Thème 1 

: Des nouveaux espaces de conquêtes

Totalité des espaces terrestres=exploré par les sociétés humaines, donc espaces & espaces=à découvrir/explorer/conquérir
(=processus d’appropriation effectué par un individu, une société, un Etat qui nécessite svt une action militaire & se manifeste
par domination/occupation territoriale)

Introduction : Océan et espace : quelles spécificités ?

→ Quels sont les enjeux de la conquête des espaces océaniques et extraatmosphériques ?
I. La conquête procure une connaissance de ces derniers et permet une maitrise en constante évolution
1. Un intérêt ancien
Exploration des mers et océans débute avec les 1 ères civilisations dès l’Antiquité (Athènes) et au Moyen Age, s’accélère au XVIe
siècle avec les grandes découvertes, notamment la circumnavigation de Magellan entre 1519 et 1522
Epoque moderne, les grandes puissances=puissances maritimes : Portugal, Espagne, Provinces-Unies, puis Angleterre
Christophe Colomb pour le roi et la reine d'Espagne : atteindre l'Asie en passant par l'ouest : commet 2 erreurs : sous-estimation
de la circonférence de la Terre & surestimation de la grandeur de l'Eurasie=raison pour laquelle croit être arrivé en Asie lorsqu'il
accoste sur le continent américain, Amerigo Vespucci qui comprend que ce n'est pas l'Asie, mais un nouveau continent
XIXe siècle=marqué par la course aux colonies et la cartographie de la terre et des littoraux, connaissance des profondeurs sous-
marines devient un enjeu
Océans Espaces
XVIe siècle : océans deviennent des voies de navigation 1957 : lancement de Spoutnik, 1er satellite artificiel par URSS
1872 : HMS Challenger, 1er navire de recherche 1961 : envoie du 1er homme dans l’espace, Iouri Gagarine
océanographique
1908-1910 : 1ères missions transocéaniques & conquête des 1969 : 1ers pas d’un homme sur la lune avec Neil Armstrong
pôles & Buzz Aldrin
1960 : 1ère plongée habitée dans la fosse des Mariannes (- 1998 : 1er module de la station spatial international ISS
11000m)
2. Des espaces contraignants, mieux connus grâce aux progrès technologiques depuis la seconde moitié du XXème
siècle
a. Les océans, des espaces dont la connaissance reste incomplète
Depuis les grandes découvertes, découvertes/conquêtes n’ont pas cessé, bonne connaissance de l’espace horizontale mais pas
verticale : colonne d’eau, les profondeurs, les sous-sols mais en 1850, commence à explorer les abysses (=ensemble des zones
océaniques très profondes, commençant entre 3 000 et 4 000 mètres de profondeur, absence totale de lumière, un grand froid
et de hautes pressions) ; aujourd’hui encore très peu explorés et connus, malgré les moyens technologiques et scientifiques à
disposition des êtres humains : 15 % des abysses ont été cartographiés de façon précise et 2 % ont été explorés
b. L’espace : une exploration qui commence dans les années 50
Ciel a toujours été étudié par l’homme (Stonehenge), la connaissance de l’espace se limite à son observation, progrès
scientifiques et techniques importants de l’époque moderne permettent de mieux comprendre le fonctionnement de l’Univers
Copernic déduit de ses observations l’héliocentrisme, au XVIIe siècle, le télescope de Newton améliore l’observation des astres
Attendre la fin de la 2nde GM et la création du moteur des missiles allemands V2, pour que les grandes puissances puissent
envisager d’aller dans l’espace ; avec la GF, espace devient un enjeu majeur : si les soviétiques gagnent les 1 ère batailles
(Spoutnik, Youri Gagarine), les EU triomphent avec l’alunissage en 1969

II. Ces « nouvelles frontières » offrent les dernières possibilités de projection de la puissance
1. Les enjeux de l’exploration de ces nouveaux espaces de conquête
Eléments centraux de la mondialisation, les mers et océans=au cœur de l’observation extra-atmosphérique rendue possible par
les satellites qui se sont multipliés, depuis l’espace, on peut facilement guider les bateaux, repérer les réserves halieutiques, les
courants marins, prévoir la météo ; la course aux nouvelles ressources devient centrale
Océans=considérés comme un réservoir potentiel de grande valeur, dév de l’économie bleue peut permettre de nourrir
l’ensemble de la population mondiale, fonds sous-marins renferment des ressources essentielles : sable, terres rares, minerais
L’espace=considéré comme une réserve de ressources en gaz (hélium) en ressources minières (platine) et surtout en ressources
énergétiques grâce au soleil qui alimente déjà l’ISS en énergie.
