Chapitre 3b
Chapitre 3b
Chapitre 3b
Chapitre 3b : Le diabète
Chapitre 3b : Diabète
1. Etymologie
Diverses maladies portent le nom de diabète. Toutes ont en commun des urines abondantes
(polyurie).
Le mot diabète vient du grec « dia-baïno » = passer au travers. Les médecins grecs anciens
avaient observé ce syndrome : les malades semblaient uriner aussitôt ce qu'ils venaient de
boire, comme s'ils étaient "traversés par l'eau" sans pouvoir la retenir.
Puis ils maigrissaient, malgré une nourriture abondante, et mourraient en quelques semaines
ou mois. La polyurie - polydipsie (littéralement : beaucoup uriner et beaucoup boire) est une
conséquence de l'hyperglycémie (augmentation du taux de sucre sanguin).
Les reins ne peuvent récupérer tout le glucose filtré, qui passe dans les urines et par osmose
appelle l'eau de l'urine primaire et perte d'eau importante (urines) déshydratation + soif
permanente.
Les malades boivent donc parce qu'ils urinent trop et non l'inverse.
2. Définition
Le diabète sucré est le plus fréquent : Celui-ci englobe à son tour :
- le diabète de type 1
- le diabète de type 2
- le diabète gestationnel
- le diabète secondaire (consécutif à une maladie pancréatique, à une endocrinopathie,
iatrogène ou encore lié à des anomalies génétiques).
Le diabète secondaire : Une grande variété d’affections relativement peu courantes sont
classées comme “autres types particuliers”. Ces affections sont surtout des formes de diabète
définies génétiquement ou associées à d’autre maladies ou à l’usage de médicaments.
4. Epidémiologie
Dans le monde, environ 2.8% de la population est atteinte : 150 millions de diabétiques
Prévisions pour 2025 font état de 300 millions, soit 5.4% de la population (doublement !)
L'essentiel de cette augmentation se produira dans les pays en développement et sera dû à
l'accroissement démographique, au vieillissement de la population, à des régimes alimentaires
déséquilibrés, à l'obésité et à un mode de vie sédentaire.
C’est le diabète de type 2 qui pose un problème de santé publique : Sa prévalence augmente
parallèlement :
- au vieillissement,
- à l'urbanisation,
- à la sédentarisation,
- au développement de l'obésité
Dans les populations des pays industrialisés.
Cette maladie n'épargne pourtant pas les pays sous développés où le diabète non insulino-
dépendant (D.II) atteint parfois une prévalence de 20 à 30 %, en raison :
- d'une prédisposition génétique
- ET d’une modification rapide du mode de vie : urbanisation brutale, sédentarisation et
alcoolisation des populations.
5. Symptômes
Les symptômes du diabète peuvent être manifestes :
Perte de poids : L’insuline est la seule hormone qui maintienne les lipides dans les
cellules Une carence en insuline entraîne une dégradation lipidique avec augmentation
d’Acetyl-CoA et production de corps cétoniques : risque d’acidose métabolique (corps
cétoniques acides) et odeur d’acétone dans l’haleine (par décarboxylation spontanée de
l’acétoacétate au niveau du poumon)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 4
Chapitre 3b : Le diabète
Ils peuvent être même inexistants au début et le diagnostic ne sera posé que plusieurs années
après l'apparition de la maladie, alors que les complications existent déjà.
Le diabète de type 2 est donc une affection particulièrement insidieuse et perverse car il peut
ne pas y avoir de symptômes pendant de très nombreuses années, et lorsque les symptômes
apparaissent ce sont ceux des complications.
Glycémie
Sa mesure au laboratoire est le moyen le plus simple et le plus connu pour « mesurer le
diabète ».
