Cours R2

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Continuité des fonctions numériques.

TAGNE TAKAM Griaul Bruno

le 17 septembre 2012
Table des matières

0.1 Objectifs pédagogiques : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


0.2 Pré-requis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
0.3 Place dans le programme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
0.4 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1 Rappels 7
1.1 Activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.1 Activités 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Fonctions continues en un point. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Fonction continue à droite en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3 Fonction continue à gauche en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Comment reconnaître une fonction continue en un point ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.1 Critère de continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.2 Continuité en un point et opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.3 Continuité en un point et composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

2 Continuité sur un intervalle 20


2.1 Activité 2.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.1 Fonction continue sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.2 Continuité sur un intervalle et fonctions élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.3 Continuité sur un intervalle et opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.4 Continuité sur un intervalle et composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.5 Image d’un intervalle par une fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.1.6 Théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.1.7 Image d’un intervalle par une fonction continue et monotone . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.1.8 Bijection réciproque d’une fonction continue et monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.9 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.1.10 Recollement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2

2.2 Exercices résolus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Bibliographies 45

Bibliographie 46
3

0.1 Objectifs pédagogiques :

A l’issue de ce cours, le lecteur doit etre capable de :


Le lecteur dans son étude doit être capable de :
1. Étudier la continuité d’une fonction sur un intervalle,
2. Déterminer l’image d’un intervalle par une fonction continue,
3. Étudier la continuité de la somme, du produit et du rapport de fonctions,
4. Déterminer l’image d’un intervalle par une fonction continue et monotone,
5. Étudier la continuité de fonctions composées,
6. Lire graphiquement la continuité d’une fonction,
7. Utiliser la recollement par continuité,
8. Utiliser le théorème des valeurs intermédiaires.

0.2 Pré-requis :

Pour le faire, il doit être capable avant d’aborder ce cours , de pouvoir :


1. Calculer l’image d’un réel par une fonction,
2. Déterminer le domaine de définition d’une fonction,
3. Calculer les limites d’une fonction en un point,
4. Déterminer graphiquement d’un intervalle par une fonction,
5. Étudier la continuité d’une fonction à droite et à gauche en un point,
6. Étudier la continuité d’une fonction en un point,
7. Étudier la monotonie d’une fonction,
8. Encadrer une fonction,
9. Connaître les fonction de référence continues.
4

0.3 Place dans le programme :

la notion de continuité d’une fonction est une notion très importante en mathématiques, dans la mesure où
elle intervient dans presque toutes les autres notions du programme : les suites, les intégrales, les équations
différentielles, la probabilité... Donc, il est nécessaire de l’introduire avant tous ces chapitres et après la notion
de limite dont elle dépend.
5

0.4 Introduction

La notion de continuité en mathématique garde le même sens qu’en français. "continuité" qui signifie " sans
interruption". elle intervient dans plusieurs domaines tels que : l’imagerie, le cinéma, la physique, la vie
courante et bien d’autres. Mais ici, nous parlerons de continuité des fonctions numériques à variables réelles.
Sachant que les fonctions en mathématiques, sont des représentations des phénomènes réels, elles représentent
l’étude d’une grandeur dépendant d’une autre ou de plusieurs autres. Par conséquent, la continuité permet de
décrire les phénomènes qui ne sautent pas brutalement, mais évoluent progressivement. Par exemple, on dit
souvent : " exprimer la distance en fonction du temps, exprimer l’aire d’un disque en fonction de son rayon..."

Pour bien assimiler et comprendre les notions abordées ici, il serait intéressant pour le lecteur de maîtriser le
calcul des limites.
les fonctions utilisées dans ce cours, sont des fonctions numériques à variables réelles.
6
Chapitre I

Rappels

1.1 Activités

1.1.1 Activités 1 :

Une voiture roule sur une route plate et rectiligne. A 15 mètres de son point de départ, le chauffeur se rend
compte d’un fossé de 3 mètres de long, qui coupe cette route en deux. Ce qui l’oblige à rebrousser chemin.
– Que peut-on dire de cette route au point où se trouve le fossé ?
– La route est contenue dans un plan (et représentée par une ligne), et on le muni d’un repère R =( O ; ~i, ~j ).
Cette route étant contenue dans ce plan, peut-être représentée dans le repère R par une fonction f.
(a)- Représenter f dans le repère R si on suppose que le trottoir a une largeur de 4 mètres et l’axe des
abscisses est confondu à la bordure (extérieure à la route) du trottoir.
(b)- Que pouvons-nous dire de la fonction f au point d’abscisse 15 ?
– Maintenant, considérons que sur la route il n’y ait pas de fossé. Alors la voiture continuerait son chemin
sans problème.
- Représenter la courbe g représentant la route pour ce cas. Que pouvons-nous dire de g au point d’abscisse
15.
Après avoir répondu à toutes ces questions, nous pouvons ainsi définir ce qu’on entend par fonction continue
en un point.

1.2 Définitions.

1.2.1 Fonctions continues en un point.

Débutons par énoncer une remarque faite sur le calcul des limites. Elle est donnée comme suit :

Remarque 1.1 : Si f est définie en x0 , la valeur de la limite de f en x0 ne dépend pas de la valeur de f( x0 ).

Exemples : 2
 x

∀ x ∈ R∗
– f(x)= |x|

 1 si x = 0
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 8

Montrons que :
lim f (x) = 0. (1.1)
x→0

Pour cela nous allons calculer la limite de f à droite puis à gauche en 0.


l’ensemble de définition de f est Df = R.
x2
Par ailleurs f coïncide sur ] 0 ; +∞[ avec la fonction l : x 7−→ x = x, définie de R∗ sur R
Ainsi :

lim f (x) = l(0) = 0. (1.2)


x→0+

x2
De même f coïncide sur ]-∞ ; 0[ avec j : x 7→ −x = -x, définie aussi de R∗ sur R.
Alors :
lim f (x) = j(0) = 0. (1.3)
x→0−

On obtient alors que la limite de f en 0 à droite et à gauche est la même. Par conséquent :

lim f (x) = 0. (1.4)


x→0

Par ailleurs f(0) = 1. Donc la limite de f en 0 ne dépend pas de f(0).


(2x + 1)(x + 3)
– h(x) = .
x+3
Dh = R − {−3}.
(2x + 1)(x + 3)
h coïncide pour x 6= -3 avec u : x 7→ = 2x+1 (par simplification).
x+3
Ainsi
lim h(x) = u(−3) = −5. (1.5)
x→−3

Mais h n’existe pas en -3. D’où cette limite ne dépend pas de l’image de -3 par h.
1
– g(x) = sin ( ).
x
Dg = R∗
En utilisant le calcul de limite des fonctions composées et le fait que la fonction sinus n’admet pas de limite
en l’infini, on constatera que g n’admet pas de limite en 0. Et de plus g(0) n’existe pas. D’où également, la
limite de g ne dépend pas de l’image de g en 0.
Ainsi, on note la définition d’une fonction continue de la façon suivante :

Definition 1.1 :
Soit f une fonction et x0 un réel.
f est continue en x0 si f est définie en x0 et limx→x0 f (x) = f (x0 )

Attention
Cette définition montre que :pour dire que f est continue en x0 , il faut d’abord vérifier que f est définie en x0
ensuite, que limx→x0 f (x) = f (x0 ).
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 9

brutus package/fig22.png

Exemples 1.1 :

1. La trajectoire d’un mobile en déplacement est générée par une fonction continue (de la forme 12 ax2 + vx
+ v0 ).

2. f(x)=x2 .

brutus package/fig1.jpg

Pour tout nombre réel x0 , on a : f est définie en x0 . De plus,

lim f (x) = x2o = f (xo ) (1.6)


x→xo

On en déduit alors que la fonction x 7→ x2 est une fonction continue en tout élément de R

3. g(x)= k.

pour tout élément x0 de R, g est définie en x0 et

lim g(x) = k = g(xo ). (1.7)


x→xo

Donc la fonction x 7→ k (fonction constante) est continue en tout élément de R


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 10

brutus package/fig2.jpg

Remarques 1.1 :
– Si la fonction f n’est pas continue en xo , alors soit f n’est pas définie en xo , soit

lim f (x) 6= f (xo ), soit f n0 admet pas de limite en xo . (1.8)


x→xo

– Si f n’est pas définie en xo , alors la question de sa continuité ne se pose pas.


