Promouvoir L'interaction Et La Coopération en Classe de Langues
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Promouvoir L'interaction Et La Coopération en Classe de Langues
langues
Sophie Bourrat
PROMOUVOIR L’INTERACTION ET LA
COOPERATION EN CLASSE DE LANGUES
Je remercie aussi mes deux collègues au Lycée des Eaux Claires, Elsa Tardy et
Caroline Sellin, pour avoir pris le temps de discuter avec moi des problèmes
rencontrés avec la classe cible.
Mes remerciements à ma tutrice, Elise Delagrée, avec qui j’ai pu discuter des
remédiations possibles à ma séquence interculturelle.
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Attestation de non-plagiat
Toutes les sources d’information utilisées et les citations d’auteur ont été
mentionnées conformément aux usages en vigueur.
Je suis conscient(e) que le fait de ne pas citer une source ou de ne pas la citer
clairement et complètement est constitutif de plagiat, que le plagiat est considéré
comme une faute grave au sein de l’Université, pouvant être sévèrement
sanctionnée par la loi.
Fait à Grenoble,
Le 27 avril 2015
Signature de l’étudiant(e)
Page 3
TABLE DES MATIERES
Attestation de non-plagiat................................................................................ 3
Introduction ...................................................................................................... 6
2. Situation-problème .......................................................................... 11
Page 4
Partie 3 : Projet d’action................................................................................ 25
Conclusion ....................................................................................................... 48
Bibliographie ................................................................................................... 50
Sitographie ...................................................................................................... 51
Annexes............................................................................................................ 52
Résumé ............................................................................................................ 60
Page 5
Introduction
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Partie 1 : Etat des lieux
Le Lycée des Eaux Claires est un lycée général et technologique public situé à
l’entrée de Grenoble. Il accueille 1080 élèves qui sont pour la plupart originaires
des villes de Grenoble, Varces, Vif et Monestier de Clermont. A cause de
l’éloignement géographique de certaines de ces villes, qui ne sont d’ailleurs pas
toujours bien desservies par les transports en commun, le lycée a ouvert en 2013
un internat pouvant accueillir 180 élèves.
Le taux de réussite au baccalauréat pour l’année scolaire 2012-2013 est de
93%, soit deux points de moins que le taux de réussite attendu par rapport aux
établissements comparables dans l'académie de Grenoble, mais égal au taux de
réussite attendu par rapport aux établissements comparables au plan national.
En se basant sur les données statistiques fournies pour la classe cible (la classe
de 2nd 10/11), on constate que la plupart des catégories socioprofessionnelles
(CSP) sont représentées. Dans cette classe de seconde, vingt-deux parents
d’élèves ont un emploi considéré comme CSP+1 (cadre, enseignant, ingénieur, ou
un emploi dans la fonction publique, la santé ou le commerce) et dix-huit un
emploi appartenant à une CSP considérée comme moins favorisée (ouvrier
qualifié, technicien, agriculteur, employé, ou un emploi de personne service aux
particuliers). Trois parents disent ne pas avoir d’activité professionnelle. Cette
diversité socio-économique semble aller de pair avec une certaine diversité
culturelle. Cette dernière est d’ailleurs plutôt marquée dans mes classes de
seconde. En se basant sur ces observations, on peut d’emblée émettre l’hypothèse
que ces disparités auront des conséquences sur les idées reçues des élèves et sur
les relations entre les différents groupes sociaux, ethniques et culturels au sein du
lycée ou d’une même classe.
Concernant le bassin de recrutement des élèves de seconde, on remarque que la
plupart d’entre eux viennent des collèges Fantin Latour et Aimé Césaire à
1
Les CSP + sont les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées (les chefs d’entreprises,
les artisans et commerçants, les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les professions
intermédiaires).
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Grenoble, du collège Jules Verne à Varces et du collège Le Massegu à Vif.
L’établissement d’origine peut avoir un impact sur la façon dont les élèves sont
perçus par les enseignants ou par leurs camarades étant donné que les collèges de
Varces et de Vif ont une meilleure réputation que les collèges grenoblois.
Un atout de ce lycée est qu’il a été entièrement reconstruit entre 2009 et
2013 (la deuxième tranche de travaux est toujours en cours). Par conséquent, le
cadre de vie est très agréable. L’établissement se veut moderne, que ce soit au
niveau de l’architecture, de l’isolation thermique, ou du matériel numérique (des
vidéoprojecteurs et ordinateurs dans toutes les salles, cinq salles informatiques,
des mp3 à disposition des professeurs de langue, etc.).
Pour ce qui est des filières proposées, les élèves peuvent préparer un
baccalauréat Littéraire (L) Economique et Social (ES), Scientifique (S), ou
Sciences et Technologies du Management et de la Gestion (STMG). En seconde,
les élèves ont le choix entre « sciences économiques et sociales » ou « principes
fondamentaux de l’économie et de la gestion » pour leur enseignement
d’exploration obligatoire. Pour leur deuxième enseignement d’exploration,
plusieurs choix sont possibles : « littérature et société », « méthodes et pratiques
scientifiques », « latin », et « LV3 Italien ». Par ailleurs, le lycée propose un
certain nombre d’enseignements facultatifs, dont une section européenne en
anglais, ainsi que des formations post-bac (classe préparatoire aux Hautes Etudes
Commerciales (HEC) option technologique et classe préparatoire au diplôme de
comptabilité et gestion).
En ce qui concerne le projet d’établissement, la ligne directrice est de
« construire ensemble un établissement éco responsable qui lutte pour l’égalité
des chances ». Le projet d’établissement comprend quatre grands axes divisés en
plusieurs objectifs spécifiques. Un certain nombre de ces objectifs se révèlent
pertinents pour la thématique de ce mémoire – soit l’interaction en classe de
langue. L’Axe 1, intitulé « Apprentissages », rappelle la nécessité d’« amener les
élèves à devenir acteurs de leurs apprentissages ; de mettre les élèves en confiance
et [de] les amener à ne plus avoir honte de leurs difficultés ; [de] redonner goût et
sens de l’effort ; [de] faire prendre conscience que la présence en classe constitue
un apport pour le groupe ». Il s’agit donc de créer un cadre de travail serein et
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motivant afin que les élèves s’investissent dans la construction de leurs
apprentissages. L’Axe 3, intitulé « Education à la santé et à la citoyenneté », met
en avant « l’apprentissage de la citoyenneté : apprendre à se respecter, développer
la tolérance » ainsi que l’importance de « développer la solidarité » (dont
« travailler sur la cohésion de classe »). En effet, les élèves ne vont accepter de
collaborer que s’ils ont l’impression que leurs opinions sont respectées et leurs
erreurs considérées avec bienveillance. Enfin, l’Axe 4, intitulé « Insertion sociale
et professionnelle », s’attache au besoin de « créer et maintenir la motivation [des
élèves] » et « [de] contribuer au bien-être de chacun ». Ces deux objectifs
spécifiques ont pour indicateur le « mal-être, [et la] démotivation liée à la sphère
privée ». Ces facteurs extra-scolaires sont à prendre en considération car ils
peuvent avoir un impact sur la cohésion du groupe-classe.
En ce qui concerne le contrat d’objectifs pour les années 2014-2018, l’objectif
2, « La vie au lycée : un parcours citoyen », m’intéresse tout particulièrement
puisque il se focalise sur « la responsabilisation des élèves » et « les projets autour
des problématiques adolescentes et des dérives comportementales ». Ces deux
sous-objectifs peuvent être mis en relation avec un cas de harcèlement dans la
classe cible.
Pour conclure, le Lycée des Eaux Claires est un établissement attractif de par
son cadre de vie et ses offres éducatives et pédagogiques. Néanmoins, les élèves
semblent avoir du mal à tirer parti des atouts de l’établissement. Le projet
d’établissement et le contrat d’objectifs mettent tous les deux en exergue un
certain mal-être chez les élèves, une certaine passivité, ainsi qu’un manque de
solidarité et de bienveillance.
