b = ma – mb + ( D AE – D BE ) tan ε
m″b = mb + D BE ⋅ tan ε 

( m″a – m″b ) – ( ma – mb )
donc : tan ε = ----------------------------------------------------------------
( D AE – D BE )

∆H″ AB – ∆H AB
Donc, finalement : tan ε = -----------------------------------
-
D AE – D BE

Il reste à calculer ε et à le comparer à εmaxi ≈ 4 mgon. Suivant le signe de ε, on pourra


même conclure sur le sens du défaut d’inclinaison, à savoir si le niveau vise trop haut ou
trop bas.

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Remarque
La manipulation doit être effectuée avec soin car la valeur calculée de ε englobe les
erreurs de lecture, de mise en station, de tenue de la mire, etc. Le plus efficace est de
faire plusieurs stations (trois ou quatre) sur la droite AB. Il est ainsi possible de tracer
une courbe donnant l’évolution de l’erreur commise sur la dénivelée en fonction de la
portée et conclure sur la présence ou non d’une erreur d’inclinaison de l’axe optique
(voir l’exemple ci-dessous).
b. Application

Fig. 5.13. : Mise en évidence de l’erreur d’inclinaison de l’axe optique d’un niveau

Pour déterminer le défaut d’inclinaison de l’axe Station ma (dm) mb (dm)


optique d’un niveau, un opérateur stationne à C 11,32 13,15
mi-distance entre deux points A et B distants de 60 D 10,16 12,03
m. Il effectue trois autres stations : D à 20 m de A E 10,87 12,78
et 40 m de B, E à 10 m de A et 50 m de B et F à 10
F 12,02 13,99
m de A et 70 m de B (voir fig. 5.13.). À partir des
lectures données du tableau ci-contre, déterminez
s’il y a un défaut d’inclinaison de l’axe optique
dans l’appareil utilisé. Dans l’affirmative, donnez
la valeur angulaire de ce défaut et son signe.
Réponse

Station Dénivelée ∆H’’AB (dm) Différence de portée ∆D (m)


C 11,32 —13,15 = —1,83 0
D 10,16 —12,03 = —1,87 —20
E 10,87 —12,77 = —1,90 —40
F 12,02 —13,99 = —1,97 —60

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H

Fig. 5.14. : Détermination graphique de l’angle ε

La courbe ci-dessus (fig. 5.14.) donne l’évolution de la dénivelée mesurée (notée ∆Η)
en fonction de la différence de portée ∆D : les ordonnées ont été multipliées par 2 000
par rapport aux abscisses, de manière à accentuer le défaut.

Cette courbe devrait être une droite de pente tanε puisque d’après les relations vues
précédemment : ∆HAB mesurée = ∆D . tanε + ∆HAB exacte.

Cette équation est de la forme : y = ax + b avec a = tanε et b = ∆HAB exacte.

On constate que les points se répartissent près d’une droite : on peut donc considérer
qu’il y a bien inclinaison de l’axe optique. Si ce n’était pas le cas, les points seraient
soit répartis de manière aléatoire (fautes de manipulation), soit sur une droite sensible-
ment parallèle à l’axe des abscisses (ni fautes ni d’inclinaison).

La droite est tracée par interpolation à vue, et donne à ses extrémités les valeurs
(–74,5 m et –199mm) qui permettent de calculer une pente moyenne a = tanε = –(199
– 183).10–3/–74,5 ; donc ε = 13 mgon, soit une erreur de 6 mm à 30 m. L’inclinaison ε
existe, elle est positive : donc l’appareil vise trop haut. Par conséquent, il faudra
remonter le fil horizontal du réticule de manière à abaisser la ligne de visée de cet
appareil.

Pour déterminer numériquement la pente de la droite qui passe au plus près des points
du graphique de la figure 5.14., on peut utiliser la formule des moindres carrés qui
calcule la pente a et l’abscisse à l’origine b de la droite passant au plus près de tous
les points d’un essai (minimisation de la somme des carrés des distances de chaque
point à la droite cherchée). Les n points d’un essai étant connus en coordonnées (xi , yi),
a et b sont données par les formules suivantes :

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∑ x ∑ y – n∑ x y ∑ x ∑ x y – ∑ (x ) ⋅ ∑
2
i i i i i i i i yi
a = -------------------------------------------------
2
- et b = ------------------------------------------------------------------------
2
.

 ∑
 x i – n ( x )
 ∑ i
2
 ∑
 x i – n ( x )
 ∑ i
2

La « droite solution » est alors d’équation : y = ax + b.

Application numérique au moyen du tableur Excel


Commencez un nou-
A B C D E F G
veau tableau et introduisez
Sta- ma mb Da Db ∆D ∆H
les données de l’essai. En 1 tion
(dm) (dm) (m) (m) (m) (m)
case F2, entrez :
2 C 11,32 13,15 30 30 0 — 0,183
= D2 – E2↵
3 D 10,16 12,03 20 40 —20 — 0,187
Case G2, entrez : 4 E 10,87 12,78 10 50 —40 — 0,191
= (B2 – C2) / 10↵ 5 F 12,02 13,99 10 70 —60 — 0,197
Sélectionnez la zone 6
F2–G5 puis recopiez vers 7 Σx —120 m
le bas (menu Édition ou 8 Σy — 0,758 m a= 0,00023
CTRL B). 9 Σxy 23,2 m2 b= —0,1826 m
Entrez en case B7 : 10 Σx2 5600 m2 ε= 14,6 mgon
= SOMME(F2:F5)↵ 11 n 4
Entrez en case B8 :
= SOMME(G2:G5) ↵
Entrez :
en case B9 : = SOMMEPROD(F2:F5,G2:G5) ↵
en case B10 : = SOMMEPROD(F2:F5,F2:F5) ↵
en case B11 : = NBVAL(B2:B5) ↵
en case E8 : =(B7*B8–B11*B9)/(B7^2–B11*B10) ↵
en case E9 : =(B7*B9–B10*B8)/(B7^2–B11*B10) ↵
en case E10 : =ATAN(E8)*200/PI()*1000↵
On retrouve pour b une valeur très proche de la dénivelée « exacte », ce qui est logique.

c. Réglage du niveau
Cette inclinaison entraîne une erreur de + 15 mm sur une lecture à 70 m. Donc, en station
au point F, on déplace le fil horizontal du réticule au moyen de ses vis de réglage jusqu’à
lire 13,99 – 0,15 = 13,84 dm sur la mire en B.