– Si f est définie en xo , et limite de f(x) quand x tend vers xo existe et est différente de f(xo ), alors f n’est pas
continue en xo .

brutus package/fig24.png

brutus package/fig23.png

– Si f n’admet pas de limite en xo , alors f n’est pas continue en xo .


– On ne peut pas étudier la continuité d’une fonction f en -∞ ou en +∞ car ceux-ci ne sont pas des éléments
de R.

L’idée générale
La continuité d’une fonction numérique à variable réelle peut se traduire par le fait que sa courbe représentative
peut être tracée d’un seul tenant, sans lever le crayon.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 11

brutus package/fig25.png

Propriété 1.1.1 : Si f est une fonction continue en xo , alors on a limx→x0 f (x) = f (x0 ).

Cette propriété permet de calculer les limites en un point de toutes les fonctions continues en ce point. par
exemple limx→3 (x4 − x + 3) = 34 − 3 + 3 = 81.

1.2.2 Fonction continue à droite en un point

Définition 1.2 : soient f une fonction et xo un réel.


f est continue à droite en xo si f est définie en xo et limx→x+
o
f (x) = f (xo ).

Exemples 1.2 :

1. f(x)= x.

brutus package/fig0.jpg

f est définie sur [0 ; + ∞[ et,


lim f (x) = 0 (1.9)
x→0+

et f(0)=0.

Ce qui permet de dire que la fonction x 7→ x est continue à droite en 0.

 0 si x ∈ [0; 1[
2. f (x) = E(x). f est la fonction partie entière définie par : f(x) =
 1 si x ∈ [1; 2[

f est définie sur [1; 2[.

En calculant la limite à droite en 1, on obtient :


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 12

brutus package/fig3.jpg

lim f (x) = 1 Deplus f (1) = 1 (1.10)


x→1+

On conclut que la fonction partie entière est continue à droite en 1.

1.2.3 Fonction continue à gauche en un point

Définition 1.3 : Soient f une fonction et x0 un réel.


f est continue à gauche en x0 si f est définie en x0 et limx→x− f (x) = f (x0 ).
0

Exemples 1.3 :

f (x) = −x.

brutus package/fig4.jpg

Elle est définie sur ] − ∞; 0].

lim f (x) = 0 et f (0) = 0. (1.11)


x→0−

On en déduit alors que f est continue à gauche en 0.

Propriété 1.3 : Soient f une fonction et xo un réel.f est continue en xo si et seulement si f est continue à
gauche et à droite en xo
i.e limx→x+
o
f (x) = limx→x−
o
f (x) = f(xo ).

Exemples 1.4 : 
 x si x ≥ 0
f (x) = |x| peut-être encore écrit : f(x) =
 −x si x ≤ 0
f est définie sur R et on a :
f coïncide sur [0 ; +∞[ avec la fonction t : x 7→ x et sur ]-∞ ; 0] avec la fonction k : x 7→ -x. Donc
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 13

brutus package/fig5.jpg

lim f (x) = t(0) = 0, lim f (x) = k(0) = 0. Et de plus f (0) = 0. (1.12)


x→0+ x→0−

Ainsi donc, la fonction valeur absolue est continue à gauche et à droite en 0. Elle est continue en 0.
Remarques 1.2 :

1. Il est des fonctions dont pour étudier la continuité, on n’a pas besoin d’étudier la continuité à droite et la
continuité à gauche (car ce type de fonction n’est pas définie soit à droite, soit à gauche en cet élément) .
On a par exemple la fonction racine carrée, qui est continue en 0 sans l’être à gauche de 0.

2. Si les limites à droite et à gauche en xo existent et sont différentes, alors f n’est pas continue en xo .

package/fig26.png

3. Si f n’est pas continue en xo , alors elle est dite discontinue en xo . graphiquement, elle se remarque par
un saut en xo . Par exemple une route coupée par un fossé est une route discontinue.

4. si la limite à droite est égale à la limite à gauche en xo et est différente de f(xo ), alors la fonction n’est
pas continue en xo .

package/fig24.png

limx→a< f (x) = l
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 14

limx→a> f (x) = l
l 6= f(a)
f n’est pas continue en a.

package/fig27.png

Exemples 1.5 :
f (x) = E(x).

package/fig3.jpg

f est définie sur R et on a :

lim f (x) = 1 et lim f (x) = 0, (1.13)


x→1+ x→1−

On obtient ainsi
lim f (x) 6= lim− f (x). (1.14)
x→1+ x→1

Il en résulte que f n’est pas continue en 1.


De même f n’est continue en aucun nombre entier. On dit alors que la fonction partie entière n’est continue en
aucun nombre entier relatif. Cependant, elle est continue en tout nombre non entier. ( la démonstration est
laissée au soin du lecteur)
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 15

1.3 Comment reconnaître une fonction continue en un point ?

Propriétés 1.4(fonction élémentaires) : On admet que les fonctions suivantes sont continues en tout
élément xo de leur ensemble de définition.

√ 1
x 7→ |x| x 7→ x x 7→ xn (n, entier naturel non nul) x 7→ xn (n, entier naturel non nul)
x 7→ cos x x 7→ sin x x 7→ xq ( q, rationnel non nul) x 7→ k (k, constante)

1.3.1 Critère de continuité en un point

Propriété 1.5 : Toute fonction qui est somme, produit,ou quotient de fonctions élémentaires est
continue en tout élément de son ensemble de définition.

Exemples 1.6 :

1. f (x) = 2x3 + 5x

package/fig6.jpg

f est une fonction polynôme, qui est somme des produit des fonctions élémentaires continues en tout
élément xo de R.
3x
2. t(x) =
|x − 7|

brutus package/fig7.jpg

t est une fonction rationnelle qui est continue en tout xo de R\{7}.


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 16

1.3.2 Continuité en un point et opération

Propriété 1.6 : Soient xo et λ deux réels, f et g deux fonctions.


1. Si f et g sont continues en xo , alors f+g, f.g, λf sont continues en xo

2. Si de plus g(xo ) 6= 0, alors f/g est continue en xo .

Démonstration :
Supposons que f et g sont continues en xo . Alors les limites de f et g existent et sont respectivement égales à
f(xo ) et g(xo ).Par suite, f+g, f.g, λf admettent chacune une limite, et elles sont respectivement : f(xo )+ g(xo ),
f(xo ). g(xo ), λf(xo ). D’où f+g, f.g, λf sont continues en xo .
Si par ailleurs g(xo ) 6= 0, alors f/g admet une limite en xo égale à f(xo )/g(xo ). Donc f/g est continue en xo .
Exemples1.7 :

1. h(x) = |x| − 3

brutus package/fig9.jpg

h est une fonction continue en tout nombre réel comme somme de fonctions continues sur R.

2. v(x) = (3x − 7)(6x − 2)


v est une fonction continue en tout nombre réel comme produit de fonctions continues sur R.
x5 − 6x3
3. w(x) = est une fonction continue en tout élément de R\{2; −2} comme rapport de fonctions
4 − x2
continues sur R\{2; −2}.

Il existe des fonctions pour lesquelles on ne peut directement appliquer le critère de continuité en un point.
Dans ce cas comment procéder ?

Propriété1.7 : Étant donné deux fonctions qui coïncident sur un intervalle ouvert K, si l’une
est continue en un élément xo de K, alors l’autre est aussi continue en ce même élément xo .

On rappelle que deux fonctions f et g coïncident (ou sont égales) sur un intervalle I si et seulement si pour
tout élément x de I, on a f(x) = g(x) .(Graphiquement, cela signifie que la courbe représentative de f et celle
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 17

de g sont confondues sur cet intervalle.)


Exemples1.8 :

1. f (x) = x3 + 2E(x)

brutus package/fig8.jpg

Étudions la continuité de f en 0.5.

Sur l’intervalle [0 ; 1[, la fonction f définie sur R est équivalente à la fonction g : x 7→ x3 . Donc f et g
coïncident sur [0; 1[. Or g est continue en 0.5. Donc

lim f (x) = g(0.5) = 0.53 . (1.15)


x→0.5

On en déduit que f est continue en 0.5.

