CH2 La Personnalité 2020-21

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HEM AU: 2020/21

Enseignant : Mouhsine DIOURI

Psychologie
Sociale :
concepts
fondamentaux

1
Chapitre II.1 :

La personnalité en
psychologie sociale

2
Les sources du comportement
individuel
Un corps,
Individu qui doit être pris en compte et respecté pour entretenir une
efficacité durable.
Une en*té Dans les organisa>ons, par exemple, ce sont les spécialistes de
subdivisée en trois l’ergonomie qui se préoccupent de ceAe ques>on.
éléments plus ou
moins bien
coordonnés. Un cerveau,
« Indivis » signifie lieu principal d’élabora*on des ra*onalités et de la
ce qui n’est pas
divisé en soi-même.
coordina*on des conduites.
qui forme une unité
et un Tout. Un cœur,
des affects ou des sen*ments, qui vont conduire l’individu à
agir, tout autant que son cerveau.

•  L’individualisme est une fermeture sur soi, dont les formes aAénuées sont représentées par
l’égocentrisme, l’égo*sme, l’égoïsme, et dont la forme extrême serait l’au*sme (ou vie
uniquement intérieure imaginaire et centrée sur soi avec absence de contact extérieur).
•  S’individualiser, c’est se séparer, se cons>tuer comme original, se singulariser. 3
Les sources du comportement
individuel
La personne caractérise l’unité morale du sujet.
Terme « personne » vient du la>n persona, qui désigne le masque de
l’acteur du théâtre an>que au travers duquel (per) passe le son (sona).
Le mot personne désigne un être ra*onnel et conscient de soi-même,
qui possède une iden>té qui lui est propre.
Droit : une personne est tout être ou organisme suscep*ble d’acquérir
Le sujet des droits et de contracter des obliga*ons juridiques.

Le personnage son rôle social.


On est un personnage parmi une mul*tude de personnages possibles,
le personnage incarne une fonc*on sociale variable selon les situa*ons
sociales.

La personnalité son individualité psychologique.


La personnalité qui est une par*cularisa*on accrue du sujet est le
personnage le plus habituel, Valéry dit : “ ma personnalité est [...] le
caractère d’un rôle que je sais par cœur ”.
4
Construction de la personnalité
Les valeurs sont à l’origine de la cons*tu*on d’une personnalité.
Le soi (la dimension individu)
Il semble qu’à l’âge de 12 ans environ tous les équilibres nécessaires au développement de
l’égo aient été mis en place.
L’aKen*on à l’autre (la dimension sujet)
C’est grâce à la naissance, entre 0 et 6 mois, des mécanismes de l’empathie et à leur
développement au moment de l’appari>on du cortex préfrontal que l’être humain prend en
compte l’importance de l’autre dans ses raisonnements.
Le rôle de la mère est essen*el pour la mise en œuvre de ce process de manière op>male.
C’est d’abord par son contact que l’aKachement aux autres va se faire car c’est elle qui va
proposer à l’enfant les premiers codes nécessaires à son développement. A l’âge de 12 ans
tous ces mécanismes sont mis en place.
La prise en compte des normes (la dimension personne).
Elle naît sans doute étonnamment de très bonne heure. Le rôle du père semble primordial
dans la mise en œuvre de ce processus. C’est en « intégrant le père » dans une période
cri*que se situant entre 6 et 7 mois après sa naissance que l’enfant jusqu’alors totalement
tourné sur lui- même (stade fusionnel) en prenant conscience de l’extérieur se met à intégrer
la norme. C’est à ceAe période que des aires par>culières de son hémisphère gauche se
développent, et qu’il se prépare à accueillir la norme en s’ouvrant sur l’extérieur. Dès l’âge de
7 ans ceAe dimension semble défini>vement acquise 5
Définition de la personnalité

La personnalité :
•  La personnalité correspond à la par*e visible et audible
du rôle joué par l’individu.
•  C’est bien ceAe concep>on que Carl Gustav Jung
(médecin psychiatre, 1875-1961) reprend avec son
concept de persona, qui s’oppose au concept d’anima
correspondant à l’âme, aux aspects latents ou
inconscients.

Pour l’OMS (1992), « la personnalité est un paAerns


(schémas) de pensées, sen*ments et
comportements qui caractérisent le style de vie
par>culier d’un individu et son mode d’adapta>on. »
Il résultent de facteurs cons>tu>onnels,
développementaux et du vécu social.