- Valeur normale à jeun (dans la journée avant les repas) : comprise entre 0,70 et 0,90 g/l
- Valeur normale 1 h 30 après le début du repas (glycémie postprandiale) : inférieure à
1,50 g/l
- Après un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : consiste (après
un premier prélèvement sanguin) à ingérer 75 grammes de glucose chez l'adulte (1,75
g/kg de poids chez l'enfant) en 5 minutes maximum, dilué dans 250 à 300 ml d'eau. Puis
d'autres prélèvements Sanguins sont réalisés toutes les 30 minutes pendant 120 minutes,
pour dosage de la glycémie en continu pendant le test
Est considéré comme diabétique:
- Les hyperglycémiques non diabétiques (glycémie entre 1,10 et 1,26 g/l à jeun). Une
glycémie à jeun modérément augmentée (comprise entre 1,1g/L et 1,26 g/L) correspond
à une "glycémie à jeun anormale" (impaired fasting glycemia) ! Or, les «dégâts
glycémiques» vasculaires (atteintes du artères du cœur, des jambes, du cou et du
cerveau) commencent dès 1,10 g/L ! La prise en charge doit donc commencer dès 1,10
g/l !
- Les intolérants au glucose : lorsque la glycémie à jeun étant inférieure à 1,26 g/l, la
glycémie à la 2ème heure de l'HGPO et comprise entre 1,40 et 2 g/l avec une valeur
intermédiaire (30, 60, 90 minutes) supérieure ou égale à 2 g/l. Sous les termes
d'hyperglycémie à jeun non diabétique et d'intolérance aux hydrates de carbone, on
regroupe 3 types de patients :
o ceux qui évolueront vers le diabète : 25 % à 50 % dans les 10 ans
o ceux qui resteront hyperglycémiques non diabétiques ou intolérants aux
hydrates de carbone : 25 à 50 % des patients
o ceux qui retrouveront une tolérance glucidique normale : environ 25 %
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Chapitre 3b : Le diabète
R
R R
H NH2 H NH2
O O H H H H H
N HN N HN HN
H OH H OH
H OH H H OH OH H H OH O
Non enzymatique Non enzymatique
HO H HO H
HO H HO HO H H HO HO H H
HO H HO H
H2O HO H H2O HO HO H H HO HO H H
H OH H OH
H OH H H OH OH H H OH OH
CH2OH CH2OH
CH2OH CH2OH
CH2OH CHCH 2OH
2OH
Réarrangement Réarrangement
D-glucose D-glucose d'amadori d'amadori Cétoamine
(Fructosamine)
glucose, on distingue l'HbA1a1, l'HbA1a2, l'HbA1b et l'HbA1c. Parmi tous les groupes et
sous-groupes d'hémoglobine, l'HbA1c est celle dont le taux est le mieux en relation avec le
H O H O
niveau de sucre dans le sang.
HO H HO H
Comme la durée de vie d'un globule rouge est de 120HOjours, etH qu'à moment donné
HO
il y a H
dans le sang des :
- « nouveaux globules rouges » qui ne contiennentH pas encore
OH d'HbA1c car leH temps de OH
La mesure de l'HbA1c est le témoin du niveau moyen du glucose dans le sang au cours des
deux derniers mois (on se réfère au T1/2)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 7
Chapitre 3b : Le diabète
Plus le taux de glucose a été élevé au cours des deux derniers mois plus l'HbA1c est
élevée !
Son augmentation est corrélée au risque d’atteinte des vaisseaux :
Sa valeur normale est habituellement comprise entre 3,5 et 6,0 %, chez l'adulte, l'enfant ou
l'adolescent
Bien entendu, le risque de complications du diabète ne dépend pas que de la glycémie, car
d'autres facteurs interviennent (cholestérol, hypertension, tabac, absence d'activité
physique, excès de poids et facteurs génétiques) mais, à facteurs de risque identiques,
l'HbA1c permet bien mieux de «mesurer le diabète» que la glycémie à jeun, que ce soit en cas
de diabète insulinodépendant ou de diabète non insulinodépendant, et il est recommandé de la
doser tous les trois mois.
Diagnostic: Fructosamines
Une série d’autres protéines circulantes (albumine, LDL, HDL), intracellulaires (protéines du
cristallin) ou des membranes basales subissent les mêmes transformations. La glycation de
ces protéines altère leurs fonctions !!!
Il s’agit dès lors d’un des mécanismes qui conduit aux complications du diabète.
Ex. : la fibrine glyquée est moins susceptible à l’action de la plasmine et se dépose
anormalement (formation de micro thrombus + activité fibrinolytique faible/moindre).