2. Rivalités et coopérations : des enjeux géopolitiques
a. Appropriation et rivalité
2007 : Mir 1 un sous-marin russe plante en drapeau russe au fond de l'océan au niveau des pôles nord =forme de revendication
de la Russie
janvier 2019 Chang e 4 =sonde chinoise effectue le 1 er alunissage sur la face cachée de la lune, rend compte des exploits
technique réalisée pour affirmer sa puissance en vue d'exploiter des ressources réelles au potentiel réel, volonté d'appropriation
avec le drapeau
* l'appropriation des océans est en cours
l'espace marin comme liberté vs l'espace marin comme appropriation, les États ont décidé des frontières maritimes pour
exploiter les ressources avec à partir de 1982 la conférence de l'ONU de Montego Bay
8 mars 2023 : accord sur un outil juridique pour protéger la biodiversité et l'exploitation durable en haute mer néanmoins
certains points de litige
* dans l'espace des rivalités de puissance
traité de l'espace ratifié en 1967 par les nations unies =accord sur des principes avant un accord sur l'océan
b. Des coopérations nécessaires
AIFM : autorité internationale sur les fonds marins pour l'espace mais pas d'accord, entre 94 et 98 coopérations de programme
spatial russe et EU Shuttle-Mir ; dans la station spatiale internationale (ISS), accueille des astronautes de 15 nationalités
différentes mais pas de chinois car les EU ont refusé ; entre 2011 et 2020, Soyouz=véhicule russe seul à pouvoir acheminer les
astronautes des différentes nationalités dans l'ISS donc forme de coopération entre les États
coopération entre états et acteurs privés : NASA coopère avec SpaceX pour réduire sa dépendance envers la Russie
mars 2023 : envoie de la navette Cro-6 d'un américain et d'un russe sur l'ISS en dépit de la guerre en Ukraine car l'espace est le
seul champ où la coopération est possible malgré le contexte géopolitique compliqué
c. Protéger ces espaces
océans aujourd'hui=espace menacé par la surpêche la pollution le réchauffement climatique avec un manque d'oxygène
1992 : la conférence de Rio créer des AMP (=aires maritimes protégées) où 55% de la surface n'appartient pas aux États=zones
de non-droit
dans l'espace : centaines de milliers de débris qui pourraient entrer en collision avec les fusées et les satellites donc en 2020
l'ESA autorise la première mission mondiale de nettoyage spatial : s'attaquer à 3000 satellites qui ne servent à rien et qui
polluent et risquent la collision
 AXE 1  : Conquêtes, affirmation de puissance et rivalités
→ Comment la puissance s’affirme-t-elle et évolue-t-elle dans les nouveaux espaces de conflits  ?
