Chapitres 3&4 +TD
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INTEGRALES CURVILIGNES
Jean Paul TRUC
Professeur de Mathématiques Spéciales
E.P.A
28 février 2012
1 Formes différentielles
1.1 Introduction
Les “déplacements élémentaires”, bien utiles en physique ou mécanique, pour
écrire un travail élémentaire d’une force quand son point d’application se déplace
d’une petite quantité dx”, ne sont certes pas très rigoureux. Nous allons ici donner
aux dxi la même signification que dans l’écriture d’une différentielle. Cela nous
permettra par exemple de mieux modéliser la notion de travail d’une force quand
on déplace son point d’application le long d’une courbe, puis d’obtenir rigoureuse-
ment des théorèmes puissants comme les formules de Green et de Stokes. Comme
souvent un peu plus d’abstraction est le prix à payer pour un peu plus d’efficacité.
En particulier, à la fin de l’exposé, nous serons en mesure d’établir l’unicité de la
solution d’un problème aux limites particulier pour l’équation ∇2 f = 0.
1.2 Définitions
Définition 1 On appelle forme différentielle définie sur l’ouvert Ω de Rn une ap-
plication ω de Ω dans le dual de Rn .
C’est donc une application qui prend ses valeurs dans un espace de formes li-
néaires. La différentielle que nous avons déjà rencontré va nous fournir un bon
exemple.
1
C’est une forme différentielle sur l’ouvert Ω. En tant qu’application, elle s’écrit :
n
X ∂f
df = dxi (1)
∂xi
i=1
Pour tout x de Ω, ω(x) va donc s’écrire dans cette base, avec des coefficients ai
qui dépendent du point x = (x1 ,...,xn ) : Voici donc l’écriture générale d’une forme
différentielle :
Xn
ω(x) = ai (x1 ,...xn )dxi (2)
i=1
2
La condition (3) est toujours nécessaire mais c’est la réciproque qui nécessite que
l’ouvert soit simplement connexe c’est à dire sans trou et d’un seul morceau. Le
résultat précédent existe aussi en dimension trois :
Théorème 2 Soit P , Q et R trois fonctions de classe C 1 sur l’ouvert simplement
connexe Ω de R3 , alors la forme différentielle définie par
∀(x,y,z) ∈ Ω : ω(x,y,z) = P (x,y,z)dx + Q(x,y,z)dy + R(x,y,z)dz
est exacte si et seulement ∀(x,y,z) ∈ Ω :
∂R ∂Q
(x,y,z) = (x,y,z) (4)
∂y ∂z
∂P ∂R
(x,y,z) = (x,y,z) (5)
∂z ∂x
∂Q ∂P
(x,y,z) = (x,y,z) (6)
∂x ∂y
Plus généralement le résultat reste valable en dimension n et porte souvent le
nom du mathématicien Français Henri Poincaré (né le 29 Avril 1854 à Nancy et
mort le 17 Juillet 1912 à Paris).
2.4 Exemple
Reconnaître si la forme 2y 2 (x + y)dx + 2xy(x + 3y)dy est exacte et trouver
éventuellement sa primitive.
2.6 Exemple
Considérons la forme :
ω = 2xzdx − 2yzdy − (x2 − y 2 )dz
Seul le test Ay = Bx est vérifié. On peut alors essayer de chercher un facteur
intégrant de la forme f (z) avec f R → R pour cette forme (exercice).
3
F IG . 1 – Henri Poincaré.
Remarques
– Cette définition s’étend sans difficultés au cas d’une courbe de classe C 1 par
morceaux ; en effet (C) est alors la réunion d’un nombre fini N d’arcs (Cj )
Z XN Z
1
de classe C et on pose: ω= ω.
(C) j=1 (Cj )
4
– Dans le cas simple où n = 2 et où ω = P dx + Q dy, on a:
Z Z b
P dx + Q dy = P (x(t),y(t))x0 (t) + Q(x(t),y(t))y 0 (t) dt.