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il semble que les tensions déjà existantes au collège se perpétuent au lycée (c’est
le cas pour des élèves originaires du collège Le Massegu à Vif).
Une des spécificités de cette classe est la diversité ethnique des élèves : deux
élèves ont des parents d’origine hispanique, plusieurs élèves sont d’origine arabe
(les parents sont algériens), trois élèves viennent du Caucase (Tchétchénie,
Arménie, Géorgie), une élève a des parents congolais, une élève a des parents
anglais (elle est elle-même née à Birmingham) et une élève a vécu en Inde de 11 à
13 ans (la maman est par ailleurs japonaise). Etant donné que les élèves de cette
classe ont du mal à communiquer les uns avec les autres, on est en droit de se
demander si ces différences ethniques, culturelles et linguistiques ne sont pas
sources d’incompréhension entre eux.
On note que l’emploi du temps des élèves de seconde est très chargé – entre 6
et 7 heures de cours par jour. Les élèves de la 2nd 10/11 ont trois heures d’anglais
par semaine : le lundi de 14h à 15h, le jeudi de 8h à 9h et le vendredi de 11h à
12h. Les élèves sont particulièrement passifs le jeudi matin de 8h à 9h.
Au premier trimestre, les deux classes ont obtenu des moyennes plutôt faibles
en français (10/20 pour la 2nd10 et 10.06/20 pour la 2nd11) et en mathématiques
(8.90/20 pour la 2nd10 et 9.93/20 pour la 2nd11). Les résultats sont meilleurs en
histoire-géographie avec une moyenne de 11.39/20 pour la 2nd10 et 12.16/20 pour
la 2nd11. Les professeurs principaux des deux classes ont noté que le travail des
élèves est trop irrégulier. Ce sentiment est partagé par deux autres de mes
collègues avec qui j’ai eu l’occasion de discuter : le professeur d’espagnol de la
2nd 10 et le professeur de français des 2nd 10 et 11. Le professeur d’espagnol
soutient que les élèves de 2nd 10 sont passifs en classe et que le travail à la maison
n’est pas fait sérieusement. Quant au professeur de français, elle constate que la
participation orale est limitée à quelques élèves et que le travail à la maison n’est
pas fait pour une majorité de la classe.
Les résultats en anglais sont plutôt bons. La moyenne générale de la classe est
de 13.55/20 au premier trimestre et de 12.52/20 au deuxième trimestre. Il existe
néanmoins des disparités entre les élèves. Au premier trimestre, la moyenne la
plus élevée est 18.62/20, la moyenne la plus faible 9.08/20 et 6 élèves ont une
moyenne inférieure à 12/20. L’écart est encore plus flagrant au deuxième
Page
10
trimestre : la moyenne la plus élevée est 17.56/20, la moyenne la plus faible
7.56/20 et 10 élèves ont une moyenne inférieure à 12/20.
Par ailleurs, la note de participation orale atteste du manque d’investissement
des élèves lors des activités en classe entière. Au premier trimestre, 11 élèves ont
obtenu une note inférieure à 10, la note la plus faible étant 5/20 ; idem pour le
deuxième trimestre. La note de participation orale prend en compte le nombre
d’interventions des élèves (7 points), la richesse lexicale et grammaticale (3
points), l’intelligibilité (3 points), l’attention (2 points), le recours au tout-en-
anglais (3 points) et l’implication en classe (2 points). Plusieurs problèmes
semblent se poser : 1) la participation est limitée à 6 ou 7 élèves ; 2) certains
élèves avec des facilités en anglais sont passifs ; 3) l’interaction inter-élèves est
difficile à mettre en place (il est difficile d’obtenir des volontaires lors des
activités d’inter-questionnement2 et certains élèves refusent catégoriquement
d’être mis à contribution). Par conséquent, le temps de parole élève est fortement
réduit tandis que le temps de parole enseignant est trop important.
2. Situation-problème
2
Par « interquestionnement » on entend les moments où les élèves se posent des questions entre
eux lors du rebrassage de début d’heure, de l’analyse de documents écrits ou oraux, ou de la
correction des devoirs.
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11
vocabulaire et la syntaxe de base. Par conséquent, elles ont peur de parler devant
les autres et n’aiment pas travailler en groupe.
La veille des vacances de Noël j’ai fait remplir un questionnaire aux vingt
élèves présents3. Parmi les élèves absents ce jour-là on dénombre l’élève victime
de harcèlement et une jeune fille plutôt isolée du reste de la classe. Le
questionnaire comprenait 4 grands axes : le climat de la classe, le travail en classe,
l’enseignante, les points positifs et négatifs du cours d’anglais.
Les réponses au questionnaire se sont avérées surprenantes car en contradiction
avec ma propre perception de la classe. Tous les élèves ont déclaré se « sentir
bien » lorsqu’ils viennent en cours d’anglais. 18 élèves sur 19 disent que le
jugement de leurs camarades ne les empêche pas de participer et qu’ils préfèrent
travailler en groupe qu’individuellement.
Par ailleurs, les réponses des élèves révèlent un besoin de reconnaissance, de
valorisation et d’équité. A la question « l’enseignante arrive-t-elle à rendre le
cours vivant et dynamique ? », 5 élèves sur 19 ont répondu que « oui » car
l’enseignante « fait participer tous les élèves ». Les réponses de deux élèves à la
question « Est-ce que l’enseignante contribue à créer un cadre de travail
agréable ? » sont aussi révélatrices de ce besoin de reconnaissance. L’un d’entre
eux pense que l’enseignante est « à l’écoute, patiente et compréhensible ». Le
deuxième ajoute : « tout le monde peut exister, elle nous valorise, on se sent
présent et pas de simples élèves ». Dans les points positifs du cours d’anglais, 5
élèves ont choisi « l’ambiance de classe / l’ambiance de travail » et 4 élèves le fait
qu’il y ait « beaucoup d’oral ».
Ces résultats semblent indiquer que les élèves recherchent un cadre de travail
sécurisant où ils se sentent compris et valorisés par l’enseignant mais aussi
confiants vis-à-vis des réactions de leurs camarades. Le fait de pouvoir
s’exprimer, de pouvoir donner son opinion, semble aussi très important pour eux.
3
Voir Annexe 1. Un élève ne m’a pas rendu son questionnaire si bien que l’analyse des résultats
est basée sur dix-neuf questionnaires.
Page
12
On ajoutera néanmoins qu’un sondage réalisé par les délégués de 2nd11 au
premier trimestre a révélé que 3 élèves disent se sentir mal dans la classe tandis
que 17 élèves trouvent qu’il y a une mauvaise ambiance de classe.
Page
13
Partie 2 : Notions en question
Dans sa note d’analyse intitulée « Favoriser le bien être des élèves, condition
de la réussite éducative » (2013), Sarah Sauneron rappelle que : « plusieurs études
démontrent que la qualité de l’expérience scolaire et les interactions qui lui sont
associées est essentielle pour les compétences sociales de l’enfant mais aussi pour
ses capacités d’apprentissage » (Sauneron, p.2). Cependant, elle soutient que
l’expérience scolaire peut être source de « mal-être » chez les élèves français. Son
analyse est basée sur une enquête de la Health Behaviour in School-aged
Children4 selon laquelle « seuls 55% des élèves français jugent que leurs
camarades sont gentils et coopératifs, contre 83% des élèves suédois » (ibid, p.3).
De plus « 1 élève sur 8 déclare avoir été agressé verbalement ou physiquement au
moins deux fois à l’école, un chiffre élevé par rapport aux autres pays de
l’OCDE » (ibid, p.3).
