Étymologie: Suhuf-i-Ibrahim Feuillets D'abraham Tawrat Zabur Injil Hadiths
Étymologie: Suhuf-i-Ibrahim Feuillets D'abraham Tawrat Zabur Injil Hadiths
Étymologie: Suhuf-i-Ibrahim Feuillets D'abraham Tawrat Zabur Injil Hadiths
L'islam rassemble en 2009 1,57 milliard de fidèles,[2] appelés musulmans, ce qui en fait la seconde du
monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l'hindouisme. C’est, chronologiquement
parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le
judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.
La religion musulmane se veut une révélation arabe de la religion judaïque d'Adam, de Noé, et de tous
les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus[3]. Ainsi elle se présente comme un retour à la religion
d'Abraham (appelé Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant
comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim)[4].
Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation
d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet. Le Coran reconnaît l'origine divine de
l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme[5], tout en considérant qu'ils sont, dans leurs
écritures actuelles, le résultat d'une falsification[6] : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la
Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et
l'Injil (l'Évangile).
Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et
approbations de Mahomet, récits appelés hadiths. Cependant, les différentes branches de l'islam ne
s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths
dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant
l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas).
L’islam se répartit en plusieurs courants, notamment le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des
musulmans, et le chiisme rencontré principalement en Irak et en Iran. Ces deux courants se combattent
depuis leur origine.
La religion musulmane est en principe désignée en français par le mot islamisme (comme judaïsme,
christianisme, boudhisme, animisme, etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'islam, le mot
islamisme s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux du revivalisme musulman. Le
mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne,
au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement
de civilisation généra
Étymologie
Le mot « islam » est la translittération de l’arabe السلم, islām écouter, signifiant : « soumission »,
« allégeance », sous-entendant « à Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe اسم فعلism fi'l), dérivé
d'une radical sémitique, s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire
allégeance.
Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme
d'« Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique dans
son ensemble mais ne fait plus partie du langage courant[8].
ْ ُمmuslim « celui qui se soumet », à
Le nom d'agent (en arabe اسم فاعلism fā'il) dérivé de cette racine est سلِم
l'origine du mot français musulman. Le mot « Musulman » avec une majuscule désignait au sein de l'ex-
Yougoslavie une des communautés nationales et la désigne encore dans certains des États qui en sont
issus.
L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que
civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam[9].
On trouve aussi, particulièrement dans les anciens romans de chevalerie, le termes mahométisme et
mahométan, qui sont tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur usage actuellement, sans être
insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée
Situation contemporaine
L'islam comporte, selon les sources entre 0,9 et 1,4 à 1,8 milliard de croyants[10], soit entre 14 % et 21 %
de la population mondiale en 2007. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les
migrations et les conversions.
L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la
forme de « République islamique ». Toutefois, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et
du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie saoudite.
Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs :
l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ
300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane[11]. Au final, 20 % des musulmans vivent
dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population
musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh,
Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique
du Sud. Il y a environ sept millions de musulmans aux États-Unis et environ 5 millions en France selon
les sources principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre
est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.
Allah
Allah en arabe
Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. L'unicité de Dieu (tawhid) se
décompose en trois branches[14] :
L'unicité dans la Seigneurie (tawhid ar-Rouboubiya)
(Ou, la foi en la seigneurie d'Allah) C’est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de
donner la vie, la mort, la subsistance...). Reconnaître Allah comme Seigneur c’est lui reconnaître :
- la création, Allah est Le seul Créateur
- la royauté, Allah est Le seul à détenir la royauté
- la gérance, Allah est Le Seul à gérer la création
L'unicité dans l'adoration (tawhid al Oulouhiya)
(Ou, la foi en la divinité d'Allah) C’est le fait de vouer tout acte d’adoration à Allah, en toute exclusivité.
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent »
(Coran. Sourate 51, verset 56)
L’adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :
« Un terme qui englobe tout ce qu’Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée »
L'unicité dans les noms et attributs (tawhid al asma wa sifat)
(Ou, la foi en ses noms et attributs) Allah dans le Coran s’est attribué des noms et des caractères, tout
comme le Mahomet dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah des noms et des caractères, que tout
musulman se doit d'accepter.
- Tous les noms d’Allah sont parfaits puisque chacun d’entre eux désignent un caractère qui est lui aussi
au summum de la perfection. C’est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces noms-là.
- Les attributs d’Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.
