Physio2an13 I3hemodynamique
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Dr. A. ABBOU
I. LE CYCLE CARDIAQUE :
L’activité cardiaque est cyclique : la séquence de tous les événements qui se succèdent pour constituer une
révolution ou un cycle cardiaque ne dure environ qu’une seconde, assurant la progression incessante de la colonne
sanguine et le maintien de la pression intra-vasculaire.
Au cours d’un cycle donné, chaque partie du myocarde se trouve successivement en activité, puis au repos.
Electrocardiogramme
B1 B2
Phonocardiogramme
Pression (mmHg)
Valves atrio-ventriculaires
Valves ventriculo-artérielles
Valves atrio-ventriculaires : la valve mitrale pour le cœur gauche et la tricuspide pour le cœur droit)
Valves ventriculo-artérielles : la valve aortique pour le cœur gauche et la valve pulmonaire pour le cœur droit
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La notion d’un cycle cardiaque est essentielle à la compréhension, à la conduite et à l’interprétation des
explorations du cœur. Le cycle cardiaque concerne d’une part, le cœur droit et, d’autre part, le cœur gauche. Pour des
raisons de simplicité, nous détaillerons ici essentiellement les données du cœur gauche, en se basant sur l’analyse de
trois courbes de pression (la pression aortique, la pression ventriculaire gauche et celle de l’oreillette gauche).
Sur un plan physiologique, le cycle cardiaque se divise en deux phases : la systole et la diastole. Ces deux phases
sont définies différemment suivant l’angle sous lequel elles sont appréhendées.
Pour le clinicien, la systole débute dès la fermeture mitrale et se poursuit jusqu’à la fermeture des sigmoïdes
aortiques englobant la phase de contraction iso-volumétrique et la phase d’éjection,
Pour le physiologiste, la systole intègre (en plus de la phase de contraction iso-volumétrique et la phase
d’éjection) les phases de relaxation iso-volumétrique et de remplissage rapide qui sont caractérisées par un recaptage
actif du calcium au niveau du reticulum sarcoplasmique.
A. La systole ventriculaire
Formée de deux phases successives (selon les clinicien): la contraction iso-volumétrique et la phase d'éjection
ventriculaire.
Le début de la période de contraction iso-volumétrique est la fermeture de la valvule mitrale. La valvule mitrale
se ferme : la cavité du ventricule gauche est alors une cavité close car la valve aortique est aussi fermée. Le ventricule
gauche se contracte puissamment, exerce une pression forte sur le sang qu'il contient : la pression du sang augmente
très rapidement, c'est la phase de contraction iso-volumétrique (une augmentation de la pression intraventriculaire à
volume constant).
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Quand la pression du ventricule gauche atteint le niveau de pression de l'aorte, les valves aortiques s'ouvrent.
Elles obéissent à loi du gradient de pression : quand la pression en amont est supérieure à la pression en aval, la valve
s'ouvre. Le ventricule gauche n'est plus une cavité close : le sang passe du ventricule gauche dans l'aorte. Les
pressions sont égales car les deux communiquent.
Quand la pression du ventricule gauche atteint le niveau de pression de l'aorte, les valves aortiques s'ouvrent.
Elles obéissent à loi du gradient de pression : quand la pression en amont est supérieure à la pression en aval, la valve
s'ouvre. Le ventricule gauche n'est plus une cavité close : le sang passe du ventricule gauche dans l'aorte.
Le sang est éjecté dans l'aorte. La pression dans le ventricule gauche augmente rapidement puis plus lentement
avant de commencer à diminuer. La diminution du volume du ventricule gauche résulte de deux phénomènes :
• La première est rapide pendant laquelle 80% du sang éjecté passe dans l'aorte
• Phase plus lente où est évacué le reste du sang éjecté dans l'aorte. Tout le sang dans le ventricule gauche n'est
pas éjecté dans l'aorte : il en reste toujours dans le ventricule gauche (C'est ce qu'on appelle le résidu post-
systolique qui représente environ 40% du sang contenu dans le ventricule gauche pendant la phase de
contraction iso-volumétrique).
Après s'être contracté, le ventricule gauche commence à se relâcher avant la fin de la systole.
B. Diastole ventriculaire
Elle comporte deux parties (selon les clinicien): une phase de relaxation iso-volumétrique et une phase de
remplissage ventriculaire.
a. Relaxation iso-volumétrique
Si le muscle se relâche, la pression diminue très brutalement : la pression du ventricule gauche chute très
rapidement, c'est la phase de relaxation iso-volumétrique.