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 Étalonnage de la mire et réglage de la nivelle sphérique

Les mires de nivellement ordinaire ne sont pratiquement jamais étalonnées. Une vérifi-
cation s’impose au bout d’un certain temps d’utilisation. Le réglage de la nivelle sphé-
rique peut être réalisé simplement en utilisant un fil à plomb. Il suffit de bloquer la mire
en position verticale et de maintenir la partie supérieure fixe pendant que l’on déplace la
partie inférieure sur le sol jusqu’à obtenir une verticalité parfaite au fil à plomb.
On règle ensuite la nivelle sphérique au moyen de ses vis de réglage.
On peut aussi procéder par retournement de la mire (rotation de 200 gon): la mire est
positionnée verticalement au moyen de la bulle. On repère la position de la mire par un
trait au sol puis on effectue un demi-tour de la mire en la replaçant sur le même repère.
Si la bulle n’est plus centrée, elle est ramenée vers le centre de la moitié du décalage.
Nous allons mettre en évidence
l’incidence de la tenue de la
mire sur la précision de mesure :
Calculez l’erreur maximale sur
la dénivelée, en considérant que
la mire a été calée avec une bulle
fausse ou très mal centrée.
Le défaut de centrage de la bulle
est de 10 mm au moment de la
lecture. La sensibilité de la
nivelle est de 8´/2mm.
Un défaut de centrage de 10 mm
entraîne un défaut angulaire de
α = (8/2/60.200/180).10 = 0,74
Fig. 5.15. : Tenue de la mire
gon. Pour une lecture tout en
haut de la mire (m = 4 mètres),
la valeur de la lecture effectuée
est trop grande d’une valeur ε qui est telle que ε = m – m cosα = 4.(1 – cos0,74) ≈ 0,3 mm
ce qui est négligeable en nivellement ordinaire d’autant qu’on vise rarement aussi haut
sur la mire.
L’effet de soulèvement de la mire dû à son épaisseur (fig. 5.15.) tend à diminuer l’erreur
ε si la mire bascule vers l’arrière ε ≈ m.(1 – cosα) – e.tanα. En pratique, ce phénomène
est évité en choisissant de poser la mire sur des points ou des parties concaves du sol et
non sur des surfaces planes (voir aussi « crapauds » au paragraphe 2.2.).
En conclusion, une mauvaise tenue de la mire n’a pas une grande influence sur la
précision en nivellement ordinaire.

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Remarque
Une mire sans nivelle sphérique peut tout de même être utilisée en balançant la mire
d’avant en arrière ; l’opérateur lit alors la plus petite valeur interceptée sur la gradua-
tion.

 Précision et tolérance des lectures


Sont énumérées ci-après les différentes fautes et sources d’erreur possibles.

 Fautes
On distingue les fautes de :

● calage : oubli de caler la bulle, compensateur bloqué ;


● lecture : confusion du trait niveleur avec un trait stadimétrique ; confusion de gradua-
tion ou d’unité ;
● transcription sur carnet : mauvaise retranscription de la valeur lue.

 Erreurs systématiques


Les erreurs systématiques sont :

● l’erreur d’étalonnage de la mire ;


● le défaut de verticalité de la mire: bulle déréglée ;
● l’erreur d’inclinaison de l’axe optique: axe optique non perpendiculaire à l’axe
principal ;
● le défaut de fonctionnement du compensateur.

 Erreurs accidentelles


Les erreurs accidentellese sont :

● l’erreur de parallaxe qui est une mauvaise mise au point de la lunette ;


● un mauvais calage de la bulle ;
● l’erreur de lecture sur la mire due à l’estimation du millimètre ;
● un mauvais choix d’un point intermédiaire : point non stable ;
● le flamboiement de l’air : il faut éviter les visées en bas de mire près du sol lorsqu’il
fait chaud ;
● l’erreur de pointé de l’objet : elle est due à la forme du réticule (un seul fil pour un
pointé ordinaire ou par bissection, deux fils pour un pointé par encadrement, voir
chapitre 3 , § 2.4.1). Pour une lunette de grossissement G, on peut estimer cette erreur
comme suit :

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● pointé ordinaire : 100 dmgon/G, ce qui donne pour un NA 20 (G = 20) 5 dmgon,
soit 0,3 mm à 35 m ;
● pointé par encadrement ou bissection : ≈ 50 dmgon/G (2,5 dmgon), soit 0,15 mm
à 35 m.

 Écarts types


Ils varient suivant les niveaux et les mires utilisées (voir norme DIN 18723), le soin
apporté au mesurage, la stabilité des points de mire, la force du vent, etc. En nivellement
ordinaire, on cumule les erreurs de lecture sur mire listées ci-après :
● une erreur due au calage de l’axe principal (sur un niveau non automatique) de
± 0,5 mm à 30 m. Cette valeur est pessimiste puisqu’avec un niveau automatique du
type NA20, la précision du calage est de ± 0,8´´ (soit ± 2,5 dmgon), ce qui donne une
erreur sur la mire de ± 0,1 mm à 30 m ;
● une erreur due à la tenue de la mire (plus ou moins verticale) et à l’appréciation de la
lecture de ± 1mm à 30 m ;
une erreur sur le support de la mire (sol, crapauds éventuels, etc.) de ± 0,5 mm.
0, 5 + 1 + 0, 5 = ± 1, 22 mm pour une visée.
2 2 2
Soit un écart type de
Pour une dénivelée (deux visées), cela donne : ± 1,22 mm . 2 = ± 1,73 mm.
Sur un parcours de N dénivelées, l’écart type est donc de : σ = ± 1, 7 N
Donc la tolérance sur la fermeture du parcours est de 2,7σ soit : T ∆H = ± 4, 6 N
Si l’on considère 16 dénivelées au kilomètre, on obtient : σ = ± 7 mm pour 1 km.
Ces valeurs sont des valeurs usuelles utilisables pour des travaux courants.

 Tolérances réglementaires


L’arrêté du 21 janvier 1980 Tolérances T∆H en mm n ≤ 16 n ≥ 16
publié au Journal Officiel du
2
19 mars 1980 précise les Ordinaire 4 36L + L
2
36N + -N
------
tolérances applicables au 16
nivellement (tableau 2
ci-contre). Précision 4 9L + L
2
9N + -N
------
16
L est la longueur totale du Haute précision 8 L 2 N
parcours en kilomètre. N est
le nombre de dénivelées. n
est le nombre de dénivelées au kilomètre (n = N / Lkm). La valeur limite n = 16 correspond
à un cheminement dont la distance moyenne entre points est de 62,50 m soit une portée
moyenne d’environ 30 m. Cette valeur est la limite supérieure autorisée en nivellement
de haute précision.

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Ces tolérances sont issues du dépouillement de mesures réelles. Elles tiennent implicite-
ment compte de la nature du terrain puisque le nombre de stations augmente en terrain
accidenté. Ces tolérances peuvent bien sûr être remises en cause par le cahier des charges
d’un chantier particulier.

