Culture de L'entreprise
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Semestre 1
Module : Analyse stratégique et système productifs
régionaux
Groupe 8 :
Chaymae tilliouine
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Chapitre 1 : Système productif régionale : cadre conceptuel
Section 1 : approche théoriques traditionnelles des systèmes productifs
régionaux
1-1-. L’école des districts industriels :
S’est fondée autour des travaux de Marshall (1890) à partir notamment de son étude sur les
petites entreprises du secteur de la coutellerie à Sheffield en Angleterre. Ce sont les
chercheurs italiens (Bagnasco, 1977 ; Becattini, 1979, 1987 ; Brusco, 1982 ; Garofoli, 1981,
1983 ; Fuà et Zacchia, 1985 ; Trigilia,1986), qui au début des années quatre-vingt
réactualisent cette approche à travers l’étude des districts industriels italiens (2).
Les Districts Industriels Marshalliens : L’école des districts industriels est centrée
principalement sur la qualité des relations sociales, économiques et politiques, formelles et
informelles comme facteurs déterminant du développement économique durable. Cette
approche est fondée sur les travaux initiaux d’Alfred Marshall (1890) qui observe l’existence
de deux schémas d’organisation industrielle de la production : d’une part, l’organisation de
type fordiste qui se caractérise par un commandement unique et une forte division du travail
intégrée au sein d’une grande entreprise ; d’autre part, la coordination d’une division sociale
du travail désintégrée entre des firmes plus petites se spécialisant dans un segment du
processus productif. Marshall va se pencher sur le deuxième type d’organisation qu’il qualifie
de district industriel et que Zeitlin (1992) définit comme « un système de production localisé
géographiquement et fondé sur une intense division du travail entre petites et moyennes
entreprises spécialisées dans des phases distinctes d’un même secteur industriel « (Zeitlin,
1992 : 283).
Il centre son analyse autour de la notion d’économie externe qui résulte de l’organisation
industrielle et non de l’organisation propre à chaque entreprise. C’est la réalisation
d’économies d’agglomération liées à la proximité et permettant la baisse des coûts de
production qui permet le succès des districts.
Ces économies sont externes à l’entreprise mais sont internes à une aire géographique
spécifique et elles permettent d’améliorer l’efficience de chaque entreprise prise
individuellement. Marshall met également en avant la notion « d’atmosphère industrielle »,
processus culturel qui favorise l’apprentissage et l’acquisition de compétences pour un métier:
« lorsque de grandes masses d’hommes dans la même localité sont engagés dans des tâches
similaires, (…), la compétence (ou le savoir- faire) requis dans leur travail est dans l’air et les
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enfants la respirent en grandissant » 1(Whitaker, 1975). Cette notion est iEssentielle car elle
est le garant de la pérennité du système en favorisant à la fois l’éducation, l’échange d’idées et
d’expériences, elle favorise la coopération et l’innovation. Les relations sont alors basées sur
la confiance et la réciprocité. C’est donc notamment la proximité spatiale et l’homogénéité
culturelle qui favorisent la transmission d’idées nouvelles et augmentent la fréquence de leur
adoption (Courlet, 1991). Marshall introduit, en ce sens, la notion de territoire dans l’analyse
des districts industriels ; ce qui lui permet d’affirmer que l’efficacité et la dynamique d’un
système localisé de PME sont largement le résultat de leur inscription socio-territoriale.
Les districts Industriels Italiens : La crise économique mondiale des années soixante-dix,
ainsi que les changements politiques, institutionnels et technologiques ont été l’occasion d’un
regain d’intérêt pour les STP (Rocha, 2004). La question centrale est de savoir pourquoi les
anciens bastions industriels fordistes rencontrent des difficultés alors que d’autres régions
basées sur la désintégration verticale, des réseaux inter-industriels et un marché du travail
local, arrivent à tirer leur épingle du jeu en restant en dehors d’une production de masse
(Stolper et Walker, 1983). Les recherches menées par Bagnasco (1977), Brusco (1982),
Garofoli (1981, 1983), Fuà et Zacchia (1985) et par Tringlai (1986) sur la Troisième Italie4
permettent de réactualiser les différentes conceptions des modes de coopérations inter-
entreprises en insistant sur les dynamiques endogènes de développement et les
caractéristiques sociologiques et culturelles de ces régions comme facteurs explicatifs de leur
dynamisme (Courlet, 1991).