2. f (x) = max(4x; 2 − 5x)

Étudions la continuité de f en 0.

x −∞ 2/9 +∞
f(x) 2-5x 4x

f coïncide avec h : x 7→ 2 − 5x sur ] − ∞; 29 ] et 0 ∈] − ∞; 92 ].

puisque h est continue en 0,


lim f (x) = h(0) = 2. (1.16)
x→0

IL en ressort que f est continue en 0.

1.3.3 Continuité en un point et composition

Soient f et g deux fonctions définies par :



1. pour x positif, f(x) = x
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 18

2. pour tout élément de R, g(x) = 3x − 1.

Alors pour 3x − 1 > 0, et sachant que f◦ g(x) = f(g(x)), on a :



f◦ g(x) =f (3x − 1)= 3x − 1.

Donc f◦ g(x) = 3x − 1.
Et pour tout x réel positif, on a :

g◦ f(x) = 3 x − 1.
On peut remarquer que g◦ f(x)6= f◦ g(x).
On sait aussi que, pour que g◦f soit définie, il faut et il suffit que f(x) appartienne au domaine de définition de
g.
Ainsi :

Propriété1.8 : Soient f et g deux fonctions et xo un réel.


f◦g est continue en xo si et seulement si g est continue en xo et f est continue en g(xo ).

Démonstration :
soit xo un élément de R.
g étant continue en xo , on a
lim g(x) = g(xo ). (1.17)
x→xo

Ainsi ,en posant uo = g(xo ) et f étant continue en g(xo ), est continue en uo .D’où par un changement de
variable ( poser u = g(x) ), on a :

lim f (u) = f (uo ). (1.18)


u→uo

C’est-à-dire :

lim f ◦ g(x) = f (g(xo )) = f ◦ g(xo ). (1.19)


x→xo

Par conséquent f◦ g est continue en xo .


Remarques1.3 :

1. Si g n’est pas continue en xo ou si f n’est pas continue en g(xo ), alors f◦g n’est pas continue en xo .

2. Si f◦g n’ est pas continue en xo , alors soit g n’est pas continue en xo , soit f n’est pas continue en g(xo ).

Exemples1.9 :
1
f (x) = x et g(x) = x − 1.
f est continue en tout élément non nul de R et g est continue en tout élément de R.
Étudions la continuité de f◦g en 1 et en 0.
G est continue en 1 comme fonction polynôme. Mais g(1) = 0. Alors f(g(1)) n’est pas défini, c’est-à-dire que
f◦g n’est pas définie en 1. Donc elle n’est pas continue en 1.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 19

g est continue en 0 en raison du critère de continuité en un point. Et pour la même raison f est continue en
g(0) = −1. Il vient alors que f◦g est continue en 0.
Chapitre II

Continuité sur un intervalle

Définition d’un intervalle2.1 :


Un intervalle de R est un ensemble de la forme : ]a ; b[, [a ; b[, [a ; b] ; ]a ;b], ]-∞ ; a], ]-∞ ; a[, [ b ;+∞ [, ] b ; +∞[,
R = ]-∞ ; +∞[ .

Remarque2.1 : R∗ n’est pas un intervalle.

Une propriété des intervalles2.1 : Soit I un intervalle de R.


Pour tout a, b ∈ I on a [a ; b] ⊆ I.

2.1 Activité 2.1


3x+5
soit f la fonction définie par : f(x) = x−2

1. f est-elle définie en 2 ?

2. Étudier la continuité de f en 2.

3. Étudier la continuité de f en −2 ; 0 ; 3.

4. soit xo ∈ ]- ∞ ; 2[. Étudier la continuité de f en xo et donner une représentation graphique de f.

5. Etudier la continuité de f en chaque point de l’intervalle [ -1 ; 4]. Que remarque-t-on ?

6. Que peut-on en conclure ?

solutions

1. 2 annulant le dénominateur de f, on en conclut que f n’y est pas définie .

2. La fonction f n’étant pas définie en 2, f n’y est pas continue .

3. On a, puisque f est définie en -2, 0 et en 3,

1 5
lim f (x) = = f (−2), lim f (x) = − = f (0) et lim f (x) = 14 = f (3). (2.1)
x→−2 4 x→0 2 x→3

On en déduit alors que f est continue en -2, 0 et en 3.

4. xo ∈ ]- ∞ ; 2[ implique que f est définie en xo . d’où f est continue en xo comme rapport de fonctions
continues en xo telles que le dénominateur de f est non nul en xo .

Puisque xo est pris quelconque, on a donc pour tout élément xo de ]-∞ ; 2[, f continue en xo .
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 21

D’où la définition suivante :

2.1.1 Fonction continue sur un intervalle

Activité :
Un chauffeur, empreinte un virage. Les eaux de pluies l’ayant dégradé, des fossés s’y sont formés. Ainsi, il se
rend compte qu’un certain intervalle de la route a trois fossés. A 4 mètres de son point de départ il y a un
fossé, également 3 mètres après et enfin 5 mètres après le précédent . Ces fossés ont tous la même longueur qui
est d’un mètre.
On suppose qu’on est dans un repère R = (O ; ~i, ~j ), l’axe des abscisses étant confondu avec la bordure
extérieure (à la chaussée) du trottoir. La route dans ce repère est une ligne.
1)- Représentons h la courbe représentative de la route dans le repère R, si nous supposons que cette route est
parabolique passant par l’origine de R et que le trottoir a une largeur de 2 mètres.
2)- Que pouvons-nous dire de la fonction h en les points d’abscisses respectifs 7, 10, et 15 ?
3)- Que pouvons-nous dire de la fonction h dans l’intervalle [7 ; 15]

Définitions

Définition2.2 :
Soient f une fonction et I un intervalle de R.
f est continue sur I si f est continue en tout élément de I.
Autres exemples2.1 :

1. f (x) = x2 et I=] -1 ; 1 [.

f est définie sur I, puisque définie sur R.

Pour tout élément xo de I, on a

lim f (x) = x2o et f (xo ) = x2o . (2.2)


x→xo

Alors f est continue en tout élément de I. Donc f est continue sur I.

2. f(x) =sin x et I=] -Π ; 0 [.

f est définie sur I et pour tout a élément de I, on a :

lim f (x) = sin a. (2.3)


x→a

D’où f est continue en tout élément de I.C’est-à-dire que f est continue sur I.

Une fonction est dite continue lors qu’elle est continue sur son ensemble de définition.
Remarques2.2 :
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 22

1. Si f est définie sur I et s’il existe un élément de I en lequel f n’est pas continue, alors f
n’est pas continue sur I.

2. Si f n’est pas continue sur I, alors soit f n’est pas définie sur I, soit il existe un élément de
I en lequel f n’est pas continue.

3. f est définie sur une réunion d’intervalles , si ses restrictions sur chacun de ces intervalles
y sont continues.

4. si f est une fonction continue en un élément xo de R, alors f est continue sur un intervalle
centré en xo et f est définie en xo .

5. Si f est continue à droite (resp, à gauche) en xo , alors f est définie en xo et f est continue
sur un intervalle de la forme ]xo ; xo + α[, ( resp, de la forme ]xo − α ; xo [).

2.1.2 Continuité sur un intervalle et fonctions élémentaires

Propriété2.2 : Les fonctions suivantes sont continues sur leur ensemble de définition.

√ 1
x 7→ |x| x 7→ x x 7→ xn (n entier naturel no nul) x 7→ xn
(n entier naturel non nul)
x 7→ cos x x 7→ sin x x 7→ xq ( q, un rationnel non nul) x 7→ k(k, constante)

Démonstration :
Ces propriétés se remarquent facilement sur le graphe et se déduisent de la continuité en un
point.

2.1.3 Continuité sur un intervalle et opération

Propriété2.3 :
Soient f et g, λ un réel et K un intervalle de R.
si f et g sont continues sur K, alors :
– f+g, f.g, λf sont continues sur K.
– Si g ne s’annule pas sur K, alors f/g est continue sur K.
– Toute fonction qui est somme, produit ou quotient de fonctions continues sur K, est continue
sur K. (Critère de continuité sur un intervalle).

