Cours de Chimie Organique
Cours de Chimie Organique
Cours de Chimie Organique
CHAPITRE I
GÉNÉRALITÉS
HYDROCARBURES
Hydrocarbures Hydrocarbures
insaturés saturés
I. L’atome de carbone :
L’atome de carbone est situé au milieu de la seconde période du tableau périodique de
Mendélève entre le bore (B) et l’azote (N). IL appartient à la 4ème famille des éléments. Son
numéro atomique Z=6 et sa configuration électronique est 1s2s22p2.
2
I.3 hybridation sp :
Dans ce type d’hybridation des orbitales atomiques du carbone, deux orbitales
″π″ de la couche reste pure et les deux autres sont hybridés ″sp″.
CHAPITRE II
NOMENCLATURE EN CHIMIE
ORGANIQUE
Le nombre des composés organiques a augmenté très rapidement, il a fallu instituer une
nomenclature systématique c-à-d fixer des règles assurant un langage commun entre tous les
chimistes.
Les règles sont établies par un organisme international l’U.I.C.P.A (Union International de
Chimie Pure et Appliquée), souvent désigné par son signe anglais IUPAC. Elles permettent de
donner un nom à n’importe quelle molécule.
I. Principe général :
Le nom attribué à une molécule se construit par la réunion dans un ordre et selon des règles
d’écriture strictement déterminés, d’éléments traduisant chacune de ces particularités. Cette
construction s’effectue en deux étapes.
- On établit d’abord le nom de la chaîne carbonée, c-à-d le nom de l’hydrocarbure, qui
constitue la base du nom du composé.
- On ajoute ensuite à ce nom des préfixes et /ou des suffixes, ainsi que des indices
numériques, indiquant la nature et la position sur la chaîne des atomes ou groupes
particuliers, que contient la molécule.
Exemple : C2H6
5
H H
H C C H
H H
H 3C CH 3
propane : C 3H 8
hexane : C6H14
Exemple : C6H14 :
5 3 1
alcane linaire
6 4 2
hexane
préfixe suffixe
Exemple :
1 2 3 4 5
H 3C CH 2 CH CH 2 CH 3
CH 3
1 2 3
H 3C CH 2 CH CH 2 CH 3
CH 2 CH 2 CH 3
4 5 6
enchaînement qui n'est pas en ligne droite
2. Le substituant ou le radical sur la chaîne principale doit avoir le plus bas indice
(numéro de sa position), s’il existe plusieurs substituants la somme des indices doit être la
plus basse.
Exemple 1 :
1 2 3 4 5 6
CH3 CH2 CH CH2 CH2 CH3
6 5 4 3 2 1
CH3
Le groupement –CH3 doit avoir l’indice le plus bas, dans ce cas c’est 3.
Exemple 2 :
CH3 CH3
6 5 4 3 1
2
H 3C CH2 CH2 CH CH CH3
1 2 3 4 5 6
Les deux méthyles peuvent avoir successivement les indices 2,3 ou 4,5 ; mais comme 2
+ 3 = 5 est inférieur à 4 + 5 = 9 donc la numérotation est de gauche vers la droite qui correspond
à la position 2,3 des deux –CH3.
3. S’il existe plusieurs chaînes d’égale longueur susceptible de construire la chaîne
principale, on choisit celle qui porte le plus grand nombre de substituants.
Exemple :
8
CH 3 CH 3
6 5 4 3 2 1
CH3 CH 2 CH CH CH CH 3
1 2 3 4
CH 2 CH 3
5 6
chaîne carbonée plus substituée
4. Dans le cas où les indices des substituants sont les mêmes c’est l’ordre alphabétique
qui permet de trancher dans ce cas.
Exemple :
1
Cl
2
1 3 5
2 3 4 5 6
4 6
Les deux voies ont le même nombre de substituants et qui ont les mêmes indices. En position
2, il y a successivement pour chaque voie un méthyle et un chlore et, puisqu’en ordre
alphabétique c’est C qui précède M donc la chaîne privilégiée est celle dont le chlore est en
position 2.
Br
F Cl
9
On rencontre aussi souvent les radicaux qui découlent du tableau précédent à savoir :
H 3C H 3C CH 3
CH CH CH 2 H 3C C
H 3C H 3C
CH 3
CH3
H 3C CH2
CH H 3C C
H 3C
CH3
Lorsqu’un composé organique possède des substituant identiques, le préfixe doit être
précéder par le nombre des substituants :
Exemple 1 :
CH3
1 5
3
2 4 6
Exemple 2 :
2
3
4 6 8
1 3 5 5 7 7
2 4
6
a. Chercher la chaîne carbonée la plus longue, donner à la double liaison C=C l’indice
le plus bas (exemple 1) et s’il en existe plusieurs, la somme des indices doit être minimale
(exemple 2).
Exemple 1 :
2 4
1 3 1
3
2
4
Exemple 2 :
6
5 1
2
5 3
6 4 4
2
1 3
hexa-1,4-diène
b. Si la chaîne principale possède deux doubles liaisons et si les indices sont équivalents,
dans ce cas on choisit la chaîne dont la double liaison est la plus substituée.
Exemple :
5 3 1
6 4 2
2 4 6
3 5
1
2-méthylhexa-1,2-diène
c. Si aucune des doubles liaisons n’est pas substituée et il existe un substituant, alors il
faut choisir le nom systématique qui donne à ce dernier l’indice le plus bas.