Par ailleurs, Agnès Cavet affirme dans son article « Quelle vie scolaire pour les
élèves ? » (2009) que d’autres facteurs peuvent être à l’origine de ce mal-être
scolaire. Elle cite entre autres la compétition scolaire, qui crée des tensions entre
les élèves, ou la représentation idéale de l’élève modèle, source de frustrations
pour certains élèves qui ont l’impression de ne jamais réussir à l’atteindre (Cavet,
p.10).
Des conflits entre élèves peuvent aussi apparaître lorsque la composante
pluriculturelle d’une classe est marquée. En effet, certaines représentations
culturelles sont tellement ancrées dans l’esprit des élèves qu’elles finissent par
faire obstacle à la compréhension de l’autre. Comme le Dr Gaouaou Manaa
l’explique dans son article « L’enseignement/apprentissage du français langue
étrangère et la quête d’une nouvelle approche avec les autres cultures » : « Dans
une classe de langue où s’entrecroisent la culture de l’apprenant et celle
4
(HBSC) Enquête qui analyse diverses dimensions de la santé des élèves de 11, 13 et 15 ans dans
41 pays (enquête 2010)
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véhiculée par la langue enseignée, l’enseignant a pour mission de permettre le
développement optimal d’apprenants parfois très différents les uns des autres
[…]. Cette confrontation aux différences ainsi que leur gestion au sein de la
classe constituent des défis importants » (Manaa, 2009, p.214).
Par conséquent, la mise en place d’un espace de travail collaboratif requiert
l’instauration d’un sentiment d’appartenance au sein du groupe, c’est-à-dire un
esprit de fraternité et de complicité. Dans La motivation en contexte scolaire
(2009), Roland Viau utilise le terme de « communauté d’apprenants » (p.162)
dans laquelle chaque élève peut compter sur l’aide et l’encouragement des autres
pour apprendre. Il propose d’ailleurs trois moyens d’action pour mettre en place
ce climat collaboratif : faire comprendre aux élèves que leurs camarades sont
d’importantes sources d’informations et peuvent donc les aider ; donner aux
élèves les outils leur permettant de travailler avec les autres et de leur demander
de l’aide ; répertorier le type d’aide que chaque élève peut apporter à la classe.
Néanmoins, Chantal Leclerc, dans son ouvrage Comprendre et construire les
groupes (1999), insiste sur la nécessité de faire prendre conscience aux élèves
« que les relations idéales et parfaitement harmonieuses sont rarissimes et qu’il
est possible de faire quelque chose ensemble, même si certains désaccords restent
présents » (Leclerc, p.89).
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15
associant les élèves par binômes, on met l’élève passif en situation de dialogue et
d’échange » (ibid, p.36).
Un autre indicateur de passivité chez les élèves est la participation orale.
D’après une enquête5 de l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville
(AFEV)6, 37% des écoliers et collégiens interrogés déclarent qu’ils ne lèvent pas
très souvent, voire jamais la main en classe. Parmi les raisons données, on trouve
en deuxième position « la peur de se tromper » (25%). 17% des élèves admettent
quant à eux avoir peur de parler en public. Le jugement et le regard des autres
modifient ainsi le comportement des élèves. Comme Francine Cicurel l’explique
dans La classe de langue un lieu ordinaire, une interaction complexe (2002), la
prise de parole en public : « a un effet sur les affects et l’image que l’individu se
fait de lui-même. Ainsi, faire une erreur devant une assistance, ou la faire
plusieurs fois de suite, met en jeu des émotions qui peuvent avoir un effet sur les
facteurs cognitifs » (Cicurel, p.7).
Dans son article intitulé « Comment améliorer la participation orale en
classe ? » (2014), François Ceci liste tout un ensemble de freins à la participation
orale. On citera entre autres : la mise en place d’une pédagogie peu active, rigide,
centrée sur l’enseignant ; la méconnaissance des élèves ; l’utilisation d’un
vocabulaire inadapté (d’où une incompréhension du cours, des consignes ou de la
question) et l’influence des pairs.
C’est l’un des préalables à la mise en place d’un cadre de travail sécurisant et
collaboratif. En effet, l’existence de normes contradictoires peut être source de
conflits entre les élèves mais aussi entre les élèves et l’enseignant. De ce fait, les
normes doivent être définies collectivement par l’ensemble des membres du
groupe pour ce que ce dernier fonctionne efficacement. Dans son ouvrage
5
Enquête réalisée auprès de 397 enfants du primaire et du collège bénéficiant d’un
accompagnement à la scolarité par un étudiant de l’AFEV (Baromètre Trajectoires, 2009).
6
Association nationale créée en 1991 regroupant des étudiants bénévoles qui agissent contre les
inégalités dans les quartiers populaires.
7
Dans le contexte de la classe, le terme « norme » désigne l’ensemble des attitudes, des
comportements, et des opinions permis ou répréhensibles.
Page
16
Méthodes pour enseigner et apprendre en groupe (2005), L. Peeters soutient que
les normes « apportent de la stabilité et rendent les comportements prévisibles.
[…] Les normes facilitent les activités de groupe en jouant un rôle de régulateur
des comportements. Elles créent un lien entre les membres du groupe et donc une
cohésion » (Peeters, p.21).
La difficulté pour l’enseignant est de réussir à faire accepter ces normes par
l’ensemble de la communauté d’apprenants. Par « accepter » on désigne à la fois
le respect et l’intériorisation de ces normes. Ainsi, on souhaite que les élèves
finissent par appliquer ces règles sans l’aide d’interventions extérieures (ex :
récompense).
Afin de faire évoluer les normes des élèves, Peeters propose les dispositifs
suivants : faire prendre conscience aux élèves de l’existence de normes
contradictoires pour une même situation et en discuter collectivement, recadrer les
comportements déviants pour éviter que ceux-ci ne deviennent « la norme » et
montrer aux élèves l’intérêt (pour eux) d’une norme.
8
Page Internet sans pagination (voir sitographie)
Page
17
beach, etc.). Le troisième, « The reporter game », consiste à improviser le
commentaire simultané d’un reportage inconnu muet sur l’actualité récente.
Dans son ouvrage Une classe qui coopère: Pourquoi? Comment? (2007),
Christian Staquet soutient que le travail de groupe est le moment où les élèves
peuvent expérimenter les valeurs démocratiques et les règles de la société. En
effet, la classe est par définition un espace cadré régi par un certain nombre de
règles. Le respect de ces règles est attendu lors des travaux de groupe (respecter
les opinions de chacun, s’écouter les uns les autres, négocier des solutions
collectives, participer au travail, etc.) et ceux qui refusent de s’y prêter sont
sanctionnés (contrairement à ce qui se passe dans la cour de récréation par
exemple).
Les travaux de groupe sont par ailleurs l’occasion idéale pour apprendre aux
élèves à s’autogérer. Dans cette optique, Staquet propose de mettre en place des
moments de réflexion sur le travail de groupe (en interne ou en classe entière) au
cours desquels les élèves réfléchissent sur les « habilités coopératives
prioritaires » (ex : « se respecter »). Il envisage aussi des temps de réflexion après
le travail de groupe pour permettre aux élèves d’en analyser les
dysfonctionnements (au niveau des relations entre pairs, de la façon de
fonctionner et d’apprendre au sein du groupe) et de proposer des solutions
collectives.
En outre, il a été démontré que les travaux de groupe basés sur
l’interdépendance des résultats et des moyens favorisent des attitudes d’entraide et
de coopération9. Etant donné que chaque membre du groupe doit réaliser ses
objectifs spécifiques avant d’atteindre les objectifs communs, les élèves sont
nécessairement amenés à s’entraider. Le concept de mutualisation des ressources
implique aussi que les élèves apprennent « à » et « de » leur coéquipiers et
échangent les informations dans une relation « donant-donant » (Staquet, 2007,
p.91).
9
Idée mise en avant par Roland Viau dans La motivation en contexte scolaire (2009) et par
Christian Staquet dans Une classe qui coopère: Pourquoi? Comment? (2007).
