Centrale Maths-2 2015

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Centrale maths-2 2015 Correction

Centrale maths-2 2015

Partie I: Représentation intégrale de sommes de séries

I.A. -
(I.A.1) Pour n > 2, on a    
1 1 1 1
an = + ln 1 − =− 2 +◦
n n 2n n2
1 X
Soit an ∼ − 2 , la série an est convergente
2n
n>2
n
X
(I.A.2) La suite de terme général Sn = ak est convergente. Or pour tout n > 2, Sn + 1 =
k=2
Hn − ln n, donc, en posant A = lim Sn + 1, on obtient Hn − ln n = A + ◦(1). Ainsi
n→+∞
Hn = ln n + A + ◦(1), puis Hn ∼ ln n
Hn ln n
I.B. Soit r ∈ N. On a r
∼ r , on distingue deux cas
(n + 1) n
1 ln n
• Si r 6 1, alors = ◦ , donc la série diverge
n nr !
ln n 1
• Si r > 2, on a 2 = ◦ √ 3 , donc la série converge, par le critère de Riemann
n n
Bref la série considérée converge si, et seulement, si r > 2
I.C. -
(I.C.1) Les fonctions considérées sont développables en série entière avec
+∞ n
X t
∀t ∈ [−1, 1[ , ln (1 − t) = −
n=1
n

et
+∞
1 X
∀t ∈ ]−1, 1[ , = tn
1 − t n=0
X tn X
Les deux séries et tn ont même rayon de convergence R = 1
n
n>1 n>0
(I.C.2) Le produit de deux fonctions développables en série entière est développable en série
entière dont le développement est fourni par le produit de Cauchy
+∞
ln(1 − t) X
∀t ∈ ]−1, 1[ , − = Hn t n
1−t n=1

I.D. - 
q q 1
(I.D.1) L’application t 7−→ t (ln t) est continue sur ]0, 1], avec t (ln t) = ◦ √ . Donc
p p
t
l’application considérée est intégrable sur ]0, 1], en particulier l’intégrale Ip,q existe.
tp+1 q
(I.D.2) Les deux applications t 7−→ et t 7−→ (ln t) sont de classe C 1 sur [ε, 1], alors par
p+1
une intégration par parties, on obtient
Z 1  p+1 ′
ε t q
Ip,q = (ln t) dt
0 p + 1
 p+1 1 Z 1
t q q
= (ln t) − tp (ln t)q−1 dt
p+1 ε p+1 0
q
q ε εp+1 (ln ε)
= − Ip,q−1 −
p+1 p+1

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(I.D.3) Les deux intégrales Ip,q−1 et Ip,q sont convergentes, donc les fonctions ε ∈ ]0, 1[ 7−→
ε
Ip,q−1 et ε ∈ ]0, 1[ 7−→ Ip,q
ε
admettent des limites respectives Ip,q−1 et Ip,q en 0+ . Or
q
εp+1 (ln ε)
−−−−→ 0, alors par passage à la limite dans l’égalité précédente,on obtient
p+1 ε→0+
q
Ip,q = − Ip,q−1
p+1
(−1)q q!
(I.D.4) Soit p ∈ N. On montre par récurrence q ∈ N que Ip,q =
(p + 1)q+1
Z 1
1
• Pour q = 0, on a bien Ip,0 = tp dt =
0 p + 1
• Soit q ∈ N, d’après la question précédente on a
q+1 (HR) q + 1 (−1)q q! (−1)q+1 (q + 1)!
Ip,q+1 = − Ip,q = − =
p+1 p + 1 (p + 1)q+1 (p + 1)q+2
I.E. Il s’agit d’une application directe du théorème de la convergence dominée pour les séries :
• Pour n ∈ N, l’application fn : t 7−→ an tn (ln t)r−1 est continue et intégrable sur ]0, 1[
X r−1
• fn converge simplement sur ]0, 1[ de somme t 7−→ (ln t) f (t) qui est continue sur
n>0
]0, 1[, car f est développable en série entière
Z 1 Z 1
|an |
• Pour tout n ∈ N, |fn (t)| dt = |an | tn ln(t)r−1 dt = (r − 1)!. Par hypo-
0 0 (n + 1)r
Z 1
X an X
thèse r
converge absolument, donc la série |fn (t)| dt converge
(n + 1)
n>0 n>0 0
D’après le théorème de convergence dominée on peut intervertir somme et intégrale. Ainsi
Z 1 +∞ Z
X 1 +∞
X
r−1
(ln t) f (t) dt = fn (t) dt = an In,r−1
0 n=0 0 n=0
+∞
X an
= (−1)r−1 (r − 1)!
n=0
(n + 1)r