(C) a
(7)
Démonstration
_
Plaçons nous dans R2 pour simplifier les calculs: Si (C) =AB est la courbe
orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM (t)
t −→ (x(t),y(t))
On reconnaît :
Z Z d
P dx + Q dy = P (x1 (u),y1 (u))(x01 (u)) + Q(x1 (u),y1 (u))y10 (u) du
(C − ) c
5
Démonstration
_
Si (C + ) =AB est la courbe orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM (t)
_
alors (C − ) =BA est la courbe orientée par le paramétrage
−−→
t ∈ [a,b] −→ OM ((a + b) − t)
.
_
Proposition 3 (Relation de Chasles) Si D est un point de la courbe (C) =AB,
on a l’égalité : Z Z Z
_ ω = _ ω + _ ω
(AB) (AD) (DB)
6
Preuve :
La forme ω = df s’écrit :
n
X ∂f
ω= (x)dxi
∂xi
i=1
_
Si t → (x1 (t), . . . ,xn (t)) est un paramétrage de AB), son intégrale curviligne
vaut : Z Z bX n
∂f
_ df = (x1 (t), . . . ,xn (t))x0i (t)dt
(AB) a ∂x i
i=1
ce qui d’après le théorème des dérivations composées est :
Z Z b
d h ib
_ df = f (x 1 (t), . . . ,xn (t))dt = f (x 1 (t), . . . ,xn (t))
(AB) a dt a
ou encore : Z
_ ω = f (B) − f (A)
(AB)
.
Corollaire 5 Si ω est une forme différentielle exacte sur l’ouvert Ω alors pour
toute courbe (C) fermée de classe C 1 tracée dans Ω on a :
Z
ω=0
C
I
On note parfois ω une intégrale curviligne sur un contour fermé.
C
7
4 Circulation d’un champ de vecteurs
4.1 Exemples et définitions
{~ei } désigne la base canonique de Rn .
Définition 6 On considère un champ de vecteurs continu définie sur l’ouvert Ω ⊂
Rn par:
n
→
− X
∀x ∈ Ω : V (x) = ai (x1 ,...xn )~
ei
i=1
Remarques
– Le . désigne le produit scalaire usuel de Rn .
– Cette définition s’étend sans difficultés au cas d’une courbe de classe C 1 par
morceaux; en effet (C) est alors la réunion d’un nombre fini N d’arcs (Cj )
Z N Z
1 − −−→ X
→ − −−→
→
de classe C et on pose: V .dM = V .dM .
(C) j=1 (Cj )
→
−
– Dans le cas simple où n = 2 et où V = P ~i + Q~j, on a:
Z Z b
− −−→
→
V .dM = P (x(t),y(t))x0 (t) + Q(x(t),y(t))y 0 (t) dt
(C) a
8
4.3 Circulation d’un champ de gradient
→
−
Théorème 3 Si V est un champ de gradient sur l’ouvert Ω et si f est une primitive
→
− −→ _
de ω (i.e. V = ∇f ), alors pour toute courbe de classe C 1 (AB) d’origine A et
d’extremité B tracée dans Ω on a :
Z
→
− −−→
_ V (M )dM = f (B) − f (A)
(AB)
→
− →
−
Remarquons que si le champ V est interprété comme un champ de force F , alors
_
la circulation de ce champ sur la courbe orientée (AB) d’origine A et d’extremité
B correspond au travail fourni en déplaçant un point matériel de masse m = 1. Le
→
− −−→
théorème 3 nous dit alors que si la force dérive d’un potentiel (i.e. F = −∇U ),
alors le travail fourni est égal à la variation d’énergie potentielle U (A) − U (B).
Preuve :
Elle est analogue à celle de l’intégrale curviligne d’une forme exacte.
→
−
Corollaire 6 Si V est un champ de gradient sur l’ouvert Ω alors pour toute courbe
(C) fermée de classe C 1 tracée dans Ω on a :
Z
→
− −−→
V (M )dM = 0
C
I
→
− −−→
On note parfois V (M )dM la circulation d’un champ sur un contour fermé.