Alors que l'HbA1c est un pourcentage de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges du
sang, le terme de fructosamine désigne l'ensemble des protéines glyquées présentes dans
le sérum (majoritairement l’albumine).
Le principe est le même que pour l'HbA1c (dosage des protéines sur lesquelles le glucose s'est
fixé) mais le renouvellement des protéines est beaucoup plus rapide que celui des
globules rouges, et la fructosamine est un témoin du niveau moyen du glucose dans le sang
au cours des deux-trois dernières semaines (valeur normale est comprise entre 200 à 290
micromoles/l).
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 8
Chapitre 3b : Le diabète
Glucosurie et cétonurie :
Nous avons vu que le glucose du sang passe dans les urines, lorsqu'il dépasse le seuil de
résorption rénale du glucose (glycémie > 1,80 g/l).
Ceci n'a pas d'incidence chez les personnes non diabétiques car leur niveau de sucre dans le
sang n'atteint jamais 1,80 g/l (jamais de sucre dans les urines chez les non diabétiques, et la «
glycosurie normale » est nulle).
Par contre, si la glycémie d'un diabétique dépasse 1,80 g/l, une partie du sucre présent dans
le sang passe dans les urines où il peut être recherché (il suffit de quelques gouttes d'urine sur
une bandelette).
C'est le premier moyen dont on a disposé à domicile pour savoir soi-même si le taux de sucre
était élevé dans le sang, mais ce moyen qui a rendu d'énormes services à l'époque, ne peut
donner qu'une information grossière puisque le sucre ne passe dans les urines que s'il
dépasse deux fois sa valeur normale dans le sang (un diabétique avec une glycémie de 1,4
ne sera pas détecté !!!)
Les urines peuvent également être utilisées pour savoir si le corps est ou non en train de
fabriquer des corps cétoniques (témoins de l'utilisation des graisses comme source d'énergie
lorsque le corps ne parvient pas à utiliser le glucose).
La présence d'acétonurie peut donc authentifier une décompensation du diabète (acidocétose
diabétique), mais ce n'est pas à proprement parler une « mesure du diabète ».
7. Dépistage
Diabète de type 1 : Pas de problème de dépistage car :
- la glycémie s'élève de façon brutale
- symptômes évidents (syndrome cardinal diabétique)
Il n’y a pas de dépistage systématique pour la population, seulement pour les individus les
plus à risque :
- Familles où il y a des cas connus de diabète (près de 80 % d’hérédité diabétique
connue ou méconnue pour le D.II)
- Homme ou femme, ayant un excès de poids, défini par un indice de masse corporelle
supérieur à 25* (50 % ♂ et 70 % ♀ ayant type 2 ont un excès de poids)
- Femmes, et leurs apparentés génétiques, ayant eu transitoirement du diabète pendant
une grossesse (diabète gestationnel), ou ayant donné naissance à des enfants de plus de
4 kg et/ou ayant des antécédents obstétricaux évocateurs d'une hérédité diabétique)
- Sujets de plus de 45 ans (la fréquence du type 2 augmente vite à partir de 45 ans et
max entre 55 et 75 ans)
- Pendant la grossesse (la glycémie peut augmenter et évoluer en diabète après
l’accouchement.)
* Indice de masse corporelle ou body mass index (BMI) : calculé en divisant le poids en kg
par le carré de la taille en mètres :
Une relation
évidente a également
été établie entre le
diabète de type 2 et
le BMI*
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 10
Chapitre 3b : Le diabète
8. Physiopathologie du diabète
Diabète de Type I : (+/- 10% des cas)
Mais il existe un autre facteur d'hyperglycémie, qui est la sensibilité des cellules vis à vis de
l'insuline.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 11
Chapitre 3b : Le diabète
Ce mécanisme a lieu surtout au niveau du tissu musculaire (et non des graisses) !
=> Malgré la présence d'insuline dans le sang, le glucose pénètre difficilement dans les
cellules (surtout hépatiques et musculaires). Les glycémies augmentent puisque l'insuline fait
mal son office.
Le tissu adipeux gynoïde (de type féminin) qui prédomine à la partie inférieure du corps
au niveau des cuisses et des fesses = Silhouette en forme de poire !
