UE3 2021 Sujet
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UE 3 – DROIT SOCIAL
SESSION 2021
IMPORTANT :
BASE DOCUMENTAIRE
Document 1 Extrait de l’article 32 de la convention collective des industries mécaniques,
microtechniques et connexes du département du Doubs du 27 avril 2015 –
étendue.
Document 2 Courrier adressé par Léo Laplace à Karim Zaoui.
Document 3 Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, 11 mai 2016.
Document 4 Accord national relatif au contrat de chantier ou d’opération dans la métallurgie du
29 juin 2018.
Document 5 Extrait de la revue RF Social n° 199 – Septembre 2019.
AVERTISSEMENT
Si le texte du sujet, de ses questions ou de ses documents vous conduit à formuler une ou
plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les) mentionner explicitement dans
votre copie.
Il vous est demandé d’apporter un soin particulier à la présentation de votre copie ainsi qu’à
l’orthographe et la rédaction de vos réponses.
La SAS (Société par Actions Simplifiée) Mancel est une société familiale fondée en 1965
par Lucien Mancel, ingénieur de formation. Située à Pirey près de Besançon dans le
département du Doubs, la société a pour activité la fabrication de machines-outils (code
NAF/APE 2841Z : fabrication de machines-outils pour le travail des métaux).
Aujourd’hui dirigée par Lorraine Mancel, fille de Lucien Mancel, la société est spécialisée
dans la conception et la fabrication de machines modernes destinées à équiper les usines
du monde entier : machines de formage des métaux, machines servant à tourner, percer,
plier, fraiser, découper les métaux etc. Les machines Mancel sont conçues et fabriquées
en France et s’adressent à une clientèle issue de secteurs très variés : aéronautique,
automobile, électroménager, agroalimentaire, bâtiment… La société réalise 65 % de son
chiffre d’affaires à l’exportation, principalement en Europe et en Asie.
Le site de Pirey, une usine moderne d’une superficie de 8 000 m², emploie un peu plus
d’une centaine de salariés. Karim Zaoui dirige le service des ressources humaines.
Les dernières élections professionnelles se sont déroulées en juin 2019 instituant le tout
nouveau C.S.E. (Comité Social et Économique). Trois syndicats sont représentés dans
l'entreprise : la CGT (qui a recueilli 62 % des suffrages au premier tour des dernières
élections professionnelles), la CFDT (21 %), et un syndicat local non confédéré, le SMD
(Syndicat de la Métallurgie du Doubs) (17 %) ; chacun représenté par un délégué syndical.
Deux candidats ont été sélectionnés pour des CDI, contrats de travail à durée
indéterminée : - Julien Berthon, 5 ans d’expérience pour un poste de technicien de
maintenance,
- Aurélie Barreau, 10 ans d’expérience pour un poste d’ingénieur commercial.
En charge d’un important portefeuille de clients, Aurélie Barreau aura, elle, pour mission
de développer les ventes de l'ensemble de la gamme des machines-outils de la société
Mancel dans deux régions : la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est. En
conséquence, Karim Zaoui souhaite insérer une clause de non-concurrence dans le
contrat de travail d’Aurélie Barreau.
1.2. Après avoir rappelé les conditions de validité d’une clause de non-
concurrence, rédigez une proposition de clause pour le contrat de travail
d’Aurélie Barreau.
Votre mission : informer Karim Zaoui sur les conséquences juridiques et financières
liées au départ de ce salarié.
Depuis quelques temps, l’entreprise Mancel subit d’importantes variations de son activité
dues aux commandes irrégulières des industriels. Par conséquent, l’entreprise souhaite
aménager le temps de travail des salariés sur une période supérieure à la semaine. Seuls
seraient concernés les salariés travaillant à temps plein à l’exclusion des salariés en forfait
heures ou en forfait jours.
Karim Zaoui s’inquiète de l’issue des négociations dans la mesure où, alors qu’elles
viennent juste de débuter, le délégué syndical de la CGT a d’ores et déjà déclaré qu’il ne
signerait pas cet accord qui, selon lui, restreint les droits des salariés, notamment de ceux
qui ont les plus bas salaires et qui ont besoin d’accomplir des heures supplémentaires.
Dans l’hypothèse où la direction ne parviendrait pas à mettre en avant les avantages d’un
aménagement du temps de travail, Lorraine Mancel souhaiterait parvenir rapidement à
mettre en œuvre une flexibilité qu’elle juge vitale pour l’entreprise. Elle souhaiterait pouvoir
mettre en place ce dispositif unilatéralement. Kevin Martin, ouvrier spécialisé depuis 10
ans dans l’entreprise s’oppose à cette décision qui selon lui, requiert son accord par un
avenant au contrat de travail.
2.2. Appréciez dans quelle mesure Lorraine Mancel peut décider unilatéralement
d’aménager le temps de travail des salariés sur une durée supérieure à la
semaine.