Démonstration :
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 23

soit xo un élément de K.
– Puisque f et g sont continues sur K et donc continues en xo , on a f+g, f.g et λf sont continues
en xo . comme xo est pris quelconque, on en conclut que f+g, λf et f.g sont continues sur K.
– De plus si g(xo ) 6= 0, alors f/g est continue en xo . Donc f/g est continue sur K.
– Soit v une fonction qui est somme (rep, produit ou quotient) de fonctions élémentaires
continues sur K.
Alors ces fonctions élémentaires sont continues en xo puisque continues sur K. D’où v est
continue en xo d’après le critère de continuité en un point. On en déduit que v est continue
sur K.
Exemples2.2 :

1. Toute fonction polynôme est continue sur R.

2. Toute fonction rationnelle est continue sur son domaine de définition.

3. Les fonctions :x :7→ sin x, x :7→ cos x sont continues sur R.

2.1.4 Continuité sur un intervalle et composition

Propriété2.4 :
Soient f et g deux fonctions, et I un intervalle de R.
f◦g est continue sur I si et seulement si g est continue sur I et f est continue sur g(I) ( g(I) est
l’ensemble de tous les réels g(x), x parcourant I).
Démonstration :
Soit xo un élément de I.
On a
lim g(x) = g(xo ) (2.4)
x→xo

car g est continue sur I.


Mais, g(xo )est un élément de g(I) et f est continue sur g(I).
Donc f est continue en g( xo ).
D’où
lim f (x) = f (g(xo )) = f ◦ g(x). (2.5)
x→g(xo )

Il en résulte que
lim f ◦ g(x) = f ◦ g(xo ). (2.6)
x→xo
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 24

ceci entraîne que f◦g est continue en tout point de I.On peut ainsi conclure que f◦g est
continue sur I.
Exemple2.3 :

Démontrons que la fonction x7→ sin 3x2 − x + 1 est continue sur R.
la fonction f : x 7→ 3x2 − x + 1 est continue sur R.
De plus f est positive sur R.

la fonction g : x 7→ x est continue sur R+ et on a f(R) ⊂ R+ .

Donc g◦f : x 7→ 3x2 − x + 1 est continue sur R.
Remarque2.3 :
Plus généralement, la composée de eux fonctions continues sur leurs ensembles de définition
est continue sur son ensemble de définition.

2.1.5 Image d’un intervalle par une fonction continue

Soient f une fonction et I un intervalle de R. Il convient de rappeler que f(I) est l’ensemble de
tous les réels f(x) lorsque x parcourt I. f(I) est l’image de I par f.
Ainsi, on a : y élément de f(I) équivaut à : il existe x élément de I tel que y = f (x) ( y  f(I)
↔ 3 x ∈ I / y = f (x)).
Activité 2.2 :
x2 +3
Soient f(x)= x−4
et g(x) = x3 . Soit I = [-2 ; 6].

1. Représenter graphiquement f et g.

2. Étudier la continuité de f et de g sur I.

3. Déterminer graphiquement l’image de I par f et par g.

4. Relever les intervalles images de I par f et g.

5. Que pouvons-nous remarquer ?

Solutions

1. Représentations graphiques

2. f n’est pas définie en 4 et 4 ∈ I. Donc f n’est pas continue sur I. g quant à elle est
continue sur I comme fonction polynôme.

3. Représentions graphiques
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 25

4. f(I) = ]- ∞ ;- 76 ] ∪ [- 7
6
; 37
2
]∪[ 37
6
;+∞[ et g(I) = [ -8 ; 216 ].

5. nous remarquons que f(I) est une réunion d’intervalles, qui n’est pas un intervalle. Tandis
que g(I) est un intervalle.

Ce qui nous permet d’ énoncer les propriétés suivantes :


Propriétés :

Propriété2.5 :L’image d’un intervalle par une fonction non continue peut
ne pas être un intervalle.
Exemple2.4 :

1. soit f (x) = E(x) la fonction partie entière, et I = [ 0 ; + ∞ [.


On a f (I) = N qui n’est pas un intervalle.
1
2. f (x) = x
et I = [ -1 ; 1 ].

On a f(I)= ] -∞ ; 0 [ ∪ ] 0 ; +∞ [ qui n’est pas un intervalle, mais une réunion d’intervalles.

Propriété2.6 : Limage d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.
c’est-à-dire que si f est une fonction continue et I est un intervalle de
R, alors f(I) est un intervalle.
Exemples2.5 :
Soient f (x) = (x − 2)2 + 1 et I = ] 1 ; 3 [.
La fonction f est continue sur R et I ⊂ R.
Donc f est continue sur I.
Déterminons f(I).
Soit x un élément de I. On a :
x élément de I équivaut à 1 <x < 3.

équivaut à -1 < x − 2 < 1


équivaut à 0 ≤ (x − 2)2 < 1
équivaut à 1 ≤ (x − 2)2 + 1 < 2
équivaut à f(x) ∈ [1; 2[.

On a donc f(I) = [1; 2[ qui est un intervalle.


Mais,
Remarques2.4 :
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 26

brutus package/fig13.jpg

1. Si f est une fonction constante, alors f(I) est réduit à un singleton.

2. Si f est continue sur I, les intervalles I et f(I) ne sont pas forcément de même nature (
c’est– dire tous ouverts, tous semi-ouverts, tous fermés).

Exemples2.6 :

1. f (x) = 2 et I = ]0; 3[.

brutus package/fig14.jpg

f est continue sur I comme fonction constante. Ainsi, pour tout élément x de I, f (x) = 2.
D’où f (I) = {2}.

2. u(x) = x4 et I = ] − 2; 5[.

u est continue sur I comme fonction polynôme et u(I) = [0; 625[.

Toute fois pour les intervalles fermés, nous énonçons la propriété suivante :

Propriété2.7 : Soient f une fonction et I =[ a ; b ] un intervalle fermé


avec a et b deux réels distincts tels que a <b.
Si f est une fonction continue sur I, alors f(I) est un intervalle fermé.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 27

Remarques2.5 :

1. soit I = [a ; b ] un intervalle fermé. Alors f(I) est un intervalle fermé et donc il existe m et M
tels que f(I) = [m ; M ].

Par suite on a pour tout élément x de I, on a m ≤ f(x) ≤ M. Ce qui traduit que f est bornée.

2. L a fonction continue f admet sur l’intervalle fermé I, un minimum m et un maximum M


absolus ; ce sont les deux bornes du segment f(I). Cependant,m et M ne sont pas forcément
f(a) et f(b).

Corollaire2.1 :
Soient I un segment de R et f un fonction.
Si f est continue sur I, alors il existe au moins un couple (c, ; d) de I ×I tel que l’on ait :
pour tout x élément de I, f(c) ≤ f(x) ≤ f(d).
Démonstration :
I étant un segment de R, c’est-à-dire un intervalle fermé, et f continue, d’après la propriété
précédente, f(I) est intervalle fermé [ m ; M ]. On a donc pour tout élément x de I, m ≤ f(x) ≤
M.
d’autres part, m et M appartiennent à f(I). Ainsi d’après la propriété précédente, on obtient [
m ; M ] ⊂ f(I). Il existe donc au moins un couple ( c ; d) de I ×I tel que l’on ait m = f (c) et
M = f (d).
Exemple2.7 :
Soit f : x 7→ sinx et I = [− Π2 ; Π2 ].

brutus package/fig15.jpg

On a f([ - Π2 ; Π
2
]) = [−1; 1] et pour tout élément x de I, f(− Π2 ) ≤ f(x) ≤ f( Π2 ).

2.1.6 Théorème des valeurs intermédiaires

Activité 2.3 :

Soit f la fonction définie sur [ 1 ; + ∞ [ par f(x) = x − 1 − 2.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 28

1. Étudier la continuité de f sur l’intervalle [ 1 ; + ∞ [ .

2. Justifier que pour tout x élément de [ 1 ; + ∞ [, f(x) ≥ -2.

3. Tracer la courbe représentative de f.

4. Démontrer que tout élément β de [ -2 ; + ∞ [ a un antécédent α dans [ 1 ; + ∞ [ ; en


déduire que l’équation f(x) = 0 admet au moins une solution dans [ 1 ; + ∞ [.

5. Déterminer l’image par f de l’intervalle [ 1 ; + ∞ [.

Résoudre certaines équations relève d’un travail assez fastidieux. Dans certains cas il est
impossible de trouver les valeurs exactes des solutions de celles-ci. Ainsi, on convient souvent
de prouver l’existence de ces solutions sans pour autant les déterminer. Le théorème des
valeurs intermédiaires est pour ce fait d’une très grande utilité. Après avoir prouvé l’existence
de ces solutions, les valeurs approchées de celles-ci sont déterminées par différentes méthodes
apprises :
– Le balayage des intervalles contenant chacun l’une des solutions, après avoir choisi un pas
adéquat.
– La dichotomie.