I.F. -
ln(1 − t)
(I.F.1) L’application f : t 7−→ − , vue en question I.C, est développable en série
1−t
+∞
X
entière sur ]−1, 1[ avec f (x) = Hn xn pour tout x ∈ ]−1, 1[. En outre, d’après
n=1
X Hn
la question I.B, la série à termes positifs converge puisque r > 2. On
(n + 1)r
n>1
applique donc le résultat de la question I.E et on obtient la formule
+∞ Z 1
X Hn (−1)r r−1 ln(1 − t)
Sr = r = (ln t) dt
n=1
(n + 1) (r − 1)! 0 1−t

2
r−1 − (ln(1 − t))
(I.F.2) Les fonctions t 7−→ (ln t) et t 7−→ sont de classe C 1 sur ]0, 1[. Avec
2
r−1 2 r−1
• (ln t) (ln(1 − t)) ∼+ t2 (ln t) −−−−→+
0
0 t→0
r−1 2 2
• (ln t) (ln(1 − t)) ∼− (t − 1)r−1 (ln(1 − t)) −−−−→ 0
1 − t→1
Donc, par intégration par parties
Z 1 Z 1  ′
r−1 ln(1 − t) r−1 ln(1 − t)2
(ln t) dt = (ln t) dt
0 1−t 0 −2
  1 Z 1 
ln(1 − t)2 ′ ln(1 − t)2
= (ln t)r−1 − (ln t)r−1 dt
−2 0 0 −2
| {z }
=0
Z 1 r−2
r−1 (ln t) ln(1 − t)2
= dt
2 0 t

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Z 1 r−2 2
(−1)r (ln t)
(ln(1 − t))
Ainsi Sr = dt
2(r − 2)!
0 t
Z 2
1 1 (ln(1 − t))
(I.F.3) Pour r = 2, on obtient S2 = dt. Via le changement de variable
2 0 t
t = 1 − u (u 7−→ 1 − u est une bijection de C 1 de ]0, 1[ sur lui-même), on obtient
Z 2
1 1 (ln(u))
S2 = du
2 0 1−u
1
On applique le résultat de la question I.E, avec t 7−→ , les an valent 1 et r = 3.
1−t
Alors
Z 2 +∞
1 1 (ln(u)) X 1
S2 = du = = ζ(3)
2 0 1−u n=0
(n + 1)3

