Cours Droit Travail Partie 1
Cours Droit Travail Partie 1
Cours Droit Travail Partie 1
OFPPT
INSTITUT SPÉCIALISÉ DANS LES MÉTIERS DU
TRANSPORT ROUTIER ET LOGISTIQUE BENGUERIR
M. MOAD OUKHITI
Déroulement du Cours
Le cours se déroule en 20 séances:
2. Le contrat de mission
Le contrat de mission est le contrat liant l’entreprise de travail
temporaire à tout salarié mis à la disposition d’un utilisateur (article
501 du code du travail). A l’instar du contrat de mise à disposition, il
doit être conclu par écrit et comporte, les mêmes mentions que
celui-ci, avec les indications supplémentaires suivantes :
les qualifications du salarié ;
le montant et les modalités de paiement du salaire ;
la période d’essai ;
les caractéristiques du poste que le salarié occupera ;
le numéro d’adhésion de l’entreprise d’emploi temporaire et le
numéro
d’immatriculation du salarié à la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale ;
la clause de rapatriement du salarié par l’entreprise d’emploi
temporaire si la tâche est effectuée en dehors du Maroc ;
une clause stipulant la possibilité d’embaucher le salarié par
l’entreprise utilisatrice après la fin de sa tâche.
Formes
du contrat de travail
pouvoir disciplinaire :
En plus du pouvoir de direction, l’employeur
exerce sur ses salariés un pouvoir disciplinaire
limité par le code du travail.
L’employeur établit des règles que le salarié est
tenu de respecter sous peine de sanction.
La réglementation du travail reconnaît à
l’employeur le droit d’infliger des sanctions aux
salariés pour une faute dans l’exécution de son
travail.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
L'employeur peut prendre l'une des sanctions
disciplinaires suivantes à l'encontre du salarié pour
faute non grave
1° l'avertissement ;
2° le blâme ;
3° un deuxième blâme ou la mise à pied pour une durée
n'excédant pas huit jours ;
4° un troisième blâme ou le transfert à un autre service
ou, le cas échéant, à un autre établissement, le lieu de
résidence du salarié étant pris en considération.
L'employeur applique les sanctions disciplinaires
graduellement. Lorsque les sanctions disciplinaires sont
épuisées dans l'année, l'employeur peut procéder au
licenciement du salarié. Dans ce cas, le licenciement
est considéré comme justifié.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
L’employeur peut procéder au licenciement lorsque le salarié
commet une faute grave. Les faits et actes considérés comme
faute grave:
-le délit portant atteinte à l'honneur, à la confiance ou aux
bonnes mœurs ayant donné lieu à un jugement définitif
privatif de liberté ;
- la divulgation d'un secret professionnel ayant causé un
préjudice à l'entreprise;
- le fait de commettre les actes suivants à l'intérieur de
l'établissement ou pendant le travail :
* le vol ;
* l'abus de confiance ;
* l'ivresse publique ;
* la consommation de stupéfiants ;
* l'agression corporelle ;
* l'insulte grave ;
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
* le refus délibéré et injustifié du salarié d'exécuter un travail de sa
compétence;
* l'absence non justifiée du salarié pour plus de quatre jours ou de
huit demi-journées pendant une période de douze mois ;
* la détérioration grave des équipements, des machines ou des
matières premières causée délibérément par le salarié ou à la suite
d'une négligence grave de sa part ;
* la faute du salarié occasionnant un dommage matériel
considérable à l'employeur ;
* l'inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir
la sécurité du travail ou de l'établissement ayant causé un dommage
considérable ;
* l'incitation à la débauche ;
* toute forme de violence ou d'agression dirigée contre un salarié,
l'employeur ou son représentant portant atteinte au fonctionnement
de l'entreprise.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
la responsabilité de l’employeur
1-Responsabilité civile :
C’est en principe l’entrepreneur personne morale
et non les dirigeants de l’entreprise qui est
responsable des préjudices causés par l’activité
de l’entreprise : accidents provoqués par les
salariés, par des véhicules de l’entreprise ou
résultant des produits fabriqués ou mis en
circulation.
Il pèse sur la personne morale une obligation de
sécurité et de garantie.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
Responsabilité pénale :
Ce sont les dirigeants qui peuvent engager
leur responsabilité pénale. Outre les
infractions de droit commun telle
escroquerie, abus de confiance, il existe
des infractions spécifiques à ceux qui
exercent, en droit ou en fait, des fonctions
de dirigeants de société ex : abus de bien
sociaux, distribution de dividendes fictifs.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
Le salarié:
«Est considéré comme salarié toute
personne qui s’est engagée à exercer son
activité professionnelle sous la direction
d’un ou plusieurs employeurs moyennant
rémunération, quelque soit sa nature et
son mode de paiement ».
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
Les droits du salarié :
1-Des droits d’ordre individuel
a -Droit au travail
L’article 31 de la nouvelle constitution précise « L'Etat,
les établissements publics et les collectivités territoriales
oeuvrent à la mobilisation de tous les moyens à
disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et
des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des
droits :….. au travail et à l'appui des pouvoirs publics en
matière de recherche d'emploi ou d'auto emploi… »
le droit au travail est donc un droit constitutionnellement
garanti, mais cela ne signifie pas que les personnes sans
travail puissent en exiger un de l’Etat ou des employeurs.