Dans l’objectif d’anticiper les enjeux de l’industrie 4.0, l’entreprise Mancel souhaite
développer, en interne, une nouvelle machine multifonctions intégrant une solution de
maintenance prédictive et de contrôle en ligne. Cette machine permettrait de contrôler la
qualité des pièces pendant la production et d’anticiper la maintenance en détectant les
problèmes avant que ne survienne une panne. Ce projet nécessite d’importants
investissements en recherche et développement et implique de recruter plusieurs
ingénieurs et techniciens spécialisés en technologies numériques. La direction ne dispose
pas d’une grande visibilité sur les probabilités d’aboutissement de ce projet, mais elle
estime qu’il pourrait s’échelonner sur trois ou quatre ans.
La direction souhaite recruter deux ingénieurs responsables du projet ainsi que six agents
de maîtrise et techniciens. Karim Zaoui pense qu’il pourrait avoir recours au CDI de
chantier ou d’opération pour recruter ces personnes. Vous devez l’assister dans ces
recrutements. Vous avez à votre disposition dans la base documentaire, des extraits de
l’accord collectif national du 29 juin 2018 relatif au contrat de chantier ou d’opération dans
la métallurgie (document 4).
Votre mission : aider Karim Zaoui à déterminer les conditions de recours au CDI de
chantier et présenter l’intérêt de ce contrat de travail.
3.1. Indiquez si la société Mancel peut recruter huit salariés en CDI de chantier pour
la réalisation de ce projet.
3.2. Analysez, dans ce contexte, l’intérêt pour la société Mancel du CDI de chantier
par rapport au CDI de droit commun ou au CDD. La méthodologie du cas pratique
n’est pas exigée pour cette question.
Vincent Potter est employé comme ingénieur commercial depuis cinq ans au sein de la
société Mancel. Sa fonction l’amène à voyager régulièrement pour rencontrer des clients,
des prospects ou des partenaires potentiels.
Au cours d’un voyage professionnel d’une semaine à Marseille pour rencontrer des
industriels de la région, Vincent Potter s’est sérieusement blessé à la jambe alors que,
invité par un client, il faisait du ski nautique à proximité de la plage. Vincent Potter
hospitalisé, a immédiatement informé son employeur et lui a envoyé un certificat médical
d’arrêt de travail de trois semaines. Karim Zaoui a procédé à la déclaration à la Caisse
primaire d’assurance maladie en formulant des réserves sur le caractère professionnel de
l’accident. Selon lui, Vincent Potter n’était pas en mission au moment de l’accident. Vous
avez à votre disposition un article issu de la revue RF Social (document 5).
4.1. Déterminez en vous appuyant sur l’article présenté dans la base documentaire
(document 5) si l’accident dont a été victime Vincent Potter peut être assimilé à
un accident du travail.
4.2. Explicitez les incidences de cet accident sur le contrat de travail de Vincent
Potter. La méthodologie du cas pratique n’est pas exigée pour cette question.
La période d'essai du contrat de travail à durée indéterminée des salariés classés aux
niveaux I et II (coefficients 140 à 190), tels que définis par l'Accord national du 21 juillet
1975 sur la classification, n'est pas renouvelable.
Léo Laplace
6 rue de Guise 25000 Besançon
Ingénieur commercial
À l’attention de la SAS Mancel
représentée par M. Karim Zaoui – DRH
Monsieur Zaoui,
Lors de mon dernier jour de travail dans l'entreprise, je vous demanderai de bien vouloir
me transmettre un reçu pour solde de tout compte, un certificat de travail ainsi qu'une
attestation Pôle emploi.
Léo Laplace
Attendu, selon l'arrêt attaqué que l'Union locale des syndicats CGT de l'aéroport de Paris
a fait assigner la société Aerobag devant le tribunal de grande instance de Meaux afin
notamment de faire interdire, sous astreinte, à l'employeur de décompter le temps de
travail sur des périodes de quatre semaines en l'absence d'accord individuel exprès de
chacun des 76 salariés concernés ;
Attendu qu'il résulte de ces textes qu'à défaut d'accord collectif, la durée du travail de
l'entreprise peut être organisée sous forme de périodes de travail chacune d'une durée de
quatre semaines au plus ;
Attendu que pour accueillir la demande du syndicat, l'arrêt retient par motifs adoptés que
l'organisation pluri-hebdomadaire conduit à un décompte des heures supplémentaires
moins favorable aux salariés et qu'à défaut d'accord collectif, la mise en place d'une
répartition des horaires sur une période supérieure à une semaine constitue une
modification du contrat de travail qui requiert l'accord exprès du salarié ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'en l'absence d'accord collectif prévu par l'article L. 3122-2 du
code du travail, (issu de la loi n° 2008-789 du 20 août 2008) l'article D. 3122-7-1 du code
du travail donne la possibilité à l'employeur d'organiser la durée du travail sous forme de
périodes de travail et d'imposer unilatéralement la répartition du travail sur une période
n'excédant pas quatre semaines, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;