Le tissu adipeux androïde sous-cutané et viscéral : Ce tissu adipeux androïde (de type
masculin) se localise au contraire à la partie supérieure du corps = Silhouette en forme
de pomme !
RTH > 0.8 (femme) et RTH > 0.95 (homme) comporte un risque d'apparition de
diabète multiplié par 3 à 6 en comparaison à une population de poids identique avec
une répartition des graisses différentes (+ un risque cardiovasculaire en général).
« Bonne nouvelle » pour les personnes qui ont une silhouette en forme de poire : l'excès
de tissu adipeux dans la partie inférieure du corps ne menace pas nécessairement la
santé. À l'inverse, les personnes qui ont une silhouette en forme de pomme courent plus
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 12
Chapitre 3b : Le diabète
Dépistage de l’insulino-résistance :
L'hyperinsulinisme doit être suspecté dans les cas suivants (non exhaustif) :
- Les sujets à glycémie à jeun "limite " - Antécédents familiaux de diabète de
- Augmentation des TG type 2
- Diminution du HDL-Cholestérol - Antécédents familiaux d'obésité
- Modifications qualitatives des LDL, - HGPO d'intolérance au glucose avec
plus petites plus denses ou sans obésité
- Une rétention hydrosodée chronique - Obésité androïde (abdominale)
même sans HTA (Rapport taille/hanche > 0,80 pour
- Une HTA même modérée les femmes et > 0,95 pour les
- Diabète gestationnel hommes)
- Les femmes ayant eu des enfants > 4 - Mais également gynoïde (pelvienne :
kg de poids de naissance hanche) très importante
- Ménopause
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Chapitre 3b : Le diabète
9. Complications diabétiques
AIGUË
DIABETE DE TYPE I :
Le diabétique de type I doit contrôler sa glycémie par la prise d’insuline. En cas de mauvais
contrôle de son insuline, deux situations opposées peuvent se produire:
- Une hyperglycémie (pas assez d’insuline) : acidocétose
- Une hypoglycémie (trop d’insuline)
Si la situation n'est pas corrigée rapidement (injection d’insuline), cela peut aboutir à
un coma avec une respiration rapide (respiration de Kussmoll) car les poumons
essaient d'évacuer l'acidité présente dans le sang.
Autrement dit, le diabète peut passer par plusieurs stades : glycémie normale
hyperglycémie sans cétose hyperglycémie avec cétose mais sans acidose
hyperglycémie avec cétose et acidose.
DIABETE DE TYPE II :
Hyperglycémie et coma hyperosmolaire
Le diabétique de type 2 est plus rarement concerné par ce type de décompensation avec
présence d'acétone, mais il peut décompenser son diabète sous forme de coma hyper-
osmolaire où la glycémie est très élevée, mais sans cétose !
A une concentration en glucose > 1.8g/L, le glucose n’est plus réabsorbé et apparaît dans
l’urine (goût des urines sucrées…). Le glucose osmotiquement actif va « attirer » l’eau qui est
excrétée et augmente ainsi le volume urinaire et diminue le volume sanguin (hypovolémie)
avec chute de débit sanguin et risque de coma.
Comment expliquer l'absence de cétose ? Elle est corrélée à l'absence d'élévation importante
des acides gras libres (métabolisés en priorité !)
Ce risque arrive fréquemment chez les patients diabétique de type 2 (95%), de 60 ans ou plus,
n’ayant pas ou plus les capacités de boire (alité, débile, etc.)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 14
Chapitre 3b : Le diabète
Hypoglycémie = urgence !
L'hypoglycémie est fréquente et grave, voire mortelle sur certains terrains : alcoolisme,
insuffisance rénale, insuffisance hépatocellulaire, dénutrition, grand âge,…
Symptômes :
- La production d'hormones (adrénaline, glucagon, cortisone) qui obligent le foie à
produire du sucre et qui s'opposent aux effets de l'insuline (la présence de ces
hormones en grande quantité gêne l'action de l'insuline). Elles entraînent des effets
secondaires pouvant associer :
o palpitations, tachycardie
o sueurs, pâleur
o tremblements
o sensation de faim, crampes abdominales
=> Activation du système OS : libération d’adrénaline. Mécanisme activé pour lutter
contre l’hypoglycémie.