Partie II: La fonction β

II.A. La fonction Γ
(II.A.1) Soit x > 0. On a t 7→ tx−1 e−t est continue sur ]0, +∞[
1
Au voisinage de 0 : On a tx−1 e−t ∼ tx−1 = 1−x donc intégrable en 0 car 1 − x < 1.
t
Au voisinage de +∞ : On a tx−1 e−t = o t12 donc intégrable en +∞.
On déduit que t 7→ tx−1 e−t est intégrable sur ]0, +∞[
u
(II.A.2) L’application u 7−→ est une bijection de classe C 1 de R∗+ vers R∗+ , donc les deux
Z +∞ α Z +∞ x−1
u
intégrales tx−1 e−αt dt et x
e−u du sont de même nature et puisque la
0 0 α
deuxième converge, alors la première l’est aussi et on a l’égalité des valeurs, c’est-à-dire
Z +∞
Γ(x)
tx−1 e−αt dt = x
0 α
II.B. La fonction β et son équation fonctionnelle
(II.B.1) La fonction t 7→ tx−1 (1 − t)y−1 est continue sur ]0, 1[.
En 0+ : On a tx−1 (1 − t)y−1 ∼ tx−1 , elle est intégrable en 0+ car 1 − x < 1
En 1− : On atx−1 (1 − t)y−1 ∼ (1 − t)y−1 , elle est intégrable en 1− car 1 − y < 1
Elle est donc intégrable sur ]0, 1[, en particulier β(x, y) existe
(II.B.2) Égalité obtenue avec le changement de variable affine t 7→ u = 1 − t, qui est une
bijection de C 1 de ]0, 1[ sur lui-même.
−(1 − t)y
(II.B.3) Les fonctions t 7−→ tx et t 7−→ sont de classe C 1 sur ]0, 1[. Avec tx (1 −
y
t)y −−−−→ 0 et tx (1 − t)y −−−−→ 0. Donc, par intégration par parties
t→0+ t→1−
Z 1  ′
(1 − t)y
x
β(x + 1, y) = t dt
0 −y
  1 Z 1
(1 − t)y ′ (1 − t)
y
= tx − (tx ) dt
−y 0 0 −y
| {z }
=0
Z 1
x x
= tx−1 (1 − t)y dt = β(x, y + 1)
y 0 y
y
Soit β(x, y + 1) = β(x + 1, y). D’autre part
x
Z 1 Z 1
β(x + 1, y) + β(x, y + 1) = tx (1 − t)y−1 dt + tx−1 (1 − t)y dt
0 0
Z 1 Z 1
= t.tx−1 (1 − t)y−1 dt + (1 − t).tx−1 (1 − t)y−1 dt
0 0
Z 1
= tx−1 (1 − t)y−1 dt = β(x, y)
0

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 y x+y
Il vient donc β(x, y) = 1 + β(x + 1, y) = β(x + 1, y).
x x
Enfin
x
β(x + 1, y) = β(x, y)
x+y
x
(II.B.4) D’après la formule précédente β(x + 1, y + 1) = β(x, y + 1) et par symétrie
x+y+1
y
β(x, y + 1) = β(y + 1, x) = β(y, x), on remplace la dernière formule dans la
y+x
première on obtient
xy
β(x + 1, y + 1) = β(x, y)
(x + y)(x + y + 1)

II.C. Relation entre la fonction β et la fonction Γ


Γ(x)Γ(y)
(II.C.1) On suppose que ∀x, y > 1, β(x, y) = .
Γ(x + y)
Soit x, y > 0 , on a

(x + y)(x + y + 1)
β(x, y) = β(x + 1, y + 1)
xy
Comme x + 1 et y + 1 sont strictement supérieurs à 1 :

Γ(x + 1)Γ(y + 1) xΓ(x)yΓ(y)


β(x + 1, y + 1) = =
Γ(x + y + 2) (x + y + 1)(x + y)Γ(x + y)

Γ(x)Γ(y)
Après substitution et simplification : β(x, y) = .
Γ(x + y)
u
(II.C.2) u 7→ t = est une bijection de classe C 1 de ]0, +∞[ sur ]0, 1[. Donc
1+u
Z 1
β(x, y) = tx−1 (1 − t)y−1 dt
0
Z +∞  x−1  y−1
u 1 1
= du
0 1+u u+1 (u + 1)2
Z +∞
ux−1
= du
0 (u + 1)x+y
Z t
(II.C.3) Fx,y est une fonction croissante et ∀t ∈ R+ , Fx,y (t) = e−u ux+y−1 du 6 Γ(x + y).
0
ux−1
(II.C.4) L’application ϕ : (a, u) 7−→ Fx,y ((1 + u)a) est continue sur R2+ et vérifie
(1 + u)x+y

ux−1
∀(a, u) ∈ R2+ , |ϕ(a, u)| 6 Γ(x + y)
(1 + u)x+y

ux−1
Où u 7−→ est intégrable sur R+ . D’après le théorème de convergence
(1 + u)x+y
dominée G est définie et continue sur R+
(II.C.5) Soit (an ) une suite de réels positifs de limite +∞.
ux−1
Pour n ∈ N, on définit fn : u ∈ R+ 7−→ Fx,y ((1 + u)an ) qui est continue
(1 + u)x+y
ux−1
sur R+ . La suite (fn ) converge simplement vers f : u 7−→ Γ(x + y) qui est
(1 + u)x+y
continue sur R+ et