12
1
2 6
5
5 3
6 4
2 4
1 3
3-méthylhexa-1,2-diène
Les deux C=C ont même position, mais le –CH3 peut avoir l’indice 3 ou 4 le nom
systématique est en faveur de la position 3 du méthyl.
2. Les alcynes :
Un hydrocarbure insaturé avec une triple liaison est formé par le préfixe de
l’hydrocarbure saturé correspondant, et le suffixe ane est remplacé par yne.
Les règles de nomenclature pour les alcynes est analogue à celles des alcènes.
a. La triple liaison doit avoir l’indice le plus bas.
2 4
3
1 2 5
4
5 3 1
b. Lorsqu’il existe plusieurs triples liaisons la somme des indices doit être minimale.
2 4 6
1 5
3 2 7
6 4
5 1
7 3
c. Si les indices des triples liaisons sont équivalents, on choisit la chaîne dont la triple liaison
est la plus substituée, dans le cas où aucune triple liaison n’est substituée et il existe un radical,
la priorité est attribuée à l’indice le plus bas du radical sur la chaîne principale.
Exemple 1 :
2 4 6
1 3 5
3 1
5 F
4 2
6
14
Exemple 2 :
2 6
4
1 3 5
5 3 1
6 4 2
Exemple 1 :
2 4
5
1 3
Exemple 2 :
2 6
4
1 3 5 7
6 4 2
7 5 3 1
Lorsque la double liaison est radical, la terminaison ène devient ényle (ényl dans le
nom).
2
3 1
6 4 2
7 5 3 1
Lorsque la triple liaison est substituant, la terminaison yne devient ynyle (ynyl dans
le nom).
16
3 2
6 4 2
7 5 3 1
2-(prop-2-ynyl)hepta-1,3-diène
vinyl allyl
4. Hydrocarbures monocycliques :
La nomenclature des hydrocarbures saturés et insaturés se fait en faisant précédé du
préfixe cyclo le nom de l’hydrocarbure acyclique linéaire comportant le même nombre de
carbones.
1 3 2
2
3 4 1
4
5
cyclopentane cyclopenta-1,3-diène
2
3 1
4 6
5
cyclohexène cyclohexa-1,4-diène
2 1
3 4 chaîne latérale
éthylcyclopropane
3,4-diméthyl cyclopentène
53 2 1
il faut donner à la C = C substituée l'indice
4 1 2 le plus bas.
4
3
5
4,5-diméthylcyclopentène
5. Hydrocarbures benzéniques :
Le nom générique des hydrocarbures benzéniques est les ARENES, le terme le plus
simple est le benzène.
ou
18
2 2
3 3 les substituants : méthyl; éthyl; propyl
1 1 on observe les substituants extrèmes
c-à-d méthyl et propyl, l' ordre alphabétique donne au
méthyl la priorité.
2-éthyl-1-méthyl-3-propylbenzène
CH 2
phényle benzyle
Cl
Cl
Chloropropane 2-chloropropane
Les alcools aliphatiques ont pour formule générale R-OH, ils sont nommés en faisant
suivre le nom de l’hydrocarbure correspondant du suffixe ol. Si un composé organique contient
un ou plusieurs groupements OH (diol, triol…), ces derniers doivent avoir les indices les plus
bas.
Exemples :
3
6 2 4
OH 2 4
1 3 5
OH 1
OH
OH
2
OH OH
HO
3 6
1 3 5
2 4
1
5 4
OH
R''
R CH OH R C OH
R CH 2 OH
R' R'
alcool primaire alcool secondaire alcool tertiaire
OH
Exemple :
OH OH
1 1
NO 2
2 2
3
CH3
2-nitrophénol ou 3-méthylphénol ou
o-nitrophénol m-méthylphénol
alkoxy est considéré comme un substituant dans le composé de base, et constitue un préfixe
devant son nom.
H 3C O CH2 CH3
méthoxyéthane
2
O
3
éthoxyprop-1-ène
1
R-O :
substituant R' : chaîne principale
(nom de base)
2 4 6
1 3 5
méthoxyhexane
O
CH3
3 1
4 2
O
- donner à l'oxygène l'indice le plus bas (2)
- considéré l'oxygène comme un carbone puis
le nommer comme si on a un hydrocarbure
2-oxa butane
Les amines primaires sont nommées en ajoutant la terminaison (suffixe) amine au nom
du groupe R, la fonction amine doit avoir l’indice le plus bas.
22
Exemple :
CH3 NH 2
4 2
5 3 1
4-méthylpentan-2-amine
Les amines secondaires HN-R (R = alkyle) sont nommées en ajoutant en premier lieu
la substitution sur l’azote en préfixe suivie des autres radicaux sur la chaîne principale, ensuite
la terminaison amine.
CH 3
CH3 NH
4 2
5 3 1
N-méthl 4-méthylpentan-2-amine
Les amines tertiaires R’-N-R (R, R’ = alkyle) sont nommées en ajoutant en premier
lieu la substitution sur l’azote en préfixe suivie des autres radicaux sur la chaîne principale,
ensuite la terminaison amine.
H 3C
CH 2CH 3
CH3 N
4 2
5 3 1
N-éthyl N-méthyl 4-méthylpentan-2-amine
Les aldéhydes sont de formule générale R-CHO (R-CH=O), où le groupe C=O est
nommé groupe carbonyle.
