Culture de L'entreprise

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Département des sciences Economiques et gestion

Master spécialisé : management stratégique des ressources humaines et gouvernance régionale

Semestre 1
Module : Analyse stratégique et système productifs
régionaux

Exposé sous le thème :

Le système productif régionale

Groupe 8 :

Travail réalisé par : Encadré Par :

 Chaymaa saadaoui Mr. Aftiss


 Saadia boujdoug
 Nora touahri
 Ihssan gartoua

 Chaymae tilliouine

Année universitaire :2022/2023


Plan

Introduction générale …………………………………………………………...1


Chapitre 1: Système productif régionale : cadre conceptuel ………………………....2
Section 1 : approche théoriques traditionnelles des systèmes productifs régionaux...…2

Section 2 : la notion du système productif locale et ses caractéristiques ……...……..5

Section 3 : La proximité, élément de base du SPL ………………………………..7


Chapitre 2: Le SPL comme traduction de phénomènes originaux de développement
localisé……………………………………………………………………………8

Section 1 : SPL et Innovation ……………………………………….……….....8


Section 2 : SPL et évolution des espaces ruraux……………………………………..
….10

Section 3 : L’Economic Geography et la dynamique de localisation :….…………...11

Conclusion générale …………………………………..…..…


13
Biliographie ……………………………………………………………………….………14
Introduction générale
Durant les trois dernières décennies, nous avons assisté à de grandes mutations économiques
et financières internationales consécutives aux effets de la globalisation sur les économies
émergentes et/ou en voie de développement, tels que l’intensification de la concurrence et la
mondialisation des échanges, l’accélération des mouvements d’innovation, la rapidité du
progrès scientifique et technologique combinée au développement des NTIC.
En outre, l’insuffisance des résultats des politiques publiques, conçus à l’échelle nationale, en
termes de cohésion sociale de création de richesse durable et d’atténuation des inégalités
spatiale a nécessité une nouvelle approche de développement venant des échelons territoriaux,
régionaux et infrarégionaux conscients des spécificités et des besoins réels de leur territoire.
En effet, depuis le XIX siècle, l’insatisfaction des résultats issus du modèle de
développement par le haut, qui ne pouvait plus assurer la répartition équitable des richesses
entre les différentes régions d’une même nation, a suscité une nouvelle vision de la
conception du développement. En fait, les SPL apparaissent comme une réponse adaptée des
territoires face à la globalisation des marchés, aux stratégies mondiales des grands groupes et
aux incertitudes au niveau de la localisation industrielle. Assis sur un tissu diversifié de PME
inscrites dans un territoire donné par de nombreux liens, les SPL jouent sur les atouts de la
proximité spatiale et des spécificités locales.
Ce travail a pour ambition de faire partager l’information sur les systèmes productifs locaux
(SPL) ou « clusters ». Dans plusieurs pays, d’importants programmes de renforcement des
capacités (formation professionnelle), de mise à niveau d’entreprises, de structuration de
filières et d’amélioration du climat des affaires sont accompagnés par les différents
partenaires au développement en cohérence avec les stratégies conduites par les Etats.
Ces programmes, qui apparaissent souvent comme un préalable au développement des
entreprises, ne suffisent pas s’ils ne sont pas étayés par un tissu d’entreprises modernes,
structurées, dynamiques et citoyennes qui s’inscrivent dans un cadre de développement
durable. Nous pensons que l’émergence de systèmes productifs locaux ou « clusters » peut
constituer, au niveau national et régional, pour des secteurs porteurs de croissance, une
réponse adaptée aux défis des entreprises, mais également des collectivités locales soucieuses
d’animer le développement de leur territoire économique pour fixer les emplois.