ux−1
∀u ∈ R+ , |fn (u)| 6 Γ(x + y)
(1 + u)x+y

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ux−1
Où u 7−→ est intégrable sur R+ . D’après le théorème de convergence
(1 + u)x+y
dominée
Z +∞
ux−1
lim G(an ) = lim Fx,y ((1 + u)an ) du
n→+∞ n→+∞ 0 (1 + u)x+y
Z +∞
ux−1
= lim Fx,y ((1 + u)an ) du
0 n→+∞ (1 + u)x+y
Z +∞
ux−1
= Γ(x + y) du
0 (1 + u)x+y
= β(x, y)Γ(x + y)

Ainsi lim G(an ) = β(x, y)Γ(x+y). Ceci vrai pour toute suite (an ) de réels positifs de
n→+∞
limite +∞, donc par la caractérisation séquentielle de la limite G admet β(x, y)Γ(x+y)
limite en +∞
(II.C.6) Soit [c, d] ⊂ R∗+
ux−1
• Pour tout a ∈ [c, d], l’application u 7−→ ϕ(a, u) = Fx,y ((1 + u)a) est
(1 + u)x+y
continue et intégrable sur R+
• ϕ admet une dérivée partielle par rapport à a
∂ϕ
: (a, u) 7−→ ax+y−1 ux−1 e−(1+u)a
∂a
qui est continue sur [c, d] × R+
• Pour tout (a, u) ∈ [c, d] × R+

∂ϕ
(a, u) 6 d x+y−1 ux−1 e−(1+u)c
∂a

où u 7−→ ux−1 e−(1+u)c est intégrable sur R+


D’après le théorème de convergence dominée la fonction G est de classe C 1 sur [c, d].
En déduire que G est de classe C 1 sur R∗+ puisque elle est de classe C 1 sur [c, d] inclus
dans R∗+
(II.C.7) Soit a > 0. D’après la formule de Leibniz
Z +∞
G′ (a) = ax+y−1 ux−1 e−(1+u)a du
0
Z +∞
= ax+y−1 e−a ux−1 e−ua du
0
Γ(x)
= ax+y−1 e−a x = ay−1 e−a Γ(x)
a
(II.C.8) Soit ε, a ∈ R∗+ tels que ε 6 a, alors
Z a
G(a) − G(ε) = Γ(x) ty−1 e−t dt
ε

Par continuité de G et de sa nullité en 0 on a G(ε) −−−−→ G(0) = 0. D’autre part,


ε→0+
G(a) −−−−−→ β(x, y)Γ(x, y). Ainsi
a→+∞

Z +∞
β(x, y)Γ(x, y) = Γ(x) ty−1 e−t dt = Γ(x)Γ(y)
0

D’où la relation (R)

Partie III: La fonction digamma

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III.A. Soit Ψ : x ∈ R∗+ 7−→ ln (Γ(x)). Pour x > 0, on a

Ψ(x + 1) = ln (Γ(x + 1)) = ln (xΓ(x)) = Ψ(x) + ln(x)


1 1
Par dérivation ψ(x + 1) = ψ(x) + . Soit ψ(x + 1) − ψ(x) =
x x
III.B. Sens de variation de ψ
Γ(x)Γ(y)
(III.B.1) Par les théorèmes généraux β : (x, y) ∈ R∗2
+ 7−→ admet une dérivée partielle
Γ(x + y)
∂β
par rapport à y, donc est définie sur R∗2
+.
∂y
Pour x, y > 0, on a

∂β Γ(x)Γ′ (y) Γ(x)Γ(y)Γ′ (x + y)


(x, y) = −
∂y Γ(x + y) Γ(x + y)2
Γ (y) Γ(x)Γ(y) Γ′ (x + y) Γ(x)Γ(y)

= −
Γ(y) Γ(x + y) Γ(x + y) Γ(x + y)
= ψ(y)β(x, y) − ψ(x + y)β(x, y)
= β(x, y) (ψ(y) − ψ(x + y))