C
5 La formule de Green
5.1 Orientation de la frontière d’un compact de R2
Considérons un compact connexe (en un seul morceau ) K dont la frontière (C)
soit une réunion finie d’arcs simples de classe C 1 ; nous conviendrons d’orienter la
frontière de K de telle façon qu’en parcourant la frontière l’intérieur du compact
se trouve à gauche de la courbe. On remarquera que dans le cas où K présente des
"trous", le bord des trous est orienté dans le sens des aiguilles d’une montre, alors
que le bord extérieur de K est orientée en sens inverse (cf. figure 3).
9
temps. Mais à son décés son travail était encore méconnu comme le prouve sa
notice nécrologique : “In our obituary of last week, the death of Mr Green was an-
nounced; we believe he was the son of a miller, residing near to Nottingham but
having a taste for study, he applied his gifted mind to the science of mathematics, in
which he made rapid progress. In Sir Edward Ffrench Bromhead, Bart., he found a
warm friend, and to his influence he owed much, while studying at Cambridge. Had
his life been prolonged he might have stood eminently high as a mathematician.”
F IG . 2 – Le moulin de Green.
Z ZZ
∂Q ∂P
P (x,y)dx + Q(x,y)dy = − dxdy.
(C) K ∂x ∂y
(8)
La figure suivante représente un compact K avec sa frontière orientée convenable-
ment.
Démonstration
Supposons que K qu’il existe deux fonctions φ et ψ de classe C 1 , définies sur
un intervalle [a,b] telles que l’on aît:
K = {(x,y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b , φ(x) ≤ y ≤ ψ(x)} (9)
10
F IG . 3 – Orientation du bord d’un compact
F IG . 4 –
_
toutefois dans cette description, l’arc DC est orienté dans le sens opposé à ce
qu’exige notre règle et il faudra en tenir compte dans les calculs! On calcule alors
Z Z b Z b
P (x,y)dx = P (x,φ(x))dx − P (x,ψ(x))dx
(C) a a
11
car les intégrales curvilignes de dx sur les segments verticaux sont nulles puisque
x est constant dans les paramétrages de BC et DA.
Z Z b Z b Z ψ(x)
∂P
P (x,y)dx = P (x,φ(x))dx−P (x,ψ(x))dx = − (x,y)dy dx
(C) a a φ(x) ∂y
F IG . 5 –
trous (de la forme spécifiée ci dessus ) dans ce compact ne pose pas de problèmes
si on suppose que la forme est encore définie à l’intérieur du trou, puiqu’alors, en
désignant par K1 le compact limité par le trou et sa frontière γ1 orientée par rapport
à K1 , et par γ0 le bord extérieur de K, on a:
ZZ ∂Q ∂P ZZ ZZ
∂Q ∂P ∂Q ∂P
− dxdy = − dxdy+ − dxdy
K∪K1 ∂x ∂y K ∂x ∂y K1 ∂x ∂y
Z ZZ Z
∂Q ∂P
P (x,y)dx+Q(x,y)dy = − dxdy+ P (x,y)dx+Q(x,y)dy
(γ0 ) K ∂x ∂y (γ1 )
d’où la formule de Green pour un compact à trou.
12
5.3 Extension de la validité de la formule
Considérons un compact K comme celui de la figure 6, connexe dont la fron-
tière rencontre une parallèle à Oy en au plus un nombre p ∈ N∗ (fixé) de points.
Par découpage, ce compact se dćompose en une réunion de N compacts Ki d’inté-
rieurs disjoints admettant chacun une description du type (9). La formule (10) est
vraie sur chacun des Ki , de frontière orientée (γi ). On a donc :
Z N Z Z
∂P X ∂P
(x,y) dxdy = (x,y) dxdy = − P (x,y)dx
K ∂y Ki ∂y (γi )
1
ou encore :
Z N Z
∂P X
(x,y) dxdy = P (x,y)dx
K ∂y (γi )
1
Mais les portions de courbe communes à deux frontières (γi ) et (γj ) de deux com-
pacts Ki et Kj voisins sont parcourues deux fois ( une dans chaque sens), et donc
leurs contributions respectives à l’intégrale curviligne s’annulent. Il ne reste finale-
ment que l’intégrale curviligne sur la frontière (C) de K et on a prouvé (10) pour
le compact K. En considérant ensuite un compact K connexe dont la frontière
rencontre une parallèle à Ox en au plus un nombre p ∈ N∗ (fixé) de points, on
montrerait que la formule (12) reste encore valable. On a donc prouvé la formule
de Green pour un compact connexe à trous dont la frontière rencontre une parallèle
à Ox ou à Oy en au plus un nombre p ∈ N∗ de points.