Le ventricule gauche se relâche musculairement, il y a un décrochage brutal de pression du ventricule gauche par
rapport à l'aorte. Le sang dans l'aorte a tendance pendant un temps très court à revenir en arrière, il y a alors fermeture
des valves aortiques. Le ventricule gauche est de nouveau une cavité close.
Le ventricule gauche poursuit son relâchement musculaire un peu au-delà du temps de la fin de la phase de
relaxation iso-volumétrique.
Lors de la chute de pression du ventricule gauche, celle de l'oreillette gauche devient égale et même supérieure à
la pression du ventricule gauche. La valve mitrale s'ouvre, la pression de l'oreillette gauche dépassant celle du
ventricule gauche. L'oreillette gauche communique avec le ventricule gauche, les deux pressions se superposent.
b. Remplissage ventriculaire
• Remplissage passif : Il n'y a aucune contraction musculaire pendant cette phase. Il y a un remplissage d'abord
rapide (phase de remplissage ventriculaire rapide) puis lent en plateau (phase de remplissage ventriculaire lent
ou Diastasis).
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• Remplissage actif (contraction atriale) : L'oreillette gauche se contracte, finit de chasser le sang qu'elle
contient vers le ventricule gauche à travers la valve mitrale, c'est l'onde a.
Beaucoup de sang a rempli le ventricule gauche, la pression dans le ventricule gauche est alors supérieure à celle
dans l'oreillette gauche. La valve mitrale se ferme, et c'est le début d'un nouveau cycle.
A partir de la pression, en fonction du volume de ventricule gauche on peut définir une boucle pression volume.
La systole débute au point télédiastolique (PTD) du VG ou point 1. La contraction isovolumétrique fait passer la
pression du point 1 au point 2. Après commence la phase d’éjection (jusqu’au point 3).
Cette phase d’éjection se caractérise par une diminution progressive du volume avec un sommet de pression : le
pic de pression systolique (représente la pression artérielle systolique PAS). La pression baisse progressivement
jusqu’au point 3 : pression télésystolique (PTS).
Lors de la phase de relaxation isovolumétrique diastolique du VG, la pression chute du point 3 au point 4. La
valve mitrale s’ouvre le remplissage du VG s’effectue.
Le débit cardiaque (Qc) est la quantité de sang éjecté par le ventricule en une minute. Normalement le
ventricule droit (VD) et le ventricule gauche (VG) ont le même débit.
L'index cardiaque (IC) tient compte de la surface corporelle. C’est la quantité de sang éjecté en une minute par
mètre² de surface corporelle. (IC = QC / S. Corp.)
Au repos l'index cardiaque se situe entre 2,5 et 4 litres / minute / m² de surface corporelle
Le débit cardiaque peut augmenter de 5 à 6 fois par la pratique d'un effort chez le sujet sain.
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B. Déterminants du débit cardiaque
Par définition :
− la précharge
− la postcharge
− la contractilité
Pour maintenir l'homéostasie (état d’équilibre) circulatoire, indispensable au fonctionnement des organes, le
débit cardiaque doit s'adapter aux variations des différents paramètres hémodynamiques, d'où l'importance de sa
régulation.
C. La fréquence cardiaque
a. Définition :
Nombre de cycles cardiaques par seconde. Elle est exprimée en battements par minute (bats/min) ou en cycles par
minute, elle est directement en relation inverse avec la durée du cycle cardiaque. La fréquence cardiaque d’un adulte
normal est entre 60et 100 bats/min. On parle de tachycardie lorsque la fréquence s'accélère au-delà de 100 bpm et de
bradycardie lorsqu'elle se ralentit en deçà de 60 bpm.
b. Régulation :
La fréquence cardiaque correspond au nombre de stimulations électrique par minute à laquelle le cœur est
soumis. Elle est déterminée par le nœud sinusal, celui-ci est innervé par le système sympathique cardio-accélérateur
(neurotransmetteur = Noradrénaline) et le système parasympathique cardiomodérateur (neurotransmetteur =
Acétylcholine).
La régulation de la fréquence cardiaque est sous la dépendance du système nerveux autonome, qui comprend
différentes composantes :
Le nerf vague (nerf parasympathique) exerce sur le cœur une action frénatrice permanente et modérée ; c’est le
tonus vagal.