« C’est à ceux qui ne croient pas en l’au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu’à Allah Seul
est le qualificatif suprême et c’est Lui le Tout Puissant et le Sage »
(Coran. Sourate 16, verset 60)
Exemples de noms et attributs d'Allah : al-Wahid (l'unique) al-Rahmane (le miséricordieux) al-Rahime
(le tout-miséricordieux) al-Afou (le tout-clément) al-Awal (le premier) al-Akhir (le dernier).
Ces trois branches de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier
de la foi.
Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un
emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.
Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. A titre d'exemple, les versets suivants :
« Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais
engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui". »
(Coran. Sourate 112)
« Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni
somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui
peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils
n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui
coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. »
(Coran. Sourate 2, verset 255)
Selon un hadith, il est mentionné que Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms parfaits (asma'ou l-Lahou l-
housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaitrait par cœur et les utiliserait,
d’entrer au paradis. Le Coran cite des noms/attributs comme al-'ahad (Celui Dont les perfections sont
sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d’obéir),
Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est
absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith
affirme qu’Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom
est qualifié de " العظمAl-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble"[15].
Les anges
Le Coran affirme l'existence des anges, qui sont les « messagers » d'Allah et qui sont reliés, ou identifiés,
à des attributs et Noms divins, notamment les 99 Noms d'Allah. L'ange Gabriel joue un rôle d'une
importance considérable en islam. Les anges exécutent ou transmettent les ordres d'Allah. L'« invocation
des anges » est rigoureusement orthodoxe en islam en vertu du verset coranique: « Invoquez Dieu par Ses
Noms » (Coran, 7:180).
Les Écritures
Selon la doctrine musulmane, les écritures révélées sont au nombre de 104, dont les plus connues sont le
Coran (qour’ân) révélé à Mahomet, la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à
David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des livres révélés, car
Mahomet est pour eux le dernier prophète et, de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran
demeure intact. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre et préservés dans les cieux.
Le Coran
Le Coran
Le Coran ( القرآنal qourān, « lecture ») est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre
connu à avoir été écrit en arabe, qu'il a contribué à fixer[réf. nécessaire]. Il est censé regrouper une part du
message divin[16] qui, selon la croyance musulmane, a été transmis à Mahomet. Étant illettré, ce sont
certains de ces compagnons lettrés par exemple Zaid ibn Thabit, qui ont mis par écrit les versets du
Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. Ces versets étaient écrits sur des feuillets,
pièces de cuir, os plats prélevés de carcasses d'animaux. En somme, tout support sur lequel les scribes
pouvaient écrire les versets que Mahomet dictait.
C'est le calife et ami de Mahomet, Abou Bakr, qui, peu après la mort de Mahomet, met Zaid ibn Thabit à
la tête d'un comité ayant pour but de réunir tout les versets écrits du vivant de Mahomet pour en faire un
seul ouvrage. Pour faire face à toutes erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en
présence de Mahomet et exigea deux témoins fiables à l’appui, qui avaient réellement entendu Mahomet
réciter les versets en question. C'est le troisième calife également ami de Mahomet, Outhman (calife entre
l’an 23 et l’an 35 de l’Hégire) qui demanda qu’on en fasse plusieurs copies reliées.
Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet aurait eu lieu de
manière fragmentaire par voie auditive, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de "l'inspiration
divine", durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad,
vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah appelé "Kalam de Allah", par dogme,
incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe siècle. Ibn Hanbal, aux prises avec une
véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - hadith, sunna — déclare
finalement le Coran incréé de la première à la dernière page. Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé,
ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. La seule étude du texte se résume à l'apprendre par cœur et à
en rechercher le sens transmis, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de
chaque musulman. Pour celui-ci, le Coran est un livre saint qui n'a pas subi d'altération après sa
révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps : le texte ainsi que sa
signification sont préservés sur Terre, c'est-à-dire qu'ils existent est sont détenus par la majorité selon un
hadith de Mahomet, mais cela n'empêche en rien l'existence de mauvaises interprétations chez ceux qui
ne sont pas "versés dans la science".
Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, de longueurs variables. Ces sourates
sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »).
L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connait a été dicté par Mahomet.
La plupart des musulmans ont un grand respect pour le Coran et font les ablutions, c'est-à-dire se lavent
comme pour faire les prières, avant de le lire. Les vieux exemplaires sont brûlés, et non détruits comme
du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte
contenu dans le livre est censé être une manifestation de la puissance de Dieu et est considéré par les
musulmans comme un miracle accordé à leur prophète.
