Agreg 2008 Analyse Proba
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4.1 Énoncé
Notations et définitions
– Soit p un entier supérieur ou égal à 1. Soit Ω un ouvert de Rp , on note CΩ l’espace vectoriel des fonctions
de Ω dans R qui sont de classe C ∞ .
– Dans tout le problème, on appellera difféomorphisme entre deux ouverts de Rp une bijection entre ces
deux ouverts qui est de classe C ∞ ainsi que sa réciproque.
– Si I est un intervalle on note I 2 le carré I × I de R2 .
– Soit I un intervalle ouvert et f un élément de CI . On dit que x 0 ∈ I est un point critique de f si f 0 (x 0 ) = 0.
Une valeur critique de f est un réel de la forme f (x 0 ) où x 0 est un point critique. On dit qu’un point
critique x 0 est non dégénéré si f 00 (x 0 ) est non nul.
– Si A et B sont deux parties du plan R2 on dira que A et B sont de même type s’il existe deux intervalles
ouverts I et J et un difféomorphisme φ de I 2 sur J 2 tels que :
A ⊂ I 2, B ⊂ J 2, φ(A) = B
Objet du problème
Soit I un intervalle ouvert non vide de R. Pour toute fonction f élément de CI , et pour tout réel λ on définit
la partie de R2 :
I. Préliminaires et exemples
I.A. Généralités
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Agrégation externe de mathématiques Rapport du jury pour la session 2008
2. Déterminer selon la valeur de λ, l’ensemble E λ ( f ) lorsque la fonction f est définie sur R par f (x) = x 2 .
3. On prend dans cette question la fonction f définie sur R par f (x) = x − x 3 . Démontrer que E 0 ( f ) est
la réunion d’une droite et d’une ellipse.
4. On prend dans cette question la fonction f définie sur R par f (x) = x 2 − x 3 .
Démontrer que E 0 ( f ) est la réunion du point (0, 0) et d’une courbe dont on donnera une équation
polaire et qu’on tracera sommairement, par exemple à l’aide d’une calculatrice graphique.
5. Dans cette question, on note I =]a, b[ un intervalle contenant 0 (a, b ∈ R). On suppose de plus que la
fonction f ∈ CI vérifie l’hypothèse suivante :
(H) 0 est l’unique point critique de f et il est non dégénéré ; on a f (0) = 0 et f 00 (0) > 0.
On reprend les notations de la question 5. en supposant toujours que f vérifie l’hypothèse (H).
6. En utilisant la racine carrée de f , démontrer que pour λ > 0 l’ensemble E λ ( f ) est de même type que
l’intersection du cercle d’équation x 2 + y 2 = λ et du carré J 2 .
Définition : dans la suite du problème, on appellera ovale toute partie du plan qui est de même type qu’un
cercle.
7. Une application
On considère le système différentiel (S) suivant :
½ 0
x (t ) = x(t ) − x(t )y(t )
y 0 (t ) = −y(t ) + x(t )y(t )
où x et y sont deux fonctions inconnues de la variable t . Soit (x 0 , y 0 ) ∈ (R∗+ )2 ,(x 0 , y 0 ) 6= (1, 1).
On note : t → (x(t ), y(t )) l’unique solution maximale de (S) vérifiant x(0) = x 0 , y(0) = y 0 .
(a) Établir que les fonctions x et y ne peuvent pas s’annuler.
(b) Démontrer que le support de l’arc paramétré t 7→ (x(t ), y(t )) est inclus dans un ovale que l’on
caractérisera à l’aide de x 0 , y 0 et de la fonction g définie pour x > 0 par g (x) = x − 1 − ln(x).
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On rappelle le résultat suivant : si z → g (z) est une fonction d’une variable complexe holomorphe sur le
disque ouvert de centre 0 et de rayon r , alors elle est somme sur ce disque ouvert d’une série entière conver-
gente.
On dit que σ est antialternante si elle vérifie les inégalités inverses. On note e n le nombre de permu-
tations alternantes (par convention e 0 = e 1 = 1).
(a) Déterminer toutes les permutations alternantes ainsi que l’entier e n lorsque n = 2, 3 ou 4.
(b) Démontrer qu’il y a (pour n Ê 2) autant de permutations alternantes que de permutations anti-
alternantes.
(c) Démontrer que pour tout n Ê 1 on a :
n µ ¶
X n
2e n+1 = e i e n−i
i =0
i
Indication : pour une permutation σ de {a 0 , . . . a n },on pourra considérer l’indice j tel que σ(a j ) = a 0 .
(d) En conclure que pour tout n, e n = b n .