23
Et O
Et O
3 3 1 H
1 H
2 4 2
4
3-éthylbutanal 3-éthylbut-2-ènal
O
H
Les aldéhydes cycliques dans lesquels la fonction CHO est liée directement à un cycle
sont nommés en ajoutant la terminaison (suffixe) carbaldéhyde au nom du cycle. Dans ce
cas le carbone du cycle lié à la fonction aldéhyde il porte le numéro 1.
Exemple :
H 3C
2
3 1 H
4 5
3-méthlcyclopentanecarbaldéhyde
O O
H H
Et
Et O
4 2 CH3
5 3 1
3-éthylpentan-2-one
4 3
2
5 1
4-méthylpentan-2,3-dione
25
O O O
Exemple :
O O O
3 1 OH 3 1 OH 3 1 OH
4 2 4 2 2
4
Pour les acides dont le groupement -CO2H est directement lié à un cycle, ils sont
nommés en faisant suivre le mot acide de l’hydrocarbure cyclique auquel on ajoute le suffixe
carboxylique.
Exemple :
2 OH
3 1
4 6
5
acide 3-méthylcyclohexanecarboxylique
26
CO2H
1
5 2
4 3
CH3
acide 3-méthylcyclopent-2,4-diènecarboxylique
O O O
O
OH OH OH
OH
H 3C
H 3C H 2C
anhydride éthanoïquepropanoïque
La forme générale d’un ester est -COOR (si R = H il s’agit de l’acide). Les esters sont
nommés en ajoutant à l’hydrocarbure correspondant le suffixe oate de R.
27
Exemple :
O O
CH3 CH3
3 1 3 1
O O
4 2 4 2
Lorsque la fonction ester est portée par un cycle, on ajoute à l’hydrocarbure cyclique
correspondant le suffixe carboxylate de R.
Exemple :
O
O CH 3
cyclohexanecarboxylate de méthyl
O O
O O
3 2
1 NH 2 5
4
O
1,3-diméthylbutanamide pent-2-èn-4-ynamide
28
2
3 1 NH 2
4 5
2-méthylcyclopentanecarboxamide
Les nitriles ont pour formule générale R-CN, leurs nomenclatures sont obtenues en
ajoutant le suffixe nitrile au nom de l’hydrocarbure correspondant. Il faut attribuer l’indice 1
au carbone du groupement nitrile.
Exemple :
3
4 3 2 4 2
C N C N
5 5
1 1
Cl Cl
O O O O O
R C N
R'
R OH R O R NH 2 R H R R'
acide ester amide nitrile aldéhyde cétone
R OH R NH 2 R X
double triple
amine liaison
alcool halogène liaison
R OH
O R oate de R’ Alkyloxy carbonyl
R OR'
O amide Amino formyl(ou
carbamoyl)
R NH 2
nitrile cyano
C N
O
al formyl
R H
O one oxo
R R
ol hydroxy
R OH
R NH2
amine amino
ène ényl
yne ynyl
Exemple :
30
CN O O NHCH 3 O
3 2 1 5 4 3 1
OH NH 2
4 6 2
OH CHO
N(CH3)2
O
H
iPr
N
O
O OH
OH NH 2
- UV (utra violet)
- SM (spectroscopie de masse)
Si cette substance contient de l’azote, il se forme le diazote N2 dont le volume peut être
déterminé.
2.1 Détermination des compositions centésimales du carbone et de l’hydrogène :
- Composition centésimale du carbone
32
mc
%C = m 100 mc et me : masses du carbone et de l'échantillon
e
MCO2 x MC
mCO2 mc
xMC.mCO2
mc =
MCO2
xMC.mCO2
d'où : %C = 100
meM CO2
mH
mH et me : masses de l'hydrogène et de l'échantillon
%H= me 100
M H2O 2yM H
mH2O mH
2yM H.mH2O
mH=
M H2O
2yM H.mH2O
d'où : %H = 100
meM H2O
x.MC %C.M
%C = 100 x=
M 100.M C
y.M H %C.M
%H = 100 y=
M 100.M H
z.M O %C.M
%O = 100 z=
M 100.M z
CHAPITRE III
ISOMÉRIE ET STÉRÉOISOMÉRIE
I. Isomérie :
En chimie organique, on parle d’isomérie lorsque deux molécules possèdent la même
formule brute mais ont des formules développées ou stéréochimiques différentes. Ces
molécules, appelées isomères, peuvent avoir des propriétés physiques, chimiques et biologiques
différentes.
Exemple
O
formule brute C 4H8O2 O
OH
OH
2
OH
1
OH
OH en position 1 OH en position 2
O O
OH OCH3
acide ester
OH O
alcoolOH aldéhyde OH
1.4 Tautomérie :
Parfois deux isomères de constitutions peuvent se transformer réversiblement l’un en
l’autre. On dit alors ce sont des formes tautomères, ou encore qu’il y a entre eux une relation
de tautomérie.
36
Les cas de tautomérie les plus importants consistent, comme dans l’exemple précédent, en une
migration d’hydrogène d’un atome sur un autre.
Exemple 1 :
H 3C H 3C
COOC 2H5 COOC 2H5
O O
H
Exemple 2 :
H
O O
CH3 CH3
H 3C N H 3C N
Exemple 3 :
H
O O
II.1 Stéréochimie :
La stéréochimie moléculaire décrit la position relative des atomes dans l’espace.
