37 Fonctions de Deux Variables Chapitre
37 Fonctions de Deux Variables Chapitre
37 Fonctions de Deux Variables Chapitre
Plan du chapitre
1 Un peu de topologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.1 Boules de R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.2 Ouverts de R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2 Généralités sur les fonctions numériques de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.1 Applications partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.2 Représentation graphique des fonctions numériques de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5
3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
3.1 Définition de la continuité d’une fonction de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
3.2 Opérations sur les fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
3.3 Continuité partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 8
4 Dérivées partielles d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9
4.1 Définition des dérivées partielles en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9
4.2 Lien avec la continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 9
4.3 Fonctions dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10
4.4 Opérations sur les dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 10
4.5 Fonctions de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 10
4.6 Développement limité d’ordre 1 d’une fonction de classe C1 en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
4.7 Vecteur gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
4.8 Dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
4.9 Dérivées partielles de fonctions composées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15
5 Extremums des fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18
5.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18
5.2 Applications des dérivées partielles à la recherche d’extremums . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18
1 Un peu de topologie
Les notions d’intervalles, d’intervalles ouverts, de segments, ont une grande importance en analyse pour les fonctions d’une
seule variable réelle. Ce qui suit est un début de généralisation de ces notions.
Ensuite, dans R, la distance entre deux réels couramment utilisée est
1.1 Boules de R2
Définition 1. Soit a = (x0 , y0 ) ∈ R2 .
Soit r > 0. La boule ouverte de centre a et de rayon r est Bo (a, r) = (x, y) ∈ R2 / k(x, y) − (x0 , y0 )k < r .
Soit r > 0. La boule fermée de centre a et de rayon r est Bf (a, r) = (x, y) ∈ R2 / k(x, y) − (x0 , y0 )k 6 r .
r
y0 b
x0
La boule ouverte te (resp. fermée) de centre (0, 0) et de rayon 1 est appelée boule unité ouverte (resp. fermée).
La boule ouverte de centre (x0 , y0 ) généralise dans R2 la notion d’intervalle ouvert de centre x0 et de rayon r dans R :
]x0 − r, x0 + r[ = {x ∈ R/ |x − x0 | < r} .
La boule fermée de centre (x0 , y0 ) généralise dans R2 la notion d’intervalle fermé de centre x0 et de rayon r dans R :
[x0 − r, x0 + r] = {x ∈ R/ |x − x0 | 6 r} .
➱ Commentaire . On dira en math spé qu’un ouvert est voisinage de chacun de ses points. L’idée est qu’une boule ouverte
de centre a = (x0 , y0 ) est censée contenir tous les points « voisins de a ». En analyse réelle à une variable, on a par exemple le
théorème : si f est une fonction définie et dérivable sur un intervalle ouvert I, à valeurs dans R, et si f admet un extremum local
en x0 , alors f ′ (x0 ) = 0. Dans la démonstration de ce théorème, il est essentiel de pouvoir disposer des réels x de I au voisinage de
x0 , à gauche et à droite de x0 , ce qui est dû au fait que I est ouvert. De même, dans le paragraphe sur les extrema des fonctions
numériques à deux variables par exemple, il sera essentiel dans certains théorèmes que f soit définie sur un ouvert.
Théorème 1.
Une réunion quelconque non vide d’ouverts de R2 est un ouvert de R2 .
Une intersection finie d’ouverts de R2 est un ouvert de R2 .
Démonstration .
[
• Soient I un ensemble non vide d’indices puis (Oi )i∈I une famille d’ouverts de R2 indexée par I. Soit enfin O = Oi .
i∈I
Si tous les Oi , i ∈ I, sont vides, alors O = ∅ et donc O est un ouvert de R2 . Sinon, il existe i0 ∈ I tel que Oi0 6= ∅. On a alors
∅ ⊂ Oi0 ⊂ O.
6=
Soit a ∈ O. Il existe i ∈ I tel que a ∈ Oi . Puisque Oi est un ouvert de R2 , il existe r > 0 tel que Bo (a, r) ⊂ Oi . Mais alors,
Bo (a, r) ⊂ O.
On a montré que pour tout a de O, il existe r > 0 tel que Bo (a, r) ⊂ O et donc O est un ouvert de R2 .
n
\
• Soient n ∈ N∗ puis (Oi )16i6n une famille de n ouverts de R2 . Soit enfin O = Oi .
i=1
Si O = ∅, O est un ouvert de R2 . Supposons maintenant O 6= ∅. Soit a ∈ O. Donc, pour tout i ∈ J1, nK, a ∈ Oi .
Puisque chaque Oi est un ouvert de R2 , pour chaque i ∈ J1, nK, il existe ri > 0 tel que Bo (a, ri ) ⊂ Oi . Soit r = Min {r1 , . . . , rn } > 0.