La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l'arabe. Cette partie
correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Ceux qui ont mémorisé le Coran
en entier sont connus sous le nom de hāfiz (pluriel huffāz). Il existe plusieurs traductions du Coran de
l'arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version
originale en langue arabe et que les traductions étant d'origine humaine sont imparfaites et faillibles et
aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l'arabe, et enfin parce que
le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions comme des
commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De
nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui
faisant face. Selon certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire[réf. nécessaire], penser à reproduire
le Coran dans une langue autre que l'arabe est en soi un péché, mais l'explication et l'explicitation du
livre dans toute autre langue que l'arabe ou en arabe (afin de faire comprendre le texte original) sont
permis s'il est réalisé par quelqu'un comprenant non pas les mots selon la langue mais selon les règles de
la religion[réf. nécessaire].
Ses prophètes
Les musulmans considèrent que l’envoi des prophètes est une clémence et une grâce d'Allah pour ses
créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur
fonction principale est donc de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur
éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les
miracles qui constituent des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.
Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire [réf. nécessaire]. Ils
sont nécessairement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une
bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique. Le premier est Adam et le dernier est
Mahomet.
Selon l'islam tous les prophètes sont musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans sa religion. En
effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de
Mahomet envoyé pour son époque.
Les textes expliquent que Adam a inauguré la fonction prophétique, tandis que c’est par Mahomet, le
dernier, qu’elle a été clôturée. Leur nombre est très grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm),
David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro
(Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh),
Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah).
MOHAMED
Hadiths
L'au-delà
Les musulmans croient qu'un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus
importants sont :
Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde, et durera 50 000 ans. Allah jugera les
gens sans intermédiaire. Les étapes seront :
o La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront
ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés.
o Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.
o L'exposition des actes : chacun aura ses actes, bons ou mauvais, qui seront exposés.
o La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.
o La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.
o Le pont (el-sirat) : Il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-
dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront
(ceux qui n'acceptent pas le Coran)[22].
o Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin duquel les musulmans pieux
boiront avant d'entrer au paradis.
o L'intercession : Avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieux,
intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment.
o L'enfer (jehennema) : C'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire,
seront châtiés les « infidèles »[22]. L'interprétation des versets coraniques relatifs à la
« durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.
o Le paradis (el-jenna) : C'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes
unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.
o La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y
ait un doute sur cette vision.
La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas
mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera
questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui
est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces
questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans
désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.
La prédestination
La prédestination fait partie des fondements essentiels de l'islam. Elle consiste à croire que tout ce qui se
produit dans ce monde - qu’il s’agisse de nos actes volontaires ou involontaires - est prédestiné par Allah.
Sa volonté se réalise toujours selon sa sagesse éternelle. Ainsi, toute chose – bonne ou mauvaise - qu'Allah
a su qu’elle existera se réalisera en temps voulu. Et celle dont Allah n’a pas voulu l’existence, ne se
réalisera pas. Par conséquent, si tous les gens se mobilisent pour nous faire profiter d’un bienfait ou pour
nous causer un mal qui ne nous a pas été prescrit, ils n’y parviendront pas.
Allah a tout prescrit dans le « tableau préservé » (al-lawhou al-mahfoûdh) comme l'apprend le Coran :
« C'est Nous (Allah) qui ressuscitons les morts. Nous faisons inscrire ce qu'ils ont fait et les conséquences
de leurs œuvres. Et Nous avons dénombré toute chose dans un Tableau clair.» [23]
Autres croyances
Interdits alimentaires
Articles détaillés : Halal et Haram.
La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces
règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit
aussi ce qui est illégal ou haram (harām). Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont
été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et
non l'ensemble des musulmans.
La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses
produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le
chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande
d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou
par des « gens du livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas
être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée.
Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halal, bien
que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages
comme haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un
musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.
L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être
abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du
Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre »[24]. La viande kasher est considérée comme halal.
Symboles et représentations
Article détaillé : Représentation figurée dans les arts de l'islam.
Les sunnites ne sacralisent pas d'icônes. Selon un hadith de Mahomet[réf. souhaitée], la malédiction de Dieu
s'abat sur toute personne produisant (par le dessin, la sculpture...) un être doté d'âme y compris les
animaux, car cela est considéré par eux comme allant contre l'esprit du monothéisme. Un certain
aniconisme voire un iconoclasme plus ou moins strict existe donc dans l'islam. Ainsi, les musulmans se
servent plutôt de versets du Coran calligraphiés comme par exemple dans le palais de l'Alhambra, des
formes géométriques (arabesques) ou de représentation de la Ka'ba pour décorer les mosquées, les
maisons et les lieux publics.
