Ostéopathie de La Cage Thoracique
Ostéopathie de La Cage Thoracique
Ostéopathie de La Cage Thoracique
de la cage thoracique
L’anneau pelvien
T. Liévois
ISBN : 2-84299-738-7
Diagnostic ostéopathique général
A. Croibier
ISBN : 2-84299-655-0
Manipulations de la prostate
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Manipulations des nerfs périphériques
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J.-P. Barral, P. Mercier
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Manipulations viscérales 2
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Ostéopathie pédiatrique
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Ostéopathie. Principes et applications
ostéoarticulaires
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Manipulations des nerfs crâniens
J.-P. Barral, A. Croibier
ISBN : 2-84299-771-9
Ostéopathie
de la cage thoracique
Pierre Mercier
Préface
Jean-Pierre Barral
Pierre Mercier
Ostéopathe DO ; diplômé de l’European School of Osteopathy (Maidstone, Angleterre)
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La cage thoracique
Chapitre 1
La cage thoracique
Chers collègues, vous connaissez tous réduire les contraintes sur la moelle épinière
l’anatomie. Nous allons donc étudier les (exemple : le transversaire-épineux).
mouvements physiologiques de cette cage Quant aux muscles mixtes, ils s’insèrent
thoracique qui ont été trop souvent éludés ou d’une part à distance de la colonne, possèdent
tout du moins limités aux mouvements un corps musculaire et se terminent par
physiologiques de la colonne dorsale. Cette l’intermédiaire de languettes musculaires (ou
étude est impérative car nous verrons la corré- digitations) sur différentes vertèbres. Il serait
lation étroite qui lie mouvements physiologi- très intéressant d’étudier si chacune de ces
ques de la cage thoracique et mouvements languettes musculaires n’a pas une certaine
physiologiques des organes thoraciques. autonomie de fonctionnement, avec des chro-
Cette étude date des années soixante-dix. naxies différentes (exemple : le psoas-iliaque).
Nous sommes partis du mouvement actif, Autre propos encore, pour éviter les termes
réalisé dans les trois plans, et avons étudié le de « concavité » et de « convexité » pour
déplacement relatif des différentes pièces indiquer la direction vers laquelle se fait le
osseuses entre elles par la palpation. Une fois déplacement d’une structure lors d’un
connus, nous avons reproduit passivement mouvement, nous utilisons les termes de
ces mouvements, et palpé dans le même « proximal » et « distal » : proximal est le côté
temps le déplacement des os. Ainsi furent vers lequel le mouvement se dirige (s’appro-
créés des tests de mobilité. Tout manque ou che) et distal, le côté d’où part le mouvement
restriction de mouvement fut défini comme (s’éloigne). Ces termes sont ainsi utilisés dans
des fixations ou lésions. tous les plans.
Une petite digression à propos des muscles Dernier point de terminologie : classique-
en rapport avec la colonne vertébrale : il existe ment pour évoquer une articulation interver-
des muscles longs qui jouent un rôle dans la tébrale, nous disons que les facettes articu-
mobilité volontaire, commandés par le laires inférieures de la vertèbre supérieure
cerveau ; certains agissent par automatisme s’articulent avec les facettes articulaires supé-
après apprentissage (marche). rieures de la vertèbre inférieure. Nous préfé-
Les muscles courts, eux, ont comme carac- rons largement utiliser les termes de pré- ou
téristique de n’intéresser qu’un contingent postzygapophyse (préZ ou postZ) (figure 1.1).
limité de vertèbres. Ils s’insèrent directement Les zygapophyses sont les points d’ossifica-
par l’intermédiaire de fibres musculaires. Ils tion des massifs articulaires des vertèbres dans
sont mis en jeu au niveau médullaire par le l’embryogenèse. Dans le plan sagittal, vous
réflexe myotatique. Leur rôle est de coordon- noterez que la préZ est plus massive en avant
ner les mouvements et de les étendre sur le tandis que la postZ a l’essentiel de sa masse en
plus grand nombre de vertèbres afin de arrière. Donc nous désignerons toujours la
A B
Figure 1.2. Sur une coupe horizontale, plusieurs côtes d’une unité apparaissent.
Cela est dû à obliquité de celles-ci (a). Projection orthogonale thoracique (b).
Figure 1.3. Les flèches représentent la force résultante de l’action des muscles
grands dentelés et fixateurs.
• pour le supérieur sur la partie inférieure niveau d’une unité thoracique. En fait
du ligament cervical et sur les apophyses l’ensemble des muscles décrits concourent à
épineuses des trois premières vertèbres cette force résultante dans ce plan.
cervicales. Ce muscle envoie des digita- Pour éviter toute énumération fastidieuse,
tions en dedans de l’angle des 2e, 3e, 4e et toutes les fois que nous évoquerons les fixa-
5e côtes. La direction de ces languettes teurs, il conviendra d’être conscient que
musculaires est parallèle à celle des côtes, d’autres muscles participent à l’action.
en dehors de leur angle.
Les muscles petit et grand rhomboïdes ne Du point de vue mécanique
forment en fait qu’un seul muscle ; ils sont Comme la côte, en réalité sa projection, a
séparés par un simple interstice cellulaire une forme ovoïde ou du moins une portion
différenciant les fibres musculaires issues de la de forme ovoïde, il est possible de fermer
colonne cervicale (partie inférieure du liga- arbitrairement cette forme ovoïde sur le
ment cervical et apophyse épineuse de C7), dessin.
des fibres musculaires issues des apophyses Toute force appliquée, surtout si elle
épineuses de 4 ou 5 vertèbres dorsales. tangentielle, sur une forme circulaire, cylin-
L’ensemble de ces fibres musculaires ont une drique, sphérique ou ovoïde, entraîne cette
direction oblique en bas et en dehors, elles forme dans un mouvement de rotation.
vont s’insérer sur tout le bord spinal de La caractéristique d’un ovoïde est de possé-
l’omoplate. Ces fibres sont parallèles à celles der deux centres ou foyers. À partir de ces
des petits dentelés postérieur et supérieur qui foyers il est possible de tracer deux cercles qui
les recouvrent en partie. s’inscrivent dans cette forme. Alors que pour
L’ensemble de ces muscles interviennent un ovale les rayons de ces cercles sont identi-
différemment en fonction de la localisation ques, ils sont de longueurs différentes pour un
de l’extension. ovoïde. Les deux ovoïdes fermés arbitraire-
La figure précédente nous montre l’action ment ont un foyer antérieur commun, et un
des muscles grand dentelé et rhomboïde au foyer individuel en arrière.
La cage thoracique 9
Figure 1.4. Dans un mouvement de flexion Figure 1.5. La rotation horizontale pousse
postérieure du thorax, chaque ovoïde les corps vertébraux en avant, et entraîne
tourne autour de son foyer postérieur. un écartement des côtes à la face antérieure
Les têtes de côtes poussent les corps du thorax.
vertébraux en avant.
Figure 1.12. {
Figure 1.11. Localisation de l’axe de rotation
de l’ensemble du thorax.
A B
Figure 1.16. Les axes restent inchangés mais les directions s’opposent.
A B
A B
Si cette sensation apparaît comme un en arrière des facettes articulaires, qui, elles-
« mur de briques », il faut suspecter une fixa- mêmes sont en arrière de l’articulation costo-
tion articulaire dont, pour l’instant, l’origine vertébrale.
reste inconnue. Le bras du praticien qui mobilise la cage
Si cette sensation apparaît plutôt comme thoracique et son pouce qui palpe et aide
une restriction, une limitation du mouve- aussi le mouvement d’extension, réalisent un
ment, il faut suspecter une fixation muscu- couple. Le pouce qui palpe et aide le mouve-
laire, dont pour l’instant l’origine reste incon- ment sent le glissement des facettes articulai-
nue. res vertébrales l’une sur l’autre, suivi de ce
« mur de briques ». Il n’y a plus d’élasticité,
Mise en évidence des fixations correspondant à la laxité normale du jeu arti-
costo-vertébrales et costo-transverses culaire passif entre la tête de la côte et les
deux vertèbres correspondantes. Cela signe la
■ Les fixations articulaires présence d’une fixation articulaire d’une articula-
Le test précédent a permis de mettre en tion costo-vertébrale (figures 1.28 et 1.30A).
évidence une lésion articulaire d’une côte. Si l’élasticité témoignant du libre jeu articu-
Comment distinguer une fixation articulaire laire passif de cette articulation est présente, il
costo-vertébrale d’une fixation articulaire convient de déplacer le pouce, qui palpe et
costo-transverse ? aide le mouvement, d’un travers de pouce en
Il convient de réaliser un test qui permettra dehors de la position précédente. Votre pouce
de les différencier. Pour cela, il faut tester ces est alors situé, juste en arrière de l’articulation
articulations dans un mouvement d’exten- costo-transverse (figures 1.29 et 1.30B).
sion de la cage thoracique. Dans le mouvement vous sentez, encore
La palpation est faite à l’aide du pouce de la sous votre pouce, le glissement d’une vertèbre
main dominante, prenant appui du côté de la sur l’autre, mais sans aucune élasticité percep-
lésion, contre la lame de la vertèbre. L’épais- tible au-delà. Cela témoigne d’une rigidité,
seur de l’apophyse épineuse déporte votre d’une fixation articulaire de l’articulation costo-
pouce latéralement pour qu’il se trouve juste transverse.
20 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
Figure 1.28. Test de l’articulation intervertébrale : contact du pouce contre la lame en avant
et contre l’épineuse en dehors.
A B
Figure 1.29. Test de l’articulation costo-vertébrale : le pouce est situé à un travers de pouce
en dehors de la position précédente.
