Troisième Partie Les Roches Carbonatées Chapitre 2

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Troisième partie : Les roche carbonatées

Chapitre 2 : Classifications et nomenclatures des roches carbonatées


I - Introduction

L'observation et l'analyse des roches carbonatées montrent une grande variété de types
pétrographiques liée à la nature, l'origine, la composition, la taille et l'arrangement de leurs
constituants d'ou l'utilité de les classer par groupes plus au moins homogènes en se basant sur
de différents caractères.
Il existe plusieurs classifications qui dépendent de l'échelle d'observation, les méthodes
d'études et d'analyses qui varient selon les objectifs recherchés. Ainsi, on distingue les
classifications macroscopiques et les classifications microscopiques. Les premières, qui se
font sur le terrain ou au laboratoire sur des macro-échantillons, sont basées sur des caractères
physiques, chimiques, paléontologiques et sédimentaires, accessibles à l'œil nu ou à l'aide
d'une loupe de terrain et de moyens analytiques très simples telles que : la couleur, la
cohérence, la dureté, la densité, la réaction avec HCl, la présence de fossiles, la présence de
structures sédimentaires......). Alors que les secondes sont fondées sur la détermination, au
microscope polarisant, des constituants des roches, de leurs proportions relatives, exprimées
en pourcentage, de leur taille et leur arrangement. Ces classifications sont des classifications
descriptives et analytiques.
Lors de l'étude d'un roche sédimentaire, (lithologie, contenu fossilifère, structure, texture... )
de nombreuses questions peuvent être posées : comment cette roche s'est-elle formée? Quel
est son milieu de formation? Quelle est sa composition chimique et minéralogique... . Les
réponse à ces questions nous permettent d'avoir des renseignements-critères pour établir des
classifications parmi lesquelles, on a :
+ la classification génétique qui est se basée sur le mode de formation des roches
carbonatées ;
+ la classification qui s'appuie sur les structures présentes dans les roches et leurs contenus
fossilifères permettant d'identifier leurs milieux de formation, pouvant être marins ou
continentaux ;
+ la classification chimique et minéralogique qui est fondée sur la composition chimique et
minéralogique qui donne des précisions importantes sur la chimie des eaux et les processus
chimiques, sédimentaires et diagénétiques, de formations des roches carbonatées ;
+ la classification granulométrique qui s'appuie sur leur composition granulométrique et
donne des indications importantes sur l'origine des constituants et les processus sédimentaires
de leurs formations, plus particulièrement l'énergie du courant au moment de la
sédimentation.

II - Classifications

1 - Classification génétique

Elle est basée sur les conditions et le mode de genèse qui peut se faire soit par voie
mécanique soit par voie physico-chimique, soit par voie biologique ou biochimique. Ainsi, on

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distingue les calcaires détritiques, les calcaires d'origine physico-chimique ou chimiques, les
calcaires biochimiques et les calcaires biogènes ou construits.

2 - Classification selon le contenu fossilifère

Elle distingue les carbonates marins (carbonates de plate forme interne, carbonates de plate
forme externe, de barrière ou récif) des carbonates continentaux (lacustres, fluviatiles....)

3 - Classification granulométrique
Cette classification, basée sur la granulométrie des éléments de la phase principale, classe les
roches détritiques en trois familles de roches : les calcirudites, les calcarénites et les
calcilutites. Lorsque les fragments de la phase principale sont formés de fragments
d'organismes à coquilles ou tests calcaires (bioclastes), on parle de calcaires biodétritiques.
Ces derniers sont classés en fonction du diamètre des éléments, en biocalcirudites,
biocalcarénites et biocalcilutites.

4 - Classification chimique et minéralogique

Elle est basée sur la teneur des roches carbonatées en CaO et MgO et sur leur teneur en calcite
(CaCO3) et dolomite ((Ca, Mg) (CO3) 2), et aussi sur les proportion d'argiles-M et de quartz
détritique dans les calcaires qui permettent de distinguer respectivement les calcaires
argileux et les marnes, et les calcaires et les calcaires gréseux.

5 - Classifications descriptive et analytique

Ces classifications, basées sur des caractères visibles au microscope, s'appuient sur la
composition, la taille, les proportions relatives des constituants, exprimées en pourcentage, et
leur arrangement dans la roche. Les deux classifications les plus importantes et les plus
utilisés sont la classification de Folk et celle de Dunham.

Dans ce qui suit, on va aborder la classification chimique et minéralogique, la classification


selon la structure et le contenu fossilifère et les deux classifications : compositionnelle de
Folk (1959) et texturale de Dunham (1962).

A - Classification chimique et minéralogique

Les roches carbonatées pures se répartissent, selon leur composition chimique et


minéralogique, en deux groupes principaux : les calcaires et les dolomies. Les roches
carbonatées impures renferment en plus des impuretés, composées le plus souvent de quartz et
d’argiles-M (au sens minéralogique et non granulométrique), de matière organique..... . La
classification de ces roches est basée sur les proportions des constituants (carbonates- argiles,
carbonates- quartz, carbonates - autres).

1.1 - Calcaires

Les calcaires sont des roches composées majoritairement de calcite Ca(CO3), pouvant être
accompagnée d’un peu de dolomite, d’aragonite, de sidérite, d'argiles..... Les calcaires sont

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des roches de faible dureté et font effervescence à froid lorsqu'on les met en contacte l'acide
chlorhydrique (HCl), ce qui permet de les distinguer des dolomies qui ne le font qu’à chaud.

1.2 - Dolomies

Les dolomies sont des roches dont le constituant principal est la dolomite qui est un
carbonate double de calcium et de magnésium ((Ca, Mg) (CO 3)2). La dolomite peut être
associée avec de la calcite, des argiles, la matière organique....

Les dolomies sont moins abondantes que les calcaires même si l’eau de mer contient plus de
sels de magnésium en solution que de sels de calcium. Ceci est dû au fait que :
- D'une par, les sels de magnésium (Mg) sont beaucoup plus solubles dans l’eau que les sels
de calcium (Ca),.
- et d'autre part, ils sont aussi beaucoup plus éloignés de leur concentration de saturation dans
l’eau de mer normale.