La géométrie des molécules peut se définir par :
- La position relative dans l’espace des centres des atomes donc par des distances (de
centre à centre) et des angles.
37
- La forme extérieure c-à-d la forme de l’espace occupé réellement par la molécule. Cette
forme se décrit par le rayon des sphères auxquelles peuvent être assimilés chacun des
atomes.
C
H
H
H
III. Stéréoisomérie :
Lorsqu’on considère une molécule dans l’espace à trois dimensions, de nouveaux cas
d’isomérie peuvent apparaître, on parle alors d’isomérie spaciale ou de stéréoisoméries.
On appelle, des isomères qui ont la même formule développée plane mais qui différent
par l’arrangement spaciale (disposition géométrique) de leurs atomes.
libre rotation
H
H
H H
C C
H H
H H HH HH
Parmi toutes les conformations pour cette molécule, on peut en considérer deux plus
particulièrement.
H H H
H H
H H
60° 60°
HH HH H H HH HH
60°
H
60° 60°
H H H
H
H H H H
60° 60°
H H HH H H
HH
60° 60°
H H
La conformation décalée dans laquelle les atomes d’hydrogènes et les électrons des
liaisons C – H d’un méthyle CH3 sont aussi loin que possible de ceux de l’autre (moins de gêne
stérique ou encombrement), tandis que dans la conformation éclipsée les liaisons C – H d’un
méthyle sont aussi près que possible (gêne stérique). Il en résulte que le passage d’une
conformation décalée à une conformation éclipsée nécessite un certain travail, pour vaincre la
répulsion entre les nuages électroniques qui se rapprochent, par conséquent l’énergie potentielle
de la conformation éclipsée est supérieure à celle de la conformation décalée.
40
Cas du butane :
CH3 CH3 CH3 CH3
CH3 H
H CH3 H H
HH HH H H HH H3
CH H H
H CH3
I II III IV
Conformère I : Les deux méthyles sont en position cis, c’est la conformation éclipsée totale.
Elle présente un gêne stérique maximale ceci déstabilise considérablement la molécule.
Conformère II : c’est la conformation éclipsée partielle, appelée aussi interaction gauche elle
présente moins de gêne stérique entre les deux méthyles.
Conformère III : Au fur et à mesure que la distance entre les méthyles augmente plus la
molécule est stable, par conséquent le conformère III est plus stable que I et II.
Conformère IV : Les deux métyhles sont en position trans, l’interaction est presque nulle, c’est
la conformation la plus stable.
41
1. Le cycle du cyclohexane :
Le cycle du cyclohexane présente un intérêt particulier du fait qu’il est présent dans la
structure de nombreux composés naturels.
Le cyclohexane peut prendre deux conformations principales dénommées « forme
chaise» et «forme bateau» :
42
Ces deux formes se transforment avec facilité réciproquement l’une de l’autre, elles sont
en équilibre mutuel. Toutefois, la forme bateau est moins stable car elle comporte huit liaisons
C-H éclipsées deux par deux, alors que dans la forme chaise les liaisons C-H de deux carbones
voisins sont toujours décalées. En conséquence, l’équilibre est très déplacé, à la température
ordinaire du moins, en faveur de la forme chaise et, à un instant donné, très peu de molécules
se trouvent dans la forme bateau (moins de 1%).
Dans la forme chaise, les douze liaisons C-H se divisent en deux groupes :
Six liaisons axiales perpendiculaire au plan moyen du cycle, et disposés alternativement de
part et d’autres de ce plan.
plan moyen
liaison axiale
liaison équatoriale
H H
1 4
H H H
6 H 5 H
H
6
H 5 H
H H H H
H
2 3
3 H H 2
H H H H
4 1
H H
2. Cyclohexane monosubstitué :
Un substituant (ex. CH3) sur le cyclohexane n’occupe pas une position fixée
définitivement, cette liaison peut se trouver, à tout instant, soit axiale soit équatoriele.
L’équilibre est toujours en faveur de la forme dans laquelle le substituant est équatoriel, car en
43
positon axiale il existe des interactions (gêne stérique) entre lui (CH3) et les atomes portés par
les liaisons axiales C3 et C5.
CH3 H
1 4
H H H
6 H 5 H
H
6
H 5 H
H H H H
H
2 3
3 H H 3C 2
H H H
H
4 1
H H
conformère plus stable
3. Cyclohexane polysubstitué :
Par extension, la conformation d’un cyclohexane polysubstitué sera celle où le
maximum de substituants ou les substituants les plus encombrés seront en position équatorieles.
CH3 H
1 4
H HH CH C
6 CH 2CH 3 3 2 5 H
H
6
H 5 H
H H H H
H
2 3
3 H H 3C 2
H H H
H
4 1
H H
conformère plus stable
III.2 La chiralité :
La connaissance de la géométrie des molécules permet d’aborder le cas des isomères
possédant la même formule brute plane, dans lesquels les atomes sont donc liés les uns aux
autres selon le même enchaînement, mais dont les atomes sont dans une disposition différente.
Il s’agit alors de stéréoisomérie ou isomérie optique.