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Chapitre 1 : Système productif régionale : cadre conceptuel
Section 1 : approche théoriques traditionnelles des systèmes productifs
régionaux
1-1-. L’école des districts industriels :
S’est fondée autour des travaux de Marshall (1890) à partir notamment de son étude sur les
petites entreprises du secteur de la coutellerie à Sheffield en Angleterre. Ce sont les
chercheurs italiens (Bagnasco, 1977 ; Becattini, 1979, 1987 ; Brusco, 1982 ; Garofoli, 1981,
1983 ; Fuà et Zacchia, 1985 ; Trigilia,1986), qui au début des années quatre-vingt
réactualisent cette approche à travers l’étude des districts industriels italiens (2).
 Les Districts Industriels Marshalliens : L’école des districts industriels est centrée
principalement sur la qualité des relations sociales, économiques et politiques, formelles et
informelles comme facteurs déterminant du développement économique durable. Cette
approche est fondée sur les travaux initiaux d’Alfred Marshall (1890) qui observe l’existence
de deux schémas d’organisation industrielle de la production : d’une part, l’organisation de
type fordiste qui se caractérise par un commandement unique et une forte division du travail
intégrée au sein d’une grande entreprise ; d’autre part, la coordination d’une division sociale
du travail désintégrée entre des firmes plus petites se spécialisant dans un segment du
processus productif. Marshall va se pencher sur le deuxième type d’organisation qu’il qualifie
de district industriel et que Zeitlin (1992) définit comme « un système de production localisé
géographiquement et fondé sur une intense division du travail entre petites et moyennes
entreprises spécialisées dans des phases distinctes d’un même secteur industriel « (Zeitlin,
1992 : 283).
Il centre son analyse autour de la notion d’économie externe qui résulte de l’organisation
industrielle et non de l’organisation propre à chaque entreprise. C’est la réalisation
d’économies d’agglomération liées à la proximité et permettant la baisse des coûts de
production qui permet le succès des districts.
Ces économies sont externes à l’entreprise mais sont internes à une aire géographique
spécifique et elles permettent d’améliorer l’efficience de chaque entreprise prise
individuellement. Marshall met également en avant la notion « d’atmosphère industrielle »,
processus culturel qui favorise l’apprentissage et l’acquisition de compétences pour un métier:
« lorsque de grandes masses d’hommes dans la même localité sont engagés dans des tâches
similaires, (…), la compétence (ou le savoir- faire) requis dans leur travail est dans l’air et les

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enfants la respirent en grandissant » 1(Whitaker, 1975). Cette notion est iEssentielle car elle
est le garant de la pérennité du système en favorisant à la fois l’éducation, l’échange d’idées et
d’expériences, elle favorise la coopération et l’innovation. Les relations sont alors basées sur
la confiance et la réciprocité. C’est donc notamment la proximité spatiale et l’homogénéité
culturelle qui favorisent la transmission d’idées nouvelles et augmentent la fréquence de leur
adoption (Courlet, 1991). Marshall introduit, en ce sens, la notion de territoire dans l’analyse
des districts industriels ; ce qui lui permet d’affirmer que l’efficacité et la dynamique d’un
système localisé de PME sont largement le résultat de leur inscription socio-territoriale.
 Les districts Industriels Italiens : La crise économique mondiale des années soixante-dix,
ainsi que les changements politiques, institutionnels et technologiques ont été l’occasion d’un
regain d’intérêt pour les STP (Rocha, 2004). La question centrale est de savoir pourquoi les
anciens bastions industriels fordistes rencontrent des difficultés alors que d’autres régions
basées sur la désintégration verticale, des réseaux inter-industriels et un marché du travail
local, arrivent à tirer leur épingle du jeu en restant en dehors d’une production de masse
(Stolper et Walker, 1983). Les recherches menées par Bagnasco (1977), Brusco (1982),
Garofoli (1981, 1983), Fuà et Zacchia (1985) et par Tringlai (1986) sur la Troisième Italie4
permettent de réactualiser les différentes conceptions des modes de coopérations inter-
entreprises en insistant sur les dynamiques endogènes de développement et les
caractéristiques sociologiques et culturelles de ces régions comme facteurs explicatifs de leur
dynamisme (Courlet, 1991).
Le modèle de district industriel italien s’inspire de l’idée d’Alfred Marshall selon laquelle
proximité et spécialisation géographiques pourraient, pour certaines régions, créer des
avantages économiques de la production à grande échelle. « Généralement l'agrégation d'un
grand nombre de petits ateliers, comme la création de quelques grandes usines, permet
d'atteindre les avantages de production à grande échelle... Il est possible de couper le
processus de production en plusieurs segments, chacun pouvant être réalisé avec le maximum
d'économies dans un petit établissement formant ainsi un district composé d’un nombre
important de petits établissements semblables spécialisés pour réaliser une étape particulière
du processus de production » (Marshall cité par Becattini 1987

1-2- L’approche de la spécialisation flexible :