Le modèle de district industriel italien s’inspire de l’idée d’Alfred Marshall selon laquelle
proximité et spécialisation géographiques pourraient, pour certaines régions, créer des
avantages économiques de la production à grande échelle. « Généralement l'agrégation d'un
grand nombre de petits ateliers, comme la création de quelques grandes usines, permet
d'atteindre les avantages de production à grande échelle... Il est possible de couper le
processus de production en plusieurs segments, chacun pouvant être réalisé avec le maximum
d'économies dans un petit établissement formant ainsi un district composé d’un nombre
important de petits établissements semblables spécialisés pour réaliser une étape particulière
du processus de production » (Marshall cité par Becattini 1987
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1996). Selon eux, il existe deux stratégies potentielles contradictoires pour relancer la
croissance économique. La première stratégie s’est construite autour des principes dominants
de la production de masse. La seconde stratégie est fondée sur le rassemblement de petites
entreprises innovantes spécialisées dans un secteur de production. Celle-ci peut être
considérée comme une alternative à la production de masse et à la dépendance des grandes
entreprises. Piore et Sabel (1984) considèrent à ce titre que l’organisation en réseau constitue
une forme naturelle et dominante ; le marché et la hiérarchie n’étant que les extrêmes de ce
continuum. Ils associent leur modèle au système de petites entreprises désintégrées
verticalement qui prévalent dans les districts industriels marshalliens et italiens qui sont la
manifestation spatiale de la spécialisation flexible. C’est le besoin de collaboration entre les
entreprises qui implique une tendance au regroupement spatial des entités (Rocha, 2004).
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notamment les conventions et les règles informelles, ainsi que les habitudes qui permettent de
coordonner les parties prenantes. Il s’agit donc de compléter une analyse purement
économique par une approche sociologique des relations sociales. Ces axes développements
suggérés par de nombreux auteurs sont pris en compte dans les approches les plus récentes.
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concentration géographique 2
originale ». Il s'agit d'une zone mesurable et délimitée
spatialement (la Vallée de I ‘Arve concentre 600 entreprises du décolletage sur 300 km). Cette
zone se caractérise ensuite par une spécialisation économique distincte
. Le système productif local : Un SPL se caractérise par un système productif local qui est
le produit des avantages réciproques dont jouissent les entreprises situées dans un même
territoire. Deux types de variables semblent importantes pour apprécier le SPL à ce niveau :
- Les premières concernent la nature des activités. On peut distinguer deux cas de figures.
D'une part, les activités similaires, les entreprises développent alors des coopérations dans des
activités périphériques : transports, exportations, formation, éventuellement partage de
marché, etc. D'autre part, les activités complémentaires qui correspondent plutôt à un
approfondissement de la division du travail entre firmes menant à la réalisation d'un produit
unique.
-Les secondes concernent I ‘intensité des coopérations. On peut faire référence, par
exemple, au modèle de Bosworth et Rosenfeld (1993) qui identifie sept types de coopération
depuis association industrielle traditionnelle (club d'entreprises) jusqu'aux réseaux de
production conjointe (district industriel). En passant par des formes de coopération en
développement (apprentissage en collaboration) ou des réseaux basés sur des ressources
partagées (réseau de marketing conjoint par exemple). A ces caractéristiques, il faut ajouter un
environnement actif b/ compris institutionnel) concerné par le fonctionnement de I ‘ensemble
du système local. L’ensemble de ces éléments définit un système plus ou moins complexe.
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adaptations entre. D’une part. les diverses entreprises et. D’autre part. les entreprises et la
population. Dans une aire circonscrite. Il s'agirait de facultés d'adaptation spéciales
(différentiel positif de confiance, particularité du langage productif ou scientifique, etc.) Liées
à la culture d'un regroupement humain et, donc, difficilement transposables. Ces avantages se
limitent aux produits typiques du SPL (Prato, en Toscane, est célèbre pour son textile,
Grenoble pour l'électronique, et Détroit pour I ‘automobile), impulsant le développement de
ses processus productifs. Au bout du compte, le SPL est actionné par une logique territoriale
qui en fait une organisation située entre le marché et la hiérarchie et qui, contrairement à la
logique fonctionnelle, a besoin du territoire pour fonctionner. Le SPL est la traduction de
phénomènes de développement localisé.
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même territoire.
En fait, les analyses sur la proximité se sont dotées de réflexion sur la proximité organisée qui
renvoie aux modes de coordination choisis par les acteurs, sur la base d’un cadre cognitif
partagé. En fait, elle traite de la séparation économique entre les agents et identifie l’espace de
rapports des individus. En outre, elle repose sur une double dimension : la proximité
organisationnelle et la proximité institutionnelle (Rallet, 1999). La proximité institutionnelle
lie des agents participant à une activité finalisée dans le cadre d’une structure particulière.
Tandis que, la proximité organisationnelle se déploie à l’intérieur des organisations (firmes,
établissements, etc.) et le cas échéant, entre organisations liées par des rapports de
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Chapitre 2: Le SPL comme traduction de phénomènes originaux de
développement localisé.
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Section 2 : SPL et évolution des espaces ruraux :
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participants trouvent un avantage plus grand à prendre part au processus et à adhérer à
l’accord final. Comme le font remarquer C. Dupuy et A. Torre (1998), la certification pourrait
être considérée comme un club dont les membres bénéficient d’avantages interdits aux non
membres par des barrières à l’entrée. 3
Section 3 :L’Economic Geography et la dynamique de localisation :
Comme le fait remarquer L. Ragni (1997), si pour les historiens de l’analyse économique
le traitement des externalités apparaît à l’origine dans l’œuvre de Marshall, peu d’entre eux
ont insisté sur le fait que celui-ci a également pour objet de justifier la forme des fonctions de
prix d’offre en relation étroite avec l’étude des districts industriels. Aujourd’hui, une série de
travaux explique l’existence de rendements croissants dans les SPL sur la base des effets dus
aux externalités pécuniaires ou aux rendements croissants d’adoption. Ceux-ci sont à la source
de fortes irréversibilités faisant dépendre fortement du passé la localisation des activités en un
lieu. Il faut alors rechercher, dans l’évolution historique passée ou dans les conditions futures
d’une région, les facteurs qui en expliquent l’évolution.