F IG . 6 –
13
6.1 Coordonnées cartésiennes x,y
Grâce à la formule (4) le calcul d’une aire peut s’effectuer avec une intégrale
simple au lieu d’une intégrale double :
Proposition 7 Considérons un compact quarrable K ⊂ R2 dont la frontière (C)
soit de classe C 1 par morceaux et orientée selon la convention du théorème 4.
Alors on peut calculer l’aire A de K au moyen de l’une des intégrales curvilignes
suivantes : I I I
1
A= xdy − ydx = xdy = − ydx (13)
2 (C) (C) (C)
La preuve est immédiate car la formule de Green donne :
I Z Z
1
xdy − ydx = dxdy = A
2 (C) K
.
F IG . 7 – Le domaine D.
14
7.1 Dérivée normale et intégrale de chemin
Considérons un chemin de classe C 1 d’extrémités A et B : (γ). D’après le
cours de géométrie différentielle, il peut être paramétré par l’abscisse curviligne s
(c’est tout simplement une façon régulière de parcourir le chemin avec une vitesse
égale à 1 en module). Nous noterons M (s) = (x(s),y(s)) ce paramétrage. Le
−−→
dM
vecteur tangent T =~ = (x0 (s),y 0 (s)) est donc un vecteur unitaire et donc le
ds
vecteur ~n = (y 0 (s),−x0 (s)) est un vecteur normal unitaire. Supposons que A = B,
c’est à dire que γ soit un contour fermé, frontière d’un compact K. Choisissons
l’abscisse s de telle manière qu’elle soit compatible avec l’orientation exigée par
la formule de Green. On voit alors que le vecteur N ~ directement orthogonal à T~
est dans l’intérieur du contour ; or N ~ = −~n, donc le vecteur ~n est un champ de
vecteur unitaire normal dirigé vers l’extérieur, de composantes C 1 .
Définition 7 Si f est une fonction de classe C 1 sur un ouvert contenant K, on
∂f
notera (s) la dérivée normale de f au point M (s) du bord (γ) :
∂n
∂f ∂f ∂f
= dfM (s) (~n) = (x(s),y(s))y 0 (s)− (x(s),y(s))x0 (s) = nablaf
~ (M (s)).~n.
∂n ∂x ∂y
(le dernier . est un produit scalaire).
Si φ est une fonction continue de (γ) 1 dans R, on notera :
Z Z L
φ ds = φ(M (s))ds.
(γ) s=0
15
D’où la formule :
Z ZZ ZZ
~v .~n ds = ~ v dxdy =
∇.~ div~v dxdy.
(γ) K K
(15)
∂2f ∂2f
Z ZZ ZZ
∂f
ds = + dxdy = ∇2 f dxdy.
(γ) ∂n K ∂x2 ∂y 2 K
(16)
16
Nous avons donc prouvé que :
Z ZZ
∂g ~ ∇g~ dxdy.
f ds = f ∇2 g + ∇f.
(γ) ∂n K
(17)
Preuve
On prouve d’abord le lemme suivant :
Lemme 1 Soient f une fonction harmonique à l’intérieur d’un compact K de fron-
tière (γ) (comme indique pour la validité de la formule (??), alors on a :
ZZ Z
2 ∂f
k∇f k dxdy = f ds.
K (γ) ∂n
Preuve du lemme
On applique la formule (7.3) avec f = g en tenant compte de ∇2 f = 0 et on
obtient le résultat.
