MEMOIRE Finale - Copie
MEMOIRE Finale - Copie
MEMOIRE Finale - Copie
ⵜⴰⵙⴻⴷⴷⴰⵡⵉⵜⵎⵓⵍⵓⴷⴰⵜⵎⵄⴻⵎⵎⴻⵕ
Département de Pharmacie
En Pharmacie
Thème
Présenté par :
Promoteur : Pr BENHOCINE Y
Membres de Jury
L .Asma
Je dédie cette mémoire
A ma mère Naima, ma douce et tendre maman. Quoique je
fasse, je ne pourrais te rendre ce que tu as fait pour moi. Si je
suis arrivée là, c’est bien grâce à toi. Que dieu te donne longue
vie et te protège pour moi.
A mon cher père Boualem, qui a été et sera toujours un
exemple pour moi . par ses qualités humaines, son honnêteté et sa
responsabilité. Mon héros ; . même si je ne le dis pas toujours,
saches que mon cœur est rempli . . d’amour pour toi.
A mon très cher frère : Ghanou
Je te souhaite une longue vie pleine de succès, de santé et de joie.
A mon très cher fiancé Farid,
Ton confiance et ton encouragement m'ont toujours donné de la
force pour persévérer et continuer toujours vers l’avant.
A mes très chères sœurs : Radia, Khadidja et sa petite
adorable famille, Nonor, le prince Akram et la petite Ranim.
A mes meilleures ami(e)s Loubna,Houda,Sabrina et toutes
les personnes qui m’ont aidée de . près ou de loin à la
réalisation de ce travail .
D.HANANE
Avec un énorme plaisir et un cœur ouvert je dédie
ce travail Spécialement à
K. Khalil
Je dédie ce modeste travail
A mon père, l’épaule solide et l’œil attentif
A ma mère, source de vie , d’amour et d’affection
A mes chères sœurs ,source de joie et de bonheur
A la mémoire de mes grandes mères
A toute ma famille, source d’espoir et de motivation
A mes amis
Merci
B. Rofeida
Remerciements
El hamdoulillah
Nous remercierons Dieu, le tout puissant de nous avoir donné le courage, la
volonté et la patience de mener à terme ce travail.
Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements à notre Promoteur Pr
Y,Benhocine médecin chef de service de Réanimation polyvalente au CHU
Tizi-Ouzou -unité- Balloua, pour avoir accepté de diriger ce travail. Son
soutien, ses conseils, son encouragement, sa patience et ses compétences
malgré toutes ses occupations Merci énormément .
Nous remercierons Pr Taleb médecin chef de service de réanimation
médicale CHU Tizi-Ouzou, pour son humilité et son accueil.
Nous remercierons Dr Didi résident en microbiologie laboratoire de
microbiologie CHU Tizi -Ouzou pour ses conseils, son accompagnements
et nous vous souhaitons une vie pleine de succès et de réussite.
Nous remercierons tous le personnels de service de réanimation
polyvalente chacun a son propre non sans exception , et toute l’équipe
de laboratoire d’analyse microbiologique, Médecin chef ;maitre
assistants ; assistants ; biologistes et techniciens sans oublier nos
collègues les internes .
Un grand merci aux membres de Jury d’avoir accepté d’ examiner
notre travail :
- Docteur Kessal .F comme présidente de jury
-Docteur Cherifi .L examinatrice
Merci
Table de matières
Dédicaces
Remerciements...................................................................................................... i
Abréviation.......................................................................................................... iii
Liste des tableaux .............................................................................................. vii
Liste des figures .................................................................................................. ix
Introduction ......................................................................................................... 1
Les objectifs de l’étude ........................................................................................ 2
Partie théorique
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli.................................................... 3
1.Historique découvert et taxonomie ................................................................................ 3
2.Habitat ........................................................................................................................... 3
3.Caractères bactériologiques. .......................................................................................... 4
3.1.Caractères morphologiques ........................................................................................... 4
3.2.Caractères culturaux...................................................................................................... 4
3.3.Caractères biochimiques ............................................................................................... 6
3.4.Caractères biologiques .................................................................................................. 6
4.Facteurs et mécanismes de virulence............................................................................ 6
5.Support génétique de la virulence. ............................................................................... 7
chapitre II :Epidémiologie ................................................................................ 10
1-Europe. ........................................................................................................................ 10
2-France .......................................................................................................................... 11
3-Maroc .......................................................................................................................... 12
4-Tunisie ......................................................................................................................... 13
5.L’algerie : .................................................................................................................... 14
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques....................................... 20
1.Généralités sur les antibiotiques .................................................................................. 20
1.1. Définition ................................................................................................................... 20
1.2.Classification des antibiotiques................................................................................... 21
2. La résistance bactérienne aux antibiotiques ............................................................... 21
2.1 Définition .................................................................................................................... 21
2.2.Phénotypes de résistance : .......................................................................................... 22
2.3.Mécanismes de résistance aux antibiotiques............................................................... 22
i
Table de matières
ii
Abréviations
Abréviation
° : Degré
µg :Microgramme
AAC : aminoside acétyl-transférase
ABC : ATP Binding Cassette
ADH : Arginine dihydrolase
ADN :Acide désoxyribonucléique
AM :ampicilline
AMC : amoxicilline-acide clavulanique
AMPc :adénosine monophosphate cyclique
AMX :amoxicilline
AN : Amikacine
ANT: aminoside nucléotidyl-transférase
APH: aminoside phospho transférase
ARN :Acide ribonucléique
ATB : antibiotique
ATM :Aztéonam
ATS: American Thoracic Society
B .fragilis :Bacteroide fragilis
BGT : Bouillon glucosé tamponné
BLSE :betalactamases à spectre élargi
C : Chloramphenicole
C+G : cytosine+guanine
C2G :Céphalosporine de deuxieme géneration
C3G : Céphalosporine de troisième génération
CASE : Cephalosporinase
CASFM : comité de l’antibiogramme de la société française de micrbiologie
CAZ : ceftazidime
CC : Citrate de Christensen
CHU : Centre hospitalo-universitaire
CIP : ciprofloxacine
CLIN : Le comité de lutte contre les infections nosocomiales
CMI : concentration minimale inhibitrice
iii
Abréviations
CRO : ceftriaxone
CRP : protéine C réactive
CS : Citrate de Simmons
CTX :céfotaxime
CTX-M :Cefotaximase Munich
CXM :céfixime
CZ : Cefazoline
DHFR :Dihydrofolate réductase
DHPS :Dihydroptéroate synthétase
E. coli : Escherichia coli
ECBU : Etude cytobactériologique des urines
EMB : bleu de méthylène éosine
ERT :ertapénème
FOS :fosfomycine
FOX : Cefoxitine
FU : nitrofuranes
G-6-P : glucose 6 phosphate
GB : globule blanc
Gel : Gélatinase
GEN : Gentamycine
GLU : Glucose
Gram- : gram négatif
GSC :Gélose sang cuit
H2S : Hydrogène sulfuré
I : intermédiaire
IDSA : Infectious Diseases Society of America
IM : Internal Membrane
IND : Indole
IPM :imipénème
LAC : Lactose
LDC : Lysine décarboxylase
MAL : Malonate
MATE : Multi AnTimicrobial Extrusion
MEC : mécillinam
iv
Abréviations
v
Abréviations
vi
Liste des tableaux
Tableau 3 : Distribution des souches d’E. coli selon le type de prélèvement …………. ..12
Tableau 4 : Fréquences de résistance aux antibiotiques d’ E. coli……………………..…..….13
Tableau 7 : Répartition des souches d’E. coli selon le type de prélèvement ………………16
Tableau 18 :Taux des souches d’E. coli isolées au seins des germes isolés ...……….……..60
Tableau 19 :Le taux d’isolement d’ E. coli par rapport aux souche hospitalières du 2017
jusqu’au 2020………………………………………………………………………….….….61
Tableau 20 : Répartition des souches d’E. coli selon le type de prélèvement …………….62
Tableau 22: Répartition des souches d’E. coli isolées selon la tranche d’âge……...…..…...64
vii
Liste des tableaux
Tableau 24: Répartition des patients selon les gestes invasifs pratiqués…………..…........66
Tableau 29 : Taux de résistance d’E. coli aux antibiotiques dans quelque pays…..…….74
viii
Liste des figures
Escherichia coli…………………….………………………………………………………...10
d’étude ……………………………………………………………………………………….14
Figure 10: Ordre chronologique de l’apparition des différentes classes d’antibiotiques en usage
Figure 11: Les différents mécanismes de la résistance d’une bactérie aux antibiotiques……23
Figure 14: Action des antibiotiques sur une partie du cycle des folates……………………..37
Figure 18: Observation microscopique des cellules d’E. coli après coloration de Gram
(grossissement X 100)………………………………………………………………………...51
ix
Liste des figures
Figure 21 : Taux des souches d’E. coli isolées au seins des autres germes isolés…….……..61
Figure 22 : Le taux d’isolement d’E.coli par rapport aux souches hospitalières du 2017 jusqu’au
2020………………………………………………………………………………………...…62
Figure 25 : Répartition des souches d’E. coli isolées selon la tranche d’âge……………...…65
x
Introduction
Introduction
Depuis longtemps, les infections microbiennes occupent la première place dans les
pathologies humaines, ils sont dus à l’action des agents pathogènes qui se développent au sein
d’un tissu ou d’un organe. L’examen microbiologique est la meilleure solution pour les
identifiés.
Devant ce constat, il est important de sensibiliser les praticiens de santé sur la gravité du
problème et leur faire comprendre les mécanismes mis en jeu dans la résistance bactérienne afin
de lutter contre ce phénomène.
1
Les objectifs de l’étude
Objectif principal
- évaluer la répartition et le profil de résistance des souches d’E.coli isolées des différents
prélèvements
- Etudier la fréquence de survenue de cet opportuniste parmi les germes isolés au sein du même
service.
- Déterminer son profil de résistance aux antibiotiques.
Objectifs secondaire
Identifier les facteurs de risque d’acquisition.
2
Partie théorique
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
E. coli est l’espèce type du genre Escherichia. Les études d'hybridation ADN/ADN ont
conduit à individualiser cinq autres espèces au sein de ce genre : E. hermannii, E. vulneris, E.
fergusonii, E. Alberti et, décrite très récemment, E. marmotae (130–134). Ces espèces sont
isolées de manière anecdotique en pathologie humaine et possèdent des caractères biochimiques
propres permettant de les différencier les unes des autres.
Règne Bacteria
Embranchement Proteobacteria
Classe Gamma Proteobacteria
Ordre Enterobacteriales
Famille Enterobacteriaceae
Genre Escherichia
Espèce Escherichia coli
2.Habitat
C’est l’espèce dominante de la microflore aérobie du tube digestif. E. coli ou colibacille est
habituellement une bactérie commensale [2], elle colonise de manière asymptomatique le
tractus digestif de l’Homme dans les premières heures qui suivent la naissance et constitue dès
lors l’espèce bactérienne dominante de la flore anaérobie facultative du colon humain. Sa niche
écologique se trouve dans la couche de mucus secrétée par l’épithélium du côlon où elle assure,
avec les autres composants de la microflore, une barrière de protection de la muqueuse. La
concentration en E. coli par grammes de selles varie d’un individu à un autre de 107 à 109 unités
formant des colonies (UFC). Elle est plus faible chez les autres mammifères [1]. Elle peut
devenir pathogène si les défenses de l’hôte se trouvent affaiblies ou si elle acquiert des facteurs
de virulence particuliers.
