Filtrage Analogique
Filtrage Analogique
Filtrage Analogique
FILTRAGE ANALOGIQUE
Le filtre est un système qui permet de modifier le spectre de fréquence d’un signal et
d’éliminer les bruits pour extraire l’information utile. On utilise fréquemment les filtres dans
notre vie quotidienne, pour sélectionner par exemple les stations radios ou les chaînes de
télévision, ou encore en téléphonie, pour séparer les données de la voix.
L’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique asymétrique) permet
d’utiliser une ligne téléphonique pour transmettre et recevoir des données numériques.
La réponse impulsionnelle h(t) d’un système est la réponse de ce système à une impulsion de
Dirac, c'est-à-dire lorsque toutes les fréquences sont présentes à son entrée, puisque
TF[δ(t)]=1.
Un système est un opérateur qui transforme un signal d’entrée e(t), en un signal de sortie s(t).
On écrit alors :
[∫ ]
+∞
s ( t ) =O [ e (t) ] =O e ( u ) δ ( t−u ) du
−∞
La réponse d'un système linéaire et invariant dans le temps à un signal quelconque s'obtient en
convoluant l’entrée e(t) avec la réponse impulsionnelle h(t) du système. On peut dire que le
filtre est un convolueur. La relation (III.1) peut donc remplacer l’équation différentielle
régissant le système.
Tout système linéaire peut se modéliser par une équation différentielle de type :
n n−1 m m−1
d s (t ) d s (t ) d e(t ) d e(t )
bn n
+ bn−1 n−1
+ …+b0 s ( t ) =am m
+a m−1
+…+ a0 e (t ) (III.2)
dt dt dt dt
ou encore
n
d i s (t) m d j e(t )
∑ bi dt i =∑ a j dt j (III.3)
i=0 j=0
e(t) C s(t)
H ( p )=TL [ h(t) ] est appelé la fonction de transfert. La fonction de transfert est la transformée
de Laplace de la réponse impulsionnelle.
i(t) R
e(t) C s(t)
e (t )=Ri (t ) + s(t ) ①
ds (t) ②
i (t )=C
dt
En remplaçant ② dans ①, on obtient :
ds (t)
e (t )=RC + s (t ) ③
dt
Appliquons la transformée de Laplace à l’équation ③ en tenant compte que les conditions
initiales sont nulles :
E(p) = RCp S(p) + S(p) = S(p)[1 + RCp]
La fonction de transfert est :
S ( p) 1 1
H ( p )= = = (III.6)
E( p) 1+ RCp 1+ pτ
avec RC = τ
On applique à l’entrée une impulsion de Dirac e(t) = δ(t). A la sortie on aura :
1
S ( p )=E ( p ) H ( p ) =H ( p ) =
1+ pτ
Sachant que TL [ δ ( t ) ]=1.
s ( t ) =h ( t ) =TL
−1
[ S ( p ) ]=TL−1 [ 1
1+ pτ ]
Le tableau (II.2) nous permet d’écrire :
1
TL[e ¿ ¿−at u(t )]= ¿
p+ a
d’où la réponse impulsionnelle est :
[ ] [ ]
−t
1 1 1
s ( t ) =h ( t ) =TL−1 =TL−1 = e τ u (t)
1+ pτ 1 τ
τ ( + p)
τ
réponse impulsionnelle
2
=1
= 0.5
s(t)
2- Pôles et zéros
Les racines du polynômes numérateur N(p) = 0 sont les zéros (zi) de la fonction de transfert.
Le gain est nul. N(p) peut s’écrire sous la forme :
m
N ( p )=a ( p−z 1) ( p−z 2 ) … ( p−z m )=a ∏ ( p−zi ) (III.7)
i=1
D’où
m
a ∏ ( p−z i ) (III.9)
N ( p) i=1
H ( p )= =
D( p) n
b ∏ ( p− pi )
i=1
Les pôles et les zéros peuvent être réels ou complexes conjugués deux à deux. La fonction de
transfert H(p) est entièrement déterminée par les valeurs de zi et pi.
