Memoire Tanoh Ed Tirage
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Memoire Tanoh Ed Tirage
Thème :
L’économie circulaire en Algérie à travers
l’entrepreneuriat vert
Membre de jury :
i
Dédicaces
ii
Sommaire
Remerciements ............................................................................................................................. i
Dédicaces ..................................................................................................................................... ii
Sommaire ................................................................................................................................... iii
Liste des abréviations .................................................................................................................. iv
Introduction générale ................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Les fondements théoriques de l’économie circulaire ................................................... 4
Introduction ............................................................................................................................. 5
Section 1 Les bases théoriques de l’économie circulaire ......................................................... 5
Section 2 L’évolution de l’économie circulaire dans la pensée économique ........................... 10
Section 3 La conceptualisation de l’économie circulaire........................................................ 13
Conclusion ................................................................................................................................. 20
Chapitre 2 : L’entrepreneuriat vert au service de de l’économie circulaire : cas de l’Algérie .......... 21
Introduction ............................................................................................................................... 22
Section 1 Concepts de base de l’entrepreneuriat .................................................................. 23
Section 2 Définitions et déterminant de l’entrepreneuriat vert ............................................. 30
Section 3 L’économie circulaire comme piste durable pour les acteurs de l’entrepreneuriat :
référence à l’Algérie................................................................................................................ 37
Conclusion ................................................................................................................................. 45
Conclusion générale ................................................................................................................... 47
Bibliographie .............................................................................................................................. 50
Listes des figures ........................................................................................................................ 52
Annexe ...................................................................................................................................... 53
iii
Liste des abréviations
DD : Développement Durable
EC : Economie Circulaire
UE : Union européenne
iv
Introduction générale
1
sociaux. De ce fait, l’exploitation des déchets représente une grande opportunité pour les
entrepreneurs qui doivent réfléchir à comment mettre en place un système permettant de
redonner vie à des déchets pour des fins économique, sociale ou environnementale. Néanmoins,
cette monétarisation des déchets est beaucoup mieux appréhendée par les acteurs de l’économie
sociale et solidaire qui s’inscrivent dans le cadre de l’EC.
Problématique de recherche
Hypothèses de recherche
Afin de répondre à ces questions, il est essentiel de mettre en avant des hypothèses, à savoir :
Choix du thème
Le choix de ce thème provient d’une observation de tout ce qui se passe dans le monde à travers
l’actualité, sur les différents évènements qui menace notre planète, mais aussi à cause du constat
fait sur la multitude de déchets (canettes, verres, bouteilles, etc.) qui inondent notre université
Mouloud Mammeri.
Méthodologie de recherche
2
- Une phase de recherche bibliographique ;
- Une étude sur quelques cas de figure concernant la question de l’économie circulaire en
prenant l’exemple de l’Algérie.
Plan de rédaction
Le premier chapitre sera essentiellement axé sur le cadre théorique de l’économie circulaire.
Le deuxième chapitre va associer le concept d’économie circulaire et celui d’entreprenariat en
mettant en exergue le poids de l’économie circulaire dans l’entrepreneuriat vert.
3
Chapitre 1 : Les
fondements
théoriques de
l’économie circulaire
4
Introduction
Selon plusieurs revues publiées, de nombreux auteurs ont expliqué les effets de la
révolution industrielle sur l’économie dans son ensemble. Jean-Baptiste Fressoz,
Frédéric Graber, Fabien Locher, Grégory Quenet dans leurs ouvrage intitulé : « introduction à
l’histoire de l’environnement », affirment que même si la révolution industrielle a permis le
progrès technique, elle a tout de même eu des effets pervers sur l’environnement. Elle a aussi
modifié de manière catégorique le fonctionnement de l’économie. En effet, le développement
des activités industrielles a rendu difficile le lien de dépendance entre les activités humaines et
la biosphère (Stéphane Esparon, 2016). Depuis la révolution industrielle, le mode de production
et de consommation des différentes sociétés est fait de manière linéaire c.-à-d. que l’on produit,
consomme et jette. Tout ceci en n’ayant pas conscience de la rareté des ressources et le non-
renouvellement de certaines. Comme l’énonce bien Erkman (2004) dans son
ouvrage : « L'écologie industrielle, une stratégie de développement », les ressources
apparaissent illimitées et les déchets peuvent aussi être produits de manière illimitée. Les firmes
se contentaient de produire des biens en extrayant les ressources naturelles pour répondre à la
demande du marché, tandis que les consommateurs finissaient par jeter tout ce qu’ils avaient
fini de consommer. Cette linéarisation du système économique est comme suit : « extraire-
fabriquer-consommer-rejeter », elle a eu des effets négatifs sur l’environnement. La transition
vers une économie saine et durable notamment une économie circulaire, selon plusieurs
économistes et scientifiques, est une nécessité et une solution aux problèmes écologiques et
sociaux-économique.
Ce premier chapitre traitera de la mise en place de l’économie circulaire. Il sera fait en trois
différentes sections. La première section servira d’explication concernant les bases théoriques
de l’économie circulaire, la seconde section fera l’exégèse de l’évolution de l’économie
circulaire dans la pensée économique, et la troisième section sera consacrée à comprendre la
conceptualisation de l’économie circulaire.
L'économie circulaire tire ses origines de divers courants de pensée avec des
interprétations différentes. Elle s’est construite petit à petit à partir des années 1970 grâce à
l’initiative de certains chercheurs universitaires de secteurs variés. Qu’ils soient des
économistes, biologistes, écologues et physiciens et bien d’autres encore. Dans la suite, nous
exposerons les différents écrits ou critiques des auteurs qui expliquent implicitement ou
5
explicitement les principes de l’économie circulaire. Selon les scientifiques, le terme de
l’économie circulaire a été employé pour la toute première fois en 1990 par David W. Pearce
et R. Kerry Turner (Le Moigne, 2014) dans : « Economics of Natural Resources and the
Environnement ».
Aux États-Unis vers la fin des années 1970 John T. Lyle, paysagiste, a développé une théorie
autour de la notion de « conception régénératrice » (Regenerative design). Le terme de «
régénération » décrit des processus qui visent à restaurer, renouveler ou revitaliser l’énergie et
les matières nécessaires à la production. Selon le guide permanent du développeur économique,
l’économie régénératrice repose sur 6 principes à savoir :
Ces principes doivent permettre de créer des conditions nécessaires pour l’établissement de
systèmes perdurables qui répondent aux besoins de la société, dans le respect de l’intégrité de
la nature.
Walter Stahel (1976), architecte et économiste, a développé dans « The Potential for
Substituting Manpower for Energy », co-écrit avec Geneviève Reday, les principes d’une
économie fonctionnant en circuit fermé (ou économie circulaire) et de son impact sur la création
d’emplois, la croissance, la prévention des déchets et la consommation de ressources. Ils
présentent un schéma en boucles ci-dessous (ADEME, 2013), et soulignent la nécessité de
mettre en place des « boucles de recyclage » et de « reconditionnement » des produits, ainsi que
d’augmenter l’utilisation des « matériaux secondaires ». Walter Stahel oriente ses recherches
autour de l’extension de la vie des produits, du reconditionnement et de la vie des déchets.
6
Figure 1: Schéma en boucle de l'économie de la performance
Source : ADEME
Ce schéma ci-dessus montre les étapes du processus de recyclage d’une matière première
quelconque. Cette boucle commence au niveau de « innovation ». Dans cette étape, il faudra
réfléchir à la façon dont un produit en fin de vie pourra redevenir une nouvelle matière première.
Ensuite pour ce qui est de l’étape « extracted resources », les ressources nécessaires pour la
production d’un bien sont rattachées directement à l’étape « manufacturing » ou le produit
fabriqué n’est pas totalement original car la matière première utilisé provient elle-même d’un
produit en fin de vie. Enfin intervient les deux dernières étapes qui sont « distribution » et
« use ». Ici, le produit passe du fabricant au consommateur qui lui retire une satisfaction puis
s’en débarrasse après son utilisation et la boucle continue.
1.3. Biomimétisme
7
pour les adapter au service de l’homme. Selon elle, la nature est un guide qui peut être source
d’inspiration pour créer de nouveaux produits et procédés adaptés à la vie sur terre sur le long
terme.
Le biomimétisme englobe ce qui est en lien avec le vivant et reprend donc des disciplines telles
que la bionique, la bio-inspiration, le biomédical, la bio ingénierie, etc. Selon Le Moigne
(2014), la mise en œuvre du biomimétisme doit se faire en quatre étapes à savoir :
Le biomimétisme et l’économie circulaire sont des modèles qui reposent sur le fonctionnement
d’écosystèmes, c’est-à-dire un fonctionnement autonome, circulaire et sans déchet. L’économie
circulaire s’inspire des écosystèmes naturels, tandis que dans une réflexion biomimétique,
l’écosystème est le tout premier modèle et principe à prendre en compte. On peut s’inspirer
des procédés d’une plante ou d’une espèce, mais la réflexion doit être globale et écosystémique.