 Caractéristiques des niveaux


On peut classer les niveaux en cinq grandes catégories de précision croissante 1, par
exemple :

● les niveaux de chantier utilisés pour le nivellement courant : NA20, NA820 ;


● les niveaux d’ingénieur utilisés en nivellement ordinaire : NA24, NA824 ;
● les niveaux de précision : NA28 ou NA2002 (numérique) ;
● les niveaux de haute précision : NA2 et NA3003 avec mire Invar ;
● les niveaux de très haute précision : N3 avec mire Invar.

Le tableau ci-dessous fournit un comparatif des principales caractéristiques des niveaux


données par le constructeur.

Gamme Automatiques À nivelle


NA 20 NA 24 NA 28 NA 2
Modèles : N3
NA820 NA824 NA828 NAK2
Écart type (mm)
pour 1 km de cheminement double : ± 1,5 ± 0,7
avec un micromètre : ± 2,5 ±2 ± 0,2
± 0,7 ± 0,3
Grossissement G 20 24 28 32 - 40 11 à 47
Champ à 100 m (m) 4,2 3,5 3 2,4 1,8
Constante stadimétrique 100 100 100 100 100
Constante d’addition ou d’anallatisme 0 cm 0 cm 0 cm 0 cm – 20 cm
Visée minimale (m) 0,5 0,5 0,7 1,6 0,45
Lunette remplie de gaz non oui oui non non
Sensibilité nivelle sphérique pour 2 mm 15cgon 15cgon 15cgon 15cgon 15cgon
Sensibilité nivelle torique pour 2 mm - - - - 3 mgon *
Plage du compensateur en cgon ± 55 ± 55 ± 55 ± 55 -
Précision calage du compens. (mgon) ± 0,2 ± 0,2 ± 0,15 ± 0,09 ± 0,06
Division du cercle (gon) 1 1 1 0,01 -
* Nivelle parabolique pour le N3.

Les termes correspondant aux qualités de la lunette sont définis au paragraphe 1.2.4.

1
Ces exemples sont issus de la gamme Leica.

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L’écart type calculé selon la norme DIN 18723, correspond à 1 km de cheminement
double (voir § 2.3).La constante stadimétrique et la constante d’addition sont définies
au paragraphe 1.2.6.

La sensibilité de la nivelle est utile surtout pour les instruments non automatiques à
nivelle torique (N3 à nivelle torique « coupée », voir § 2.1), ces appareils nécessitant un
réglage de la nivelle torique avant chaque lecture. Pour les appareils automatiques, l’indi-
cation importante est la précision de calage du compensateur (la nivelle sphérique sert
de réglage grossier).

Certains modèles proposent en option un cercle horizontal gradué (du gon au cgon)
permettant de faire des levers tachéométriques (mesures angulaires associées à des
mesures rapides de distance) ou des implantations en terrain régulier.

 Cheminements simples


Lorsque les points A et B sont situés de sorte qu’une seule station du niveau ne suffit pas
à déterminer leur dénivelée (éloignement, masque, dénivelée trop importante, etc.), il
faut décomposer la dénivelée totale en dénivelées élémentaires à l’aide de points inter-
médiaires (I1, I2, ..., voir fig. 5.16.). L’ensemble de ces décompositions est appelé
nivellement par cheminement.

Un cheminement encadré part d’un « point origine » connu en altitude, passe par un
certain nombre de points intermédiaires et se referme sur un « point extrémité » différent
du point d’origine et également connu en altitude. Le cheminement de la figure 16 est
encadré entre A et B.

Lorsque l’on cherche à déterminer l’altitude d’un point extrémité B à partir de celle
connue d’un repère A, on effectue généralement un cheminement aller-retour de A vers
A en passant par B. Ceci permet de calculer l’altitude de B et de vérifier la validité des
mesures en retrouvant l’altitude de A.

Lorsqu’un cheminement constitue une boucle retournant à son point de départ A, on


l’appelle cheminement fermé. Il est très employé pour les raisons suivantes :
● il permet la détermination des altitudes même quand on ne connaît qu’un seul repère ;
● il est possible de calculer un tel cheminement en affectant une altitude arbitraire à un
point de départ fixe et durable ; une simple translation permettra de passer des
altitudes de ce système local aux altitudes vraies ;
● il permet un contrôle de fermeture qui est indépendant de la précision de connaissance
de l’altitude du point de référence.

 Pratique du nivellement par cheminement


Un nivellement par cheminement s’effectue par les opérations suivantes :

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● la mire étant sur le point origine A, l’opérateur stationne le niveau en S1 dont il
détermine l’éloignement en comptant le nombre de pas séparant A de S1, de manière
à ne pas dépasser la portée maximale de 60 m. L’opérateur fait une lecture arrière,
c’est-à-dire dans le sens de parcours choisi, sur le point A, notée mar A ;
● le porte-mire se déplace pour venir sur le premier point intermédiaire I1 le plus stable
possible (pierre, socle métallique appelé « crapaud », piquet etc.) et dont il détermine
l’éloignement en comptant lui-même le nombre de pas séparant A de S1 afin de
pouvoir reproduire ce nombre de pas de S1 à I1 ;
● toujours stationné en S1, l’opérateur lit sur la mire la lecture avant sur Il notée mav I1 ;
il est alors possible de calculer la dénivelée de A à I1 de la manière suivante :
∆H1 = mar A– mav I1 = lecture arrière sur A – lecture avant sur I1.
● L’opérateur doit lire les fils stadimétriques et vérifier que m ≈ (m1 + m2)/2 ;

l’opérateur se déplace pour choisir une station S2 et ainsi de suite ;

Fig. 5.16. : Cheminement de nivellement

● les dénivelées partielles sont les suivantes :

mar A – mav I1 = ∆H1 dénivelée de A vers I1


mar I1 – mav I2 = ∆H2 dénivelée de I1 vers I2
... ...
mar I(i–1) – mav I(i) = ∆Hi dénivelée de I(i–1) vers I(i)
... ...

mar I(n-1) – mav B = ∆Hn dénivelée de I(n–1) vers B

i=n i=n i=n

∑ m ar – ∑ m av = ∑ ∆H i = ∆H AB
i=1 i=1 i=1

La dénivelée totale ∆HAB de A vers B est égale à la somme des lectures arrière diminuée
de la somme des lectures avant.

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Remarque
Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.

 Fermeture du cheminement


Connaissant l’altitude de A, on peut calculer à nouveau à partir des mesures de terrain,
l’altitude de B : on appelle cette valeur de HB la valeur observée, notée HB obs.
n
Elle est définie par : H B obs = H A + ∑ ∆H i
i=1

Si les mesures étaient exemptes d’erreurs, on retrouverait exactement l’altitude connue


HB. En réalité, il existe un écart appelé erreur de fermeture du cheminement (ou plus
simplement fermeture) qui est soumis à tolérance. Cette fermeture notée fH vaut :
f H = H B obs – H B

Un moyen mnémotechnique permettant de se souvenir du sens de cette soustraction est


de se rappeler que le signe de l’erreur de fermeture fH doit être positif si l’altitude
observée est supérieure à l’altitude réelle c’est-à-dire : fH > 0 implique que HB obs > HB.