6
Définition de la personnalité

« Qu’est-ce qui cons>tue la personnalité ? »

La personnalité est le profil global d’un individu, une


combinaison de traits qui font de lui un être unique
dans sa manière de se comporter et d’entrer en
rela*on avec autrui.
Les traits de
personnalité •  Pour certains, la personnalité englobe un ensemble de
Caractéris>ques caractéris*ques à la fois mentales et physiques;
mesurables et
rela>vement stables •  Ces caractéris>ques orientent les percep*ons d’un individu, sa
de la personnalité.
façon de penser, ses actes et ce qu’il ressent.

7
Structure de la personnalité
Dans la perspec>ve cogni*vo-comportementale, l'être humain
vient au monde riche de tout un ensemble de bagages, géné*ques
et physiologiques sur lesquels il pourra s'appuyer pour interagir
avec son environnement et effectuer les appren>ssages nécessaires
à la ges*on des situa*ons auxquelles il sera confronté.

Trois ou*ls principaux lui permeAent d'être en rela>on


avec son environnement : les cogni*ons, les émo*ons et
les comportements.

8
Structure de la personnalité

Le terme «émo*on» Le terme «cogni*on»


regroupe regroupe les pensées, les
images, les souvenirs, qui
•  les affects de la personne
permeAent à la personne
(angoisse, peur, tristesse,
colère, joie, plaisir, etc.) et •  de penser le monde qui
l'entoure,
•  ses sensa*ons
physiologiques •  de l'appréhender par la
(accéléra>on du rythme raison,
cardiaque, bouffée de •  de lui donner un sens,
chaleur, noeud dans •  de décoder les informa>ons
l'estomac, boule dans la qui lui en parviennent,
gorge, etc.).
•  de les traiter.

Le terme «comportement» correspond à :


•  Ce que fait l'individu (actes, ac>ons motrices),
•  Ce qu'il dit (discours, comportement verbal),
•  Ce qu'il exprime par ses agtudes, ses regards, la posi>on de
son corps, le ton de sa voix, etc. (comportement non verbal).
9
Structure de la personnalité

Part de l’inné (immuable) Part de l’acquis (muable)


Ces deux influences
agissent de concert et
s’équivalent
L’hérédité est responsable – par L’environnement, il est lié à :
l’intermédiaire des gènes – de la transmission §  des facteurs sociaux,
des parents aux descendants de caractères §  des facteurs culturels
tels que les traits physiques, le sexe et §  des facteurs conjoncturels.
certains éléments de la personnalité.
L’environnement façonne la

personnalité.
L’hérédité établi les limites dans lesquelles
L’environnement détermine le
certains traits de personnalité peuvent se
développer. développement des traits à l’intérieur
de ces limites.

Tempérament Caractère

Personnalité
Un cadre de travail de type autoritaire pourrait accentuer une
tendance innée à l’autoritarisme. 10
Structure de la personnalité

Part de l’acquis
•  Les facteurs sociaux interviennent aussi dans la construc>on de la
personnalité :
•  Le milieu familial,
•  La religion,
•  Toutes les rela>ons sociales qu’on établi au cours de sa vie dans des
groupes plus ou moins structurés (groupes d’amis, équipes spor>ves,
groupes de travail…)

•  Les facteurs conjoncturels favorisent ou inhibent l’expression de


certains traits de la personnalité humaine.
Exemple :
Pendant un cours ou une réunion, vous pouvez vous contenir et ne pas
manifester le côté expansif de votre personnalité; celui-ci se révélera à
l’occasion d’un événement spor>f, où vous serez plus démonstra>f.

11
Toutes les ressources sont
dans la personne

Nous possédons toutes les ressources Ce présupposé de la PNL


invite chacun à reprendre
nécessaires pour obtenir les résultats
du pouvoir sur sa vie.
escomptés.
Il considère que les limites
•  Elle signifie que tout le monde a le poten*el d’une personne ne sont
nécessaire pour évoluer. que la représenta*on
qu’elle s’en fait,
•  Vous n’avez peut-être pas toutes les
en restant prisonnière
ressources internes nécessaires mais vous d’elle-même, de l'image
avez les ressources internes qui vous qu’elle se fait d’elle-même
permeKent d’acquérir de nouvelles et de l'image d’elle-même
qui lui a été donnée.
ressources internes et externes.