Ces deux articulations ne sont jamais fixées bouge pas. Elle va devenir l’axe de l’ébauche
simultanément. En effet si l’une est fixée, de mouvement de cette côte qui suivra
l’axe du mouvement de cette côte qui passait comme elle peut. Lorsqu’une de ces deux arti-
par le foyer postérieur homolatéral de culations est fixée, l’autre devient plus
l’ovoïde est « faussé » ; la côte pour suivre le mobile.
mouvement, va s’adapter. Le principe d’une La sensation de « mur de briques » ressenti
fixation est que l’articulation incriminée ne sous les doigts qui palpent et aide le mouve-
La cage thoracique 21
■ Le test intercostal
Bien sûr il n’existe pas d’articulation à propre-
ment parler entre deux côtes contiguës, mais
il existe un mouvement entre elles. Encore
une fois, le mouvement de la cage thoracique
est le résultat de la somme des mouvements
de chaque unité thoracique. Le rapport essen-
tiel qui unit deux côtes contiguës est composé Figure 1.32. Contact sur une côte pour
des muscles intercostaux.
la fixation du surcostal ou de l’ilio-costal,
Leur hypertonie, leur spasme, leur fibrose contact sur deux côtes contiguës pour
provoquent des fixations musculaires qui la fixation intercostale.
« solidarisent » ces deux côtes.
Pour tester ces fixations, dues au spasme Test de la mobilité du mouvement
d’un muscle intercostal, il convient de repren- intervertébral
dre le test classique du test des côtes dans un
L’étude des mouvements physiologiques de la
mouvement de rotation de la cage thoracique
cage thoracique montre que lors de la rotation
avec les doigts qui palpent les côtes, en dehors
et de l’extension, le mouvement naît au
de leur angle, du côté distal.
niveau du gril costal et que la colonne dorsale
La restriction et la rigidité apparaissent suit, comme elle peut, le mouvement.
dans le mouvement en prenant contact sur Dans le plan frontal, il existe un mouve-
deux côtes contiguës. Cette rigidité sera ment de flexion latérale des vertèbres dorsales
encore mieux perçue en plaçant le contact en de faible amplitude avant que ce mouvement
dehors de l’angle de la côte. La sensation est purement vertébral n’entraîne le gril costal.
de deux côtes solidaires qui bougent en même Dans ce mouvement de flexion latérale de la
temps. cage thoracique, le mouvement naît dans la
colonne dorsale, puis entraîne le gril costal
Si le mouvement de la cage thoracique est qui suit comme il peut la colonne dorsale.
entraîné au maximum de sa rotation, un Il apparaît évident alors, que le mouve-
méplat est visible en dehors des angles des ment intervertébral doit être testé dans le plan
deux côtes fixées. frontal, dans un mouvement de flexion laté-
rale de la colonne dorsale, afin d’éviter toutes
Le spasme est la cause des cas aigus et la
les interférences issues de fixations situées
fibrose des cas chroniques.
dans le gril costal.
Sur cette photographie est présenté le test En effet, si l’analyse du mouvement inter-
mettant en évidence une lésion musculaire vertébral est réalisé dans un mouvement de
due à un spasme d’une languette musculaire rotation de la cage thoracique, des fixations
appartenant au muscle ilio-costal. Le contact au niveau des côtes, quelles qu’elles soient,
est pris contre le bord interne de l’angle de la peuvent modifier ce mouvement inter-
côte (figure 1.32). vertébral. Le risque alors est de diagnostiquer
La cage thoracique 23
A B
A B C D
appartenant aux paravertébraux. Le muscle ré-ascension des postZ sur les préZ, et de
transversaire épineux est souvent responsable l’ouverture de l’espace antérieur entre les
de ce type de lésion unilatérale. Si cette fixa- corps des vertèbres. Si cette élasticité est
tion s’étale sur 4 ou 5 articulations interverté- absente, c’est le signe que localement le LCVA
brales le muscle responsable est le muscle ilio- est restreint (figure 1.36).
costal. Si la restriction est très localisée, il peut Un signe complémentaire est la douleur
s’agir du muscle surcostal. Le contrôle est fait locale déclenchée par une simple extension
par le test spécifique vu plus haut, en contac- de la colonne cervicale, par la mise en tension
tant la côte. localement du LCVA.
Mise en évidence de la fixation Lors de la flexion postérieure ou extension
du ligament commun vertébral (B), les postZ glissent en bas sur les préZ,
antérieur (LCVA) l’espace inter-épineux se ferme. Si le mouve-
ment est poursuivi (C), il se produit une
Il arrive souvent de sentir une restriction bila- ré-ascension des postZ sur les préZ alors que
térale, pas très nette, ou bien que les côtes de l’espace inter-épineux reste fermé. Lors des
cette unité thoracique soient en restriction, derniers degrés du mouvement (D), le glisse-
mais légère... Bref, le doute est là ! Cela arrive ment se poursuit, l’espace inter-corporéal
souvent, et tant mieux ! Dans ces cas-là, il faut antérieur s’ouvre, ce qui étire le ligament
tester le LCVA. commun vertébral unissant les corps verté-
Le sujet est testé dans un mouvement braux en avant du nucléus pulposus.
d’extension de la cage thoracique. La position
est celle utilisée pour différencier une fixation
articulaire costo-vertébrale d’une fixation arti- Diagnostic différentiel
culaire costo-transverse, à la différence près entre une lésion intervertébrale
que le contact ici est réalisé par les pulpes des et une lésion costo-vertébrale
2e et 3e doigts contre les lames de la vertèbre
dorsale. L’expérience acquise, il est aisé de distinguer
Dans un premier temps le glissement inter- une fixation intervertébrale d’une fixation
apophysaire est ressenti sous les doigts puis la costo-vertébrale. Il est évident qu’une fixation
vertèbre fuit en avant. Lorsque le mouvement intervertébrale va affecter la mobilité des arti-
a épuisé toute l’amplitude dont il disposait, et culations costo-vertébrales d’une même unité
si une poussée supplémentaire est exercée thoracique. L’inverse est tout aussi vrai. La
passivement, une élasticité supplémentaire règle d’or est comme toujours en ostéopathie :
est palpable, elle témoigne d’une ébauche de la rigidité. La grande rigidité d’une lésion
26 Ostéopathie de la cage thoracique
intervertébrale entraîne toujours une restric- Tout en se rappelant qu’il est plus facile de
tion de mouvement des articulations situées tester une structure qui fuit sous les doigts,
dans sa proche périphérie. cette articulation est testée du côté proximal
Une lésion est définie comme étant inter- dans un mouvement de rotation de la cage
vertébrale si la rigidité entre les facettes articu- thoracique, car physiologiquement la côte
laires est manifestement plus importante que fuit en dehors et en arrière sous les doigts qui la
celle ressentie au niveau de l’articulation palpent et aident le mouvement. Il faut tester en
costo-vertébrale. même temps les côtes sus- et sous-jacentes, la
Inversement une lésion sera définie lésion est d’autant plus nette. Il est de bon
comme étant costo-vertébrale si la rigidité conseil de multiplier les contacts sur les côtes
locale est plus importante que celle qu’elle et dans les espaces intercostaux.
engendre au niveau de l’articulation inter-
vertébrale.
Mise en évidence des fixations
articulaires
Une lésion située à la face antérieure du gril
Tests des structures à la face
costal peut fixer une côte : c’est la fixation
antérieure chondro-costale. Cette fixation siège au
niveau des 5 premières côtes. Le cartilage qui
Tests du gril costal unit la côte au sternum est court. Ces articula-
Lorsqu’est mise en évidence une lésion costale tions n’ont pas de synoviale ni de moyens
dans le test fait en rotation avec un contact d’union, mais leur configuration montre que
sur l’angle d’une côte, il convient de prendre les côtes peuvent être mobilisées dans tous les
l’habitude de tester directement le degré de plans : l’extrémité externe du cartilage a une
mobilité de cette même côte en avant et en forme de dôme convexe qui vient répondre à
particulier au niveau de l’articulation sterno- l’extrémité antérieure de la côte qui a la même
costale. forme, mais concave.
Ce test se fait bien sûr dans un mouvement Il n’existe pas de lésions entre le sternum et
de rotation de la cage thoracique avec un le cartilage. Le mouvement essentiel se passe
contact de la pulpe des 2e et 3e doigts sur cette entre le cartilage et la côte et non entre le
articulation (figure 1.37). sternum et le cartilage. Les cartilages apparais-
A B
Mise en évidence des fixations rement violents. Dans tous les cas la douleur
musculaires est manifeste.
• Lors d’un traumatisme le cartilage
Si la sensation perçue est une restriction du
« apparaît » comme tendu en avant de
mouvement ou un mouvement qui se fait,
deux côtes (K8, K9 la plupart du temps).
mais avec retard et dans une amplitude
Les côtes semblent avoir glissé sous le
réduite, elle signe une fixation musculaire. Un
cartilage. L’amplitude de la respiration
spasme ou une hypertonie d’un muscle va
est raccourcie pour limiter la douleur.
constituer un frein relativement puissant au
• Lors d’un éternuement la brusque
mouvement. Une fibrose musculaire due à
contraction du diaphragme « tend » ce
une lésion ancienne peut entraîner aussi ce
cartilage en arrière et en dedans des
type de restriction. La structure responsable
extrémités des côtes. Les côtes semblent
de cette lésion est donc le muscle.
avoir glissé sur le cartilage. Cela est tout à
Le seul muscle, pour cette région, pouvant
fait palpable malgré la tension des tissus.
jouer ce rôle de frein est le triangulaire du
Là encore l’amplitude de la respiration
sternum. Il s’étend de la face postérieure du
est raccourcie.
sternum aux côtes 2, 3, 4, 5 et 6 par l’intermé-
Ces lésions affectent essentiellement le
diaire de languettes musculaires (figure 1.38).
cartilage à hauteur des côtes 7 et 8 ou 8 et 9 ;
elles se trouvent ainsi bridées par le cartilage.