I. Elle s’incarne dans une rivalité géopolitique dans la course à l’espace depuis les années 50
1. L'espace est un terrain privilégié des affrontements technologiques et idéologiques de la GF qui contribue à la
construction du Smart Power des 2 Grands
a. Une compétition militaire liée au rôle stratégique de l'espace (1947-1957)
nde
Dès la fin de la 2 GM, course scientifique se met en place pour récupérer les ingénieurs nazis qui ont mis au point le moteur
des missiles V2, objectif=développer des missiles intercontinentaux capables de transporter des ogives nucléaires, les
superpuissances développent dans le même temps des programmes civils de conquête spatiale
Pour les EU, priorité=acquisition de données cartographiques pour évaluer les capacités de l'URSS, utilisation des satellites pour
faire de l'observation / Pour l'URSS, il faut combler la distance entre les deux États
b. L’exploit soviétique du lancement de Spoutnik en 57 inverse durablement le rapport de force militaire
américano soviétique et installe l'espace comme un lieu d'exercice du Smart Power
EU ont déjà le monopole de l'arme nucléaire, URSS accélère ses recherches dès 1947 car elle n'a aucun moyen d'atteindre les EU
URSS=1er pays à placer un satellite en orbite, Spoutnik en 1957, avance soviétique se poursuit : la chienne Laïka, le 1 er survol
lunaire, 1961 : Youri Gagarine=1er homme dans l’espace suivi deux ans plus tard par la première femme Valentina Terechkova
c. La présidence Kennedy inaugure une rupture spectaculaire dans l'échelle, les moyens et les objectifs de la
conquête de l'espace : les a60 constituent un premier âge d'or de la conquête spatiale, cette New Frontier rapidement mythifiée
1958 : création de la NASA, agence responsable de la majeure partie du programme spatial des États-Unis
mai 1961 : discours du président Kennedy au Congrès, lancement du programme Apollo qui consiste à envoyer avant la fin de la
décennie un homme sur la Lune et le faire revenir sain et sauf.
années 1965 et 1966 sont des années charnières et marquent une série de succès pour les États-Unis :
La mission Apollo 11 a lieu en 1969 : premiers hommes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, vont marcher sur la Lune= événement
d'envergure mondiale, alunissage est retransmis pour environ 600 millions de téléspectateurs et d'auditeurs, soit environ 20 %
de la population mondiale (3,5 milliards d'habitants) =un événement indépassable et une victoire totale des EU
d. Les paradoxes de la « guerre des étoiles dans les années 80
Détente spatiale relative, EU et URSS signent en 1972 un accord sur l’exploration et l’exploitation de l’espace à des fins
pacifiques, programmes spatiaux américain et soviétique se tournent alors vers la mise en place de stations spatiales assurant
une présence humaine plus longue (Mir et Skylab), 1975 : détente=illustrée par la rencontre entre les capsules Soyouz et Apollo
Retour des tensions entre Est et Ouest aboutit à la mise en place du programme de défense américain IDS en 1983 appelé «
guerre des étoiles » =mettre en place un bouclier spatial antimissile, projet ne voit jamais le jour mais relance des dépenses
spatiales et militaires=à l’origine de l’effondrement économique de l’URSS
2. « Le nouvel âge spatial »
a. Des puissances spatiales de plus en plus nombreuses s’affirment dans le nouveau territoire
Le retour du Général De Gaulle au pouvoir en 1958 et sa politique d’indépendance entre les 2 Grands aboutit à la mise en place
d’un programme spatial français, en complément de la bombe atomique française qui explose en 1960
1961 : centre national d’études spatiales=créé ; 1965 : 1ersatellite français Astérix=lancé depuis la base de Kourou en Guyane, ce
qui fait de la France le 3ème pays à envoyer un satellite dans l’espace
A70 : pays européens décident de coordonner leurs projets spatiaux et fondent dans l’agence spatiale européenne, 1 ère fusée
lanceur de satellite UE Ariane décolle avec succès en 1979 pendant que l’ESA développe avec les EU le Spacelab à partir de 1981
Emergence de nouvelles puissances et la fin de la GF, le nombre de pays se lançant dans l’aventure spatiale se multiplie  : Inde
développe avec l’aide de l’URSS, dans les a70 un lanceur de satellites, son programme a abouti en 2014 au lancement du 1 er
satellite indien et d’une sonde vers Mars ; 2003 : Chine envoie son 1er taïkonaute et ambitionne d’atterrir sur la Lune voire Mars
Derrière ces 2 puissances émergentes, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud, Israël, Émirats Arabes Unis cherchent eux aussi à
prendre une place dans la conquête spatiale ce qui témoigne de l’intérêt militaire de la présence dans l’espace
b. Quels sont les enjeux géopolitiques entrainés par l’implication croissance des acteurs privés ?