On peut représenter graphiquement ces pôles et zéros dans le plan complexe, le plan de p. Le
zéro est représenté sur la figure (III.4) par un cercle (o), et le pôle par une croix (x). Le plan
de p donne de l’information sur le type du système et le type de réponse du système.
Plan de p
1.5
1
Imaginary Part
0.5
-0.5
-1
-1.5
-2 -1 0 1 2
Real Part
a) Propriétés
Un système linéaire est stable si les pôles de sa fonction de transfert H(p) sont à parties
réelles négatives.
ℜ ( p ) <0 (III.11)
La figure (III.5) montre que tous les pôles d’un système stable sont donc situés à
gauche de l’axe vertical.
Si ℜ ( p )=0, on dit que le système est marginalement stable (Fig.III.6).
Ainsi donc, les pôles donnent l’information sur la stabilité du système.
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
Imaginary Part
Imaginary Part
0 0
-0.5 -0.5
-1 -1
-1.5 -1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 -1 -0.5 0 0.5 1
Real Part Real Part
(a) (b)
0.8
0.6
0.4
Imaginary Part
0.2
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Fig III.6. Système marginalement stable
Un système linéaire est dit passe-tout, si ses pôles se trouvent uniquement dans le demi-
plan gauche et ses zéros uniquement dans le demi-plan droit (Fig.III.7).
Les pôles et les zéros peuvent être réels ou complexes conjugués deux à deux.
1
0.8
0.6
0.4
Imaginary Part
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Pôle réel
Pôle négatif
1
H ( p )= ; p=−1 et h (t )=TL−1 [ H ( p ) ] =e−t
p+ 1
1
H ( p )= ; p=−5 et h ( t )=TL−1 [ H ( p ) ]=e−5 t
p+ 5
ℜ ( p ) <0 , le système est stable. La figure (III.8) montre que l’amplitude décroit avec t et plus
le pôle est éloigné de l’axe des imaginaires plus la décroissance est rapide.
1
-t
e
0.5 e
-5t
0
0 1 2 3 4
Pôle positif
1
; p=1et h ( t ) =TL [ H ( p ) ] =e
−1 t
H ( p )=
p−1
1
; p=5 et h ( t )=TL [ H ( p ) ] =e
−1 5t
H ( p )=
p−5
Le système est instable. La figure (III.9) montre que l’amplitude croit avec t, la réponse
diverge.
200
100
Traitement du signal 110 S. HAMDOUNE
0
0 1 2 3 4 5
Filtrage analogique
Imaginaire
Ils viennent toujours en paires conjuguées.
1
; p=± j et h ( t )=TL [ H ( p ) ]=sin (t)
−1
H ( p )= 2
p +1
1
; p=± 2 j et h ( t )=TL [ H ( p ) ] =sin (2 t)
−1
H ( p )= 2
p +4
Le système est marginalement stable, ℜ ( p )=0, il oscille sans changer d’amplitude. La figure
(III.10) montre que plus la fréquence est élevée plus l’oscillation est rapide.
sin(t) sin(2t)
1 1
0.5 0.5
0 0
-0.5 -0.5
-1 -1
0 5 10 15 0 5 10 15
Complexe
Partie réelle négative
1
; p=−2 ± 2 j et h ( t ) =TL [ H ( p ) ]=¿
−1
H ( p )= 2
( p+2) + 4
Partie réelle positive
1 1 2t
; p=2± 2 j et h ( t )=TL [ H ( p ) ]= e sin ( 2t )
−1
H ( p )= 2
( p−2) +4 2
0.5
0 0
-0.5
-1 -50
0 5 10 15 0 5 10 15
Partie réelle négative Partie réelle positive
X X
X
X
X
X X X X
d n s( t) n
n
⇋ 2 jπf S ( f )
dt
on trouve
b n ( jω)n S ( f ) +b n−1 ( jω )n−1 S ( f ) +…+ b0 S ( f )=am ( jω )m E ( f ) +a m−1 ( jω )m−1 E ( f )+ …+a0 E ( f )
m m −1 (III.12)
S( f ) am ( jω ) +a m−1 ( jω) + …+ a0
H (f )= =
E (f ) bn ( jω )n +b n−1 ( jω )n−1 +…+ b0
ds (t)
e (t )=RC + s (t ) ③
dt
III-3 FILTRES
III-3-1 Introduction
Un filtre linéaire est un système linéaire et invariant dans le temps (SLIT), qui laisse passer
certaines fréquences d’un signal d’entrée et arrête ou atténue les autres fréquences.