17
Preuve du théorème
La fonction C 2 f − g est harmonique sur U car ∇2 (f − g) = ∇2 f − ∇2 g =
h − h = 0. On lui applique la formule du lemme :
∂(f − g)
ZZ Z Z
2
k∇(f − g)k dxdy = (f − h) ds. = 0 ds = 0.
K (γ) ∂n (γ)
Donc on a ∇(f − g) = 0 sur l’ouvert connexe (par arcs) U , ce qui entraîne que
f − g = 0 sur U .
18
8 Exercices - Première série
Exercice 1
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) la courbe paramétrée x = t,
→
−
y = t2 , z = t3 , t ∈ [−1,1] et V le champ défini sur R3 par :
→
−
V (M ) = yz~i + xz~j + xy~k
1. Montrer que W est égal à la variation de l’énergie cinétique entre les instants
a et b.
2. Montrer que l’énergie totale
1
E = mv 2 + U
2
se conserve au cours du mouvement.
Exercice 3
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement
positif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur du Lemniscate de Bernoulli
d’équation polaire r2 = a2 cos(2θ).
Exercice 4
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement
positif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur de la boucle du Folium de
Descartes (cf. figure 8)dont une représentation paramétrique est :
3at 3at2
x= y=
1 + t3 1 + t3
avec t variant dans ] − ∞, − 1[∪] − 1, + ∞[.
19
F IG . 8 – Le Folium de Descartes.
Exercice 5
On considère la forme différentielle :
ω = (x + y)dx + (x − y)dy.
20
9 Exercices - Deuxième série
Exercice 1
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) le cercle de centre O et de
→
−
rayon 3 dans le plan Oxy, et V le champ défini sur R3 par :
→
−
V (M ) = (2x − y + z)~i + (x + y − z 2 )~j + (3x − 2y + 4z)~k
Exercice 2
Est ce que les formes différentielles :
Exercice 3
L’espace est rapporté à un repère Oxyz. Soit (C) la courbe paramétrée x =
→
−
cos(t), y = sin(t), z = t, t ∈ [0,2π] et V le champ défini sur R3 privé de l’origine
par :
→
− kx ~i + ky ~j + kz ~k
V (M ) = 2 2 2 2 2 2
x +y +z x +y +z x + y2 + z2
2
Exercice 4
Le plan est rapporté à un repère orthonormé Oxy. a est un réel strictement po-
sitif. Déterminer l’aire de la partie située à l’intérieur de la courbe (C) d’équation
polaire r = 2 + cos(3θ). (Voir figure 9).
Exercice 5
Z +∞
sin x
Cet exercice traite du calcul de l’intégrale semi convergente J = dx
0 x
par la formule de Green. On considère la forme différentielle :
e−y
ω= 2 (x sin x − y cos x)dx + (x cos x + y sin x)dy
x + y2
On considère le contour (C) de la figure 10, formé de deux segments CD et AB et
de deux demi-cercles (C1 ) et (C2 ) concentriques. Le petit cercle (C1 ) a pour rayon
1 ∗
n et le grand n (n ∈ N .) Le contour est parcouru dans le sens trigonométrique.
– Cette forme est-elle fermée? exacte sur C? exacte sur C∗ ? exacte sur C privé
de la demi droite x = 0, y ≤ 0?
21
F IG . 9 – Courbe d’équation r = 2 + cos(3θ).
C D A B
F IG . 10 – Le contour.
I
– Calculer ω.
(C)
Z Z
– Calculer ω+ ω.
CD ABD
– Montrer que
I Z π/2
ω=2 e−n sin t cos(n cos t).dt.
(C2 ) 0
Z e−nu 1
Z
– Montrer la majoration : √ω ≤ 2 du.
(C2 ) 0 1 − u2
– En déduire la valeur de J par un passage à la limite soigneusement justifié.
Exercice 6
On considère le plan Oxy comme plongé dans R3 muni d’un repère ortho-
normé Oxyz. On note ~k le vecteur unitaire de l’axe Oz. On se donne un champ
22
~v = P~i + Q~j de classe C 1 sur l’ouvert U . Soit K un compact, K ⊂ U , de fron-
tière (C), orienté selon la règle de la formule de Green. Montrer que le flux du
rotationnel de ~v à travers la surface plane K est égal à la circulation de ~v sur (C) :
ZZ I
~ ∧ ~v ).~k dxdy = −−→
(∇ ~v dM .