12
Chapitre II.2 :

Le tempérament et le
caractère

13
Définition du tempérament

Le tempérament •  Il rend compte des aspects affec*fs et


émo*onnels, précoces et biologiquement
déterminés de la personnalité.

•  C’est la base biologique de la personnalité.


•  Il manifeste une bonne stabilité de l’enfance
à l’âge adulte.

•  Le tempérament, donnée de base de la


personnalité, reste le même toute la vie et
confirme le dicton : « Chassez le naturel, il
revient au galop ».

•  Il n’y a pas de bons ou de mauvais


tempéraments,
•  Il n’y a pas de jugement de valeur sur le
tempérament. Il est ce qu’il est.
14
Définition du tempérament

Le tempérament
Pour Allport (1937), c’est le « style émo*onnel d’un
individu (réac>vité aux s>muli émo>onnels, le degré et
la rapidité de sa réponse, son humeur habituelle). »
Les enfants naissent avec un tempérament : celui-ci est en par*e déterminé
géné*quement.
•  Il condi*onne leur niveau d’ac*vité, d’aAen>on, d’anxiété, de >midité,
d’irritabilité et d’adaptabilité aux situa>ons nouvelles.
•  Il condi*onne aussi le degré d’intensité de leurs émo*ons, leur niveau de
sensibilité à ce qu’ils voient, à ce qu’ils entendent et à ce qu’ils touchent.

•  Le tempérament est l’ensemble des réponses automa*ques aux


s>mula>ons émo>onnelles qui forgent les habitudes.
•  D’origine plutôt héréditaire, il manifeste une bonne stabilité de
l’enfance à l’âge adulte. 15
Définition du tempérament

Le tempérament
Des chercheurs ont mis au point 9 caractéris*ques pour décrire les traits
de tempérament. Elles expliquent, en gros, les modes de comportement
qui définissent la personnalité d’un enfant. Elles peuvent vous aider à
mieux comprendre votre propre comportement et celui des enfants :

•  Le niveau d’ac*vité
•  La régularité et la rythmicité
•  L’approche, le recul et les premières réac*ons
•  L’adaptabilité
•  Le seuil sensoriel et la sensibilité sensorielle
•  L’intensité de réac*on
•  L’humeur
•  La concentra*on
•  La persévérance et la durée de l’aKen*on
16
Types de tempérament

Tempérament facile :
C’est la combinaison d’une régularité des cycles biologiques,
d’une tendance à approcher les s>muli nouveaux, d’une
adapta>on rapide au changement, d’une humeur
généralement posi>ve.

D’après Chess Tempérament difficile :


(1990)
C’est la combinaison d’une irrégularité des cycles
biologiques, de réponses de retrait devant la nouveauté, de
lenteur d’adapta>on, de réac>ons émo>onnelles intenses
et néga>ves.

Tempérament intermédiaire :
Adapta>on lente, réac>ons émo>onnelles néga>ves mais
de faible intensité.
17
Définition du caractère

Le caractère
•  Le caractère en revanche est évolu*f, il est le fruit du vécu, de
l'éduca>on, influencé par l’appren>ssage socioculturel et de la
volonté.
AKribut :
Ce qui appar>ent •  Il mûrit par étapes jusqu’à l’âge adulte.
en propre à
quelqu’un ou à
•  Le caractère correspond aux aKributs acquis par l’expérience,
quelque chose. l’appren>ssage et la culture.
Signe dis>nc>f.
•  Il peut être mesuré à un moment donné par un ques>onnaire de
personnalité.
•  C’est le versant acquis et conscient de la personnalité.
•  Le caractère est plus malléable, modifiable que le tempérament.
•  Plus la vie avance, moins notre expérience agit et plus le poids de
l’inné augmente (la nature reprend ses droits).

La conscience, quant à elle, joue un rôle d’arbitre entre les


prédisposi>ons du tempérament et les acquis du caractère.
18
Définition du caractère

•  Il reflète l’idée que nous nous faisons de nous-même et


des autres, idée qui influence nos inten>ons et nos
agtudes volontaires.

•  Le caractère inclut de nombreux paramètres, comme la


force ou la faiblesse, la générosité ou la radinerie.

•  Un caractère fort : montre de la fermeté devant des


situa>ons complexes, alors qu'un caractère faible aura
tendance à les éviter.