bande passante
transitions immédiates
H(f)
bande coupée
Exemple 5 :
m(t)
2°
e(t) quadrateur s(t) = e2(t)
3° e(t) RC s(t)
Le filtrage temporel permet l’observation d’une portion du signal, c’est le fenêtrage. La figure
(III.14) montre que filtrer e(t) par h(t) c’est réaliser le produit simple des deux signaux e(t) et
h(t). Le filtre temporel est un multiplieur temporel.
e(t) = sin (20t)
1
0
-1
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
h(t) = rect[(t-4)/2]
1.5
1
0.5
0
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
s(t) = e(t) . h(t)
1
0
-1
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
2- Filtrage fréquentiel
Le filtre fréquentiel est le produit simple entre les spectres du signal et du filtre :
S(f) = E(f).H(f)
Le filtre fréquentiel est un multiplieur fréquentiel.
TF[e(t)]
1
0.5
0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
TF[h(t)]
2
0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
TF[s(t)]
1
0.5
0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
Exemple 6 : On considère le signal e(t) = A cos(2πf 0t) avec A ∈ R , cherchons la sortie d’un
filtre linéaire de réponse impulsionnelle h(t).
A 2 jπ f t −2 jπ f t
s ( t ) =e ( t )∗h ( t )= A cos ( 2 π f 0 t )∗h ( t )= [ e +e 0
]∗h ( t )
0
+∞ +∞
A 2 jπ f A −2 jπ f
¿ e
2
0 t
∫ h(τ ) e −2 jπ f 0 τ
dτ + e
2
0 t
∫ h(τ )e 2 jπ f τ dτ
0
−∞ −∞
A 2 jπ f t A A A
¿ e H ( f 0 ) + e−2 jπ f t H (−f 0 ) = e 2 jπ f t e jφ|H ( f 0 )|+ e−2 jπ f t|H ( f 0 )|e− jφ
0 0 0 0
2 2 2 2
A
H ( f 0 )|[ e ]= A|H ( f 0 )|cos (2 π f 0 t+φ)
2|
j (2 π f t +φ) − j(2 π f 0 t +φ)
¿ 0
+e
avec
φ=arg|H ( f 0 )|
Le filtre linéaire transforme une sinusoïde à la fréquence f0 en une autre sinusoïde à la même
fréquence mais avec une amplitude multipliée par |H(f0)| et un déphasage φ=arg|H ( f 0 )|.
On appelle la distorsion toute modification d’amplitude et de phase dans un filtre linéaire.
Lorsque toutes les fréquences ne sont pas uniformément atténuées, c’est la distorsion
d’amplitude. Lorsque toutes les fréquences ne sont pas uniformément retardées, c’est la
distorsion de phase.
Un filtre est sans distorsion linéaire lorsque le signal de sortie s(t) a la même forme que le
signal d’entrée e(t) à une constante multiplicative k près (Fig III.16). Le signal d’entrée peut
subir une amplification ou une atténuation et un retard.
e(t) s(t)
A A
0 0
0 0 t0
t t
(III.14)
S(f )
=|H ( f )| e
−2 jπf t jφ(f )
H (f )= =k e 0
E (f )
|H(f)| = k
2pi
|H(f)|
k 0
-2pi
-1/t0 0 1/t0
f
f
Fig III.17. Réponse fréquentielle (module et phase) d’un filtre sans distorsion
Exercice 1 :
1) Soit un signal e(t) = cos(50t) + cos(43t) passant à travers un filtre de réponse |H(f)| = 1 et
φ(f) = -0.06 ω. Visualisons la sortie s(t) de ce filtre.