(III.B.2) Soit y, y ′ > 0 tels que y < y ′ , pour tout t ∈ ]0, 1[ l’application z ∈ R∗+ 7−→ (1 − t)z

est strictement décroissante, donc (1 − t)y 6 (1 − t)y , en multipliant par tx−1 puis en
intégrant : β(x, y ′ ) 6 β(x, y). Ainsi l’application considérée est décroissante
∂β
(III.B.3) Pour x, y > 0, le signe de ψ(y) − ψ(x + y) est celui de (x, y) qui est négative, donc
∂x
ψ est croissante
III.C. Une expression de ψ comme somme d’une série de fonctions
1 1
(III.C.1) Soit k ∈ [[1, n]], on a ψ(k + 1) − ψ(k) = et ψ(k + x + 1) − ψ(k + x) = . En
k x+k
sommant de k allant de 1 à n, alors par télescopage
n n
X 1 X 1
ψ(n + 1) − ψ(1) = et ψ(x + n + 1) − ψ(x + 1) =
k x+k
k=1 k=1

n n
X 1 X 1
Soit ψ(1) = ψ(n + 1) − et ψ(x + 1) = ψ(n + x + 1) − . Enfin, par
k x+k
k=1 k=1
différence
n  
X 1 1
ψ(1 + x) − ψ(1) = ψ(n + x + 1) − ψ(n + 1) + −
k k+x
k=1

(III.C.2) L’inégalité de gauche est assurée par la croissance de ψ. En outre, n+x+1 6 n+p+1,
donc
n+p
X 1
ψ(n + x + 1) − ψ(n) 6 ψ(n + p + 1) − ψ(n) = = Hn+p − Hn−1
k
k=n

1 1
Pour tout k ∈ [[n, n + p]], 6 , donc
k n
n+p
X 1 p+1
Hn+p − Hn−1 = 6
k n
k=n

Ainsi
p+1
0 6 ψ(n + x + 1) − ψ(n) 6 Hn+p − Hn−1 6
n

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(III.C.3) Soit x > −1. D’après les encadrements précédents ψ(n + x + 1) − ψ(n) −−−−−→ 0.
n→+∞
Alors de l’égalité
n  
X 1 1
ψ(1 + x) − ψ(1) = ψ(n + x + 1) − ψ(n + 1) + −
k k+x
k=1
X 1 1

on tire la convergence de la série − ainsi sa somme ψ(1 + x) − ψ(1).
k n+x
n>1
Donc
+∞  
X 1 1
ψ(1 + x) = ψ(1) + −
n=1
n n+x
III.D. Un développement en série entière
1 1
(III.D.1) Pour n > 2, on pose un : x ∈ [−1, +∞[ 7−→ −
n n+x
• un est de classe C ∞ sur [−1, +∞[ et
(−1)k+1 k!
∀x ∈ [−1, +∞[ , u(k)
n (x) =
(n + x)k+1
X
• La série un converge simplement de somme g
n>2
• Pour tout segment [a, b] ⊂ [−1, +∞[ et k > 1, on a ∀x ∈ [a, b] :
k! k! k!
(k)
un (x) = 6 ∼ k+1
(n + x)k+1 (n + a)k+1 n
Donc g est de classe C ∞ sur [−1, +∞[ et
+∞
X (−1)k+1 k!
∀k ∈ N∗ , ∀x ∈ [−1, +∞[ , g (k) (x) =
n=2
(n + x)k+1
+∞
X (−1)k+1 k!
En particulier ∀k ∈ N∗ , g (k) (0) = k+1
= (−1)k+1 k! (ζ(k + 1) − 1)
n=2
n
(III.D.2) g est de C ∞ sur ]−1, 1[ ⊂ [−1, +∞[ et ∀t ∈ ]−1, 1[ ,

+∞ +∞
(n+1) X (−1)n+2 (n + 1)!
X 1
g (t) = n+2 6 (n + 1)! 6 (n + 1)!ζ(2)
(k + x) (k − 1)n+2
k=2 k=2