Ce principe donne tout au plus le droit à l’Etat d’intervenir
sur le marché du travail par la politique de l’emploi.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
Dans une relation professionnelle établi conformément
à la réglementation du travail, le droit au travail
implique que:
l’employeur est tenu de permettre au salarié de réaliser
sa part du contrat, d’exécuter ses tâches dans des
conditions adéquates.
l'employeur est tenu de prendre toutes les mesures
nécessaires afin de préserver la sécurité, la santé et la
dignité des salariés dans l'accomplissement des
tâches qu'ils exécutent sous sa direction et de veiller
au maintien des règles de bonne conduite, de bonnes
moeurs et de bonne moralité dans son entreprise.
L'employeur est tenu de délivrer au salarié une carte
de travail.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
Le droit au travail implique également que le salarié a droit à
l’information, l’employeur est tenu de communiquer aux salariés par
écrit lors de l'embauchage, les dispositions relatives aux domaines
ci-après ainsi que chaque modification qui leur est apportée :
- la convention collective de travail et, le cas échéant, son contenu ;
- les horaires de travail ;
- les modalités d'application du repos hebdomadaire ;
- les dispositions légales et les mesures concernant la préservation
de la santé et de la sécurité, et la prévention des risques liés aux
machines ;
- la date, heure et lieu de paye ;
- le numéro d'immatriculation à la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale ;
- l'organisme d'assurance les assurant contre les accidents de travail
et les maladies professionnelles.
Les salariés ont le droit de bénéficier des programmes de lutte
contre l'analphabétisme et de formation continue.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
b -Droit au salaire :
En contre partie de son travail, le salarié doit recevoir un salaire.
Deux principes importants s’appliquent au salaire :
Le principe de non-discrimination :
Ce principe, bien qu’affirmé une première fois dans l’article 9 du
code du travail est réaffirmé à l’article 345 en ce qui concerne la
rémunération prohibant ainsi toute différence de salaire entre
femmes et hommes pour un travail de valeur égale.
Cette insistance du législateur concernant ce principe exprime
bien sa volonté d’éradiquer toute différence de traitement entre
les deux sexes dans le monde du travail au Maroc.
Le principe de libre détermination du salaire :
L’article 345 du code du travail dispose que le salaire est
librement fixé par accord direct entre les parties ou par
convention collective sous réserve de dispositions légales
relatives au salaire minimum légal.
Les droits du salarié et les
pouvoirs de l’employeur
6- le repos :
6-1 Le repos hebdomadaire:
Le repos hebdomadaire est un droit inaliénable
du salarié, il peut être aménagé, voire même
suspendu dans certains cas, et ce, afin de
permettre une meilleure adaptation de la
législation aux divers impératifs économiques
(décret n° 2-04-513 organisant le repos
Hebdomadaire).
les conditions de travail
7- Le congé annuel :
Tout salarié a droit, après six mois de service continu dans la
même entreprise ou chez le même employeur, à un congé
annuel payé dont la durée est fixée comme suit :
un jour et demi de travail effectif par mois de service ;
deux jours de travail effectif par mois de service pour les
salariés âgés de moins de dix-huit ans.
Tout accord portant sur la renonciation préalable au droit au
congé annuel payé ou sur l’abandon dudit congé,même contre
l’octroi d’une indemnité compensatrice est considéré nul.
La durée du congé annuel payé est augmentée à raison d'un
jour et demi de travail effectif par période entière, continue ou
non, de cinq années de service, sans toutefois que cette
augmentation puisse porter la durée totale du congé à plus de
trente jours de travail effectif.
les conditions de travail
1) Mariage :
C- Périodicité :
Le législateur impose un principe important : la
rémunération doit être payée régulièrement et à un
intervalle rapproché pour permettre aux salariés de
subvenir normalement à leur besoins et à ceux de leur
familles.
D- Lieu du paiement :
Le paiement s’effectue en général dans le lieu du travail
ou dans une agence bancaire proche du lieu du travail.
L’employeur ne doit pas obliger le salarié à faire un
grand déplacement pour être payé.
les conditions de travail
Ancienneté Pourcentage du
La prime: salaire
L’employeur verse des primes
diverses pour motiver ses
salariés. Mais, une prime est 2 ans 5%
obligatoire, celle de
l’ancienneté. La prime
d’ancienneté est fixée par 5 ans 10%
l’article 350 du code du travail
de la manière suivante : 12 ans 15%
20 ans 20 %
Les indemnités :
Une indemnité est une somme d’argent
versée par l’employeur au salarié pour
indemniser ce dernier par rapport aux frais
qu’il supporte à l’occasion de son travail tel
que : les frais du déplacement justifié.
les conditions de travail
G- Notion de pourboire:
Dans les établissements occupant des salariés dont la
rémunération est uniquement constituée par des
pourboires ou par des pourboires en sus d'une
rémunération de base, remis directement de main à
main aux salariés par la clientèle ou prélevés par
l'employeur auprès de la clientèle, si le montant des
pourboires est inférieur au salaire minimum légal,
l'employeur est tenu de leur verser la part permettant de
compléter le salaire minimum légal.