2) Même chose si φ(f) = -0.06ω - π/2.
3) Même chose si φ(f) = -ω².
Réponse :
1) |H(f)| = 1 et φ(f) = -0.06 ω
2 e(t)
s(t)
1
0
-1
-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.18. Signal à travers un filtre sans distorsion
On constate que le signal d’entrée et le signal de sortie sont décalés dans le temps mais ils ont
la même forme, le filtre est sans distorsion.
2) |H(f)| = 1 et φ(f) = -0.06 ω - π/2.
2 e(t)
s(t)
1
-1
-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.19 Signal à travers un filtre à phase linéaire non nulle en f = 0
On constate que le signal d’entrée et le signal de sortie sont décalés dans le temps mais il y a
une légère distorsion due au déphasage du filtre qui ne s’annule pas pour f =0.
2 e(t)
s(t)
1
-1
-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.20. Signal à travers un filtre avec distorsion
Dans ce cas, le déphasage n’est pas linéaire et la sortie présente des distorsions.
1- Passe-bas
{
H ( f ) = 1 si 0< f < f c
0 ailleurs
|H(f)| 20log(|H(f)|)
fc 0 fc
f f
Fig III.21. Réponse fréquentielle du filtre passe-bas
Le module de la réponse fréquentielle vaut 1 dans la bande passante, nulle dans la bande
coupée (Fig III.21).
La bande passante est la gamme de fréquence non filtrée : BP = [0, fc]
On trouve le filtre passe-bas dans beaucoup d’applications. Il est utilisé comme filtre anti-
repliement pour la numérisation des signaux (§IV.) et un atténuateur d’aigues pour un signal
audio.
2- Passe-haut
~
~
Il laisse passer les hautes fréquences, atténue les basses fréquences. La
réponse en fréquence d’un filtre passe-haut idéal de fréquence de coupure
fc est donnée par :
H (f )=
{01ailleurs
si f > f c
|H(f)| 20log(|H(f)|)
fc fc
f f
3- Passe-bande
~~~
Traitement du signal 120 S. HAMDOUNE
Filtrage analogique
Ce filtre ne laisse passer qu’une bande de fréquences comprise entre la fréquence de coupure
basse fCB et la fréquence de coupure haute fCH du filtre (Fig III.23). La réponse fréquentielle du
filtre passe-bande est :
H (f )=
0 ailleurs{
1 si f CB < f < f CH
|H(f)| 20log(|H(f)|)
H (f )=
{0 si1failleurs
CB<f < f CH
|H(f)| 20log(|H(f)|)
5- Passe-tout
~~~ Un filtre passe-tout possède une bande passante et aucune bande atténuée.
Il agit comme déphaseur sans changer l’amplitude du signal.
|H(f)| 20log(|H(f)|)
1 0
Traitement du signal 121 S. HAMDOUNE
0
Filtrage analogique
Un filtre idéal transmet toutes les composantes utiles sans atténuation ni déphasage tout en
éliminant complétement les signaux indésirables. Il a donc une atténuation nulle en bande
passante et infinie en bande coupée et une largeur nulle de bande de transition, entre la bande
passante et la bande coupée (Fig III.26).
Considérons le filtre passe-bas idéal de la figure (III.26) de réponse fréquentielle H(f).
La réponse impulsionnelle est d’après la relation (II.45) :
h(t) =TF -1[H(f)] = sinc(f)
On applique à l’entrée du filtre une impulsion à l’instant t = 0. Sur la figure (III.27), on
observe que l’effet est obtenu avant la cause, la réponse commence avant que l’impulsion ne
soit injectée dans le filtre à l’instant t = 0. Le système n’est pas causal, le filtre n’est pas
physiquement réalisable, par conséquent le filtre idéal n’existe pas.
|H(f)|
0
-1 -0.5 0 0.5 1
f
0.5
-5 0 5
f
Fig III.27. Réponse impulsionnelle du filtre idéal de la figure III.26
2- Filtre réel
La figure (III.28) montre que le filtre réel présente des imperfections dans sa réponse
fréquentielle :
des ondulations dans la bande passante. Le gain n’est pas parfaitement égal à 1.
des ondulations dans la bande coupée ou atténuée. Le gain n’est pas parfaitement nul.