Certains objets sont identiques à leur image dans un miroir, à laquelle ils peuvent être
exactement superposés, tel est le cas d’une tasse, d’un arrosoir ou de la tour Eiffel. D’autres, au
contraire, ne sont pas superposable à leur image dans un miroir, c’est le cas pour un escargot,
d’une main, ou la statue de la liberté.
44
Lorsqu’un objet n’est pas superposable à son image dans un plan, on dit qu’il est chiral.
Dans le cas contraire, il est achiral. Il en est de même pour les objets particuliers que sont les
molécules, certains sont chirals, d’autres achirales.
2. Eléments de symétries :
La chiralité d’une molécule est liée à l’absence de certains éléments de symétrie (plan,
axe, centre) dans sa forme. Dans la grande majorité des cas, la recherche d’éléments de symétrie
se limite à un éventuel plan de symétrie.
H Cl
H H
Cl H
Cl Cl
H Cl
Cl Cl
Cl H
H H
Cl H
Cl Cl
H H
molécule chirale
45
3. Carbone asymétrique :
Si un atome de carbone porte quatre atomes ou groupe d’atomes tous différents, la
molécule qui le contient ne peut posséder aucun élément de symétrie, elle est donc chirale. Un
tel carbone est dit « asymétrique » il constitue un centre de chiralité.
C
d
b
c
H 3C O Cl O
H 3C
CH3
HO
H
NH 2
Remarque : Pour une molécule possédant deux ou plusieurs carbones asymétriques n’a
pas obligatoirement la même conséquence de chiralité.
Un carbone doublement ou triplement lié ne peut en aucun cas être asymétrique et se
trouver à l’origine de la chiralité.
4. Conséquence de la chiralité :
La chiralité a deux ordres de conséquences sur l’existence d’un type particulier
d’isomérie et sur certaines propriétés particulières, physiques ou chimiques des molécules.
4.1 Enantiomèrie :
La conséquence la plus directe et la plus évidente de la Chiralité est qu’une molécule
chirale n’est pas superposable à son image dans un miroir. La relation qui existe entre ces deux
formules est appelée énantiomèrie, et chacune est l’énantiomère de l’autre (on dit aussi
énantiomorphe, ou encore antipode optique).
46
miroir
H H
HO2C CO2H
H 3C OH HO CH3
I II
I et II sont image l’un de l’autre, par conséquent ils sont des énantiomères.
5. Configuration absolue :
Selon la règle de Cahn-Ingold-Prelog, pour caractériser et définir de manière univoque
chacune des deux configurations d’un carbone asymétrique on procède en deux temps :
a- Etablissement d’un classement des quatre substituants selon le numéro atomique Z de
l’atome qui, dans le substituant est directement lié au carbone asymétrique : l’ordre du
classement correspond aux valeurs décroissant de Z.
47
1
OH
4 3
Z(O) = 8; Z(N) = 7
H C CH2CH 3 Z(C) = 6; Z(H) = 1
NH 2
2
OH
H 3C C CH2CH 3
▲ IL ne faut pas faire la somme des numéros atomiques des atomes, seul compte le Z le
plus grand lié directement au carbone asymétrique.
Dans l’exemple ci-dessus l’ordre de priorité est –OH> CH2CH3> CH3> H, il ne faut pas
faire la somme des numéros atomiques de chaque substituant ensuite les classés par ordre de
priorité. C'est-à-dire, pour –OH : Z = 9, CH3 : Z = 9 CH2CH3 : Z = 17 et H : Z = 1 c’est
totalement faux.
5.1 Cas d’une double et triple liaison :
Une double (ou triple) liaison est considérée comme l’équivalent de deux (ou trois)
liaisons simples avec deux (ou trois) atomes du même élément.
H H
H H
C C H C C H
H H
C0 C0
1
OH OH
regard
HO2C 2 3
H 3C H HO2C CH3
configuration S
sens inverse d'une aiguille d'une montre
6. Projection de Fischer :
On peut déterminer la configuration absolue d’un carbone asymétrique à partir de la
projection de Fischer.
Pour représenter un composé en projection de Fischer, on place la chaîne carbonée la
plus longue sur la verticale, le carbone ayant l’indice le plus bas est placé en haut de cette
verticale.
Exemple :
49
1
CH3
2
H 2N C H
CH2 CH3
3 4
L’observateur est placé de telle façon qu’il regarde la chaîne carbonée la plus longue,
de la manière décrite, il va observer l’hydrogène à sa droite et NH2 à sa gauche. Normalement
dans cette position de l’observateur on a la représentation suivante :
CH 3
H 2N H
CH 2CH 3
1
CH3
2
H 2N H
(3)
CH 3
(1) (4) la configuration est S, mais comme
H 2N H èm
l'H est en 4 rang la configuration
devient R
(2)
Si le substituant classé 4èm rang, se trouve sur la verticale, la configuration reste inchangée.
Exemple :
(4)
CH3
(2) (1) la configuration est S, elle reste
èm
H 2N Cl inchangée car le -CH3 en 4 rang
est à la verticale
(3) CH2CH 3
7. Nomenclature D et L de Fischer :
La nomenclature D/L de Fischer est utilisée essentiellement dans la série des oses ″sucre
simple″ qui comporte une fonction carbonyle (aldéhyde ou cétone), et aussi des acides aminés.
51
Dans les sucres simples, il faut voir la position du groupement hydroxyle (OH) portée
par le carbone (n-1) c-à-d le carbone avant dernier.