La stimulation du nerf sympathique libère de la noradrénaline qui se fixe sur les récepteurs adrénergiques β1( au
niveau du cœur).
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La noradrénaline ↑ la pente de dépolarisation diastolique spontanée ce qui accélère l’apparition de potentiel
d’action et donc l’↑ de la Fc.
− chronotrope (+) : ↑ la Fc
− inotrope (+) : ↑ la contractilité du myocarde
− dromotrope (+) : ↑ la vitesse de conduction cardiaque.
− Bathmotrope (+) : ↑ l’excitabilité du myocarde.
Pour un VES fixe l' ↑ de la fréquence cardiaque ↑ Qc. Rapidement mise en jeu, la tachycardie est d'autant plus
efficace que le rythme était plus bas précédemment mais ce mécanisme a ses limites :
Le volume d’éjection systolique est la quantité de sang éjecté par le ventricule lors d'une contraction. Au repos, le
volume d'éjection est de 60 à 100 ml par battement.
VES= Qc / FC
VES= VTD-VTS
− Volume télédiastolique (VTD) : Volume de sang contenu dans les ventricules juste avant la systole ventriculaire
− Volume télésystolique (VTS) : Volume de sang contenu dans les ventricules à la fin de chaque systole.
La fraction d'éjection systolique: la fraction d’éjection (FE) est définie par le rapport entre le volume éjecté
(VES =VTD – VTS) et le volume télédiastolique (VTD).
Sa valeur est exprimée en un pourcentage. La valeur normale est supérieure ou égale à 55%. Le volume d'éjection
systolique et la fraction d’éjection dépendent de la précharge, la postcharge et de la contractilité.
a. La précharge
La Précharge, est l’ensemble des forces permettent au ventricule de se remplir. La précharge est représentée par
le volume télédiastolique (VTD), elle dépend du tonus veineux et de la volémie ; elle règle la tension des fibres
ventriculaires avant le début de la contraction suivante (selon la loi de Frank-Starling ).
La loi de Frank-Starling
Il existe donc une influence de la pré-charge sur le travail mécanique du cœur et les données concernant des
fibres isolées peuvent s'applique au ventricule dans son ensemble sous la forme :
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- une augmentation de la pré-charge, c'est à dire du volume ventriculaire télédiastolique (remplissage du
ventricule), associée à une augmentation de la distension initiale du VG se traduit par une augmentation de la force de
contraction du VG vis à vis de la post-charge, qui n'est autre que la pression aortique lors de l'éjection.
b. La postcharge
C’est l’ensemble des forces qui s’opposent à l’éjection systolique que l’on peut assimiler à la pression artérielle
systolique « PAS » pour le ventricule gauche et à la pression artérielle pulmonaire systolique « PAPS » pour le
ventricule droit. Plus la postcharge augmente, plus le débit cardiaque diminue et inversement.
NB : la stimulation sympatique des récepteurs alpha 1 (α1) est respensable d’une vasoconstriction art érielle (=>
augmentation de la postcharge) et veineuse (=> augmentation de la précharge par l’augmentation du tonus veineux).
c. La contractilité ou inotropisme
C'est la performance contractile du myocarde à savoir la force et la vitesse de contraction des fibres myocardiques
musculaires (inotropisme).
L'augmentation de la force et fraction contractile du ventricule entraine une augmentation du VES et une
diminution du temps d'éjection ; alors il y a ↑ Qc et ↑ fraction d'éjection.
Les variations de contractilité sont sous la dépendance du système sympathique adrénergique (effet inotrope
positif) par l'intermédiaire d’une stimulation des récepteurs β.
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IV. LA PRESSION ARTERIELLE, SES FACTEURS ET SA REGULATION
A. Introduction
La pression artérielle correspond à la pression du sang dans les artères. On parle aussi de tension artérielle car
cette pression est aussi la force exercée par le sang sur la paroi de ces artères. La pression artérielle est souvent
mesurée en centimètre de mercure (cmHg) voire en millimètre de mercure (mmHg).
La pression artérielle est généralement exprimée par deux mesures PAS et PAD:
La pression artérielle moyenne (PAM): C’est une pression théorique, équivalente à celle qui assurerait un débit de
sang dans l'organisme identique tout au long des cycles cardiaques. C’est la pression moyenne au cours du cycle
cardiaque, elle est plus proche de la pression diastolique que de la moyenne arithmétique des deux. Elle se calcule de
la manière suivante : PAM = PAD + 1/3(PAS-PAD) = PAD +1/3 PP.
