Béghin
Béghin
Béghin
comparée des
littératures
européenne :
Partie du professeur Laurent Béghin.
Godart justine
ANNÉE 2019-2020.
2. La France :
Le romantisme en France. Une démobilisation des consciences ?
L’attrait de l’étranger :
L’attrait de l’étranger. De nouvelles sources d’inspiration pour une plus grande liberté.
® Le roman historique : Walter Scott (1771-1832), inspire de nombreuses œuvres (Victor Hugo,
Notre-Dame de Paris, 1831).
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Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et son exaltation de la nature.
3. L’Italie :
Une expression géographie :
4. Russie et Pologne :
L’occidentalisation de la Russie au XVIIIe siècle :
1 Ugo Foscolo, Les dernières lettres de Jacopo Ortis (1802). Modèle : Les souffrances du jeune Werther (1774),
de Goethe, thème politique, la disparition de la Républoique de Venise (1797).
2 Les sépulcres (1807). Modèle « Elegy Written in a Country Churchyard » 1751, de Thomas Gray, les tombeaux
des grands hommes d’Italie (Santa Croce, Florence).
3 Les fiancés (1827) : romain historique (Lombardie, XVII e siècle).
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® Vassili Joukovski (1783-1852) :
o Traduction de l’Élégie de Gray.
o Ludmila et Svetlana : Deux adaptations de la Lenore (1773) de Gottfried Bürger
(17471794).
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o o Un combattant de la cause nationale.
o o La mort à Constantinople.
o o L’inspiration « lituaninenne »
o o La lutte pour l’indépendance nationale :
§ Les aïeux (1823-1832).
o Poésies lyriques.
o Ballades dans le style populaire.
o Un roman en vers : Monsieur Thaddée ou la dernière incursion en Lituanie. Une
histoire de nobles en 1811 et 1812 (1834), amours de Tadeusz et Zofia, Napoléon.
o o La statuaire urbaine.
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Le Temps du Roman : Autour du réalisme.
L’ambition de bien des auteurs du XIX e siècle – Stendhal, Balzac, Hugo – était d’écrire des pièces de
théâtre. Néanmoins c’est le genre romanesque qui s’imposera partout en Europe, et même au-delà,
et finira par devenir, aux XXe et XXIe siècles, la forme littéraire dominante.
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Le roman n’est pas une invention du 19 e siècle.
o Trois parties ; o Mouvement ascensionnel, des effets aux principes ; o Une cathédrale
inachevée.
On parle souvent à propos de Balzac de « réalisme ». Le terme, qui semble remonter au XIX e siècle,
ne désigne pas une école à proprement parler. Il y a d’ailleurs beaucoup d’éléments fantastiques et
même ésotériques chez Balzac. On ne peut toutefois nier qu’il y ait chez lui, comme chez bien
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d’autres écrivains de son siècle, un goût marqué pour la peinture de la réalité, en particulier du
monde social. Les descriptions minutieuses – des lieux, des personnages – abondent dans son œuvre.
Elles sont également présentes chez la plupart des auteurs européens du XIX e siècle que l’on
regroupe, avec plus ou moins de raison.
En Angleterre :
o William Makepeace Thackeray (1811-1863) : La foire aux vanités [Vanity Fair] (1847-
1848); o Charles Dickens (1812-1870), David Copperfield, Oliver Twist, etc. o George
Eliot (1819-1880) : Le moulin sur la Floss [The Mill on the Floss] (1860): o Emily Brontë
(1818-1848), Les Hauts de Hurlevent [Wuthering Heights] (1847).
L’esthétique réaliste n’est pas acceptée unanimement. Comme le montre plaisamment l’extrait de
Gérard de Nerval cité au début de cette leçon, les tenants d’un classicisme s’en méfient. Et pas
seulement pour des raisons littéraires. On l’accuse également d’outrager les bonnes mœurs ainsi que
l’illustre le procès intenté à Flaubert à l’occasion de la publication de Madame Bovary, ouvrage
accusé, en particulier pour les scènes où il est question d’amour physique, d’ « outrage à la morale
publique et à la religion ».
4. Du Roman Russe :
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o Époque de Pouchkine : âge d’or de la poésie ; o Déclin de la veine poétique après la mort de
Lermontov (1841) ; o Essor de la prose romanesque.
o Les récits ukrainiens : Les veillées à la ferme près de Dikanka (1831-1832) ,Migorod (1835) ;
Taras Boulba (roman historique). o Les nouvelles de Pétersbourg : fantastique Hoffmanesque
; o Production théâtrale : Le revizor (1836).
o Les aventures de Pavel Ivanovicth Tchitchikov, o Tchitchikov, un picaro russe du 19e siècle ;
o Une Divine comédie russe : trois parties, du triomphe du mal au triomphe du bien.