Fixation du cartilage unissant K6 à K10
Ces lésions sont peu courantes mais méritent
d’être citées. Le cartilage s’étend de K6 à K10. Les ajustements ou corrections
À la palpation, ce cartilage apparaît comme
une corde tendue entre ces côtes. Il est main-
tenu dans le plan de la cage thoracique par
Face postérieure de la cage
deux forces qui s’équilibrent : vers le bas par la thoracique
tension des muscles abdominaux et vers le
haut par la tension du diaphragme. Il est très Lésions intervertébrales
facile à palper au regard des côtes 7, 8 et 9. La fameuse dog technic est la manœuvre la plus
Les lésions sont soit traumatiques, soit classique et la moins agressive utilisée par la
provoquées par des éternuements particuliè- plupart des ostéopathes. Elle est bien vécue
28 Ostéopathie de la cage thoracique
par le patient car il voit le praticien agir, il est des doigts 2, 3, 4 et 5. La main repose sur la
dans une situation de confort parce qu’il est table par l’intermédiaire des métacarpiens et non
tenu dans ses bras sans effort de sa part. des articulations métacarpo-phalangiennes.
Le patient est étendu sur le dos les jambes Le bras de levier long est utilisé pour
allongées, les bras croisés sur les épaules, le amener une tension des tissus mous au niveau
praticien le fait rouler sur le côté contre lui, de l’articulation à ajuster, le bras de levier
dans cette position il est encore possible de court est appliqué lors du thrust par le contact
tester et palper pour avoir confirmation de la de votre main au niveau de la lésion.
lésion. Pour prendre le contact, le praticien Avertissement : Je prends toujours contact
place sa main dominante ouverte, le sillon avec ma main gauche qui est ma main domi-
formé entre les éminences thénar et hypothé- nante, c’est pour cela que je suis toujours à la
nar est dans l’axe de la ligne des apophyses gauche de mon patient.
épineuses. Ce contact est pris suffisamment À partir de maintenant la cage thoracique
bas (trois ou quatre vertèbres plus bas), de du patient, la propre cage thoracique du prati-
telle façon qu’en remontant la main plaquée cien par l’intermédiaire des bras croisés du
contre la colonne vers la lésion, la peau sous- sujet, réalisent un bloc monolithique. Toute
jacente soit mise en tension. poussée de sa cage thoracique se répercute sur
Ce pulling stabilise le contact à la verticale sa main en regard de la lésion.
de la lésion, et empêche ainsi la main de glis- Dans un premier temps, sur une expiration
ser à distance de la lésion. du patient, le praticien pèse sur la cage thora-
Ce contact pris, la main est refermée, le cique du sujet, il ressent cette pression sur sa
patient est roulé sur le dos sans perdre le main, amortie par l’élasticité des tissus mous.
contact, maintenu d’une main ferme. Le Il doit évaluer l’amplitude de l’élasticité de ces
praticien appuie sa propre cage thoracique sur tissus. Lors de l’ajustement il doit donc exer-
les avant-bras croisés du patient. Le praticien cer sur la cage thoracique du patient, sur une
glisse l’autre main sous la tête du patient et la expiration, un thrust dont l’amplitude va juste
fait glisser dans l’axe vers le bas jusqu’à ce au-delà de l’évaluation précédente. Ce thrust
qu’elle recouvre la charnière cervico-dorsale est appliqué à la verticale du contre-appui au
du sujet et que l’avant-bras soutienne la niveau de la lésion ; pour le réaliser il doit
nuque. La mise en tension se fait en mobili- soudainement laisser fléchir ses genoux,
sant le bras de levier constitué de la main et de comme s’ils se dérobaient sous son poids. Ceci
l’avant-bras en fléchissant l’ensemble tête, évite de rompre cet aspect de bloc monolithi-
colonne cervicale et partie supérieure de la que créé par le contact des deux cages thoraci-
cage thoracique. Lorsque que cette flexion ques, et de perdre la mise en tension de la
amène une mise en tension des structures lésion. Bien souvent nous voyons des
lésées au-dessus de la main-contact, tout est étudiants se redresser, perdre le contact entre
en ordre pour ajuster. leur thorax et les avant-bras du patient, puis
Attention, la mise en tension se fait par la effectuer leur thrust par une brusque flexion
mobilisation de la main au contact de la char- du tronc. Les contrôles du contact avec la
nière cervico-dorsale et non avec l’avant-bras lésion, de la mise en tension et de l’amplitude
sur lequel repose la tête du patient : cela à donner au thrust sont perdus, ce qui laisse
établirait une trop grande tension des tissus peu de chance à une pleine réussite de l’ajus-
mous de la face postérieure de la nuque. La tement (figures 1.39 et 1.40).
main au contact de la lésion est fermée de Lors d’un ajustement, souvent vécu comme
telle manière que le contact avec l’articulation une agression, il est toujours préférable que
à ajuster se fasse par un double contact : le le thrust ait une amplitude suffisante et mini-
1er métacarpien et les deuxièmes phalanges male. La première réponse à ce stimulus est
La cage thoracique 29
A B
A B
C
Figure 1.41 a): Pulling (lésion à gauche). b): Ajustement (rotation légère à gauche du tronc
du patient). c): Position de la main-contact lors de la correction d’une lésion de l’articulation
costo-vertébrale gauche.
A B
Figure 1.42. Lésion droite.
La cage thoracique 31
A B
A B
Figure 1.45. Lésion costo-transverse à droite, encore plus de rotation à droite.
La cage thoracique 33
A B
C
Figure 1.47 a): Pulling. b): Ajustement (plus de rotation).
c): Lésion costale gauche (encore plus de rotation).
34 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
Figure 1.48. Lésion costale droite. a): Pulling avec la colonne du pouce.
b): Le praticien se penche au-delà de l’axe.
A B
A B
Le patient est assis en travers de la table, patient est complètement relâché et le prati-
les fesses bien en arrière. Le praticien est assis cien dispose de nombreux bras de levier :
sur un tabouret en arrière, un peu décalé à • bras de levier courts par ses deux mains
droite ou à gauche suivant le côté à traiter. qui agissent directement,
Tout en contrôlant le mouvement il est • bras de levier longs par ses genoux qui
demandé au patient de se laisser tomber en peuvent induire des mouvements de
arrière, son dos est réceptionné sur les genoux flexion,latérale, de rotation de la cage
du praticien. Si le praticien est situé à gauche, thoracique du patient
par exemple, la tête du patient vient reposer • bras de levier moyens par ses coudes qui,
sur le haut de la cuisse droite du praticien, enserrant la cage thoracique, peuvent la
l’omoplate droite repose sur son genou droit, mobiliser.
l’omoplate gauche repose sur sa cuisse Lors de cette manœuvre il est possible
gauche. Colonne lombaire et colonne dorsale d’avoir une action directe avec les mains ou
basse sont « suspendues » dans le vide. Cette indirecte en fixant le cartilage et en mobili-
position est très confortable donc très sécuri- sant les bras de levier longs ou/et moyens
sante pour le patient. Dans cette position, le (figure 1.51).
La cage thoracique 37
La première unité
thoracique
Mouvements physiologiques
Les corrections
La première unité thoracique 41
Chapitre 2
La première unité
thoracique
A B
ciée à une extension de la colonne cervicale le en haut sur la préZ du côté distal. Les facettes
mouvement d’extension de la 1re unité thora- articulaires du côté proximal ont un mouve-
cique a bien lieu. ment inverse.
Les postZ de C7 glissent bien sur les préZ de Si le mouvement de rotation des dorsales
D1, de même que celles de D1 sur celles de D2. hautes est induit par une rotation du tronc, ici
Le corps vertébral de D1 s’invagine bien à droite par exemple, l’épineuse de D2 coincée
dans le thorax, mais de manière limitée. entre l’index et le médius va venir buter
La 1re paire de côtes bouge bien comme les contre l’index.
paires suivantes, mais là, ce sont les apophy- Si le mouvement de rotation des dorsales
ses transverses qui les poussent en avant. hautes est induit par un mouvement de rota-
À ce niveau, c’est D1 qui mobilise la tion du cou, l’épineuse de D2 va venir buter
1re paire de côte, qui suit comme elle peut, contre le médius (figure 2.1).
alors que dans l’extension de la cage thoraci- Dans la vie courante la rotation de la
que, le mouvement avait pour origine le colonne cervicale est souvent associée à une
gril costal et entraînait secondairement la rotation de la cage thoracique. Dans cette
colonne dorsale. condition de mouvement associé de la
colonne cervicale et de la cage thoracique,
D1 apparaît comme une zone tampon qui
Dans le plan horizontal : la rotation
bouge peu, échappant ainsi aux contraintes
L’étude a montré que dans la rotation de la créées par des vertèbres cervicales tournant
cage thoracique, les côtes entraînaient les sur elles-mêmes (autour du nucléus pulpo-
vertèbres dorsales dans un glissement transla- sus) et des vertèbres dorsales n’effectuant
tion du côté distal. qu’un glissement-translation du côté distal.