Théorème2.1 : Soient f une fonction continue sur un intervalle I,


a et b deux éléments de I. Tout nombre réel compris entre f(a) et f(b) a au moins un antécédent
par f compris entre a et b.
Interprétation graphique
Le plan étant muni d’un repère orthonormal, soit (C) la représentation graphique de la
restriction de f à l’intervalle I.
Alors pour toute valeur yo comprise entre f(a) et f(b), la droite d’équation y = yo coupe (C)
en au moins un point entre a et b d’ordonnée yo .
Démonstration :
On sait que f( [a ; b] ) est un intervalle K.
Soit yo un réel compris entre f(a) et f(b).
On a f(a) et f(b) sont deux éléments de K. K étant un intervalle, on a [ f(a) ; f(b) ] ⊂K si f(a)
< f(b) ( ou [ f(b) ; f(a) ] ⊂ K si f(b) < f(a) ). Ainsi, yo ∈ K.
Or K = f( [ a ; b ]). Donc yo ∈ f([ a ; b ]). On en déduit par définition de f( [ a ; b ]) que yo a
au moins un antécédent compris entre a et b.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 29

Remarque2.6 :
si f n’est pas continue sur [ a ; b ], un réel compris entre f(a) et f( b ) peut ne pas avoir
d’antécédent dans l’intervalle [ a ; b ].
Exemple2.7 :
E désigne la fonction partie entière.
On a E(1) < 1,5 < E(2). Mais 1,5 n’a pas d’antécédent par E dans [ 2 ; 3 ].
Ceci prouve que l’hypothèse de continuité est fondamentale pour l’application de
ce théorème.
On déduit du théorème précédent la propriété suivante :

Propriété2.8 :
Soient f une fonction et I un intervalle de R.
Si f est continue et s’il existe deux éléments a et b (a <b ) de I tels que f(a) et f(b) sont de signes
contraires, alors l’équation f(x) = 0 admet au moins une solution dans l’intervalle [ a ; b ].

Démonstration :
f(a) et f(b ) sont de signes contraires. Alors, on a 0 ∈ [ f(a) ; f(b) ] ( ou 0 ∈ [ f(b) ; f(a) ] ). Il
résulte du théorème précédent qu’il existe un réel c ∈ ] a ; b [ tel que f(c) = 0.
Interprétation graphique
Le plan étant toujours muni d’ un repère orthonormal, et ( C) la représentation graphique de
la restriction de f à l’intervalle I.
Alors, la courbe ( C) coupe l’axe des abscisses au moins une fois entre a et b.
Exemple2.8 :
Soient s(x) = x5 + x + 1 et I = [ -1 ; 1 ].
Montrons que l’équation (E) : s(x) = 0 a au moins une solution dans I.
On a s(-1) = -1 et s(1) = 3. on peut remarquer que s(-1) et s(1) sont de signes contraires.
D’après donc le théorème des valeurs intermédiaires, on conclut que (E) a au moins une
solution dans I.
La propriété suivante est la contra posée de la propriété 1.

Propriété2.9 : Soient f une fonction, et I un intervalle de R.


Si f est continue sur I et ne s’y annule pas , alors f garde un signe constant sur I.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 30

Démonstration :
Procédons par l’absurde.
Supposons que f est continue sur I et ne s’y annule pas ( c’est-à- dire, pour tout x élément de
I, f(x ) 6= 0 ) et f change de signes sur I.
Alors il existe a et b deux élément de I tels que f(a) et f(b) sont de signes contraires.
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c élément de ] a ; b [ tel que f(c) =
0.Et par suite il existe c élément de I tel que f(c) = 0.
il vient alors que : pour tout élément x de I, f(x) 6= 0 et c ∈ I tel que f(c) = 0. Ce qui est
absurde.

2.1.7 Image d’un intervalle par une fonction continue et monotone

On rappelle qu’une fonction est dite monotone, si elle est croissante ou décroissante. Elle est
dite strictement monotone, si elle est strictement croissante ou strictement décroissante.

Théorème2.2 :

1. Soit f une fonction, a et b deux réels tels que a < b, I = [a ; b ]. Si f est continue et croissante
sur I ( ou décroissante sur I ), alors f(I) est le segment [ f(a) ; f(b) ] ( ou [ f(b) ; f(a) ] ).

2. Soit a un réel, b désignant soit un réel, soit +∞ et I = [ a ; b [.

Si f est continue et croissante sur I ( ou décroissante sur I ), alors f a une limite c en b ( ou


c’ en b ) et f(I) est l’intervalle [ f(a) ; c [ ( ou ] c’ ; f(a) ] ), c désignant soit un réel, soit +∞
et c’ désignant soit un réel, soit - ∞.

3. a désignant soit un réel, soit - ∞, b désignant soit un réel, soit + ∞ et I = ] a ; b [.

Si f est continue et croissante sur I (ou décroissante sur I), alors f a une limite c en a, d en b
( ou c’ en a et d’ en b) et f(I) est l’intervalle ] c ; d [ ( ou ] d’ ; c’ [ ) et d et c’ désignant soit
des réels, soit + ∞ et , c et d’ désignant des réels, soit - ∞.

Le théorème est vrai si f est strictement monotone.


Exemple2.9 :

1. f(x) = x2 et I = [ 1 ; 3 ].

f est continue et strictement croissante sur I, donc F(I) = [ f(1) ; f( 3) ]. e.i. f(I) = [ 1 ; 9 ].

2. g(x) = cos x et I = [ 0 ; Π ].
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 31

f est continue et strictement décroissante sur I. Donc g(I) = [ g(Π) ; g(0) ]== [ -1 ; 1 ].

3. h(x) = x2 + 1 et I = [ 0 ; +∞ [. f est continue et croissante sur I. Ainsi f(I) = [ 1 ; + ∞
[.

Remarque2.7 :
Lors qu’ une fonction f est continue et strictement monotone sur I, f(I) est un intervalle de
même nature que I et ses bornes sont limites de f aux bornes de I.
Le tableau suivant précise f(I) suivant la nature de I et le sens de variation de f.
Soient a et b deux réels distincts tels que a < b.

I f(I)
f strictement croissante f strictement décroissante
[ a; b ] [ f(a) ; f(b) ] [ f( b ) ; f( a) ]
[ a; b [ [ f( a ) ; limx→b− f (x) [ ] limx→b− f (x) ; f(a) ]
] a; b [ ] limx→a+ f (x) ; limx→b− f (x) [ ] limx→b− f (x) ; limx→a+ f (x) [
[ a ; +∞ [ [ f(a) ; limx→+∞ f (x) [ ] limx→+∞ f (x) ; f(a) ]
R ] limx→−∞ f (x) ; limx→+∞ f (x) [ ] limx→+∞ f (x) ; limx→−∞ f (x) [

Si f n’est pas monotone sur I, l’étude des variations de f nous amène à découper I en
sous-intervalles sur lesquels f est monotone. Nous savons déjà trouver l’image de chacun de ces
intervalles et f(I) est la réunion de ces images ; nous pouvons montrer que f(I) est lui aussi un
intervalle.

2.1.8 Bijection réciproque d’une fonction continue et monotone

Activité2.4 :
Π Π
Soient f(x) = tan x et I = ]- 2
; 2
[.

1. Montrer que f est strictement croissante sur I.

2. Calculer f(I) et en déduire que f(I) est un intervalle.


Π Π
3. montrer que f : ]- 2
; 2
[ → R est une bijection.

4. Représenter (C) la courbe graphique de f et représenter (C’) la courbe obtenue par


symétrie d’axe ∆ : y = x de f.

Propriétés :
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 32

Propriété2.10 :
Soit f une fonction et I un intervalle de R.
Si f est continue et strictement monotone sur I, alors :

1. f réalise une bijection de I vers f(I).

2. Sa bijection réciproque, notée f −1 , est continue et strictement monotone, de même variation


que f de f(I) sur l’intervalle I.