Page
18
La composition des groupes par l’enseignant peut quant à elle apporter une
solution au problème des « clans » ; en formant des groupes inhabituels, on
apprend aux élèves à s’ouvrir aux autres et à se socialiser. De plus, les effectifs
réduits rassurent les élèves timides ou introvertis. Il est en effet moins blessant
pour l’image de soi de faire une erreur devant deux ou trois camarades que devant
la classe entière.
10
Méthode qui préconise l’utilisation conjointe de l’image et du son ; priorité donnée à l’oral.
Page
19
de ce travail, l’enseignant accompagne les élèves en circulant dans les groupes : il
guide, apporte des savoirs, calme les tensions, etc. Mais il n’impose en aucun cas
une manière de faire. L’enseignant « reprend la main » seulement en fin d’activité
pour proposer un débriefing final sous forme de débat (« Qu’avez-vous appris ou
retenu de cette activité ? »).
Par conséquent, la volonté de rendre l’élève acteur de son apprentissage va de
pair avec la nécessité pour l’enseignant de s’effacer. L’objectif pour l’enseignant
est d’augmenter le temps de parole des élèves tout en les responsabilisant et en les
rendant plus autonomes dans la construction de leurs savoirs. Mais cela s’avère
difficile pour beaucoup de collègues habitués à un enseignement frontal. Brunot et
Grosjean expliquent qu’un certain nombre d’enseignants ne font pas travailler
leurs élèves en groupes à cause du bruit qu’ils engendrent et de leur perte de
temps supposée. Pour Staquet « la classe coopérante ébranle l’équilibre
professionnel de l’enseignant lors de cette décolonisation des habitudes de
dépendance réciproque avec les élèves » (Staquet, 2007, p.12). Le problème est
que les enseignants ont du mal à se cantonner à un rôle d’observateur car ils ont
l’impression de ne plus exister professionnellement. A cela s’ajoute un sentiment
de culpabilité : l’enseignant a l’impression d’être payé à ne rien faire. Cependant,
les travaux de groupe donnent en réalité plus de « souplesse et d’amplitude à
l’action pédagogique de l’enseignant » (Brunot & Grojean, 1999, p.122) puisque
ce dernier peut aider les groupes selon les difficultés qu’ils rencontrent, apporter
des savoirs quand les élèves en font la demande, extraire un élève d’un groupe
pour l’aider, etc. Cette phase d’observation permet d’ailleurs à l’enseignant de
recadrer les élèves tentés par le désir de contrôler ou de manipuler les autres.
Pour Brunot et Grosjean, le travail de groupe rend les élèves actifs car ce sont
eux qui résolvent le problème / l’obstacle et non l’enseignant. Dans leur ouvrage,
ils listent d’ailleurs les conditions à respecter pour que ce travail de groupe soit
efficace. Ils conseillent par exemple de ne pas dépasser 3 ou 4 élèves par
groupe. Au-delà on prend le risque que certains élèves ne puissent pas être
entendus et/ou communiquer avec tous les membres du groupe. De plus, pour
qu’il y ait un bénéfice au niveau des apprentissages, le travail des différents
Page
20
membres du groupe doit être mis en commun, les rôles au sein du groupe doivent
tourner (ex : animateur, vérificateur, quêteur…11) et les groupes ne doivent être ni
trop homogènes (échanges infructueux) ni trop hétérogènes (échanges
compromis).
Trois configurations proposées par les auteurs semblent intéressantes pour la
problématique de ce mémoire : la mise en groupe autour d’un thème, la mise en
groupe selon l’hétérogénéité des élèves (tant que cette dernière n’est pas trop
importante), la création de groupes d’experts12. Dans L’apprentissage coopérant
(1996), Robert Pléty soutient que les groupes doivent toujours être un minimum
hétérogène afin que les élèves se centrent davantage sur l’objectif que les
partenaires doivent atteindre et moins sur les facteurs personnels.
Dans un article intitulé « Apprentissage coopératif / apprentissage collaboratif :
d'un comparatisme conventionnel à un comparatisme critique » (2007), Alain
Baudruit souligne néanmoins qu’il faut distinguer deux types de groupe : les
groupes coopératifs et les groupes collaboratifs. Dans les groupes coopératifs, les
élèves ont un but commun (souvent une tâche à accomplir) mais on attribue à
chaque membre une tâche et un rôle spécifiques. Par conséquent, le but commun
ne peut être atteint qu’une fois que les objectifs individuels ont été réalisés. A
l’inverse, dans les groupes collaboratifs, « c’est le fait d’être réuni avec des
proches et d’interagir de façon relativement autonome qui importe » (Baudruit,
ibid, p.11). Dans ce type de configuration, les élèves échangent, débattent,
donnent leurs points de vue mais sans en imposer aucun.
Par rapport à la problématique de ce mémoire, le travail coopératif semble le
plus pertinent étant donné que la réussite du groupe dépend du travail personnel
fourni et des interactions entre les élèves. Ainsi, il y a une double responsabilité
pour l’élève : pour son travail personnel et pour le travail collectif et
l’apprentissage de toute l’équipe.
11
Rôles proposées par Robert Pléty dans L'apprentissage coopérant (1996).
12
Il s’agit de regrouper ensemble les élèves de différentes équipes qui travaillent sur un même
chapitre ou une même tâche.
Page
21
3. Développer la compétence interculturelle chez les élèves
Page
22
stéréotypes). Manaa et Lepez préconisent d’ailleurs de travailler les stéréotypes et
les représentations des élèves, que ce soit ceux de leur culture d’origine ou de la
culture de leurs camarades / de la langue cible. Pour Lepez, le stéréotype est « une
représentation à objectiver et questionner » afin de mettre à jour les malentendus
qu’ils peuvent créer (Lepez, 2004, pp.1-2). Le but pour l’apprenant est de
comprendre le fondement de ses représentations sur la culture de l’autre et la
manière dont les valeurs et conduites de sa propre culture peuvent être jugées par
d’autres (Manaa, 2009, p.214). Par ailleurs, selon Manaa, l’enseignant ne doit
présenter ni une vision négative ni une vision positive du pays dont il enseigne la
langue, mais plutôt susciter la curiosité et l’ouverture d’esprit des apprenants.
L’objectif est d’amener l’apprenant à être plus observateur vis-à-vis des
différences culturelles mais aussi de prendre conscience des rapprochements
possibles entre les cultures.
En définitive « il ne s’agit pas d’éviter le choc culturel ou d’aseptiser les
relations, mais d’apprendre à assumer les différences et à mieux comprendre
l’autre et soi-même en rendant opératoire la notion d’ « universels-singuliers »
(Hegel, Sartre) par et pour un respect mutuel et enrichissant du capital culturel
de chacun et de chaque pays (Porcher) » (Lepez, 2004, p.5).
Page
23
Les échanges entre pairs contribuent à rendre l’élève actif et acteur de son
apprentissage.
Page
24
Partie 3 : Projet d’action
I. Cadrage méthodologie
Le premier rituel à avoir été instauré dès le début d’année est l’appel : un élève
appelle un à un ses camarades tandis qu’un second élève note le nom des absents
dans le carnet d’appel. Le dispositif a ensuite évolué après la visite conseil.
Dorénavant, l’élève chargé de faire l’appel désigne un troisième élève pour faire
la synthèse des absents (Elève 1 : Who is absent today? / Elève 2 : X, Y and Z are
absent / missing today). Lorsque des élèves sont absents, la classe s’interroge sur
les raisons de l’absence de leurs camarades (ex : Why is X absent today? // X is
absent because…).
L’appel est suivi de l’inscription de la date au tableau. Un élève va au tableau
et demande à un de ses camarades de lui dicter la date.
