R 4 CV L P B 1946: Enault A Uce de Illancourt
R 4 CV L P B 1946: Enault A Uce de Illancourt
R 4 CV L P B 1946: Enault A Uce de Illancourt
1940/1950
LA PUCE DE BILLANCOURT
1946
FICHE TECHNIQUE :
Marque : Renault
Type : 4CV 1947, type 1060
Moteur : 4 cylindres en ligne
Cylindrée : 760 cm3
Alésage x course : 55 x 80 mm
Puissance : 17 ch à 3500 tr/mn
Alimentation : carburateur Solex 221 AC
Distribution : soupape en tête
Allumage : bobine et batterie
Transmission : Boîte de vitesses à 3
rapports – 1e non synchronisée
Pneumatiques : 135 x 380 ou 5,0 x 15
Empattement : 210 cm
Voie : 119 cm
Longueur : 360 cm
Largueur : 143 cm
Hauteur : 145 cm
Poids : 760 kg
Vitesse maximale : 100km/h
Exposée sous les voûtes du Grand Palis, à Paris, lors du 33e salon de l’Automobile, qui ouvre ses
portes le 3 octobre 1946, la petite Renault 4 CV devient la première automobile entièrement
nouvelle commercialisée par la Régie nationale des usines Renault.
Dès juin 1940, la France subit une occupation de son terri toire par les forces militaires
allemandes et entre dans une des périodes les plus sombres de toute son histoire.
Le 22 juin 1940, le Maréchal PETAIN signe l’armistice avec le Reich, et le gouvernement
français siège désormais à Vichy.
Le 26 juin, une administration allemande prend la direction des usines Renault de Boulogne
Billancourt. L’entreprise est contrainte de fournir à l’ennemi des véhicules utilitaires et de
remettre en état des blindés Renault R35 et B1Bis, afin de les incorporer au sein des di visions
Panzer.
Dans le secret
Malgré l’interdiction formulée par les autorités d’étudier tout nouveau projet automobile,
quelques ingénieurs « maison » courageux, tels que Fernand PICARD, Charles-Edmond SERRE
ou Jean-Auguste RIOLFO, entament une réflexion sur une voiture économique, bo n marché, à
faible consommation et adaptée à la pénurie d’après-guerre. En décembre 1942 et novembre
1945, trois prototypes sont construits, tous munis d’une mécanique placée à l’arrière, une
influence venue de la KDF allemande, la future Volkswagen, prése ntée au salon de Berlin en
1939. Le dernier prototype est bâti autour d’une carrosserie à quatre portières, et prend une
allure très proche de la future berline de série.
Louis RENAULT, inculpé de commerce avec l’ennemi, meurt le 24 octobre 1944 : il est âgé de 67
ans. Pierre LEFAUCHEUX, un résistant de la première heure, connu sous le nom de guerre
« Gildas », est nommé président-directeur général des usines Renault et prend ses fonctions le
6 octobre 1944. Par ordonnance du Gouvernement de la République française, l’entreprise
acquiert le statut de Régie nationale le 16 janvier 1965 et devient donc la RNUR.
La reconstruction
Agile & véloce : Une grande partie de l’année 1945 est consacrée à la remise
en état des ateliers de l’usine durement bombardée par la
Louis ROSIER démontre l’agilité Royal Air Force en mars 1942. Quatre cent soixante et une
et la vélocité de la puce de tonnes de bombes ont été larguées sur le site et la ville de
Billancourt en remportant la Boulogne Billancourt. Il faut reconstruire un tissu industriel
catégorie des 750 cm au rallye
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obsolète ou dévasté, et le président LEFAUCHEUX se bat afin
de Monte Carlo en 1949. En d’obtenir un crédit de huit millions de dollars pour acquérir
octobre 1952, une barquette des machines-outils neuves en provenance des Etats-Unis.