L’inégalité de Taylor Lagrange fournit donc


n


X g (k) (0) k n+1
g(x) − x 6 ζ(2) |x|
k!
k=0

n+1
X g (n) (0)
Pour tout x ∈ ]−1, 1[, |x| −−−−−→ 0, donc la série de Taylor xn converge
n→+∞ n!
n>0
de somme g. Ceci montre que g est développable en série entière sur ]−1, 1[
(III.D.3) Soit x dans ]−1, 1[, on écrit
+∞  
X 1 1 1
ψ(1 + x) = ψ(1) + − = ψ(1) + 1 − + g(x)
n=1
n n+x 1+x
+∞
1 X
D’une part 1 − = (−1)n+1 xn et d’autre part, vu que g(0) = 0,
1 + x n=1
+∞ (n) +∞
X g (0) n X
g(x) = x = (−1)n+1 (ζ(n + 1) − 1)xn
n=1
n! n=1

Ainsi l’égalité
+∞
X
ψ(1 + x) = ψ(1) + (−1)n+1 ζ(n + 1)xn
n=1

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Partie IV: Une expression de Sr en fonction de valeurs entières de ζ

IV.A. Une relation entre B et ψ


β admet une dérivée partielle en tout point (x, y) de R∗2
+ et

∂β
(x, y) = β(x, y) (ψ(y) − ψ(x + y))
∂y
∂β
Une autre fois par les théorèmes généraux admet une dérivée partielle par rapport à y
∂y
en tout point (x, y) et

∂2β ∂β
(x, y) = (x, y) (ψ(y) − ψ(x + y)) + β(x, y) (ψ ′ (y) − ψ ′ (x + y))
∂y 2 ∂y
2
= β(x, y) (ψ(y) − ψ(x + y)) + β(x, y) (ψ ′ (y) − ψ ′ (x + y))

En particulier

∂2β 
2 ′ ′

(x, 1) = β(x, 1) (ψ(1) − ψ(x + 1)) + (ψ (1) − ψ (x + 1))
∂y 2
Z 1
1
Avec β(x, 1) = tx−1 dt = , on obtient
0 x
2
xB(x) = (ψ(1 + x) − ψ(1)) + (ψ ′ (1) − ψ ′ (1 + x))
2
(ψ(1 + x) − ψ(1)) + (ψ ′ (1) − ψ ′ (1 + x))
Ou encore B(x) = , donc par les théorèmes géné-
x
raux B est de classe C sur R+
∞ ∗

IV.B. Expression de Sr à l’aide de la fonction B


(IV.B.1) Soit x > 0, on considère la fonction f : (y, t) ∈ R∗+ × ]0, 1[ 7−→ tx−1 (1 − t)y−1 . Une
telle fonction admet des dérivées partielles d’ordre 1 et d’ordre 2 par rapport à y, avec

∂f ∂2f 2
(y, t) = ln(1 − t)tx−1 (1 − t)y−1 et (y, t) = (ln(1 − t)) tx−1 (1 − t)y−1
∂y ∂y 2
telles que
• Pour tout y ∈ R∗+ , les applications t 7−→ tx−1 (1−t)y−1 et t 7−→ ln(1−t)tx−1 (1−t)y−1
sont continues et intégrables sur ]0, 1[
∂2f
• : (y, t) ∈ R∗+ × ]0, 1[ 7−→ ln2 (1 − t)tx−1 (1 − t)y−1 est continue
∂y 2
• Soit [a, b] ⊂ R∗+ , pour tout (y, t) ∈ [a, b] × ]0, 1[
2
∂ f 2 x−1
∂y 2 (y, t) 6 (ln(1 − t)) t
(1 − t)a−1

2
L’application ϕ : t ∈]0, 1[7−→ (ln(1 − t)) tx−1 (1 − t)a−1 est continue positive
– En 0, on a ϕ(t) ∼ tx+1, donc elle  est prolongeable par continuité en 0
1
– En 1 , on a ϕ(t) = ◦