Pour tout i ∈ J1, nK, Bo (a, r) ⊂ Bo (a, ri ) ⊂ Oi et donc Bo (a, r) ⊂ O.
De nouveau, on a montré que pour tout a de O, il existe r > 0 tel que Bo (a, r) ⊂ O et donc O est un ouvert de R2 .
❏
➱ Commentaire . Le théorème 1 montre qu’une intersection finie d’ouverts est unouvert. Maisune intersection quelconque
1
d’ouverts n’est pas nécessairement un ouvert. Par exemple, pour n ∈ N, soit Bn = Bo (0, 0), . L’exercice no 2, énoncé et
\ n + 1
résolu plus loin, montre que pour tout n ∈ N, Bn est un ouvert de R2 . Mais B = Bn = {(0, 0)} n’est pas un ouvert de R2 car ne
n∈N
contient aucune boule ouverte. On note que B est la boule fermée de centre (0, 0) et de rayon 0.
Exercice 1.
1) Montrer que P1 = (x, y) ∈ R2 / y > 0 est un ouvert de R2 .
2) Montrer que P2 = (x, y) ∈ R2 / y > 0 n’est pas un ouvert de R2 .
Solution 1.
1) Soit a = (x0 , y0 ) ∈ P1 . Donc y0 > 0. Soient r = y0 puis B = Bo (a, r). Vérifions que B ⊂ P1 . Soit (x, y) ∈ B. Alors,
q
2 2
|y − y0 | 6 (x − x0 ) + (y − y0 ) = k(x, y) − (x0 , y0 )k < r = y0 ,
puis y0 − y = |y0 | − |y| 6 ||y0 | − |y|| 6 |y − y0 | < y0 et donc y > 0. Mais alors (x, y) ∈ P1 . Ceci montre que B ⊂ P1 .
On a montré que pour tout a de P1 , il existe r > 0 tel que Bo (a, r) ⊂ P1 et donc P1 est un ouvert de R2 .
x0
r
2) Soit a = (0, 0). a est un point de P2 . Soit r > 0. Le point 0, − est un point de Bo (a, r) qui n’est pas dans P2 et
2
donc Bo (a, r) 6⊂ P2 .
On a montré qu’il existe un point a de P2 tel que, pour tout r > 0, Bo (a, r) 6⊂ P2 et donc P2 n’est pas un ouvert de R2 .
Solution 2. Soient R > 0 et a = (x0 , y0 ) ∈ R2 puis B = Bo (a, R). Montrons que B est un ouvert de R2 .
Soit b un point de B puis δ = kb − ak puis r = R − δ. Puisque kb − ak < R, on a r > 0. Montrons alors que Bo (b, r) ⊂ B.
Soit c un point de Bo (b, r). kc − ak = k(c − b) + (b − a)k 6 kc − bk + kb − ak = δ + kc − bk < δ + r = R et donc c ∈ B.
Ceci montre que Bo (b, r) ⊂ B.
r
b b
c
b
d
a R
On a montré que pour tout point b de B, il existe r > 0 tel que Bo (b, r) ⊂ B et donc B est un ouvert de R2 .
O d O
(x0 , y0 )
b b (x0 , y0 )
c
a b
Nous établissons maintenant un théorème géométrique qui sera utile dans certaines démonstrations ultérieures.
Démonstration . Soit (x0 , y0 ) ∈ O. Puisque O est un ouvert de R2 , il existe R > 0 tel que Bo ((x0 , y0 ) , R) ⊂ O. Le carré
R
horizontal de centre (x0 , y0 ) et de demi-côté r = √ , bord non compris, est contenu dans Bo ((x0 , y0 ) , R) et donc dans O :
2
y0 + r
R
y0 R
b
√
2
y0 − r
x0 − r x0 x0 + r
z = f(x, y)
b
(x, y)
x
Les lignes de niveaux de la surface (S) sont les sections de la surface (S) avec les plans d’équations respectives z = k,
k ∈ R. Dans l’exemple, les lignes de niveaux de (S) sont soit vides (quand k < 0), soit réduite à un point (quand k = 0),
soit un cercle centré sur l’axe des z (quand k > 0).
Les lignes de niveaux de la fonction f sont les projections orthogonales des lignes précédentes sur le plan (xOy).
Ce sont
2 2 ′ − −
→ →
les courbes d’équations respectives f(x, y) = k, k ∈ R, ou encore x + y = k, dans le repère orthonormé R = Ω, i , j
du plan (xΩy). On obtient la famille des cercles centrés en Ω.
3 Continuité
3.1 Définition de la continuité d’une fonction de deux variables
Définition 4. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R.