Pour que la dolomite, composant minéral des dolomies, puisse précipiter, il faut que la
concentration de l’eau de mer en sels de magnésium soit beaucoup plus forte, ce qui est
rarement réalisé. La réalisation de cette condition de concentration se fait par évaporation de
l'eau permettant d'abord la formation de la calcite puis de la dolomite. La précipitation de
cette dernière se produit lorsque la valeur du rapport Mg2+/Ca2+ devient supérieur à 10. Pour
que ce rapport puisse atteindre cette valeur, il faut que la concentration de l'eau en Ca 2+
diminue. Sa diminution se fait par sa consommation par la précipitation du gypse (CaSO 4,
2H2O) et de la calcite (CaCO3), par évaporation.

Les dolomies sont de deux types : les dolomies primaires et les dolomies secondaires dérivant
d'une recristallisation des dolomies primaires ou d'une dolomitisation des calcaires lors de la
diagenèse : CaCO3 (calcaire) + H2O + Mg2+ (Ca 2+, Mg2+ ) (CO3)2 (dolomie) +
H2O

- Les dolomies primaires : Elles se forment par précipitation physico-chimique directe et


sont rares par comparaison avec les calcaires et les dolomies secondaires. Leur précipitation
se fait par évaporation des eaux dans les lacs des régions chaudes et arides, lorsque la chimie
de l'eau le permet ( Mg2+, Ca2+ , HCO3-, CO32- ), à la sortie de certaines sources chaudes et
dans les zones marines peu profondes et chaudes et les lagunes, en association avec d'autres
roches évaporitiques telles que le gypse et l'anhydrite. Ces roches, à grain fin et argileuses,
sont constituées par de très petits rhomboèdres de dolomite, liés par un ciment composé de
calcite et d’argile.

- Les dolomies secondaires : Ce sont des dolomies à toucher rugueux, car elle sont
cristallines, blanches lorsqu’elles sont purement calco-magnésiennes, grises à noirâtres
lorsqu’elles contiennent de plus en plus de la matière organique. Lorsqu’on les casse avec un
marteau, elles dégagent une mauvaise odeur, dite fétide et liée à la présence d'un composant
volatil organo-phosphoré dérivant de la matière organique. Elles peuvent être cohérentes,
friables ou pulvérulentes. Dans ce dernier cas, les cristaux de dolomite ne sont pas unis par
aucun ciment. Les dolomies secondaires résultent d'une recristallisation des dolomies

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primaires ou d'une dolomitisation très poussée des calcaires et des calcaires peu dolomitisés
qui consiste en un remplacement de la calcite par de la dolomite.

1.3 – Roches de mélange calcite - dolomite

Il existe différentes classifications conduisant à différentes nomenclatures des roches de


mélange calcite - dolomite. Parmi celles-ci, on la classification de L. Cayeux (classification
française) de Strakov (classification soviétique) (Tableaux 1 et 2). La distinction de ces
différents types pétrographiques se base sur des analyses (calcimétrie, rayons X) et des
méthodes physiques et chimiques (fluorescence et techniques de coloration : l’alizarine
sulfonate colore en rouge la calcite alors que le bleu trypan  colore en bleu la dolomite)

Roches de mélange % calcite dans la % de dolomite dans


phase carbonatée la phase carbonatée
calcite - dolomite

Calcaire > 95% < 5%

Calcaire magnésien 90 à 95% 5 0 10%

Calcaire dolomitique 50 à 90% 10 à 50%

Dolomie calcaire 10 à 50% 50 0 90%

Dolomie < 10% > 90%

Tableau.1 : Classification chimique des roches carbonaté

(série continue calcite - dolomite) de L. Cayeux

Roches de mélange % calcite % dolomite

calcite - dolomite

Calcaire > 95% <5%

Calcaire légèrement dolomitique 80 à 95% 5 à 20%

Calcaire dolomitique 50 à 80% 20 à 50%

Dolomie calcaire 20 à 50% 50 à 80%

Dolomie légèrement calcaire 5 à 20% 80 à 95%

Dolomie < 5% > 95%

Tableau.2 : Classification chimique des roches carbonatées

(série continue calcite - dolomite) de Strakhov

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1.4 – Roches de mélange calcite – argile

Cette classification permet de distinguer les calcaires pur ou presque purs, les calcaires
argileux et les marnes (Tableau.3). Cette distinction se fait par dosage du calcaire par
calcimétrie.

Roche de mélange

calcite - argile % Calcite % Argile

Calcaires 95 à 100% 0 à 5%

Calcaires argileux 65 à 95% 5 à 35%

Marnes 35 à 65% 35 à 65%

Argiles calcaires 5 à 35% 65 à 95%

Argiles 0 à 5% 95 à 100%

Tableau.3 : Classification chimique des roches de mélange calcite - argile

Les marnes sont des roches souvent tendre, à toucher doux, à faciès terreux et happant à la
langue (elles absorbent la salive lorsqu'elles sont mises contact avec la langue). Une
pigmentation par de la pyrite leur donne une couleur bleue. De fortes teneurs en matière
organique leur donnent une couleur noire.

1.5 - Roche de mélange calcite - quartz

Les roches de mélange calcaire-sable: Ces roches sont généralement détritiques et vont depuis
les calcaires (formés d'au moins 50% de calcaire) jusqu'au grès (formés d'au moins 50% de
quartz de diamètre sableux). Les grains de sables sont formés généralement de quartz pouvant
être associé à des fragments de roches et de bioclastes. Les calcaires gréseux sont des
calcaires car leur teneur en calcaire est supérieure à 50% et les grès calcaires sont des arénites
à ciment calcaires et moins riches en quartz que les grès à ciment calcaires. Dans les grès
calcaires et les grès, la partie la plus importante du calcaire constitue le ciment.
50%
Calcaire Sable

Calcaire
Calcaire gréseux Grès calcaire Grès

Tableau 4 - Roche de mélange calcite - quartz (détritique de diamètre sableux)

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B – Classifications selon la structure et le contenu fossilifère

1 - Classification selon la structure

La présence des structures permet une classification des roches carbonatées, surtout de nature
calcaire.