Autour de Gogol :
o Ivan Tourgueniev [Ivan Turgenev] (1818-1883), dont le long séjour en France – l’écrivain a
longtemps vécu à Bougival, non loin de Paris – et l’amitié de Gustave Flaubert lui valurent
d’être rapidement traduit en français et de devenir en France, selon le mot du vicomte de
Vogüé (cf. infra), « un missionnaire de l’esprit russe ». Dans ses romans et nouvelles, il est,
entre autres, le peintre de la Russie rurale, des gentilshommes campagnards. Le conflit des
générations (Premier amour [Pervaja ljubov’, 1860], Père et fils [Otcy i deti, 1862]), les
rapports de la Russie avec l’Occident (Fumée [Dym], 1867) sont quelques-uns de ses thèmes ;
o Ivan Gontcharov [Ivan Gončarov] (1812-1891) : Oblomov (1859).
Dostoïevski avait déjà publié quelques ouvrages très remarqués avant sa déportation (Pauvres gens
[Bednye ljudi], 1846 ; Le double [Dvojnik], 1846, etc.). Il y apparaît comme un continuateur de Gogol
(en particulier celui des Nouvelles de Pétersbourg). Le jeune écrivain a également assimilé quelques-
uns des courants les plus récents de la littérature européenne : le fantastique hoffmannesque, le
réalisme balzacien (en 1844, il a publié une traduction d’Eugénie Grandet).
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Dostoïevski : les œuvres majeures :
o Les récits de la maison des morts [Zapiski iz mërvtogo doma] (1861), qui est un témoignage
sur les années que Dostoïevski a passées au bagne.
o Les cinq grands romans :
o Crime et châtiment [Prestuplenie i nakazanie] (1866) ; o L’idiot [Idiot] (1868) ; o Les démons
[Besy] (1872) ; o L’adolescent [Podrostok] (1875) ; o Les frères Karamazov [Brat’ja
Karamazovy] (1881).
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Multiples sources :
Les romans de Dostoïevski s’abreuvent à plusieurs sources : Hoffmann et le fantastique ; Balzac pour
la peinture sociale ; le roman populaire à la Eugène Sue pour la multiplicité des personnages, la
complexité de l’intrigue, la trame policière (il est question de meurtre dans plusieurs d’entre eux), les
innombrables rebondissements.
Mais ce qui distingue ces ouvrages, c’est leur acuité psychologique. Dostoïevski éclaire la psychologie
des profondeurs.
Autour de la fin-de-siècle.
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1. Le naturalisme n’est pas seul :
L’esthétique réaliste, en particulier dans sa variante naturaliste, n’est pas seule à inspirer la création
littéraire à la fin du XIX e siècle. Dans les dernières décennies du siècle, plusieurs écrivains – des
poètes surtout – ont élaboré une œuvre bien éloignée des présupposés du réalisme. En France on
peut citer :
o Nietzsche; o Dostoïevski;
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o Volonté de fuir l’Histoire et de se réfugier dans un passé mythifié ou dans une temporalité
indéfinie ;
o Intérêt pour le fantastique, l’extraordinaire (Edgar Allan Poe [1809-1849], dont Baudelaire a
traduit le contes et Mallarmé la poésie) ;
D’un point de vue formel, il s’agit d’un art très raffiné, qui multiplie les allusions au passé (l’Antiquité
tardive, Byzance, Dante, la mystique médiévale, la première Renaissance, etc.).
Toutefois les auteurs de la Fin-de-Siècle n’hésitent pas à innover. C’est parmi les écrivains de cette
mouvance en effet qu’apparaissent ou se développent certaines formes appelées à un bel avenir
comme le vers libre, le poème en prose et chez le Rimbaud, tous les trois au panthéon des écrivains
de la ou le monologue intérieur.
Un art innovant :
2. La France et la Belgique :
En France, la nouvelle esthétique trouve son théoricien en la personne du poète Jean Moréas
(18561910) qui, le 18 septembre 1886, publie dans Le Figaro son « Manifeste du symbolisme ». «
Symbolisme » sera en effet le nom sous lequel on regroupera la plupart des œuvres fin-de-siècle en
langue française.
Après avoir invoqué le patronage de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé et Banville, Moréas donne une
définition de la nouvelle esthétique :
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Ennemie de l'enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description
objective, la poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d'une forme sensible qui,
néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer
l'Idée, demeurerait sujette. L'Idée, à son tour, ne doit point se laisser voir privée des
somptueuses simarres des analogies extérieures ; car le caractère essentiel de l'art
symbolique consiste à ne jamais aller jusqu'à la concentration de l'Idée en soi. Ainsi,
dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes
concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes ; ce sont là des apparences sensibles
destinés à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.
Quant au vers, il doit lui aussi être libéré de la métrique traditionnelle, de l’alexandrin mécanique et
clinquant, avec une préférence pour les mètres impairs (Verlaine déjà dans son « Art poétique » -
publié dans Jadis et naguère (1884) – écrivait ces vers fameux : « De la musique avant toute chose, /
Et pour cela préfère l’Impair / Plus vague et plus soluble dans l’air, / Sans rien en lui qui pèse ou qui
pose ») :
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Un bréviaire de la Fin-de-Siècle : À rebours (1884) :
• La littérature (les écrivains de l’Antiquité tardive, les auteurs latins du moyen âge,
Sade,
Baudelaire, Mallarmé, Verlaine) ;
• Les stupéfiants ;
• L’esthétisme.