, où δ ∈ ]1 − a, 1[
(1 − t)δ
Donc elle est intégrable, ainsi par le théorème de dérivation sous signe intégrale,
Z 1
∂2β 2
(x, y) = (ln(1 − t)) tx−1 (1 − t)y−1 dt
∂y 2 0

En particulier Z 1
∂2β
B(x) = (x, 1) = (ln(1 − t))2 tx−1 dt
∂y 2 0

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(IV.B.2) Pour tout p ∈ N et x ∈ R∗+


Z 1
p 2
B (p) (x) = (ln(t)) (ln(1 − t)) tx−1 dt
0

(ln(t))r−2 (ln(1 − t))2


Z 1
(IV.B.3) Il suffit de démontrer, pour tout r > 2, que lim+ B (r−2) (x) = dt.
x→0 0 t
Soit (xn ) une suite de réels positifs telle que xn −−−−−→ 0.
n→+∞
2 xn −1
Pour n ∈ N, on pose fn : t 7−→ (ln(t))p (ln(1 − t)) t .
La suite (fn ), de fonctions continues sur ]0, 1[, converge simplement vers t 7−→
r−2 2
(ln(t)) (ln(1 − t))
qui est continue sur ]0, 1[.
t
Pour tout n ∈ N

p 2 |ln(t)|r−2 (ln(1 − t))2


|fn (t)| = |ln(t)| (ln(1 − t)) txn −1 6
t
r−2 2
|ln(t)| (ln(1 − t))
L’application ϕ : t 7−→ est continue positive sur ]0, 1[
t
r−2
• En 0, on a ϕ(t) ∼ t |ln(t)| −−−−→
+
0, donc elle est prolongeable par continuité en
t→0
0
• En 1− , on a :  
r−2 1 2
ϕ(t) ∼− (1 − t) ln(1 − t) =− ◦ √
1 1 1−t
Une telle fonction ϕ est intégrable sur ]0, 1[. D’après le théorème de convergence
dominée Z 1 r−2 2
(r−2) (ln(t)) (ln(1 − t))
lim B (xn ) = dt
n→+∞ 0 t
Enfin, par la caractérisation séquentielle de la limite, B (r−2) admet une limite en 0 et
Z 1 r−2 2
(r−2) (ln(t)) (ln(1 − t))
lim+ B (x) = dt
x→0 0 t

1
(IV.B.4) D’après la question précédente S2 = lim B(x). D’après les questions IV.A et
2 x→0+
III.D, lim B(x) = −ψ (1) et ψ ′′ (1) = −2ζ(3). Ainsi S2 = ζ(3)
′′
x→0+
IV.C. -
(IV.C.1) L’application x 7−→ ψ(1 + x) est de classe C ∞ sur ]−1, +∞[, donc, par les théorèmes
généraux, ϕ est de classe C ∞ sur ]−1, +∞[. Pour tout n > 2, par la formule de Leibniz
n
X
ϕ(n) (0) = Cnk (ψ(1 + x) − ψ(1))(k) (0)(ψ(1 + x) − ψ(1))(n−k) (0) − ψ ′(n) (1)
k=0
n−1
X
= Cnk ψ (k) (1)ψ (n−k) (1) − ψ (n+1) (1)
k=1

(IV.C.2) Soit r > 3, par la formule de Leibniz ϕ(r−1) (x) = xB (r−1) (x) + (r − 1)B (r−2) (x).
1
Cette formule permet de donner lim+ B (r−2) (x) = ϕ(r−1) (0). Avec
x→0 r−1
r−2
X
ϕ(r−1) (0) = k
Cr−1 ψ (k) (1)ψ (r−1−k) (1) − ψ (r) (1)
k=1
r−2
X
k
= Cr−1 (−1)k+1 ζ(k + 1)(−1)r−k ζ(r − k) − (−1)r+1 r!ζ(r + 1)
k=1
r−2
X
= (−1)r+1 (r − 1)! ζ(k + 1)ζ(r − k) − (−1)r+1 r!ζ(r + 1)
k=1

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Donc
(−1)r ϕ(r−1) (0)
2Sr =
(r − 2)! r − 1
r−2
X
= rζ(r + 1) − ζ(k + 1)ζ(r − k)
k=1

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