On associe souvent le symbole du croissant et de l'étoile à l'islam. Il s'agit à l'origine du symbole de
l'Empire byzantin, repris à sa chute par l'Empire ottoman[25].
Un des symboles islamiques est la couleur verte. Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis
par les guerriers musulmans étaient verts. L'attrait de cette couleur est simple : les Arabes étant un
peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d'eau couleraient en
abondance, où les fidèles y porteront des habits de soie verts (Coran 18:31). Avant l'islam, la légende
d'al-Khadir (celui qui est vert), témoigne de l'importance de cette couleur pour ce peuple. Enfin,
Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et portait souvent des habits et un turban de
cette couleur. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur[26]. On
retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme aujourd'hui.
Organisation
Le califat
Les califes (arabe : خليفةsignifiant « successeur » ou « représentant ») ) désignent les successeurs de
Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit
obéissance, dans le cadre de la charia : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.
Un différend entre sunnites et chiites conduira le califat à se diviser en deux visions très distinctes : les
premiers considèrent que le calife doit être élu pour ses qualités morales et islamiques, et cela en dépit de
ses origines. Les seconds considèrent que seul un successeur filial de Mahomet peut prétendre à ce titre.
Un seul calife aurait donc de grandes difficultés à diriger l'ensemble de l'actuelle communauté
musulmane.
Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un, mais
plusieurs actes ont poussé l'unanimité des musulmans de l'époque à conclure qu'il préférait Abu Bakr
(de son vivant même lorsqu'il était malade, il lui a demandé, et à personne d'autre, de diriger la prière).
Par conséquent, le califat a été établi. Le calife a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman
lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Le titre khalifat rasul
Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est devenu le titre courant.
Les chiites ne reconnaissent que le quatrième calife, étant Ali, père de tous les imams. Les chiites estiment
que le calife suivant, Yazid Ier a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes
aurait perdu sa légitimité.
Certains califes étaient souvent appelés amīr al-mu'minīn « أمير المؤمنينcommandeur des croyants ». Le
titre a été raccourci et francisé en « émir ».
Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet,
soucieux de rester dans le droit chemin et craignant Allah. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des
califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers
Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité
suprême, limitant ainsi ce que le calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes étaient les chefs
spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la
marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascension des
oulémas, et l'éloignement de certains califes de la pratique pure de la religion.
Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été
revendiqué de manière controversée par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par
d'autres lignées en Espagne, en Afrique du nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans
portaient simplement le titre de sultan ou émir, et prétaient allégeance à un calife qui avait souvent peu
d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat ottoman en 1924.
Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, il a été peu évoqué depuis
1924. De nombreux musulmans souhaiteraient le rétablissement du califat, mais des restrictions ainsi que
l'activité politique de nombreux pays à majorité musulmane, combinés aux obstacles pratiques à
l'unification de plus de cinquante États-nations en une seule institution ont limité les efforts pour le faire
revivre.
La loi islamique
Clergé
Sunnisme
Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la
communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et
n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme,
il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie
du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à
la prière, n'est pas un prêtre non plus.
L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se
nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour
répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (`[ ِعباداتibādāt],
pratiques cultuelles, pl. de [ ِعبادةibāda]) ou sociales ([ ُمعا َملةmu`āmalāt], « comportements », pl. de ُمعا َملت
[mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.
1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de
mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en
tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces
compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses
juridiques sur des questions nouvelles ;
4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la
Sunna ;
5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.
Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.
Chiisme
Le chiisme orthodoxe de la secte usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs
niveaux hiérarchiques, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle
d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion
décentralisée .
En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la
formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans
d'étude au minimum.
Calendrier islamique
Variantes théologiques
Le sunnisme
Le sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant considéré orthodoxe, et de loin le plus répandu. Le
sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a
eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme
en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition : le
hanafisme (de Abû Hanifâ, 700-767) ; le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ; le
chaféisme de Al-Shafi'i 768-820) ; le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Ces quatre écoles ont donné
forme à plusieurs groupes musulmans sunnites. Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par
opposition aux différents groupes considérés égarés.
Le chiisme
Le chiisme est divisé en différentes branches, dont les trois principales sont le chiisme duodécimain (90 %
des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes, les « orthodoxes », tels les usuli (clergé
d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki, et les « hétérodoxes », tels les alaouites ou « Nusayri » de
Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabak, Kakai, Kirklar etc. ; le chiisme
septimain (ou ismaélien) ; le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie /
Israël / et du Liban.