Pour cela, il faut représenter la molécule selon Fischer.
Exemple : 2,3-dihydroxy propanal HOCH2CH(OH)CHO
CHO CHO
H OH HO H
CH2OH CH2OH
configuration D configuration L
CH3
H
HOH2C
OH
(R,R) E (S,S)
D D D
(R,S) E (S,R)
E énantiomère
D diatéréoisomère
HO CH3
NH 2
CH3
Pour donner les diastéréoisoméres de ce composé, il suffit d’inverser l’un des substituants des
carbones asymétriques on obtient :
H 3C OH HO CH3
NH 2 CH3
CH3 NH 2
H 3C OH
CH 3
NH 2
HO CHO
H
H
H 3C CH2CH 3
8.2 Nomenclature :
Le couple formé par les deux énantiomères (R,R) et (S,S) dans lesquels les deux
carbones asymétriques ont la même configuration est le couple ‘’like’’. Lorsque les deux
carbones asymétriques ont une configuration différente c’est le couple ‘’unlike’’.
H 3C CH3 H 3C CH3
Cl H
H Cl
Cl H H Cl
1 2
H 3C CH3 H 3C CH3
H H
H H
Cl Cl Cl Cl
3 4
1 et 2 sont images l’un de l’autre, 3 et 4 sont identiques et on observe pour le 3 possède un plan
de symétrie. Par conséquent, dans la molécule il y a trois stéréoisomères.
H 3C CHO
H
H
HO OH
bonhomme
couché
CHO
HO H
HO H
CH3
CHO
HO H
HO H
CH 3
CHO
CH3
H 3C CHO
observateur
3 2 3
H
H
HO OH HO 2
HO H
H
L’exemple qu’on vient d’évoquer est simple (direct). On va dans l’exemple qui suit
prendre la même molécule mais la disposition des substituants est différente.
56
HO CHO
3 2
H
H
H 3C OH
A
Pour représenter le composé A dans la projection de Fischer, il faut donner tout d’abord
la forme éclipsée totale, de telle façon que la chaîne carbonée la plus longue soit dans le plan
de la feuille. Pour cela, on fait une rotation autour de C3 pour ramener le groupement –CH3 dans
le plan (éclipsée totale).
Remarque : Une rotation autour des carbones asymétriques ne modifie pas la configuration
absolue.
Cette rotation donne :
CHO CHO
OH CH3
HO CHO
3 3
3 2 éclipsée totale
H 2 2
H H 3C H
H 3C A OH HO H HO H
H OH
CHO
HO H
H OH
CH3
OH
OH
HO OH
2 3 Newmam C2 : OH CO2H H
3
H 2 C 3 : OH CH3 H
HO2C H
HO2C H
CH
H CH3 3
composé thréo
(sens opposé des flêches)
HO NH 2
HO2C OH
H CH3
atomes ou groupes d’atomes différents, il peut exister deux stéreoisomères. Ils ne sont pas
images l’un de l’autre et sont donc des diastéreoisomères.
Cl Cl Cl H
C C et C C
H H H Cl
9.1 Nomenclature :
Pour désigner deux stéreoisomères de ce type, on établit d’abord un classement, sur
chacun des carbones doublement liés, en utilisant la règle séquentielle de C.I.P. Puis on examine
dans quelle disposition relative se trouvent les deux atomes ou groupes d’atomes prioritaires de
chaque carbone :
҉ s’ils sont du même côté de l’axe de la liaison C=C, il s’agit de l’isomère Z (de l’allemand
zusammen ensemble) (on dit « en position cis »)
҉ s’ils sont de part et d’autre de cet axe, il s’agit de l’isomère E (de l’allemand entgegen opposé)
(on dit « positon trans »).
Exemple :
H 3C COOH
3 2
C C
H CH3
Pour le carbone C2, le groupement COOH est prioritaire sur le méthyle, pour le C3 le
groupement -CH3 est prioritaire sur l’hydrogène. Puisque les deux groupements prioritaire sont
du même côté (position cis), il s’agit de l’isomère géométrique Z (acide (Z)-2-méthylbut-2-
ènoïque).
Si les deux groupements sont en (position trans) : il s’agit de l’isomère E (acide (E)-2-
méthylbut-2-ènoïque).
H
COOH
3 2
C C
H 3C CH3
Remarque : une molécule comportant deux doubles liaisons susceptibles d’engendrer une
isomérie du type « Z, E », elle peut exister sous quatre formes correspondant aux quatre
combinaison (Z,Z), (Z,E), (E,Z), (E,Z).
59
H Et
5 4
C C COOH
3 2
H 3C
Cl CH3
Pour la liaison C2 = C3 : C2 : COOH > CH3 ; C3 : Cl > C4. COOH et Cl sont (trans) il
s’agit de l’isomère E.
Pour la liaison C4 = C5 : C4 : C3 > Et; C5 : CH3> H ; C3 et CH3 sont (cis) il s’agit de
l’isomère Z.
Nomenclature du composé : Acide (2E, 4Z)-4-éthyl-2-méthylhexa-2,4-diènoïque.
Pour passer par exemple de (2E, 4Z) à (2E, 4E), il suffit de changer les positions de H
et du –CH3 qui se trouvent en C5.