La transition entre la bande coupée et la bande passante est progressive, il ne se fait pas
avec une pente infinie.
1
ondullations dans la bande passante
bande de transition bande de transition
0
0
On définit le filtre réel par rapport à son correspondant idéal par les caractéristiques
suivantes :
Amax : atténuation maximum tolérée en bande passante.
Amin : atténuation minimum tolérée en bande coupée ou atténuée.
fp : fréquence de frontière de la bande passante.
fa : fréquence de frontière de la bande coupée ou atténuée.
On appelle gabarit, la représentation graphique des conditions limites. Le gabarit est
caractérisé par 2 points (fp, Amax) et (fa, Amin) comme illustré sur la figure (III.29).
On utilisera souvent le gabarit d’atténuation A en fonction de la pulsation ω.
Amax 0
bande transition
Amin
bande coupée
bande passante
0
fp fa
a- Passe-bas
Le filtre passe-bas ne transmet que les signaux de fréquence inférieure à f p (ωp = 2πfp). Le
gabarit doit avoir :
Une valeur maximale Amax de l’atténuation dans la bande passante.
Une valeur minimale Amin de l’atténuation dans la bande coupée.
0
Amax
Attenuation (dB)
Amin
Bande de
Bande passante transition
Bande coupée
0 wp
ω wa
ωa
p
Fig III.30. Gabarit d’un filtre passe-bas réel
b- Passe-haut
Le filtre passe-haut ne transmet que les signaux de fréquence supérieure à f p. Le gabarit doit
avoir :
Une valeur maximale Amax de l’atténuation dans la bande passante.
Une valeur minimale Amin de l’atténuation dans la bande coupée.
0
Amax
Attenuation (dB)
Bande coupée
0 wa
ω wp
ω
a p
c- Passe-bande
ω0
0
Bande de transition
Bande de transition
Amax
Attenuation (dB)
0
ωw1a
1a
w1p
ω1p w2p
ω2p
w2a
ω2a
d- Coupe bande
ω0
0
Bande de transition
Bande de transition
Amax
Attenuation (dB)
Amin
3- Normalisation de la fréquence
L’atténuation est la plus plate possible dans la bande passante, il n’y a pas d’ondulation ni
dans la bande passante ni dans la bande coupée.
La figure (III.34) montre que lorsque l’ordre n du filtre tend vers l’infini, la réponse tend vers
celle d’un filtre idéal.
0.4
0.2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fréquence f
a) Propriétés
- 40 dB/déc
-30
-40
-50 - 60 dB/déc
-60
-1 0 1
10 10 10
f
Fig III.35. Pente -20n dB/décade
b) Fonction de transfert
2 1 1
|H ( jΩ)| = 2
=
| A( jΩ)| 1+ε 2 Ω2 n
Posons p= jΩ, la fonction devient :
1 1 2
=|H ( jΩ)| pour Ω =− p
2 2
H ( p ) . H (−p )= =
( pj )
2n 2
n 2n
2 1+ ε (−1) p
1+ ε
H(p) n’a aucun zéro, ni aucun pôle sur l’axe imaginaire. Cherchons les pôles de H(p).H(-p).
Les pôles sont les racines de l’équation :
( ) =0
2n
2 p
1+ε
j
( ) = −1ε = ε1 e
2n
p j (π +2 kπ )
2 2
j
1 j (π +2 kπ)
p2 n= j 2n 2
e
ε
d’où
j(π + 2kπ )
j 2n
p= 1
e
εn
L’équation admet 2n racines. On a donc 2n pôles équirépartis sur le cercle trigonométrique de
rayon ε1/n et de centre 0, comme il est illustré sur la figure (III.36).