•  Le caractère peut être émo*f, primaire, avec de vives


réac>ons, ou secondaire, avec une apparente absence de
réac>on.

19
Le tempérament et le caractère

U*lisons une métaphore :


•  Si vous imaginez un orchestre avec des musiciens,
l’instrument sera votre « tempérament »,
•  le musicien sera votre « caractère » et
•  le chef d’orchestre sera votre « conscience ».
•  Le tout est de savoir quel instrument vous êtes, de quel
instrument vous jouez, est-ce un piano, un violon ou une
flute ?
•  Si vous pouviez découvrir de quel instrument vous jouez,
vous pourriez trouver le bon emplacement dans
l’orchestre, choisir le bon type de musique, savoir si vous
devez être soliste, être en trio ou dans un orchestre
philarmonique.
20
Les traits de personnalité selon le
modèle à cinq facteurs
Début des années 90, des études ont permis d’élaborer un modèle
de personnalité à 5 facteurs qui synthé>se les listes interminables
de traits de personnalité et les ramène à 5 grandes dimensions
(les « Big Five »)
Les tests normalisés
d’évalua>on de la
personnalité 1.  Extraversion - Introversion
permeAent
d’évaluer un C’est le degré d’engagement du sujet dans ses rela>ons interpersonnelles et
individu par rapport dans son environnement extérieur.
à chacune de ces Les extraver*s: sont ac>fs, énergiques, enthousiastes, confiants, sociables,
dimensions et de se
assuré, communica>f, chercheurs de sensa>ons mais aussi impulsifs,
faire ainsi une idée
de sa personnalité
insouciants et coléreux.
globale. Les introver*s: sont réservés, ont peu d’élan vital, sont peu confiants et >mides.

2.  Amabilité ou agréabilité
Pôle posi*f : le fait d’être facile à vivre, confiance, coopéra>vité, affabilité
(courtoisie, politesse), sympathie, affec>on.
Pôle néga*f : indifférence, méfiance, intransigeance, dureté.
21
Les traits de personnalité selon le
modèle à cinq facteurs

3.  Applica*on ou conscience


Pôle posi*f : goût de l’ordre, auto-contrôle, responsabilité, fiabilité,
persévérance, discipline.
Pôle néga*f : nonchalance (lenteur, mollesse, manque d'enthousiasme),
hédonisme (fait du plaisir le principe ou but de la vie).

4.  Névrosisme (trait névro*que)


C’est la percep>on du monde extérieur.
Pôle posi*f : calme, résistance au stress, stabilité émo>onnelle.
Pôle néga*f : émo>ons néga>ves fréquentes, auto-déprécia>on, anxiété, colère,
nervosité.

5.  L’ouverture à l’expérience :


Pôle posi*f : imagina>on, curiosité et sensibilité ar>s>que, large d’esprit, absence
de dogma>sme (agtude consistant à rejeter le doute ou la cri>que)
Pôle néga*f : obs>na>on, rigidité, peur de la nouveauté.
22
Chapitre II.3 :

Le Soi en
psychologie sociale

23
Introduction

« Comment se fait-il que le Soi


représente un thème d’étude en
psychologie sociale ? »

24
Introduction
•  Vous est-il déjà arrivé d’avoir à vous présenter à d’autres
et d’essayer de faire bonne impression ?

•  Avez-vous quelque peu exagéré la réalité ?


•  Comment vous êtes-vous alors sen> : coupable ?
•  Mais qu’est-ce qui fait en sorte que nous pouvons
présenter notre personne aux autres ?

•  Quel processus nous évalue et fait en sorte qu’on se sent


coupable de ne pas avoir agi selon ses valeurs
personnelles ?

Nous verrons dans ceAe par>e, que le Soi joue un rôle crucial
dans la régula*on de notre comportement, notre affect et
nos pensées.
25
Introduction

Le soi est l’un des construits le plus vieux et le plus Autant d’expressions
étudié de nos jours en psychologie sociale. contemporaines qui
meAent en évidence
Les construits suivants représentent des domaines ceAe nouvelle
d’étude très populaires : aspira*on, ancrée en
•  Culte (vénéra>on, adora>on) de Soi, chacun de nous, à
être, devenir, rester
•  Exalta>on (enthousiasme excessif) de Soi, pleinement soi-même.
•  Concept de Soi (Hage, 1992),
•  Conscience de Soi (Gibbons, 1990),
•  Présenta>on de Soi (Leary & Kowalski, 1990),
•  Vérifica>on de Soi (Swann, 1985), Nous vivons
•  Schémas sur le Soi (Markus & Wurf, 1987), dans une ère qui
•  Es>me de Soi (Baumeister, 1993), encourage la
•  Monitorage de Soi (Snyder, 1987), connaissance de
Soi
•  Confiance en Soi,
•  Amour de Soi,…
26
Introduction