– f est de classe C ∞ ;
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– f possède exactement n points critiques, x 0 ( f ) < . . . < x n−1 ( f ) et ils sont tous non dégénérés ;
– Les valeurs critiques de f sont a 0 , . . . , a n−1 .
Autrement dit, il existe une permutation σ f de a 0 , . . . , a n−1 telle que, pour tout i , f x i ( f ) = σ f (a i ). La
¡ ¢
Remarque : pour alléger les notations, lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté, on note x 0 , . . . , x n−1 les points critiques
de f . De même, la notation An est en réalité une abréviation pour An (a 0 , . . . , a n−1 ).
On se propose dans les questions qui suivent de décrire la topologie de E λ ( f ) lorsque f est un élément de
An et que le réel λ n’est pas de la forme a i + a j .
On note I 0 =] − ∞, x 0 ], I n = [x n−1 , ∞[, et pour k variant de 1 à n − 1, I k = [x k−1 , x k ].
6. Sous-graphes
(a) Vérifier que E λ ( f ) ∩ (I i × I j ) est, pour tout (i , j ), l’ensemble vide ou le graphe d’une fonction
strictement monotone continue définie sur un intervalle fermé inclus dans I i .
(b) Démontrer que les extrémités du sous-graphe E λ ( f ) ∩ (I i × I j ) sont sur la frontière du rectangle
Ii × I j .
(c) Démontrer que chaque extrémité d’un sous-graphe appartient à exactement un autre sous-
graphe et que deux sous-graphes ne peuvent avoir d’autre point commun qu’une extrémité.
(d) Démontrer que, si n est impair, tous les sous-graphes sont bornés et que si n est pair il y en a
exactement 2 qui sont non bornés.
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7. Composantes connexes de E λ ( f )
p
(a) Démontrer que toute composante connexe est une union ∪i =1 S i de sous-graphes tels que S i et
S i +1 (pour i variant de 1 à p − 1) ont une extrémité commune.
(b) En déduire que lorsque n est pair il y a exactement une composante connexe non bornée.
(c) Lorsque C est une composante connexe bornée, construire une bijection continue du cercle
unité S 1 sur C
On peut alors démontrer, mais nous ne le ferons pas, que C est un ovale.
¤2
8. Démontrer que le nombre d’ovales est inférieur ou égal à n+1
£ £ ¤
2 (où . désigne la partie entière).
9. Dans cette question on choisit n = 2.
(a) Illustrer le fait que les composantes ne sont pas forcément des ovales lorsque λ est l’un des a i +a j
(b) Démontrer qu’il y a au maximum 4 ensembles E λ ( f ) de types différents quand λ décrit R .
On garde les notations de la partie précédente. L’entier n est supposé supérieur ou égal à 2. On souhaite
démontrer le théorème (T ) suivant, dû au mathématicien René Thom :
Il en résulte que les différents ensembles E λ ( f ) vus ci-dessus sont tous de même type qu’une courbe algé-
brique.
Notations
P x (t ) = t (x 1 − t ) · · · (x n−1 − t )
1 t P x (u)
R
Enfin, pour tout i ∈ {1, . . . , n − 1}, on définit un polynôme Q i ,x en posant Q i ,x (t ) = t 2 0 x i −u
d u.
1. Soient U et V deux ouverts connexes de Rn−1 et φ une application continue de U dans V . On fait les
deux hypothèses suivantes :
H1 : l’image par φ de tout ouvert de U est un ouvert de V ;
H2 : l’image réciproque par φ de tout compact de V est un compact de U .
Démontrer que φ est surjective.
2. Soit E n l’ensemble des polynômes unitaires (c’est-à-dire de coefficient dominant égal à 1) de degré n
R1
à coefficients réels. Démontrer que infP ∈E n 0 |P (t )|d t est un réel strictement positif.
R1
Dans la suite, on notera C = infP ∈E n 0 |P (t )|d t .
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B. Le théorème (T)
Soit Φ l’application :
Ω1 → Ω2
¡R x1 R xn−1 ¢
x 7 → 0 P x (t )d t , . . . , 0 P x (t )d t
4. Justifier que cette application est bien définie, exprimer ses dérivées partielles en fonction des poly-
nômes Q i ,x et en déduire que Φ vérifie l’hypothèse H1.
5. Pour x ∈ Ω1 démontrer l’inégalité :
¯ ¯
¯ n−2 ¯
i
(−1) (y i +1 − y i )¯ Ê C (x n−1 )n+1 .
X
¯y1 +
¯ ¯
i =1
¯ ¯
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