3. Pour tout élément x de I, f(x) ∈ f(I) et f(x) = y équivaut à y = f −1 (x).

Démonstration :

1. La fonction f est continue sur I. Donc f(I) est un intervalle.

– la fonction f est une surjection de I sur f(I) car par définition de f(I), pour tout y
élément de f(I), il existe x élément de I tel que y = f(x). i.e. l’équation y = f(x) admet
au moins une solution sur I.
– Démontrons que f est aussi injective sur I.
Soient a et b deux éléments distincts ( a 6= b ) de I. Supposons a < b. Puisque f est
strictement croissante ( resp strictement décroissante) sur I, on obtient : f(a) < f(b) (
resp f(a) > f(b) ), et par suite f(a) 6= f(b). Donc f est injective sur I. Ainsi, f est à la
fois surjective et injective sur I. Par conséquent f est bijective de I vers f(I).

2. Soit f −1 la bijection réciproque de f sur I.

f −1 est une application bijective de f(I) vers I.

Conformément au programme, nous admettons que f −1 est continue sur f(I).

Étudions son sens de variation sur f(I).

Soient y et z deux éléments quelconques de f(I) distincts ; supposons que l’on ait y < z et
appelons x (resp a) l’antécédent de y (resp z ).

On a ainsi y = f(x) et z = f(a) .

Par suite on obtient x= f −1 (y) et a = f −1 (z) .

Supposons f strictement croissante et f −1 strictement décroissante.

Si x > a, ce qui équivaut à f −1 (y) > f −1 (z), alors on a f(f −1 (y)) > f(f −1 (z)) puisque f
est strictement croissante. c’est-à-dire y > z. ce qui est absurde.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 33

3. De même pour f strictement décroissante et f −1 strictement croissante, si x > a, on


aboutit à y > z. ce qui est absurde.

Remarques2.8 :

1. Pour tout x élément de I, f −1 ◦ f(x) = x, pour tout y élément de f(I), f ◦ f −1 (y) = y,

ceci signifie que f −1 ◦ f = idI et f ◦ f −1 = idf (I) .

2. Si (Cf ) et (Cf −1 ) sont respectivement les courbes représentatives de f et de f −1 , alors


elles sont symétriques par rapport à la première bissectrice (droite d’équation y=x).

Soit f :x 7→ x2 de R+ vers R+ . f a pour fonction réciproque f −1 : x 7→ x définie de R+ vers
R+ .

brutus package/fig.png

Plus généralement, la fonction h : x 7→ xn pour n ∈ N∗ ( définie de R+ vers R+ si n est pair et



de R vers R si n est impair) a pour fonction réciproque h−1 : x 7→ n x.

2.1.9 Prolongement par continuité

Activités2.5
cos(x) − 1
Soit la fonction définie par : f(x) =
x
1. Donner le domaine de définition de f.

2. Étudier la continuité de f en 0.

3. Calculer la limite de f en 0. 
 cos(x) − 1

si x 6= 0.
4. Soient les fonctions définies par : h(x)= x et
1 si x = 0,



 cos(x) − 1

si x 6= 0
t(x) = x
2 si x = 0


– représenter graphiquement h et t.
– Étudier la continuité de h et t en 0. Que peut-on dire de h et de t ?

Solutions

1. f existe si et seulement si x 6= 0. Donc le domaine de f est Df = R∗ .


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 34

2. f n’étant pas définie en 0, f n’est pas continue en 0.

3. D’après un résultat sur les limites, on a


lim f (x) = 1. (2.7)
x→0

4. Par définition de h on obtient


lim h(x) = 1. et h(0) = 1. (2.8)
x→0

Donc h est continue en 0.

package/fig16.png

package/fig17.png

Également par définition de t on obtient

lim t(x) = 1. et t(0) = 2. (2.9)


x→0

on peut donc remarquer que


lim t(x) 6= t(0) (2.10)
x→0

Il en résulte que t n’est pas continue en 0.

La définition suivante permet de conclure :

Définition2.3 :
Soit f une fonction non définie en xo et l un nombre réel tel que limx→xo f (x) = l. 
 f (x) si x ∈ Df
On appelle prolongement de f par continuité en xo , la fonction g définie par : g(x) =
 l si x = xo

Ainsi h est un prolongement par continuité de f, tandis que t ne l’est pas.

Autres exemples2.10 :
sin(x)
1. Soit la fonction définie par f(x) = .
x
Le domaine de définition de f est Df = R∗ et limx→0 f (x) = 1. Donc la fonction t définie par :

 sin (x)

si x 6= 0
t(x) = x est un prolongement par continuité de f en 0.
1 si x = 0


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 35

2x3 + x2 + 6x + 3
2. Soit la fonction s(x) = .
4x2 − 1
Ds = R − {− 12 ; 21 } et f étant une fonction rationnelle, elle est continue sur son domaine de définition.
(2x + 1)(x3 + 3) x3 + 3
Pour tout élément x de Ds , s(x)= = .
(2x + 1)(2x − 1) 2x − 1
Donc
25
lim 1 = − (2.11)
x→− 2 16
1
Alors un prolongement par continuité de s en − est donc v défini par : v(x)=
 2
 2x3 +x22 +6x+3 si x ∈ Ds
4x −1
.
 − 25
16 si x = − 12
v est continue sur Ds ∪{ −1
2 }

Remarque2.9 :

1. Si g est un prolongement de f par continuité en xo , alors f est la restriction de g par continuité en xo .

2. De façon analogue aux paragraphes 1.2.2 et 1.2.3, on introduit la notion de prolongement par continuité
à droite(resp à gauche) en un point et on démontre qu’une fonction admet pour limite à droite (resp à
gauche) en xo le réel l si et seulement si elle admet en xo un prolongement par continuité g à droite (resp
à gauche) en xo tel que l’on ait g(xo ) = l.

3. Si g est un prolongement par continuité de f, alors g est unique.

Exemple2.11 :

1. Soit la fonction f : x → 2x+|x-5|

Le domaine
 de définition de f est R.


 ∀ x ∈ ]- ∞ ; 5[ f (x) = 2x − x + 5 = x + 5

On a ∀ x ∈ ] 5; + ∞ [ f (x) = 2x + x − 5 = 3x − 5



f (5) = 10.

package/fig18.png

Cherchons la limite à droite et la limite à gauche de f en 5.


La fonction

g : ]- ∞ ; 5[ → R
x 7→ x+5
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 36

coïncide avec f sur ]- ∞ ; 5[ et est continue à gauche en 5. On a donc

lim f (x) = g(5) = 10 (2.12)


x→5−

La fonction

h : ] 5; + ∞ [ → R
x 7→ 3x-5

De même h coïncide avec f sur ] 5 ; + ∞ [ et on a :

lim f (x) = h(5) = 10 (2.13)


x→5+

|2x|
 3x +
x si x 6= 0.
Soit la fonction h(x) =
 2 si x = 0.

package/fig19.png

Le domaine de définition de f est R = ]-∞ ; 0 ] ∪ [ 0 ; +∞ [.


Nous allons étudier
 la continuité de h en 0.
 3x + −2x

 x = 3x − 2 six<0

On a : h(x) = 3x + 2x
x = 3x + 2 si x>0



2 si x = 0

Ainsi h coïncide avec la fonction définie par :

l : ]-∞ ; 0 [ → R
x 7→ 3x - 2

sur ]-∞ ; 0 [. Donc l étant continue sur cet intervalle, h y est aussi continue.
Également, h coïncide avec la fonction définie par :

j : ] 0 ; +∞ [ → R
x 7→ 3x + 2

sur ] 0 ; +∞ [. Et puisque j est continue sur cet intervalle, h y est aussi continue.
Par conséquent h est continue en tout point non nul de R. Ainsi le point problème ici est 0.
h est-il continue en 0 ?.
Calculons la limite à droite et la limite à gauche de h en 0.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 37

lim h(x) = l(o) = −2 (2.14)


x→0−

lim h(x) = j(o) = 2 (2.15)


x→0+

Nous remarquons tout de suite que :


lim h(x) 6= lim h(x) (2.16)
x→0− x→0+

Il en résulte que h n’est pas continue en 0.


Mais remarquons aussi que :
lim h(x) = 2 = h(0) (2.17)
x→0+

Donc h est continue à droite en 0. Ainsi, j est un prolongement par continuité de h à droite en 0. h n’est pas
continue à gauche donc n’admet pas de prolongement à gauche en 0.