3
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
3.Caractères bactériologiques.
3.1.Caractères morphologiques
E. coli est un bacille à Gram négatif (figure 1 a, b), de forme bâtonnet droit et à extrémités
arrondies, mesurant de 2 à 4 µm de longueur sur 0,4 à 0,6 µm de largeur, mobile grâce à une
ciliature péritriche, non sporulée mais parfois capsulée.[3]
(a) (b)
3.2.Caractères culturaux
E. coli est une aéroanaérobie facultative, elle se cultive facilement sur les milieux ordinaires
à 37 °C et à pH 7,5. [3]
-Sur gélose nutritive : apparue sous forme de colonies arrondies, humides, brillantes et de
couleur blanchâtre ou légèrement jaunâtre lisse (S) ou rugueuse (R) ou parfois muqueuses. [4]
(Figure 2)
-Sur milieu EMB (bleu de méthylène éosine) elle donne des colonies d’un violet foncé
avec éclat métallique verdâtre.(Figure 3)
4
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
-Sur gélose au sang : colonies rondes, translucides parfois hémolytiques. [4] (Figure 5)
-Sur Mac Conkey, colonies rouges entourées d’un halo opaque de la même
couleur .(Figure 6)
5
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
3.3.Caractères biochimiques
E. coli réduit les nitrates en nitrites, fermente avec production de gaz le glucose, le lactose,
et le mannitol, ne liquéfie pas la gélatine, ni les protéines coagulées, acidifie et coagule le lait,
produit l’indole, mais ne produit pas de H2S ni d’acétoine (VP), possède une β-galactosidase,
une Lysine décarboxylase mais pas d’uréase, possède une catalase mais est dépourvu
d’oxydase.(Tableau 2) [5]
3.4.Caractères biologiques
Grande vitalité aussi bien dans le milieu extérieur qu’en culture, sensible à l’action de la
chaleur, et du chlore, résiste à l’acide phénique en solution 1%, et sécrète des endotoxines.
-d'occuper une niche chez l'hôte (colonisation), ce qui passe par l'attachement à ses
cellules ;
Les agents infectieux possèdent une grande variété de facteurs de virulence. Certains font
partie de leur patrimoine génétique et sont propres aux bactéries, comme les endotoxines, tandis
que d'autres proviennent d'éléments génétiques mobiles tels que les plasmides et les
bactériophages, comme les exotoxines. Les facteurs de virulence codés sur des éléments
génétiques mobiles se propagent par transfert horizontal de gènes et peuvent faire d'une bactérie
inoffensive un agent infectieux.
Une bactérie comme Escherichia coli a ainsi acquis l'essentiel de sa virulence à partir
d'éléments génétiques mobiles.
L’origine étrangère de ces fragments d’ADN est encore décelable grâce à un G+C % et à un
usage préférentiel des codons différents. De nombreux gènes nouvellement acquis sont
localisés sur le chromosome, mais beaucoup d’autres le sont sur des réplicons extra-
chromosomiques, les plasmides.
Au cours de l’évolution, ces gènes peuvent s’intégrer dans des structures relativement
indépendantes, comme les transposons ou les phages, ou se regrouper pour former des îlots de
pathogénicité.
7
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
Les plasmides sont des molécules d’ADN double brin, presque tous circulaires, et autonomes
du chromosome bactérien pour le contrôle de leur réplication. Leur taille varie entre quelques
kbases et plusieurs centaines de kbases et ils sont présents en un nombre défini de copies par
cellule bactérienne. Certains peuvent se transférer horizontalement, dans d’autres souches d’E.
coli voire d’autres espèces bactériennes, par conjugaison ou mobilisation, entraînant tous les
gènes présents, y compris ceux situés sur des transposons, phages ou îlots de pathogénicité.
La présence de gènes qui codent pour des facteurs de virulence d’E. coli sur des plasmides
favorisent donc leur mobilité à l’intérieur, ainsi qu’en dehors de cette espèce bactérienne.
Les transposons sont des fragments linéaires d’ADN qui sont capables de se transférer, avec
ou sans duplication ,depuis le chromosome bactérien jusqu’à un plasmide ou entre deux
plasmides. Ils ne sont pas autonomes des réplicons qui les véhiculent.
Les phages sont les virus des bactéries. Ils peuvent suivre un cycle lytique ou un cycle non
lytique (= phages tempérés), qui les voit s’incorporer dans le chromosome bactérien ou exister
sous la forme d’un plasmide (= prophages). Les prophages peuvent se réveiller sous l’influence
de conditions extérieures (rayons ultra-violets par exemple) et entamer leur cycle lytique
Les îlots de pathogénicité sont des fragments linéaires d’ADN intégrés sur le chromosome
bactérien, parfois sur un plasmide, qui se comportent comme des blocs indissociables et
répondent aux définitions suivantes [6] [7]
-ils comprennent divers gènes codant pour des facteurs prouvés ou potentiels de virulence ;
-ils sont présents dans certaines souches pathogènes, mais pas dans les souches non
pathogènes de la même espèce bactérienne ;
-leur contenu en G+C % est différent de celui de la bactérie hôte, attestant d’une origine
étrangère
-ils sont associés à des gènes codant pour des ARN de transfert (site d’intégration)
-ils contiennent aussi des gènes, cryptiques ou exprimés, codant pour des fonctions
d’intégrasses, ou de transposon , et des séquences d’insertion entières ou partielles
8
Chapitre I : Généralités sur Escherichia coli
-ils sont souvent instables et s’excisent en bloc à des fréquences variables selon l’îlot de
pathogénicité. Lorsqu’ils s’excisent, toutes les fonctions pour lesquelles ils codent sont
perdues. [7]
9
chapitre II :Epidémiologie
chapitre II :Epidémiologie
Le profil épidémiologique d’Escherichia coli varie d’un pays à un autre et d’une région à
l’autre. De ce fait, la connaissance de l’épidémiologie ainsi que son évolution reste
indispensable pour le choix d’une antibiothérapie de première intention efficace et adaptée pour
chaque région.
1-Europe. [20]
Dans son premier rapport annuel, le Réseau européen de surveillance de la résistance aux
antimicrobiens (EARSNet) devenu Système européen de surveillance de la résistance aux
antimicrobiens (EARSS) au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC)
le 1er janvier 2010 ; suite à la série de rapports annuels publiés par le réseau depuis 2001 ; a
souligné que la résistance aux antimicrobiens a progressivement pris une place de plus en plus
importante dans le programme de santé publique en Europe. Cette surveillance a joué un rôle
important pour documenter l'apparition et la propagation de la résistance aux antimicrobiens
et sensibiliser les responsables de la santé publique au problème au niveau politique et dans la
communauté scientifique.
Sur la base des données de 28 pays, la situation de résistance en Europe varie fortement selon
le type de pathogène, la substance antimicrobienne et la région géographique. Les résultats de
résistance les plus préoccupants provenaient de la diminution rapide de la sensibilité d’E. coli
invasive et de la forte prévalence de Klebsiella pneumoniae aux céphalosporines de troisième
génération, fluoroquinolones et les aminoglycosides (supérieure à 10%) ; et quelques pays
rapportent des pourcentage élevés de résistance aux carbapénèmes. Ces antibiotiques ont été
largement utilisés dans de nombreux pays en raison du taux croissant d'Enterobacteriaceae
productrices de bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) avec un impact conséquent sur
l'émergence de la production de carbapénémases.(Figure 7)
10
chapitre II :Epidémiologie
2-France [19]
Le réseau AFORCOPI-BIO (Association de formation continue en pathologie infectieuse
des biologistes) est un réseau de laboratoires de ville, fédérés au sein de l’ONERBA
(Observatoire national de l’épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques).Il
regroupe 121 sites de prélèvements et 7 importants plateaux techniques drainant ainsi les
régions autour des villes de Saintes, Toulouse, Nîmes, Marseille et Lyon. L’étude est
rétrospective multicentrique et porte sur l’année 2015. Chaque laboratoire fournit les données
exhaustives d’antibiogrammes de tous les Escherichia coli isolés dans les urines. Les données
sont adressées au laboratoire de biologie de l’Hôpital d’instruction des armées Laveran à
Marseille. L’analyse des taux de résistance est effectuée sur les résultats interprétés : sensible,
intermédiaire et résistant. Les antibiotiques étudiés sont : ampicilline (AM) ou amoxicilline
(AMX), amoxicilline-acide clavulanique (AMC), céfixime (CXM), céfotaxime (CTX),
ceftriaxone (CRO), ceftazidime (CAZ), ertapénème (ERT), imipénème (IPM), mécillinam
(MEC), acide nalidixique (NA), ofloxacine (OFL), norfloxacine (NOR), ciprofloxacine (CIP),
gentamicine (G), cotrimoxazole (SXT), nitrofuranes (FU) et fosfomycine (FOS). La plupart des
antibiotiques sont testés par l’ensemble des laboratoires suivant les recommandations du
CASFM. Le phénotype β-lactamase à spectre étendu (BLSE) a été défini dès qu’une BLSE est
présente quel que soit le degré de production d’une éventuelle céphalosporinase ; le phénotype
CASE si une céphalosporinase est hyperproduite avec atteinte d’au moins une céphalosporine
de 3e génération et en l’absence de BLSE. Les analyses statistiques utilisées reposent sur la
méthode du Chi2 de Pearson. Au total, les données de 43 245 antibiogrammes d’Escherichia
coli ont été analysées. Depuis 2015, les résultats pour les aminopénicillines ( figure 8) peuvent
être rendus avec l’ampicilline ou l’amoxicilline. Le taux de sensibilité à cette classe
11
chapitre II :Epidémiologie
3-Maroc
En milieu hospitalier : des études réalisées dans différents hôpitaux du royaume sur le
traitement des infections urinaires à E. Coli par l’amoxicilline soit seule soit en association
avec l’acide clavulanique, ont montré que le taux de résistance de ce germe est entre 50 et 70%.