Si le total des montants perçus au titre de pourboires
auprès de la clientèle n'atteint pas le montant du salaire
convenu avec l'employeur, celui-ci est tenu de verser
aux salariés la part permettant de compléter ce salaire.
les conditions de travail
a) Par le salarié :
Tout salarié, qui, en connaissance de cause viole les
dispositions relatives à l’hygiène ou à la sécurité dans
l’entreprise commet une faute grave pouvant entraîner son
licenciement sans indemnité ni préavis.
b) Par l’employeur :
Amendes pénales : la violation des prescriptions relatives à
l’hygiène et la sécurité est passible d’une amende allant de 2000
à 20 000 dirhams.
Fermeture de l’entreprise : le tribunal peut prononcer la
fermeture de l’entreprise pour une période de 10 jours à 6 mois
pour contravention aux règles d’hygiène et de sécurité et en cas
de récidive la fermeture définitive peut être prononcée.
les conditions de travail
1-4 : Procédure :
Le licenciement pour motif personnel, en raison de la
gravité de ses incidences sur la vie du salarié doit
être entourée d’un maximum de précautions
procédurales.
L’entretien préalable
La lettre de licenciement :
Le contrôle judiciaire :
La résiliation du contrat de travail
L’entretien préalable :
Avant tout licenciement du salarié, celui-ci doit être en mesure
de se défendre contre les accusations qui pèsent contre lui lors
d’un entretien avec l’employeur ou son représentant.
Un délégué des salariés ou un représentant syndical à
l’entreprise choisi par le salarié doit assister à cet entretien qui
doit avoir lieu dans un délai n’excédant pas les 8 jours à partir
de la constatation de l’acte imputé au salarié.
L’administration de l’entreprise dresse un procès-verbal de cet
entretien signé par les deux parties et dont une copie est
adressée au salarié.
Au cas où l’une des parties refuserait d’entreprendre ou de
poursuivre la procédure, il est fait appel à l’agent chargé de
l’inspection du travail c’est-à-dire si le salarié refuse de se
présenter à l’entretien ou si l’employeur notifie la décision de
licenciement sans entretien préalable
La résiliation du contrat de travail
La lettre de licenciement :
L’employeur doit veiller à justifier le licenciement du
salarié par un motif acceptable et apporter, le cas
échéant, la preuve de la faute imputée au salarié.
En vertu des articles 63 et 64 du code du travail, le
salarié licencié doit recevoir une lettre de licenciement
contenant les motifs justifiant le licenciement avancés
par l’employeur, la date de l’entretien préalable, le
procès-verbal de cet entretien et la mention du délai
de forclusion de 90 jours pour toute action judiciaire.
Cette lettre est remise en main propre au salarié
contre un reçu ou expédiée par lettre recommandée
avec accusé de réception, dans les 48 heures de la
décision de licenciement.
Une copie de la lettre de licenciement doit être
adressée à l’agent chargé de l’inspection du travail.
La résiliation du contrat de travail
2- L’autorisation du gouverneur de la
préfecture ou de la province :
En vertu des articles 67 et 68 du code, le
licenciement pour motifs technologiques,
structurels ou économiques est subordonné
à l’autorisation du gouverneur selon les
étapes suivantes :
La résiliation du contrat de travail
La demande d’autorisation
Une demande d’autorisation de licenciement doit être
adressée par l’employeur au délégué provincial chargé
du travail accompagnée du procès-verbal des
négociations précité et de tous les documents pouvant
justifier ce licenciement notamment :
un rapport exposant les motifs qui rendent nécessaire
l’application de la procédure de licenciement ;
un état de la situation économique et financière de
l’entreprise ;
un rapport réalisé par un expert-comptable ou un
commissaire aux comptes.
La résiliation du contrat de travail
L’enquête du délégué provincial
Le délégué provincial chargé du travail, dès
réception du dossier de demande de licenciement,
doit l'examiner et mener les recherches qui lui
paraissent utiles à sa compréhension.
Il doit transmettre ce dossier, aux membres de la
commission provinciale, dans un délai ne pouvant
dépasser un mois à compter de la réception de la
demande d’autorisation.
La résiliation du contrat de travail
3- Les indemnités :
Afin de compenser le préjudice subi par le
salarié qui a perdu son emploi suite à son
licenciement, celui-ci perçoit une prestation
pécuniaire dite indemnité.
La nature et la valeur de cette indemnité
varient en fonction du caractère justifié ou
non du licenciement.
La résiliation du contrat de travail
Licenciement abusif :
Lorsque le salarié est licencié sans motif valable
soit de manière abusive, le préjudice subi est
plus important puisque la perte de son emploi
s’accompagne d’un sentiment d’injustice.
Par conséquent, il a droit au versement de
dommages et intérêts qui étaient auparavant fixés
par le juge qui accordait parfois des sommes
astronomiques réparant ainsi un préjudice par un
autre préjudice.
La résiliation du contrat de travail