Gauthier Chapelle (2016) a défendu une idée similaire, indiquant que ces démarches ayant pour
objectif de reproduire certains grands principes de fonctionnement du vivant, concordent
nécessairement, à un moment ou à un autre, aux principes fondateurs de la démarche
biomimétique qui sont : observer la nature et l’imiter de manière durable.
9
inexorablement. Pour devenir viable, les écosystèmes ont continué d’évoluer de manière
cyclique. Cependant, il est impossible de distinguer les ressources des déchets car les déchets
d’une entreprise constituent une ressource pour un autre entreprise.
Selon toujours Braden Allenby, l’écosystème de type III est constitué d’un système où il existe
de nombreux cycles, interconnecté et auto-entretenu par l’énergie solaire, la société devrait se
rapprocher de ce type d’écosystème.
« Affirmer que le développement actuel n’est pas durable, c’est dire une évidence. Il s’agit
d’un état qu’on peut qualifier de crise grave, du moins en ce qui concerne les ressources
naturelles, les changements climatiques et les inégalités sociales. Les entreprises
multinationales, probablement plus que tout autre acteur global, connaissent des tensions
croissantes liées à l’épuisement des ressources, ce qui se traduit par une instabilité générale de
l’offre et, plus encore, de la demande. On estime que la population mondiale utilise chaque
année 1,5 fois les ressources renouvelables de la planète1 »
Les enjeux actuels du développement durable ne permettent pas une séparation entre
l’économie et l’environnement ce qui constitue une complexité pour l’économie circulaire.
Sans remettre en cause le fonctionnement global du système économique dominant, l’économie
circulaire exige d’une part le respect de la biodiversité dont la destruction n’est pas réparable
au-delà d’un seuil déterminé et d’autre part il faudrait une bonne gestion des ressources
naturelles ainsi que les déchets qui sont générés.
1 10
Global Footprint Network (2015)
2.1. Les physiocrates et la nature
L’école des physiocrates a pour fondateur le célèbre docteur François QUESNAY. Il fut
chirurgien officiel à la cour de louis XV. Il fait un lien direct entre la nature et organisation
économique de la société. Etymologiquement, le terme physiocrate désigne : « gouvernement
de la nature ». Par cette définition on comprend bien l’importance attribuée par ce mouvement
aux phénomènes naturels en lien avec la question de la gestion des finances de l’État et des
origines de la prospérité. Quesnay avait une réflexion quasi religieuse. Dans son ouvrage
tableau économique, parut en 1758, il explique qu’il existe un ordre naturel de l’économie basé
sur le fonctionnement d’un organisme vivant. Dans cette vision organisée, la circulation du sang
du corps humain est utilisée comme analogie pour justifier le parcours souhaité pour les
marchandises. Elles doivent pourvoir circuler sans obstacles pour assurer la bonne santé de la
société. Pour les physiocrates, toute création de richesse viendrait uniquement de la terre
(production agricole). Pour les Physiocrates, l’assimilation de la société à un organisme vivant
implique qu’une fois la richesse créée par la terre, l’État ne doit pas en entraver la bonne
circulation par des tarifs douaniers ou des contrôles des prix (non-intervention de l’Etat). Le
laisser-faire rétablirait donc l’ordre naturel, postulant ainsi les bases de la pensée économique
libérale.
Certains auteurs ont même traité de mystique la vision de Quesnay car pour eux tout devait
avoir une explication qui se détache un peu du spirituel. On retient un certain optimisme vis-à-
vis de la condition humaine : le rétablissement de l’ordre naturel, le travail de la terre et la libre
circulation des biens sont considérés comme des voies qui permettent à la société d’accéder à
un certain mieux-être. Bien que de façon moins mystique, la logique de Quesnay sera reprise
par Adam Smith en 1776 dans son livre intitulé : « Enquête sur la nature et les causes de la
richesse des nations ». Pour Smith l’origine de la richesse provient de l’égoïsme et l’intérêt
personnel de l’homme qui tend à participer aux échanges commerciaux et à sa capacité à
organiser l’industrie, notamment par la division du travail. Il ne s’agit pas d’une force naturelle
ou divine qui transforme le libre échange en richesse comme pour les physiocrates mais plutôt
d’une « main invisible » qui représente le mécanisme du marché, c’est-à-dire une forme
d’agrégation décentralisée des désirs et des choix individuels (Daniel, 2010).
11
2.2. Les économistes classiques et leurs critiques
L’école néoclassique nait pour tenter d’apporter des réponses aux critiques marxistes à cause
des bouleversements politiques encourus tout au long du 19 ème siècle. Pour ce faire, certains
économistes font des mathématiques l’outil d’expression privilégié, au sens où elles les
rapprochent de leur idéal de scientificité.
Une des contributions principales de l’Économie néoclassique concerne la notion d’utilité.
William Jevons (1871) estime que la valeur d’un bien ne provient pas des facteurs qui
interviennent dans sa fabrication, mais plutôt du plaisir subjectif qu’en tire un agent lors de sa
consommation. Les économistes néoclassiques commencent à réfléchir sur l’environnement et
à trouver des alternatives suites aux nombreuses crises pétrolières et aux rapports de Meadows
au début des années 1970.
Certains auteurs néoclassiques estiment que la source de la dégradation environnementale
provient de la sous-évaluation économique de l’environnement. Arthur PIGOU (1920) conçoit
12
qu’une activité économique puisse avoir un impact sur un ménage qui ne participe pas à la
relation bilatérale du marché. Cet impact peut être avantageux ou couteux pour le ménage qui
est exposé à l’externalité sans que celui-ci puisse demander compensation à celui qui est
l’auteur de ladite externalité. Ici il y’a défaillance du marché ce qui permet l’intervention de
l’état pour réguler le marché. PIGOU, fondateur de l’économie environnementale, propose de
taxer les activités qui produisent une externalité négative et de subventionner celles qui émettent
des externalités positives. On parle de taxes pigouviennes. Elles sont le fondement théorique
du principe du pollueur-payeur. Ce principe, juridique et économique régit par l’article
L.110-1 du code de l’environnement vise à réduire l’impact de l’activité humaine sur
l’environnement. Les pollueurs prennent à leurs charges les dépenses relatives à leurs
pollutions. Ce principe a été adopté par l’OCDE en 1972 puis officiellement reconnu par l’UE
en 1987 et par l’ONU en 1992.
Ronald COASE (1960) dans son livre intitulé « the problem of social cost » dénonce la taxe
pigouvienne et est contre tout intervention étatique. Il opte pour des solutions entièrement
négociables sur le marché entre les différentes parties concernées (pollueurs et polluées). Pour
COASE, la gestion des externalités repose essentiellement sur la définition des droits de
propriété, c.-à-d. la répartition concernant les droits à polluer. Si le pollueur détient ce droit, il
peut polluer et garantir une certaine somme à versé pour que celui-ci accepte ou vice versa.
A travers ce que nous avons présenté portant sur l’évolution de l’EC dans la pensée
économique, il en ressort que les différents courants de pensée n’ont pas pu définir de manière
unanime l’EC. Ils ont néanmoins fait une analyse sur l’environnement et sa gestion pour limiter
les externalités négatives. A noter que les limites d’une école constituent le début d’analyse
d’une nouvelle école.
Ce n’est qu’à partir des années 70-80 que les économistes ont commencé à définir le concept
d’EC en raison des limites que montre le modèle de l’économie linéaire. Dans la section 3 nous
présenterons un essai de conceptualisation de l’EC
Cette section a pour objectif de présenter les différentes définitions et interprétations donné à
l’économie circulaire mais avant cela nous allons parler de quelques notions essentielles qui
s’inscrivent dans le cadre de l’économie circulaire.
Le concept de l’économie circulaire comprend 3 grandes notions à savoir :
L’environnement ;
Les ressources naturelles ;
Les déchets.