C’est dans le prolongement de cette filiation historique et théorique que l’on peut situer les
travaux consacrés à l’analyse des dynamiques de localisation. En rupture avec la théorie
économique spatiale standard, des auteurs comme P. Krugman et W.B. Arthur ont montré que
la prise en compte des rendements croissants et des externalités marshalliennes permettaient
une construction stylisée non déterministe de la localisation, dans laquelle « l’histoire compte
» et donne une représentation de la dynamique des espaces comme séquences de changements
économiques dépendantes du passé. Ainsi P. Krugman (1991, 1992) montre comment la
présence d’économies externes peut conduire à une répartition spatiale des activités
économiques inégale, favorisant certaines régions au détriment des autres. Reprenant
l’exemple de la ceinture manufacturière de la côte est américaine (« manufacturing belt »), P.
Krugman montre ainsi comment une structure spatiale de type centre-périphérie peut émerger
de façon endogène et se pérenniser à travers l’interaction de rendements croissants et
d’externalités pécuniaires marshalliennes.
On retrouve en fin de compte cette idée exprimée de nombreuses années plus tôt par G.
Myrdal (1959) et qui sera reprise par N. Kaldor (1972), d’une causalité cumulative et
circulaire par laquelle les forces économiques interagissent de façon cumulative et accentuent
les tendances initiales d’une économie. Pour K. Krugman, cette représentation stylisée de la
localisation lui permet non seulement de construire un modèle qui endogénéise la structure
3
MAILLAT D. (1996), Du district industriel au milieu innovateur : contribution à une analyse des organisations
productives territorialisées, working paper n° 9, 606a.Institut de Recherches Economiques et Régionales (IRER)
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spatiale de type centre-périphérie, mais surtout de montrer que les rendements croissants
interviennent à tous les niveaux de l’économie et donnent à l’historien un rôle essentiel dans
la configuration finale des structures géographiques et de l’organisation spatiale des activités
économiques.
Dans une perspective analytique très proche, W.B.Arthur,( 1990) s’inspirant de ses
travaux consacrés à la dynamique du changement technologique, étudie les conditions
théoriques de monopolisation d’une industrie par une région, en mettant en évidence non
seulement l’importance des économiques d’agglomération et les avantages tirés de la
concentration d’une industrie dans une seule région, mais surtout le rôle décisif de « petits
événements » (smalls events) ou accidents historiques dans les dynamiques de localisations.
Ce schéma lui permet ainsi d’établir l’existence théorique d’équilibres multiples liés à
l’importance respective de processus cumulatifs (nécessité) et d’accidents historiques
(hasard). Ainsi, une région offrira suffisamment d’avantages de localisation pour exclure
toute région ou localisation alternative et ainsi acquérir par le biais de rendements croissants
et d’externalités marshalliennes une situation de monopole sur une industrie.
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Conclusion générale
En guise de conclusion, Le SPL permet de saisir l’organisation qui lie les entreprises sur un
territoire et d’expliciter la nature des avantages (externalités positives, réduction des coûts de
transaction, meilleure coordination des acteurs d’un territoire etc.) que génère la proximité.
Cependant, le SPL est bien loin de constituer un concept au vrai sens du terme car traversé par
plusieurs interprétations :
Le SPL peut se rattacher d’abord à une interprétation plus large des phénomènes
économiques : soit il est le nouveau paradigme technico-organisationnel de référence
consécutif au basculement du mode de production global, soit il est une composante,
voire un état intermédiaire de nouvelles organisations industrielles qui se mettent en
place.
Le SPL peut se rattacher à une interprétation plus spécifique renvoyant à l’histoire du
développement économique selon laquelle toute réalité locale serait à un moment
donné, plus ou moins un SPL. Le SPL n’est qu’une notion voulant rendre compte du
rôle de la proximité dans l’organisation des relations entre agents.
A ce titre, il n’est qu’une unité d’analyse, qui, comme la firme, voit ses fondements
théoriques varier selon les approches. Cela fait que la littérature porte en définitive sur les
formes d’organisation en systèmes locaux, sans expliquer les fondements de ceux-ci et leur
évolution ».
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BIBLIOGHRAPHIE
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Technical districts and régional Innovation Capacity, Revue d'Economie Régionale et Urbaine
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ARENA R., MARICIC A., ROMANI P. M., (1987), Pour une appréhension de la notion et
des formes de tissu industriel régional, in FOURCADE C., Industrie et Régions Paris,
Economica.
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Cambridge Journal of Economics, Vol 6, n°2, pp.167-184.
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