Soit a = (x0 , y0 ) ∈ O. f est continue en a si et seulement si
Même si aucun cours sur la notion de limite ne semble être prévu par le programme officiel, la continuité en (x0 , y0 ) peut
(et doit) se lire sous la forme lim f(x, y) = f (x0 , y0 ).
(x,y)→(x0 ,y0 ), (x,y)6=(x0 ,y0 )
Théorème 3. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R et soit (λ, µ) ∈ R2 .
Soit a = (x0 , y0 ) ∈ O. Si f et g sont continues en a, alors λf + µg est continue en a.
Si f et g sont continues sur O, alors λf + µg est continue sur O.
Théorème 4. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R.
Soit a = (x0 , y0 ) ∈ O. Si f et g sont continues en a, alors f × g est continue en a.
Si f et g sont continues sur O, alors f × g est continue sur O.
Théorème 5. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R.
f
Soit a = (x0 , y0 ) ∈ O. Si f et g sont continues en a et si g(a) 6= 0, alors est continue en a.
g
f
Si f et g sont continues sur O et si g ne s’annule pas sur O, alors est continue sur O.
g
2
1 2 2
x +y
x2 y2 2 1 2 1
|f(x, y) − f(0, 0)| = 2 2
6 2 2
= x + y2 = k(x, y)k2 ,
x +y x +y 4 4
√
ce qui reste vrai quand (x, y) = (0, 0). Soit alors ε > 0 (solution momentanée). Soit α = 2 ε > 0. Pour tout (x, y) ∈ R2
tel que k(x, y) − (0, 0)k 6 α,
1 1 1 √ 2
|f(x, y) − f(0, 0)| 6 k(x, y)k2 6 α2 = 2 ε = ε.
4 4 4
On a montré que : ∀ε > 0, ∃α > 0/ ∀(x, y) ∈ R2 , (k(x, y) − (0, 0)k 6 α ⇒ |f(x, y) − f(0, 0)| 6 ε). Donc, la fonction f est
continue en (0, 0).
1
Une solution définitive est : puisque lim k(x, y)k2 = 0, le théorème des gendarmes montre que
(x,y)→(0,0) 4
lim f(x, y) = f(0, 0) et donc f est continue en (0, 0).
(x,y)→(0,0), (x,y)6=(0,0)
3) D’autre part, la fonction f est continue sur R2 \ {(0, 0)} en tant que fraction rationnelle définie sur R2 \ {(0, 0)} et
finalement la fonction f est continue sur R2 .
On a montré que : ∃ε > 0/ ∀α > 0, ∃(x, y) ∈ R2 / (k(x, y) − (0, 0)k 6 α et |f(x, y) − f(0, 0| > ε). Donc, f n’est pas continue
en (0, 0).
Ainsi, la continuité partielle n’entraine pas la continuité. Donc une solution du genre « la fonction de x à y fixé est continue
et la fonction de y à x fixé est continue et donc f est continue » est totalement fausse.
Le problème vient du fait que quand on analyse la continuité partielle de f en (x0 , y0 ), on est très loin d’analyser toutes
les valeurs que prend f au voisinage de (x0 , y0 ). On analyse seulement les valeurs que prend f sur « l’horizontale et la
verticale » passant par (x0 , y0 ).
(x0 , y0 )
b
Définition 5. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide O de R2 . Soit a = (x0 , y0 ) un point de O.
f admet en a une dérivée partielle par rapport à sa première variable x si et seulement si la première application
partielle de f en a est dérivable en x0 . En cas d’existence, la dérivée par rapport à x de f en a est la dérivée en x0 de
∂f
la première application partielle de f en a. Elle se note (x0 , y0 ).
∂x
f admet en a une dérivée partielle par rapport à sa deuxième variable y si et seulement si la deuxième
application partielle de f en a est dérivable en y0 . En cas d’existence, la dérivée par rapport à y de f en a est la
∂f
dérivée en y0 de la deuxième application partielle de f en a. Elle se note (x0 , y0 ).
∂y
Ainsi, par définition,
2 2
Exemple. Pour (x, y) ∈ R2 , posons f(x, y) = yex +y . Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 .
∂f 2 2
Pour obtenir (x0 , y0 ), on dérive la première application partielle x 7→ y0 ex +y0 puis on évalue en x0 . Dit autrement,
∂x
on dérive la fonction de x à y fixé. On obtient
∂f 2 2
(x0 , y0 ) = 2x0 y0 ex0 +y0 .
∂x
∂f 2 2
De même, pour obtenir (x0 , y0 ), on dérive la deuxième application partielle y 7→ yex0 +y puis on évalue en y0 ou
∂xy
encore on dérive la fonction de y à x fixé. On obtient
∂f 2 2 2 2 2 2
(x0 , y0 ) = ex0 +y0 + 2y20 ex0 +y0 = 1 + 2y20 ex0 +y0 .