3.1. L’environnement
Selon le dictionnaire (1930), le mot « environnement » vient de « environner » qui signifie faire
tourner, faire le tour de, mettre autour. En 1964, il s’est ajouté au dictionnaire (de l’anglais
environment) et défini comme l’ensemble des conditions naturelles (chimiques, biologiques,
physique). Le Larousse donne plusieurs sens au terme environnement. Premièrement,
l’environnement veut dire ce qui entoure de tous les côtés. Une définition plus large est donnée
par « l’ensemble des éléments qui entourent un individu, une espèce et dont certains contribuent
directement à subvenir à ses besoins » ou encore « ensemble des éléments objectifs (qualité de
l’air, bruit etc.) et subjectifs (beauté des paysages, qualité d’un site etc.) constituant le cadre de
vie d’un individu ». Vaillancourt (1995) défini l’environnement en termes d’atmosphère,
ambiance, climat dans lequel on se trouve. Ces différentes définitions de l’environnement lui
octroient un sens actif « mettre autour » qui est de moins en moins utilisé de nos jours et un
sens passif « ce qui est autour ». Un autre constat est que l’acceptation de la définition du mot
environnement comme condition extérieure susceptible d’agir sur le fonctionnement d’un
système ou d’un dispositif est asymétrique.
Pour André Dauphiné (1979), l’environnement correspond à une prise en considération du
milieu physique dans un cadre social (Tissier 1992). Dans son livre « Médiance (1990) »,
14
Augustin Berque définit l’environnement comme étant la dimension physique ou factuelle du
milieu (comprenant aussi bien aussi des artefacts et des relations sociales que des faits naturels).
Une autre approche intéressante est celle qui définit l’environnement à travers la notion de
système. L’auteur Durand-Dastès définit l’environnement comme un système, c-à-d un
ensemble cohérent d’éléments qui agissent et réagissent les uns sur les autres […]. Un groupe
humain agit sur son environnement et chacune de ses actions entraines des effets de chaine.
Aujourd’hui, le mot environnement est beaucoup plus utilisé par les scientifiques, économistes,
politiques, biologistes, artistes etc. mais n’a pas vraiment une définition exacte. Ce terme
polysémique s’accompagne de connotation très différente qui ne facilite pas la conversation
entre les différents utilisateurs. La plupart du temps, le terme « environnement » désigne la
nature ou les éléments naturels mais selon l’utilisateur, il intègre ou non ce qui a été érigé par
l’homme. De plus la notion du mot environnement peut se percevoir à une échelle géographique
très large : du local très restreint à un niveau planétaire. Selon les populations, il peut être perçu
comme un facteur de la qualité de vie ou à l’inverse, comme une condition de survie essentielle.
Malgré les différentes définitions données au terme environnement, il n’en demeure pas moins
que les législateurs définissent généralement le terme environnement dans les textes de loi
portant sur l’environnement, la gestion des déchets et le développement durable. En Algérie,
l’article 4 la loi n° 03-10 du 11 juillet relative à la protection de l’environnement dans le cadre
du développement durable, définit l’environnement comme suit : « Les ressources naturelles
abiotiques et biotiques telles que l’air, l’atmosphère, l’eau, le sol et le sous-sol, la faune et la
flore y compris le patrimoine génétique, les interactions entre lesdites ressources ainsi que les
sites, les paysages et les monuments naturels ».
L’environnement naturel est une source de ressources naturelles qui permet à l’homme de
subvenir à certains de ses besoins. Selon INSEE, une ressource naturelle est une source de
matière et d’énergie accessibles économiquement dans l’environnement naturel sous forme
primaire avant leur transformation par l’activité humaine. Une ressource naturelle peut être
renouvelable à l'échelle humaine (biomasse animale ou végétale, eau) ou non renouvelable
(ressources métallique, minéraux, ressources énergétique fossile,). Les ressources naturelles ne
sont pas produites par l’homme, elles sont présente gratuitement dans la nature (faucheux,
1995).
15
Daly (1994) définit le capital naturel comme un stock de ressources naturelles dont sont issus
les biens et services utilisés par l’homme : « la population des poissons dans l’océan qui génère
le flux de pêche allant dans le marché ; la forêt sur pied à l’origine du flux d’arbres coupés ;
les réserves de pétrole dans le sol dont l’exploitation fournit le flux de pétrole à la pompe »
(Daly, 1994 cités par Hamaide et al, 2012, p12).
Les ressources naturelles fournissent des matières premières nécessaire pour le développement
de l’activité économique. On parle de ressource naturelle au sens économique quand la
ressource sera utilisable avec la technologie existante et exploitable avec les prix actuels.
Certains auteurs (Laurent et le cacheux 2015) estiment que les matières premières diffèrent
selon le type d’activité et le secteur. On parle de ressources halieutiques quand il s’agit de la
pêche, on parle aussi de la terre quand il s’agit de l’agriculture.
En économie des ressources naturelles, on distingue deux types de ressources naturelles comme
cité plus haut. Nous avons les ressources renouvelables (non épuisable) et les ressources non
renouvelables (épuisable).
Une ressource renouvelable est une ressource naturelle dont le stock peut se reconstituer sur
une courte période à l’échelle humaine (production animale, végétale cultivée (biomasse) et ne
consomme pas elle-même une ressource non renouvelable. Il faudrait que le stock puisse se
renouveler au moins aussi vite qu’il est consommé (article bo sens).
Dans son livre économie des ressources naturelles à la page 10, l’auteur Gilles ROTILLON
affirme qu’une ressource non renouvelable se présente sous forme de stock finis d’un point de
vue physique. En effet, comme nous pouvons le constater plusieurs questions à propos de
l’épuisement du pétrole sont à l’ordre du jour. Il est certes une ressource épuisable mais nous
ne savons toujours pas quel est le stock qu’il reste et combien de temps il pourra tenir.
L’avènement de l’économie circulaire permet de réfléchir à l’après épuisement si c’est le cas.
De nombreuses études sont faites pour tenter de répondre à ces questions concernant
l’épuisement de certaines ressources naturelles qui sont primordiales pour l’activité humaine ;
l’Ideal serait de trouver un substitut qui ne permette pas de modifier le comportement humain.
Dans le passé, l’humanité s’est trouvée confronté à cette question, le célèbre auteur Jevons
(1865) avait affirmé que selon lui après le charbon il ne trouvait pas d’autres substituts
disponibles pour les années avenir. A cette époque, il y avait déjà le pétrole mais il était utilisé
comme source combustible pour les lampes. Celui-ci était obtenu à partir de la distillation du
charbon. L’estimation des stocks des ressources épuisable est complexe.
16
3.3. Déchets
Selon l’ADEME, un déchet correspond à tout matériau, substance ou produit qui a été jeté ou
abandonné car il n’a plus d’utilisation précise. De plus, selon la loi du 15 juillet 1975, est
considéré comme constituant d’un déchet : « Tout résidu d’un processus de production, de
transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit, ou plus généralement tout
bien meuble abandonné ou que le détenteur destine à l’abandon » (article L.541-1-1 du Code
de l'environnement). Cependant la définition du terme ‘ déchets’ est perçue de diverses
manières que ce soit sur le plan économique, juridique, environnemental, sociologique etc.
Juridiquement parlant, le terme déchet se définit sous deux angles. Il s’agit du déchet au sens
objectif et du déchet au sens subjectif.
Au sens objectif, FLÜCKIGER Alexandre (1999) affirme qu’un déchet est un bien dont la
gestion doit être contrôlée au profit de la protection de la santé publique et de l’environnement,
indépendamment de la volonté du propriétaire et de la valeur économique du bien. Exemple :
des vieux pneus entreposés qui présentent un danger d'incendie ; les objets confisqués par l'Etat
dans le cadre d'une procédure pénale et dont le juge ordonne la destruction (FLÜCKIGER, Le
régime juridique des plans, 1996, p. 197 et 201).
Au sens subjectif, est un déchet tout objet, bien dont le propriétaire décide de s’en défaire
volontairement. Selon une partie de la doctrine économique, un objet destiné à être réintroduit
dans le circuit économique ne devrait pas être qualifié de déchet, qu'il le soit par valorisation
ou par réutilisation directe dans le marché d'occasion. D'après les tenants de cette conception,
toute chose susceptible d'être valorisée, que ce soit par recyclage, par réutilisation ou par
valorisation thermique, échapperait au régime juridique applicable en matière de déchets.
(Article : La distinction juridique entre déchets et non-déchets).
Selon Yves MAYSTRE (1994), un déchet est une matière ou un objet dont la valeur
économique est nul ou négative, pour son propriétaire, à un moment et dans un lieu donné. Pour
s’en débarrasser, le propriétaire devra payer quelqu’un ou faire lui-même le travail.
Selon la loi n° 01-19 de 12 décembre 2001(Algérie), un déchet c’est : « Tout résidu d’un
processus de production, de transformation ou d’utilisation, et généralement toute substance,
17
ou produit et tout bien meuble dont le propriétaire ou le détenteur se défait, projette de se
défaire, ou dont il a l’obligation de se défaire ou de l’éliminer ».