Remarquons que l’on a :


lim f (x) = lim+ f (x) = 10 (2.18)
x→5− x→5

et par suite
lim f (x) = 10. (2.19)
x→5

Donc f est continue en 5.


On aurait pu démontrer ce dernier résultat directement.

Théorème 2.3 : Soient x0 et l deux réels,I un intervalle épointé de centre x0 et f une fonction définie sur I.
Les propositions suivantes sont équivalentes :

1. f admet pour limite en x0 le réel l.

2. f admet un prolongement par continuité g en x0 et l’on a : g(x0 ) = l.


Démonstration :
1) ⇒ 2) découle de la définition. Prouvons que 2) ⇒ 1). Soit g le prolongement par continuité de f en x0 ; la
fonction g est définie sur D ∪ { x0 } et continue en x0 .Il résulte de la propriété(1.1.1) (1.2.111) les égalités :
limx→x0 g(x) = g(x0 ) = l.
Les fonctions f et g coïncident sur I ; de la définition de la limite en x0 , il résulte l’égalité : limx→x0 f(x) =
limx→x0 g(x).
On a donc limx→x0 f(x) = l.

Remarque :
Ce théorème permet dans certains cas de trouver, de façon très simple, la limite en un point x0 de toute
fonction rationnelle dont le numérateur et le dénominateur s’annulent en x0 . Par simplification, on obtient un
prolongement par continuité de f et la limite de f en x0 est la valeur numérique de ce prolongement en x0 .
(x − 1)(x2 + x + 1
Par exemple pour la fonction f(x) = . On a :
x−1
lim f (x) = lim (x2 + x + 1) = 12 + 1 + 1 = 3. (2.20)
x→1 x→1
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 38

2.1.10 Recollement par continuité

Activités2.6 :
Activité2.6.1
Un électricien veut installer une ligne de courant dans une maison. Mais il se rend compte que la distance
entre la source de courant et la maison en question est très grande. Pourtant il ne possède que de morceaux de
fils de courant chacun d’une longueur bien précise.
1)- Que peut-il faire pour résoudre ce problème ?
2) Si nous considérons que u,v et w sont les fonctions représentant chacune la ligne tendue par chaque
morceau de fils et qu’il n’en a utilisé que trois morceaux. Que peut-on dire de la fonction t représentant la
ligne totale tendue par les trois fils ? (notons que h est l’association de u,v et w)

Activité 2.6.2 Soient les fonctions définies par : u(x) = -2x+6 ; v(x) = x-3.

1. Étudier la continuité de u sur ] 3 ; +∞[ et de v sur ]-∞ ; 3[.



 −2x + 6 si x ≥ 3
2. Posons s et w les fonctions définies par : s(x) =
 x−3 si x ≤ 3



 −2x + 6 si x>3

w(x) = x−3 si x<3



1 si x = 3

a. Déterminer les domaines de définition de s et de w.

b. Représenter graphiquement s et w.

c. Étudier la continuité de s et w en 3. Conclure.

Solutions

1. les fonctions u et v sont continues respectivement sur ] 3 ; +∞[ et ]-∞ ; 3[ comme fonctions polynômes. (
ou les restrictions de s respectivement sur ] 3 ; +∞[ et ]-∞ ; 3[ y sont continues).

a. Ds = Dw = ]- ∞ ; 3 ] ∪ [ 3 ; + ∞ [ = R

package/fig20.png

c. En utilisant la définition, on a

lim s(x) = 0 et lim s(x) = 0 et s(3) = 0. (2.21)


x→3− x→3+
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 39

Par conséquent s est continue en 3.

tandisque lim− w(x) = 0 et lim s(x) = 0 et s(3) = 1. (2.22)


x→3 x→3+

Ainsi w n’est pas continue en 3.

Définition2.4 : Un recollement par continuité peut être défini comme la jonction de deux fonctions définies
chacune dans un intervalle donné, pour en former une seule de sorte que celle-ci soit continue. La fonction résultante
est alors définie dans la réunion de ces intervalles.

Ainsi on retient le théorème suivant :

Théorème2.4 : Soit f une fonction définie sur un intervalle I et a un élément de I.


Si f est continue sur I ∩ ]−∞ ; a ] ainsi que sur I∩ [a ; +∞ [, alors f est continue sur I.

Exemples2.12 :

 x si x≥ 0
f(x)= |x| ⇔ f(x)=
 −x si x≤ 0
f est continue sur ] - ∞ ; 0] et sur [ 0 ; + ∞ [ comme fonctions polynômes.
f est donc continue sur R = ]- ∞ ; 0] ∪ [ 0 ; + ∞ [. f est un recollement par continuité.
Remarque2.10 :

 x2 si x≥ 1
q(x) =
 −x + 1 si x<1

package/fig21.png

q est continue sur [ 1 ; + ∞ [ et sur ] - ∞ ; 1[ comme fonctions polynômes.


Mais on a

lim q(x) = 0 et lim+ q(x) = 1. Alors lim− q(x) 6= lim+ q(x). (2.23)
x→1− x→1 x→1 x→1

On en déduit que q n’est pas continue en 1.


Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 40

Astuce* : Pour étudier la continuité d’une fonction f sur son Df , il faut souvent faire deux études :
– Une étude globale sur des intervalles : on utilise pour cela les théorèmes généraux sur les fonctions continues.
– Des études locales, pour lesquelles il faut revenir à la définition.
– Attention :
Avant d’étudier la continuité d’une fonction, il faut absolument déterminer son ensemble de définition,que l’énoncé
le précise ou pas ; cela doit être un réflexe.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 41

2.2 Exercices résolus


:
Exercice 1 :
Une boite cylindrique de rayon 12 cm contient de l’eau jusqu’à une hauteur de 5 cm. On immerge une boule
métallique dans ce récipient et on constate que la surface de l’eau est tangente à la boule.
(1)- Calculer le volume de l’eau contenue dans la boîte.
(2)- Trouver de deux façons différentes, le volume de la boule immergée.
1
(3)- On pose f(x) = 3 x3 -72 x + 180
* justifier que f est continue sur R.
* Montrer que f(x)= 0 admet une unique solution dans chacun des intervalles suivants : [-16 ; -15.5], [2.5 ;3] et
[13 ; 13.5].
*Déterminer à 10−3 mm près la solution dans [2.5 ; 3].
(4)- Montrer que le rayon de la boule vérifie l’équation f(x)= 0. Déterminer le à 10−3 mm près.

package/fig28.png

Exercice 2 :
Soit f la fonction définie sur R par :
|x|
p
∀ x ∈ R∗ , f(x)= x |x|
f(0) = 0

(1)- Quelle est la limite de f en 0 ?


(2)- Démontrer que f est strictement monotone sur R.
(3)- Vérifier que la fonction réciproque de f est la fonction x 7−→ |x|x.
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 42

Solutions
Exercice 1 :
(1)- Calculons le volume de l’eau contenue dans la boîte.
l’eau étant contenue dans le cylindre jusqu’à 5 cm de hauteur, son volume est celui de la partie du cylindre
qu’il occupe (cylindre de 5 cm de hauteur et 12 cm de rayon).
Rappelons que le volume d’un cylindre de rayon r et de hauteur h est donné par :
V = π ×r2 ×h.
Donc Veau = π × 122 × 5 = 720 π cm3 .
(2)- Première façon :
la boule est une sphère. Donc par la formule usuelle, on obtient : pour une sphère de rayon R ,
4
Vboule = 3 × π × R3 en cm3 .
- Deuxième façon :
la boule étant immergée, l’eau contenue dans le cylindre se déplace d’une certaine hauteur. Puisque la surface
de l’eau est tangente à la boule, le diamètre d= 2R de la boule (où R est son rayon) est la nouvelle hauteur de
l’eau.
Ainsi le nouveau volume occupé par l’eau est :
0
Veau = π × 122 × (2R)3 en cm3 .
Par ailleurs, la poussée d’Archimède énonce que le volume du liquide déplacé est égale au volume du solide
immergé.
D’où, le volume déplacé de l’eau est égale au volume de la boule. Et le volume du liquide déplacé est donné
par :
0
Vliquide déplacé = Veau - Veau en cm3 .
Il en résulte que :
0
Vboule = Veau - Veau en cm3 .
c’est-à-dire que :
Vboule = 144 × π × (2R)3 − 720π
(3)- * Le domaine de f est R. De plus f est continue sur R comme fonction polynôme.
* Montrons que l’équation f(x) = 0 admet une unique solution dans chacun des intervalle suivant :
- Dans [-16 ; -15.5].
f étant continue sur R, est continue sur cet intervalle.
De plus on a :
Étudions la monotonie de f dans [-16 ; -15.5].
Soient a, b deux éléments de [-16 ; -15.5].
f (b) − f (a)
∆=
b−a
1 3 1 3
3 b − 72b + 180 − 3 a + 72a − 180
=
b−a
(b − a)[ 31 (b2 + ba + a2 ) − 72]
=
b−a
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 43