+ Calcaires oolithiques : Ils sont formés par accumulation d’oolithes. Les oolithes, ayant la
dimension d’œufs de poissons, correspondent à la précipitation de fines couches
concentriques de calcite autour d’un noyau appelé nucleus (Photo 1, planche I) . L’ensemble
des couches calcitiques forme le cortex. Le nucleus peut être de nature et de taille variables :
grain de sable de nature minéralogique variable ou un fragment de fossiles mais rarement un
fragment de roche. Les oolithes, à cortex bien développé, de forme sphérique et symétriques,
sont caractéristiques des milieux marins de haute énergie.

+ Calcaires oncholitiques : Ils sont formés par accumulation d'oncholithes; Ces structures
sont des concrétions calcaires ayant un diamètre supérieur à celui des oolithes (de plusieurs
millimètres à plusieurs centimètres) avec ou sans nucleus; leur cortex est formé de lamines ou
de petites couches concentriques (Photo 2, planche I). La formation des oncholithes, appelées
aussi des pisolithes, s fait par un encroûtement stromatolithique, autour d'un noyau, assuré
principalement par des cyanobactéries. Elles se forment dans les milieux marins de haute
énergie (zones intertidales et supratidales) dans les marais, les cours d'eaux et les bordures des
lacs des régions karstiques

+ Calcaires noduleux : Ils présentent à première vue, l’aspect d’un conglomérat à galets ou à
graviers. Ces calcaires sont des calcaires argileux dans lesquels la calcite a migré et s’est
concentrée par précipitation, autour de certains point d’attraction, pendant la diagenèse (Photo
3, planche I).. Certains calcaires noduleux résultent d’un processus d'étirement et de
fragmentation de minces couches (bancs) de calcaires intercalées dans des couches beaucoup
plus épaisses de roches plastiques, marneuses ou argileuses : ce phénomène qui se produit
sous l'effet une forte pression lithostatique, lors de la compaction, s'appelle le boudinage. Les
bancs de calcaire se fragmentent en petits morceaux et les argiles ou les marnes
compressées passent dans les fractures ce qui donne des fragments de bancs de calcaire de
forme ovale, de diamètre souvent centimétrique, alignés et dispersés dans une pâte argileuse
ou marneuse.

+ Travertins : Ce sont des calcaires continentaux qui se forment au sein et en bordure des
régions karstiques, au niveau des sources et dans les cours d’eau et les lacs. Les travertins
(Photo 4, planche 1) sont des roches grossièrement litées, de couleur jaunâtre, rosâtre ou
grisâtre, renfermant souvent des débris et des empreintes de végétaux parfaitement conservées
(tiges, branches, feuilles ….) et des fossiles représentés souvent par des gastéropodes d’eau
douce (Limnées et Planorbes). Les travertins modernes, surtout de sources thermale (Sidi
Hrazem par exemple) sont composés d’aragonite qui se transforme en calcite dans les
travertins anciens, car elle instable dans les conditions de P et de T de surface.
Les travertins se répartissent en deux types principaux : les travertins au sens strict (s.s) et les
tufs. Les tufs sont des roches vacuolaires, plus ou moins friables, riches en impuretés
détritiques et de faible densité, en raison de leur importante porosité résultants des

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emplacements des supports végétaux, disparus par dégradation de la matière organique, alors
que les travertins s.s sont des roches dures, beaucoup plus denses et plus riches en calcite que
les tufs. (terme qui a été emprunté de la pétrographie des roches volcaniques)

PLANCHE I

1 : Calcaire oolithique, les oolithes de forme et de taille d'œufs de poissons (inférieure à 2mm), sont liées par un
ciment calcaire ; 2 : Accumulation d'oncholithes (a) (concrétions calcaires d'origine biochimique de plusieurs
mm à plusieurs cm de diamètre) surmontée par des sables travertineux dans des remplissage de chenaux
(formations travertineuses quaternaires de l'Oued Aggay, Causse de Sefrou, Moyen Atlas); 3: Calcaire argileux
noduleux ou nodulaire, les nodules (a) se forment par accumulation de la calcite au cours de la diagenèse ; 4:
Travertin riche en empreintes végétales qui se présentent sous forme de cylindres (emplacement de tiges,
branches et racines de végétaux supérieurs) et comportant des édifices stromatolithiques formés de petites
couches ou lamines plus au moins ondulées d'origine cyao-baterienne (travertins de Borj nord, Fès) ; 5 : Calcaire
vermiculé, la structure vermiculée est liée à la présence de structures biologiques en forme de verre de terre
correspondant à des traces de racines.

+ Calcaires vermiculés : Ce sont des calcaires souvent de couleur plus au moins grise, en
raison de leur teneur en matière organique assez importante, qui renferme des structures
similaires à des verre de terre (Photo 5, planche I). Ces structure de disposition variée,

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souvent ramifiées et de tailles différente, correspondent à des traces de racines. Ces calcaires
sont abondants dans les dépôts lacustres et fluvio-lacustres des régions calcaires ou
karstiques.

b - Classification selon le contenu fossilifère (calcaires à organismes)

Le contenu fossilifère, qui permet l'identification du milieu de dépôt et de ses caractéristiques


écologiques (agitation, bathymétrie, pH, teneur en oxygène dissous, salinité...), permet une
classification, surtout des calcaires.

+ Calcaires construits : Ce sont des calcaires construits par des organismes animaux et
végétaux tels que les Polypiers, les Bryozoaires et les Algues (Phots 1 et 2, Planche II).
Lorsque ces calcaires forment des amas ou des édifices nettement localisés, on dit qu’il s’agit
de récifs ; tandis que lorsqu’ils forment des couches continues, on a affaire à des bancs
récifaux.

+ Lumachelles : Elles sont formées essentiellement par accumulation et cimentation, au


niveau des plages, de coquilles de Lamellibranches et de Gastéropodes souvent brisées par les
courants de vagues (Photo 3, Planche II). L’équivalent meuble d’une lumachelle s’appelle un
falun. Les lumachelles sont généralement des biocalcarénites, elles peuvent être des
biocalcirudites si les fragments de coquilles présentent un diamètre supérieur à 2mm.

+ Calcaires coquilliers : Ils sont formés par accumulation de débris de coquilles de


Lamellibranches et de Gastéropodes. Ces calcaires et les calcaires lumachelliques se
distinguent des lumachelles par des teneurs moins importantes en coquilles et un ciment
calcaire plus abondant.