La définition du déchet sur le plan sociologique n’est pas si claire que ça mais il convient ici de
considérer la dimension sociale dans le choix de décision. Ce qui facilitera les possibilités
d’aménagements en limitant les heurts. L’implication des citoyens dans la gestion des déchets
ménagers peut apparaître comme novatrice, mais bien des exemples ont montré que
l’information claire et transparente permet de « débloquer » des situations tendues comme
l’installation d’un incinérateur ou l’implantation/agrandissement d’un centre d’enfouissement.
(Tristan Turlan 2018).
18
les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de
l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en améliorant le
bien-être des individus ». Selon L’ADEME la mise en place d’une économie circulaire génère
peu de pertes que possible.
Certains auteurs comme Dominique Bonet définissent l’économie circulaire comme l’ensemble
des activités de réduction, de réutilisation et de recyclage menés durant le processus de
production, de circulation et de consommation. Donc on évoque le principe de 3 R (Réduire,
Réutiliser, Recycler).
Pour mieux appréhender ce concept, des chercheurs ont proposé une figure qui l’illustre
(économie circulaire) parfaitement.
A travers cette figure on peut bien constater que la mise en œuvre d’une économie circulaire
parfaite doit suivre ces différents points. Il est important de noter que cette mise en place se doit
d’être inclusive cad il faut qu’il puisse avoir la participation de tous les différents acteurs. Il
pourrait donc avoir un effet sur les individus, a minima à titre de consommateurs, comme sur
les organisations (gouvernements, industries, entreprises d’économie sociale, etc.
L’économie circulaire peut être aussi décrit comme un processus mettant en réseaux les acteurs
d’un territoire et se fonde sur 7 modes de management des produits et des processus, tel que
l’illustre le schéma ci-dessous.
19
Figure 4 : Le développement de l'économie circulaire en 7 points.
Source (ADEME)
L’économie circulaire, basée sur l’écologie industrielle est un terme générique pour une
économie industrielle, qui est dans sa conception et son intention même, régénératrice des biens
consommés. Ceux-ci doivent être conçus pour être réutilisés, fournir de nouvelle matière
première avec une haute qualité et sans nuire à la biosphère. L’économie circulaire tend vers
l’utilisation des énergies renouvelables, cherche à éliminer les produits chimiques toxiques et
vise un recyclage optimal du produit en fin de vie (Agnes Lancini, 2014).
Conclusion
A travers ce chapitre nous avons essayé de faire une revue de littérature concernant
l’économie circulaire en abordant les bases théoriques ainsi que l’évolution du concept et la
conceptualisation. La définition de l’économie circulaire a connu une évolution à travers le
temps en fonction des différents courants d’écoles. Néanmoins, même si les auteurs ne
s’accordent pas sur la définition de l’EC, il y’a certains principes qui sont acceptés de tous à
savoir : l’exploitation des ressources naturelles en tenant compte des stocks restants, la
reconsidération de l’aspect économique, social et environnemental des déchets, etc. L’EC
s’inscrit aussi dans une optique de développement durable ce qui redéfinit le rôle de
l’entrepreneur. Face à un contexte d’incertitude, l’EC offre aux différents entrepreneurs des
avantages écologique (réduction de la consommation de ressources et d’énergie) et
économiques (réduction du chômage par la création d’emploi, stabilité des prix des matières
première).
Dans le second chapitre, nous verrons comment l’économie circulaire peut-il être un outil pour
l’émergence de l’entrepreneuriat vert.
20
Chapitre 2 :
L’entrepreneuriat vert
au service de de
l’économie circulaire :
cas de l’Algérie
21
Introduction
De nos jours, l’entrepreneuriat constitue un phénomène qui est attractif pour beaucoup de
scientifiques notamment pour les chercheurs dans les domaines de l’économie et de la gestion.
L’entrepreneuriat est concept complexe qui a pris plusieurs significations au cours du temps.
Thierry Verstraet défini l’entrepreneuriat comme étant un phénomène combinant un individu
et une organisation, l’un se définit par rapport à l’autre et vice versa. L’entrepreneuriat apparait
aussi comme une solution pour lutter contre le chômage.
Soucieux de la dégradation de l’environnement les entrepreneurs verts tentent tant bien que mal
d’apporter des solutions idoines ou innovante quant aux modalités de production, de
consommation des biens et services et proposent un modèle d’entreprise qui lie environnement
et économie. Leur concept « entrepreneuriat vert » s’attaque aux défis environnementaux et
sociaux. Les entrepreneurs verts saisissent les opportunités dans le domaine de l’économie
notamment dans l’économie circulaire. Les différents modèles économiques des entrepreneurs
verts créent une valeur sociale et écologique.
2 22
Le nouveau plan quinquennal de croissance (2015 - 2019) encourage les investissements dans les secteurs clés
de l’économie verte (agriculture, eau, recyclage, valorisation des déchets, industrie et tourisme).
approche fondée sur les enjeux locaux qui puisse répondre à la durabilité de l’environnement3.
Ce chapitre sera subdivisé en trois sections.
Et d’abord, dans la section 1 nous présenterons les concepts de base relatif à l’entrepreneuriat
en générale et de l’entrepreneuriat vert en particulier.
Ensuite, la section 2 portera sur l’entrepreneuriat vert et ses déterminants.
Enfin, nous terminerons notre chapitre par une section 3 qui sera axé essentiellement sur
l’analyse de l’entrepreneuriat vert en Algérie tout en essayant de nous référer au cas de la wilaya
de Tizi-Ouzou.
Selon Thierry VERSTRAETE : « l’entrepreneuriat est le processus qui amène les personnes à
envisager la propriété d’une entreprise comme une option ou solution de carrière viable, à
arriver avec des projets d’entreprise à apprendre, à devenir des entrepreneurs, à lancer et à
développer une entreprise » 4.
Il définit aussi l’entrepreneuriat comme : « L’entrepreneuriat est un phénomène trop complexe
pour être réduit à une simple définition, son intelligibilité nécessitant une modélisation. Cette
complexité exclut la possibilité d’une délimitation stricte et univoque de ses frontières
sémantiques5 ».
Il considère l’entrepreneuriat comme un phénomène complexe qui peut être réduit à un type
particulier d’organisation lancé par un entrepreneur qui agit dans le but d’atteindre ses objectifs
fixés au préalable. Dans le concept entrepreneurial il y’a aussi le terme entrepreneur. Le fait de
vouloir entreprendre est alors incité par l’individu.
3 23
L’économie verte en Algérie'' une opportunité pour diversifier et stimuler la production nationale'' Rapport de
la commission économique pour l’Afrique. Bureau pour l’Afrique du Nord. Disponible sur
https://www.uneca.org/fr
4
VERSTRAETE, « Entrepreneuriat : modélisation du phénomène », revue de l’entrepreneuriat, vol 1 n°1, 2001
5
VERSTRAETE, « Histoire d’entreprendre : les réalités de l’entrepreneuriat », 2000, Edition EMS, p11
BERREZIGA Amina et MEZIANE Amina dans leur ouvrage intitulé COMMUNICATION LA
CULTURE ENTREPRENEURIALE CHEZ LES ENTREPRENEURS ALGERIENS (2013)
exposaient la définition de Alain Fayolle et A-J. Fillion concernant l’entrepreneuriat. Pour eux
l’entrepreneuriat c’est : « le processus par lequel des personnes prennent conscience que le fait
de posséder leur propre entreprise constitue une option ou une solution viable. Ces personnes
pensent à des entreprises qu’elles pourraient créer, prennent connaissances de la marche à
suivre pour devenir un entrepreneur et se lance dans la création et le démarrage d’une
entreprise ».
Dans cette section nous parlerons brièvement de l’histoire de l’entrepreneuriat ainsi que les
types d’entrepreneuriat.
A la fin de la deuxième guerre et jusqu’à la fin des années 1970 le succès des grandes entreprises
fut colossale dans le monde économique. C’est l’économiste Joseph Schumpeter (1950) qui est
à l’origine de la compréhension de l’entrepreneuriat. Pour lui, un entrepreneur est un homme
ou une femme qui va être capable de modifier une idée en une innovation gagnante. Il affirme
aussi que l’entrepreneuriat doit mener vers une « destruction créatrice » dans un monde
économique et ce en remplaçant les anciens produits par de nouveaux produits.
Quelques temps plus tard, Knight (1967) et Peter Drucker (1970) affirment que
l’entrepreneuriat est une activité qui consiste à prendre des risques. Ils pensent aussi qu’une
personne qui prend des risques, se met en danger tant sur le plan financier que personnel a l’âme
d’être un grand entrepreneur.
6 24
JULIEN et MARCHESNAY, « Entrepreneuriat, développement du territoire et appropriation de l'information »
2012
Ce n’est qu’en 1985 que l’on découvre le terme « intrapreneuring » grâce à Giffort Pinchot. Ce
terme désigne plusieurs activités d’entrepreneuriat au sein d’une même et grande organisation.