∂y
❏
On a déjà vu que la fonction f ci-dessus n’est pas continue en (0, 0) et d’après ce qui précède, f admet des dérivées partielles
par rapport à chacune de ses deux variables en (0, 0). On redit donc que l’existence de dérivées partielles n’entraine pas
la continuité.
∂f ∂f
: O → R (resp. : O → R ).
∂x ∂y
∂f ∂f
(x, y) 7→ (x, y) (x, y) 7→ (x, y)
∂x ∂y
∂f
➱ Commentaire . On doit prendre garde à donner un sens précis aux notations. Dans l’expression (x, y), la même lettre x
∂x
est utilisée deux fois mais elle ne désigne pas la même chose suivant son emplacement. En dénominateur, elle indique par rapport
à quoi on a dérivé et en numérateur, elle indique la première composante du point en lequel on a dérivé. Si on évalue en (x0 , y0 ),
∂f ∂f
on obtient (x0 , y0 ) et non pas (x0 , y0 ).
∂x ∂x0
Théorème 7. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide O de R2 . Soit (λ, µ) ∈ R2 .
Si f et g admettent sur O une dérivée partielle par rapport à leur première variable x (resp. deuxième variable y),
alors λf + µg admet sur O une dérivée partielle par rapport à sa première variable x (resp. deuxième variable y) et de
plus,
∂ ∂f ∂g ∂ ∂f ∂g
(λf + µg) = λ +µ (resp. (λf + µg) = λ + µ ).
∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂y
∂(f × g) ∂f ∂g ∂(f × g) ∂f ∂g
= ×g+f× (resp. = ×g+f× ).
∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂y
x x4 − 4x2 y2 − y4
∂f
(x, y) = 2
.
∂y (x2 + y2 )
Continuité de f en (0, 0). Pour (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)},
|xy| x2 + y2
1 2 1
|f(x, y)| 6 2 2
= |xy| 6 x + y2 = k(x, y)k2
x +y 2 2
ce qui reste vrai quand (x, y) = (0, 0). Mais alors, avec une solution identique à celle de l’exercice no 3, page 7, f est
continue en (0, 0) et finalement f est continue sur R2 .
∂f ∂f f(x, 0) − f(0, 0) 0−0 f(x, 0) − f(0, 0)
Existence de (0, 0) et (0, 0). Pour x 6= 0, = = 0 et donc lim = 0. On en
∂x ∂y x−0 x−0 x→0 x−0
∂f ∂f ∂f ∂f
déduit que (0, 0) existe et que (0, 0) = 0. De même, (0, 0) existe et que (0, 0) = 0.
∂x ∂x ∂y ∂y
Ainsi, f admet sur R2 des dérivées partielles par rapport à chacune de ses deux variables définies par :
y x4 + 4x2 y2 − y4
∂f
si (x, y) 6= (0, 0)
∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) = (x2 + y2 )
2 et
∂x
0 si (x, y) = (0, 0)
x x4 − 4x2 y2 − y4
∂f
si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) = (x2 + y2 )
2 .
∂y
0 si (x, y) = (0, 0)
∂f ∂f
Continuité de et en (0, 0). Pour (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)},
∂x ∂y
|y| x4 + 4x2 y2 − y4
∂f ∂f
(x, y) − (0, 0) =
∂x ∂x 2
(x2 + y2 )
2
|y| x4 + 4x2 y2 + y4 |y| 2x4 + 4x2 y2 + 2y4 2|y| x2 + y2
6 2
6 2
= 2
(x2 + y2 ) (x2 + y2 ) (x2 + y2 )
p
= 2|y| 6 2 x2 + y2 = 2k(x, y)k
ce qui reste vrai quand (x, y) = (0, 0).
2 ∂f ∂f
Ainsi, pour tout (x, y) ∈ R , (x, y) − (0, 0) 6 2k(x, y)k. Mais alors, comme dans l’exercice no 3, ceci montre que
∂x ∂x
∂f ∂f
est continue en (0, 0). On montre de même que est continue en (0, 0).
∂x ∂y
© Jean-Louis Rouget, 2021. Tous droits réservés. 11 http ://www.maths-france.fr
En résumé, f admet sur R2 , des dérivées partielles continues sur R2 \ {(0, 0)} et aussi en (0, 0). Finalement, f admet sur
R2 des dérivées continues sur R2 et donc f est de classe C1 sur R2 .
Démonstration . Soit (x0 , y0 ) ∈ O. Puisque O est un ouvert de R2 , le théorème 2, page 5, permet d’affirmer qu’il existe r > 0
tel que la carré ouvert C = ]x0 − r, x0 + r[ × ]y0 − r, y0 + r[ est contenu dans O. Pour (h, k) ∈ C fixé, on commence par écrire
∂f
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 + k) = g(h) − g(0) = hg ′ (c) = h (x0 + c, y0 + k) .