Si l’on appelle T∆H la tolérance réglementaire de fermeture du cheminement, on doit


donc vérifier : | fH|< T∆H . Si ce n’est pas le cas, les mesures doivent être refaites.

Les tolérances réglementaires sont données par l’arrêté du 21 janvier 1980 (voir § 1.3.5).

 Compensation du cheminement


La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les
mesures.

La compensation, notée CH , est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire : C H = – f H

Cet ajustement consiste à modifier les dénivelées partielles en répartissant la compensa-


tion totale CH sur chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de plusieurs
manières :

1- proportionnellement au nombre N de dénivelées : on choisira ce type de compen-


sation dans le cas où la fermeture est très faible c’est-à-dire inférieure à l’écart type
σH = TH / 2,7.
C
Donc la compensation sur chaque dénivelée est : C Hi = ------H-
N

Dans le cas où la fermeture est comprise entre écart type et tolérance, on peut choisir
entre les deux méthodes de répartition suivantes :

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2- proportionnellement à la portée : on considère que plus la portée est importante et
plus la dénivelée peut être entachée d’erreur. Ceci oblige à connaître un ordre de grandeur
de la portée, qui est obtenu par stadimétrie.
Li
La compensation sur chaque dénivelée est alors : C Hi = C H -----------
-

Li

3- proportionnellement à la valeur absolue de la dénivelée : la compensation à appli-


quer à chaque dénivelée partielle du cheminement vaut donc :
∆H i
C Hi = C H -------------------
-
∑ ∆H i

Remarque
L’ajustement n’est qu’un mal nécessaire qui n’améliore jamais les mesures et rend
donc inutiles les décimales de calcul sans signification ; donc les compensations par-
tielles sont arrondies, au mieux, au millimètre leur somme devant toutefois être rigou-
reusement égale à la compensation totale.

Le contrôle du calcul consiste à vérifier que l’altitude de l’extrémité obtenue de proche


en proche depuis celle de l’origine à l’aide des dénivelées compensées est strictement
égale à l’altitude connue.

 Exemple de carnet de nivellement cheminé


Le carnet de nivellement cheminé proposé ci-après est disponible sous la forme
d’un tableau Excel (fichier NIMINAK.XLS du cédérom). La méthode de com-
pensation choisie est fonction de la présence ou non des lectures stadimétriques.
Si elles sont présentes, la compensation est dans tous les cas proportionnelle aux
portées. Si elles sont absentes, la compensation est proportionnelle aux nombre
de dénivelées. Le tableau TABNIV.XLS du cédérom peut servir de carnet vide
pour une saisie sur le terrain.

Remarque
● Les dénivelées obéissent à la règle générale suivante :
dénivelée = lecture arrière – lecture avant ;
● les calculs de dénivelée sont faits en diagonale puisque, les stations n’apparaissant
pas sur le tableau, on note en face de chaque point la lecture arrière et la lecture
avant qui sont faites sur deux stations différentes ;
● la compensation peut être effectuée directement sur les dénivelées. Lors d’un calcul
manuel, on peut rayer la dénivelée mesurée et écrire au-dessus la dénivelée com-
pensée qui servira au calcul des altitudes.

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● l’altitude de chaque point se calcule de proche en proche par la formule ci-dessous
(attention aux unités) :
H i = H i – 1 + ∆H i – 1 → i + C i

Le tableau suivant est réalisé à partir du fichier TABNIV.XLS pour Excel.


Carnet de nivellement ordinaire Date : 01/05/96
Altitude de départ : 124,968 m Matériel : NA 0 (a)
Altitude d'arrivée : 128,924 m Opérateur : Milles

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelées


n° Point S' Niv S S' Niv S Dh ∆H (mm) Comp.* Altitude
visé mm m
mm mm mm mm mm mm m + –

1 R1 1 973 1 925 1 878 124,968


18,9 629 —2
2 I1 1 536 1 524 1 508 1 343 1 296 1 249 125,595
5,1 147 —1
3 I2 1 866 1 836 1 806 1 388 1 377 1 365 125,741
11,9 789 —1
4 I3 1 016 0 988 0 955 1 076 1 047 1 017 126,529
12,0 —650 —1
5 54 1 696 1 661 1 626 1 667 1 638 1 608 125,878
12,0 615 —1
6 I4 1 709 1 678 1 647 1 072 1 046 1 022 126,491
12,5 452 —1
7 I5 1 634 1 604 1 572 1 258 1 226 1 195 126,942
12,5 330 —1
8 I6 1 363 1 333 1 304 1 306 1 274 1 243 127,271
24,2 530 —3
9 I7 1 314 1 155 0 995 0 896 0 803 0 713 127,798
34,6 1 130 —4
10 R3 0 039 0 025 0 012 128,924
9 dénivelées 143,7 4 622 —650 —16
* compensation.

Fermeture : fH = 16 mm ; Tolérance : TH = 18 mm.


Conclusion : tolérance vérifiée pour 63 dénivelées au kilomètre.

 Cheminement mixte


Depuis une station quelconque du niveau dans un cheminement, et après avoir enregistré
la lecture arrière sur le point de cheminement précédent, l’opérateur vise plusieurs points
de détail et effectue sur chacun d’eux une lecture unique qui est donc une lecture avant.
Ensuite, il termine la station par la lecture avant sur le point de cheminement suivant . Par
exemple, sur la fig. 5.17., les points 1, 2 et 3 sont rayonnés depuis la station S1 dont le

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point arrière est la référence (R) et le point avant A. L'opération en S1 est appelée
rayonnement. Lorsqu’un cheminement comprend des points rayonnés et des points
cheminés, on dit que c’est un cheminement mixte.
Le cheminement de la figure
5.17. passe par les points R, A,
B, C, D, E et R’. Les points 1, 2,
3, 4, 5, 6 et 7 sont rayonnés.
L’ensemble est un cheminement
mixte encadré entre R et R´.
Sur le carnet de nivellement, un
point rayonné est repérable
directement au fait qu’il ne com-
porte pas de lecture arrière (ou
bien la même lecture arrière que
le point précédent du tableau ;
voir l’exemple).
La règle de l’égalité des portées
Fig. 5.17. : Cheminement mixte encadré doit aussi s’appliquer aux points
rayonnés pour assurer une préci-
sion optimale. Il faut donc
choisir une station la plus centrale possible par rapport à tous les points à viser.
Le mesurage terminé, on calcule d’abord le cheminement sans tenir compte des
points de détails rayonnés.
Puis on calcule les points rayonnés et on les note, par exemple, dans une autre couleur.
Leur calcul est différent de celui des points cheminés. En effet :
● tous les points rayonnés depuis une même station sont calculés à partir de l’altitude
du point arrière de la station. Cette différence de calcul entraîne souvent des erreurs
qui peuvent être limitées par le respect du calcul en deux étapes : d’abord le chemi-
nement seul puis les rayonnements et par l’emploi de couleurs différentes ;
● il n’y a pas de compensation sur la dénivelée d’un point rayonné puisqu’il n’y a pas
de contrôle possible de sa valeur. L’altitude du point rayonné dépend de celle, déjà
compensée, du point arrière du cheminement : H(du point rayonné) = H(du point du
cheminement) + ∆H. Ce manque de contrôle exige une lecture particulièrement atten-
tive sur ces points (par exemple, une lecture sur les trois fils).