A partir de 2005 Verstraet et Fayolle mettent en lumière quatre paradigmes qui serviront à
mieux cerner le domaine de la recherche en entrepreneuriat.
Ils existent plusieurs types d’entrepreneuriat nous allons parler des types en fonction de certains
critères tels que le statut juridique, le nombre d’entrepreneurs etc…
Selon le pôle d’entreprise collectif du canada (SISMIC), L’entrepreneuriat collectif, c’est une
façon différente de se lancer en affaires pour les entrepreneurs animés par le désir d’avoir
un impact social concret dans leur milieu de vie et qui partagent des valeurs de démocratie,
d’équité et de solidarité. Ici l’entrepreneur collectif est une personne qui a décidé de s’associer
avec d’autres personnes qui ont les mêmes visions. L’entrepreneuriat collectif est aussi sous la
forme de coopérative et mutuelle.
25
L’entrepreneuriat privé, public et social
L’ensemble des définitions données par les auteurs concernant l’entrepreneuriat privé/public
s’apparente beaucoup au statut juridique de l’entreprise. En ce sens une entreprise privée c’est une
entreprise qui appartient en totalité ou majoritairement à des personnes physiques ou morale. Tandis que
le professeur Charles FIGUIERE (professeur à l’université Aix Marseille), une entreprise publique est
une entreprise qui appartient soit de manière totale ou majoritaire à l’Etat ou à des collectivités
territoriales et sur laquelle ils peuvent exercer une influence prépondérante.
Nous allons donner des définitions ayant pour point commun « opportunité ».
Selon le Larousse, opportunité signifie : « qualité de ce qui est opportun, occasion favorable.
(Opportun : qui convient au temps aux lieux, aux circonstances ; qui survient à propos) ».
Pour Bygrave et Hoffer : « Un entrepreneur est une personne qui perçoit une opportunité et
crée une organisation pour la saisir7 ».
Pour Timmons : « L'esprit d'entreprise est le processus consistant à créer ou à saisir une
opportunité et à la poursuivre indépendamment des ressources actuellement contrôlées8 »
A travers ces différentes citations on peut voir que la plupart des auteurs parlent tous de
« opportunité » qui s’accompagne souvent des différents aspects de l’entrepreneuriat. Timmons
(1994) suggère d’associer le contrôle des ressources permettant de poursuivre l’opportunité tout
en l’exploitant. (Lorsque l’entrepreneur a une opportunité il doit exploiter aux maximum les
ressources dont il dispose pour mettre toutes les chances de sont cotés). Bygrave et Hoffer
accommodent le paradigme de l’opportunité à celui de la création d’une entreprise et leur
propos porte beaucoup plus sur l’entrepreneur que sur l’entrepreneuriat. Shane et Venkatarman
7 27
Bygrave, W.D. et C.W. Hofer (1991) : « Theorizing about entrepreneurship ». Entrepreneurship Theory and
Practice, hiver, vol. 16, n° 2
8
Cité par Verstraete (2003) « proposition d’un cadre théorique pour la recherche en entrepreneuriat », Editions
de l‟ADREG, http://asso.nordnet.fr/adreg
(2000) quant à eux dans ce paradigme important parlent d’intégrer une approche à la fois
processuelle (découverte, évaluation et exploitation de l’opportunité) et des individus
(découvreur, évaluateur et exploiteur). Cette vision de ces auteurs nous amène à nous poser des
questions. Comment, quand, à quel moment faut-il entreprendre ? pourquoi, quand, et comment
les opportunités s’offrent à nous pour la création des biens et services ? pourquoi les autres
n’arrivent pas à avoir ces mêmes opportunités et en profiter aussi ? pourquoi, quand, et
comment les différents modes d'action sont utilisés pour exploiter les opportunités
entrepreneuriales ? Shane et Venkatarman précisent que l’entrepreneuriat ne requiert pas, mais
peut inclure, la création d’une nouvelle entité. Ils se sont appuyés sur les propos de Mueller
(1993) et Casson (1982) qui disaient que l’entrepreneuriat peut se produire au sein d’une
entreprise existante.
Il y’a aussi un autre aspect qui est important dans ce paradigme. Il s’agit de de la recherche
d’informations9. Il existe des opportunités mais elles ne se perçoivent pas comme les fruits sur
un arbre. Généralement pour détecter l’opportunité il faut une recherche plus ou moins explicite
d’informations.
Les informations recueillies peuvent permettre la construction d’une opportunité ou éclairer nos
idées par rapport à ce qu’on avait en tête avant d’avoir reçu l’information.
9 28
Information renvoi ici au fait de rechercher sans cesse, peu importe les risques.
(Verstraet, 2003, p.13). Il n’est pas aisé de parler de la première personne à être l’initiateur du
paradigme de la création d’une organisation en entrepreneuriat. Certains ouvrages citent
Schumpeter car pour lui l’entrepreneur conçoit l’organisation ce qui correspond davantage à
une forme innovante permettant l’investigation des marchés qu’à la création d’une organisation
telle que la travaille aujourd’hui les chercheurs dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Comme nous avons en parler dans la première partie partant de la même définition, pour
Bygrave et Hoffer (1991), l’organisation correspond à une firme.
Nous donnerons plusieurs propos dits à l’encontre de « valeur » qui est le terme central.
Dans sa thèse soutenue en 1993 à la page 57, Bruyat (1993) disait ceci : « l’objet
scientifique étudié dans le champ de l’entrepreneuship est la dialogique individu/création de
valeur ». Empiriquement parlant, la création de valeur a été identifié par Gartner (1990) comme
un thème situé au cœur de l’entrepreneuriat. Grâce à sa thèse, Bruyat a ouvert beaucoup de
pistes pour les autres chercheurs dans le domaine de l’entrepreneuriat (création de valeur). Pour
Bruyat, le champ de l’entrepreneuriat s’ancre dans la relation liant un individu et la valeur que
ce dernier crée. Le système entrepreneurial est en interaction avec son lieu d’implantation (son
environnement) et se trouve « entrainer » dans un processus par rapport auquel le temps
constitue une dimension incontournable (Bruyat et julien, 2001). Cette vision rejoint celle de
Gartner (1985) dans laquelle les dimensions importantes sont : les individus, l’environnement,
l’organisation et le processus.
Dans le Larousse valeur signifie : prix selon lequel un objet peut être échangé, vendu, et
en particulier, son prix en argent ; analyse d’un produit mettant en relation ses fonctions et son
coût pour en déterminer la valeur. Dans ce paradigme de la création de valeur, il convient de
s’accorder sur la définition même de la valeur. Cette dernière appartient aux bases classiques
des sciences économique où elle s’exprime par les échanges effectués entre les agents
économique par l’intermédiaire des prix déterminés par les marchés (Bruyat et julien, 2001).
Selon Ronstad (1984, P.28), L'esprit d'entreprise est le processus dynamique de création
de richesses supplémentaires. Ces richesses sont créées par des personnes qui assument les
principaux risques - capitaux, temps et/ou engagement professionnel - liés à la création de
valeur pour un produit ou un service. Le produit ou le service lui-même peut ou non être
nouveau ou unique, mais l'entrepreneur doit d'une manière ou d'une autre apporter de la valeur
29
en s'assurant et en allouant les compétences et les ressources nécessaires. En ce qui concerne
les apports apportés dans ce paradigme, la définition de Ronstad est la plus illustrative.
Julien et Michel Marchesnay ont soutenu que le moteur de l’entrepreneuriat est l’innovation.
Elle constitue en elle-même le fondement de l’entrepreneuriat, car celle-ci suppose des idées,
visions nouvelles pour soit offrir ou produire des nouveaux biens et services mais encore pour
une réorganisation de l’entreprise. L’innovation consiste à avoir une vision nettement mieux
que celle qu’on avait cad concevoir une entreprise différente. C’est aussi proposer une nouvelle
façon de faire, de vendre, de produire etc.
La section 1 nous a permis de mettre l’accent sur les concepts de base de l’entrepreneuriat dans
sa globalité. Dans la section suivante nous porterons notre analyse sur les déterminants de
l’entrepreneuriat vert ainsi que sa définition.
Durant ces dernières années, grands nombres d’entrepreneurs portent une attention
particulière sur la durabilité et l’innovation en termes d’investissement et surtout dans le cadre
de la promotion du bien-être environnemental. Dans cette section nous parlerons de la genèse
de l’entrepreneuriat vert ainsi que tous les aspects qui l’accompagnent
NB : le terme entrepreneuriat vert est assimilable à l’entrepreneuriat environnementale.