+ Calcaires à entroques : Ils renfermant des débris de squelettes d'Echinodermes (Photo 4,


Planche II) ; ces pièces sont facilement reconnaissables et au microscope car chacune d’entre
elles est constituées par un seul cristal de calcite.

+ Calcaires à Coccolites : Les coccolites se présentent, au microscope, comme de petites


plaques elliptiques à structure fibro-radiée, de la dimension du micron. Seul le microscope
électronique permet d’en distinguer la structure fine et l’extraordinaire abondance dans la
plupart des calcaires à grain fin. Les calcaires à Coccolites sont de deux types : les calcaires
lithographiques et la craie.

- Les calcaires lithographiques: Ce sont des calcaires à grain très fin et très homogène qui
se débitent en dalles et qui possèdent la propriété de fixer l’encre d’imprimerie d’où
l’appellation de lithographique (du grec : lithos : pierre, et graphien : écrire). Les calcaires
lithographiques ne sont pas tous des calcaires à Coccolithes. L'appellation de calcaire
lithographique s'applique à tous les calcaires à grain très fin, ces calcaires se forment dans des
milieux calmes : calcaire boueux (formés de boue calcaire). Les calcaires à grain fins, mais
plus grands que les particules qui forment les boues calcaires, sont appelés des calcaires
sublithographiques. Ces variétés de calcaires à grain fin sont souvent de couleur plus au moins
grise car ils renferment des teneur plus au moins importante de la matière organique.

- La craie : C'est une ancienne boue calcaire blanche, poreuse, tendre, friable et traçante et
dont la teneur en CaCO3 dépasse 99%. L’observation microscopique de la craie montre

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qu’elle est formée de petits Foraminifères disséminés dans une gangue faite principalement de
Coccolithes.

+ Calcaires à Foraminifères

Les calcaires à Foraminifères sont des calcaires boueux à microcristallins riches en


Foraminifères. Ces derniers se répartissent en deux types selon leur mode de vie : les
Foraminifères planctoniques et les Foraminifères benthiques. Les Foraminifères planctoniques
vivent en flottant dans l’eau et seule leurs coquilles tombent sur le fond après leur mort. Les
Foraminifères benthiques, à la différence des Foraminifères planctoniques, vivent sur le fond
de la mer. Leurs coquilles sont épaisses et atteignent parfois de grandes dimensions
(Nummulites, Orbitolines, Fusulines etc…. .

+ Calcaires à Algues: Ils sont très abondants dans les séries sédimentaires marines et
continentales. Ces roches constituent l’essentiel des dépôts récifaux et des grands édifices
construits de travertins. Les algues, intervenant dans la précipitation du carbonate de calcium
en solution dans l'eau, peuvent être des Chlorophycées (algues vertes), des Rhodophycées
(algues rouges) ou des Cyanophycées (Algues bleues). Dans ce dernier cas, les bactéries qui
vivent en symbiose avec les cyanophycées, jouent un rôle important dans la précipitation de
CaCO3 et le plus souvent il s’agit d’une précipitation alguo-bactérienne. Les cyanobactéries
forment des encroûtements de différentes formes, composés d’une superposition rythmique de
lamines alternativement claires et sombres. Ces encroûtements ou ces édifices construits
s’appellent des stromatolithes. Les calcaires à Rhodophycées sont des calcaires riches en
fragments de thalles encroûtants qui sont caractérisés par une structure tissulaire maillée.

PLANCHE II

1 et 2 : Calcaires construits à polypiers, 3 : lumachelle à ciment calcaire (formée par accumulation de coquilles
de Mollusques en fragments ou entières cimentées par un ciment sparitique, Moghrébien de Dakhla, bassin
Tarfaya-laayoune-Dakhla, Sahara marocain ) 4 : Calcaire à entroques (les entroques sont des fragments de tiges
de Crinoïdes)

2.2. Classification analytique et texturale

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2.2.1. - Classification de Folk (1959).

La classification descriptive et analytique de Folk (1959) est une classification qui est basée
sur la compositions des roches et utilisée uniquement pour les roches carbonatées marines.
Cette classification, qui permet une nomenclature précise et qui a été adoptée par beaucoup de
géologues pétroliers, répartit les constituants de la roche en deux types : les constituants
allochimiques ou les allochèmes et les constituants orthochimiques ou les orthochèmes
(Tableau 5 et Figure 1).

A - les constituants allochimiques : les allochèmes

Ces constituants, appelés éléments figurés ou allochimiques, sont des éléments d'origine
chimique, biologique ou biochimique. Ils ont été formés dans le bassin de sédimentation et
subi un certain transport sous forme de fragments distincts. On y distingue quatre types

- Les intraclastes : Ce sont des fragments anguleux ou peu arrondis, issus d'un sédiment
voisin, mal consolidé et redéposé à faible distance. Le préfixe intra souligne leur origine
autochtone ou interne. Les intraclastes sont appelés aussi des endoclastes.

Les fragments des roches carbonatées d'origine allochtone, ou externe au bassin, sont appelés
des extraclastes ou exoclastes. Ces éléments, qui ne font pas partie des constituants
allochimiques, ne sont pas pris en considération dans cette classification.

- Les oolithes : Ce sont des concrétions calcaires de forme généralement sphérique et de


diamètre inférieur à 2 mm. Elles sont formées d'un noyau ou nucleus qu'entoure un cortex. Le
nucleus est souvent un élément détritique, de nature et de taille variables (grain de quartz,
fragment de fossile, fragment de roche...). Le cortex est formé de minces couches donnant une
structure concentrique, à la concrétion oolithique, à laquelle peut se superposer une structure
radiaire affectant toutes les enveloppes ou quelques-unes seulement.

- Les bioclastes : Ce sont des éléments fossiles entiers ou en fragments, d'origine animale ou
végétale ayant été transportés ou non. Les organismes, à tests calcaires et groupés en position
de vie, ne font pas parties des bioclastes.