H OH H
OH
O 2N Cl
C C H C C CH2CH 3
H 3C H 3C
H3CHN OCH3
H 2N H H 2N CHO
CHAPITRE IV
LES EFFETS ÉLECTRONIQUES
I .RAPPEL :
I.1 Liaison non polarisée :
On appelle liaison non polarisée, si les deux atomes d’une liaison sont identiques. Le
doublet électronique de la liaison est équitablement partagé entre les deux atomes, et le nuage
électronique est symétrique.
60
A A exp. H2 : H H
nuage électronique
symétrique
A B exp. HCl : H Cl
nuage électronique
disymétrique
X Y
H
Li B C N O F
Na Mg Al Si P S Cl
K Br
I
61
On classe les atomes ou les groupes d’atomes responsables de cette transmission en deux
catégories :
- Groupements à effet inductif donneur (+I)
- Groupements à effet inductif attracteur (-I)
a. Groupement à effet inductif donneur (+I) :
Les effets inductifs donneurs noté (+I), concernent des atomes ou groupement d’atomes
donneurs d’électrons qui sont moins électronégatifs que le carbone exerçant un effet (+I).
Exemple : les groupes alkyles (CH3, C2H5, (CH3)3C……), les métaux (Na, Mg, K, Al, Li…..)
b. Groupement à effet attracteur (-I) :
Les effets inductifs attracteur noté (-I), concernent des atomes ou groupement d’atomes
attracteurs d’électrons qui sont plus électronégatif que le carbone exerçant un effet (-I).
Exemple : F-, Cl-, Br-, OH-, CN-, NO2-
Remarque : L’effet attracteur ou donneur décroit rapidement avec la distance.
Classement des effets inductifs :
NHR; OR; SR
+ CR3 Metal
NR 3 NO 2 X = F, Cl, Br, I H
O O- O-
-O O -O
O- O- O
O O- O-
O
ou
-O O -O
O- O- O O
O
Exemple du butadiène :
+ - +
- ou
H 2C CH CH CH2 H 2C CH CH O
҉ Dans d’autres structures dans lesquelles une double liaison est conjuguée soit avec un
halogène ou un hétéroatome possédant un doublet non liant.
Remarque 1 : Pour un composé donné, plus le nombre de formule mésomères est élevé, plus la
stabilité est grande.
Remarque 2 : Les déplacements des électrons peuvent concerner un grand nombre de liaisons
consécutives. Ils se succèdent et s’enchaînent tant qu’il y a alternance d’électrons p, ou n, ou
de cases vides, et de liaisons simples. Mais deux liaisons simples consécutives constituent un
«obstacle» infranchissable qui «isole» du point de vue de la conjugaison, les deux parties de la
molécule entre lesquelles il se trouve.
҉ Effet mésomère attracteur (-M) de la part d’un atome qui reçoit des électrons du reste de la
molécule.
҉ Effet mésomère donneur (+M) de la part d’un atome qui cède des électrons au reste de la
molécule.
4.1 Groupes à effet mésomère donneur (+M) :
Tout élément possédant un doublet non liant, une charge négative, ou un électron
célibataire directement conjugué à une double liaison à un effet (+M).
O O
X (S, N, O) O O
C N N
R OR O
Exemple :
O O
N N
65
(+) (-)
O
effet inductif (-I) de
l'oxygène
O
effet mésomère(-M) de
l'oxygène
O
effet inductif (-I)
-
O
-
effet mésomère (-M)
66
5. Influence des effets inductifs et mésomères sur les acides et les bases :
5.1 Cas des acides :
Un acide est une entité chimique capable de céder un proton H+. La force des acides
dépend du groupement R.
R OH alcool
R acide carboxylique
OH
R OH
O
R = CH3, Et, iPr
R C
OH
R OH
R = Cl, Br, I
O
R C
OH
H H H H
O O O O
La charge négative est délocalisée, avec des charges négatives en position ortho et para.
Donc si on place un groupement attracteur d’électron dans ces positions, la charge sera de en
plus délocalisée donc acidité plus forte d’où un pka plus faible.
Effet -M :
H H H
O O O
O 2N
I II III
NO 2
NO 2
Effet –I :
Dans le cas où on remplace le groupement NO2 effet -M par un groupement inductif attracteur
-I, on obtient des résultats comparables. Cependant, il est à noter que l’effet inductif diminue
avec le nombre de carbone qui le sépare de la charge négative.
H H H
O O O
Cl
I II III
Cl
Cl
Par ailleurs, il est à noter que l’effet mésomère est plus fort que l’effort inductif et que cela se
traduit par une différence de pka entre un groupement inductif attracteur et un groupement
mésomère attracteur.
A noter que les électrodonneurs par effet +M donnent des pka plus élevés que celui que celui
du phénol.
68
H H
O O
OCH3
I II
OCH3
R C
OH
Effet (-I) :
O OH O O
OH OH
Cl
I II III
Cl
Cl
L’effet (-I) démunie avec la distance ce qui explique les valeurs des pka.
69
Effet (-M) :
O OH O O
OH OH
O 2N
I II III
O 2N
NO 2
Plus le groupement NO2 à effet (-M) est proche de la fonction acide plus la force de ce
dernier augmente (pka plus faible).
Effet (+M) :
O
OH
pka = 7.47
OCH3
Question : si on substitue le groupement méthoxy avec un méthyl, comment sera le pka (plus
grand ou plus petit) et pourquoi ?