On ne garde que les pôles à partie réelle négative, pour que le système soit stable. On aura
donc n solutions :
j( π +2 kπ )
j 2n
pk = 1
e (III.21)
n
ε
obtenues pour les valeurs de k comprises entre 0 et n – 1 ; 0 ≤ k ≤ n−1
1/n
Imaginary Part
Real Part
Fig III.36. Répartition des pôles de H(p).H(-p) dans le plan complexe pour n = 6
1
H ( p )= n−1 (III.22)
∏ (p− pk )
k=0
1 1
H ( p )= n−1 =
1
∏ ( p− pk ) p+
ε
k=0
1 (III.23)
H ( p )= pour ε=1
p+ 1
1
Imaginary Part
0.5
0 1/
-0.5
-1
-1 Real Part
Pour k = 0
jπ jπ jπ j3 π
j 1 1
p0 = 1
e4= 1
e 2 e4 = 1
e 4
2 2
ε ε ε2
Pour k = 1
j(π +2 kπ ) jπ jπ j3 π j5π
j 4 j j 1
p1 = 1
e = 1
e2 e4= 1
e 4
= 1
e 4
2 2 2
ε ε ε ε2
1 1 1
H ( p )= n−1 = = 2 (III.24)
( p− p0 )( p− p 1) p + √2 p +1
∏ (p− pk )
k=0
1
Imaginary Part
0.5
1/1/2
0
-0.5
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Pour k = 2
j8π
j 6
p2 = 1
e
3
ε
finalement pour ε = 1, on trouve :
1 1 1
H ( p )= n−1 = = (III.25)
( p− p0 )( p− p 1)( p− p 2) p3 +2 p2 +2 p+ 1
∏ (p− pk )
k=0
1
Imaginary Part
0.5 1/1/3
-0.5
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Fig III.37. Pôles du polynôme de Butterworth d’ordre 3
n polynômes
1 p+1
2 p + √ 2 p+1
2
a) Calcul d’ordre n
Atténuation (dB)
Amax
Amin
0 p
a
De l’expression ①, on tire :
ε 2 Ω2pn=10 0.1 A −1
max
③
L’expression ② nous donne :
[ ]
2n 0.1 Amin
Ωa 10 −1
= 0.1 A
Ωp 10 −1 max
Puis
[ ]
Ωa 0.1 A
10 −1 min
par suite
0.1 Amin
10 −1
log 0.1 A
1 10 −1 max
(III.26)
n=
[ ]
2 Ω
log a
Ωp
b) Calcul de ε
De l’expression ① on tire :
2 A max
log (1+ε )=
10
et
finalement
2 0.1 Amax
ε =10 −1 (III.27)
Exercice 2 :
Réponse :
Notons tout d’abord que :
−1
20
Amax =−1 dB ; Amax =10 =0,8913
−15
20
Amin =−15 dB ; A min=10 =0,1778
1
0,8913
|H()|
0,6
0,4
0.1778
0
0 50 100 150 200 250
Fig III.39. Réponse fréquentielle du filtre passe-bas de Butterworth de l’exercice 2
[ ] [ ]
2 Ωa 2 100 2 log [ 2 ]
log log
Ωp 50
2- Filtre de Chebyshev
Ils sont de deux types, le type I et le type II. La réponse fréquentielle du filtre de chebyshev de
type I est donnée par :
2 1 1
|H ( jΩ)| = 2 2
= 2 (III.28)
1+ ε T n ( Ω) | A( jΩ)|
n : ordre du filtre
ε : amplitude de l’ondulation dans la bande passante
1 n=5
2 0.5
1/(1+ ) n=8
|H(f)|
0,5
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
f
Fig III.39. Filtre de Chebyshev de type I
T 0 ( Ω )=cos ( 0 )=1
T 1 ( Ω ) =cos ( arccos ( Ω ) )=Ω
T 2 ( Ω) =cos ( 2 arccos ( Ω ) )=2 cos ( arccos ( Ω ) ) −1=2 Ω −1
2 2
n Tn(Ω)
0 1
1 Ω
2 2Ω2 - 1
3 4Ω3 - 3Ω
4 8Ω4 - 4Ω2 + 1
5 16Ω5 - 20Ω3 + 5Ω
6 32Ω6 - 48Ω4 + 18Ω2 - 1
7 64Ω7 - 112Ω5 + 56Ω3 - 7Ω
8 128Ω8 - 256Ω6 + 160Ω4 - 32Ω2 + 1
9 256Ω9 - 576Ω7 + 432Ω5 - 120Ω3 + 9Ω
10 412Ω10 - 1280Ω8 + 1120Ω6 - 400Ω4 - 50Ω2 - 1
|H ( 0 )|=¿
La relation (III.29)montre que la forme des ondulations dans la bande passante dépend de la
1
parité de l’ordre du filtre : pour n pair comme sur la figure (III.39)|H ( 0 )|= et pour n
√1+ε 2
impair |H ( 0 )|=1.