« Comment se fait-il que le Soi représente un


thème d’étude en psychologie sociale ? »

1.  Le Soi est en grande par*e une « créa*on sociale ».


•  Nous vivons dans un environnement social où un tas de s*muli
tels la télévision, la radio, les livres, nos parents et amis
influencent de façon directe ce que nous sommes ou sommes en
train de devenir.
•  Il serai erroné de croire que nous sommes des personnes
immuables, interagissant avec d’autres gens également
inchangeants.
•  Nous nous façonnons au fil des interac>ons avec les autres.
•  Notre Soi est le produit de l’environnement social qui nous
entoure.
27
Introduction

« Comment se fait-il que le Soi représente un


thème d’étude en psychologie sociale ? »
2.  L’influence déterminante qu’il a sur notre comportement
social.
•  Le Soi n’est pas uniquement un contenu représentant ce que
nous sommes et comment nous nous percevons, mais il est aussi
un ensemble de structures et processus au cœur même de la
plupart de nos pensées, sen>ments et ac>ons.
•  La façon dont nous percevons les autres dépend en bonne
par*e de notre percep*on de nous-mêmes.

Le Soi résulte en bonne par*e de l’influence des autres et les


diverses ramifica>ons qu’il engendre viennent influer sur le
moindre de nos comportements envers les gens qui nous
entourent. Il mérite donc une place de choix dans notre analyse
du comportement social.
28
Qu’est-ce que le Soi ?

•  L’être humain peut raisonner et s’il le fait


il doit bien y avoir une en>té chez ce
dernier qui en est responsable : ceKe
en*té, c’est le Soi.

•  Peu importe le nom qu’on donne à ceAe


en>té : l’âme, l’esprit, la pensée ou le Soi,
ceAe présence intérieure fait son
appari>on chaque fois qu’on se penche
sur son intérieur.

29
Qu’est-ce que le Soi ?
Entité
intérieure
Le Soi
Âme
Esprit Le Moi ou Connu Le Je ou Connaissant
Pensée
Soi comme
Soi comme
CeAe en>té fait contenu
Histoire sur nous-
processus
son appari>on
chaque fois mêmes
qu’on se penche Les caractéris>ques Historien
que nous croyons Remplit plusieurs
sur son for
posséder en tant fonc>ons telles
intérieur. l’évalua>on de Soi, la
qu’individu, tels notre
corps, notre présenta>on sociale et
L’illustre personnalité, etc. bien d’autres.
psychologue Le contenu de notre Soi
William James peut être perçu par
(1890) l’agent percepteur.

William James est le Lorsqu’on dirige notre


Dans les faits, il y a certains
premier chercheur aKen*on vers l’intérieur de
nous même nous pouvons recoupements entre les deux
psychologue a
alors entrer en contact avec par*es du Soi. Après tout, il s’agit
proposé une
le contenu de notre Soi. toujours de la même personne!
dichotomie du Soi. 30
Construction du Soi
Soi comme contenu ou objet Soi comme
processus

Le concept de Soi L’es*me de Soi Les schémas sur le La présenta*on de


Soi Soi
Le concept de Soi C’est une aotude intérieure
représente la descrip*on qui consiste à se dire qu’on a CeAe dimension Elle correspond aux efforts
de Soi (par ex., « Je suis de la valeur, qu’on est regroupe diverses que nous faisons pour
diplomate »). important représenta*ons contrôler l’impression que
cogni*ves propres à nous allons donner à autrui.
Il représente un résumé Il renvoie au critère évalua*f
établi en fonc>on d’une l’individu. La présenta*on de Soi
des percep*ons et des authen*que
norme idéale construite à
connaissances que les Les Soi possibles (ce C’est une image de Soi
l’aide de comparaisons avec
gens possèdent de leurs les autres personnes. qu’on « pourrait » présentée aux autres, tel
qualités et devenir plus tard), qu’on est.
caractéris>ques. Elle renvoie aux jugements de
La présenta*on de Soi
valeur de la personne quant à Les Soi idéaux (ce qu’on
Le concept de Soi ne « voudrait » être). stratégique
ce qui la caractérise et
cons>tue pas C’est une image de Soi
l’iden>fie.
présentée aux autres de
nécessairement une
C’est l’évalua*on que l’on se telle sorte qu’elle
vision « objec*ve » de ce corresponde à leurs
que nous sommes. fait de soi-même (bon/
mauvais ; posi*f/néga*f) percep>ons et à leurs
aAentes.
Composante cogni*ve (ce Composante affec*ve du Soi.
que l’on connaît du Soi). C’est la conscience de la valeur Composante
du Soi. comportementale du Soi.
31
Le concept de Soi