Ces signes sont donc des manifestations d'accompagnement qui indiquent que l'organisme a
activé le système de lutte contre l'hypoglycémie. Ils sont utiles pour aider à reconnaître
l'hypoglycémie, mais ils ne sont pas spécifiques et peuvent également se rencontrer dans
d'autres circonstances.
Traitement : Un début de malaise est une urgence quelles que soient les circonstances
- conscient : Avaler de l’eau sucrée
- coma ou délirant : Glucagon IM
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Chapitre 3b : Le diabète
1. Alimentation
- Collation ou repas sautés ou avec peu de glucides
- Boissons alcoolisées (l'alcool bloque la Néoglucogenèse : favorise hypoglycémies plus
sévères et plus prolongées).
3. Insuline
- Erreur de dose d'insuline (par exemple, 30 unités au lieu de 20)
- Erreur d'insuline (par exemple, utilisation d'insuline rapide au lieu d'insuline retard,
injection le soir de l'insuline du matin lorsque les deux insulines ne sont pas identiques)
- Utilisation d'une dose excessive d'insuline rapide pour corriger une hyperglycémie
CHRONIQUE
Le diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2 est susceptible de provoquer des complications à
moyen et long terme. L’apparition de ces complications est fonction de l’équilibration du
diabète.
Mais outre les infections fréquentes et diverses, on peut distinguer trois grands types de
complications :
Macroangiopathie et dyslipidémie :
Le diabète ne semble pas intervenir directement mais plutôt en potentialisant les facteurs de
risque d'athérosclérose ou en aggravant l'athérome constitué (complications
thrombotiques de l'athérosclérose, accélération du vieillissement de la paroi artérielle
notamment).
- Le diabète entraîne bien souvent une augmentation des graisses dans le sang. Environ
30 % des diabétiques ont ce problème, alors qu'il n'est présent que chez environ 3 % de
la population générale : Hypertriglycéridémie (dyslipidémie) !
- L'hypertension favorise la survenue de lésions de l'endothélium, et le diabète favorise
l'hypertension (environ 30 % des diabétiques sont hypertendus)
- Le diabète entraîne des modifications de l'adhésion des plaquettes et de la viscosité du
sang : Augmentation de l’agrégabilité des plaquettes par
o Augmentation du thromboxane A2
o Diminution de synthèse de prostacycline par les cellules endothéliales
- La glycosylation de l'hémoglobine transportée par les globules rouges (c'est-à-dire
l'imprégnation en sucre de l'hémoglobine) entraîne un moindre transfert de l'oxygène
des globules rouges vers les tissus
- Le diabète a un déterminisme génétique, et il est possible que certains diabétiques
aient des facteurs génétiques artériels pouvant favoriser l'athérome
En faisant un examen de fond d’œil, on peut voir les petits vaisseaux et évaluer leur état par
rapport aux autres, sans pratiquer de biopsie. Hypertension Intra-Oculaire = Cas du
Glaucome (rien à voir avec le Diabète !!!)
Les mécanismes de la toxicité du glucose au niveau des tissus cibles provoquant les
complications du diabète sont multiples. Seront présentés majoritairement : La réaction de
glycation et la voie des polyols.
1. Glycation
Nous avons vu que le glucose (aldéhyde) peut former une base de schiff (réaction de maillard)
avec les groupements aminés (-NH2) des acides aminés des protéines. Il s’agit de la glycation
non enzymatique des protéines.
Ceci va avoir pour conséquence une atteinte des vaisseaux (hyperperméabilité) et des nerfs.
R
R R
H NH2
O H H
N HN
H OH
H OH H O
Non enzymatique H
HO H
HO H HO H
HO H
H2O HO H HO H
H OH
H OH H O
H
CH2OH
CH2OH CH2OH
D-glucose
Les cellules de la rétine et du rein ont la particularité d'être perméables au glucose même
en l'absence d'insuline.
Le glucose qui pénètre en excès dans ces cellules, et qui ne peut pas être utilisé normalement,
se transforme en sorbitol sous l'effet de aldose réductase.