Remarque
Sur chantier, on calcule souvent l'altitude d'un point rayonné en faisant intervenir la
notion d'altitude du plan de visée, c’est-à-dire l'altitude de l'axe optique du niveau :
elle est égale à l'altitude du point de référence arrière de la station augmentée de la
lecture sur mire en ce point. Par exemple, le plan de visée de la station 1 (voir tableau

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suivant) est : HpvS1 = 124,968 + 2,591 = 127,559 m. L'altitude d'un point rayonné est
alors l'altitude du plan de visée diminuée de la lecture sur la mire en ce point. Par
exemple, pour le point 2 : H2 = HpvS1 – 1,922 = 125,637 m.
Exemple : le tableau ci-après réalisé à partir du NIMINAK.XLS, détaille le
calcul du parcours schématisé à la figure 5.17. Le tableau NIMINAK.XLS traite
automatiquement les points rayonnés : il suffit de ne pas entrer de lecture arrière.
Carnet de nivellement ordinaire Date : 01/05/96
Altitude de départ : 124,968 m Matériel : NA 0 (a)
Altitude d'arrivée : 125,703 m Opérateur : Dupond

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelées Alti-


Point Comp.*
n° visé S' Niv S S' Niv S Dh Dn (mm) mm
tude
mm mm mm mm mm mm m + – en m

1 R
2 703 2 591 2 480 124,968
(1 299)
2 1
1 407 1 292 1 177 126,267
(0 669)
3 2
2 033 1 922 1 812 125,637
(1 544)
4 3
1 126 1 047 0 967 126,512
47,3 1063 —3
5 A
2 835 2 813 2 791 1 653 1 528 1 403 126,028
9,4 1767 —1
6 B
1 749 1 678 1 607 1 072 1 046 1 022 127,794
(0 452)
7 4
1 258 1 226 1 195 128,246
(—0 247)
8 5
1 973 1 925 1 878 127,547
28,9 0039 —2
9 C
1 714 1 604 1 492 1 712 1 639 1 565 127,831
44,6 —1 400 —3
10 D
1 423 1 333 1 244 3 116 3 004 2 892 126,428
(0 059)
11 6
1 356 1 274 1 193 126,487
(—0 191)
12 7
1 616 1 524 1 428 126,237
36,2 0 530 —2
13 E
1 264 1 155 1 045 0 896 0 803 0 713 126,956
43,1 —1 250 —3
14 R’
2 511 2 405 2 299 125,703
6 points cheminés 209,5 3 399 —2 650 —14
* compensation.

Dans ce parcours, il y a sept points rayonnés et six points cheminés.


Fermeture : fH = 14 mm ; Tolérance : TH = 15 mm.
Conclusion : tolérances vérifiées pour 29 dénivelées au kilomètre.

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Remarque
Les tableaux peuvent mélanger plusieurs unités (mm, dm et m). Ceci a un aspect
formateur en obligeant l’opérateur comme le calculateur à faire attention et à préciser
les unités utilisées. Mais c’est aussi une source d’erreur. Il est donc recommandé de
noter les lectures sur mire directement en millimètre (par exemple 1 264 mm au lieu de
12,64 dm) pour deux raisons :
● cette notation permet de supprimer la virgule, souvent mal retranscrite ;
● elle offre une plus grande facilité dans les calculs si toutes les colonnes sont en
millimètres, exceptée celle des altitudes qu’il suffira de diviser par 1 000 pour
retrouver des mètres, ou bien de noter sans virgule, par exemple : 125 703.
Pensez à noter de même tous les chiffres lus sur la mire (par exemple 0 132 ) pour éviter
les confusions d’unités.

 Cas particuliers de cheminements

 Points au-dessus du plan de visée


En nivellement souterrain, il arrive que les points à niveler soient situés au-dessus du plan
de visée (fig. 5.18.).

Fig. 5.18. : Nivellement en tunnel

Le porte-mire appuie la mire sur le point situé au-dessus du plan de visée : la mire est à
l’envers. L’opérateur lit toujours sur les fils (s, n et s´), dans le sens de la chiffraison de
la mire. Pour retrouver la convention adoptée (Dénivelée = lecture arrière – lecture
avant), il suffit de considérer que les lectures faites avec une mire tenue à l’envers sont
négatives. Elles seront donc précédées d’un signe moins sur le carnet de nivellement, ce

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qui permettra de surcroît de les différencier des autres dans le cas où l’on vise alternati-
vement des points situés en dessus ou en dessous du plan de visée. Si l’on progresse de
A vers B (fig. 5.18.), on peut écrire : HB = HA + ∆HAB = HA + (ma – mb).

La dénivelée est bien négative (B est plus bas que A) puisque ma < mb < 0. On retrouve
∆HAB = (ma – mb).

 Points alternativement en dessus ou en dessous


du plan de visée

Fig. 5.19. : Cheminement en tunnel

Application
Quelle est l’altitude du point S si celle de la référence R est de 23,840 m (fig. 5.19.) ?

Réponse

Points m arrière (mm) m avant (mm) Dénivelée ∆H (mm) Altitude H (m)


R 1 746 23,840
3 796
A — 3 658 —2 050 27,636
—1 536
B –—3 589 — 2 122 26,100
–—2 542
S —1 047 23,558

 Point nodal de cheminements

Le calcul de l’altitude d’un point nodal altimétrique se traite exactement comme celui des
coordonnées planimétriques d’un point nodal (voir tome 2 chap. 2 , § 2 ).