Deux rituels plus complexes ont été instaurés en cours d’année. Le premier est
le rituel du « Show & Tell » qui a été mis en place au mois de janvier. A chaque
début de cours un élève présente un objet de son choix au reste de la classe. Il
commence par donner deux indices à ses camarades. Ces derniers lui posent
ensuite des questions pour deviner de quel objet il s’agit. Une fois que l’objet a été
trouvé, l’élève explique brièvement les raisons de son choix. Le second rituel,
instauré au mois d’avril, est le rituel du « Reporter game » au cours duquel les
élèves improvisent le commentaire d’un reportage inconnu muet sur l’actualité
récente (vidéo d’une durée maximum de 45s). Les élèves visionnent tout d’abord
la vidéo pour se faire une idée du sujet. Puis, ils ont 5 minutes pour réfléchir en
binôme au commentaire de la voix-off. Un binôme est ensuite tiré au sort pour
commenter la vidéo.
Les variables dépendantes retenues pour cette expérimentation sont : le taux de
participation de l’ensemble des élèves, le taux de participation des élèves ayant
Page
25
des difficultés importantes dans la maîtrise de la langue et la communication non-
verbale des élèves (gestes, sourires, mimiques, regards, etc.).
Le recueil de données est basé sur le nombre d’interventions des élèves au
cours des trois trimestres et sur les signes non-verbaux utilisés par les élèves.
13
Voir le déroulé de séances en Annexe 2
Page
26
Hypothèse de résolution n°2 : l’interdépendance pédagogique des travaux de
groupe influe fortement sur la qualité et la quantité des interactions entre élèves
14
Aussi appelée « classe puzzle ». Cette technique d’enseignement a été créée dans les 70s par
Elliot Aronson, un psychologue américain.
15
Méthode présentée par Michel Grangeat lors de son cours « Différencier : plusieurs voies
d’apprentissage pour des élèves divers » de l’UE « Didactique, accessibilité aux savoirs pour tous
et évaluation » (décembre 2014, ESPE de Grenoble)
Page
27
Le recueil de données est un enregistrement audio des échanges entre les élèves
d’un groupe.
Page
28
Plusieurs dispositifs ont été mis en place suite à la visite conseil de Madame
Brownhall. Tout d’abord, lorsqu’un élève propose un énoncé, l’enseignant
demande au reste de la classe s’ils peuvent le complexifier ou le lier à un énoncé
précédent à l’aide de mots de liaison, de conjonctions de coordination ou de
subordination, etc. S’il s’agit d’un mot isolé, l’enseignant demande aux élèves
s’ils connaissent des synonymes, ces derniers étant ensuite insérés dans un énoncé
complexifié. Le premier élève interrogé intègre la modification apportée par son
camarade à son énoncé de départ. Cet élève demande ensuite à un autre élève assis
loin de lui de répéter l’énoncé complexifié.
Lors des phases de répétition individuelle, les élèves se désignent entre eux.
Afin de faciliter la mémorisation, il est nécessaire que plusieurs élèves répètent
l’énoncé complexifié. Puis, l’enseignant fait un signe de la main pour faire répéter
les élèves collectivement.
Enfin, les élèves doivent pouvoir s’interpeller entre eux s’ils n’ont pas entendu
l’énoncé d’un camarade (Can you repeat louder please?), s’ils ne connaissent pas
un mot en anglais (How do you say … in English? / What’s the definition for…?),
pour corriger l’énoncé d’un camarade (You made a mistake / you should have said
/ you should have written…), etc.
Les variables dépendantes retenues pour cette expérimentation sont : le nombre
d’interventions spontanées, le nombre d’interventions sollicitées, l’audibilité des
énoncés et les demandes de répétition pour un énoncé inaudible, le nombre
d’interventions pour demander des éclaircissements et le nombre d’interventions
de l’enseignant.
Le recueil de données est basé sur l’enregistrement de la correction d’un
tableau d’une fiche de guidage (compréhension écrite).
Page
29
II. Résultats & interprétations des résultats
Hypothèse n°1 : il existe une convergence entre la mise en place d’un cadre de
travail sécurisant et la prise de parole des élèves
16
Chaque intervention d’élève est notée sous forme de barres par l’enseignant (1 intervention orale
= 1 barre)
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30
suivantes : 1) les élèves participent activement pendant les rituels d’où une
augmentation de leur participation orale ; 2) les élèves se sentent de plus en plus à
l’aise à l’oral et commencent à prendre la parole à d’autres moments de la séance.
On suppose aussi que le « Show & Tell », en amenant les élèves à mieux se
connaître, a contribué à la création d’un cadre de travail sécurisant. En effet, cette
activité a fait prendre conscience à certains élèves qu’ils ont les mêmes centres
d’intérêts. Un élève avait par exemple choisi de présenter la série « The Walking
Dead » et trois garçons ont commenté ce choix en disant qu’ils apprécient aussi
beaucoup cette série.
ii. Taux de participation des élèves ayant des difficultés importantes dans la
maîtrise de la langue
14
12
Nombre d'interventions
J. (♀)
10
L. (♀)
M. (♀)
8
E. (♀)
6 W. (♂)
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 Trimestre
Page
31
Interprétation
Les élèves ayant des difficultés importantes dans la maîtrise de la langue ne
tirent pas toujours parti des rituels car certains d’entre eux sont complétement
paniqués à l’idée de prendre la parole devant les autres. Il a fallu beaucoup de
persuasion pour convaincre J., W. et L. de participer au « Show & Tell » par
exemple. Cela est aussi lié au fait que certains rituels peuvent être perçus comme
une contrainte. Le rituel du « Show & Tell » implique une exposition de soi à un
âge où l’adolescent est en pleine construction identitaire. Cette exposition de soi
est d’autant plus difficile qu’elle est effectuée en langue cible. Certains élèves
rejettent ainsi ce rituel car il est perçu, inconsciemment, comme dangereux pour
l’estime de soi.
A l’inverse, les rituels de début d’heure deviennent pour certains élèves une
manière d’exister dans la classe. On peut citer le cas de M. M. a beaucoup de
difficultés à s’exprimer à l’oral en anglais et a tendance à baisser les bras à la
moindre difficulté. Cependant, elle fait partie des élèves qui demandent
constamment à faire l’appel ou à écrire la date au tableau. Le caractère répétitif
des rituels semble la rassurer. De plus, ses énoncés sont clairement audibles
pendant les rituels en comparaison de ses interventions en classe. J’ai aussi
constaté qu’elle participe de plus en plus lors des phases d’échanges en classe
entière. C’est d’ailleurs le cas de trois autres élèves de la classe.
Page
32
Par ailleurs, l’organisation de la salle en rangs d’oignon n’est pas propice aux
échanges inter-élèves puisque ces derniers ont quasiment tous le dos tourné à leurs
camarades. Etablir un contact visuel nécessite un effort supplémentaire puisque
l’élève doit soit tourner la tête, soit se retourner complétement.
Afin de rendre l’action des rituels plus efficace, il est préférable de les mettre
en place dès le début d’année. A force de répétition, les structures à utiliser
deviennent des automatismes, permettant ainsi à tous les élèves de participer.
Néanmoins, on veillera à faire évoluer les rituels en cours d’année pour éviter
toute forme de lassitude.
De plus, l’enseignant doit laisser les élèves décider qui va prendre part au
rituel. On peut espérer que ces derniers seront plus enclins à participer s’ils sont
désignés par leurs pairs étant donné que cette désignation ne sera pas perçue
comme une contrainte institutionnelle. Par ailleurs, l’enseignant ne doit pas
intervenir pendant les rituels, ou limiter ses interventions à de la communication
non-verbale.
En outre, une organisation de la salle en U influe sur la quantité et la qualité
des échanges puisqu’elle permet à tous les élèves de se voir.