Ainsi, en 2005, à l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat, le pourcentage de
résistance d’E.coli à l’amoxicilline + acide clavulanique était de 50% [72] par contre il était
de 60% à l’hôpital universitaire Cheikh Zayd de Rabat entre 2005 - 2007 [73]. Une autre étude
12
chapitre II :Epidémiologie
réalisée à l’hôpital militaire de Marrakech entre 2009 et 2010 a révélé que, chez les nourrissons,
le taux de résistance de ce germe était de 69% à l’amoxicilline seule et de 55% pour cet
antibiotique en association avec l’acide clavulanique [74]. Ce pourcentage était de 67% au
CHU de Fès pour l’association amoxicilline / acide clavulanique [75] - En ville : La croissance
de l’antibiorésistance d’E.Coli lors des infections communautaires est un phénomène
inquiétant. Les résultats de l’étude faite à El Jadida par Nadmia et al, montre que le
pourcentage de résistance de ce germe à l’amoxicilline est de 61% [19].A Meknès, Lahlou-
[76] ont étudié la résistance aux antibiotiques dans les infections urinaires à l’Hôpital Militaire
Moulay Ismail. Sur 6000 échantillons urinaires, 730 répondaient aux critères d’infection
urinaire (12,2 %). Parmi les infections, 30 % provenaient de patients hospitalisés et 70 % de
patients consultant en ambulatoire. Escherichia coli domine le profil épidémiologique aussi
bien pour les entérobactéries hospitalières que communautaires avec respectivement 65 et 80
% des isolats.
4-Tunisie [77]
L’étude suivante est faite par LART (L’Antibio-Résistance en Tunisie) qui a comme
objectif principal la mesure de la sensibilité aux antibiotiques des principales espèces
bactériennes isolées dans certains hôpitaux tunisiens afin de suivre l’évolution des résistances
bactériennes et de détecter l’émergence de nouveaux phénotypes de résistance.
Les résultats montrent que E. coli reste l’espèce bactérienne la plus fréquemment isolée.
Essentiellement responsable d’infections urinaires (84,6%), elle est également incriminée dans
des infections graves telles que les bactériémies et les suppurations intra-abdominales (Tableau
3).
13
chapitre II :Epidémiologie
Le taux de résistance aux aminopénicillines de l’ordre de 65% est comparable aux années
précédentes. Par ailleurs, la résistance aux C3G est en augmentation progressive. Elle est passée
de 6,5% en 2007 à 8% en 2008 -2009 pour atteindre 9,2% en 2010. De plus, l’année 2010 a été
marquée par l’émergence de rares souches résistantes aux carbapénèmes. Les aminosides
gardent une bonne activité sur nos souches, notamment l’amikacine (<5% de souches
résistantes) (Tableau 4).
5.L’algerie : [78]
Deux cent quarante souches d’Escherichia coli ont été isolées au niveau des trois centres
hospitalo-universitaires (CHU) du Nord-Ouest algérien, ce qui correspond à une fréquence
d’isolement de 20% (240/1200). 87 souches ont été isolées au CHU de Tlemcen (87/520), soit
16.7%, 78 au CHU d’Oran (78/292), soit 26.7% et 75 au CHU de Sidi Bel Abbes (75/388), soit
19.3%. La fréquence d’isolement d’E. coli était différente en fonction des hôpitaux et des
années (Tableau 5 ,Figure 9). En effet, durant toute la période d’étude les souches d’E. coli
ont été fréquemment isolées au niveau du CHU d’Oran. De plus, la fréquence d’isolement de
cette espèce a atteint sa valeur maximale durant l’année 2010 avec 33.3% de prélèvements
positifs.
14
chapitre II :Epidémiologie
E. coli représente 18.4% des bacilles à Gram négatif (BGN) isolés durant l’étude. Elle occupe
la deuxième place après Acinetobacter baumannii qui prédomine parmi les 1302 BGN
identifiés. Le classement d’E. coli diffère au niveau des CHUs
Figure 9 : Fréquence d’isolement d’E. coli en fonction des hôpitaux et de la période d’étude
15
chapitre II :Epidémiologie
Les souches d’E. coli ont été essentiellement isolées des services de réanimation avec 112
souches soit 46.7% (112/240) (Tableau 6). Les autres souches ont été collectées à partir des
services de chirurgie (20.4%), de neurochirurgie (15.8%), d’urgence (8.3%), de médecine
interne (5.4%), d’ORL (1.7%), d’endocrinologie (1,3%) et d’urologie (0.4%).
La répartition des souches étudiées dans les services était différente en fonction des
hôpitaux (Tableau 6). En effet, pour les CHUs de Tlemcen et d’Oran les services de
réanimation représentaient la source principale des souches d’E. coli avec des taux d’isolement
de 70.1% (61/87) et 42.3% (33/78) respectivement. Cependant, au niveau du CHU de Sidi Bel
Abbes les souches d’E. coli provenaient essentiellement des services d’urgence médicale et
chirurgicale (26,7%), de réanimation (24%) et de chirurgie (22.7%).
16
chapitre II :Epidémiologie
Parmi les souches étudiées, 232 soit 96.7% (232/240) ont été isolées à partir de différents
sites sur patients hospitalisés, comprenant les plaies (37.5%), les sondes urinaires (21.3%), les
aspirations trachéales (17.9%), les prélèvements rectaux (15.8%), les sondes gastriques (3.8%)
et les cathéters (0.4%), et 8 soit 3.3% (8/240) ont été isolées à partir de l’environnement
(Tableau 7).
La répartition des souches d’E. coli selon les sites de prélèvement était différente en fonction
des hôpitaux.
Tableau 7 : Répartition des souches d’E. coli selon les sites de prélèvement
Sur l’ensemble des souches étudiées, les résultats de l’antibiogramme et des CMI ,ont révélé
une bonne activité des carbapénèmes (ertapénème et imipénème), de la colistine, de
l’amikacine, de pipéracilline/tazobactam et de céfoxitine avec respectivement 100%, 97.5%,
92.9%, 87.9% et 87.1% de bactéries sensibles. Pour les autres antibiotiques, des différents taux
de résistance ont été observés, ils varient de 20.4% à 70.8%.
La résistance d’E. coli aux antibiotiques varie en fonction des hôpitaux (Tableau 8).
17
chapitre II :Epidémiologie
Il est nécessaire de préciser que les 6 souches résistantes à la colistine (CMI ˃ 2µg/ml) ont été
isolées au CHU de Sidi Bel Abbes.
18
chapitre II :Epidémiologie
19
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
1.1. Définition
Les antibiotiques se définissent comme des molécules capables d'inhiber la croissance ou
même de tuer des bactéries, sans affecter l'hôte (cellules humaines dans notre propos). Ils
permettent aux défenses naturelles du corps tel que le système immunitaire, de les éliminer. Ils
agissent souvent en inhibant la synthèse d'une cellule bactérienne, la synthèse de protéines,
l'ADN, l'ARN, par un agent désorganisant la membrane, ou d'autres actions spécifiques [8]. Les
sources principales d'antibiotiques sont les champignons, mais parfois aussi les bactéries.
20
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
2.1 Définition
La résistance bactérienne est retenue lorsqu'un antibiotique perd sa capacité à inhiber
efficacement la croissance bactérienne. Autrement dit, les bactéries continuent de se multiplier
en présence de concentrations thérapeutiques d’antibiotiques. [13] A ce moment où les
microbes deviennent moins sensibles ou résistants, il faut une concentration supérieure à la
21
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
concentration normale du même médicament pour avoir un effet, condition pas toujours
possible in vivo.
2.2.Phénotypes de résistance :
Quand on étudie la sensibilité d'une souche à plusieurs antibiotiques, on détermine son
phénotype de résistance aux antibiotiques. Si la souche n'exprime que des résistances naturelles,
on dit qu'elle appartient au phénotype "sauvage" ou sensible.
Résistance naturelle
Cette résistance peut être due à l'inaccessibilité de la cible pour l'antibiotique, à une faible
affinité de la cible pour l'antibiotique ou encore à l'absence de la cible. La résistance bactérienne
naturelle est permanente et d'origine chromosomique.
Résistance acquise
La résistance acquise, souvent médiée par un support génétique faisant partie d'élément
mobile (plasmides, transposons), a la faculté d'être transmissible horizontalement parfois entre
espèces différentes et elle peut aussi résulter de la modification du patrimoine génétique après
mutation, on dit qu'elle est extra-chromosomique. [15]
22
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
plasmides ou les éléments transposables ou les intégrons et ils définissent une résistance extra
chromosomique [17].
Elle résulte d’une mutation. C’est un phénomène rare, dû au hasard d’une fréquence de
l’ordre de10-5., Il n’est pas provoqué par la présence de l’antibiotique ; mais l’antibiotique révèle
la mutation de résistance en sélectionnant les bactéries mutantes résistantes (ou plus
exactement, en détruisant les autres bactéries de l’espèce, celles restées sensibles à l’action de
l’antibiotique). C’est un phénomène indépendant : l’apparition d’une mutation ne favorise pas
l’apparition d’autres mutations de résistance à d’autres antibiotiques. La probabilité de deux
mutations simultanées est donc très faible (de l’ordre de 10-10). Cette indépendance des
mutations constitue un des meilleurs arguments pour justifier l’association des antibiotiques.
Elle est transmissible ; et a donc un caractère héréditaire (transmission sur un mode vertical de
bactérie-mère à bactéries-filles). Toutes les mutations ont pour conséquence la perte ou la
modification d’une protéine structurale ou enzymatique.
23
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Les betalactamases :
Les β-lactamases catalysent l'hydrolyse du cycle β-lactame. Le résultat est une destruction
du site actif de la molécule antibiotique [22] [23].
• Classe A: enzymes caractérisés par la présence d'une sérine dans leur site actif, elles dégradent
préférentiellement les pénicillines. Elles sont inhibées par l’acide clavulanique.
• Classe B: métallo-enzymes qui ne sont actives qu'en présence de Zn2+.elles sont donc
inhibées par des agents chélateurs de cations bivalents. Ces enzymes ont généralement un large
spectre d’activité, elles sont impliquées dans la résistance aux carbapenemes .
Ils ne sont pas inhibés par l’acide clavulanique. C’est la cloxacilline qui permet in vitro
d’inhiber leur production par la bactérie, permettant ainsi de les caractériser.
• Classe D: ces enzymes agissent principalement sur les pénicillines. Ils sont variablement
inhibés par l’acide clavulanique. Leur mise en évidence in vitro est difficile par les tests
phénotypiques.
Les β-lactamases à spectre étendu (BLSE) sont des enzymes produites par certaines bactéries
les rendant résistantes à de nombreux antibiotiques incluant les C3G Etaztréonam. Le gène
codant est présent au niveau du chromosome de bactéries particulières et transféré à d’autres
populations bactériennes par l’intermédiaire de plasmides. Nombreuses Entérobactéries
productrices de BLSE (EB-BLSE) sont connues aujourd’hui, dont Escherichia coli. [19][24].
Ces gènes sont parfois localisés sur le chromosome (éventuellement, sur des transposons)
mais sont le plus souvent portés par des plasmides transférables. On les trouve fréquemment
chez Pseudomonas aeruginosa, les entérobactéries et les coques à Gram (+). Leur impact
clinique est exacerbé par la co-transmission fréquente de ß-lactamases. [19].
La chloramphénicol-acétylase
L'impact de ce type de résistance est faible. Ce gène est, en revanche, utilisé comme outil en
biologie moléculaire car il peut être inséré dans un plasmide à transfecter dans une cellule
eucaryote et permet de vérifier le niveau d'expression des promoteurs en mesurant l'acétylation
du chloramphénicol dans le milieu de culture [26].