Composante cogni*ve (ce que l’on connaît du Soi)

•  Soi matériel ou physique, Soi


spirituel ou mental et Soi social.

•  A la fois permanence de ce que


nous sommes et changements.

•  Nous effectuons une réécriture


permanente de notre histoire, pour
supporter une vue de Soi
cohérente, garder un sen>ment de
cohérence et de stabilité.
•  Ce rappel autobiographique serait
un processus reconstruc>f.

32
Le concept de Soi
Composante cogni*ve (ce que l’on connaît du Soi)

Soi matériel ou Soi spirituel ou Soi social


physique mental
Il évoque le corps de la Il renvoie aux expériences Il a trait à l’image qu’on
personne, intérieures, habiletés, projeKe ainsi qu’aux
valeurs et idéaux qui différents rôles qu’on joue
les vêtements qui devant les gens qui nous
l’enveloppent, représentent des aspects
entourent.
rela>vement stables de
la famille (père, mère, Il est le résultat de la
nous-mêmes.
frère, etc.) et les considéra*on reçue des
proches, Il désigne l’ensemble de autres personnes.
tous les états de
la maison et d’autres D’après James, compte tenu
conscience de l’individu,
biens matériels que la que plusieurs personnes
de ses tendances
personne dé>ent. reconnaissent
psychiques (dons ou
différemment un même
ap>tudes). individu, il n’y a pas qu’un
seul Soi social, mais
plusieurs Soi sociaux.
33
L’estime de Soi
Le Soi comme contenu ou objet

Composante évalua*ve
•  Plusieurs théoriciens et chercheurs (Wylie, 1979; Zajonc, 1980) postulent que nous
portons des jugements qui impliquent une évalua*on de type « bon-mauvais ».
•  Une telle évalua*on s’appliquerait également au Soi. Ainsi, vous vous percevriez
non seulement comme un étudiant mais également comme un « bon étudiant ».
•  En plus de posséder un Soi, vous possédez un Soi que vous jugez « posi*f » ou
« néga*f ».

•  Dans la mesure où une personne se respecte, s’accepte et s’évalue


posi>vement, alors nous disons qu’elle possède une es*me de Soi élevée
ou posi*ve.
•  Si une personne se rejeAe, se déprécie et s’évalue néga>vement, alors
ceAe dernière possède une es*me de Soi faible ou néga*ve.

34
L’estime de Soi

Composante affec*ve et évalua*ve du Soi

L’es*me de Soi L’es*me de Soi L’es*me de Soi L’es*me de Soi


personnelle collec*ve d’état disposi*onnelle

Elle renvoie à Elle renvoie aux Il nous arrive à tous, de vivre Evalua>on « générale » de
l’évalua*on subjec*ve jugements de valeur de certaines période néga>ves. nous-mêmes en tant que
des aAributs qui nous la personne à l’égard des Rien ne va et le monde personnes.
sont propres. caractéris>ques du ou des semble gris.
L’es>me de Soi est groupes auxquels elle Il y a également de ces
influencée par nos s’iden>fie. périodes où tout marche bien
percep*ons des groupes Expérience célèbre de et où tout ce qu’on
sociaux auxquels nous Kenneth et Mamie Clark entreprend s’avère une
appartenons. (1947) réussite.
Nos évalua*ons sur nous-
mêmes risquent de varier en
fonc*on des situa*ons.