Enfin, l’enseignant doit noter sur un papier chaque intervention d’élève
pendant la phase des rituels. Il valorise ensuite ces interventions en récapitulant
oralement le nombre de « barres » ou « croix » obtenues pour chaque élève.
b) Séquence interculturelle
Page
33
membres du groupe présentent alors l’un après l’autre la fiche qu’ils ont piochée à
leurs camarades.
Les élèves étaient souvent intrigués par les éléments d’information inscrits sur
les fiches. Trois ou quatre élèves ont demandé à se déplacer afin de poser des
questions supplémentaires au camarade dont il présentait la fiche. Certains élèves
ne prenaient même pas la peine de se déplacer et se posaient directement leurs
questions d’un bout à l’autre de la salle (X, you’re really born in… ?!) !
Par ailleurs, une majorité d’élèves échangeaient en anglais au sein des groupes.
Interprétation
Le but de l’activité – mieux connaître ses camarades de classe – a été une
source motivationnelle importante pour les élèves. Les déplacements spontanés
pour poser des questions à ses camarades sont un signe évident d’intérêt pour
« l’autre ». D’ailleurs, le recours au tout-en-anglais prouve que les élèves étaient
assez intéressés par l’activité pour faire l’effort de communiquer en langue cible.
Bien sûr, un certain nombre de remarques étaient exprimées en français, en
particulier lorsqu’un élève s’esclaffait suite à une information qu’il venait
d’apprendre sur un camarade. Cela tend néanmoins à montrer qu’il était intrigué
par sa découverte.
Page
34
pleinement communiquer avec ses camarades. Lors des différents conseils de
classe, plusieurs professeurs ont souligné que sa maîtrise partielle du français est
un obstacle à la communication dans les autres matières. Néanmoins, son niveau
d’anglais lui permet amplement d’interagir avec ses camarades et d’exprimer son
point de vue.
Page
35
ouverts d’esprit et participatifs, cela aurait engendré des discussions très
intéressantes. Néanmoins, je craignais que les élèves de la 2nd10/11 ne se sentent
pas assez à l’aise pour discuter d’un sujet aussi sensible. Il m’a donc semblé
préférable de travailler sur l’Afrique du Sud afin de créer une distance
géographique et émotionnelle avec le quotidien des élèves.
En ce qui concerne la phase réflexive, j’ai été très étonnée de la faible
participation des élèves au vu de leurs interventions tout au long de la séquence.
Mais il était sans doute trop ambitieux de leur demander de but en blanc de
prendre du recul sur ce qu’ils avaient appris.
Page
36
à la réflexion (ex : what you have learnt about your classmates, what you have
learnt about other cultures, etc.). Suite à cela, les différents groupes s’inter-
questionnent afin de mettre en commun leurs idées.
35
24
17
La retranscription de ces échanges se trouve en Annexe 3
Page
37
De plus, les élèves n’utilisent pas l’anglais dans les mêmes proportions. Le
tableau ci-dessous montre que certains élèves utilisent autant le français que
l’anglais (E., D., Lu.) tandis que d’autres s’expriment le plus souvent en français
(Lé. et B.).
Interprétation
La langue la plus utilisée lors des échanges en groupe reste le français. Le
recours au français est souvent instinctif car les élèves ont l’habitude de
fonctionner de la sorte dans les autres disciplines. Mais il y a aussi parfois un peu
de « fainéantise » étant donné que parler en langue maternelle demande moins
d’efforts et de concentration que parler en langue cible. Le niveau des élèves ne
rentre d’ailleurs pas forcément en considération. Le groupe qui a été enregistré
était constitué d’élèves avec un niveau B1, à l’exception de E. qui a un niveau A2.
Ce ne sont donc pas des difficultés en termes de maîtrise de la langue qui ont fait
obstacle au tout-en-anglais. De plus, lorsqu’on écoute l’enregistrement, on
constate que les élèves font un effort pour parler en anglais quand je viens les
aider mais retournent au français dès que je m’éloigne. On peut se demander si cet
effet tend à se réduire lorsque les méthodes Jigsaw et mosaïque sont répétées
plusieurs fois au cours d’un même trimestre.
Le tableau ci-dessus met bien en évidence que certains élèves participent plus
que d’autres au sein du groupe. Ainsi, Lé. et Lu. sont responsables de la majorité
des interventions au sein du groupe (45/68), Lé. étant celle qui intervient le plus
souvent (28/68). Une élève est clairement en retrait, E., puisqu’elle n’intervient
que deux fois sur l’ensemble de la discussion. On rappellera qu’E. fait partie des
élèves considérés comme ayant des difficultés importantes dans la maîtrise de la
langue.
Page
38
Interprétation
Le but des méthodes Jigsaw et mosaïque est d’augmenter le temps de parole de
tous les élèves en permettant l’échange d’informations découvertes
individuellement ou en binôme au sein de groupes de travail. Cependant, on
constate que les élèves qui participent peu en classe entière ne participent pas
nécessairement plus au sein des groupes. Pour rappel, E. fait partie de ces élèves
qui interviennent à l’oral moins de 5 fois par trimestre. Etant donné que le
changement de contexte n’a pas d’impact sur sa participation orale, il est probable
que la cause de son mutisme soit une faible estime de soi.
Cela dit, le nombre total d’interventions (68) est bien supérieur à ce qu’il serait
possible d’obtenir si le même travail était réalisé en classe entière. On notera aussi
le déséquilibre (positif) du nombre d’interventions « élèves » comparé au nombre
d’interventions « enseignant » : 68 interventions pour les élèves et 10
interventions pour l’enseignant. En effet, lors de ce type d’activités, le rôle de
l’enseignant se limite à répondre aux questions des élèves et/ou à les orienter sur
la bonne voie.
Par ailleurs, les travaux de groupe sont propices à la découverte de ses
camarades. Le groupe enregistré mélangeait par exemple deux élèves de 2nd10 et
trois élèves de 2nd11. Puisque la configuration des groupes évolue au cours de la
séance (groupes de première génération / groupes d’experts / groupes de seconde
génération), les élèves sont forcément amenés à travailler avec des personnes dont
ils n’ont pas l’habitude.
Page
39
comment on va faire, il n’a rien fait. Moi je ne veux pas être pénalisé à cause de
lui » ont été faits à l’encontre de ces deux élèves.
Interprétation
Le défaut de ces deux méthodes est qu’elles requièrent que tous les élèves d’un
même groupe s’investissent dans leur travail dans les mêmes proportions. Sauf
que c’est rarement le cas. Aussi, un travail bâclé lors du travail individuel ou dans
les groupes de première génération entrave nécessairement la suite des opérations.
Cela peut générer des tensions au sein du groupe, surtout lorsqu’il ne s’agit pas de
groupes d’affinité. En effet, les élèves seront plus compréhensibles vis-à-vis des
écarts de leurs amis que de camarades avec qui ils sont moins proches.
Page
40
d’interventions en anglais lors des échanges au sein des groupes. Le recours au
tout-en-anglais peut aussi être facilité en désignant un élève « régulateur » dans
chaque groupe. Le rôle de cet élève est d’assurer le bon fonctionnement du
groupe : il réprimande gentiment ses camarades lorsqu’ils parlent en français (« In
English, please! »), il s’assure que les consignes de travail sont respectées, il fait
circuler la parole au sein du groupe, etc.
L’enseignant doit aussi veiller à ce que certaines conditions soient respectées
lors de la mise en œuvre du travail coopératif. Ainsi, Brunot et Grosjean (1999)
soutiennent que le cadre doit être clairement défini : le déroulement des
différentes phases de l’activité doit être explicite (consignes, objectifs, temps,
etc.) ; chaque élève du groupe doit savoir quels sont ses objectifs individuels et
comment les atteindre ; la nature, l’objectif et la forme de la production commune
doivent être identifiés par tous, etc. Si l’élève identifie clairement ce qu’il doit
faire et comment il doit le faire, son travail sera de meilleure qualité et il pourra
ainsi plus facilement échanger avec ses camarades lors des phases de mise en
commun.
a) La communication non-verbale
Page
41
Erreur de prononciation : Parfois (Be Plutôt bien compris par
pointer son oreille avec le Peu fréquent careful, les élèves.
doigt pronunciation)
Obtenir le silence : balayer Plutôt bien compris par
Fréquent Non
la classe du regard les élèves.