Dans la lignée de Marshall, Piore et Sabel (1984) mettent en avant que le succès des districts
industriels repose sur le modèle de « la spécialisation flexible » (Benko, Dunford et Lipiez,
1
BILAN DE LITTERATURE CLAUDE

3|Page
1996). Selon eux, il existe deux stratégies potentielles contradictoires pour relancer la
croissance économique. La première stratégie s’est construite autour des principes dominants
de la production de masse. La seconde stratégie est fondée sur le rassemblement de petites
entreprises innovantes spécialisées dans un secteur de production. Celle-ci peut être
considérée comme une alternative à la production de masse et à la dépendance des grandes
entreprises. Piore et Sabel (1984) considèrent à ce titre que l’organisation en réseau constitue
une forme naturelle et dominante ; le marché et la hiérarchie n’étant que les extrêmes de ce
continuum. Ils associent leur modèle au système de petites entreprises désintégrées
verticalement qui prévalent dans les districts industriels marshalliens et italiens qui sont la
manifestation spatiale de la spécialisation flexible. C’est le besoin de collaboration entre les
entreprises qui implique une tendance au regroupement spatial des entités (Rocha, 2004).

1-3-Les nouveaux espaces industriels :


On assiste, à la fin des années soixante-dix, à une remise en cause du modèle strict de district
industriel avec notamment les travaux des géographes californiens (Scott, 1988 ; Storper et
Scott, 1989) qui développent le courant des nouveaux espaces industriels à partir notamment
de la théorie des coûts de transaction (Coase, 1937 ; Williamson, 1975). Selon Storper et Scott
(1989), la performance d’un STP passe par l’externalisation des différentes activités d’un
processus et par une désintégration verticale de la chaîne de production ; ce qui permet soit de
minimiser les risques, soit de maximiser les bénéfices de la spécialisation. Cependant cette
désintégration verticale peut accroître les transactions entre les entreprises et augmenter les
coûts de transaction. Pour contrecarrer cette augmentation, les entreprises peuvent se
rassembler dans un espace géographique flexible matérialisé. En ce sens, le regroupement des
entreprises est dû à la minimisation des coûts de transaction interentreprises (Scott, 1988).
On voit ainsi émerger un « paradigme Coase-Williamson-Scott », selon lequel l’organisation
industrielle arbitrerait entre les coûts de transaction internes à la firme et les coûts de
transaction entre les firmes. Ce nouveau paradigme permet d’étendre le modèle de la
spécialisation flexible en prenant en compte les grandes entreprises, et en l’élargissant à
d’autres secteurs d’activité. Cependant, la principale critique faite à ce modèle est la prise en
compte exclusive de facteurs essentiellement économiques pour expliquer la performance des
agglomérations d’entreprises. Or, l’étude des relations purement économiques n’est pas
suffisante pour rendre compte d’une réalité beaucoup plus complexe, notamment dans le
secteur de la haute technologie5 (Rocha, 2004). En réponse à ces critiques, Storper (1997)
précise qu’il faut également prendre en compte les interdépendances entre les acteurs,

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notamment les conventions et les règles informelles, ainsi que les habitudes qui permettent de
coordonner les parties prenantes. Il s’agit donc de compléter une analyse purement
économique par une approche sociologique des relations sociales. Ces axes développements
suggérés par de nombreux auteurs sont pris en compte dans les approches les plus récentes.