Lors de la rotation de la tête et du cou les La 1re paire de côtes, par contre, bouge
vertèbres cervicales effectuent une rotation comme les suivantes mais dans une faible
dans le même sens. Cette rotation a pour axe, amplitude.
au niveau de chaque vertèbre, le nucléus Cette zone tampon permet une légère rota-
pulposus. Les épineuses dévient du côté tion de C7 sur D1 et un léger glissement trans-
distal. La postZ glisse en avant et légèrement lation de D2 sous D1.
La première unité thoracique 43
La laxité des tissus mous et des articula- rale avec une rotation du côté proximal et une
tions de cette charnière permet ce transfert colonne dorsale effectuant un glissement laté-
d’axe de rotation (nucléus pulposus) pour les ral du côté distal avec, en fin de mouvement,
vertèbres cervicales vers un axe de rotation une légère contre-rotation. Même de faible
(unissant l’ensemble des foyers antérieurs) amplitude, la rotation proximale des vertèbres
pour la rotation du gril costal. cervicales s’accorde mal avec une contre-
Cela permet d’imaginer tous les troubles rotation des vertèbres dorsales.
qui peuvent apparaître lorsque cette zone Dans cette situation D1 constitue une zone
tampon n’est pas respectée. tampon avec un mouvement de faible ampli-
tude, consistant en un simple glissement des
facettes articulaires entre elles.
Dans le plan frontal : la flexion La 1re paire de côtes suit passivement
latérale entraînée par le mouvement de D1.
Les vertèbres appartenant à la charnière
cervico-dorsale ont une mobilité dans le plan Les tests de mobilité
frontal différente suivant que la colonne
cervicale est cyphosée ou lordosée.
D1
Sur une colonne cervicale lordosée, les
vertèbres cervicales ne fléchissent pas latérale- D1 doit être testée dans un mouvement de
ment mais effectuent une contre-rotation du flexion latérale, dans le plan frontal, la
côté distal. Si ce mouvement est étendu au colonne cervicale étant dans une position
haut de la cage thoracique, elle aussi lordosée, neutre. Cette situation place D1 en position
les premières unités thoraciques glissent laté- de tampon entre une colonne cervicale qui
ralement du côté distal dans un mouvement effectue une flexion latérale associée à une
de translation, comme l’étude l’a montré plus rotation du même côté et une colonne
haut. En fin de mouvement de glissement, les dorsale qui, dans le même plan, effectue une
premières dorsales sont entraînées dans une contre-rotation proximale en fin d’ampli-
contre-rotation du côté distal. D1 ne consti- tude.
tue pas une zone tampon, puisque dans une D1, entre C7 et D2 dans un mouvement de
situation de lordose de la colonne cervicale, flexion latérale, effectue un pur mouvement
les premières vertèbres dorsales bougent en de glissement-translation du côté distal. C’est
harmonie avec les vertèbres cervicales. ce mouvement qu’il convient de reproduire
Sur une colonne cervicale cyphosée, la passivement pour tester cette charnière
colonne cervicale effectue une flexion latérale cervico-dorsale.
accompagnée d’une légère rotation des corps Pour tester C7/D1/D2 le sujet est en posi-
vertébraux du côté proximal. Si la colonne tion assise, le praticien debout derrière lui, la
cervicale est mobilisée seule, le mouvement pulpe des 2e et 3e doigts de sa main domi-
vient « mourir » sur D1. D1 constitue alors nante sont plaquées contre les lames des
une zone tampon. deux vertèbres formant l’articulation. Son
Nous avons vu plus haut que dans un autre main prend appui sur la tête du sujet
mouvement de flexion latérale de la cage la colonne cervicale fléchie, et déclenche un
thoracique, les vertèbres dorsales effectuent mouvement oscillatoire de flexion latérale
un glissement-translation du côté distal ; en de part et d’autre de la verticale. Ce mouve-
fin d’amplitude s’ébauche une contre- ment vient « mourir » en D6/D7 afin que
rotation. Cette zone tampon est nécessaire, D1/D2 soit situé au niveau de la flèche maxi-
car D1 et D2 sont alors « coincées » entre une male du ventre du mouvement oscillatoire
colonne cervicale effectuant une flexion laté- créé entre le sommet de la tête et D6/D7. Ce
44 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
n’est que dans cette situation que peut être Le patient étant assis, le praticien se tient
obtenue l’amplitude maximale du mouve- dans son dos, il enserre de sa main ouverte la
ment de flexion latérale. Dans les autres face latérale de la base de la nuque du patient :
plans, il est possible de détecter des lésions, le pouce contre l’apophyse épineuse de D1, la
mais la flexion latérale étant le mouvement face antérieure de la première et deuxième
de prédilection pour tester les vertèbres phalange de l’index au contact de la 1re côte.
dorsales situées plus bas, autant utiliser ce Une simple pression de l’ensemble de la main
continuum. vers le bas permet d’évaluer l’élasticité de la
Il est recommandé, si une lésion apparaît structure. Le même exercice réalisé de l’autre
dans ce plan, de rechercher la mobilité dans côté peut faire apparaître une différence ou
les autres plans, en rotation et en flexion, afin faire conclure à une raideur « physiologique »
de déterminer dans quel plan est ressentie la normale, puisque générale chez cet individu.
restriction de mouvement la plus proche de la Il est important de prendre contact avec la
position neutre. plus grande surface possible de cette côte car
cette région est très sensible. Il faut éviter une
réaction de défense de l’organisme du sujet
Test de la première côte
qui peut nuire à la qualité de votre perception.
La 1re côte est palpable en grande partie. Elle Avec de l’expérience ce simple geste est suffi-
s’articule à la face latérale du corps vertébral sant pour diagnostiquer une fixation d’une
de D1 dans sa partie supérieure, à la face anté- 1re côte. Cependant pour les étudiants, il est
rieure de l’extrémité de l’apophyse transverse recommandé pour faciliter le mouvement
de D1 qui est longue et transversale, elle d’abaissement de la 1re côte sous la pression
contourne le dôme pleural, elle passe sous la de l’index, de réaliser une flexion latérale de la
clavicule et vient s’articuler avec le manu- charnière cervico-dorsale du côté de la 1re côte
brium sternal au-dessous de l’articulation à tester, à l’aide de l’autre main (et avant-bras)
sterno-claviculaire. (figure 2.2).
Son tiers moyen est palpable à sa face Ce test met en évidence la fixation articu-
supérieure. laire costo-transverse de la 1re côte, comme un
La première unité thoracique 45
« mur de briques ». Une simple restriction du pour fixer cette région contre le corps du
mouvement signe une lésion d’origine praticien. Le contact de l’avant-bras permet
musculaire, souvent des scalènes. de localiser la flexion latérale au niveau de la
La 1re côte s’insérant sur la face latérale du première unité thoracique, de stabiliser le
corps vertébral de C7, l’articulation costo- patient en regard du thrust que vous allez
vertébrale est moins sujette à se fixer que les appliquer sur le côté opposé. Notez encore la
articulations costo-vertébrales typiques. manière de stabiliser le patient à l’aide du
La lésion sterno-costale articulaire de la membre inférieur du praticien fléchi, le pied
1re côte est fréquente. Il est possible d’effec- reposant sur la table, la cuisse contre le
tuer le test classique vu plus haut, ou encore thorax et sous le bras du patient. Lors de tout
de simplement la palper, la rigidité est alors ajustement par thrust direct, il est impératif
évidente. de stabiliser le patient au maximum si l’on
veut éviter que l’action du thrust se disperse
dans le corps. La main en appui sur la tête
Les corrections entraîne la colonne cervicale dans une rota-
tion qui antériorise cette 1re côte, améliorant
ainsi la qualité du contact du bras de levier
Ajustement de la 1ère côte court.
Lors de l’ajustement, patient et praticien Le contact du bras de levier court est pris à
conservent la même position que lors du test. l’aide de la face externe de l’articulation
À la différence près que le contact est ici métacarpo-phalangienne de l’index, l’axe du
réalisé par la face externe de l’articulation thrust est en direction oblique en bas et en
métacarpo-phalangienne de l’index, ceci pour dedans, en direction de la hanche opposée du
avoir un contact plus ferme. patient. La main ouverte du bras de levier
Notez que l’appui du grand bras de levier court permet de stabiliser le patient contre la
est réalisé par un contact de la main sur le cuisse du praticien du côté opposé. L’avant-
sommet de la tête et de l’avant-bras sur la face bras du bras de levier court est positionné
latérale de la face et de la colonne cervicale, dans l’axe du thrust que le praticien veut
que le coude du grand bras de levier passe en appliquer. Il est impératif de respecter tous les
avant de la partie supérieure de l’hémithorax paramètres décrits pour optimiser les chances
de succès (figure 2.3).
Comme pour tous les ajustements, avant
d’appliquer le thrust, l’amplitude due à l’élas-
ticité doit être évaluée (ici celle de la côte),
afin de donner au thrust l’amplitude néces-
saire et suffisante à un ajustement correct et
acceptable.
L’ajustement de l’articulation sterno-
costale est identique à celui des autres mêmes
articulations comme nous l’avons vu plus
haut (figure 2.4).
A B
Décubitus ventral
Cette position est préférable si le patient a
une charnière cervico-dorsale cyphosée et
particulièrement raide. La têtière de votre
table abaissée permet un plus grand relâche-
ment des tissus. Le bras de levier est la main
ouverte du praticien qui, plaquée sur la face
latérale du cou et du crâne, amène la colonne
cervicale en flexion latérale, un peu de Figure 2.6. Ajustement en décubitus ventral.
contre-rotation peut améliorer cette mise
en tension qui est évaluée par la pulpe du
pouce. Ce pouce est plaqué contre la lame et effectuer l’ajustement et non simplement le
l’apophyse épineuse de D1 ou D2 suivant pouce. Il ne doit jamais y avoir d’effet de
l’articulation à ajuster. La main est ouverte, ciseaux entre les deux mains. Notez comme
elle enserre la base latérale du cou, recouvre le le tronc du praticien recouvre à distance celui
trapèze du patient et forme un bloc avec le du patient. Le thrust est réalisé dans l’axe de
pouce. C’est l’ensemble de la main qui va l’avant-bras (figure 2.6).