L'érythromycine estérase
Une fluoroquinoloneacétylase
25
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Elle est active sur les molécules présentant une substituant pipérazine a été récemment
décrite [28].
Les antibiotiques qui agissent sur la synthèse protéique peuvent voir leur activité annihilée
par une mutation de leur site de fixation sur le ribosome bactérien.
Au niveau de la sous-unité 50S des ribosomes, une méthylation confère la résistance croisée
aux macrolides, lincosamides et streptogramines chez S. aureus, S. sanguis, B. fragilis, ou C.
perfringens. Elle peut être constitutive (MLSb-c) ou inductible (MLSb-i), plasmidique ou
chromosomique. De même, une altération de la liaison des tétracyclines d'origine encore
inconnue rend résistants les bactéries Gram (+), Neisseria et Campylobacter. [29]
Les glycopeptides doivent leur action antibiotique à leur liaison aux extrémités D-Ala-D-
Ala des chaînes pentapeptidiques des précurseurs de peptidoglycane. Des souches
d'entérocoques ont acquis un ensemble de gènes conduisant à la production d'une série
d'enzymes permettant la synthèse de peptidoglycane au départ d'un précurseur caractérisé par
une extrémité D-Ala-D-Lac à laquelle les glycopeptides ne se lient plus. [30] Suivant le
phénotype de la souche, on distingue la résistance induite par l'exposition à la vancomycine ou
à la téicoplanine (VanA) ou à la vancomycine seule (VanB et VanC). Le gène VanA confère la
résistance à la vancomycine et à la téicoplanine alors que le gène VanB confère la résistance à
la vancomycine mais en principe pas à la téicoplanine puisque celle-ci n’est pas inductrice. Le
gène VanC ne confère la résistance qu'à la vancomycine. [31]
Altérations d'enzymes-cibles :
Les antibiotiques inhibiteurs d'enzyme sont rendus inactifs lorsqu'une mutation de l'enzyme-
cible y empêche leur liaison.
- La résistance aux β-lactamines peut être due à une diminution de l'affinité de leur liaison aux
PBP suite à une mutation de celles-ci, ou à une diminution de leur nombre. Ces deux
26
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
mécanismes peuvent se rencontrer chez les Gram (+) alors que seule la réduction d'affinité est
documentée chez les Gram (-). L'exemple le plus connu de ce type de résistance est constitué
par les MRSA (MethicillinResistantS. aureus) appelés aussi SARM. [32]
- La résistance aux fluoroquinolones peut être due à la mutation de l'ADN gyrase, qui empêche
la formation du complexe ternaire fluoroquinolone - gyrase -ADN. Ce mode de résistance est
décrit pour P. aeruginosa, les entérobactéries, E. coli et les Gram (+) [34].
La membrane externe des bactéries Gram (-) peut constituer une barrière à la
pénétration
des antibiotiques. En effet, le passage de petites molécules hydrophiles n'est possible que
grâce à la présence des porines qui forment des canaux hydrophiles à travers cette membrane.
Toute mutation affectant une porine va perturber la pénétration de l'antibiotique dont elle
permet l'entrée. Il existe ainsi des défauts de pénétration des β-lactamines principalement, mais
aussi des aminoglycosides, du chloramphénicol ou des quinolones [19][35].
Efflux de l'antibiotique :
Le système d’efflux est un système général de détoxification des cellules eucaryotes et les
bactéries. Il est destiné à évacuer les substances « jugées toxiques » par la cellule : les
cytostatiques anticancéreux, les antibiotiques, … [19].
ABC = ATP Binding Cassette; RND = Resistance Nodulation and cell Division; MFS =
28
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
3.1.Les Bétalactamines
3.1.1.Généralité :
Les β-lactamines ont été les premiers antibiotiques découverts. Par conséquent, ils ont été
utilisés pour contrer toutes les maladies infectieuses à partir des années 40 et leur efficacité a
été largement prouvée durant la seconde guerre mondiale. Elles ont été isolées à partir d’un
Penicillium. Les β- lactamines regroupent plusieurs familles d’antibiotiques car leurs structures
moléculaires sont proches : les pénicillines, les céphalosporines, les carbapénèmes ainsi que les
monobactames.
-Pénicillines
Il s'agit d'un groupe de molécules, ayant en commun le noyau péname, qui est caractérisé
par un pentacycle saturé (cycle thiazolidine) associé au noyau β-lactame. Selon la nature de la
chaine latérale, on a défini plusieurs sous-classes, dont les plus utilisées sont les
aminopénicillines (ampicilline, amoxicilline), les carboxypénicillines (ticarcilline) les
uréidopénicillines (pipéracilline) et les amidinopénicillines (pivmecillinam) [37]
Céphalosporines
Leur noyau de base associe un cycle β-lactame à un cycle dihydrothiazine pour former le
noyau céphème. La particularité du noyau céphème et les nombreux radicaux de substitution
proposés expliquent les propriétés antibactériennes différentes des céphalosporines, justifiant
leur distinction fonctionnelle en plusieurs générations, de spectre et d’intérêt clinique variables
[37]. On distingue ainsi:
-Les céphalosporines de première génération (C1G) : elles sont plutôt actives sur les
bactéries à Gram positif. Exemples : céfalotine, céfazoline et céfalexine ;
-Les céphalosporines de deuxième génération (C2G) : elles ont un spectre étendu vers les
bactéries à Gram négatif. Exemples : céfamandole, céfuroxime, céfoxitine et céfotétan ;
29
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
-Les céphalosporines de troisième génération (C3G) : elles ont un spectre étendu à la plupart
des entérobactéries. Exemples : céfotaxime, ceftazidime, ceftriaxone et céfopérazone ;
Les pénemes
Les pénèmes se caractérisent par la présence d’un cycle penta-atomique insaturé collé au
cycle β-lactame. En fonction de l’hétéroatome fixé en position 1, on distingue trois groupes :
les sulfopénèmes, les carbapénèmes et oxapénèmes. Les carbapénèmes possèdent un très large
spectre antibactérien associé à une grande stabilité envers la quasi-totalité des β-lactamases.
Elles sont considérées comme traitement de choix des infections sévères à bactéries à Gram
négatif. Quatre molecules commercialisées : l’imipénème, le méropénème, l’ertapénème et le
doripénème.
Monobactames
Les β-lactamines agissent sur la paroi bactérienne, plus précisément sur les protéines liant la
pénicilline (PLP). Les PLP sont des protéines à activité enzymatique (essentiellement des trans-
peptidases) impliquées dans la synthèse de la paroi [18]. Elles sont situées sur la face externe
de la membrane cytoplasmique. Cette fixation covalente entre les PLP et les β-lactamines induit
un blocage des réactions de Trans glycosylation et trans-peptidation consécutive à l’acylation
des PLP par les β-lactamines , ainsi qu’une stimulation de l’activité des autolyses (enzymes
impliquées dans les renouvellements de la paroi) [38].
Dans le cas d’E. coli, certains enzymes sont souvent associées à la résistance aux β-
lactamines.
30
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
-Les pénicillinases : qui sont plasmidiques et elles peuvent être de bas niveau et donc
responsables d’une résistance aux aminopénicillines, aux carboxypénicillines et aux
uréidopénicillines, ou de haut niveau et donc responsables d’une résistance non seulement aux
trois antibiotiques cités mais aussi aux moélcules possédant des inhibiteurs de βlactamases ainsi
qu’au céphalosporines de première et deuxième génération [39] .
-Une enzyme dite TRI (pour TEM résitant inhibiteur) qui hydrolyse non seulement le cycle
β- lactame (Figure 13), mais aussi l’inhibiteur des β- lacatmases et qui sera donc responsable
d’une résistance aux aminopénicillines, aux uréidopénicillines, aux carboxypénicillines et aux
inhibiteurs de β- lactamases [39].
Figure 13: Mécanisme d'hydrolyse d'une β-lactamine par une β-lactamase. [40]
Les BLSE : sont des β-lactamases capables de conférer une résistance aux pénicillines, les
céphalosporines de première, deuxième (excepté les céphamycines) et troisième génération,
elles sont inhibées par les inhibiteurs de β-lactamases tel que l’acide clavulanique. Plusieurs β-
lactamases de type OXA sont également considérées des BLSE à cause de l’extension de leur
spectre d’hydrolyse vers les céphalosporines à spectre élargi malgré qu’elles sont mal inhibées
par le clavulanate [42]. Les BLSE les plus identifiées au passé sont les BLSE de type TEM et
SHV qui dérivent, par mutation, des β-lactamases à spectre étroit [43]. Les BLSE de type SHV
31
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
sont considérées, jusqu’à présent, les BLSE les plus répandues quoi que les TEM soient
également largement identifiées [44] [45]. La nature des mutations détermine le spectre
d’hydrolyse de l’enzyme et permet de les classer en ceftazidimases qui confèrent un taux de
résistance plus élevé à la CAZ qu’au CTX telles que TEM-5 et 24 et SHV-4 et 5 et en
céfotaximases qui hydrolysent mieux le CTX que la CAZ telles que TEM-3 et SHV- 2 [43]. De
nouvelles BLSE, non TEM et non SHV, ont apparu en cliniques [46]. Ces enzymes confèrent
une résistance à toutes les β-lactamines hormis les céphamycines et les carbapénèmes. La
plupart des CTX-M confère une résistance de haut niveau au céfotaxime et ceftriaxone mais le
niveau de résistance au céfépime et cefpirome est variable [47]
Le type de BLSE que l'on trouve généralement est Temoneira (TEM). Environ 90% des
E.coli, qui sont résistants à l'ampicilline, sont survenus en raison de la production de TEM-1.
Ce type a la capacité d'hydrolyser la pénicilline et de céphalosporine première génération. Bien
qu'il se trouve habituellement dans E. coli .
-Carbapénèmases
Les carbapénèmases représentent la famille la plus versatile des β-lactamases, avec un
spectre large supérieur à celui des autres enzymes hydrolysant les β-lactamines [48].
Actuellement, ces enzymes sont rares mais sont une source de préoccupation considérable, car
elles sont actives non seulement sur les oxymino céphalosporines et les céphamycines mais
aussi sur les carbapénèmes. Elles appartiennent à deux familles moléculaires qui se distinguent
par leur mécanisme d’hydrolyse et leur site actif : les carbapénèmases à serine et les
carbapénèmases à zinc [48]
3.2.Les Quinolones
3.2.1.Définition
Les fluoroquinolones sont des quinolones de deuxième génération couramment utilisés pour
traiter les infections urinaires et pulmonaires .Ces antibiotiques comprennent : Ciprofloxacine,
Gemfloxacine, Norfloxacine.
3.2.2.Mécanisme d’action
Dans le cas des infections dues à E. coli, les fluoroquinolones sont utilisés à titre curatif. Les
quinolones exercent leur effet antibactérien en empêchant l'ADN bactérien de se dérouler et de
se dupliquer. Plus précisément, ils inhibent l'activité ligase des topoisomérases de type II, de la
32
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
topoisomérase IV et de la gyrase, avec leur activité ligase interrompue, libèrent de l'ADN avec
des cassures simple et double brin qui conduisent à la mort cellulaire.