K (C)
23
10 Correction des exercices - Première série
Exercice 1
Z 1
La circulation est nulle car elle vaut t6 dt.
−1
Exercice 2
Quand le point matériel se déplace de A à B le travail de la force est égal à
la variation de l’énergie cinétique, en effet d’après le principe fondamendal de la
−−2−→
→
− →
− →
− d M
mécanique de Newton, on a : F (M ) = m Γ , où Γ = est l’accélération. On
dt2
a donc :
Z −−2−→
d M −−→
W = m 2
dM
(C) dt
Z b −−2−→ −−2−→
d M d M
= m . dt
dt2 dt2
Za b
= m x00 (t)x0 (t) + y 00 (t)y 0 (t) + z 00 (t)z 0 (t)dt
h1 a ib
= m(x0 (t)2 + y 0 (t)2 + z 0 (t)2 )
2 a
1 2 1 2
= mv − mv
2 b 2 a
d’où :
1 2 1 2
E = mvB + U (B) = mvA + U (A)
2 2
et l’énergie se conserve au cours du mouvement. (en notant cette fois vA la norme
du vecteur vitesse quand le mobile est en A).
Exercice 3
L’aire de la partie située à l’intérieur du Lemniscate de bernoulli d’équation
polaire r2 = a2 cos(2θ) vaut
Z π
1 4
A=2 a2 cos(2θ)dθ = a2
2 − π4
24
Exercice 5
On considère la forme différentielle :
ω = (x + y)dx + (x − y)dy.
On calcule :
∂(x − y) ∂(x + y)
= = 1.
∂x ∂y
Donc la forme est fermée et comme elle est définie sur R2 qui est simplement
connexe, elle est exacte. Soit le système :
{ fx0 = x + yfy0 = x − y
x2
f (x,y) = + xy + φ(y).
2
On redérive en y et on identifie avec la deuxième : φ0 (y) = −y, d’où φ(y) =
y2
− + C. finalement, on obtient la primitive :
2
x2 − y 2
f (x,y) = + xy.
2
y est solution de l’équa. diff. si et seulement si f (x,y(x)) = Cte, ce qui nous
donne l’équation des courbes intégrales :
x2 − y 2 + 2xy = C.
25
11 Correction des exercices - Deuxième série
Exercice 1
La circulation du champs sur le cercle (C) vaut 18π. (paramétrer par x =
3 cos t y = 3 sin t.
Exercice 2
Les deux formes sont exactes car elles sont définies sur un ouvert simplement
connexe : R2 et elles vérifient le test Ay − Bx = 0. On a :
ω = df
u = dg
avec respectivement :
Exercice 3
La courbe est une hélice circulaire. La circulation vaut :
Z 2π
kt k
2
dt = ln(1 + 4π 2 )
0 1+t 2
Exercice 4
L’aire de la partie située à l’intérieur de la courbe (C) d’équation polaire r =
2 + cos(3θ) est donnée par :
Z 2π
1 9π
A= (4 + cos2 (3θ) + 4 cos(3θ))dθ =
2 0 2
Exercice 5
On vérifie que la forme est fermée par un calcul bourrin (désolé !). Le tout est de
savoir sur quoi elle est exacte? elle est définie sur C∗ mais il n’est pas simplement
connexe...Par contre ça marche sur C privé de Oy− car il est simplement connexe.
Elle admet donc une primitive F sur U = C − Oy−. Comme le contour (C) est
inclus dans U , on aura :
I
ω = F (A) − F (A) = 0.
(C)
26
Les arcs CD et AB sont paramétrés par x → M (x,0) respectivement sur [−n, −
1/n] et [1/n,n]. Avec ce paramétrage y = 0, dy = 0, donc :
Z Z Z −1/n Z /n Z /n
sin x sin x sin x
ω+ ω= dx + dx = 2 dx.