Cette voie métabolique des polyols existe aussi chez les non diabétiques mais elle n'est pas
utilisée car le glucose qui pénètre dans les cellules peut être utilisé autrement.
cellulaires
Perturbation des échanges et apparition de forces anormales sur les parois des
capillaires, sont les suivantes (4 STADES) :
2. L'élasticité des capillaires est altérée, et il apparaît des lésions des cellules de
l'endothélium.
pathologie
Tous les capillaires de l'organisme peuvent être atteints avec dégénérescence, mais trois
territoires sont plus particulièrement affectés par les conséquences de la
microangiopathie :
Le diabète est la cause principale d'insuffisance rénale terminale chez l'adulte nord
américain. La dialyse ou l'hémodialyse sont des moyens pour remplacer cette
capacité du rein à filtrer les déchets de notre organisme.
On estime que les diabétiques représentent 25 % de tous les nouveaux cas de maladies
détruisant le rein et nécessitant une hémodialyse chronique
3. Les pieds (point le plus éloigné du cœur) : Pied diabétique. Dans le monde, plus de la
moitié de toutes les amputations de jambe sont liées au diabète !
Conséquences :
• L'atteinte des tout petits vaisseaux, appelée microangiopathie, est caractéristique du diabète
(elle ne se rencontre pas dans d'autres maladies).
• Elle est caractérisée par une perturbation des échanges entre le sang et les tissus et
aboutit à un ralentissement du flux sanguin.
• Elle atteint tous les petits vaisseaux, mais ses conséquences sont particulièrement
importantes au niveau de la rétine, des glomérules rénaux et au niveau des pieds.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 21
Chapitre 3b : Le diabète
Si on retient des critères cliniques, on estime sa prévalence à 50 % chez les diabétiques dont
la maladie évolue depuis plus de 20 ans et également à 50 % chez les diabétiques âgés de plus
de 65 ans.
1. Les polyneuropathies diabétiques (80 à 85% des cas) : atteinte de plusieurs nerfs
- Les membres inférieurs sont le plus souvent intéressés : Cruralgie : la douleur du bas
du dos s’accompagne d’une douleur qui descend devant la cuisse et jusqu’au genou (=
trajet du nerf Crural). Le nerf Crural innerve le Quadriceps : c’est pour ça que la douleur
est ANTERIEURE !
- L'atteinte des nerfs oculomoteurs (paire III, IV et VI : qui innervent les muscles
moteurs de l'œil) est parmi les plus fréquentes. Un tiers des paralysies oculomotrices
serait d'origine diabétique
3. La neuropathie végétative :
Atteinte des nerfs du système nerveux végétatif (ou système nerveux autonome)
(SN responsable des fonctions automatiques (digestion,…), caractérisé par les deux systèmes
antagonistes : orthosympathique et parasympathique)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 22
Chapitre 3b : Le diabète
Conséquences:
• Troubles digestifs :
gastroparésie, diarrhée
• Urinaires : troubles de la
vidange vésicale,
impuissance (la dysfonction
érectile touche environ 34 à
45% des hommes
diabétiques), éjaculation
rétrograde
• vasculaires : hypotension
orthostatique
Infections :
Le diabète mal équilibré favorise les infections bactériennes et mycosiques qui elles-mêmes
déséquilibrent le diabète : les capacités du système de défense de l'organisme, représentées
par les globules blancs, sont diminués et ce, d'autant plus nettement que le taux de sucre dans
le sang est élevé Problèmes d’interférence avec les Polynucléaires, …
Pied diabétique :
Les étapes qui mènent à l’amputation d’un membre inférieur sont bien connues chez les
personnes qui souffrent d’une neuropathie ou d’une maladie vasculaire périphérique :
Les complications liées aux pieds sont une importante cause d’hospitalisation chez les
personnes diabétiques. Lorsqu’un membre a été amputé, le pronostic pour le membre
controlatéral est sombre.
RÈGLES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES
ACTIONS ENVISAGEES :
1. Alimentation équilibrée
Il ne s'agit plus d'un régime hypoglucidique, mais d'un régime normoglucidique,
modérément hypocalorique, grâce à une réduction des boissons alcoolisées et des
graisses
• La part des graisses, qui sont déjà consommées de façon excessive par la population
générale doit être réduite même si la tendance spontanée serait plutôt de l'augmenter
en réaction à la limitation des apports en glucides… Préférer les graisses insaturées. Si
toutes les graisses ont la même valeur calorique (1 g = 9 calories), seules les graisses
saturées (graisses d'origine animale sauf poissons, c-à-d : la charcuterie, les viandes et
les fromages) favorise l'insulino-résistance & l'athérosclérose.