3.2.3.Mécanisme de résistance
• La résistance par mutation chromosomique qui est due, soit à la diminution d'affinité des
cibles intracellulaires qui sont les complexes ADN-ADN gyrase et ADN-ADN topoisomérase
IV, soit à la diminution d'accumulation intracellulaire de l'antibiotique, par défaut de
pénétration passive et/ou excrétion active [49]. La perte d’affinité pour la cible provient de
modification structurale dans une région appelée la QRDR (Quinolone Resistance Determining
Region), où sont trouvées la majorité des mutations responsables de la résistance aux
fluoroquinolones.
3.3.Les aminosides :
3.3.1.Définition
absence d’activité par voie orale ce qui explique pourquoi les prescripteurs préfèrent des
antibiotiques plus maniables. [11]
3.3.2.Mécanisme d’action
Les aminosides exercent leur action par l’inhibition de la synthèse protéique bactérienne en
se fixant sur la sous-unité 30s du ribosome bactérien.
En pratique hospitalière, les aminosides sont les antibiotiques de premier choix dans le
traitement des infections nosocomiales graves seuls (infection urinaire haute chez un sujet jeune
où les béta-lactamines sont contre indiqués) ou en association avec un autre antibiotique, le
plus souvent un béta-lactamine dont l’intérêt est de traiter des septicémies et endocardites à
streptocoques ,entérocoques où à bacilles gram négatifs. [20]
Les bactéries strictement anaérobies sont résistantes naturellement aux aminosides, pour la
résistance acquise elle est en nette augmentation.
3.3.3.Mécanisme de résistance
Les mécanismes de résistance aux aminosides sont :
• Altération de la cible : le mode d'action des aminosides laisse présager la mutation de
l'ARN 16S comme moyen de résistance. Trois activités de méthylation de l'ARN 16S modifient
le site A aux positions G1405 (N7), A1408 et C1407 (N5) [53] .
• Modification enzymatique de l'antibiotique : lorsqu'un aminoside est modifié par des enzymes
bactériennes, sa fixation sur 1’ ARN 16S peut être affectée et se traduit par la perte de son
activité. Les enzymes modificatrices des aminosides sont le mécanisme de résistance le plus
courant chez les bactéries Gram négatif et positif. Elles ont été regroupées en fonction de la
réaction qu'elles catalysent [54]
• Piégeage de l'antibiotique
Une enzyme modificatrice peut parfois neutraliser l'action d'un aminoside par une liaison
affine sans pour autant modifier sa structure. Le piégeage de l'antibiotique a été proposé comme
mécanisme responsable du phénotype de résistance à la kanamycine et à la Tobramycine alors
34
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
que la Gentamicine et la Nétilmycine restent actives. Lorsque la bactérie produit une grande
quantité de la phosphotransférase qui reconnaît la Tobramycine sans la modifier celle-ci peut
être piégée dans un complexe enzyme-substrat fonctionnellement inactif [55] .
L'accès de l’aminoside à sa cible met en jeu différentes étapes. Compte tenu de leur caractère
hydrophile, les aminosides pénètrent la membrane externe d’E.coli par les porines [56]. Le
passage par la voie lipophile est associé à leur caractéristique polycationique par substitution
avec le calcium ou le magnésium de la membrane externe. La deuxième étape consiste à
traverser de la membrane cytoplasmique hydrophobe et requérir l'énergie de la force proton
motrice produite par la chaîne respiratoire [57].
3.4. La fosfomycine
3.4.1.Définition
La fosfomycine (encore appelée fosfonomycine, phosphomycine ou MK-955) est un
antibiotique bactéricide appartient à la famille des acides phosphoniques. Produit par
différentes espèces de bactéries du genre Streptomyces mais aussi par Pseudomonas syringae.
La fosfomycine est indiquée dans le traitement des infections des voies urinaires, notamment
dues à E. coli, où elle est habituellement administrée en dose unique. [58]
3.4.2.Mode d'action
La fosfomycine agit par inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne. En effet, la
fosfomycine se comporte comme un analogue du phospho-énolpyruvate et inhibe l'enzyme
pyruvyl-transférase (ou pyruvate-UDP-N-acétyl6glucosamine-transférase), ce qui a pour
conséquence de bloquer la formation d'acide N-acétyl6muraminique, l'un des constituant
essentiels du peptidoglycane de la paroi bactérienne. [58]
3.4.3.Mécanisme de résistance :
35
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
3.5.Rifamycine :
3.5.1.Définition
Une rifamycine est un antibiotique de la famille des ansamycines. Ces molécules sont
produites naturellement par Amycolatopsis mediterranei, la bactérie à partir de laquelle elles
ont été isolées, ou produites artificiellement. Elles sont particulièrement efficaces contre
les mycobactéries et ont de ce fait été utilisées dans des traitements contre la tuberculose,
la lèpre et les infections au complexe Mycobacterium avium . Le groupe des rifamycines
comprend les médicaments classiques à rifamycine ainsi que les dérivés de
rifamycine : rifampicine (ou rifampine), la rifabutine, la rifapentine et le rifalazil.
3.5.2.Mode d’action :
Ces molécules se lient à la sous unité β de l’ARN polymérase-ADN dépendante et bloquent
l’initiation de la transcription de l’ADN bactérien en ARN messager.
3.5.3.Mécanisme de résistance :
36
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Des mutations sur le gène rpoB qui code la sous-unité β de l’ARN polymérase-ADN
dépendante entraînent le mécanisme de résistance. Ces mutations altèrent la structure de l’ARN
polymérase sur laquelle l’antibiotique ne pourra plus agir.
3.6.2.Mode d’action :
Les sulfamides et le triméthoprime bloquent à des étapes successives la synthèse des folates
et inhibent ainsi les voies métaboliques qui en dépendent. In fine, c'est la production d'ADN,
d'ARN et de protéines qui va ainsi être touchée.
37
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Figure 14: Action des antibiotiques sur une partie du cycle des folates [60]
3.6.3.Mecanisme de résistance :
- des mutations chromosomiques spontanées dans les gènes intrinsèques DHPS (folP) et
DHFR (folA) impliqués dans les voies de l'acide folique,
- acquisition de gènes alternatifs DHPS (sul) et DHFR (dfr) avec des intégrons, des
plasmides et des transposons [61] [62].
38
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Les tétracyclines sont des antibiotiques à large spectre, connues depuis les années 1960 pour
provoquer des colorations dentaires lors de l’odontogenèse. Depuis les années 1990, les
traitements contre l’acné inflammatoire modérée à sévère font systématiquement appel aux
tétracyclines et ses dérivés semi-synthétiques. [63]
3.7.2.Mode d’action :
Les tétracyclines traversent la paroi bactérienne soit en empruntant la voie des porines (pour
les molécules hydrophiles) ou par diffusion à travers la couche de phospholipides (pour les
molécules lipophiles). Le passage de la membrane cytoplasmique nécessite un transport actif.
[63]
Les tétracyclines sont des inhibiteurs de la traduction. Elles se fixent sur la sous-unité 30S
des ribosomes, s’opposant à la fixation de l’amino-acyl-ARNt sur le site constitué par le
complexe ARNm-ribosome, ce qui stoppe la phase d’élongation de la synthèse protéique.
3.7.3.Mécanisme de résistance :
39
Chapitre III :Résistance d’E.coli aux antibiotiques
Il existe deux types de résistance aux tétracyclines. La première est liée à un plasmide (le
plus connu est pT181), elle entraîne un efflux actif des tétracyclines grâce à des protéines Tet
situées dans la membrane interne. La seconde résistance entraine une protection des sites actifs
du ribosome par d’autres protéines Tet. La protéine Tet(K) est une des protéines qui entraine
l’expulsion des tétracyclines et les protéines Tet(O) ou Tet(M) vont elles, protéger les sites
actifs ribosomaux [63].
41
Chapitre IV: Formes cliniques, traitement et prévention
Infections intestinales
-l'E. coli entéro-toxique responsable de la turista :elle donne ,chez la majorité des patients,
une diarrhée liquide sans fièvre et sans sang, qui dure environ trois à quatre jours et
s’accompagne d’un ou de plusieurs autres symptômes : Crampes abdominales ; nausées et
vomissements ; fièvre. [65]
-l'E. coli entéro-invasive (ECEI) : elle cause la dysenterie bacillaire, une infection aigue
ulcéreuse du gros intestin. Les bactéries envahissent les cellules du colon et provoquent une
diarrhée aqueuse (qui peut être sanglante), de la fièvre et des crampes abdominales. Dans les
cas graves, la bactérie peut s’attaquer à la muqueuse colique, envahir les cellules épithéliales,
se multiplier et provoquer une ulcération de l’intestin. [66]
-l'E. coli entéro-pathogène(ECEP): cause une diarrhée liquide aigue abondante, qui est
rarement persistante. Les selles ne sont généralement ni sanglantes ni mucoides ni
dysentériques. Une faible fièvre, des nausées et des vomissements sont possibles. Elle est
responsable de gastro –entérites chez les nourrissons parfois sur un mode épidémique. [66]
42
Chapitre IV: Formes cliniques, traitement et prévention
Infections extra-intestinales
Les E. coli pathogènes extra-intestinaux (ExPEC), ne sont pas associés aux infections quand
ces souches se trouvent dans le tractus intestinal. Cependant lorsqu’elles colonisent des tissus
hors de l’intestin, elles peuvent causer des infections importantes [68].
-E. coli uropathogènes (UPEC) : Ils sont responsables de la majorité (90%) des infections
survenant sur un arbre urinaire normal : cystites, pyélonéphrites. facteurs comme l’hémolysine
alpha et les sidérophores [69].
-Les E. coli associées à la méningite néonatale (NMEC) provoquent des méningites chez les
nouveau-nés, 15 à 40 % des nouveau-nés atteints décèdent. Un nombre important des survivants
souffrent de défauts neurologiques graves. Les bactéries sont transportées par voies
hématogènes (voies sanguines) [70] .
2.Traitements
2.1.Traitement symptomatique :
2.2.Traitements médicamenteux
Le traitement doit être souvent adapté selon l’antibiogramme . Le tableau II représente les
antibiotiques qui peuvent être administrés.
43
Chapitre IV: Formes cliniques, traitement et prévention
Diarrhées
Ampicilline 100-150mg/Kg/Jour
3. Prévention
Pour limiter au mieux une infection à E. coli et sa transmission, il est nécessaire de
respecter quelques règles d'hygiène plutôt simples :
44
Chapitre IV: Formes cliniques, traitement et prévention
cuisez bien les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, « à cœur » (la couleur rosée doit
disparaître) en particulier si elles sont destinées aux enfants (la cuisson à 65 °C détruit
la bactérie E. coli) ;
lavez soigneusement les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui
vont être consommés crus ;
dans le réfrigérateur, conservez séparément les aliments crus des aliments cuits ou prêts à
être consommés ;
réchauffez et consommez rapidement les restes alimentaires et les plats ;
lavez soigneusement les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu'ils ont été en contact
préalablement avec de la viande ou des légumes crus) ainsi que le plan de travail ;
laver les mains systématiquement avant de préparer des repas, avant de passer à table, et en
sortant des toilettes. Utilisez du savon ou désinfectez-vous les mains avec une solution hydro
alcoolique.