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Par exemple, trois demi-cheminements partant de trois points connus (A, B et C) abou-
tissent à un point nodal N d’altitude inconnue. Les calculs de chacun de ces trois chemi-
nements donnent les résultats suivants :

● cheminement issu de A : HN 1 = 135,124 m tolérance ± 16 mm


● cheminement issu de B : HN 2 = 135,129 m tolérance ± 14 mm
● cheminement issu de C : HN 3 = 135,117 m tolérance ± 18 mm

L’altitude finale du point N et la tolérance sur la moyenne pondérée seront calculées


comme suit :
135,124 135,129 135,117
------------------
2
- + ------------------
2
- + ------------------
2
-
16 14 18
H N = ----------------------------------------------------------------------- = 135,14 m Tm = 1 - = ± 9 mm .
-------------------------------------
1 1 1 1 1 1
-------2- + -------2- + -------2- --------2 + --------2 + --------2
16 14 18 16 14 18

La tolérance sur l’écart entre la valeur moyenne et chaque détermination de HN est :

16 – T m = ± 13 mm ,
2 2
● Écart HN 1 – HN = 0 mm pour une tolérance de T 1 =

14 – T m = ± 11 mm ,
2 2
● Écart HN 2 – HN = 4 mm pour une tolérance de T 2 =

18 – Ts m = ± 16 mm .
2 2
● Écart HN 3 – HN = –7 mm pour une tolérance de T 3 =

Pour terminer, on calcule chaque demi-cheminement comme étant encadré entre point
de départ et point nodal.

Les tableaux NODALNO.XLS et NODALP.XLS du cédérom permettent


d’automatiser les calculs de points nodaux de nivellement, respectivement en
nivellement ordinaire et en nivellement de précision.

 Applications

 Application 1

Les résultats du tableau suivant sont issus des observations depuis quatre stations de deux
repères stables (A et B) distants de 60,80 m. Les stations 1, 2, 3, 4 sont alignées entre les
repères. La première série de mesures (stations 1 et 2) a été surprenante, au point de
susciter une deuxième série (stations 3 et 4). Tirez-en une conclusion 1 .

1
Cet exercice est tiré d’une épreuve du BTS géomètre-topographe, session de 1994.

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Stations Points Lectures arrière (mm) Lectures avant (mm)
s n s’ s n s’
1 A 1 060 1 212 1 364
B 1 784 1 936 2 088
2 A 1 550 1 568 1 586
B 2 017 2 303 2 589
3 A 1 205 1 356 1 508
B 1 928 2 080 2 233
4 A 0 986 1 273 1 560
B 1 969 1 986 2 003

Réponse

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelée


Stat. Pts (mm) Vérif. (mm) Vérif. m mm
s n s’ s n s’
1 A 1 060 1 212 1 364 0 30.4
B 1 784 1 936 2 088 0 30.4 — 724
2 A 1 550 1 568 1 586 0 3.6
B 2 017 2 303 2 589 0 57.2 — 735
3 A 1 205 1 356 1 508 0,5 30.3
B 1 928 2 080 2 233 0,5 30.5 — 724
4 A 0 986 1 273 1 560 0 57.4
B 1 969 1 986 2 003 0 3.4 — 713

Après vérification de la cohérence des lectures, n ≈ (s’+s)/2 (voir les colonnes Vérifi-
cation du tableau), on peut conclure qu’il n’y a apparemment pas de faute de mesure.
Or on constate que les dénivelées sont très différentes suivant que l’on stationne au
milieu de AB (stations 1 et 3) ou plus près de A (station 2), ou encore plus près de B
(station 4). Il y a donc vraisemblablement un défaut d’inclinaison de l’axe optique du
niveau utilisé.

Calcul de cette inclinaison pour chaque série de mesures:

• Première série : tan ε = (– 735 – (– 724))/(3 600 – 57 200) donc ε = 13,06 mgon,

• Deuxième série : tan ε = (– 713 –(– 724))/(57 400 – 3 400) donc ε = 12,97 mgon.

Conclusion : la valeur de ε semble constante et vaut en moyenne 13 mgon. L’appareil


vise trop haut ; l’erreur est importante car elle représente 6 mm à 30 m.

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Si l’on veut utiliser cet appareil sans le régler, il faudra tenir compte de cette inclinaison
pour tous les couples de points (arrière – avant) pour lesquels l’égalité des portées n’est
pas respectée: ceci se fait en retirant à la lecture faite une valeur P.tanε, P étant la portée
de la visée.

 Application 2

Un nivellement par rayonnement est effectué avec le même instrument n’ayant subi
aucun réglage. Déterminez l’altitude, au millimètre près, des points rayonnés I1 et I2,
sachant que l’altitude de R1 est de 124,248 m et que l’altitude de R2 est de 122,830 m.

Station Points Lectures arrière (mm) Lectures avant (mm)


s n s’ s n s’
5 R1 0 355 0 611 0 868
I1 1 688 1 734 1 780
I2 0 417 0 566 0 716
R2 1 771 2 027 2 283

Réponse

s’/n/s Vérif. Dh Cor. s’/n/s Vérif. Dh Cor. ∆H H


Pt.
mm mm m mm mm mm m mm mm mm
0 868
R1 0 611 0,5 51,0 —10 124 248
0 355
1 780
I1 1 734 0,0 9,2 —2 —1 131 123 118
1 688
0 716
I2 0 566 0,5 29,9 —6 +41 124 290
0 417
2 288
R2 2 031 0,5 51,5 —10 —1 420 122 830
1 773
f H = — 2 mm

Comme il n’est pas satisfaisant de ne répartir la fermeture que sur la lecture avant sur
R2, on calcule l'altitude moyenne du plan de visée à partir des lectures corrigées sur R1

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et R2 : Hpv1 = 124,248 + 0,611–0,01 = 124,849 m
Hpv2 = 122,830 + 2,031–0,01 = 124,851 m
On trouve donc une altitude moyenne de 124,860 m (fermeture de 2 mm), à partir de
laquelle les points rayonnés sont calculés, soit :
HI1 = 124,850 – (1,734 – 0,002) = 123,118 m
HI2 = 124,850 – (0,566 – 0,006) = 124,290 m.
La colonne vérif. affiche la valeur de (s´+s)/2 – n : contrôle de la cohérence des
données.
La colonne portée est l’évaluation de la portée par stadimétrie P = 100 . (s´ – s).
La colonne Cor. est le calcul de la correction due à l’inclinaison ε à apporter à la lecture
n : – P. tanε.
La colonne ∆H donne les dénivelées corrigées du défaut d’inclinaison de l’axe optique.

 NIVELLEMENT DIRECT DE PRÉCISION


La précision de calage est obtenue par un compensateur très précis. Par exemple, pour le
NA2, la précision de calage du compensateur est de l’ordre de ± 0,09 mgon sur une plage
de débattement de ± 55 cgon.

 Niveaux de précision


Appelés fréquemment « niveaux d’ingénieur »
dans les documentations techniques, les
niveaux de précision diffèrent des niveaux ordi-
naires par :
● un grossissement plus important permettant
des visées plus précises : G = 30 à 35 au lieu
de 20 à 25 ;
● une meilleure précision de calage de l’axe
principal : 0,1´´s à 0,2´´ (1´´≈ 3 dmgon) ;
● un écart type plus faible (voir la classifica-
NA2. Doc. Leica tion et les caractéristiques au paragraphe 1.4.).