Effondrement des budgets liés à la conquête spatiale, de nouveaux acteurs privés se sont emparés du marché, New Space
marque l’arrivée de firmes transnationales, majoritairement américaines, dans la conquête spatiale : SpaceX fondée par Elon
Musk a été choisi par l’État américain pour préparer un alunissage avant une possible mission sur Mars  ; Virgin, Amazon,
Facebook et Boeing se sont aussi lancés dans des programmes privés pour développer le tourisme spatial
Europe : lancement de satellites=assuré par Arianegroup, copropriété d’Airbus et du groupe militaire Safran
Place des états reste centrale, EU comme UE restent les décideurs et les entreprises privées=dépendants des commandes
publiques, groupe SpaceX a largement profité des commandes et les transferts de compétences issus de la NASA pour se
développer ; privatisation de l’espace pose des problèmes juridiques importants, aux EU, une loi de 2015 permet l’exploitation
de l’espace à des fins commerciales, encontre du droit international qui envisage l’espace comme un bien commun depuis 1972

II. Elle se matérialise par la dissuasion nucléaire et des forces de projection maritime
1. Permanences et évolution du rôle stratégique des mers et océans
 a. La mer, lieu historique d’expression de la puissance
Dominer les mers=dominer le monde, sur ce principe que s’est affirmée la domination européenne à partir de l’époque
moderne : Espagne, Portugal, puis les Provinces Unies et Angleterre, en dominant la navigation en haute mer, ont pris une
avance éco majeure dans la 1ère mondialisation, mise en place de empires coloniaux et le contrôle des routes maritimes ont été à
la base de la thalassocratie britannique qui trouve son apogée au XIXe siècle
France pour concurrencer la puissance britannique met en place ce qui sera la 2 ème force navale au monde au début du XXe
siècle, durant la 2nde GM, les puissances de l’Axe perdent notamment à cause de la puissance navale britannique et américaine
b. La pensée de l’amiral Mahan, à l’origine du Sea Power américain
Puissance d’un Etat provient de sa capacité à maitriser l’espace maritime mondial grâce à sa marine pour y projeter sa
souveraineté et y contrôler ses intérêts
Marine de guerre des EU=US Navy=principale puissance navale au monde, + de 280 navires, les troupes navales des
EU=présentes dans l’ensemble des mers et des océans de la planète, force de projection sans équivalent : 11 porte-avions, 14
SNLE, 58 sous-marins nucléaires d’attaque=marine la + moderne au monde avec des équipements performants
=thalassokrator=maitre de la mer pour qualifier la capacité à entretenir une maitrise permanente de tous les océans
c. Un basculement stratégique contemporain de points d’une puissance à la mer à une puissance de la mer
Parmi eux, les + importants=porte-avions, entourés d’une flotte complète : frégates, sous-marins, bâtiments de ravitaillement
qui forment un groupe aéronaval, seules 6 puissances navales possèdent des porte-avions : EU, RU, France, Russie, Chine et
Inde=appui d’interventions terrestres, pour les bombardements (Syrie) ou pour faire pression par leur présence comme au large
de l’Iran en 2019, lors de l’opération en Libye en 2011 pour aider les populations révoltées contre Kadhafi, la Marine nationale
FR a été largement utilisé pour le renseignement, les frappes, débarquement des troupes commando et transport d’hélicoptères
2. L’océan au cœur des stratégies de puissance : dissuasion et projection
a. L’affirmation de la puissance passe par la projection et la capacité de mener des opérations interarmées
Les marines ont aussi un rôle majeur de protection des espaces maritimes nationaux et internationaux, surveillance des zones
économiques exclusives, lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine, protection des points de passage
stratégiques (détroit, canal)
b. Et par la dissuasion nucléaire océanique avec les sous-marins nucléaires lanceurs d’engin
Dissuasion nucléaire océanique=capacité de pouvoir envoyer un missile nucléaire depuis un sous-marin situé dans n’importe
quel endroit sur la planète s’appuie sur les SNLE d’engins profitent des avantages offerts par les océans : l’immensité, l’effet de
surprise, la discrétion=indétectable & invulnérables, 6 pays possèdent des SNLE : EU, Russie, RU, France, Chine, Inde