Les enfants ne doivent pas boire d'eau non traitée (comme l'eau de puits par exemple), et
éviter d'en avaler lors de baignades dans de l'eau qui pourrait être contaminée (par exemple
les lacs)
Evitez le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les animaux de ferme et leur
environnement (comme leurs excréments...) ;
Ne donnez pas de lait ou de produits laitiers non pasteurisés à vos enfants.
En cas de gastro-entérite, évitez de vous baigner dans des lieux de baignades publiques et de
préparer des repas ;
Les personnes souffrant d'une infection à E.coli (ou d'une gastro-entérite) doivent éviter les
contacts rapprochés avec les personnes à risques et sensibles (notamment les enfants et les
personnes âgées), se laver régulièrement les mains et éviter de préparer des repas communs .
45
I-Matériels et méthodes
I- Matériels et méthodes
I-2-Lieu d’étude
L’étude a été menée au service de réanimation polyvalente de CHU Nedir Mohammed
Tizi Ouzou – unité Belloua. Ce service a était inauguré le 30 Janvier 2017 par le ministre de la
santé pour assurer la réanimation médicale et chirurgicale.
I-3-Population ciblée
Cette étude inclus tous les malades hospitalisés au niveau de la réanimation polyvalente
de l’unité Belloua Tizi-Ouzou.
I-4-Caractéristique d’étude
-Critères d’inclusion
L’étude a porté sur toutes les souches d’E.coli isolées des prélèvements à visée diagnostique,
provenant de patients hospitalisés au niveau du service de réanimation polyvalente de l’unité
Belloua CHU Nedir Mohammed Tizi-Ouzou. Quel que soit leur âge, leur sexe, leur motif
d’admission ou leur durée d’hospitalisation.
-Critères de non inclusion
Les souches isolées d’un même malade et dont le profil de sensibilité aux antibiotiques est
identique ont été considérées comme doublon.
-Ethique médical
Notre étude s’est déroulée dans le respect de la confidentialité et l’anonymat des patients.
46
I-Matériels et méthodes
Au cours de l'examen, on dénombre les différents éléments contenus dans un volume donné
de l'échantillon étudiée dans une cellule à numération. Une cellule de numération est une lame
porte objet dans laquelle est creusée une chambre de comptage de volume connu. C’est une
lame épaisse en verre, comportant des rigoles et un quadrillage. La cellule de Malassez
(Figure 15) possède un quadrillage spécifique comportant 100 rectangles Le nombre de
chacun d'entre eux est rapporté au ml. A l'état normal les échantillons sont très pauvres en
éléments cellulaires: (Les hématies, les leucocytes, les cristaux, les cellules épithéliales et aussi
les levures).
47
I-Matériels et méthodes
_ Après agitation, mettre une goutte de suspension de cellules sur la lame de Malassez et
recouvrir d'une lamelle.(Figure 16)
48
I-Matériels et méthodes
Il permet l'isolement des bactéries et leur numération. il doit être quantitative par
ensemencement d'une quantité connue d'urine étalée au râteau sur une gélose nutritive, soit par
dilution dans un BGT (bouillon glucosé tamponné) soit avec une anse calibrée (1 microlitre par
exemple), et ensemencement de 10ml d'urine par stries sur gélose Hektoen.
Après incubation à 37°C pendant 24 heures, la flore bactérienne totale a été lue sur la gélose
nutritive en observant la charge de chaque trait, ainsi, la présence d’E.coli a été observée sur
gélose Hektoen.(Figure 17)
Les prélèvements sont d'origines très diverses. La mise en évidence des bactéries pathogènes
dépend de la localisation de la suppuration, du mode du prélèvement (seringue, biopsie) et du
mode de transport.
a-Examens bactériologiques
Hémoculture
1-Intérêt
L’hémoculture est un examen bactériologique qui consiste à rechercher la présence de germes
(microbes) dans le sang.
49
I-Matériels et méthodes
2-Prélèvement
-Milieu trouble.
b-2 Coloration de Gram: pour déterminer la morphologie des bactéries Cocci/ bacilles, et
le Gram positif ou négatif
L'identification du germe se fera selon l'aspect des colonies sur les milieux de repiquage.
50
I-Matériels et méthodes
Les bactéries à Gram positif doivent apparaître colorées en violet et les bactéries à Gram
négatif en rose. E. coli apparait sous forme de bacille rose.( Figure 18)
-Test d’oxydase
C’est un test fondamental d’orientation de l’identification des bacilles gram négatif BGN, le
réactif utilisé est le chlorhydrate ou le N-diméthyle paraphénylene diamine PDA en solution
(mais il existe aussi imprégné en disque) , la technique est simple :
• Sur une lame en verre ou un autre support en plastique, mais jamais en métal car il peut donner
des fausses positives, on dépose un papier filtre imbibé de réactif ;
51
I-Matériels et méthodes
• Une colonie bactérienne, prélevée avec une pipette pasteur stérile, est déposée sous forme
d’un trait sur ce front de diffusion.
• En quelque seconde, si une coloration bleu-mauve apparait, le test est positif.
dans le cas d’E. coli aucune coloration et le test d’oxydase est négatif.
-Technique : Annexe IV
52
I-Matériels et méthodes
53
I-Matériels et méthodes
54
I-Matériels et méthodes
55
I-Matériels et méthodes
s’effectue en deux
temp .Lorsque le
glucose est fermenté,il
ya virage au
jaune ,lorsque acide
aminé est décarboxylé,
le milieu vire au violet .
L’antibiogramme est une technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d’une souche
bactérienne vis-à-vis d’un ou plusieurs antibiotiques supposés ou connus. L’antibiogramme est
effectué selon la méthode classique de diffusion de l’antibiotique sur gélose à partir de disques
d’antibiotiques selon les recommandations du National Committee for Clinical Laboratory
Standard (NCCLS, 2007). Il existe trois types d’interprétation selon le diamètre du cercle qui
entoure le disque d’antibiotique : souche ou bactérie sensible, intermédiaire ou résistante.
-La technique
Un inoculum est préparé à partir d’une culture pure de 18 heures sur milieu d’isolement
(gélose nutritive, Hektoen). Quelques colonies bien isolées et parfaitement identiques sont
raclées à l’aide d’une pipette Pasteur, déchargées dans 5 ml d’eau physiologique stérile à 0,9%.
- La suspension bactérienne est bien homogénéisée et ajustée jusqu’à atteindre une opacité
équivalente à une suspension de référence de 107 UFC.
56
I-Matériels et méthodes
-Le milieu Mueller Hinton (MH), coulé en boîtes de Pétri de 90 mm de diamètre sur une
épaisseur de 4 mm est utilisé, l’ensemencement doit se faire dans les 15mn qui suivent la
préparation de l’inoculum.
- L’opération est répétée trois fois en tournant la boîte de 60° à chaque fois, sans oublier de
faire pivoter l’écouvillon sur lui-même. L’ensemencement est fini en passant l’écouvillon sur
la périphérie de la gélose. L’écouvillon est rechargé à chaque fois qu’une boîte de Pétri est
ensemencée.
-Trois à quatre disques d’antibiotiques différents sont appliqués par boîte, ils sont espacés de
24 mm, centre à centre. Chaque disque d’antibiotique est appliqué à l’aide d’une pince stérile,
le disque ne doit pas être déplacé. Les boîtes sont, ensuite, incubées immédiatement pendant 24
heures à 37°C.
57
I-Matériels et méthodes
-Procédure
-Lecture
Le teste de synergie est positif s’il y’a apparition d’une image synergie entre les disques
TIM et CAZ
TIM et ATM
TIM et IMP
-La neutralisation de la Case : si la souche est productrice d’une Case hyper produite, faire le
-Procédure
On peut les détecter par une synergie entre TCC et IMP .
Cependant les souches productrices de ce type d’enzymes sont souvent multirésistantes avec la
participation de plusieurs mécanismes de résistance enzymatique ou non.
-Principe
Il s’agit d’enzymes dépendant du Zn2+ et inhibées par l’EDTA.
-Procédure
58
I-Matériels et méthodes
Consiste à déposer 750 µg d’EDTA (soit 4 µl d’une solution d’EDTA 0,5 M PH =8 sur un
disque d’imipénème).
-Lecture
Se fait en comparant le diamètre obtenu avec celui d’un disque d’imipenème seul.
La recherche des oxacillines n’a pas été effectuée en raison du manque de moyens (Temocilline,
association Pipéracilline-Tazobactam).
59
II- Résultats
II- Résultats
II-1 L’épidémiologie des infections à Escherichia coli
Durant la période d’étude , 148 prélèvements ont été effectués pour les patients hospitalisés
au niveau de service de réanimation , 20 prélèvements sont positifs à E. coli, soit 13,51% des
prélèvements.
Tableau 18 :Taux des souches d’E. coli au sein des germes isolés.
Enterobacter cloacae 5 4, 3
Autres 8 6,8
60
II- Résultats
Figure 21 : Taux des souches d’E. coli au sein des autres germes isolés
II-1-2 Le taux d’isolement d’ E. coli par rapport aux souches hospitalières du 2017
jusqu’au 2020
Tableau 19 :Le taux d’isolement d’ E. coli par rapport aux souche hospitalières du 2017
jusqu’au 2020
61
II- Résultats
25,00%
% 20,00%
20,00%
14,58% 14,81%
15,00%
12,50%
10,00%
5,00%
0,00%
2017 2018 2019 2020
Années
Figure 22 : Le taux d’isolement d’E.coli par rapport aux souches hospitalières du 2017
jusqu’au 2020
Durant l’année 2017 le taux d’ E. coli isolée par rapport aux autres souches hospitalières
était de 12 ,5 %, ce taux continu à augmenter pour atteindre 14,58 % en 2018 et 14,81% en
2019. En 2020 le taux d’ E. coli isolée atteint son maximum soit 20,00%.
ECB de PUS 4 20
Hémoculture 2 10
PV 1 5
Total 20 100
62
II- Résultats
5%
10%
20%
65%
II-2 Les facteurs de risque d’acquisition des infections à E. coli chez les patients
hospitalisés
II-2-1 Les facteurs liés aux patients :
II-2-1-1 : Le sexe
Femmes 8 40
Total 20 100
63
II- Résultats
40%
60%
Hommes Femmes
II-2-1-2 l’âge
Tableau 22: Répartition des souches d’E. coli isolées selon la tranche d’âge
[0-30[ 0 0
[30-60[ 4 20
≥60 16 80
Total 20 100
64
II- Résultats
%
80
60
80
40
20
20
0
0
[0-30[ [30-60[ ≥60
Tranche d’âge
Figure 25 : Répartition des souches d’E. coli isolées selon la tranche d’âge.