10 30
Fayolle « Entrepreneuriat : Apprendre à entreprendre », Dunod, Paris, 2004, P10.
2.1. Conception théorique de l’entrepreneuriat vert
Ces images (source Algérie 360) ci-dessous montrent l’état des lieux de la Wilaya de Tizi-
Ouzou véritable obstacle des entrepreneurs du secteur vert/environnemental.
Figure 5: Incendie dans la wilaya de Tizi-Ouzou
31
Ces visions opposées entre les chercheurs concernant les deux conceptions dominent les débats
sur les enjeux économique des actions environnemental. Cela a poussé les chercheurs à explorer
de nouvelles pistes, ce qui a favorisé l’émergence d’une nouvelle conception qui conçoit
l’environnement comme un processus entrepreneurial.
La prise en compte de l’environnement par les entreprises était quasi absente jusqu’aux
années 2000. Elle se limitait qu’au respect de la législation. Olivier Boiral professeur
d’économie expliquait en 1997 que l’engagement environnemental est resté pendant longtemps
réactif et motivé par le développement des législations constituant la principale contrainte
pouvant compromettre la pérennité et la légitimité sociale de leurs activités. Les différentes
théories s’insérant dans cette approche sont : la théorie des parties prenantes et la théorie des
externalités négatives et des coûts de dépollution.
Figure 6: Compacteur
Certains auteurs pensent que certaines entreprises n’ont pas de compétences nécessaires dans
la gestion de l’environnement. Ils soutiennent que toutes les ressources qui vont être consacrées
à la protection de l’environnement risquent alors d’être gaspillées et sous-utilisées. Pour cela,
ils proposent que les entreprises se consacrent uniquement à faire leur profit et ensuite verser
une partie de leur profit a des associations ou organismes spécialisés dans le traitement d’enjeux
sociaux et environnementaux (Hollandts, Valiorgue,2011).
Dans le début des années 90 plusieurs travaux ont été fait dans le but de promouvoir la mise en
place des stratégies environnementales centrées sur les principes du développement durable
(Comeliau, 1994). En 1987, le rapport de la Commission mondiale sur l’Environnement et le
Développement, connu sous le nom du rapport Brundtland avec à sa tête la Norvégienne Gro
Harlem Brundtland a défini de la manière suivante : « le développement durable est un
développement qui répond aux besoins des générations présente sans compromettre la capacité
33
des générations futures à répondre aux leurs ». Omniprésent dans le discours des entreprises et
des gouvernements depuis la fin des années 80, ce concept a largement contribué à populariser
la vision « Win-Win » des relations entre les actions environnementales et les intérêts
économiques (Boiral, 2005).
Le développement durable, un concept qui voit le jour au début des années 1970 et est considéré
comme la nouvelle forme d’aborder l’économie en intégrant les aspects sociaux et
environnementaux. La définition du développement durable la plus utilisée est celle donnée par
le « rapport de Brundtland » en 1987, qui est la suivante :
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations
présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux
concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des
besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée
des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la
capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »
A noter aussi que le développement durable est fondé sur trois piliers essentiels, qui lui donnent
tout son contenu. Les trois piliers du développement durables sont : le pilier économique, pilier
social et le pilier environnementale qui sont fondamentaux. Avec l’évolution des recherches
certains auteurs lui trouvent un quatrième pilier qui est celui de la bonne gouvernance
(institutionnel). Dans le cadre du travail je donnerai un plus de détail sur le pilier
environnemental.
Pilier environnemental
C’est évidemment le pilier le plus connu. Le développement durable est souvent réduit à tort à
cette dimension environnementale. Il est bien vrai que dans les pays industrialisés,
l'environnement est l'une des principales préoccupations en la matière mais nous consommons
et produisons trop de déchets. Il s’agit de rejeter les actes nuisibles à notre planète pour que
notre écosystème (la biodiversité, la faune et la flore) puisse être préservé. Le DD doit être
efficace sur ces 3 piliers. Ces piliers sont en quelque sorte les outils et les fondements à
respecter, à concilier et à mettre en œuvre pour arriver à atteindre les objectifs du
développement durable.
34
Figure 7: Les piliers du DD
Selon Valiorgue (2011), s’engager dans une démarche responsable permet tout d’abord de
minimiser les coûts implicites liés à des actions irresponsables qui peuvent potentiellement
générer d’importants coûts explicites (pour réparer par exemple des effets externes négatifs).
Pour porter, l’un des premiers à remettre en cause le postulat traditionnel du lien négatif entre
actions environnementales et compétitivité des entreprises, le développement de la
réglementation environnementale appelle au contraire des dépenses et des transformations
susceptibles d’alourdir les coûts.
Les travaux qui défendent cette conception ont permis pour la plupart de démontrer divers
avantages pouvant découler des initiatives environnementales à savoir l’économie des matières
premières et d’énergie, réduction des coûts de de traitement des contaminants et des frais
d’enfouissement dans le sol, innovation technologique etc. Hollandts et Valiorgue (2011)
confirment aussi que les entreprises engagées dans des démarches responsables bénéficient
également d’une meilleure image auprès du public, ceci améliore les rendements et l’efficacité
des budgets de communication et permet de différencier positivement ces entreprises par
rapport à leurs concurrents moins impliqués dans ce type de démarche. Pour cela, les tenants
de cette approche positive des effets de la responsabilité environnementale sur la performance
de l’entreprise n’ont eu de cesse d’accumuler les hypothèses et les preuves empiriques sans
arriver à offrir une vision théorique qui fait consensus chez les auteurs (Boiral, 2005).
35
Qu’est-ce que « ecopreneur » ?
L’économie verte est selon le PNUE « un système d’activités économiques liées à la production,
la réparation et la consommation de biens et de services qui entraînent une amélioration du
bien-être de l’humanité à long terme sans exposer les générations futures à de graves risques
environnementaux ou à des pénuries écologiques sérieuses ». Ici il ne s’agit pas de créer une
nouvelle vision du développement durable mais de réaliser des efforts pour redynamiser le
développement durable et minimiser les dégâts causés par le réchauffement climatique et la
dégradation des ressources naturelles.
L’entrepreneuriat vert constitue selon la revue des jeunes entrepreneurs vert d’Afrique une
nouvelle dynamique économique en pleine évolution dans le contexte d’une prise de conscience
croissante des enjeux environnementaux planétaires. Il prend en compte les objectifs du
développement durable par le biais de l’économie verte.
36
Malgré le fait que l’entrepreneuriat vert est en essor en Algérie, il faudra un soutient de l’Etat
pour propulser son développement. Cela permettra de réduire le taux de chômage et augmentera
le PIB national.
Nous aborderons dans la section 3 l’analyse de l’économie circulaire comme une piste durable
pour les acteurs de l’entrepreneuriat vert en faisant référence a l’Algérie.
Si nous voulons que l’économie circulaire puisse se développer facilement et être une
piste durable pour les entrepreneurs, il est nécessaire de mentionner le besoin d’un engagement
commun et d’action commune de la part de toute la société.
L’entreprenariat en Algérie est caractérisé par un entreprenariat de jeunes instruits. Le taux
d’Activité Entrepreneuriale (TEA) de 16,7%, plus de 60% des entrepreneurs recensés ont moins
de 35ans et plus 91% d’entre eux ont un niveau d’instruction secondaire et universitaire.
(Source : le contexte entrepreneurial en Algérie : quelles opportunités et contraintes pour les
jeunes entrepreneurs. ZEMIRLI Radhia et HAMMACHE Souria). En ce qui concerne
l’entrepreneuriat vert, il est difficile d’apprécier avec précision le nombre d’emplois verts
existant aujourd’hui en Algérie. Cette situation est due aux facteurs suivants :
L’absence totale des concepts économie verte et activités vertes dans la littérature
économique et politique du pays et l’absence d’études socio-économiques traitant de ce
thème qui, il est vrai, est relativement nouveau ;
L’absence d’une nomenclature spécifiant les métiers verts en Algérie ;
La formalisation classique et généraliste des nomenclatures d’activités existantes
rendant difficile l’identification exhaustive des emplois. C’est le cas notamment des
nomenclatures d’activités de l’Office national des statistiques (ONS), du Centre national
des registres de commerce (CNRC) et des agences et organismes publics et privés
spécialisés dans les recrutements et la gestion de l’emploi.
Pour cela, la taille des emplois verts sera estimée à partir des données du CNRC et de l’essentiel
des activités considérées comme vertes sans prétention d’exhaustivité. Les données du CNRC,
à fin décembre 2010, révèlent un nombre global d’entreprises de 1.407.449 dont 1.282.609 sous
le statut de personnes physiques et 124.840 sous le statut de personnes morales. La croissance
dans la création d’entreprises a été de 37% sur la période 2005-2010.