- Les pellets. Ce sont des petits grains homogènes sans structure interne, de forme variée et
de 40 à 80µm de diamètre en moyenne. Ils sont formés de boue calcaire microcristalline
(micrite) souvent riche en matière organique. Les pellets sont considérés comme étant comme
d'origine fécale et correspondent à des déjections d'organismes marins : Gastéropodes,
Crustacés, Mollusques... ).

L'identification microscopique des pellets, dans les roches carbonatées anciennes, est souvent
difficile à cause des transformations diagénétiques. En effet, des éléments très comparables
aux pellets peuvent résulter d'une micritisation secondaire ou d'agglutination de très fines
particules aragonitiques ou calcitiques. Des confusions peuvent se faire avec ces éléments et
également avec des petits fragments de lithoclastes ou des petites oolithes micritisées. Le
terme de pelletoides est utilisé en cas de doute.

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B. - Le liant : les orthochèmes

Deux types principaux de liant sont retenus :

- La boue de calcite microcristalline ou micrite (diamètre des particules compris entre 1 et


5µm). Cette boue d'aspect granuleux et grumeleux, souvent foncée et de couleur brune, peut
être soit d'origine chimique ou biochimique soit détritique et formée de micro-débris
d'organisme à tests calcaires.

- Le ciment de calcite spathique ou sparite. Il est composé de cristaux limpides de diamètre


supérieur à 10 µ. Les cristaux de sparite résultent soit d'une précipitation directe dans les pores existant
entre les allochèmes soit d'une importante recristallisation de la micrite lors de la diagenèse .

Lorsque la calcite se présente en cristaux de diamètre compris entre 0,005 et 0,010 mm, elle est
appelée microsparite. Cette dernière, plus limpide que la micrite mais moins limpide que la sparite,
est souvent mal individualisée à cause de la petite taille des cristaux. Elle dérive souvent d'une faible
recristallisation de la micrite au cours de la diagenèse.

NB : la boue de calcite microcristalline ou micritique constitue un liant lorsque elle précipite dans la
roche au cours de la diagenèse. Lorsqu'elle se dépose dans un milieu sédimentaire calme, elle forme
un sédiment boueux ou vaseux et contient souvent des impuretés de matière organique, d’argiles,
d’oxydes et hydroxydes de fer, de phosphate ....

Les termes sparite et micrite sont des termes anglo-saxons : la micrite résulte de la contraction
de microcristalline calcite = micrite alors que la sparite de spary calcite = sparite. Les termes
français équivalents sont la calcite feldsitique et la calcite spathique ou la spathite.

C - Principe de classification et nomenclature de la roche

Les calcaires sont subdivisés en trois familles selon les proportions des allochèmes, exprimées
en pourcentage, de la micrite (calcite microcristalline) et de la sparite (calcite spathique). Les
familles sont subdivisées en types selon les proportions de la calcite spathique (sparite) et de
la calcite microcristalline dans la phase orthochimique ou de liaison. Les types sont subdivisés
en groupes de roches selon la nature et l'importance quantitative des allochèmes (Tableau 5 et
Figure 1). Dans ces groupes, les noms des roche sont donnés par la juxtaposition
d’un préfixe lié à la nature de l’allochème dominant : intra pour intraclastes, oo pour
oolithes, pel pour pellets et bio pour bioclastes et d’un suffixe caractérisant la phase de
liaison qui peut être à dominante sparitique ou uniquement sparitique (sparite pour le type
1), ou à dominante micritique ou uniquement micritique (micrite pour le type 2). Pour les
roches du type 3  (à matrice uniquement micritique), on utilise le terme de micrite seul ; le
terme de dismicrite. est utilisé dans le cas où la micrite n’est pas homogène, c'est à dire
lorsqu'elle montre des zones ou des plages de sparite ou microsparite ; ces plages peuvent
correspondre soit des vides (dissolution, dégazage...) ayant été remplis par une calcite de
cimentation soit à des endroits de recristallisation de la micrite en microsparite ou saprite.
Les roches du type 4 sont des roches constituées de calcaires construits en position de vie ou
en place, on les appelle des biolithites. Les roches du type 5 dérivent d'une substitution ou
d'un remplacement de la calcite par de la dolomite au cours de la diagenèse, on les appelle des
dolomies secondaires de substitution.

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Tableau 5 -  Classification des roches carbonatées selon Folk (1959).

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a- Familles et sous -familles des roches calcaires

Ces familles sont au nombre de deux: les roches allochimiques et les roches orthochimiques
(Tableau 5 et Figure 1) .

- Les roches orthochimiques

Dans ces roches, la teneur en allochèmes, exprimée en pourcentage, est supérieure à 10%. Ces
roches se répartissent en deux sous familles ou en deux types selon les proportions ou les
teneurs du liant (phase orthochimique) en calcite spathique (sparite) et en calcite
microcristalline (micrite) :

+ La sous famille des roches allochimiques spathiques qui forment le type 1 : le ciment peut
être uniquement sparitique (spathique) ou composé d'un mélange de sparite et de micrite
(calcite ou boue microcristalline) dans lequel la sparite est largement dominante.

+ La sous familles des roches allochimiques microcristallines qui forment le type 2 : le


ciment peut être uniquement micritique (calcite ou boue microcristalline) ou composé d'un
mélange de micrite et de sparite (spathite) dans lequel la micrite est largement dominante.

- Les roches allochimiques

Dans ces roches qui forment le type 3, la teneur de la roche en allochèmes, exprimée en
pourcentage, est inférieure à 10%. Ces roches sont réparties en deux sous familles :

+ Les roches dont le pourcentage des allochèmes est compris entre 1 et 10% .

+ Les roches dont le pourcentage des allochèmes est inférieur à 1%. Ces roches sont formées
de boue micritique.

En plus des roches orthochimiques et allochimiques, qui sont constitués d'un mélange
d'allochèmes et d'orthochèmes dans des proportions variables, Folk a distingué deux autres
types de roches : le type 4 et le type 5.

+ Le type 4 est formé par les biolithites qui correspondent aux calcaires construits ou les
calcaires récifaux (biohermes et biostromes).