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 Mires
Les mires sont conçues
comme les mires de
nivellement ordinaire, mais
leur étalonnage est
régulièrement contrôlé au
comparateur et elles sont
munies de contrefiches qui
maintiennent la mire stable
en position verticale pendant
la mesure (fig 5.20-a).
En nivellement de précision,
l’emploi d’un parasol (fig.
Fig. 5.20-a. : Mire Invar avec contrefiches, 5.20-a) est conseillé de
niveau abrité du soleil manière à éviter les dérives
dues aux fortes variations de
température.

L’emploi des crapauds (fig. 5.20-b.) est conseillé sur les


terrains durs pour obtenir des points d’appuis stables et
précis et pour éviter les mouvements de mire lors de son
retournement : c’est un socle en fonte muni à sa partie
supérieure, d’une portée bombée destinée à recevoir la
partie inférieure de la mire (qui elle-même peut com-
porter un élément de centrage).
Sur terrain meuble, on utilise des piquets enfoncés à
Fig. 5.20-b : Crapaud
refus.

 Cheminement double


Pour déterminer avec précision la dénivelée entre deux points A et B sans pour autant
faire un cheminement aller-retour, on emploie le cheminement double. Cette méthode
consiste à niveler simultanément deux cheminements parallèles voisins mais indé-
pendants (voir fig. 5.21.). Cela nécessite donc un opérateur, deux aides, deux mires et
deux crapauds, chacun étant affecté à l’un des deux cheminements de manière à con-
server l’indépendance des deux parcours : on peut, soit numéroter les crapauds et les
mires, soit repérer un des aides porte-mire avec un vêtement spécial : on parle alors de la
méthode du pantalon rouge, signe distinctif permettant de ne pas confondre les aides.

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Fig. 5.21. : Cheminement double

Cette méthode est également appelée méthode Cholesky, du nom de son inventeur. Elle
consiste à lire à chaque visée les trois fils (niveleur et stadimétriques) sur chaque chemi-
nement, soit douze lectures par station !

La description détaillée de la méthode est la suivante : les points (g) à gauche, (d) à
droite, par rapport au sens de parcours sont placés en vis-à-vis à 50 cm environ l’un de
l’autre, à l’aide de couples matérialisés par des crapauds ou par des piquets enfoncés à
refus. L’égalité des portées est respectée au mieux (à 1m près) par évaluation au pas du
seul porte-mire.

À la station Si , on lit successivement les points di–1, gi–1, gi, di.

La méthode dite Cholesky simplifiée permet de faire moins de lectures, à savoir :

● les points de droite au trait niveleur et aux deux traits stadimétriques ; ceci permettra
d’évaluer la longueur du parcours par stadimétrie et de détecter plus facilement une
éventuelle faute de lecture ;
● les points de gauche au trait niveleur uniquement (« seulement » huit lectures par
station).

À l’origine comme à l’extrémité, il faut placer chaque mire sur le point pour avoir deux
mesures indépendantes.

À chaque station :

● vérifier que la lecture au trait niveleur est égale à la moyenne arithmétique des
lectures aux traits stadimétriques ;
● effectuer le contrôle de marche : on peut calculer deux fois la dénivelée entre deux
points jumelés (par exemple g1 et d1), une fois grâce aux lectures avant de la station
précédente (S1) et une autre fois grâce aux lectures arrière de la station suivante (S 2).
On compare ensuite les résultats obtenus. Ce contrôle vérifie la stabilité des points
d’une station à l’autre et permet de détecter immédiatement une faute de lecture. Dans

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le cas de mires à double graduation, on contrôlera aussi la valeur du décalage entre
les deux graduations de la mire Invar (voir § 3.2).

C’est l’écart entre les valeurs absolues des deux dénivelées indépendantes fournies par
les cheminements gauche et droite reliant deux points A et B distants de 1 km qui est
donné comme « écart type pour 1 km de cheminement double ». Si cet écart est inférieur
à la tolérance, on prend comme valeur absolue de la dénivelée définitive la moyenne
arithmétique des deux dénivelées.

Ci-dessous est donné un exemple de tableau de lecture avec ses contrôles.

Lectures avant ∆H ∆H
St Lectures arrières (mm) Contrôle Contrôle
(mm) gauche droite
gauche droite ∆H g-d gauche droite ∆H g-d (mm) (mm)
s’ = 0 645 s’ = 1 700
S1 n = 0 535 n = 0 535 0 000 n = 1 690 n = 1 489 0 201 —1 155 — 0 954
s = 0 424 s = 1 679
s’ = 0 732 s’ = 1 934
S2 n = 0 612 n = 0 411 0 201 n = 1 814 n = 1 912 — 0 098 — 1 202 — 1 501
s = 0 492 s = 1 694
Etc. .... .... .... .... .... .... .... ....
s’ = 1 772 s’ = 1 184
Sn n = 1 642 n = 1 511 0 131 n = 1 054 n = 1 054 0 000 0 588 0 457
s = 1 512 s = 0 924
Somme 5 001 5 003

Les dénivelées gauche-droite en visée arrière à la première station et en visée avant à la


dernière station doivent être nulles car il n’y a, à ces endroits, qu’un seul point, respecti-
vement point de départ et point d’arrivée.

Le contrôle de marche sur les stations S1 et S2 se fait en comparant la dénivelée


gauche-droite arrière à la dénivelée gauche-droite avant (dans notre exemple, 201 mm
dans les deux cas).

On contrôle aussi que n ≈ (s’ + s)/2. On peut accessoirement contrôler l’égalité des
portées par stadimétrie.

Le contrôle final global porte sur la somme des dénivelées du parcours de gauche qui doit
être égale à la somme des dénivelés du parcours de droite.

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Remarque
Une autre méthode (plus
longue car multipliant les
mises en station par deux)
consiste à n’utiliser qu’un
seul cheminement de
points mais en faisant
deux stations entre cha-
que couple de points
(fig. 5.21-a.). On utilisera
toujours un opérateur
avec un niveau, un aide Fig. 5.21-a. : Cheminement par double station
avec une mire Invar, cra-
paud, etc.

 Précision et tolérances


d’un nivellement par cheminement
L’écart type au kilomètre de cheminement double est de l’ordre de ± 1 mm.
La norme DIN 18723 décrit les méthodes de mesure et de définition de ces écarts types
pour un niveau. Les tolérances réglementaires sont données au paragraphe 1.3.5.
L’ordre de grandeur pour un nivellement de précision est :
● T∆H = ± 13 mm pour 1 km de cheminement avec portées moyennes supérieures à
30 m ;
● T∆H = ± 16 mm pour 1 km de cheminement avec 50 portées de 20 m (25 dénivelées).