Page
42
l’opportunité de les mémoriser ; 2) certains signes sont trop éloignés de leur
signifié. Un exemple de signe qui pose problème est le signe de l’inversion avec
les mains. J’utilise ce signe lorsque je souhaite qu’un élève échange la place de
l’auxiliaire et du sujet dans une question, d’un nom et d’un adjectif dans un
groupe nominal, etc. Même si l’élève comprend que deux éléments doivent être
inversés, il a parfois du mal à trouver lesquels ! Je dois alors interroger un autre
élève afin que ce dernier aide son camarade à corriger son énoncé.
Enfin, on note que la communication non-verbale a aussi ses limites, en
particulier en ce qui concerne la gestion des bavardages. Dans certains cas, le
recours au verbal est nécessaire pour canaliser les élèves et leur faire prendre
conscience qu’ils vont trop loin. L’échec de la communication non-verbale dans
ce type de situation dépend de plusieurs facteurs : du type de classe, de l’horaire,
de l’intérêt pour l’activité, etc. Ainsi, les élèves de ma classe de 2nd2/3, composée
en grande majorité de garçons, sont moins réceptifs à la communication non-
verbale le jeudi de 17h à 18h !
Page
43
activités réalisées en classe entière ou en groupe. Lors de ces activités, on tâchera
de mettre en évidence le lien entre le point de grammaire étudié (ex : le <-s> de la
3ème personne) et le signe choisi par l’enseignant (ex : le signe « 3 » avec la main).
Page
44
aient lieu. Néanmoins, il a été noté que les échanges se limitent pour l’instant à un
petit groupe de huit élèves. Il faudra petit à petit amener tous les élèves à
participer.
Page
45
énoncé. Lors d’une séance au mois de mars, il a fallu gérer une petite altercation
entre deux élèves car l’une d’entre elle refusait de répéter pour une camarade qui
ne l’avait pas écoutée.
Page
46
iv. Pistes de remédiation
Une des solutions pour favoriser les échanges inter-élèves est que je me mette
plus en retrait. Lors des activités d’inter-questionnement/inter-correction, je dois
absolument rester au fond de la classe, derrière les élèves. Je dois aussi utiliser la
parole avec plus de parcimonie. Si je veux faire complexifier un énoncé, il suffit
d’associer quelques mots à un signe non-verbal (ex : link the two sentences + les
mains qui s’entrelacent). Une fois que l’élève interrogé a modifié son énoncé, il
demande à l’un de ses camarades de le répéter. Cet élève désigne ensuite un autre
camarade assis loin de lui et lui demande de répéter. L’objectif est de « rendre la
main » le plus vite possible aux élèves.
Comme pour les travaux de groupe, il est nécessaire que les élèves
comprennent que le respect, l’écoute et la bienveillance sont les clés d’une
collaboration efficace. Alain Baudruit (2007) rappelle d’ailleurs que le travail
collaboratif ne peut fonctionner que lorsque les élèves se considèrent comme
égaux. Il est donc important que chacun ait le sentiment que sa parole est
respectée par les autres. L’une des idées proposées par Christian Staquet (2007)
est de travailler les « habilités coopératives prioritaires » (comme « se respecter »)
afin que les élèves prennent du recul sur les comportements à adopter lorsqu’on
travaille à plusieurs. Il serait d’ailleurs intéressant de mettre en place cette activité
après une phase d’inter-questionnement qui a échoué car les élèves seraient alors
en mesure de baser leur réflexion sur du concret.
Page
47
Conclusion
Page
48
passer de la théorie à la pratique. Cela est d’autant plus vrai avec la classe cible où
les élèves sont plutôt passifs. Depuis la visite conseil, j’essaye de me mettre en
retrait physiquement, de moins parler, de laisser les élèves s’inter-corriger, etc.
Les résultats sont probants dans mes deux autres classes de seconde où les élèves
sont très actifs. Mais les résultats sont plus mitigés en ce qui concerne la classe
cible. J’espère que les pistes de remédiation proposées dans ce mémoire
m’aideront, petit à petit, à m’effacer et à laisser plus de place aux élèves.
Par ailleurs, il faut que je prenne le temps de discuter avec les élèves des règles
de fonctionnement au sein de la classe avant de mettre en œuvre des activités trop
ambitieuses. Ces règles doivent être négociées collectivement avec les élèves dès
le début d’année. Je dois aussi veiller à travailler le « Classroom English » dès le
mois de septembre afin que les élèves se familiarisent au plus vite avec les outils
leur permettant d’échanger entre eux.
Néanmoins, ce mémoire a aussi mis en exergue des aspects plus positifs de ma
pratique professionnelle, comme l’intérêt que je porte à l’épanouissement scolaire
et personnel de mes élèves. En tant qu’enseignante de langue, je me suis
rapidement rendu compte que le bien-être des élèves – le fait de se sentir en
sécurité au sein du groupe-classe – est essentiel. Sans cela, la communication est
impossible. Par conséquent, j’adopte une attitude bienveillante envers les élèves :
je valorise leurs interventions, je ne stigmatise pas leurs erreurs et j’accorde la
même attention à chacun d’entre eux. Je cherche aussi à les responsabiliser par le
biais de l’appel, de la distribution des photocopies, de la prise en charge de la
trace écrite afin de leur montrer que j’ai confiance en eux.
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Bibliographie
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50
Sitographie
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Annexes
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE
1. Le climat de la classe
Comment vous sentez-vous lorsque vous venez en cours d’anglais ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
Est-ce que le jugement de vos camarades vous empêche de participer en classe ?
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….
Aimez-vous travailler en groupe ? Trouvez-vous cela plus motivant que de travailler seul ?
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
……….…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
2. Le travail en classe
Est-ce que les supports proposés par l’enseignante sont assez motivants ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
Est-ce que les activités proposées par l’enseignante sont assez variées et interactives ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
Vous arrive-t-il de vous ennuyer pendant le cours ? Quelle en est la raison ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………..………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….………
Avez-vous des propositions à faire pour rendre le cours plus dynamique et motivant ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
3. L’enseignante
L’enseignante arrive-t-elle à rendre le cours vivant et dynamique ? Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Est-ce qu’elle contribue à créer un cadre de travail agréable ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
4. Pour finir
Point(s) positif(s) du cours d’anglais :
Page
52
ANNEXE 2 : SEQUENCE INTERCULTURELLE
Séance 1 : faire émerger les stéréotypes des élèves sur d’autres cultures (1h)
⇒ Diviser la classe en 6 groupes de 4. On donne un nom de nationalité à chaque groupe (cf.
découper fiche): Italian, Spanish, British Russian, German, American. Faire attention à ce que
les groupes ne sachent pas sur quelle nationalité travaillent les autres.
La consigne est la suivante : sur une feuille de brouillon les élèves doivent écrire tous les
mots qui leur viennent à l’esprit concernant la culture du peuple concerné. (6min)
→ Form 6 groups of 4. You have a paper with the name of a nationality written on it. Don’t
show your paper to the other groups. Write all the words that come to mind in relation to
this nationality.
⇒ Puis un membre de chaque groupe présente la liste de mots au reste de la classe sans
donner la nationalité attribuée. Les autres élèves essayent de deviner de la nationalité. Les
élèves notent les mots proposés dans un tableau. (10min)
→ Present your list of words to the class. The rest of the class takes notes of the presentation
in this grid. At the end of the presentation, raise your hand if you have guessed which
nationality it is.
⇒ Vidéo : The Stereotypical American. (30min)
Objectif : faire comprendre aux élèves que l’on a des préjugés sur certaines nationalités.