37
Pour un entrepreneur il est plus que nécessaire d’avoir en place un business model. Selon la
revue BUSINESS MODEL, Le business model a pour fonction de décrire la manière dont une
entreprise crée de la valeur et assure ainsi sa propre pérennité. Autrement dit le business model
permet de passer de l’idée d’entreprendre au projet entrepreneurial. C’est le système par lequel
l'entrepreneur saisit la valeur inhérente à l'idée d'entreprise. La littérature économique quant à
elle ne donne pas une définition exacte du business model. Cependant la définition la plus
utilisée est celle présente dans le livre intitulé : « Business Model - Nouvelle génération »
- A qui le vendez-vous ?
- Comment le vendez-vous ?
- Combien le vendez-vous ?
Pour Figuière et al, l’économie circulaire permet en quelque sorte l’émergence de nouveaux
business model circulaire qui reposent sur différentes boucles de retraitement et d’innovation
frugale11. Cela permet de saisir la nuance entre rentabilité économique et préservation de
l’environnement « dans une conception d’économie circulaire, l’environnement est considéré
comme une niche permettant d’activer un levier de croissance, cette dernière devenant une
condition nécessaire à la préservation des ressources naturelles ». P169
Pour Grigorescu et al (2017), adopter des pratiques de l’EC au niveau de l’entreprise est un
moyen de parvenir à une durabilité et une résilience face à un contexte marqué par l’incertitude
et la montée en puissance des problèmes environnementaux.
11 38
L’accent a d’abord été mis sur la frugalité en matière de ressources naturelles non renouvelable rare et
implicitement sur la dimension environnementale. Selon Basu et al (2013, p.64) ce type d’innovation a été
développé dans les pays pauvres et plus spécifiquement en Inde il se définit comme étant un processus de
conception innovant dans lequel les besoins et le contexte des citoyens des pays en développement sont pris
en compte dans le but de développer les services et produits appropriés, adaptés, et abordable
financièrement.
Dans cette section nous présenterons les différents modèles d’affaire de l’économie circulaire
pouvant être source de création de valeur.
39
la performance d’usage du produit, ainsi, les producteurs deviennent fournisseurs de valeur et
les clients utilisateurs de valeur.
En ce qui concerne le plan environnemental, l’économie de fonctionnalité a certains avantages
qui sont : le recyclage, les produits conçus sont moins dégradables pour l’environnement, la
durée de vie des produits est relativement plus longue etc. en guise d’exemple nous pouvons
prendre le cas suivant ou le paiement par l’usager est souvent proportionnel à l’intensité de son
utilisation du bien ou service. Les offres de mobilité partagée (vélos, voitures, trottinettes…)
vont, par exemple, facturer le client en fonction de son temps d’utilisation du bien. Conscients
de cela, les consommateurs seront incités à restreindre leurs temps d’usage. (Zhao, 2010).
Le concept « supply chain » commence à faire sa place en entreprise. De nos jours plusieurs
économistes utilisent le concept supply chain étendue, collaborative ou la reserve supply chain.
La supply chain étendue consiste à améliorer la gestion des flux de la matière première jusqu’au
produit fini. Objectivement, « la démarche consiste à partager avec ses partenaires,
fournisseurs et clients, l’information de l’ensemble de la chaine logistique de l’entreprise,
évitant ainsi que les décisions soient prises de façon séquentielles, voire contradictoire. Les
orientations stratégiques en termes d’achat de matières premières, de cadence de production
ou encore de transport sont prises en commun, sur la base de ces données décentralisées ».
(HAVEZ P. 2013). La supply chain étendue permet donc d’assembler l’ensemble des étapes
qui jusque-là étaient dissociés.
Dans ce système, les échanges d’informations doivent être intenses et rapides. Les entreprises
qui le veulent pourront donc au-delà de communiquer des informations relatives a la gestion
des flux linéaires, communiqué également sur les bonnes pratiques à adopter en termes
d’économie circulaire et ce dans le sens de la durabilité. En effet si je ne veux pas que les
activités de mon fournisseur m’impactent moi et mes clients, l’objectif serait de réfléchir
ensemble à réduire l’impact environnemental de la chaîne logistique. Il serait plus judicieux de
concevoir un produit avec les personnes qui seront impactés plutôt que d’imaginer quels
seraient les impacts sur ces personnes.
Le Moigne Remy dans son livre intitulé : « L’économie circulaire : comment la mettre en
oeuvre dans l’entreprise grâce à la reverse supply chain ? » parut en 2014 soutient que la
reserve supply chain peut constituer un important levier de performance pour une quelconque
entreprise. Il l’illustre de façon schématique comme un processus constitué en 3 étapes à savoir :
40
- Gestion des retours de produits : les produits usagés sont collectés puis entreposés dans
des centres de tri en vue de sélectionner ceux qui sont appropriés pour le marché ;
- Revente des produits : Apres l’étape 2 (retraitement des produits), ils seront
commercialisés.
3.3. Ecoconception
12 42
Le Moigne Remy, « L’économie circulaire : comment la mettre en oeuvre dans l’entreprise grâce à la reverse
supply chain ? » Editions Dunod, 2014
Figure 9 : Comparaison de deux analyses de cycle de vie
Source : « L’économie circulaire : comment la mettre en oeuvre dans l’entreprise grâce à la reverse supply
chain ?
Dans notre cas, l’entreprise qui a mené l’ACV aura le choix entre un produit dont l’impact
environnemental est important soit au niveau de la phase d’extraction des matières premières,
soit lors de l’utilisation. Il sera toujours mieux pour l’entreprise de rechercher des solutions
pour essayer de réduire l’impact sur l’environnement dans la phase d’extraction des matières
premières. Car, si l’impact sur l’environnement est important lors de la consommation du
produit, l’entreprise n’aura que peu de marges de manœuvre parce que ce sont les
consommateurs qui utiliseront le produit à leur guise.
Lorsque les entreprises enclenchent la phase de conception d’un produit dans un système
d’économie circulaire, elles peuvent concevoir le produit en fonction de la seconde vie du
produit. Mais une question se pose : est-ce que le produit ayant une seconde vie sera recyclé ?
il sera alors nécessaire pour l’entreprise de réfléchir sur cette problématique qui n’est d’ailleurs
pas la seule. Remy le Moigne propose des alternatives suivantes :
43
être recyclé facilement. Les entreprises aussi devront veiller au tri de sorte à ne pas
mélanger certains produits.
Le concept ‘Cradle to Cradle’ ou C2C a été utilisé en 2002 pour la première fois par Mc
Donough (architecte) et Braungart (chimiste).
Le C2C doit permettre aux entreprises de mettre l’accent sur les produits ayant un cycle de vie
circulaire : du berceau au berceau. Cela veut dire que chaque produit crée est issu d’un produit
antérieur et qu’à partir de ce produit un autre produit pourra être conçu. L’idée ici est de
supprimer de manière définitive le terme « déchet » dans les esprits. Il sera donc nécessaire de
concevoir des produits qui seront constamment recyclés sous une forme ou une autre.
Le C2C renvoie à trois grands principes pour la conception des produits circulaires :
44
Figure 10: C2C, recycler à l'infini
Source : https://webdeveloppementdurable.com/c2c-recycler-a-linfini/
Conclusion
Les institutions internationales ainsi que certains théoriciens ont porté leur attention sur le
développement durable. En effet, il serait question d’éluder le rôle de l’entrepreneur dans la
mise en place d’une société durable au lendemain de l’essor dudit développement qui nous
invite à entreprendre différemment. En plus d’être l’ensemble des activités et des richesses
financières, elle est vu de nos jours comme une activité qui prend en compte les activités qui
structurent le territoire au niveau économique, sociale, culturelle et environnemental.
L’entrepreneuriat peut être environnemental ; dans ce cas, il est contextualisé de facto par le
fait de la prise de conscience de la dégradation de l’environnement entrainé par un besoin
contraignant au développement de la durabilité écologique. Il y’a cependant quelques questions
qui remettent en cause des business dits classique en faveur de ceux d’affaire innovants.
Ces modèles d’affaire innovants qui doivent concilier la création de richesses économiques et
la gestion des problèmes environnementaux.
45
Les opportunités entrepreneuriales que nous offre l’EC sont des projets qui résulte en des
modèles d’affaires pour la production de ressources naturelles déjà vulgarisées tout en réduisant
l’utilisation des ressources non renouvelables.
Cela permet de promouvoir l’entrepreneuriat sous diverses formes ce qui nécessite la
coopération de l’ensemble des acteurs tel que les symbioses industrielles et l’économie de
fonctionnalité ainsi que la création de nouvelles entreprises adaptées au développement durable.