35
Le Soi en psychologie sociale
Imaginez que vous veniez d’échouer à un examen important, puis
répondez aux énoncés.

Exemples d’énoncés servant à mesurer l’es*me de Soi d’état et l’es*me de Soi


disposi*onnelle :
Items traduits librement de l’échelle d’es>me de Soi d’état (Heatherton & Polivy, 1991)

Aucunement Un peu en Rela>vement Très en accord Tout à fait en


en accord accord en accord accord

1 2 3 4 5

1. Je suis présentement sa>sfait de mon apparence 1 2 3 4 5


2. Je suis confiant dans mes habiletés 1 2 3 4 5
3. J’ai l’impression que les autres me respectent et m’admirent 1 2 3 4 5
4. Je me sens présentement inférieur aux autres* 1 2 3 4 5
5. J’ai le sen>ment de ne pas bien faire* 1 2 3 4 5

Note : Plus le score est élevé sur les échelles et plus l’es>me de Soi est élevée.
* Le pointage pour cet énoncé doit être inversé.
36
Le Soi en psychologie sociale
Maintenant, faites le même exercice en prétendant que vous venez de
réussir cet examen.
Exemples d’énoncés servant à mesurer l’es*me de Soi d’état et l’es*me de Soi
disposi*onnelle :
Items >rés de la valida>on canadienne-française (Vallières & Vallerand, 1990) de
l’échelle d’es>me de Soi disposi>onnelle (Rosenberg, 1965)

Tout à fait en Plutôt en Plutôt en Tout à fait en


désaccord désaccord accord accord

1 2 3 4
1. Je pense que je possède un certain nombre de belles qualités 1 2 3 4
2. Dans l’ensemble, je suis sa>sfait de moi 1 2 3 4
3. Parfois je me sens vraiment inu>le* 1 2 3 4
4. J’ai une agtude posi>ve vis-à-vis de moi-même 1 2 3 4
5. Il m’arrive de penser que je suis bon à rien* 1 2 3 4

Note : Plus le score est élevé sur les échelles et plus l’es>me de Soi est élevée.
* Le pointage pour cet énoncé doit être inversé.
37
L’estime de Soi

•  L’es>me de Soi représente donc une évalua*on qu’on fait de


soi-même et qui peut prendre diverses formes (globale ou
mul>dimensionnelle; d’état ou disposi>onnelle; personnelle ou
collec>ve).
•  Une telle perspec>ve permet de rendre compte de la
Bien que plusieurs complexité de l’évalua>on que nous faisons de notre Soi.
études aient porté
sur l’es>me de Soi,
très peu d’entre elles •  Greenberg et al., 1992, dans le cadre de leur théorie de la ges*on de la
ont essayé de terreur de l’es*me de Soi.
découvrir le
pourquoi de •  Ils proposent que les gens sont mo>vés à maintenir une es*me de Soi
l’existence de posi*ve afin de se protéger de diverses sources anxiogènes
l’es*me de Soi chez
(inquiétude, angoisse) présentes dans la vie, notamment la peur de la
l’être humain.
mort.

•  Selon ceAe théorie, la personne a besoin de valoriser son existence et


de croire qu’elle a sa raison d’être dans un univers qui a un sens.
•  L’es*me de Soi posi*ve permeKrait à l’individu de contrer (en par*e)
l’anxiété vis-à-vis du fait que son existence se terminera un jour par la
mort. 38
Pourquoi l’estime de soi est-elle si
importante ?
Certaines situa>ons de comparaison viennent menacer ce sen>ment
d’es>me de soi. Cela a été mis en évidence avec l’expérience de Morse et
de Gergen (1970) : l’importance de la comparaison sociale.

Résultats : tableau récapitula*f de comparaison entre


personnes à haute et faible es*me de soi

Haute es*me de soi Faible es*me de soi


Plus grande confiance dans Plus grande hésita>on dans
l’évalua>on de soi l’évalua>on de soi
Clarté dans la connaissance de soi Peu de précision dans la connaissance
de soi
Tendance à se présenter de façon Tendance à se présenter de façon
valorisante dévalorisante
Plus grande stabilité temporelle Plus grande sensibilité à la situa>on

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Comment se construit ce
sentiment d’estime de soi ?

•  Tout commence durant l’enfance. Si l’on a reçu


suffisamment de signes de reconnaissance de la part
de parents aimants, on a en général une bonne
opinion de soi-même.

•  Par l’amour inconditionnel des parents (famille),


c’est la base (même quand je prend des risques, on
me punira pas si j’échoue).

•  Certaines relations de notre vie adulte peuvent


nous aider à nous apprécier davantage, ou au
contraire nuire fortement à notre estime personnelle.