1
La réponse fréquentielle oscille donc entre 1 et dans la bande passante.
√1+ ε 2
Pour déterminer la fonction de transfert, on utilise des tables fournies pour différentes valeur
de l’ondulation. Le tableau (III.3) expose le dénominateur de la fonction de transfert du filtre
de Chebyshev d’ordre 2 à 7, pour deux valeurs différentes de ε.
Amax = 1 dB ε = 0.5088
n Dénominateur
1 1 + 0.509p
2 0.907p2 + 0.996p + 1
3 2.0353p3 + 2.012p2 + 2.521p + 1
4 3.628p4 + 3.457p3 + 5.275p2 + 2.694p + 1
5 8.142p5 + 7.627p4 + 13.75p3 + 7.933p2 + 4.726p + 1
6 14.512p6 + 13.47p5 + 28.02p4 + 17.445p3 + 13.632p2 + 4.456p + 1
7 12.566p7 + 30.06p6 + 70.865p5 + 46.53p4 + 44.21p3 + 17.865p2 + 6.958p + 1
√
0.1 A min
10
−1 −1
cosh 0.1 A
10 −1 max
(III.31)
n=
cosh−1 a
Ω
Ωp [ ]
Remarque :
−1
cosh x=ln ¿
Exercice 3 :
Reprendre l’exercice 2 en utilisant le filtre de Chebyshev de type I.
Réponse :
−1
Amax = -1 dB, wp = 50 rd/s ; A =10 20 =0,8913
max
−15
Amin = 15 dB, wa = 100 rd/s ; A =10 20
=0,1778
min
1
0.8913
|H()|
0.6
0.4
0.1778
0
0 50 100 150 200 250
Fig III.40. Réponse fréquentielle du filtre de Chebyshev de l’exercice 3
√ √
0.1 A min 1.5
10 −1 10 −1
cosh−1 0.1 A
cosh−1 0.1 −1
10 −1 max
10 −1 cosh (10.876)
n= = = =2.3369
[ ] [ ]
−1
−1 Ω a −1 100 cosh ( 2)
cosh cosh
Ωp 50
La figure (III.40) montre que puisque l’ordre n du filtre est impair (n = 3), |H(0)| = 1 et la
1
réponse fréquentielle oscille donc entre 1 et =0.8913 dans la bande passante.
√1+ ε 2
A l’opposé des filtres de Chebyshev de type I, les filtres de type II, présentent des ondulations
dans la bande coupée. La réponse fréquentielle est donnée par :
2 2
2 ε T n (1/Ω)
|H ( jΩ)| = 2 2
(III.32)
1+ ε T n (1/ Ω)
ε
La réponse fréquentielle oscille donc entre 0 et dans la bande coupée.
√1+ ε 2
1.5
n=5
1 n=8
|H(f)|
0.5
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
f
Fig III.41. Filtre de Chebyshev de type II