• On recommande donc aux diabétiques comme à l'ensemble de la population,
d'augmenter la consommation en poissons (y compris en poissons gras) et en huiles
végétales poly et mono-insaturées
• La part des sucres simples, qui sont également consommés de façon excessive par la
population générale doit également être réduite (utilisation d’alimentation au
fructose et d’édulcorant).
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 25
Chapitre 3b : Le diabète
• La part des sucres complexes, qui est insuffisante dans la population générale, doit
être augmentée en veillant à associer les aliments, notamment avec des fibres, de
façon à ce que l'arrivée du sucre dans le sang après les repas soit la plus progressive
possible.
• Réduire l’alcool (apport calorique = 7Cal/g et Inhibe la Néoglucogenèse)
4. Arrêt du tabac
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 26
Chapitre 3b : Le diabète
On réserve habituellement le terme d'édulcorant aux produits sucrants qui ne sont pas des
sucres naturels. EDULCORANT : produits servant à parfumer ou donner du goût sucré aux
aliments (additif alimentaire)
2. Les édulcorants intenses, qui ont un très fort pouvoir sucrant sans apporter de
calories.
Catabolisme du Glucose : se fait avant tout dans le foie (produit de l’énergie par la
glycolyse !)
A l’intérieur de la cellule
hépatique, le fructose est transformé par la fructokinase en fructose-1-phosphate.
Ensuite le fructose est transformé en produits intermédiaires de la glycolyse
(dihydroxyacétone-3-phosphate et glycéraldéhyde-3-phosphate).
périphérique, le fructose qui n’a pas été transformé au niveau du foie est capté par le
transporteur GLUT-5 et est métabolisé par l’hexokinase en fructose-6-phosphate,
intermédiaire de la glycolyse !
Tout ce qui est sucré (oses et co) est résorbé au niveau gastrique/intestinal et passe
directement par le foie via le système porte-hépatique métabolisation directe de la majorité
du fructose…
O
1
HOH2C CH2OH HOH2C
6 CH2 O P O-
O fructokinase O
(foie) O
-
HO 5 HO 2
GLUT-5 ATP
Mg
2+
ADP
OH 4 OH F1P
3
OH fructose OH
F1P aldolase
ATP Dihydroxy-
O-
hexokinase
glycéraldéhyde
DHAP
Acetone
O-
P O
H 4 O
1 CH OPO 2- Phosphate
2 3
ADP
5 2
O H OH C O
6
CH2OH CH2OH 3 CH2OH
CH2
O
ATP triose
HO kinase
triose-P
isomérase
OH
ADP H O
F6P
OH G3P
H OH Glycéraldéhyde
2-
3 Phosphate
CH2OPO3
glycolyse
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 28
Chapitre 3b : Le diabète
La biosynthèse endogène du fructose se fait à partir du glucose dans les vésicules séminales
qui produisent le sucre pour les spermatozoïdes.
En effet, les spermatozoïdes se nourrissent principalement de fructose !
O H O H O H
C C C
aldose sorbitol
H C OH H C OH H C O
réductase déshydrogénase H
H C OH H C OH H C O
H
H2C OH H 2C OH H2C O
H
Le sorbitol :
Produit de réduction du glucose peut être utilisé comme édulcorant également !
Il est converti en fructose qui peut, grâce à la fructokinase hépatique être converti en
intermédiaires de la glycolyse.
Attention :
Sorbitol EXOGENE : donné dans l’alimentation (dégradé par le Foie)
Sorbitol ENDOGENE : intracellulaire (voie des Polyols) : impossible à éliminer pour
la cellule, s’accumule ! (Polynévrite, Cataracte,… + effet osmotique de la molécule de
sorbitol)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 29
Chapitre 3b : Le diabète
L’Aspartame (E951) :
Assemblage de deux acides aminés naturels : phénylalanine et acide aspartique, la
phénylalanine étant estérifiée par du méthanol.