+ Le type 5 est formé par les dolomies secondaires de substitution qui ont été réparties en
dolomies secondaires de substitution avec fantômes et en dolomies secondaires de substitution
sans fantômes. Les dolomies secondaires de substitution dérivent d'un remplacement de la
calcite, des calcaires et calcaires peu dolomitisés, par la dolomite lors de la diagenèse. Ce
remplacement est appelée une dolomitisation. Lors de cette substitution deux cas peuvent
avoir lieu :

+ Le remplacement peut ne pas se faire totalement : quelques rares allochèmes peuvent ne pas
être affectés par cette dolomitisation, ces allochèmes constituent des fantômes qui ont échappé
à la substitution de la calcite par la dolomite on parle alors d'une dolomie secondaire de
substitution avec fantômes.

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+ Le remplacement va affecter tous les allochèmes sans exception : dans ce cas on parle d'une
dolomie secondaire de substitution sans fantômes.

b- Groupes et dénomination de roches

Les sous familles ou les types de roches sont subdivisés en groupes qui sont distingués selon
les proportions des différents types d'allochèmes dans la phase allochimique (Tableau 5 et
Figure 1): les intraclastes, les oolithes, les bioclastes, les pellets. La somme des pourcentages
des différents éléments figurés (allochèmes) doit être égale à 100% de la phase allochimique.
Les éléments, autres que ces quatre constituants, ne doivent pas être comptés parmi les
constituants de la phase allochimique.

Dans la dénomination de la roche, on doit respecter les règles suivantes :

+ accorder une importance décroissante respectivement aux intraclastes, aux oolithes et au


groupe bioclastes/pellets c'est dire si le % des intraclastes n'est pas supérieur à 25% (100% :
4 = 25%) on passera aux oolithes et si le pourcentage de ces derniers n'est pas supérieur à
25% on passera au rapport R = (% bioclastes/ % bioclastes + % pellets) qui peut être :
supérieur à 3, compris entre 3 et 1/3 et supérieur à 1/3.

+ pour dénommer la roche, il faut associer le préfixe du constituant allochimique dominant et


le suffixe du constituant orthochimique dominant : par exemple si le constituant
orthochimique dominant est formé par les intraclastes et le liant est une sparite, le non de la
roche sera intrasparite (Intraclastes, sparite)

+ prendre en considération la taille ou le diamètre moyen des allochèmes : si celui là est


supérieure à 1mm (limite entre calcarénites et calcirudites selon Folk), le terme de rudite doit
être ajouté à la fin nom obtenu par l'association du préfixe de l'allochème dominant et du
suffixe de l'orthochème dominant : exemple si dans l'exemple précédent, le diamètre moyen
des intraclastes est supérieur à 1 mm, le nouveau nom de la roche sera intrasparudite . En
pratique le terme ou le suffixe -rudite n'est pas utilisé pour un assemblage de grands fossiles
dans de la micrite.

+ En cas ou la roche contient d'autres constituants carbonatés (dolomite) ou terrigènes en quantité


significative, la nomenclature établie doit en tenir compte :

- Présence de dolomite
Si la roche contient plus de 10 % de dolomite de substitution, le terme « dolomitisé » s’ajoute au nom
principal.

Exemple : si la roche originelle est une oosparite et si dans cette oosparite plus de 10% du
volume de la roche a été remplacé par de la dolomite secondaire à la suite d'une faible
dolomitisation, le nom de la roche sera oosparite dolomitisée. Lorsque l'origine de la dolomite
est incertaine (primaire? ou secondaire?), c'est le terme "dolomitique" qui est employé, on a
alors une oosparite dolomitique. La dolomite primaire peut se présenter sous forme de boue
(micrite) déposée directement (dolmicrite) ou de cristaux de remplissage de pores directement
précipités.

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- Présence de matériel terrigène.
La présence de 10 à 50% de matériel terrigène est assez importante pour être mentionnée. Exemple :
intrasparite argileuse, intrasparite sableuse... . Les roches terrigènes constituées de plus de 50%
d'éléments remaniés de calcaires ou de dolomies (lithoclastes) sont dénommées "calclithites"

+ Si une certaine quantité d'un autre allochème est jugé significative, celui-ci peut être spécifié.

Exemple : si dans l'intrasparite de l'exemple ci-dessus, il y a des pourcentage significatifs


d'oolithes et de bioclastes avec un pourcentage d'oolithe plus important de celui des
bioclastes, le nom de la roche doit les prendre en considération. Le nom est soit intra-oo-
biosparite ou intrasparite oolithique et bioclastique.

Récapitulatif

la classification compositionnelle de Folk n'est applicable que pour les roches carbonatées
marines. Les principaux composants ou constituants sont répartis en deux types :
- Les constituants allochimiques ou les allochèmes : Ils sont formés par précipitation
chimique, biologique ou biochimique à l'intérieur du bassin de sédimentation et ayant, pour la
plupart, subi un certain transport. Ils sont représentés par quatre types : intraclastes, oolites,
fossiles et pellets.
- Les constituants orthochimiques ou orthochèmes constituent la matrice qui lie les
allochèmes entre eux et peut être spathique (sparite : ø > 10 μm) ou cryptocristalline (micrite :
ø < 10 μm).
La classification et la dénomination des roches sont basées sur les proportions des
constituants allochimiques et orthochimique dans la roche, avec une limite fixée à 10% pour
les allochèmes. Ainsi, quatre types de calcaires ont été distingués :

- Les calcaires de type 1 : les roches allochimiques spathiques : les allochèmes sont cimentés
par de la calcite limpide (sparite) qui est formée par des cristaux bien individualisés de
remplissage ou de cimentation tardive des vides ou pores existant entre les allochèmes ou les
éléments figurés.
- Les calcaires de type 2 : les roche allochimiques microcristallines : Ils sont formées par des
allochèmes emballés dans une matrice microcristalline non limpide, plus au moins foncée et
de couleur plus au moins brune.
- Les calcaires de type 3 : les roche microcristallines qui sont formées essentiellement que de
la boue microcristalline avec allochèmes dont le pourcentage est compris entre 1 et 10% ou
pratiquement sans allochèmes (% allochème inférieur à 1). Ce sont des roches formées par
une précipitation rapide de la boue en milieu calme.
- Les calcaires de type 4 : le biolithites : Ce sont les calcaires construits (récifaux) ; ils sont
formés par des organismes à tests calcaires en position de vie. S'ils sont cassés et repris, ils
donnent des bioclastes qui contribuent à la formations des roches du type 1, 2 et 3.
- Les dolomies secondaires de substitution, qui forment le type 5, dérivent d'une
dolomitisation très poussée des calcaires et des calcaires dolomitisés.