•  Mais on peut la développer aussi par son aptitude à


dépasser les problèmes que l’on rencontre.

40
Comment se construit ce
sentiment d’estime de soi ?
Composante affec*ve du Soi
La formule que William James propose pour définir
l’es>me de Soi est la suivante :

Es*me de Soi = Réussites (réalisa*ons) /


Aspira*ons (préten*ons)

•  James signale qu’une personne peut changer son degré d’es*me de soi, en
diminuant ses aspira>ons ou augmentant ses réussites.

•  Cela signifie que plus les réussites d’une personne s’écartent de ses aspira>ons, plus
son es*me de Soi est faible. A l’inverse, plus les réalisa>ons d’un individu rejoignent
ses ambi>ons, plus son es*me de Soi est forte.

41
Quels sont les symptômes d’une
faible estime de Soi ?
•  Autocri*que importante, qui crée un état habituelle d'insa>sfac>on de soi.
•  Hypersensibilité aux cri*ques. Un individu ayant une es>me de soi basse,
se sent facilement aAaquer et éprouve d'une façon permanente des
ressen>ments face des cri>ques.
•  Indécision chronique, souvent à la suite d'une peur exagérée de faire une
erreur.
•  Perfec*onnisme qui va conduire à vouloir produire quelque chose
parfaitement ou sans erreur, donc il va créer de l'inquiétude ou de la
frustra>on.
•  Culpabilité qui va mener à des rumina>ons des erreurs faites dans le passé.
•  Irritabilité, personne toujours sur la défensive sans raison apparente.
•  Syndrome de l'imposteur provoque un curieux sen>ment d'imposture qui
amène celui ou celle qui en est aAeint à nier son mérite et ses succès.
•  Faire des choix de vie contraires à ses envies.
•  Pessimisme. Avoir le réflexe de filtrer néga>vement ce que les autres vous
disent ou vous font.

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L’estime de Soi… ça se mérite !
La confiance en Soi… ça se
développe !

Es>me de Soi Confiance en Soi


•  Es>me : Opinion favorable •  Confiance : Sen>ment de
•  Le résultat d’une auto- sécurité
évalua*on, d’un •  Etant l’évalua*on réaliste
baromètre révélant dans et ponctuelle qu’on a les
quelle mesure nous vivons ressources nécessaires
en concordance avec nos pour affronter une
valeurs. situa>on par>culière.
•  L’es>me de soi représente •  La confiance en soi
donc combien je me concerne mon évalua>on
considère VALABLE. de combien je me
considère CAPABLE.

43
Comment développer l’estime de Soi
et la confiance en Soi ?

Es>me de Soi Confiance en Soi


•  Pour en arriver à se Pour en venir à m’évaluer
considérer VALABLE, il est CAPABLE, je dois alors
nécessaire d’adopter m’entraîner pour développer
certaines façons d’être. ma capacité et ensuite, en
•  Il est important de savoir faire l’expérience pour la
que l’es>me de soi découle constater.
de la fidélité à soi. Donc,
•  Nous devons être fidèles : • La capacité vient avec
nos valeurs, nos choix, nos l’entraînement.
besoins, nos émo>ons, • Le sen>ment de sécurité
notre vécu et nos liens. vient avec l’expérience.

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L’identité personnelle ou le Soi

Le concept de Soi est celui par lequel on caractérise le plus largement l’iden*té
personnelle ; il représente l’ensemble des caractéris>ques qu’un individu
considère comme siennes et auxquelles il accorde une valeur socio-affec>ve.

Conscience de Soi
L’aspect dynamique de l’iden*té à travers lequel les individus prennent
conscience d’eux-mêmes par l’aAen>on qu’ils portent à ce qu’ils sont.
Fenigstein, Scheirr et Buss (1975), il existe deux types de conscience de Soi :
•  La conscience de Soi personnelle (aspects de notre vie intérieure :
sen>ments, désirs, mo>va>ons, valeurs),
•  La conscience de Soi publique (sen>ment d’iden>té en tant qu’il est
déterminé par le comportement et les opinions d’autrui à notre égard).
La présenta>on de Soi est une des expressions de la conscience de Soi
publique.

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L’image de Soi

« L'image de soi est le produit


de la façon dont nous croyons
que les autres nous voient ».
Ce postulat est admis par la plupart des sociologues,
psychiatres et psychologues.

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