On pourrait exploiter ce qui semblait représenter dans le passé des contraintes tels que les
entreprises de recyclages des déchets.
46
Conclusion générale
47
Le modèle économique circulaire prend tout son sens lorsque nous prêtons attention aux
différents signaux émis par la planète. Nous pouvions citer entre autres : changements
climatiques, raréfaction des ressources, difficultés des économies à faire face à la croissance
des déchets, l’incertitude concernant l’avenir. Toutes ces raisons poussent les entrepreneurs a
sans cesse concevoir des produits qui respectent les normes environnementales pour ne pas
avoir à compromettre le développement des générations future.
Les entreprises ont cependant du mal à respecter les principes fondamentaux de EC car très
couteux, et cette EC est naissante dans les pays d’Afrique et peu de gouvernement lui accordent
une place importante. Les différents acteurs de l’économie doivent aussi mettre au cœur de
leurs analyse le territoire qui permet aussi l’essor de EC. Car si nous voulons qu’elle réussisse
(application des normes de EC) il faut que tous les secteurs soient interconnectés. L’EC est
considérée comme étant le modèle économique le plus adapté aux objectifs de développement
durable car il permet la préservation et la sauvegarde de l’environnement, mais surtout facteur
de cohésion sociale et de création de richesse.
Tout au long de ce travail de recherche, nous avons essayé d’apporter quelques éléments de
réponse à la problématique qui est : Quel rôle joue l’économie circulaire dans l’entrepreneuriat
vert ? pour tenter d’y parvenir nous avons formulé 3 hypothèses. La première hypothèse est que
l’économie circulaire peut permettre le développement de l’entrepreneuriat vert à travers une
certaine dynamique. La deuxième hypothèse stipule que l’économie circulaire permet la
valorisation des déchets. Via cette EC, les produits en fin de vie peuvent redevenir de nouvelles
matières premières pour la conception d’autres produits. Enfin, la troisième hypothèse
considère que la mise en place de l’EC passe fondamentalement par la participation de tous les
acteurs. Pour que l’EC porte ses fruits il faut une réelle motivation et implication des acteurs
territoriaux pour enclencher son processus tout en réduisant les différents impacts sur
l’environnement.
Pour ce faire, nous avons d’une part pour le chapitre 1 élaboré un éclairage théorique sur le
concept fondamental qu’est l’EC. Subdiviser en 3 sections, Nous avons étudié les bases
théoriques de l’EC ainsi que son évolution à travers les différents courants de pensée de
l’économie sans oublier la conceptualisation de l’EC tout en nous appuyant sur l’aspect
environnemental. Tout au long de ce chapitre il nous a été difficile de donner une définition
exacte de l’EC à travers nos différentes revues littéraires. Dans l’intérêt de notre travail nous
48
avons pu soutenir que L’EC permet sans doute la réduction de déchets, ce qui est un atout pour
notre environnement (dans le but de la sauvegarde) mais permet aussi de créer de l’emploi.
D’autres part dans le deuxième chapitre, nous avons mis l’accent sur l’entrepreneuriat vert
puisque nous avons démontrer à travers la littérature économique que l’EC participait a la
création d’emploi donc réduction du chômage et les acteurs de ce domaine sont ceux qui
innovent, réfléchissent sur les besoins et les réalités de leurs différents territoire afin de mettre
en place des activités qui non seulement sont génératrices de revenus mais mieux sont dans une
optique de développement durable c’-a-d penser aux générations futures tout en sauvegardant
notre environnement. Nous avons aussi essayé de donner des explications concernant
l’entreprenariat vert à travers une recherche empirique.
L’élaboration de ce mémoire est entièrement théorique avec quelques exemples de cas. Nous
aurions voulu voir un cas pratique sur le territoire Algérien mais la pandémie actuelle n’a pas
facilité les choses. Nous espérons que notre modeste contribution à répondre aux nombreuses
questions dont l’humanité fait face tous les jours permettra de trouver des réponses et améliorer
nos conditions de vie.
49
Bibliographie
André, B. C. (2001). Defining the field of research in entrepreneurship. Business Venturing, 165-180.
Company, E. M. (2014). towards the circular economy accelerating the scale-up across global supply
chains.
Franck, B. R. (2015). l’économie circulaire au prisme des business models-les enseignements de la fin
de vie automobile. Conférence Internationale de Management Stratégique association AIM.
Harry, C. R. (1974). The lighthouse in economics. Law and economics , 357 – 376.
Hoffman, C. S. (2012). Les business models du futur: Créer de la valeur dans un monde aux ressources
limitées. Pearson .
Laurent, A. V. (2016). Economie circulaire : Système économique et finitude des ressources. De Boeck
Supérieur.
Laville, É. (2009). L'entreprise verte : le développement durable change l'entreprise pour changer le
monde . Pearson .
50
Nicolas, B. (2015). Ecologie industrielle et économie circulaire ; définitions et principes. Management
et Société.
Rémy, L. M. (2014). Economie circulaire : Comment la mettre en œuvre dans l’entreprise grâce à la
supply chain ? . Dunod .
Site internet
https://archive.ellenmacarthurfoundation.org/fr/economie-circulaire/concept
https://institut-economie-circulaire.fr/
https://www.oecd.org/fr/
51
Listes des figures
Figure 1: Schéma en boucle de l'économie de la performance .................................................. 7
Figure 2: Ecosystème industriel de type I, II et III ..................................................................... 9
Figure 3: Schéma pédagogique de l’économie circulaire ........................................................ 19
Figure 4 : Le développement de l'économie circulaire en 7 points. ......................................... 20
Figure 5: Incendie dans la wilaya de Tizi-Ouzou..................................................................... 31
Figure 6: Compacteur ............................................................................................................... 33
Figure 7: Les piliers du DD ...................................................................................................... 35
Figure 8: Reserve supply chain ................................................................................................ 41
Figure 9 : Comparaison de deux analyses de cycle de vie ....................................................... 43
Figure 10: C2C, recycler à l'infini ............................................................................................ 45
52
Annexe
53
Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................. i
Dédicaces ..................................................................................................................................... ii
Sommaire ................................................................................................................................... iii
Liste des abréviations .................................................................................................................. iv
Introduction générale ................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Les fondements théoriques de l’économie circulaire ................................................... 4
Introduction ............................................................................................................................. 5
Section 1 Les bases théoriques de l’économie circulaire ......................................................... 5
1.1. Economie régénérative .....................................................................................................6
1.2. Economie de la performance ............................................................................................6
1.3. Biomimétisme ...................................................................................................................7
1.4. Ecologie industrielle..........................................................................................................8
Section 2 L’évolution de l’économie circulaire dans la pensée économique........................... 10
2.1. Les physiocrates et la nature ..........................................................................................11
2.2. Les économistes classiques et leurs critiques .................................................................12
2.3. L’école néoclassique et l’avènement de l’économie de l’environnement ......................12
Section 3 La conceptualisation de l’économie circulaire........................................................ 13
3.1. L’environnement ............................................................................................................14
3.2. Ressources naturelles .....................................................................................................15
3.3. Déchets ...........................................................................................................................17
3.4. Définition de l’économie circulaire .................................................................................18
Conclusion ................................................................................................................................. 20
Chapitre 2 : L’entrepreneuriat vert au service de de l’économie circulaire : cas de l’Algérie .......... 21
Introduction ............................................................................................................................... 22
Section 1 Concepts de base de l’entrepreneuriat .................................................................. 23
1.1. Définition de l’entrepreneuriat .......................................................................................23
1.2. Aperçu historique de l’entrepreneuriat et types d’entrepreneuriat ...............................24
1.3. Le paradigme de l’entrepreneuriat .................................................................................26
Section 2 Définitions et déterminant de l’entrepreneuriat vert............................................. 30
2.1. Conception théorique de l’entrepreneuriat vert ............................................................31
2.2. Approche classique de l’environnement.........................................................................32
2.3. Approche basée sur le développement durable .............................................................33
2.4. Définition de l’entrepreneuriat vert ...............................................................................35
Section 3 L’économie circulaire comme piste durable pour les acteurs de l’entrepreneuriat :
référence à l’Algérie................................................................................................................ 37
54
3.1. Economie de la fonctionnalité : les systèmes produits/ services ....................................39
3.2. Une supply chain durable ...............................................................................................40
3.3. Ecoconception ................................................................................................................41
3.4. L’approche cradle to cradle (les ressources constituent les déchets) .............................44
Conclusion ................................................................................................................................. 45
Conclusion générale ................................................................................................................... 47
Bibliographie .............................................................................................................................. 50
Listes des figures ........................................................................................................................ 52
Annexe ...................................................................................................................................... 53
55