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- Les subdivisions des principales familles de calcaires, en groupes, sont basées sur les teneurs
en allochèmes de la phase allochimique, exprimées en % :
* plus de 25% d'intraclastes : roches intraclastiques,
* plus de 25% d'oolites : roches oolitiques,
* moins de 25% d4 intraclastes et moins de 25% d'oolithes, on passe au groupe fossiles/pellets
et on tient compte du rapport fossiles / pellets :
- si le rapport = 3/1 : les roches sont des roches biogéniques ;
- si le rapport = 1/3 : les roches sont des roches à pellets ;
- entre 3/1 et 1/3 : les roches sont des roches biogéniques à pellets.
Le nom de la roche est un nom composé par l'association du préfixe de l'allochème dominant
ou des préfixes des allochèmes dominants (intra-, oo-, bio- et pel-) et le type du ciment :
(sparite ou micrite) : intrasparite, oosparite, pelmicrite, intra-oosparite, intra-oo-
biosparite..........
- Si les éléments sont de grande taille (> 1mm), on ajoute le terme rudite à la fin
(exemple: biomicrudite).
Si la roche contient plus de 10% de dolomite de substitution, le terme "dolomitisé" s'ajoute
au nom principal (exp: oosparite dolomitisée). Si la roche contient suffisamment de matériel
détritique, il faut en tenir compte dans la dénomination de la roche : intrasparite argileuse,
intrasparite silteuse.... . Si cette itrasparite silteuse est dolomitisée le nom de la roche
devient :intrasparite silteuse dolomitisée.

Figure. 1 - Classification des roches calcaires selon Folk (1959).

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2.2. - Classification de R.J. Dunham (1961)
Cette classification (Tableau 6 et Figure 2), très simple, ne s'applique qu'aux roches calcaires
consolidées. Elle prend en compte la texture des roches définies par l'arrangement de leurs
composants lors du dépôt. Cette classification, qui permet d’évaluer l’énergie du milieu de
dépôt, est fondée sur trois critères principaux (Tableau 6) :

- La présence ou l'absence (moins de 1%) de boue carbonatée. La boue carbonatée est


constituée par des particules de taille inférieure à 20µ.

- La proportion des grains présents dans la roche qui peut être inférieure ou supérieure à
10% de la roche. Les grains sont les éléments de taille supérieure à 20µm.

- La disposition jointive ou non jointive des grains. Dans la disposition jointive, les grains
sont suffisamment abondants pour être en contact les uns avec les autres. Dans la disposition
non jointive, les grains sont dispersés ou flottants dans une matrice microcristalline (diamètre
des grains ou cristaux inférieur à 20µm).

Ces critères permettent de distinguer six catégories de roches: des roches de texture
mudstone, des roches de texture wackestone, des roches de texture packstone, des roche
de texture grainstone des roches de texture boundstone et en fin des roche de texture non
décelable ou non reconnaissable correspondant aux roches cristallines (Figure 2)

Tableau 6 : Classification de Dunham (1962)

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Figure 2 - Classification de Dunham

- Les roches de texture mudstone (appelés couramment des mudstones) : Ce sont des roches
formées principalement d'une boue calcaire micritique (calcilutite) avec très peu de grains
(éléments figurés). Ces roches se déposent dans des milieux calmes.

- Les roches de texture wackestone (appelées couramment des wackestones) : Ce sont des
roches dont les grains sont relativement beaucoup plus nombreux mais non jointifs et pris
dans une boue ou une matrice micritique. Ces roches se déposent dans des milieux assez
agités mais les courants ne sont pas capables pour évacuer la boue micritique et arranger les
éléments pour acquérir une disposition jointive.

- Les roches de texture packstone (appelées couramment des packstones) : Ce sont des roches
à grains jointifs et avec très peu de boue micritique. Ces roches se déposent dans des milieux
agités où les courants emportent l'essentiel de la boue et arrangent les éléments pour être
jointifs.

- Les roches de texture grainstone (appelées couramment des grainstones) : Ce sont des roches
roche sans boue, c'est à dire composées exclusivement de grains (éléments figurés) qui sont
jointifs. Ces roches se déposent dans des milieux relativement plus agités où les forts
courants d'eau, qui ne permettent pas le dépôt de la boue micritique, arrangent les éléments de
manière à être jointifs

- Les roches de texture boundstone (appelées couramment des boundstones) : Ce sont les
calcaires construits : les calcaires récifaux, les stromatolithes et les travertins. Ces roches
correspondent aux biolithites de Folk.

- Les roches cristallines sont des roches où les texture de dépôts, citées ci-dessus, ne sont pas
reconnaissables à cause de leur disparition sous l'effet d'une importante évolution
diagénétique qui s'est exprimée par une forte recristallisation de la roche.

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La variation de la texture dans une séquence verticale de roches calcaires : mudstone
wackestone packstone grainstone traduit une augmentation de
l'énergie au moment de dépôt. Cette augmentation s'exprime par une diminution de la
proportion de la boue dans les roches en faveur d'une augmentation de la proportion des
grains qui deviennent jointifs dans la texture packstone mais avec boue et la texture
grainstone dans laquelle il n' y a pas de boue . L'exemple donné ci-dessus représente une
séquence négative ; la séquence inverse (grainstone packstone wackestone
mudstone) est positive.

Figure 3 -Relation entre texture de la roche et la variation

de l'énergie du courant pendant le dépôt.

Energie croissante du courant au moment du dépôt : boue de plus en plus rare et grains de plus en plus
abondants d'abord non jointifs ( texture wackestone) puis jointifs d'abord avec boue (texture packstone) puis sans
boue (texture grainstone.

La dénomination d'une roche carbonatée se fait souvent en tenant compte de la nature de la


roche carbonatée qui peut être un calcaire ou une dolomie.

Exemple : mudstone calcaire, wackestone dolomitique (ou plus communément : calcaire


mudstone ou dolomie wackestone.