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DE HAUTE PRÉCISION
 Niveaux de haute précision
Leurs caractéristiques sont légèrement meilleures
que celles des meilleurs niveaux de précision dont
ils se distinguent souvent par l’ajout d’un micro-
mètre optique, seul système permettant d’apprécier
le centième de millimètre dans les lectures sur la
mire (voir la description § 3.3).

N3 Doc. Leica

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Ainsi le NA2 auquel on ajoute un micromètre optique (appareil indépendant fixé sur le
niveau) devient-il un niveau de haute précision.
Un des appareils les plus performants dans ce
domaine est le N3: niveau à bulle torique à coïn-
cidence, écart type de ± 0,2 mm pour 1 km de
cheminement double, très peu sensible aux
vibrations, champs magnétiques, etc., il dispose
d’un micromètre optique incorporé visible dans
le même oculaire que la bulle à coïncidence
pour être sûr du réglage optimum à l’instant de
la lecture.
Son calage est assuré par une nivelle torique de
section parabolique de grande sensibilité
(±3 mgon pour 2 mm). Cette nivelle est très
précisément centrée par un système de mise en
coïncidence des deux extrémités de la bulle
(fig. 5.22.). La bulle est optiquement découpée Fig. 5.22. : Système de bulle coupée
par un système de prismes ; l’opérateur fait
coïncider les deux demi-bulles qu’il voit dans le
prisme central : à cet instant, la bulle est
« parfaitement » centrée. La précision de calage est supérieure à celle d’un compensateur
mais ce calage doit être effectué avant chaque visée, ce qui donne l’avantage de la
rapidité au niveau automatique, actuellement le plus répandu.

 Mires de précision


La plus utilisée est la mire Invar à double échelle
(fig. 5.23.). La graduation, dont les traits ont une
forme oblongue particulière, est portée par un ruban
de métal Invar (dilatation inférieure à 1.10–6/°C) de
trois mètres de long, fixé au bas de la mire et main-
tenu sous tension constante par un ressort situé en
partie supérieure. Les chiffres (en centimètre,
fig. 5.23.) sont peints sur le support.
Les deux échelles (gauche et droite) du ruban sont
décalées d’une constante connue (ou mesurable), de
manière à contrôler les résultats et à détecter toute
faute de lecture. Le décalage de la mire Wild par
exemple, est égal à 301,55 cm. L’inscription des
divisions se fait au moyen d’un laser guidé par inter-
férométrie de manière à optimiser les contours et à Fig. 5.23. : Mire Invar
assurer des irrégularités inférieures à 0,01 mm.

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Posée sur un socle spécial, ou crapaud, sur lequel elle se centre grâce à un cylindre de
positionnement, la mire est calée verticalement par l’intermédiaire de sa nivelle sphé-
rique, et maintenue immobile à l’aide de contrefiches (fig. 5.20-a.).
La forme oblongue des graduations permet un pointé
par tangence du coin formé par la partie gauche des fils
du réticule des niveaux de précision (voir fig. 5.24.).
Ceci donne une précision de pointé meilleure que le
simple alignement ou que l’encadrement.
Attention à la tenue de la mire et à la stabilité des
points : on cherche à approcher le centième de milli-
mètre. De même, veillez à ne pas provoquer l’enfonce-
Fig. 5.24. : Pointé sur Mire ment des crapauds en posant la mire brutalement ou en
marchant près du crapaud sur un sol meuble.

 Lectures sur mire avec micromètre optique


Une des limites de la précision du nivellement est la capacité humaine à apprécier une
valeur au millimètre près sur une mire graduée en centimètre. L’appréciation dépend de
l’acuité visuelle de l’opérateur et reste subjective. Le micromètre optique permet d’amé-
liorer la précision en fournissant un appoint de lecture jusqu’au centième de millimètre.

Fig. 5.25. : Lecture avec micromètre optique

Le principe du micromètre optique est le suivant (fig. 5.25.) : une lame de verre à faces
parallèles, inclinable par rotation autour d’un axe horizontal lié à l’appareil, déplace l’axe
optique parallèlement à lui-même (suivant la verticale) de la valeur de l’appoint à
évaluer sur la mire. Ce déplacement est piloté par l’opérateur. La valeur de la rotation est

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traduite par le mécanisme du micromètre en une longueur de déplacement vertical,
affichée dans un oculaire placé généralement à côté de l’oculaire de visée. Sur la figure
5.25., on lit par exemple 87,941 cm.

Remarque
La valeur 87,941 cm ne correspond pas à la position réelle du fil niveleur sur la mire ;
cette dernière est de l’ordre de 87,5 cm. Il existe donc une constante qui est introduite
de manière à ne lire que des quantités positives sur l’écran du micromètre. Cette
constante s’élimine par différence lors du calcul des dénivelées.

En pratique, il n’y a pas d’ambiguïté sur le choix du fil à pointer car le débattement du
micromètre n’est que de 10 mm ; en effet, il n’existe à chaque visée qu’une seule
graduation accessible par le déplacement apparent du réticule.

 Les cheminements de haute precision


Les portées ne doivent pas excéder 35 m, l’égalité des portées étant réalisée à 1 m près.

 Cheminements aller et retour


Il s’agit d’observer le cheminement dans les deux sens, sur crapauds, ou mieux, sur
piquets métalliques enfoncés à refus.

À chaque station, il faut lire les deux échelles de deux mires Invar, placées l’une à l’avant,
l’autre à l’arrière, en inversant les mires. Si l’aller et le retour ont lieu sur les mêmes
points (piquets stables), chaque dénivelée fait l’objet de quatre déterminations indé-
pendantes, ce qui améliore la précision.

 Nivellement double


Le principe reste celui exposé au paragraphe 2.3. en effectuant des lectures sur les deux
graduations des deux mires Invar, soient 24 lectures par station. L’opérateur commence
généralement par faire un tour d’horizon des mires posées sur les points di–1, gi–1, gi et
di en sens horaire (voir fig. 5.21.) . Puis l’opérateur inverse le sens de rotation pour lire
les mires sur les points di, gi, gi–1 et di–1 : ceci permet de limiter l’effet des rattrapages
de jeu dans le mécanisme de guidage en rotation.

Comme dans toutes les méthodes utilisant deux mires, la « mire arrière » devient « mire
avant » à la dénivelée suivante et réciproquement, afin d’éliminer une éventuelle erreur
systématique au talon de la mire.

Pour réduire le nombre considérable de lectures, on utilise la méthode Merlin, dérivée


de la méthode Cholesky : elle consiste à ne lire qu’un seul des deux fils stadimétriques
(s’ ou s au lieu de s’ et s), la portée étant alors évaluée par P = 200.(s´ – n) ou bien
P = 200.(n – s). Il ne reste plus que 16 lectures !

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