La contribution de la Belgique :
« [une œuvre] comparable, et, oserai-je le dire, supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans
Shakespeare » (Octave Mirbeau, 1890)
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o Une intemporalité voulue : l’action a lieu au royaume d’Allemonde – alle, « tout » dans les
langues germaniques et monde – dont le souverain est le vieux roi Arkel – du grec arkhè
(vieux, ancien) ;
o Une atmosphère de légende qui rappelle le médiévalisme des Quinze chansons (cf. supra).
Réminiscence de l’épisode de Paolo et Francesca dans la Divine comédie (Enfer, chant V); o
L’inquiétude permanente et sourde qui parcourt la pièce: on saisit mal les raisons qui poussent
les différents personnages de la pièce à agir.
Les œuvres musicales inspirées de cette œuvre : (on rappelle qu’en 1911, Maurice a reçu le prix
Nobel, c’était une superstar). Il a inspiré 4 grands musiciens (par ordre d’importance) :
o Gabriel Fauré : musique de scène (1898); o Claude Debussy : l’opéra Pelléas et Mélisande
3. La Fin-de-Siècle en Angleterre :
Un mouvement précurseur de la Fin-de-Siècle : le préraphaélisme :
William Holman Hunt (1827-1910) John Everett Millais (1829-1896), Dante Gabriele Rossetti
(1828-1882); o Hostilité à l’académisme victorien; o Source
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•
Le peintre Raphael décédé en 1520 considéré comme une charnière entre la
première et seconde renaissance (ou maniérisme).
o Traducteur de Dante et des poètes du Dolce Stil Novo (The Early Italian Poets from Ciullo
d’Alcamo to Dante Alighieri, 1861);
• La Bible d’Amiens [Bible of Amiens] (1885) (traduit en 1904 par Marcel Proust) •
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•
o Absence de préoccupations morales;
Ce culte est caractérisé par une absence totale de préoccupation morale.
o Hédonisme.
• Culte du plaisir.
Salomé (1891), un drame écrit en français. Thème de la « femme fatale », de l’amour qui tue; o
Le portrait de Dorian Gray [The picture of Dorian Gray] (1890-1891): exaltation de la beauté.
5. Le décadentisme italien :
Un maître de la Fin-de-Siècle italienne : Gabriele D’Annunzio (1863-1938) :
o Écrivain à succès: en Italie, à l’étranger (en France, grâce aux traductions de Georges
Hérelle). o Comme Wilde, il a écrit une œuvre en français (pour le théâtre) : Figure de Saint-
Sébastien.
Idéalisme et catastrophisme :
o L’idéalisme :
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•
• Influence par le platonisme de Vladimir Soloviov (1853-1900);
L’écrivain: un trait d’union entre le monde matériel et celui des réalités supérieures
dont notre monde n’est que le pâle reflet.
• Pensée platonisante
o Le catastrophisme :
• Inquiétude sourde
• Il y a eu une autre révolution russe que l’on oublie souvent ( elle marque les
esprits).
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•
• Poème
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• Se considéraient comme les ancêtres des russes (ce n’est pas le cas) Un écrivain
o Dramaturge:
• La mouette (1896).
• La cerisaie (1903).
France;
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o Paris: fréquente les avant-gardes artistiques (Picasso, Marie Laurencin, Picabia, etc.);
1961) : o Naissance en
Sauser;
o Pâques à New York (1912) et La prose du transsibérien et la petite Jeanne de France (1913).
o Célébration du monde moderne dans ses aspects les plus remarquables (l’automobile,
l’avion, la vitesse, les métropoles, etc.); o Technique littéraire rompant avec la tradition
Le 20 février 1909, le poète italien Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944) publie, en français, en
première page dans le Figaro un texte intitulé « Futurisme », dont une section s’intitule « Manifeste
du Futurisme ».
Le Manifeste avait été publié en italien quelques jours plus tôt dans quelques quotidiens de la
Péninsule.
Mais sa publication en français lui assura un écho international.
Le Manifeste du futurisme :
o Manifestes: Tuons le clair de lune [en français, 1909], Contre Venise passéiste [Contro
Venezia passatista, 1910], etc.
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• Mots en liberté
• Exaltation de la vitesse, de la guerre (« seule hygiène du monde »)
Le futurisme en Russie :
Rejet de la tradition :
o Néologie;
poètes :
o Vélimir Khlebnikov (1885-1922) : fasciné par un certain primitivisme slave – celui-là qu’on
retrouvera dans le Sacre du Printemps d’Igor Stravinski (1913) – ce maître du zaoum a même
écrit certains poèmes dans une langue de son invention créée à partir de racines slaves ;
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