La majorité des souches d’ E. coli ont été isolées chez des sujets adultes dont l’âge est
supérieur à 60 ans , ce qui représente 80% des cas ( n=16) suivi par la tranche d’âge entre 30 et
60 ans qui représente 20% ( n=4) ,aucun des isolats E. coli provenaient de prélèvements réalisés
chez des jeunes de moins de 30ans. L’âge moyen de l’infection à E. coli dans notre étude est
66 ans avec des extrêmes allant de 40 ans jusqu’à 84 ans.
Pathologies métaboliques 8 40
Atteintes neurologiques 6 30
Pathologies respiratoires 5 25
Atteintes rénales 3 15
Pathologies immunitaires 3 15
Pathologies cutanées 3 15
65
II- Résultats
70
%
60
50
40
30
20
10
0
Pathologie
Chez les patients dont les données cliniques sont disponibles (n=20), on constate que les
maladies cardiovasculaires sont les pathologies les plus fréquentes, elles représentent 65% de
l’ensemble des patients (n=13), suivies par les pathologies métaboliques qui représentent 40%
soit (n= 8).
Ventilation assistée 14 70
Intubation 9 45
Intervention chirurgicale 7 35
Trachéotomie 1 5
66
II- Résultats
%
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Geste invasif
Amikacine 7 35
Imipinem 7 35
Cifotaxime 6 30
Metronidazole 5 25
Vancomycine 4 20
Cefazoline 3 15
Gentamycine 2 10
Colistine 1 5
67
II- Résultats
Amoxicilline+Acide clavulanique 1 5
%
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Les antibiotiques
Tous les patients étudiés n=20 ont eu une antibioprophylaxie. En effet tous ces patients ont
reçu des antibiotiques durant la période qui précède l’infection par E. coli, il s’agit
principalement de la Ciprofloxacine avec 45%, suivi par Amikacine et Imipenem avec 35%
pour chacun, en troisième ordre de fréquence viennent la Cefotaxime soit 30%, en quatrième
position vient la Métronidazole avec 25%, suivi par la Vancomycine20 % ,Céfazoline
15% ,Gentamycine 10% ,et en dernière position viennent la Colistine et l’Amoxicilline +acide
clavulanique avec un pourcentage de 5% pour chacun.
68
II- Résultats
% 60
50
40
30
20
10
0
%
La durée D'hospitalisation par jour
La fréquence des patients ayant une durée d’hospitalisation ≥ 30 jours est la plus élevée,
la durée moyenne d’hospitalisation est de 25 jours avec des extrêmes allant de 2 jours
jusqu'à 180 jours.
Céfazoline CZ 7 13 35 65 Céphalosporine de
1èregénération
Céfotaxime CTX 4 16 20 80 Céphalosporine 3ème
génération
69
II- Résultats
Gentamycine GEN 1 19 5 85
Aminoside
Amikacine AN 1 19 5 85
Trimethoprime+ 11 9 55 45 Sulfamides
sulfamethoxazole
SXT
Chloramphenicole C 3 13 15 85 Phenicoles
120
%
100
80
60
40
20
0
AMX AMC SXT NA CZ CIP CTX C FOX AN GEN IPM
Les antibiotiques
R S
Interprétation
Les pourcentages de résistances sont très élevés pour Amoxicilline(90%), Amoxicilline+
Acide clavulanique(85%), Trimethoprime+ sulfamethoxazo(55%).
En revanche, les souches restent très sensibles à l’imipenème avec un taux de 100% , suivi
par la Gentamycine et l’Amikacine avec un taux de 95% pour chacun , puis la Cefoxitine à
90% , Cefotaxime à 80% , Ciprofoxacine à 75% et enfin Cefazoline avec un taux de 65%.
70
III-Discussion
III- Discussion
III-1-Epidemiologie
Notre recherche a mis en évidence un taux de positivité des prélèvements pour E. coli égale
à 13,5%, ce qui est comparable au résultats trouvé dans d’autres études faites en Europe, on cite
la France comme exemple où ils ont trouvé un taux de 23,2% des prélèvements positifs pour E.
coli, et ça revient de faite que les patients de réanimation sont les plus exposé aux germes
hospitaliers.
Dans notre étude, E.coli vient en deuxième position parmi les germes les plus isolé avec un
pourcentage de 17.1% après l’ Acinetobacter baumannii (18.7%).
III-1-2 Répartition des isolats d’E. coli selon la nature des prélèvements
Dans notre étude le pourcentage d’isolement le plus élevé de ce germe est observé dans les
prélèvements urinaires 65%, provenant de service de réanimation polyvalent, les infections
suppurées sont également des sites de prédilection des infections à E. coli. dans notre étude elle
est de 20%, cela confirme que fait qu’E. coli est surtout une bactérie responsable d’infections
urinaires avec bactériémies et / ou septicémies. (Tableau 29)
Les chiffres que nous observons sont intriquement liés à la spécificité de service de
réanimation polyvalente de l’hôpital Balloua.
71
III-Discussion
III-2 Les facteurs de risque d’acquisition des infections à E. coli chez les patients hospitalisés :
III-2-1-1 Le sexe
Dans notre étude, une prédominance masculine a été apportée, par contre la plus part des
études révèlent un pourcentage d’E. coli plus élevé chez la population féminine et cela justifié
de faite que la population générale de notre étude est dès le début à prédominance masculine
(la plupart des malades hospitalisés aux service de réanimation polyvalente sont des hommes)
III-2-1-2 l’âge
Dans notre étude, nous avons constaté que la fréquence d’isolement la plus élevée est
observée chez les patients de la tranche d’âge ≥ 60ans , ce qui reflète que l’âge avancé est un
facteur de risque à ne pas écarter dans l’acquisition des infections nosocomiales, ceci pourrait
être expliqué par la vulnérabilité des personnes âgées, en effet ce sont des sujets qui présentent
un terrain d’immunodépression non négligeable , qui peut être aggravé en cas de pathologies
associées telles que : le diabète, les atteintes multi viscérales, constituant ainsi une porte
d’entrée facile du germe. Ceci rejoint les résultats de l’étude faite à Meknès. [79]
Dans notre étude, on cite les atteintes cardiovasculaires, pathologies métaboliques, atteintes
neurologiques, pathologies respiratoires, atteintes rénales et pathologies immunitaires, ceci
peut être expliquer par la fragilité de l’état clinique des patients ayant des antécédents morbides
graves et leur vulnérabilité quant à la colonisation puis aux infections par les germes résistants.
Les gestes invasifs représentent un majeur facteur de risque d’acquisition des germes car ils
détruisent les barrières immunitaires. Dans notre étude, la population ciblée présente
généralement un état physique débilitant ce qu’il nécessite l’usage des déférents gestes invasifs,
nos résultats montrent que le cathéter occupe la première position parmi les gestes les plus
utilisés (95%) chez les patients ayant une positivité à E. coli. Tandis que le sondage vient en
72
III-Discussion
deuxième position (80%),Autres études ont montré que le sondage urinaire et le cathéter sont
les facteurs de risque de la survenue de l’infection nosocomiale et essentiellement à E.coli,
notamment dans une étude réalisé à l’hôpital Edouard –Herriot de Lyon au service de
réanimation qui rapporte que 44% des patients avaient une sonde urinaire [81], cela peut être
expliqué d’un côté, par le faite que notre étude est réalisée sur des malades souvent inconscients,
ce qu’il demande le sondage. Et d’autre coté , E.coli est le chef de fil des bactéries responsables
d’infections urinaires.
L’exposition à un traitement antibiotique dans les trois mois précédents l’admission est
corrélée de manière significative avec la colonisation par une souche multirésistante.
Nos résultats montrent que 100% des patients de notre étude ont eu une antibiothérapie
prophylactique durant la période qui précède l’infection par E. coli .
Plusieurs études ont montré que l’utilisation et la durée du traitement par les fluoroquinolones
semblent être les facteurs de risque les plus importants d’émergence de résistance aux
fluoroquinolones et de résistance croisée [85] [86]. De même l’utilisation des céphalosporines
de 3ème génération est considérée comme le facteur de risque le plus important de l’émergence
des entérobactéries productrices de β-lactamase à spectre étendu [85].
Une étude cas témoin américaine, réalisé a trouvé que l’exposition préalable à
l’ampicilline(OR=3,04) et à l’ampicilline- sulbactam (OR=1,72) étaient les 2 seuls facteurs de
risque significativement associées à l’isolement d’une souche d’Escherichia coli résistant à
l’ampicilline- sulbactam [80]
Une durée d’hospitalisation élevée est un facteur d’acquisition des infections nosocomiale
Aux Etats Unis selon l’ATS et L’IDSA les facteurs de risques d’acquisition des germes multi
–résistants étaient notamment :l’antibiothérapie et en deuxième lieu l’hospitalisation durant
73
III-Discussion
plus de cinq jours, et aussi un antécédent d’hospitalisation dans un hôpital ou dans une unité de
soin.
Les résultats pour les aminopénicillines peuvent être rendus avec l’ampicilline ou
l’amoxicilline.
Dans notre étude Le taux de sensibilité à cette classe d’antibiotique est faible (sensibilité
globale des amoxicilline de 10 %). L’adjonction de l’acide clavulanique ne permet de restaurer
la sensibilité que sur 5 % des souches (sensibilité pour l’AMC : 15 %),ce taux reste relativement
très bas par rapport à celui rapporté dans d’ autres études (Tableau 30), donc le taux élevé de
résistance au AMC due à la prescription continue de cet antibiotique(augmentinR) .
Les céphalosporines de 3eme et 2eme génération parentérales gardent une bonne activité avec
des sensibilités de 80 % pour le céfotaxime et 75 % pour la cefoxitine, ce taux est comparable
par rapport à celui rapporté dans d’autres études.
Les souches restent très sensibles à l’imipénème (100%),ces résultats sont similaires avec
les autres études.
Tableau 29 : Taux de résistance d’E. coli aux antibiotiques dans quelque pays.
74
III-Discussion
AN 0.8% 8% 4.3% 5%
GEN 9.4% 14% 4.8 5%
- Manque de données dans la littérature concernant ce sujet parce que la plus part des études
s’intéressent aux Infections plutôt qu’aux colonisations.
- Variabilité de certains paramètres par exemple l’incidence de colonisation est variable d’une
étude a une autre ce qui rend la comparaison entre les études difficile.
- Le service de réanimation polyvalente de Belloua est dédié à la prise en charge des cas atteints
de la Covid-19 (Zone d’alerte ) ce qui rend le travail difficile dans ce service.
75
Conclusion
Conclusion
E.coli est une bactérie qui est naturellement sensible à de nombreux antibiotiques et peut
aussi acquérir de nombreux mécanismes de résistance causant de réelles difficultés
thérapeutiques. C’est dans ce contexte qu’on a réalisé cette étude ; qui est à visée diagnostique,
et dans le but :
-d’évaluer la répartition et le profil de résistance des souches d’E.coli isolées des différents
prélèvements ;
-d’étudier la fréquence de survenue de cet opportuniste parmi les germes isolés au sein du
même service ;
Notre étude sur l’antibiorésistance d’E.coli au niveau de service de réanimation du CHU Tizi
Ouzou unité Belloua a permet d’apprécier l’efficacité des antibiotiques utilisés. Au cours de
cette étude , nous avons obtenu :
-Toutefois, aucune résistance à l’imipenème n’a été observée dont la sensibilité est de 100%.