profilée, animée du 4 cylindres Pour l’heure, l’entreprise se consacre quotidiennement à
de 750 cm3, carrossée par l’assemblage d’une cinquantaine de véhicules industriels et à
Vernet & Painard chez Antem, la révision des mécaniques des camions GMC en service dans
s’élance sur l’autodrome de l’armée américaine, un contrat inespéré qui permet
Monthléry et engrange huit d’attendre des jours meilleurs. A cette date, la vieillissante
records internationaux, le tour Juvaquatre, lancée au salon de 1937, dont la mise sur chaînes
de piste le plus rapide étant reprend timidement à partir de janvier 1946, constitue la
chronométré à 172, 473 km/h. seule voiture de tourisme commercialisée par la société. Il est
donc grand temps de dévoiler la dernière création des usines
Renault qui mobilise le personnel de façon permanente
depuis plusieurs mois. Désormais, tout le potentiel de
l’entreprise est consacré à la fabrication en masse de l’économique 4 CV, symbole du
renouveau de la marque au losange.
La mise en orbite
Présentée en avant-première aux journalistes
spécialisés huit jours avant la date officielle du
salon, la 4CV ne quitte les chaîne de l’île Seguin qu’à
la fin de 1947. Les premières 4 CV arborent une
robe jaune sable et des jantes laquées d’un rouge
vif. La grande surprise pour le public demeure le
placement de la mécanique à l’arrière de l’auto. Le
petit moteur qui s’abrite sous le capot est de quatre
cylindres à soupapes en tête, qui donne 17 ch. Les exemplaires de présérie possèdent des vitres
arrière fixes et des flèches directionnelles débordantes fixées près du pare -brise.
Plusieurs modèles
Les modèles commercialisés au cours de l’été 1947, accompagnés du sl ogan publicitaire « 4
places, 4 cylindres, 90 km à l’heure, 6 litres aux 100 km », héritent de vitres arrière
coulissantes et de flèches de directions
encastrées.
En 1948, la gamme se complète d’une version
commerciale, d’une finition plus sommaire, et
de vitres arrière aveugles, tandis qu’à
contrario, la saison 1949 voit l’apparition de
la 4 CV type Luxe à l’équipement plus complet
et à la finition optimisée.
Les amateurs de conduite en plein air
apprécient la berline Luxe à toit ouvrant,
disponible dès 1950, et, en 1951, la puissance
du petit quatre cylindres, passant de 747 cm 3
à 760 cm 3 fait grimper le nombre de chevaux
disponibles à 21.
La calandre dite à six moustaches fait place en
1954 à une calandre agrémentée de trois
barres en inox brillant, mais la version
simplifiée Affaires n’en reçoit qu’une seule. La
puissance mécanique de 21 ch, réservée
jusqu’alors aux gammes Sport et Grand Luxe,
est désormais la norme standard pour toutes
les 4 CV produites.
Du 1 er janvier au 24 mars 1954, la R2gie
enregistre 39249 commandes de 4 CV ; à
partir du mois d’avril, la cadence journalière de production passe à 525 unités, rythme qui
selon le président LEFAUCHEUX ne suffit toujours pas à satisfaire la demande.
Vers la retraite
Quelques améliorations techniques éclairent la saison commerciale 1955 : le premier rapport
de boîte de vitesses est synchronisé, et, pour son neuvième anniversaire, la 4 CV s’offre un
nouvel atout qui facilite sa conduite, un embrayage automatique de marq ue Ferlec. Un des
événements mondains inattendus de l’année 1957 à lieu
le mercredi 10 avril, lorsque sa Majesté la reine Elisabeth
d’Angleterre visite les ateliers de Flins, guidée par le
nouveau président, Pierre DREYFUS. Celui-ci lui remet les
clefs d’une Dauphine laquée bleue ciel, couleur préférée
de la souveraine. L’annonce de la naissance de la
Dauphine, en mars 1956, a porté un coup sévère à l’avenir
commercial de la 4 CV. En effet, la pimpante nouvelle 5 CV
de la marque au losange symbolise le dynamisme
industriel de la maison et date irrémédiablement la puce
de Billancourt comme un véhicule issu de l’immédiat
après-guerre. La gamme de 1958 ne comprend plus que
trois modèles : la berline Sport, la berline Sport à toit
ouvrant, qui, gagne moyennant un surcoût, un dispositif de chauffage Sofica, et la berline
Affaires.
La dernière 4 CV :