∂x
∂f
De même, il existe un réel d tel que |d| 6 k et f (x0 , y0 + k) − f (x0 , y0 ) = k (x0 , y0 + d). Mais alors,
∂y
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) −f (x0 , y0 ) − (x0 , y0 ) h + (x0 , y0 ) k
∂x ∂y
∂f ∂f ∂f ∂f
= h (x0 + c, y0 + k) − (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 + d) − (x0 , y0 )
∂x ∂x ∂y ∂y
∂f ∂f ∂f ∂f
6 |h| (x0 + c, y0 + k) − (x0 , y0 ) + |k| (x0 , y0 + d) − (x0 , y0 )
∂x ∂x ∂y ∂y
√
et donc, pour tout (h, k) ∈ C2 , il existe (c, d) ∈ R2 tel que |c| 6 |h|, |d| 6 |k| et (puisque |h| 6 h2 + k2 = k(h, k)k et |k| 6 k(h, k)k)
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) − ∂f (x0 , y0 ) h + ∂f (x0 , y0 ) k 6 k(h, k)kε(h, k)
∂x ∂y
∂f ∂f ∂f ∂f
où ε(h, k) = (x0 + c, y0 + k) − (x0 , y0 ) + (x0 , y0 + d) − (x0 , y0 ).
∂x ∂x ∂y ∂y
Maintenant, puisque |c| 6 |h| et |d| 6 |k|, c et d tendent vers 0 quand h et k tendent vers 0. Par suite, (x0 + c, y0 + k) et (x0 , y0 + d)
∂f ∂f
tend vers (x0 , y0 ) quand h et k tendent vers 0. Puisque les dérivées partielles et sont continues en (x0 , y0 ), ε(h, k) tend vers
∂x ∂y
1 ∂f ∂f
0 quand (h, k) tend vers (0, 0). Mais alors, f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) − (x0 , y0 ) h − (x0 , y0 ) k tend vers 0 quand
k(h, k)k ∂x ∂y
(h, k) tend vers (0, 0) ou encore, quand (h, k) tend vers (0, 0)
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 ) h + (x0 , y0 ) k + o(k(h, k)k).
∂x ∂y
❏
∂f ∂f
z − z0 = f(x, y) − f (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) × (x − x0 ) + (x0 , y0 ) × (y − y0 ) + o (k(x − x0 , y − y0 )k) .
(x,y)→(x0 ,y0 ) ∂x ∂y
∂f ∂f
On note alors (P0 ) le plan d’équation z−z0 = (x0 , y0 )×(x − x0 )+ (x0 , y0 )×(y − y0 ). Si M et N sont respectivement
∂x ∂y
∂f
les points de (S) et (P0 ) dont la projection orthogonale sur (xOy) est (x, y, 0), alors zM = f(x, y) et zN = (x0 , y0 ) ×
∂x
∂f
(x − x0 ) + (x0 , y0 ) × (y − y0 ), puis
∂y
zM − zN = o (k(x − x0 , y − y0 )k) .
(x,y)→(x0 ,y0 )
Le contact entre la surface (S) et le plan (P0 ) semble donc plus fort que le contact entre (S) et tout autre plan (P) passant
par M0 . (P0 ) est par définition le plan tangent à la surface (S) en M0 . On peut montrer que comme pour la tangente à
une courbe, le plan tangent est obtenu comme position limite d’une certaine famille de plans passant par M0 .
On retiendra qu’une équation du plan tangent à la surface (S) d’équation z = f(x, y) en un point (x0 , y0 , z0 ) de (S) est
∂f ∂f
z − z0 = (x0 , y0 ) × (x − x0 ) + (x0 , y0 ) × (y − y0 ) .
∂x ∂y
Démonstration . Supposons f de classe C1 sur O. Soit (x0 , y0 ) un point de O. D’après le théorème 10, quand (h, k) tend vers
(0, 0),
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + o (k(h, k)k) .
∂x ∂y
∂f ∂f
Puisque lim h (x0 , y0 )+k (x0 , y0 )+o (k(h, k)k) = 0, on en déduit en particulier que lim f (x0 + h, y0 + k) =
(h,k)→(0,0) ∂x ∂y (h,k)→(0,0), (h,k)6=(0,0)
f (x0 , y0 ). f est donc continue en (x0 , y0 ).
❏
Définition 8. Soit f une fonction de classe C1 sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R. Soit (x0 , y0 ) un
point de O.
∂f ∂f
Le vecteur gradient de la fonction f en le point (x0 , y0 ) est le vecteur de coordonnées (x0 , y0 ) , (x0 , y0 )
∂x ∂y
dans la base B. Il se note ∇f (x0 , y0 ) (∇ se lit nabla).