Chapitre 3
La ceinture scapulaire
Mouvements physiologiques
Tests de mobilité
Les corrections
Routine
La ceinture scapulaire 51
Chapitre 3
La ceinture scapulaire
Les pages précédentes ont montré que Nous allons étudier l’autre rôle majeur qu’elle
l’omoplate jouait un rôle important, sinon remplit dans les mouvements du membre
essentiel. Or l’omoplate appartient à la cein- supérieur.
ture scapulaire. Cette ceinture est composée
d’un ensemble d’os, mais aussi de muscles que Mouvements physiologiques
nous appellerons fixateurs de l’omoplate pour
simplifier. Ils vont du bord postero-interne de Si l’omoplate était fixée à la cage thoracique,
l’omoplate aux lames des vertèbres dorsales la mobilité du membre supérieur se limiterait
supérieures. au champ situé en dessous du plan horizontal
La ceinture scapulaire est composée passant par l’articulation gléno-humérale. En
d’avant en arrière : du manubrium sternal, des effet dès qu’un mouvement du membre supé-
articulations sterno-claviculaires, des clavicu- rieur dépasse ce plan, ou en d’autres termes,
les, des articulations acromio-claviculaires, dès que le sujet le mobilise en élévation ou en
des omoplates, des muscles fixateurs et des abduction au-delà d’une amplitude de 90°,
vertèbres dorsales hautes (figure 3.1). l’omoplate est mobilisée.
Les chapitres précédents ont montré le rôle À ce titre, l’omoplate constitue à elle seule
important que joue la ceinture scapulaire un quatrième segment du membre supérieur.
dans les mouvements de la cage thoracique. Pour étudier les mouvements physiologiques
Plan frontal
Dans ce plan, l’omoplate bascule : la glène
s’élève, l’angle s’écarte en dehors. En affinant
cette analyse on note que l’omoplate a la
forme d’un triangle, que son épine schéma-
tise la bissectrice de l’angle externe. Sur cette Figure 3.2. L’omoplate et les bissectrices
épine viennent se croiser les bissectrices des des angles.
deux autres angles. Cette bascule est en fait
une rotation de l’omoplate autour d’un
centre situé à l’intersection de ces trois bissec-
trices, situé sur l’épine de l’omoplate. Ce
centre est grossièrement situé à l’union des
deux tiers externes et du tiers interne de
l’épine de l’omoplate. L’omoplate effectue
une rotation dans le sens des aiguilles d’une
montre (petite amplitude) lors du mouve-
ment d’abaissement de l’épaule, et dans le
sens contraire des aiguilles d’une montre lors
de l’abduction du membre supérieur au-delà
de 90°. Cette rotation se fait sous l’action
de muscles s’insérant au niveau des angles
de l’omoplate. Ces muscles travaillent en
Figure 3.3. Bascule de l’omoplate
synergie et en couple afin de maintenir
l’omoplate en place. Ne perdons pas de vue lors de l’abduction.
que l’omoplate appartient à un ensemble qui
est la ceinture scapulaire (figure 3.2).
Il est aisé de remarquer que l’angle supé- cule contre le gril costal et en haut par la
rieur et externe de l’omoplate est, quelle que tension des tissus mous. Le centre de cet arc
soit la position de l’omoplate et donc de est situé sur la clavicule, près de son articula-
l’acromion, toujours situé à la même distance tion avec le sternum.
du manubrium sternal, puisque ces deux
structures sont unies par la clavicule. Dans
les mouvements d’abduction, la glène de
Dans le plan horizontal
l’omoplate va décrire un arc de cercle autour On demande au sujet ayant le bras élevé en
d’un axe joignant l’articulation sterno- avant à 90°, de réaliser une circumduction
claviculaire et le centre de rotation de horizontale de son membre supérieur vers
l’omoplate vu plus haut (figure 3.3). l’arrière. Nous notons que l’omoplate est
Dans les mouvements d’abduction, donc concave en avant, cette concavité répond à la
dans le plan frontal, on s’aperçoit que convexité du gril costal. Dans ce plan hori-
l’ensemble des points géométriques que peut zontal, la coupe de l’omoplate est un arc de
prendre la glène de l’omoplate décrit un arc cercle dont le centre est là encore, l’articula-
de cercle limité en bas par la butée de la clavi- tion sterno-claviculaire (figure 3.4).
La ceinture scapulaire 53
part. La stabilité de ces dernières n’est donc haut. En relâchant l’épaule, on doit sentir le
pas due à des facteurs anatomiques ostéologi- mouvement inverse : l’interligne s’ouvre en
ques, mais à des facteurs anatomiques haut et se ferme en bas.
musculaires. Pour ces deux articulations, ce
En poussant l’épaule en avant, on doit
sont la richesse et la tonicité des muscles
sentir l’interligne qui se ferme en avant. En
qui les entourent et les mobilisent qui les
tirant l’épaule en arrière, on doit sentir l’inter-
stabilisent.
ligne qui s’ouvre en avant (figure 3.6).
A B
Il faut prendre l’habitude de toujours tester vertèbres dorsales hautes. Toute lésion de ces
l’autre articulation sterno-claviculaire et de vertèbres dorsales hautes pourra affecter la
comparer. physiologie de ces muscles et perturber la
bonne mécanique de la ceinture scapulaire. Il
L’articulation acromio-claviculaire est donc impératif de tester les articulations
intervertébrales des vertèbres dorsales hautes
Cette articulation n’a d’une articulation que (voir plus haut).
le nom. En fait c’est un os appuyé contre un
autre, avec un ligament antérieur, un autre
postérieur et pas de synoviale. Les mouve- Les côtes
ments sont très limités, l’angle de la clavicule Bien qu’elles n’appartiennent pas structurelle-
avec le plan de l’omoplate variant peu. La ment à la ceinture scapulaire, les côtes supé-
tonicité des muscles qui s’insèrent sur la clavi- rieures jouent un rôle dans la physiologie arti-
cule et sur l’omoplate assure la convergence culaire de celle-ci, du fait qu’elles s’articulent
de ces deux os. avec les vertèbres dorsales supérieures. Il
Cette articulation n’est jamais le siège existe une chaîne constituée de muscles entre
d’une fixation. Au pire, lors de traumatisme l’omoplate, les vertèbres dorsales hautes et les
elle se luxe, cette luxation n’est pas suscepti- côtes supérieures. Les muscles intervenant
ble d’être réduite. La clavicule se luxe en haut. dans cette chaîne sont les fixateurs de
l’omoplate, le surcostal et l’iliocostal, et bien
Les articulations intervertébrales d’autres. Toute contracture, spasme ou
hautes fibrose, même parcellaire, au niveau d’un de
ces muscles peut déclencher un disfonction-
La ceinture scapulaire varie dans sa longueur, nement de la ceinture scapulaire. Il convient
comme une vraie ceinture. Sa circonférence donc de tester les articulations costo-
varie en fonction de la longueur des fixateurs vertébrales, les costo-transverses et les côtes
des omoplates. Nous avons vu qu’ils s’éten- supérieures, sans oublier la 1re (ces tests ont
daient du bord interne des omoplates aux été décrits plus haut).
56 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
Routine
Notion de traitement
Les viscères du thorax 63
Chapitre 4
Ce travail a déjà été décrit par Jean-Pierre battements ou ondulations, sont sous la
Barral et moi-même dans un premier dépendance du système nerveux autonome.
ouvrage, plus général, au début des années La contraction du diaphragme projette l’esto-
quatre-vingt. Il jetait les bases de l’ostéo- mac grossièrement en avant et en bas. Le
pathie viscérale. Un quart de siècle s’est bien- cœur martèle l’estomac encore à travers le
tôt écoulé depuis. S’il est apparu important diaphragme. Les ondes qui parcourent une
d’approfondir cette étude, c’est pour insister anse de l’intestin grêle la font glisser sur
sur la profonde synergie qui existe entre d’autres ou sur un rein. L’ensemble de tous ces
tous les mouvements des structures apparte- mouvements induits par ce type d’activité
nant au thorax, qu’elles soient osseuses ou rythmique est appelé automaticité.
viscérales.
La motilité
Les différents mouvements
La motilité est un mouvement beaucoup plus
subtil. Pour l’instant aucun examen techni-
La motricité que n’a pu l’objectiver. Attendons que les
Les organes et les viscères bougent les uns par laboratoires ouvrent enfin leurs portes aux
rapport aux autres dans les mouvements de la ostéopathes non-médecins et que la création
vie quotidienne. Si debout vous effectuez une d’un super échographe permette de visualiser
flexion du tronc, le foie va glisser en avant et ce type de mouvement. La motilité, pour
en bas sur l’angle hépatique du colon, sur le rappel, est un mouvement rythmique de
duodénum et sur le rein droit. Ce mouvement faible amplitude dont la fréquence varie
est appelé motricité, non parce que nous autour de huit cycles par minute. C’est un
mobilisons volontairement un organe par mouvement propre à chaque organe qui se
rapport à un autre, mais parce qu’il est secon- fait dans des axes bien définis et qui traduit la
daire à un mouvement du corps sous le vitalité de cet organe. Il existe une cohérence
contrôle du système nerveux central. entre les mouvements de motilité des orga-
nes. Ce mouvement se décrit de part et d’autre
d’une position neutre, en un mouvement
L’automaticité d’inspir impliquant une ouverture et un
Le cœur et le diaphragme sont soumis à des mouvement d’expir impliquant une notion
mouvements automatiques permanents. de fermeture.