1) Faire réfléchir les élèves sur le titre de la vidéo. (10min)
→ The title of the video is “The Stereotypical American”.
What is a stereotype?
- Definition Oxford Dictionary: “a fixed idea or image that many people have of a particular
type of person or thing, but which is often not true in reality”.
- A false / unfair / biased (/ˈbaɪəst//) representation of reality.
- Deeply-rooted representation = difficult to change it.
→ Can you make hypotheses about the stereotypes that will be mentioned?
2) Remplir la grille de compréhension: (20min)
- (0.00 – 0.17) Définir la situation d’énonciation.
- Lister les stéréotypes et la façon dont ce stéréotype est représenté dans la vidéo. (cf.
Grille de compréhension).
Page
53
Séance 2: réflexion sur les stéréotypes
⇒ Rebrassage de ce qui a été fait lors de la séance précédente + réflexion sur le concept de
« stéréotype ». (25min)
On posera les questions suivantes pour orienter les élèves :
- During the guessing game why was it so easy for you to guess the nationality attributed to
the different groups? [French people, as any other ethnic group, have preconceived ideas
about the features / attributes / specificities of each cultural group; sometimes these
preconceptions are misconceptions, meaning that they are not true / accurate]
- What is the message conveyed by the video The Stereotypical American? Do you
remember what it says at the very end? [That these stereotypes are not true, or only
apply to a small minority of American people]
Pour aller plus loin on demandera aux élèves de réfléchir aux questions suivantes :
- Why do we create stereotypes about other peoples’ culture? [To differentiate ourselves
from other ethnic groups / as a way to negotiate our identity; because we are afraid of
what is different]
- What are the consequences of these stereotypes on the relationships between people?
[Misunderstanding between people, disdain, or worse hatred]
On pourra ensuite demander aux élèves de citer des stéréotypes sur les français avec
lesquels ils ne sont pas d’accord → a stereotype about French people / why I disagree (cf.
create chart) → grumpy, never satisfied, rude (= not being polite), they cook well, they are
always on strike…
⇒ Rédiger une trace écrite.
⇒ CO : le cas de l’Afrique du Sud
1) A partir des connaissances partagées les élèves essayent de faire émerger ce que le
concept « d’apartheid » signifie. Pour cela leur projeter l’image montrant un panneau
signalétique « white area ». (10min)
Prononciation en anglais : / əˈpɑːtaɪt/
Possibles définitions :
- Oxford Dictionary: “the former political system in South Africa in which only white
people had full political rights and other people, especially black people, were forced to
live away from white people, go to separate schools, etc.”
- Separation / divide between black people and white people; racial segregation; white
and black people were segregated (/ˈseɡrɪɡeɪtɪd/) into different parts of town, different
schools, facilities, etc.
- Political, economic and social powers in the hands of the white minority.
- Nelson Mandela’s fight to redress the wrong done to black people.
2) CO: Will South Africa ever recover from Apartheid?
→ https://www.youtube.com/watch?v=qtJjdjdDaOs
Etapes de la CO :
a. 0.00-0.30 = contexte / situation d’énonciation.
b. 0.06-0.57 = lister les questions / réponses / groupes ethniques.
→ What conclusions can we draw concerning the end of Apartheid in South Africa.
Page
54
c. 0.57-1.10 = questions auxquelles le journaliste souhaite répondre dans le
documentaire.
d. 1.10-1.49 = opinions sur Mandela et Verwoerd.
e. 1.50-fin = présentation de Hendrik Verwoerd.
Devoirs : réaliser l’enquête au sein de sa famille (polycopié à distribuer).
Page
55
⇒ Réflexion sur ce qui a été vu au cours de cette séquence. (15min)
Questions pour nourrir la réflexion :
What have you learnt about each other?
o Were there cultural characteristics about your classmates that surprised you?
o Have your representations about certain cultures changed? Did you have erroneous
stereotypes about some cultures?
Is this unit helping you to shed a new light / see differently relations between individuals?
What can be done to avoid stereotypes?
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ANNEXE 3 : RETRANSCRIPTION DES ECHANGES AU SEIN
D’UN GROUPE DE TRAVAIL
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57
32. Moi: Exactly. And who is the murderer?
33. Lu: Lee Boyd Malvo.
34. Moi: Ok so what title can you put then?
35. Lu: The description of Malvo.
36. Moi: Perfect.
37. Lé: After is the presentation of before the judgement.
38. Moi: In fact it’s not so much the judgement. I’m sorry I made a mistake.
What is he describing in the third paragraph?
39. Lu: The judge.
40. B: Action of the murder.
41. D: What?
42. B: Action of the murder.
43. Lé: Murder or murderer?
44. B: Murder.
45. Moi: You see short titles. [Je pars]
46. Lé: Ok. Donc après. Après c’est le « judgement ». Le « judgement of Malvo ».
47. Lé : (lit) « Family members… ». « Presentation of the members of family… ».
Non je ne sais pas.
48. B: En fait c’est le choix des familles.
49. Lé : « The choice of the family ».
50. D: Ouais.
51. B : Non c’est plutôt ce qu’ils en pensent, les réactions du jugement.
52. Lé : « The reactions after the judgement… par les familles ». Mais je ne sais
pas comment on dit.
53. Lu : Mais ce n’est pas ça.
54. B : C’est « by ».
55. Lé : « … by the family », non ? Mais si, c’est ce qu’elles disent après le
jugement, ce qu’elles en pensent.
56. Lu : [on parle de ce paragraphe ?]
57. B / Lé : Non on est là.
58. Lu : Mais vous avez déjà fait ça ?
59. Lé : On a déjà fait tout ça.
60. Lu : Celui-là vous l’avez fait.
61. Lé : Bhein oui. C’est le « judgement of Malvo ». Du coup on met quoi ?
62. E : « Reactions of the family ».
63. Lé: « Sentence final of Malvo », non? Après, le petit [paragraphe] là?
64. B : Euh ouais.
65. D : C’est quoi ça ?
66. Lé : « Reaction of the family ».
67. Lé : (lit) « Malvo – at the time of the killing – remember ». On met quoi?
68. B : Ce que tu as dit c’était bien, non ?
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69. Lé : « Sentence finale » ?
70. Lé : Ce n’est pas « finally » où un truc comme ça ?
71. D : Je ne sais pas.
72. Lé : Je n’ai pas compris ce paragraphe. C’est quoi du coup ?
73. B : Là ils disent en gros que Malvo aurait dû recevoir la peine de mort ou je
sais pas quoi.
74. D : « Reaction » ?
75. Lé : « Reaction after the judgement by the judge », non ? Je ne sais pas.
76. E : L’opinion peut-être du juge non ?
77. Lé : Ouais. L’opinion personnelle du juge.
78. Lé : Ça sonne.
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Résumé
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However, interaction and cooperation are not so easy to put in place in foreign-language
classrooms. Research shows that relations between the pupils, the working environment, as well
as the re-definition of the “teacher-pupil(s)” relationship influence the way pupils interact with
one another. To measure the impact of these various factors, this dissertation focuses on a class
of “seconde” in which pupils are passive observers and hardly exchange with one another.
Based on my observations on the field and on my readings, I have become convinced that
there is a correlation between the creation of a reassuring, friendly and cooperative working
environment and the quantity and quality of pupils’ interactions. In an attempt to verify this
assumption, I have formulated three hypotheses. Firstly, there is a link between the establishment
of a climate of trust and the spontaneity of pupils’ speaking. Secondly, the pedagogical
interdependence of group-work has an influence on the quantity and quality of pupils’
interactions. Thirdly, the decrease in the teacher’s speaking time has a positive impact on the
way pupils interact with one another.
Mots clés : enseignement de l’anglais – lycée / 2nd – climat de classe – cadre de travail –
effacement du professeur.