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Illustrations
PLANCHE III

1 : Calcaire lithographique à Foraminifères (roche formée par une boue calcaire de couleur brune à quelques
coquilles dispersées de Foraminifères (la micrite a subi une recristallisation en microsparite (cristaux de sparite
de diamètre compris entre 5 et 10µm ( le nom de la roche est biomicrite selon la classification Folk et mudstone
calcaire à Foraminifère selon celle de Dunham) ; 2 : calcaire lithographique à Foraminifères ( le nom de la roche
est biomicrite selon la classification de Folk et mudstone à Foraminifères selon celle de Dunham); 3: Calcaire à
pellets ( le nom de la roche est pelsparite selon la classification de Folk et packstone-grainstone à pellets selon
celle de Dunham) ; 4 : calcaire bioclastique ( le nom de la roche est biomicrite selon la classification de Folk et
wackestone fossilifère selon celle de Dunham) 5: Calcaire à Foraminifère ( le nom de la roche est biosparite
selon la classification de Folk et packstone-grainstone fossilifère selon celle Dunham) ; 6: Calcaire oolithique (b
le nom de la roche est oosparite selon la classification de Folk et grainstone oolithique selon celle Dunham).

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PLANCHE IV

Quelques microfaciès des travertins du bassin karstique de l'Oued Aggay, Causse de Sefrou, Moyen Atlas.
Clichés L.Gourari

1 : Oncolithe (a = nucleus et b = cortex) ; 2 : Calcarénite travertino-oncholitique (a = oncholite, b : oncoïde


(concrétion calcaire composée d'un noyau et de fines couches laminaires entourant concentriquement le noyau)
et lithoclastes de travertins ; c: ciment sparitique ; d : pore de dissolution; le nom de la roche selon la
classification de Dunham est grainstone travertino-oncholitique, on ne peut pas dénommer la roche selon la
classification de Folk car il s'agit dune roche calcaire continentale, la classification de Folk ne s'applique que
pour les roches calcaires marines ) ; 3 : travertin (a : thalles alguaires calcifiés de cyanophycées ; b : conduit
d'échappement de gaz, c : habitat de larves d'insectes) ; 4 : Encroûtement travertineux de structure
stromatolithique (thalles alguaires calcifiés de cyanophycées de morphologie hémisphérique ou en éventail ; a :
lamine claire microsparitique ; b : lamine sombre micritique d'origine bactérienne, c : conduit d'échappement de
gaz ; d : lamine micritique lacuneuse composée d'un tapis alguaire calcifié de Cyanophycées)

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PLANCHE V

1 : Calcaire à entroques (a : fragments monocristallins de crinoïdes ; b : ciment de calcite cristalline ou spathique


de calcite avec deux familles de clivage parfait à 120° ou 60° : sparite ; ce calcaire est une biosparite à entroques
selon la classification de Folk et un wackestone-packstone à entroques selon la classification de Dunham , c'est
à dire un calcaire de texture intermédiaire entre une texture packstone et une texture grainstone) ;

2 calcaire fossilifère ou bioclastique (a: fragment de coquilles de lamellibranches, fragments recristallisés de


coquille de Lamellibranches, c : ciment de calcite spathique (sparite) ; ce calcaire bioclastique est une biosparite
à coquilles de Lamellibranche selon la classification de Folk et un wackestone-packstone à coquilles de
Lamellibranches selon la classification de Dunham)

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PLANCHE V

1 : Calcaire oolithique à entroques et à ciment calcaire (a: oolithes, b: : entroques ; c : ciment de sparite (ce
calcaire est une oosparite bioclastique ou oo-biosparite se selon la classification de Folk et un wackestone-
packstone oolithique selon celle de Dunham)

2 : Calcaire intraclastique à ciment calcaire = calcarénite bioclastique (a :intraclastes , b: fragments de coquilles


de Lamellibranche ; c: ciment de calcite spathique = sparite ; ce calcaire est une intrabiosparite selon la
classification de Folk packstone-grainstone intraclastique selon celle de Dunham.

PLANCHE VI

1 : Calcaire à Foraminifères (a = Foraminifère ; b : microsparite = calcite spathique de diamètre compris entre 5


et 10µm , ce calcaire est une biosmicroparite selon la classification de Folk et wackestone fosilifère selon la
classification de Dunham)

2 : Calcaire à Foraminifères (a : Foraminifère = Nummulithes ; b: ciment microsparitique ; ce calcaire est une


biomicrosparite selon la classification de Folk et un wackestone- packstone bioclastique selon la classification de
Dunam)

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PLANCHE VII

1 : Calcaire oolithique (a: oolithes, ces oolithes à structure concentrique et fibroradiée, sont appelés des
sphérulites, b: ciment de sparite, c: vide de dissolution ; ce calcaire est une oosparite selon la classification de
Folk et un grainstone oolithique selon la classification de Dunham)

2: Calcaire à Algues (a: algues de structure tissulaire maillée ; b: ciment de microsparite, c: pore de dissolution ;
ce calcaire est une biomicrosparite selon la callsification de Folk et un wackestone fossilifère selon la
classification de Dunham)

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PLANCHE VIII

1 : Calcaire à Foraminifères (a: Foraminifères = Milioles ; b:ciment de calcite microcristalline (micrite) ; ce


calcaire est une biomicrite selon la classification de Folk et un wackestone fossilifère selon la classification de
Dunham)

2 : Calcaire cristallin ( (cristaux bien devéloppé de calcite (a) reconnaissables par leurs deux familles de clivage
parfaits à 120 ou 60°, ce calcaire a dérivé d'une importante recristallisation au cours de la diagenèser qui effacé
toutes les traces des constituants de la roche (allochèmes et orthochèmes de Folk et la texture initiale de la roche)
Si les cristaux étaient des cristaux de dolomite, la roche serait une dolomite secondaire de subsitution (elle s'est
formée par subsitution ou remplkacement de la calcite par la dolomite au cours de la daigenèse). Cette dolomie
secondaire peut resulter aussi d'une forte recristallisation d'une dolomie primaire au cours de la diagenèse mais
elle ne vas correspondre à une dolommie secondaire de substitution mais à une dolomie de recristallisation.

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