Section 2 : la notion du système productif locale et ses caractéristiques


2-1- la notion système productif e :
Cette notion se réfère à l'économie industrielle (Arena et a1., 1987). Utilisée par de nombreux
auteurs sous des formes et appellations diverses, elle peut être définie comme un ensemble
caractérisé par la proximité d'unités productives, au sens large du terme (entreprises
industrielles, de services, centres de recherches et de formation, interfaces, etc.), qui
entretiennent entre elles des rapports plus ou moins intenses. L’intensité des liens entre les
unités de production dépend avant tout de 'organisation et du fonctionnement du système de
production. Les rapports entre unités sont variés et ont des caractéristiques diverses i formels,
informels, matériels, immatériels, marchands et non marchands. Ces relations peuvent porter
sur des flux matériels, de services, de main d'œuvre, de technologie ou encore de
connaissance. Ainsi, on peut essayer d'appliquer la notion de SPL à chaque modèle
d'organisation de la production, basé sur la présence d'économies externes et de connaissances
non transférables, et sur I ‘introduction de formes spécifiques de régulation qui identifient et
sauvegardent l'Originalité de la trajectoire de développement. On est alors en mesure de
considérer I ‘ensemble des processus de développement local, dans quels le territoire joue un
rôle actif. Le système productif localisé bénéficie d'une forte identité et de caractéristiques
permettant à la collectivité locale de se défendre et de se reproduire. Il est alors possible de
prendre en compte des systèmes organisés dont la dynamique repose soit sur la grande
entreprise, soit sur des modèles d'organisation n'impliquant pas une forte division du travail
(comme dans le cas des districts industriels), et qui peuvent inclure des processus de
développement reposant sur des mécanismes de reproduction sociale (plutôt que
technicoéconomiques), avec l'émergence d'un nouvel entreprenariat à travers des mécanismes
d'imitation et de
2-2- les caractéristiques d’un système productif locale :
 Le SPL, comme concentration géographique originale : Un SPL se caractérise, tout
d'abord, par la présence sur un territoire restreint d'un grand nombre d'entreprises
suffisamment proches et réciproquement liées. C'est ce que nous avons appelé « la

5|Page
concentration géographique 2
originale ». Il s'agit d'une zone mesurable et délimitée
spatialement (la Vallée de I ‘Arve concentre 600 entreprises du décolletage sur 300 km). Cette
zone se caractérise ensuite par une spécialisation économique distincte

.  Le système productif local : Un SPL se caractérise par un système productif local qui est
le produit des avantages réciproques dont jouissent les entreprises situées dans un même
territoire. Deux types de variables semblent importantes pour apprécier le SPL à ce niveau :
- Les premières concernent la nature des activités. On peut distinguer deux cas de figures.
D'une part, les activités similaires, les entreprises développent alors des coopérations dans des
activités périphériques : transports, exportations, formation, éventuellement partage de
marché, etc. D'autre part, les activités complémentaires qui correspondent plutôt à un
approfondissement de la division du travail entre firmes menant à la réalisation d'un produit
unique.
-Les secondes concernent I ‘intensité des coopérations. On peut faire référence, par
exemple, au modèle de Bosworth et Rosenfeld (1993) qui identifie sept types de coopération
depuis association industrielle traditionnelle (club d'entreprises) jusqu'aux réseaux de
production conjointe (district industriel). En passant par des formes de coopération en
développement (apprentissage en collaboration) ou des réseaux basés sur des ressources
partagées (réseau de marketing conjoint par exemple). A ces caractéristiques, il faut ajouter un
environnement actif b/ compris institutionnel) concerné par le fonctionnement de I ‘ensemble
du système local. L’ensemble de ces éléments définit un système plus ou moins complexe.

 Une articulation forte entre le patrimoine socioculturel et la sphère économique :


L’idée récurrente, présente dans de nombreux travaux sur les SPL, est que I ‘efficacité d'un
processus de production et d'innovation dépend du mode selon lequel s'articulent les variables
socioculturelles (valeurs, institutions et savoir-faire) avec les variables plus étroitement
économiques (disponibilité en capital. Savoir technique., etc..). Une autre manière de
présenter les choses est de recourir aux économies externes. Dans un SPL, il y aurait :
-les économies externes ordinaires (pécuniaires) d'agglomération qui opèrent dans une
certaine aire.
-les économies externes technologiques qui opèrent dans un secteur technologiquement
individualisé,
-et des économies externes spéciales, typiques des SPL, dérivant d'une multitude de micro
2
COURLET PROFESSEUR D UNIVERSITE ,IREPD ,UNIVERSIRE PIERRE MEDNES

6|Page
adaptations entre. D’une part. les diverses entreprises et. D’autre part. les entreprises et la
population. Dans une aire circonscrite. Il s'agirait de facultés d'adaptation spéciales
(différentiel positif de confiance, particularité du langage productif ou scientifique, etc.) Liées
à la culture d'un regroupement humain et, donc, difficilement transposables. Ces avantages se
limitent aux produits typiques du SPL (Prato, en Toscane, est célèbre pour son textile,
Grenoble pour l'électronique, et Détroit pour I ‘automobile), impulsant le développement de
ses processus productifs. Au bout du compte, le SPL est actionné par une logique territoriale
qui en fait une organisation située entre le marché et la hiérarchie et qui, contrairement à la
logique fonctionnelle, a besoin du territoire pour fonctionner. Le SPL est la traduction de
phénomènes de développement localisé.