L’estomac, les intestins et les uretères sont Des lecteurs fidèles noteront la modifica-
soumis à des mouvements automatiques en tion de cette classification des mouvements.
fonction de leur activité. Ces mouvements, Le nom de mobilité est un terme générique
qui ne précise pas l’origine ou la cause de ce ralement à droite, pour éviter toute tension
mouvement. Motricité, automatisme, moti- sur son appendice, devra toujours vous être
lité n’entraînent aucune confusion à propos présente à l’esprit : le spasme local protège la
du type de mouvement évoqué. lésion.
Notion de traitement
Les poumons
Anatomie
Articulation du poumon
Les mouvements
Les lésions
Les tests
Le traitement
Les poumons 69
Chapitre 5
Les poumons
Les poumons sont entièrement contenus dans • La face interne, schématiquement plane,
la cavité thoracique. Cette cavité est délimitée fait face à son homologue, séparée d’elle
en bas par le diaphragme, et en haut par un par le médiastin. Notons qu’à gauche
entrelacé de fibres aponévrotiques, ligamen- cette face est excavée pour le logement
taires et musculaires, constituant au-dessus de du cœur.
chaque poumon deux « diaphragmes » supé- • La face inférieure, concave en bas et en
rieurs. Les poumons sont séparés par le dedans est en rapport étroit avec la
médiastin. coupole du diaphragme.
• Le sommet, ou dôme pleural dépasse le
bord supérieur de la 1re côte.
Anatomie
Les poumons sont divisés en lobes, trois à
Ce chapitre est volontairement limité aux
droite et deux à gauche qui sont séparés par
détails anatomiques qui ont un intérêt dans la
des scissures, véritables entailles :
pratique de l’ostéopathie. Les anatomistes
• La grande scissure coupe chaque pou-
purs verront leur cheveux se dresser sur leur
mon pratiquement en deux, elle naît en
tête, mais les variations anatomiques viscéra-
arrière à la hauteur de D4, se dirige latéra-
les sont nombreuses, particulièrement ici où
lement à l’horizontale, puis lorsqu’elle
elles sont liées à celles de la cage thoracique.
contourne le poumon elle descend obli-
Comme tous les viscères et organes, les quement en dedans en direction de la
poumons sont contenus dans une cavité sque- base de l’appendice xiphoïde.
lettique, qui peut être fermée comme le crâne, • La petite scissure n’est présente qu’à
ou bien ouverte comme le sont la cage thora- droite, elle sépare le lobe supérieur du
cique et la cavité abdominale. lobe moyen. Elle est issue de la grande
Tous ces organes sont contenus dans un scissure lorsque celle-ci contourne le
système de double feuillet : poumon, puis se dirige légèrement obli-
• les méninges pour le système nerveux quement en dedans jusqu’à l’extrémité
central, de la 4e côte. Elle suit grossièrement dans
• le péritoine pour la cavité abdominale, tout son trajet la 4e côte (figure 5.1).
• la plèvre pour les poumons.
Ces scissures individualisent les lobes qui
Les poumons ont la forme d’un demi-cône. ne sont presque retenus que par la bronche et
On leur décrit une face externe, une face le paquet vasculo-nerveux qui les accompa-
interne une face inférieure et un sommet. gne. Chaque lobe est ainsi individualisé « en
• La face externe, convexe en dehors, est petit poumon », il en est de même pour les
en rapport direct avec la cage thoracique. segments qui à nouveau divisent ces lobes en
A B
g
Les moyens d’union
c
f Les moyens d’union permettent de stabiliser,
de maintenir les rapports entre plusieurs
d
structures.
h
Deux ligaments et les plèvres constituent
b les moyens d’union des poumons aux structu-
res en rapport.
e
Ligament
interpleural
LIGAMENT DU
POUMON
Le diaphragme
Ce mouvement est bien connu. La contrac-
tion du muscle diaphragme entraîne un abais- Diaphr.
sement de son noyau fibreux qui vient R'
« comprimer » la masse abdominale des viscè-
res. Celle-ci étant incompressible, va se dépla- Figure 5.9. Contraintes supérieures
cer en masse latéralement et en avant grâce à et inférieures exercées sur le poumon
une chute du tonus des muscles abdominaux. lors de l’inspiration forcée.
76 Ostéopathie de la cage thoracique
Les lésions
Le concept d’articulation viscérale amène à
décrire 3 types de lésions :
• des lésions articulaires dues à des défauts
de glissement,
• des lésions ligamentaires dues à des trou-
bles locaux,
• des lésions « musculaires » dues à des
affections du parenchyme pulmonaire.
Les lésions décrites regroupent les lésions
Figure 5.12. Inspir et expir des lobes classiques auxquelles il faut ajouter les lésions
supérieurs et inférieurs. ostéopathiques. Ces dernières sont fonction-
nelles, elles peuvent être réversibles ou pas.
C’est la pratique courante de « l’écoute » Elles précèdent dans le temps bien souvent
qui a permis de « sentir » ce mouvement de des lésions qui évolueront vers des affections
motilité et de décrire d’abord le mouvement structurelles. La préoccupation demeure que
puis d’en définir sa direction et son axe. tout traitement qui contribue à l’amélioration
La motilité de l’ensemble du poumon est un de la qualité du mouvement, quel qu’il soit,
mouvement de rotation du parenchyme qui témoigne d’une efficacité par le bien-être qu’il
est parallèle à la direction des côtes. Les côtes apporte.
supérieures sont grossièrement horizontales et
les inférieures obliques en bas et en dedans. Lésions articulaires
La partie supérieure du poumon est le lobe
supérieur (et le lobe moyen à droite), la partie L’amplitude de l’expansion pulmonaire est
inférieure est le lobe inférieur. À partir de toujours adaptée au besoin en oxygène de
maintenant il faut oublier le lobe moyen à l’organisme. Elle est proportionnelle à l’inten-
droite car il fonctionne en synergie avec le lobe sité de l’effort pratiqué. Si le sujet n’est pas
supérieur. Si l’on observe le plan dans lequel se sportif ou s’il ne pratique pas d’autres activités
situe la grande scissure, le lobe supérieur est nécessitant un gros apport d’oxygène, ses
antérieur et le lobe inférieur postérieur. poumons n’auront jamais l’occasion de se
La motilité du lobe supérieur ou antérieur gonfler au maximum et de remplir totalement
est une rotation-expansion horizontale, lors l’espace disponible, particulièrement les culs-
de l’inspir, autour de la bronche lobaire dite de-sac costo-diaphragmatiques. À ce niveau la
« apicale ». Issue du hile elle se dirige vertica- plèvre pariétale thoracique et la plèvre parié-
lement en haut. tale diaphragmatique seront très souvent au
La motilité du lobe inférieur est une contact avec un grand risque d’adhérences.
rotation-expansion, lors de l’inspir, autour Ces adhérences peuvent être réversibles ou
d’un axe schématisé par l’arbre bronchique. définitives.
Issue du hile cette bronche lobaire est oblique Ces adhérences siègent aux endroits où le
de haut en bas et de dedans en dehors. glissement plèvre sur plèvre est le plus réduit.
L’expir est le mouvement inverse (figure Lorsqu’une structure est soumise à une rota-
5.12). tion, les éléments situés près de l’axe de rota-
78 Ostéopathie de la cage thoracique
vers le
scalène C7
moyen
D1
A B
A B
A B
de vos métacarpiens, ils sont fixés sur la scis- moindres ou à des endroits qui sont peu solli-
sure alors que le talon de la main « balaye » en cités, uniquement lors d’une respiration
suivant le dôme. forcée par exemple. Le sinus costo-diaphrag-
matique et la scissure près du noyau lobaire
Test du lobe inférieur sont les sièges classiques d’adhérences.
Le patient est debout du côté opposé au Le mouvement de motilité perçu prend la
poumon à tester (main droite pour le poumon forme d’un demi-cône dont le sommet est la
gauche et inversement pour l’autre). Le lobe lésion. Le mouvement de motilité est alors
inférieur est postérieur : déformé pour prendre l’aspect d’un demi-
• Positionner la paume de la main latérale- tronc de cône, l’axe est respecté puisqu’il
ment sur la face externe de la cage thora- traverse la lésion.
cique, juste en dessous du creux axillaire,
Le signe d’une adhérence est l’aspect de mouve-
le bord externe du 1er métacarpien longe
ment en demi-cône de la motilité du lobe inférieur.
la 4e côte.
Si l’adhérence siège au niveau de la scissure, le
• Procédez à la même démarche intellec-
demi-cône est inversé (figure 5.22).
tuelle : rechercher la motilité, évaluer
La fixation ligamentaire du ligament du
son rythme et son amplitude, l’axe du
poumon se traduit au niveau de l’écoute par un
mouvement doit être oblique de haut
changement de l’axe de motilité du lobe infé-
en bas et de dedans en dehors, perpendi-
rieur. L’axe est modifié, il est vertical et passe par
culaire à la direction des côtes moyen-
le fameux manche de raquette. Cela confirme
nes. Le lobe inférieur effectue un mouve-
une fois de plus qu’en présence d’une lésion,
ment en bloc de rotation-expansion
l’axe de motilité « faussé » la traverse. L’ampli-
autour de cet axe. Cette motilité du lobe
tude est modifiée, limitée par la mise en
inférieur doit être en harmonie avec
tension du ligament du poumon (figure 5.23).
l’ensemble des autres lobes et des autres
viscères et organes du corps. Durant tous Le signe d’une fixation du ligament du
ces tests, prenez l’habitude en cours de poumon est une modification de l’axe de motilité
route de retourner étalonner la motilité du lobe inférieur qui devient vertical et passe par
« normale » (figure 5.21). ce ligament.