Le développement limité de f à l’ordre 1 en (x0 , y0 ) s’écrit alors
On suppose de plus que le vecteur ∇f (x0 , y0 ) n’est pas nul. En première approximation, la variation f(x, y) − f (x0 , y0 )
est égale à h∇f (x0 , y0 ) , (x − x0 , y − y0 )i. D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
f (x, y0 ) − f (x0 , y0 ) = f (x0 + t, y0 ) − f (x0 , y0 ) = f ((x0 , y0 ) + t(1, 0)) − f (x0 , y0 ) = f (a + te1 ) − f(a).
Nous nous sommes ainsi intéressé aux variations de f quand la variable (x, y) varie dans la direction de e1 . On dit aussi
∂f
que (x0 , y0 ) est la dérivée de f suivant le vecteur e1 . Nous allons généraliser cette notion.
∂x
Définition 9. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R. Soit a = (x0 , y0 ) un point
de O.
Soit u = (α, β) un vecteur non nul de R2 . On dit que f est dérivable suivant le vecteur u en a = (x0 , y0 ) si et
1
seulement si la fonction t 7→ (f(a + tu) − f(a)) a une limite réelle quand t tend vers 0. En cas d’existence, cette
t
limite est la dérivée de f suivant le vecteur u en (x0 , y0 ) et se note Du f (x0 , y0 ). Ainsi,
1
Du f (x0 , y0 ) = lim (f(a + tu) − f(a)).
t→0 t
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + h
(x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + k(h, k)kε(h, k)
∂x ∂y
où ε est une fonction qui tend vers 0 quand (h, k) tend vers (0, 0). En particulier, pour t réel suffisamment petit,
∂f ∂f
f(a + tu) = f (x0 + tα, y0 + tβ) = f (a) + t (x0 , y0 ) α + (x0 , y0 ) β + |t|k(α, β)kε(tα, tβ)
∂x ∂y
et donc, pour t réel suffisamment petit et non nul,
1 ∂f ∂f
(f(a + tu) − f(a)) = (x0 , y0 ) α + (x0 , y0 ) β + sgn(t)k(α, β)kε(tα, tβ)
t ∂x ∂y
= h∇f (x0 , y0 ) , ui + sgn(t)k(α, β)kε(tα, tβ).
1
Enfin, |sgn(t) k(α, β)kε(tα, tβ)| = k(α, β)k |ε(tα, tβ)| tend vers 0 quand t tend vers 0 et donc (f(a + tu) − f(a)) tend vers
t
h∇f (x0 , y0 ) , ui quand t tend vers 0.
Ceci montre que f est dérivable suivant le vecteur u et que Du f (x0 , y0 ) = h∇f (x0 , y0 ) , ui. ❏
Nous commençons par analyser un cas « simple ». On considère une fonction f de deux variables, de classe C1 sur un
ouvert O de R2 , à valeurs dans R.
On considère ensuite une fonction γ : t 7→ γ(t) = (x(t), y(t)) d’une seule variable, définie sur un intervalle ouvert I de R,
à valeurs dans O ⊂ R2 . L’ensemble des points M(t) de coordonnées (x(t), y(t)), t ∈ I, est en général une courbe (on dit
aussi un arc) contenue dans O. Par exemple, voici l’ensemble des points cos3 (t), sin3 (t) , t ∈ R (la courbe obtenue est
un astroïde).
0
−1 0 1
−1
On dit que la fonction γ : t 7→ γ(t) = (x(t), y(t)), qui est une fonction de I ⊂ R dans O ⊂ R2 , est de classe C1 sur I si et
seulement si les deux fonctions x et y sont de classe C1 sur I. Dans ce cas, la dérivée de γ en t est γ ′ (t) = (x ′ (t), y ′ (t)).
On peut démontrer que si ce vecteur n’est pas nul, il dirige la tangente au point γ(t).
On va apprendre à dériver la fonction f ◦ γ qui s’interprète comme la dérivée de la fonction f le long de l’arc γ. On peut
énoncer :
Démonstration . La fonction f ◦ γ est une fonction d’une seule variable t ∈ I ⊂ R à valeurs dans R. Soit t0 ∈ I. Pour tout
réel t de I,
∂f ∂f
(f ◦ γ) ′ (t0 ) =(x (t0 ) , y (t0 )) x ′ (t0 ) + (x (t0 ) , y (t0 )) y ′ (t0 ) = ∇f (t0 ) , γ ′ (t0 ) .
∂x ∂y
∂f ∂f ∂f
Enfin, l’application t 7→ (x (t) , y (t)) x ′ (t) + (x (t) , y (t0 )) y ′ (t) est continue sur I par continuité de x et y sur I puis de et
∂x ∂y ∂x
∂f
sur O. Donc, f ◦ γ estime de classe C1 sur I.