L’éjection du volume systolique par le ventricule gauche entraîne la distension de la paroi de l’aorte et des
artères, c’est l’énergie emmagasinée.
Il existe une méthode non invasive par sphygomanométrie. Elle permet de mesure la PAS et la PAD au niveau
d’une artère périphérique (ex : artère humérale).
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La disparition du dernier bruit correspond à la pression minimale ou diastolique.
Il existe aussi une méthode invasive avec un cathéter qui est placé dans la lumière artérielle. Un capteur de
pression permet d’enregistrer la pression en continu.
Selon la loi de POISEUILLE, la pression artérielle (P) est liée au débit cardiaque (Q) et aux résistances
périphériques (R) par la relation suivante par la relation : P=Q x R
Toute variation de l’un des facteurs (Q ou R) peut, en l’absence d’une diminution compensatoire de l’autre,
entraîner une variation de la pression artérielle.
Le contrôle à court terme de la pression artérielle dépend de phénomènes réflexes qui détectent ses variations et y
répondent en quelques secondes. La portion efférente, motrice, de ce réflexe fait intervenir des nerfs végétatifs
(sympathique ou parasympathique) régulés par des centres du bulbe rachidien.
i. Les barorécepteurs :
Situés au niveau de la crosse aortique et de la bifurcation carotidienne, ils renseignent en permanence les centres
sur le niveau de la TA. Les barorécepteurs sont sensibles à des variations de pression artérielle (sensibles à la tension
de la paroi des artères).
− Toute ↑ de PAS stimule les barorécepteurs qui renforcent le tonus cardio-modérateur (parasympathique) et
inhibent le tonus cardio-accélérateur (sympathique), ce qui entraîne une ↓ FC et une vasodilatation
− Réciproquement, une ↓ PAS a les effets inverses
Situés dans les parois du système à basse pression, répondent à des variations
de volume, responsables d’un réflexe semblable à celui des barorécepteurs.
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devient insuffisant pour couvrir les besoins métaboliques des cellules chémoréceptrices.
Il y a alors activation des récepteurs, ce qui stimule les nerfs vasoconstricteurs sympathiques pour tenter de
restaurer la pression artérielle.
A de très faibles niveaux de pression artérielle (généralement avec une PAM inférieure à 50 mmHg), le débit
sanguin au cerveau ne suffit plus à couvrir ses besoins métaboliques. Il en résulte une accumulation de CO2 et de H+
dans le tissu cérébral, réalisant un stimulus extrêmement puissant du centre vasomoteur du bulbe rachidien, avec
activation majeure de l’innervation sympathique de l’appareil cardiovasculaire.
Plusieurs hormones interviennent dans la régulation de la pression artérielle. Elles peuvent agir relativement
rapidement (quelques minutes) ou n’exercer leur pleine action qu’en quelques heures ou quelques jours.
i. Catécholamines
Les catécholamines sont des composés organiques synthétisés à partir de la tyrosine et jouant le rôle d’hormone
ou de neurotransmetteur. Les catécholamines les plus courantes sont l’adrénaline et la noradrénaline. Elles sont
synthétisées par les cellules de la médullosurrénale. Ces hormones agissent en quelques minutes et provoquent une
vasoconstriction et une augmentation de la fréquence et de la contractilité cardiaques.
On connaît mal le mécanisme par lequel la pression artérielle moyenne est maintenue constante pendant des
semaines à des années chez le sujet normal. Un des éléments du contrôle est la régulation à long terme du volume
sanguin qui contribue au maintien du retour veineux et du débit cardiaque à un niveau constant. Plusieurs mécanismes
rénaux interviennent, dont plusieurs sont sous contrôle hormonal.
• Les variations de la pression artérielle peuvent induire des modifications minimes mais significatives du débit
sanguin rénal et de la filtration glomérulaire. Une chute de la pression artérielle par exemple diminue l’excrétion du
sodium et de l’eau, ce qui contribue à augmenter le volume sanguin et la pression artérielle.
• L’aldostérone stimule la réabsorption rénale d’eau et de sodium quand la pression artérielle diminue.
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V. SYSTEME A HAUTE PRESSION ET SYSTEME A BASSE PRESSION :
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