R NH 2 R = CH3, Et...
R NH 2 R = Cl,Br..
IL faut remarquer que dans les exemples ci-dessus, il n’existe pas de formes limites.
NH 2 NH 2 NH 2 NH 2
Les formes limites s’expliquent par la délocalisation du doublet libre de l’azote dans le
cycle benzénique, de ce fait la basicité des amines aromatiques est plus faible que celle des
amines aliphatiques, ces derniers leurs doublets est plus disponible pour capter un proton H+.
Si on place des groupements électroattracteurs en position ortho ou para (charge formelle
négative), la basicité va diminuer davantage par rapport à l’aniline.
NH 2 d1 O NH 2 NH 2
O
d2
N
o-nitroaniline O O
N m-nitroaniline
O
O
p-nitroanilina
Comment expliquer que le m-nitroaniline est plus basique que l’ortho et le p-nitrianiline ?
71
Pour l’ortho et le para on remarque que le doublet de l’azote est engagé avec le
groupement nitro, tandis que dans le méta ne l’est pas donc dans le méta le doublet est plus
disponible.
L’o-nitroaniline est moins basique que le para pour la simple raison la distance entre le
NO2 et NH2 est plus courte (dans l’ortho) que dans le para (d1< d2), l’influence de NO2 est plus
importante.
6. Aromaticité :
En 1931, le chimiste et physicien allemand Erich Hückel a proposé une théorie pour
aider à déterminer si une molécule à cycle plan aurait des propriétés aromatiques. Sa règle
stipule que si une molécule cyclique plane possède 4n+2 électrons π, elle est considérée comme
aromatique. Cette règle sera connue sous le nom de règle de Hückel.
Quatre critères d’aromaticité :
1. La molécule doit être cyclique
2. La molécule doit être plane
3. La molécule doit être entièrement conjuguée
4. La molécule doit avoir 4n+2 p électrons avec n un nombre entier (n=0,1,2,3…..)
Exemple : benzène
6 électrons
Les composés contenant des éléments autres que le carbone dans le cycle peuvent
également être aromatiques, à condition qu’ils répondent aux critères d’aromaticité. Ces
molécules sont appelées composés hétérocycliques car elles contiennent un ou plusieurs
hétéroatomes (O, N, S…).
Exemple :
- le furanne :
- L’azépine :
L’azèpine étant plane, conjugué et cyclique. Elle possède trois doubles liaisons
(6 électrons π), le doublet de l’azote résonne avec les électrons π du cycle on dénombre
au total 6 électrons π + deux électrons n (de N) soit au total 8 électrons résonnants. Donc
l’azèpine ne respecte pas la règle 4n + 2, elle n’est pas aromatique. 4n + 2 = 8 → n =
6/2 (non entier).
Quelles sont parmi les espèces suivantes celles qui sont aromatiques selon le critère de Hückel ?
73
III.1 Nucléophile :
En chimie, un nucléophile est une espèce chimique attirée par les espèces chargées
positivement. Les nucléophiles donnent des électrons, ils sont par définition des bases de Lewis.
Toutes les molécules, ou ions, qui possèdent un doublet non liant peuvent réagir comme
des nucléophiles, même si les anions sont plus réactifs que les composés neutres.
Les nucléophiles peuvent prendre part à des réactions de type substitutions nucléophile,
au cours desquelles un composé nucléophile attaque un composé électrophile.
-
Exemple : OH ; RNH2 ; ROH
III.2 Electrophile :
Une molécule est dite électrophile (électro ≡ électron ; phile ≡ éprouver une attirance)
c’est une entité qui aime les électrons. Elle va chercher à gagner davantage de ces électrons en
choisissant un partenaire riche en électrons.
Exemple : CH3─CO─CH3 ; R─MgX ; AlCl3
III.3 Carbocation :
L'atome de carbone possède quatre électrons célibataires dans sa couche de valence. Ces
quatre électrons lui permettent de former quatre doublets, donc d'avoir huit électrons dans sa
couche de valence et ainsi respecter la règle de l'octet et avoir une stabilité maximum. Or, dans
74
un carbocation C+, il manque un doublet au carbone chargé qui n'a plus que six électrons dans
sa couche de valence. Ce carbone a donc une case quantique vide, une carence en électrons qui
explique sa charge électrique positive. Cette carence en électrons rend le carbocation très
instable et réactif.
Du fait de cette carence en électrons le carbocation se comporte comme un
réactif électrophile, ou comme un acide de Lewis. Il va réagir avec des
composés nucléophiles qui ont un excès d'électrons ou des bases de Lewis.
Il existe trois types de carbocations, primaire, secondaire et tertiaire.
R' R'
R CH2 R CH R C
R"
carbocation carbocation carbocation
primaire secondaire tertiaire
1 2 3
CH3 CH2Cl
H 3C C H 3C C
CH3 CH3
Les deux carbocations sont tertiaires, mais du fait de la présence de l’atome de chlore
qui a un effet inductif –I, le carbocation entouré par trois méthyl est plus stable.
2. effet mésomère sur le carbocation :
La présence d’une insaturation au voisinage d’un carbocation modifie sa stabilité.
Exemple :
1 2
Les deux carbocations sont primaires, mais pour la molécule 1 une insaturation
en position α permet la délocalisation du carbocation, ce qui donne :
1 1'