La fixation articulaire ou adhérence se localise La fixation musculaire du parenchyme
sur les plèvres, là où les mouvements sont pulmonaire est identifiable par l’écoute. Les
A B
A B C
Figure 5.22. Normal (a), adhérence du cul de sac (b) et adhérence de la scissure (c).
A B
atteintes du parenchyme à sa périphérie sont Le signe qui caractérise une lésion du paren-
rares, leur siège se trouve généralement à la chyme du lobe inférieur, est une simple diminu-
limite des noyaux des lobes ou le long de tion d’amplitude de la motilité, son axe étant
l’arborescence bronchique, c’est-à-dire proche respecté.
de la partie centrale des poumons, près de l’axe
de la motilité physiologique. Nous ne décelons Le traitement
pas de déviation du médiastin au niveau du
lobe inférieur car le cœur est bien arrimé au Correction des lésions du poumon
squelette par de nombreux ligaments. La seule
modification rencontrée mettant en évidence Une séance d’ostéopathie ne peut pas consis-
ce type de lésion est une simple réduction ter seulement en un traitement d’un ou
d’amplitude de la motilité du lobe inférieur, des poumons. Après tous les examens prati-
l’axe étant respecté ou à peine dévié parallèle- qués aux plans ostéo-articulaire, fascial, viscé-
ment (suivant la localisation de la lésion). ral, il convient de traiter la structure ostéo-
Les poumons 85
A B
A B
motilité. Progressivement, de still point en still tes du parenchyme sont très souvent locali-
point l’axe faussé du lobe inférieur se rappro- sées au lobe supérieur. Il convient de traiter en
che de l’axe normal, physiologique. parallèle le médiastin dévié du même côté.
Une règle reste impérative. Le traitement
Lésions musculaires débute par une approche périphérique de la lésion
pour l’atteindre progressivement directement. Le
Le mouvement de motilité d’un lobe où siège traitement se termine au contraire par des
une lésion musculaire est surtout modifié manœuvres générales à distance de la lésion trai-
dans son rythme et son amplitude, car son tée afin de constater comment elle a évolué au sein
axe qui passe maintenant par la lésion reste de l’entité à laquelle elle appartient et au besoin,
vertical. Le traitement reste encore l’induc- de peaufiner par quelques derniers ajustements la
tion entrecoupée de contrôles de l’améliora- bonne harmonie de la mobilité, de la motilité,
tion par l’écoute. Lors de la pratique de donc de la vitalité de l’ensemble.
l’induction, l’induction peut vous conduire Il sera étudié plus loin comment le traitement
dans une direction externe ou interne, c’est la des poumons s’insère dans une routine thérapeu-
tension des tissus qui vous guide. Ces attein- tique générale du thorax.
Chapitre 6
Le médiastin
Anatomie
Les mouvements
Les lésions
Les tests
Le traitement du médiastin
Le traitement du cœur
Routine
Le médiastin 91
Chapitre 6
Le médiastin
Le médiastin sépare les deux poumons, il est corps vertébraux des vertèbres de la charnière
contenu entre les plèvres médiastinales des cervico-dorsale, il demeure vertical car les
deux poumons. Il s’ouvre en haut sur le corps vertébraux des vertèbres dorsales s’en
pharynx, en bas le cœur repose par son sac écartent en arrière progressivement en
fibreux directement sur le diaphragme, alors descendant. Cela est dû à la cyphose dorsale.
que l’aorte et l’œsophage le traversent. Le L’œsophage chemine en avant de l’aorte, il
médiastin est constitué de la pompe cardia- traverse le diaphragme dans sa partie charnue
que et de ses vaisseaux, des bronches et de en avant de cette dernière.
l’œsophage.
L’aorte
Anatomie
Dès son origine, l’aorte est ascendante puis
Nous allons nous borner à donner les repères fléchit en arrière et forme la crosse de l’aorte,
anatomiques et situer les composants du elle vient se plaquer contre la colonne dorsale.
médiastin les uns par rapport aux autres. Elle va suivre cette colonne juste en avant et
légèrement à gauche des corps vertébraux
jusqu’à ce qu’elle traverse le diaphragme dans
Les bronches sa zone fibreuse, ici constituée par le croise-
La trachée fait suite au larynx, elle descend en ment des piliers du diaphragme, qui se refer-
arrière du manubrium sternal et donne nais- ment en avant juste devant elle.
sance aux deux bronches à la hauteur des
deuxièmes côtes. Attention, dans la représen-
Le cœur
tation globale du corps humain, la bifurcation
bronchique est toujours estimée située plus Le cœur occupe les deux tiers antérieurs de
bas. Bronche souche et bronches sont consti- l’espace entre le sternum et la colonne
tuées d’arceaux cartilagineux qui leur permet- dorsale. En avant il est situé entre le bord
tent de rester béantes. Ces arceaux sont supérieur des cartilages costaux des 3es côtes
fermés en arrière par des fibres musculaires en haut et les cartilages costaux des 5es côtes
qui permettent à ces structures de faire varier en bas. Le cœur étant couché sur le côté, il
leur diamètre. déborde latéralement plus à gauche qu’à
droite en bas.
Le cœur est enfermé dans un système de
L’œsophage
double feuillet contenant un film liquidien.
Le trajet de l’œsophage entre le pharynx et Le péricarde est plaqué contre le cœur, il est
l’estomac est vertical. Situé juste en avant des séparé du sac fibreux par le liquide péricardi-
Arche aortique
Ligament
vertébro-péricardique
Ligament
sterno-péricardique
Veine cave
supérieure Sternum
Pédicule du Péricarde
poumon droit
Ligament sterno-
Ligament phrénico- péricardique inférieur
péricardique droit
Ligament sterno-
péricardique antérieur
Diaphragme
que. Un complexe de ligaments arrime le éléments sont quand même compactés entre,
cœur au sternum, à la colonne dorsale et au en avant le sternum et en arrière la colonne
diaphragme sur lequel il repose. vertébrale dorsale, en bas le diaphragme et
Le cœur est arrimé : latéralement les poumons.
• au sternum par : le ligament sterno-
péricardique supérieur et le ligament Les bronches
sterno-péricardique inférieur,
• à la colonne dorsale (D3) par le ligament Éléments les plus antérieurs du médiastin
vertébro-péricardique, supérieur, trachée et bronches souches sont
• au diaphragme par : le ligament phréno- constituées d’anneaux cartilagineux incom-
péricardique antérieur et les ligaments plets à l’arrière. Ils sont fermés par des fibres
phréno-péricardiques latéraux (droit et musculaires transversales qui par leurs
gauche) (figure 6.1). contractions ou relâchements modifient la
Ces ligaments sont sagittaux. Latéralement lumière des bronches. Leur rigidité font
le cœur est maintenu en place par la présence qu’aucune structure qui les environnent
des deux poumons qui le fixent. n’interfère avec elles. Rappelons la douleur
aiguë provoquée par le passage d’un bol
alimentaire volumineux dans l’œsophage.
Les articulations du médiastin
Le médiastin n’étant pas une structure en L’œsophage
lui-même, mais un ensemble d’éléments hété-
rogènes constitués de tuyaux, la notion d’arti- Comme l’ensemble du tube digestif,
culation viscérale atteint ici ses limites. Ces l’œsophage est constitué de fibres musculaires
Le médiastin 93
décrire des schémas lésionnels généraux que Lors de l’écoute, les premières sensations
l’on retrouverait statistiquement chez des sont les bonnes. Suivre la motilité sur quelques
patients. Cela est dû à la grande diversité cycles. Dans ce test la perception se fait par la
anatomique des êtres humains mais aussi à la paume de la main, il ne faut pas se fier à la
plus grande diversité de leur mode de « fonc- sensation de vos doigts qui semblent « partir »
tionnement ». de l’autre côté. La motilité est antéro-
postérieure, une déviation latérale dans le
Les tests mouvement indique une lésion (figure 6.6).
• Si cette déviation du médiastin est pure-
L’examen clinique des poumons repose sur ment latérale, elle est provoquée par un
des tests d’écoute et quelquefois sur le test du processus de fibrose du parenchyme
diabolo. Il en est de même pour le médiastin pulmonaire que nous avons étudié plus
examiné dans son ensemble, et pour le cœur. haut.
• Si cette déviation du médiastin est perçue
Le médiastin dans une direction à 135° par rapport à la
verticale, elle témoigne d’une inflamma-
Le médiastin dans son ensemble était entraîné tion d’une bronche.
en avant par un mécanisme de roues dentées • Si aucune déviation n’est ressentie, mais
lié à la motilité des poumons. Les poumons que la paume de la main semble attirée
ayant une forme de demi-tronc de cône, le vers le bas, il convient d’interpréter cela
rayon des roues dentées augmente du haut comme une tension de l’œsophage, ou
des poumons en allant vers le bas. Si vous de la trachée. Dans ce cas si le diagnostic
posez le talon de votre main sur le manu- est incertain, il faut utiliser le test du
brium sternal, la paume recouvre le médias- diabolo. Cette manœuvre a été décrite
tin. Dans les tests d’écoute l’inspir sera
ressenti comme une poussée en avant bien
plus importante sous vos articulations
métacarpo-phalangiennes que sous le talon
de votre main. L’expir est le mouvement
inverse (figure 6.5).