Section 3 : La proximité, élément de base du SPL


La proximité représente une caractéristique essentielle de l’approche en terme de SPL
puisqu’elle engendre des externalités positives aux entreprises qui composent ces systèmes
productifs. En effet, Pompier avance que la vocation d’un SPL est de pousser les entreprises à
travailler différemment afin de résister et de prendre part à la compétitivité mondiale. La
proximité lui apporte des sources de productivité (économies externes) et incite à l’innovation
(Pompier, 2002). Dans le même sens, (Courlet, 2001) avance que les SPL permettent de saisir
l’organisation qui lie les entreprises sur un territoire et d’expliciter la nature des externalités
qui génère la proximité. Ainsi, il convient de distinguer entre trois types de proximité :
d’abord, la proximité géographique (distance physique entre les agents), ensuite, la proximité
organisée liée au comportement des agents et enfin, la proximité institutionnelle qui permet
d’expliquer la dynamique des réseaux d’interaction construits par les acteurs ancrés dans les
SPL.
- Proximité géographique : La proximité géographique interprète l’idée selon laquelle les
interactions entre les acteurs sont localisées dans un espace-plan délimité, et renvoie à
l’inscription spatiale de la production et de la création commune des ressources lorsqu’un
problème productif se pose (Bellet, Kirat, 1998). Toutefois, elle ne s’inscrit pas seulement en
une simple distance physique mais elle se révèle un construit formé grâce aux interactions
sociales marchandes et non marchandes, et qui est déterminé par la temporalité des
phénomènes économiques et sociales.
- Proximité organisé : Il est important de signaler que la proximité géographique ne suffit plus
pour engendrer des relations de coopération et d’échanges entre des acteurs ancrés dans un

7|Page
même territoire.
En fait, les analyses sur la proximité se sont dotées de réflexion sur la proximité organisée qui
renvoie aux modes de coordination choisis par les acteurs, sur la base d’un cadre cognitif
partagé. En fait, elle traite de la séparation économique entre les agents et identifie l’espace de
rapports des individus. En outre, elle repose sur une double dimension : la proximité
organisationnelle et la proximité institutionnelle (Rallet, 1999). La proximité institutionnelle
lie des agents participant à une activité finalisée dans le cadre d’une structure particulière.
Tandis que, la proximité organisationnelle se déploie à l’intérieur des organisations (firmes,
établissements, etc.) et le cas échéant, entre organisations liées par des rapports de

dépendance ou d’interdépendance économique ou financière (Kirat et Lung, 1995). 

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Chapitre 2: Le SPL comme traduction de phénomènes originaux de
développement localisé.

Section 1 : SPL et Innovation


Parallèlement aux externalités qui affectent la fonction de production dans les districts
industriels, il y a des externalités opérant à travers des réseaux de connaissances. Informations
et connaissances s’échangent difficilement ou sont très coûteuses à transmettre malgré les
grands progrès des technologies de l’information (Von Hippel, 1995).
Les connaissances parmi les plus utiles restent du domaine du tacite et se transfèrent par
contacts. Des firmes proches géographiquement ont plus de chances d’échanger formellement
ou informellement des connaissances. Pour la technologie comme pour la recherche
fondamentale, l’apprentissage est un produit de l’activité. Il y a donc du savoir tacite dans
l’activité même de recherche. E. Mansfield et J. Lee (1996) ont montré que les entreprises
américaines passaient plus fréquemment des contrats de recherche avec des universités
géographiquement proches qu’avec des universités géographiquement éloignées. Ceci rejoint
les conclusions de Acs, Audretsh, Feldman (1988). Tout cela confirme l’importance de la
proximité géographique entre acteurs économiques (Feldman, Florida, 1994), et incite à tenir
compte du poids des réseaux spatialisés de connaissances. On retrouve cette idée dans les
travaux qui s’appuient sur l’observation des regroupements dits « higt tech » dans les villes
(Sillicon Valley, Route 128, Grenoble, Toulouse etc.), et qui se résument autour des concepts
de district technologiques et de milieux innovateurs (Maillat, 1996). Il s’agit d’une démarche
qui s’oppose à une conception fonctionnelle du progrès technique, selon laquelle l’innovation
se définit par des paramètres techniques ayant vocation à être appliqués partout de la même
façon. Selon cette analyse on peut avoir de l’innovation une vision plus territorialisée :
l’innovation est alors la création d’un milieu, elle est le fruit de l’inventivité des milieux et
répond au besoin de développement local, moyen que se donne une société pour progresser
(Aydalot, 1986).
Les notions de district technologique et de milieu innovateur partagent une conception
évolutionniste de la technologie introduisant la non linéarité ; elles reconnaissent l’importance
des externalités non marchandes et des effets de proximité spatiale dans les processus
d’innovation.