CD ABD −n x 1/n x 1/n x
Calculons maintenant l’intégrale curviligne sur le demi grand cercle (C2 ). Il est
paramétré par x = n cos t, y = n sin t, avec t ∈ [0,π]. On remarque que x0 = −y
et y 0 = x, ce qui donne :
Z Z π
1
ω = 2
e−y (x sin x − y cos x)(−y) + (x cos x + y sin x)x dt
(C2 ) n 0
Z π
1
= (x2 + y 2 )e−y cos x dt
n2 0
Z π
= e−y cos x dt
Z0 π
= e−n sin t cos(n cos t) dt
0
Z π/2 Z π
−n sin t
= e cos(n cos t) dt + e−n sin t cos(n cos t) dt
0 π/2
Z π/2
= 2 e−n sin t cos(n cos t) dt
0
et par conséquent :
Z 1
e−nu
Z
ω ≤= 2 √ du.
(C2 ) 0 1 − u2
Nous poserons :
1
e−nu
Z
In = √ du.
0 1 − u2
L’intégrant converge simplement vers zéro sur ]0,1] et d’autre part on a la majora-
tion, pour tout n et tout u :
e−nu 1
0≤ √ ≤√ = φ(u).
1−u 2 1 − u2
La fonction φ est intégrable sur ]0,1] ; d’après le théorème de convergence dominée
on a donc :
lim In = 0
n→∞
27
ce qui entraîne que : Z
lim ω = 0.
n→∞ (C )
2
Il faut maintenant calculer l’intégrale sur le petit demi-cercle (C1 ). C’est exacte-
ment le même calcul que pour (C2 ) avec 1/n au lieu de n et aussi un signe - car le
demi-cercle est parcouru dans le mauvais sens cette fois. On va donc trouver :
Z 1 √
2
−u/n cos( 1 − u )/n
Z
ω = −2 e √ du.
(C1 ) 0 1 − u2
1
Cette fois l’intégrand converge simplement vers √ et la convergence est
1 − u2
dominée. Par conséquent :
Z Z 1
du
lim ω = −2 √ = −π.
n→∞ (C )
2 0 1 − u2
On a donc pour tout n non nul :
Z 1/n
sin x
2 dx − π + o(1) = 0.
1/n x
Exercice 6
On considère le plan Oxy comme plongé dans R3 muni d’un repère ortho-
normé Oxyz. On note ~k le vecteur unitaire de l’axe Oz. On se donne un champ
~v = P~i + Q~j de classe C 1 sur l’ouvert U . Soit K un compact, K ⊂ U , de frontière
(C), orienté selon la règle de la formule de Green. Le rotationnel de ~v vaut :
∂Q) ∂P ) ~
~ ∧ ~v ) =
(∇ − k.
∂x ∂y
Par conséquent la formule
ZZ I
~ ∧ ~v ).~k dxdy = −−→
(∇ ~v dM
K (C)
28
Index
énergie cinétique, 19
étoilé, 3
absciise curviligne, 15
base duale, 2
champ de gradient, 9
champ de vecteurs, 8
circulation, 8
contour fermé, 7
déplacement, 19
dérivée normale, 15
facteur intégrant, 3
Folium de Descartes, 19
forme différentielle, 1
Forme différentielle exacte, 2
forme fermée, 3
formule de Green, 12
frontière, 9
intégrale curviligne, 4
intégrale de chemin, 15
Lemniscate de Bernoulli, 19
orientation, 5
Poincaré, 3
primitive, 9
relation de Chasles, 6
simplement connexe, 2
travail, 19
trous, 9
29
Table des matières
1 Formes différentielles 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Différentielle d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.4 Ecriture d’une forme différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5 Forme différentielle de classe C k . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
5 La formule de Green 9
5.1 Orientation de la frontière d’un compact de R2 . . . . . . . . . . 9
5.2 Le théorème de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
5.3 Extension de la validité de la formule . . . . . . . . . . . . . . . 13
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10 Correction des exercices - Première série 24
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