A B
plus haut. Pour tester, la main est posée différencier en dehors de l’écoute de
en travers de la partie supérieure du l’estomac qui sort de cette étude, il est
thorax au niveau du manubrium et des possible de pratiquer une écoute locale
clavicules, l’autre occupe le creux xiphoï- de l’œsophage en posant la paume de
dien. Les deux mains effectuent une rota- la main à la pointe du sternum :
tion dans le même sens, le diamètre de - si elle semble tractée vers le haut cela
chaque cercle varie de telle façon que le signe une hernie hiatale, ou une dévia-
sommet des deux cônes puisse se dépla- tion du médiastin (il faut alors contrô-
cer sur toute la hauteur du médiastin. Si ler la déviation en testant le médiastin
les deux mains apparaissent comme par la méthode classique vue plus
figées et que le « curseur » (le sommet des haut),
deux cônes) ne se déplace pas, il faut - si elle semble tractée vers le bas cela
interpréter cela comme une tension, à la signe une ptose gastrique (figure 6.7).
hauteur où le curseur semble fixé :
- si le curseur est fixé en haut, la paume Le cœur
au niveau du creux xiphoïdien décrit
un cercle important, alors que celle Le cœur est la seule structure du corps à
placée en travers du manubrium appa- posséder une motilité sans que l’on puisse
raît comme pivotant sur elle-même, définir un inspir ou un expir. Cela demande
cela signe soit une déviation du quelques explications : les structures impai-
médiastin, soit une tension de la bron- res, osseuses ou viscérales ont une motilité
che souche. L’écoute classique du qui est une rotation autour d’un axe transver-
médiastin montrera une déviation sal et horizontal. Nous avons vu que le ster-
latérale s’il s’agit d’une déviation du num, comme le médiastin s’élevait autour
médiastin ; d’un axe horizontal passant par le manu-
- si le curseur reste fixé en bas, il brium. Pour la motilité du cœur, l’axe de
convient d’interpréter ça comme un rotation est vertical et le mouvement est une
problème au niveau du cardia : ptose rotation horizontale de part et d’autre de
gastrique ou hernie hiatale. Pour les l’axe médian du corps. Cet axe est schématisé
98 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
Figure 6.9. « Feuille morte » sur la charnière Figure 6.10. Induction sur la trachée.
manubrium-sternum.
viscère ou l’organe de tenter de conserver la vous entraîner dans n’importe quelle direc-
meilleure motilité efficace possible malgré la tion. Ne faites aucune déduction sur l’affec-
dysfonction. Il est évident que la lésion sera tion en fonction de la direction où vous
plus sévère si amplitude et rythme sont entraînent les tissus. Cette direction reste
réduits, l’organe ou le viscère n’aura plus en dans l’axe de la bronche, elle peut être latérale
lui-même les moyens de maintenir un mini- ou médiane, ou encore axiale s’il s’agit de la
mum de vitalité. Cette interdépendance trachée seule (figure 6.10).
n’existe qu’auprès des organes et viscères
constitués de fibres musculaires. L’œsophage
La lésion en bloc concerne l’œsophage et Les tests peuvent indiquer :
les bronches. • une tension globale de l’ensemble de
Le traitement consiste à pratiquer un l’œsophage thoracique,
« diabolo » général du médiastin, une paume • une tension localisée en arrière de la char-
au sommet de l’épigastre, l’autre en travers du nière du manubrium avec le sternum,
manubrium. Comme toujours, des manœu- • une tension localisée en arrière de la
vres d’écoute durant ce traitement vous pointe du sternum : ascendante ou
permettent de noter l’amélioration éventuelle descendante.
de la motilité du médiastin. La tension de l’œsophage est traitée de la
Il est aussi recommandé de pratiquer la même manière qu’une tension en bloc du
manœuvre de la « feuille morte » sur la char- médiastin (voir figure 6.19).
nière manubrium-sternum. Cette localisation La déviation du médiastin est traitée par une
correspond à la bifurcation bronchique et à la induction locale et/ou manœuvre de la
zone de l’œsophage où la tension est maxi- « feuille morte » (voir figure 6.9).
male. Vérifier grâce à l’écoute, la qualité de L’hernie hiatale est traitée localement par
vos manœuvres (figure 6.9). induction et manœuvre de la « feuille morte ».
Vous connaissez maintenant parfaitement ces
Lésion des bronches techniques. Ce traitement doit être associé à
Quelle que soit la symptomatologie, ou même une manœuvre directe au niveau de l’esto-
si elle est absente, l’induction est le traitement mac. Cette dernière consiste à prendre un
local de choix. Là encore cette induction peut appui sur l’estomac dans la région riche en
100 Ostéopathie de la cage thoracique
A B
Figure 6.11. Manœuvre spécifique pour une hernie hiatale.
A B
Figure 6.12. Manœuvre spécifique pour une ptose de l’estomac.
A B
Figure 6.13. Induction du cœur.
Le médiastin 101
croisements de fibres musculaires entre le et la ptose gastrique qui traduisent des contrain-
cardia et le pylore et exercer sur cette zone une tes exercées sur le cardia qui est intra-thoracique.
pression descendante (figure 6.11).
La ptose de l’estomac est traitée par induction
et « feuille morte » et par une manœuvre spéci- Le traitement du cœur
fique qui consiste à fixer l’estomac, toujours Lorsque le test d’écoute indique un déséquili-
dans la même région puis à agripper l’ensem- bre de la motilité du cœur, il est recommandé
ble de la cage thoracique avec doigts, mains et de pratiquer l’induction, à partir de la même
avant-bras et de l’amener en extension en position que celle de l’écoute. Cette manœu-
soulevant les talons du sol (figure 6.12). vre peut être faite en position assise. Les mains
Il est apparu impossible de traiter un sujet sont entraînées dans le sens de la facilité
comme le thorax sans évoquer la hernie hiatale (figure 6.13).
Routine 103
Routine
A B
Figure. 6.14. Étirements après travail sur leurs fascias des muscles obliques de l’abdomen,
puis grands dentelés et pectoraux.
A B
Figure. 6.15.
La ceinture scapulaire
Figure 6.16. Travail myo-fascial au niveau
Le praticien est assis à la tête du patient,
allongé sur le dos. Le talon de ses deux mains
de la ceinture scapulaire.
reposant sur le bord supérieur des clavicules
(la pression est de l’ordre de 600 g), il se laisse Le diaphragme supérieur
guider par les tensions des muscles. C’est Le traitement des diaphragmes supérieurs
l’image d’un volant entre les mains, chaque s’effectue à partir de la position précédente :
main effectue un mouvement inverse de • Diminuer la pression exercée par les
l’autre. Si un déséquilibre apparaît d’entrée, il mains du praticien à 400 g.
faut suivre le mouvement guidé par les • Se projeter sur les fascias. La manœuvre
tensions des tissus. Très rapidement est est identique, à la différence près que le
ressentie une réharmonisation de la tension contact est réalisé contre le bord inférieur
des tissus. Chacune des deux mains réalise un des clavicules. La tension des fascias
mouvement identique mais de sens opposé entraîne vos mains dans des lemniscates
(comme pour un volant) (figure 6.16). attendus, mais toujours surprenants.
106 Ostéopathie de la cage thoracique
• Conserver l’image du volant sous les médiastinale. L’ensemble de ces éléments sont
mains et suivre les tensions des fascias soumis latéralement aux tensions des deux
jusqu’à ce que sous les mains l’équilibre poumons. La manœuvre du diabolo est prati-
soit parfait (figure 6.17). quée les mains en travers du thorax, l’une juste
au-dessus de l’appendice xiphoïde, l’autre en
Le diaphragme travers du manubrium sternal. Même si les
deux mains sont dans un plan frontal, elles
Le muscle diaphragme est soumis à de
perçoivent là encore ce mouvement de diabolo
nombreuses tensions par son rôle et par tous
formé de deux cônes opposés par leur sommet,
les éléments qui s’y insèrent ou qui le traver-
leur sommet commun mais opposé formant le
sent.
curseur capable de parcourir toute la distance
• Disposer une main en travers de la base
entre les bases des cônes (figure 6.19).
du thorax et l’autre à sa verticale en
travers de la colonne vertébrale. L’ensemble diaphragmes supérieurs
• Suivre les tensions qui entraînent les et ceinture scapulaire, médiastin
mains. et muscle diaphragme
• Conserver l’image du diabolo avec le
curseur (sommet opposé des deux cônes) Il est possible de corriger le déséquilibre des
qui navigue entre les deux mains. tensions des fascias de l’ensemble de ces struc-
• Rechercher l’harmonie de ce mouve- tures en une seule manœuvre. Pour cela, pren-
ment, le curseur doit pouvoir parcourir dre un contact au niveau de l’épigastre et
librement l’espace entre les deux mains l’autre sur les extrémités externes des clavicu-
(figure 6.18). les et le bord supérieur du manubrium sternal.
Ce contact se fait au moyen de l’ensemble des
deux avant-bras (des articulations métacarpo-
Le médiastin phalangiennes au coude) (figure 6.20).
Il n’y a pas de muscle dans les composants du
médiastin, mais les éléments qui le constituent
Correction des lésions du poumon
ont des parois contenant des fibres musculai-
res et sont tapissés en partie par la plèvre Voir pages 84 à 87.
Routine 107
A B C
Figure. 6.21. Travail sur les trois plans : structure(a), fascia(b), organe(c).