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Section 2 : SPL et évolution des espaces ruraux :

La notion de SPL a aussi à voir avec la compréhension de certaines dynamiques rurales.


On est en présence d’approches montrant comment des effets externes peuvent se propager
dans des milieux assez denses, mais de taille réduite. La dimension rurale de ces formes
territoriales favorise l’instauration du rapport dialectique entre l’isolement communautaire et
l’ouverture vers l’extérieur, constituant une des conditions de l’existence de ce type de
système.
Une première application a été effectuée à propos du tourisme. En faisant l'analyse des
stations de sport d'hiver, J. Perret (1992) oppose aux stations "ex-nihilo", caractérisées par un
développement délocalisé, les "stations villages" créées dans la continuité des territoires. La
station village est organisée sous une forme proche d'un SPL, mais avec des différences.
Comme dans le district industriel, on est en présence d'un ensemble de petites entreprises
indépendantes avec un redéploiement du capital de production antérieur dans la nouvelle
activité principale locale. Il y a exploitation explicite de la ressource locale : le site skiable.
Les entreprises sont concurrentes, mais interdépendantes au niveau du maintien de la qualité
de la station. Il n'y a pas d'entreprises leaders et la famille joue un rôle important dans
l'activité productive. Les spécificités concernent l'absence de division du travail entre les
entreprises, la production et le fonctionnement saisonnier du territoire.
Une autre extension de l’analyse concerne des espaces ruraux périphériques indépendants
marqués par une forte typicité territoriale. Il s’agit des approches des systèmes locaux de
production agro-alimentaires reposant sur la transformation sur place de produits de terroirs
(souvent garanti par des appellations). Formes de construction des ressources spécifiques, ces
systèmes sont à même d’engendrer et de conserver des activités assez fréquentes dans les
espaces ruraux. Leur analyse, qui passe par l’étude des modes de régulation locale dont le
produit fait l’enjeu, a suscité de nombreuses recherches de la part des économistes ruraux, en
particulier Perrier-Cornet, (1986, 1990), Mollard, Pecqueur, Lacroix 1998). Ces derniers ont
cherché à caractériser les éléments qui permettent aux agents économiques d’un territoire de
susciter « un consentement à payer induit par le lien au lieu d’un produit localisé ».
Plutôt que de désigner ce processus par le mode d’organisation territoriale qui l’autorise,
les auteurs ont préféré le qualifier par son résultat : la rente de qualité territoriale. La
perspective de la perception de la rente fonde la cohésion de la coordination des agents
économiques au sein du SPL. Dans le cas de la certification de l’origine territoriale, les