Son nom vient de son nom chimique aspartyl-phenylalanine-méthylester.
Son pouvoir édulcorant est de 100-200 fois celui du saccharose.
Cette maladie étant d'origine génétique, elle est systématiquement recherchée à la naissance
dans de nombreux pays. C'est le seul problème certain attribué à l'aspartame!
La phénylcétonurie est une affection héréditaire autosomique (autre que les chromosomes
sexuels X et Y) récessive due à un déficit en phénylalanine hydroxylase. La Phénylalanine
n’est plus convertie en tyrosine. La tyrosine devient alors essentielle.
Normalement : Le catabolisme de la phénylalanine aboutit à la tyrosine. La tyrosine est
ensuite métabolisée puis dégradée par étapes en fumarate et acéto-acétate.
Elle affecte 1 nouveau-né sur 16 000 et est responsable d'une arriération mentale
progressive en absence de traitement approprié.
Conséquences :
- Accumulation de phénylalanine
- Transformation de phénylalanine par transamination en phénylpyruvate (le pyruvate
est un acide α-cétonique, d’où le nom phénylcétonurie)
- Augmentation d’acide phénylpyruvique dans le sang et les urines
- Cet acide phénylpyruvique est transformé en produits de dégradation qui empêchent
la formation de gaine de myéline par les oligodendrocytes, ce qui explique le retard du
développement psychomoteur (psychique et moteur) de l’enfant atteint.
Traitement :
- Régime strict : pauvre en phénylalanine et riche en tyrosine (sinon risque
d’hypertyroïdie : Cretinisme)
- Institué dans les 2 premiers mois de la vie et poursuivi jusqu’à l’âge de 12 ans (âge où
s’achève la myélinisation). Il permet un développement psychomoteur normal.
nécessite une cuisson n'a aucun intérêt, car il perd son pouvoir sucrant bien avant d'avoir été
porté à des températures aussi élevées.
TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX
Diabète de type 1 : INSULINOTHERAPIE
- Insuline (+ explication par rapport à son utilisation)
- Règles hygiéno-diététiques à mettre en pratique
Diabète de type 2 :
Stratégies :
1. Agir sur le mode de vie (régime + sport…)
2. Eventuellement obliger le pancréas à fabriquer plus d'insuline => Sulfamides
hypoglycémiants (Sulfonylurée = Glycazide) et Glinides (Répaglinide) :
Risques d’hypoglycémie
Ne fonctionne que si le pancréas produit ENCORE de l’insuline
3. Rendre plus sensible les cellules vis à vis de l'insuline présente dans le sang =>
Biguanides (Metformine) et Glitazone (agit sur PPL-γ)
La Metformine :
1. ➚ sensibilité à l’insuline (pour le Foie et les muscles)
2. Inhibe la Néoglucogenèse hépatique
3. ➘ la résorption de Glucose intestinal
4. Freiner le passage du sucre des aliments vers le sang => Inhibiteur des α-
glucosidases :
Acarbose inhibe la résorption intestinale de sucre
Incretine hormone digestive agissant aussi sur la résorption….
Si la mère est en hyperglycémie, cela va passer dans le sang du bébé => hyperstimulation du
pancréas (trop d’insuline). Lorsqu’il nait : il perd sa source de glucose… => Hypoglycémie
réactionnelle. A la naissance, il faut lui donner du glucose.
Lorsqu’on retrouve divers facteurs de risque chez un même patient (fréquent), on parle de
syndrome métabolique. Une hyperactivité sympathique (OS) est à la base de ce syndrome.
1. Une obésité, définie par un indice de masse corporelle élevé (BMI supérieur ou égale
à 30 kg/m2) et / ou un rapport taille-hanche élevé (> 0,90 chez les hommes et > 85
chez les femmes).
Importance du dépistage :
En pratique clinique, ce sont surtout les patients qui échappent à l’attention de leur médecin
traitant lors d’un examen de routine, qui courent un risque. Les patients atteints de
syndrome métabolique ne présentent souvent aucun facteur de risque individuel
nettement augmenté, mais bien un risque cardiovasculaire fortement accru en raison du
fait qu’ils ont simultanément divers facteurs de risque