Le kharidjisme
Autres
Un quatrième courant, qui s'est éteint au moyen-âge, le motazilisme, est une école interprétative
rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du
VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les Acharites (disciples de
al-Ach'ari 873 - 935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite
résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.
Un marabout et son chapelet (1890)
Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints,
polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre
de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit,
qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux très mystiques jouent à la
fois les rôles de prédicateur, de sorcier, d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs
surnaturels ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les
dote en effet d'un pouvoir sacré. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le
XVIe siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de
croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des
pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, rejoignant parfois des croyances animistes
traditionnelles de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des
sorciers qu'à des imams. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du
mot « marabout », qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les
successeurs du saint, etc. Ils sont considérés non-musulmans par l'islam orthodoxe.
Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de
l'islam. Souvent issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont encore très présentes
dans les sociétés rurales traditionnelles, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée,
s'exprimant essentiellement, en ce qui concerne l'islam, à travers des « confréries musulmanes ». Ces
mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés.
Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges
archaïques de croyances superstitieuses. Il faut également mentionner l'apparition, au XXe siècle, des
musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.
La Zaouïa
Article détaillé : Zaouïa.
Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une
structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la
racine du mot arabe (angle ou recoin).
Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude
et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques
spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.
La communauté soufie ([ را ِبطةrābita]) se regroupe dans un ribat ([ ِرباطribāt]) parfois fortifié. Au
Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les
membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts ([ َم ْربوطmarbūt] ou [ ُمرابِطmurābit]).
Le soufisme
Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour
désigner des ascètes.
Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf,
signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des
vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés
symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde[27]).
Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et
ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Elle connait son développement maximum à Bagdad
entre 750 et 950. Le soufisme est donc une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux
qui sont alors appelées soufistes). Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la
jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se
concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la
soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit
du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances
font l'objet de critiques, souvent formulées par les salafistes voire par le reste des sunnites, qui
considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.
En Afrique noire, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, fondée en 1166, surtout active du
Moyen-Orient à l'Inde, et la al-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle par Ahmed Tiijânî
(mort en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion
sans restriction aux préceptes coraniques. (prières, aumône, jeun, pèlerinage à la mecque, eviter de faire
du tort à son prochain, amour...etc) le tidjanisme.
Madaniya
La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet par une chaîne de
transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick
Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mustaghânim (Algérie) où il a passé
trois ans en compagnie de son maître Ahmad al-’Alâwî, il s’installe en Tunisie et débute une vie
spirituelle qui allait durer 40 ans, passés dans la diffusion de la voie spirituelle. Il commence ses prêches
et discours dans les campagnes et les zones rurales avant de s’attaquer aux grandes villes de la Tunisie.
Selon l’étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept milles disciples ainsi qu’une dizaine d’ouvrages
édités. Toute sa vie durant, il n’a cessé de former les aspirants, de purifier les âmes et d’instruire ses
disciples notamment par les sciences religieuses classiques telles que le droit musulman, la théologie
musulmane et la langue arabe. Il laisse une littérature abondante axée sur la moralité religieuse, la
spiritualité sunnite et l’impératif d’observer les préceptes de l’islam. En outre son exégèse coranique de
certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi’a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il
compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par
son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la šarî’a (le savoir
exotérique). Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier
à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les
œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi
quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète) permettent d’exhorter
les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé . [28]
Les Druzes
La naqshbadiya
La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan
et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha' al-ddîn Naqshband, elle concerne environ 10% des
musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi
des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à
des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie
(al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des
prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Les membres
versent jusqu'à 30% de leur salaire à la communauté.
Les Ahmadîs
Mirzâ Ghulâm Ahmad (v. 1839-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté
religieuse organisée, l'ahmadiyya. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se
présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les
hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Aujourd'hui
encore, très dynamiques, les Ahmadîs sont environ 500 000, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde,
au Nigeria, au Surinam, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en
Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite.
Le Tablîgh
Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman. Le Jama'at al-tablîgh est une
association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une
pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : « l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et
Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre. »
Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités
différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la « tournée ») et répandre les idées du tablîgh (la
« proclamation »). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de
Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines
(khouroudj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.
La Ka'ba, à La Mecque
Histoire
Articles détaillés : Histoire de l'islam, Origines de l'islam et Histoire de la conquête musulmane.
L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un
siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest
vers l'Asie centrale dans l'est. Celui ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a
rapidement fini en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna.
Ensuite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde
musulman, et beaucoup d’empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable
d'unifier le monde islamique.