1 2
= (b + ba + a2 ) − 72
3
Mais, on a :
-16 ≤ a ≤ 15.5 et -16 ≤ b ≤ 15.5
d’où en encadrant ∆, on obtient 168.25 < ∆ < 184. c’est-à-dire que ∆ >0.
Donc f est strictement croissante dans l’intervalle [-17 ; -16]. i.e. f est bijective de [-16 ; -15.5] vers f([-16 ; -15.5]).
Et,
f(-16)=-33.33 < 0 et f(-15.5) = 35.29 > 0.
Par conséquent, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, f(x)=0 admet une unique solution dans [-16 ;
-15.5].
- Dans [2.5 ; 3]. f est continue sur cet intervalle. De plus,
Soient u, v ∈ [2.5 ; 3]
f (v) − f (u)
∆=
v−u
1 3 1 3
3 v − 72v + 180 − 3 u + 72u − 180
=
v−u
(v − u)[ 13 (v 2 + vu + u2 ) − 72]
=
v−u
1 2
= (v + vu + u2 ) − 72.
3
Et puisqu’on a :
2.5 ≤ u ≤ 3 et 2.5 ≤ v ≤ 3,
dans un encadrement de ∆, on obtient : -65.75 < ∆ < -63. Donc ∆ < 0.
Ainsi f est strictement décroissante sur [2.5 ; 3]. Et puisque
f(3)= -27 < 0 et f(2.5) = 5.21 > 0,d’après le théorème des valeurs intermédiaires, f(x)=0 admet une unique
solution dans [2.5 ; 3].
-dans [13 ; 13.5].
Egalement, f est continue sur [13 ; 13.5] et par suite,
pour tous x, y dans [13 ; 13.5],
f (y)−f (x)
∆= y−x
1 3 1 3
3 y −72y+180− 3 x +72x−180
= y−x
(y−x)[ 13 (y 2 +yx+x2 )−72]
= y−x

= 13 (y 2 + yx + x2 ) − 72.
Et comme on a :
13 ≤ x ≤ 13.5 et 13 ≤ y ≤ 13.5, il vient que 97 < ∆ < 110.25. Ce qui montre que ∆ > 0.
D’où f est strictement croissante dans [13 ; 13.5]. Par ailleurs, f(13.5)= 28.13 > 0 et f(13) = -23.67 <
0.Toujours en raison du théorème des valeurs intermédiaires, f(x)=0 admet une unique solution dans [13 ; 13.5].
* Déterminons à 10−3 près la solution de l’équation précédente dans [2.5 ; 3].
Nous allons le faire en procèdent par deux méthodes.
• Méthode par balayage
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques 44

On choisit un "pas" et on procède à un balayage systématique de l’intervalle [2.5 ; 3].


Posons α cette solution.
On a f(2.5) = 5.21 et f(2.6)= -1.34. Donc α ∈ [2.5 ; 2.6].
Pour un pas de 0.001, on calcule f(2.501) ; f(2.502) ; . . . ; f(2.509).
On obtient alors : f(2.501) = 5.14 ; f(2.502) = 5.08 ; . . . ; f(2.5O9) = 4.62 ;
f(2.511)= 4.49 ; . . . ; f(2.579)= 0.03 ; f(2.580)= -0.04 ; . . . f(2.599)= -1.28.
On peut alors remarquer que α ∈ [2.579 ; 2.580].
Donc 2.579 et 2.580 sont respectivement les valeurs approchées par défaut et par excès, à 103 près de α.
• Méthode par dichotomie
On a α ∈ [2.5 ; 2.6] ; on choisi x0 le milieu de [2.5 ; 2.6].
2.6+2.5
Alors x0 = 2 = 2.55 ;
f(x0 ) = 1.93 ; f(2.5)= 5.21 et f(2.6)= -1.34.
D’où on observe que α ∈ [2.55 ; 2.6] et |2.55-2.6|= 0.05 > 0.001.
Donc on reprend le processus avec l’intervalle [2.55 ; 2.6].
2.6+2.55
Posons x1 le milieu de [2.55 ; 2.6]. Alors x1 = 2 = 2.575
f(2.575) = 0.29 ; f(2.55) = 1.93 et f(2.6) = -1.34.
D’où α ∈ [2.575 ; 2.6] et |2.6-2.575| = 0.025 > 0.001
On poursuit l’algorithme, jusqu’à obtenir α ∈ [an ; bn ] avec |an -bn | < 0.001.
D’après la question (2), le rayon de la boule vérifie l’équation suivante :
En égalant les deux expressions du volume de la boule, on obtient :
4
144 × π × (2 × R)3 - 720 π = 3 × π × R3 .
Ce qui en simplifiant donne l’équation voulue.
Exercice 2 :
Représentons tout d’abord graphiquement f.

package/fig29.png

(1) Calculons la limite de f en 0.


f peut encore se définir de la manière suivante :

f(x) = x si x > 0

f(x) = - −x si x < 0
Chapitre I : Continuité des fonctions numériques Bibliographies

f(0) = 0

Ainsi, f est coïncide sur ]0 ; +∞[ avec la fonction t : x 7→ x qui est définie sur R+ .
Alors, limx→0+ f(x) = t(0) = 0.

Par ailleurs, f coïncide sur ]- ∞ ; 0[ avec la fonction q : x 7→ - −x définie sur R− .
Alors limx→0− f(x) = q(0) = 0.
Il résulte donc de ces deux résultats que limx→0 f(x) = 0.
(2) Démontrons que f est strictement monotone sur R.
Soient x et y deux éléments de R tels que x < y.
- Si x et y sont tous deux strictement positifs, alors f(x) < f(y), puisque f coïncide sur ]0 ; +∞[ avec t qui est
strictement croissante.
- Si x et y sont tous deux négatifs, alors f(x) < f(y) car on a :
x < y implique -y < -x . la fonction racine carrée étant croissante, on obtient par la suite :
√ √ √ √
−y < −x. Et ensuite on a - −x < - −y.
√ √
- Si x et y sont de signes contraires, donc x est négatif et y est positif. Alors f(x) = - −x et f(y) = y. D’où
f(x) < 0 et f(y) > 0. il en résulte donc que f(x) < f(y).
On a ainsi pour tous les cas ∀ x, y ∈ R, x < y ⇒ f(x) < f(y). C’est-à-dire que f est strictement croissante sur R.
(3) Vérifions que la fonction réciproque de f est la fonction x 7−→ |x|x.
f étant strictement croissante sur R, elle est bijective de R vers f(R)= R.
Donc f admet une fonction réciproque de R vers R.
Par ailleurs, on sait que f −1 est la fonction telle que :
f ◦ f −1 (x) = x et f −1 ◦ f (x) = x, pour tout x dans R.
Vérifions cela !
pour tout x élément de R∗ , on a :
|x|2
f ◦ f −1 (x)= ||x|x| ||x|x| = |x| |x| |x|
p p
|x|x |x| x |x||x| = x |x| = x = x.
|x| |x|
p p
f −1 ◦ f (x) = | x |x|| x |x|
2
= |x|
p |x| p
|x| |x| x |x| = xx = x.
Ainsi nous pouvons conclure que la fonction définie par : x 7−→ |x|x est la fonction réciproque de f.
Bibliographie

[1] Mathématique première SE : CIAM ;EDICEF. limites et continuité.

[2] Mathématique première SM : CIAM ;EDICEF. limites et continuité.

[3] Mathématiques terminale SM : CIAM ;EDICEF. limites et continuité.

[4] Mathématiques terminale C et E :M. Monge, M-C Audouin-Ergoroff F. Lemaire- Body,


Tome 2 : BERLIN. Limites et continuité

[5] Mathématiques terminale C et E :ANALYSE, collection"Fractale", Bordas

http://www.google.fr

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