Par ailleurs, l’augmentation de l’usage de cette molécule pour le traitement des infections aux
souches multirésistantes d’E.coli pourrait favoriser l’apparition des mutants résistants.
-Les personnes âgées ayant des antécédents morbides sont vulnérables à l’acquisition
d’E.coli multirésistante
-La pression de sélection exercée par l’usage abusif des antibiotiques à large spectre, à
longue durée et l’association non contrôlée des antibiotiques sont à l’origine de l’émergence
préoccupante des souches d’E.coli multirésistantes.
76
Conclusion
-Prendre en compte un nombre plus élevé de prélèvements afin d’isoler un plus grand
nombre de souches.
-Etablir une étude statistique afin de déterminer certains facteurs de risque dans l’acquisition
de souches résistantes.
-Surveiller les différentes pathologies survenues surtout chez les patients à risque dans les
services à haute prévalence par une étude épidémiologique ; notamment dans les services de
réanimation.
-Effectuer le génotypage des souches à résistance acquise pour avoir une image plus exacte
de la situation épidémiologique .
77
Recommandations
Recommandations
La maîtrise de la dissémination des souches multi-résistantes à l’hôpital et aux unités de soins
intensifs surtout, est très importante, vu leur impact en terme de risque accru d'échec
thérapeutique, d’augmentation de la durée d'hospitalisation et des coûts liés aux soins.
Afin de contrôler les épidémies produites par E coli , il faut d’abord réaliser les analyses
moléculaires pour investiguer le caractère clonal de l'épidémie, déterminer le risque de
transmission et instaurer les mesures d'isolement de contact.
Prévention
L'incidence élevée des infections nosocomiales reflète le niveau de qualité des soins, il est,
de ce fait, indispensable d’insister sur le respect des procédures lors des différents soins
administrés aux patients.
Constitue la procédure principale pour la prévention des infections nosocomiales .Il est
estimé que l’alcool éthylique à 70% et la polyvidone iodée à 10% sont efficaces dans
l'élimination des germes au niveau des mains contaminées.
Outre les règles habituelles de désinfection ou de stérilisation du matériel imposées par son
site d’utilisation, l’isolement contact requiert une stricte individualisation du matériel de soin
courant qui est fréquemment contaminé par les micro-organismes (gants d’examen, garrot,
brassard à tension…), si cela est impossible ou si le matériel ne se prêt pas à une utilisation
individuelle, tous doit être nettoyé et désinfecté avec des désinfectants suffisamment actifs.
Les patients qui présentent les facteurs de risques tels que: une durée de ventilation
mécanique supérieure à 20 jours et une durée de sondage urinaire et cathétérisme veineux
centrale supérieure à 20 jours doivent subir une surveillance de la colonisation par E coli. Cette
surveillance consiste en des prélèvements urinaires ,sanguines à la fréquence d'une fois par
semaine. D'autres sites peuvent faire l'objet de prélèvement, il s'agit du pus, Prélèvement
rectal et bronchique.
78
Recommandations
Le début d'une antibiothérapie ne doit se faire que devant une infection documentée
(isolement du germe et antibiogramme). Cependant, l'administration d'antibiotique à large
spectre avant l'obtention des résultats de l'analyse bactériologique se fait chez les patients ayant
un haut risque d'acquisition d'infection aux germes multirésistants et chez lesquels le pronostic
vital est engagé, ou bien lors de l’existence de signes évidents de choc septique chez les patients.
Origine exogène :
Il s'agit de mettre en évidence une éventuelle contamination croisée. Il faut donc procéder à
des prélèvements environnementaux (poignées de portes, matelas, draps, oreillers, dossiers,
lavabos, sol, robinets, air), chez le personnel soignant (main, blouses, stylos), et sur le matériel
médical.
Origine endogène :
C’est lorsque le patient s’infecte par sa propre flore.
Le typage moléculaire doit être réalisé ultérieurement afin de lier l'émergence des infections
à une ou plusieurs souches, qu'elles soient humaine ou environnementale et de connaitre
l'écologie bactérienne des services.
Malheureusement dans la majorité des cas documentés dans le monde entiers seul l’imipenème
qui s'est montré efficace pour le traitement des infections à E coli, le principal inconvénient de
cette mesure est l’émergence et la propagation de résistance à l’imipenème due à la prescription
continue de cet antibiotique.
9-La surveillance
-L’EOHH,
Le rôle du CLIN :
Définir la politique de lutte contre les infections nosocomiales mise en application par
l’EOHH et l’ensemble des professionnels.
Pour la réalisation de ces missions, le CLIN doit être assisté par une équipe opérationnelle
d’hygiène qui est composée de personnels médicaux et paramédicaux spécialisés en hygiène
hospitalière : elle associe un médecin ou un pharmacien, ainsi qu’un personnel infirmier. Cette
équipe peut être complétée par d’autres professionnels (techniciens bio-hygiénistes, techniciens
d’études cliniques).
Le laboratoire de microbiologie :
80
Recommandations
81
Références
Références
[2] C.-L. .. Viidé, Bacteriologie medical 2eme édition, Paris: Elseier Masson SAS,
2007.
82
Références
83
Références
84
Références
[53] B. e. al, «site of action of two ribosomial RNA methylases responsible for
resistance aminoglycosides,» chez Mol biol, 1987, pp. 193,661-671.
[54] R. e. al, «Aminoglycoside modifying enzymes,» chez Drug Resist Updat, 2010,
pp. 13,151-171.
[59] D. e. al, Guide pratique des medicament 30eme edition, Paris, 2011.
[61] http://dune.univ-angers.fr/fichiers/20052004/2013PPHA757/fichier/757F.pdf
85
Références
[62] -https://www.cambridge.org/core/journals/world-s-poultry-science-
journal/article/resistance-to-tetracycline-in-escherichia-coli-isolates-from-
poultry-meat-epidemiology-policy-and-
perspective/9131318081705DF77B1BF145CDA102A6
[68] J. e. al, «Extra intestenal pathogenic Escherichia coli "the other bad E.coli",»
Lboratory of Clinical Medecine, p. 155, 2002.
[72] S. e. al, «Frequence et sensibilité aux antibiotiques des bacteries isolées dans
les urunes,» chez Medecine et maladies infectieuses , 2008, pp. 324-32.
[73] T. M.R, «Etude de la résistance des souches d'Escherichia coli isolées dans les
urines aux fluoriquinolones et au cephalosporines de troisieme géneration,»
chez Medecine et maladies infectieuses , 2010, pp. 70-73.
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Références
87
Annexes
Les annexes
Annexe I: La fiche de renseignement
1- Identifications du patient :
Nom de patient :
Numéro du patient :
Age : ……………………………… Sexe : F: H:
Date d’admission au service :………./…./………
Motif d’admission :………………………………………………………………………………………………….
□Toxicomanie
Autres :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Endoscopie
Cathéter
Intervention chirurgicale
Sondage urinaire
Intubation
Ventilation assistée
Trachéotomie
Autres :……………………………………………………………………………………………………………………………………………………
88
Annexes
Les
antibiotiques
Autres
GB
CRP:
89
Annexes
Annexe II:
90
Annexes
91
Annexes
Préparation de la galerie :
-Réunir le fond et le couvercle d’une boite d’incubation et répartir de l’eau distillée dans
toutes les alvéoles afin de créer une atmosphère humide ;
Préparation de l’inoculum :
-A partir d’une culture pure, prélever 1 à 4 colonies bien isolées, N'utiliser que des
cultures jeunes (18-24 heures) ;
Inoculation de la galerie :
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Annexes
- Poser la pointe de la pipette Pasteur à l’intérieur et sur le côté pour éviter la formation
de bulles ;
- Pour les tests soulignés remplir la cupule et ajouter de l'huile de vaseline (ADH, LDC,
ODC, H2S, URE) ;
- Pour les tests encadrés remplir le tube et la cupule (CIT, VP, GEL) ;
-Pour la recherche de l'indole rajouter quelques gouttes de réactif Kovacs dans la cupule
IND, une couleur rose indique une réaction positive.
-Pour la recherche de la TDA rajouter quelques gouttes de chlorure de fer III dans la
cupule TDA.
-Pour le test VP : ajouter 1 goutte des réactifs VP 1 et VP 2 dans la cupule VP. Attendre
5-10 minutes. Une couleur rouge indique une réaction positive
Identification :
93
Annexes
94
Annexes
Annexe VI : Table de lecteur : Valeurs critiques des diamètres des zones d’inhibition et
des CMI chez entérobactéries
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Résumé
Résumé
Introduction : L’augmentation de la résistance bactérienne aux antibiotiques est devenue un
problème majeur de santé publique. Escherichia coli est parmi les bactéries dont la multi-
résistance est très inquiétante surtout en milieu hospitalier.
Résultats : les résultats de cette étude révèlent un taux de résistance élevée aux aminopénicillines
soit 90% Tandis que , les céphalosporines de deuxième et de troisième génération gardent une
bonne activité avec un taux de sensibilité de 80% pour le céfotaxime et 75% pour le céfoxitine.
Toutefois, aucune résistance à l’imipenème n’a été observée dont la sensibilité est de 100%. Une
fréquence élevée a été enregistrée dans la tranche d’âge des personnes âgées plus de soixante ans
présentant des terrains débilitants d’immunodépression ou porteur de matériels invasifs .
Conclusion : de nos jours E.coli est devenu un germe opportuniste de plus en plus émergent
posant ainsi un sérieux problème pour le clinicien que pour le microbiologiste, ce qui nous
interpelle à redoubler de vigilance et tirer la sonnette d’alarme concernant l’application de bonnes
pratiques d’hygiène hospitalière et l’usage rationnelle des antibiotiques.
Summary
Introduction: The increase in bacterial resistance to antibiotics has become a major public health
problem. Escherichia coli is among the bacteria whose multidrug resistance is very worrying,
especially in hospitals.
Material and methods: This is a retrospective descriptive study spanning from October 2017 to
September 2020, respectively, which took place in the multi-purpose intensive care unit CHU
Nedir Mohammed Belloua unit.
Results: the results of this study reveal a high rate of resistance to aminopenicillins, i.e. 90%
Tendis that, second and third generation cephalosporins retain good activity with a sensitivity rate
of 80% for cefotaxime and 75% for cefoxitin . However, no resistance to imipenem has been
observed with a sensitivity of 100%. A high frequency has been recorded in the age group of
people over the age of sixty with debilitating areas of immunosuppression or carrying invasive
materials.
Conclusion: nowadays E.coli has become an increasingly emerging opportunistic germ posing a
serious problem for the clinician as for the microbiologist, which calls on us to be extra vigilant
and sound the alarm bells concerning the application. good hospital hygiene practices and the
rational use of antibiotics.