∂y
❏
Revenons sur les lignes de niveaux de la fonction f. Avec les notations du théorème précédent, supposons que pour tout
réel t de I, f(x(t), y(t)) = k où k est un réel donné. L’ensemble des points M(t) est alors contenu dans la ligne de niveau
(x, y) ∈ R2 / f(x, y) = k .
La fonction f ◦ γ est constante sur I et donc sa dérivée est nulle sur I. Le théorème précédent montre que pour tout réel
t de I, h∇f(γ(t)), γ ′ (t)i = (f ◦ γ) ′ (t) = 0. Le vecteur gradient de f au point γ(t) est donc orthogonal au vecteur γ ′ (t). Si
on admet que le vecteur γ ′ (t) dirige la tangente à l’arc γ au point γ(t) quand le vecteur γ ′ (t) n’est pas nul, on vient de
montrer qu’en tout point de l’arc ou presque, le vecteur gradient de f en γ(t) est orthogonal à la tangente à l’arc en γ(t).
Dans cette situation, on dit que le vecteur gradient de f en γ(t) est orthogonal à la ligne de niveau de f passant par γ(t).
On a « montré » que le vecteur gradient de f en un point d’une ligne de niveau de f est orthogonal à cette ligne de niveau.
Considérons par exemple la fonction f : (x, y) 7→ x2 + y2 . Soit k > 0 puis Lk = (x, y) ∈ R2 / f(x, y) = k (Lk est une
√
ligne de niveau de f). Lk est le cercle de centre (0, 0) et de rayon k. Soit M0 = (x0 , y0 ) un point de Lk . Le vecteur
gradient de f en (x0 , y0 ) est
b
(x0 , y0 )
∇f (x0 , y0 )
∂g
Démonstration . Pour calculer (u0 , v0 ), on dérive la fonction d’une seule variable u 7→ f (ϕ (u, v0 ) , ψ (u, v0 )) puis on
∂u
évalue en u0 . On applique le théorème 13 aux fonctions x : u 7→ ϕ (u, v0 ) et y : u 7→ ψ (u, v0 ). On obtient
∂g ∂f ∂f
(u0 , v0 ) = (x (u0 ) , y (u0 )) x ′ (u0 ) + (x (u0 ) , y (u0 )) y ′ (u0 )
∂u ∂x ∂y
∂f ∂ϕ ∂f ∂ψ
= (ϕ (u0 , v0 ) , ψ (u0 , v0 )) × (u0 , v0 ) + (ϕ (u0 , v0 ) , ψ (u0 , v0 )) × (u0 , v0 )
∂x ∂u ∂y ∂u
et de même pour la deuxième dérivée partielle.
❏
A titre d’exemple de mise en œuvre de la formule, nous allons analyser le passage en polaires. On considère une fonction
f : (x, y) 7→ f(x, y) de classe C1 sur R2 . On pose x = r cos(θ) = ϕ(r, θ) et y = r sin(θ) = ψ(r, θ) et on considère la
fonction g définie sur R2 par : pour tout (r, θ) ∈ R2 ,
Définition 10. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide O de R2 . Soit (x0 , y0 ) un point de O.
f admet un maximum global en (x0 , y0 ) si et seulement si pour tout (x, y) ∈ O, f(x, y) 6 f (x0 , y0 ).
f admet un maximum global strict en (x0 , y0 ) si et seulement si pour tout (x, y) ∈ O \ {(x0 , y0 )}, f(x, y) < f (x0 , y0 ).
f admet un maximum local en (x0 , y0 ) si et seulement si il existe r > 0 tel que Bo ((x0 , y0 ) , r) ⊂ O et pour tout
(x, y) ∈ Bo ((x0 , y0 ) , r), f(x, y) 6 f (x0 , y0 ).
f admet un maximum local strict en (x0 , y0 ) si et seulement si il existe r > 0 tel que Bo ((x0 , y0 ) , r) ⊂ O et pour
tout (x, y) ∈ Bo ((x0 , y0 ) , r) \ {(x0 , y0 )}, f(x, y) < f (x0 , y0 ).
f admet un minimum global en (x0 , y0 ) si et seulement si pour tout (x, y) ∈ O, f(x, y) > f (x0 , y0 ).
f admet un minimum global strict en (x0 , y0 ) si et seulement si pour tout (x, y) ∈ O \ {(x0 , y0 )}, f(x, y) > f (x0 , y0 ).
f admet un minimum local en (x0 , y0 ) si et seulement si il existe r > 0 tel que Bo ((x0 , y0 ) , r) ⊂ O et pour tout
(x, y) ∈ Bo ((x0 , y0 ) , r), f(x, y) > f (x0 , y0 ).