10 | P a g e
participants trouvent un avantage plus grand à prendre part au processus et à adhérer à
l’accord final. Comme le font remarquer C. Dupuy et A. Torre (1998), la certification pourrait
être considérée comme un club dont les membres bénéficient d’avantages interdits aux non
membres par des barrières à l’entrée. 3
Section 3 :L’Economic Geography et la dynamique de localisation :
Comme le fait remarquer L. Ragni (1997), si pour les historiens de l’analyse économique
le traitement des externalités apparaît à l’origine dans l’œuvre de Marshall, peu d’entre eux
ont insisté sur le fait que celui-ci a également pour objet de justifier la forme des fonctions de
prix d’offre en relation étroite avec l’étude des districts industriels. Aujourd’hui, une série de
travaux explique l’existence de rendements croissants dans les SPL sur la base des effets dus
aux externalités pécuniaires ou aux rendements croissants d’adoption. Ceux-ci sont à la source
de fortes irréversibilités faisant dépendre fortement du passé la localisation des activités en un
lieu. Il faut alors rechercher, dans l’évolution historique passée ou dans les conditions futures
d’une région, les facteurs qui en expliquent l’évolution.
C’est dans le prolongement de cette filiation historique et théorique que l’on peut situer les
travaux consacrés à l’analyse des dynamiques de localisation. En rupture avec la théorie
économique spatiale standard, des auteurs comme P. Krugman et W.B. Arthur ont montré que
la prise en compte des rendements croissants et des externalités marshalliennes permettaient
une construction stylisée non déterministe de la localisation, dans laquelle « l’histoire compte
» et donne une représentation de la dynamique des espaces comme séquences de changements
économiques dépendantes du passé. Ainsi P. Krugman (1991, 1992) montre comment la
présence d’économies externes peut conduire à une répartition spatiale des activités
économiques inégale, favorisant certaines régions au détriment des autres. Reprenant
l’exemple de la ceinture manufacturière de la côte est américaine (« manufacturing belt »), P.
Krugman montre ainsi comment une structure spatiale de type centre-périphérie peut émerger
de façon endogène et se pérenniser à travers l’interaction de rendements croissants et
d’externalités pécuniaires marshalliennes.
On retrouve en fin de compte cette idée exprimée de nombreuses années plus tôt par G.
Myrdal (1959) et qui sera reprise par N. Kaldor (1972), d’une causalité cumulative et
circulaire par laquelle les forces économiques interagissent de façon cumulative et accentuent
les tendances initiales d’une économie. Pour K. Krugman, cette représentation stylisée de la
localisation lui permet non seulement de construire un modèle qui endogénéise la structure

3
MAILLAT D. (1996), Du district industriel au milieu innovateur : contribution à une analyse des organisations
productives territorialisées, working paper n° 9, 606a.Institut de Recherches Economiques et Régionales (IRER)

11 | P a g e
spatiale de type centre-périphérie, mais surtout de montrer que les rendements croissants
interviennent à tous les niveaux de l’économie et donnent à l’historien un rôle essentiel dans
la configuration finale des structures géographiques et de l’organisation spatiale des activités
économiques.
Dans une perspective analytique très proche, W.B.Arthur,( 1990) s’inspirant de ses
travaux consacrés à la dynamique du changement technologique, étudie les conditions
théoriques de monopolisation d’une industrie par une région, en mettant en évidence non
seulement l’importance des économiques d’agglomération et les avantages tirés de la
concentration d’une industrie dans une seule région, mais surtout le rôle décisif de « petits
événements » (smalls events) ou accidents historiques dans les dynamiques de localisations.
Ce schéma lui permet ainsi d’établir l’existence théorique d’équilibres multiples liés à
l’importance respective de processus cumulatifs (nécessité) et d’accidents historiques
(hasard). Ainsi, une région offrira suffisamment d’avantages de localisation pour exclure
toute région ou localisation alternative et ainsi acquérir par le biais de rendements croissants
et d’externalités marshalliennes une situation de monopole sur une industrie.

12 | P a g e
Conclusion générale

En guise de conclusion, Le SPL permet de saisir l’organisation qui lie les entreprises sur un
territoire et d’expliciter la nature des avantages (externalités positives, réduction des coûts de
transaction, meilleure coordination des acteurs d’un territoire etc.) que génère la proximité.
Cependant, le SPL est bien loin de constituer un concept au vrai sens du terme car traversé par
plusieurs interprétations :
 Le SPL peut se rattacher d’abord à une interprétation plus large des phénomènes
économiques : soit il est le nouveau paradigme technico-organisationnel de référence
consécutif au basculement du mode de production global, soit il est une composante,
voire un état intermédiaire de nouvelles organisations industrielles qui se mettent en
place.
 Le SPL peut se rattacher à une interprétation plus spécifique renvoyant à l’histoire du
développement économique selon laquelle toute réalité locale serait à un moment
donné, plus ou moins un SPL. Le SPL n’est qu’une notion voulant rendre compte du
rôle de la proximité dans l’organisation des relations entre agents.

A ce titre, il n’est qu’une unité d’analyse, qui, comme la firme, voit ses fondements
théoriques varier selon les approches. Cela fait que la littérature porte en définitive sur les
formes d’organisation en systèmes locaux, sans expliquer les fondements de ceux-ci et leur
évolution ».

13 | P a g e
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