f admet un minimum local strict en (x0 , y0 ) si et seulement si il existe r > 0 tel que Bo ((x0 , y0 ) , r) ⊂ O et pour
tout (x, y) ∈ Bo ((x0 , y0 ) , r) \ {(x0 , y0 )}, f(x, y) > f (x0 , y0 ).
f admet un extremum global en (x0 , y0 ) si et seulement si f admet un maximum global ou un minimum global en
(x0 , y0 ).
f admet un minimum global strict en (x0 , y0 ) si et seulement si f admet un maximum global strict ou un minimum
global strict en (x0 , y0 ).
f admet un minimum local en (x0 , y0 ) si et seulement si f admet un maximum local ou un minimum local en (x0 , y0 ).
f admet un minimum local strict en (x0 , y0 ) si et seulement si f admet un maximum local strict ou un minimum
local strict en (x0 , y0 ).
Par exemple, la fonction (x, y) 7→ x2 + y2 admet un minimum global en (0, 0) et ce minimum est f(0, 0) = 0 ou encore,
pour tout (x, y) ∈ R2 , f(x, y) > 0 = f(0, 0).
Définition 11. Soit f une fonction de classe C1 sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R. Soit (x0 , y0 ) un
point de O.
∂f ∂f
(x0 , y0 ) est un point critique de f si et seulement si (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = 0. Il revient au même de dire que
∂x ∂y
∇f (x0 , y0 ) = 0.
On dispose du résultat suivant :
Théorème 15. Soit f une fonction de classe C1 sur un ouvert non vide O de R2 à valeurs dans R. Soit (x0 , y0 ) un
point de O.
Si f admet en (x0 , y0 ) un extremum local, alors (x0 , y0 ) est un point critique de f.
➱ Commentaire . De même que la réciproque de l’implication du théorème à une variable est fausse (f ′ (x0 ) = 0 6⇒ f admet un
extremum local en x0 ), la réciproque de l’implication du théorème 13 est malheureusement fausse. L’exercice qui suit fournira un
contre exemple.
Solution 3. La fonction f est de classe C1 sur R2 , qui est un ouvert de R2 , en tant que polynôme à deux variables et à
valeurs dans R. Donc, si f admet un extremum local en un point (x0 , y0 ) de R2 , le point (x0 , y0 ) est un point critique de
la fonction f.
Pour (x, y) ∈ R2 ,
3 3
−4(x − y) + 4x3 = 0 x =x−y y = −x3
∇f(x, y) = 0 ⇔ 3 ⇔ 3 ⇔
4(x − y) + 4y = 0 y = −(x − y) −(x − y) + x3 = 0
√ √
y = −x x x− 2 x+ 2 =0
⇔ ⇔
x3 − 2x3 = 0 y = −x
√ √
x=0 x= √ 2 x=− √ 2
⇔ ou ou .
y=0 y=− 2 y= 2
√ √ √ √
Ainsi, la fonction f admet trois points critiques, les points (0, 0), 2, − 2 et − 2, 2 .
Etude en (0, 0). Pour tout réel x non nul, f(x, x) − f(0, 0) = 2x4 > 0. Donc, toute boule ouverte de centre r (0, 0) contient
r
des couples (x, y) tels que f(x, y) > f(0, 0) (la boule Bo ((0, 0), r), r > 0, contient par exemple le couple , qui est un
i √ h 2 2
tel couple). Ensuite, Pour tout réel x de 0, 2 , f(x, 0) = −2x2 + x4 = −x2 2 − x2 < 0 et donc toute boule ouverte de
centre (0, 0) contient des couples (x, y) tels que f(x, y) < f(0, 0). On en déduit que la fonction f n’admet pas d’extremum
local en (0, 0).
√ √ √ √ √ 2 √ 4
Etude en 2, − 2 . f 2, − 2 = −2 2 2 + 2 2 = −8 puis, pour tout (x, y) ∈ R2 ,
√ √
f (x, y) − f 2, − 2 = x4 + y4 − 2(x − y)2 + 8 = x4 − 2x2 + y4 − 2y2 + 4xy + 8
> x4 − 2x2 + y4 − 2y2 − 2 x2 + y2 + 8 (car (x − y)2 > 0 ⇒ 2xy > − x2 +2 )
2 2
= x4 − 4x2 + 4 + y4 − 4y2 + 4 = x2 − 2 + y2 − 2 > 0.
√ √
Donc, f admet en 2, − 2 un minimum global (et même global strict) égal à −8.
√ √ √ √ √ √
Etude en − 2, 2 . Puisque f − 2, 2 = −8, pour tout (x, y) ∈ R2 , f(x, y) > f − 2, 2 . Donc, f admet un
√ √
minimum global en − 2, 2 .
Définition 5.